Ils ont opéré la même scission entre dessin et dessein sans s’apercevoir, les pauvres gens, que la langue, incorrigible, recommençait exactement avec le mot plan les mêmes et indispensables confusions sans lesquelles les hommes cesseraient bientôt de se comprendre.
J’ai de la peine à me faire à cette méthode qui consiste à toujours précipiter les gens dans l’erreur, et à les y plonger de plus en plus, même quand ils essayent d’en échapper.
Beaucoup de gens n’y voient qu’une faiblesse puérile.
Le factieux et le libertin était parfaitement digne d’écrire l’histoire de cette factieuse et de cette libertine, et, s’il n’a pas pour elle l’admiration qu’on pouvait attendre, c’est que ces gens-là ne s’entendent jamais entre eux.
Les gens qui possèdent ce don de la vue sont de plus en plus nombreux.
Les grammairiens, les eunuques, les gens de cour, tout le faste industrieux d’Alexandrie, ont pu rejeter une âme poétique vers les simples pensées de deux pauvres pécheurs, ou les gracieux souvenirs des bergers de Sicile, comme Versailles et les courtisanes du dix-huitième siècle ont pu faire rêver le désert de Paul et Virginie, et comme les cachots de la Terreur ont inspiré les vers divins à la Jeune Captive.
Un homme de génie peut devenir fou, comme un imbécile, mais cela est rare, les grands hommes étant rares, et cela ne prouve rien, ni en faveur des sots ni contre les gens d’esprit. […] Il y a, comme disait Virgile, des gens qui seraient heureux, s’ils connaissaient leur bonheur. […] Les gens disent bien qu’elle a un commencement et qu’elle prend sa source là-bas, dans les montagnes, mais cela n’est pas bien sûr. […] Les bêtes et les gens vivant autour d’un même foyer forment un clan, qui est immédiatement respecté par le chien ; le chat, quoique avec moins de bonne volonté, accepte lui aussi, quand il a été bien dressé, les lois du clan, et on le voit jouer avec le chien, son mortel ennemi, on le voit respecter les oiseaux de la maison et sa bonté, trop souvent, s’étend jusqu’aux souris familières. […] Les gens qui aiment les bêtes et qui leur parlent s’imaginent que les bêtes les comprennent.
Les Gens de Lettres & les Savans de ces siecles, disent-ils, ne cherchoient plus qu’à abreger leurs peines & leurs études, sur-tout dans la lecture des Historiens, des Philosophes, & des Jurisconsultes, soit que ce fût le loisir, soit que ce fût le courage qui leur manquât ». […] Il y a au contraire des adjectifs qui précedent toûjours les substantifs qu’ils qualifient, comme Certaines gens. […] Je sai bien que les Maîtres à écrire, pour multiplier les jambages dont la suite rend l’écriture plus unie & plus agréable à la vûe, ont introduit une seconde n dans bo-ne, comme ils ont introduit une m dans ho-me : ainsi on écrit communément bonne, homme, honneur, &c. mais ces lettres redoublées sont contraires à l’analogie, & ne servent qu’à multiplier les difficultés pour les étrangers & pour les gens qui apprennent à lire. […] Nous avons dit que l’adjectif doit avoir la terminaison qui convient au genre que l’usage a donné au substantif : sur quoi on doit faire une remarque singuliere, sur le mot gens ; on donne la terminaison féminine à l’adjectif qui précede ce mot, & la masculine à celle qui le suit, fût-ce dans la même phrase : il y a de certaines gens qui sont bien sots.
Les œuvres inédites de Victor Hugo contiennent des pages dignes de Montesquieu sur les effets sociaux du luxe et sur le peuple : « Le luxe est un besoin des grands Etats et des grandes civilisations ; cependant il y a des heures où il ne faut pas que le peuple le voie… Quand on montre le luxe au peuple dans des jours de disette et de détresse, son esprit, qui est un esprit d’enfant, franchit tout de suite une foule de degrés ; il ne se dit pas que ce luxe le fait vivre, que ce luxe lui est utile, que ce luxe lui est nécessaire ; il se dit qu’il souffre et que voilà des gens qui jouissent ; il se demande pourquoi tout cela n’est pas à lui, il examine toutes ces choses, non avec sa pauvreté qui a besoin de travail et par conséquent besoin des riches, mais avec son envie. […] Un jour, dit-il en parlant d’un de ses héros, « il voyait des gens du pays très occupés à arracher des orties ; il regarda ce tas de plantes déracinées et déjà desséchées, et dit : — C’est mort.
