Sa plus sûre ressource était de donner des leçons de mathématiques : il apprenait lui-même tout en montrant aux autres.
On apprend d’un morceau qui se trouve dans l’Esprit des Journaux (févr. 1782), et où l’auteur anonyme apprécie fort délicatement lui-même la Notice de Suard, que La Bruyère, déjà moins lu et moins recherché au dire de D’Olivet, n’avait pas été complétement mis à sa place par le XVIIIe siècle ; Voltaire en avait parlé légèrement dans le Siècle de Louis XIV : « Le marquis de Vauvenargues, dit l’auteur anonyme (qui serait digne d’être Fontanes ou Garat), est presque le seul, de tous ceux qui ont parlé de La Bruyère, qui ait bien senti ce talent vraiment grand et original.
Brantôme, qui parle avec de grands éloges du talent poétique de la reine d’Écosse, nous apprend qu’on lui attribuait déjà, dans le temps, des vers qui ne ressemblaient nullement à ceux de l’aimable auteur, et qui, selon lui, ne les valaient pas.
Sans aucun doute, le soir du jour où je l’ai appris, je me rappelais la grammaire ou le dictionnaire où je l’avais lu, mon bouquin d’écolier, l’endroit précis, telle ligne d’une page froissée et tachée d’encre.
L’instinct de la justice apprend à l’enfant à chérir sa mère et son père, il devient devoir ; c’est déjà l’âme qui se révèle, ce n’est plus de l’instinct seulement.
Que peut-il y avoir à louer dans ce patois du crime, qui n’a été inventé que comme un masque pour cacher le visage des scélérats, de même que le masque des assassins cache leurs visages, et qu’on ne peut apprendre que pour parler bas, devant l’honnête homme, des forfaits à commettre ou à cacher ?
Ce jeune homme, cependant, ne faisait que de naître, personne ne lui avait rien appris, il n’était d’aucune école ; à peine, avant de quitter Paris, avait-il causé avec quelques hommes médiocres du dernier siècle pour lesquels il affectait un culte : Ginguené, Esménard, Chênedollé, un peu Fontanes, Parny et à peine Chénier.
Son éducation, la vie à Combourg ne lui ont pas appris à penser.
Nous nommerons ceux de nos compatriotes que nous aurons vas ou dont on nous aura appris l’arrivée à Bayreuth.
Certes, on pourrait citer tel point d’orgue inutile alanguissant une mordante fin de phrase, tel geste appris dans les conservatoires et venant troubler les développements d’une mimique naturelle ; mais l’ensemble est vivant, chaleureux, infiniment au-dessus de tout ce que nos théâtres nous ont depuis longtemps montré.
Les Jeunes gens apprendront à son école à secouer le joug du devoir, à répéter des blasphêmes, à triompher de leurs déréglemens : les Gens de Lettres, à peu respecter les modeles, à déguiser leurs larcins, à violer les regles, à oublier les bienséances, à se déchirer sans égard : les Nations à abandonner leurs principes, leurs loix, leur caractere, pour se repaître d'idées frivoles, de vûes chimériques, de goûts fantasques & passagers ; à préférer à leur intérêt, à leur gloire, à leur repos, l'attrait du plaisir, les honneurs du persiflage, & les charmes de la constance.
Un prophète, dans la Bible, mange un livre que lui tend un ange, et l’esprit de ce livre l’emplit aussitôt ; il le sait et il le répète comme s’il l’avait appris mot par mot.
Il avait appris la musique à Saint-Sulpice.
N’apprenons-nous pas fort bien à distinguer ce qui se passe uniquement dans l’intimité du cerveau et ce qui nous vient de la périphérie du corps, fut-ce de la surface du crâne ?
Nous avons dit que l’Énéide avait appris l’Iliade à tout ce qui n’était pas grec, mais ce n’est pas là assez dire : l’Énéide a fait de Rome le foyer du testament grec, et nous pouvons affirmer, nous autres modernes, que nous ne connaissons l’Archipel, qui ne fut rien, que par le Capitole, qui fut tout !
