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1872. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article » p. 321

Terrasson, [Matthieu] Avocat au Parlement de Paris, de la même famille que le précédent, né à Lyon en 1669, mort à Paris en 1734.

1873. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article » p. 361

Tournemine, [René-Joseph de] Jésuite, né à Rennes, mort à Paris en 1739, âgé de 78 ans.

1874. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 231

Baudelot de Dairval, [Charles-César] de l’Académie des Inscriptions & Belles-Lettres, né à Paris en 1648, mort en 1722.

1875. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 315

Boileau, [Jacques] Docteur de Sorbonne, frere du précédent, de l’Académie Françoise, né à Paris en 1635, mort dans la même ville en 1716, ne mérite pas ce qu’en a dit l’Auteur des Querelles Littéraires, qui l’appelle un Esprit bizarre qui n’a rien donné que de bizarre.

1876. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » p. 12

COLLET, [Pierre] Docteur en Théologie, né à Ternay, dans le Vendomois, mort à Paris en 1770.

1877. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » p. 332

Si cet Auteur est mort pour son compte, il vivra du moins à la faveur d’une Production étrangere, & son nom pourra figurer parmi ceux des Editeurs faciles & indulgens à l’égard des Ouvrages qu’ils donnent au Public.

1878. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » p. 409

GIROUST, [Jacques] Jésuite, né à Beaufort en Anjou, en 1641, mort à Paris en 1689.

1879. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » p. 460

GUELLETTE, [Thomas-Simon] Avocat au Parlement de Paris, sa patrie, né en 1683, mort à Charenton en 1766.

1880. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » p. 68

LAMOIGNON, [Chrétien-François de] Avocat-Général du Parlement de Paris, de l’Académie des Inscriptions, fils de Guillaume, né à Paris en 1644, mort dans la même ville en 1709, n’avoit pas moins de talens que son pere, & eut plus d’occasion de les faire briller.

1881. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » p. 146

LINIERE, [François Pajot de] né à Senlis, mort en 1704, âgé de 76 ans.

1882. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » p. 158

LORENS, [Jacques du] né à Châteauneuf, dans le Thimerais, mort en 1648, âgé d’environ 75 ans.

1883. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » p. 265

MASSON, [Jean] Ministre Protestant, mort en Hollande vers 1720.

1884. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article »

MONTFAUCON, [Bernard de] Bénédictin, de l’Académie des Inscriptions & Belles-Lettres, né en Languedoc en 1655, mort en 1741.

1885. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — O. — article » p. 433

OSSAT, [Anaud d’] Cardinal, né dans le Diocese d’Auch, en 1536, de parens très-obscurs, ce que nous ne rappelons que pour faire connoître qu’il ne dut sa fortune qu’à son mérite : mort à Rome en 1604, où il étoit Ambassadeur.

1886. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » p. 423

Vergier, [Jacques] Commissaire de la Marine, né à Lyon en 1657, mort assassiné, à Paris en 1720.

1887. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Léopold Robert. Sa Vie, ses Œuvres et sa Correspondance, par M. F. Feuillet de Conches. — P.-S. »

Lui-même avait accueilli et nourri de bonne heure cette malheureuse pensée d’une mort volontaire.

1888. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Lesueur, Daniel (1860-1920) »

Deux sonnets : La Lutte pour l’existence et La Voix des morts, résument, sous la forme la plus belle, deux théories qu’exposent moins sûrement les longs volumes des philosophes de profession.

1889. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Michel, Henri »

Je veux parler de Maurice Bouchor, de Jean Richepin et aussi de ces morts d’hier, Jules Tellier et Paul Guigou, ravis trop tôt à leurs amis et à la poésie.

1890. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » p. 148

Augustin, né à Paris en 1625, mort en 1694.

1891. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 261

Bellenger, [François] Docteur de Sorbonne, né dans le Diocese de Lisieux, mort à Paris en 1749, âgé de 61 ans.

1892. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 349

Bouillaud, [Ismaël] né à Loudun en 1605, mort à Paris en 1689.

1893. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 357

Bourbon, [Nicolas] de l’Académie Françoise, né à Vandœuvre en Champagne, mort à Paris en 1644, âgé de 60 ans.

1894. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 384

Brossette, [Claude] de l’Académie de Lyon, sa Patrie, né en 1671, mort en 1746.

1895. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » p. 425

Son nom seroit aussi inconnu que le temps de sa naissance & celui de sa mort, que nous n’avons pu découvrir, si on n’avoit de lui un petit Recueil d’Epigrammes, parmi lesquelles il y en a de très-heureuses.

1896. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » p. 436

Camus, [Antoine le] Médecin, Associé des Académies d’Amiens, de la Rochelle, & de Châlons, né à Paris en 1722, mort dans la même ville en 1772 ; Auteur de plusieurs Ouvrages qui annoncent également l’homme d’esprit & l’Ecrivain élégant.

1897. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » p. 450

Catrou, [François] Jésuite, né à Paris en 1659, mort dans la même ville en 1737.

1898. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » p. 500

Cheminais, [Timoléon] Jésuite, né à Paris en 1652, mort en 1689.

1899. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » p. 201

DUCHESNE, [André] né en Touraine en 1584, mort en 1640.

1900. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — E. — article » p. 237

EGLY, [Charles-Philippe de Montenault d’] de l’Académie des Inscriptions & Belles-Lettres, né à Paris en 1696, mort dans la même ville en 1749.

1901. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — E. — article » p. 251

ETIENNE, [Henri] fils du précédent, né à Paris en 1528, mort à Lyon en 1598.

1902. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » p. 269

FEBVRE DE SAINT MARC, [Charles-Hugues le] né à Paris en 1698, mort en 17..

1903. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » p. 384

GAUMIN, [Gilbert] Conseiller d’Etat, né à Moulins en Bourbonnois, mort dans un âge avancé, en 1667.

1904. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » p. 385

GAUTIER, [Jean-Baptiste] Abbé, né à Louviers, dans le Diocese d’Evreux, en 1685, mort à Paris en 1755.

1905. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » p. 388

GEDOYN, [Nicolas] Abbé de Notre-Dame de Beaugency, de l’Académie Françoise & de celle des Inscriptions, né à Orléans en 1667, mort en 1744.

1906. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » p. 405

GIRARD DE VILLE-THIERI, [Jean] Abbé, né à Paris, mort dans la même ville en 1709, âgé de 68 ans.

1907. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » p. 429

GOUJET, [Claude-Pierre] Abbé, des Académies de Marseille, de Rouen, d’Angers & d’Auxerre, né à Paris en 1697, mort dans la même ville en 1767.

1908. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » p. 471

GUICHENON, [Samuel] Historiographe de France, de Savoie & de Dombes, né à Mâcon en 1607, mort en 1664.

1909. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article »

LAFOSSE, [Antoine de] premier Gentilhomme de la Chambre du Roi, de l’Académie des Apatistes de Florence, né à Paris, mort en 1708, âgé d’environ 55 ans.

1910. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » p. 62

LAMBERT, [Joseph] Docteur de Sorbonne, né à Paris en 1654, mort en 1722.

1911. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » p. 137

LINGENDES, [Jean de] né à Moulins en Bourbonnois, mort en 1616.

1912. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » p. 155

LONGUERUE, [Louis Dufour de] Abbé des Sept-Fontaines & du Jar, né à Charleville en 1652, mort à Paris en 1733.

1913. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » p. 159

LOUBERE, [Simon de la] de l’Académie Françoise & de celle des Jeux Floraux, né à Toulouse en 1642, mort en 1729.

1914. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » p. 457

PAPIN, [Isaac] né à Blois en 1657, mort à Paris en 1709.

1915. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article »

PAPIRE MASSON, [Jean] né dans le Forez en 1544, mort à Paris en 1611.

1916. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » p. 465

PATIN, [Guy] Professeur de Médecine au Collége Royal de Paris, né dans le Beauvoisis en 1601, mort en 1672.

1917. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » p. 493

PERRIER, [Charles du] né à Aix, mort en 1692.

1918. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » p. 505

PETIT, [Pierre] Docteur en Médecine, né à Paris en 1616, mort dans la même ville en 1687 ; fit des Vers Latins, qui ne donnent pas une grande idée de sa Muse.

1919. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » p. 529

POISSON, [Raimond] mort à Paris, sa patrie, en 1690.

1920. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » p. 83

Richelet, [César-Pierre] né dans le Diocese de Châlons-sur-Marne en 1631, mort à Paris en 1698.

1921. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article »

Scevole de] Trésorier de France, né en 1536, mort en 1623.

1922. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » p. 276

Ségui, [Joseph] Abbé, de l'Académie Françoise, né à Rhodez en 1689, mort en 1761.

1923. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » p. 298

Sorbierec, [Samuel] né dans le Diocese d'Usez en 1615, mort en 1670.

1924. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » p. 304

Sully, [Maximilien de Béthune, Baron de Rosni, Duc de] premier Ministre sous Henri IV, né à Rosni en 1559, mort en 1641.

1925. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article » p. 345

Thomassin, [Louis] Oratorien, né à Aix en Provence en 1619, mort en 1695 ; plus savant Théologien qu'habile Littérateur.

1926. (1929) Dialogues critiques

Pierre Et vous vouliez sa mort il y a cinq minutes ! […] Récemment encore il a rudement déconfit et navré à mort d’un seul coup certain universitaire auteur d’un gros bouquin sur Bergson. […] Puisque les lettres appartiennent matériellement au destinataire, comment empêcher qu’il ne les vende lui-même ou qu’elles ne soient vendues après sa mort ? […] Paul Si l’autodafé n’avait eu lieu après la mort de la dame, elle en eût dit peut-être autant. […] Pierre Malheureusement paru après la mort du grand poète.

1927. (1859) Cours familier de littérature. VII « XLe entretien. Littérature villageoise. Apparition d’un poème épique en Provence » pp. 233-312

Mon devoir consciencieux est de lutter à mort contre les iniquités, les humiliations, les calomnies, les avanies de toute nature dont la France me déshonore et me travestit en retour de quelques erreurs peut-être, mais d’un dévouement, corps, âme et fortune, qui ne lui a pas manqué dans ses jours de crise, à elle. […] Bien des génies littéraires morts ou vivants ont évoqué dans leurs œuvres leur âme ou leur imagination devant nos yeux pendant des nuits de pensive insomnie sur leurs livres ; nous avons ressenti, en les lisant, des voluptés inénarrables, bien des fêtes solitaires de l’imagination. Parmi ces grands esprits, morts ou vivants, il y en a dont le génie est aussi élevé que la voûte du ciel, aussi profond que l’abîme du cœur humain, aussi étendu que la pensée humaine ; mais, nous l’avouons hautement, à l’exception d’Homère, nous n’en avons lu aucun qui ait eu pour nous un charme plus inattendu, plus naïf, plus émané de la pure nature, que le poète villageois de Maillane. […] Voyez Reboul, dans son Enfant mort au berceau ! […] Voyez Mistral dans sa mort des deux amants !

1928. (1860) Cours familier de littérature. IX « LIIIe entretien. Littérature politique. Machiavel (2e partie) » pp. 321-414

Les Carrare ne méritaient la mort que par leur héroïsme et par la terreur que leurs armes inspiraient à Venise. […] Le conseil des Dix devient ombrageux, et dépose et persécute jusqu’à la mort le plus glorieux de ses doges, Foscari ; cependant les Vénitiens reconquièrent le royaume de Chypre sur les Turcs devenus maîtres de la Grèce et des îles ; mais les Turcs se vengent bientôt après leur victoire dans l’Épire, le doge Contarini y périt en combattant. […] L’archevêque Paul Frégose entre à Gênes avec des bandes de la campagne pour y venger la mort de son frère. […] Deux mille cinq cents morts jonchent les collines et les vallées de Gênes ; un grand nombre d’autres se noyèrent dans les flots sous le poids de leur armure, en essayant de regagner leurs vaisseaux. […] Son nom repose défendu par sa mort, mort trouvée à la poursuite de ce rêve obstiné de la maison de Savoie ; coupable ou non, il est beau de mourir, même de douleur, pour sa patrie !

1929. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCVIe entretien. Alfieri. Sa vie et ses œuvres (1re partie) » pp. 413-491

Quand j’entrai chez lui, son lit de mort était, pour ainsi dire, encore chaud, et il venait d’être emporté sous son pesant mausolée à Santa-Croce, dans une société de morts très supérieurs à lui : Michel-Ange, Machiavel, et, je crois, Galilée ! […] Ayant lu dans cet historien la mort de Virginie et les discours enflammés d’Icilius, j’en fus si transporté qu’aussitôt l’idée me vint d’en faire une tragédie ; et je l’aurais écrite d’un trait, si ne m’avait troublé l’attente continuelle de cette maudite felouque dont l’arrivée serait venue m’interrompre dans le feu de la composition. […] À la mort de son père, en 1766, il quitta sa résidence du pays de Liège ; il vint présider à Rome cette petite cour organisée un peu puérilement par Jacques III, et qui ne rappelait guère, faute d’argent, celle de Jacques II à Saint-Germain. […] Son père, le prince Gustave-Adolphe de Stolberg-Gedern, étant mort dans cette bataille de Leuthen où le grand Frédéric défit si complètement le prince de Lorraine et le maréchal Daun, malgré la supériorité de leurs forces, la princesse se trouva veuve bien jeune encore avec quatre filles, dont la dernière n’avait que trois ans. L’impératrice Marie-Thérèse n’oublia pas la famille du général qui était mort sous ses drapeaux ; elle accorda une pension à sa veuve et assura le sort de ses filles.

1930. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXVIIIe entretien. Littérature américaine. Une page unique d’histoire naturelle, par Audubon (2e partie) » pp. 161-239

Je l’examinai et reconnus qu’il contenait un embryon d’oiseau en partie desséché, et dont les vertèbres adhéraient entièrement à la coquille, ce qui avait dû causer sa mort. […] Je crus que tout cela provenait simplement de ce qu’il avait éventé la trace d’un ours ou de quelque loup ; et déjà j’apprêtais mon fusil, lorsque j’entendis une voix de stentor me crier : « Halte-là, ou la mort !  […] Un jour qu’il était à la recherche de fruits sauvages, il trouva un ours mort devant le canon d’un fusil qu’on avait mis là tout exprès en affût. […] Les canards de toute espèce, les poules d’eau, les outardes fuient par bataillons serrés, que le cours de l’eau emporte ; proies que l’aigle dédaigne, et que ce mépris sauve de la mort. […] Le cygne voit son bourreau, abaisse son col, décrit un demi-cercle, et manœuvre, dans l’agonie de sa crainte, pour échapper à la mort.

1931. (1922) Enquête : Le XIXe siècle est-il un grand siècle ? (Les Marges)

Nous avons eu beaucoup de grands hommes, promis au plus hautes destinées, qui ont été devant nous jetés sur le tapis du monde, disputés entre la vie et la mort, et plus d’une fois la vie a perdu la partie. […] Les vivants sont animés par les morts. […] Il y aura toujours des évolutions littéraires, parce que la souffrance, la haine, la guerre, la mort dureront toujours sous mille formes et qu’il y a mille formes de protestation contre elles. […] Et parler du « stupide xixe  siècle » c’est faire œuvre de partisan exactement selon le même esprit (mais à rebours) que Pierre Larousse, qui tient que Louis XIV chantait faux et que Bonaparte est un général français mort à Saint-Cloud le 18 brumaire de l’an VIII. […] La maladie romantique, sans doute, mais, aux environs de 1820, sans cette maladie, il me semble que c’était la mort.

1932. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre septième »

Et lorsque, après le mystère de cette vie mortelle endurée trente ans par l’homme-Dieu, le mystère de la mort sur la croix s’accomplit, lorsqu’il faut se représenter la passion de ce « cher Sauveur », il se refuse à la décrire, non par la vaine crainte de ne pas égaler les paroles aux choses, mais parce que son cœur n’en peut pas soutenir le spectacle. […] Sitôt que la mort eut fermé cette bouche éloquente, ses sermons furent négligés. […] Après la mort de Louis XIV, parlant à une cour occupée d’intrigues et de plaisirs, charmée des premières hardiesses de cette philosophie qui devait lui être si meurtrière, il crut qu’il fallait rendre le sermon agréable pour rendre la religion efficace. […] Je suis sûr qu’il est bien mort ; je voudrais être sûr qu’il a emporté en mourant les suprêmes espérances. […] Mais à quoi bon ce rêve d’une amitié que devait interrompre, dès ses premières douceurs, la mort prématurée de l’un des deux amis ?

1933. (1890) L’avenir de la science « XVII » p. 357

Absolution pour les vivants et eau bénite pour les morts ! […] On ne se bat pas pour la mort ; ce qui passionne le plus est le plus vivant et le plus vrai. […] L’indifférence est en politique ce que le scepti-cisme est en philosophie, une halte entre deux dogmatismes, l’un mort, l’autre en germe. […] La mort de Jean Hus m’indigne déjà, car Jean Hus représentait l’avenir ; la mort de Vanini et de Giordano Bruno me révolte, car l’esprit moderne était déjà définitivement émancipé. […] Imaginez une mort vulgaire pour couronner la vie de Jésus, quelle différence !

1934. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « VII »

Les travestissements de drames joués sur cette scène seraient la mort de tout vrai wagnérisme ; et en même temps il est fort probable qu’elles porteraient un coup fatal à la musique dramatique française, Richard Wagner a toujours dit que son drame musical ne pourrait exercer une influence bienfaisante sur l’art français qu’en restant allemand et que « si l’on évitait la moindre prétention à vouloir le franciser »68. […] Léon Frédéric Leroy est mort à l’âge de 54 ans. […] Et aujourd’hui encore c’est le premier sens du mot et de ses composés. « Contrainte » est peut-être ici la meilleure traduction ; car ce que le poète veut faire ressortir, c’est l’impossibilité de renoncer à l’amour, — c’est que Siegmund est contraint de faire ce qui amènera sur lui et sur tous les autres les souffrances et la mort. […] Cette dernière annonce à l’enfant la mort de son père et de sa mère. […] Le chef d’orchestre Jules Étienne Pasdeloup est né le 15 septembre 1819 à Paris et mort à Fontainebleau le 13 août 1887.

1935. (1767) Salon de 1767 « Peintures — La Grenée » pp. 90-121

Greuze exposera demain sur la toile, la mort de Henri IV, il montrera le jacobin qui enfonce le couteau dans le ventre à Henry Trois, et cela sans qu’on s’en formalise, et qu’on ne permettra pas au poëte de rien mettre de semblable en scène. […] Et je lui réponds, peignez la mort de Turenne ; consacrez à la postérité le patriotisme de Mr De St Hilaire. […] Que je voye à gauche, un groupe de quatre figures ; le maréchal mort et prêt à être emporté par ses aides de camp, dont l’un porte son bras, en détournant la tête, l’autre soutient le général par-dessous les aisselles, et montre toute sa désolation ; le troisième plus ferme est à son action. […] Que celui-cy tienne le bras fracassé de son père ; que ce bras soit enveloppé de la manche déchirée du vêtement ; qu’on voye à cette manche des traces de sang ; qu’on en voye des goutes à terre ; et que le père dise à son fils, en lui montrant le maréchal mort, ce n’est pas sur moi, mon fils, qu’il faut pleurer, c’est sur la perte que la France fait par la mort de cet homme. […] Arrangez par derrière ce groupe, un écuyer immobile qui tiene la bride de la pie du maréchal ; qu’il regarde aussi son maître mort ; et qu’il tombe de grosses larmes de ses yeux.

1936. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Froissart. — I. » pp. 80-97

On ne sait pas bien l’époque de sa mort, mais il est certain qu’il vécut son âge de nature et qu’il ne mourut qu’âgé de plus de soixante ans et dans le xve  siècle. […] Il s’est laissé aller un peu longuement, dit-il, à raconter les événements et les choses nouvelles qui étaient voisines de lui et qui inclinaient à son plaisir, et pourtant le bruit des exploits qui se passent en pays lointains le préoccupe : il se sent arriéré et veut se remettre au pas de ce côté : Et pour ce, dit-il, je, sire Jean Froissart qui me suis chargé et occupé de dicter et écrire cette histoire, considérai en moi-même que nulle espérance n’étoit qu’aucuns faits d’armes se fissent aux pays de Picardie et de Flandre, puisqu’il y avoit paix ; et point ne voulois être oiseux, car je savois bien qu’encore au temps à venir et quand je serai mort, sera cette haute et noble histoire en grand cours et y prendront tous nobles et vaillants hommes plaisance et exemple de bien faire ; et, tandis que j’avois, Dieu merci ! […] Avec quel sentiment chevaleresque ce noble chanoine réserve ses belles expressions de douleur pour la mort du brave et noble chevalier dont la perte est à déplorer, tant sa loyauté était grande, sa foi pure, sa valeur terrible à l’ennemi, et son amour fidèle !

1937. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Journal du marquis de Dangeau — II » pp. 18-35

. — On apprit à Chambord la mort du bonhomme Corneille, fameux par ses comédies ; il laisse une place vacante dans l’Académie. » Le bonhomme Corneille ou le grand Corneille, cela revient au même ; Dangeau avait été du jeune monde, et, comme nous dirions, de la jeune école. […] Deux jours après, à Fontainebleau, on apprend la mort de M. de Cordemoy, qui laisse une seconde place vacante dans l’Académie. […] La guerre s’ouvre avec vigueur ; le fils du roi, Monseigneur, est mis à la tête de l’armée du Rhin : « Le roi et Monseigneur se sont fort attendris en se séparant (25 septembre 1688). » Louis XIV dit à son fils une belle parole : « En vous envoyant commander mon armée, je vous donne des occasions de faire connaître votre mérite ; allez le montrer à toute l’Europe, afin que quand je viendrai à mourir, on ne s’aperçoive pas que le roi soit mort. » Monseigneur se conduit bien et vaillamment ; il a un éclair d’ardeur : cela même lui donne une étincelle d’esprit ; il écrit à son père devant Philisbourg : « Nous sommes fort bien, Vauban et moi, parce que je fais tout ce qu’il veut. » — « Mais Vauban pourtant, ajoute Dangeau qui s’anime et s’aiguillonne à son tour, n’est pas si content de Monseigneur, qui va trop à la tranchée et y demeure trop longtemps. » On prend Philisbourg, on prend Manheim et Frankendal : après quoi Monseigneur revient.