J’en fus tellement frappé, et elles se gravèrent tellement dans la mémoire des gens du château, par suite de l’émotion de la scène qui les suspendit, que je me les rappelle en ce moment aussi nettement qu’au moment où elles résonnaient du creux de la vallée dans mes oreilles d’enfant.
C’est la lueur de cette lampe nocturne, aperçue des villageois et des bergers de la montagne, qui faisait dire à ces pauvres gens, dans leurs veillées, ce que disent les paysans d’Allemagne allant à l’église pendant la nuit de Noël, en passant sous la tour de Faust : « Que fait donc notre jeune maître à cette heure dans sa chambre haute, seul ainsi toute la nuit avec les esprits, pendant que la cloche sonne et que le peuple chante en chœur à l’église : le Christ est ressuscité ?
On la lui refuse ; il fait susciter, par un avoué complaisant de la ville voisine, un mauvais procès de dépossession aux pauvres gens, possesseurs de la chaumière, de quelques champs limitrophes et de quelques châtaigniers dont ils vivent.
Heureuses gens qui suent et qui chantent !
Ce soir, je me suis bien trouvée d’un repos sur la paille, au vent frais, à regarder les batteurs de blé, joyeuses gens qui toujours chantent.
J’appris plus tard qu’en Allemagne des voituriers et d’autres gens avaient prévenu les astronomes du peuple d’une grande apparition dans le ciel, ce qui a fourni l’occasion de renouveler les railleries accoutumées contre les hommes de science (comme pour les comètes dont la venue n’avait pas été prédite).
LVII Après les premiers compliments et les premières excuses, ces braves gens, chez qui tout respirait un air d’indigence, mais un air de fête, m’offrirent, sur une table de bois très propre, un repas champêtre : de belles châtaignes conservées en automne dans leur seconde écorce et bouillies dans du lait de chèvre, du fromage, du pain de couvent très blanc et très savoureux, de l’eau de la source.
Je vois des braves gens émerveillés, pleurer d’enthousiasme, sur ce qu’ils appellent à bonne foi le progrès indéfini de l’espèce humaine.
Ce sont les spiritualistes, les idéalistes, les gens bien pensants et les plus belles âmes du monde qui nous disent : — Napoléon fut un monstre ?
Le poète (et c’est là notre commune histoire) Caressait du regard son nombreux auditoire ; Et ce regard disait à tous en même temps : « Vous avez trop d’esprit pour n’être pas contents… Lorsque dans un salon une lecture assemble Gens du monde et savants, étonnés d’être ensemble, Chacun se tait d’abord, et, les yeux au plafond, On attend et l’on garde un silence profond.
Ce n’est pas « pour telle vermine de gens ignoramment envieuse » qu’il publie ses vers.
Uniquement parce que certaines gens qui font commerce de musique — qu’ils en composent ou qu’ils en vendent — avaient calculé quel coup irrémédiable un tel chef d’œuvre allait porter à leur trafic habituel… … Émouvant spectacle à suivre que cette lutte acharnée pour l’existence … Et quel cri du cœur que cette exclamation d’éditeur affamé : « Mais si Richard Wagner s’implante avec sa musique à Paris, je n’aurai plus qu’à fermer boutique. » Assurément : reste à savoir qui s’en plaindrait. » Le directeur gérant : Edouard Dujardin 8.
Enfin, le 29, le drame attendu de Gœtterdaemmerung, un drame dans la manière de Parsifal, c’est à dire un poème de pure musique disant l’éternel des passions humaines, sous le symbole de quelque vague conte que jouent des gens : — l’amour, Siegfried ; la séduction, Gutrune et Siegfried ; et la douleur, Brünnhilde, par lesquels ces deux premiers actes vivent l’essence de notre vie, jusqu’à la péroraison finale et héroïque, très charmante, du troisième acte.