Elle apprend la corruption, en vantant les formes que cette corruption a revêtues pendant quelques jours ; et comme tout le monde n’a pas le cerveau historique pour résister aux mauvaises influences des historiens de la fantaisie, elle pénètre des siennes les esprits faibles, extérieurs, ignorants, sensibles, c’est-à-dire le plus grand nombre, car tout le monde comprend un trumeau !
Car ceux qui l’étudient l’apprennent à chaque difficulté : en histoire, plus on fait large la place à Dieu, plus on introduit de lumière.
X Ainsi, mesquinerie de mœurs, mesquinerie de passion, mesquinerie de sujet, mesquinerie d’enseignement moral, — car l’enseignement moral de ce roman c’est d’apprendre aux femmes à rendre des lettres d’amour compromettantes sans trop de façons, — c’est là ce roman mesquin par tous les côtés à la fois, et dont le grêle talent de Feuillet ne peut pas draper la mesquinerie.
On apprend beaucoup de cette manière.
Même, l’acte volontaire, dont nous parlions à l’instant, n’est pas autre chose qu’un ensemble de mouvements appris dans des expériences antérieures, et infléchis dans une direction chaque fois nouvelle par cette force consciente dont le rôle paraît bien être d’apporter sans cesse quelque chose de nouveau dans le monde.
Un municipal lui apprend le lendemain, par un pli cacheté, que le secours qu’il a sollicité du ministère eu faveur de son invention ne lui est pas accordé.
L’expérimentation peut seule apprendre quelque chose sur les propriétés des objets que l’anatomiste constate et décrit. […] Ce n’est jamais l’inspection des parties sur le cadavre qui nous a appris cela. […] Magendie et Rayer5 ont appris que la salive buccale du cheval se différencie de la salive parotidienne du même animal par sa propriété de transformer l’amidon en glycose. […] Beaucoup d’auteurs ont disserté sur le pancréas et sur ses usages, sans pour cela connaître mieux le suc pancréatique, qu’on n’avait jamais réellement obtenu ; au point que Haller, en résumant toutes les recherches de ses prédécesseurs, avoue que l’on a tout à apprendre sur ce point. […] Nous n’avons certainement pas encore tout indiqué, mais il suffit que vous soyez prévenus de ces obstacles afin que vous ne soyez pas rebutés dans les expériences que vous voudrez entreprendre, et que vous sachiez d’avance que, malgré toutes les instructions préalables, vous ne pourrez pas encore prévoir certaines difficultés que l’exercice et l’habitude pourront seules vous apprendre.
Madame du Hausset nous apprend que leurs maîtresses se moquent d’eux comme les nôtres de nous ; et M. le duc de Choiseul, premier ministre, fait avec M. de Praslin un certain pari que je ne puis raconter. […] Aujourd’hui personne dans la société ne sait l’histoire de France ; avant M. de Barante elle était trop ennuyeuse à lire ; la tragédie romantique nous l’apprendra, et d’une manière tout à fait favorable aux grands hommes de notre moyen-âge.
Nous quittons ici la conscience qui ne peut plus nous rien apprendre et nous allons sur l’autre continent pour voir si l’anatomie et la physiologie ne nous montreront pas, sur leur terrain propre, quelque roche prolongée qui se relie au nôtre, au fond de la mer obscure qui semble séparer à jamais les deux pays. […] Mais nos microscopes ne sont pas aussi bons que le sien, et ce qu’ils nous apprennent semble fait pour nous décourager autant que pour nous instruire.
