Hugo fait une dépense curieuse des adjectifs emphatiques, à sens indéterminé : étrange, horrible, effrayant, sombre, etc. […] Le petit volume de Bouilhet est un témoin curieux des impulsions incohérentes auxquelles obéissaient entre 1850 et 1860 les talents secondaires qui n’avaient pas la force de s’affranchir et de s’orienter une bonne fois.
Maintenant, est-ce son genre de prédication qui a éloigné les indifférents et les curieux ? […] L’abîme s’est élargi, j’en ai peur, entre ceux qui croient et ceux qui ne croient pas, et, quand ceux-ci ne sont pas installés dans la négation absolue, ils se jouent dans un scepticisme curieux et parfaitement tranquille.
La plus belle vie, la plus intelligente et la plus spirituelle, ce n’est peut-être pas celle des écrivains, même de ceux qui ont laissé de beaux livres : c’est celle des grands curieux qui ont vécu leur vie sans l’exprimer, et dont personne aujourd’hui ne sait les noms. […] Cela est vrai, à des degrés divers, d’Edmée et de Germaine : Edmée, une jeune fille trop savante et trop curieuse — sauvée par sa science précoce et par sa fierté ; Germaine, une jeune femme qui a la coquetterie des sens, « une coquetterie épidermique, animale, d’un caractère étrange, presque monstrueux, féminin quand même », sauvée, celle-là, on ne sait par quoi, par sa froideur foncière, par sa paresse, parce qu’il faut un effort pour franchir le dernier pas… Mais que nous importe que ces fausses honnêtes femmes soient sauvées ?
Et même il se passe ici quelque chose de curieux et de touchant. […] C’est un écrivain infiniment curieux.
C’est une haute leçon de politique ; il est seulement curieux que ce soit celui qui l’a pratiquée à ce degré, qui nous la divulgue avec cette sorte d’indiscrétion ou de franchise. […] Ils sont à mettre à côté du curieux volume sur les guerres de Jules César, publié par M.
Le roman est d’un intérêt plus pathétique, mais d’une étude moins savante et moins curieuse que La Petite Fadette, et c’est pourquoi j’ai insisté sur cette dernière. […] On peut préférer de lui telle ou telle manière, mais il est curieux de les lui voir essayer toutes.
Destouches avait envoyé au prélat quelques épitaphes latines : Les épitaphes, répond Fénelon, ont beaucoup de force, chaque ligne est une épigramme ; elles sont historiques et curieuses. […] Il avoue qu’il serait curieux de le connaître et de l’observer : Ses actions de guerre sont grandes ; mais ce que j’estime le plus en lui, c’est des qualités auxquelles ce qu’on appelle fortune n’a aucune part.
Oui, M. de Balzac a peint les mœurs de son temps, et son succès même en serait une des plus curieuses peintures. […] Quand il en fut de sa lecture au passage où il dit : « Mais je craindrais, en lisant Rousseau, d’arrêter trop longtemps mes regards sur de coupables faiblesses, qu’il faut toujours tenir loin de soi… » Sieyès l’interrompit en disant : « Mais non, il vaut mieux les laisser approcher de soi, pour pouvoir les étudier de plus près. » Le physiologiste, avant tout curieux, venait ici à la traverse du littérateur qui veut le goût avant tout.
Darget, j’espère que l’édition sera faite et que tout sera dit… L’édition, à la fois protégée et clandestine, se fit donc ; mais il est curieux de voir comment M. de Choiseul s’y prit pour la falsifier, allant jusqu’à dresser de sa main le détail des corrections et modifications à y introduire : On ne peut le tolérer (ce recueil), écrivait-il encore à M. de Malesherbes, qu’en prenant les plus grandes précautions pour qu’il paraisse imprimé en pays étranger, et il ne faut pas perdre de vue cette considération, en exigeant des corrections. […] « Un homme qui ne se croit pas tombé du ciel, dit-il, qui ne date pas l’époque du monde du jour de sa naissance, doit être curieux d’apprendre ce qui s’est passé dans tous les temps et dans tous les pays. » Tout homme doit au moins se soucier de ce qui s’est passé avant lui dans le pays qu’il habite.
Saint-Simon cite les exemples les plus curieux de cette indécision d’un si vaste esprit, laquelle se prolongeait jusqu’au dernier moment. […] Il est curieux de voir comment d’Aguesseau, par ses efforts modérés de raison, et tout en ne songeant qu’à s’appuyer aux anciens, penche déjà plus qu’il ne croit du côté de l’avenir.