T Beaucoup de gens, cependant, répugnent à une pareille conception.
Je ne puis résister au plaisir égoïste de briser quelques thyrses et de les porter dépaysés et tristes, effeuillés et qui se fanent, en mes mains sacrilèges : Ces gens avaient perdu, l’une après l’autre, leurs espérances et, « comme dans une cathédrale, quand on a éteint tous les cierges, la nuit noyait leur pensée ». — Entendez, résonnement fait de souvenir, la voix tue du rossignol : « Les dernières notes de son chant étaient tombées, rebondissantes en écho, comme des perles jetées de très haut dans un bassin de fabuleux cristal. » — Un être lucide jusqu’ici devient fou.
Donc, point de pacte avec ces gens-là.
Seulement ce mot que les penseurs font accepter aux imbéciles, en commençant par eux, les gens de bon sens n’y croient pas ; et ici, il aura été encore une fois prononcé en vain !
On a dit tout cela, et si tard qu’on l’ait dit, on avait droit de le dire, mais non de s’en étonner comme si on tombait de la lune (il est des gens qui en tombent toujours) !
. — Toutes les vérités que nous venons d’énoncer nous donnent l’origine des langues et des lettres, dans laquelle se trouve comprise celle des hiéroglyphes, des lois, des noms, des armoiries, des médailles, des monnaies, et en général, de la langue que parla, de l’écriture qu’employa, dans son origine, le droit naturel des gens 55.
Tout le monde en parle et les vante ; peu de gens pourraient les énumérer. […] Comme il y a eu de tout temps des gens qui n’avaient pas besoin d’être de qualité pour savoir tout sans avoir rien appris, il y a en de tout temps des critiques aussi qui n’avaient pas même besoin de talent pour parler de tout sans avoir rien lu. […] Aussi bien, si nous ne croyons pas, comme on l’entend dire quelquefois, que l’Académie soit maîtresse chez elle ; — ce qui n’irait à rien moins qu’à lui ôter son caractère d’institution publique pour en faire un salon d’hommes du monde, ou une société de gens de lettres ; — il importe assez peu quels noms elle s’associe, pourvu qu’elle n’oublie ni la nature de son rôle ni celle des services que les lettres attendent d’elle. […] Tous ces romans auront-ils un jour leur place dans l’histoire littéraire du xixe siècle, et la Société des gens de lettres, avec son bureau, y entrera-t-elle tout entière ? […] Car, parlez-moi d’un bon procès pour nous faire voir les gens in naturalibus, dans toute la naïve impudeur de leur égoïsme ou de leur cupidité, de leur ingratitude ou de leur lâcheté, de leur bassesse ou de leur férocité !
La chaude frénésie de l’existence empêche ces gens de regarder l’horizon, et cependant ils vont mourir. […] Et ces gens qui s’interdisent d’avoir le plaisir qu’ils peuvent avoir pour courir après celui qu’ils auraient, — s’ils étaient les techniciens qu’ils ne sont pas ! […] Montez sur un tramway et regardez les gens qui passent dans la rue. […] Quelque ravaudeur littéraire fera la découverte de mes ouvrages. » Mais il y a une grande coquette cachée au fond de tout grand écrivain, et dans la même lettre où se trouve ce passage, Célimène-Beyle laisse apercevoir sa vraie pensée : « La mort », dit-il en parlant de M. de Metternich, « nous fait changer de place avec ces gens-là. […] Ces gens qui ont peiné les uns cinq ou six heures, les autres dix, dans un bureau, dans un magasin, à la Bourse, veulent s’amuser.
Le volume s’est peu relevé de cette critique aux yeux des gens du métier. […] Guessard étaient utiles assurément pour s’opposer au trop de légèreté et de promptitude des gens d’esprit ; mais un homme d’esprit comme Ampère, même en allant trop vite, avait le sentiment de lois dont la pratique de M.