Il apprit le latin comme un homme qui devait plus tard écrire Brutus et la Mort de César. […] Pour vous répondre donc sur la connaissance parfaite que vous dites que j’ai du cœur de l’homme par les portraits que j’en expose tous les jours, je demeurerai d’accord que je me suis étudié autant que j’ai pu à connaître leur faible ; mais si ma science m’a appris qu’on pouvait fuir le péril, mon expérience ne m’a que trop fait voir qu’il est impossible de l’éviter: j’en juge tous les jours par moi-même.
La science ne peut nous apprendre d’une façon certaine si le fond des choses est le bien, si l’espérance a raison ou tort ; d’autre part, notre conscience nous commande de tendre au bien et d’espérer : de là la nécessité d’un libre « choix » entre deux thèses spéculativement incertaines. […] Brunetière, Victor Hugo, fils d’un soldat, Jeté comme la graine au gré de l’air qui vole, traîné de ville en ville dans les bagages de son père, a pu chanter indifféremment ses « Espagnes », ou plus tard la maison de la rue des Feuillantines ; il n’a pas eu de « patrie locale, et à peine un foyer domestique. » Hugo n’a vu la Nature « qu’avec les yeux du corps, en touriste ou en passant ; l’on peut, même douter s’il l’a comprise et aimée, autrement qu’en artiste. » Lamartine, au contraire, « l’a vue avec les yeux, de l’âme, l’a aimée jusqu’à s’y confondre, quelquefois même jusqu’à s’y perdre, et l’a aimée tout entière. » Lamartine est donc chez nous « le poète de la nature, le seul peut-être que nous ayons, en tout cas le plus grand, et il l’est pour n’avoir pas appris à décrire la nature, mais pour avoir commencé par la sentir. » — Ainsi Hugo, n’ayant pas été élevé dans une maison de campagne, n’a pas dû sentir la nature !
Du reste, cette action lente et intermittente s’accorde parfaitement avec ce que nous apprend la géologie sur le mouvement progressif de transformation des habitants du monde. […] Mais nous voyons déjà comment elle implique l’extinction successive des espèces, et la géologie nous apprend quel rôle important l’extinction a joué dans l’histoire du monde.
À peine mariées, le peu qu’elles ont appris, et qui, tantôt, leur fait horreur, tantôt les contente, tue en elles cette charmante générosité. […] L’Expressionnisme les leur donne : car il leur apprend de nouveau à prier.
S’il confesse avoir été peu assidu aux cours, il en profite évidemment pour apprendre l’allemand, ce qui lui permettra d’être un des rares intellectuels français de son siècle à avoir de la culture germanique une connaissance étendue et directe. […] Et cela fait tout de même un système d’éducation extrêmement minutieux et extrêmement vague à la fois qui se résume dans cette formule : tout apprendre en n’apprenant rien. […] Il suffit de mettre la main à une œuvre, matérielle ou intellectuelle, humble ou réputée, pour apprendre qu’on n’est qu’un continuateur ou rien. […] Quand, Mme de Clèves devenue libre, son jeune amant accourt lui offrir le bonheur, elle n’ose accepter le brillant présent par-delà lequel elle a appris à voir ce qu’il ne voit pas : la vie. […] Nous ne sommes pas moins étonnés après avoir lu ou vu Angelo, d’apprendre que le poète a voulu : Mettre en présence dans une action toute résultante du cœur (!)
Une longue expérience de peine, une lièvre incoercible, une incapacité de cicatrisation, la contusion toujours présente d’une impérissable meurtrissure leur ont appris que la blessure que l’on se fait soi-même est la plus inguérissable de toutes. […] Et son appareil d’écriture lui manque le premier, sa machine à écrire, et lui manque carrément, tout ce qu’on apprend chez Janet, sa machine à faire la graphie, ses images visuelles et appareils moteurs. […] Ce monde moderne a fait à l’humanité des conditions telles, si entièrement et si absolument nouvelles, que tout ce que nous savons par l’histoire, tout ce que nous avons appris des humanités précédentes ne peut aucunement nous servir, ne peut pas nous faire avancer dans la connaissance du monde où nous vivons. […] — On pourrait peut-être essayer de vous apprendre… — Tout ce que je ne savais pas le matin de ma première communion, je ne le saurai jamais. […] On pense à l’histoire du Petit Poucet, (encore une histoire que j’avais apprise avant de passer mes onze ou douze ans).
