Il est vrai que j’y ai eu quelque part, mais seulement dans la disposition du roman, où les règles de l’art sont observées avec grande exactitude. » Il est vrai de plus qu’à un autre moment Segrais dit : « Après que ma Zayde fut imprimée, Mme de La Fayette en fit relier un exemplaire avec du papier blanc entre chaque page, afin de la revoir tout de nouveau et d’y faire des corrections, particulièrement sur le langage ; mais elle ne trouva rien à y corriger, même en plusieurs années, et je ne pense pas que l’on y puisse rien changer, même encore aujourd’hui. » Il est évident que Segrais, comme tant d’éditeurs de bonne foi, se laissait dire et rougissait un peu quand on lui parlait de sa Zayde. […] La jolie édition elzévirienne de ses Poésies (1663) offre ce nom à chaque page : dizains, ballades, églogues, élégies, lui sont coup sur coup adressés. […] On peut voir au tome II, page 304, des OEuvres diverses de Bayle, une critique très-agréable de la Princesse de Clèves, qui s’est allée loger dans les Nouvelles Lettres critiques sur l’Histoire du Calvinisme : cette critique de Bayle est l’antipode de l’idéal, et tout au point de vue de ce qu’on a appelé la bonne grossièreté naturelle.
Voici l’idylle complète, telle qu’on la pourrait croire traduite d’Hermann et Dorothée, ou extraite d’une page oubliée des Confessions : « Elles vinrent enfin nous voir (à Polémieux) à trois heures trois quarts. […] Comme je crois qu’il y a peu de mathématiciens en France qui puissent résoudre ce problème en moins de temps, je ne doute pas que sa publication dans une brochure d’une vingtaine de pages ne me fût un bon moyen de parvenir à une chaire de mathématiques dans un lycée. […] II, page 295.
La soirée, cette soirée du mardi gras, passée dans la contemplation, à la façon dont on regarde un ciel bleu pailleté d’étoiles, dans la contemplation des bonnes feuilles de notre volume de Pages retrouvées : contemplation et mélancolique feuillètement de ces pages à l’encre encore fraîche, qui font revivre en moi le ressouvenir émotionné de l’élaboration de tous ces articles de notre début dans les lettres. […] Ce soir, il me parlait des intéressantes pages qu’il écrirait, il lui semble, en racontant ses visites à ses vieux parents, quand il va se faire piquer par son beau-père, peignant son état de souffrance abominable dans la rue, puis l’espèce d’apaisement qui se fait chez lui, pareil à ce qui se passe chez le dentiste, quand la vieille bonne lui ouvre, et qu’il entre dans ce calme intérieur, puis l’état vague, hachiché, dans lequel il revient.
Platon, Tacite, Fénelon, Bossuet, Buffon, Rousseau, Bernardin de Saint-Pierre, Chateaubriand, madame de Staël, madame Sand en France, une foule d’autres en Allemagne et en Angleterre, ont écrit des pages aussi émouvantes, aussi harmonieuses et aussi colorées que les poètes versificateurs de nos temps et des temps antérieurs. […] Il ne faut au poète lyrique ou au poète épique qu’une goutte d’encre au bout d’un roseau ou d’une plume pour tracer, évoquer, immortaliser sur un papyrus ou sur une page, l’enthousiasme, l’intérêt, la prière, les larmes éternelles du genre humain. […] Il est fils d’un roi d’une contrée des Indes, située au pied des monts Himalaya ; de jeunes guerriers, ses pages, élevés avec lui à la cour de son père, rivalisaient avec leur prince dans tous les exercices de la chasse et de la guerre et sur les champs de bataille.
voilà un livre réputé vieux comme le monde, écrit, selon les Hébreux et selon les chrétiens, sous la dictée de l’écrivain dont les mots sont des astres et dont les pages sont firmaments ! […] Tacite et Juvénal dans la même page, il crée une langue à la vigueur de ses aversions et de ses amours. […] Énumérez seulement quelques-unes des conditions innombrables de ce qu’on nomme style, et jugez s’il est au pouvoir de la rhétorique de créer dans un homme ou dans une femme une telle réunion de qualités diverses : Il faut qu’il soit vrai, et que le mot se modèle sur l’impression, sans quoi il ment à l’esprit, et l’on sent le comédien de parade au lieu de l’homme qui dit ce qu’il éprouve ; Il faut qu’il soit clair, sans quoi la parole passe dans la forme des mots, et laisse l’esprit en suspens dans les ténèbres ; Il faut qu’il jaillisse, sans quoi l’effort de l’écrivain se fait sentir à l’esprit du lecteur, et la fatigue de l’un se communique à l’autre ; Il faut qu’il soit transparent, sans quoi on ne lit pas jusqu’au fond de l’âme ; Il faut qu’il soit simple, sans quoi l’esprit a trop d’étonnement et trop de peine à suivre les raffinements de l’expression, et, pendant qu’il admire la phrase, l’impression s’évapore ; Il faut qu’il soit coloré, sans quoi il reste terne, quoique juste, et l’objet n’a que des lignes et point de reliefs ; Il faut qu’il soit imagé, sans quoi l’objet, seulement décrit, ne se représente dans aucun miroir et ne devient palpable à aucun sens ; Il faut qu’il soit sobre, car l’abondance rassasie ; Il faut qu’il soit abondant, car l’indigence de l’expression atteste la pauvreté de l’intelligence ; Il faut qu’il soit modeste, car l’éclat éblouit ; Il faut qu’il soit riche, car le dénûment attriste ; Il faut qu’il soit naturel, car l’artifice défigure par ses contorsions la pensée ; Il faut qu’il coure, car le mouvement seul entraîne ; Il faut qu’il soit chaud, car une douce chaleur est la température de l’âme ; Il faut qu’il soit facile, car tout ce qui est peiné est pénible ; Il faut qu’il s’élève et qu’il s’abaisse, car tout ce qui est uniforme est fastidieux ; Il faut qu’il raisonne, car l’homme est raison ; Il faut qu’il se passionne, car le cœur est passion ; Il faut qu’il converse, car la lecture est un entretien avec les absents ou avec les morts ; Il faut qu’il soit personnel et qu’il ait l’empreinte de l’esprit, car un homme ne ressemble pas à un autre ; Il faut qu’il soit lyrique, car l’âme a des cris comme la voix ; Il faut qu’il pleure, car la nature humaine a des gémissements et des larmes ; Il faut… Mais des pages ne suffiraient pas à énumérer tous ces éléments dont se compose le style.
Il y aurait surtout à bien éclaircir le texte au moyen de notes claires, simples, précises ; il faudrait que, d’un coup d’œil jeté au bas de la page, le lecteur fût brièvement informé de ce que c’est que tous ces auteurs et ces ouvrages oubliés que cite continuellement Gui Patin, et que, sans être médecin, on pût comprendre dans tous les cas s’il s’agit du Pirée ou d’un nom d’homme. […] [NdA] Voir page 259 de l’Histoire de l’instruction publique, par M.
Donnons-nous au complet le sentiment de cette belle page : Quand ce vint au soir, le prince de Galles donna à souper en sa tente au roi de France et à monseigneur Philippe son fils, à monseigneur Jacques de Bourbon et à la plus grande partie des comtes et des barons de France qui étoient prisonniers ; et le prince fit asseoir le roi de France et son fils, et monseigneur Jacques de Bourbon… (je supprime la suite des noms) à une table très haute et bien couverte, et tous les autres barons et chevaliers aux autres tables. […] Jusqu’à cette époque de son histoire, Froissart avait plus ou moins suivi la Chronique de Jean le Bel : c’est à partir de l’année 1356 et de la bataille de Poitiers seulement, qu’il commence à cheminer seul, et, dès les premières pages, il débute par un grand tableau digne d’un maître.
Ce n’est qu’après avoir épuisé un sujet qu’on sait nous être agréable et sur lequel on présume que nous aurons quelque chose à dire, qu’on essaye de diriger la conversation vers des objets plus vulgaires. » Sur l’aspect du Canada et des grands lacs, sur les pionniers, ces avant-coureurs sauvages d’une civilisation en marche, sur les Virginiens et leur caractère de gentilshommes qui tranche avec celui des Américains du Nord, sur le départ et l’expropriation des restes de l’antique et puissante tribu des Chactas, M. de Tocqueville a des pages d’une peinture modérée, dans laquelle l’observation et le sentiment moral se combinent de manière à former dans l’esprit une image durable. […] Je dirai presque qu’après avoir lu ces pages sur la mort de son vieil instituteur, on, ne peut s’empêcher de penser que Tocqueville avait la sensibilité trop vive et trop tendre, le cœur trop gros pour un philosophe.
J’en doute. » La remarque est fine : elle se retrouve encore plus loin (page 318) sous la plume de Tocqueville. […] Il ne se peut de plus belles pages, en fait de considérations contemporaines, que ce qu’on va lire et qu’il écrivait à M.
L’épisode principal, ne tenant guère moins de quatre-vingts pages, est une vie de la première et grande amie de Saint-Évremond, de cette célèbre Ninon qui offre une sorte de problème. […] Cet écrit sur l’Amitié dont M. d’Andilly et les amis de Mme de Sablé faisaient de si prodigieux éloges, et dont elle accoucha sur la fin de 1660, n’est qu’une suite de maximes, placées les unes après les autres et formant à peine deux petites pages : il porte le caractère d’une réfutation, et voici ce qu’en dit M.
Ce serait bien pis, si je n’avais qu’un petit pamphlet de quatre cent quatre-vingts pages in-8° ; il n’y aurait pas moyen de se tirer d’affaire. […] Il y a nombre de chapitres qui nous semblent l’idéal de la beauté théologique telle qu’elle resplendit en plusieurs pages de la Cité de Dieu ou de l’Histoire universelle, mais ici plus frugale en goût que chez saint Augustin, plus enhardie en doctrine que chez Bossuet, et aussi, il faut le dire, moins souverainement assise que chez l’un, moins prodigieusement ingénieuse que chez l’autre.
en ses quelques pages les plus sanglantes, et dont les divers temps se gravèrent ineffaçablement du premier jour dans toutes les mémoires encore vierges. […] Voir au tome IV des Portraits contemporains, page 64.
Sainte-Beuve ne se fit pas attendre, et nous avons déjà en occasion de la faire connaître dans les Lettres à la Princesse, page 86 : Non, je ne suis pas votre ennemi ; pourquoi le serais je ? […] La lettre suivante, écrite peu de jours après ces divers incidents, et publiée dans les journaux, eut alors un grand retentissement ; elle a été souvent reproduite depuis et est restée comme une page célèbre.
J’essaye de donner ici en abrégé les résultats de la comparaison ; si on la fait, la plume à la main, sur cent pages de deux textes, on sera étonné de la différence. […] — Quant aux transpositions, il suffit de lire une page de Rabelais, Amyot ou Montaigne, pour voir combien alors elles étaient nombreuses et variées.
La cause d’erreur peut-être la plus considérable, c’est ce mot de raison, qu’on voit revenir presque à chaque page du poème. […] Les phrases, les alinéas, les pages, le livre entier doit sonner la vérité.
Les singulières broderies qui enjolivent toute l’aventure d’Enéas, comme la description du « serpent marage », que l’on nomme « crocodile », et qui dort gueule bée pour donner aux oiseaux la facilité de venir becqueter dans son estomac les résidus de sa digestion, ou la déclaration d’amour en écho, entretiennent peut-être la curiosité pendant une ou deux pages. […] Aussi lui sera-t-il beaucoup pardonné, pour avoir écrit çà et là quelques vives pages, où le conteur de choses folles a montré quelque sens de la vie réelle et quelque intuition de ce qui se passe dans les âmes moyennes.
Par lui, plus tard, le fils de Me Arouet devint page d’un ambassadeur : c’était le marquis de Chàteauneuf, frère du parrain, qui représentait la France à la Haye. […] Une vive curiosité y éclate à chaque page.
Luther encore vivant, Calvin écrivait deux mille pages à la gloire de la Réforme, sans prononcer son nom ! […] Ce jour-là le logis de Castalion s’égayait, et il ajoutait quelques pages à sa traduction des livres saints.
La lumière qui venait chaque matin éclairer sur sa table de travail les pages commencées, était cette lumière d’une grande époque qui de toutes parts rayonne vers un grand esprit, et qui s’y réfléchit en s’épurant. […] L’aspect sévère sous lequel nous la montrent les moralistes du dix-septième siècle avait effarouché sa douce raison, outre peut-être un désir secret de s’absoudre de certaines pages des Lettres persanes.
Ces pages-là vivent encore, quoique les abus dont s’y plaint Voltaire aient été redressés. […] Il les flatte plus qu’il ne les aime, et pour plus d’un il suffit de tourner la page pour voir l’égratignure à la suite de la caresse.
Ecoutez Rousseau parler de La nouvelle Héloïse A l’entendre, la jeune fille « qui, malgré ce titre, en osera lire une seule page, est une fille perdue ; mais qu’elle n’impute pas sa perte à ce livre ; le mal était fait d’avance116. » Il paraît ainsi accepter, provoquer même la sévérité des magistrats de Genève qui défendirent aux cabinets de lecture de faire circuler un ouvrage pernicieux pour la jeunesse. […] Une scène, une page, une ligne peuvent ainsi contenir une essence subtile qui monte à la tête des gens.
Il en avait depuis des années, mais en écolier toujours et sous le bon plaisir du cardinal ; il lui en fallait une qui fût réellement maîtresse et qui le mît hors de page. […] Si l’abbé Galiani, dans une page curieuse, préférant hautement au siècle de Louis XIV le siècle de Louis XV, a pu dire de cet âge de l’esprit humain si fécond en résultats : « On ne rencontrera de longtemps nulle part un règne pareil », Mme de Pompadour y contribua certainement pour quelque chose.
Une heure après on vient réveiller le maréchal, en lui amenant un page qui s’est échappé du camp des ennemis, et sur le rapport duquel il se confirme dans l’idée de livrer bataille le lendemain : Et après, dit Bussy, il se recoucha pour se reposer seulement ; car j’ai trop bonne opinion de lui pour croire qu’ayant une bataille à donner six heures après, où sa vie était la moindre chose dont il s’agît, il pût dormir aussi tranquillement que si le lendemain il n’eût eu rien à faire. […] Quand j’écrivais cette page, en effet, je ne connaissais le portrait que comme il avait été imprimé dans l’ancienne édition des Mémoires de Bussy, c’est-à-dire avec de nombreuses suppressions, et je n’avais pas lu le texte plus complet qui ne fut donné que dans le Supplément aux mêmes Mémoires.
Mercredi 28 mai Liesse me dit que son exemplaire des Frères Zemganno a un joli autographe à la dernière page : il est signé d’une larme de jeune fille, à laquelle il l’avait prêté. […] Et ainsi de tout, et aller pendant trois cents pages, trépignant, bouleversant les opinions consacrées, les admirations séculaires, les programmes des professeurs d’esthétique de l’Institut, toute cette vieille foi artistique, plus entêtée, plus dépourvue de criterium que la foi religieuse.
Nos lecteurs y gagneront au moins quelques pages charmantes. […] Il leur demande non d’être justes, mais d’être frappantes ; non d’exprimer une vérité, mais de produire une belle page.
Si les esprits contemporains n’étaient pas troublés et rompus jusqu’à l’axe même, il suffirait, sur Eugénie de Guérin, de cette page où l’écrivain oublie jusqu’à la langue qu’il emploie et se sert des mots comme d’un doigt pour montrer les choses. […] » Ces grands traits, que Bossuet et Corneille auraient admirés et qui sont partout dans les pages que nous avons d’elle, ce sont des mots à la chrétienne, des mots pour Nous !
Peu avant cette belle fin, Lapierre avait écrit à ses amis de l’Humanité cette page testamentaire : Nous sommés soldats des armées de la République menacée par le militarisme allemand, mais nous restons tous inébranlablement attachés à notre grand idéal et à l’organisation qui en est la forme vivante… Socialistes au cœur humain et au sentiment généreux, nous avons un devoir sacré à remplir, au milieu de tant de colères et de haines : éviter que les bas instincts ne sèment dans l’âme de nos camarades de combat les idées de vandalisme et de sauvagerie. […] Conférez telle page bien belle d’Andler sur une nouvelle moralité socialiste (dans la Civilisation socialiste, chez l’éditeur Marcel Rivière).
[NdA] J’ai cherché si La Motte n’avait nulle part fait mention de l’ami si dévoué qui s’était donné à lui ; j’ai rencontré au tome iv (page 196) des pièces intéressantes et peu connues, publiées par de La Place, six vers impromptu de La Motte sur lui, mais qui ne méritent pas d’être rapportés.
S’abandonnant à la facilité de son esprit et à l’entraînement des choses, il jette, en courant, de grands tableaux, de belles couleurs, d’admirables traits ; mais il ne compose pas, et, dans ses pages les plus pleines de vie, on sent toujours je ne sais quoi d’épars et d’inachevé : on dirait par moment l’insouciance de M. de Lamartine.
Voilà comment Saint-Simon, qui peut être redressé ou démenti presque à chaque page, reste pourtant le seul peintre qui nous rende la cour de Louis XIV.
Ces pages sont uniques dans notre littérature.
En 1883, il publia les Flamandes, pages où sont recueillies les impressions de la terre natale, puis contribua, par de saines études dans l’Art moderne, la Jeune Belgique, la Société nouvelle, la Wallonie, à la renaissance des lettres belges.
Il n’est pas jusqu’à l’Académie qui, pour se mettre à la page, n’accueille le vieil étudiant Faguet, si peu soucieux du décorum qu’on le rencontre faisant les courses dans son quartier, en manches de chemise avec une bottelée de légumes sous le bras.
Ainsi, pendant 263 pages, Jules Claretie recueille d’inestimables rognures d’ongles et — espérons que ça lui portera bonheur — avale, béat, les excréments desséchés de son grand-lama.
Comme l’auteur se doutoit bien de la peine qu’on auroit à le lire, il eut l’attention de faire écrire souvent, dans une même page, les mêmes mots suivant l’usage ordinaire, & suivant ses nouvelles idées.
Montaigne a une page admirable sur l’art de compliquer ce qui est simple et d’obscurcir ce qui est clair : « Il n’est pronostiqueur, s’il a cette autorité qu’on daigne feuilleter et rechercher curieusement tous les plis et lustres [détours ?
Mais ceci n’est qu’une forme de l’horreur du lieu commun et du goût que M. de Gourmont connaît bien — il l’a analysé dans une très bonne page — pour regarder toute chose avec des yeux frais, après s’être absolument débarrassé de tout préjugé, de toute manière traditionnelle et acquise de voir, de juger et de sentir.
Ce jeune page de la princesse de Conti, heureux et hardi comme un Gascon, quoiqu’il ne fût que de Périgueux, avait été accepté comme un grand homme à l’âge où l’on n’est presque jamais qu’un ridicule jeune homme, quand on doit devenir un homme plus tard.
Lessing avorté, qui n’eût pas pensé une ligne du Nathan ni écrit une page du Laocoon, qui domina, non !
Ces Mémoires qui révèlent la Russie à elle-même, et qui sont , dit l’introduction avec l’enflure des joues d’un sonneur de trompe, un de ces ouvrages hardis et venus à propos qui agissent fortement sur les idées d’un peuple et prennent date dans son histoire , méritent fort peu ce grand fracas, et s’ils prennent date quelque part, ce ne sera pas dans l’histoire des mœurs et des institutions de la Russie, mais dans la belle histoire aux pages vastes et vides de la littérature Russe ; car ces Mémoires étincellent d’un talent très vif, et le talent littéraire, comme on le sait, ne neige point là-bas14… Seulement, hors cela, — le talent littéraire que nous allons tout à l’heure mesurer, — il n’y a réellement pas dans le livre d’Yvan Tourgueneff de quoi justifier les illusions de son enthousiaste traducteur.
Mais ce qui la rend insupportable, ce n’est pas son horreur oratoire, qui pouvait produire un salutaire effet sur les oppresseurs de l’Irlande et les épouvanter de l’état de malheurs et de misère dans lequel ils tenaient ce pauvre pays, mais c’est le détail avec lequel elle est travaillée et retravaillée, pendant je ne sais combien de pages, comme un outil compliqué pourrait l’être par un ouvrier de Birmingham ou de Manchester, et c’est encore plus que tout le reste la froideur avec laquelle elle est travaillée.
, les pages que Diderot a eu la niaiserie déclamatoire d’écrire.
Saint-René Taillandier, c’est tout le personnel, ancien et moderne, de la Revue des Deux-Mondes, pour laquelle son livre est une épouvantable réclame de quatre cents pages environ, et ses goûts, c’est MM.
Enfantin (page 44 de sa brochure), je peux les comparer aux tentes que saint Paul tissait et vendait pour vivre, pour avoir la force de semer partout sa parole de vie… Alors pour lui, comme aujourd’hui pour nous, la foi ne donnait pas de quoi vivre.
, et qu’il intitule Les Affinités secrètes, et voyez si, dès ces magnifiques premières pages, il n’a pas épousé le Panthéisme mieux que le Doge n’épousait la mer, car le Doge n’y jetait que son anneau, tandis que le poète d’Émaux et Camées, en épousant le Panthéisme, s’y jette tout entier !
» Et il ajoute, une page plus loin, avec une sérénité compatissante : « Les grands nombres étonnent toujours l’imagination, quels que soient les individus qui les composent, quand même ces individus sont des cochons. » Il n’y a que le nombre des sots qui n’étonne jamais… À cette exception près, Ampère, qui est certainement un homme d’esprit, a complètement et peut-être ici trop raison.
page 208) si le combat restait indécis, comme dans le premier cas, la guerre commençait.
On passe avec ennui sur tant de pages superflues, dont la lecture ne touche que quelques personnes d’un même sang ; et après les avoir lues, on ne reprend le fil de la fable interrompue qu’avec une lassitude ou une distraction très nuisible à son effet épique. […] Le généreux page forme le dessein d’enlever cette chère dépouille aux victorieux auteurs de la déroute qui consterne tout le camp des Africains : il profite de la nuit ; et la noble amitié de Cléridan l’accompagne, ainsi qu’Euryale accompagnait Nisus. […] Ce beau page dont l’aspect gracieux suspendit le glaive d’un chef de meurtriers, ne désarmera-t-il pas mieux l’insensible orgueil de la reine de Cathay ? […] Angélique ne voudra ni faire soupirer de chagrin, ni désoler un cœur qu’elle a fait renaître ; elle achèvera de soulager toutes ses souffrances avec d’autant plus d’empressement, que les plaies de l’amour sont contagieuses pour une princesse, médecin d’un page.
Faut-il vous montrer l’état de mon âme quand je songeais entre ces pages ? […] N’appuyons pas sur ces observations… Aussi bien n’ont-elles trait qu’aux premières pages du livre de M. […] Je ne dis rien des quelques pages où il a éloquemment réfuté le paradoxe de Joseph de Maistre sur la guerre. Mais est-ce que cette autre page, au moins, ne valait pas la peine d’être rappelée ? […] Molé lui-même, occupent trop de pages du Journal du Poète.
L’Anglais accepte un délire lorsque celui-ci se présente avec des notes au bas des pages, et il est conquis par un radotage accompagné de tableaux statistiques. […] Et quelques pages plus loin, le même Ruskin dit : « Il y a une forme idéale pour chaque plante, chaque fleur, chaque arbre. […] Charles Morice, le théoricien et le philosophe des symbolistes, dénonce presque à chaque page de son livre : La Littérature de tout à l’heure, la science pour ses différents gros péchés. […] C’est un monument de pure « graphomanie », et ni Octave Delepierre dans sa Littérature des Fous, ni Philomneste (Gustave Brunet) dans ses Fous littéraires, ne citent d’exemples d’une plus complète confusion mentale qu’on ne la rencontre à chaque page de ce volume. […] Lombroso cite des « originaux » qui, « comme Wigman, faisaient confectionner pour l’impression de leurs œuvres du papier orné de plusieurs couleurs sur la même page… Filon enduisit d’une couleur différente chaque page du livre composé par lui138 ».
Les trente ou quarante pages de M. […] Nul mieux que vous ne possède l’art de lutter, par le nombre et la profusion des images, avec la peinture la plus franche et la plus vive ; vous avez pour chacune de vos pensées des traits et des nuances qui feraient envie aux héritiers du Titien et de Paul Véronèse ; quand il vous plaît de nous montrer les lignes d’un paysage ou l’armure d’un guerrier, le pinceau n’a plus rien à faire : pour achever son œuvre, il n’a qu’à mettre sur la toile les masses de lumière et d’ombres que vous avez choisies comme les meilleures. » Suivent trois pages d’éloges. […] Hugo pour peindre les malheurs de la maison de Bourbon est donc de tout point une figure absurde. » — Suivent trois pages d’injures. […] Nulle part on ne sent l’étude de la nature, nulle part le désir d’appliquer exactement le mot sur la chose ; les descriptions sont vagues, sans intérêt, et n’évoquent pas les objets qu’elles devraient représenter ; le style passe de l’afféterie la plus maniérée à la boursouflure la plus asiatique, et rien n’est plus désagréable que ce mélange du mignard avec le gigantesque : les comparaisons ne se rapportent pas aux choses qu’elles expriment, et détruisent l’effet des vers qui les précèdent. » Je m’arrête, mon ami, je n’ai pas assez d’haleine pour vous dire quatre pages de critique, et surtout lorsque cette critique frappe un de mes meilleurs amis.
Les dernières pages, quoique clichées, ne sont peut-être pas immuables comme les tables d’airain.
Delmare, se montrèrent de prime abord comme d’attachantes nouveautés qui réalisaient nos propres réminiscences, et que plus d’un profil entrevu, plus d’une aventure ébauchée, les situations qu’on rêve, celles qu’on regrette ou qu’on déplore, se ranimèrent pour nous et se composèrent à nos yeux dans un émouvant tableau, autour d’une romanesque, mais non pas imaginaire créature, alors on s’est laissé aller à aimer le livre, à en dévorer les pages, à en pardonner les imperfections, même les étranges invraisemblances vers la fin, et à le conseiller aux autres sur la foi de son impérieuse émotion : « Avez-vous lu Indiana ?
Ceci devra sembler en contradiction avec ce qui est dit, tome I, page 311, au début de l’article sur Jocelyn : je donne l’un pour correctif de l’autre.
De même qu’on est disposé à mieux sentir Théocrite au sortir de ces pages, on mesure avec plus de certitude le degré précis dans lequel Virgile s’est approché du maître : car c’était bien un maître que Théocrite pour Virgile dans la poésie pastorale ; et M.
I, page 19.)
Les parties contestables et critiquables de ce talent supérieur sont confondues avec ses pages les plus charmantes.
Et, pour en pouvoir exprimer votre immense dépit, non seulement par un papier public, — de quoi se fût contenté tout autre que vous, — mais dans des conditions choisies par vous, sous la même couverture où parurent les pages honnêtes qui vous ont fait saigner, et « à la même place et dans les mêmes caractères typographiques », vous avez dépensé plus d’obstination et plus d’énergie qu’il n’en faut pour faire son salut.
Ma mélancolie se fit jour dans ces pages que publiait la Plume, le jour même où Léon Deschamps rendait compte — ce furent ses dernières lignes — du triomphal banquet Paul Adam : 21.
C’est l’année où, tandis que Th. de Banville jette en suprême adieu Les Occidentales et Rimes dorées, Verlaine donne Bonheur ; Stéphane Mallarmé, Pages ; Henri de Régnier, Épisodes, Sites et Sonnets ; Jean Moréas, le Pèlerin passionné ; Maurice du Plessys ; la Dédicace à Apollodore ; Laurent Tailhade, Vitraux et le Pays du Muffle ; Rodenbach, le Règne du Silence ; Stuart Merrill, Les Fastes ; Gustave Kahn, Chansons d’amant ; Emmanuel Signoret, le Livre de l’Amitié ; René Ghil, le Vœu de Vivre ; Louis Dumur, Lassitudes ; Gabriel Vicaire, À la Bonne Franquette ; Ajalbert, Femmes et Paysages ; Ernest Raynaud, Les Cornes du Faune 3, et si je ne devais m’en tenir aux poètes, je mentionnerais que c’est l’année où Maurice Barrès donne Sous l’œil des barbares et Trois stations de psychothérapie ; Léon Bloy, la Chevalière de la mort ; Huysmans, Là-Bas ; Péladan, l’Androgyne ; Rachilde, La Sanglante ironie ; Albert Autier, Vieux… 1891 !
Si nous concevons que l’esprit humain, dans sa légitime impatience et sa naïve présomption, ait cru pouvoir, dès ses premiers essais et en quelques pages, tracer le système de l’univers, les patientes investigations de la science moderne, les innombrables ramifications des problèmes, les bornes des recherches reculant avec celles des découvertes, l’infinité des choses en un mot, nous font croire volontiers que le tableau du monde devrait être infini comme le monde lui-même.
On y admire, à chaque page, un art séduisant de peindre & d’animer tous les objets, de présenter à l’imagination les détails de la Physique avec toutes les richesses de la Poésie.
Dans une lettre de vingt-sept pages, publiée en 1727, il donna son apologie, avec le portrait peu ressemblant de Rollin, qu’il y avoit mis.
Naigeon avait cité le passage concernant NOTRE FACULTÉ DE THÉOLOGIE ci-dessus, page 438.
Quant au style je n’y vois rien ou presque rien à désirer ; il est plein de vérité, de naturel, de clarté, de chaleur et de force : cependant j’ai cru y remarquer, mais assez rarement, un peu de recherche ; il y a aussi des expressions hors d’usage ; il y a même de temps en temps quelques pages de mauvais goût, et quelques jugements où l’on voit trop l’auteur.
Ils désignent seulement des haches humaines dont le manche est dans la main de Dieu… Témoin plus que personne, par ses voyages et ses études, de cette stérilité historique dont l’Asie est frappée, Huc, qui n’est ni un panthéiste ni un matérialiste, puisqu’il est prêtre, a dédaigné de refaire sur des proportions sans justesse une histoire qu’on pourrait bloquer en quelques pages, tant elle est monotone et bornée, et il a choisi pour nous la raconter la seule chose qui soit vraiment digne d’une histoire, cette transfusion tant de fois essayée du Christianisme dans les veines du monde oriental, cette transfusion qui n’a pas réussi encore, mais qui doit réussir, si l’Asie n’est pas irrémissiblement condamnée !
Ils auraient été peut-être capables de jouer la grande partie contre la Révolution dont ils parlent à chaque page de leurs lettres, et qu’ils conseillèrent, mais en vain, de jouer, à leurs gouvernements.
Eh bien, c’est cette sensation d’un seul soir que j’ai retrouvée, non plus à propos de quelques vers isolés et bientôt dits, mais à propos de beaucoup de pages de prose, à vingt places de ces Portraits après décès où la Critique peut constater des empreintes d’âme à renverser toutes les idées qu’on se fait de Monselet et de son talent !
À toute page du livre que voici le souvenir de Boileau s’élève, et la lecture de cette longue fadeur rappelle, par le contraste, la sévérité de ces satires dans lesquelles il a buriné la plupart de ces noms d’académiciens, qui pour la première fois frapperaient nos regards s’il ne nous les avait appris et s’il n’avait versé sur quelques-uns la gloire d’un ridicule ineffaçable.
Le Romantisme, ce Résurrectionniste, en ravivant, aux lueurs de son flambeau, toutes les gloires du seizième siècle, de ce siècle que le dix-septième et le dix-huitième, descendants ingrats de pères plus grands qu’eux, avaient cru pouvoir effacer, le Romantisme avait laissé dans l’ombre cette petite gloire d’une traduction qui est un bijou… Tous ou presque tous de ce siècle qui a la beauté d’une aurore, depuis Rabelais, Montaigne, Ronsard, d’Aubigné, Régnier, Amyot, Desportes, jusqu’à Mathieu, le splendide Pierre Mathieu, qui écrivait sous Henri IV et qui précéda immédiatement cette littérature, exécutée comme la Noblesse et dont Malherbe et Despréaux vont tout à l’heure être les Richelieu et les Louis XIV, tous avaient eu leur édition ou du moins leur page d’histoire ou de critique qui disait la nécessité ou la convenance de l’édition, comme on a la niche, en attendant la statue.
» — Richelieu saisit aussitôt le bougeoir que portait un page, et, précédant le roi : « Sire, — répondit-il avec l’aplomb d’un homme invulnérable, — je ne puis marcher devant Votre Majesté qu’en remplissant les fonctions de ses moindres serviteurs. » Ximénès, le sévère Ximénès, n’avait rien de ce sang-froid et de cette souplesse dans la flatterie, de ce respect qui caressait en se courbant.
Un grand artiste, qui écrivait, mais qui ne parlait pas, Chateaubriand, a écrit sur Ninon deux ou trois pages excellentes, dans lesquelles il lève, du bout de sa plume, ce falbala qui cache un squelette, avec le dédain de Charles Ier quand il toucha, de sa longue badine, la masse d’armes placée devant l’Orateur du Parlement.
(Voir, entre autres, la page 229 du IIe vol.)
Saisset, un miaulement tigresque, — si je pouvais seulement ranimer une espérance… pacifier un cœur souffrant, je croirais que ces humbles pages n’ont pas été entièrement perdues. » Et dans la préface du Devoir : « J’ai combattu ces impiétés (l’impiété d’avoir condamné cet hérétique d’Abeilard et Descartes !!)
On les retrouve à chaque page de son histoire, invoquées par ses empereurs, ses ministres, ses philosophes et ses lettrés !
Tout ce qui est de regard et de récit dans ce Voyage d’Orient est à étonner de bon sens, de bonne humeur et de bon ton, toutes choses rares dans l’école romantique ; et s’il s’y rencontre des parties inférieures, ce sont les pages que l’auteur a voulu faire poétiques, comme la légende de la Reine de Saba, qu’il prétend avoir entendu raconter par un conteur de café, en Egypte, et que, pour cette raison, je ne mettrai point à sa charge.
On a de lui quelques pages de prose, je le sais ; et les admirateurs de son génie disent qu’il aurait pu devenir ce grand miroir clair qui foudroie, comme celui d’Archimède, et qu’on appelle un historien.
Le La Bruyère qui écrira cette page d’observation terrible n’est peut-être pas né, mais tous ceux qui sentent en eux la conscience forte et tressaillante de la société où ils vivent savent si l’histrionisme nous dévore, et peuvent se demander, en lisant des œuvres poétiques comme ce dernier volume, si la fin de notre monde littéraire doit avoir lieu dans un cabotinage universel.
en les rendant mortelles, — jusqu’à ses autres poèmes d’une concentration moins profonde et jusque dans les pages les plus sérieuses de ses ouvrages en prose, Henri Heine a toujours mêlé à tout ce qu’il a écrit une ironie… est-ce divine ou diabolique qu’il faut dire ?
Dès les premières lignes et les premières pages, vous sentirez, quel que soit le livre, quelles que soient les inventions ou les observations qui vont suivre, qu’il y a ici (s’en serait-on douté ?)
Ces éloges sont très courts ; les plus longs n’ont pas plus de trois pages, et il y en a beaucoup qui en ont moins.
Aux exemples déjà cités (page 181), joignons les prodigieux exploits des paladins français, et surtout de Roland, qui sont ceux d’une armée plutôt que ceux d’un individu ; ces paladins étaient des souverains, comme le sont encore les palatins d’Allemagne.
Que le poëte Alcman, naturalisé à Sparte, ait eu à Lesbos un disciple dont l’harmonie merveilleuse, sans attendrir les pirates, enchantait jusqu’aux dauphins des mers, c’est un récit aussi gracieux dans les pages d’Hérodote que douteux en lui-même ; mais la tradition lyrique dans la Grèce est certaine du moins ; et, soit Arion, soit Amphion, jusqu’aux fables, tout dépose de cette puissance d’imagination et de mélodie, qui, des lieux où naquirent les chants homériques, circulait vers Thèbes et vers Athènes.
Est-ce qu’en voyant se dérouler page à page, sur les mêmes murailles, les fresques de Raphaël, vous ne vous sentez pas enveloppé de l’atmosphère tendre, épique ou bucolique de Virgile ? […] Son pinceau est une plume ; il parle, il chante autant qu’il dessine ; sa couleur a du son, sa toile est lyrique ; il parle trois langues en une : on l’entend peindre, on le sent décrire, on le voit penser…………………………………… XXXV L’enthousiasme qu’éprouvèrent l’Italie et la France à cette première grande page du génie de Léopold Robert lui donna l’élan et la confiance de son talent.
Un vieil ami du père de Goethe apporta un jour ces pages à la maison et voulut les lire ; le père s’indigna au premier vers de cette poésie qui prenait au sérieux sa mission jusque-là futile en Allemagne ; il rejeta avec fureur le livre sur le parquet et pria son ami de ne jamais lui prononcer le nom de Klopstock. […] Nos temps n’ont pas d’exemple d’une commotion pareille imprimée par quelques pages à l’imagination du monde. […] On ne saurait le dire aujourd’hui, si ce n’est parce qu’un miasme de cette maladie morale du suicide par malaise de vivre était répandu dans l’air du siècle, et que ce miasme, concentré dans quelques pages d’un homme de génie, acquérait tout à coup une puissance irrésistible de corrompre l’imagination, d’énerver l’âme et de tuer des milliers de vies !
Il y avait dans cette œuvre informe beaucoup de passion et peu de sens ; c’était une page de J. […] Je m’efforçai alors de lui prouver que j’avais pris tout cela pour une plaisanterie. » XVIII Toute cette longue passion de la chanoinesse Günderode est décrit par son amie Bettina en pages de Werther ; on sent que le génie de Goethe a déteint sur ces jeunes amies. […] On ne monte pas plus haut que certaines pages extatiques de Faust : plus haut, l’air raréfié ne porte plus l’homme ; mais il y a de grandes raisons de penser que, si la nature n’enfante pas souvent une individualité poétique de la force de Goethe, la littérature allemande dans son ensemble retrouvera une période de splendeur égale à la période qui porte le nom de Goethe.
Il mourut comme Pétrarque, à Arquà, les mains jointes, le front couché sur les pages de son Virgile, chargé en marges de notes pour la seule femme qu’il ait aimée, en lui recommandant ses amis, et en la recommandant à ceux qu’il laissait après lui sur cette terre. […] J’oubliais de vous dire qu’un gros livre in-quarto à deux colonnes était ouvert sur sa table, et qu’un chapelet grossier, dont les grains luisants témoignaient qu’ils avaient glissé longtemps dans les doigts (celui de sa mère), était négligemment jeté sur les pages. […] Elle vient sur ma page, et m’empêche d’écrire, Et bat de l’aile, et part d’un long éclat de rire Qui nous fait rire tous les deux.