La Fayette a eu si longtemps un rôle extérieur, et l’a eu si constant, si en uniforme j’ose dire, qu’on s’est habitué, pour lui plus que pour aucun autre personnage de la Révolution, à le voir par cet aspect ; habit national, langage et accolade patriotique, drapeau, pour beaucoup de gens La Fayette n’a été que cela. […] On doit plaindre l’ambition secondaire qu’il a eue, dans de telles circonstances, de régner arbitrairement sur l’Europe ; mais, pour satisfaire cette manie géographiquement gigantesque et moralement mesquine, il a fallu gaspiller un immense emploi de forces intellectuelles et physiques, il a fallu appliquer tout le génie du machiavélisme à la dégradation des idées libérales et patriotiques, à l’avilissement des partis, des opinions et des personnes ; car celles qui se dévouent à son sort n’en sont que plus exposées à cette double conséquence de son système et de son caractère ; il a fallu joindre habilement l’éclat d’une brillante administration aux sottises, aux taxes et aux vexations nécessaires à un plan de despotisme, de corruption et de conquête, se tenir toujours en garde contre l’indépendance et l’industrie, en hostilité contre les lumières, en opposition à la marche naturelle de son siècle ; il a fallu chercher dans son propre cœur à se justifier le mépris pour les hommes, et dans la bassesse des autres à s’y maintenir ; renoncer ainsi à être aimé, comme par ses variations politiques, philosophiques et religieuses, il a renoncé à être cru ; il a fallu encourir la malveillance presque universelle de tous les gens qui ont droit d’être mécontents de lui, de ceux qu’il a rendus mécontents d’eux-mêmes, de ceux qui, pour le maintien et l’honneur des bons sentiments, voient avec peine le triomphe des principes immoraux ; il a fallu enfin fonder son existence sur la continuité du succès, et, en exploitant à son profit le mouvement révolutionnaire, ôter aux ennemis de la France et se donner à lui-même tout l’odieux de ces guerres auxquelles on ne voit plus de motifs que l’établissement de sa puissance et de sa famille.
Il la parcourait avec une tendre inquiétude, cherchant en vain à ressaisir les traits des gens du voisinage: il ne reconnaissait personne, personne ne le reconnaissait. […] Elle lui demandait si les gens de par-là étaient bons, s’il y faisait froid, si on y buvait du cidre, si le pain y était cher ; et comme si cette dernière question eût fait retomber sa pitié sur elle-même, elle se reprit à pleurer amèrement.
C’est devant des juges de cette force, alors nombreux, gens d’esprit avec cela, qu’il fallait innover.
En effet, un esprit naturellement borné ne peut suivre les abstractions d’un certain ordre ; nous connaissons des gens qui, quoi qu’ils fassent et quoi qu’on fasse, n’entendront jamais la Mécanique céleste de Laplace ou la Logique de Hegel.
Un dogme n’est rien par lui-même ; voyez les gens qui l’ont fait, tel portrait du seizième siècle, la roide et énergique figure d’un archevêque ou d’un martyr anglais.
Qui sait même si tout ce que nous allons déchirer ne pourra pas se recoudre, si vous êtes des gens accommodants et de bonne oreille ?
Voilà les grands de chair, des fats, des gens sans idée, sans morale, qui ont bien peu fait pour l’humanité.
Ce ne sont pas eux qui ont ajouté la qualification : Est de fide à la suite de tant de propositions insoutenables, Une des pires malhonnêtetés intellectuelles est de jouer sur les mots, de présenter le christianisme comme n’imposant presque aucune sacrifice à la raison, et, à l’aide de cet artifice, d’y attirer des gens qui ne savent pas ce à quoi au fond ils s’engagent.
. — Avec ce motif nous quittons Walther et Sachs pour pénétrer dans Nürnberg même, avec ses gens et ses rues. « Des chevaux nous attendent sur la route », dit Walther à Eva dans la rue.
L’intégrité de l’Aréopage était renommée ; on avait foi dans ses arrêts comme dans les décrets d’un oracle : « Jamais, dit Démosthènes, un accusateur qui succomba, un accusé qui fut condamné ne put convaincre l’Aréopage d’injustice. » — Eschine lui rend le même témoignage : — « Devant l’Aréopage, j’ai souvent vu des gens qui avaient bien plaidé et qui avaient produit des témoins perdre leur procès, tandis que d’autres qui avaient mal parlé, et qui ne fournissaient aucun témoignage, sortaient victorieux des débats. » C’était l’esprit et non la lettre de l’équité qui inspirait ces grands juges.
