Les derniers livres du canon juif connaissent déjà le Saint-Esprit, sorte d’hypostase divine, quelquefois identifiée avec la Sagesse ou le Verbe 846. […] Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang est en possession de la vie éternelle, et je le ressusciterai au dernier jour.
Mill, c’est que nous sommes ici face à face avec cet inexplicable qui se rencontre nécessairement quand nous touchons aux faits derniers. […] Que toute la réalité du monde extérieur est dans l’esprit qui le connaît, que nous ne savons de la matière. que ce qu’en disent nos sensations et nos idées, la sensation nous révélant les attributs, et l’idée, l’ordre entre les attributs : la première étant plutôt la connaissance vulgaire, la seconde plutôt la connaissance scientifique ; mais que le tout se réduisant en dernière analyse à des états de conscience, on peut soutenir par suite que toute la réalité de la matière est en nous ; que ce n’est aucunement nier l’existence de la matière, que c’est simplement dire que nous en avons une connaissance relative, et qu’elle n’est que la cause possible de nos sensations et de nos idées.
Elle écrit à sa fille, le 29 avril 1676 : « La reine a été deux fois aux Carmélites avec Quanto (madame de Montespan).Cette dernière se mit à la tête de faire une loterie ; elle se fit apporter tout ce qui peut convenir à des religieuses ; cela fit un grand jeu dans la communauté. […] Il fit à la fin cesser tout commerce, et acheva de faire couronner cette grande œuvre par les derniers efforts qui chassèrent pour jamais madame de Montespan de la cour 120. » Les instructions de Bossuet, ses représentations sages, mesurées, faites à propos, ont sans doute pu concourir au renvoi de madame de Montespan en 1680, mais très faiblement.
Excité par les victorieux débuts de Sophocle, le vieil athlète ramassa son génie dans une dernière lutte, il le raidit et l’assouplit à la fois. […] On se rappelle Thémistocle contraint d’immoler à Bacchus trois prisonniers perses, avant Salamine. — Un siècle plus tard, une étrange histoire contée par Plutarque nous montre le Molochisme grec redressé d’un suprême effort, et réclamant une dernière proie.
Cousin, tout occupé de la perfection, et avec ce sentiment du mieux qui est l’âme des grands talents, a revu et recueilli pendant les années dernières ses cours et fragments de philosophie en une douzaine de petits volumes, quelquefois charmants malgré le sujet, ou du moins remplis de variété et d’intérêt. […] Il est homme à s’occuper des textes, à rechercher des manuscrits, à s’intéresser à des scholies et à des commentaires, à les transcrire jusqu’au dernier mot, à ne faire grâce à lui ni aux autres d’aucune variante ni d’aucune leçon ; et tout à travers cela, il s’élève, il embrasse, il généralise, il a des conceptions d’artiste et des verves d’orateur.
Il ne fallut, pour lui donner de l’ombrage, qu’un livre de l’abbé d’Aubignac publié sous ce titre : Histoire du temps, ou relation du royaume de Coquetterie, extraite du dernier voyage des Hollandois aux Indes du Levant. […] Il mourut sans recevoir les derniers sacremens ; & l’on publia que c’étoit par indifférence pour la religion.
Ce beau vers est un peu gâté par la dureté des deux dernières syllabes Xanthe teint. […] C’est une peinture de mœurs qui est encore fidèle de nos jours ; et ce dernier trait : Pour se faire annoncer ce que l’on desirait, développe les derniers replis du cœur humain.
Les grands Romans furent en vogue vers le milieu du dernier siécle ; mais ils commencerent à tomber vers la fin. […] Parmi les derniers ouvrages de ce genre, on vante avec raison les ouvrages suivans.
Étonné de vivre et résolu de mourir, il saisit un rasoir, essaie de se couper la gorge, y revient à plusieurs reprises, et se met les chairs en lambeaux ; l’impuissance de sa main ne change rien aux résolutions de son âme ; il se porte plusieurs coups vers le cœur, et commençant à défaillir, il tâche par un dernier effort de se couper les deux jarrets, et de s’ouvrir les veines. […] Chamfort expira le 13 avril 1793, non pas sur un grabat, comme l’ont dit quelques personnes mal instruites ou mal intentionnées, mais dans le modeste asile où ses malheurs l’avaient relégué La terreur était alors si générale, que ce fut un acte de courage que de l’accompagner jusqu’à sa dernière demeure : et celui qui, au temps de sa faveur dans le monde, avait vu se presser autour de lui tant d’hommes se disant ses amis, semblait moins se rendre au champ de repos qu’à la terre de l’exil.
Dans Mme Sand, il y a du xviiie siècle, même aux dernières années de sa vie quand elle caressait de sa vieille main de douairière, autrefois charmante, les cheveux des jeunes gens, assis au piano, dans son salon de Nohant ! […] Littérairement, et dans l’ordre démocratique, Mme André Léo est à peu près ce qu’est Mme de Ségur dans l’ordre catholique, mais sous une forme romanesque, imitée de Mme Sand, — de la Mme Sand des dernières années, enrhumatismée de philosophie et qui a perdu la petite fleur de bohème adultère, par laquelle elle a réussi.
Ce livre-ci est une de ces dernières. […] Les peines édictées, qui sont « la mort et la confiscation des biens » au profit des hôpitaux, pour les DEUX combattants, pouvaient être d’autant plus sévères que, dans cet édit de 1679, le législateur créait ce fameux tribunal d’honneur composé des maréchaux de France, qui devaient juger en dernier ressort et punir les injures de l’honneur outragé… Le législateur avait fait de sa loi une espèce de filet, tissé de précautions et de peines, dans lequel il pût prendre tous ceux qui participaient à un duel d’une manière quelconque : combattants, seconds, témoins, porteurs de cartels ou d’appels, même jusqu’aux laquais qui, le sachant, porteraient une lettre de provocation de leurs maîtres, — condamnés par ce fait seul au fouet et à la fleur de lys, et, si récidive, aux galères à perpétuité !