Le premier, c’est Diderot, qui a écrit tant de pages sans laisser un livre, et parlé de tant de choses sans rien dire de décisif sur quoi que ce soit ; écrivain auquel on peut d’ailleurs pardonner bien des torts pour le travers, si rare, d’avoir toujours été trop jeune. […] Si ce n’est pas un page, comme Chérubin, qui trouble son cœur, ce sera quelque adolescent dont elle a éveillé les sens par des airs de langueur et des familiarités imprudentes. […] Dans d’agréables remarques sur ses Étourdis, Andrieux, longtemps après la mort de son ami, racontant qu’il avait dû à Collin un de ses vers les plus applaudis : « Je m’arrête, dit-il, pour ne pas mouiller de mes pleurs les pages où je parle du plus gai de mes ouvrages65. » La gaieté vraie, celle qui n’a besoin, pour assaisonnement, du chagrin de personne, la bonne humeur de deux jeunes poètes à qui les jolis vers arrivent sans effort, tel est le caractère et presque toute l’invention de la première pièce née de cette amitié, les Étourdis d’Andrieux.
Les Grecs, quand ils entendirent cette page, lue par Hérodote, aux jeux Olympiques, sa rappelèrent sans doute le « malfaisant Oneiros » du second chant de l’Iliade, ce Songe menteur, traître masqué des sommeils perplexes, que Zeus envoie à ceux qu’il veut perdre. […] Le butin fut prodigieux : on entend rouler, tout le long d’une page de l’historien grec, les trônes, les lits, les cratères, les bassins, les bracelets, les cimeterres d’or. […] Cette divinité mystérieuse passe deux fois dans l’Iliade et dans l’Odyssée, traverse un vers d’Hésiode, et disparaît après avoir illuminé une page d’Hérodote.
Lorsqu’il y en a huit ou dix pages, je les recopie, car vous devez savoir ce que c’est que son écriture, et elle est incapable de se recopier. […] Il y a, dans ces premières pages, un portrait très saisissant de la vieille Lætitia, de la mère inconsolée du César disparu, cette figure d’aïeule antique, avec ses mains de cire, et le ronronnement incessant de son rouet dans le silence du grand palais. […] Puis viennent les premières feuilles, où ma pensée est dans le cadre d’une page, mais encore dansante, et toute pleine de maculatures et de grosses fautes bêtes, puis enfin se succèdent les secondes, les troisièmes feuilles, où peu à peu, dans le nettoyage spirituel et matériel, m’apparaît le livre qui sera mon livre.
C’est un constructeur d’individus, un metteur en scène des foules, des multitudes : tout cela avec un peu de confusion, un peu de brouillard à travers les pages du bouquin ; mais ça ne fait rien, Le Bilatéral est un maître livre. […] Un premier volume a paru, il n’a pas moins de quatre cents pages, et sera suivi de huit cents autres. […] Si vous mentez, vous vous rencontrerez avec quelqu’un. » Mardi 19 juillet Après la lecture, dans mon Journal, de la peinture descriptive des femmes, se trouvant à une soirée de Morny, peinture qui a un grand succès près du mari et de la femme, je dis à Daudet : « Voulez-vous mon appréciation bien sincère sur cette page ?
Conclusions Les études qui précèdent tendent à donner de l’âme et de l’œuvre de six écrivains célèbres, une analyse aussi pénétrante que nous avons pu ; nos essais sont d’autre part la démonstration de divers procédés d’art, de quelques problèmes mentaux ; ils marquent les caractères particuliers de livres qui sont entrés en France dans la lecture courante, qui ont influé sur le développement de quelques uns de nos littérateurs, qui ont, chez nous, des imitateurs estimés ; à ces trois titres, ces pages qu’on vient de lire fournissent eu esthétique, eu psychologie générale et sociale des conclusions qu’il pourra être intéressant de dégager. […] La réduction à l’absurde d’une théorie réaliste extrême de ce genre serait facile ; elle a été faite excellemment dans un traité d’esthétique malheureusement trop peu connu, la Nature of fine Arts de Parker et, en quelques pages définitives, M. […] Demailly de Manette Salomon, cette page éblouissante des Idées et sensations : les funérailles de Watteau, charment pour les mêmes raisons que les fantaisies aériennes des Nuits florentines.
Pages de voyage XXVII C’était au printemps de 1810 ; j’avais dix-neuf ans, une taille élancée, de beaux cheveux non bouclés, mais ondulés par leur souplesse naturelle autour des tempes, des yeux où l’ardeur et la mélancolie se mariaient dans une expression indécise et vague qui n’était ni de la légèreté ni de la tristesse. […] C’était à mes yeux l’homme du siècle, l’homme de la passion, l’homme de la liberté, le dernier des Romains, une espèce de Brutus poétique, écrivant à la pointe du poignard des sonnets à sa Béatrix, des pages de Tacite, des imprécations de Machiavel contre les tyrannies. […] Ces livres tant de fois feuilletés par une main magistrale, cette table sur laquelle quelques volumes grecs et quelques pages de la même langue non achevées attestaient que la mort l’avait surpris dans ces fortes études, le lit où il avait rêvé, la plume avec laquelle il avait écrit, tous ces meubles qui semblaient attendre leur maître, cette ombre de la chambre sur les murs, dans laquelle on pouvait s’imaginer voir encore l’ombre colossale du poète (Alfieri était un géant), enfin ce tapis usé par ses pas pendant ses longues insomnies poétiques, me remplissaient de stupeur et de silence.
Nous n’avons la prétention ni de les résoudre, ni même de les traiter ; elles ont été déjà posées ici même, dans des pages éloquentes que l’on n’a point oubliées1. […] Le premier néglige volontairement l’étude des sciences naturelles ; le second écrit cette obscure et magnifique cosmogonie qui s’appelle le Timée ; mais s’il y proclame à chaque page le principe des causes finales, s’il a des vues ingénieuses, parfois profondes, sur l’organisation du corps humain et la disposition de ses parties, le symbolisme mystique qui remplit l’œuvre entière en exclut tout caractère vraiment scientifique. […] Comment ne pas rappeler cette page, l’une des plus belles qu’ait inspirées la philosophie de la nature ?
Quiconque pourrait le lire sans comprendre quelle doit avoir été l’incommensurable longueur des périodes géologiques, peut fermer ce volume dès les premières pages. […] À l’égard des débris de Mammifères, un seul coup d’œil jeté sur la table historique publiée dans le Supplément du Manuel de Lyell, suffit à prouver, beaucoup mieux que de longues pages de détail, combien leur conservation est rare, et dépendante des circonstances locales. […] De ce volume lui-même, seulement ici et là un court chapitre a été conservé, et de chaque page quelques lignes restent seules lisibles.
Et voilà comment un mauvais tableau inspire quelquefois une bonne page, et comment une bonne page n’inspirera quelquefois qu’un mauvais tableau ; et comment une bonne page et un mauvais tableau vous ruineront.
Il nous a appris lui-même qu’en terminant les dernières pages de son Luther, il préparait déjà son Calvin. […] Alexandre Martin, ayant publié le Thomas Morus de Stappleton, Audin y introduisit aussi le lecteur par quelques pages animées de cette sorte de vitalité qui lui est propre et après lesquelles l’auteur anglais-latin paraît singulièrement froid. […] Nettement, voir la page 239.
Une partie de ce travail a été faite dans notre premier chapitre, quand nous avons traité de l’objectivité en général ; une autre le sera dans les dernières pages de ce livre, lorsque nous parlerons de l’idée de matière. […] En d’autres termes, plaçons-nous, dans la figure schématique que nous avons tracée (page 181), à ce point S qui correspondrait à la plus grande simplification possible de notre vie mentale. […] Plaçons-nous, en d’autres termes, sur cette base AB de la mémoire (page 181) où se dessinent dans leurs moindres détails tous les événements de notre vie écoulée.
Croiriez-vous que la nécessité d’écrire une page me donne la migraine ? […] Paul de Molènes a écrit quelques pages aussi charmantes que sensées, sur la coquetterie militaire et sur le sens moral de ces costumes étincelants dont tous les gouvernements se plaisent à habiller leurs troupes. […] Legros, qu’il vient de rassembler en un album : cérémonies de l’Église, magnifiques comme des rêves ou plutôt comme la réalité ; processions, offices nocturnes, grandeurs sacerdotales, austérités du cloître ; et ces quelques pages où Edgar Poe se trouve traduit avec une âpre et simple majesté. […] Alexandre Dumas, qu’on appelait alors le jeune auteur d’Henry III, produisit un grand effet, avec Mlle Élisa Mercœur à son bras, déguisée en page. […] Le paisible Pierre Leroux, dont les nombreux ouvrages sont comme un dictionnaire des croyances humaines, a écrit des pages sublimes et touchantes que l’auteur de Jérôme Paturot n’a peut-être pas lues.
Doué d’infiniment d’esprit, il sait placer son nom à toute page, jusque dans les articles qu’il signe, et le Nouveau Figaro, qu’il rédige aujourd’hui, tinte chaque jour de cet autre tic qui va peut-être jusqu’au mauvais goût. […] Mieux encore : il le publie sous le nom de qui bon lui semble, sous le nom de son chapelier ou de son maître de clarinette, si ce nom est sonore et fait bien sur la première page d’un livre. […] Jal qui se livre depuis quelques années à des recherches historiques sur la marine, conclut ordinairement ses longues dissertations par des raisonnements de ce calibre ; aussi le public ne lit-il rien de tout cela, et nos contrefacteurs n’en réimpriment-ils pas une page. […] Landais y gagna à lui seul 30 ou 40 000 francs, et n’y dépensa que l’achat d’une seconde paire de ciseaux, quand la première fut usée sur les vieilles pages de Richelet, de Boiste, de Wailly, etc. […] Il demanda l’écritoire et griffonna deux pages sur le revers d’une carte de restaurant, tandis que ses amis causaient bruyamment.
Nous ne doutons pas de la faveur que doit assurer à ces pages le mérite d’une judicieuse et fine critique, d’une érudition sûre, d’un style d’une remarquable clarté et d’une rare précision. […] C’était un modeste volume contenant 116 pages, 24 pièces. […] Il existe d’Alfred de Musset un portrait où Musset est dans un costume de page, qu’il aimait à porter. Et, en effet, c’est à un page que cet Alfred de Musset de dix-huit ans ferait assez bien songer, au page que Beaumarchais a mis dans Le Mariage de Figaro, à Chérubin. […] Ou encore, vous savez, aux dernières pages des journaux, il y a des mots qu’on propose à la curiosité des lecteurs, des mots qui sont des énigmes, des énigmes que résout l’Œdipe du Café du commerce, il y a des mots en losange, des mots carrés, des mots qu’on lit en travers, de côté.
Dans toutes ces premières pages de Werther, on se sent dans le vrai, on est avec Goethe tel qu’il était alors ; et toute la première partie de la relation avec Charlotte ou Lotte (comme elle s’appelle familièrement) produit le même effet. […] Et n’est-ce pas Goethe qui lui écrivait un jour sur la première page d’un poème de Goldsmith dont il lui faisait cadeau : « N’oublie pas celui qui de tout son cœur t’a aimé et a aimé avec toi » ?
Le marquis de Mirabeau, apprenant que son fils veut être son propre avocat, ne se console qu’en voyant d’autres, et de plus grands, faire pis encore570. « Quoique ayant de la peine à avaler l’idée que le petit-fils de notre grand-père, tel que nous l’avons vu passer sur le Cours, toute la foule, petits et grands, ôtant de loin le chapeau, va maintenant figurer à la barre de l’avant-cour, disputant la pratique aux aboyeurs de chicane, je me suis dit ensuite que Louis XIV serait un peu plus étonné s’il voyait la femme de son arrière-successeur, en habit de paysanne et en tablier, sans suite, sans pages ni personne, courant le palais et les terrasses, demander au premier polisson en frac de lui donner la main que celui-ci lui prête seulement jusqu’au bas de l’escalier. » — En effet, le nivellement des façons et des dehors ne fait que manifester le nivellement des esprits et des âmes. […] Pour des gens qui veulent contrôler le pouvoir et abolir les privilèges, quel maître plus sympathique que l’écrivain de génie, le logicien puissant, l’orateur passionné qui établit le droit naturel, qui nie le droit historique, qui proclame l’égalité des hommes, qui revendique la souveraineté du peuple, qui dénonce à chaque page l’usurpation, les vices, l’inutilité, la malfaisance des grands et des rois Et j’omets les traits par lesquels il agrée aux fils d’une bourgeoisie laborieuse et sévère, aux hommes nouveaux qui travaillent et s’élèvent, son sérieux continu, son ton âpre et amer, son éloge des mœurs simples, des vertus domestiques, du mérite personnel, de l’énergie virile ; c’est un plébéien qui parle à des plébéiens Rien d’étonnant s’ils le prennent pour guide, et s’ils acceptent ses doctrines avec cette ferveur de croyance qui est l’enthousiasme et qui toujours accompagne la première idée comme le premier amour.
Sans aucun doute, le soir du jour où je l’ai appris, je me rappelais la grammaire ou le dictionnaire où je l’avais lu, mon bouquin d’écolier, l’endroit précis, telle ligne d’une page froissée et tachée d’encre. […] I, pages 99 et suivantes.
IIΙ, page 167. […] III, Page 116.
Si, au lieu de consumer leur vie sur de barbares traductions et des travaux de seconde main, les commentateurs scolastiques eussent appris le grec et lu dans leur texte Aristote, Platon, Alexandre d’Aphrodisias, le XVe siècle n’eût pas vu le combat de deux Aristote, l’un resté solitaire et oublié dans ses pages originales, l’autre créé artificiellement par des déviations successives et insensibles du texte primitif. […] Pour apprécier la valeur de la philologie, il ne faut pas se demander ce que vaut telle ou telle obscure monographie, telle note que l’érudit serre au bas des pages de son auteur favori : on aurait autant de droit de demander à quoi sert en histoire naturelle la monographie de telle variété perdue parmi les cinquante mille espèces d’insectes.
Il suffit de dire que les fautes, les erreurs, les bévues, s’y entrechoquent à chaque page, & que l’Ecrivain y répete, répete, répete sans cesse les mensonges qu’il avoit déjà répétés en mille endroits. […] Etre assez mal-adroit pour réduire le mérite de Voiture à quatre pages, celui de Lafontaine à trente Fables ; n’accorder à Rousseau que trois ou quatre Odes & quelques Epigrammes ; reprocher à Corneille les défauts de son Siecle, & lui donner le nom de Déclamateur ; qualifier les Tragédies de Racine, d'Idylles en Dialogues bien écrits & bien rimés ; traiter celles de Crébillon, de Rêves d’Energumene & de lieux communs ampoulés ; accuser Boileau de n’avoir jamais su parler au cœur ni à l’imagination ; Fénélon, d’avoir écrit d’une maniere foible ; Bossuet, d’avoir fait des Déclamations capables d’amuser des enfans ; Montesquieu, de n’avoir su qu’aiguiser des Epigrammes & accumuler de fausses citations ; s’efforcer enfin de dépouiller tous nos Grands Hommes de la gloire qui leur appartient, pour en revêtir des Pygmées que cette gloire écrase : n’est-ce pas, d’un côté, ressembler à cet Empereur, qui, pour avilir le Sénat, fit partager à son cheval les honneurs consulaires ?
On assure que M. de Latouche eut l’art d’ajouter à cette brochure de M. de La Rochefoucauld une page bien maligne, qui fit condamner celui-ci à plusieurs mois de prison. […] L’explication finale qu’en donnait, à la dernière page du roman, Mme de Duras, était parfaitement simple, et selon les scrupules de la morale.
Il exige tout son temps, toute sa pensée, et, pour arriver à cela, il lui impose de petits devoirs matériels, comme de la forcer à se lever, tous les matins, pour lui écrire des lettres de sept ou huit pages. […] Il a connu une femme qui lui écrivait, tous les jours, sept pages de bêtises.
Littré dans un langage qui rappelle même pour la forme la page que nous venons de citer, est absolument inaccessible à l’esprit humain ; mais inaccessible ne veut pas dire nul ou non existant. […] Guizot, citant cette belle page, d’un accent presque religieux, saisisse précisément cette occasion de refouler le positivisme dans le matérialisme et dans l’athéisme.
À l’instant même je me mis à l’œuvre, et sur la page blanche j’écrivis le titre de mon nouveau chapitre. […] Quelques lecteurs croient « néanmoins le payer avec usure s’ils disent magistralement qu’ils ont lu son livre, et qu’il y a de l’esprit ; mais il leur renvoie tous ces éloges qu’il n’a pas cherchés par son travail et par ses veilles ; il porte plus haut ses projets ; il agit pour une fin plus relevée ; il demande aux hommes un plus grand et un plus rare succès que les louanges et même que les récompenses, qui est de les rendre meilleurs. » Ce sont là des pages admirables et tout à fait dignes que le critique honnête homme les ait sans cesse sous les yeux.
Sa narration n’est qu’un tissu des passages des auteurs & des monumens qu’il a traduits en françois en marquant exactement à la marge jusqu’à la page du livre d’où il les a tirés. […] Le discours préliminaire, composé de 272. pages, fait seul un ouvrage complet, qui est regardé comme un chef-d’œuvre.
Les lettres, ces espèces de photographies dans lesquelles on est aussi laid et aussi manqué que dans l’autre, les lettres, voilà ce qui va incessamment remplacer les livres à cette époque, vouée aux moi les plus drôles et qui fait plus cas d’un autographe que de la plus belle page, car une belle page, cela est écrit pour tout le monde, et un autographe, c’est personnel !
On y verrait, à toutes les pages, si l’on n’a pas fait plus que d’excuser les erreurs et les corruptions d’une époque où mœurs et monarchie achevaient de se précipiter, par la même pente, au même abîme ! […] Capefigue, si ce n’en était pas la folie : à plus d’une page de son histoire, l’historien de Madame la comtesse Du Barry a, en tremblant plus que jamais, il est vrai, et ici il y avait de quoi !
se voit obligée d’avoir ses pages clandestines, son registre à la Suétone, à la Procope et à la Bussy, pâture jetée à la curiosité sensuelle, où chacun, s’il n’y prend garde, va se prendre tout d’abord comme à un appât, et que l’humaine malice, s’il est possible, exagère encore.
Dans les genres de moindre étendue, et dont les pièces ne se trouvent souvent point dans les manuscrits à part, mais aux dernières pages seulement ou au milieu de manuscrits qui traitent de matières toutes différentes, vous remarqueriez les chansons, lais, complaintes, rotruenges ; les fabliaux, les fables attribuées aux divers Ysopets ; les estampies, rondeaux, sirvenlois ; les jeux-partis, les proverbes, dicts et sentences, dicts et contredicts ; les proses farcies, les caroles, noëls, sermons en vers, etc.
Il a des pages de sensualité vive, en bon français, pas tout à fait moderne, ni très à lui, ni même à Maupassant qui l’avait pris un peu partout, en bon français de l’Exposition de 1878.
Page pénultième des Mémoires de Dumaurier, citée dans le Ducatiana, ire partie, p. 103.
Mademoiselle de Montpensier rapporte à la page déjà citée que peu après les propos dont elle réprimanda Montespan, « madame de Montausier étant dans un passage derrière la chambre de la reine, où l’on met ordinairement un flambeau en plein jour, elle vit une grande femme qui venait droit à elle, et qui, lorsqu’elle en fut proche, disparut à ses yeux, ce qui lui fit une si vive impression dans la tête et une si grande crainte qu’elle en tomba malade. » Le duc de Saint-Simon raconte ce fait singulier et mystérieux d’une manière plus significative.
Sa cour était un monde de dignitaires, de gardes, de veneurs, de pages, d’eunuques et d’esclaves.
Barbey d’Aurevilly, les études des de Goncourt et de Théodore de Banville, les descriptions de tableaux du Voyage en Italie de Taine, certains récits d’auditions par Baudelaire seraient ce que nous réclamons, s’ils étaient basés, cependant, sur l’enquête analytique préalable sans laquelle ces pages de haute littérature demeurent la constatation insuffisante d’une émotion morale inexpliquée.
J’y ai noté de belles pages, des tableaux réussis, un ton de naïveté incomparable, Ce qu’elles contiennent de meilleur ne m’a pourtant point paru surpasser Homère, qui seul incarne la continuité de la perfection et le don suprême de la vie.
Mme Le Normand se vante (à la page 10) de nous éclairer Mme de Staël d’un jour plus vrai que celui sous lequel on la voit communément.
J’ai lu peu de pages aussi animées.
Quant à savoir si cet écrivain ou ces écrivains acquerront jamais la haute aptitude exigée pour résumer une société morte, après l’avoir ressuscitée dans un volume de trois cents pages, c’est là une question qu’il est inutile de poser, car, pour cela, il faut du génie.
Seulement, tel qu’il est, ce trumeau, il est impossible qu’un jour ou l’autre la page d’histoire inconnue qu’il représente ne tente pas l’imagination d’un poète ou la sagacité d’un penseur.
Telle était l’idée de Joseph de Maistre, que vous retrouvez sous toutes les pages qu’il a écrites ici ou là : ici plus profondément, plus splendidement, — mais en appuyant moins là-bas, mais partout ; — cette idée est le sol, le sous-sol et la superficie de toutes ses théories politiques, de toutes ses dissertations d’histoire.
Dans l’impossibilité où nous sommes de nous plonger dans le technique et le détail de son mémoire sans rompre le faisceau étroit de nos attributions littéraires, nous parlerons du moins de l’homme, qui mérite si bien une page dans l’histoire de la littérature contemporaine, puisque, par le style, il y entre, et qu’il y confine par les arts.
Il Tétait discrètement, et dans l’entre-deux des lignes plus qu’expressément dans la page.
Elle est à chaque page du livre de Lavallée, le remplissant de son action, de sa pensée, et l’on oserait presque dire de son ubiquité, tant elle est partout et s’y multiplie.
… Seulement, la critique des œuvres de l’esprit n’a pas été instituée pour couronner les intentions vertueuses ; et, d’ailleurs, elle ne croit guères, cette critique, qui connaît ses auteurs, à la modestie ou à la défiance de soi dans un homme qui se carre en un livre d’histoire de cinq cents pages in-8º ; car s’il y a quelque chose qui doive caler l’aplomb d’un homme, ce doit être cela !
Pendant qu’il était en train de si bien faire en nous montrant l’antiquité, cette vaine parolière, descendant du sophiste au rhéteur et du rhéteur au grammairien, ces trois marches qui l’ont conduite au gouffre, je souhaitais que l’esprit qui voyait si clair en histoire tirât des faits, si curieux et si nombreux qu’il avait colligés, des conséquences plus circonstanciées et plus hardies, et qu’il osât des rapprochements entre des époques de décadence dont il est impossible de ne pas voir l’analogie… À certaines pages du livre en question, la décadence de l’antiquité, livrée à la phrase et aux mots pour les mots, rappelait à l’auteur d’autres décadences ; des rhéteurs grecs lui mettaient en mémoire d’autres rhéteurs, qui n’étaient pas grecs.
Nous l’avons cru et nous avons vécu dans l’émotion commune ; nous avons épousé l’intérêt triste et cruel de cette page d’Histoire, désespérée.
— dans cet autre mot, qui n’est pas le seul de l’espèce : « Il me suffit d’être contente pour être heureuse. » Je n’aime point qu’elle écrive à toute page des phrases dans ce genre affreux : « La nature est le seul tyran dont il ne faille pas secouer le joug.
Tantôt (à la page 149 du volume) Collé est un folâtre, le folâtre Collé, qui continue ses petites farces, et cela à propos de l’opinion la plus fondée touchant l’Essai sur l’histoire universelle !
Lamartine est raillé, à nombre de pages, sous sa double espèce de poète et d’homme politique.
Vous pouvez tourner les pages du Ramayâna les unes après les autres, et vous n’en trouverez pas une seule qui rappelle en énergie et en vérité l’épisode du Koran, par exemple, où les amies de la femme de Putiphar, qui ont commencé à blâmer l’amour honteux de la belle égyptienne pour son esclave, ne s’aperçoivent pas qu’elles se coupent les doigts avec leurs couteaux, dans leurs rêveries, en le regardant servir à table, affolées qu’elles sont déjà de l’éclatante beauté de Joseph.
Nous l’avons cru et nous avons vécu dans l’émotion commune ; nous avons épousé l’intérêt triste et cruel de cette page d’histoire, désespérée !
Pourvu que nous ne tombions pas dans le système rasé de bien près par les éditeurs, à la page 14 de leur Introduction, dans cette immense bourde allemande qui a décapité Homère et qui répugne à la constitution même de l’esprit humain, que nous importe de savoir si l’Imitation s’appelait A Kempis ou de toute autre réunion de syllabes.
Caro avait dit cela comme je le dis là, naïvement, brutalement, sur la première page de son livre, il n’aurait pas eu la peine de l’écrire… Personne ne serait allé plus loin !
Dumas n’a pas inventée, mais qu’il a répétée, remâchée, rabâchée en quatre cent dix-sept pages, sans rien ajouter à sa force, qui n’avait pas besoin de lui !
Inspiré à son tour par le livre de sa foi et par sa cohabitation de cœur et d’esprit avec les hommes de génie qui ont écrit sur ce livre saint des pages si éclatantes et si profondes, l’abbé Brispot a plusieurs fois montré que cette espèce d’intimité, ce grand voisinage, avait porté bonheur à sa pensée.
Ce côté-là n’est pas le préféré par Rémusat, qui réserve, dit-il, en toutes choses, comme il convient, les droits de l’esprit humain, qui croit à l’efficacité des traités philosophiques de politique libérale, et qui ne veut pas faire à une nation qui pense l’affront de la croire gouvernée par le hasard ou l’habitude (pages 26 et 27 du premier volume).
Mais le bonheur de rencontrer un manuscrit, oublié et authentique, d’un grand homme, ne recommence pas tous les jours… Quand Chateaubriand nous donna ses quatre grandes pages sur Milton, il l’avait traduit où il allait le traduire, mais après Chateaubriand, le vieux lion littéraire qui essaya d’imprimer ses ongles sacrés sur le poème intraduisible de Milton, y aurait-il quelqu’un d’assez hardi pour vouloir casser les siens sur ce marbre ?
Réalisé comme l’a réalisé Diderot, Le Neveu de Rameau, qui a étonné nos pères comme un Paradoxe du Comédien de plus, n’est, à le bien prendre, qu’une conversation très-habilement menée, quoique bouillonnante, pleine d’esprit jusqu’à déborder ; plus pleine encore de verve, de bonhomie, de mordant, d’ironie profonde, mais si bouillonnante, rapide, interrompue, reprise ; cascade coupée de cascades qu’elle puisse être, ce n’est après tout qu’une violente dépense d’imagination et d’esprit d’une centaine de pages et le divertissement d’un soir qui ne dure guère plus que le temps d’une orgie, tandis que, sous les arabesques et les méandres d’un dialogue qui tarit moins vite et s’éparpille moins que celui de Diderot, le Neveu de Rameau de M.
Ainsi, comme je l’ai dit déjà, l’absence d’une originalité vivante et le manque absolu de forte invention, voilà les deux décourageantes sensations que vous donne, dès ses premières pages, ce roman du Capitaine Fracasse, et qu’il vous continue par la suite !
Aussi n’ai-je été nullement surpris quand, arrivé à la dernière page de ces prétendus et impudents Mémoires, j’ai vu que la vraie femme de chambre, en supposant qu’elle existe, n’avait pas écrit et s’était contentée de donner ses notes à un littérateur, mâle ou femelle, qui en avait fait cette belle pièce de littérature !
Tels qu’ils sont, violemment manqués, mais portant la trace à toute page d’une force inouïe, les livres que la traduction de M.
« Déjà la vie religieuse des armées n’est plus ce qu’elle était en 1914 et 1915… Mais nul ne reviendra de cette guerre exactement pareil. » Quand cette page parut dans l’Écho de Paris, je reçus des tranchées plusieurs corrections ou commentaires intéressants.
Les duègnes, écuyers, pages, fourmillent en mantes et en livrées dans les grandes salles vides, et fourmillent noblement en jouant avec les singes ou en marmottant leurs chapelets. […] Les pages sont plus heureux, « car ils sont voleurs comme des chouettes… En apportant les plats sur la table, ils mangent plus de la moitié de ce qui est dedans, et avalent les morceaux si brûlants qu’ils en ont les dents toutes gâtées. » Quelques maîtres ont fait fabriquer une marmite d’argent fermée avec un cadenas ; le cuisinier regarde par une petite grille si la soupe se fait bien ; de cette façon, elle est préservée des pages. […] La vie, ainsi entendue, devient un désert. — Regardez colle du personnage le plus envié, le premier de tous, ce monarque dont les titres emplissent trois pages. […] Plusieurs dissertations sur l’instinct primitif et sauvage, des traités savants, comme celui de Schopenhauer sur la métaphysique de l’amour et de la mort, ne valent pas les cent pages de Carmen. […] Il a de la verve, la verve de la jeunesse ; la plupart de ses débuts sont heureux ; dès la première page, au moyen d’une anecdote, il met son personnage en scène.
Cowper prend le premier sujet venu, celui que lady Austen lui a donné au hasard, un sofa, et il en parle pendant deux pages ; puis il va où son courant d’esprit le conduit, décrivant une soirée d’hiver, quantité d’intérieurs et de paysages, mêlant çà et là toutes sortes de réflexions morales, des récits, des dissertations, des jugements, des confidences, à la façon d’un homme qui pense tout haut devant le plus intime et le plus aimé de ses amis. […] Tome II, page 17, Pitt’s Speeches. […] Ivanhoe, page 1. […] Tome IV, page 53, notes de mistress Shelley. — Voyez un excellent article sur Shelley dans la National Review, octobre 1856. […] Wordsworth, the Excursion, page 328.
Le purisme se rencontrait dans les mêmes pages avec la prolixité. […] Le produit le plus brillant et le plus agréable de l’imitation italo-hispanique en France, c’est Voiture ; et tout Voiture, sauf quelques pages supérieures, que j’ai appréciées ailleurs89, est dans cette épitaphe que lui fit Ménage : Les Grâces italiennes, les Muses ibériques, Le Mercure gaulois, la Sirène latine, Les rires, les délicatesses, les malins propos, Les jeux d’esprit et les gentillesses, Et tout ce qu’il y eut jamais d’élégances, Tout cela gît avec Voiture dans le même tombeau90. […] La peine capitale était une page entière. […] Ce qu’il a écrit en prose, sauf quelques pages fines et piquantes sur les détails de l’art177, et quelques lettres d’une simplicité éloquente, est bien loin de ses poésies. […] Tous les jours, malgré moi, cloué sur un ouvrage, Retouchant un endroit, effaçant une page.
Enfin, dans la physique, on bâtit à sa mode un système du monde ; on y explique tout ou presque tout ; on y suit ou on y réfute à tort et à travers Aristote, Descartes et Newton : on termine ce cours de deux années par quelques pages sur la morale, qu’on rejette pour l’ordinaire à la fin, sans doute comme la partie la moins importante. […] (Voyez page 19 de ce volume.) […] Dans cet art comme dans tous les autres, dit très bien Fréret (Histoire de l’Académie des Belles-Lettres, tome XVIII, page 461), il faut distinguer les beautés réelles, de celles qui étant abstraites, dépendent des mœurs, des coutumes et du gouvernement d’une nation, quelquefois même du caprice de la mode, dont l’empire s’étend à tout, et a toujours été respecté jusqu’à un certain point. […] que la postérité serait surprise de voir les Voltaire et les Montesquieu déchirés dans la même page où l’écrivain le plus médiocre est célébré ! […] Voyez cet article traité d’une manière différente : page 274.
La page où Barrès décrit son entrée dans le golfe d’Athènes, est admirable. […] Elle barbouillait dix pages pour les jeter aussitôt au feu, et elle se remettait à suivre la conversation des autres, qui l’amusait beaucoup. […] Mais Delatouche tenait à lire ; et il lisait, et il s’écriait à chaque page : — Allons ! […] Labat, à qui quarante pages suffisent à peine pour s’émerveiller sur ce tableau ; quant à lui, il le juge détestable et plein de laideur. […] Il envoie aussi un page avec ces mots : « Le Roi vous aime, belle ; il vous ira voir cette nuit !
Péladan, d’après Richter ou Solmi35, a réuni ces pages sous le titre de « Géologie. […] Il y a dans son ouvrage, L’Eau de mer, une page admirable de M. […] Quelques pages parcourues suffirent à éveiller ma curiosité. […] Se souvient-on de la jolie page de Théophile Gautier sur un chat et un perroquet ? […] Voir la note de la page 8.
La même mine, sans doute, que j’ai vu faire à certains juifs ou libre-penseurs, lorsque je leur lisais, il y a dix ans de cela, des pages de Saint-Matorel. […] Il est le rédacteur en chef des Pages modernes où il consacre un long article à Ryner, repris ensuite en plaquette : « La résurrection du stoïcisme. Han Ryner », Les Pages modernes. […] L’ouvrage comporte à la dernière page un extrait du Journal officiel du 30 janvier 1919 rapportant une séance de la chambre des députés où le Ministre des affaires étrangères condamne le gouvernement bolchevik qui « règne uniquement par la terreur ».
Lanson dit excellemment du sentiment national : « On peut dire que la moitié des pages éloquentes ou des émotions poétiques du xve siècle (comme déjà du xive ) est un produit du patriotisme, l’expression d’un amour nouveau de la France, et de la tendresse ou de l’indignation que les misères des humbles et des laborieux excitent. […] Résumons en quelques pages l’évolution totale de la littérature française ; nous verrons alors se dresser devant nous quelques « pourquoi ? […] Voir page 50 à propos de Jean de Meung ; au xviiie siècle, Lesage : Gil Blas et Turcaret. […] Comme une confirmation de ces lignes écrites en avril 1910, je cite la première page d’un ouvrage qui vient de paraître (février 1911) : « Il en va souvent de l’évolution d’un mouvement artistique ou littéraire comme du développement de la carrière d’un homme.
Nous lisions vos belles pages sur Jean-Jacques, lorsque votre lettre m’est venue.
à chaque page de ce livre où reparaissait cet amour de la philosophie et de la liberté, que n’ont encore étouffé dans mon cœur ni ses ennemis, ni ses amis, je redoutais sans cesse qu’une injuste et perfide interprétation ne me représentât comme indifférente aux crimes que je déteste, aux malheurs que j’ai secourus de toute la puissance que peut avoir encore l’esprit sans adresse, et l’âme sans déguisement.
Jehan Rictus, que dans certaines pages des Blasphèmes et de Mer.
Quand on est capable d’avancer1 que Boileau ne doit être regardé que comme un simple Versificateur ; que tous les Littérateurs du siecle dernier, à l’exception de Perrault, de Boindin, de Terrasson & de la Mothe, n’étoient pas en état de fournir à l’Encyclopédie une seule page qu’on daignât lire2 aujourd’hui ; que Racine n’a jamais su peindre que des Juifs3 ; que Corneille n’a fait que des Scenes, & pas une bonne Piece4 ; que la Fontaine n’a fait tout au plus que trente bonnes Fables1 ; que J.
Le comte de Roscommont, dans son poëme sur la manière de traduire, reproche aux traducteurs de notre nation d’être d’ennuyeux & froids paraphrastes ; « un trait, dit-il, une pensée, que nous renfermons dans une ligne, suffiroit à un François pour briller dans des pages entières. » Les circonlocutions & les paraphrases sont des défauts communs à tous les traducteurs.
On vient de le voir à la page précédente, il y a eu de par le monde une autre sœur que Mme Auguste Craven, qui, elle aussi, a parlé d’un frère qu’elle aurait immortalisé, s’il n’avait pas été de force à s’immortaliser tout seul, c’est Eugénie de Guérin.
Lorsque, à la dernière page de son volume, qui se ferme quand les États-généraux s’ouvrent et quand ils deviennent les vrais rois devant le roi, déjà, de ce moment, décapité, l’auteur examine, avant de terminer, cette question, qui reviendra d’ici longtemps sous toute plume tourmentée du besoin de l’action politique : la Révolution était-elle inévitable ?
La Bible (voir la page 11 de ses Pensées) ne fut pour lui qu’une allégorie mesquine.
Il n’y a que Livet qui ne rie pas, qui ne sourie pas, qui ne bâille pas, quand il nous rapporte les insupportables descriptions de ces fêtes solennellement sottes qu’on donnait à l’hôtel de Rambouillet (exemple celle de la page 14 de l’introduction, dont il prend la relation à Voiture).
À la page 143 de son recueil, il parle avec inquiétude de sa tâche, qu’il continuera, « au risque de glaner des riens et de tondre sur des vétilles ».
À la page 165 de son livre, Semichon parle de l’impuissance du roi dans cette question de trêve de Dieu et d’association pour la paix, et à la tête de toutes ces coalitions pacifiques de communes ou de confréries, nous trouvons (et même dans l’histoire de Semichon) de grands féodaux, sujets du roi, portant sa bannière, délégués par lui.
Aux pages 136 et suivantes de son histoire, il cite, d’après Tempesti, une lettre envoyée au pape Sixte-Quint par Henri de Béarn, frappé d’excommunication, et dans laquelle « il assurait Sa Sainteté qu’il avait toujours été vrai catholique et qu’il voulait mourir dans la vraie foi, mais que les trames des ligueurs l’avaient contraint à suivre la marche qu’il avait prise ».
Pour faire du pittoresque, comme diraient les peintres plastiques, il descendait jusqu’à la vulgarité et le mauvais goût. « Le cruel Jean Bon, — dit-il quelque part, en parlant de ce représentant du peuple et à la fin d’une page très soutenue et très solennelle, — le cruel Jean Bon !
Ce livre est d’une telle impartialité qu’il est impossible de voir à travers les pages l’opinion politique de l’auteur.
Quant aux événements contemporains qui viennent se mirer dans ces pages ; ils sont bien de taille avec elles.
Je trouve, à la page 382 de la Correspondance, ces paroles d’une superbe si superbement justifiée : « En somme, voici le jeu que je joue !
Prenez et lisez-en une page au hasard, sans dire le nom de l’auteur, et je défie qu’on reconnaisse plus le style d’Alexis de Tocqueville que le style d’un autre !