Si la Révolution a comporté des gens honnêtes, elle n’en détruit ou n’en disperse pas moins les honnêtes gens. […] 1º D’abord le public des non-honnêtes gens, la rue et les nouveaux riches, soit, dans l’un et dans l’autre cas, un public peuple. […] Par volonté, réflexion, application et bon sens elle avait réussi, à peu de chose près, à devenir Parisienne, et à tenir, dans l’hôtel du banquier, près du contrôleur général, un salon fameux, le plus sérieux, le plus fréquenté par les gens de lettres. […] À Montaigne, qui demandait des gens : « Comment est-il mort ? […] Mais il a sa place — avec les jolies reliures dont on s’habillait au début du xixe siècle — sur un rayon de bibliothèque d’où l’on en tire parfois un volume : un des premiers volumes pour s’amuser, et pour dire avec Flaubert : « Était-ce couenne, l’antiquité de ces gens-là !
Elle a raffiné le matérialisme pour le rendre plus séduisant aux délicats ; elle y a mis un vernis de philosophie, pour le rendre plus décent et plus acceptable aux gens graves.
Corso Donati que le peuple, à cause de son antiquité et de sa superbe, appelait le baron, comme s’il n’y en eût eu qu’un seul, n’avait pu souffrir l’insolence des Cerchi, gens de petite origine, récemment établis, venus de la campagne, gens inurbains, comme disaient les raffinés florentins, sauvages (d’où le nom de parte selvaggia donné à leurs adhérents et que nous retrouverons dans la Comédie), qui se crénelaient dans leurs palais agrandis et faisaient ostentation de leurs richesses. […] Au lieu de son noble ami Guido, il ne voyait à ses côtés que des gens sans valeur, des insensés, des impies (c’est ainsi qu’il les qualifie), dont il lui fallait entendre et subir les sottises infinies. […] Le Callimaque de Machiavel, lorsqu’il s’exhorte à n’avoir ni peur ni vergogne d’aller en enfer, se dit qu’il y rencontrera tant de gens de bien ! […] Non enim gens propter regem, sed rex propter gentem.
Là ne sont point les cabanes rustiques Du bon Lycurgue & du sage Mentor ; Gens ennemis de l’aisance & de l’or ; Qui d’un État législateurs cyniques, Pour son bonheur, le rendaient indigent ; Chassaient le luxe. […] On n’y parlait qu’à des gens de lettres qui rarement faisaient partie de l’auditoire.
Pour beaucoup, dans le passé, elle fut comme si elle n’existait pas et même encore aujourd’hui, dans les villes et les campagnes, bien des gens en ignorent les principales œuvres. […] La quantité de gens qui vivent de la res publica, et s’y sont taillés des fiefs familiaux est effrayante.
Cela arrive à beaucoup de gens qui ne s’en doutent pas, et même, comme vous voyez, à ceux qui s’en doutent. […] Peu de gens savent comme vous que la brièveté veut souvent une phrase longue, et que la méthode des phrases courtes est souvent celle de la prolixité. […] Ces gens ont toutes les vertus brillantes.
Avec les gens simples et sans vanité, comme Mustel, comme le Genevois Duval, Taubenheim et Ducis, il était tel que ses ouvrages le montrent, tel que nous le voyons dans ses promenades au mont Valérien avec Rousseau, quand il reçut de lui, comme on l’a dit heureusement, le manteau d’Élie, tel enfin que l’aimait sa vieille bonne Marie Talbot ; mais il ne fallait qu’un certain vent venu du monde pour réveiller ses âcretés et ses humeurs.
« Cependant elle cache la douleur qu’elle éprouve au pied et lui dit en riant : “S’il faut en croire les gens bien avisés, quand notre pied craque non loin du seuil de la maison où l’on se dispose à entrer, c’est un signe de malheur.
Devons-nous au Piémont le sacrifice de tout ce qui a constitué jusqu’ici, parmi les sociétés civilisées, ce qu’on appelle le droit public, le droit des gens : le respect des traités, la sainteté des limites, la légitimité des possessions traditionnelles, l’inviolabilité des peuples avec lesquels on n’est pas en guerre ?