Il voulut être enterré à Grenade, à côté d’Isabelle de Castille, et la royale sépulture de Poblet, où nous avons conduit tant d’illustres cendres, vit clore définitivement le rôle qu’elle avait joué sous les comtes de Barcelone et les rois d’Aragon. » C’est alors que l’historien ajoute : « Ce n’est pas sans raison que nous avons pris soin de suivre les rois et les comtes dans leur dernier asile. […] Bolbonne, Orthez, Lescaladieu, asile des comtes de Foix, de Béarn et du Bigorre, ont été tour à tour également délaissés, et les derniers représentants de ces dynasties, passagèrement réfugiés à Lescar, iront bientôt, avec Henri IV, confondre aussi leurs cendres dans la royale sépulture des rois de France… » Telle est la manière large, simple et magnifiquement triste de Cénac-Moncaut, quand il se fie à lui-même et que, s’arrêtant dans sa course de Basque (pardon du mot !)
Malgré les succès actuels d’une philosophie qui mutile l’homme pour le simplifier, les questions morales, en fin de compte, seront toujours les grandes questions, les questions premières ou dernières, et l’homme se prendra dans ses propres efforts comme dans un filet inextricable toutes les fois qu’il méconnaîtra son âme, et qu’il demandera à une autre cause que son âme l’explication et l’amélioration de sa destinée. […] Car, s’il les avait aperçues, averti par tout ce qui eût répugné à sa pensée dans cette philosophie dont il est un des derniers disciples malgré lui, il aurait certainement à relier une donnée économique, qui ne peut jamais être qu’une conclusion, à un système plus élevé que la philosophie du xviiie siècle.
Ce livre, dans lequel on a ramassé pieusement tout ce qui est sorti de la bouche sacrée du dieu Gœthe pendant les dernières années de son passage sur la terre, me fait, dès à présent, l’effet de ce fameux collier que les adorateurs du Grand Lama se roulaient autour du cou pour s’attester leur dieu, selon les histoires… Ils disaient que c’était là de l’ambre céleste ; et vous savez ce que c’était. […] C’est donc au critique qu’eut affaire Eckermann durant cette période dernière de la vie de Gœthe.
Donoso Cortès, marquis de Valdegamas, est un des écrivains catholiques les plus éminents de ces dernières années. […] Son mérite le plus net, à nos yeux, le plus grand honneur de sa pensée, c’est d’avoir ajouté à une preuve infinie ; c’est, après tant de penseurs et d’apologistes, qui, depuis dix-huit cents ans, ont dévoilé tous les côtés de la vérité chrétienne, d’avoir montré, à son tour, dans cette vérité, des côtés que le monde ne voyait pas ; c’est, enfin, d’avoir, sur la Chute, sur le Mal, sur la Guerre, sur la Société domestique et politique, été nouveau après le comte de Maistre et le vicomte de Bonald, ces imposants derniers venus !
Publiée à dix ans d’intervalle de l’Histoire des travaux et des idées de Buffon, l’histoire des Manuscrits n’est qu’un dernier mot que M. […] C’est ainsi que vécut Buffon, c’est ainsi qu’entre la société et la nature, mais plus loin de l’une que de l’autre, il atteignit cette vieillesse qui devait être longue et qui lui alla mieux que la jeunesse, tant ce grand esprit d’ordre et de paix majestueuse paraissait plus grand dans le rassoiement de sa puissance par ces dernières années voisines de la mort, qu’au temps de la virilité !
Renan, si vous vous en souvenez, s’est amusé, dans un de ses derniers écrits, à éteindre autour de la tête de nos Saints le nimbe d’or que la Foi y allume, malice philosophique assez semblable au mauvais sentiment du gamin qui renverserait la lampe d’un sanctuaire ! […] L’incorrection inouïe du dernier livre du P.
— tant que ce beau débris de l’histoire du genre humain tout entier ne sera pas rasé de l’âme humaine, de sa conscience et de sa mémoire, et que chez nous il y aura encore autre chose que des bâtards et des institutions qui veulent bâtardiser la France, la Société de tous les temps et de l’Histoire ne sera pas vaincue et l’aveugle et forcené génie de la Révolution n’aura pas dit son dernier mot !! […] » — Raymond Brucker, qui n’a jamais bénéficié de rien, et pour lequel l’Église, dont il fut le serviteur fidèle et héroïque jusqu’au dernier moment, n’a rien fait, et qu’elle a laissé mourir de faim ou à peu près ; Raymond Brucker, dont les grands hommes littéraires du temps où il fut littéraire comme eux, avec autant de talent qu’eux, diraient peut-être, s’ils vivaient encore : « Je ne connais pas cet homme-là », comme saint Pierre l’a dit de Jésus-Christ, aura-t-il, à propos de ses Docteurs du jour, ce bonheur d’outre-tombe, qui ne sera un bonheur que pour nous qui l’avons aimé, de quelques rumeurs flatteuses autour de son tombeau ?