Cette lettre a cela de curieux, qu’elle nous montre pour la première fois Montaigne en plein exercice de sa charge, et dans toute l’activité et la vigilance dont il était capable. […] Et, loin de s’abattre et de maudire le sort de l’avoir fait naître en un âge si orageux, il s’en félicite tout à coup : « Sachons gré au sort de nous avoir fait vivre en un siècle non mol, languissant ni oisif. » Puisque la curiosité des sages va chercher dans le passé les confusions des États pour y étudier les secrets de l’histoire et, comme nous dirions, la physiologie du corps social à nu : « Ainsi fait ma curiosité, nous déclare-t-il, que je m’agrée aucunement de voir de mes yeux ce notable spectacle de notre mort publique, ses symptômes et sa forme ; et, puisque je ne la puis retarder, je suis content d’être destiné à y assister et m’en instruire. » Je ne me permettrai pas de proposer à beaucoup de personnes une consolation de ce genre ; la plupart des hommes n’ont pas de ces curiosités héroïques et acharnées, telles qu’en eurent Empédocle et Pline l’Ancien, ces deux curieux intrépides qui allaient droit aux volcans et aux bouleversements de la nature pour les examiner de plus près, au risque de s’y abîmer et d’y périr.
Son goût n’est ni très rare ni très curieux, ni même exquis ; mais, dans son ordre d’idées, ce goût est pur, sain et judicieux ; il est prompt et n’hésite pas. […] Ce n’est pas un critique curieux et studieusement investigateur que La Harpe, c’est un professeur pur, lucide, animé.
Dans un des exercices publics qui avaient lieu dans la grande salle du collège, voyant entrer M. de La Visclède, secrétaire perpétuel de l’Académie de Marseille, et bien que l’auditoire fût en partie composé des plus jolies femmes de la ville : « Je ne voyais, dit-il, que M. de La Visclède, et mon cœur palpitait en le voyant. » Tel était Barthélemy à quinze ans : âme modérée, affectueuse et fine, esprit vif, curieux, délié, avide de savoir, ne mettant rien au-dessus des belles et nobles études qui se cultivent paisiblement à l’ombre des académies et des musées, on aurait dit que quelque chose de la pénétration et de la douceur des anciens Grecs, de ces premiers colons et civilisateurs de la contrée phocéenne, avait passé jusqu’à lui, et qu’il avait assez goûté de leur miel pour ne plus vouloir s’en sevrer jamais. […] L’abbé Barthélemy avait de l’attrait, du charme, un agrément continu, un sentiment véritable et attachant : « Ma destinée, disait-il, est d’avoir des amis vifs ; c’est un bonheur dont je sens l’étendue. » On a les lettres qu’écrivit l’abbé Barthélemy au comte de Caylus durant ces deux années de voyage d’Italie ; curieuses pour le biographe, elles n’ont rien d’intéressant pour l’ordinaire des lecteurs.
Aujourd’hui, la Société des bibliophiles, considérant qu’il n’y avait jusqu’à présent aucune édition exacte des contes et nouvelles de cette princesse, que dès l’origine les premiers éditeurs en avaient usé avec le royal auteur très librement, et qu’on ne savait où trouver le vrai texte de ce curieux ouvrage beaucoup plus célébré que lu, a pris à tâche de remplir cette lacune littéraire : elle a chargé un de ses membres les plus consciencieux, M. […] Ce curieux investigateur ayant recouvré le livre de dépenses, tenu par Frotté, le secrétaire de Marguerite, en a tiré tout le parti possible et en a fait aisément ressortir la preuve journalière de l’humeur bienfaisante et de la libéralité inépuisable de la bonne reine.
Le curieux de sa rubrique aurait-il été de préconiser la liberté sans oser la prendre et sans vouloir qu’on la prît avec elle, en faisant la critique dupe ou victime d’une étiquette de bal masqué, qui lui donnait, à elle, toutes les cartes et l’impunité de son jeu ? […] La pauvre curieuse étouffe dans son masque, de pudeur outragée, et rentre chez elle, humiliée des langages qu’on a osé lui tenir.
Son livre, écrit du style d’un homme qui a agi sur la langue qu’il parle avec la même force qu’il a pensé sur elle, fourmille de faits et de rapprochements inattendus à enchanter les scholiastes et les bibliophiles ; mais, il faut bien que la critique le lui dise : ces détails, curieux pour des… curieux, n’apprennent, en somme, rien d’important et de nouveau et qui fasse trouée de boulet dans nos esprits et dans l’ordre de nos connaissances sur l’histoire de la comédie.
car l’inspiration et la Science ne vont pas d’ordinaire par les mêmes chemins… ces fragments sont d’autant plus curieux qu’ils remontent à une époque éloignée, où le génie de Joseph de Maistre en était encore à ses premières élaborations. […] L’émancipation, à laquelle s’opposait le comte de Maistre, a été proclamée, et il est curieux de connaître sur quels faits produits par un esprit de cet ordre le gouvernement russe a passé.
La réponse de l’auteur et de ses amis aux questionneurs trop curieux fut alors fort simple.
Les amateurs des sciences occultes, s’il en est encore, les personnes plus positives qui tiennent à en constater la bibliographie et l’histoire, y trouveront de curieuses indications données par un homme qui semble avoir, sinon pénétré le secret, du moins tourné de près à l’entour.