Je me tus et je suivis en silence ; il se retournait fréquemment et m’examinait de la tête aux pieds, comme pour deviner qui j’étais ; sentant qu’il était convenable de satisfaire jusqu’à un certain point sa curiosité, je lui dis : C’est la première fois que je vois ce pays, car quoique, dans un voyage en France, j’aie traversé autrefois le Piémont, c’était par une autre route ; mais je ne saurais regretter d’avoir pris celle-ci, car le pays est très beau et il est habité par des gens d’une parfaite courtoisie.
Nous sommes fidèles chacun à l’objet primitif de notre attachement ou de notre haine, moi aux choses, vous aux gens.
Si les rapports de ces deux systèmes les font bannir tous deux par de certaines gens, il y en a qui verraient dans ces rapports la double garantie de la même vérité.
… » Lorsque sa voix se joint aux autres, le septuor attaque un allegro entraînant et joyeux, dont la stretta entrecoupée par les fanfares des gens de la chasse termine le premier acte.
La duchesse promit, et le mariage fut célébré… « Bien des gens peuvent encore, en Brabant, parler de ces événements extraordinaires de l’arrivée de Loherangrin et de son départ, lorsque la question fut prononcée… Tristement il s’en alla ; son ami le cygne était revenu avec une nacelle.
Ce qui fut spécial à cette guerre récente, c’est l’abaissement moral des gens d’intellectualité raffinée, des savants, des philosophes, des écrivains.
… (Des gens) Aux morsures superflues de malitornes tenites s’abvolent…
Si, nous autres écrivains, nous pouvions écrire comme ces gens-là se meuvent !
Il y voyait un élégant correctif, un Mémento quia « à trop de bonne volonté, chez les gens, à s’enthousiasmer en faveur de vacants symptômes, tant n’importe quoi veut se construire9 ». […] Simplement sortir le Poète de sa méditation et de son silence, malgré elle un peu, par un coup de hasard, accident qui, spontanément, ne se fût pas produit, mais qui « jaillit, forcé, sous le coup de poing brutal à l’estomac, que cause une impatience de gens auxquels coûte que coûte il faut proclamer quelque chose, fût-ce la rêverie ». […] D’une conversation ou d’une lecture de Villiers, il écrit : « La jouissance goûtée par l’admis s’avivait de l’incompréhension de tous44 » Mais dans le Mystère et les Lettres, il s’est plaint que le préjugé le désignât comme le bouc émissaire de l’incompréhension, du fait de gens qui « assument à la parade la posture humiliée ; puisqu’arguer d’obscurité — ou nul ne saisira s’ils ne saisissent et ils ne saisissent pas — implique un renoncement antérieur à juger45. » J’imagine pourtant — et qui sait si lui-même, encore, dans sa politesse prévenante, n’en ménageait pas l’idée — que de ceux qui le saisissent à ceux qui ne le saisissent pas, soit possible sinon une ressemblance, du moins une harmonie. […] Que ces gens, ou leur progéniture intellectuelle, ouvrent l’Après-midi d’un Faune, ils ne seront pas mystifiés, parce que Mallarmé prend sur lui l’apparence de la mystification, porte, comme disait Courier, son masque à la main. […] La canne monarchique demeure horizontale pour interdire l’entrée des domaines d’État aux gens de lettres, d’ailleurs traités avec bienveillance et délicatesse.
Arrêtez-vous un moment à cette considération : ou les lois de la littérature, comme tant de gens le présument, sont arbitraires ; ou, comme j’achèverai de le prouver, elles sont positives : dans le premier cas, toute critique est conjecturale autant que l’est le goût lui-même, et par conséquent récusable ; dans le second cas, nulle critique n’est douteuse, car l’évidence de la moindre partialité la rend fausse, et la détruit. […] Il n’est pourtant pas rare de rencontrer d’habiles gens qui s’y trompent, et Boileau les désignait ainsi : « Tel s’est fait par ses vers distinguer par la ville, « Qui jamais de Lucain n’a distingué Virgile. […] Ne pourrions-nous lui répondre que des règles ne sont que des résultats d’observations bien faites ; que lui-même leur a soumis le plan et l’exécution de ses chefs-d’œuvre, devenus aujourd’hui les modèles offerts à l’étude de ses successeurs ; qu’Homère, Virgile, le Tasse, et Milton, ont jeté leurs monuments dans des moules trop généralement semblables pour les avoir produits sans s’assujettir à des lois d’imitation ; que jamais les règles n’embarrassent les gens habiles, mais qu’elles les dirigent dans les genres créés, et qu’ils s’en font intuitivement de supplémentaires pour les genres qu’ils inventent ; que ce n’est pas en se jouant, et par fantaisie, qu’on fait naître une Iliade ou une Énéide ; et qu’enfin si la Henriade est inférieure à ces poèmes, c’est que son auteur n’y a pas aussi bien suivi toutes les règles de Virgile, qu’il a suivi les principes de Sophocle dans sa tragédie de Mérope ?