Jocelyn apprend que son vieil évêque est dans les cachots de Grenoble, à la veille de l’échafaud, et qu’il réclame un de ses enfants.
Edmond Biré, qui s’est amusé à recueillir, à collectionner nombre de petites inexactitudes des auteurs contemporains, m’apprend que M.
On apprend des Mémoires, déjà cités, de mademoiselle Flore (chap.
« Plus tard on apprend que toute doctrine a sa raison, tout intérêt son droit, toute action son explication et presque son excuse.
À la fin le troupeau écorché découvrira ce qu’on fait de sa laine. « Tôt ou tard118, dit un Parlement dès 1764, le peuple apprendra que les débris de nos finances continuent d’être prodigués en dons si souvent peu mérités, en pensions excessives et multipliées sur les mêmes têtes, en dots et assurances de douaires, en places et appointements inutiles. » Tôt ou tard, il repoussera « ces mains avides qui toujours s’ouvrent et ne se croient jamais pleines, ces gens insatiables qui ne semblent nés que pour tout prendre et ne rien avoir, gens sans pitié comme sans pudeur ». — Et ce jour-là les écorcheurs se trouveront seuls.
J’appris, dans une longue conversation, que cette jeune fille était une Irlandaise, d’une famille aristocratique et opulente dans l’île d’Émeraude ; qu’elle était fille unique d’une mère veuve qui la faisait voyager pour que l’univers fût son livre d’éducation, et qu’elle épelât le monde vivant et en relief sous ses yeux, au lieu d’épeler les alphabets morts des bibliothèques ; qu’elle cherchait à connaître dans toutes les nations les hommes dont le nom, prononcé par hasard à ses oreilles, avait retenti un peu plus profond que les autres noms dans son âme d’enfant ; que le mien, à tort ou à raison, était du nombre ; que j’avais parlé, à mon insu, à son imagination naissante ; qu’enfant, elle avait balbutié mes poèmes ; que, plus tard, elle avait confondu mon nom avec les belles causes perdues des nations ; que, debout sur les brèches de la société, elle avait adressé à Dieu des prières inconnues et inexaucées pour moi ; que, renversé et foulé aux pieds, elle m’avait voué des larmes.… les larmes, seule justice du cœur qu’il soit donné à une femme de rendre à ce qu’elle ne peut venger ; qu’elle était poète malgré elle ; que ses émotions coulaient de ses lèvres en rythmes mélodieux et en images colorées.
Quand on sait toutes les œuvres du temps et qu’on en voit les débris sur toute la terre, on l’appelle de son vrai nom, le grand Créateur, mais aussi le grand destructeur du monde, ou plutôt le grand changeur, le grand rénovateur de tout ; mais le grand progressiste, c’est un contresens à son nom, car il démolit sans cesse tout ce que sans cesse il construit, à commencer par l’homme lui-même qu’il sème et qu’il fauche sans en oublier un seul sur la terre, pour lui apprendre qui est le grand ensevelisseur de la création et le fossoyeur des mondes !
Je m’enfonce en toutes ces choses, et quand je songe à tout ce que j’avais mis de bonheur dans un être qui n’est plus maintenant qu’en souvenir, j’en éprouve une inénarrable tristesse, et j’en apprends à ne faire fond sur aucune vie ni sur rien.
Nous jouissons à Rome de tous les droits de cité, et quand ma mère a appris de quelle manière si chrétienne le Pape et Votre Éminence se vengeaient de la prison de Fontainebleau et de l’exil de Reims, elle n’a pu que vous bénir au nom de son grand et malheureux mort, en versant de douces larmes pour la première fois depuis les désastres de 1814.
personne de nous ne sait ni lire ni écrire ; qui est-ce qui nous l’apprendrait ?