1938. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Henri IV écrivain. par M. Eugène Jung, ancien élève de l’École normale, docteur es lettres. — I » pp. 351-368

Veuve depuis 1580 de Philibert de Grammont, qu’elle avait épousé en 1567, et dont elle avait deux enfants, elle ne pouvait guère, à la mort de son mari, avoir moins de vingt-sept à vingt-huit ans, c’est-à-dire à peu près l’âge de Henri. […] Cela, avec la mort de sa mère (Catherine de Médicis), me ferait bien chanter le Cantique de Siméon. » On voit que Henri ne dissimule point ses premiers mouvements, et qu’il écrit quelquefois ce que le bon goût du moins commanderait de retenir. […] Elle sait à quoi s’en tenir sur la fidélité de Henri, qui, six mois auparavant, lui annonçait la mort d’un enfant qu’il avait eu de quelque maîtresse obscure.

1939. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres inédites de P. de Ronsard, recueillies et publiées par M. Prosper Blanchemain, 1 vol. petit in-8°, Paris, Auguste Aubry, 1856. Étude sur Ronsard, considéré comme imitateur d’Homère et de Pindare, par M. Eugène Gandar, ancien membre de l’École française d’Athènes, 1 vol. in-8°, Metz, 1854. — I » pp. 57-75

Il s’est éloigné d’eux tant qu’il a pu, « prenant style à part, sens à part, œuvre à part. » Une louange donnée pour la forme à Marot mort, à Héroet, à Scève et à Mellin de Saint-Gelais vivants, ne contredit pas cette prétention qu’il a de marcher le seul et le premier par un sentier inconnu. […] Se percer, se piquer, se navrer, se tuer, Et parmi les assauts forcenant pêle-mêle Tomber mortes du ciel aussi menu que grêle, Portant un gentil cœur dedans un petit corps : Il verse parmi l’air un peu de poudre ; et lors Retenant des deux camps la fureur à son aise. […] le temps non, mais nous nous en allons, Et tôt serons étendus sous la lame : Et des amours desquelles nous parlons, Quand serons morts, n’en sera plus nouvelle : Pour ce aimez-moi cependant qu’êtes belle.

1940. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres de Voiture. Lettres et poésies, nouvelle édition revue, augmentée et annotée par M. Ubicini. 2 vol. in-18 (Paris, Charpentier). » pp. 192-209

Mais vous m’apprîtes qu’il n’y avait rien en votre personne ni à l’entour que vous ne connussiez avec une clarté merveilleuse, et que voyant à deux pas de vous la prison et la mort, et tant d’autres accidents qui vous menaçaient, et, d’autre côté, les honneurs, la gloire et les plus hautes récompenses, vous regardiez tout cela sans agitation et voyiez des raisons de ne pas trop envier les unes et de ne point craindre les autres. […] Parmi les divers portraits qu’on fit de lui depuis sa mort, il en est un qui est peu connu et qui mérite d’être cité, parce qu’on l’y représente sous un jour assez particulier dans ses relations auprès des femmes et comme pratiquant un art raffiné de fatuité. […] Il a sur la mort d’un frère des accents d’une sensibilité tendre et douloureuse.

1941. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres de Frédéric-le-Grand Correspondance avec le prince Henri — I » pp. 356-374

Il l’avertit plus d’une fois combien il importe, en cas d’événement imprévu, qu’il soit au fait de toutes les choses qui concernent l’État, il ne cesse enfin de considérer en lui son héritier présomptif ; car un des caractères philosophiques de Frédéric, c’est de penser habituellement à la mort, mais d’y penser en homme-roi et en vue de pourvoir à la sûreté de l’État après lui. […] Après ma mort vous en userez comme vous le voudrez, et si vous vous écartez des principes et du système que mon père a introduits dans ce pays, vous serez le premier qui vous en ressentirez. […] Le prince Guillaume ne survécut que d’un an à peine à sa disgrâce ; il mourut l’année suivante (juin 1758), et cette mort, à laquelle Frédéric s’attendait si peu, et à laquelle il put se reprocher d’avoir contribué, vint ajouter dans ces sanglantes années aux peines morales qui assiégeaient de toutes parts son âme.

1942. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Correspondance de Lammenais » pp. 22-43

Cette affection pour la personne de Lamennais, survivant aux contradictions des systèmes et aux déchirements des croyances, s’est rencontrée chez d’autres encore ; il avait le don d’attacher ; et c’est ainsi qu’on a vu à son lit de mort les représentants des diverses époques de sa vie, étonnés de se trouver là ensemble, et réunis dans une commune douleur, dont les motifs ne laissaient pas d’être différents. […] Mais bientôt, jusque dans le Lamennais de ce temps-là, nous allons retrouver celui que nous avons connu en dernier lieu, le même caractère exactement, la même âme, une âme excessive, inquiète, haletante, appelant sans cesse et repoussant le repos, enviant la mort etactivant la vie, se croyant une mission d’en haut, unevocation, et tenu d’y obéir : car qui a résisté à Dieu et a eu la paix ? […] Sur la mort des personnes qu’on aime, dans une lettre à M. de Vitrolles qui avait perdu sa fille (5 septembre 1829) : « Il n’y a qu’un voile entre elle et vous : que cette certitude vous console !

1943. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Les Caractères de La Bruyère. Par M. Adrien Destailleur. »

On croit savoir maintenant qu’il est né en 1646, étant mort en 1696, âgé de cinquante ans ou environ, dit l’acte de décès17. […] À propos de femmes, on parle encore d’une liaison qu’il eut avec Mlle de Saillans du Terrail, mariée plus tard à M. de Saurois, trésorier de l’extraordinaire des guerres, et avec laquelle on le croyait secrètement marié lui-même ; mais, à sa mort, il ne se trouva point de contrat de mariage. […] Une agréable anecdote est venue se mêler aux détails un peu secs, donnés par les bibliographes sur les nombreuses éditions qu’eurent les Caractères avant et depuis sa mort.

1944. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Correspondance de Béranger, recueillie par M. Paul Boiteau. »

Cette publication a souffert de la réaction que la mémoire du poëte a eue à subir au lendemain de sa mort. […] La réaction pourtant, qui a suivi la mort de Béranger, a tout dépassé ; elle avait son principe dans bien des causes. […] Je n’oublierai pas un point capital : Béranger est mort en communion parfaite avec le régime impérial qu’il n’avait pas appelé, mais qu’il avait certainement préparé ; il n’y porta point d’enthousiasme, mais il eut le bon sens de comprendre où était le salut de la France, et que, de plus, il lui serait ridicule, à lui qui avait tant fait pour entretenir par sesrefrains le culte de Napoléon, de n’en pas accepter les conséquences.

1945. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Une monarchie en décadence, déboires de la cour d’Espagne sous le règne de Charles II, Par le marquis de Villars »

Philippe IV était mort en 1665, léguant le fardeau de la monarchie à son fils Charles II, âgé de quatre ans, sous la régence de la reine mère, Allemande, gouvernée elle-même par un confesseur allemand, le Père Nitard, jésuite. […] Ces défauts étaient revêtus de plusieurs belles qualités : il était bien fait, il avait les manières agréables et polies, il parlait bien diverses langues ; il avait de l’esprit, du savoir, de la valeur, et tous les dehors du mérite, sans mérite même. » Huit jours avant sa mort, était arrivée la nouvelle du mariage de Mademoiselle, qui s’était fait à Fontainebleau par procuration, le Prince de Conti y représentant le roi d’Espagne. […] Sous l’empire de cette fantaisie lugubre, l’arrière-petit-fils de Charles-Quint, comme s’il eût voulu remonter tout le cours de sa race, se fit ouvrir les cercueils : celui de la reine sa mère qui fut ouvert le premier ne fit pas sur lui grande impression ; mais quand ce fut le tour de sa première femme, de cette jeune reine qu’il avait tant aimée, quand il revit ce visage altéré à peine et sa beauté encore reconnaissable à travers la mort, le coeur lui faillit, il recula en disant : « J’irai la rejoindre bientôt dans le Ciel. » — Et cette image suprême ne dut pas être étrangère à sa pensée, quand, peu après, lui le haïsseur des Français, il fit son testament en faveur de la France.

1946. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Lettres inédites de Jean Racine et de Louis Racine, (précédées de Notices) » pp. 56-75

Elle était née peu de mois après la mort de son beau-père : cela allonge la chaîne. […] Son fils mort, Louis Racine fut brisé du coup. […] Racine, dernier du nom, fils du grand Racine, de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, est mort hier d’une fièvre maligne.

1947. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Mémoire de Foucault. Intendant sous Louis XIV »

Voici en quels termes Mathieu Marais, en son Journal, parle de Foucault, à la date de sa mort : « M. Foucualt ; conseiller d’État, est mort, âgé de soixante-dix-sept ans. […] Il avait vendu tout cela avant sa mort à différentes personnes, parce qu’il a été mécontent de son fils qui a été obligé de se retirer en Espagne pour une impertinence faite chez Mme la duchesse de Berry… Le Père a toujours été mal depuis ce temps là et s’est défait de toutes ses curiosités.

1948. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Salammbô par M. Gustave Flaubert. Suite et fin. » pp. 73-95

Imaginez une armée de 40 mille hommes, entassée dans une sorte d’hippodrome formé par la montagne, la double entrée de la gorge barrée par des rochers qu’on y a fait rouler, ou par une herse inexpugnable, et là, dans cet immense cul-de-basse-fosse, sur ce radeau de la Méduse en terre ferme, ces 40 mille hommes dévorant les animaux, les mulets, et, après neuf jours de souffrance, en venant à manger leurs propres morts. […] Bientôt on n’attend plus que le voisin soit mort pour le manger ; on le tue, si l’on est le plus fort. […] Le peuple attribue cette mort subite de la fille d’Hamilcar à la hardiesse qu’elle a eue de toucher et de manier, même à bonne fin, le voile sacré.

1949. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Histoire de la Restauration par M. Louis de Viel-Castel. Tomes IV et V. »

Ils étaient accusés d’avoir, faisant partie de la garde urbaine, aidé la force militaire à repousser des émeutiers massacreurs le 27 juin 1815, c’est-à-dire dans l’espèce d’interrègne qui avait suivi la nouvelle de la perte de Waterloo ; ils avaient rempli leur devoir de citoyens et avaient été appelés régulièrement à faire partie de la force publique : ce furent les émeutiers, le lendemain triomphants, qui se vengèrent, les dénoncèrent, et auxquels la Cour prévôtale donna raison par une fiction rétroactive : condamnés à mort, ils furent presque immédiatement exécutés, le même jour, de nuit, à la lueur des flambeaux. […] quels étaient les auteurs de ces propositions ultra-royalistes et vraiment révolutionnaires, qui allaient pleuvoir coup sur coup, qui tendaient à tout remettre en question, les idées et les intérêts modernes, à constituer la société entière en état de suspicion, à aggraver toutes les peines, à proposer la peine de mort de préférence à toute autre, à substituer le gibet à la guillotine, les anciens supplices aux nouveaux40, à maintenir la magistrature dans un état prolongé et précaire d’amovibilité, à excepter de l’amnistie des catégories entières de prétendus coupables, à rendre la tenue des registres civils au Clergé, à revenir sur les dettes publiques reconnues, etc., etc. ? On voyait en première ligne, en tête de ces partisans des rigueurs salutaires, un Bonald, à l’air respectable et doux, métaphysicien inflexible et qui prenait volontiers son point d’appui, non pas dans l’ancienne monarchie trop voisine encore à son gré, mais par-delà jusque dans la politique sacrée et dans la législation de Moïse : oracle du parti, tout ce qu’il proférait était chose sacro-sainte, et quiconque l’avait une fois contredit était rejeté à l’instant, répudié à jamais par les purs ; — un La Bourdonnaie, l’homme d’action et d’exécution, caractère absolu, dominateur, un peu le rival de Bonald en influence, mais non moins dur, et qui avec du talent, un tour d’indépendance, avec le goût et jusqu’à un certain point la pratique des principes parlementaires, a eu le malheur d’attacher à son nom l’inséparable souvenir de mesures acerbes et de classifications cruelles ; — un Salaberry, non moins ardent, et plus encore, s’il se pouvait ; pamphlétaire de plume comme de parole, d’un blanc écarlate ; — un Duplessis-Grenedan, celui même qui se faisait le champion de la potence et de la pendaison, atroce de langage dans ses motions de député, équitable ailleurs, par une de ces contradictions qui ne sont pas rares, et même assez éclairé, dit-on, comme magistrat sur son siège de justice ; — M. de Bouville, qui eut cela de particulier, entre tous, de se montrer le plus inconsolable de l’évasion de M. de Lavalette ; qui alla de sa personne en vérifier toutes les circonstances sur les lieux mêmes, et qui, au retour, dans sa fièvre de soupçon, cherchait de l’œil des complices en face de lui jusque sur le banc des ministres ; — et pour changer de gamme, tout à côté des précédents, cet onctueux et larmoyant Marcellus, toujours en deuil du trône et de l’autel, d’un ridicule ineffable, dont quelque chose a rejailli jusqu’à  la fin sur son estimable fils ; — et un Piet, avocat pitoyable, qui, proposant anodinement la peine de mort pour remplacer celle de la déportation, disait, dans sa naïveté, qu’entre les deux la différence, après tout, se réduisait à bien peu de chose ; ce qui mettait l’Assemblée en belle humeur et n’empêchait pas le triste sire de devenir bientôt, par son salon commode, le centre et l’hôte avoué de tous les bien pensants ; — et un Laborie que j’ai bien connu, toujours en quête, en chuchotage, en petits billets illisibles, courtier de tout le monde, trottant de Talleyrand ou de Beugnot à Daunou, mêlé et tripotant dans les journaux, pas méchant, serviable même, mais trop l’agent d’un parti pour ne pas être inquiétant et parfois nuisible.

1950. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Térence. Son théâtre complet traduit par M. le marquis du Belloy (suite et fin.) »

S’il est vrai que je t’ai toujours chéri à l’égard d’un frère, si elle, elle n’a eu en estime que toi seul, et si elle a toujours fait en tout ta volonté, je te donne à elle pour mari, pour ami, pour tuteur et père : je te mets entre les mains tout notre bien, et je le confie à ta foi. » Elle met la main de Glycère dans la mienne : la mort la prend au même instant. […]  » Ce sont là de ces passages qui ravissaient Fénelon : « Tout ce que l’esprit ajouterait à ces simples et touchantes paroles ne ferait, disait-il, que les affaiblir. » Le vœu de Tibulle se voyant en idée au lit de mort et tenant de sa main défaillante la main de son amie, Didon adjurant Énée au nom de tout ce qu’il y a plus doux et de plus sacré dans le souvenir, nous reviennent en mémoire ; mais Térence ici n’a rien à craindre à la comparaison. […] « Je suis mort !

1951. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Œuvres de M. P. Lebrun, de l’Académie française. »

Lebrun publiait les deux premiers volumes de ses Œuvres, contenant ses tragédies et pièces de théâtre : Ulysse, Marie Stuart, et ce Cid d’Andalousie dont l’insuccès même fut un honneur ; son poème de la Grèce, et aussi cet autre poème lyrique sur la Mort de Napoléon. […] Celui-ci ne se vengea qu’en faisant une nouvelle ode, et très-belle, deux ans après, sur la mort du Pindare bourru. — Notre Lebrun reçut donc en plein le coup de soleil de l’Empire, et du premier jour il se consacra d’un cœur tout français et reconnaissant à en célébrer les gloires : Aigle, je m’attache à ton aile : Emporte-moi dans l’avenir ! […] Lebrun, est admirablement exprimée ; jugez-en plutôt : Descendez, parcourez ces longues galeries, Qui sous le Luxembourg et vers les Tuileries S’étendent, et des morts montrent de toutes parts, En long ordre, aux parois, les reliques dressées, Et des fronts sans pensées, Et des yeux sans regards.

1952. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Marie-Thérèse et Marie-Antoinette. Leur correspondance publiée, par M. le chevalier Alfred d’Arneth et à ce propos de la guerre de 1778 »

On le vit bien, lorsqu’à la nouvelle de la mort inopinée de l’Électeur de Bavière, décédé sans héritier direct en décembre 1777, l’Autriche, sous prétexte de droits particuliers qu’elle revendiquait et qui n’étaient connus que d’elle, se mit en possession militairement des deux tiers du pays. […] « Madame ma chère fille, la maladie de Mercy (l’ambassadeur) ne pouvait venir plus mal à propos ; c’est dans ce moment-ci où j’ai besoin de toute son activité et de tous vos sentiments pour moi, votre maison et patrie, et je compte entièrement que vous l’aiderez dans les représentations différentes qu’il sera peut-être obligé de vous faire sur différents objets majeurs, sur les insinuations qu’on fera de toutes parts de nos dangereuses vues, surtout de la part du roi de Prusse qui n’est pas délicat sur ses assertions, et qui souhaite depuis longtemps de se rapprocher de la France, sachant très bien que nous deux ne pouvons exister ensemble : cela ferait un changement dans notre alliance, ce qui me donnerait la mort, vous aimant si tendrement. » Quelques-unes de ces lettres sonnent véritablement l’alarme, et chaque ligne est comme palpitante de l’émotion qui l’a dictée : « Vienne, le 19 février 1778. […] Jugez de ma peine en particulier : l’empereur et votre frère (Maximilien) et le prince Albert (beau-frère) y seraient les premiers acteurs : l’idée seule me fait presque succomber, mais je ne saurais l’empêcher, et si je n’y succombe, mes jours seraient pires que la mort.

1953. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamennais — Lamennais, Affaires de Rome »

Ce qu’on représentait comme la mort des peuples, on assure à présent que c’est leur santé, leur vie. » Les hommes dont nous parlons pourront donc sourire en relisant ce passage de M. de La Mennais ; mais lui-même aussi ne peut-il pas le leur redire en face à la plupart, le leur rétorquer à bout portant ? […] Au reste, ces pages de M. de La Mennais sont merveilleuses de jeunesse d’imagination, de transparence de couleur et, par moments, de philosophique tristesse : « D’Antibes à Gênes, la route côtoie presque toujours la mer, au sein de laquelle ses bords charmants découpent leurs formes sinueuses et variées, comme nos vies d’un instant dessinent leurs fragiles contours dans la durée immense, éternelle. » Et plus loin, en Toscane, il nous montre çà et là, « à demi caché sous des ronces et des herbes sèches, le squelette de quelque village, semblable à un mort que ses compagnons, dans leur fuite, n’auraient pu achever d’ensevelir. » Mais à peine avons-nous le pied dans les États romains, quelques prisonniers conduits par les sbires du pape, comme il dit, font contraste avec cette simplicité naïve de foi que l’auteur s’attribue encore par oubli, ou qui du moins ne devait pas tarder à s’évanouir. […] Puisque l’auteur de l’Indifférence et le comte Joseph de Maistre sont morts, nous ne voyons pas qui le foudroiera. 

1954. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXVI » pp. 413-441

Nous avons vu plus haut qu’en 1673, à l’époque de la mort de Molière, les trois amis qui lui survécurent avaient déjà arrêté le cours de leur fécondité, et qu’ils avaient exprimé, par un long silence, l’étonnement de ce qui se passait, le besoin d’étudier, d’observer, de suivre le changement qui s’opérait dans les mœurs de la haute société. […] La mort de Molière n’avait pas seule affaibli ou assoupi la muse satirique de Boileau, en le privant de la gaîté et de la confiance que la satire exige. […] On a supposé que ces remarques justes et inoffensives avaient été rapportées à Boileau, et que c’est à madame de La Sablière que s’appliquent ces quatre vers de sa dixième satire, publiée en 1693, dix-neuf ans après l’épître critiquée, peu avant ou peu après la mort de cette femme aimable, qui eut lieu dans la même année.

1955. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Des lectures publiques du soir, de ce qu’elles sont et de ce qu’elles pourraient être. » pp. 275-293

L’un de ces enfants écrivit aussitôt ces vers d’Homère, dans lesquels Ulysse regrette de n’être point mort sur le champ de bataille et de survivre aux héros ses compatriotes : “Trois et quatre fois heureux ceux qui sont morts en combattant dans les champs d’Ilion ! […] Souvestre est mort depuis, prématurément enlevé à la littérature et à ses amis, le 6 juillet 1854, d’une maladie du cœur.

1956. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Beaumarchais. — I. » pp. 201-219

Il connut la femme d’un homme qui avait à la Cour un office subalterne ; elle l’aima, et, le mari étant mort, il eut la charge en épousant, le 27 novembre 1756, cette veuve qui avait nom Marie-Madeleine Aubertin. […] Ce grand citoyen, dans le ravissement de voir enfin ses maîtres honorer le plus utile établissement de leur présence, après neuf ans d’une attente vaine et douloureuse, m’embrassa les yeux pleins de larmes, en disant tout haut : Cela suffit, cela suffit, mon enfant ; je vous aimais bien ; désormais, je vous regarderai comme mon fils : oui, je remplirai l’engagement que je viens de prendre, ou la mort m’en ôtera les moyens. […] Pâris-Duverney étant mort sur ces entrefaites avait laissé à Beaumarchais un règlement de comptes, en vertu duquel il reconnaissait lui redevoir une somme de quinze mille livres.