Sainte-Beuve, qui aurait pu nous échapper, sans l’œil vigilant et attentif d’un amateur et d’un curieux, devient aujourd’hui très essentielle pour tous ceux qu’intéresse l’histoire des livres : « Pour les bibliographes seulement, dit M.
Ce que je vais dire n’est pas un conte : je sais telle grande ville de province, siège de Facultés, dont la Bibliothèque possède un manuscrit d’Alfieri ; un jeune homme demande à le consulter : le bibliothécaire, gardien du trésor, s’effraie à cette seule demande : « Je puis bien vous le montrer, répond-il ; prenez le chiffre du format, le nombre de pages, si vous le voulez ; parcourez-le même, mais je ne puis vous en laisser copier une ligne. » Et pendant tout le temps que le manuscrit était en main, le malheureux homme en peine était là tournant, rôdant autour du pauvre curieux qui se sentait lui-même sur les épines de se voir ainsi épié.
Le développement de la démocratie est peut-être incompatible avec la beauté du monde considéré comme un spectacle pour l’artiste et pour le curieux.
» « Les vierges sentent le lys. » Et voici une pensée religieuse : « La Théologie est une reine qui a les Arts pour chambellans et les Sciences pour dames d’atours. » Je vous jure que tout est de cette force, sauf une douzaine de pensées que j’ai mises à part et que je ne citerai pas, crainte d’aggraver l’état d’âme inquiétant que nous révèle la Préface Cette préface est un morceau bien curieux.
Ce jeune Empereur a déjà fait un certain nombre de choses extrêmement curieuses.
Tout cela est bien curieux.
C’était un recueil très curieux de sonnets surtout philosophiques.
Il était curieux de voir des êtres assez fous pour lui avoir résisté.
Et puis, pourquoi n’en serait-il pas d’une littérature dans son ensemble, et en particulier de l’œuvre d’un poëte, comme de ces belles vieilles villes d’Espagne, par exemple, où vous trouvez tout : fraîches promenades d’orangers le long d’une rivière ; larges places ouvertes au grand soleil pour les fêtes ; rues étroites, tortueuses, quelquefois obscures, où se lient les unes aux autres mille maisons de toute forme, de tout âge, hautes, basses, noires, blanches, peintes, sculptées ; labyrinthes d’édifices dressés côte à côte, pêle-mêle, palais, hospices, couvents, casernes, tous divers, tous portant leur destination écrite dans leur architecture ; marchés pleins de peuple et de bruit ; cimetières où les vivants se taisent comme les morts ; ici, le théâtre avec ses clinquants, sa fanfare et ses oripeaux ; là-bas, le vieux gibet permanent, dont la pierre est vermoulue, dont le fer est rouillé, avec quelque squelette qui craque au vent ; au centre, la grande cathédrale gothique avec ses hautes flèches tailladées en scies, sa large tour du bourdon, ses cinq portails brodés de bas-reliefs, sa frise à jour comme une collerette, ses solides arcs-boutants si frêles à l’œil ; et puis, ses cavités profondes, sa forêt de piliers a chapiteaux bizarres, ses chapelles ardentes, ses myriades de saints et de châsses, ses colonnettes en gerbes, ses rosaces, ses ogives, ses lancettes qui se touchent à l’abside et en font comme une cage de vitraux, son maître-autel aux mille cierges ; merveilleux édifice, imposant par sa masse, curieux par ses détails, beau à deux lieues et beau à deux pas ; — et enfin, à l’autre bout de la ville, cachée dans les sycomores et les palmiers, la mosquée orientale, aux dômes de cuivre et d’étain, aux portes peintes, aux parois vernissées, avec son jour d’en haut, ses grêles arcades, ses cassolettes qui fument jour et nuit, ses versets du Koran sur chaque porte, ses sanctuaires éblouissants, et la mosaïque de son pavé et la mosaïque de ses murailles ; épanouie au soleil comme une large fleur pleine de parfums ?
Henri II fut curieux de lire ses poësies : mais, auparavant, il voulut sçavoir du vieux Saint-Gelais ce qu’il pensoit du jeune poëte.
Je me contenterai donc d’alléguer encore un passage du Corio, qui nous a donné une histoire de Milan si curieuse, et si connuë de tous les sçavans.
Or, si la sociologie ainsi conçue peut servir à illustrer de faits curieux une philosophie, elle ne saurait l’enrichir de vues nouvelles, puisqu’elle ne signale rien de nouveau dans l’objet qu’elle étudie.
Tel est le sujet de la comédie politique, diplomatique et un peu physiologique, qui aurait pu être un excellent conte drolatique sous la plume rabelaisienne de Balzac, mais qui n’est point un conte, et dont le très peu drolatique Baschet nous fait le détail, — Armand Baschet, un Capefigue correct, cravaté, tiré à quatre épingles, curieux peut-être ici comme le garçon d’honneur d’une noce, mais solennel comme un notaire et impassible comme un chambellan : Se gardant bien de rire en ce grave sujet !