Mais avoir été remarqué sans y avoir prétendu ; avoir été choisi, sans s’y être personnellement ingénié, par des littérateurs que l’on aime et respecte dans leur œuvre, cela m’a toujours semblé être très réconfortant et, même, très honorable… Et puis il faut exister… Or, je n’apprends sans doute à personne que gagner son pain, c’est généralement, perdre le meilleur de sa vie… Mais on peut, au moins, s’épargner de mendier, même un peu de renom.
« Tu practiqueras bien souvent, dit-il, les artisans de tous mestiers, comme de marine, de vénerie, fauconnerie, et principalement les artisans de feu, orfèvres, fondeurs, mareschaux, minerailliers ; et de la tireras maintes belles comparaisons avec les noms propres des mestiers101. » D’après son biographe René Binet, Ronsard avait fait ce qu’il enseignait, « ne desdaignant, dit-il, d’aller aux boutiques des artisans, et pratiquer toutes sortes de mestiers pour apprendre leurs termes102. » La nouvelle école était engagée d’honneur à prouver aux cicéroniens et aux Italiens que la langue française égalait le latin et l’italien ; et pourvu qu’elle pût opposer l’épaisseur du vocabulaire français à tous les autres vocabulaires, peu importait d’où lui vinssent ses richesses.
Il put apprécier, dans ces deux circonstances, à quelles interprétations incertaines et diverses sont sujettes les actions publiques, et il apprit, par les jugements qu’on faisait de sa conduite, ce qu’il faut penser de l’opinion et des réputations qu’elle fait ou détruit.
C’est par eux qu’il apprenait les nouvelles de cette planète.
Entre l’Allemagne et l’Autriche, naguère, des relations malsaines et menteuses devaient aboutir à une franche séparation, pour permettre aux deux peuples, après une explication acharnée mais loyale, d’apprendre enfin à se supporter, estimer et aimer : le même fait se doit produire entre les peuples de la France et de l’Allemagne, mais en des proportions infiniment plus grandes ; et il sera d’autant plus important pour la marche de l’histoire vers l’avenir idéal.
. — Dans une note on nous apprend que ce fragment de lettre date de l’époque de Tristan.
Supposez qu’une boîte à musique, capable de jouer plusieurs airs, tombe à terre pendant qu’elle en joue un et que le cylindre garni de pointes se mette à rouler avec une très grande rapidité, de manière à briser ou à altérer ses pointes : un air entier pourra disparaître sans que les autres soient atteints, Tous les mouvements réflexes qui répondent à l’association des mots grecs entre eux et avec les mots français correspondants peuvent se trouver paralysés, tandis que les systèmes de réflexes répondant au français, appris dès l’enfance et solidement imprimés dans le cerveau, peuvent résister à la commotion.
Les insectes d’aujourd’hui n’ont plus besoin de voir leurs larves éclore et grandir ; ils continuent à faire tout ce qu’ils avaient jadis appris, ou tout ce qui, par hasard, ayant mieux réussi, avait entraîné la sélection des plus aptes.
Encore qu’il soit de mon devoir d’avertir qu’on n’apprend pas à penser ainsi : car, ainsi, l’on ne pense point par des mots seulement en valeur d’idéogrammes que l’on voudrait, ensuite, ainsi que traduire en d’autres mots de musique-Verbale.
Quand dans le tas, il se trouve un honnête homme ou une honnête femme, je le reconnais toutefois… Mais ma première impression est celle que je vous dis. » Mercredi 17 janvier Les journaux de ce matin m’apprennent l’arrestation du prince Napoléon, et la discussion de la Chambre sur la proposition de Floquet.
Qu’un héros n’est souvent ni beau, ni jeune ni même brave ; qu’une jeune fille peut être laide, sensuelle et hardie et tous deux par-dessous cela posséder une cervelle compliquée et retorse les mots ne nous le disent pas et l’analyse seule nous l’apprend.