1957. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Monsieur Étienne, ou une émeute littéraire sous l’Empire. » pp. 474-493

La pièce avait été représentée, pour la première fois, à la Comédie-Française le 11 août 1810 ; l’année suivante, la mort de Laujon laissant une place vacante à l’Académie, M.  […] Ce n’est que la complaisance ou l’esprit de parti qui ont pu vouloir la reconnaître dans L’Intrigante (1813), pièce faible et froide, qui se trouva bien de n’avoir que quelques représentations et d’avoir subi une interruption politique qui la sauva de sa mort naturelle. […] Auger, son ami, qui s’était donné la mort dans un accès d’égarement funeste, et il terminait son discours par ce mot heureux : « Ô triste infirmité de notre nature !

1958. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre III. La Révolution. »

Onze ans plus tard, à Birmingham, ils saccagèrent et détruisirent les maisons des libéraux et des dissidents, et le lendemain on les trouva, par tas, ivres morts le long des chemins et dans les haies. […] George II, qui aime sa femme, prend des maîtresses pour avoir l’air galant, se réjouit de la mort de son fils, escroque le testament de son père. […] Elles rient de voir Lucy qui montre sa grossesse à Macheath, et qui verse à Polly de la mort aux rats. […] Ici on l’écoute, on le suit ; à sa mort, il avait quatre-vingt-mille disciples ; aujourd’hui il en a un million. […] Frédéric, mort en 1751.

1959. (1923) Critique et conférences (Œuvres posthumes II)

  On l’a dit mort plusieurs fois. […] et encore une fois, je vous le présente, ce « numéro », comme autrefois dans ce petit journal de combat, mort en pleine brèche, Lutèce, de tout mon cœur, de toute mon âme et de toutes mes forces. […] Il m’avait toujours, en dépit de miennes idées, presque toutes opposées aux siennes, continué sa bienveillance, et c’est avec un véritable chagrin que j’appris, couché moi-même sur un lit, qu’il fût mort. […] De même qu’il leur avait fallu un grand homme mort pour enseigne, il leur en fallait un autre pour but de leurs coups. Et ce grand mort-là se trouva Shakespeare.

1960. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » p. 155

Arnaud, [Antoine] Avocat-Général de la Reine Catherine de Médicis, né à Paris en 1560, mort en 1619.

1961. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » p. 172

Astruc, [Jean] Docteur de la Faculté de Montpellier & de celle de Paris, Professeur de Médecine au Collége Royal, né à Sauve dans le Diocese d’Alais, mort à Paris en 1766.

1962. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » p. 183

Maury dans la Saintonge, mort à Geneve en 1630.

1963. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » p. 190

Castres d’] né dans le Hainaut, mort à la bataille d’Etinghen en 1743, âgé de 31 ans.

1964. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 201

Banier, [Antoine] de l’Académie des Inscriptions & Belles-Lettres, né à Clermont en Auvergne, mort à Paris en 1741, âgé de 69 ans.

1965. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 265

Belsunce de Castelmoron, [Henri-François-Xavier de] Evêque de Marseille, né dans le Périgord en 1671, mort en 1755.

1966. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 294

Beze, [Théodore de] célebre Apostat, né à Vezelai en Bourgogne en 1519, mort à Geneve en 1605.

1967. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 343

Bougainville, [Jean-Pierre de] Secrétaire de l’Académie des Inscriptions, & Membre de l’Académie Françoise, né à Paris en 1722, mort en 1763.

1968. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 380

Breul, [Jacques du] Bénédictin, né à Paris en 1528, mort en 1614.

1969. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 411

Bunel, [Pierre] né à Toulouse, & mort à Turin en 1546, à l’âge de 47 ans, est le premier des modernes, sans en excepter les Italiens, qui ait écrit en Latin avec autant d’élégance que de pureté, raison qui lui donne droit de paroître dans notre Collection.

1970. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » p. 519

Clerc, [Daniel le] Médecin & Conseillet d’Etat de la ville de Geneve, sa patrie, mort en 1728, âgé de 76 ans.

1971. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » p. 520

Clerc, [Jean le] frere du précédent, né à Geneve en 1657, mort à Amsterdam en 1736, où il enseigna longtemps les Langues & les Belles-Lettres.

1972. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article »

Coffin, [Charles] Principal du Collége de Beauvais, & ancien Recteur de l’Université, né à Buzanci, dans le Diocese de Reims, en 1676, mort en 1749.

1973. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » p. 17

Simphorien, dans le Diocese de Lyon, en 1641, mort en 1682.

1974. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » p. 54

COSTAR, [Pierre] Bachelier de Sorbonne, né à Paris en 1603, mort en 1660 ; grand défenseur des Ouvrages de Voiture contre Girac, aussi zélé défenseur des Ouvrages de Balzac.

1975. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » p. 82

CREVIER, [Jean-Baptiste-Louis] ancien Professeur de Rhétorique au Collége de Beauvais, né à Paris en 1692, mort dans la même ville en 1765, Continuateur de l’Histoire Romaine de M.

1976. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » p. 125

DESBARREAUX, [Jacques de Vallée, Seigneur] Conseiller au Parlement de Paris, sa patrie, né en 1602, mort à Châlons-sur-Saone en 1674 ; Bel-Esprit de son temps, qui quitta sa Charge de Conseiller, afin d’avoir plus de loisir à se consacrer aux Muses, & sur-tout aux plaisirs.

1977. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » p. 196

Des Etrennes, des Epîtres, des Fables, des Eloges, des Mémoires historiques, des Vies, des Essais sur divers sujets, des Anecdotes, des Dissertations, des Journaux, des Tablettes, des Lettres, des Histoires, des Bibliotheques, des Dictionnaires, une Traduction en Prose de Perse, & une imitation en Vers de ce même Poëte : tant de Productions seroient plus que suffisantes pour faire vivre un Auteur dans la postérité, si elles n’étoient mortes dès à present.

1978. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » p. 404

GIRAC, [Paul-Thomas de] né à Angoulême, mort à Paris en 1663, n’est connu que par les Ecrits qu’il publia contre Costar, qui mettoit Voiture au dessus de Balzac.

1979. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » p. 444

GRÉCOURT, [Jean-Baptiste-Joseph Villars de] Chanoine de Tours, sa patrie, né vers 1683, mort dans la même ville en 1743, Poëte moins agréable que libertin, moins ingénieux qu’ordurier.

1980. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — H — article » p. 503

HÉRITIER, [Nicolas l’] Historiographe de France, mort à Paris, sa patrie, en 1680.

1981. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — H — article » p. 504

La raison de cette disgrace est qu’ils ne s’élevent pas au dessus de la médiocrité, destinée, de tous les temps, à une mort prompte & sans éclat.

1982. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » p. 108

LEBEUF, [Jean] Chanoine d’Auxerre, sa patrie, né en 1687, mort en 1760, a été un des plus grands Zélateurs des Monumens de l’antiquité.

1983. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » p. 180

MAISTRE, [Antoine le] Avocat au Parlement de Paris, neveu du célebre Arnaud, & frere de M. de Sacy, né en 1608, mort à Port-Royal en 1658.

1984. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » p. 238

MARSOLIER, [Jacques] Chanoine Régulier de Ste Genevieve, né à Paris en 1647, mort à Usez en 1724.

1985. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » p. 300

MESENGUY, [François-Philippe] né à Beauvais en 1677, mort en 1763.

1986. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — N. — article » p. 402

NEVERS, [Philippe-Julien Mancini, Duc de] Chevalier des Ordres du Roi, mort en 1707.

1987. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » p. 456

PAPILLON, [Philibert] Docteur de Sorbonne, né à Dijon en 1666, mort dans la même ville en 1738 ; un de ces Savans, ou plutôt de ces Erudits, qui, à force de patience & de soins, viennent à bout de se faire une réputation dans la Littérature.

1988. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article »

PERRIERS, [Bonaventure des] né en Bourgogne, mort en 1544.

1989. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » p. 494

PERRIN, [Pierre] Abbé, Introducteur des Ambassadeurs près de Gaston de France, Duc d’Orléans, né à Lyon, mort en 1680.

1990. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » p. 554

PRÉMONTVAL, [André-Pierre le Guai de] de l’Académie des Sciences de Berlin, né à Charenton en 1716, mort à Berlin en 1767, a écrit sur les Mathématiques, la Métaphysique, la Morale, la Critique, la Religion.

1991. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » p. 233

Sanadon, [Noël-Etienne] Jésuite, né à Rouen en 1676, mort à Paris en 1733.

1992. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » p. 278

Sénecé ou Séneçai, [Antoine Bauderon de] premier Valet de Chambre de la Reine Marie-Thérese, femme de Louis XIV, né à Mâcon en 1643, mort dans la même ville en 1737.

1993. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » p. 289

Silhouette, [Etienne de] Maître des Requêtes, ancien Contrôleur Général, né à Limoges en 1709, mort en 1767.

1994. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » p. 301

Soubeyran de Scopon, [N.ABCD] Avocat au Parlement de Toulouse, de l'Académie des Jeux Floraux, & de celle des Sciences de la même ville, mort en 1751.

1995. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article » p. 307

Taconnet, [Toussaint-Gaspard] né à Paris en 1730, mort dans la même ville en 1774 ; Auteur d'une infinité de Parodies, de Farces, & de Parades, dont la meilleure n'est pas digne d'un Lecteur ou d'un Spectateur sensé.

1996. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article » p. 325

Thevenot, [Melchissedec] Garde de la Bibliotheque du Roi, mort à Paris en 1692, âgé de 71 ans.

1997. (1907) Jean-Jacques Rousseau pp. 1-357

C’est à Turin, après la mort de cette madame de Vercellis dont il était laquais-secrétaire. […] La mort seule de Rousseau délie Thérèse. […] Après la mort du maréchal (1764) elle devint, paraît-il, tout à fait bonne, d’une bonté faite d’une longue expérience. […] Ces voluptés solitaires sont des voluptés mortes. […] Donc, Rousseau décrète la mort contre l’athée relaps.

1998. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » p. 135

Alexandre,[Noël] Docteur en Théologie, né à Rouen en 1639, mort à Paris en 1724.

1999. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » p. 154

Argonne, [Dom Bonnaventure d’] Chartreux, né à Paris, mort en 1705.

2000. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 210

Genevieve, Chancelier de l’Université de Paris, mort en 1764, âgé de 72 ans.

2001. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 284

Beroald ou Beroalde de Virville, [François] Chanoine, de S.Gratien de Tours, mort vers l’an 1710, Auteur de l’Ouvrage le plus extravagant & le plus obscene qui ait paru depuis celui de Rabelais ; il est intitulé Moyen de parvenir.

2002. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » p. 444

Cassagnes, [Jacques] Docteur en Théologie, né à Nîmes en 1615, mort à Paris en 1679.

2003. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » p. 446

Castel, [Louis-Bernard] Jésuite, né à Montpellier en 1688, mort à Paris en 1757.

2004. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » p. 506

Chorier, [Nicolas] Avocat au Parlement de Grenoble, né à Vienne en Dauphiné en 1609, mort en….

2005. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article »

Coger, [François-Marie] Professeur émérite d’Eloquence au Collége Mazarin, Licencié en Théologie, & ancien Recteur de l’Université ; né à Paris en 1723, mort dans la même ville en 1780 ; est connu dans la République des Lettres par deux Critiques honnêtes & judicieuses, l’une de l’Eloge de M. le Dauphin par M.

2006. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » p. 33

CONRART, [Valentin] né à Paris en 1603, mort dans la même ville en 1675 ; un des premiers qui fut reçu à l’Académie Françoise.

2007. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » p. 108

Nicolas de Verdun, mort à Paris en 1709.

2008. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » p. 376

GARNIER, [Robert] Poëte François, né à la Ferté-Bernardau Maine, en 1534, mort au Mans en 1590.

2009. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » p. 420

GOGUET, [Antoine-Yves] Conseiller au Parlement de Paris, sa patrie, né en 1716, mort en 1758.

2010. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — H — article » p. 481

HAMILTON, [Antoine Comte d’] mort à S.

2011. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — H — article » p. 501

HÉNAULT, [Charles-Jean-François] Président Honoraire au Parlement de Paris, de l’Académie Françoise & de celle des Inscriptions, mort à Paris, sa patrie, en 1770.

2012. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — H — article » p. 505

HERMANT, [Godefroi] Chanoine de Beauvais, sa patrie, & ancien Recteur de l’Université, né en 1617, mort à Paris en 1690, après avoir été exclus de la Sorbonne.

2013. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — H — article » p. 506

HERSAN, [Marc-Antoine] Professeur de Rhétorique au Collége du Plessis, & ensuite d’Eloquence au Collége Royal, né à Compiegne en 1652, mort en 1724.

2014. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — J. — article » p. 530

JEUNE, [Jean le] Oratorien, né à Poligny, en Franche-Comté, en 1592, mort à Limoges en 1672.

2015. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — J. — article » p. 539

JOUVENCY, [Joseph] Jésuite, né à Paris en 1643, mort à Rome en 1719.

2016. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » p. 88

LARREY, [Isaac de] Protestant, né à Montvilliers, dans la Normandie, en 1638, mort à Berlin en 1719.

2017. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » p. 172

MAILLARD, [Olivier] Cordelier, né à Paris, mort à Toulouse en 1502.

2018. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » p. 191

] né à Caen en 1733, mort à Paris en 1767.

2019. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » p. 205

MANNORY, [Louis] ancien Avocat au Parlement de Paris, sa patrie, né en 1696, mort en 1777.

2020. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » p. 377

MORUS, [Alexandre] Ministre Protestant, né à Castres en 1616, mort à Paris en 1670.

2021. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » p. 478

PAYS, [René le] de l’Académie d’Arles, né à Nantes en 1636, mort en 1690 ; Bel-Esprit & Poëte de Province, dont les Vers foibles, mais pleins de gaieté, amuserent quelque temps la Cour & la Capitale.

2022. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » p. 232

Sallo, [Denis de] Conseiller au Parlement de Paris, sa Patrie, né en 1626, mort en 1669.

2023. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » p. 398

Vaillant, [Jean Foy] de l’Académie des Inscriptions & Belles-Lettres, né à Beauvais en 1632, mort en 1706 ; Zélateur intrépide pour la découverte des Monumens de l’antiquité.

2024. (1759) Salon de 1759 « Salon de 1759 — Doyen » p. 102

Doyen La Mort de Virginie par Doyen est une composition immense où il y a de très belles choses.

2025. (1859) Cours familier de littérature. VII « XXXIXe entretien. Littérature dramatique de l’Allemagne. Le drame de Faust par Goethe (2e partie) » pp. 161-232

La colère du Ciel fond sur moi ; Les trompettes retentissent, Les sépulcres se meuvent, Et ton cœur, comme un mort dans son cercueil, Tressaille dans ton sein. […] ton irrésolution hâte sa mort. […] Affreuse mort ! […] Dehors, c’est le tombeau ; la mort guette. […] Le délicieux poème finit par une allusion patriotique et héroïque aux devoirs sévères que l’orage du continent et l’invasion française imposent à tous ceux qui peuvent porter les armes et sacrifier même la plus tendre épouse à la mort acceptée pour défendre son pays.

2026. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIIe entretien. Vie du Tasse (2e partie) » pp. 65-128

La mort de la jeune duchesse de Ferrare, Barbara d’Autriche, et celle du cardinal Hippolyte d’Este, oncle d’Alphonse, répandirent le deuil sur cette cour. […] Ainsi, dans plusieurs lettres au marquis de Monti, dans le duché d’Urbin, il se plaint de ne pouvoir garder un serviteur sûr autour de lui, et il conjure le marquis de Monti de lui envoyer un de ses vassaux pour domestique ; il ajoute que, pour prévenir toute pensée de trahison dans ce serviteur étranger, il fallait préalablement l’avertir, au nom du duc d’Urbin son souverain, qu’il serait puni de mort s’il trahit jamais le poète à qui on l’adresse. […] Elle ne savait presque rien de son père et de son frère, si ce n’est que l’un était mort, et que l’autre était devenu un chevalier et un poète de renom à la cour de la maison d’Este, à Ferrare. […] Il sera préalablement nécessaire cependant de constater qu’il a été réellement affligé de mélancolie, et que ces soupçons de malice et de prétendues persécutions qu’il a semés contre nous en Italie, n’ont pas d’autre origine que cette humeur mélancolique ; en preuve de ceci est cette accusation absurde qu’il nous a imputée d’avoir eu l’intention de le mettre à mort, quoique nous l’ayons toujours caressé et traité avec la plus extrême faveur ; il m’eût été bien facile d’exécuter ce sinistre projet, si j’avais eu jamais la démence de le concevoir. […] « Sans égard, dit-il, pour ma santé et pour ma vie, j’ai volontairement aggravé mon mal par les excès d’une intempérance sans borne, de telle façon que ma mort pourrait en être la conséquence (8e volume des Lettres).

2027. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre deuxième »

Ses spéculations s’arrêtent à la mort. […] Tout lui étant cause et effet, là où il n’apercevait pas de cause, il ne redoutait pas d’effet, et il n’attendait pas la maladie de la santé, ni de la maladie la mort. « Je me sentais vivre, dit-il, — il avait alors quarante ans, — et, me tâtant avec autant de soin qu’un riche vieillard, je m’imaginais presque être plus loin de la mort que je n’avais été en ma jeunesse. » Il mourait pourtant-moins de quinze ans après, ne causant pas moins de surprise que de deuil à ses amis, qui ne pouvaient comprendre qu’il fût mort sans l’avoir prédit. Quelques-uns même crurent qu’il n’avait cessé de vivre que pour n’avoir pas voulu résister à la mort.

2028. (1878) La poésie scientifique au XIXe siècle. Revue des deux mondes pp. 511-537

André Chénier eut celle-ci comme il en eut bien d’autres ; on est étonné, quand on promène sa pensée à travers ces projets épars, devenus si vite des débris, de l’incroyable fertilité de ses conceptions dont une mort stupide a fait un gigantesque avortement. […] Il veut y corrompre d’avance tout germe vivant, éteindre à son aurore toute forme d’idéal qui pourrait éclairer ou consoler la planète maudite ; il imagine tous les supplices, la vie, qu’il rend plus sensible pour en faire une proie plus vulnérable à la douleur, l’amour, avec la mort pour en détruire toutes les joies, la Beauté souillée, la Vérité se montrant à l’homme pour l’égarer dans une vaine poursuite, la Liberté ignorante et profanée par ses propres œuvres. […] Il crée l’amour idéal, vainqueur de la mort même, il crée la science, il crée la justice, le dévoûment, le martyre ; il transforme la douleur même, la grande calomniée, et lui fait produire la dignité de l’homme, la perfection morale, la bonté ; c’est Le pire par le mieux sans cesse combattu. […] On dirait qu’ici le poète traduit Schopenhauer : L’Amour avec la Mort a fait un pacte tel Que la fin de l’espèce est par lui conjurée. […] Je n’aime guère non plus ces strophes, où le poète exprime la loi de la faim qui fait passer son sanglant niveau sur le monde des vivants : Aveugle exécuteur d’un mal obligatoire, Chaque vivant promène écrit sur sa mâchoire L’arrêt de mort d’un autre, exigé par sa faim.

2029. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Proudhon » pp. 29-79

Par ses haines ou ses jalousies, il serait, s’il n’était pas mort, devenu millionnaire quelque jour, mais ce qui donne argent et renommée ne donne pas au livre lumière, ne le tire pas, ce livre, de l’inanité, du vide et des ténèbres, quand il y est. […] L’ivresse de ce démagogue devenu fou, qui ose préférer la mort de Danton à celle de Notre-Seigneur Jésus-Christ, dégoûtera-t-elle de la Révolution les faibles chrétiens de notre âge aussi certainement que l’ilote dégoûtait les Spartiates ? […] Il se trompait sur la science, qu’il croyait dans le progrès infini, comme Condorcet, qui posait que la science pouvait même supprimer la mort. […] Proudhon, qui a l’orgueil gai, dit joyeusement : « Ma mort serait, en ce moment, une absurdité de la Providence !  […] Le mérite de ce magnifique livre, — inachevé comme tant de choses belles qui gagnent peut-être à être inachevées, — comme cette statue de l’Amour du grand Michel-Ange, déterrée après sa mort, et à laquelle il manquait un bras ; — le mérite de ce livre ne s’arrête qu’aux endroits où Proudhon cesse d’être chrétien — le chrétien qu’il est de nature — et se heurte à sa philosophie… Livre profond et éloquent !

2030. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » p. 115

Ablancourt,[Nicolas perrot sieur d’] de l’Académie Françoise, né à Châlons-sur-Marne, en 1606, mort à Ablancourt, près de Vitry en Champagne, en 1664.

2031. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » p. 118

Quentin en 1609, mort à Paris en 1685.

2032. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » p. 171

Assoucy, [Charles Coypeau, sieur d’] né en 1604, mort en 1674.

2033. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » p. 174

Aubert, [Pierre] Avocat, ne à Lyon en 1642, mort dans la même ville en 1733.

2034. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 371

Boze, [Claude Gros de] Secrétaire perpétuel de l’Académie des Inscriptions & Belles-Lettres, de l’Académie Françoise, né à Lyon en 1680, mort à Paris en 1754.

2035. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » p. 464

Cerceau, [Jean-Antoine du] Jésuite, né à Paris, mort à Veret en Touraine en 1730, âgé de 60 ans.

2036. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » p. 489

Chateaubrun, [Jean-Baptiste Vivien de] Sous-Gouverneur de M. le Duc de Chartres, de l’Académie Françoise, né à Angoulême en 1686, mort à Paris en 1775.

2037. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » p. 502

Chevreau, [Urbain] né à Londres en 1613, mort dans la même ville en 1701.

2038. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » p. 110

DANGEAU, [Philippe de Courcillon, Marquis de] frere du précédent, de l’Académie Françoise, & de celle des Sciences, né en 1638, mort à Paris en 1720.