Il est telle de ses pages d’une prose insaisissable et qui ressemble à une symphonie.
Croirait-on, en effet, si le roman de Guy Livingstone ne l’attestait à toutes ses pages, que le vigoureux byronien dont nous venons d’indiquer les parentés intellectuelles avec l’immortel auteur du Don Juan et du Childe Harold, n’a pas eu assez de sa propre personnalité ou même d’indépendance pour s’affranchir du joug qui pèse sur tant d’esprits anglais, je veux parler de cet horrible pédantisme des Universités anglaises, auprès duquel le pédantisme de la nôtre est presque d’une élégance légère, et qui nous gâte jusqu’au génie d’hommes aussi éloquents que le furent Burke et le grand Chatham !
, dans Lara, ce poème fait avec dix mystères, Kaled, le page, aime d’un amour sans sexe le maître de sa vie.
Jamais, depuis qu’on écrit des articles de petits journaux (c’en est un de 362 pages que ce livre), on n’a traité avec un laisser-aller plus irrespectueux, avec un détail d’anecdotes plus malhonnêtes (sont-elles vraies ?)
Cette sublimité qu’on rencontre en ces quelques pages inachevées, et qui n’ont aucun modèle, quant à l’inspiration qui les anime, cette sublimité qui n’existait plus depuis les effarements de quelques Prophètes, je la trouve en Pascal, dans la peur de Dieu et de sa justice, la plus grande peur de la plus grande chose qui pût exister dans la plus grande âme, l’âme de Pascal, que j’appelais plus haut : « À elle seule tout un infini !
Du reste, ce n’est ni une question ni deux que ce livre de cinq cents pages secoue avec puissance, mais c’est tout un ordre de questions qui, résolues au sens de l’auteur, entraîneraient du coup la ruine de toutes les philosophies connues, éclaireraient l’Histoire d’un jour nouveau, et consommeraient enfin et définitivement cette fusion, maintenant entrevue par tous les penseurs un peu forts, de la Religion et de la Science.
En attendant, nous voyons, dans son Poème humain, qu’il y fait rimer LOIN avec SOUTIEN à la page 195, et qu’il y obtient, à mainte place, des effets de cacophonie aussi étonnants que celui-ci : Il se revêt de chair comme l’arbre d’écorce, Et comme de sa coque l’œuf !
… Né dans les premières années du siècle, quand le canon de Wagram fêtait le baptême de ceux-là qui pouvaient avoir l’espérance de mourir un jour en héros, et qui, l’Empire tombé, ne surent que faire de la vie, Alfred de Musset se jeta aux coupes et aux femmes de l’orgie comme il se serait jeté sur une épée si on lui en eût offert une, et il a peint cette situation dans les premières pages qui ouvrent les Confessions d’un enfant du siècle, avec une mélancolie si guerrière !
et tout est fresque de cette beauté dans cette longue description, dans cette empreinte levée si ardemment de l’Espagne du xvie siècle… L’évocateur de cette Espagne perdue et retrouvée ajoute encore, quelques pages plus bas : « Les danseuses d’Andalousie n’avaient point dégénéré depuis le temps de Martial et de Pline où elles emplissaient de leur folie lascive les festins consulaires et les voies impures de Suburra.
…), une chose effroyable dont personne de nous ne se doutait : c’est que le roman de madame Sand, le malheureux Alfred le prévoyait… qu’il l’avait porté toute sa vie sur son cœur, comme une arme qu’on ne devait décharger contre sa mémoire que quand il ne serait plus là pour tirer à son tour et rendre le coup… Mais si cela fut, et si l’opinion présente accepte une telle assertion comme tout le reste, ce n’est pas qu’il y ait dans le livre de madame Sand de ces pages, belles d’outrance, qui ajoutent par l’intensité du ressentiment ou l’atrocité de la haine — de cette haine après l’amour qui est peut-être de l’amour encore !
…), une chose effroyable dont personne de nous ne se doutait, c’est que le roman actuel de Mme Sand, le malheureux Alfred le prévoyait… qu’il l’avait porté toute sa vie sur son cœur comme une arme qu’on ne devait décharger contre sa mémoire que quand il ne serait plus là pour tirer à son tour et rendre le coup… Mais si cela fut, et si l’opinion présente accepte une telle assertion, comme tout le reste, ce n’est pas qu’il y ait dans le livre de Mme Sand de ces pages, belles d’outrance, qui ajoutent par l’intensité du ressentiment ou l’atrocité de la haine, — de cette haine, après l’amour, qui est peut-être de l’amour encore, — au poids accablant de la formidable déclaration de M.
Croirait-on, en effet, si le roman de Guy Livingstone ne l’attestait à toutes ses pages, que le vigoureux byronien dont nous venons d’indiquer les parentés intellectuelles avec l’immortel auteur du Don Juan et du Childe-Harold n’a pas eu assez de sa propre personnalité ou même d’indépendance pour s’affranchir du joug qui pèse sur tant d’esprits anglais, je veux parler de cet horrible pédantisme des Universités anglaises, auprès duquel le pédantisme de la nôtre est presque d’une élégance légère, et qui nous gâte jusqu’au génie d’hommes aussi éloquents que le furent Burke et le grand Chatham !
Il avait écrit quelques pages admirables sur le rôle social de l’officier.
Il y a des mots qui disent plus que vingt pages, et des faits qui sont au-dessus de l’art de tous les orateurs ; par exemple, le mot de Saint-Hilaire à son fils : Ce n’est pas moi qu’il faut pleurer, c’est ce grand homme ; et ce trait du fermier de Champagne qui vint demander la résiliation de son bail, parce que, Turenne mort, il croyait qu’on ne pouvait plus ni semer, ni moissonner en sûreté ; et cette réponse, si grande et si simple, à un homme qui lui demandait comment il avait perdu la bataille de Rhétel, par ma faute ; et cette lettre qu’il écrivit au sortir d’une victoire : « Les ennemis sont venus nous attaquer, nous les avons battus ; Dieu en soit loué.
Page 112, éd. 1585, Castiglione, il Cortegiano. […] Page 55, édition 1585. […] Page 494. […] Dernier sonnet, page 490. […] Par exemple : The Spring (The Mistress, tome 1er, page 72).
C’est la seule unité qu’on doive réclamer de ces pages, une unité de mouvement. […] — La loi des nombres gouverne les sentiments et les images et ce qui paraît être l’extérieur est tout bonnement le dedans. » J’ai cité cette page au hasard. […] Il écrivait : « J’aime à relire la page exquise où M. […] Comment craindrions-nous de la perdre, quand nous pouvons lire aujourd’hui telle page de France, de Renard, de Gide, tel conte de Vielé-Griffin, telle période de Barrès, — en dépit de son romantisme ? […] Publiée par Calmann-Lévy en 1911, cette œuvre est présentée comme un « mystère composé en rythme français par Gabriele d’Annunzio et joué à Paris sur la scène du Châtelet le 22 mai 1911, avec la musique de Debussy » (page de titre).
« Chez les désharmonisés, écrit Régis, l’imagination n’est jamais absente des actes de la sexualité » ; et on peut citer le cas de certains imaginatifs, trouvant auprès d’une femme réelle et vivante une excitation dans l’image évoquée d’une autre femme, dans tel geste revécu, dans tel souvenir d’une page lue, etc… Ces imaginatifs sont des poètes. […] Cet espoir, où se mêle un regret désespéré, la poétesse le dira avec une plus belle précision encore dans ces vers : Moi, je ne verrai plus, je serai morte, moi, Je ne saurai plus rien de la douceur de vivre… Mais ceux-là qui liront les pages de mon livre, Sachant ce que mon âme et mes yeux ont été, Vers son ombre riante et pleine de clarté, Viendront, le cœur blessé de langueur et d’envie, Car ma cendre sera plus chaude que leur vie… Il y a, dans cet orgueilleux désir de se vouloir aimée, de se vouloir vivante au-delà de la mort, une nouvelle transposition du besoin d’éternité que les religions ont implanté en nous. […] C’est, dès la première page de son premier livre, une prise de possession de la nature ; mais ce ne sont pas ici les jardins et les parcs où Mme de Noailles a projeté l’ombre de ses jours et éparpillé son cœur innombrable ; ce sont de vrais champs, où les herbes poussent sans symétrie, où il n’y a d’autres allées que les sentiers irréguliers creusés lentement par les pas des hommes. […] De la même inspiration, ce vers encore, plus beau peut-être d’être isolé de la page où il est écrit : chacun Porte son sexe ainsi qu’une bête cachée. […] S’il avait seulement feuilleté les Pages choisies, il aurait vu que l’immoralisme était quelque chose de plus complexe que l’immoralité.
Mais souvent ces répétitions ne tiennent la place de rien, et elles sont placées en des endroits où un seul mot eût épargné des pages entieres de redites. […] Mais souvent ces répétitions sont dans le même livre et quelquefois dans la même page. […] Ulysse fait en cet endroit le détail de ces offres, et il répéte mot pour mot, trois longues pages qu’on vient de lire un instant auparavant. […] Il employe souvent les mêmes sujets de comparaison, et jusqu’à trois et quatre fois dans la même page ; comme si un objet l’ayant une fois frapé, son imagination ne lui en présentoit plus d’autres. […] On en a trouvé en effet plus de vingt dans les trois premieres pages d’un livre estimé généralement pour le style.
Ce livre nous a fait éprouver un charme de suavité, et nous pourrions dire de sainteté, que nous n’avons pas éprouvé plus de trois ou quatre fois pendant toute notre vie, à la lecture de quelques pages intimes, ces confidences du cœur à l’oreille. […] La voici ; elle servira mieux que des pages de dissertation à vous attester la contagion du son sur les sens. […] C’est une de ces pages déchirées du livre du cœur qui doivent être recueillies pour l’immortalité dans le manuel des vertus de famille.
Cette aimable dame me faisait toujours faire quelque chose pour elle, et son amitié me donna quelque renom parmi le monde. » Chacune de ces pages de Cellini est attendrie par un de ces retours de cœur vers son vieux père, qui montrent en lui une tendresse égale à sa fougue. […] La paix de Rome avec l’Espagne fit licencier Benvenuto ; il revint à Florence la bourse pleine, avec un bon cheval et un page. […] Je vis alors que cet ange m’avait dit la vérité ; et ayant jeté les yeux sur des morceaux de brique que j’aiguisai en les frottant l’un contre l’autre, et avec un peu de rouille que je tirai des ferrures de ma porte avec les dents, et dont je fis une espèce d’encre, j’écrivis sur le bord d’une des pages de ma Bible, au moment où la lumière m’apparut, le dialogue suivant entre mon corps et mon âme : Le Corps.
Voilà deux mille ans et plus que ces pages ont été écrites ; et avec elles, c’est la critique littéraire qui est née, et qui, dès ce moment, a eu sa méthode, son objet, et quelques-uns de ses principes essentiels. […] Herder, Idées sur la philosophie de l’histoire de l’humanité, livre XIII, chapitre 5, page 490, de la traduction de M. […] « Le corps est un instrument dont l’âme se sert à sa volonté… De là… l’extrême différence du corps et de l’âme, parce qu’il n’y a rien de plus différent de celui qui se sert de quelque chose, que la chose même dont il se sert. » Bossuet, Connaissance de Dieu et de soi-même, page 73, a, éd. de 1836.
On y remarque presque à chaque page une affectation ridicule à se servir de termes figurés & nouveaux qu’il croit propres à égayer. […] On sçait qu’une vive & singuliére imagination a dicté la version du Pere Catrou,(*) toujours rampante & souvent burlesque, où le sens du texte est à chaque page exposé d’une façon familiére ou bizarre ; où l’original est même fort souvent altéré dans son texte placé vis-à-vis de la traduction. […] Celles qu’il a mises au bas des pages ont pour objet d’éclaircir quelques détails, & le plus souvent de concilier le Poëte avec les Historiens dont les textes sont rapportés.
Ici, le désir de se montrer critique a entraîné François Hugo, qui nous fait des rapprochements déjà connus entre les pièces de Shakespeare et les Nouvelles du temps où il les prenait, car ce sculpteur prenait partout son marbre, et qui nous analyse des pièces qu’en tournant la page on peut lire. […] Eh bien, excepté cette page, un peu ridicule, convenons-en ! […] Il lui a éclairé la critique qu’il fait du Roi Lear et du Coriolan, et dicté, dans sa préface, des pages très émues et très belles.
Il ressemblait à un homme qui aurait laissé de côté la lecture d’un livre à une certaine page et qui le rouvrirait assez longtemps après, juste à l’endroit où il avait mis le signet : M. […] Sa vie à lui-même était tout ordonnée et ménagée par rapport à ses fonctions de bibliothécaire et d’écrivain ; désirant couper sa journée de la manière la plus favorable à ce double emploi, il s’était arrangé pour dîner vers trois heures et demie, à l’heure où il se trouvait libre et débarrassé du public ; son dîner fait, le plus souvent chez lui, dîner frugal et fin, qu’il faisait suivre d’un petit tour de promenade solitaire au Palais-Royal, il rentrait, se remettait à l’étude : il recommençait sa journée, et là c’était un travail incessant, minutieux, méthodique, sans fureur et sans verve, mais non sans un charme infini : une citation dix fois reprise et vérifiée, une diligente comparaison de textes, un rapprochement piquant, une date ressaisie, une œuvre d’hier rattachée à une pièce ancienne oubliée, à une chronique vieillie, une page de son texte à lui, recopiée, remise au net pour la troisième ou quatrième fois, et celle-ci la bonne et la définitive.
M. de Chateaubriand, dans ses Mémoires, a raconté, de son ancienne et pauvre vie en Angleterre, une attendrissante aventure, qui a pour objet une divine Charlotte, fille d’un ministre de campagne, d’un Révérend très-fort aussi en grec, comme ils le sont tous : le presbytère anglais encadré de ses fleurs, et avec toute sa précieuse netteté, y reluit dans une belle page. […] Quelques pages enfin des Paroles d’un Croyant, quelques-unes des images touchantes et non politiques, pourraient se rapporter à cette poésie de curé de campagne en Bretagne.
À moi seul, pauvre homme, je paye deux gouvernements : l’un ancien, local, qui aujourd’hui est absent, inutile, incommode, humiliant, et n’agit plus que par ses gênes, ses passe-droits et ses taxes ; l’autre, récent, central, partout présent, qui, se chargeant seul de tous les services, a des besoins immenses et retombe sur mes maigres épaules de tout son énorme poids. » — Telles sont, en paroles précises, les idées vagues qui commencent à fermenter dans les têtes populaires, et on les retrouve à chaque page dans les cahiers des États généraux. […] De l’administration provinciale et de la réforme de l’impôt, pages 39 à 262, et 138. — Archives nationales.
C’est un recueil de pages étincelantes d’érudition prétentieuse, de piété affectée, un trompe-l’œil admirable pour les fidèles de l’Évangile ou de la gloire classique ; cela réussit complétement. […] Il est évident qu’il se cherche et s’examine, en effet, dans ce livre du doute ; mais les plus belles pages du Génie du Christianisme sont tirées de ce livre.
En cinq cents pages, il nous apprend autant que toute la Comédie humaine sur les mobiles secrets des actes et sur la qualité intérieure des âmes dans la société que là Révolution a faite. […] Il sait faire vingt pages, où les romantiques s’évertuent à souffler un volume.
Je trouve tout cela dans Kaïn, et c’est par là qu’il est si complètement moderne Sans parler davantage de l’âpre et généreuse pensée qui est au fond de cette belle histoire symbolique, le passé surgit aux regards de Thogorma avec une précision si poignante et dans un détail si arrêté qu’on n’y peut rien comparer, sinon les plus belles pages de Salammbô. […] Leconte de Lisle ne soit jamais populaire ; mais on ne peut nier que les sociétés primitives, l’Inde, la Grèce, le monde celtique et celui du moyen âge ne revivent dans les grandes pages du poète avec leurs mœurs et leur pensée religieuse.
Mais quand madame de Staël écrivait cette page, les maladies d’imagination dont elle voit la peinture dans Werther n’étaient encore qu’au début de leur invasion, pour ainsi dire : un grand nombre d’ouvrages remarquables qui ont la même origine et le même effet que Werther, et une foule bien plus grande de détestables productions puisées à la même source, n’existaient pas. […] Revue Encyclopédique, 1831. — Voyez le Discours aux Artistes, page 61 de ce Volume.
La Forêt, le Chant pour Prométhée, les Sonnets, les trois Élégies (page 207 et suivantes de l’édition du Mercure de France) sont à la poésie française, ce que les Odes de Keats sont à la poésie anglaise : d’inestimables trésors. […] C’est une petite page délicieuse : Il y a quelques années, dans un rapport à l’Académie des Jeux floraux, le secrétaire, M.
Il conseille aux poëtes de son école de se retirer au bagage avec les pages et les laquais, aux cours des princes, « où vos beaux et mignons escritz, leur dit-il non de plus de longue durée que vostre vie, seront reçus, admirés et adorés. » « J’ay tousjours estimé, ajoute-t-il, nostre poésie françoise estre capable de quelque plus haut et meilleur style que celui dont nous nous sommes si longuement contentés. » Que la France, si longtemps stérile, « soit grosse enfin d’un poëte dont le luth face taire ces enrouées cornemuses, non aultrement que grenouilles, quand on jecte une pierre dans leur marais. » Quel sera le caractère de la poésie, telle que Du Bellay l’imagine et la désire pour la France ? […] Ce sont quelques pages en prose, les premières où la critique littéraire ait été éloquente, qui donnent à ce poëte, appelé par ses contemporains l’Ovide français, une place durable dans l’histoire de notre littérature.
Le jugement que porte le même Roulliard sur ce qu’il avait vu de ses ouvrages originaux « qui me semble, dit-il, estrangement pesant et traisnassier », est rigoureusement vrai, sauf quelques pages de la préface des Vies, qui ne sont pas au-dessous des meilleures qu’on ait écrites au xvie siècle. […] Ce sont de ces livres qui commencent et finissent à toutes les pages ; on le rouvrira dix fois au même feuillet sans le trouver ni moins nouveau, ni moins inattendu.
Ainsi, pour le public parisien, mieux que ce n’eût été dans une salle de spectacle quelconque, cette première fois a vécu l’épopée du premier acte de la Walküre, —-l’une des plus brillantes pages du Maître, certes des moins affinées, des moins émotionnelles, grossière même en sa psychologie rudimentaire. […] Autant dire que le poème ici présenté est bien sage en comparaison de certaines pages de son roman Lesbia Brandon qui décrivent le plaisir sauvage d’un adolescent qui se laisse violenter par les rouleaux d’une mer déchaînée et qui correspondent finalement plus à l’atmosphère de l’ouverture du Vaisseau fantôme.
Doux ressouvenir, aspirations ardentes, silencieux enlacements, songes langoureux échangés à voix basse, désirs qui renaissent d’eux-mêmes, telles sont les sublimes essences de cette page vivante. […] Il sembla que toutes les œuvres qui ont précédé Tristan l’annonçaient et le faisaient pressentir ; et je crois que, pour qui connaît bien l’œuvre du maître, il n’y a pas de plus vif bonheur que de retrouver à chaque page ces drames musicaux qui suivirent, et jusque dans Parsifal, le souvenir presque obsédant des harmonies de Tristan.
Gudehus toujours exact et scrupuleux interprète ; les autres rôles convenables, les décors passables, quelques uns réussis comme le lever du soleil de Goetterdaemmerüng ; la Chevauchée et le tableau final tout à fait manqués … On nous écrit encore que la représentation de la Walküre a été entachée d’une grande coupure, au deuxième acte, dans le récit ce Wotan (vingt pages environ de la partition de piano, depuis dann waere Walhall verloren, jusqu’à so nimm meinen Segen, Nibelungensohn …). […] Non point Fidelie, recueil d’aimables chansonnettes, entre lesquelles splendit une extraordinaire page ; l’opéra véritable de Beethoven est une messe solennelle en ré majeur, composée pour les voix, l’orchestre et l’orgue.
Pour tuer, voir page 32. — L’italien vino nero correspond au français vin rouge. […] Voir pages 97 et 187.
Rousseau dans la polémique, dans le Vicaire savoyard, dans quelques pages des Confessions, on entend la voix, on voit le geste de l’orateur platonique ou cicéronien derrière la période accentuée de l’orateur invisible. Ce style, c’est l’éloquence parlée par la page muette ; c’est la plume prenant la voix.
A la page 31 de ce livre, qui en a 248, Fanny a dit nous, et ce nous ne veut pas dire eux deux qui sont là sur ce canapé, mais un troisième, et c’est le mari ! […] Le bourreau de l’adultère a écrit, en effet, sur la première page de son Daniel cette phrase de Chamfort, qui résume l’esprit du livre, mais qui ne lui en a pas donné : « Quand un homme et une femme ont l’un pour l’autre une passion violente, il me semble toujours que, quels que soient les obstacles qui les séparent, un mari, des parents, etc., les deux amantssontl’unàl’autredeparlanature, qu’ils s’appartiennent de droitdivin, malgré les lois et les conventions humaines », et jamais plus flagrante insolence ne fut portée par la main d’un bâtard enragé (et Chamfort était l’un et l’autre) à la face d’une société qui a mis le mariage plus haut, que ses institutions, puisqu’elle en a fait un sacrement.
. — La lettre que j’indique et qui paraît pour la première fois se trouve au tome Ier, page 106.
Sainte-Beuve, empêché par sa santé, la page suivante, qui est un hommage tout littéraire rendu au savant et à l’ami : « Messieurs, ce ne serait point à moi de venir prononcer quelques paroles en l’honneur du savant homme dont le cher et respecté souvenir nous réunit dans cette commémoration funèbre : ce serait à quelqu’un de ses vrais collègues, de ses pairs (parcs), de ses vrais témoins et juges en matière d’érudition : mais ils sont rares, ils sont absents, dispersés en ce moment ; — mais quelques-uns de ces meilleurs juges de l’érudition de Dübner sont hors de France, à Leyde, à Genève, dans les Universités étrangères ; mais Dübner en France, aussi modeste qu’utile, aussi absorbé qu’infatigable dans ses travaux, n’appartenait à aucune académie, et tandis que son illustre compatriote et devancier parmi nous, M.
J’ai noté un petit paragraphe, à la page 32, qui, à l’archaïsme près, est écrit tout à fait dans le procédé de métaphores courantes de Montaigne.
Son style ressemble assez à une traduction soignée et empesée d’un bon roman d’outre-mer ; on dirait parfois d’une page de Shelley ou d’Hazlitt qu’il aimé tant à citer.
(Voir page 63 de ce volume les mêmes détails.)
Ces pages d’une contexture solide, et où l’auteur s’appuie à chaque pas des témoignages et des aveux de Cicéron, m’en ont involontairement rappelé d’autres sur le même sujet et dues à une plume qu’on est toujours sûr d’avoir à louer par quelque endroit, même lorsqu’on la blâme.
J’ai dit, dès la première page, que Voltaire, Marmontel et La Harpe ne laissaient rien à désirer à cet égard ; mais je voulais montrer le rapport qui existe entre la littérature et les institutions sociales de chaque siècle et de chaque pays ; et ce travail n’avait encore été fait dans aucun livre connu.
V Au siècle dernier, le Prêtre de Némi eût été, avec toutes les différences que vous devinez sans peine, un conte philosophique de vingt pages intitulé : Antistius, ou Toute vérité n’est pas bonne à dire.
… Qu’est-ce qu’il en fait, le lecteur, de ma page d’écriture ?
Zola : une longue patience et six pages par jour !
Boileau, loué à la même page que tel de ses plastrons ou de leurs proches, se plaint d’être mis en si mauvaise compagnie.
La pensée que Dieu est le vengeur du pauvre et du faible contre le riche et le puissant se retrouve à chaque page des écrits de l’Ancien Testament.
Et certaines pages semblent détachées, ou plutôt involontairement parodiées, de quelque livre de Gabriele d’Annunzio, grand plagiaire lui-même.
Il est un petit coin réservé aux enfants, encore plus mangé par la végétation, plus disparu dans la verdure et tout plein de petites armoires blanches semées de trois larmes, qui ont l’air de sangsues gorgées d’encre, et où les parents ont enfermé le doux souvenir des pauvres petites années vécues : livres de messe, exemptions, pages d’écriture, un A B C D en tapisserie, brodé par une mère.
Sur ce mot voir plus loin, page 209.
Tel d’entre nous qui se refuse encore à comprendre les bonnes pages de Zola, si admiré en Russie et relativement si classique dans les grandes lignes, goûtera sans résistance le naturalisme désordonnée sauvage des Tolstoï et des Dostoiewsky ; au contraire, ces crudités et ces violences lui apparaîtront comme le ragoût naturel de l’« exotisme ».
L’auteur des pages qu’on va lire était déjà préoccupé de ce grand sujet qui dès longtemps, nous venons de le dire, sollicitait intérieurement sa pensée, lorsqu’un hasard, il y a quelques années, le conduisit sur les bords du Rhin.
On ne les trouvera acceptés dans aucune des pages de critique qu’il a pu avoir occasion d’écrire.
La note de Coste, qui est au bas de la page, n’explique rien.
Une page éloquente de Bossuet sur la morale est plus utile et plus difficile à écrire qu’un volume d’abstractions philosophiques.
Nos ancêtres, dit Cassiodore, ont appellé musique muette celui des arts musicaux, qui montre à parler sans ouvrir la bouche, à dire tout avec les gestes, et qui enseigne même à faire entendre par certains mouvemens des mains comme par differentes attitudes du corps, ce qu’on auroit bien de la peine à faire comprendre par un discours suivi ou par une page d’écriture.
Rodolphe Bresdin lira-t-il ces pages ?
Un sourire calme et béat inondait sa physionomie ; on aurait été mal venu à le déranger dans ces moments-là : c’est qu’il composait alors une page de George Sand ou un chapitre de Michelet.
Rousseau est le type de cette sorte de découragement moral ; et, pendant bien des années, tous les jeunes gens doués de quelque talent auraient pu écrire la plupart des pages des Confessions, celles surtout qui sont d’une lecture si douloureuse dans les Rêveries du promeneur solitaire.
Je n’ajouterai rien à ce que j’en ai dit plus haut, page 233.
Ces livres témoignent de beaucoup de connaissances, et les notes du bas des pages, de lectures nombreuses ; mais la glaneuse d’érudition, qui a ramassé tant de glanes, dans le champ de tout le monde, n’a pas eu la main assez ferme pour les relier et en faire la robuste gerbe, plantée fièrement droit, qu’il aurait fallu ; — et encore aurait-il fallu davantage.
Et c’était là ce que nous disions avant d’ouvrir les deux effroyables volumes de cinq cents pages sur deux colonnes que Firmin-Didot a publiés dans sa vaste collection de l’Univers pittoresque, entreprise, peut-être, pour prouver la supériorité des ordres religieux en matière d’œuvres collectives sur toutes les individualités scientifiques ralliées dans un intérêt commercial.
Les premières pages franchies, on est désabusé.
Avant de légiférer pour son propre compte et en son privé nom, il nous a donné, en abrégé, l’histoire du duel en France, et cette histoire démontre, à toute page, l’inanité des législations quand il s’agit de changer et de modifier des mœurs toujours victorieuses d’elles… L’esprit moderne, dont la manie est de croire aux constitutions, qui sont les créations de son orgueil et que le vent de cette girouette a bientôt emporté, l’esprit moderne, qui méprise si outrageusement et si sottement le passé, apprend ici, une fois de plus, que tout dans l’histoire ne se fait pas de main d’homme, et que les coutumes ne s’arrachent pas du fond des peuples comme une touffe de gazon du sol… Saint-Thomas, dont le bon sens (heureusement pour lui) ne me fait point l’effet d’être dévoré par l’esprit moderne, semble l’avoir compris.
Il ne s’en tient ni à la simple observation des choses humaines, si formidable qu’il puisse l’exercer, ni au sévère plaisir du penseur qui pénètre dans le fond de l’âme et lui arrache sa vérité, ni à l’art qui enchâsse cette vérité, arrachée de l’âme, dans des pages plus ou moins dignes d’être immortelles.
Cet homme, qui, selon son traducteur, a fait « se tordre de rire toute la Grèce », avec sa grossière fable de La Papesse Jeanne, n’a pas, pour nous Français qui savons rire, — qui, du moins, le savions autrefois, — une seule page gaie pour en racheter l’inspiration irrévérente et mensongère, et qui nous fasse involontairement rire, — quitte, après, à nous repentir d’avoir ri !
Wallon à la dernière page de son livre.
Mais la Critique n’en doit pas moins louer l’écrivain d’avoir publié des pages si substantielles et si justes, qui éclairent un côté ignoré, quand il n’est pas faussé, de la grande politique de l’Église romaine.
… Ce manque de précision qui, en métaphysique, se noue si vite en erreur ou s’étale si pompeusement en bêtise, on le signalerait à toutes pages dans le livre de Terre et Ciel, si on ne craignait pas de fatiguer le lecteur par des citations trop abstraites !
Il est conséquent à ce qu’on trouve partout, à mainte page de ses œuvres : « L’idéal de la vie, dit-il, c’est la vie monastique.
Il devait sortir des mortes données de l’abstraction pour entrer dans la vie, et il y est entré dans ce traité de la Connaissance de Dieu, où se cachent sous les plus éclatantes questions d’une théodicée, les arêtes d’une méthode profonde ; il y est entré en observateur qui ne scinde pas l’homme et son esprit pour mieux le connaître, qui ne le mutile pas pour l’étudier : « Je ne puis m’empêcher d’affirmer — dit-il à la page 122 de son second volume : — que l’idée d’être bien déployée, si l’on sait mettre de côté l’habitude que nous avons de tout restreindre, de tout abstraire, de placer, même dans l’être, la négation, qui n’est faite que pour le néant, et de n’oser jamais pleinement soutenir l’universelle affirmation, l’idée d’être est identique à celle de force, d’intelligence, de volonté, de liberté, d’amour.
Le poète l’explique à la première page, et déjà vous sentez, dès ces premiers vers, sous la suavité du coloris, les deux forces de sa poésie, le touchant regard en arrière de sa rêverie et la palpitation contenue de son émotion : Tu voudrais savoir pourquoi sous ce titre J’accouple mes chants……………………..
» (Voir tome II, pages 327 et 328.)
Au moins, dans tous les autres poètes qui chantent les angoisses familières aux âmes passionnées, ou même dans Baudelaire, le Vampire, ce pourlécheur des pourritures devant lesquelles, vivantes, le malheureux se prosternait, il y a, au milieu des ruines et des désolations de la créature qui se sent mourir et qui croit que tout va finir avec elle, des pages éclairées, des tableaux qui passent accentués plus ou moins de fraîcheur et de mélancolie, des souvenirs qui attirent et retiennent comme des yeux fascinateurs rouverts, des caresses qui se reprennent aux beaux cadavres pressés autrefois sur le cœur.
Assurément, puisqu’il a vécu, il a eu, comme tout homme, ses raisons de pleurer, et même je lui en connais une qui a laissé une trace bien touchante dans les dernières pages de son volume (Date lilia !)
Le roman d’Albéric Second est l’histoire d’un amour né dans les circonstances les plus inattendues et les moins propres, semble-t-il, à faire naître l’amour dans une âme… Il faut être, en effet, un écrivain très sûr et très maître de soi pour avoir osé la circonstance, et l’état mental et physique, et l’immonde costume dans lequel, dès les premières pages de son livre, l’auteur fait apparaître son héros, attaqué de folie, fuyant son cabanon, se présentant, effaré, aux yeux de tout Paris, en plein théâtre Italien, dans la loge de la comtesse Alice.
ce Boucher et ce Fragonard littéraire a des pages terribles, que je signalerai quand je m’occuperai de son œuvre entière… Quant aux femmes qui ne tombent pas, et qui semblent nées tombées, tant leur innocence dure peu et se perd dans les lointains !
Il n’y en avait pas dans ce livre où plus d’une page semblait l’écho de celle théologie de cabaret qui inspira Le Dieu des bonnes gens au poëte le plus sottement vanté de cette époque.
par un petit livre sur la Grèce contemporaine, spirituel de ton, mais qui voulait l’être bien plus qu’il ne l’était encore, et qui surtout avait la prétention d’être léger, détaché et un peu fat comme une page du Don Juan.
Trop philosophe et trop libertin pour avoir le génie de la passion, cette source inépuisable du roman de grande nature humaine, le dix-huitième siècle, le siècle de l’abstraction littéraire comme de l’abstraction philosophique, qui n’eut ni la couleur locale ni aucune autre couleur, — qui ne peignit jamais rien en littérature, — car Rousseau, dans ses Promenades, n’est qu’un lavis, et Buffon dans ses plus belles pages qu’un dessin grandiose, — ce siècle, qui ne comprenait pas qu’on pût être Persan, dut trouver, le fin connaisseur qu’il était en mœurs étrangères !
Les six dernières pages sont un mélange continuel de pathétique et de sublime.
Revue du mois paraît tous les mois en livraisons de 3oo pages, et forme dans l’année 4 volumes in-8, avec tables. […] C’est un livre déconcertant, affolant, un recueil bizarre de pages sans suite, de notes décousues. […] La sincérité de l’accent, la puissance de l’expression et son intensité fiévreuse font de ces quelques pages une des œuvres les plus émouvantes qu’on ait écrites. […] Sur les pages de ce livre d’images « nous regardons passer la vie, sans texte explicatif », la vie même, qui s’est, comme spontanément, objectivée en cette œuvre d’art accomplie… Ainsi, ce novateur heureux, qui a trouvé une esthétique, en a démontré l’excellence dans une belle série de poèmes qui sont autant d’applications différentes des mêmes principes. […] Il tombe, dès les premières pages, sur une série de très exquis petits poèmes intitulés « Remembrances », d’une forme délicate, dont la perfection rappelle un peu, parfois, le Gautier d’Emaux et Camées, Là-bas, où sous les ciels attiques, Les crépuscules radieux Teignent d’améthyste les dieux Sculptés aux frises des portiques… Etc.
Et plus tard, à des années de là, voyageant en Grèce, Ampère lui fit la galanterie de couper à Delphes, à son intention, une branche du laurier qui existe aujourd’hui — ou qui existait — dans l’enceinte du πέμενος84 , « laurier descendant en droite ligne de feu Daphné », ainsi métamorphosée, si l’on s’en souvient, et il l’envoya à Chateaubriand avec quatre pages de compliments. […] Enfin ces cent pages relues sont intéressantes d’un bout à l’autre ; rien n’y est à côté, rien n’y est de trop ; on n’y relèverait pas une seule ligne qui fatigue ou qui détonne, et l’on peut se dire encore aujourd’hui : Tel était Ampère en personne dans un salon, animé, racontant et causant. […] Une seule erreur découverte dans une de ses pages l’aurait rendu malheureux et ne lui eût pas laissé de repos qu’il ne l’eût rectifiée et fait disparaître. […] Sainte-Beuve a fait le sujet des premières pages de son livre de Chateaubriand.
Au bout de vingt pages, on voit involontairement cette fraîche figure rose, toujours rougissante, et ses yeux souriants, si prompts aux larmes. […] Le plus patient des mortels se sent écœuré quand il a, pendant trois mille pages, avalé ces fadeurs sentimentales et tout ce lait sucré de l’amour. […] Vingt épîtres de vingt pages ne montrent pas un caractère, et une vive parole le fait. […] Il s’émeut pour un oiseau captif, pour un pauvre âne qui, accoutumé aux coups, le regarde d’un air résigné, « comme pour lui dire de ne point le battre trop fort, mais que cependant, s’il veut, il peut le battre. » Il écrira deux pages sur l’attitude de cet âne, et Priam aux pieds d’Achille n’était pas plus touchant.
Pour qui ne veut pas la commencer à sa première page, l’histoire reste un livre fermé. […] Écrivons-le sur la première page de notre livre. […] On n’a jamais raconté qu’une composition en prose de trois pages se soit transmise oralement d’une génération à l’autre ; et nous voyons des poèmes de plusieurs mille vers traverser des siècles avant d’avoir été écrits. […] n’y a-t-il pas dans Fénelon, dans Bernardin de Saint-Pierre, maintes pages complètement poétiques ? […] C’est de nos jours seulement qu’elle a jeté un solide éclat sous cette nouvelle enveloppe, dans Chateaubriand et dans quelques pages de ces nombreux romans qui semblent destinés à devenir les seuls poèmes populaires de notre temps.
Théâtre-Français Voltaire Œdipe I 23 prairial an X [12 juin 1802] La littérature n’offre point d’exemple d’une entrée aussi brillante que celle de Voltaire dans la carrière dramatique ; c’est dommage qu’une course de trente ans ne l’ait pas conduit au-delà du premier pas qu’il fit dans Œdipe. Comme lui, Racine n’avait que vingt-un ans quand il donna Les Frères ennemis ; mais Œdipe est aussi supérieur aux Frères ennemis que Racine lui-même est supérieur à Voltaire. « Quelques personnes ont écrit, dit La Harpe, que cette pièce était la meilleure qu’il eût faite ; mais on peut être persuadé que c’est moins pour exalter cet ouvrage que pour rabaisser ceux qu’il a faits depuis. » Pourquoi La Harpe, qui ne peut se dissimuler à lui-même que Warwick ne soit tout à la fois son coup d’essai et son chef-d’œuvre, serait-il fâché d’avoir au moins ce trait de ressemblance avec Voltaire ? Si on veut se donner la peine d’établir une comparaison régulière et motivée entre Œdipe et les autres tragédies fameuses du même auteur, on trouvera que c’est réellement celle qui est la mieux versifiée, la plus sage, la mieux conduite ; elle offre moins de défauts et un plus grand nombre de véritables beautés. Il ne faut pas se laisser séduire par de vains coups de théâtre, par des situations forcées et romanesques, par le fracas et le charlatanisme de la scène ; il faut consulter l’art de la poésie et non l’artifice du poète.
Vous avez écrit, vous avez publié sur la marche même une ou deux pages admirables que nous finirons bien par mettre en tête de ce cahier. […] Combien de pages ne vous étaient-elles point directement, personnellement adressées, envoyées. […] Troie revient deux fois, trois fois à la page, deux fois avec proie, une fois avec joie. — la Phrygie. les Troyens. […] Même page : Hé bien, Madame, hé bien, écoutez donc Oreste. […] Ces deux emplois du mot, ces deux mots ne sont pas seulement dans la même scène, dans la même page ; ils donnent le ton à deux répliques qui se succèdent immédiatement.