Enfin, dans les dernières années de la Restauration, ils écrivirent, avec la main tremblante et sceptique de Jouffroy, « comment les dogmes finissent », et si, à partir de Jouffroy, ils n’ont plus eu d’illustre interprète, ils n’en vivent pas moins parmi nous et il est aisé de les reconnaître à certaines formes surannées de langage. […] Auprès de ce chaste et mortel épisode du premier amour, raconté par Dargaud de manière à faire trouver une dernière larme aux yeux qui en ont le plus versé, nous aurions eu des scènes d’un autre caractère, moins troublantes peut-être, mais aussi touchantes, à coup sûr.
Déjà très-éloigné par la vérité des sentiments de son premier recueil de poésies qui n’avait que la vérité très-relative de la jeunesse et la ferveur de l’imitation, M. de Beauvoir, s’il ne veut pas manquer aux dons qu’il a reçus, aux facultés d’une nature primitivement exquise et dont il a certainement abusé comme tous ces Polycrates de la destinée qui lancent à la mer leur émeraude qu’un brochet ne leur rapporte pas toujours, M. de Beauvoir doit entrer résolument dans la voie que certaines pièces de son dernier recueil viennent d’ouvrir. […] À nos yeux c’est un livre charmant en beaucoup d’endroits et qu’on peut regarder comme un progrès dans la manière de l’auteur, mais nous espérons bien que ce progrès sera suivi d’un autre ; que là n’est pas le dernier effort du poète et son dernier résultat.
Les critiques le jugeront, et c’est une occasion que je leur offre de dire un dernier mot, s’ils en ont un à dire, sur cet homme grandement classé et déjà classique. […] C’est cette vulgarité qui a fait la réussite de ceux-là qui ont, dans le roman, le plus monstrueusement réussi : l’abbé Prévost, par exemple, au siècle dernier, et, de nos jours, Alexandre Dumas et Dickens, — Dickens, pour le succès, l’Alexandre Dumas de l’Angleterre.
L’auteur de Christian 35 est, à la vérité, également apte aux choses de l’imagination et de l’observation humaines et à celles de l’érudition et de l’observation littéraires ; mais jusqu’ici, dans le bruit et les hasards de sa renommée, ce sont ces dernières qui l’ont emporté. […] On sent que pour résister à cette poignante et cruelle ironie de l’ange qui regarde la terre et lève les épaules sous ses ailes, — dernier mouvement de la femme que la religieuse n’ait pas réprimé, — il faut que Christian ait jeté dans l’âme troublée d’Éliane de bien brûlantes impressions.
Ces dernières lettres sont intéressantes. […] Quant à ces dernières, elles furent développées chez lui par ses séjours en Allemagne et sa liaison avec Mme de Staël. […] Dans son dernier article de la Revue des Deux Mondes, M. […] Du premier conte au dernier, cela craque, cela flamboie comme un incendie grandiose. […] Son dernier volume, les Ronds de Cuir, amusera ceux qui l’ouvriront.
Et ce peuple est enfin corrompu par ses prêtres, qui sont les derniers des hommes. […] Elle ne doit même n’être que cela en son but dernier, en sa dernière fin. […] Il a l’agréable pour moyen et aussi pour dernier objet confondu avec le bien. […] La psychologie est une morale qui se cherche ; la morale est une psychologie qui s’est trouvée, — et psychologie et morale en leur dernier effort et en leur dernier succès sont une seule et même chose. […] En dernière analyse, c’est une illusion.
. — A l’essai sur Alexandre Dumas, j’ai rattaché un compte rendu d’une de ses dernières pièces et quelques pages plus intimes, écrites au moment de sa mort. […] Un temps approche où une société n’apparaîtra plus au regard des adeptes de la philosophie de l’évolution comme elle apparaît au regard des derniers héritiers de Rousseau. […] Ceux qui l’ont vu durant les dernières années de sa vie, fatigué par l’âge et le labeur, se le rappellent comme un Titan vaincu. […] J’emprunte encore ce fragment à la préface des Dernières Chansons : « J’ignore quels sont les rêves des collégiens. […] Il ne l’est pas moins en professant la même antipathie pour les hommes et les œuvres des dernières années de l’Ancien Régime.
Une heure après son dernier repas, on sacrifia l’animal par strangulation. […] Après trois jours de ce régime, et trois heures après son dernier repas, l’animal fut sacrifié par la section du bulbe rachidien. […] Le chien n’aimait pas beaucoup ce mélange ; cependant, les deux derniers jours, il le mangea bien. Le troisième jour, et trois heures après son dernier repas, il fut sacrifié par la section du bulbe. […] Le prussiate de potasse y apparaît d’abord, et le glucose en dernier lieu.
Rossi, dans la chronique dernière de la Revue des Deux Mondes, a raison de dire que Lamartine grandit au dehors.
— Depuis quelque temps, et surtout depuis les deux dernières années, il se fait dans la littérature française et dans la critique un mouvement curieux qui semble annoncer qu’on entre dans une phase et dans une vogue nouvelle.
On ne doit pas s’étonner qu’avec tant de mérite, Madame Dacier se soit attiré l’admiration de tous les grands Littérateurs du siecle dernier.
Ses Ecrits sur la Grammaire Françoise & Latine conviennent également aux Maîtres & aux Disciples ; les derniers y apprennent les élémens du langage, & les premiers la maniere de les développer.
ORLÉANS, [Pierre-Joseph d’] Jésuite, né à Bourges en 1641, mort à Paris en 1698 ; un des Ecrivains du Siecle dernier, qui ont montré le plus de talent pour écrire l’Histoire.
Au reste, les sages de la Grèce envisageaient la société sous les rapports moraux ; nos derniers philosophes l’ont considérée sous les rapports politiques.
… Voilà mon dernier mot. […] On la retrouve, au dernier acte, avec son amant, dans une mansarde. […] L’Odéon l’a donnée deux fois le mois dernier. […] Ce combat ne finira apparemment qu’après le jugement dernier. […] C’est au dernier acte.