2039. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 136-137

DESFORGES MAILLARD, [Paul] des Académies d’Angers, de la Rochelle, de Caen, de Nancy, &c. né au Croisic en Bretagne en 1699, mort en 1772.

2040. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — E. — article » p. 236

Il vaut mieux laisser les Productions étrangeres dans l’oubli, quand on ne sait pas en faire un choix éclairé ou leur donner une nouvelle vie, que de les exposer à l’opprobre d’une seconde mort ; ce qui est arrivé précisément à tout ce dont M.

2041. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » p. 255

FABRE, [Jean-Claude] Oratorien, né à Paris en 1668, mort dans la même ville en 1753.

2042. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » p. 355

FRESNAYE, [Jean Vauquelin, sieur de la] mort en 1620.

2043. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » p. 395

GERVAISE, [Dom Armand-François] frere du précédent, Carme Déchaussé, puis Abbé de la Trappe, mort ensuite simple Religieux à l’Abbaye de Notre-Dame des Reclus, dans le Diocese de Troies, où il avoit été enfermé par ordre de la Cour.

2044. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — H — article » p. 485

HARDOUIN, [Jean] Jésuite, né à Quimper en 1646, mort à Paris en 1729 ; un des plus profonds & le plus singulier de tous les Savans qui aient paru dans la Littérature.

2045. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » p. 138

LINGENDES, [Claude de] Jésuite, de la même famille que le précédent, né à Moulins en 1591, mort à Paris en 1660.

2046. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » p. 154

LONGEPIERRE, [Hilaire-Bernard de Requeleyne, Sieur de] né à Dijon en 1659, mort à Paris en 1721.

2047. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » p. 292

MESNARDIERE, [Hippolyte-Jules, Pilet de la] de l’Académie Françoise, né à Loudun en 1610, mort à Paris en 1663.

2048. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » p. 306

MEZIRIAC, [Claude-Gaspard Bachet, Seigneur de] de l’Académie Françoise, né à Bourg-en-Bresse en 1581, mort en 1638 ; mauvais Poëte, mauvais Historien, mauvais Traducteur, mauvais Mathématicien, qui, selon M. l’Abbé d’Olivet, ne laissoit pas d’être un bon Académicien.

2049. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » p. 341

MONNOYE, [Bernard de la] de l’Académie Françoise, né à Dijon en 1641, mort à Paris en 1728.

2050. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 357-358

MONTFLEURY, [Antoine-Jacob] né à Paris en 1640, mort en 1685 ; Poëte comique, de qui nous avons plusieurs Pieces, écrites assez facilement, mais souvent déparées par des pensées & des expressions trop licencieuses.

2051. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 391-392

MOULIN, [Pierre du] Ministre Protestant, né dans le Vexin François, mort à Sedan en 1658, âgé de près de 90 ans.

2052. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — N. — article » p. 399

NAUDÉ, [Gabriel] Médecin, Bibliothécaire du Cardinal Mazarin, né à Paris en 1600, mort à Abbeville en 1653.

2053. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » p. 473

PAVILLON, [Etienne] de l’Académie Françoise & de celle des Inscriptions & Belles-Lettres, né à Paris en 1632, mort dans la même ville en 1705.

2054. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » p. 528

POINSINET, [Antoine-Alexandre-Henri] de l’Académie des Arcades de Rome, & de celle de Dijon, né à Fontainebleau en 1735, mort en Espagne en 1769.

2055. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » p. 540

PORCHERES D’ARBAUD, [François de] né en Provence, mort en Bourgogne en 1640.

2056. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » p. 99

Rivery, [Claude-François-Félix, Boullanger de] de l'Académie d'Amiens, sa patrie, né en 1724, mort en 1758, un de ces Littérateurs de Province dont la réputation ne s'étend guere au delà des bornes du canton qu'ils habitent.

2057. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » p. 252

Saurin, [Jacques] Ministre Protestant, né à Nîmes en 1677, mort en Hollande en 1730.

2058. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » p. 273

Segaud, [Guillaume] Jésuite, né à Paris en 1674, mort dans la même ville en 1748.

2059. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » p. 412

Varillas, [Antoine] né à Gueret dans la Haute-Marche, en 1624, mort en 1696.

2060. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » pp. 413-414

Vavasseur, [François] Jésuite, né dans le Diocese d'Autun, en 1609, mort à Paris en 1681.

2061. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Béjot, Alfred »

Rien de plus poétique, rien de plus dramatique, quand on songe que les Rimes maladives d’Alfred Béjot ne sont pas la forme fantaisiste d’une fiction cérébrale, un symbole d’une âme seulement douloureuse, mais qu’elles constituent le testament authentique d’un jeune écrivain mort plein d’avenir, à trente ans.

2062. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Michelet, Victor-Émile (1861-1938) »

Je sais que viendra l’heure où j’étreindrai mon rêve, Mais avec des bras morts, peut-être, ou si lassés !

2063. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 192

Bachaumont, [François le Coigneux de] né à Paris en 1624, mort en 1702, Poëte ingénieux & délicat, qui n’est connu que par quelques vers faits en société avec Chapelle.

2064. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 347

Bouhier, [Jean] Président au Parlement de Dijon, sa partie, de l’Académie Françoise, né en 1673, mort en 1746, Homme Savant, fort zélé pour les Lettres, mais peu élégant dans son style.

2065. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 368

Boyer, [Claude] Abbé, de l’Académie Françoise, né à Alby en 1618, mort à Paris en 1698.

2066. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » p. 449

Cat, [Claude-Nicolas le] Docteur en Médecine, Professeur & Démonstrateur Royal d’Anatomie & de Chirurgie, Secrétaire perpétuel de l’Académie de Rouen, Membre de la Société Royale de Londres & de plusieurs autres Académies, né à Blerancourt en Picardie en 1700, mort à Rouen en 1768.

2067. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » p. 511

Clément, [Pierre] né à Geneve en 1707, mort en 1767.

2068. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — H — article » p. 484

HARDION, [Jacques] de l’Académie Françoise & de celle des Belles-Lettres, né à Tours en 1686, mort à Paris en 1766.

2069. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — J. — article » p. 513

JACOB, [Louis] Carme, Bibliothécaire du Cardinal de Retz, né à Châlons-sur-Saone, en 1608, mort à Paris en 1670 ; un de ces Ecrivains laborieux, qui n’ont d’autre mérite que celui des recherches, & dont les Ouvrages ne laissent pas d’être quelquefois très-utiles.

2070. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — J. — article » p. 514

JACQUELOT, [Isaac] Théologien Protestant, né à Vassy, en Champagne, en 1647, mort à Berlin en 1708.

2071. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » p. 21

LAFITAU, [Pierre-François] Evêque de Sisteron, né à Bordeaux en 1685, mort en 1764.

2072. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » p. 60

] ex-Abbé, né en Bretagne, mort en 1742 ; Poëte qui n’étoit ni sans esprit, ni sans talens, mais à qui une vie dissipée ne permit pas de s’élever au dessus de la médiocrité.

2073. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 218-219

MARIN, [Michel-Ange] Religieux Minime, né à Marseille en 1697, mort en 1767.

2074. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 272-273

MAUCROIX, [François de] Chanoine de Reims, né à Noyon en 1619, mort en 1708.

2075. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » p. 293

MENESTRIER, [Claude-François] Jésuite, né à Lyon en 1631, mort à Paris en 1705.

2076. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » p. 305

MEZERAI, [François Eudes de] Historiographe de France, Secrétaire de l’Académie Françoise, né à Ry, près de Falaise, en Basse-Normandie, en 1610, mort à Paris en 1683.

2077. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » p. 376

MORINIERE, [Adrien-Claude le Fort de la] né à Paris en 1696, mort à Senlis en 1768.

2078. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » p. 390

MOULIN, [Charles du] Avocat au Parlement de Paris, sa patrie, né en 1500, mort dans la même ville en 1566.

2079. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 74-75

Resnel, [Jean-François du Bellay du] Abbé, de l'Académie Françoise, & de celle des Inscriptions, né à Rouen en 1692, mort à Paris en 1761.

2080. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article » p. 352

Tiphaigne de la Roche, [N.ABCD] Médecin de la Faculté de Caen, de l'Académie de Rouen, né dans le Diocese de Coutances, mort en 1774, âgé de 45 ans, a fait plusieurs Ouvrages qui sont écrits d'un style élégant & facile, mais dans lesquels on voudroit plus de justesse dans les idées, & moins d'un certain enthousiasme, qui est plutôt l'effet de la singularité, que le fruit du génie.

2081. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » pp. 400-401

Valincour, [Jean-Baptiste-Henri de Trousset de] Secrétaire général de la Marine, de l'Académie Françoise & de celle des Sciences, né en 1653, mort à Paris en 1730.

2082. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Préface »

Eh bien, dans ce dernier volume, je vais tâcher, autant qu’il m’est possible, de servir seulement aux gens, saisis par mes instantanés, la vérité agréable, l’autre vérité qui fera la vérité absolue, viendra vingt ans après ma mort.

2083. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » p. 119

Adam,[Maître] surnommé Billaut, Menuisier de Nevers, mort en 1662.

2084. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » p. 156

Arnaud d’Andilly, [Robert] fils aîné du précédent, né à Paris en 1589, mort en 1674 ; Littérateur plus distingué que son pere.

2085. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » p. 187

Avrigny, [Hyacinthe-Robillard d’] Jésuite, né à Caen en 1676, mort en 1715, Littérateur estimable, qui s’est principalement consacré à l’histoire.

2086. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 207

Baron, [Michel] né à Paris en 1652, mort dans la même ville en 1729, Comédien célebre, qui a fixé parmi nous le vrai ton de la déclamation.

2087. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 208-209

Barral, [Pierre] Abbé, né à Grenoble, mort à Paris en 1772.

2088. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 394

Brun, [Pierre le] Oratorien, né à Brignolles, mort en 1629, a écrit contre les Sorciers, & croyoit aux Sorciers : cependant son Histoire critique des pratiques superstitieuses est pleine d’érudition, & assez pourvue de jugement, excepté quand il en est à l’article des sortiléges, dont il combat le ridicule en admettant souvent des faits que la raison auroit dû rejeter.

2089. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » p. 460

Caux, [Gilles de] né à Ligneris, dans la Généralité d’Alençon, mort à Bayeux en 1733, âgé de 51 ans ; moins connu à présent par sa Tragédie de Marius, qu’on n’a pas jugé à propos de remettre au Théatre, que par une Piece d’environ cent vers, qui a pour titre, l’Horloge de Sable, ou Figure du Monde ; Piece qui peut figurer à côté des meilleurs Vers moraux qui aient été faits dans ce siecle, d’autant plus que la morale n’en est pas amphigourique, & qu’au contraire elle est tirée avec beaucoup de justesse du sujet, & énoncée sans prétention.

2090. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » p. 481

Charlevoix, [Pierre-François-Xavier de] Jésuite, né à Saint-Quentin, en 1682, mort en 1761.

2091. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » p. 6

] né à Jaiville dans l’Orléanois, mort à Paris en 1776.

2092. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » p. 138

] Professeur au Collége Royal de Toulouse, né dans le Diocese de Paris, mort en 1766.

2093. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » p. 327

FRAGUIER, [Claude-François] Abbé, de l’Académie Françoise & de celle des Inscriptions, né à Paris en 1666, mort dans la même ville en 1728.

2094. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 2-3

LABAT, [Jean-Baptiste] Dominicain, né à Paris, mort dans la même ville en 1738, âgé de 75 ans.

2095. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » p. 63

LAMBERT, [Claude-François] Abbé, né à Dôle, mort à Paris en 1765, a composé des Romans, où le style du besoin & de la faim se fait sentir à chaque page ; & des Histoires, qu’on ne lit guere que pour les noms & les dates.

2096. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » p. 78

mort à Paris en 1779.

2097. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » p. 217

Augier de] Abbé, mort en 1762, Auteur d’une Histoire des Arabes, en quatre volumes, où l’on rapporte des conversations ridicules, des anecdotes puériles, des combats bizarres, des contes, des fables, des visions, & toutes les rêveries des Peuples Orientaux.

2098. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » p. 271

MAUCOMBLE, [Jean-François-Dieudonné] né à Metz en 1735, mort en 1768.

2099. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » p. 375

MORIN, [Jean-Baptiste] Docteur en Médecine, né à Ville-Franche en Beau-jolois en 1583, mort à Paris en 1656.

2100. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » p. 463

PASQUIER, [Etienne] d’abord Avocat, puis Conseiller au Parlement de Paris, ensuite Avocat-Général de la Chambre des Comptes, né à Paris en 1528, mort dans la même ville en 1615.

2101. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 495-496

PERRON, [Jacques Davi du] Cardinal, Archevêque de Sens, né à Berne en 1556, mort à Paris en 1618.

2102. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » p. 50

Rapin, [Nicolas] Grand Prévôt des Maréchaux, né à Fontenai-le-Comte, mort à Poitiers en 1609, âgé de 60 ans, & selon quelques Auteurs, de 74 ; Poëte Latin & François, plus connu par la part qu’il eut à la Satyre Ménippée, que par ses Ouvrages qu’on ne lit plus.

2103. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 87-88

Richer, [Henri] né à Longueil, dans le Pays de Caux, en 1685, mort à Paris en 1748.

2104. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » p. 206

Saint-Gelais, [Melin de] Aumônier & Bibliothécaire de Henri II, né à Angoulême, mort à Paris en 1558.

2105. (1763) Salon de 1763 « Peintures — Casanove »

Voilà bien vos chevaux, je les reconnais ; ces hommes blessés, morts ou mourants ; ce tumulte, ce feu, cette obscurité, toutes ces scènes militaires et terribles sont de vous.

2106. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Ducis épistolaire (suite et fin). »

Ducis trouva le sien en ces années par les morts et les pertes réitérées de ses filles, de son ami Thomas, de sa mère : il en sortit le grand vieillard religieux, biblique, l’anachorète que nous allons voir, à la voix sonnante, au verbe enflammé ; mais le tragique ne donna plus que de rares et derniers fruits à l’extrémité du rameau. […] Je m’en console : le voyage de ma douloureuse vie est bien avancé. » La mort de sa mère fut un dernier coup et l’étonna comme s’il n’était pas dans l’ordre naturel que les fils survécussent à leur mère. […] Je n’aimerai jamais personne sans lui souhaiter du fond de mon cœur une mort aussi douce et aussi sainte75. » II. […] Amand Mary-Vallée (né on 1781, mort en 1810).

2107. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Appendice. »

Je regarde des Barbares tatoués comme étant moins anti-humains, moins spéciaux, moins cocasses, moins rares que des gens vivant en commun et qui s’appellent jusqu’à la mort Monsieur ! […] « Par amour de la clarté, j’ai faussé l’histoire quant à sa mort. […] Il était cependant resté l’ami intime et familier de son ancien camarade, M. d’Esparbès de Lussan, mort récemment conseiller à la Cour de cassation, et il n’était pas moins intimement lié avec Adolphe Nourrit, l’artiste au cœur sympathique et chaud, un autre enfant de Sainte-Barbe. […] Charles-Aristide Dourdain est mort le 1er mai 1862.

2108. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME ROLAND — I. » pp. 166-193

Mme Roland, quinze jours avant sa mort, rétractait sans aucun doute ses anciennes âcretés contre La Fayette, en justifiant dans les termes suivants, Brissot, accusé par Amar de complicité avec le général : « Il avait partagé l’erreur de beaucoup de gens sur le compte de La Fayette ; ou plutôt il paraît que La Fayette, d’abord entraîné par des principes que son esprit adoptait, n’eut pas la force de caractère nécessaire pour les soutenir quand la lutte devint difficile, ou que peut-être, effrayé des suites d’un trop grand ascendant du peuple, il jugea prudent d’établir une sorte de balance. » Ces diverses suppositions sont évidemment des degrés par lesquels Mme Roland revient, redescend le plus doucement qu’elle peut de son injustice première. […] Elle aime à associer les noms de l’amitié aux émotions publiques qui envahissent son âme et la transportent : « C’est ajouter, » dit-elle en un style plein de nombre et dont le tour accompli rappelle le parler de Mme de Wolmar, « c’est ajouter au grand intérêt d’une superbe histoire l’intérêt touchant d’un sentiment particulier ; c’est réunir au patriotisme qui généralise, élève les affections, le charme de l’amitié qui les embellit toutes et les perfectionne encore. » Les lettres du 24 et du 26 janvier 91 à Bancal, alors à Londres, par lesquelles elle essaie de le consoler de la mort d’un père, méritent une place à côté des plus élevées et des plus éloquentes effusions d’une philosophie forte, mais sensible. Cicéron et Sénèque consolaient davantage par des lieux communs, par des considérations lointaines et médiocrement touchantes ; Marc-Aurèle eût été plus stoïque et serait moins entré dans une douleur : mais je me figure que le gendre d’Agricola, s’il avait eu à entretenir un ami sur la mort d’un père, l’aurait abordé ainsi dans des termes a la fois mâles et compatissants, sobrement appropriés à une réalité grave, Pour qui lirait superficiellement toute cette Correspondance, il pourrait se faire qu’un des traits les plus intéressants à y saisir échappât. […] Un voile sacré continuera donc de couvrir cet orage de plus, qui roulait et grossissait silencieusement aux approches de la mort, dans une si grande âme82 !

2109. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « François Ier, poëte. Poésies et correspondance recueillies et publiées par M. Aimé Champollion-Figeac, 1 vol. in-4°, Paris, 1847. »

Je lui respond : Toutes tes fleurs périssent Incontinant que yver les vient toucher ; Mais en tout temps de ma Dame florissent Les grans vertuz, que mort ne peult sécher. […] Bonaventure des Periers, après avoir décrit, mais bien moins distinctement qu’Ausone, les vicissitudes rapides de chaque âge des rosés, conclut comme lui : …….Vous donc, jeunes fillettes, Cueillez bien tost les roses vermeillettes A la rosée, ains que le temps les vienne A deseicher : et tandis vous souvienne Que ceste vie, à la mort exposée, Se passe ainsi que roses ou rosée. […] Écrivant au roi pendant une grossesse, Marguerite débutera en ces mots : Le groz ventre trop pesant et massif Ne veult souffrir au vray le cueur naïf Vous obeyr, complaire et satisfaire… Dans les désastres et les rudes épreuves qu’eut à supporter son frère, elle le comparera tantôt à Énéas et tantôt à Jésus-Christ, de même qu’elle s’écriera, cri parlant de Madame d’Angoulême, leur mère, qui est restée courageusement au timon de l’État : À-t-elle eu peur de mal, de mort, de guerre, Comme Anchises qui délaissa sa terre ? […] Puis le goût changea brusquement à la mort de François Ier.

2110. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre cinquième »

J’avois porté l’ennui d’aimer sans être aimé J’avois, sans recueillir, pour un autre semé ; J’avois souffert la mort qu’on sent pour une absence J’avois au désespoir fait longtemps résistance J’avois senti le mal qui vient d’être privé Du grand consentement dès qu’il est arrivé. […] Ce second recueil, le véritable titre de Bertaut, se compose de paraphrases de psaumes, de chants funèbres sur les morts royales, de diverses pièces en vers héroïques sur des sujets élevés. […] Il la continua jusqu’à sa mort arrivée en 1626, et mourut en grammairien, relevant, dit-on, une faute de français de sa garde-malade, et laissant un petit recueil et une influence immense. […] Né près de Falaise, venu à Paris vers la fin du règne de Henri IV, précepteur du duc de Vendôme puis du dauphin qui fut Louis XIII, renvoyé de la cour en 1611, mort en 1619.

2111. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1877 » pp. 308-348

Je suis chez Charpentier à faire mes envois, au milieu de commis qui passent, à tout moment, la tête par la porte, et jettent : « C’est X… qui en a demandé 50, et qui en veut 100… Peut-on, en donner 13, à Y… Marpon réclame qu’on lui complète son 1 000… Il veut, si le livre est saisi, les avoir dans sa cachette. » Et dans l’activité, le bruit, le tohu-bohu de ce départ fiévreux, j’écris les dédicaces, j’écris plein de l’émotion d’un joueur qui masse toute sa fortune sur un coup, me demandant, si ce succès, qui se dessine d’une manière si inattendue, va être tout à coup tué par une poursuite ministérielle, me demandant, si cette reconnaissance de mon talent, arrivant avant ma mort, ne va pas être encore une fois éloignée par cette malechance, qui nous a poursuivis, mon frère et moi, toute la vie. […] Lundi 26 mars J’avais vraiment cru que ma vieillesse, la mort de mon frère, adouciraient un peu, à mon égard, la férocité de la critique. […] Dimanche 3 juin Par la luminosité spectrale, que fait dans la pierre d’une capitale, un coucher de jour, des silhouettes noires marchant, un journal devant le nez, sur le bitume mou. — Un glissement, un bruissement d’êtres silencieux, dans la mort du jour, allant aux kiosques illuminés du rouge transparent des annonces de l’eau de Botot, et s’accumulant en un coin du boulevard. — Puis, tout à coup, de ces tas d’hommes sous les arbres, dont le gaz se met à éclairer le feuillage poussiéreux, s’élève un murmure de phrases, en une langue inintelligible, qui devient un braillement énorme. […] Mais à la mort du peintre, ne voilà-t-il pas que le marchand de vin apprend le gros prix de ses peintures, et depuis ce jour, le ménage qui a de quoi vivre cependant, mène une existence désespérée, répétant à tous ceux qui veulent les entendre : « Pourquoi qu’il n’a pas dit qu’un portrait de lui, se vendait 100 000 francs ? 