Mais il faut dire du second que l’on n’a pas écrit de plus beau livre en notre langue, si d’abord il contient, comme les Provinciales, d’impérissables modèles de tous les genres d’éloquence ; et qu’il ait encore sur elles cet l’avantage d’être un vrai livre, divers et un en toutes ses parties, dont il n’y a pas une page, ou même une ligne, qui ne s’inspire de l’idée de l’ensemble, et ne concoure à en démontrer la justesse. […] C’est dans son Instruction sur les états d’oraison, qui est de 1697, que sont en quelque sorte enfouies quelques-unes de ses plus belles pages ; et il n’a rien écrit qui soit d’un style plus vif et plus pressant que la Relation sur le quiétisme, qui est de 1698. […] Cinquante ou soixante ans s’écouleront maintenant avant que nous rencontrions dans l’histoire de notre littérature une page vraiment éloquente. […] Ebert, Entwickelungsgeschichte, etc., déjà cité plus haut, pages 71 et 73 ; — Édelestand du Méril, Évolution de la tragédie française, etc. ; — E. […] Émile Picot, Paris, Auguste Fontaine, 1 vol. in-8 de xv-552 pages.
À feuilleter ces pages jaunies parle temps, il éprouvait ce plaisir singulier de surprendre dans son intimité la pensée des siècles écoulés. […] C’est le dernier mérite, et non le moindre, que nous signalerons dans ce livre où se devine à chaque page l’émotion contenue. […] On a souvent cité cette belle page du Voyage en Italie : « Que de ruines et quel cimetière que l’histoire ! […] Écrivain autant que philosophe, et artiste autant que logicien, il a enrichi notre littérature de quelques-unes de ses pages maîtresses. […] Les pages où M.
Ses poésies, à chaque page, attestent ce doux culte refleurissant, et dans des stances d’hier, adressées à une amie gracieuse qu’elle appelle la comtesse Marie 45, nous en ressaisissons un nouvel écho : L’Ange nu du berceau, qui l’appela Marie, Dit : « Tu vivras d’amère et divine douleur ; Puis, tu nous reviendras toute pure et guérie, Si la grâce à genoux désarme le malheur. […] « Jenny vous prie de vouloir bien lui donner gain de cause dans votre prochaine lettre, à moins, dit-elle, que vous n’ayez la faculté de changer à votre gré de visage, car elle persiste très-sérieusement à vous croire un peu fée… » — La vérité est que Mme Valmore elle-même, dans sa lettre à moi adressée (précédemment, page 99), s’est dite blonde.
Lycée français, tome IV, page 241. Dans ce même tome du Lycée, page 61, se trouvait une critique de Carmagnola par M.
Lorsque vous tournez les grandes pages roides d’un in-folio, les feuilles jaunies d’un manuscrit, bref un poëme, un code, un symbole de foi, quelle est votre première remarque ? […] Nul n’a mieux enseigné à ouvrir les yeux et à regarder, à regarder d’abord les hommes environnants et la vie présente, puis les documents anciens et authentiques, à lire par-delà le blanc et le noir des pages, à voir sous la vieille impression, sous le griffonnage d’un texte, le sentiment précis, le mouvement d’idées, l’état d’esprit dans lequel on l’écrivait.
Cette partie de l’Histoire des Girondins est la plus ténébreuse ; les conjectures y suppléent aux documents vrais, tant les survivants, parmi les assassins, ont eu intérêt à déchirer les pages de ce mois néfaste. […] Voici la page de l’arrêt dans les Girondins : X « Danton voulut trois choses : la première, secouer le peuple et le compromettre tellement dans la cause de la Révolution, qu’il ne pût plus reculer et qu’il se précipitât aux frontières, tout souillé du sang des royalistes, sans autre espérance que la victoire ou la mort ; la seconde, porter la terreur dans l’âme des royalistes, des aristocrates et du clergé ; enfin, la troisième, intimider les Girondins, qui commençaient à murmurer de la tyrannie de la commune, et montrer à ces âmes faibles que, s’ils ne se faisaient pas les instruments du peuple, ils en pourraient bien être les victimes.
Critique de l’Histoire des Girondins (5e partie) I Continuons encore pendant quelques pages cette critique sincère de l’Histoire des Girondins. […] Est-ce une apothéose, que ces pages : XI « Telle fut la catastrophe méritée du parti girondin ; il mourut comme il était né, d’une sédition légalisée par la victoire.
La pudeur s’envole à ce mot, et le scandale s’empare de ses pages. […] Ces premières pages révélèrent plus qu’un grand style, une grande âme dans cette jeune femme : J.
On voit, dans la suite de la vie de Michel-Ange, que ce tombeau, conçu, commencé, interrompu, repris, abandonné, presque achevé, jamais fini, fut l’œuvre capitale et favorite du grand artiste, le rêve, le réveil, l’espoir et le désespoir de sa vie, poëme de marbre dont les vicissitudes du sort déchiraient les pages à mesure qu’il les avait composées et qu’il s’efforçait de les réunir. […] La description du tombeau de Jules II, tel que Michel-Ange l’avait conçu, serait tout un poëme funéraire et demanderait des pages sans nombre.
Au théâtre, il n’y a qu’à voir et entendre ; on n’a pas une page à tourner, même pas cela ; et si l’on a mal compris, on n’est pas tenté de revenir en arrière. […] Du moins, laissez-moi cet espoir… Georges Lecomte Il n’est pas douteux qu’au Théâtre, le spectateur aidé par le jeu des acteurs, la matérialisation du décor et les expressives ressources de la mise en scène, n’a pas besoin de faire, pour comprendre, un effort aussi grand que pour suivre, aux pages d’un livre, l’évolution des idées et des sentiments, l’affirmation vivante des caractères.
Aimé Martin (page 435 du Mémoire sur la vie et les ouvrages de Bernardin de Saint-Pierre, 1826). […] Aimé Martin (page 440 du Mémoire sur la vie et les ouvrages de Bernardin de Saint-Pierre, 1826).
Quand on a lu une belle page de Corneille, la page suivante peut consoler : comment se consoler de Racine ?
… Les hommes forts et pensants n’ont pas pu écouter longtemps tout ce ramage ; et ils se sont habitués à ne plus ouvrir un volume de vers, de peur d’en voir sortir, à chaque page, tout un poulailler décrit, ou de la mélancolie de Directoire. […] Lorsqu’après une page de narration écrite en vers si faussement nommés prosaïques, se trouve une suite de beaux vers d’inspiration, pleins et cadencés, comme ceux de l’ancienne école ; ils se détachent avec bien plus de grâce et de noblesse, et l’effet en est bien plus puissant.
Le duc de Mayenne, interrogé un jour par des amis de d’Aubigné sur la manière dont s’était passé le combat d’Arques et sur ce qui avait précipité la victoire ; après quelques essais d’explication, et se sentant trop pressé, finit par répondre : « Qu’il dise que c’est la vertu de la vieille phalange huguenote et de gens qui de père en fils sont apprivoisés à la mort. » D’Aubigné, qui prend au pied de la lettre la réponse du duc de Mayenne, s’est donné pour tâche dans son Histoire de raconter les exploits et de produire les preuves de cette vertu guerrière, d’en retracer l’âge héroïque dans ses diverses phases : c’est sa page à lui, c’est son coin dans le tableau de son siècle ; et il l’a traité avec assez d’impartialité en général, avec assez de justice rendue au parti contraire, pour qu’on lui accorde à lui-même tous les honneurs dus finalement à un champion de la minorité et à un courageux vaincu.
M. de Viel-Castel a ici des pages fort justes, et où il tient compte de toutes les nécessités, de toutes les conditions de ce régime qu’il s’agissait de fonder : Le rétablissement d’un pouvoir renversé, dit-il, d’une dynastie déchue, ce qu’on appelle une restauration, n’est pas un accident rare ; l’histoire en offre de nombreux exemples.
Dans quelques vers écrits sur la première page d’un Pétrarque, M.
Dans ces pages où il nous décrit l’impression causée en lui par une lecture entière de l’Iliade, La Harpe, sans y songer, répond d’avance, et par les arguments qui demeurent encore les plus victorieux, aux suppositions hardies de Wolf, à ses doutes ingénieux contre l’existence du poëte et contre une certaine unité de l’œuvre.
On trouve, dans ce dialogue, ce que les grandes pensées ont d’autorité et d’élévation avec l’expression figurée nécessaire au développement complet de l’aperçu philosophique ; et l’on éprouve, en lisant les belles pages de Montesquieu, non l’attendrissement ou l’ivresse que l’éloquence passionnée doit faire naître, mais l’émotion que cause ce qui est admirable en tout genre, l’émotion que les étrangers ressentent lorsqu’ils entrent pour la première fois dans Saint-Pierre de Rome, et qu’ils découvrent à chaque instant une nouvelle beauté qu’absorbaient, pour ainsi dire, la perfection et l’effet imposant de l’ensemble.
Je ne saurais mieux faire ici, Messieurs, que de vous lire la belle page par laquelle un maître admirable de libre pensée et d’action libre, que l’Université de Paris a eu la douleur de perdre l’an passé, Frédéric Rauh, commençait ses originales études sur la Méthode dans la psychologie des sentiments.
Leconte de Lisle ne soit jamais populaire ; mais on ne peut nier que les sociétés primitives, l’Inde, la Grèce, le monde celtique et celui du moyen âge ne revivent dans les grandes pages du poète avec leurs mœurs et leur pensée religieuse.
Rousseau dit en parlant de certaines lettres de Saint-Preux : « Quiconque ne sent pas amollir et fondre son cœur dans l’attendrissement doit fermer le livre. » Les apostrophes, les élans passionnés, les effusions lyriques, les explosions d’éloquence, d’indignation, d’enthousiasme animent mille pages fiévreuses ; et si l’emphase, les tirades creuses et sonores les phrases ampoulées abondent également, si la sentimentalité fade et la sensiblerie fausse donnent une saveur écœurante à des ouvrages médiocres et gâtent çà et là ceux des meilleurs écrivains, c’est que, à toute époque, défauts et qualités sont intimement unis, c’est que toute forme d’esprit a, comme toute médaille, un revers et que ce revers est d’ordinaire la caricature de l’autre face.
Bain, si complet d’ordinaire, ne lui consacre que deux pages.
Voyez la page 6 de la prétendue Addition à l’Ouvrage intitulé, les Trois Siecles, ou Lettre critique à M. l’Abbé Sabatier de Castres, soi-disant Auteur de ce Dictionnaire.
Aussi les esprits curieux d’assister à cette genèse et à cette agonie des vérités réputées absolues trouveront-ils au cours de ces pages à se satisfaire pleinement : dans le milieu historique ils verront, en de multiples exemples, se joindre ensemble dans un but d’utilité, intellectuelle ou vitale, des éléments idéologiques qu’une utilité différente montrera bientôt désunis.
L’auteur de ces pages écrivait, il y a trente et un ans, dans la préface de Lucrèce Borgia, un mot souvent répété depuis : Le poëte a charge d’âmes.
C’est de l’un des plus intéressants entre ces esprits libres, personnels, originaux, que nous allons, dans les pages qui suivent, exposer les principes et les idées.
Voilà la question ; et l’accent de ces pages aura déjà dit que, pour nous, elle est résolue.
— une humanité pensante sur le bout du doigt, nous trouvons des pages d’une grande vie qu’il faut citer pour donner une idée de ce que la préoccupation de d’Arpentigny nous fait perdre.
… C’est peut-être le dernier combat que livrera l’Église pour la gloire du monde qu’elle a créé ou pour sa fin… Teste, qui est chrétien, et qui cherche à se faire avec des souvenirs une espérance, invoque l’Histoire à toute page de son livre, et rappelle les nombreuses et effroyables épreuves dont la Papauté est toujours sortie victorieuse.
nous sommes bien loin du pauvre Bonhomme, qui, quand on lit ces pages, paraît délicat avec Madame Louise, et qui a la bonté d’excuser la sainte en faveur de l’écuyère.
Mais dans les autres livres de Gozlan faits par l’imagination et les autres facultés de l’auteur, à chaque ligne ne se rencontre pas moins l’esprit, sa faculté première, et quelle que soit la page, — qu’elle soit chauffée par la passion ou noyée dans les larmes de la tristesse !
Tel est le défaut radical d’un ouvrage qui se recommande par des qualités d’une grande force, mais que la critique devait signaler tout d’abord, avant tout détail et toute analyse, parce que ce défaut affecte l’ensemble et le fond du livre même, — parce que cette indigence de sensibilité, d’imagination, et je dirai plus, de sens moral et poétique, se retrouve à toute page et frappe l’œuvre entière de M.
Jugez vous-même, lecteur, par ce fragment conservé dans les pages d’un moine de Byzance : « Jusques à quand restez-vous abattus76 ?
En effet, ce n’est plus assez qu’un portrait soit ressemblant, ou vivant ; on veut qu’il agisse, pour ainsi dire ; et qu’avec les traits de l’original il en rappelle les occupations, les habitudes, les entours, — la page héroïque ou mémorable de sa biographie. […] 3° Puis, il se fait un grand silence ; Massillon descend de sa chaire ; et pendant près d’un demi-siècle, de 1704 à 1749, si vous cherchiez une page éloquente dans l’histoire de la prose française, vous ne l’y trouveriez pas. […] Nous avons de lui des pages — pas beaucoup, mais nous en avons — que nos plus grands écrivains pourraient être fiers d’avoir écrites ; et nous en avons qui devraient suffire à déshonorer la mémoire d’un homme dans l’histoire d’une littérature. […] La meilleure page du Vieux Cordelier de Camille Desmoulins, ou, pour mieux dire, la seule qui survive, la seule que l’on lise, n’est qu’un commentaire ou une paraphrase des Annales de Tacite. […] Tandis qu’en effet, dans les pages monotones de l’historiographe du jansénisme, tout s’enveloppe et se fond dans une teinte grise et uniforme ; que M.
Elle a tout près de sept cents pages, cette étude, et encore M. […] Assurément son œuvre abonde en belles pages, et si nous en voulions citer, nous n’aurions, comme on dit, que l’embarras du choix. […] C’est un grand écrivain, très éloquent, très entraînant, dont les plus belles pages n’ont rien qui soit exclusivement de lui. […] Il y a là-dessus une belle page de critique hégélienne dans l’Étude d’Edmond Scherer que j’ai déjà citée. […] Dans le second volume de son intéressant ouvrage, à la page 171, M.
Mais il n’y a pas là dedans de philosophie véritable ; et quoique Arlequin dise encore, à la barbe de la noblesse, en promulguant la charte de ses futurs neveux : « Ma suprématie aura soin de les égaliser : les cadets seront frères de leurs aînés, et, l’inégalité détruite, je réponds du bon ordre et de la félicité universelle » ; malgré ces boutades d’un bon sens bariolé d’humeur, il ne faut voir en toutes ces pages que de la gaîté gauloise, narquoise, des hardiesses comme du temps du bon roi Louis XII, et non des révoltes comme au lendemain de J. […] Mélanges publiés par la Société des Bibliophiles, tome IV, page 96. […] Page 296 des Œuvres inédites de Piron, publiées par M.
Laissez-moi vous le dérouler page à page, non pas avec la fastidieuse minutie d’un scoliaste grec qui s’extasie sur chaque aventure et sur chaque vers, mais avec la critique libre, impartiale, sincère, d’un Européen, cosmopolite d’esprit, qui n’adore pas servilement toutes les reliques, mais qui sent et qui raisonne à la fois ses impressions. Bien des choses ont vieilli dans ce poème : le ciel d’abord, qui a été dépeuplé de ses dieux ; les nations ensuite, telles que les Troyens et les Hellènes, petits groupes d’hommes qui n’ont laissé que des cendres sur le cap Sigée et un nom sur les pages impérissables de leur poète ; les mœurs enfin, qui ne ressemblent pas plus aux nôtres aujourd’hui que la barbarie à la civilisation et que Troie ou Argos, bourgades classiques, ne ressemblent à Paris, à Rome, à Constantinople ou à Londres.
Dans cette page sur l’amitié, on sent l’homme qui a fait ses délices d’aimer et d’être aimé. […] Écoutez Cicéron, à la première page de la première Tusculane, sur le ciel et sur l’enfer des théologies populaires de son temps : « Si vous craignez la mort, demande-t-il à son interlocuteur, n’est-ce pas parce que l’idée de l’enfer vous épouvante ? […] Quelques amis, fidèles à sa mauvaise fortune, lui prêtaient encore l’oreille et le cœur ; ses livres, recueillis avec amour en Grèce pendant ses voyages ou ses exils, lui ouvraient leurs pages consolatrices ; les arbres qu’il avait plantés dans sa jeunesse à Tusculum ou à Astur, ses maisons des champs, ne lui avaient pas été ravis, du moins avant sa mort, par l’ingratitude de sa patrie et par la nécessité de ses créanciers.
Sauf en quelques pages qui demeurent excessives et comme blessantes, l’ensemble se tient. […] Mais la solitude du moment, la fraîcheur excessive de la température l’ont fait bénéficier d’un état d’esprit spécial, de sorte que j’en suis à la page 480, ni plus ni moins, ce qui m’a permis de faire ample et suffisante connaissance avec^la plus extraordinaire turpitude que l’on ait encore publiée sous une couverture jaune^ paille. […] Historiettes Hier, j’ouvris par hasard un tome de la « Chronique scandaleuse » (qui ne l’est pas plus que les autres mémoires secrets du dix-huitième siècle) et, en ayant parcouru quelques pages, j’y retrouvai quelques-unes des histoires gaies qui ont fait la réputation de tels de nos contemporains, celle-ci, par exemple : « Un officier municipal, chargé de surveiller les concerts, fait un jour venir un musicien et le reprend sur sa néglicence : « Vous vous reposez trop souvent, pendant que les autres jouent.
On s’arrête avec stupeur devant ces métaphores convulsives, qui semblent écrites par une main fiévreuse dans une nuit de délire, qui ramassent en une demi-phrase une page d’idées et de peintures, qui brûlent les yeux qu’elles veulent éclairer. […] Allons, capitaine, — il faut que nous soyons propres, bien propres, mon capitaine223… — Venez ici sire page. — Regardez-moi avec vos yeux bleus. […] Il y a tel mot d’Hamlet ou d’Othello qui pour être expliqué demanderait trois pages de commentaires ; chacune des pensées sous-entendues que découvrirait le commentaire laissait sa trace dans le tour de la phrase, dans l’espèce de la métaphore, dans l’ordre des mots ; aujourd’hui, en comptant ces traces, nous devinons les pensées. […] On voit passer dans une lumière vaporeuse le couple gracieux que la chanson des deux pages promène autour des blés verts, parmi les bourdonnements des insectes folâtres, au plus beau jour du printemps en fleur. […] Come, captain, We must be neat ; not neat, but cleanly, captain : … Come, sir page, look on me with your welkin eye : sweet villain !
Appelez cela de l’humour, de la fantaisie, peu importe ; la sensation vraie de la situation n’en est pas moins dégagée, avec une vigueur que dix pages d’imagination n’eussent jamais atteinte. […] Le sentiment du devoir perce sans cesse au fond de ses pages malicieuses. […] L’effort, je dirais presque l’entêtement du jeune écrivain, se trahit à chaque page. […] Je pourrais découper vingt pages dans ses romans pour donner une idée des scènes qu’il affectionne, mais je m’adresse uniquement à ceux qui les ont lus déjà. […] Je fais tirer en brochure les pages qui précèdent, à cent exemplaires.
Quant au milieu et au corps même de la thèse, il est curieux et instructif par les faits et les extraits qui y sont rassemblés ; s’animant d’un souffle sincère, d’un sentiment d’humanitarisme parfois éloquent (voir notamment certaine page, la page 43), ce corps tout médical de la thèse s’appuie, d’ailleurs, et s’autorise des expériences et des observations les plus complètes et les plus récentes qui ont été faites sur les nerfs et sur le cerveau.
Goethe ne la laissa transpirer que page à page de son portefeuille poétique.
XXVI De cette vie d’étude il sortit successivement pour une demi-publicité d’élite une longue série de livres, les uns, souvenirs personnels de ses voyages, fleurs de sa jeunesse, recueillies de vingt à vingt-cinq ans en Orient, desséchées entre les pages de ses notes rapides, dont il recueillit à loisir l’essence et l’odeur pour en recomposer les meilleurs parfums de sa vie ; les autres, des morceaux d’histoire diplomatique et politique, très neufs, très originaux, très instructifs, qui révèlent au temps présent les pensées calomniées du gouvernement des Bourbons ; les autres enfin, entièrement d’érudition littéraire, traductions, dissertations, commentaires sur les textes du grec ancien et du grec moderne dont il a prodigieusement enrichi la littérature de ces derniers temps. […] Jamais l’intérêt et la grâce n’avaient été plus indissolublement pétris dans des pages scientifiques ; même quand on ne lit pas le texte, on lit le commentaire, et on emporte des images ravissantes de tous les pays qu’on a parcourus avec un tel guide.
Relisez ces pages, aussi vastes et aussi profondes que la voûte du ciel : XI « Comme on l’a vu, la prière, la célébration des offices religieux, l’aumône, la consolation aux affligés, la culture d’un coin de terre, la fraternité, la frugalité, l’hospitalité, le renoncement, la confiance, l’étude, le travail, remplissaient chacune des journées de sa vie. […] Les misères humaines sont si vastes, si incurables, si diversifiées, si inhérentes à notre nature physique et morale, qu’il n’est aucun écrivain sympathique et réfléchi qui n’ait été tenté, depuis Job jusqu’à Hugo, d’écrire une des pages de ce livre de nos misères.
Ne pouvant susciter un généreux élan dans sa patrie, dont on la repoussait comme on éloigne l’étincelle d’un édifice de chaume, elle se réfugiait dans la pensée de l’Angleterre et de l’Allemagne, qui seules vivaient alors de vie morale, de poésie et de philosophie, et lançait de là dans le monde ces pages sublimes et palpitantes que le pilon de la police écrasait, que la douane de la pensée déchirait à la frontière, que la tyrannie faisait bafouer par ses grands hommes jurés, mais dont les lambeaux échappés à leurs mains flétrissantes venaient nous consoler de notre avilissement intellectuel, et nous apporter à l’oreille et au cœur ce souffle lointain de morale, de poésie, de liberté que nous ne pouvions respirer sous la coupe pneumatique de l’esclavage et de la médiocrité. […] Les mots de liberté et de vertu politique sonnaient moins souvent et moins haut dans ses pages toutes poétiques ; ce n’était pas le Dante d’une Florence asservie, c’était le Tasse d’une patrie perdue, d’une famille de rois proscrits, chantant ses amours trompés, ses autels renversés, ses tours démolies, ses dieux et ses rois chassés, les chantant à l’oreille des proscripteurs, sur les bords même des fleuves de la patrie ; mais son âme grande et généreuse donnait aux chants du poète quelque chose de l’accent du citoyen.
Il n’y a rien de plus grand en notre langue que ces pages finales des Tragiques, malheureusement un peu troubles et mêlées, par la faute de l’auteur qui n’a pas daigné nettoyer son chef-d’œuvre, et retirer les pièces manquées et mal venues. […] Honorât de Racan, né en Touraine (1589), fut page du duc de Bellegarde, chez qui il connut Malherbe.
Il choisit ses mots avec un sens si juste de leur propriété, de leur efficacité, qu’après 250 ans il n’y a pas une page pour ainsi dire de son œuvre, dont l’énergie se soit dissipée, ou dont la couleur se soit altérée. […] Ce don de profondeur, qui est l’originalité propre de l’esprit de Pascal, apparaît à chaque page dans les Pensées, surtout dans celles qui se rapportent aux deux premières parties du plan précédemment expliqué.
… Avant d’écrire, j’hésite, je réfléchis, je fais un plan pour un chiffon de quatre pages ; souvent je m’endors. […] Celui qui était chargé de ce soin fut frappé de l’accent d’amour profond qui était dans ces pages d’enfant.
mais, en attendant, il était bon de chercher et de choisir dans l’œuvre de Wagner des pages aptes à être comprises isolément et aptes à donner du système une idée un peu complète. […] Les nobles Châtelaines vêtues des couleurs de leur maison, font porter leurs traînes par de jeunes pages.
On sait quelle lettre émue il écrivit à Liszt, lettre reproduite à la première page de la partition d’orchestre. […] Dans ces admirables pages que Wagner a écrites sur les représentations de 1882 (tome X, 283 et sq.), et que tous ceux qui veulent comprendre Parsifal devraient lire et relire, il fait une critique très profonde des ridicules du théâtre moderne, surtout au point de vue de la mimique.
Je me plaignis aussitôt de cette indignité ; & sur mes plaintes, le Rédacteur de l'Almanach ou Etrennes du Parnasse, imprima dans son premier Recueil, page 124, la Note suivante, que l'Auteur de la Lettre auroit pu connoître aussi bien que les deux Contes. […] lisez les dernieres pages du Discours préliminaire de la quatrieme Edition* des Trois Siecles, les Articles Condorcet & Helvétius, ainsi que les Lettres qui terminent le quatrieme volume.
Quand une lettre a plusieurs pages, s’écriait-il, je dis à mon rapin à qui je la jette : « Additionne le total ! […] Et le produit de ces neuf cents heures de travail, est une nouvelle de trente pages.
Ces absconses pages qu’aucune note explicative ne profane. […] Ce soin de présenter son œuvre intégrale explique la présence là de quelques pages aptères commentées par leur millésime.
, à quatre pages de là, le bucolique échauffé écrit la priapée qui commence par le vers : Nous allions au verger cueillir des bigarreaux, et qu’il faut renoncer à citer. […] Cette espèce d’illusion que le livre détruirait à coup sûr, pour peu qu’on lût le livre, pour peu qu’on eût la force d’absorber ces huit cents pages de vers qui n’ont pas d’autre raison d’existence que le moi de M.
Nous louons l’édition, et nous remarquons, en relisant la première page, que nous aurions pu sans examen la louer sur le titre : c’est M. […] À son avis cette déclaration réparait tout ; quatre ou cinq pages de conséquences étalent à flots pressés le magnifique torrent de bénédictions et de félicités qui vont couler sur la nation ; un bout de parchemin délivrait le peuple et relevait la monarchie ; rien n’était oublié, sinon cet autre bout de parchemin inévitable, publié par tout roi, huit jours après le premier, annulant le premier comme attentatoire aux droits de la couronne.
[NdA] Au tome iii des Portraits contemporains et divers, édition de 1855, pages 118-155.
Il est constant néanmoins, à lire ce que nous avons sous les yeux que, dans, sa fermeté de pensée, Catherine avait prévu le cas extrême où elle aurait été prise au mot pour sa demande de renvoi, et elle exprime en cette circonstance les dispositions de son âme en des pages admirables et qui font le plus grand honneur en elle au philosophe et au moraliste : c’est là un autre portrait d’elle et qui, pour être tout intérieur, ne paraîtra pas moins digne d’être mis à côté et en regard de tous ceux que l’on possède déjà, soit du portrait de la grande-duchesse que nous avons découpé précédemment, soit de ceux de l’Impératrice que l’on doit à la plume des Rulhière, des prince de Ligne et des Ségur.
Le Play a raconté le fait dans la première monographie de son livre (page 57), mais il s’est borné à le constater en peu de mots et avec sa précision ordinaire, en ne cherchant à rendre ni le mouvement ni le jeu de scène.
Elles sont courtes, parce que la douleur trop vraie n’a qu’un cri, parce qu’une aile saignante, à peine élancée, retombe, parce qu’il a fallu les quitter vite pour les pages monotones et laborieuses, un moment disparues sous une larme.
Le principal, le plus grave selon nous, celui qui gâte jusqu’à ses plus belles pages, est un défaut tout systématique et calculé.
Je m’arrête ; car cette imitation deviendrait aussi fatigante que la réalité même : mais on pourrait extraire des adresses, des journaux et des discours, des pages nombreuses, dans lesquelles on verrait la parole marcher sans la pensée, sans le sentiment, sans la vérité, comme une espèce de litanie, comme si l’on exorcisait avec des phrases convenues l’éloquence et la raison.
Si une page est manuscrite, nous en comprenons le sens plus difficilement que si elle est imprimée ; notre attention se porte en partie sur la forme extérieure des caractères, au lieu de se porter tout entière sur le sens qu’ils ont ; nous remarquons dans ces signes, non plus seulement leur emploi, mais encore leurs particularités personnelles.
Au bout de trois ans, il avait composé trois fragments en prose et en vers, qui font à peu près cinquante pages.
On en sait plus sur la Grèce, quand on a lu cent pages de M.
Biographie : Ronsard, né le 11 septembre 1524, fils d’un maître d’hôtel de François Ier, fut page du dauphin, puis du duc d’Orléans : il suivit Madeleine de France en Écosse, puis Lazare de Baïf à la diète de Spire, enfin Guillaume du Bellay à Turin.
L’auteur des Prédicateurs avant Bossuet, le savant et fin commentateur des Oraisons funèbres et du Discours sur l’histoire universelle, vient de publier, avec introduction, notices et notes, un recueil de textes choisis, de 660 pages, et ces textes ne sont pas de Bossuet !
Il a écrit de très belles pages sur don Juan, et très significatives.
Dès la première page, il est question de loirs assaisonnés de miel et de pavots, d’œufs de paon de Samos, de gelinottes de Phrygie enveloppées dans des jaunes d’œufs poivrés, etc.
D’idées philosophiques, ou historiques, ou morales, ne nous en préoccupons même pas… Gautier n’avait pas plus de sensibilité que d’idées… Dès que Gautier écrit plus de deux pages en vers, il est mortellement ennuyeux.
Il n’y a pas une page de ce roman, si toutefois c’est un roman, et pour ma part j’ai grand’peine à le croire, qui ne donne lieu à une sorte d’examen de conscience.
Méray n’en juge pas ainsi ; à ses yeux, cette proposition n’est nullement évidente et pour la démontrer, il lui faut plusieurs pages.
Il faut se rappeler, du reste, que les premières pages du quatrième évangile sont des notes mises bout à bout, sans ordre chronologique rigoureux.
V. page précédente, note 1, et Mischna, Maasar scheni, V, 1 ; Talm. de Jérus., Schekalim, i, 1 ; Maasar scheni, V, 1 ; Moëd katon, i, 2 ; Sota, IX, 1 ; Talm. de Bab., Moëd katon, 5 a.
Müller, tome II, page 312.
Lorsqu’elle y vient à parler de la personne du roi, elle remplit trois pages de détails.
Si le petit Oreste souille une scène de l’Orestie, le petit Achille salit une page de l’Iliade.
Double page extraordinaire, recto et verso de la même idée, et qui semble écrite exprès pour prouver à quel point deux génies différents faisant la même chose font deux choses différentes.
Nous avons recueilli et développé librement dans les pages précédentes l’idée mère du spiritualisme français fondé par Maine de Biran ; mais nous n’avons pas fait connaître sa philosophie, qui a des aspects bien plus étendus et une portée beaucoup plus vaste qu’on ne peut l’indiquer dans une esquisse rapide.
Au bout d’un certain temps, à la vérité, ils cessèrent de m’être utiles, parce que je m’aperçus que de tous les livres dont ils parlaient, ils n’avaient jamais lu une page, ce qui m’expliqua la netteté de leurs décisions et l’originalité de leurs aperçus.
J’ai donc ouvert un des deux cents journaux qu’on imprime tous les mois en Europe : ce journal faisait un grand éloge d’un livre nouveau qui ne m’était pas connu ; sur la parole du journaliste je me suis empressé de lire ce livre, qui m’est tombé des mains dès les premières pages.
Quelques pages plus haut (474), Charpentier parle ainsi de Furetière : « Il me siérait bien, par exemple, de dire que Furetière n’avait pas d’esprit, et cela parce qu’il m’a outragé dans plusieurs endroits de ses écrits.
On avait tout d’abord parlé de Mémoires, mais dans ces Souvenirs il n’y a guère qu’une dizaine de pages ébauchées de ces Mémoires projetés par Madame Récamier, et que cette main charmante, qui n’aimait pas à écrire, et qui avait bien raison, n’écrivit jamais.
Hugo, de sa vision pénétrante, a parfaitement caractérisé dans une page de son William Shakespeare, l’importance des traductions en même temps que l’hostilité du patriotisme vulgaire envers les productions intellectuelles du dehors : « Une traduction est presque toujours regardée tout d’abord par le peuple à qui on la donne comme une violation qu’on lui fait.
Voir sur ce point, dans Matière et Mémoire, les pages 214 et suiv.
Presque à chaque page on rencontre des traits de la mythologie ancienne, et souvent son style même tient plus du coloris du poète que de l’orateur.
Les pages où il a de l’esprit, et tant d’esprit ! […] C’est une enfant de seize ans, habillée en page Renaissance, qui porte la queue de sa maman habillée en reine de tréteaux. […] Il n’y a pas une trouvaille de mots dans les milliers de pages que tu as péniblement barbouillées. […] Les pages qu’il consacre au poète de la Légende des siècles sont d’une rare beauté, — profondes, abondantes, éclatantes. […] Si on les rayait de l’œuvre du plus grand écrivain (sans se laisser prendre aux apparences), il n’en resterait pas cinquante pages.
Nous avons, par un assez rare bonheur, quelques pages, où quelques-uns d’entre eux se peignent eux-mêmes. […] À peu près n’importe qui, sauf quelques traits qui, réunis, tiendraient en une page, écrirait le Roi Lear. […] Le Bidois est une excellente page de critique littéraire, de nature à faire penser, à faire réfléchir, à faire regarder les choses selon différents aspects, enfin, une page de critique littéraire qui remplit brillamment tout son office. […] J’aurais voulu qu’il y insérât quelque page bien choisie de J. […] C’est un demi-volume qui donne l’idée d’écrire un livre, ou le regret que le livre n’ait pas été écrit, par compensation de certains volumes qu’on voudrait qui fussent réduits à dix pages.
Il y a telle page d’Holinshed qui semble un nécrologe : « Le vingt-cinquième jour de mai, dans l’église de Saint-Paul de Londres, furent examinés dix-neuf hommes et six femmes nés en Hollande », qui étaient hérétiques ; « quatorze d’entre eux furent condamnés : un homme et une femme brûlés à Smithfield ; les douze autres furent envoyés dans d’autres villes pour être brûlés. — Le dix-neuvième juin, trois moines de Charterhouse furent pendus, détachés et coupés en quartiers à Tyburn, leurs têtes et leurs morceaux exposés dans Londres, pour avoir nié que le roi fût le chef suprême de l’Église. — Et aussi le vingt-unième du même mois, et pour la même cause, le docteur John Fisher, évêque de Rochester, fut décapité pour avoir nié la suprématie, et sa tête exposée sur le pont de Londres. […] Si seulement j’avais pu vivre en votre présence, — j’aurais eu tout mon désir. » Elle s’est déguisée en page, elle l’a suivi, elle a été sa servante88 ; et quel plus grand bonheur pour une femme que de servir à genoux celui qu’elle aime ? […] Philaster dit en parlant d’Euphrasie qu’il prend pour un page, et qui s’est déguisée ainsi pour obtenir d’être à son service102 : « Je l’ai rencontré pour la première fois assis au bord d’une fontaine, — il y puisait un peu d’eau pour étancher sa soif, — et la lui rendait en larmes. — Une guirlande était auprès de lui faite par ses mains, — de maintes fleurs diverses, nourries sur la rive, — arrangées en ordre mystique, tellement que la rareté m’en charma. — Mais quand il tournait ses yeux tendres vers elles, il pleurait — comme s’il eût voulu les faire revivre. — Voyant sur son visage cette charmante innocence, — je demandai au cher pauvret toute son histoire. — Il me dit que ses parents, de bons parents étaient morts, — le laissant à la merci des champs, — qui lui donnaient des racines, des fontaines cristallines qui ne lui refusaient pas leurs eaux, — et du doux soleil qui lui accordait encore sa lumière. — Puis il prit la guirlande et me montra ce que chaque fleur, dans l’usage des gens de campagne, signifie, — et comment toutes, rangées de la sorte, exprimaient sa peine. — Je le pris, et j’ai gagné ainsi le plus fidèle, — le plus aimant, le plus gentil enfant qu’un maître ait jamais eu. » L’idylle naît d’elle-même parmi ces fleurs humaines ; le drame suspend son cours pour s’attarder devant la suavité angélique de leurs tendresses et de leurs pudeurs. […] (Vittoria, page 36.)
Et pourtant je sais des hommes qui se signeraient presque et qui simulent une émotion folle lorsqu’ils lisent des pages de ce genre : J’allai à Lourdes par le chemin de fer Le long du gave qui est bleu comme l’air. […] Je ne saurai trop engager les amateurs de sociologie à lire les pages substantielles qui traitent de cette question si passionnante, si grosse de conséquences. […] Dans ce cas, elle serait inférieure et ne pourrait être, en aucune façon, comparée aux pages si sévères, mais aussi pleines de sagesse, que M. […] Voilà bien un des livres les plus beaux de l’année, et je crois que parmi les innombrables pages qui se sont amoncelées au cours de cette saison littéraire, il n’en est guère qui surpassent en beauté simple, en pureté sentimentale, certains chapitres de cet ouvrage.
Les pensées suggérées par l’aspect de ce Salon sont d’un ordre si simple, si ancien, si classique, que peu de pages me suffiront sans doute pour les développer. […] Le gouvernement de l’imagination Hier soir, après vous avoir envoyé les dernières pages de ma lettre, où j’avais écrit, mais non sans une certaine timidité : Comme l’imagination a créé le monde, elle le gouverne, je feuilletais la Face Nocturne de la Nature et je tombai sur ces lignes, que je cite uniquement parce qu’elles sont la paraphrase justificative de la ligne qui m’inquiétait : « By imagination, I do not simply mean to convey the common notion implied by that much abused word, which is only fancy, but the constructive imagination, which is a much higher function, and which, in as much as man is made in the likeness of God, hears a distant relation to that sublime power by which the Creator projects, creates, and upholds his universe. […] Gérome un esprit curieux du passé et avide d’instruction), elle est la punition méritée d’un artiste qui substitue l’amusement d’une page érudite aux jouissances de la pure peinture. […] Ne vous étonnez pas de voir un désordre apparent succéder pendant quelques pages à la méthodique allure de mon compte rendu.