C’est à Molière que Béranger a emprunté l’habitude de préférer en toute occasion l’expression propre, l’expression directe, les gens scrupuleux diraient l’expression crue, à la périphrase, à l’expression détournée. […] Quant au Dieu des Bonnes Gens, je le compare sans hésiter aux plus sévères inspirations de la philosophie antique. […] Comprendre pour aimer, telle est la loi de Béranger, et cette loi se trouve admirablement formulée dans le Dieu des Bonnes Gens. […] Les trois derniers siècles de notre langue ont livré tous leurs secrets au poète du Dieu des Bonnes Gens : abondance, grandeur et clarté. […] Elle ne fait plus rosser le guet par ses gens, mais par les camarades vagabonds qu’elle s’est donnés.
Qui sont ces gens qui remplissent les cafés du boulevard ? […] Réalistes ou naturalistes, ils se trompent en effet, et, sans le vouloir assurément, ils donnent le change à l’opinion, quand ils disent, ou qu’ils font dire, par des gens apostés, que ce que nous leur disputons, c’est le choix de leurs sujets. […] « Les anciens sont les anciens », disait Molière lui-même, « et nous sommes les gens d’aujourd’hui ». […] Combien de gens qui n’écriraient pas, si l’on exigeait, si l’on pouvait exiger d’eux qu’avant d’écrire ils eussent médité cette leçon de l’ancienne politesse ! […] Étant entendu que la rhétorique est un legs du passé — ce qui suffît, auprès de bien des gens, pour la discréditer — nous ne faisons aucun cas des rhéteurs, mais nous en faisons un tout particulier des stylistes.
« Les gens comme moi veulent que les affaires d’art se traitent entre aristocrates, et croient que c’est la rareté des élus qui fait le paradis100. » Mais ceci ne le détourne nullement de commencer ses Salons de 1845 et de 1846 par des adresses aux bourgeois, qui, en 1846 principalement, montent au plus lyrique des dithyrambes : « Vous êtes la majorité — nombre et intelligence ; — donc, vous êtes la force, qui est la justice ; tout livre qui ne s’adresse pas à la majorité — nombre et intelligence — est un sot livre. » Et cette apologie se prolonge pendant plusieurs pages, et Baudelaire ne cache pas une des causes de son estime pour le bourgeois ; il voit en lui l’homme qui détient l’argent et qui paye. […] Les gens qui se dépensent dans la passion, dans le mouvement nerveux, ne feront jamais un livre de passion. […] Autrefois peut-être, diront-ils, il y a eu des gens assez forts pour tirer d’eux-mêmes la fièvre de leur œuvre ; de ces hommes, véritables microcosmes, portant tout en eux, et dont le feu était un feu divin, brûlant de soi, sans que rien du dehors ne le nourrît et ne l’avivât. […] Dès 1838, dans un de ses feuilletons dramatiques, Théophile Gautier les avait fait ressortir en quelques lignes parfaitement justes et sages, si justes et si sages qu’on ne voit guère par quels arguments son opinion pourrait se réfuter : « La collaboration, dit-il, pour une œuvre de l’intelligence, est quelque chose d’incompréhensible, et dont il ne peut résulter que des produits hybrides et monstrueux, en admettant même que les collaborateurs accouplés soient des gens d’esprit… Le génie est essentiellement solitaire… C’est une erreur de croire que l’esprit d’un homme puisse s’augmenter de l’esprit d’un autre : l’esprit est, comme l’expérience, une chose d’usage tout à fait personnel et qu’on ne peut transmettre ; la collaboration suppose, d’ailleurs, une critique anticipée et réciproque de chaque auteur : toute idée est discutée aussitôt qu’elle est éclose ; et le raisonnement lui arrache presque toujours le duvet de l’aile, avant qu’il soit passé à l’état de plume, en sorte que l’idée retombe à terre au lieu de s’élever au ciel ; heureuse encore celle à qui l’on ne coupe pas du même coup l’aile et le pied, et qui peut marcher si elle ne peut plus voler179. » Il est vrai que, dans la préface placée en tête du Journal, M. […] Il est certain que le milieu de province où évolue le roman étale une lamentable mesquinerie ; pas une des individualités qui s’y agitent, sauf le personnage épisodique du docteur Larivière, n’émerge au-dessus de la commune moyenne ; ce sont des êtres, vrais sans doute, mais ordinaires, bas, ridicules, ternes dans le bien comme dans le mal, aussi incapables de violentes amours ou de hautes actions que de profondes haines ou de grands crimes, petites gens en un mot, comme si l’étroitesse des bourgades où ils naissent, se reproduisent et meurent, avait fini par influer sur eux et rétrécir leurs âmes.