2112. (1913) La Fontaine « II. Son caractère. »

Quand le moment viendra d’aller trouver les morts, J’aurai vécu sans soins et mourrai sans remords. […] Il fait parler les animaux, les arbres, les pierres… » Nous avons le témoignage presque aussi dur de Louis Racine, dont il faut bien cependant tenir compte, puisque Louis Racine a vu lui-même La Fontaine, oui, mais très peu, car il était enfant quand La Fontaine est mort, mais enfin voici ce qu’il nous dit touchant La Fontaine, et certainement il y a quelque vérité, quelque précision historique dans son propos, parce qu’il a tenu la chose de son père : « Autant il était aimable par la douceur de caractère, autant il l’était peu par les agréments de la société. […] Je pourrais vous parler encore du Bûcheron et Mercure, de la Mort et le Bûcheron, des Animaux malades de la peste, du Paysan du Danube surtout. […] Ils sont atteints par les maladies, par la vieillesse et par la mort, mais ils ne sont pas atteints par ce détraquement d’un esprit, d’une cervelle que nous avons trop tenaillée, que nous avons trop exploitée, que nous avons trop tirée dans tous les sens… Donc La Fontaine savait que les animaux, non seulement étaient nos frères inférieurs pour lesquels nous devrions nous montrer généreux, mais encore des êtres qui pourraient, au besoin, nous apprendre quelque chose, et c’est précisément pour cela qu’il a fait ses Fables, dont nous aurons bientôt le plaisir de nous entretenir.

2113. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Michelet » pp. 167-205

Plus tard, nous l’avons vu plus qu’impur, qui est une chose négative, pour devenir souillé, qui est une chose positive et affreuse, dans son Histoire de la Révolution, quand il se complut aux détails monstrueux de la mort de cette noble madame de Lamballe, qui disait : « Fi !  […] il s’agit de la vérité absolue ; il s’agit de la vie ou de la mort de la France ! […] j’en suis fâché, non pour Michelet, qui est mort, mais pour ses coreligionnaires, — si on peut dire coreligionnaires de gens sans religion comme eux ; j’en suis fâché, car ils vont être humiliés : Michelet n’est qu’un misérable chrétien retourné ! […] Ils ont marché par toute la terre pour évangéliser les nations, et, quand il l’a fallu, ils sont morts pour la vérité qu’ils apportaient au monde.

2114. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XIII. »

De tant de tragédies, il ne s’est conservé que quatre vers des Pélopides, où se rencontre une forte et mélancolique image : « Les infortunés144, quand la mort est loin, l’appellent de leurs vœux ; mais, lorsque vient sur nous le dernier flot de la vie, nous souhaitons de vivre : on n’a jamais satiété de la vie. » Que si, d’après la seule œuvre de ce poëte qui lui ait survécu, on augure mal de son génie ; si la subtile et bizarre emphase du poëme d’Alexandra ne permet de lui attribuer, ni la libre éloquence nécessaire au drame, ni la splendeur lyrique, n’oublions pas cependant qu’il fut, pour les contemporains, l’égal d’Apollonius de Rhodes, d’Aratus et de Théocrite, formant avec eux et d’autres plus obscurs la pléiade poétique du ciel alexandrin. « L’or et la boue sont confondus pendant la vie de l’artiste, et la mort les sépare », dit la Bruyère, parlant de ces faux parallèles que fait, à toutes les époques, la vue partiale et confuse des témoins du temps. […] Seulement, à l’aspect du monde physique et moral, le pieux contemplateur est bien obligé de reconnaître qu’à la suite de Dieu marchent la guerre et la famine, tous ces maux si communs dans l’univers, et qui, selon l’expression du livre des Machabées, après la mort d’Alexandre se multipliaient sur la terre. […] L’un les employait pour une naissance ; l’autre, pour une mort ; mais la singularité du mouvement de passion ainsi reproduit semble attester l’imitation.

2115. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » pp. 111-112

Abauzit’,[Firmin] Bibliothécaire de la ville de Geneve, né à Uzez, mort à Geneve en 1758.

2116. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 365-366

Boursier, [Laurent-François] Docteur de la Maison & Société de Sorbonne, né dans le Diocèse de Paris en 1679, mort en 1749.

2117. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » p. 447

Castellan, [Pierre] Evêque de Tulle, & grand Aumônier de France, mort à Paris en 1552, étoit l’homme le plus savant & le plus éloquent de son temps ; ce qui ne prouve pas qu’il dut l’être beaucoup.

2118. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » pp. 482-483

Charpentier, [François] Doyen de l’Académie Françoise & de celle des Inscriptions, né à Paris en 1620, mort dans la même ville en 1702.

2119. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » p. 67

COURTILS, [Gratien Sandras de] né à Montargis en 1644, mort à Paris en 1712, est connu par plusieurs Ouvrages historiques, où l’on remarque beaucoup de facilité, mais peu d’exactitude.

2120. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 197-198

DUBOS, [Jean-Baptiste] Abbé, de l’Académie Françoise, né à Beauvais en 1670, mort à Paris en 1742.

2121. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » p. 199

DUCANGE, [Charles Dufresne, Seigneur] Trésorier de France, né à Amiens en 1610, mort à Paris en 1688.

2122. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » p. 200

DUCHÉ, [Joseph-François] de l’Académie des Inscriptions & Belles-Lettres, né à Paris en 1668, mort dans la même ville en 1704, éleve de Pavillon, & ami de J.

2123. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » p. 216

DUHAMEL, [Jean-Baptiste] né à Vite en Basse-Normandie en 1624, mort à Paris en 1706.

2124. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » p. 386

GAYOT DE PITAVAL, [François] Avocat, né à Lyon en 1675, mort en 1743.

2125. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 449-450

GRIFFET, [Henri] Jésuite, Prédicateur du Roi, né à Moulins en Bourbonnois en 1698, mort en 1771.

2126. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » p. 66

LAMI, [Dom François] Bénédictin, né à Montereau, près de Chartres, en 1636, mort à S.

2127. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 173-174

de] mort à Marseille en 1738, après avoir été Consul au Grand-Caire.

2128. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » p. 213

MARGON, [Guillaume Plantavit de la Pause de] Abbé, né dans le Diocese de Beziers, mort en 1760.

2129. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — N. — article » p. 416

NOBLE, [Eustache le] Procureur-Général du Parlement de Metz, né à Troies en 1643, mort à Paris en 1711.

2130. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 483-484

PELLEGRIN, [Simon-Joseph de] Abbé, né à Marseille en 1663, mort à Paris en 1745 ; Poëte dont le nom est devenu ridicule de nos jours, comme celui de l’Abbé Cotin, dans le Siecle de Louis XIV ; mais on doit reconnoître, à l’égard de l’un & de l’autre, plus de fatalité que de justice dans le mépris qu’ils ont éprouvé de la part de leurs Contemporains.

2131. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 538-539

PONCET DE LA RIVIERE, [Mathias] ancien Evêque de Troies, de l’Académie de Nancy, né à Paris en 1707, mort en 1780.

2132. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — Q. — article » p. 568

QUESNAY, [François] premier Médecin ordinaire du Roi, de l’Académie des Sciences, de celle de Londres, de Lyon, &c. né à Merey, près de Montfort-l’Amaury, en 1694, mort à Versailles en 1774.

2133. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » p. 70

Regnier, [Mathurin] né à Chartres en 1573, mort à Rouen en 1613.

2134. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » p. 72

Regnier des-Marais, [François-Seraphin] Secrétaire perpétuel de l'Académie Françoise, & Membre de celle de la Crusca de Florence, né à Paris en 1632, mort dans la même ville en 1713.

2135. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » p. 399

Vaissette, [Dom-Joseph] Bénédictin, né à Gaillac en Agénois en 1685, mort à Paris en 1736.

2136. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » pp. 436-437

Villaret, [Claude] d'abord Comédien, puis Secrétaire de la Pairie, né à Paris en 1715, mort en 1766 ; Continuateur de l'Histoire de France, commencée par l'Abbé Vély, & qui est à son Prédécesseur ce que Sénèque est à Cicéron.

2137. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Préface des « Chansons des rues et des bois » (1865) »

C’est d’ailleurs une sérieuse et mélancolique leçon que la mise en présence de deux âges dans le même homme, de l’âge qui commence et de l’âge qui s’achève ; l’un espère dans la vie, l’autre dans la mort.

2138. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « BRIZEUX et AUGUSTE BARBIER, Marie. — Iambes. » pp. 222-234

Ingres sectateur de l’antique beauté, des vers à la mémoire de ce Georges Farcy que sa mort a révélé à la France, et qui eût aimé ce livre s’il avait vécu, et qui, en le lisant, eût envié de le faire ; partout une nature élégante et gracieuse à laquelle le cœur se confie ; partout de bienveillantes images et un pur désir du beau : le doux Virgile en robe traînante et les cheveux négligés, s’appuyant sur le bras de Mécène au seuil du palais d’Octave ; un doute tolérant et chaste, la liberté clémente ; Jésus homme ou Dieu, dit le poëte, mais qui possède à jamais l’univers moral, et qui, s’il doit mourir, ne mourra que comme le père de famille, après que toute sa race, la race des fils d’Adam, sera pourvue ; — ce sont des vers comme ceux-ci, inspirés par le joli pays de Livry, que Mme de Sévigné chérissait déjà : ………. […] Mais chez l’auteur de Marie, tout cela est si habilement fondu, si intimement élaboré au sein d’une mélancolie personnelle et d’une originalité indigène, que la critique la plus pénétrante ne saurait démêler qu’une confuse réminiscence dans ce produit vivant d’un art achevé, et que si elle voulait marquer d’un nom ce fruit nouveau, elle serait contrainte d’y rattacher simplement le nom du poëte ; mais nous qui jugeons combien est sincère la modestie qui nous l’a caché81, nous ne prendrons pas sur nous de lui faire violence ; et pour conclure, nous nous bornerons à citer la plus touchante, à notre gré, des élégies que le nom de Marie décore : Partout des cris de mort et d’alarme !

2139. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Troisième partie. Disposition — Chapitre IV. Unité et mouvement »

Que tes jours de bonheur meurent longtemps avant ta mort ! […] « En Irlande, où c’était le matin, il paraissait aussi, à cette même minute de mort.

2140. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre II. Les formes d’art — Chapitre II. La tragédie »

Il ira jusqu’à faire une tragédie sans femmes, la Mort de César. […] Principales tragédies : Oedipe 1718, Brutus 1730, Zaïre 1732, la Mort de César 1731, Alzire 1736, Mahomet 1742, Mérope 1743, l’Orphelin de la Chine 1755, Tancrède 1760, les Seythes 1767, les Guèbres 1769. — À consulter : F.

2141. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Édouard Rod »

» Et, si j’ai bien compris, il finit par se faire à lui-même cette réponse ou à peu près : « Si la vie a un sens, elle a celui que lui donnent les honnêtes gens et les braves gens, quels que soient, d’ailleurs, l’espèce et le degré de leur culture. » Seulement il a l’air de songer tout le temps : « Peut-être bien que la vie n’a pas de sens du tout. » Et c’est pourquoi son livre est triste, aussi triste, en vérité, que la Course à la mort. […] On a beau la haïr et la mépriser, on l’aime pourtant ; elle a, jusque dans ses pires cruautés, des saveurs qui la font désirable, et, quand on a senti la mort passer tout près, quand on a failli voir disparaître une de ces existences qui sont la vôtre même, on comprend alors que la vie, affreuse, inique, féroce, vaut encore mieux que le néant. » À la bonne heure !

2142. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre VII » pp. 56-69

« Le respect qu’on lui porte n’est pas moins puissant que l’amour ; il l’est plus que le droit de vie et de mort. […] On en trouverait probablement la date précise dans l’édition complète des Œuvres de l’auteur, en 2 vol. in-fol., publiée en 1665, après sa mort, par l’abbé Cassaigne, son ami.

2143. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — II. La versification, et la rime. » pp. 257-274

Il parla de l’effet que firent, sur l’ame d’Auguste, les vers de Virgile, touchant la mort de Marcellus. […] C’est un des écrivains qui a eu le plus de ce qu’on appelle amis ; mais il est mort, en 1731, abandonné de tout le monde.

2144. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre II. Mme Le Normand »

C’était bien la peine de se peindre en Corinne au Capitole pour que, quelque quarante ans après votre mort, une femme, un bas-bleu, dont le bleu n’est que la teinture de plusieurs autres auxquels elle s’est frottée et qui veut que ce bruit lui revienne et lui profite, se lève tout à coup et dise : Écoutez comme elle se mouchait ! […] Elle s’en attife le mieux qu’elle peut, du reste, mais ce sera toujours un effet drôle que le ton de gravité inanimée avec lequel elle déplore doctrinairement la mort de cette chose légère, la conversation d’autrefois !

2145. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XIII. Mme Swetchine »

Elles étaient précédées d’une histoire de M. le Comte de Falloux, de l’Académie française, qui nous y apprenait ce que c’était que Mme Swetchine, dont le nom, avant sa mort, avait parfois frappé le public français, écrit souvent dans des livres où c’était un honneur pour un nom de briller, en passant sous le rayon d’une bienveillante épithète. […] On y croit, à ce miracle étrange, — consoler d’être vieux, — plus étonnant que la résurrection des morts, parce que celle qui l’annonce a sur ses lèvres guéries l’onction divine qui y fait croire ; parce que, thaumaturge, elle est elle-même le miracle, avant de l’accomplir sur vous !!!

2146. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « La diplomatie au xviie  siècle »

J’en demande bien pardon à son impatience, mais il m’est impossible de la partager, et je crois que mort, comme vivant, Hugues de Lionne n’a pas à se plaindre de la Destinée. […] Lui vivant, cette espèce de Satrape de la Diplomatie, sa somptueuse, voluptueuse et laborieuse situation fut sa gloire ; mais, mort, il n’eut plus que celle de son nom, écrit dans une foule de papiers d’État, sous la signature de Louis XIV.

2147. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Madame de Maintenon » pp. 27-40

Il n’y avait là, si on veut, qu’une poignée de jeunes filles, pauvres et nobles, à qui le roi payait le sang des pères morts pour lui, mais ces jeunes filles élevées par le roi, dirigées par madame de Maintenon, surveillées par Bossuet et par Fénelon, ces jeunes filles qui, dans leurs divertissements littéraires, avaient Racine pour répétiteur, devenaient un jour des mères par la chair ou l’esprit, — car celles qui ne se mariaient pas étaient dames de Saint-Cyr à leur tour : des mères spirituelles, — et, toutes, elles faisaient descendre dans la société, dans le sang social, par leurs enfants ou par leurs élèves, ce qu’elles avaient puisé au sein d’une éducation sensée et religieuse, où le grandiose touchait à la simplicité. […] Seulement, quelle favorite ou quelle maîtresse eut jamais, comme madame de Maintenon, ce règne de trente-deux ans que la mort seule de l’homme qu’elle dominait put interrompre ?

2148. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Henri de L’Épinois » pp. 83-97

Résumé d’une puissante plénitude, ce n’est là, après tout, qu’un morceau d’histoire… L’auteur a coupé dans l’histoire universelle de l’Église l’histoire de son gouvernement temporel, et il nous l’a montré depuis son origine et ses premières luttes jusqu’aux dernières, — depuis Constantin, et même avant, jusqu’à Napoléon, et même après, — et il a éclairé ce fort résumé d’une si pénétrante et pourtant si sobre lumière, qu’aucun éblouissement n’est possible et qu’il reste évident, pour qui lit attentivement cette histoire, que le gouvernement temporel de la Papauté, de tous les gouvernements déchirés par les hommes certainement le plus déchiré, est aussi essentiel au Christianisme, aussi constitutif de sa nature que son gouvernement spirituel, et qu’il y a entre eux une nécessité d’existence, une consubstantialité qui fait leur identité même, et contre laquelle rien ne pourrait prévaloir d’une manière absolue sans entraîner la mort de tous les deux ! […] Si aujourd’hui, par impossible, les atroces Tartuffes qui veulent la mort du Christianisme par l’appauvrissement de la Papauté, et les imbéciles, plus nombreux encore, qui croient que pour la gloire et le renouvellement de la Papauté, avilie, selon eux, dans le pouvoir et les richesses, il faudrait la jeter vivante à la voirie des grands chemins et qu’elle allât tendre sa tiare à l’aumône comme Bélisaire y tendait son casque, avaient une vue juste de la réalité, le sou que la Chrétienté y ferait pleuvoir de toutes parts serait l’atome constitutif d’un pouvoir temporel nouveau, qui — le monde étant différent de ce qu’il était il y a dix-huit siècles — ne se développerait pas comme la première fois, mais trouverait une autre forme de développement.

2149. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Madame Du Deffand »

» — « Tous ces gens sont morts, — dit-elle hagardement, en regardant sa société, — et moi-même je le suis… » Et ailleurs : « L’ennui me fait trouver du plaisir à voir mes jours s’écouler… » — « La société présente — dit-elle encore — est un commerce d’ennui. […] Si délicieuses qu’elles soient, la mort est au fond de ces gaietés, et on n’en jouit plus qu’avec une volupté funèbre.

2150. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Collé »

En réalité, malgré la date de sa naissance et de sa mort, Collé n’était pas du xviiie  siècle. […] Il en a parlé toujours de la manière la plus touchante, et il est mort dès qu’elle est morte.

2151. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Caro. Le Pessimisme au XIXe siècle » pp. 297-311

Il les précède comme s’il les annonçait, et qu’il n’y eût plus, après lui, qu’à faire une théorie absolue et élever à la hauteur d’une loi le désespoir impie de l’odieux poète de l’Athéisme et de la Mort. […] Il avait ses raisons pour aimer la mort.

2152. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Ronsard »

Quelques fragments de ce grand poète, qui est à la langue poétique moderne ce que Rabelais est à la langue de la prose, avaient suffi, en 1830, pour que la vie — la vraie vie — apparût dans ce qu’on croyait la mort, et pour que le génie de la poésie française, révolté enfin des compressions et des mutilations qu’il avait lâchement endurées depuis près de trois siècles, se reconnût, avec orgueil et acclamation, dans Ronsard. […] Il avait été mis à mort, ce grand poète, par un grammairien.

2153. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Théophile Gautier. » pp. 295-308

Théophile Gautier, cette interruption prolongée d’un livre qu’on a commencé équivaudrait à une mort sur pied de ce livre, mais M.  […] Pendant le temps, le trop long temps qu’il a mis à nous écrire, dans un style qui sent à la fois son Pierre Gringoire et son Trissotin, cette chronique bravache, galante et coquebine du Capitaine Fracasse, il pouvait nous donner un recueil de vers comme La Comédie de la Mort, ou un voyage comme les voyages d’Espagne ou d’Italie.

2154. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XII. »

Deux choses à remarquer, cependant : le siècle d’Alexandre, si l’on peut appeler ainsi la course de dix ans du jeune héros, et les fondations d’empires qui, jetées sur son passage, s’achevèrent après lui, le siècle d’Alexandre fut bien loin d’atteindre, dans l’ordre des arts et du génie, à la gloire du siècle de Périclès, ou plutôt d’Athènes, dans sa période la plus étendue, de la naissance d’Eschyle à la mort de Platon. […] » « Tout cela, dit Athénée, qui nous a conservé ces tristes vers, était chanté par les vainqueurs de Marathon, non pas seulement en public, mais dans les familles, par ceux qui jadis avaient puni de mort le prosternement d’adoration devant le roi de Perse, et tué des myriades de barbares. » 138.

2155. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Vérola, Paul (1863-1931) »

. — Les Baisers morts (1893). — Les Horizons (1895). — L’École de l’idéal, trois actes, en vers (1890). — Rama, trois actes, en vers (1898).

2156. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » p. 136

Allainval,[Léonor-Jean-Christine Soulas d’] Abbé, né à Chartres, mort à Paris en 1753.

2157. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » pp. 140-141

Amyot, [Jacques] fils d’un Boucher de Melun, où il naquit en 1513, mort en 1593.

2158. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » pp. 142-143

André, [Yves-Marie] Jésuite, Professeur de Mathématique, de l’Académie de Caen, né à Châteaulin dans le Comté de Cornouailles, en 1675, mort à l’Hôpital de Caen en 1764.

2159. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » p. 144

Anneix-de-Souvenel, [Alexis-François-Jacques] né en Bretagne en 1689, mort à Rennes en 1758, étant Bâtonnier des Avocats du Parlement de Rennes.

2160. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » pp. 168-169

Il est connu par deux Ouvrages, dont le premier est mort subitement, & le second est prêt à éprouver le même sort.

2161. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 369-370

Boyer, [Abel] né à Castres en 1664, mort en Angleterre en 1729.

2162. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 378-379

Bretonneau, [François] Jésuite, né à Tours en 1660, mort à Paris en 1741.

2163. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » pp. 20-21

Lazare, de l’Académie Françoise, de l’Académie des Sciences, de celles de Londres, de Berlin, de Pétersbourg, de Bologne, de Nancy, de Lyon, de Toulouse, de Montpellier, &c. né à Paris en 1701, mort dans la même ville en 1774.

2164. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » p. 22

CONDILLAC, [Etienne Bonnot de] Abbé, de l’Académie Françoise & de celle de Berlin, né à Grenoble, mort à Paris en 1780.

2165. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » p. 362

GAICHIEZ, [Jean] Oratorien, de l’Académie de Soissons, mort à Paris en 1731, âgé de 83 ans.

2166. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » p. 389

Vilmer, de l’Académie Françoise, né à Paris en 1635, mort en 1719 ; un des Beaux-Esprits de la Cour de Madame la Duchesse du Maine.

2167. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — J. — article » p. 535

JODELLE, [Etienne] né à Paris en 1532, mort dans la même ville en 1573.

2168. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » p. 61

LAMBERT, [Anne-Thérese de Marguenat de Courcelles, Marquise de] né en 1647, mort à Paris en 1733 ; une des Femmes qui a fait le plus d’honneur, par son esprit & ses connoissances, à la Cour de Madame la Duchesse du Maine.