Pour ce qu’il est maintenant, il vaudrait mieux qu’il s’en allât aussi. » « Quelle page, mes enfants ! […] Ce sont là des morceaux accomplis, éclatants à la fois et profonds, à mettre à côté des plus belles pages de philosophie de l’histoire, fussent-elles signées de Thierry ou de Michelet. […] Comparez à cela, pour l’emportement, certaines pages de Maupassant, Vénus rustique ou Marroca, et, pour la science des choses et le raffinement pervers, pour la virtuosité du style, les audacieuses fantaisies de Catulle Mendès. […] C’est une pièce extrêmement touffue : cinq actes, 193 pages ; des pages de 35 lignes quand il y a des tirades. […] Il lui explique ce qu’il attend de lui et quelle doit être désormais la fonction des derniers représentants de la noblesse… Et je regrette fort de n’avoir pas le temps de résumer ni d’apprécier cette page solide et belle.
Je me suis servi abondamment, je l’avoue, des pages nombreuses que j’ai eu l’occasion d’écrire, depuis huit ans, sur le dieu Racine. […] Charles Samson, Une page d’amour, nous a montré, une fois de plus, que la physiologie n’est pas « chose de théâtre ». Qu’est-ce que Une Page d’amour ? […] Il fallait d’autant plus se défier d’Une Page d’amour que, dans la pensée du maître, Une Page d’amour est un roman chaste. […] Ces descriptions, dont la moindre déborde sur dix pages d’imprimé, sont restées fameuses.
Au moment où j’écris ces pages funèbres, dans ce cabinet où si souvent elle est venue, et dans ce fauteuil où elle aimait à s’asseoir, écoutant plus qu’elle ne parlait, et de temps à autre admirant, de ces hauteurs, les fleurs et les eaux de ces jardins enchantés qui s’étendent sous ma fenêtre en plein soleil, mademoiselle Mars m’écoute encore et — contente de son apothéose — elle sourit à ces pages où sa trace est restée. […] Et qui donc a créé le rôle du grand Frédéric dans Les Deux Pages ? […] Il poussait, à un degré incroyable, la fidélité historique, témoin son rôle de Frédéric II dans Les Deux Pages. […] Que de belles pages il a perdues ! Que de belles pages il a données à son voisin !
Personne dans la chambre à coucher : le lit était vide et froid comme un catafalque ; vierge d’huile, la lampe des heures studieuses ; un tome de Shakespeare corné béait large ouvert sur tels dires de Prospero, mais, à coup sûr, nul n’en avait tourné les pages depuis longtemps. […] ce ou cette… quel ou quelle… c’était ou ce n’était pas, je l’ai notée six fois en quinze pages — et elle pave le livre entier. […] Par ailleurs son livre contient de belles pages sur Wagner, des notations de nature très fines et des passages d’ironie assez incisifs. […] Mais ne venez pas ici où vous connaîtrez l’humiliation, où vous comprendrez la haine.” » Il est bien que le petit fils de Victor Hugo ait écrit ces pages, palpitantes et désespérées. […] En des pages précises et concises, M.
Tout bourgeois veut bâtir comme les grands seigneurs, Tout petit prince a des ambassadeurs, Tout marquis veut avoir des pages. […] Une page de Virgile, que vous avez fait réciter à vingt écoliers pendant vingt ans vous touchera-t-elle encore ? […] C’est un monde entier que nous voulons voir en quelques pages.
Voici, dans les pages qui vont suivre, les observations qu’il pourrait leur opposer ; voici sa fronde et sa pierre ; mais d’autres, s’ils veulent, les jetteront à la tête des Goliaths classiques. […] Il est temps que le grotesque se contente d’avoir un coin du tableau dans les fresques royales de Murillo, dans les pages sacrées de Véronèse ; d’être mêlé aux deux admirables Jugements derniers dont s’enorgueilliront les arts, à cette scène de ravissement et d’horreur dont Michel-Ange enrichira le Vatican, à ces effrayantes chutes d’hommes que Rubens précipitera le long des voûtes de la cathédrale d’Anvers. […] Vous le deuez, et pour vostre gloire en particulier, et pour celle de nostre nation en général, qui s’y trouue intéressée : veu que les estrangers qui pourroient voir ce beau chef-d’œuure, eux qui ont eu des Tassos et des Guarinis, croyroient que nos plus grands maistres ne sont que des apprentifs. » Il y a dans ce peu de lignes instructives toute la tactique éternelle de la routine envieuse contre le talent naissant, celle qui se suit encore de nos jours, et qui a attaché, par exemple, une si curieuse page aux jeunes essais de lord Byron.
Les Hommes d’Aujourd’hui, notices biographiques de quatre pages in-4º. […] Ermitage, 1896, tome 1, page 171. […] Œuvres. — La Femme Baroque, roman Lecène et Oudin, 1898, in-12. — Le Page, Revue Blanche, 1900 in-12. — La Croix de Malte, Revue Blanche, 1903, in-12. — Couplées· Ollendorff, 1903 in-12. — Au pays de Sylvie, nouvelles, 0llendorf, 1904 in-12. — Les Quatre maladies du Style.
. — Les pages qu’on va lire étaient écrites quand nous avons lu, dans la Revue philosophique (oct. 1879, p. 381-382), l’analyse, faite par M. […] Pages 319-320. […] Nous ne prétendons pas avoir, dans les pages qui précèdent, complètement élucidé le problème de la perception externe, un des plus difficiles de la psychologie ; mais nous ne pouvions non plus restreindre notre étude à la seule parole, sous peine de poser des aphorismes sans les justifier ; force nous était d’agrandir le problème sans pour cela le parcourir dans toute son étendue.
Je suis loin de prétendre avoir épuisé un sujet qui demanderait, pour être complètement traité, un nombre fort considérable de pages. […] Je ne parle pas de ceux qui crieront à l’exagération et au pamphlet, alors que ces pages, empreintes de la plus absolue modération, demeurent plutôt au-dessous de la vérité, dans l’analyse du « péché originel des sociétés latines », suivant la frappante expression de Guillaume Ferrero. […] Nous venions de consulter la carte de l’Europe occidentale, après la Réforme, montrant les limites du « monde protestant » et du « monde catholique », lorsque tournant quelques pages, une autre carte, presque identique, vint frapper notre vue ; presque identique, voulons-nous dire, quant au tracé plutôt schématique de la ligne frontière séparant les deux « mondes ». […] Jamais de plus radicale façon qu’en ces pages — où il y a plus de clarté répandue sur notre histoire que dans des bibliothèques entières — ne fut dénoncé le sophisme essentiel dont les cerveaux latins se nourrissent et ne fut plus hardiment promené le flambeau dans les ténèbres de notre inconscience. […] Vérité à l’appui de laquelle il n’est presque pas besoin d’autres témoignages que les traits caractéristiques relevés aux pages qui précèdent et qui, sous l’apparence d’un paradoxe, ne peut être qu’acceptée par celui qui regarde froidement et directement.
« Son épée avait pour page une dague, qui était un peu petite pour son âge, et en conséquence l’accompagnait en la façon dont les nains suivaient les chevaliers errants. […] Le duc de Buckingham, amant de la comtesse de Shrewsbury, tue le comte en duel ; la comtesse, déguisée en page, tenait le cheval de Buckingham, qu’elle embrassa tout sanglant ; puis ce couple de meurtriers et d’adultères revint publiquement, et comme en triomphe, à la maison du mort. […] Il rencontre ici une montagne, là-bas un souvenir des nymphes, souvenir classique qui ressemble à un portique de statues, plus loin le large cours d’un fleuve, et à côté les débris d’une abbaye : chaque page du poëme est comme une allée distincte qui a sa perspective distincte. […] Là-bas Alceste, tiré d’un côté pendant trois pages par la colère, est ramené du côté contraire et pendant trois pages par l’amour. […] This sword a dagger had his page, That was but little for his age, And therefore waited on him so As Dwarfs upon Knights errants do… When it had stabb’d or broke a head, It would scrape trenchers or chip bread.
Qu’on me pardonne de la relever telle qu’elle est, de cette page déchirée, pour justifier par l’impression naïve d’un ignorant tel que moi l’impression érudite et critique d’un adorateur tel que M. de Ronchaud, qui sait la langue de l’idéal. […] LXIX Vous qui ne pouvez pas aller admirer ce génie sur place, lisez et relisez ces pages, et que le jeune auteur de ce livre retourne en paix dans sa solitude paternelle de Saint-Lupicin, après avoir allumé en nous le feu de l’enthousiasme pour ce beau lapidaire, puis qu’il nous prépare en silence à ces leçons sur le beau du dessin et de la couleur étudiés dans ces grands poètes du pinceau, Michel-Ange, le Titien et Raphaël.
Dans ce style se retrouve aussi la double inspiration que je signalais dans la pensée de Bossuet : non seulement il cite l’Ecriture, mais il se l’est incorporée, et à chaque page se présentent des tours, des images, plus ou moins directement et sensiblement émanés des livres saints. […] Fléchier est un admirable rhéteur, d’une souveraine élégance de forme, d’une rare délicatesse d’oreille : sa prose est merveilleuse de rythme, et telle page des oraisons funèbres, l’exorde par exemple de celle de Turenne, donne la sensation d’un chant.
John Stuart Mill, dans les pages substantielles qu’il a consacrées à la méthode en psychologie12, après avoir montré que cette science a pour objet « les uniformités de successions », fait remarquer que l’on peut concevoir un cas intermédiaire entre la science parfaite et son extrême imperfection. […] A part la Lettre sur les aveugles, de Diderot, qui ne tient pas ce qu’elle promet, les pages de D.
Il alternait au Figaro avec Montjoyeux, un des brillants chroniqueurs de ces années lointaines qui ont laissé sur elles de véritables pages d’histoire qui en rendent étonnamment l’atmosphère. […] Personne plus que vous, messieurs, n’a intérêt à connaître l’histoire, même la contemporaine, même l’immédiate, même l’histoire que l’on est en train de faire devant vous, car c’est vous qui allez écrire la page qui suivra celle que nous achevons.
» Ouvrons-le donc sans crainte ; feuilletons-le, lisons-le à chaque page, commentons-le à chaque mot, déchiffrons-y la vérité, dût-elle nous éblouir pour toujours, et ne reculons jamais devant notre tâche. […] Les gens du monde, au contraire, le trouvent obscur, ils ne comprennent pas son côté scientifique, ils se creusent la tête pour deviner le mot de certaines énigmes algébriques, ils ignorent la valeur de certains termes, ils passent des pages et même des chapitres, parce qu’ils y rencontrent de la fatigue ou de l’ennui, ils s’endorment sur les théories et ne se réveillent qu’aux descriptions.
Montluc, dès l’enfance, dut chercher fortune et à se frayer sa voie : « Encore que je sois gentilhomme, si suis-je néanmoins parvenu degré par degré, comme le plus pauvre soldat qui ait été de longtemps en ce royaume. » Nourri en la maison du duc Antoine de Lorraine, au sortir de page il fut pourvu d’une place d’archer dans la compagnie de ce prince sous le chevalier Bayard, qui en était le lieutenant.
Or, sachez que ce meilleur cheval de Montluc, qu’il eût donné de tout son cœur pour avoir l’hymne des dames siennoises en l’honneur de la France, était un cheval turc dont il a dit « qu’il l’aimait, après ses enfants, plus que chose du monde, car il lui avait sauvé la vie ou la prison trois fois. » Je n’ai pas à entrer dans le détail du siège ; il me suffit d’en avoir signalé le caractère et de donner envie aux curieux de rechercher les pages qui y sont consacrées14.
On la voit poindre peu à peu dans ces pages écrites selon les besoins de chaque jour.
Maxime du Camp (il est juste de s’en souvenir en jugeant le poète) est avant tout un voyageur, un voyageur consciencieux, infatigable, qui voit tout des lieux lointains qu’il visite, et qui de cette Haute Égypte, de cette Nubie presque inaccessible, rapporte non seulement des images brillantes, propres à orner des pages de récits, mais les empreintes positives des lieux et des monuments obtenues à l’aide des procédés modernes courageusement appliqués sous le soleil.
Il y a dès les premières pages un jugement assez curieux de Bossuet sur les débuts de Massillon comme prédicateur ; on y lit : Le premier dimanche de l’Avent (novembre 1690), M. de Meaux n’entendit pas le sermon du père Massillon de l’Oratoire, de crainte du froid.
Voici une page qui a déjà prêté au commentaire, et que M.
Lisez à haute voix ces premières pages si fermes, si fortement scandées. « La maison est plantée de travers, sur une butte de sable, etc. » — « Si je me suis volontairement exilé dans cette affreuse solitude, etc. », vous avez la sensation d’une ouverture en musique.
viii, pages 307-321.
Les dernières pages dans lesquelles on voit Eckermann visitant pour une dernière fois sur son lit mortuaire la forme expirée, mais encore belle, de celui qu’il a tant aimé et vénéré, font une conclusion digne et grandiose.
Tout à côté de ces envois de Moissac, que lit-on en effet dans le Journal et à la même page ?
Tout en aimant la réalité, il n’avait pour base et pour texte authentique qu’un récit de quelques pages ; il lui fallait inventer ou retrouver tous les détails, tous les accessoires.
Considérée sous ce point de vue, sa retraite du ministère après la paix de Tilsitt fut très-honorable. » Il résulte de cette page à demi discrète d’un ami qu’on peut dire de M. de Talleyrand, comme de Mirabeau, que s’il se laissa parfois acheter, ce n’était que dans une certaine mesure et non au-delà, dans la direction seulement de son opinion et non au profit de l’opinion opposée, et que son bon sens resta incorruptible dans les grandes affaires.
mais Eugénie surtout l’a séduit, l’a enlevé, pauvre savant solitaire, comme ces nobles figures idéales, ces apparitions de vierges et de saintes qui se révélaient dans une vision manifeste à leurs fervents serviteurs ; il l’a aimée, il l’a adorée, il a poursuivi avec une passion obstinée et persévérante les moindres vestiges, les moindres reliques qu’elle avait laissées d’elle : il les a arrachées aux jaloux, aux indifférents, aux timides ; il a copié et recopié de sa main religieusement, comme si c’étaient d’antiques manuscrits, ces pages rapides, décousues, envolées au hasard, parfois illisibles, et qui n’étaient pas faites pour l’impression, il les a rendues nettes et claires pour tous : le jour l’a souvent surpris près de sa lampe, appliqué qu’il était à cette tâche de dévouement et de tendresse pour une personne qu’il n’a jamais vue ; et si l’on oublie aujourd’hui son nom, si quand on couronne publiquement sa sainte44, il n’est pas même remercié ni mentionné, il ne s’en étonne pas, il ne s’en plaint pas, car il est de ceux qui croient à l’invisible, et il sait que les meilleurs de cet âge de foi dont il a pénétré les grandeurs mystiques et les ravissements n’ont pas légué leur nom et ont enterré leur peine : heureux d’espérer habiter un jour dans la gloire immense et d’être un des innombrables yeux de cet aigle mystique dont Dante a parlé !
On a pu lire ce que nous disions des deux premières (article sur Brizeux et Auguste Barbier tome II, page 224 des présents volumes).
Arlequiniana publié en 1694, page 2.
D’autres écrivains, par exemple André Theuriet, ont des pages qui embaument la fraise, la menthe, la framboise, les fruits mûrs et le foin coupé.
La publication en a commencé en 1878 ; tous les deux ans on en donne quelques pages.
L’étude sur la loi de contiguïté ne tient pas moins de 130 pages.
Trente pages de La Beaumelle contiennent cette histoire presque toute dialoguée, à laquelle il ne manque que l’appui d’un témoignage quelconque, ou au moins de quelque indication conforme dans les correspondances du temps.
M. de Musset fit donc ses enfances, mais il les fit avec un éclat, une insolence de verve (comme dit Régnier), avec une audace plus que virile, avec une grâce et une effronterie de page : c’était Chérubin au bal masqué jouant au don Juan.
Le comte de La Marck dessine l’intérieur de la reine en quelques pages d’une observation très nette.
Enfin, chaque page des Mémoires de Retz nous confirme cette vérité, « que le plus grand malheur des guerres civiles est que l’on y est responsable même du mal que l’on n’y fait pas ».
Walckenaer n’eût aucun souci de ce qu’on appelle proprement style ; il lui arrivait quelquefois de s’en préoccuper, et il y a de lui telle page où il a visé évidemment au tableau.
Voir, outre Stuart Mill et Spencer, les pages de Clifford on the scientific basis of morals.
Qu’il aimait mieux un trait d’amour, Que quatre pages de louanges ; Ce mot seul vaut mieux que tout ce que dit ici La Fontaine à cette dame et à madame de Mazarin.
Rappelez-vous maintes pages de La Bruyère, de Fénelon, de Bernardin, de Chateaubriand, de Nodier, et toute une anthologie de poètes-musiciens, depuis Olivier de Magny, Rémy Belleau, Philippe Desportes, jusqu’aux modernes maîtres de la Lyre, en passant par Malherbe, Racan, Segrais, Jean Racine, La Fontaine, André Chénier.
C’est ce qui lui a fait composer un volume in quarto de plus de six cens pages et divisé en deux parties.
Ainsi, par curiosité, voici ce que portait la première page d’un poème d’un humaniste au xvie siècle : L’éperon de discipline, pour inciter les humains aux bonnes lettres, stimuler à doctrine, animer à science, inviter à toutes bonnes œuvres vertueuses et moralles, par conséquent pour les faire cohéritiers de Jésus-Christ, expressément les nobles et généreux.
Je me l’imagine, au bonheur plat, mais enivré, qu’elle éprouve, cette philosophe et cette républicaine, à dire dans son livre, à toute page, que sa mère était noble.
Je le ferai brièvement, car, on le pense bien, il serait quelque peu téméraire de prétendre juger en quelques pages d’aussi vastes conceptions.
À la page suivante, l’adversaire disait, en façon de reproche spirituel et railleur : « Vraiment, mes frères, vous n’avez pas bien pris la hauteur du pôle. — Rien d’étonnant, répond Milton, il y en a beaucoup d’autres qui ne prennent pas bien la hauteur de votre pôle, mais qui prendront mieux le déclin de votre élévation. » Il y a de suite trois calembours du même goût ; cela paraissait gai. […] Il ne veut point que la plume d’un censeur gagé insulte de son approbation la première page de son livre. […] Les phrases sont immenses : il lui faut des périodes d’une page pour enfermer le cortége de tant de raisons enchaînées et de tant de métaphores accumulées autour de la pensée commandante. […] Nous n’avons plus ce souffle ; nous n’entendons que de petites phrases courtes ; nous ne savons pas maintenir notre attention sur un même point pendant toute une page.
En effet, l’ouvrage est de poids ; il y en a trois volumes in-folio, chacun de sept cents pages. […] Pendant dix pages, l’idée déborde en une seule phrase continue du même tour, sans crainte de l’entassement et de la monotonie, en dépit de toutes les règles, tant le cœur et l’imagination sont comblés et contents d’apporter et d’amasser toute la nature comme une seule offrande « devant celui qui, par ses nobles fins et sa façon obligeante de donner, surpasse ses dons eux-mêmes et les augmente de beaucoup ; qui, sans être contraint par aucune nécessité, ni tenu par aucune loi ou par aucun contrat préalable, ni conduit par des raisons extérieures, ni engagé par nos mérites, ni fatigué par nos importunités, ni poussé par les passions importunes de la pitié, de la honte et de la crainte, comme nous avons coutume de l’être ; ni flatté par des promesses de récompense, ni séduit par l’attente de quelque avantage qui pourrait lui revenir ; mais étant maître absolu de ses propres actions, seul législateur et conseiller de lui-même, se suffisant, et incapable de recevoir un accroissement quelconque de son parfait bonheur, tout volontairement et librement, par pure bonté et générosité, se fait notre ami et notre bienfaiteur ; prévient non-seulement nos désirs, mais encore nos idées, surpasse non-seulement nos mérites, mais nos désirs et même nos imaginations, par un épanchement de bienfaits que nul prix ne peut égaler, que nulle reconnaissance ne peut payer ; n’ayant d’autre objet en nous les conférant que notre bien effectif et notre félicité, notre profit et notre avantage, notre plaisir et notre contentement833. » La force du zèle et le manque de goût : tels sont les traits communs à toute cette éloquence. […] Ces droits sont là, inscrits sur des parchemins, consacrés dans des archives, signés, scellés, authentiques ; celui du fermier et celui du prince sont couchés sur la même page, de la même encre, par le même scribe ; tous deux traitent de pair sur ce vélin ; la main gantée y touche la main calleuse. […] L’énormité de l’orgueil éclate à chaque pas et à chaque page.
J’ai sous les yeux cinq ou six pages sur la comédie ancienne en général, sur l’état d’esprit d’un public assistant à une comédie d’Eupolis ou d’Aristophane, qui sont des pages de maître. […] J’appellerai aussi l’attention sur une page où M. […] Je crois bien que c’est le Lanson de la page 194 qui a raison contre celui de la page 104. […] Il dit cela page 18 ; et puis, page 151, il écrit : « À peine avertis par quelques anecdotes et par quelques poésies diverses, surprenons-nous dans l’accent profond des Sertorius ou des Martian un regret mélancolique de Corneille capable d’aimer encore après qu’il a dépassé l’âge d’aimer [d’être aimé, vous voulez dire. […] Page 45 (acte I, scène ii) quatre vers omis : « À table au plus haut bout… » Page 114 (acte III, scène ii), c’est un peu plus fort.
Avant l’intellection proprement dite, il y a la perception de la structure et du mouvement : il y a, dans la page qu’on lit, la ponctuation et le rythme 14. […] Dans la page qu’elle a choisie du grand livre du monde, l’intuition voudrait retrouver le mouvement et le rythme de la composition, revivre l’évolution créatrice en s’y insérant sympathiquement. […] Ravaisson plus d’une page qui pourrait se comparer, pour la direction de la pensée comme pour l’allure du style, à ce qui a été écrit de meilleur par le philosophe allemand. […] Il y a, dans le Traité de peinture de Léonard de Vinci, une page que M.
Quelques pages seulement, quelques lignes de son livre, supprimées ou changées, eussent rendu la paix à sa patrie. […] La société voit du poison à chaque page de leurs écrits ; le P. […] A chaque page du livre, l’abbé Boileau frémissoit. […] Les écarts de raison, de décence, d’amour de la société ; les hypothèses chimériques & indécentes s’y présentent à chaque page ». […] Étant tout jeune, il fut fait page de la princesse Marguerite, femme du duc d’Alençon & sœur de François I.
Lord Southampton, étant arrivé dans la ville, dépêcha son page à l’hôtellerie : « Tu vas aller, lui dit-il en l’envoyant, dans la chambre commune ; là, regarde attentivement tous les visages : les uns, remarque-le bien, te paraîtront ressembler à des figures d’animaux moins nobles, les autres à des figures d’animaux plus nobles ; cherche toujours jusqu’à ce que tu aies rencontré un visage qui ne te paraisse ressembler à rien autre qu’à un visage humain. C’est là l’homme que je cherche ; salue-le de ma part et amène-le-moi. » Et le jeune page s’empressa d’aller, et, en entrant dans la chambre commune, il se mit à examiner les visages ; et après un lent examen, trouvant le visage du poëte Marlowe le plus beau de tous, il crut que c’était l’homme, et il l’amena à son maître. La physionomie de Marlowe, en effet, ne manquait pas de ressemblance avec le front d’un noble taureau, et le page, comme un enfant qu’il était encore, en avait été frappé plus que de tout autre.
Deux groupes reliés de la sorte peuvent être comparés à un cliché plus ou moins étendu, cliché d’un mot, cliché d’une ligne, cliché d’une page ; la lettre entraîne le mot, qui entraîne la ligne, qui entraîne la page. […] Vulpian, 414 et pages suivantes.
Une telle histoire est un livre déchiré, effacé, où quelques chapitres, surtout les derniers, sont à peu près entiers, où, des chapitres précédents, il subsiste çà et là deux ou trois pages éparses, où nous ne retrouvons rien des premiers, sauf les titres. — Mais tous les jours une découverte nouvelle restitue une page, et la sagacité des savants démêle quelque portion de la pensée générale. […] En rapprochant de cette proposition la note de la page 117, tome II, on voit que la théorie pourrait s’étendre encore davantage, et qu’en ce cas tous les problèmes concernant un être quelconque, moral ou physique, seraient au fond des problèmes de mécanique.
Il n’y a pas le plus petit bout de Périclès ni de Lascaris dans tout ce qu’il voit et raconte ; ses lettres ressemblent terriblement à des pages d’Edmond About. […] Enfin, au moment où nous étions en mesure, quand nous pouvions, avec quelques jours de marche, être en face des Russes, ils ont… ils ont lâchement levé le siège d’une bicoque, dont les défenseurs ont fourni une belle page à l’histoire de l’empire turc, et m’ont enlevé, à moi, une magnifique occasion de les battre ; car j’avais quatre-vingt-dix-neuf chances contre une pour moi… C’est vexant… Le fait est accompli, les Russes ont repassé le Danube en détruisant leurs redoutes, leur camp retranché, leurs ponts.
Brown-Séquard, Journal de physiologie, tome VI, pages 124, 615. […] (Voir surtout les cas cités aux pages 238 et 582.) — D’après cette théorie, les nerfs et les conducteurs des sensations musculaires non seulement sont distincts des nerfs et des conducteurs des autres sensations tactiles, mais encore leur trajet anatomique est autre, et, dans la moelle, on peut indiquer ce trajet.
À ce moment, je m’aperçois que l’auteur est debout devant moi, et je me sens obligé de louer tout haut la beauté de l’œuvre ; je tourne les pages, et les paysages me semblent de plus en plus mauvais, et tout d’un coup je me rappelle que l’année précédente j’ai eu déjà l’album entre les mains ; que même j’en ai parlé dans un journal ; que mon article, très peu louangeur, était de trente ou quarante lignes à la troisième colonne de la deuxième page ; devant ce souvenir, je me trouvai si penaud que je m’éveillai.
Le compte qu’il rend de sa vie à son ami Lélio de Vaucluse ressemble à une page des Confessions de saint Augustin. […] Ses vers, sobres d’images, mais neufs d’expressions, sortent en petit nombre, non de sa plume, mais de son cœur, comme des palpitations cadencées de ce cœur qui se répercutent sur sa page ; la musique de ces sonnets ressemble aux majestueux et graves murmures de la grotte de Vaucluse, qui viennent de l’abîme, qui sonnent creux, qui remplissent l’âme, qui la troublent et qui l’apaisent comme des échos souterrains des mystères de Dieu.
Les premières pages affectent évidemment la forme du commencement de la profession de foi du vicaire savoyard de J. […] III Le second dialogue sur l’hérédité du bien et du mal temporel dans l’humanité cesse d’être un sophisme, et devient dans ses pages comme dans la nature une mystérieuse évidence.
Une page unique d’histoire naturelle, par Audubon (1re partie) I Audubon est le Buffon de l’Amérique, mais infiniment plus naïf, plus coloré et plus écrivain que Buffon lui-même. […] Rousseau, un Montesquieu, un Chateaubriand ; là il n’a pu être qu’un naturaliste, un peintre et un descripteur d’oiseaux d’Amérique, un Buffon des États du Nord, mais un Buffon de génie passant sa vie dans les forêts vierges, au lieu de la passer au jardin du roi et autour d’une table à écrire dans sa seigneuriale tour du château de Montbard, un Buffon voyant par ses propres yeux ce qu’il décrit et décrivant d’après nature, un Buffon enfin comprenant l’intelligence et la langue des animaux au lieu de les nier stupidement comme Malebranche, entrant dans leurs amours, dans leurs passions, dans leurs mœurs, et écrivant avec l’enthousiasme de la solitude quelques pages de la grande épopée animale de la création.
Un esprit s’exprime tout entier à la fois ; il est dans vingt pages comme dans tout un livre ; dans un livre comme dans une collection d’oeuvres complètes. […] lisez-moi un dialogue de Platon, une méditation de Lamartine, une page de Herder, une scène de Faust.
. — Commentaire d’un mot de saint Augustin : Vitium hominis natura pecoris ; — on s’est aperçu que nous avons sans doute perfectionné nos vices, mais qu’ils sont en nous, et entre eux, comme des « animaux » qui se combattent [Cf. une belle page de Bossuet dans ses Élévations sur les mystères, IVe semaine, VIIIe élévation] ; — et, à ce propos, de l’emploi des apologues ou des « exemples » animaux dans les sermonnaires du Moyen Âge. […] La Farce de Pathelin n’est après tout qu’un fabliau dialogué ; — dont la donnée n’a rien de très spirituel, ni de très profond ; — quoique d’ailleurs la farce soit très bonne. — Qu’il faut maintenir la distinction des genres ; — et, à ce propos, d’une excellente page de Renan sur la bassesse de sentiments dont témoigne la Farce de Maître Pathelin.
La scène du tulipier, dans le Scarabée d’or, nous a rappelé une des plus belles pages que Lord Byron, le poète, ait écrites en prose, et dont la Critique, qui a tant de fois examiné ses œuvres, n’a jamais parlé comme elle l’aurait dû. […] Tels qu’ils sont, violemment manqués, mais portant la trace à toute page d’une force inouïe, les livres que la traduction de Baudelaire nous a fait connaître ne permettent pas d’en douter.
Le goût de bien des lecteurs pour les choses frivoles, et l’envie de faire un volume de ce qui ne devrait remplir que peu de pages, sont cause que l’histoire des hommes célèbres est presque toujours gâtée par des détails inutiles et des contes populaires aussi faux qu’insipides. […] La vanité, attribut de l’espèce humaine, fait que les princes prennent le titre de rois, que les grands seigneurs veulent être princes ; et, comme dit La Fontaine, Tout petit prince a des ambassadeurs, Tout marquis veut avoir des pages.
Ce volume in-4º de près de mille pages, publié sous la direction de M.
« Pardon, si je fais des pointes ; je viens de lire deux pages de La Vie de Marianne », écrivait Voltaire à M. de Mairan.
Ce n’était point précisément l’aspect bizarre qui effrayait Népomucène Lemercier lorsqu’il appréciait, avec instinct et sens toutefois, le poème de Dante dans quelques pages de son Cours analytique de littérature, et lorsqu’il faisait précéder plus tard son étrange drame de la Panhypocrisiade d’une épître dédicatoire À Dante Alighieri.
Maintenant que je suis sans matière et sans occupation, je puis bien prendre celle-ci pour remplir ma page et satisfaire à votre désir, plutôt tard que jamais.
On était loin sans doute alors de ce grand moment de renaissance pittoresque et historique où Chateaubriand devait écrire ses admirables pages sur Rome et la campagne romaine : mais Poussin n’était-il pas là, qui à cette heure y traçait tant de graves et doux tableaux, ce même Poussin, parent en génie de Corneille, et qui, ayant reçu Le Typhon ou la gigantomachie, poème burlesque de Sçarron, écrivait : « J’ai reçu du maître de la poste de France un livre ridicule des facéties de M.
Villars débuta auprès de Louis XIV par être un des pages de la grande écurie : « Avec une figure avantageuse, une physionomie noble, et de la vivacité qui relevait encore un extérieur prévenant par lui-même, il se fit bientôt connaître et distinguer du roi parmi ses camarades. » À un moment il aurait pu suivre à l’armée son cousin germain le maréchal de Bellefonds ; mais, pressentant la disgrâce de ce général et guidé par son étoile, il se détermina « à se tenir le plus près du roi qu’il lui serait possible. » S’attacher au roi, lui persuader qu’il ne dépendait et ne voulait dépendre que de lui, ce fut toute sa politique au dedans.
[NdA] Comme il faut être juste envers tout le monde, je me permets d’indiquer un témoignage qui est en faveur et à la décharge de Mme de Buffon (Mémoires secrets du comte d’Allonville, 1838, tome i, page 269).
Quelques pages nettes et précises où il nous aurait présenté les vicissitudes de la cité républicaine fondée sur une aristocratie orthodoxe et bourgeoise, jusqu’au moment où elle fut englobée par la Révolution française, nous auraient satisfaits et tranquillisés ; nous aurions pu ensuite nous livrer avec plus de sécurité, sous sa conduite, aux études successives d’écrivains distingués qu’il déroule devant nous.
Je conçois qu’un historien n’entre aucunement dans ces détails beaucoup trop particuliers ; mais, en jugeant un prince qui est mort si jeune et qui n’a laissé que des espérances, il n’est que juste cependant que le souvenir d’une telle enfance et de l’effort heureux qui y triompha ait son écho et son retentissement rapide jusque dans les pages de l’histoire.
Il lui était souvent difficile d’y chercher un mot : comme on ouvre un dictionnaire à une page quelconque dans les environs du mot qu’on cherche, son œil tombait d’abord sur n’importe quel mot ; il le lisait, puis le suivant, puis un autre et un autre encore, tant qu’il oubliait quelquefois le mot qu’il voulait chercher.
Car c’est dommage que de si beaux effets de talent (et il y en a en mainte et mainte page) soient comme perdus dans une œuvre ardue que toute cette application de détail ne saurait animer.
Sibylle venue à Paris, chez ses grands-parents maternels, y voit le monde, soupçonne, sans y entrer, le tourbillon de la capitale et le-juge très-bien ; elle écrit là-dessus de fort jolies pages.
J’emprunte ce récit à Dutens (Mémoires d’un Voyageur qui se repose, tome II, page 125).
Je trouve dans un livre récent, mélange de lumière et d’ombre, cette page charmante sur Cervantes qui y est classé parmi les premiers génies ; « L’Idéal est chez Cervantes comme chez Dante ; mais traité d’impossible, et raillé.
Il était arrivé à la perfection ; il semble qu’il n’avait plus qu’à mourir… Songeons pourtant que, s’il lui avait été donné de vivre Page de son père, soixante-dix-sept ans, il serait mort seulement en 1809.
Sainte-Beuve est mort cependant, ignorant la cause de son mal, la soupçonnant peut-être, l’indiquant même par de certaines comparaisons et images réelles, basées sur ses sensations douloureuses, dont la médecine et la chirurgie (qui se croient plus positives) ne tiennent pas assez de compte dans la bouche d’un littérateur, et disant un jour : « Vous verrez qu’on ne saura ce que j’ai que lorsqu’on m’ouvrira… après moi… » — Que si la recherche de la vérité a besoin d’excuse, la catastrophe du 13 octobre dernier pourrait en être une suffisante : mais je renverrai ces délicats, qui me reprocheraient la crudité trop pathologique de ces détails, en tête du premier livre posthume d’un écrivain mort peut-être pour n’avoir pas été assez exa miné à fond, au tome V, page 523 de Port-Royal, où M.
Notez que si Jomini, à son début, profitait des illustres exemples du général Bonaparte pour éclairer ses récits et donner à ses jugements sur Frédéric tout leur relief, à sa théorie toute sa portée et son ouverture, il a lui-même en tant qu’écrivain militaire dû aider et servir à Napoléon, quand le captif de Sainte-Hélène s’est plu, à son tour, à retracer en quelques pages fermes l’histoire critique des campagnes de Frédéric.
Aujourd’hui nous ne voulons que citer, extraire, pour donner une idée du livre, et certes les pages à choisir ne nous manqueront pas… » (Suivaient les citations.
La seconde édition des Essais de Morale et de Politique (1809) contenait de plus une Vie de Mathieu Molé, où se mêlent avec convenance, à une manière nette et tout à fait saine, quelques traits d’imagination et de sentiment : « Pendant que Troie était en flammes, écrit l’auteur en commençant, peu de gens ont imité le pieux Énée ; pour moi, moins heureux que lui, je n’ai pu sauver mon père, mais je ne me suis jamais séparé de mes dieux domestiques. » Les dernières pages offrent quelque chose de méditatif, une sorte de reflet détourné, mais sensible, du jeune contemporain de René : « Au terme de sa carrière, dit-il de son grand-aïeul, on ne vit point se réveiller en lui ces regrets si ordinaires aux vieillards.
CASIMIR DELAVIGNE, page 192.
Diana Vernon à cheval, franchissant les barrières et se perdant dans le taillis ; Juliette au balcon tendant les bras à Roméo ; l’ingénue Agnès à son balcon aussi, et rendant à son amant salut pour salut du matin au soir ; la moqueuse Suzanne et la belle comtesse habillant le page ; que sais-je ?
Marot et Saint-Gelais ne les ont point passées… S’ils ont badiné aux dépens des religieux, ils n’ont point ri aux dépens de la religion. » (Voir, si l’on veut s’édifier là-dessus, mon Tableau de la Poésie française au xvie siècle, 1843, page 37.)
Dans les commencements, c’était pour moi le précipice le plus effrayant, j’étais obligée de m’asseoir sur les marches et de me traîner, dans cette attitude, pour descendre. » — En effet, une princesse qui n’avait descendu que le grand escalier de Versailles en s’appuyant sur le bras de son chevalier d’honneur, et entourée de ses pages, a dû frémir en se trouvant livrée à elle-même sur le bord d’un escalier bien raide en colimaçon.
Il était camarade des pages et ami du jeune Raigecourt ; Raigecourt devait être riche et pair de France après la mort du marquis.
. — Il y aurait lieu d’examiner dans quelle mesure l’authenticité du Traité de la Réformat ou de la justice doit être suspectée : j’y trouve deux pages bien étonnantes de divination sur les conséquences que les abus sociaux doivent nécessairement amener, et je doute qu’une créature des Seguier ait pu écrire de telles choses au xviic siècle.
Je ne fais guère ici que résumer une page de Taine.
Désordre prémédité ; car vous trouverez, par exemple, pages 8 et 50, 20 et 36, 6 et 161, 73 et 80, 72 et 90, la même pensée sous des formes différentes : l’auteur, n’ayant le courage de sacrifier aucune de ses rédactions, a voulu sans doute dissimuler les redites en les séparant.
» Et quant au mariage, voici Pasquariel, libraire, qui vend un livre, lequel ressemble de bien près à notre vieux livre des Quinze joyes, ce sont : « Les Agréments et les chagrins du mariage, en trois tomes ; le chapitre des agréments contient la première page du premier feuillet du premier tome et le chapitre des chagrins contient tout le reste. » Bon ou mauvais, vrai ou faux, tout cela ne nous vient pas d’au-delà des monts.
J’ai lu ce factum moral ; à l’heure d’en écrire je le feuillette encore à toutes ses pages, et je ne puis en tirer un mot précis sur l’origine et l’objet du devoir proposé.
Lisez Le Siècle de Louis XIV par Voltaire, La Grandeur et la Décadence des Romains de Montesquieu, les Époques de la nature de Buffon, Le Vicaire savoyard et les belles pages de rêverie et de description de nature par Jean-Jacques, et dites si le xviiie siècle n’a pas su, dans ces parties mémorables, concilier la tradition avec la liberté du développement et l’indépendance.