Plus paresseux au fond que vraiment curieux, il ne veut apprendre que ce qu’il sait, entendre que la musique qui chante dans sa mémoire, voir que ce que ses yeux ont cent fois rencontré. […] C’était rare et curieux, le feu de ces regards disciplinés et de ces prunelles ardentes qui tutoient tout le monde. […] Jacquet, rapporte de bien curieux jugements des lettrés dijonnais de ce temps-là, qui nous montrent à quel point leur critique littéraire était en retard. […] L’abbé Dubos était un homme d’esprit curieux et inventif. […] On l’admire quand elle est bien faite, on la montre aux curieux avec une satisfaction d’artiste ; puis on brouille les cartes, et on s’amuse à en construire une autre.
Chose curieuse ! […] Un pays dont les jeunes gens pourraient être doués de cette étrange maturité offrirait un curieux spectacle. […] À ce point de vue, qu’on pourrait presque appeler littéraire, la lecture de ce procès est une étude curieuse. […] UN CURIEUX. […] c’est curieux !
Et ils sont curieux de lire quelques vers de M. […] Lorsqu’on relit en volumes ces articles, il s’en dégage une impression curieuse. […] La tentative était curieuse. […] La scène est curieuse. […] Augustin Filon a donné de curieux détails sur cet épisode, demeuré si longtemps mystérieux.
Curieux de la réalité, ils ne l’aiment pas assez ; si leur curiosité était mélangée d’un peu d’amour, leurs œuvres n’y perdraient rien en exactitude, et elles y gagneraient en poésie et en beauté. […] Or le cercle magique n’aura tout son pouvoir sur nous qu’à la condition que nous ne le verrons pas tracer ; dans le cas contraire, nous refuserons d’y entrer, et nous nous arrêterons sur le bord, assistant en curieux au spectacle magique auquel nous devions être mêlés. […] Quelques-unes de ces expériences sont très curieuses ; ce ne sont pourtant que des expériences. […] L’imagination docilement ardente, passivement curieuse du jeune homme se laisse pénétrer sans résistance par toutes les influences qui l’assiègent ; sa mémoire facile et molle, doucement échauffée par le feu brillant des passions qui s’allument, reçoit les empreintes de toutes les formes qui l’entourent. […] De là un des caractères les plus curieux de son talent : l’optimisme.
Leur histoire est assez curieuse. […] Rien n’était plus curieux que le ménage de M. […] C’est très curieux. […] Narcisse Habert est très curieux et semble vrai. […] C’est bien curieux.
Une foule de détails curieux, instructifs et « suggestifs » sont contenus dans ce petit livre de format modeste. […] C’est la meilleure manière de le lire, et lu ainsi, il est infiniment intéressant et curieux. […] Sa théorie me paraît fausse ; mais elle est curieuse, elle est amusante, elle est trouvée. […] C’est très curieux. […] Il offre la matière d’une étude curieuse pour le psychologue et l’historien du cœur humain.
Relisons le théâtre seulement ; prenons l’art tel qu’il se révèle à nous dans les sincères et curieuses tentatives de M. de Vigny. […] N’est-ce pas là le type du procédé matériel, et n’est-il pas curieux de retrouver chez un vieux poète les artifices ingénieusement puérils de nos contemporains ? […] Un des résultats les plus tristes et les plus curieux de cette disposition d’esprit, c’est l’idée étrange que M. […] Ce sera pour nous une excellente occasion d’étudier une des formes les plus curieuses du génie de M. […] Quand Lamartine, pour ne pas parler des autres, a osé faire à ce curieux public ses confidences, on lui a reproché bien amèrement d’avoir levé les voiles sous lesquels reposait, consacrée par le mystère même, l’idole de son amoureuse jeunesse.
Chevalier ouvrait une oreille curieuse aux essais de Gustave. […] Ils étaient frappés aussi par ce qu’ils trouvaient de curieux dans les entretiens de Français établis là-bas, de saint-simoniens partis à la suite du Père Enfantin. […] Il est assez curieux qu’il ait toujours gardé cette considération pour Boileau en ayant Racine pour bête noire. […] Et il serait curieux de repérer et de mesurer les pentes psychologiques par lesquelles toute confession devient invinciblement roman. […] Et de curieuses trouvailles le poussent à l’extrême et au paradoxe.
Il était curieux des nouveautés que trouvent les savants et des progrès que réalise l’industrie. […] Il était malheureux, mélancolique, tantôt curieux de renouveler son existence, et tantôt découragé. […] Les voyages le tentèrent encore ; il était curieux de l’univers. […] * * * Mais quel enfant merveilleusement curieux ! […] … Si terrible et si curieux qu’en définitive, non, je ne veux plus le comparer à un enfant, mais à un conquérant.