Calmann Lévy, que nous avons eu le malheur de perdre au mois de juin dernier. […] Volontairement ou non, il s’est peint dans un des personnages de son dernier roman. […] Renan l’avait laissée dans le septième et dernier tome des Origines, M. […] Ces néoplatoniciens donnèrent aux religions de la Grèce leur dernière forme savante et bizarre. […] Ammien Marcellin, témoin de sa mort, a conservé ses dernières paroles.
Tu es une de nos dernières collet-monté. […] La semaine dernière, il m’a tenue dans le dos par ma ceinture pendant deux minutes. […] Léon Daudet dans son dernier roman : Suzanne. […] La lecture du dernier livre de M. […] Ces qualités se retrouvent dans sa dernière œuvre, le Geste.
Zola, le symbolisme (un de ses derniers Benjamins, M. […] Et Goethe, au siècle dernier, le constatait déjà : « Pour le lecteur français, l’admiration est un joug insupportable. […] Les dernières pages du Docteur Pascal sont furieusement soulevées de cette espérance, de cet optimisme dans l’avenir. […] Je voudrais vous parler des mêmes choses, mais non pas absolument dans le même sens ; et c’est parce que je trouve quelques contradictions entre vos premières colonnes et les dernières qu’une explication me paraît utile entre nous. […] Au sortir de chaque lecture on se sent écrasé d’angoisse et les dernières pages sont à peine assez fortes d’élan vers une nouvelle lutte, un nouvel espoir de vie pour vous donner le courage d’affronter encore une œuvre du maître.
Au dernier degré comme à la cime de l’être, partout Dieu se rencontre, car partout il y a de la vérité. […] Son objet dernier sera donc un principe sans aucune détermination. […] Quel est enfin son premier et dernier principe ? […] Le grand ressort du pathétique serait alors la représentation de la mort, surtout celle du dernier supplice. […] Le redoutable ministre y est représenté à ses derniers moments, soutenu par la Religion et pleuré par la Patrie.
Jeudi dernier, 27, l’Académie française a donné le prix de poésie dont le sujet était l’Éloge ou le monument de Molière à un numéro 34 qui est connu d’avance pour être de madame Louise Colet, poëte déjà une fois lauréat.
Il a déjà donné deux recueils, les Poésies parisiennes et, en dernier lieu, les Élévations.
— Mon dernier né (1883). — L’Argent maudit (1884). — Petits mémoires littéraires (1885). — Oubliés et dédaignés (1886). — Les Amours du temps passé (1887). — De A à Z (1888). — Poésies (1889).
Tantôt on reconnaîtra une action exercée sur la nation qu’on étudie par quelqu’une des époques de sa propre histoire ou bien par les sociétés se trouvant en contact avec elle ; ainsi en France, par une espèce d’atavisme, le moyen âge, le seizième siècle, le commencement du dix-septième ont obtenu, sous le premier Empire et lors de la Restauration, un regain de popularité qui est sensible dans le développement de notre école romantique ; ainsi encore on sait quelle déviation la résurrection de l’antiquité grecque et latine fit subir au génie français, lors de la Renaissance, ou à quel point nos écrivains du siècle dernier furent les disciples de l’Angleterre.
Curieux au dernier point de voir cet homme illustre, les Commis, fort embarrassés, & ne pouvant résoudre la difficulté, lui disent nettement qu’ils n’en savent rien.
Ce derniers mots, sans cesser, il répete, Tantôt assis sur le bord d’un ruisseau, Tantôt couché dessus la tendre herbette, Tantôt le dos appuyé d’un ormeau, Onc ne mena, Berger, si triste vie : Du doux sommeil il ne fait plus de cas !
Tout le monde sait qu’après avoir épousé une protégée de M. de Voltaire, il a eu l’honneur de loger chez lui ce Patriarche des Beaux-Esprits, de le soigner dans sa derniere maladie, & de recueillir ses derniers soupirs ; ce qui a donné lieu au distique suivant : Admirez d’Aroüet la bizarre planete : Il naquit chez Ninon, & mourut chez Villette.
tomes in-4°. dont les derniers volumes viennent de paroître.
L’enfant qui recueille sur des tablettes les dernières paroles de Socrate me paraît très beau et de caractère, et de couleur, et de simplicité, et de lumière.
., la syllabe ance produisant l’illusion sonore des dernières vibrations d’une corde harmonique au moment où elle va cesser de bruire.
. — Indices et conjectures sur les derniers de ces éléments. — La conscience n’aperçoit que des totaux. […] Reste une dernière couleur, le noir, qui n’est pas une sensation, mais le manque ou le minimum de toute sensation de lumière en un point donné et à un moment donné quand on compare ce point et ce moment à d’autres où la sensation de lumière est présente. […] Nous voyons, du premier coup et par l’expérience ordinaire, que tel corps excite en nous telle sensation d’odeur ou de saveur, que tel corps excite en nous la sensation de bleu ou de rouge ; mais l’un et l’autre n’éveillent la sensation que par des intermédiaires ; il a fallu faire l’optique pour trouver que le second a comme intermédiaire des ondulations éthérées de telle vitesse et de telle longueur ; il faudrait aussi avoir recours à une science toute faite pour trouver l’intermédiaire par lequel agit le premier. — Cherchons pourtant cet événement dernier et immédiat à la suite directe duquel le nerf olfactif ou les nerfs gustatifs entrent en action. […] À cet égard, des expériences de Weber me paraissent concluantes103. — Trempez dans l’eau froide un gros tronc nerveux, le nerf cubital, par exemple, à l’endroit où il fait saillie entre les deux os du coude ; selon une loi bien connue, vous reportez dans l’avant-bras et dans les deux derniers doigts de la main la sensation que l’action nerveuse située aux environs du coude vous fait éprouver ; or, cette sensation n’est point celle du froid ; vous n’éprouvez que de la douleur. […] En ce cas, il n’y aurait qu’une sensation élémentaire capable de divers rhythmes, comme il n’y a qu’une texture nerveuse capable de divers types105. — Et de fait, quelle que soit la structure des nerfs et des centres nerveux dont l’action provoque une sensation, si diverse que vous supposiez cette structure, ce qui se transmet d’un bout à l’autre du nerf, jusqu’au dernier centre nerveux, n’est jamais qu’un déplacement moléculaire, plus ou moins rapide, plus ou moins grand, plus ou moins compliqué.