Darnley y périt étranglé avec son page, dans la nuit du 9 février 1567.
La douceur, la piété, la pudeur, animent ces pages de la jeune fille si froissée.
En récompense, voici un charmant et naïf tableau d’une autre disgrâce un peu antérieure, de celle du comte d’Argenson, ancien ministre de la Guerre sous Louis XV, et renvoyé en 1757 pour avoir pris parti contre Mme de Pompadour au moment de l’assassinat de Damiens ; la page qu’on va lire de Marmontel est un renseignement précieux pour la peinture de la maladie morale que nous étudions : Dans l’un de ces heureux voyages que je faisais à Saumur, dit-il en ses Mémoires, je profitai du voisinage de la terre des Ormes pour y aller voir le comte d’Argenson, l’ancien ministre de la Guerre, que le roi y avait exilé.
Dans ces pages de Ducis, on sent comme la saveur de la solitude ; il y avait un idéal de chartreux au fond de l’âme de ce tragique ; il y avait même quelque chose de plus doux : « Vous êtes, écrivait-il à Talma en 1809, vous êtes dans la force de votre âge, de votre talent et de votre gloire.
— Dans les pages qui précèdent, nous avons admis à chaque instant que la critique scientifique reçoit de précieux secours de la psychologie générale.
Et ce qui se résume dans Humiliés, en quelques pages, forme le contenu même de tout Crime et châtiment.
Ils y font voir en un seul tableau des évenemens qu’un historien ne pourroit narrer qu’en plusieurs pages.
Non seulement on se considère comme obligé de dogmatiser sur tous les problèmes à la fois, mais on croit pouvoir, en quelques pages ou en quelques phrases, atteindre l’essence même des phénomènes les plus complexes.
Le nom de Dieu invoqué à toute page dans ses poésies l’atteste, et ses blasphèmes prouvent la profondeur de sa foi.
Les fameux paient pour les obscurs… Mais voilà une seconde raison pour que Babou, le sceptique, exclusivement, de nature, ne fasse pas de critique dans les meilleures pages de ses Lettres » — car critique, c’est justice étroite, et vengeance, c’est large justice, disait lord Bacon, cet homme ample de toutes façons.
Qu’une femme fausse le trahisse, que d’indignes amis le déshonorent, que de faibles amis l’abandonnent, il doit le souffrir sans en murmurer, il connaît les hommes… Voilà paroù le désir de faire rire aux dépens du personnage l’a forcé de le dégrader contre la vérité du caractère. » Encore que cette page de critique ait une grande allure et contienne une vue générale très juste : les comiques sont entraînés à prendre leurs plus grands personnages par le petit côté ; je la crois impertinente à l’objet précis où elle s’applique. […] Philinte dans Molière n’est pas un égoïste, je crois l’avoir démontré ; c’est un homme, et voilà une grande différence, qui dit à un autre : « Soyez donc un peu plus égoïste que vous n’êtes. » Mais, parce que Fabre l’a vu, d’une part, à travers l’Optimiste de Collin d’Harleville, délicieux, mais qu’il est si facile de tourner en caricature, et, d’autre part, à travers la magnifique page de Jean-Jacques Rousseau : « C’est un de ces hommes qui… ». […] Ce qu’il y a de curieux, c’est que, quelques pages plus haut, Rousseau a soutenu cette double théorie : 1° que le théâtre est parfaitement incapable de nous inspirer des sentiments que nous n’aurions pas et ne nous donne, en les confirmant peut-être, en les affaiblissant plutôt, que ceux que nous avons déjà ; — 2° que les sentiments de l’homme sont naturellement bons et dirigés du côté du bien. […] Mais ce qui est remarque très juste dans cette page de Rousseau, c’est que les successeurs de Molière sont bien ses héritiers, c’est qu’ils ont bien gardé son procédé essentiel et presque continuel et qu’ils l’emploient : se servir des fripons pour berner les sots, punir les sots par « l’instrument » des fripons. […] et qui ne peut pas lire une page de Molière sans y trouver son antipode, son antipathie et son antagoniste. — Et telle est l’attitude, bien naturelle, de ce bohème romanesque devant cet épicier de génie.
que l’auteur de cette série de vigoureux aphorismes, reliés entre eux par un saint désir de progrès moral et social, ait jamais pu écrire certaines pièces des Aveux ou certaines pages des Essais. […] Cet honnête homme-là, dont le portrait complet pourrait remplir beaucoup de pages, vaut peut-être bien l’autre. […] Faut-il croire que les premiers ont raison, que toute cette agitation néo-chrétienne est factice, que nos écrivains, à la fois pieux et incrédules, n’arriveront point à imposer à leurs lecteurs la foi qu’eux-mêmes, malgré toute leur bonne volonté, ne parviennent pas toujours à acquérir, et que, quoi qu’ils en disent, leur tentative de restauration morale et religieuse ne sera qu’une page perdue d’histoire littéraire ? […] Il était de mode, à ce moment-là, d’affecter le dédain de tout ce qui n’était pas « la page écrite ». […] Maintenant, et mouvement est-il dû à des circonstances fortuites et passagères, avec lesquelles il disparaîtra, et n’en resterait-il alors qu’une page à peu près insignifiante dans l’histoire de la pensée moderne ?
La lettre qui contient le récit des premiers martyrs de Lyon, sous Marc-Aurèle (177), s’est conservée dans Eusèbe ; c’est une des pages les plus touchantes de l’Église primitive (Acta sincera), une de celles qui rejoignent le plus immédiatement par le ton, par la simplicité et la sublimité d’héroïsme évangélique, les Actes des apôtres. […] Je ne saurais rien vous dire, messieurs, de plus précis à cet égard qu’une page de M.
Mais le dictateur et ses quelques séides veulent ainsi se constituer une influence, exercer une action, se faire solliciter par les éditeurs et les auteurs, dont certains sont puissants, bref se pousser dans le monde, eux écrivains de profession, ou soi-disant tels, sans se donner le mal d’écrire une page. […] Paul Je n’ai pas pu, et je le regrette, mais j’ai lu les discours, qui remplissaient près de deux pages du Temps.
Voyez la note 1 de la page 79. […] Voyez la note 2 de la page 215.
Voir pour ces derniers faits Brierre de Boismont, Des hallucinations, 3e édition, pages 449 et suivantes, 26 et suivantes. — On y trouvera beaucoup d’autres cas analogues. — Et Annales médico-psychologiques, 3e série, II, 295. […] Traité des maladies mentales, par Griesinger, traduit par Doumie, page 104.
« Le style de ce recueil, rassemblé, élucidé, rénové par Confucius, disent-ils (page 69 des Mémoires), est simple, laconique, éloquent seulement par le sens, par la clarté, par la brièveté. […] L’empereur ne négligeait pas d’en revoir les pages et d’en corriger les moindres fautes d’impression.
Concevoir une tragédie, ce que j’appelle ainsi, c’est donc distribuer mon sujet en scènes et en actes, établir et fixer le nombre des personnages ; puis, en deux petites pages de mauvaise prose, résumer, pour ainsi dire, scène par scène, ce qu’ils diront et ce qu’ils doivent faire. […] Mais quand j’ai imprimé ce livre, je n’ai pas voulu, avec le froid des années et le pédantisme de mon petit savoir, étouffer le feu de la jeunesse, et la généreuse, la légitime indignation que j’y vois briller à chaque page, et dont l’éclat n’ôte rien à une sorte de franche et véhémente logique qui me paraît y dominer le reste.
Cependant il m’était tombé par aventure sous la main une page ou deux de Balzac, où l’énergie de la vérité et la grandeur de l’accent m’avaient ému fortement. […] …” « Mon frère était alors accablé par un grand chagrin de cœur ; je ne peux publier de sa volumineuse correspondance que ce qui a rapport à lui ou à ses œuvres, et le montrer que sous l’aspect de fils ou de frère ; ces restrictions privent le public de quelques pages intéressantes, notamment de celles qu’il m’adressa après la mort d’une personne bien chère.
Ces pages de mémoires militaires leur appartiennent. […] Et quand on lit cet évangile du pauvre peuple en 1814, et qu’on voit les enfants de ce peuple vaniteux épris d’un nom, qu’il a grandi, tantôt avec raison, plus souvent avec démence, oublier tant de misères pour ne se souvenir que de quelques grands jours marqués d’un bulletin menteur dans sa mémoire, proclamer qu’il n’a jamais été battu et qu’il a marché de triomphe en triomphe de Moscou, de Rome, de Madrid, de Lisbonne à Paris et à Fontainebleau ; niant Moscou, niant Eylau, niant Ulm, niant Leipzig, niant Salamanque, Vittoria et Abrantès, niant Montmartre, niant Waterloo, niant à peu près autant de mémorables revers qu’il a proclamé de victoires ; on est tenté de déchirer ces pages d’histoire falsifiée par des écrivains trompés ou trompeurs, et de ne reconnaître pour historiens vrais que deux noms et un romancier Erckmann Chatrian.
Cette page illumine l’œuvre de Rousseau et lève les difficultés qu’on a parfois trouvées dans la liaison des divers écrits qui la composent. […] On l’y surprend à chaque page en flagrant délit de mensonge, je dis de mensonge et non pas d’erreur ; et le livre, à tout prendre, est d’une brûlante sincérité.
S’il y a parmi les œuvres de l’esprit humain des mythes évidents, ce sont assurément les premières pages de l’histoire romaine, les récits de la tour de Babel, de la femme de Loth, de Samson ; s’il y a un roman historique bien caractérisé, c’est celui de Xénophon ; s’il y a un historien conteur, c’est Hérodote. […] Voir une belle page de Laplace, à la fin du Système du Monde, 1re éd.
Un scrupule cependant s’élève parfois en mon âme, et la pensée que j’ai cherché à exprimer dans ces pages serait incomplète si je n’en présentais ici la solution. […] Je le dis avec timidité et avec la certitude que ceux qui liront ces pages ne me prendront pas pour un séditieux, je le dis comme critique pur, en me posant devant les révolutions du présent comme nous sommes devant les révolutions de Rome, par exemple, comme on sera dans cinq cents ans vis-à-vis des nôtres : l’insurrection triomphante est parfois un meilleur critérium du parti qui a raison que la majorité numérique.
La métaphysique et la philosophie La pensée génératrice de la Poésie scientifique repose sur les théories Evolutionnistes, et elle part d’elles…29 Nous avons dit dans nos pages préliminaires sur « l’Intuition et la Science en Poésie », que nous avions cru pouvoir déterminer, en partant des données évolutives comme puissantes d’émotion suprêmement synthétique une Métaphysique scientifique. […] John-Charpentier, de qui nous avons parlé au cours de ces pages… Et ce sera l’occasion de les remercier avec émotion, avec tous ceux qui m’honorèrent aussi de leur amitié et de leur aide.
Un article, une page, c’est une chose de premier coup, c’est comme un enfant : ou il est, ou il n’est pas. […] Les anecdotes trop peu connues l’effarouchent, les documents vierges l’effrayent : une histoire, comme nous la comprenons du xviiie siècle, développée à travers une longue série de lettres autographes et de pièces inédites servant à mettre en montre tous les côtés du siècle : une histoire, neuve, originale, sortant de la forme générale des histoires ordinaires, ne nous rapportera pas le vingtième d’une grosse compilation, où nous aurons à patauger des pages entières dans du connu et du ressassé.
Nous le trouvons aujourd’hui tout enflammé d’un projet de publication sur Mme de Staël et son groupe, un pendant à son fameux Chateaubriand, et avec les mêmes nids de vipères, comme notes, en bas des pages, — et cela non par intérêt ou curiosité de la mémoire de Mme de Staël, non par la sollicitation de documents inédits, mais simplement pour être désagréable aux de Broglie qu’il déteste. […] Nous rentrons, nous lisons ces pages qui nous touchent en plein cœur de notre fraternité, et des larmes dans la gorge arrêtent notre lecture.
Que de grossièretés, que de termes injurieux à chaque page ! […] Il y en a plus dans une seule page du Conte du tonneau ou de Gulliver, que dans les trois quarts de nos romans.
Aubenas a dit un mot à ce sujet, page 505 de l’Histoire de Mme de Sévigné et de sa famille (1842).
Et il cite à quelques pages de la lettre du général Bonaparte à Villetard, dans laquelle il est dit des bavards et des fous, à qui il n’en coûte rien de rêver la république universelle : « Je voudrais que ces messieurs vinssent faire une campagne d’hiver. » Traversant avec Bonpland les forêts de l’Amérique centrale et rencontrant dans une mission écartée un curé théologien qui se mit à les entretenir avec enthousiasme du libre arbitre, de la prédestination, et de ces questions abstruses chères à certains philosophes, Alexandre de Humboldt, en sa relation, ajoute : « Lorsqu’on a traversé les forêts dans la saison des pluies, on se sent peu de goût pour ce genre de spéculations. » Faire une campagne d’hiver, ou traverser les forêts vierges dans la saison des pluies, double recette pour se guérir ou de la fausse politique ou de la vaine métaphysique ; c’est la même pensée de bon sens rendue sous une image différente, et je me suis plu souvent à rapprocher les deux mots.
La jeunesse du temps fut pour lui presque à l’unanimité : Les jeunes gens, s’écriait Mme Dacier dès les premières pages de son livre sur la Corruption du goût, sont ce qu’il y a de plus sacré dans les États, ils en sont la base et le fondement ; ce sont eux qui doivent nous succéder et composer après nous un nouveau peuple.
Et pour le définir lui-même dès à présent au moyen de La Fontaine et par l’idée qu’il nous en donne, citons ce qu’on lit à la dernière page de l’espèce de registre, assez peu intéressant d’ailleurs, qu’on appelle les Mémoires de Maucroix ; mais ce témoignage si simple et si naturellement rendu a bien du prix : Le 13 avril 1695, mourut à Paris mon très cher et très fidèle ami M. de La Fontaine ; nous avons été amis plus de cinquante ans, et je remercie Dieu d’avoir conduit l’amitié extrême que je lui portais jusques à une si grande vieillesse, sans aucune interruption ni aucun refroidissement, pouvant dire que je l’ai toujours tendrement aimé, et autant le dernier jour que le premier.
Au milieu des pages fort mélangées que lui a consacrées son ami Mérard de Saint-Just, il en est une qui me paraît rendre avec réalité et sans complaisance sa figure, sa physionomie finale, et les qualités qui s’y dévoilaient peu à peu aux yeux de l’amitié : Grand et maigre, est-il dit, le visage long, des yeux petits et un peu couverts, la vue extrêmement basse, un nez d’une longueur presque démesurée, le teint assez brun, tout cet ensemble ne lui donnait pas une figure aimable : il l’avait sérieuse ; mais son air imposant, même un peu sévère, loin d’avoir rien d’austère ni de sombre, laissait paraître assez à découvert ce fonds de joie sage et durable qui est le fruit d’une raison épurée et d’une conscience tranquille.
Il a là-dessus des pages d’une belle et sincère théorie, qui est à méditer.
Je suis très frappé dès les premières pages du Journal, et de plus en plus, à mesure qu’on avance dans cette lecture, de l’état de santé de Louis XIV, et je m’explique ainsi bien des changements qui survinrent alors dans son régime et dans ses mœurs.
[NdA] Page 193 (les Études sur le passé et l’avenir de l’artillerie, par le prince Napoléon-Louis Bonaparte, 1846.
Il a des pages très ingénieuses, très fines, sur l’instinct et la raison, sur les caractères qui les spécifient, perfection prompte, courte et immobile, d’un côté, perfectibilité de l’autre.
Une page bien touchante qui fut jointe aux hymnes de Santeul, lorsqu’il les publia en volume (1685), est une prière au Christ (Ad Christum deprecatio) dans laquelle il est dit : « Accipe hic, Christe, quod tuum est, ignosce mihi quod meum, etc. » Ce que je traduis ainsi : « Reçois ici, ô Christ !
Il est jeune quand il conçoit son dessein : pourtant il a déjà vécu, voyagé ; il a fait légèrement ses premières études et les a manquées ; il est devenu page, et encore enfant il a couru le monde ; il est allé en Angleterre, en Écosse, en Hollande, en Allemagne, en Piémont.
Page unique de charme et de grâce, et qui se peut appliquer plus ou moins à tous ces guerriers, enfants chéris de la victoire, qui portent la flamme au front, l’inspiration au cœur, et qui sont doués de l’illumination soudaine dans les périls, les Condé, les Luxembourg, les Villars, les de Saxe.
Je n’ai fait qu’entamer et mener à moitié chemin cette intéressante correspondance entre les deux frères : il me faut en tirer encore et en faire connaître à nos lecteurs de belles et surtout de judicieuses pages.
J’abrège là ce qui occupe des pages, ce qui va se prolonger pendant des années.
Mais voici une jolie page datée de Paris même et qui en est digne : Une nouvelle pièce a-t-elle paru, l’on va chez Mme Geoffrin, Mme Necker ou Mlle de Lespinasse ; on retient ce qu’en ont dit Diderot, d’Alembert, Marmontel, Thomas ; on fait des visites ce même soir, on voit au moins soixante personnes, à qui l’on répète la même chose.
Dans une page déchirée des Mémoires d’Outre-Tombe que le vent m’apporte par ma fenêtre entr’ouverte, je trouve un aveu, un refus presque pareil, bien que sur un tout autre ton, une confession où se peint, une fois de plus, cette passionnée et délirante nature de René ; j’y supprime seulement, çà et là, quelques traits, quelques notes trop ardentes et qui ne seraient à leur place que dans le Cantique des Cantiques : « Vois-tu, s’écrie le vieillard poëte s’adressant à la jeune fille qui s’est jetée à sa tête, comme on dit, et qui lui offre son cœur, vois-tu, quand je me laisserais aller à une folie, je ne serais pas sûr de t’aimer demain.
les mots les plus secrets de son cœur, les notes qui donnent la clef de sa nature morale, lui sont échappés dans cette page mouillée d’une larme : « Nous autres Bretons, ceux surtout d’entre nous qui tiennent de près à la terre et ne sont éloignés de la vie cachée en la nature que d’une ou deux générations, nous croyons que l’homme doit plus à son sang qu’à lui-même, et notre premier culte est pour nos pères.
Gœthe osait donc se découvrir devant Eckermann et montrer les nombreuses piqûres que son amour-propre avait reçues ; il semblait lui dire en les étalant : « Voyez, il n’y a pas d’homme complètement heureux. » Ainsi, un jour qu’il causait de son recueil de poésies à l’orientale, le Divan, et particulièrement du livre intitulé Sombre humeur, dans lequel il avait exhalé ce qu’il avait sur le cœur contre ses ennemis : « J’ai gardé beaucoup de modération, disait-il ; si j’avais voulu dire tout ce qui me pique et me tourmente, ces quelques pages seraient devenues tout un volume. — Au fond, on n’a jamais été content de moi, et on m’a toujours voulu autre qu’il a plu à Dieu de me faire.
Il y a de bons et beaux paragraphes, et j’en ai cité, mais peu d’heureuses pages.
Vous sortez dilettante et non pas chrétien. » Belle et très-belle page, qui tiendrait son rang en tout lieu et en toute compagnie !
Questions de mon temps, tome Ier, pages 276, 277, 280.
Le voyageur qui glisse sur cette eau changeante a tort de regretter ou de mépriser les spectacles qu’il quitte, et doit s’attendre à voir disparaître en quelques heures ceux qui passent en ce moment sous ses yeux. » Admirable et agréable page !
Jomini écrit ainsi le nom (Histoire critique et militaire des Guerres de la Révolution, tome V, page 284) ; Jean-Bon, dans ses comptes rendus des opérations, écrit également Vanstabel : M.
Dans les célèbres pages des Mémoires de Napoléon (tome VIII), où sont indiquées, parcourues et rapidement relevées au point de vue de la science les quatre-vingt-quatre campagnes faites par les sept plus grands capitaines, le maréchal de Saxe ne trouve point sa place.
Depuis j’ai encore écrit sur La Fontaine quelques pages qui se trouvent au tome VII des Causeries du Lundi, et j’ai essayé d’y répondre aux dédains que M. de Lamartine avait prodigués à ce charmant poëte.
La Minerve, tome Ier , page 82.
Pourquoi devient-elle, en certaines pages du Docteur Pascal, indigeste et verbeuse ?
Tous ses ouvrages sont remplis de pages simplement transcrites de quelque livre.
Elles ont dans quelques pages de Comines, l’autorité de maximes de politique et de convictions morales.
Il y a apparence que l’action exercée sur les autres par les millions de pages qui s’impriment sur notre pauvre petite terre n’est pas considérable.
[NdA] Sur les éloges de Cuvier et sur ceux des autres secrétaires perpétuels de l’Académie des sciences, on peut lire les premières pages d’un très bon article de M.
Il fait un petit tableau qui devait être très beau à citer dans les écoles du temps, comme nous ferions d’une belle page descriptive de Bernardin de Saint-Pierre ou de Chateaubriand.
Un choix de Patru, comme je l’entends, serait court : il se composerait de cette lettre à Maucroix, de celle sur la reine Christine, de deux pages sur d’Urfé, et de son agréable Notice sur d’Ablancourt.
Quelques pages auparavant, le lecteur pouvait lui-même s’étonner de voir, dans ce petit livre des Préjugés, Newton classé pour son principe de l’attraction parmi les auteurs de vains systèmes.
Il est revenu plus d’une fois, dans des pages dignes d’un vrai politique et d’un historien, sur ce que c’est que l’heure de l’entraînement dans une nation, et sur le parti qu’on en peut tirer pour de grandes choses : Il y a de profonds politiques, dit-il avec raillerie (26 septembre 1831), qui ne croient pas qu’on puisse faire autre chose que du désordre par l’entraînement, et qui prétendent que c’est la ressource de l’incapacité… Il y a aussi, dans l’opposition, des hommes qui ont lu l’histoire, et qui se sont persuadé qu’en politique comme en guerre, ce qui distingue le génie de la capacité vulgaire, c’est de saisir l’entraînement et de s’en servir.
Élevé dans la ville d’Ouglitch, qui lui avait été donnée en apanage, près de sa mère et de ses oncles, ayant sa petite cour, ses pages ou menins pour le divertir, et probablement des espions pour l’observer, il fut, un jour, trouvé percé d’un couteau à la gorge dans l’enclos où il jouait, sans qu’on ait pu savoir d’où était venu l’accident et si l’enfant s’était tué par mégarde ou avait été frappé par un assassin.
J’ai donné l’article en son entier dans Pages retrouvées, volume publié, l’année dernière, chez Charpentier.
Et enfin, pour qu’aucun nuage ne reste sur sa pensée, l’auteur ajoute quelques pages plus loin : « La constitution de beaucoup d’hommes de génie est bien réellement la même que celle des idiots.
Il termine sa prosodie en donnant des exemples d’un mètre qu’il a quelques pages auparavant déclaré impossible.
tout le temps du livre ; car son amour de la fin, sorti des boues remuées de sa nature, — il y a des boues dans cette femme de marbre blanc, — n’a été mis là par les auteurs que comme une ressource de dénouement pour qu’aux dernières pages le lecteur, écœuré de cette femme, ne jetât pas le livre de dégoût !
Les lettres du prétendu espion turc, écrites en italien par Jean-Paul Marana, parurent en français à Paris en 1684 (et souvent depuis), puis en anglais et en allemand ; voir la page 62, les numéros 91, 94 et l’addition, p. 431, de l’excellent ouvrage de M. […] Omont dans le tome II du Catalogue des bibliothèques des départements, page 419, ce traité, malgré ses défauts, devait être inséré dans le tome III des Archives de l’Orient latin. […] Le passage indiqué dans la note 3 de la page 230 ne s’y trouve pas. […] Et aussi dans le conte persan cité plus haut, page 232, n° 1. […] Le Lai de l’Oiselet se trouve à la page 27 du t.
L’une des dernières pages qu’il ait publiées portait ce titre : Une grande année. […] La merveille, c’est qu’il n’hésita point et que, dès sa première page, on le trouve tel qu’il sera plus tard. […] Sur l’humour des races anglo-saxonnes, beaucoup de très sages personnes ont écrit beaucoup de fines pages : en dépit d’un si louable effort, l’humour des Anglo-Saxons reste, pour nous, assez mystérieux ; ne l’est-il pas devenu davantage ? […] Quand une page était finie, je crois qu’il en avait beaucoup de joie. […] Il a écrit, au sujet des vieux livres, quelques-unes de ses pages les plus délicieuses.
Ce que Crevel emprunte à Diderot dans cet essai, au-delà de la métaphore du clavecin, c’est avant tout la liberté de la forme : le jeune surréaliste nous joue dans ces pages une véritable rhapsodie dans laquelle peuvent s’enchaîner une réflexion sur une expression de Hegel et une méditation sur les corsets, une diatribe contre l’Eglise et un récit de rêve… Il n’hésite pas non plus à y insérer un long poème sur les « grosses molles républiques » et une audacieuse psychanalyse de la vie de Jésus. […] La haine de la mère castratrice et le regret du père aimé font surface dans ces pages, ce qui conduit Crevel, dans une démarche psychanalytique, à définir ce qu’il appelle son « complexe d’Oreste », inversion du traditionnel « complexe d’Œdipe » : Crevel est de « ceux qui eussent préféré tuer leur Clytemnestre de mère, plutôt que leur Laïus de père ». […] Et puis et surtout ces pages doivent être des éclairages simples (sans secours, ni maquillage de rouges glorieux, de bleus féeriques, de mauves déconcertants…) sur les ponts à ciel ouvert, dans le secret des tunnels qui, entre eux, relient ces îlots de pensée, cités lacustres de systèmes que l’homme, triste castor, au cours des siècles, a construits pour s’abriter, lui et sa pensée. […] Il a vu aussi des ovales de Braque et des pages comme celles que j’écris et qui ne sont damnantes, ni pour lui, ni pour moi on peut en être sûr.
Ces premières lignes, écrites sur la page blanche de la vie, m’apparaissent comme tracées en caractères plus gros, plus espacés, au-dessus des lignes, qui, par la suite, de plus en plus se serrent et s’enchevêtrent. […] Après une page d’écriture, une fable récitée et un peu de lecture, on me laissait libre, dans la grande cour, où une fontaine, devant laquelle une grande auge de pierre s’emplissait d’eau, m’intéressait beaucoup, et dans le jardin profond, où, toute seule, je m’enfonçais lentement, pour avoir un peu peur. […] Mes cahiers et mes livres étaient déjà rangés dans un pupitre devant lequel on me fit asseoir, et une demi-heure fut accordée pour repasser la leçon : quelques pages d’histoire sainte. […] Malgré la difficulté du travail et les minutieuses recherches archéologiques, qu’exigeait presque chaque page, Le Roman de la Momie paraissait en feuilleton, à mesure qu’il était écrit. […] Plusieurs fois, en effet, il leur était arrivé, sans qu’il fût possible de soupçonner l’un ou l’autre de plagiat, les articles paraissant à la même heure, d’avoir écrit des pages presque identiques.
Les traits presque effacés d’anciens palimpsestes nous ont rendu enfin bien des pages de ce traité fameux, et nous ont permis, malgré bien des lacunes encore, d’en juger la suite, le caractère et le but. […] Dès les premières pages le bel Abrocome et la belle Anthia, l’ornement de la ville d’Éphèse, sont heureux amants et heureux époux ; mais il arrive bientôt de cruelles séparations et de longues traverses, qui ne servent qu’à développer davantage la fidélité d’Abrocome et la vertu d’Anthia, jusqu’au moment d’une paisible réunion. […] Quelques pages de Daphnis et Chloé sont marquées de cette heureuse empreinte, que le style d’Amyot rend plus vive encore et plus vraie. […] À la promenade du soir, le lac du château était couvert de tritons et de néréides, et les pages déguisés en nymphes. […] Toi-même, dans notre admiration et dans notre stupeur, tu t’es bâti un monument de longue vie, tandis qu’à la honte de l’art qui travaille lentement, tes nombres coulaient faciles, et que chacun, dans les pages de ton livre sans prix, recueillait avec une impression profonde ces vers inspirés.
Durant les saisons qu’il passait à Buriton, résidence de campagne de son père, il dérobait le plus d’heures qu’il pouvait aux devoirs de la société et aux obligations du voisinage : « Je ne touchais jamais un fusil, je montais rarement à cheval ; et mes promenades philosophiques aboutissaient bientôt à un banc à l’ombre, où je m’arrêtais longtemps dans la tranquille occupation de lire ou de méditer. » Le sentiment de la nature champêtre n’est pas étranger à Gibbon ; il y a dans ses Mémoires deux ou trois endroits qui prêtent à la rêverie : le passage que je viens de citer, par exemple, toute cette page qui nous rend un joli tableau de la vie anglaise, posée, réglée, studieuse.
Ces pages de Mémoires n’ont été écrites par Duclos que dans les dernières années de sa vie ; il ne s’y refuse pas les réflexions sur le temps soit passé, soit présent.
On n’a qu’à en voir les feuillets épars dans les œuvres et la correspondance de Chaulieu ; La Fare y est à toutes les pages.
[NdA] On peut voir, sur Chapelle et ses endroits d’habitude, le tome second (pages 299-302) de la curieuse Histoire des hôtelleries, cabarets, courtilles, et des anciennes communautés et confréries d’hôteliers, de taverniers, etc., pour laquelle M.
La correspondance qu’il entretint avec sa fille et avec quelques amis durant ses dix mois de captivité, tant à Sainte-Pélagie qu’à Saint-Lazare, offre des pages touchantes, des qualités cordiales, un amour franc de la nature et de la famille : Un botaniste passionné, écrivait-il à sa fille en avril 1794, n’est pas un conspirateur.
Cette entrée tumultueuse, la sollicitation du candidat, l’assurance donnée à Cowper, qui s’en défend de son mieux, qu’il a de l’influence, beaucoup d’influence, l’espoir qu’il voudra bien en user en faveur de celui qui l’en remercie à tout hasard ; les poignées de mains et les embrassades à toute la maison, y compris la servante ; tout ce petit tableau compose une page des plus piquantes, et qu’on cite ordinairement quand on a à parler de la correspondance de Cowper20.
La lecture de ces pages de l’Instruction serait faite, en vérité, pour donner à quelques-uns des disciples purs de Quintilien le regret de n’avoir point été élevés ainsi.
Portefeuille Ier du docteur Vallant, page 15.)
Alphonse François, dans une lettre à Moncrif, datée de Colmar le 24 avril 1754 (tome i, page 241) : Je fus tout ébahi hier quand on vint me dire dans ma solitude de Colmar que la sœur du roi de Prusse, Mme la margrave de Bareith, m’attendait à souper, et où ?
Et cette page encore (car aux incrédules il faut des preuves), ce début de lettre à Mme Cauchois-Lemaire, pour un autre anniversaire de naissance, le jour où il a ses 54 ans, un bel âge assurément : « J’ai à dîner, ce triste jour, quelques vieux amis, les seuls qui vous pardonnent de vieillir, parce qu’eux-mêmes ne sont plus jeunes.
L’enfant âgé de douze ou treize ans, portant alors le nom de Geronimo et passant pour le page de Quivada, vint quelquefois à Saint-Just dans les derniers mois de la vie de son glorieux père ; mais le vieil empereur le voyait sans faire semblant de le connaître.
Au tome Ier, page 101, des Causeries d’un Curieux.
Souvenirs d’un Sexagénaire, par Arnault, tome I, page 122.
Les objets de piété ne sont pas moins riches : aux chapelets en nacre de perle sont suspendus « un petit Saint-Esprit d’or où il y a un diamant », des croix d’or et un reliquaire en cristal ; le bouton du signet, qui sert à marquer les pages du livre d’heures, est orné de perles fines ; les petits anneaux d’or donnés par la grand-mère Marie Asselin (Mme Cressé) à sa petite-fille Madeleine Poquelin sont encadrés dans « une bordure de pièces d’or avec petites perles.
Mais il est beau que sa fortune fasse la fortune publique. » Et songeant moi-même à Villars, à Masséna, à ces grands hommes de guerre qui ont eu des vices, mais qui peuvent aussi montrer dans leur vie ces nobles pages, Rivoli, Essling et Zurich, ou bien Friedlingen, Hochstett et Denain, je dirai qu’il convient de leur appliquer les paroles de Périclès dans l’Éloge funèbre des guerriers morts pour Athènes : « A ceux qui ont de moins bonnes parties il est juste que la valeur déployée contre les ennemis de la patrie soit comptée en première ligne ; car le mal disparaît dans le bien, et ils ont été plus utiles en un seul jour par ce service public, qu’ils n’ont pu nuire dans toute leur vie parleurs inconvénients particuliers. » C’est la conclusion qui me paraît la plus digne pour ce chapitre d’histoire.
Un jeune Piémontais, âgé de quinze ans, le comte de Frine, nommé à une place de page dans la Grande-Écurie de Louis XIV, et faisant des armes peu avant son départ avec un autre enfant de qualité du même âge, se prit de querelle avec lui par trop de vanterie ; les camarades s’étant mis du côté du plus faible, une rixe s’ensuivit avec bourrades et coups, et l’escrimeur battu provoqua ses agresseurs en duel.
Cette page est à joindre, pour l’ardeur et la vérité de l’expression, à toutes celles d’Alfred de Musset se rapportant à la même date morale.
Des talents puissants n’ont pas hésité à faire de l’exagération une vertu (voir dans le Shakespeare de Victor Hugo, pages 122-124, toute une théorie sur les génies outrés).
Avant même de parcourir ces catalogues, on aurait pu gager, ce me semble, que du moment où Marie-Antoinette avait une bibliothèque de boudoir, on devait y trouver à peu près indifféremment tous les romans, bons ou mauvais, qui avaient fait quelque bruit dans le temps, toutes les nouveautés dont on avait parlé autour d’elle et qu’elle avait fait prendre, sauf, à elle, à les rejeter bien vite après en avoir lu les premières pages.
Une fois pourtant, dans une lettre du 6 décembre 1791, il lui échappe de dire nous, en parlant des Français, mais c’est pour y joindre la plus sanglante et la plus imméritée des injures : « Nous sommes trop lâches pour cela (pour déclarer la guerre). » On voudrait effacer cette lettre, qu’on lit à la page 273 du volume de M. d’Hunolstein.
Le véritable antidote (s’il y en avait) à toutes les fièvres et les exaltations nées et à naître dans les cerveaux humains à propos des astres, devrait être la dernière page de l’Exposition du Système du Monde, que je demande la permission de rappeler.
Il faut voir au tome VII, page 338, des Mémoires du duc de Luynes, un Discours politique sur les affaires présentes, que les railleurs prêtaient au ministre des Affaires extérieures et qui est censé tout composé de phrases et de locutions familières à d’Argenson.
Un pareil petit mot vaut des pages de commentaires.
Mélanges historiques de Boisjourdain, tome III, page 89.
remy de meilleures pages, de plus dignes des études si méritoires auxquelles il s’est livré ; l’autre jour, par exemple95, il défendait avec esprit et goût la mémoire de Charles Nodier, insultée par un pamphlétaire ; sa plume devenait excellente.
Mille fois du moins, dans ces vieux romans tant goûtés, on voit le page, messager d’amour, dans sa grâce adolescente, faire oublier à la dame du château celui qui l’envoie.
Que vous servira d’avoir tant écrit dans ce livre, d’en avoir rempli toutes les pages de beaux caractères, puisque, enfin, une seule rature doit tout effacer : encore une rature laisserait-elle quelque trace, du moins d’elle-même ; au lieu que ce dernier moment, qui effacera d’un seul trait tout notre vie, s’ira perdre lui-même avec tout le reste dans ce grand gouffre du néant… Qu’est-ce donc que ma substance, ô grand Dieu ?
Nous collaborons avec l’auteur de tout le raffinement de nos imaginations, nous jouissons subtilement de cette simplicité non voulue : mais enfin pourquoi tant d’autres pages aussi sèches, d’un art aussi insuffisant, ne se laissent-elles point compléter de même ?
Il ne put rien produire chez nous que de faux et de médiocre, hormis quelques pages sincères de Racan.
Je me suis donné le plaisir de lire en même temps des pages correspondantes de Hume : on ne croirait pas qu’il s’agisse de la même histoire, tant le ton est différent !
Sur les Lettres de Mme Du Deffand, de Mlle de Lespinasse, sur les Mémoires de Mme d’Épinay et la Correspondance de l’abbé Galiani, il a écrit des pages justes qu’on relit avec plaisir.
Il est assez singulier qu’une telle parole se rencontre dans la bouche du Sauvage américain, mais elle n’en est pas moins belle et parfaite, et digne qu’on l’inscrive à la suite des pages de Fénelon.
Je ne parle pas des morceaux où Vauvenargues prélude et où il n’est pas encore dégagé de toute rhétorique et de toute déclamation ; mais, dans ses bonnes pages, il a mis un cachet qui les signe.
Les réflexions par lesquelles Frédéric termine son récit de la guerre de Sept Ans ressemblent très bien à une page de Polybe : « À deux mille ans de distance, c’est la même façon de juger les vicissitudes humaines, et de les expliquer par des jeux d’habileté mêlés à des jeux de fortune. » Seulement l’historien-roi est, en général, plus sobre de réflexions.
Grimm, si fait d’ailleurs pour goûter Rulhière, avec lequel il avait plus d’un rapport d’esprit, nous l’a représenté à l’une de ces lectures qu’il faisait de sa Révolution de Russie chez Mme Geoffrin, et si l’on s’en tenait à cette page de Grimm, destinée à être lue à Saint-Pétersbourg, on prendrait de Rulhière une idée fort injuste : on le croirait un homme de talent indiscret et étourdi, tandis qu’il n’était rien moins que cela.
En le lisant, à chaque page, le vrai, le faux et l’incomplet se mêlent.
Ses lettres sont remplies de pages vives, qui nous rendent non seulement les mœurs de la cour d’Espagne, mais celles de la société française vers cette fin de Louis XIV.
Or, ce petit écrit, qui n’a pas cent cinquante pages, où il n’est qu’un moraliste et presque un pénitent, où il évite surtout l’air d’historien, a été imprimé en 1822 dans le volume des Mélanges de la Société des bibliophiles : comme ce rare volume n’a guère été tiré qu’à une trentaine d’exemplaires, on ne peut s’étonner que ces petits Mémoires de d’Antin soient si peu connus.