. — Aucun commentateur des écrits du célèbre écrivain ne nous avait parlé des études qu’on va lire, et il est assez curieux de constater que depuis quarante ans que des milliers d’ouvrages et d’articles ont paru sur le penseur, l’ethnologue, l’orientaliste, le romancier, le conteur, le poète, et le sculpteur même, qu’il était, à peine le professeur Schemann dans sa biographie de l’auteur de l’Essai sur l’Inégalité des Races, — et plus récemment deux articles du Figaro littéraire laissaient supposer qu’il avait tenu d’une façon régulière une rubrique sur les œuvres de ses contemporains. […] On voit qu’avant d’être diplomate et voyageur, l’auteur de l’Essai sur l’Inégalité des Races Humaines, des magnifiques récits de voyage en Asie, de la Renaissance et des Pléiades, avait été journaliste et que curieux de tout, l’esprit plein de ce feu qui a l’éclat du diamant, il attendait la carrière brillante qu’un avenir prochain lui réservait en pourvoyant de ses écrits les colonnes des revues et journaux les plus cotés de cette attrayante époque. […] Il est donc assez curieux et, partant, remarquable, qu’il nous tombe comme de la lune, un homme honoré sans nul doute, de quelque apparentage avec Maître François. […] Janin a bien de l’esprit, bien de la bonne humeur, bien des boutades curieuses et inattendues et que c’est un grand dommage qu’à beaucoup de naïveté et d’amour pour les belles choses, il ne joigne pas du jugement, de la rectitude d’idées et plus de solidité dans ses opinions. […] Toute sa famille littéraire, le passé et le présent, se trouva enveloppée un beau jour dans la même défaite ; il arriva que le public ne voulut plus qu’on lui en parlât, et alors, chose curieuse, on vit le contraire de ce qui arrive dans les batailles.
— Je trouve cela plus curieux que la pièce même ! […] C’est l’histoire d’un employé, vieux garçon, qui ne sait comment tuer le temps qui s’écoule entre l’heure où il quitte son bureau et celle où il va dîner ; roman minuscule très curieux de détails ; pourquoi faut-il qu’il y en ait d’inlisables ! […] Il est aussi douloureux que curieux de suivre les tentatives du malheureux prince pour sortir de l’obscurité à laquelle son père l’avait voué. […] Bourdeau vient de rendre un véritable service à ce philosophe en facilitant, par un abrégé excellent, la lecture du « moraliste curieux, de l’humoriste original », qui a été le créateur d’un nouveau système de philosophie. […] Suivons ce curieux enchaînement de la légende de Bacchus.
« Toi, tu es un critique ; toi, un poète ; toi, un moraliste. » Cela simplifie la besogne et dispense d’analyser la curieuse complexité de certains talents. […] Revenons à la curieuse histoire de la réputation de Voiture : elle va nous servir à mesurer avec une certaine précision le degré d’indépendance et d’autonomie de la postérité dans ses jugements littéraires. […] On peut observer, à l’heure où nous sommes, dans l’histoire de la réputation de Voltaire, un curieux conflit de la légende et de la vérité, de la tradition glorieuse et de la critique clairvoyante. […] Parfois le commentaire prend assez d’importance pour devenir plus curieux, plus intéressant et plus beau que le texte lui-même, qui disparaît comme écrasé sous lui. […] Il est curieux et presque comique de voir les critiques eux-mêmes ressembler en ce point aux poètes et parler, ô les pauvres gueux !
La plus curieuse de ces deux aventures se passa en France, au château de Mello, résidence du duc Henri de Montmorency, lequel avait lord Herbert en grande estime. […] Quelles curieuses conversations il surprit dans les tavernes populaires ! […] Elis Wyn possède les vieilles légendes de la littérature nationale, et, chose curieuse, il semble avoir eu quelques notions de la littérature espagnole. […] Que reste-t-il de toi, si studieux, si érudit, si curieux de toute bonne et originale littérature ? […] Arrêtons-nous un instant devant cette forme de plaisanterie ; elle est curieuse à définir et à décrire.
Ce brave homme n’était curieux que de sentir. […] Il n’écrit point pour des curieux ; il écrit contre les manichéens. Cela me fâche doublement, parce que je suis curieux et un peu manichéen. […] Son livre est bien curieux et tout à fait original. […] Darmesteter en cite de curieux exemples.
Ce fait curieux est attesté par les mémoires de l’époque, et, le volume depuis magnifiquement relié, est resté aux mains du baron Fain, qui le conserve précieusement dans sa bibliothèque comme une relique. […] La première partie de Louis Lambert contient sur ce temps de la vie de Balzac, de curieux renseignements. […] Cousons ici quelques lignes curieuses sur la faculté de lecture attribuée à Louis Lambert, c’est-à-dire à Balzac. […] A propos de l’auteur des Marguerites, consignons ici un petit renseignement qui pourra amuser les curieux littéraires. […] C’étaient des esprits curieux, raffinés, ayant l’horreur des banalités et des phrases toutes faites.