. — Derniers substituts, les chiffres. — Ils sont les plus abréviatifs de tous. — Nous formons ainsi des collections d’unités mentales sans songer à les adapter aux collections d’unités réelles. — Ultérieurement et à l’expérience, toute collection d’unités réelles se trouve adaptée à une collection d’unités mentales. — Exemples. — Nos nombres sont des cadres préalables. Il Toutes les idées générales que nous construisons sont des cadres préalables. — Idées de la géométrie. — Notions de la surface, de la ligne, du point. — Leur origine. — La surface est la limite du corps sensible, la ligne est la limite de la surface, le point est la limite de la ligne. — Symboles commodes par lesquels nous représentons ces caractères généraux. — Surface de tableau ou du papier, lignes et points à l’encre ou à la craie. — Analogie de ces substituts et des doigts ou des cailloux de l’arithmétique. — Dernière idée générale introduite dans la géométrie, l’idée du mouvement. — Son origine. — Tour nouveau qu’elle donne aux premières idées géométriques. — La ligne est la série continue des positions successives du point en mouvement. — La surface est la série continue des positions successives de la ligne en mouvement. — Le solide est la série continue des positions successives de la surface en mouvement. — Si l’on substitue au point, à la ligne et à la surface leurs symboles, ces constructions deviennent sensibles. — Autres constructions. — La ligne droite. — La ligne brisée. — La ligne courbe. — L’angle. — L’angle droit. — La perpendiculaire. — Les polygones. — La circonférence. — Le plan. — Les trois corps ronds. — Les sections coniques. — Nombre indéfini de ces constructions. — Aux plus générales de ces constructions mentales correspondent des constructions réelles. — Il y a dans la nature des surfaces, des lignes et des points, au moins pour nos sens. — Il y a dans la nature des surfaces, des lignes et des points en mouvement. — Aux moins générales de ces constructions mentales correspondent approximativement des constructions réelles. — Pourquoi cette correspondance n’est-elle qu’approximative. — Exemples. — La construction réelle est plus compliquée que la construction mentale. — Des deux constructions, l’une en se compliquant, l’autre en se simplifiant, s’ajuste à l’autre. — Utilité des cadres préalables. […] En d’autres termes, des analogies qui ne frappent pas l’animal frappent l’homme. — L’enfant dit oua-oua à propos du chien de la maison ; au bout d’un peu de temps, il dit oua-oua à propos des caniches, des carlins et des terre-neuve de la rue. — Un peu plus tard, ce que ne fait jamais un animal, il dit oua-oua à propos d’un chien en carton qui aboie par le jeu intérieur d’une mécanique, puis à propos d’un chien en carton qui n’aboie pas, mais qui marche sur des roulettes, puis à propos d’un chien de bronze immobile et muet sur l’étagère du salon, puis à propos d’un petit cousin qui marche à quatre pattes dans la chambre, puis enfin à propos d’un dessin qui représente un chien. — Dans ces dernières circonstances, j’ai vu un petit garçon de deux ans répéter le mot oua-oua, quarante à cinquante fois de suite, avec un étonnement, un entrain, une joie extraordinaire. […] Ainsi naît notre dernière idée élémentaire, celle de la masse, qui se trouve être une quantité comme la vitesse, et désormais nous mesurons la force de deux façons, soit par la grandeur de la masse à qui elle imprime telle vitesse, soit par la grandeur de la vitesse qu’elle imprime à telle masse. — Avec ces éléments, notés au moyen de lignes, de chiffres et de mots, nous pouvons construire une infinité de composés mentaux différents, concevoir d’abord un mobile en repos auquel ne s’applique aucune force, puis un mobile en repos auquel s’applique une force, ensuite, par une complication plus grande, imaginer un mobile auquel s’appliquent deux ou plusieurs forces égales ou inégales, qui le dirigent sur la même ligne dans un même sens ou dans des sens contraires, ou qui le dirigent sur des lignes différentes, etc. […] En dernier lieu, il est plus simple que le mouvement, une fois donné, subsiste indéfiniment ; car de cette façon aucun état nouveau n’est introduit.