Les premiers théologiens comme les premiers philosophes, ont eu raison de s’en servir pour intéresser les hommes par l’agrément, à ce qu’ils vouloient leur apprendre.
Moins de balbutiements sortent du nid sonore, Quand, aux rayons d’été qui vient la réveiller L’hirondelle au plafond qui les abrite encore, À ses petits sans plume apprend à gazouiller.
L’objet du prologue, chez les anciens et originairement, était d’apprendre aux spectateurs le sujet de la pièce qu’on allait représenter, à les préparer à entrer plus aisément dans l’action et à en suivre le fil.
Elle apprend au sociologue à échapper à l’empire des notions vulgaires, pour tourner son attention vers les faits ; mais elle ne dit pas la manière dont il doit se saisir de ces derniers pour en faire une étude objective.
Je ne vous en saurais apprendre autre chose, sinon qu’elle aime fort les romans ; c’est à vous, qui les aimez si fort aussi, de juger quelle conséquence on en peut tirer. » Voilà le portrait d’une jeune cousine de La Fontaine ; voilà une jeune fille dont on ne dit pas le nom et qui, cependant, est immortelle.
Vingt ans plus tard, dit l’abbé Genest lui-même, à peu près vingt ans plus tard, exactement dix-neuf ans, l’abbé Genest nous apprend que cette tragédie a été imprimée en Hollande sous le nom de La Fontaine, ce qui, du reste, le flatte infiniment, mais ce qui, enfin, n’est pas exact.
Il pourrait ensuite apprendre de nous qu’une courbe à trois dimensions existe effectivement comme image.
Puis, tout le peuple apprit que Julia, fille de Claudius, exhumée d’un tombeau de la voie Appienne, rayonnait au Capitole ; car, par les champs, sur les villes, le long des plages où meurt le murmure de la mer, une parole, de nuit et de jour, vaguement fut entendue : comme, après tant d’espace de durée, une victorieuse réponse à la voix qui avait gémi : Pan est mort ! […] On fut très romanesque alors dans une France qui s’éprit d’Irlande et d’Écosse ; toutes les jeunes filles, de délice et de rêverie, non sans avoir appris un peu d’histoire, s’évanouirent en Ivanhoé. […] S’ils ne l’avaient eue en leurs âmes, instinctive, les poètes naguère appelés Parnassiens auraient pu apprendre de Vacquerie et de Meurice, sans rien renoncer de leurs ambitions personnelles, l’humilité devant les maîtres ; et qui vénéra, vaudra d’être vénéré. […] Il est donc bien certain que je n’ai pas rédigé moi-même le discours que je vais vous tenir ; mais il fut composé par des poètes, âgés de dix-huit avrils, qui me l’apprirent et m’engagèrent à le réciter devant vous, parce que ma voix est aussi délicieusement susurrante que la brise de mai entre les roseaux de l’Eurotas ou que la voix de Mademoiselle Aventurine Meyer, des Bouffes-Parisiens. » Puis,-ce discours, elle le dirait, mélodieuse : « Inventeur d’odes étincelantes, vous qui lancez au loin la double flèche des rimes d’or, « Le plus grand des musiciens de tous les temps, en parlant de Balzac, avait coutume de dire : “Homère de Balzac” ; c’est pourquoi nous vous nommons Orphée de Banville ! […] Justement, nous venions de travailler ensemble pendant bien des semaines, lui, Emmanuel Chabrier et moi, lorsque j’appris qu’on désespérait de le sauver.