Il le regardait, à ses mardis, s’arrêter sous ses regards en un bassin curieux, lui révéler sa profondeur, le sens de son courant. […] Le sonnet Ses purs ongles est une copie — d’une technique très curieuse — de son salon la nuit. […] Il faudra déterminer de façon spéciale et prudente ce sens, cette théorie de l’absence, qui joue un curieux rôle chez Mallarmé. […] Il est curieux de voir deux génies aussi fraternels que Villiers et Mallarmé couler ici sur des pentes contraires. […] Ce sonnet Remémoration d’amis belges en donnent un exemple curieux.
— Ces jours-ci, depuis que je vous ai vu, m’a-t-il dit, j’ai fait des lectures nombreuses et variées, mais j’ai lu surtout un roman chinois qui m’occupe encore et qui me paraît excessivement curieux. […] Mais aussi, par cette sévère modération en toutes choses, l’empire chinois s’est maintenu depuis des siècles, et par elle il se maintiendra dans l’avenir. — J’ai trouvé dans ce roman chinois un contraste bien curieux avec les chansons de Béranger, qui ont presque toujours pour fond une idée immorale et libertine, et qui par là me seraient très antipathiques, si ces sujets, traités par un aussi grand talent que Béranger, ne devenaient pas supportables, et même attrayants. Mais, dites vous-même, n’est-ce pas bien curieux que les sujets du poète chinois soient si moraux et que ceux du premier poète de la France actuelle soient tout le contraire ? […] « Vous ne savez guère, me dit-il, à quelle place curieuse nous nous trouvons en ce moment.
Analyses intéressantes de l’œuvre ; grande admiration ; observations curieuses. […] Les Souvenirs forment un complément indispensable aux autres écrits du grand réformateur, et, bien qu’il ne contiennent nullement un exposé régulier de ses principes, ils fournissent de curieux renseignements sur ses idées et ses impressions personnelles. […] Récemment parue à Hanovre une « notice biographique sur le développement intellectuel du philosophe Edmond de Hagen. » Au milieu est une biographie des œuvres de Hagen, parmi lesquelles les nombreux commentaires sur l’œuvre wagnérienne si remarquables et curieux. […] Pour André Cœuroy (Wagner et l’esprit romantique, Paris : Gallimard, 1965, p. 254) qui cite Dujardin, il ne fit que se contenter « de développer dans le style qui lui était propre l’analyse de l’Ouverture de Tannhäuser insérée dans le programme que l’ouvreuse lui avait remis » et rien n’est plus étranger à la pensée de Wagner que ce texte qu’il qualifie d’une « des excroissances les plus curieuses de la littérature wagnérienne ».
Le plus curieux est le mémoire de Vico sur sa vie. […] Francesco Solla, 1729), il attaque la réforme cartésienne, et l’esprit du xviiie siècle, souvent avec humeur, mais toujours d’une manière éloquente. — Deux morceaux sur Dante ne sont pas moins curieux. […] Dans cette lettre curieuse, Vico explique le peu de succès de La Science nouvelle. […] Vico, 1736, in-4º. — Quatorze lettres sur le troisième principe de la science nouvelle, relatif à l’origine du langage ; ouvrage dans lequel on montre par des preuves tirées tant de la philosophie que de l’histoire sacrée et profane, que toutes les conséquences de ce principe sont fausses et erronées, 1749. — Dans la préface de son premier ouvrage, il reconnaît que Vico a mérité l’immortalité ; dans le second, fait après la mort de Vico, il l’appelle plagiaire, etc. — Il croit prouver d’abord que le système de Vico n’est pas nouveau, et dans cette partie, malgré la diffusion et le pédantisme, l’ouvrage est assez curieux, en ce qu’il rapproche de Vico les auteurs qui ont pu le mettre sur la voie. — Il soutient ensuite que ce système est erroné, et particulièrement contraire à la religion chrétienne.
Ces lettres de Bernis et de Duverney, qui n’ont rien de bien intéressant par le sujet, et qui ont été imprimées en 1790 avec les notes les plus ridicules et les plus impertinentes qu’on puisse imaginer, sont curieuses quand on les lit, comme je le fais, au point de vue de la biographie et de la connaissance des deux caractères. […] Laissons-le parler lui-même, nous ne saurions dire aussi bien que lui : Quand on a des affaires à traiter dans les cours étrangères, c’est la manière dont on les conduit, ces affaires, qui fixe l’attention et qui décide de l’estime qu’on a pour vous ; mais, lorsqu’on n’a rien à démêler avec une cour, on est alors jugé d’après le personnel ; ainsi, l’on a besoin d’une grande attention pour éviter la censure d’une infinité d’observateurs curieux et pénétrants qui cherchent à démêler votre caractère et vos principes, sans que vous puissiez jamais détourner leur attention.