Toutefois je ne pus pas m’empêcher de me joindre à tant d’autres concurrents ; et je n’osai pas m’abandonner entièrement aux espérances que m’inspiraient les promesses que le Pape m’avait adressées deux ans auparavant, promesses se résumant en ces mots : « Nous veillerons nous-même à votre avancement. » « Je comptai plutôt sur ses bonnes dispositions, et ne me laissai pas arrêter par le peu de temps écoulé depuis ma dernière promotion. […] « Tout ce que je pus faire en cachette, et non sans courir certains risques, fut de me rendre une seconde fois à la Chartreuse pour communiquer au Pape mes vaines tentatives, pour lui baiser encore les pieds et recevoir sa dernière bénédiction. […] Il me posa les mains sur la tête, et, comme le plus vénérable des patriarches anciens, il leva les yeux au ciel, il pria le Seigneur, et il me bénit dans une attitude si résignée, si auguste, si sainte et si tendre, que, jusqu’au dernier jour de ma vie, j’en garderai dans mon cœur le souvenir gravé en caractères ineffaçables. […] Le conclave, par égard, suspend ses opérations ; elles recommencent, deux cardinaux, Zeladi et Gerdil, selon Consalvi, consentent, par une ambition légitime, à détacher des voix de Bellisomi et de Mattei pour eux-mêmes et à varier selon la convenance le nombre flottant de leurs adhérents. — Albani déclare à Herzan qu’on ne se réunira pas à Bellisomi, il l’interroge sur Gerdil, cardinal piémontais, pour connaître si l’empereur d’Autriche lui donnera au dernier moment l’exclusion. […] Braschi pourrait ensuite agir près des siens quand on aurait été assuré de tous les votes des partisans de Mattei ; que cette affaire dépendait, en dernier ressort, de l’adhésion obtenue de leur chef, qui, s’il le voulait, saurait se rendre maître d’Herzan aussi bien que de n’importe quel autre, si l’on s’apercevait de certaines opiniâtretés.
Rien donc ne doit donner tant de joie à celui qui vous aime et qui connaît la valeur de vos bienfaits, que l’accomplissement de votre volonté sur lui, et l’exécution de vos desseins éternels ; il doit en être content et consolé au point de consentir aussi volontiers d’être le plus petit qu’un autre désirerait d’être le plus grand ; d’être aussi paisible et aussi satisfait au dernier rang qu’un autre au premier ; et d’être aussi disposé à vivre dans le mépris et dans l’abjection, et à n’avoir ni nom ni réputation, que les autres souhaitent de se voir les plus grands et les plus honorés dans le monde. […] La grâce, au contraire, marche avec simplicité, et fuit jusqu’à la moindre apparence du mal : elle ne tend point de pièges, et fait toutes choses purement pour Dieu, en qui elle se repose comme en sa dernière fin. […] Qu’est-ce que reposer en Dieu comme en sa dernière fin ? […] … Gloire aux derniers ! […] Est-ce la philosophie française du dix-huitième siècle, qui pour expliquer l’œuvre divine commence par nier le Créateur, et qui révèle à la place des fins dernières, avec Condorcet, la stupide théorie du progrès continu et indéfini ?
Il se faisait des reproches de son dernier livre, comme étant la cause de mon exil ; et, d’une main tremblante, il écrivit, pendant sa fièvre, au premier consul une lettre où il affirmait que je n’étais pour rien dans la publication de ce dernier ouvrage, qu’au contraire, j’avais désiré qu’il ne fût pas imprimé. […] « Il ne faut point rechercher la cause de l’ordre que je vous ai signifié dans le silence que vous avez gardé à l’égard de l’empereur dans votre dernier ouvrage, ce serait une erreur : il ne pouvait pas y trouver une place qui fût digne de lui. […] « Votre dernier ouvrage n’est point français ; c’est moi qui en ai arrêté l’impression. […] Ce fut là qu’elle vécut pendant ces deux dernières années où la fortune de Napoléon, s’écroulant pièce à pièce aussi rapidement qu’il l’avait construite, coalisa l’Europe soulevée contre lui et vengea, par l’invasion de Paris, l’invasion de tant de capitales. […] Traduire en vers ce qui était fait pour rester en prose, exprimer en dix syllabes comme Pope, les jeux de cartes et leurs moindres détails, ou comme les derniers poëmes qui ont paru chez nous, le trictrac, les échecs, la chimie, c’est un tour de passe-passe en fait de paroles, c’est composer avec les mots, comme avec les notes, des sonates sous le nom de poëme.
Quand luira cette étoile, un jour, La plus belle et la plus lointaine, Dites-lui qu’elle eut mon amour, Ô derniers de la race humaine. […] Le rêve du jaguar ne porte point nécessairement atteinte à la réalité dernière du rêve de l’homme. […] J’ai saisi mon dernier rêve, Entre mes poings furieux, Voilà le pauvret qui crève. […] Les dernières idoles (le Progrès). […] Je ne suis plus ta dupe, Et jusqu’au dernier oripeau Je vais te dévêtir de ta royale jupe Pour te fouailler à pleine peau Quand il apostrophe l’Idée, il la traite de « catin » : Et pourtant, ces catins immondes, les Idées, On les engrosse pour engendrer le Savoir.
Voici ce que nous écrivions l’année dernière sur ce genre si fin et si indéfinissable de littérature, à propos de l’aimable vieillard Xavier de Maistre, l’auteur du Voyage autour de ma chambre. […] C’est alors qu’il écrivait dans son dernier sonnet ce vers équivoque où l’on ne devine pas bien s’il me reproche mon âge ou s’il s’accuse du sien : Lamartine vieilli qui me traite en enfant. […] Ainsi le voulait le temps qui sortait, le front couvert de cendres, des décombres d’une société ; ainsi le voulaient nos propres cœurs, que nos mères avaient allaités de tristesse ou que l’amour malheureux avait enivrés de son dernier charme, la mélancolie des regrets. […] La maladie du désenchantement, vengeance de ceux qui n’ont pas placé leur perspective et leur espérance assez haut, explique les silences et les défaillances qu’on a reprochés à ses dernières années. […] Il avait passé sans secousse d’un monde à l’autre ; son dernier souffle n’avait pas été entendu.