Je prends un autre livre, je tombe sur ce passage : « Ce même jour, 3 mai, sur les dix heures du soir, j’eus le malheur de perdre mon père… J’en appris la triste nouvelle en revenant du coucher du roi, qui se purgeait le lendemain. […] Balzac, destiné d’abord par son père au notariat, avait commencé par faire son droit et par passer les trois années de son cours chez l’avoué et chez le notaire, afin d’y apprendre les détails de la procédure, la forme et la teneur des actes. […] Réponds-moi donc alors, et, si tu n’apprends pas de toi-même que le juste est toujours utile, ne le crois jamais sur la foi d’un autre… Voyez-vous l’accoucheur à l’œuvre ! […] Apprenez de ceux qui ont été liés comme vous et qui parient maintenant tout leur bien : ce sont gens qui savent ce chemin que vous voudriez suivre, et guéris d’un mal dont vous voulez guérir. […] De même on sait que l’Arioste et l’Arétin furent les amis de Titien le voluptueux. — On devinerait ces affinités, quand l’histoire ne nous les apprendrait pas.
L’auteur de la Comédie humaine disait : « J’écris à la lueur de deux vérités éternelles : la religion et la monarchie, deux nécessités que les événements contemporains proclament, et vers lesquelles tout écrivain de bon sens doit essayer de ramener notre pays. » Ce sont presque les mêmes termes dont se servait le philosophe de la Réforme sociale : « L’étude méthodique des sociétés européennes m’a appris que le bonheur et la prospérité publics y sont en proportion de l’énergie et de la pureté des convictions religieuses. » Et Taine, comparant le christianisme à une grande paire d’ailes indispensable à l’âme humaine : « Toujours et partout, depuis dix-huit cents ans, sitôt que ces ailes défaillent ou qu’on les casse, les mœurs publiques et privées se dégradent. […] » Les deux points de vue, comme on voit, ont leur logique, du moins en apparence, car l’étude de l’histoire et l’expérience de la vie nous apprennent qu’il y a une action réciproque de la société sur l’individu et qu’en isolant notre énergie nous nous privons du bienfait de cette action. […] Beaucoup ont dû apprendre les langues. […] Mais pour l’analyste qui cherche à fixer en les vérifiant les traits complexes d’une physionomie intellectuelle, de pareils volumes offrent un intérêt incomparable, et si celui-ci ne nous apprend aucun détail absolument nouveau sur Flaubert, nous pouvons, grâce à lui, reprendre quelques-unes des hypothèses émises sur les origines de ce rare prosateur, — sur son caractère à la fois provincial, au plus beau sens du mot, et romantique, — sur sa façon de voir et de décrire, ainsi que sur sa façon de travailler et de développer ses sujets.
Rappelons seulement que la vie est un certain effort pour obtenir certaines choses de la matière brute, et qu’instinct et intelligence, pris à l’état achevé, sont deux moyens d’utiliser à cet effet un outil dans le premier cas, l’outil fait partie de l’être vivant dans l’autre, c’est un instrument inorganique, qu’il a fallu inventer, fabriquer, apprendre à manier. […] Si spontanée qu’elle soit encore, l’idée de hasard n’arrive à notre conscience qu’après avoir traversé la couche d’expériences accumulées que la société dépose en nous, du jour où elle nous apprend à parler. […] Disons simplement qu’ils ignorent ce que nous avons appris.
Nous lui reprochons d’avoir violé les articles de la Pétition des droits, après avoir, moyennant bonnes et solides compensations, promis de les respecter, et on nous apprend qu’il avait coutume d’aller écouter des prières dès six heures du matin ! […] Vous aurez beau être distrait, vous m’écouterez ; vous aurez beau être sot, vous comprendrez ; vous aurez beau être ignorant, vous apprendrez.