2169. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 109-110

LEGENDRE, [Louis] Chanoine de Notre-Dame de Paris, né à Rouen en 1655, mort à Paris en 1733, Auteur d’une mauvaise Histoire de France en sept volumes in-12, d’une Vie du Cardinal d’Amboise qui ne vaut guere mieux, & de plusieurs autres Ouvrages, parmi lesquels il y en a un très-estimé & très-digne de l’être.

2170. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 255-256

MARTINIERE, [Antoine-Augustin Bruzen de la] né à Dieppe, mort à la Haye en 1746.

2171. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 290-291

MÉNARD, [Léon] Conseiller au Présidial de Nîmes, de l’Académie des Inscriptions & Belles-Lettres, né à Tarascon en 1696, mort à Paris en 1767.

2172. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » p. 307

MILLET, [Jean-Baptiste] de la Bibliotheque du Roi, né à Paris en 1746, mort en 1775.

2173. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — N. — article » pp. 421-422

NOSTRADAMUS, [Michel] Docteur en Médecine, né à Saint-Remi, dans le Diocese d’Avignon, en 1503, mort en 1566.

2174. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » p. 73

Remond de Saint-Mard, [Toussaint] né à Paris en 1682, mort dans la même ville en 1757.

2175. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » p. 118

Rohan, [Henri, Duc de] Pair de France, Prince de Léon, né en Bretagne en 1579, mort en 1638, un des plus grands Capitaines & des bons Ecrivains de son temps.

2176. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 234-235

Sanlecque, [Louis de] Chanoine Régulier de Ste Genevieve, Prieur de Garnay près de Dreux, né à Paris en 1652, mort dans son Prieuré en 1714.

2177. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article » p. 364

Tourneux, [Nicolas le] Chanoine de la Sainte-Chapelle, né à Rouen en 1640, mort à Paris en 1689.

2178. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » pp. 433-434

Ses talens singuliers pour la Poésie auroient pu être perfectionnés par le temps, si la mort ne l'eût enlevée aux Muses à la fleur de son âge.

2179. (1879) À propos de « l’Assommoir »

Il tint un instant, à la hauteur de sa poitrine, la patène contenant l’hostie, qu’il offrit à Dieu, pour lui, pour les assistants, pour tous les fidèles vivants on morts. […] Le médecin l’a bien dit : un seul petit verre, et je suis mort. […] Il est mort ! […] Mort ! […] A ce qu’il nous semble, il n’a pas même l’excuse d’être nécessaire : la mort de Coupeau serait une conclusion suffisante.

2180. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — C — Cantacuzène, Charles-Adolphe (1874-1949) »

Madame Luigi Botha, la reine Marguerite d’Italie, Georges-Ernest Boulenger et Madame Bonnemain, des personnes historiques ou à peu près et de petites mortes anonymes qui furent de tendres amoureuses, Edmond de Goncourt et Georges Rodenbach sont évoqués dans ces Sonnets en petit deuil, qui sont presque tous un peu des madrigaux macabres.

2181. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Le Cardonnel, Louis (1862-1936) »

Le futur dira comme l’Église saura glorifier sa propre vitalité ou témoignera de sa mort, en laissant le poète très pur, qui ne peut être effacé déjà dans le très pieux lévite, authentiquer sa foi par l’art inoublié, ou en éteignant l’art et l’artiste.

2182. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — P — Penquer, Mme = Salaün-Penquer, Léocadie (1817-1889) »

Quelle plus jolie pièce dans ce dernier recueil que celle qui a titre : La Belle petite Mendiante, et, dans le recueil précédent, que cette autre pièce sur un chien mort d’ennui après le départ de sa maîtresse ?

2183. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Venancourt, Daniel de (1873-1950) »

« Le devoir suprême, dit une phrase de la lettre-préface, c’est de vivre, c’est de réaliser la fraternité par des actes, c’est de s’employer pour la cause des ignorants et des abusés. » Et les vers disent ensuite : Ceux-là seuls ont vaincu la mort Qui, meurtris et vaillants quand même Et grands jusqu’à l’oubli du sort, Poursuivaient leur devoir suprême !

2184. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » pp. 138-139

Amelot de la Houssaye, [Abraham-Nicolas] né à Orléans en 1634, mort à Paris en 1706.

2185. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » pp. 152-153

Argens, [Jean-Baptiste de Boyer, Marquis d’] Chambellan du Roi de Prusse, de l’Académie de Berlin, né à Aix en 1704, mort en Provence en 1770.

2186. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 239-240

Beau, [Charles le] Professeur d’Eloquence au Collége Royal, Secrétaire de l’Académie des Inscriptions & Belles-Lettres, mort à Paris en 1778.

2187. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 305

Bleterie, [Jean-Philippe-René de la] Abbé, Professeur d’Eloquence au Collége Royal, de l’Académie des Inscriptions & Belles-Lettres, né à Rennes, mort à Paris en 1772, connu par une Vie de Julien, très-bien écrite, quoi qu’en disent MM. de Voltaire & Condorcet, qui n’ont pu sans doute lui pardonner de n’avoir pas fait grace aux bizarreries de cet Empereur apostat, en rendant d’ailleurs justice aux bonnes qualités qu’il avoit.

2188. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 325

Boivin, [Jean] Professeur Royal en Langue Grecque, Garde de la Bibliotheque du Roi, né à Montreuil d’Argilé, mort à Paris en 1726, âgé de 64 ans.

2189. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 350

Boulainvilliers, [Henri] né en 1658, mort en 1722.

2190. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 364

Boursault, [Edme] né à Mussi-l’Evêque, en 1638, mort à Paris en 1701.

2191. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 372-373

Brantome, [Pierre de Bourdeilles, plus connu sous le nom de] Gentilhomme de la Chambre des Rois Charles IX & Henri III, mort en 1614, âgé de 87 ans.

2192. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 381-382

Brienne, [Henri-Louis de Lomenie, Comte de] fils du précédent, mort en 1698, cultiva les Lettres avec des talens propres à le distinguer, si les fréquens voyages, ses aventures & la tournure de son esprit un peu romanesque, n’eussent trop favorisé les écarts de son imagination.

2193. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » pp. 439-440

On peut même dire qu’il a rendu service à la Chaire, ou plutôt aux Orateurs médiocres, qui ne se font pas scrupule de débiter des morceaux entiers de la Jouissance de soi-même, de l’Univers énigmatique, du Tableau de la Mort, & de quelques autres de ses Ecrits.

2194. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » p. 504

Choisi, [François-Timoléon de] Doyen de la Cathédrale de Bayeux, de l’Académie Françoise, né à Paris en 1644, mort dans la même ville en 1724.

2195. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » p. 509

Clément, [Denis-Xavier] Prédicateur du Roi, Abbé de Macheroux, né à Dijon en 1706, mort à Paris en 1771, est un des Orateurs Chrétiens de nos jours qui a le moins sacrifié au goût du siecle, & dont l’éloquence mâle & vigoureuse seroit plus propre à faire impression, si la plupart de ses Discours étoient moins diffus & moins négligés.

2196. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » pp. 65-66

Il eût fallu cependant excepter de cette Sentence de mort une Piece du Recueil, qui a pour titre le Tombeau de Grégoire, dont les Vers sont assez naturels & assez gais, & qui, par cette raison, ont dû moins couter à ce tendre pere.

2197. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » pp. 85-86

CUJAS, [Jacques] Professeur en Droit, né à Toulouse en 1520, mort à Bourges en 1590, peut être regardé comme le Restaurateur de la Jurisprudence parmi nous.

2198. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 64-65

[Bernard] Prêtre de l’Oratoire, né au Mans en 1645, mort à Rouen en 1715.

2199. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 69-70

LANCELOT, [Dom Claude] Bénédictin, né à Paris en 1615, mort en 1695 ; un de ces Littérateurs, qui, sans avoir une réputation brillante, n’en ont pas moins rendu aux Lettres des services très-intéressans.

2200. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 135-136

LINANT, [Michel] né à Louvier, en 1709, mort en 1749.

2201. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » p. 175

MAIMBOURG, [Louis] Jésuite, né à Nancy en 1610, mort à Paris en 1686.

2202. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » p. 198

MALLET, [Edme] Chanoine de Verdun, ancien Professeur de Théologie au Collége de Navarre, né à Melun en 1713, mort à Paris en 1755.

2203. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » p. 257

MASCARRON, [Jules] Evêque de Tulles, puis d’Agen, né à Marseille en 1634, mort à Agen en 1703.

2204. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 258-259

MASSIEU, [Guillaume] Abbé, Professeur en Langue Grecque au Collége Royal, de l’Académie Françoise & de celle des Inscriptions, né à Caen en 1665, mort à Paris en 1722.

2205. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 269-270

MAUBERT, [Jean-Henri de Gouvest, plus connu sous le nom de] né à Rouen en 1721, mort à Altena en 1767.

2206. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 326-327

MOINE, [Pierre le] Jésuité, né à Chaumont, Capitale du Bassigni, dans la Champagne, en 1602, mort à Paris en 1672.

2207. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » p. 395

MURET, [Marc-Antoine] Professeur au Collége du Cardinal le Moine, à Paris, né à Muret, près de Limoges, en 1526, mort à Rome en 1585.

2208. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — N. — article » pp. 400-401

NESMOND, [Henri de] Archevêque de Toulouse, mort en 1727, succéda à Fléchier dans l’Académie Françoise, & ne dut pas tout-à-fait ce choix à sa naissance & à sa dignité.

2209. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — O. — article » p. 435

OUDIN, [François] Jésuite, né à Vignory en Champagne en 1673, mort à Dijon en 1752, celui de tous les Auteurs de son nom, qui est le plus connu & mérite le plus de l’être.

2210. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » p. 464

PASSERAT, [Jean] Professeur d’Eloquence au Collége Royal, à Paris, né à Troies en Champagne, en 1534, mort à Paris en 1602.

2211. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 498-499

PESSELIER, [Charles-Antoine] des Académies de Nancy, d’Amiens, d’Angers & de Rome, né à Paris en 1712, mort en 1763.

2212. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 515-516

LOUIS, Religieux de l’Ordre des Carmes, né à Valréas en Provence en 1626, mort vers l’an 1700.

2213. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » p. 218

Saint-Pavin, [Denis Sanguin de] Abbé de Livri, né à Paris, mort en 1670 ; un de ces Poëtes légers, ingénieux & faciles, tels que le Siecle de Louis XIV en a produit un si grand nombre.

2214. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » pp. 402-403

Vallier, [François-Charles] Comte du Saussay, ancien Colonel d'Infanterie, des Académies d'Amiens & de Nanci, né à Paris, mort en 1778.

2215. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » p. 435

Vignoles, [Alphonse des] de l'Académie Royale des Sciences de Berlin, né au Château d'Aubaïs en Languedoc, en 1649, mort à Berlin en 1744 ; aussi savant que laborieux Ecrivain.

2216. (1910) Rousseau contre Molière

Jourdain et pleure sur ce pauvre Holopherne si méchamment mis à mort par Judith. […] Trois en ce même jour sont morts pour sa querelle. […] Il ne lui en reste qu’un, qui lui-même est menacé de mort. […] Voilà par sa mort chacun satisfait. […] Purgon prendra tant de soins de vous qu’il vous enverra en l’autre monde. » Voilà le fond même du Malade imaginaire : la peur de la mort mène à la mort et, par conséquent, doit être combattue par la peur même, raisonnable, de la mort.

2217. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Legouvé, Ernest (1807-1903) »

Édouard Fournier À dix-neuf ans, il préluda par un prix de poésie à l’Académie française ; mais, sans beaucoup s’embarrasser de cette couronne classique, il se jeta résolument dans le romantisme pour lequel ses premiers gages furent : Les Morts bizarres, en 1832, et un poème d’un assez long souffle, les Vieillards, en 1834.

2218. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Vermenouze, Arsène (1850-1910) »

Il est, au fond des bois, parmi les mousses d’or Qui frangent les contours de sa vasque de pierre — Tel un œil sous les cils d’une blonde paupière — Il y flotte des glands tombés et du bois mort.

2219. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 255-256

Les articles de Grammaire qu’il a fournis à l’Encyclopédie, après la mort de M.

2220. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 280-281

Bernard, [Pierre-Joseph] Garde des Livres du Cabinet du Roi à Choisy, né en Dauphiné, mort à Paris en 1775, nommé par excellence Gentil Bernard, pour les agrémens de ses petites Poésies.

2221. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 289-290

Bertaud, [Jean] Evêque de Sées, né à Caen, mort en 1611.

2222. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 403

Bruys, [François] né à Serrieres dans le Mâconnois, en 1708, mort à Dijon en 1738, Auteur qui a beaucoup écrit, mais qui, pour avoir écrit avant de former son esprit & son style, n’a rien laissé que de médiocre.

2223. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » pp. 18-19

COMMIRE, [Jean] Jésuite, né à Amboise, petite ville de Touraine, en 1625, mort à Paris en 1702 ; Poëte latin qu’on peut placer parmi les Modernes, entre Santeuil & la Rue.

2224. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » p. 64

COULANGES, [Philippe-Emmanuel de] Maître des Requêtes, né à Paris en 1631, mort dans la même ville en 1716 ; l’Anacréon du siecle dernier, & l’agrément des Sociétés de son temps, par la vivacité de son esprit & la gaieté de son caractere.

2225. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » p. 91

DACIER, [André] de l’Académie Françoise & de celle des Inscriptions, né à Castres en 1651, mort en 1722.

2226. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 214-215

DUGUET, [Jacques-Joseph] Oratorien, né à Montbrison en 1649, mort à Paris en 1733.

2227. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » p. 366

GALLAND, [Antoine] né dans la Picardie en 1646, mort en 1715.

2228. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » p. 72

LANGUET DE LA VILLENEUVE DE GERGI, [Jean-Joseph] Docteur de Sorbonne, Archevêque de Sens, arriere-petit-neveu du précédent, de l’Académie Françoise, né à Dijon en 1677, mort en 1753.

2229. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 95-96

LAUGIER, [Marc-Antoine] Abbé, ci-devant Jésuite, Associé des Académies d’Angers, de Marseille & de Lyon, né à Manosque, dans le Diocese de Sisteron, en 1713, mort à Paris en 1769.

2230. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 221-222

MARIVAUX, [Pierre Carlet de] de l’Académie Françoise, né à Paris en 1688, mort dans la même ville en 1763.

2231. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » p. 299

MERVILLE, [Michel Guyot de] né à Versailles en 1696, mort dans le pays de Gex en 1756.

2232. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » p. 359

MONTMAUR, [Pierre de] Professeur Royal en Langue Grecque au Collége de Cambrai, à Paris, né dans le Limousin, d’autres* disent dans la Marche, mort à Paris en 1648.

2233. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 186-187

Saint-Aulaire, [François-Joseph de Beaupoil, Marquis de] de l’Académie Françoise, né dans le Limousin, mort à Paris en 1742, âgé de 98 ans.

2234. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 228-229

de la Curne de] de l’Académie Françoise, de celle des Inscriptions, de Nancy, de Dijon, &c. né à Auxerre en 1697, mort à Paris en 1781.

2235. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 264-265

Scarron, [Paul] né à Paris en 1610, & non en 1598 ou 1601, comme plusieurs Auteurs l'ont avancé, mort en 1660.

2236. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Bourdaloue. — II. (Fin.) » pp. 281-300

Un des gentilshommes les plus instruits et des plus beaux esprits de ce temps-là, M. de Tréville, issu d’une noble famille du Languedoc, élevé avec Louis XIV, cornette de la première compagnie des mousquetaires, était de la société intime de Madame Henriette ; il fut si frappé de sa mort soudaine qu’il quitta le monde le lendemain et prit le parti de la dévotion. […] Après la mort du grand orateur, Despréaux, recevant son portrait des mains de la présidente de Lamoignon, pouvait dire par une association généreuse : Enfin, après Arnauld, ce fut l’illustre en France Que j’admirai le plus et qui m’aima le mieux. […] » Des deux portraits originaux qu’on a de Bourdaloue, il en est un qui, plus répandu et reproduit en tête des Œuvres, pourrait, ce me semble, à première vue, induire en erreur ; de ce que, dans ce portrait fait après la mort, Bourdaloue est représenté les yeux exactement fermés et les mains jointes, « dans la posture d’un homme qui médite », on en a trop conclu que c’était là son attitude et sa tenue habituelle ou constante en prêchant.

2237. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. de Stendhal. Ses Œuvres complètes. — II. (Fin.) » pp. 322-341

Dans une autre nouvelle de lui, San Francesco a Ripa, imprimée depuis sa mort (Revue des deux mondes, 1er juillet 1847), je trouve encore une historiette de passion romaine, dont la scène est, cette fois, au commencement du xviiie  siècle ; la jalousie d’une jeune princesse du pays s’y venge de la légèreté d’un Français infidèle et galant : le récit y est vif, cru et brusqué. […] [NdA] L’anecdote qu’on va lire est authentique, et je la tiens d’original : On sait que Balzac admirait Beyle à la folie pour sa Chartreuse de Parme et qu’il l’a loué à mort dans sa Revue parisienne. […] Or, à sa mort, on trouva dans ses papiers la preuve que ces 3 000 francs avaient été donnés ou prêtés par lui à Balzac qui fut ainsi payé de son éloge : un service d’argent contre un service d’amour-propre.

2238. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Instruction générale sur l’exécution du plan d’études des lycées, adressée à MM. les recteurs, par M. Fortoul, ministre de l’Instruction publique » pp. 271-288

quoique notre état social ait complètement changé depuis mille ans, quoique les portes de la science aient été enfoncées par les laïques, c’était encore, il y a cinquante ans, la méthode ecclésiastique que l’on suivait dans l’éducation, et il fallait une révolution comme celle de 89 et un homme comme Napoléon pour élever au-dessus des langues mortes les sciences physiques et mathématiques qui doivent être le but de notre société actuelle, car elles forment des travailleurs au lieu de créer des oisifs. […] Fortoul est mort subitement à Ems, le 7 juillet 1856, et l’on peut dire qu’en disparaissant si tôt, il a laissé son idée orpheline. […] Aussitôt après sa mort, il y a eu réaction de la part des préjugés intéressés, et la routine a repris ses avantages.

2239. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Le journal de Casaubon » pp. 385-404

C’est donc sous l’invocation souveraine et après s’être agenouillé qu’il prend la plume ; c’est dans une pensée de recueillement et de piété qu’il entreprend ce compte rendu quotidien, continué pendant dix-sept ans entiers, et qui ne cessera que seize jours avant sa mort. […] — Et plus tard à Paris, et ensuite à Cantorbéry ou à Londres, ne croyez pas que Casaubon puisse se livrer en paix et selon son cœur à ses études chéries ; non, ce qu’on demande de lui, ce que désirent les puissants du siècle, c’est autre chose : et qui donc, en aucun temps, excepté quelques esprits atteints d’une douce manie, va s’occuper uniquement des morts, des livres d’autrefois, des chastes et pures belles-lettres ? […] … Lorsque Casaubon écrivait cette page touchante, il était depuis quelques mois en Angleterre : la mort de Henri IV son bienfaiteur, l’incertitude de l’avenir en France, les avances réitérées et pressantes du roi Jacques l’avaient décidé à se transplanter encore une fois ; il avait cinquante et un ans, et pendant les trois ou quatre années qu’il vécut encore, il n’eut qu’à se féliciter du parti qu’il avait pris.

2240. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Œuvres de Maurice de Guérin, publiées par M. Trébutien — II » pp. 18-34

Tous ces menus détails de la vie intime, dont l’enchaînement constitue la journée, sont pour moi autant de nuances d’un charme continu qui va se développant d’un bout de journée à l’autre : — le salut du matin qui renouvelle en quelque sorte le plaisir de la première arrivée, car la formule avec laquelle on s’aborde est à peu près la même, et d’ailleurs la séparation de la nuit imite assez bien les séparations plus longues, comme elles étant pleine de dangers et d’incertitude ; — le déjeuner, repas dans lequel on fête immédiatement le bonheur de s’être retrouvés ; — la promenade qui suit, sorte de salut et d’adoration que nous allons rendre à la nature, car à mon avis, après avoir adoré Dieu directement dans la prière du matin, il est bon d’aller plier un genou devant cette puissance mystérieuse qu’il a livrée aux adorations secrètes de quelques hommes ; — notre rentrée et notre clôture dans une chambre toute lambrissée à l’antique, donnant sur la mer, inaccessible au bruit du ménage ; en un mot, vrai sanctuaire de travail ; — le dîner qui s’annonce non par le son de la cloche qui sent trop le collège ou la grande maison, mais par une voix douce qui nous appelle d’en bas ; la gaieté, les vives plaisanteries, les conversations brisées en mille pièces qui flottent sans cesse sur la table durant ce repas : le feu pétillant de branches sèches autour duquel nous pressons nos chaises après ce signe de croix qui porte au ciel nos actions de grâces ; les douces choses qui se disent à la chaleur, du feu qui bruit tandis que nous causons ; — et, s’il fait soleil, la promenade au bord de la mer qui voit venir à elle une mère portant son enfant dans ses bras, le père de cet enfant et un étranger, ces deux-ci un bâton à la main ; les petites lèvres de la petite fille qui parle en même temps que les flots, quelquefois les larmes qu’elle verse, et les cris de la douleur enfantine sur le rivage de la mer ; nos pensées à nous, en voyant la mère et l’enfant qui se sourient ou l’enfant qui pleure et la mère qui lâche de l’apaiser avec la douceur de ses caresses et de sa voix, et l’océan qui va toujours roulant son train de vagues et de bruits ; les branches mortes que nous coupons dans le taillis pour nous allumer au retour un feu vif et prompt ; ce petit travail de bûcheron qui nous rapproche de la nature par un contact immédiat et me rappelle l’ardeur de M.  […] Dans le juste tribut que l’on paye à la mémoire d’un mort chéri, il ne doit se glisser rien d’injuste envers les vivants, et l’omission aussi peut être une injustice. […] On comprit alors cette plainte obstinée d’une si riche nature ; les germes d’extinction et de mort précoce qui étaient déposés au fond de ses organes, dans les racines de la vie, se traduisaient fréquemment au moral par ce sentiment inexprimable de découragement et de défaillance.