Balzac, s’il avait été ici mieux avisé, et si le besoin de fumée et d’encens ne l’avait séduit, se serait pourtant méfié de Costar, caractère peu droit, très compliqué, atteint non seulement de la passion mais du vice littéraire, ne songeant qu’à se faire un nom, à faire preuve d’esprit curieux et superfin, et qui, une fois amorcé sur cette question chatouilleuse, n’y devait plus voir qu’une occasion de s’insinuer dans la renommée, à la suite et à la faveur du nom de Voiture. […] Cependant, sincèrement amoureux des lettres, dilettante à sa manière, il employait la fleur de ses matinées dans son joli et commode appartement, et en vue des jardins de l’évêché, à lire ou plutôt à se faire lire (goutteux et myope qu’il était) les modernes et même les anciens, à les parcourir en tous sens, à en tirer, non pas une science solide et continue, mais de jolies pensées, des anecdotes curieuses, des raretés galantes et graveleuses même dès qu’il s’en offrait, le tout pour en enrichir ses cahiers de lieux communs et ses tiroirs : il songeait qu’un moment pouvait venir où tous ces magasins d’esprit lui seraient utiles et lui feraient honneur à débiter.
Livet pour sa complète et très curieuse édition, qu’il me permette de lui adresser deux critiques sur deux endroits. […] Pour les curieux et ceux qui tiennent à savoir par le menu ce qu’il y a de réel dans une métaphore, je dirai même que dans nos séances particulières il n’y a pas de fauteuils, mais seulement de bons sièges.
Fromentin nous a montré dans un tableau exposé en 1859 une Rue à El-Aghouat : il est curieux de comparer cette rue peinte29 avec cette même rue décrite, « étroite, raboteuse, glissante, pavée de blanc et flamboyante à midi ». […] Les curieux et les lettrés ne manqueront pas de faire un rapprochement et d’opposer par contraste ce silence vague, si éteint et si disséminé, du désert, ce silence en quelque sorte raréfié, au silence aigu, attentif, intense, d’une foule qui écoute, d’un auditoire en suspens, — le silentium acre et intentum de Pline le Jeune.
J’ai, sans faire semblant d’écouter, entendu dire sur cette Cour des choses curieuses : on fait foule comme chez une princesse ; elle fait cercle, on se précipite, et elle dit un petit mot à chacun. […] Et pour commencer, Madame de Provence : « La terrible épreuve de la première vue ne paraît pas lui avoir été défavorable du côté de M. de Provence : c’est l’essentiel ; il n’en est pas de même du côté de M. le Dauphin qui ne la trouve point bien du tout, et lui reproche d’avoir des moustaches : elle a de bien beaux yeux, mais avec des sourcils très épais et un front bas chargé d’une forêt de cheveux qui lui donnent un air dur dont elle n’a pas le caractère ; elle est au contraire douce et timide ; décidément M. de Provence en a l’air très épris. » Des curieux qui ont lu certaines lettres de Madame de Provence m’assurent qu’il y avait, à plus d’un égard, en cette princesse de quoi justifier ce premier signalement qui ne mentait pas autant que le croyait la Dauphine.
De 1819 à 1824, sous la double influence directe d’André Chénier et des Méditations, sous le retentissement des chefs-d’œuvre de Byron et de Scott, au bruit des cris de la Grèce, au fort des illusions religieuses et monarchiques de la Restauration, il se forma un ensemble de préludes, où dominaient une mélancolie vague, idéale, l’accent chevaleresque, et une grâce de détails curieuse et souvent exquise. […] Ces personnages mêmes, l’artiste les a poussés d’ordinaire au profil le plus vigoureux et le plus simple, au langage le plus bref et le plus fort ; dans sa peur de l’épanchement et de ce qui y ressemble, il a mieux aimé s’en tenir à ce qu’il y a de plus certain, de plus saisissable dans le réel ; sa sensibilité, grâce à ce détour, s’est produite d’autant plus énergique et fière qu’elle était nativement peut-être plus timide, plus tendre, plus rentrée en elle-même ; elle a fait bonne contenance, elle s’est aguerrie et a pris à son tour sa revanche d’ironie sur le siècle : de là une manière à part, à laquelle toutes les autres qualités de l’auteur ont merveilleusement concouru. — Esprit positif, observateur, curieux et studieux des détails, des faits, et de tout ce qui peut se montrer et se préciser, l’auteur s’est de bonne heure affranchi de la métaphysique vague de notre époque critique, en religion, en philosophie, en art, en histoire, et il ne s’est guère soucié d’y rien substituer.
Or, ce monde-là est avant tout un curieux aimable, il ne craint rien tant que l’ennui ; il a son goût vif, mobile, ses délicatesses. […] Quel curieux, quel aimable portrait de Dante jeune on a retrouvé, il y a environ deux ans, à Florence !
On ajoutera ainsi un curieux et dernier chapitre à cette longue étude des échanges et des contagions qui ont lieu d’intelligence à intelligence. […] Aussi, curieux effet de cette lenteur dans la propagation des idées, la France, en 1870, aimait et croyait encore vivante la grande Allemagne de Kant et de Gœthe.
Cette mise en action des ridicules de la société, c’était les proverbes, et le plus curieux, là comme en tout, était la coulisse même où le fond de chaque vanité se voyait à nu. […] Mais ce qu’il y a de vraiment curieux, ce sont les sculptures de ce tombeau.