Dans les derniers temps de sa vie, Cabanis avait quitté Auteuil pour habiter la campagne près de Meulan, c’est-à-dire non loin de la Maisonnette ; ce voisinage resserra encore les liens. […] Ainsi, pour son Adelchi ou Adelghis, lorsqu’il commença sérieusement à s’en occuper après son retour de Paris à Milan, dans les derniers mois de 1820, que fit le poëte ? […] La nation franke, en danger de s’abâtardir avec les derniers fils de Clovis, se retrempe sous les premiers chefs de la branche carlovingienne. […] En vain les petits-fils de Charibert, qu’elle s’est si bien acquis et assimilés, essayent d’y défendre jusqu’au bout l’honneur du dernier rameau mérovingien contre l’usurpation, partout ailleurs légitime. […] C’eût été là l’objet d’une dernière œuvre historique qu’il se proposait de mener à terme, et dont l’inachèvement ne saurait trop se regretter.
Une bourgeoise coquette se déroba au dernier moment : la soubrette paya pour la dame. […] Un de ses derniers emballements guindait J. […] Un dernier mot. […] Tout conspire contre la culture, dont Taine fut un des derniers grands serviteurs. […] Dans son troisième et dernier chapitre : « Qu’est-ce qu’une œuvre moderne ?
Maury a pu rétablir le texte authentique des dernières, et nous en faire connaître un bon nombre d’inédites. […] En ce sens, on retrouve dans sa dernière manière le souvenir de sa première, et la fin de son œuvre en rejoint le commencement. […] Mais elle a pour nous un dernier avantage encore : c’est de dire avec exactitude ce qui fait le mérite essentiel du dernier roman de M. […] L’univers, qui ne nous dit jamais son dernier mot, atteint son but par la variété infinie des germes. […] Mais, à l’abri de ce nom fameux, nos journalistes se sont eux-mêmes assez loués l’an dernier pour n’avoir pas besoin du tribut de mon admiration.
Il roula jusqu’aux derniers bas-fonds de la misère. […] À la poupe de chaque barque trônait une dame assise sur des tapis de brocarts entourée d’une cour de poètes qui lui récitaient leurs derniers vers. […] Ses derniers livres nous apportent sur ce point un témoignage irrécusable. […] Le héros est en nourrice au premier tableau du drame ; au dernier, il bénit de ses mains tremblantes le mariage de ses arrière-petits-enfants. […] Par malheur, les derniers volumes qu’il a publiés ne sont pas les meilleurs qu’il ait écrits.
Alfred Capus, dans les autres « courriers de Paris » qu’il a écrits durant les quatre derniers mois, nous parle du snobisme et de l’esbroufe, à propos de M. […] Elle animait tous ses actes et le soutint jusqu’à son dernier jour. […] Eh bien, dans son dernier livre, le Marché aux Fleurs, le personnage sympathique est un socialiste, un partageux. […] Dans cet ouvrage, les derniers venus parmi les jeunes gens chercheront, je crois, le modèle de l’homme qu’il ne faut pas être. […] M. de Gourmont traversa le symbolisme, il en fut le philosophe et il critique ; il vient de se faire, dans son dernier volume, le pieux gardien de ce cabinet des antiques.
Vous vous rappelez le sonnet : Heureux qui, comme Ulysse… et son dernier vers : Et plus que l’air marin, la douceur angevine. […] Demain, ce sera le tour d’un autre, moi par exemple, puis vous, et ainsi toujours. » Cette vue sinistre était encore la sienne dans ses derniers jours. […] Le nom de Swedenborg m’est revenu par une association d’idées naturelle, étant données les préoccupations dont j’ai vu Dupré hanté dans ses derniers jours. […] Et les dernières paroles perceptibles dans son agonie, raconte Bülow, furent : « La raison d’État. » Il en avait frappé, pour toute l’Allemagne, un mot d’ordre militaire que les excentricités du kaiser n’avaient pu abolir. […] Gruyer, datant du siècle dernier et n’étant plus au courant.
Avant-propos D’aucuns, à l’heure actuelle, peuvent contester l’utilité pratique du dernier échelon menant au doctorat, en signaler l’artificiel, et comment il se réduit souvent à un simple problème de typographie courante : extraire d’un nombre minimum de pages manuscrites une somme maxima de feuillets imprimés.
Georges Pioch En intitulant : Confidences, son dernier livre de poèmes, M.
. — Poèmes parisiens : Fleurs du bitume, Ciels de, lit, Vache enragée, Fins dernières, La Vie fâchée, etc.
Mais je voudrais dire la joie qui, le printemps dernier, envahit tous les épris de bons poèmes lorsque ces strophes sans reproches déroulèrent les vibrances et les ondulements de leur cantique.
« Les derniers des hommes, M. de Voltaire, sont ceux qui sont les plus dangereux, & les plus dangereux sont ces Ecrivains dont la plume s’efforce de renverser tout à la fois l’ordre de la Religion & celui de la Société ; ces Ecrivains, qui dégradent les Lettres par l’injustice de leur haine, l’amertume de leur style, la licence de leurs déclamations, l’atrocité de leurs calomnies, le renversement de toutes les bienseances ; ces Ecrivains, qui amusent, par leurs bons mots & leurs sarcasmes, la multitude ignorante & légere, & qui osent ridiculiser le mérite & l’honnêteté ; ces Ecrivains, qui veulent être plaisans aux dépens de ce qu’il y a de plus sacré & de plus respectable, qui veulent être crus en dépit du jugement & de la raison, qui veulent être estimés malgré la justice & le bon goût ; ces Ecrivains enfin, que le délire encense, & qui, noircis par la fumée de l’encens même qu’ils ont reçu, sont mis ensuite au rebut, comme ces fausses Divinités que la superstition la plus grossiere ne peut adorer qu’un moment. » GUYS, [Jean-Baptiste] de l’Académie de Caen, né à Marseille en 17..