2241. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Correspondance de Béranger, recueillie par M. Paul Boiteau. »

Mais voilà que de vrais amis se mettent encore entre l’homme et nous ; gens d’esprit mais de système, ils s’appliquent depuis sa mort à refaire la légende, à composer un Béranger tout d’une pièce, tout en perfection, en vertu ; en qui l’on croie aveuglément ; un saint bon pour des dévots et tout taillé pour un calendrier futur. — « Otez-nous, m’écrit à ce sujet quelqu’un qui l’a bien connu et qu’indigne cette prétention d’orthodoxie singulière en pareil cas, ôtez-nous ce Béranger cafard à sa manière, triste et bête, ennuyeux comme Grandisson ; rendez-nous ce malin, ce taquin, qui emportait la pièce et offensait tous ses amis, et se les attachait toutefois et leur restait fidèle ; cet homme capricieux, compliqué et faible aussi, plein des passions de la vie, timide par instants, ambitieux par éclairs, souvent redoutable, charmant presque toujours. […] C’est ainsi qu’il l’entend, et il le confesse : « Je suis beaucoup plus chrétien qu’on ne le suppose, écrivait-il un jour à l’abbé de Pradt (un prélat très coulant, il est vrai) ; on ne me traiterait pas d’antichrétien, si on ne faisait du christianisme un moyen politique. » — « Pour douter de ce que beaucoup de gens croient, disait-il encore, il n’en résulte pas que je ne croie à rien. » A vingt ans, il faisait maigre le vendredi saint, quoique le maigre l’incommodât ; non pas qu’il s’en tînt à la conclusion un peu vague du Vicaire savoyard, qui laisse la porte entr’ouverte à l’idée de révélation, mais il rendait hommage à la mort la plus touchante du meilleur d’entre les fils des hommes. […] Cette confiance ne m’a jamais abandonné, et j’espère qu’elle sera mon oreiller de mort.

2242. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Montaigne en voyage »

Ce seigneur raconta à Montaigne que ce changement lui était venu en un instant, un jour qu’il était chez lui plein d’ennui pour la mort d’un sien frère que le duc d’Albe avait fait mourir comme complice des comtes d’Egmont et de Homes : il tenait sa tête appuyée sur la main à cet endroit ; de façon que les assistants pensèrent, quand il eut retiré sa main, que c’était de la farine qui lui était tombée là par hasard. […] Le monde, ennemi de sa longue domination, avait premièrement brisé et fracassé toutes les pièces de ce corps admirable, et parce qu’encore tout mort, renversé et défiguré, il lui faisait horreur, il en avait enseveli la ruine même. […] « Tous ces amusements m’embesognaient assez ; de mélancolie qui est ma mort, et de chagrin, je n’en avais nulle occasion, ni dedans ni hors la maison. » En un mot, il était là comme chez soi, avec une certaine nouveauté de plus.

2243. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Ducis épistolaire. »

C’est dans une de ces lettres de Thomas que je lis à propos de la mort d’un de leurs amis communs, Saurin : « Il ne sera pas aisément remplacé avec tout ce qu’il avait. […] Il unissait en lui bien des contrastes : il guerroyait à mort, en zélateur ardent, contre la superstition et tout ce qu’elle engendre : Tantum Relligio potuit suadere malorum ! […] Il l’interroge cependant sur Rousseau qui vient de se retirer à Ermenonville et que Deleyre fait dessein d’aller visiter : « Est-il vrai, comme on me l’assure, qu’il ait pleuré la mort de Voltaire, et qu’à la nouvelle du refus de sépulture, il ait eu un saignement de nez de colère et d’indignation ?

2244. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Gavarni (suite et fin.) »

Je l’ai connu, celui-là : il s’appelait Fayolle, un menu littérateur, un auteur de petits vers sous le premier Empire ; il s’était ruiné avec ce qu’on appelait alors les Nymphes de l’Opéra, et il vivait sur la fin à Sainte-Périne, où il est mort. […] Dans celle-ci l’un des deux vient d’être étendu roide mort, tandis que le camarade qui a fait le coup tourne le dos et se dépêche d’allonger le pas. […] c’est bien tout le contraire de la mort d’Abel.

2245. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Vaugelas. Discours de M. Maurel, Premier avocat général, à l’Audience solennelle de la Cour impériale de Chambéry. »

Ce qu’on sait de positif, c’est qu’aussitôt mort ses créanciers se saisirent de ses papiers et de ses cahiers : il fallut plaider et obtenir un arrêt pour que l’Académie rentrât en possession de son bien. […] Après avoir disposé de tous ses effets pour acquitter ses dettes, le testateur ajoutait : « Mais comme il pourrait se trouver quelques créanciers qui ne seraient pas payés quand même on aura réparti le tout, dans ce cas, ma dernière volonté est qu’on vende mon corps aux chirurgiens le plus avantageusement qu’il sera possible, et que le produit en soit appliqué à la liquidation des dettes dont je suis comptable à la société ; de sorte que, si je n’ai pu me rendre utile pendant ma vie, je le sois au moins après ma mort. » Il faut entendre probablement par là que Vaugelas, depuis longtemps malade d’une tumeur vers la rate ou l’estomac, autorisa l’autopsie après sa mort.

2246. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « M. Émile de Girardin. »

Il dira plus tard quand il verra Rome : « Je n’aime pas Rome, cela sent le mort. » La tradition ne lui est de rien ; le passé ne lui fera ni poids et gêne, ni contre-poids. […] Il naît dans une société marâtre, désavoué par elle, repoussé de tous les côtés, et il débute par un cri de révolte à la Jean-Jacques, de ce Jean-Jacques dont il a reçu le baptême par le nom d’Émile, et qui est mort l’ami et l’hôte de ses grands parents. […] « Il n’y a plus à choisir entre la mort et un nom ; la gloire n’est plus qu’un mot creux : il ne sonne pas l’argent.

2247. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Histoire de la littérature anglaise, par M. Taine, (suite et fin.) »

Un jockey, renversé dans une course et roulant à demi mort sur l’arène, remuait encore les doigts en murmurant entre ses dents : My whip ! […] — Picard, l’aimable auteur comique, à l’article de la mort, visité à Tivoli où il était par un spirituel docteur de ses amis, et celui-ci lui disant pour lui faire illusion : « Allons, vous vous en tirerez ; nous mangerons encore ensemble des côtelettes d’agneau aux pointes d’asperges », Picard répondit ces deux mots à peine articulés : « Deux primeurs !  […] Oui, il existe, en effet, une classe bien peu nombreuse de philosophes sages, sobres, vivant de peu, sans intrigue, occupés, — comme ce Woepke mort récemment et dont M. 

2248. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Exploration du Sahara. Les Touareg du Nord, par M. Henri Duveyrier. »

Deux confréries représentent cette double influence : l’une, celle des Senoûsi, ainsi appelée du nom de leur fondateur Es-Senoûsi (mort en 1859), est notre ennemie mortelle ; elle est fondée sur une pensée de protestation religieuse contre toutes les concessions faites à la civilisation de l’Occident, contre toutes les innovations introduites dans divers États de l’Orient par les derniers souverains, et contré tout essai nouveau d’agrandissement ou d’action de la part des infidèles. […] Les hommes libres en veulent aux esclaves, les Grecs aux Perses, les Chrétiens du temps de Roland aux Sarrasins ; les manants du temps de la Jacquerie en veulent à mort aux chevaliers, les Puritains aux Cavaliers, les républicains de 93 aux rois et aux despotes : les Touareg qui meurent de faim et de soif en veulent aux Arabes qu’ils estiment gorgés et somptueux. […] Il n’existe pas en français, ou du moins il n’en a été publié en Belgique qu’une traduction abrégée et tronquée, pour le plus d’agrément, selon notre usage trop habituel. — Depuis que ceci est écrit, la science a eu à déplorer la mort prématurée du docteur Barth.

2249. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « La comédie de J. de La Bruyère : par M. Édouard Fournier. »

Il avait non-seulement l’air de Vulteius, mais celui de Vespasien (faciem nitentis), et toutes les fois qu’on le voyait, on était tenté de lui dire : Utere lactucis et mollibus… « C’était, un bonhomme dans le fond, mais que la crainte de paraître pédant avait jeté dans un autre ridicule opposé, qu’on ne saurait définir ; en sorte que pendant tout le temps qu’il a passé chez M. le Duc, où il est mort, on s’y est toujours moqué de lui. » Pour bien entendre ce jugement de Valincour, il faut d’abord relire l’Épître d’Horace (la septième du livre I) où il est question de ce Vulteius, lequel, ayant changé d’état, change aussi d’humeur, devient inquiet, rêveur et a l’air dépaysé. […] J’espère d’ailleurs que le temps pourra quelquefois me justifier ; il apportera sur notre homme de grosses découvertes, mais on se souviendra des petites : la transcription, enfin raisonnable, de la lettre de La Bruyère à Santeul ; l’anecdote de la lettre de celui-ci remerciant La Bruyère de son portrait ; le certificat de licences prises par La Bruyère à Orléans ; l’anecdote de La Bruyère et du prédicateur ; celle de M. le Prince ne se frottant pas, pour s’en amuser, à son caustique gentilhomme ; la mention du mariage du frère aîné avec la fille de M. de Novion, par laquelle se trouve expliqué tout le côté parlementaire du livre ; l’histoire très-complétée de la petite Michallet, de son mariage, et du livre qui fut sa dot ; l’histoire non moins complétée des candidatures de La Bruyère et de sa réception à l’Académie ; le récit de sa mort soupçonnée de poison, etc., bien d’autres choses qu’on ne voit pas encore, parce que je n’ai rien fait pour les montrer ; pauvres aiguilles, comme vous dites, que j’ai perdues négligemment dans une botte de foin… » De mon côté, je ne restai pas sans réponse. […] « Et d’abord, pour commencer par la fin, je ne puis comprendre que La Bruyère étant mort bien authentiquement d’apoplexie, vous mentionniez ces sots bruits de poison autrement que pour les rejeter.

2250. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « HISTOIRE de SAINTE ÉLISABETH DE HONGRIE par m. de montalembert  » pp. 423-443

Dans l’histoire de cette sainte, morte à vingt-quatre ans, fille de rois, mariée enfant au jeune landgrave de Thuringe et de Hesse qu’elle appelle jusqu’au bout du nom de frère, et qui la nomme sœur, bientôt veuve par la mort de l’époux parti à la croisade, persécutée, chassée par ses beaux-frères, puis retirée à Marbourg au sein de l’oraison, de l’aumône, et mourant sous l’habit de saint François ; dans cette histoire si fidèlement rassemblée et réédifiée, ce qui brille, comme l’a remarqué l’auteur, c’est surtout la pureté matinale, la virginité de sentiment, la pudeur dans le mariage, toutes les puissances de la foi et de la charité dans la frêle jeunesse. […] Élisabeth, après la mort de son époux, est chassée, persécutée, honnie. […] La mort de la sainte et ces anges sous forme d’oiseaux qui lui chantent sa délivrance, la canonisation et ses splendeurs, et ses sereins et magnifiques tonnerres, achèvent divinement et glorifient le récit de tant de souffrances, de tant d’humbles vertus.

2251. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre premier. La structure de la société. — Chapitre II. Les privilèges. »

D’autre part, en dédommagement de ses frais de justice, il reçoit les biens de l’homme condamné à mort et à la confiscation dans son domaine ; il succède au bâtard né et décédé dans sa seigneurie sans testament ni enfants légitimes ; il hérite du régnicole, enfant légitime, décédé chez lui sans testament ni héritiers apparents ; il s’approprie les choses mobilières, vivantes ou inanimées, qui se trouvent égarées et dont on ignore le propriétaire ; il prélève le tiers ou la moitié des trésors trouvés, et, sur la côte, il prend pour lui les épaves des naufrages ; enfin, ce qui est plus fructueux en ces temps de misère, il devient possesseur des biens abandonnés qu’on a cessé de cultiver depuis dix ans. — D’autres avantages attestent plus clairement encore que jadis il eut le gouvernement du canton. […] Voilà ce qu’en langage du temps on appelait une terre ayant « de beaux droits ». — Ailleurs le seigneur hérite des collatéraux, frères ou neveux, s’ils n’étaient pas en communauté avec le défunt au moment de sa mort, et cette communauté n’est valable que par sa permission. Dans le Jura et le Nivernais, il peut poursuivre les serfs qui se sont enfuis, et réclamer à leur mort, non seulement le bien qu’ils ont laissé chez lui, mais encore le pécule qu’ils ont acquis ailleurs.

2252. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre IV. L’Histoire »

Il esquissait l’histoire de l’Angleterre depuis l’invasion normande au xie  siècle jusqu’à la mort de Charles Ier, et « la révolution de 1640 s’y présentait sous l’aspect d’une grande réaction nationale contre l’ordre des choses établi six siècles auparavant, par la conquête étrangère ». […] On a publié depuis sa mort quelques carnets de notes de voyage, où les belles descriptions, les fortes émotions ne manquent pas : on sait ce que Michelet peut en ce genre. […] Michelet est un des écrivains de notre siècle qui me semblent destinés à grandir dans l’avenir, quand dans son œuvre trop riche on aura fait une part à l’oubli, à la mort : le reste, et un reste considérable, une fois allégé, n’en montera que plus haut.

2253. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Pensées, essais, maximes, et correspondance de M. Joubert. (2 vol.) » pp. 159-178

Joubert, né en 1754, mort en 1824, était, de son vivant, aussi peu auteur que possible. […] On meurt longtemps, et si, brutalement parlant, il est quelquefois agréable d’être mort, il est affreux d’être mourant pendant des siècles. […] Joubert, isolé, vivant avec ses livres, avec ses songes, notant ses pensées sur de petits papiers qui ne se joignaient pas, serait mort sans rien laisser d’achevé ni de durable, si l’un des alliés de la famille, M. 

2254. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Discours sur l’histoire de la révolution d’Angleterre, par M. Guizot (1850) » pp. 311-331

L’historien est chargé de raconter et de décrite la maladie quand le malade est mort. […] Deux volumes seulement de cette Histoire ont paru jusqu’ici, et le récit ne va que jusqu’à la mort de Charles Ier. […] Les scènes de la mort de Strafford et du procès de Charles Ier sont traitées simplement, et d’un grand effet dramatique.

2255. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Le Livre des rois, par le poète persan Firdousi, publié et traduit par M. Jules Mohl. (3 vol. in-folio.) » pp. 332-350

Malgré la colère que ce récit inspire involontairement contre Roustem, le poète n’accuse personne : Le souffle de la mort, dit-il, est comme un feu dévorant : il n’épargne ni la jeunesse ni la vieillesse. Pourquoi donc les jeunes gens se réjouiraient-ils, puisque la vieillesse n’est pas la seule cause de la mort ? Il faut partir, et sans tarder, quand la mort pousse le cheval de la destinée !

2256. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « La Mare au diable, La Petite Fadette, François le Champi, par George Sand. (1846-1850.) » pp. 351-370

L’auteur a voulu faire la contrepartie d’une composition mélancolique d’Holbein, dans laquelle on voit un misérable attelage de chevaux traînant la charrue dans un champ maigre ; le vieux paysan suit en haillons ; la Mort domine le tout sous forme d’un squelette armé du fouet. Nous, s’écrie l’auteur, nous n’avons plus affaire à la mort, mais à la vie ; nous ne croyons plus ni au néant de la tombe, ni au salut acheté par un renoncement forcé ; nous voulons que la vie soit bonne, parce que nous voulons qu’elle soit féconde. Il faut que Lazare quitte son fumier, afin que le pauvre ne se réjouisse plus de la mort du riche.

2257. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Lettres de la marquise Du Deffand. » pp. 412-431

J’engage les curieux à relire le passage qui commence par ces mots : « Dites-moi pourquoi, détestant la vie, je redoute la mort… » et qui finit par ces mots : « J’avoue qu’un rêve vaudrait mieux. » Un critique anglais, au moment où les Lettres parurent à Londres, remarquait avec justesse que Mme Du Deffand semble avoir combiné dans la trempe de son esprit quelque chose des qualités des deux nations, le tour d’agrément et la légèreté de l’une avec la hardiesse et le jugement vigoureux de l’autre. […] Le pauvre président Hénault, on le voit, n’était pas mort ; mais, depuis des années, il n’en valait guère mieux, et n’était qu’une ruine. […] Le fidèle Viart, dans la lettre où il raconte à Walpole les détails de la maladie et de la mort, ajoute en terminant : « Je garderai Tonton jusqu’au départ de M. 

2258. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Les Confessions de J.-J. Rousseau. (Bibliothèque Charpentier.) » pp. 78-97

Quoique Les Confessions n’aient paru qu’après la mort de Rousseau et quand déjà son influence était pleinement régnante, c’est là qu’il nous est plus commode aujourd’hui de l’étudier avec tous les mérites, les prestiges et les défauts de son talent. […] Lorsque, quittant sa patrie, à la fin du premier livre des Confessions, il se représente le tableau simple et touchant de l’obscur bonheur qu’il aurait pu y goûter ; quand il nous dit : J’aurais passé dans le sein de ma religion, de ma patrie, de ma famille et de mes amis, une vie paisible et douce, telle qu’il la fallait à mon caractère, dans l’uniformité d’un travail de mon goût et d’une société selon mon cœur ; j’aurais été bon chrétien, bon citoyen, bon père de famille, bon ami, bon ouvrier, bon homme en toute chose ; j’aurais aimé mon état, je l’aurais honoré peut-être, et, après avoir passé une vie obscure et simple., mais égale et douce, je serais mort paisiblement dans le sein des miens ; bientôt oublié sans doute, j’aurais été regretté du moins aussi longtemps qu’on se serait souvenu de moi. […] Ce n’est qu’alors, nous assure-t-il, « quand il faisait route à pied, par un beau temps, dans un beau pays, sans être pressé », ayant pour terme du voyage un objet agréable qu’il ne se hâtait pas trop d’atteindre, c’est alors qu’il était tout entier lui-même, et que les idées, froides et mortes dans le cabinet, s’animaient et prenaient leur essor en lui : La marche a quelque chose qui anime et avive mes idées ; je ne puis presque penser quand je reste en place ; il faut que mon corps soit en branle pour y mettre mon esprit.

2259. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Frédéric le Grand littérateur. » pp. 185-205

Ce projet devint tout à fait sérieux après la mort de Maupertuis, et quand Frédéric fut sorti de la guerre de Sept Ans. […] Le temps n’était plus des soupers brillants de Potsdam, dont Voltaire avait vu et avait fait les derniers beaux jours : les convives familiers d’alors, les amis de jeunesse du roi étaient morts à cette seconde époque ou avaient vieilli. […] Cicéron, pour se consoler de la mort de sa chère Tullie, se jeta dans la composition, et fit plusieurs traités, dont quelques-uns nous sont parvenus.

2260. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Rulhière. » pp. 567-586

De son jardin, il voyait l’abbaye de Saint-Denis qui lui rappelait la grandeur humaine et la mort ; il avait fait construire une jolie fontaine dont les eaux l’avertissaient de la fuite de la vie, et que surmontait une statue de l’Amour. […] Les regrets qu’excita la mort de Rulhière parmi ceux qui jouissaient de sa société, montrent assez qu’il ne faut pas prendre à la lettre la réputation de méchanceté qu’on a voulu lui faire ; il a dû se calomnier lui-même par son goût et son talent pour l’épigramme. […] « Les gens d’esprit se permettent quelquefois des bons mots, disait-il, mais il n’y a que les sots qui fassent des méchancetés. » Plus de quinze ans s’étaient écoulés depuis la mort de Rulhière, lorsqu’en 1806 Napoléon, ayant formé des desseins sur la Pologne et contre la Russie, crut utile à ses vues de faire publier l’ouvrage manuscrit qu’avait laissé Rulhière, et qui avait pour titre : Histoire de l’anarchie de Pologne et du démembrement de cette république.

2261. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Bernardin de Saint-Pierre. — II. (Suite et fin.) » pp. 436-455

Dès le moment où Virginie s’est sentie agitée d’un mal inconnu et où ses beaux yeux bleus se sont marbrés de noir, nous sommes dans la passion, et ce charmant petit livre que Fontanes mettait un peu trop banalement entre le Télémaque et La Mort d’Abel, je le classerai, moi, entre Daphnis et Chloé et cet immortel IVe livre en l’honneur de Didon. […] Ce public d’académie, qui se composait alors, comme aujourd’hui, du beau monde, et qui sentait son faubourg Saint-Germain, avait bien mieux aimé applaudir, dans la première partie de la séance, un passage du discours de Raynouard où, parlant de je ne sais quel poète tragique puni de mort à Rome pour avoir mis dans une pièce d’Atrée des allusions politiques, l’orateur avait ajouté brièvement : « Tibère régnait ! […] Il y mettait la dernière main à son livre des Harmonies, qui ne fut publié qu’après sa mort, en 1814.

2262. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Macaulay »

Il est mort avec des millions, là où un poète comme Chatterton et un historien comme Gibbon, qui eut le tort de ne pas écrire une histoire anglaise, étaient à peu près morts de faim, et il fut créé Lord dans ce Parlement d’Angleterre qui avait cru payer son prix fort au génie de son grand Walter Scott, en en faisant un baronnet ! […] Le seul malheur de la vie de Macaulay fut sa mort prématurée ; mais ce malheur-là, qu’il ne vit pas venir, ne put avoir aucune influence sur son talent, qu’il fallait que la vie meurtrît pour lui donner ses teintes les plus touchantes !