Saint-Évremond, averti à temps, quitta la France, se réfugia en Hollande, puis en Angleterre, et vécut quarante-deux ans encore d’une vie de curieux et de philosophe, très goûté, très recherché dans la plus haute société, voyant ce qu’il y avait de mieux dans les pays étrangers, et supportant avec une fierté réelle et une nonchalance apparente sa disgrâce. […] Nous renvoyons les curieux à l’histoire, à la légende, à tout ce qu’on a dit, répété et brodé là-dessus.
Puisqu’on en peut causer comme d’une chose morte, et que le poison a péri avec le parfum, parlons-en donc sans complicité, sans pruderie, et comme d’un des témoignages les plus curieux des mœurs d’une époque qui a commencé par être frivole et qui a fini par être sanglante. […] On trouve de curieux et précis détails sur cette fin repentante, et pourtant insouciante et toujours épicurienne, de Biron, dans les Mémoires de Mallet du Pan, t.
Je citerai de lui une page des plus curieuses et décisive, qui le classe, ce me semble, comme politique. […] Il est curieux de voir comme on charge toujours les générations futures d’avoir le bon sens qu’on suppose que nous n’avons pas.
question curieuse. […] Il se proposa en curieux de constater et de classer les idées, les sentiments et leurs lois, et ne se proposa pas autre chose.
La Monarchie selon la Charte fait un mélange curieux d’ultracisme et de haute et prévoyante intelligence. […] Mais dans ce curieux xviiie siècle de La Harpe, il y a autre chose. […] Cela descendra de la conversion de La Harpe, et se terminera, chose curieuse, par une autre conversion, celle de Brunetière. […] Ce curieux communisme petit-bourgeois est le communisme d’un compatriote et d’un contemporain de Béranger. […] Du Chant du sacre (celui de Charles X à Reims en 1826) d’ailleurs curieux, Lamartine dira que c’est son Poème de Fontenoy.
Sa marche, à la suivre dans l’ensemble, serait extrêmement curieuse à noter.
Il est curieux de la voir, dans cette correspondance, protester à tout propos contre l’idée qu’on pouvait avoir de son crédit : « Je ne suis qu’une particulière assez peu importante ; je ne sais pas les affaires, on ne veut point que je m’en mêle, et je ne veux point m’en mêler. » Tantôt elle se compare avec pruderie à une ingénue de quinze ans : « Je suis un peu comme Agnès, je crois ce qu’on me dit, et ne creuse pas davantage. » Tantôt elle se vieillit avec une complaisance qui fait sourire : « Si vous me voyiez, madame, vous conviendriez, que je fais bien de me cacher : je ne vois presque plus ; j’entends encore plus mal ; on ne m’entend plus, parce que ma prononciation s’en est allée avec mes dents, la mémoire commence à s’égarer ; je ne me souviens plus des noms propres, je confonds tous les temps, et nos malheurs joints à mon âge me font pleurer comme toutes les vieilles que vous avez vues. » Sans croire tout à fait à ce renoncement absolu au monde, on est pourtant forcé de reconnaître qu’il y a dans ce langage de madame de Maintenon plus de manie que d’hypocrisie, et qu’à force de se faire, en paroles, insignifiante et inactive, elle l’était sur la fin réellement devenue.
Oui, les divers types de l’animal humain vivant en société, et ses rapports cachés ou visibles avec le milieu où il se développe, sont curieux à étudier ; mais c’est bien long, Balzac.
Maupassant, presque toujours, se borne à noter les signes extérieurs actes, gestes ou discours des sentiments de ses personnages, et use peu de l’analyse directe, qui a ses périls, qui quelquefois invente sa matière, et l’embrouille pour avoir le mérite et le plaisir de la débrouiller… Mais enfin vous entrevoyez peut-être combien est curieuse l’évolution d’un écrivain qui, ayant commencé par la Maison Tellier, finit par Notre Coeur.
Rimés, assonancés, ou sans rimes ni assonances, allitérés ou non, de rythme impair ou pair, le sort ordinaire des vers de ce jeune poète est de ne point chanter ; les mots dont se trouvent composés ces curieux vers se refusent au rythme.
Tout ceci est déjà bien amusant, mais le plus curieux c’est que ce bréviaire des « snobs » n’entend pas seulement inculquer les bonnes manières ; il veut aussi inculquer les bons principes.
Alors, nos regards curieux En verront naître une espece imparfaite, Qui du cheval n’aura point la beauté, Ni du taureau la force & la fierté ; De tous les deux sa nature est extraite, Mais impuissante à se régénérer.
L’histoire linguistique des jeux de plein air est curieuse.
Et d’abord, c’est une chose assez curieuse de voir lutter de front les deux langues les plus anciennes du monde ; langues dans lesquelles Moïse et Lycurgue ont publié leurs lois, et Pindare et David chanté leurs hymnes.