C’est bien là l’homme qui fut aimé de tous ceux qui l’approchèrent, qui mêlait un fonds de bienveillance à la joie, un fonds de simplicité à la malice, qui avait écrit sur le collier de sa chienne : « Beaumarchais m’appartient ; je m’appelle Florette ; nous demeurons Vieille-Rue-du-Temple » ; et de qui son biographe et son fidèle Achate, Gudin, a écrit naïvement : « il fut aimé avec passion de ses maîtresses et de ses trois femmes. » Et ce n’est pas seulement Gudin qui parle ainsi, c’est La Harpe, peu suspect de trop d’indulgence, et qui dit, en nous montrant le Beaumarchais de la fin et au repos, tel qu’il était assis dans le cercle domestique et dans l’intimité : « Je n’ai vu personne alors qui parût être mieux avec les autres et avec lui-même. » C’est Arnault encore, qui, dans ses Souvenirs, lui a consacré des pages pleines d’intérêt et de reconnaissance ; c’est Fontanes enfin, qui, trouvant qu’Esménard l’avait traité bien sévèrement dans le Mercure, écrivait une lettre où on lit (septembre 1800) : Quant au caractère de Beaumarchais, je vous citerai encore sur lui un mot de Voltaire : « Je ne crois pas qu’un homme si gai soit si méchant » ; et ceux qui l’ont vu de près disent que Voltaire l’avait bien jugé.
Il y a là une cinquantaine de vers à la Juvénal qui peuvent se réciter sans pâlir, même quand on vient de lire Eugénie Grandet, ou lorsqu’on sort de voir une des pages éclatantes d’Eugène Delacroix.
Et c’est le même qui, à Rome, en se trouvant pour la première fois au milieu de ces augustes solitudes du Colisée et des Terme Antoniane, ne pourra s’empêcher « de ressentir dans l’âme quelque petit saisissement, à la vue de la vieille majesté de leurs antiques masses révérées et abandonnées » ; c’est le même qui aura sur les marbres antiques et sur leur magnificence grandiose une page pleine de majesté et presque d’amour : « On peut dire qu’en France nous ne savons presque ce que c’est que des marbres, et qu’on n’en a point vu si l’on n’est venu dans ce pays-ci… » (T.
De telles pages n’entrent point dans la littérature et ne sauraient être soumises même à l’admiration.
« Ne parlons point de celle-là, dit le roi, elle m’aime trop : elle ne croira jamais que ce que je croirai, et ne prendra jamais de religion qui préjudicie à mon État. » Ce mot résume le vrai : Marguerite ne pouvait être d’une autre religion que son frère, et Bayle a très bien remarque, dans une très belle page, que plus on refuse à Marguerite d’être unie de doctrine avec les protestants, plus on est forcé d’accorder à sa générosité, à son élévation d’âme et à son humanité pure.
Mardi 27 mai J’ai eu un succès au dîner de Brébant, avec ce mot : « La France finira par des pronunciamento d’académiciens. » 2 juin Je ne puis surmonter mon dégoût, quand je lis à la quatrième page d’un journal, dans les réclames payées : Il vient de paraître la seconde édition : De la situation des ouvriers en Angleterre… « travail où M. le comte de Paris a fait œuvre de penseur et de citoyen… » Les prétendants qui se font écrivains socialistes… Pouah !
Jusqu’aux premières tentatives d’il y a dix ans, le vers français n’a jamais cessé (dans les bonnes pages des bons poètes) d’être, de huit, de douze ou de vingt-quatre syllabes, une phrase mélodique, limitée par le nombre même de ses syllabes, et, par cette limite, acquérant une forme précise, une vie individuelle.
Le livre de Saint-Bonnet, que j’oserais critiquer dans l’architecture de sa composition s’il n’était pas bien moins un livre écrit pour le public que les Élévations solitaires d’un admirable penseur devant Dieu, ce livre de près de six cents pages étincelle de beautés de toute espèce, de rencontres heureuses, de détails charmants et de traits de génie, qui, comme des éclairs, vous entrouvrent un monde, où il n’y avait qu’un horizon !
Deux heures après, je le retrouvai rouge, les veines du front gonflées, entouré de pages raturées, les volumes de M. de Biran honteusement jetés par terre, et de très-mauvaise humeur.
De cette belle anatomie, il ne reste que des pages éparses, une leçon sur la sympathie, les préliminaires du Cours de droit naturel, surtout le Cours d’esthétique.
Il y emploie près de vingt pages à dire qu’il ne sait comment s’y prendre pour traiter un sujet si grand.
Dans cet Essai sur l’Indifférence, toutes les idées chères et familières à De Maistre et à De Bonald, et qu’il ne leur empruntait pas, écrivant en même temps qu’eux, se retrouvent à toutes les pages. […] Il écrit à la première page d’un de ses livres : « Je veux exprimer la grande pensée de mon siècle… » Exprimer est impropre, et la grande pensée n’est pas juste. […] L’un traduit en beaux vers des tableaux peints ; l’autre, ou le même, des pages de musique ; l’autre de vieilles légendes déjà rédigées par quelque naïf chroniqueur ancien ; l’autre des livres de zoologie. Quinet avait fait un poème extrêmement confus, mais où se trouvent de magnifiques pages, Ahasvérus, avec des souvenirs de Ballanche combinés avec des réminiscences de Faust. […] Elles sont peu probantes ; ressemblant en cela à beaucoup d’autres pages de Quinet ; elles ne prévoient pas assez l’objection, et ne sont que des affirmations bien éloquentes.
Quand elle sera couchée dans son lit moelleux, on suspendra dans sa chambre une cage d’or où brûleront des aromates, et si elle ne peut dormir, toute la nuit les ménestrels veilleront pour elle129. » J’en ai passé, il y en a trop ; l’idée disparaît comme une page de missel sous les enluminures. […] C’est Henri II qui, irrité contre un page, saute sur lui pour lui arracher les yeux. […] Guizot, Origine du système représentatif en Angleterre, pages 297-299.
Et pour conclure hâtivement sur un sujet qui requerrait bien des pages, ce sujet de Mistral, il me semble un peu négligé dans une enquête dont il est le prétexte et l’objet, — que de pittoresques et poétiques expressions ait cours de l’œuvre ! […] Mais voilà bien des pages, mon cher confrère, et je n’ai répondu encore qu’à l’une de vos questions, la plus limitée dans son objet. […] Balluchon , page 381 (le Parcours du Rêve au Souvenir ; — Palmes).
.), & qui est répétée dans la Prosodie françoise de M. l’abbé d’Olivet, page 36. […] On distingue dans l’alphabet hébreu quatre lettres gutturales, [caractère non reproduit], [caractère non reproduit], [caractère non reproduit], [caractère non reproduit], aleph, hé, kheth, aïn, & on les nomme ahécha (Grammaire hébraïque par M. l’abbé Ladvocat, page 6.). […] Harduin, secrétaire perpétuel de la société littéraire d’Arras (Remarques diverses sur la prononciation, page 106. à la note.) : & quoique les François qui n’élident ordinairement que l’e féminin, se soient fait pour les autres voyelles une regle équivalente à l’élision latine, en proscrivant dans leur poésie la rencontre d’une voyelle finale avec une voyelle initiale ; je ne sai s’il n’est pas entré un peu de prévention dans l’établissement de ces regles, qui donne lieu à une contradiction assez bisarre. […] On trouve néanmoins dans le Traité de la Prosodie françoise par M. l’abbé d’Olivet (page 73 sur la terminaison ée), une regle de quantité contradictoire à celle-ci : c’est « que tous les mots qui finissent par un e muet, immédiatement précédé d’une voyelle, ont leur pénultieme longue comme aimēe, je līe, joīe, je loūe, je nūe, &c. » La langue italienne a une pratique assez semblable ; & en outre toute diphthongue à la fin d’un vers, se divise en deux syllabes dont la pénultieme est longue & la derniere breve. […] M. l’abbé d’Olivet (Prosod. franç. page 47.) se contente de l’excuser par la raison du repos qui interrompt la continuité des deux sons & le bâillement : mais je serois fort tenté de croire que cet hiatus est ici une véritable beauté ; il y fait image, en mettant, pour ainsi dire, un frein à la rapidité de la prononciation, comme le Tout-puissant met un frein à la fureur des flots.
Un trop indulgent accueil ayant promptement rendu nécessaire une nouvelle édition de ce livre, nous nous sommes efforcé de le rendre moins indigne des suffrages qu’il a obtenus en le revoyant avec une attention sévère, en y introduisant une foule de corrections de détail, et un certain nombre d’additions parmi lesquelles les seules qui méritent d’être ici indiquées sont quelques pages sur le christianisme à la fin de la xvie leçon, et les notes placées en Appendice à la fin du volume sur divers ouvrages de maîtres français que nous avons vus tout récemment en Angleterre, et qui ont confirmé et accru notre vieille admiration pour notre art national du xviie siècle. […] Locke et Condillac n’ont pas laissé un chapitre, ni même une seule page, sur le beau. […] Comment avons-nous pu laisser tomber dans l’oubli l’auteur de la fresque immense du Val-de-Grâce, tant célébrée par Molière, et qui est peut-être la plus grande page de peinture qui soit en France148 !
Du moins la figure représentée n’a-t-elle rien d’une silhouette crayonnée à plat sur une page d’album ; avec ses écrasements et ses jets, avec ses déformations violentes, elle est inébranlable ; car elle puise comme par des racines une profonde solidité dans la matière où elle est attachée et dont elle emprunte la massive organisation. […] Les Scènes Polovtsiennes du Prince Igor, de Borodine Tout de suite je revois Fokine avec sa troupe d’archers. — Il n’est rien dans la musique qui ressemble à ces quelques pages de Borodine. […] Sur la page, on aime, en relisant la phrase, le retrouver écrit, il semble que sa propriété l’y fasse attaché et qu’on y voie mystérieusement tracé son contour. […] le moindre changement y paraît… Je voudrais que de page en page, évoquant quatre tons mouvants, les phrases que j’écris ici soient pour toi ce qu’était pour moi cette flûte, ce que fut pour moi le désert — de diverse monotonie322.
Les hardiesses de Jean-Jacques Ampère et de Charles Magnin nous font plutôt aujourd’hui sourire ; et quelle page pourrions-nous citer d’eux ? […] Quelques grands vers de Leconte de Lisle : Le vent respectueux, parmi leurs tresses sombres, Sur leur nuque de marbre errait en frémissant, Tandis que les parois des rocs couleur de sang, Comme de grands miroirs suspendus dans les ombres, De la pourpre du soir baignaient leur dos puissant, … quelques pages de Flaubert, — le Comice agricole d’Yonville-l’Abbaye, dans Madame Bovary, la description de la forêt de Fontainebleau dans L’Éducation sentimentale ; — quelques pages de Taine ou de Renan, entre lesquelles on n’aurait que l’embarras du choix, nous ont rendu la sensation du « définitif » et de l’« achevé ». […] Paul Janet, La Philosophie de Lamennais] ; — et qui contient d’ailleurs quelques-unes de ses plus belles pages [Cf. son Esthétique]. — Mais ses grandes œuvres demeurent ses premières œuvres ; — et c’est d’après elles qu’il faut juger l’écrivain ; — qui offre cette singularité d’être l’un des moins personnels qu’il y ait dans son style ; — tout en étant l’un des plus « entiers » dans ses idées ; — et l’un des plus puissants de ce temps. — Qu’aussi bien sa manière, très dure à ses débuts, dans l’Essai sur l’indifférence, t. […] M. de Vogüé, Heures d’histoire, Paris, 1893]. — Il lui appartient encore par son Histoire des Girondins, 1847 ; — où sans doute l’histoire est étrangement défigurée ; — mais dont un poète seul pouvait écrire certaines pages ; — et il lui appartient enfin par ses romans personnels ; Raphaël, 1849 ; — Les Confidences, 1849 ; — Les Nouvelles Confidences, 1851 ; — Graziella, 1852. — Mais, à partir de cette date, — réduit, comme on disait jadis, à « travailler pour le libraire », — on trouve sans doute quelque ressouvenir de son passé dans ses livres et dans ses journaux ; — et on y trouve surtout plus de critique et de jugement qu’on n’affecte parfois de le croire ; — mais il a cessé d’agir sur l’opinion ; — et, près de quinze ans avant sa mort, — son rôle littéraire est terminé. […] Il a d’ailleurs, dans l’intervalle, déployé des qualités d’admirable écrivain ; — ou de poète même ; — gâtées seulement par un peu d’artifice. — On sent trop « comment » ses plus belles pages sont faites. — On y trouve trop de rhétorique ; — des procédés trop apparents ; — surtout dans ses derniers écrits ; — et une dureté ou une violence d’effets, — qui n’est pas uniquement imputable à la nature du sujet.
Ce livre ne me plut pas, malgré les belles pages dont il est rempli. […] Il y avait le même talent, l’immense talent, mais un talent faisait tort à l’autre, excepté quelques pages divines, telles que celles-ci : la mort de Théram : « Vers le matin pourtant, les autres personnes étant absentes toujours, et même la domestique depuis quelques instants sortie, tandis que je lisais avec feu et que les plus courts versets du rituel se multipliaient sous ma lèvre en mille exhortations gémissantes, tout d’un coup les cierges pâlirent, les lettres se dérobèrent à mes yeux, la lueur du matin entra, un son lointain de cloche se fit entendre, et le chant d’un oiseau, dont le bec frappa la vitre, s’élança comme par un signal familier.
Je cherchai donc, à mon tour, à l’aide des données communes, et sans inventer ce que je ne pouvais découvrir, à retracer en quelques pages cette existence dont une ambition constamment déçue fait l’unité, à exposer et à étudier ces œuvres dont l’épanchement d’un cœur blessé fait la principale grandeur, et je soumets maintenant cet essai, avec une juste défiance, à ce petit nombre de personnes qui me récompensent amplement de mon travail en voulant bien me juger. […] Mais agiter un article de foi aussi fondamental, dans un pays où le christianisme est déjà établi, ne peut qu’avoir des conséquences pernicieuses pour la morale et la tranquillité publique. » Il semblerait que Montesquieu eût voulu résumer toute la polémique religieuse de Swift et le fond de son argumentation ordinaire, lorsqu’il écrivit cette page, que le doyen de Saint-Patrick eût signée : « Quel peut être le motif d’attaquer la religion révélée en Angleterre.
Depuis que les pages précédentes ont été écrites, M. […] Toute cette démonstration kantienne en deux pages est donc une série d’observations incomplètes et de conclusions précipitées.
La gloire mensuelle de ces publications faisait éclore un nom sur une page de ces recueils, comme un rayon de soleil fait éclore le ver à soie sur une feuille de mûrier. […] Je voudrais bien qu’elle fût une page de mes propres Méditations.
Que la confusion entre les deux points de vue soit naturelle et même inévitable, on s’en convaincra sans peine en lisant certaines pages d’Einstein lui-même. […] Les pages qu’Einstein a consacrées à la relativité de la simultanéité dans son livre sur La Théorie de la Relativité restreinte et généralisée sont instructives à cet égard.
Il y a là un sentiment de dignité avant tout et de haute convenance nationale, d’honneur de couronne, comme on disait alors, lequel sentiment est au cœur de Marie-Thérèse et que Bernis n’a pas : il raisonne dans toutes ses lettres à peu près comme Mme de Maintenon dans celles qu’elle écrivait à la princesse des Ursins, et où le mot de paix revient à chaque page.
Pendant une peste ou maladie contagieuse qui avait régné dans le pays de Rosny en 1586, il était venu la visiter, la tranquilliser ; il l’avait trouvée enfuie du château, réfugiée dans celui d’une tante, avec trois ou quatre de ses gens ; et là, s’étant enfermé avec elle, et n’ayant lui-même pour tout monde avec lui qu’un de ses gentilshommes, un secrétaire, un page et un valet de chambre, il demeura tout un mois en compagnie de sa douce moitié, sans être visité de créature vivante, tant chacun fuyait la maison comme pestiférée : Et néanmoins, écrivent les secrétaires, à ce que nous vous avons souvent ouï dire depuis, vous n’avez jamais fait une vie si douce ni moins ennuyeuse que cette solitude, où vous passiez le temps à tracer des plans des maisons et cartes du pays ; à faire des extraits de livres ; à labourer, planter et greffer en un jardin qu’il y avait léans ; à faire la pipée dans le parc, à tirer de l’arquebuse à quantité d’oiseaux, lièvres et lapins qu’il y avait en icelui, à cueillir vos salades, les herbes de vos potages, et des champignons, columelles et diablettes que vous accommodiez vous-même, mettant d’ordinaire la main à la cuisine, faute de cuisiniers ; à jouer aux cartes, aux dames, aux échecs et aux quilles… Et n’allons pas oublier le dernier trait que notre fausse délicatesse supprimerait et qui sent son vieux temps : « à caresser madame votre femme, qui était très belle et avait un des plus gentils esprits qu’il était possible de voir ».
Il est impossible de parler de Joinville sans citer (fût-ce pour la centième fois) cette page qui est sa plus douce gloire : Mainte fois advint qu’en été il (le roi) allait s’asseoir au bois de Vincennes après sa messe, et s’accotait à un chêne et nous faisait seoir autour de lui.
Depuis que les Mémoires de Saint-Simon sont publiés en entier, je ne dirai pas que les pages de chronique qu’on doit à Madame ont pâli, mais elles ont cessé d’étonner ; on y a reconnu de bonnes peintures naïves, un peu hautes en couleur et un peu grosses de traits, chargées et grimaçantes parfois, mais au fond ressemblantes.
» La préface de la première édition de l’Iliade se terminait par une page touchante et souvent citée, mais qui montre trop bien Mme Dacier au naturel pour devoir être omise toutes les fois qu’on veut lui faire honneur : Après avoir fini cette préface, disait-elle, je me préparais à reprendre l’Odyssée et à la mettre en état de suivre l’Iliade de près ; mais, frappée d’un coup funeste qui m’accable, je ne puis rien promettre de moi, je n’ai plus de force que pour me plaindre.
Les visites de nuit que tu faisais dans ma chambre pour savoir si j’étais sain et sauf et chaudement couché ; tes largesses du matin avant le départ pour l’école, le biscuit ou la prune confite ; l’eau odorante que ta main prodiguait à mes joues jusqu’à ce qu’elles fussent brillantes de fraîcheur et luisantes, tout cela, et ce qui fait plus chérir que tout encore, ce courant continu d’amour que rien en toi n’interrompait, que ne troublèrent jamais ces débordements et ces sécheresses que crée une humeur inégale ; tous ces souvenirs, toujours lisibles dans les pages de ma mémoire et qui le seront jusqu’à mon dernier âge, ajoutent le plaisir au devoir, me font une joie de te rendre de tels honneurs que le peuvent mes vers ; un bien fragile témoignage peut-être, mais sincère, et qui ne sera point méprisé au ciel, quand il passerait inaperçu ici-bas… Si le Temps pouvait, retournant son vol, ramener les heures où jouant avec les fleurs brodées sur ta robe, — violette, œillet et jasmin, — je les dessinais sur le papier avec des piqûres d’épingle (et toi, pendant ce temps-là, tu étais encore plus heureuse que moi, tu me parlais d’une voix douce et tu me passais la main dans les cheveux, et tu me souriais) ; si ces jours rares et fortunés pouvaient renaître, s’il suffisait d’un souhait pour les ramener, en souhaiterais-je le retour ?
Dès les premières pages, on y lit une délicieuse invocation au bonheur domestique, dont Cowper ne jouissait qu’imparfaitement sans doute, mais qu’il appréciait avec une si pieuse et si chaste délicatesse : Félicité domestique, toi la seule bénédiction du Paradis qui ait survécu à la chute !
Au retour d’Angleterre, et l’idée de pouvoir amener le chevalier de Rohan à une réparation personnelle par les armes étant dès longtemps abandonnée, Voltaire essaya de réaliser en partie la dernière moitié de son vœu, et, sinon d’ensevelir sa vie dans la retraite, du moins de l’y abriter et de l’y embellir, en ne se livrant au monde que par le superflu de son esprit et par les pages que le vent ferait toujours assez vite envoler par sa fenêtre : il noua sa liaison étroite avec la marquise du Châtelet, et il eut sa période de Cirey.
lui qui croit sentir mieux que Mirabeau ce que c’est que l’ambition et la grande, ce que c’est qu’être acteur tout de bon dans ce monde ; qui ne ferait pas fi de cette scène de la Cour s’il y était ; qui ne verrait dans ce Versailles même qu’un vaste champ ouvert à ses talents de toute sorte, y compris l’insinuation et le manège (l’honnête manège, comme il l’entend et dont il se pique avec un reste d’ingénuité), il éclate et tire le rideau de devant son cœur, par une admirable lettre, qui sera suivie de plusieurs autres pareilles ; de sorte que Mirabeau, arrivé en cela à ses fins, a raison de s’écrier : « Ne vous lassez pas de m’en écrire… Je vous aurai par morceaux, mon cher Vauvenargues, et quelque jour je vous montrerai tout entier à vous-même. » Ces lettres, en effet, qui sont mieux que des pages d’écrivain, manifestent l’âme même de l’homme, l’âme virile dans sa richesse première et à l’heure de son entrée en maturité.
Cet empressement visible et naïf, qui se flatte de n’être pas de l’intrigue, mais qui se marque dans un flux et reflux étrange d’opinions, dans un va-et-vient de chaque jour, ces bouffées d’homme d’État aux aguets, de candidat ministre à l’affût, qui s’exhalent à chaque page du Journal, ces fumées d’un amour-propre échauffé qui se suit à la trace et qui a plus de retours qu’il ne croit, ce sous-entendu perpétuel, qui n’en est pas un, et dont le dernier mot est : Il faut me prendre.
Je la rendais l’autre jour à Louis XIV, en citant de lui de belles pages ; c’est aujourd’hui le tour de Merlin.
M. de Chateaubriand, à son premier voyage d’Italie, vit la comtesse et lui fut présenté en 1803, dans le temps même de la mort d’Alfieri ; il a, depuis, dans une page désobligeante de ses Mémoires, affecté trop ouvertement de la sacrifier à Mme Récamier.
Cicéron, dans une de ses plus admirables pages, se souvenant de ce sage pratique et de cet heureux épicurien, de ce voluptueux exquis et raffiné, Thorius, n’hésite pas à déclarer, ou plutôt c’est la vertu elle-même, nous dit-il, qui proclame par sa bouche que Régulus mourant dans les tourments de la faim et de l’insomnie a été plus heureux que Thorius buvant dans la rose.
Camille Rousset, qui la donne textuellement dans le tome IV, page 17, de son Histoire de Louvois, et non d’après M.
J’y ai fait de mon mieux ; les événements en sont désagréables ; il faudrait bien des pages d’écriture pour montrer comment ces disgrâces sont arrivées, les motifs qui y ont donné occasion, et comment les fautes y ont été commises.
On rabattra tant qu’on voudra des pronostics, mais ils éclatent à chaque page, et ces mots sont écrits en toutes lettres dans la Correspondance : « Vous perdez beaucoup dans le public, mais surtout chez l’étranger… Votre avenir me fait trembler.
. — Il est fait mention dans la Correspondance de Napoléon Ier , au tome XXII, page 283, d’un général Lanchantin, que Napoléon met à la tête d’une 2me brigade destinée à la formation d’un corps d’observation de l’Italie méridionale, après la dissolution de l’armée de Naples (24 juin 1811).
Dans le nombre des pages admirables qu’il nous plaît de nommer de grandes élégies, nous noterons celles des Deux Pères, celles de la Brouette, de la Bibliothèque, du Goûter de Fraises, de la Femme qui chante vers quatre heures, etc., etc.
XV Il nous a semblé que rien ne pouvait mieux compléter ces pages laissées inachevées que cette naïve et touchante image des deux natures de poésie et des deux natures de sons que rend l’âme du poëte aux différents âges, reprise d’une des dernières préfaces des Méditations et que les ravissants vers tirés des Destinées de la poésie.
Enfin, en 1855, soutenant ses thèses en Sorbonne, il eut ce malheur, qu’une page de sa pénétrante étude sur Tibère suggérât à M.
Ces pages furent publiées dans la Revue d’art dramatique, à Paris, et dans la Revue blanche, à Liège, livraisons du 1er octobre 1890.
Tantôt, grâce à eux, des mots si vieux, si vieux qu’ils en sont redevenus jeunes, reprennent une vigueur imprévue ; au commencement de notre siècle, le français d’Amyot reparaît dans certaines pages de Paul-Louis Courier, surtout dans sa traduction d’Hérodote.
À partir de ce moment, la passion est au comble, et, durant les deux volumes, il n’y a plus une page qui ne soit de flamme.
On n’en peut lire une page sans avoir à en retenir quelque observation heureuse.
Il n’y a rien d’agréable, de délicat et de distingué comme les pages que Marmontel a consacrées dans ses Mémoires à Mme Geoffrin et à la peinture de cette société.
Il a vu que l’abus du jour était d’afficher l’érudition, d’entasser les notes et les citations d’auteurs au bas de chaque page, et, de peur de paraître pédant, il s’est jeté dans l’abus contraire ; il n’indique jamais l’endroit d’où il emprunte une citation.
En les relisant, je puis assurer qu’à part les premières pages, qui ont de la nouveauté et de la singularité, la lecture devient bien vite d’une uniformité assez fastidieuse.
L’historien en a pris l’occasion d’écrire une de ses plus belles pages.
On a dit que c’était à Gourville que La Bruyère avait pensé dans la page célèbre qui commence par ces mots : « Ni les troubles, Zénobie, qui agitent votre empire… » Le peintre moraliste y montre les palais et les magnificences de bâtiments d’une grande reine, ne paraissant pas encore dignes de lui à un enrichi qui n’achète cette royale maison que pour l’embellir.
On peut se faire quelque idée de la conversation de Montesquieu : dans une Défense qu’il daigna faire de L’Esprit des lois et où il répondait à la gazette janséniste (car il était des plus sensibles à la critique), il y a, vers la fin, une page très animée, qui nous représente assez bien, au dire de d’Alembert, ce qu’il était en causant.
Et de même, dit-il, que celui qui a un jardin à sarcler n’entreprend point d’arracher toutes les mauvaises herbes à la fois (ce qui excéderait sa portée et sa force), mais travaille sur un seul carré d’abord, et, ayant fini du premier, passe à un second, de même j’espérais bien avoir l’encourageant plaisir de voir sur mes pages le progrès fait dans une vertu, à mesure que je débarrasserais mes lignes de leurs mauvais points, jusqu’à ce qu’à la fin, après un certain nombre de tours, j’eusse le bonheur de voir mon livret clair et net.
Necker à la suite de l’ouvrage intitulé : Du gouvernement, des mœurs et des conditions en France avant la Révolution (Hambourg — 1795), a insisté sur le caractère étrange et compliqué de sa physionomie : une lettre de Lavater, qu’on a jointe dans une seconde édition aux pages de Meilhan, y sert de correctif et fait ressortir au contraire les parties douces et célestes.
Je citerai de lui une page des plus curieuses et décisive, qui le classe, ce me semble, comme politique.
Le roi vieilli, et lui-même bien près de sa tombe, lui répond par cette lettre qui, dans sa sobriété, devra paraître bonne et digne encore, mais qui éveille une impression de contraste dans l’esprit du lecteur pour qui les quarante-cinq années d’intervalle n’existent pas, et qui les franchit en un coup d’œil d’une page à l’autre : À mon conseiller de guerre et maître des postes de Suhm, à Dessau.
Elles sont, j’en conviens, quelque peu satiriques ; en les lisant, on ne s’écriera pas à chaque page : Le bonhomme !
Nisard quelques-unes des pages les plus heureuses et les plus fortes que l’on ait écrites sur ce grand sujet.
Après qu’on a lu un certain nombre de pages tout vous échappe ; on sçait seulement que l’auteur a dit des choses ingénieuses, & a souvent parlé en Orateur ; on ne peut presque rien reduire en principes.
Aussi n’ai-je tenté, dans les pages qui précèdent, qu’un vague relevé de ce terrain fécond et presque vierge, où d’autres que moi pousseront des reconnaissances de plus en plus hardies, afin d’y ouvrir un jour de larges avenues pour la traversée commune.
vous étudiez les documents, vous les critiquez, vous écrivez une page d’histoire.
Cela se fait de la manière la plus simple, par des conversations qui seraient fort longues si on comptait les pages, mais qui n’ennuient pas, car elles sont pleines de choses. […] La page vaut la peine d’être citée, et d’autant plus qu’on feint toujours de l’oublier. […] J’aime beaucoup les Pages intimes. […] Tandis que, dans une salle des gardes pareille à une église, assis sur de lourds escabeaux de bois, des écuyers fourbissent des armes en conversant avec un moine, des pages jouent ; mais à quel jeu ? […] Sur soixante-dix pages, il y en a cinquante qui sont insupportables.
Si vous êtes de bonne foi, vous conviendrez que rien de bien net ne sort de ce spectacle extraordinaire ; mais lisez seulement quelques pages d’un ouvrage philosophique de l’Inde, et aussitôt une lumière vaste et sûre se lève sur cette civilisation mystérieuse, et l’esprit de ses cultes, de ses arts, de ses lois, réfléchi tout entier sur ce seul point, s’y manifeste à découvert. […] Je sais peu de pages historiques plus belles que celles-là80. […] Je suppose, par exemple, que vous ne sachiez pas que le peuple romain était appelé à représenter sur la terre telle ou telle idée, à atteindre tel ou tel but, par conséquent à le poursuivre et à s’en rapprocher sans cesse ; quand vous en êtes aux guerres de Sylla et de Marius, vous ne savez pas si vous êtes au commencement, ou au milieu, ou à la fin de l’histoire romaine ; vous ne pouvez vous orienter dans cette histoire autrement qu’en regardant le numéro du volume et le haut des pages. […] Non seulement l’Orient manque dans le grand livre de Bossuet, ainsi que l’histoire des arts, de l’industrie et de la philosophie ; mais les religions elles-mêmes et les institutions politiques des différents peuples y sont traitées quelquefois d’une manière un peu superficielle, bien que de loin en loin, et par exemple dans l’histoire romaine, il y ait des éclairs d’une sagacité supérieure et des pages qui rappellent Machiavel et devancent Montesquieu. […] Cet écrit respire un sentiment d’humanité qui anime et colore chaque page, et demande un peu grâce pour les déclamations, qui étaient alors à la mode.
Ces deux cents premières pages sont un livre excellent, et, ne vous en déplaise, indispensable. […] Il a resserré cette affaire en une page de notes. […] Il a ici lourdement raison, mais raison, si pleinement, que je tiens à détacher cette page difficilement retrouvable et à vous la donner. […] Donnay de nous faire la biographie de Michel Aubier nous vaut une page d’histoire, une page d’histoire en deux cents lignes, qui est d’une singulière beauté mélancolique et que vous lirez avec admiration et émotion. […] Encore une fois, ces six pages n’étaient pas précisément nécessaires pour nous faire comprendre le personnage de ce médiocre qui a nom Aubier, mais elles sont par elles-mêmes extrêmement intéressantes.
Les dernières pages de cette Histoire d’Henriette d’Angleterre, restée inachevée, relatent la mort mystérieuse de la princesse. […] Des scolies concises, placées au bas des pages, servent promptement à l’intelligence de tout vers un peu obscur. […] *** Les pages qu’Émile Pouvillon consacre à la ville de Saint-Antonin, me rappellent le voyage que j’y fis il y a quelque douze ans. […] Au tournant de la page nous voyons Moncrif en son portrait : bien rasé, en perruque, l’air matois. […] Il a publié des pages curieuses laissées par une jeune femme, Isabelle Eberhardt, qui périt à Aïn-Sefra dans une inondation.
Ces divers ouvrages, que je suis bien loin de mettre tous sur la même ligne, et dont le dernier, par exemple, est digne d’une très médiocre estime, ont cela de commun qu’ils s’appuient à chaque instant sur des pièces émanées de Bernis, et que leur texte en mainte page en est presque tout formé.
Je n’en ai que trois pages d’écrites, et il y en aura plus de quinze.
Et comment, par exemple, n’appellerait-on point précieux un observateur qui vous dit, en voyant dans une foule les figures laides faire assaut de coquetterie avec les figures plus jolies (la page est curieuse et dispense d’en lire beaucoup d’autres ; mais, à côté du bon Marivaux, il faut bien qu’on sache où est le mauvais) : J’examinais donc tous ces porteurs de visages, hommes et femmes ; je tâchais de démêler ce que chacun pensait de son lot, comment il s’en trouvait : par exemple, s’il y en avait quelqu’un qui prît le sien en patience, faute de pouvoir faire mieux ; mais je n’en découvris pas un dont la contenance ne me dît : « Je m’y tiens. » J’en voyais cependant, surtout des femmes, qui n’auraient pas dû être contentes, et qui auraient pu se plaindre de leur partage, sans passer pour trop difficiles ; il me semblait même qu’à la rencontre de certains visages mieux traités, elles avaient peur d’être obligées d’estimer moins le leur ; l’âme souffrait : aussi l’occasion était-elle chaude.
Rigault a eu raison de louer (page 470) en les entendant redites de nos jours et retrouvées avec grâce par un homme de beaucoup d’esprit qu’il compare à M. de Tréville.
C’est ce sentiment-là, répandu dans ces pages et inspirant toute une vie, qui est fait pour toucher et pour donner à des générations bien différentes l’idée de toute une race d’hommes, laquelle, il faut l’espérer, n’est point perdue.
On peut voir ce passage au tome XI, page 93 de la publication de M.
Pour son valet de chambre, soit, et encore s’il a l’âme servile ; mais s’il l’a libérale comme on en a vu, si cet homme de la maison est en même temps un ami, si ce n’est pas un espion comme on en a vu aussi, s’il est comme le page, comme le noble écuyer était au chevalier, si c’est en un mot un vrai secrétaire de cœur comme de nom, il n’a fait, en voyant de plus près l’esprit supérieur avec qui il a vécu, qu’être plus à même que personne de l’apprécier dans sa riche et haute nature.
Alfred de Musset, par exemple, un des talents aussi que cet intègre Gustave Planche n’a jamais pu se décider à louer et à reconnaître, Alfred de Musset a écrit, sur le Salon de 1836, des pages très-fines et bonnes encore à relire ; il y rend aux toiles d’Horace une justice gracieuse qui est une revanche des insultes de tout à l’heure.
Dans une lettre à Forgues sur les Petites miser es de la vie humaine qui ne put être insérée qu’en partie au National 32 à cause du trop d’irrévérence en politique, il y a une page des plus vraies et des plus touchantes d’humanité et de sentiment d’égalité, que je citerai peut-être un autre jour.
Voir le volume intitulé l’Art moderne, page 95.
Elle explique à sa gouvernante que si Rodrigue, par bonheur, sort vainqueur du combat (car un page vient d’annoncer qu’il y a sans doute un combat), s’il vient à bout d’un si grand guerrier qu’est le comte, elle pourra alors l’épouser dignement, l’élever jusqu’à elle ; et elle le voit déjà assis sur un trône, maître des Espagnes, vainqueur des Maures, conquérant de l’Afrique, etc.
Voltaire met en note : « Des têtes au-dessus des bras, il n’était plus permis d’écrire ainsi en 1657. » Il serait certes piquant de lire quelques pages de Saint-Simon qu’aurait commentées Voltaire.
On y lisait les premières pages d’Atala et de René et le beau chapitre de l’Essai sur les Révolutions, intitulé : Aux Infortunés.
Son humanité, aimable et faible, éclate à chaque page de son récit, comme lorsque, au départ, il n’ose se retourner vers son beau château de Joinville où il laisse ses deux enfants, de peur que le cœur ne lui fende.
Biographie : Né en 1496 ou 1497 à Cahors, il est page de Villeroy, puis pensionnaire de la duchesse d’Alençon, ensuite, en 1527, valet de chambre du roi.
Six pages plus loin, Gassion empêche les fuyards de se rassembler et veille du côté du nord, guettant l’armée de Luxembourg, car Beck peut encore survenir.
Les réflexions de Zucca ne remplissent pas moins de quatre pages de texte, et sont très impertinentes pour le sexe féminin.
Marot, c’est Villon arraché à la pauvreté, où, comme dit le Grand Testament, Ne loge pas grant’loyauté ; c’est Villon à la cour, valet de chambre d’une reine et page d’un roi.
Et, un beau jour, les pages du Décadent se magnifièrent de cet « Avis » insolite où la venue du Poète-phénomène était, à grand renfort d’orchestre, notifiée : « Que le Cistre redonde et que jubilent nos cithares !
— s’écrie le page ; — elle est femme, elle est fille ; une femme !
Ce lied angélique, qui semble traduit d’une page d’Edgar Poe, et que Césarine accompagne, sans le savoir, au piano, sur les mesures d’un andante, plairait peut-être dans un roman ; il impatiente, comme un hors-d’oeuvre, dans un drame dont l’action se fait si longtemps attendre.
Il y a quelques années déjà que, l’étudiant à part moi, et sans songer à venir reparler de lui au public, j’écrivais cette page que je demande la permission de transcrire, comme l’expression la plus sincère et la plus nette de mon dernier sentiment littéraire à son égard : Béranger a obtenu de gloire tout ce qu’il en mérite, et un peu au-delà ; sa réputation est au comble.
[NdA] Voir le Bulletin du Bibliophile, publié chez Techener, 1830, nº 17, page 611.
Les premières pages de ses Mémoires ne sont remplies que de détails extérieurs.
Cette correspondance était à peine entamée qu’il en mettait soigneusement de côté les pages, et il les adressait à M. de La Marck (15 juillet 1790) avec ces mots : « Voilà, mon cher comte, deux paquets que vous ne remettrez qu’à moi, quelque chose qu’il arrive, et qu’en cas de mort vous communiquerez à qui prendra assez d’intérêt à ma mémoire pour la défendre.
Je me suis mis en tête une fois d’apprendre l’anglais ; en trois mois j’entendis les prosateurs ; ensuite, ayant fait l’expérience que, dans une demi-heure, je ne lisais que douze pages anglaises de l’Histoire de Hume in-4º, tandis que, dans le même espace de temps, j’en lisais quarante en français, j’ai laissé là l’anglais.
La comtesse de Bonneval a sa physionomie à part dans la série des femmes françaises qui ont laissé, sans y songer, l’image de leur âme en quelques pages.
Il y a là, dans cet article du 24 janvier, une admirable page d’histoire.