Mais s’il est vrai que cet art ne peut émouvoir les classes populaires, s’il n’est pas accessible aux masses, il ne suit pas de là que tout ce qui, dans l’art du présent ou du passé, reste inaccessible à l’intelligence des gens du peuple soit nécessairement de « mauvais art de l’art « particulariste », de « l’art de classe », comme Tolstoï l’affirme par exemple de la IXe Symphonie de Beethoven. […] « Combien de gens sont de cet avis ! […] Combien pensent, comme Gontcharoff, que la vie des gens qui travaillent est pauvre en sujets pour l’artiste et que notre vie à nous, oisifs, en est au contraire toute remplie ! […] Qu’il raille l’état anormal des gens que cette « contrefaçon d’art » captive, qu’il dénonce le servilisme des hommes indifférents à l’art ou chez qui la capacité d’en être touché est pervertie ou en partie atrophiée, qu’il s’amuse de les voir toujours de l’avis de ceux qui expriment leur opinion le plus haut et du ton le plus assuré, passe encore !
Il serait vraiment fâcheux pour nous que ce qui a paru une nuance si délicate et en même temps si vive aux contemporains de Parny nous échappât presque tout entier, et qu’en le refeuilletant après tant d’années, nous eussions perdu le don de discerner en quoi il a pu obtenir auprès des gens de goût ce succès d’abord universel, en quoi aussi sans doute il a cessé, à certains égards, de le mériter.
Cortège composé des gens de Macbeth.)
Aussi les plus belles sont-elles celles où il parle des gens qu’il a connus et aimés, de Madame ou du prince de Condé.
Et Océano nox est l’abstraction sentimentale qui deviendra le récit épique des Pauvres Gens.
Et, comme nous sommes des gens d’aujourd’hui, nous demandons la permission de goûter vivement ces poètes de la modernité.
Il y a des gens qui croient sérieusement que l’avenir délaissera tous les produits de l’art antérieur, de même que, lorsqu’on a inventé une nouvelle machine supérieure à une autre, on laisse périr celle-ci ou on la brise.
Il est de la bienséance de ne point éclairer les contradictions des gens.
Ce furent non seulement les vastes connaissances du vieillard dont il profita ; il apprit aussi, chez lui, à ne pas craindre les attaques d’adversaires, et à dédaigner « Sa Majesté le Public », — « il se trouve des gens qui peuvent encore rechercher les applaudissements de cette canaille ?
Mais que penserait-on d’un statisticien qui, au lieu de nous dire que, dans un certain pays, chaque mariage donne en moyenne quatre enfants, et que les trois cinquièmes de la population savent lire et écrire se bornerait à nous révéler que les mariages produisent quelques enfants et que les gens qui lisent sont nombreux.
Ceux qui sont dupes de cette apparence ressemblent à des gens qui prendraient les soldats d’un régiment bien exercé et bien commandé pour de pures machines, alors que leur obéissance mécanique est un résultat acquis et non primitif.