Cependant l’Ode française, généralement accusée de froideur et de monotonie, paraissait peu propre à retracer ce que les trente dernières années de notre histoire présentent de touchant et de terrible, de sombre et d’éclatant, de monstrueux et de merveilleux.
Et la nuit s’écoulait dans ces chastes délires, Et l’amour sous la table entrelaçait vos doigts, Et les passants surpris entendaient ces deux lyres, Dont l’une chante encore, et dont l’autre est sans voix… Et quand du dernier vin la coupe fut vidée, J’effeuillai dans mon verre un bouton de jasmin ; Puis je sentis mon cœur mordu par une idée, Et je sortis d’hier en redoutant demain !
Cette science est l’œil de l’Histoire ; mais cet œil est assez trouble dans les fatras chronologiques qu’on a publiés avant le milieu du dernier siécle.
. — Savez-vous quel volume de poésies a, dans ces dernières années, remporté le prix de la faveur publique ?
Belin, médecin de Troyes ; c’est une curiosité d’amateur qui lui dicte sa première lettre (20 avril 1630) : il s’est mis depuis quelques années à rechercher les antiquités de la faculté de Paris, à faire collection de toutes les thèses qu’on y a soutenues ; il en a déjà ramassé plus de cinq cents, mais ce sont surtout celles des vingt dernières années qu’il possède, à partir de 1609 : quant à celles qui remontent plus haut, elles sont plus rares, et il s’adresse à M. […] Et, débordant sur ce sujet, cet homme d’école s’écrie dans un dernier accès de fierté et de superbe plus doctorale que philosophique : Tous les hommes particuliers meurent, mais les compagnies ne meurent point. […] [NdA] Cette circonstance de la jeunesse de Gui Patin, dont son dernier biographe paraît vouloir douter, je ne sais pourquoi, est attestée non seulement par Bayle, mais par des contemporains plus directs.
Dans ces dernières années et depuis quelque temps, La Boétie a trouvé des investigateurs et des biographes qui se sont attachés particulièrement à le mettre en lumière. […] Cette intimité occupa les cinq ou six dernières années de la vie de La Boétie, car il mourut le 18 août 1563, d’une maladie contractée dans une tournée qu’il avait faite pour le service de sa charge : il n’avait pas accompli sa trente-troisième année39. […] Quoi qu’on ait dit, elles connaissent entre elles la parfaite amitié ; et, pour m’en tenir aux témoignages que la littérature me prête, qu’on veuille relire à la fin des Mémoires d’une des femmes les plus spirituelles, Mme de Staal-Delaunay, ce qu’elle dit de sa dernière et intime amie Mme de Bussy, et de sa douleur pénétrée, de son accablement après l’avoir perdue.
L’espérance ou la crainte, excitées par les gestes et les mouvements d’une multitude agitée, pressaient de tous côtés l’âme et l’esprit, les élevaient au dernier degré de puissance et d’expression. […] Dans les dernières années, M. de Meilhan vivait à Vienne, au quatrième étage, pauvre et assez entouré. […] Ils font ensemble leur dernier rêve d’imagination ; « Si j’étais roi, vous seriez Premier ministre !
Bonaparte, nommé général en chef en remplacement de Schérer, arrive au quartier général à Nice dans les derniers jours de mars 1796 : Il trouva tous les services dans un état déplorable : l’armée manquait de tout, et les magasins, les caisses étaient vides. […] Le récit qu’il fait de la campagne de Russie où il eut une si belle conduite sous les ordres de Ney à l’arrière-garde de la retraite, commence par un aveu d’une effusion extrême, et qui exprime bien le genre d’intérêt religieux que ces militaires esclaves du devoir et de l’honneur attachent à la consécration des souvenirs : L’un des grands regrets que je puisse éprouver aujourd’hui, écrivait Pelleport dans les dernières années de sa vie, c’est de penser qu’il me faudra peut-être mourir sans avoir pu lire dans Thiers l’histoire de notre immortelle campagne de Russie. […] Pelleport ne manque pas, en cet endroit, de rendre à son dernier chef Marmont une justice qu’il est redevenu de mode depuis quelque temps de lui refuser.
Je le vois encore, sur les derniers temps de la Restauration, avec son visage fin, amaigri, de jeune vieillard, ses longs cheveux négligés et pendants, sa taille de peuplier, avec son pas traînant et son attitude délabrée, exhalant de toute sa personne je ne sais quelle senteur de musc qui rappelait l’ancien muscadin ; cherchant dans les salons du général La Fayette (moins remplis alors qu’un ou deux ans plus tard) quelqu’un avec qui causer, et ne le trouvant pas toujours, ou faisant le soir à l’Athénée une lecture déjà cent fois redite et qu’il essayait d’animer ; écrivant pour le Courrier français des séries d’articles qu’on ne lisait plus. […] Et cependant, aujourd’hui encore, si l’on avait à juger en dernier ressort Benjamin Constant, il ne serait que naturel et légitime de faire entrer la considération de sa vie privée jusque dans l’examen de sa vie publique, parce que l’une, en effet, influa sur l’autre et y pénétra sans cesse. […] Molé rencontrait Benjamin Constant dans les derniers temps de la Restauration et lui demandait comment il allait, il en reçut cette réponse : « Je mange ma soupe aux herbes, et je vas au tripot »,