Rien de charmant, de vif, d’entraînant comme les deux premiers actes : la comtesse, Suzanne, le page, cet adorable Chérubin qui exprime toute la fraîcheur et le premier ébattement des sens, n’ont rien perdu.
Je fais comme Rollin, et, en présence de cette éloquente et vraiment belle page si peu connue, je ne me lasse point de copier : Déjà, continue-t-il, ils nous révèlent, malgré eux, toute la tristesse de cette indépendance que l’orgueil avait proclamée au nom de leur bonheur, et rendent témoignage à la sagesse d’une éducation si bien assortie aux besoins de l’homme, qui préparait à l’accomplissement des devoirs par de bonnes habitudes, hâtait le développement de l’intelligence sans le devancer, et retenait chaque âge dans les goûts qui lui sont propres.
Cette page malicieuse de Cosnac fait pendant au sonnet d’Ève de Sarasin, et elle ressemble très bien à un conte de La Fontaine.
— On aura puisé dans les pages qui précèdent une représentation de la critique qui diffère dans une large mesure de la façon dont on la conçoit d’habitude.
Si l’on ôte de beaucoup d’ouvrages de Morale l’Avertissement au Lecteur, l’épître dédicatoire, la préface, la table, les approbations, il reste à peine assez de pages pour mériter le nom de livre.
C’est dans les mêmes écoles qu’on étudie encore aujourd’hui, sous le nom de belles-lettres, deux langues mortes qui ne sont utiles qu’à un très-petit nombre de citoyens ; c’est là qu’on les étudie pendant six à sept ans sans les apprendre ; que, sous le nom de rhétorique, on enseigne l’art de parler avant l’art de penser, et celui de bien dire avant que d’avoir des idées ; que, sous le nom de logique, on se remplit la tête des subtilités d’Aristote et de sa très-sublime et très-inutile théorie du syllogisme, et qu’on délaye en cent pages obscures ce qu’on pourrait exposer clairement en quatre ; que, sous le nom de morale, je ne sais ce qu’on dit, mais je sais qu’on ne dit pas un mot ni des qualités de l’esprit, ni de celles du cœur, ni des passions, ni des vices, ni des vertus, ni des devoirs, ni des lois, ni des contrats, et que si l’on demandait à l’élève, au sortir de sa classe, qu’est-ce que la vertu ?
Mon ami, quels soins il faudrait donner encore à ces quatre pages, si elles devaient être imprimées et que je voulusse y mettre l’harmonie dont elles sont susceptibles !
Mais, quelque peu philosophe qu’une nation puisse être sur ce point, l’orateur qui veut réussir auprès d’elle, doit se conformer aux préjugés qui la dominent, et qu’on peut appeler la philosophie du vulgaire ; le génie même les braverait en vain, surtout chez un peuple léger et frivole, plus frappé du ridicule que sensible au grand, sur qui une expression sublime peut manquer son effet, mais à qui une expression populaire ou triviale n’échappe jamais, et qui à la suite de plusieurs pages de génie, pardonne à peine une ligne de mauvais goût.
Et, je l’ai montré tout à l’heure, Cassagnac l’entend si bien ainsi qu’il a nié vaillamment, dès les premières pages de son livre, l’existence de cet Esprit principe, substitué par tant d’historiens à l’emploi et à l’abus de la liberté de l’homme, dans l’explication des grands problèmes de l’Histoire.
Ce cruel mépris d’expression, cette brutalité du coup de pinceau dans la description, sont, à notre sens, magnifiques, et on les retrouve à toutes pages dans le poème de M.
Que vaut pour nous ce volume de vers où vous analysez en des centaines de pages, les phases et les résultats de vos jouissances secrètes ?
Tel qu’il est, et quoi qu’il soit, nous ne le perdrons jamais que nous ne soyons en danger d’être perdus. » De telles pages écrites dans la familiarité éclairent une vie. […] Il accordait à Racan de traiter en vers un sujet fort laid, fort ignoble, une polissonnerie de page ; sa morale et son goût ne s’en effarouchaient pas.
Figurez-vous des hommes du monde qui lisent une page entre deux bouchées de gâteau927, des dames qui interrompent une phrase pour demander l’heure du bal : trois mots spéciaux ou savants leur feraient jeter le journal. […] Une phrase vraie vaut cent périodes nombreuses ; l’une est un document qui fixe pour toujours un mouvement du cœur ou des sens ; l’autre est un joujou bon pour amuser des têtes vides de versificateurs ; je donnerais vingt pages de Fléchier pour trois lignes de Saint-Simon.
Est-ce que quelques pages de récit pourraient jamais contenir assez de feu pour répandre l’incendie dans l’Europe ? […] Le second mobile qui me sollicitait intérieurement à écrire cette histoire à la fois dramatique et critique de la Révolution française, était, je l’avoue, un mobile humain, une ambition d’artiste, une soif de gloire d’écrivain toute semblable à la pensée d’un peintre qui entreprend une page historique ou un portrait, et qui n’a pas pour objet seulement de faire ressemblant, mais de faire beau, afin que dans le tableau ou dans le portrait on ne voie pas uniquement l’intérêt du sujet, mais qu’on voie aussi le génie du pinceau et la gloire du peintre.
On y sent à toutes les pages l’imitation ; et puisque les défauts seuls s’imitent, c’est tour à tour la complication d’amours croisées, les raisonnements, la galanterie mêlée de politique, qu’emprunte à Corneille le jeune Racine. […] Page 18 de ce volume.
que je donnerais tous les condors de Leconte de Lisle, et même une partie du bagage lyrique de Hugo dans la Légende des siècles, pour cette page des Mémoires d’outre-tombe, où Chateaubriand peint dans l’antichambre de M. du Theil, l’agent du comte d’Artois à Londres, ce paysan vendéen, cet homme qui n’était rien, au dire de ceux qui étaient assis à côté de lui, ce héros obscur qui avait assisté à deux cents prises et reprises de villes, villages, redoutes, à sept cents actions particulières, à dix-sept batailles rangées ; et qui, dans l’étouffoir fade de l’antichambre diplomatique, devant une gravure de la mort du général Wolf, se grattait, bâillait, se mettait sur le flanc, comme un lion ennuyé, rêvant de sang et de forêts. […] Goncourt, la belle page à écrire sur l’amitié littéraire !
Lyell, dans des pages remarquables, a parlé, presque comme je le fais ici, des effets des grandes alternances du climat sur la distribution géographique. […] Ce paragraphe, ajouté par l’auteur et déjà inséré dans la seconde édition allemande, nous paraît d’accord avec nos notes des pages, 451, 467, et 458.
Stallo, La matière et la physique moderne, Paris, 1884, page 69. […] Philos. de Hamilton, page 551.
Si ces pages stimulent chez eux le goût inné du beau et grand théâtre et leur prouvent que leurs frères s’y intéressent encore, qu’ils travaillent à le relever en esprit de foi et de poésie, je n’aurai pas perdu ma peine ni mon temps. […] C’est comme un livre qu’on lirait en commun et que l’on ne peut pas fermer et rouvrir à sa fantaisie, dont les pages tournent implacablement du premier chapitre au dernier. […] Je n’oublie pas Jean Giraudoux qui en quelques années a annexé la scène à sa trop subtile littérature ; mais il me faudrait dix pages pour analyser son cas.
Aussi bien, dans les pages qui précèdent, n’ai-je point du tout voulu prendre parti dans la question de la Providence, mais seulement mettre en lumière les trois points que voici : J’ai voulu montrer d’abord qu’une grande idée, celle de la Providence, dominait ou commandait le système entier des idées de Bossuet. […] J’en vois aussi de tout à fait actuelles, et, naturellement, ce sont surtout celles-ci que je développerai dans les pages qui suivent. […] « Comment un homme tel que Bayle — demande Gibbon, je crois, dans ses Mémoires — a-t-il pu consacrer trois pages de son Dictionnaire à discuter sérieusement la question de savoir si l’enfance d’Achille avait été nourrit de la moelle des cerfs ou de celle des lions ? […] Non, sans doute, puisqu’il a consacré de longues pages., de longues notes à Aristote ou à Épicure. […] La lucidité de style, ou plutôt la transparence en est incomparable, et si jamais l’expression se calqua sur l’idée, c’est dans ces deux ou trois cents pages.
Lorsque nous voudrons savoir ce qu’était l’éloquence espagnole à la fin du quinzième siècle, nous le demanderons à cet étranger, nous arracherons quelques pages aux conférences de Christophe Colomb, discutant contre les moines qui voulaient lui refuser l’Amérique ; nous l’entendrons, dans ses lettres, se justifiant contre les rois, auxquels il a donné un monde, dont ils ne lui savent pas gré. […] Bientôt il devenait damoisel, varlet ou page, qualités à peu près semblables, que l’on a confondues ou distinguées selon les temps. […] La grande salle du château était une école où se réunissaient écuyers et chevaliers, et où se formaient les jeunes pages, en entendant parler, dit Froissart, de faits d’armes et d’amour. […] iv, page 311.)
Il a écrit sur les princes, sur ceux, en particulier, de ces petites cours oisives, et en vue de ces intérieurs des Condé, des Bourbon et des Du Maine, des pages telles que le courtisan le plus clairvoyant et le plus dégoûté en peut seul écrire55 ; il revenait à ses anciennes idées favorites d’indépendance, de loisir honnête et digne.
Villars fit partir de Paris, à l’avance, un grand train conforme à son nouvel état de représentant du plus magnifique des rois : trois carrosses à huit chevaux, quatre chariots attelés de même, cinq ou six charrettes chargées de meubles, six pages, quatre gentilshommes, avec grand nombre de domestiques ; mais comme il avait su allier toute cette pompe avec un esprit d’exacte économie, il ne put s’empêcher de s’en vanter tout haut et de le raconter au roi et à tous : Il demanda à Sa Majesté (ce sont les mémoires qui parlent) ce qu’elle pensait que pouvait coûter la conduite d’un tel équipage de Paris à Vienne.
On attribue une importance et une valeur littéraire disproportionnée à des pages jusqu’ici inconnues.
Voir les réflexions en tête de la chanson latine sur le Cid, publiée par lui, pages 284 et suiv. du volume intitulé : Poésies populaires latines du Moyen-Age, 1847.
Voir au tome IX des Causeries du Lundi, l’article Massillon, et le Port-Royal, 3e édition, tome III, pages 200, 606.
J’ai toujours gardé à M. de Valincour la même rancune que lui témoigne l’honnête Louis Racine pour n’avoir pas laissé quelques pages de renseignements biographiques et littéraires sur ses illustres amis, les poëtes.
Coulmann, quelques pages sur Mme Dufrénoy (p. 145 et suiv.), qui se rejoignent bien à ce qu’on vient de lire.
Piccolos le croit (page 343), qu’il eût fourni à Racine le germe d’une des plus belles scènes, dans Andromaque également.
Dans les déserts de l’exil, au fond des prisons, à la veille de périr, telle page d’un auteur sensible a relevé peut-être une âme abattue : moi qui la lis, moi qu’elle touche, je crois y retrouver encore la trace de quelques larmes ; et par des émotions semblables, j’ai quelques rapports avec ceux dont je plains si profondément la destinée.
On en verra le détail et l’agencement dans les pages qui suivent. — En attendant, retenons ce principe, que la sensation, en l’absence ou en la présence des impulsions du dehors et de l’ébranlement nerveux, provoque ces hallucinations, et les provoque par elle seule.
Comme il avait toujours vécu sous l’autorité de son père, son nom ne se montre que rarement dans les pages de l’histoire : mais les mémoires littéraires attestent que, par ses talents naturels et par ses connaissances acquises, il ne dérogeait pas à cette ardeur pour les études, à cet attachement pour les hommes d’un savoir éminent qui avaient été l’apanage constant de sa famille.
Il y a peu de pages qui donnent mieux la sensation du Paris des jours d’émeute, que son tableau des Barricades.
Lire toute la page, qui finit ainsi : « Ce serait le rire, ce serait les larmes ; ce serait le bien, le mal, le haut, le bas, la fatalité, la Providence, le génie, le hasard, la société, le monde, la nature, la vie ; et au-dessus de tout cela on sentirait planer quelque chose de grand !
Mais je fais pour vous ce que je ne fais pas pour ce que j’ai de plus cher au monde, ma sœur, par exemple, à qui hier j’ai expédié une lettre d’un quart de page, tant je suis accablé de travail.
Un vieux Radoteur, qui m’a adressé, par la voie commode de l’impression, un gros volume in-8°. de Lettres * dont je n’ai pu lire plus de vingt pages, assure très-sérieusement que l’Auteur des Trois Siecles est un Vicaire de Paroisse avec lequel j’ai été lié.
Aucune élégie n’a surpassé la grâce douloureuse de cette page heureusement venue jusqu’à nous, chant du cygne de la jeunesse.
On se rappelle cette page émouvante.
On a montré en des pages précédentes quelle, forme a revêtue chez les aryens primitifs la croyance en une vie posthume, on a dit leur préoccupation de l’existence souterraine de l’âme et leur religion du tombeau.
Une peinture de Fragonard, ça ne ressemble-t-il pas à une page de Diderot ?
Dieu tourne la page.
En réalité, la pensée de Boileau ne s’éloigne pas tant de la vérité psychologique, et les pages qui vont suivre en seront un commentaire au moins autant qu’une critique.
Le récit est commencé, le conte est commencé depuis deux pages… Le gentilhomme part, et va quérir Joconde (C’est le nom que ce frère avait).
Mon désir, en évoquant cette page d’histoire, est d’attirer l’attention sur ce fait : la fécondité résultant d’un accord quelconque, que ce soit pour la conquête du pain ou pour la conquête d’une harmonie supérieure.
Bornons-nous à rappeler : 1° que cette théorie ne se dégage nullement des faits ; 2° qu’on en retrouve aisément les origines métaphysiques ; 3° que, prise à la lettre, elle serait contradictoire avec elle-même (sur ce dernier point, et sur l’oscillation que la théorie implique entre deux affirmations contraires, voir les pages 203-223 de L’Énergie spirituelle).
malgré toutes ces oppositions de fortune et de pensée, un trait dominant, le style, cette physionomie de l’âme, rapproche tellement ces deux hommes qu’une page de l’évêque de Meaux est le plus fidèle crayon du poëte olympique, et que la prose française de Bossuet, quand il est sublime, est ce qui ressemble le plus à la poésie grecque de Pindare.
Si donc, lecteur qui parcourez ces pages par une étude de spéculation et de goût, vous ne voulez jamais oublier le côté sérieux des arts, ce qui touche à l’énergie de l’âme, à la passion du devoir et du sacrifice, à la liberté morale, même pour bien juger les grâces et la puissance du lyrisme hellénique, vous aimerez à réfléchir sur une beauté plus sévère : vous contemplerez cette originalité plus étrangère, plus lointaine pour nous, et cependant incorporée dans notre culte religieux et partout présente, que nous apporte la poésie des prophètes hébreux, de ces prophètes nommés par le Christ à côté de la loi, dont ils étaient, en effet, l’interprétation éclatante et figurée.
Quelques pages l’ont débarrassé de la peine d’entrer dans les secrets d’Homère et de Virgile, tandis que sa discussion s’étend indéfiniment sur des poèmes inférieurs, moins intéressants pour notre curiosité, moins instructifs dans leur marche, et dans leurs détails. […] Je n’ai pu le louer, en traitant après de la comédie, d’avoir trop vaguement parlé de Molière, d’avoir méconnu Plaute, et méprisé jusqu’à l’excès l’extraordinaire Aristophane, tous excellents auteurs dont il resserre l’examen en quelques pages arides et stériles : maintenant je ne puis le louer non plus, en traitant de l’épopée, d’avoir épuisé sa dialectique à défendre la Henriade contre les vaines remarques de Clément, et d’avoir négligé d’approfondir Homère, Virgile, le Dante, l’Arioste, le Tasse, et Milton. […] Je me félicite donc de n’avoir plus qu’à me taire, et qu’à suppléer au mouvement que je réprime en renvoyant mes auditeurs à ces virulentes pages où mon prédécesseur, qui n’eut pas ma lâche tolérance, vous a si moralement, si charitablement prêché la sainte orthodoxie. […] Sied-il de réveiller le scandale en disant que, s’il conduit son lecteur dans l’enfer, c’est pour y placer tous les saints ; que, s’il trace les amours d’Agnès et de Monrose, c’est pour donner à celui-ci un aumônier pour rival, et pour établir en principe que « Tout aumônier est plus hardi qu’un page. […] Il ne voit en cela rien de choquant, et soutient que « la poésie eut toujours le droit d’employer des images corporelles pour nous élever à des connaissances purement métaphysiques ou morales ; non seulement des auteurs grecs et latins, mais encore les psaumes de David, les cantiques de Salomon, et tous les livres de l’écriture, sont pleins de semblables allégories : on y voit à chaque page les plaisirs de l’âme exprimés par ceux du corps ».
Et si je ne parle pas de Sulzer, principal rédacteur littéraire du Supplément de 1774, c’est que, vraiment, Sulzer, philosophe allemand, dont on traduit, à l’usage du Supplément, les pages les plus remarquables ou celles dont on a besoin, il ne faut plus le compter pour un encyclopédiste français, et faire état de lui pour se donner une idée de la critique française et des théories littéraires françaises vers le milieu du dix-huitième siècle. […] Il a mis très habilement en monologue, dans la bouche de Mme de La Pommeraye, la page explicative et justificative de sa conduite, que Diderot lui-même a eu le tort de placer après l’histoire finie, en un lieu où elle ne fait plus d’effet du tout et où elle a l’air de réflexions surérogatoires et verbiage d’auteur. […] Sitôt que nous avons de quoi faire une brochure de cinquante pages, nous en faisons un juste volume de 360 pages un peu interlignées. […] Il a ramassé, tassé sa matière ; il a coupé le développement, toutes les fois qu’il commençait ; il a, de plus, fait des pages de 43 lignes à 60 lettres et il nous a donné ainsi son affaire en 100 pages tout juste. […] Et c’est cela qu’il nous donne en cent pages.
Nous en revenons à ce que nous avons exposé dans les premières pages de cet ouvrage, sur le rapport inverse qu’il y a entre la richesse de la mise en scène et la valeur intrinsèque d’une œuvre dramatique. […] C’est d’ailleurs là un sujet que des pages ajoutées à des pages n’épuiseraient pas. […] Dès les premières pages de ce volume, nous avons dit l’intérêt supérieur qui s’attache à la représentation des œuvres classiques. […] Au cinquième acte, lorsque Chérubin, croyant embrasser Suzanne, embrasse le comte Almaviva, tout spectateur attentif à ses propres impressions s’apercevra que la réalité du baiser serait choquante si le rôle de Chérubin était rempli par un homme, et que si elle ne l’est pas, c’est qu’il sait que sous les traits et sous le costume du page c’est une femme qui donne ce baiser à l’acteur qui joue le rôle du comte. […] On le tolère encore quand il s’agit d’un instrument à cordes, lorsque, par exemple, dans Le Mariage de Figaro, Suzanne accompagne sur la guitare la romance que chante le page ; mais une actrice qui ne serait pas musicienne ne saurait en général prendre un rôle comportant l’exécution d’un morceau de piano, tel que celui de Mlle de Saint-Geneix dans le Marquis de Villemer.
« En disant cela, la jeune Italienne se glissa comme un oiseau à travers la grande salle à manger, et disparut dans un corridor, effrayée de voir ouvrir les doubles battants des grandes portes du salon. » Et la dernière page, qui est de l’histoire, écrite par un complice présent à l’exécution : « … C’est par l’une de ces imprévoyances qui empêchent l’accomplissement des plus généreuses entreprises que nous n’avons pu sauver MM. de Cinq-Mars et de Thou. […] Parmi les hommes qui m’ont écouté, les uns ont applaudi la composition des trois drames suspendus à un même principe, comme trois tableaux à un même support ; les autres ont approuvé la manière dont se nouent les arguments aux preuves, les règles aux exemples, les corollaires aux propositions ; quelques-uns se sont attachés particulièrement à considérer les pages où se pressent les idées laconiques, serrées comme les combattants d’une épaisse phalange ; d’autres ont souri à la vue des couleurs chatoyantes ou sombres du style ; mais les cœurs ont-ils été attendris ?
Mais le choix du silence ne nous est pas laissé ; et lors même qu’il nous serait permis d’arracher cette page de notre livre, nous ne pourrions l’effacer de notre histoire. […] et Dieu permit que ces lignes, inspirées par l’amour du genre humain, fussent au-dessus de tout ce que l’auteur de tant d’ouvrages éloquents avait écrit jusqu’alors, afin que, dans sa plus belle page, la postérité pût lire sa plus belle action.
Nous accomplissons d’une manière machinale bien des mouvements (comme de tourner la page d’un livre) dont nous avons une conscience faible au moment même où nous les accomplissons, mais dont nous ne nous souvenons plus un instant après, parce que cette conscience n’a été en rien tirée à part du reste : nous n’avons pas pris conscience de notre conscience même. […] Bergson a raconté, dans la Revue philosophique, l’histoire de cet hypnotisé qui paraissait lire à travers le dos un livre ouvert devant l’hypnotiseur, et qui lisait réellement la page reflétée sur la cornée de ce dernier.
5 août Jamais un public ne saura les désespoirs de la page qu’on cherche à s’arracher, — et qui ne vient pas. […] L’esprit, pour peu qu’on l’ait délicat, se soulève plus que le cœur contre ces pages, plus pleines encore d’inepties que de crimes.
I, page 20, et chap. IV, page 100.
Diderot dans ses critiques sur l’art qui s’appliquent également aux lettres, fait à chaque page appel au goût, et il comprend ce terme dans son acception la plus haute le goût, c’est-à-dire le sentiment élevé de l’ordonnance des choses, assignant à chacune d’elles la place qui lui revient suivant sa valeur esthétique, intellectuelle ou morale. […] C’est ainsi que nous retrouvons à chaque page des lueurs molles, des clartés molles, des expressions molles, des physionomies molles, des douceurs molles, etc., etc.
Je me suis borné aux cinq premières pages, où irais-je si je continuais ainsi jusqu’à la fin. […] Vacquerie, et pour en finir avec lui ; puisqu’il prédit à l’épopée des Misérables « la fortune miraculeuse de Notre-Dame de Paris », et puisque depuis trois mois qu’il en a entendu le commencement, il n’a pu encore « penser à ces pages sacrées sans se sentir troublé à un point indicible », et qu’« il ne reprendra parfaitement ses sens que quand la publication de ce poème unique lui permettra de parler et de répandre au dehors l’admiration qui lui étreint la gorge » je lui ferai à mon tour une prédiction qui ne manquera pas de le flatter. […] Je me suis borné aux cinq premières pages, où irais-je si je continuais ainsi jusqu’à la fin ? […] Vacquerie, et pour en finir avec lui, puisqu’il prédit à l’épopée des Misérables « la fortune miraculeuse de Notre-Dame-de-Paris », et puisque depuis trois mois qu’il en a entendu le commencement, il n’a pu encore « penser à ces pages sacrées sans se sentir troublé à un point indicible », et qu’il « ne reprendra parfaitement ses sens que quand la publication de ce poème unique lui permettra de parler et de répandre au dehors l’admiration qui lui étreint la gorge », je lui ferai à mon tour une prédiction qui ne manquera pas de le flatter.
Émile Montégut en disait, voilà tantôt une vingtaine d’années5, dans des pages que je crains que M. […] C’est cette philosophie que, dans les pages qui suivent, je voudrais essayer de définir et de caractériser. […] « Cet ouvrage, dit Condorcet, a le mérite singulier de renfermer en quelques pages et en très beaux vers les objections les plus fortes contre la religion chrétienne. » Mais quelle en est la date ?
” » Je ne relèverai pas les inexactitudes volontaires de cette page de haut goût. […] Molière, resté seul avec le bon Chapelle, se plaint amèrement de sa femme et récite la page émouvante que nous avons tous lue dans la Fameuse Comédienne. […] Les dernières pages de Mauprat, si belles, seraient un excellent commentaire de Jean Baudry. […] L’origine du drame paraît être dans cette page de la préface : « Je m’imagine souvent que, si l’humanité acquérait la certitude que le monde dût finir dans deux ou trois jours, l’amour éclaterait de toutes parts avec une sorte de frénésie ; car ce qui retient l’amour, ce sont les conditions absolument nécessaires que la conservation morale de la société humaine a imposées, etc. » M.
Il n’entre pas dans notre pensée de résumer en quelques pages une philosophie aussi complexe et aussi compréhensive que celle des Grecs. […] Imaginons, comme nous le disions dans les premières pages de ce livre, que la trajectoire du mobile T soit donnée tout d’un coup, et que toute l’histoire passée, présente et future de l’univers matériel soit étalée instantanément dans l’espace. […] Voir, page 11.
Ben-Abou est un homme superbe ; il était monté sur une mule blanche et environné d’une vingtaine de jeunes pages de l’empereur, le fusil haut, la tête découverte, une longue tresse de cheveux courts pendant sur l’oreille gauche, et vêtus de robes de toutes couleurs ; les chevaux richement équipés : le tout formait un groupe éclatant.
Voici donc la page, qui est comme un feuillet déchiré des Tragiques de d’Aubigné : LYON, 1834.
On se demande si les deux amis qu’il associe à ses destinées en étaient dignes par le talent ; je ne connais rien de Panjas : quant à Olivier de Magny, on a, entre autres Recueils, ses Soupirs, en grande partie composés pendant le séjour de Rome et publiés en 1557 ; ils sont comme le pendant des Regrets de Du Bellay, dont le nom revient presque à chaque page.
Diderot fut cet homme ; Diderot, riche et fertile nature, ouverte à tous les germes, et les fécondant en son sein, les transformant presque au hasard par une force spontanée et confuse ; moule vaste et bouillonnant où tout se fond, où tout se broie, où tout fermente ; capacité la plus encyclopédique qui fût alors, mais capacité active, dévorante à la fois et vivifiante, animant, embrasant tout ce qui y tombe, et le renvoyant au dehors dans des torrents de flamme et aussi de fumée ; Diderot, passant d’une machine à bas qu’il démonte et décrit, aux creusets de d’Holbach et de Rouelle, aux considérations de Bordeu ; disséquant, s’il le veut, l’homme et ses sens aussi dextrement que Condillac, dédoublant le fil de cheveu le plus ténu sans qu’il se brise, puis tout d’un coup rentrant au sein de l’être, de l’espace, de la nature, et taillant en plein dans la grande géométrie métaphysique quelques larges lambeaux, quelques pages sublimes et lumineuses que Malebranche ou Leibnitz auraient pu signer avec orgueil s’ils n’eussent été chrétiens84 ; esprit d’intelligence, de hardiesse et de conjecture, alternant du fait à la rêverie, flottant de la majesté au cynisme, bon jusque dans son désordre, un peu mystique dans son incrédulité, et auquel il n’a manqué, comme à son siècle, pour avoir l’harmonie, qu’un rayon divin, un fiat lux, une idée régulatrice, un Dieu85.
Les mémoires du temps rappellent à toutes les pages leur nom à propos de leur familiarité avec les grandes figures de Genève, de Paris, de Berlin, de Londres, de Coppet ; ils étaient chez eux partout par droit de bienvenue, de bon goût, d’intimité avec les célébrités européennes.
L’art est une simplification de la nature, et l’exprime moins qu’il ne la suggère : il ne s’agit pas de mettre une description dans le livre, mais une image dans le cerveau du lecteur, et tel avec deux mots donne une vision plus radieuse qu’un autre avec dix pages.
L’Allemagne moderne y est, à chaque page, magnifiée.
Viennent ensuite la nièce même de cette princesse, la seconde Marguerite de Valois fille de Henri II et femme de Henri IV, auteur de quelques pages de Mémoires que l’Académie française, par un jugement où il entrait peut-être de la galanterie, regardait comme le modèle de la prose au xvie siècle158 ; le cardinal d’Ossat, ambassadeur de Henri IV près la cour de Rome, esprit pénétrant, simple et droit, qui expose au roi son maître, d’un style abondant et ferme, toute sa négociation relative à certains projets politiques de Henri IV, et notamment à l’affaire de l’abjuration 159 ; Brantôme, dont la curiosité ne se renferme pas dans les choses de son temps et de son pays ; qui recueille çà et là dans les livres et dans les ouï-dire les matériaux de sa chronique scandaleuse ; du reste, dans ce goût peu honorable pour les immondices de l’histoire, plein de sens, de finesse et d’excellent style, et plus à blâmer peut-être pour avoir eu la plus malhonnête curiosité dans un siècle si curieux, celle des musées secrets, que pour avoir exploité de propos délibéré la corruption de son temps160 ; le maréchal de Montluc, dont Henri IV appelait les Mémoires la Bible des soldats, jugement qui peint le livre161.
Je me figurais toujours en la compagnie de mes maîtres, discutant avec eux les objections et leur prouvant que des pages entières de l’enseignement ecclésiastique sont à réformer.
Si le premier prélude est l’un des plus radieux fragments symphoniques de Wagner, le récit du Saint-Gral, qui d’ailleurs est dérivé de ce prélude, demeure l’une des pages les plus hautement suggestives que le maître ait écrites.
On se souvient des cités antiques transformées en seigneuries féodales par les grands vassaux de Philippe-Auguste, et l’on croit voir le duc Tydée et le baron Capanée, le marquis Hippomédon et le page Parthénopéos, chevaucher en habits de fer, sous leurs pennons brodés de cris d’armes, autour d’une forteresse byzantine.
Stahl-Hetzel, qui est du moins un garçon d’esprit, et qui ne passe pas pour maladroit, se soit avisé (page xl de sa Notice) de faire allusion à cette journée, qui n’est embarrassante et déshonorante que pour d’autres que moi.
Je feuillette la brochure et trouve en marge d’une page une addition au crayon, montant à quatre mille et quelques cents francs, — addition que son père, entré pour lui dire bonsoir, avant de sortir, regarde, et mis soudainement en gaîté — ainsi qu’un père sceptique qui aurait compris.
Voyez, dans Jocelyn, les pages connues sur les étoiles : Celles-ci, leur disais-je, avec le ciel sont nées : Leur rayon vient à nous sur des milliers d’années.
La parole intérieure ordinaire et vulgaire, celle de la solitude rêveuse et insouciante, du travail mental, de la lecture curieuse et sans enthousiasme, de moi qui écris ces pages, de vous qui me lisez, est un état fixe, un état limite233.
Quand on songe que La Fontaine a travaillé trente-cinq ans si l’on peut appeler cela travailler cela donne à peu près, un peu plus, j’ai fait le calcul, un peu plus d’une page par semaine.
L’histoire contemporaine récrit à toutes ses pages, et cet événement, plus perceptible maintenant que mystérieux, auquel tout concourt et tout marche, c’est le retour à l’unité, c’est la convergence universelle vers le principe d’universalité qui est le principe même du catholicisme.
Écoutez ces trois pensées écrites sur le même petit cahier par une Parisienne : « J’aime lire un livre qui vient d’être lu par une personne aimée, et celui dont j’ai à couper les pages me donne toujours une première impression sèche.
On en pourrait trouver la preuve jusque dans les faits divers de la troisième page des journaux, qui n’ont pas cependant pour mandat de rapporter surtout les belles actions.
Dans l’arrière-saison de la poésie grecque, contemporain de Callimaque et de Lycophron, venu de la monarchie modérée de Syracuse dans cette cour d’Alexandrie tout infectée des intrigues et des crimes de la succession d’Alexandre, Théocrite a retracé, sous cette impure atmosphère, les plus naïves images de la vie pastorale et les plus brûlantes peintures de l’amour, à peu près comme Bernardin de Saint-Pierre et André Chénier ont écrit leurs pages délicieuses et leurs beaux vers, entre les corruptions sceptiques de la vieille royauté mourante et les crimes de la révolution.
Un abbé prenant ses lunettes, lisoit quelques pages d’un nouvel arrêt du parlement ; un financier réformé citoit une opération de son temps, la disoit la plus excellente, & il n’y avoit pas jusqu’aux femmes qui, dans cette petite guerre, parloient avec transport. […] Ils disent tant de bonnes choses en peu de mots, & ils le disent si bien, qu’une seule page de leurs livres en apprend plus qu’un ouvrage entier ; ils ont l’avantage sur les modernes de les avoir devancé, mais il seroit difficile de mieux penser, & de mieux s’exprimer. […] C’est ici que je vois le libraire compter gravement les pages, & que je l’entends prononcer enfin que l’ouvrage ne formera que tant de feuilles, & qu’on n’en peut donner que tant, c’est-à-dire, que le pauvre auteur sera moins payé de son travail, que le manouvrier ne l’est à la journée, & qu’il y a plus de profit à faire des souliers que des livres. […] Tout mot qui exige une explication, ne peut être un mot usité… Cependant vous observerez que la langue anglaise surabonde tellement en termes français, qu’on n’en lit pas une page sans y trouver une quantité de nos expressions…. […] Je ne crois pas davantage à la générosité exercée envers le page.
L’auteur de cette Grammaire générale me paroit bien au-dessous de sa réputation quand il parle de ce mot des à la page 55 : il dit que cette particule est quelquefois nominatif ; quelquefois accusatif, ou génitif, ou datif, ou enfin ablatif de l’article un. […] Ce qu’il y a de plus surprenant encore, c’est que cet auteur soûtient, page 55, que comme on dit au datif singulier à un, & au datif pluriel à des, on devroit dire au génitif pluriel de des ; puisque des est, dit-il, le pluriel d’un : que si on ne l’a pas fait, c’est, poursuit-il, par une raison qui fait la plûpart des irrégularités des langues, qui est la cacophonie ; ainsi, dit-il, selon la parole d’un ancien, impetratum est à ratione ut peccare suavitatis causâ liceret ; & cette remarque a été adoptée par M.
On sent la fatigue d’une personne, qui n’est pas habituée à écrire, et qui en a assez au bout d’un certain nombre de pages. […] Dimanche 17 mai Berendsen aurait révélé à Huysmans, l’espèce d’adoration littéraire, qu’on aurait pour moi, en Danemark, en Botnie et autres pays entourant la Baltique, des pays où tout homme frotté de littérature qui se respecte, ne se coucherait pas — toujours au dire de Berendsen — sans lire une page de La Faustin ou de Chérie.
Et c’est une succession de phrases transcendantales « que le péché n’est pas, comme on l’a dit bêtement, la copulation, mais la distraction de l’individu de l’harmonie universelle… que le moi, le moi est tout à fait méprisable, vu que c’est une victime de la subjectivité de l’être, en un monde illusoire… qu’il craint d’être empoigné, comme par une pieuvre, par la subtilité des causes occultes… qu’il s’est fait un changement en lui, que les formes littéraires ne sont rien, qu’il donnerait tout ce qu’il a écrit pour une page de Normand… » Enfin il se lève pour prendre congé, me disant qu’il aimerait bien à se retrouver avec moi, là-haut, que ce serait surtout agréable de se rencontrer dans Sirius, la planète à la blancheur incandescente. […] Il a craint l’effet de certains chapitres qui ne paraîtraient pas assez patriotiques, il a craint l’ennui d’une description de bataille ayant deux cents pages, il a craint la diminution de la vente du volume par la publicité du feuilleton, et il a traité avec la Vie populaire.
Il l’appelle, à plusieurs reprises, le prince de tous les poètes comiques, et s’efforce, dans un parallèle qui se poursuit deux pages durant, de mettre Shakespeare au-dessous de lui. […] si Molière était resté Poquelin, fils du père Poquelin, s’il eût pris la succession de son père, s’il fût devenu un bon et honnête tapissier, marié à une excellente femme, et nourrissant de son travail une nombreuse famille, il eût, il est vrai, donné l’exemple de toutes les vertus domestiques, mais il n’eût pas écrit Le Misanthrope, ni le Tartuffe, et ce serait dommage, car nous y aurions perdu, outre un assez joli nombre de chefs-d’œuvre, la jolie page de M. […] Les commentateurs jettent en note en bas de la page : Essuyer la cervelle, locution forcée et vicieuse. […] La renommée accuse juste, en contant ce que vous valez, et vous allez faire pic, repic, et capot tout ce qu’il y a de plus galant dans Paris », la note suivante jetée au bas de la page : « La métaphore serait aujourd’hui assez commune ; elle était distinguée au temps de Molière. » Rien de plus juste. […] Je tremble que, si le mot fille vient à être supprimé du dictionnaire de la bonne compagnie, les pages les plus belles de nos poètes soient frappées d’ostracisme du même coup.
On met en avant la théorie que le théâtre est une synthèse, que le parfait auteur dramatique doit dire en un mot ce que le romancier dit en une page. […] Francisque Sarcey, qui est l’autorité la plus compétente en la matière, a bien voulu répondre aux pages qu’on vient de lire. […] Quand on raffine, quand on amincit les mots pour tourner spirituellement autour d’eux, il arrive qu’ils fondent et que la page écrite tombe en poussière. […] Zola réclame aujourd’hui. » Il est parti de là, il a lu des pages entières, il a prouvé de la façon la plus complète que j’ai le très grand honneur de continuer la besogne de Diderot. […] Dans ces pages écrites au courant de la plume, je ne puis qu’indiquer les sujets d’étude qu’il faudrait approfondir, si l’on voulait éclairer tout à fait les questions.
Il prend un jour un exemplaire des Orientales ouvert à la page où se trouve La Captive, il lit les vers de Hugo, et immédiatement, se tournant vers un ami : « Si j’avais là du papier réglé, j’écrirais la musique de ce morceau, car je l’entends 10. » Une autre fois, voulant composer une cantate avec chœurs sur le Cinq mai de Béranger il se trouve arrêté court au refrain : Pauvre soldat, je reverrai la France, La main d’un fils me fermera les yeux. […] Sa sœur lui présente un jour une jeune fille qui désirait quelques lignes de lui sur son album, Lamartine prend une plume et sans se donner un moment pour réfléchir, sans s’arrêter une seconde, il écrit : Le livre de la vie est le livre suprême Qu’on ne peut ni fermer, ni rouvrir à son choix ; Le passage attachant ne s’y lit pas deux fois, Mais le feuillet fatal se tourne de lui-même : On voudrait revenir à la page où l’on aime Et la page où l’on meurt est déjà sous vos doigts. […] Quel que soit l’intérêt d’une lecture, il me faut un effort pour achever une page sans avoir été distrait, et mes distractions sont produites par mes rêveries… Chaque fois que je cherche à fixer mon esprit, je suis excessivement gêné par ces rêveries parasites.