Craintes bien vaines, ajoutait ce critique de sa propre profession, car, contrairement aux médecins qui passent dix ans de leur vie à apprendre la médecine et qui la savent, il n’y a pas un avocat qui connaisse le droit suffisamment pour ne pas consulter sans cesse ses livres. […] Si, un siècle ou un demi-siècle plus tard, quelque descendant d’un personnage célèbre met au jour une correspondance inédite, qui nous apprenne subitement que telle fameuse retraite stratégique n’a été qu’une défaite éhontée, tel manifeste pour le droit et la liberté qu’un piège machiavélique pour amener un neutre à se battre, cette révélation tardive restera sans influence, ayant perdu tout intérêt d’actualité, toute vie véritable ; elle n’aura pas la force de modifier la tradition maquillée par les historiographes académiques, les images d’Épinal, les gravures coloriées des manuels de classe, les belles photographies des dictionnaires encyclopédiques ou des Suppléments de magazines.
Les Fêtes Galantes, nous apprend M. […] Il serait non seulement le répertoire des images poétiques réalisées jusqu’à ce jour, mais encore un classement raisonné des formes et de leurs rapports, selon tout ce que la science peut et pourra nous en apprendre… La question de l’unité dans le multiple est la racine de toute philosophie, de tout art, de toute science, de toute critique, et au fond il n’y aqu’un sujet, c’est celui-là60. » Et M. […] Il ne nous apprend rien par cette notion, mais il s’en sert pour que nous éprouvions avec intensité un sentiment humain, Prenez au contraire des vers quelconques de Racine, ouvrez Andromaque à la première scène. […] Parlant du théâtre d’aujourd’hui, il écrit : « Je crois qu’en évitant de traiter l’ennemi de face vu sa feinte candeur et même de lui apprendre par quoi ce devient plausible de le remplacer (car la vision neuve de l’idée, il la vêtirait pour la nier, comme le tour perce déjà dans le Ballet), véritablement on peut harceler la sottise de tout cela ! […] A des heures et sans que tel souffle l’émeuve Toute la vétusté presque couleur encens Comme furtive d’elle et visible je sens Que se dévêt pli selon pli la pierre veuve Flotte ou semble par soi n’apporter une preuve Sinon d’épandre pour baume antique le temps Nous immémoriaux quelques-uns si contents Sur la soudaineté de notre amitié neuve Ô très chers rencontrés en le jamais banal Bruges multipliant l’aube au défunt canal Avec la promenade éparse de maint cygne Quand solennellement cette cité m’apprit Lesquels entre ses fils un autre vol désigne A prompte irradier ainsi qu’aile l’esprit.
Il célèbre l’immatérialité de Jéhovah pour apprendre au peuple à discerner l’idée divine de l’image et le culte visible de l’être invisible.
J’appris par hasard que l’auteur existait encore, aussi vivant à quatre-vingt-quatre ans qu’il avait pu l’être à trente ans.
XIII L’homme qui nous apprend le plus de choses sur l’antiquité, Pline, nous dit que Nuncoré, roi d’Égypte, fit élever dans la ville d’Héliopolis l’obélisque qui est à Saint-Pierre.
Qu’apprendre avec ceux du milieu ?
C’est elle qui a appris à la femme l’art de semer les fleurs sur la toile, comme sur l’herbe serrée d’une prairie brillante, d’y dessiner en fils de pourpre les exploits des héros et la gloire des dieux.
Le fait qu’elles étaient utiles ne nous apprend pas ce qui les a fait être.
Une hirondelle en ses voyages Avait beaucoup appris.
Taine, dans son livre, fait la monographie de l’Ancien Régime et les symptômes de sa dernière heure, il s’adresse à tous, — à ce public qui ne sait pas l’Histoire et auquel il faudrait l’apprendre, — et ce penseur indépendant, qui s’inquiète dans sa préface de la légitimité du suffrage universel, le reconnaît d’avance par sa méthode, et pose, dans l’ordre de l’esprit, comme le suffrage universel dans l’ordre de la politique, le principe révolutionnaire de l’égalité.
Bouvard et Pécuchet, qui ne savent rien et qui veulent apprendre tout, sont successivement infortunés dans leurs études et les sciences qu’ils essayent de s’assimiler et qu’ils traversent pour se retrouver, tout au bout, encore plus idiots qu’auparavant.