2263. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Charles Baudelaire  »

Les Solitaires ont auprès d’eux des têtes de mort, quand ils dorment, Voici un Rancé, sans la foi, qui a coupé la tête à l’idole matérielle de sa vie ; qui, comme Caligula, a cherché dedans ce qu’il aimait, et qui crie du néant de tout, en la regardant ! […] Eh bien, nous ne voulons pas que la Critique soit tuée et qu’elle meure d’une mort si laide. […] Au xixe  siècle, que voulez-vous que fût un poète qui venait après le René de Chateaubriand et le matérialisme de Broussais, et qui, ramassant Musset tombé, l’étoile au front, qu’il avait éteinte dans le ruisseau, traduisait froidement, mais puissamment, avec bien des rayons de moins, mais une correction plus savante, ces ivresses dont Musset était mort sans avoir chanté l’horreur ?

2264. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XXIII. »

Le venimeux serpent ne s’abrite pas sous un si frais bocage : fils du soleil, il aime à reposer sur une couche de feu allumé par la nature, un sol sec et brûlant, entre quelques débris de tours écroulées, au-dessus desquels le pepel étend son ombre ; ou bien, autour d’une tombe, il enlace ses écailles, gardien naturel des portes de la mort. […] « Ils virent en face le glaive du tyran, la crinière ensanglantée du lion ; ils inclinèrent leurs têtes pour recevoir la mort. […] Ce caractère, marqué dans les essais mêmes de sa jeunesse, dans un poëme sur la Palestine et dans presque tous ses hymnes, anima toute sa vie, comme il sanctifia sa mort.

2265. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Delair, Paul (1842-1894) »

. — Apothéose, un acte, en vers, à propos de la mort de Victor Hugo (1885)

2266. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — P — Paté, Lucien (1845-1939) »

Lucien Paté vient de faire paraître un livre plein de beaux vers et de hautes pensées ; ce sont, pour la plupart, des pièces où il chante la France et ses gloires qui composent un volume dont je voudrais citer bien des morceaux… Parmi les pièces les plus émouvantes de ce recueil de belles inspirations, je signalerai, entre bien d’autres : Le Berceau, la Mort de Démosthène.

2267. (1882) Qu’est-ce qu’une nation ? « [Préface] »

Ce que nous allons faire est délicat ; c’est presque de la vivisection ; nous allons traiter les vivants comme d’ordinaire on traite les morts.

2268. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 339-340

Boudier de la Jousseliniere, [René] né à Alençon en Normandie en 1634, mort à Mantes en 1723.

2269. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 404-405

Budé, [Guillaume] né à Paris en 1467, mort dans la même ville en 1540.

2270. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » pp. 426-427

Calmet, [Augustin] Bénédictin, né en 1672, mort à Sénones en 1757.

2271. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 406-407

] Abbé, de l’Académie Françoise, Secrétaire-Interprete du Roi, mort en 1748.

2272. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — H — article » pp. 476-477

De ce dernier naquit Isaac Habert, mort Evêque de Vabres en 1688.

2273. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 73-74

LANOUE, [Jean Sauvé de] Comédien, né à Meaux en 1701, mort à Paris en 1761.

2274. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 176-177

MAIRAN, [Jean-Jacques Dortous de] ancien Secrétaire de l’Académie des Sciences, Membre de l’Académie Françoise, de la Société Royale de Londres, d’Edimbourg, d’Upsal, de l’Institut de Bologne, & c. né à Besiers en 1678, mort à Paris en 1771.

2275. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 178-179

MAIRET, [Jean] né à Besançon, mort à Paris en 1660, dans un âge fort avancé.

2276. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 203-204

MANGENOT, [Louis] Chanoine du Temple, né à Paris en 1694, mort dans la même ville en 1768.

2277. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — N. — article » pp. 397-398

NADAL, [Augustin] Abbé, de l’Académie des Inscriptions & Belles-Lettres, né à Poitiers, mort dans la même ville en 1741, âgé de 82 ans.

2278. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — N. — article » pp. 417-418

NOLLET, [Jean-Antoine] Abbé, Professeur Royal de Physique au Collége de Navarre, de l’Académie des Sciences, de la Société Royale de Londres, de l’Institut de Bologne, &c. né à Pimpré, dans le Diocese de Noyon, en 1700, mort à Paris en 1770.

2279. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » p. 497

Louis, mort près de Blois en 1777.

2280. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 500-501

PETAU, [Denis] Jésuite, né à Orléans en 1583, mort à Paris en 1652 ; homme dont les Ouvrages tiennent autant du génie que de l’érudition.

2281. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 517-518

PIN, [Louis Ellies du] Docteur de Sorbonne, & Professeur de Philosophie au Collége Royal, né à Paris en 1657, mort dans la même ville en 1719, a été un des Auteurs les plus féconds du Siecle dernier.

2282. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 552-553

PRADON, [Nicolas] né à Rouen, mort à Paris en 1698.

2283. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — Q. — article » pp. 566-567

QUERLON, [Anne-Marie Meusnier de] né à Nantes en 1702, mort à Paris en 1780.

2284. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 76-77

Retz, [Jean-François-Paul de Gondi, Cardinal de] Archevêque de Paris, né en 1613, mort à Paris en 1679.

2285. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 204-205

Saint-Foix, [Germain-François Poullain de] né à Rennes en 1703, mort à Paris en 1776 ; ingénieux Ecrivain, dont le coloris vif & délicat a su embellir tous les Sujets qu'il a traités.

2286. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 248-249

Saumaise, [Claude de] né à Semur, en Auxois, en 1588, mort à Spa en 1653.

2287. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 290-291

Sirmond, [Jacques] Jésuite, Confesseur de Louis XIII, né à Riom en Auvergne, en 1559, mort à Paris, âgé de 93 ans, est peut-être celui de tous ses Confreres qui a rendu les plus grands services à l'Histoire de l'Eglise, par les profonds Ouvrages dont il l'a enrichie.

2288. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Avant-propos » pp. -

Avant-propos Aujourd’hui que l’Œuvre des deux frères est terminé — l’un étant mort depuis des années, l’autre se trouvant trop vieux pour entreprendre à nouveau un travail d’imagination ou même un travail d’histoire de longue haleine, — il a paru intéressant au survivant de réunir, dans un volume, les préfaces et les manifestes littéraires, jetés en tête des diverses éditions de leurs livres.

2289. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — A — Arvers, Félix (1806-1850) »

L’auteur est mort au moment où il allait prendre sa place au soleil.

2290. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Le Barillier, Berthe-Corinne (1868-1927) »

Gaston Boissier, il a vécu de la vie romaine et s’est promené avec savoir et curiosité à travers les cités mortes et les siècles révolus.

2291. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Dupuy, Ernest (1849-1918) »

Écoutez (le poète s’interroge si la mort est la fin) : Non, ce pesant silence est lui-même un mensonge, Ce sommeil décevant durera moins qu’un songe, Ce tableau du néant n’est qu’une illusion.

2292. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — E — Ernault, Louis (1865-19..) »

. — La Mort des Syrènes (1900).

2293. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Lebey, André (1877-1938) »

. — Les Poèmes de l’amour et de la mort (1898). — Chansons mauves (1899). — Les Colonnes du temple (1900).

2294. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 203-204

Barbier d’ Aucour, [Jean] Avocat au Parlement de Paris, de l’Académie Françoise, né à Langres, mort en 1694.

2295. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 263-264

Belloy, [Pierre-Laurent Buiret, dit de] de l’Académie Françoise, né en Auvergne, mort à Paris en 1775, âgé de 45 ans, Poëte Tragique, qui prouve qu’on peut avoir de grands succès, sans avoir de grands talens.

2296. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 322-323

Boissi, [Louis de] de l’Académie Françoise, né à Vic en Auvergne en 1694, mort à Paris en 1758 ; Poëte comique, dont un grand nombre de Pieces sont restées au Théatre.

2297. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » pp. 428-429

Calprenede, [Gautier de Costel, sieur de la] né dans le Périgord, mort au grand Andely en 1663.

2298. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » pp. 434-435

François de Sales, né à Paris en 1582, mort dans la même ville en 1652.

2299. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » pp. 48-49

CORNEILLE, [Thomas] Frere de Pierre, de l’Académie Françoise & de celle des Inscriptions, né à Rouen en 1625, mort à Andely en 1709.

2300. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » pp. 60-61

COTIN, [Charles] Abbé, de l’Académie Françoise, né à Paris, mort dans la même ville en 1682.

2301. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 309-310

Il s’appelle François-Thomas, & non Jacques ; il est vivant, & non mort : double erreur, dont nous nous étions rendus coupables dans la premiere Edition, & qu’il nous a joliment reprochée par une Lettre insérée dans le Mercure du mois d’Avril 1773.

2302. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 311-312

FONCEMAGNE, [Etienne Laureault de] de l’Académie Françoise & de celle des Inscriptions, né à Orléans, mort à Paris en 1779.

2303. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 421-422

GOMBERVILLE, [Marin le Roi, sieur de] de l’Académie Françoise, né dans le Diocese de Paris en 1600, mort en 1674.

2304. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 16-17

LADVOCAT, [Jean-Baptiste] Docteur, Bibliothécaire & Professeur de Sorbonne, né à Vaucouleurs, dans le Diocese de Toul, en 1709, mort à Paris en 1765.

2305. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 52-53

LAINEZ, [Alexandre] né à Chimai en Hainault en 1650, mort à Paris en 1710.

2306. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 92-93

LATTAIGNANT, [Gabriel-Charles de] Chanoine de Reims, né à Paris au commencement de ce siecle, mort dans la même ville en 1778.

2307. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 126-127

LENFANT, [Jacques] Ministre Protestant, né dans la Beauce, en 1661, mort en 1728.

2308. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 156-157

LONGUEVAL, [Jacques] Jésuite, né près de Péronne en 1680, mort à Paris en 1735.

2309. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 232-233

MAROT, [Clément] né à Cahors en 1495, mort à Turin en 1544 ; le plus ancien des Poëtes François, dont la lecture soit capable de procurer encore quelque plaisir.

2310. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 283-284

MÉHÉGAN, [Guillaume-Alexandre de] né à la Salle en Cevennes, en 1721, mort en 1766.

2311. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — N. — article » pp. 405-406

NICÉRON, [Jean-Pierre] Barnabite, né à Paris en 1645, mort dans la même ville en 1738.

2312. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 487-488

PERNETY, [Jacques] Abbé, Historiographe de la ville de Lyon, & Membre de l’Académie de cette ville, né dans le Forez, mort en 1777, âgé de 81 ans.

2313. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 525-526

PLUCHE, [Antoine] Abbé, né à Reims en 1688, mort en 1761.

2314. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 530-531

POLIGNAC, [Melchior de] Cardinal, de l’Académie Françoise, né au Puy-en-Velay en 1661, mort à Paris en 1741.

2315. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 130-131

Rotrou, [Jean] né à Dreux en 1609, mort dans la même ville en 1650, le meilleur, après Corneille, des cinq Poëtes choisis par le Cardinal de Richelieu, pour exécuter les sujets de Tragédie ou de Comédie que ce Ministre leur fournissoit lui-même.

2316. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 159-160

Michel, de l’Académie des Inscriptions, né à Paris en 1683, mort en 1763 ; Poëte de nos jours qui a eu du succès à l'Opéra, ce qui suppose dans lui un certain degré de talent.

2317. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » pp. 415-416

Vaugelas, [Claude Favre, Seigneur de] de l'Académie Françoise, né à Bourg-en-Bresse, en 1545, mort en 1650.

2318. (1759) Salon de 1759 « Salon de 1759 — Sculpture, Vassié, Pajou, Mignot » p. 104

Je suis tenté d’aller chez vous et de jeter par les fenêtres ce bloc de terre mort qui y est.

2319. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « quelque temps après avoir parlé de casanova, et en abordant le livre des « pèlerins polonais » de mickiewicz. » pp. 512-524

Hugo, je disais, après quelques mots sur sa Comédie de la Mort (15 septembre 1838) : … Voilà pour l’éloge ; mais, à peine sorti de cette pièce, et en continuant la lecture du volume à travers les autres pièces de tous les tons qui le composent, on ne tarde pas à s’apercevoir que le procédé de l’auteur ne se conforme pas toujours au sujet, n’est pas, tant s’en faut, proportionné à l’idée ou au sentiment, qu’il y a parti pris dans le mode d’expression exclusivement tourné à la couleur et à l’image. […] Théophile Gautier adopte un procédé exclusif d’expression et qu’il s’y laisse conduire, je ne prétends pas qu’au sein de ce procédé même il n’ait aucune variété ; s’il est sinistre et horriblement funèbre dans la Comédie de la Mort, il fait preuve de grâce dans maint sonnet et mainte villanelle.

2320. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre I. La préparations des chefs-d’œuvre — Chapitre IV. La langue française au xviie  »

Peu à peu l’Académie prit conscience de son rôle : elle entama l’examen des écrits de ses membres pour en tirer des règles et des exemples de l’emploi de la langue ; elle fit à Malherbe mort l’honneur d’examiner certaines de ses odes. […] Il avait si bien mis en train le Dictionnaire, que sa mort ne perdit pas l’entreprise.

2321. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 32, que malgré les critiques la réputation des poëtes que nous admirons ira toujours en s’augmentant » pp. 432-452

Mais elle y revient pour promettre au corps de Pyrrhus qu’on apporte sur le théatre, tous les soins d’une femme tendre et affligée de la mort de son mari. […] Comme ils ont écrit en des langues qui sont mortes aujourd’hui, et comme bien des choses dont ils ont parlé ne sont connuës qu’imparfaitement aux plus doctes, on peut croire sans témerité que leurs censeurs ont tort fort souvent, même en plusieurs occasions où l’on ne sçauroit prouver qu’ils n’ont pas raison.

2322. (1757) Réflexions sur le goût

Ce second vers, dira-t-on, est nécessaire pour exprimer tout ce que sent le vieil Horace ; sans doute il doit préférer la mort de son fils au déshonneur de son nom ; mais il doit encore de plus souhaiter que la valeur de ce fils le fasse échapper au péril, et qu’animé par un beau désespoir, il se défende seul contre trois. […] chacun supposera sans peine qu’il aime mieux voir son fils vainqueur que victime du combat : le seul sentiment qu’il doive montrer, et qui convienne à l’État violent ou il est, est ce courage héroïque qui lui fait préférer la mort de son fils à la honte.

2323. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Louis XVI et sa cour »

Louis XVI et sa cour37 I Par un hasard qu’il a certainement le droit d’appeler heureux, Amédée Renée eut, dit-il, l’honneur inespéré d’être choisi pour finir, par un dernier volume, cette histoire de Sismondi que son auteur devait conduire jusqu’à la Révolution française, quand, arrivé au règne de Louis XVI, il fut emporté par la mort. […] Il n’essaya pas de transfuser dans ses propres veines le sang d’un homme qui était mort, et qui, du reste, n’avait jamais beaucoup vécu.

2324. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Ch.-L. Livet »

qui agiterait cette cendre de choses mortes, cette poussière d’inutilités ? […] Torpilles caressantes de la langue qu’elles ont engourdie, elles l’alanguissent sous prétexte de tendresse, elles la pâlissent sous prétexte de distinction, et si elles avaient pu lui soutirer tout le sang de ses veines, à cette langue généreuse qui venait de bouillonner avec les passions de deux siècles, elles l’eussent remplacé comme on remplace le sang des morts, par des infusions de parfums.

2325. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Sixte-Quint et Henri IV »

L’auteur du Sixte-Quint et Henri IV, qui fait de la critique ici plus qu’il n’écrit l’histoire, ou, pour parler avec plus de précision, qui fait de l’histoire contre de l’histoire et répond personnellement à Poirson et à Michel ; l’auteur du Sixte-Quint, ancien rédacteur de l’Univers, n’a dans son livre ni flammes, ni dureté, ni morsure, ni amertume ulcérée… Il est doux comme un condamné à mort ; car il en est un au fond de sa pensée. […] Gracieux grand homme de la race des César et des Alcibiade, dédaigneux de la mort comme du pouvoir, parce qu’il se sentait si puissant !

2326. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Les Femmes de la Révolution » pp. 73-87

Ni Danton, ni Robespierre, ni Marat, ni celui qui devait se mettre en travers du boulet qui l’eût coupé en deux si la mort — venue à temps — ne lui eût épargné cette leçon cruelle, ni Mirabeau, ce Pitt manqué de la Monarchie française qui a ressuscité sans lui, ni aucun de ceux qui se sont taillé un bout de renommée dans la colossale famosité de la Révolution, ne furent des personnalités libres, puissantes par elles-mêmes, possédant ce qui investit les vrais chefs, les vraies têtes de gouvernement, c’est-à-dire : l’autorité incontestée d’un commandement, plus forte que les passions, qui frémissent de subir le commandement mais qui le subissent ! […] Vous revoyez passer la figure déjà dessinée, les mêmes détails, entre lesquels il est bon de ne pas oublier la mort philosophique, sans confession, et le petit éloge de la femme de Marat, épousée devant le soleil et la nature, de cette femme dévouée dont l’Histoire n’aurait jamais parlé sans Michelet.

2327. (1880) Goethe et Diderot « Introduction »

… Après des années, après la fuite de ce char rapide des années qui passe sur tout et entraîne tout, quand le Romantisme a été mort et enterré comme Malbrough s’en va-t’en guerre (il y était allé !) […] En l’an de grâce 1866 (plus de trente ans après la mort de Gœthe !)

2328. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XVII. Mémoires du duc de Luynes, publiés par MM. Dussieux et Soulier » pp. 355-368

La grande figure de Louis XIV, après sa mort, fait à Dangeau cette faveur dernière, de donner de l’importance à des Mémoires que sans lui on ne lirait pas. […] il l’a mis aussi, après sa mort, son Saint-Esprit, sur ces Mémoires, aussi vides qu’elle.

2329. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Th. Carlyle » pp. 243-258

Augustin Thierry, le saule pleureur de la tombe de tous les vaincus, versait des pleurs systématiques sur les Saxons, si méchamment mis à mort par les fiers Normands. […] Il y a le Régicide, la mort des Girondins, la Terreur, Charlotte Corday, puis Thermidor, le Vengeur, le sang rouge de Danton payé par le sang vert de Robespierre, — comme il dirait, Carlyle ! 

2330. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Armand Carrel » pp. 15-29

Comme il est mort avant la naissance de la république, dont il eût aimé la dictature encore plus que la liberté, comme il s’est agité, mais n’a pas agi, — rien n’étant plus différent de l’action politique que les vaines agitations d’un journaliste de parti, — on peut sans danger lui établir une conscience posthume irréprochable, et supposer magnifique le rôle qu’il n’a pas joué. […] En cela, inconséquent à ses idées comme à son parti lui-même, qui a inventé la fraternité ou la mort, il rappelait le sous-officier de l’Empire, — mais, s’il avait le ton du sergent, il n’en avait pas les vertus.

2331. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Eugène Pelletan » pp. 203-217

C’est une espèce de Tibulle d’une République innocente, mêlée de Jocrisse et de Platon, à qui il siérait de pleurer sur sa flûte, non pas la mort de sa maîtresse, mais son impossibilité d’exister ; et, au lieu de cela, il veut faire de sa flûte une massue et tomber sur nous ! […] Ôtez le pittoresque de l’expression dans cette page terrible des Soirées de Saint-Pétersbourg, écrite ainsi pour faire mieux sentir la vérité de sa thèse, de Maistre, en parlant du bourreau, n’a posé que la nécessité de la peine de mort pour la conservation de tout ordre social, ce qu’on peut soutenir, n’est-il pas vrai ?

2332. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « G.-A. Lawrence »

Inspiration ou imitation, mais imitation qui par sa spontanéité vaut nature, l’auteur de Guy Livingstone est un byronien incontestable, et c’est peut-être le plus byronien des écrivains que, depuis la mort de Byron, ait produits l’Angleterre. […] Guy Livingstone est un Anglais de ce temps, que le romancier prend à l’Université et suit jusqu’à sa mort, laquelle arrive de bonne heure et en pleine jeunesse.

2333. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « MM. Delondre et Caro. Feuchtersleben et ses critiques. — L’Hygiène de l’âme » pp. 329-343

C’était un pauvre souffreteux de naissance, mort, à quarante-huit ans, plus vieux que Fontenelle, qui en avait cent, mais qui s’était tout doucettement trempé dans un égoïsme meilleur que le Styx pour rendre un homme invulnérable. […] Ce médecin, de par le spiritualisme, ne tue pas le corps au profit de l’âme, ce que font très bien les ascètes et les grands mortifiés religieux, mais il guérit le corps par la vertu médicinale de l’âme et l’empêche de mourir, — quoiqu’il soit très bien mort, lui, à la fleur de son âge, ou en plein fruit, si vous aimez mieux, et très inconséquemment aux préceptes du catéchisme de santé dont il vient de doter l’Allemagne !

2334. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Athanase Renard. Les Philosophes et la Philosophie » pp. 431-446

Mais où commence la différence entre ces deux inconnus faits pour ne pas l’être, le voici : L’auteur des Ruines de la Monarchie française est mort dédaigneux de la publication de son livre, qu’il savait, de conception et de sujet, impopulaire, l’ayant gardé fermé sous son coude après l’avoir écrit, et achevé ainsi de vivre, la tête qui l’avait pensé dans sa main, ne demandant rien à son siècle… L’auteur des Philosophes et la Philosophie n’a pas eu, lui, cette indifférence, qui est une impertinence sublime ! […] Dans un pays et dans un temps où, depuis deux siècles, nul grand système n’a eu la force de se produire, et où ce qui reste de mouvement philosophique ne s’exprime plus que par de chétives monographies ou par des histoires de la Philosophie qui sont des signes de mort, car ces histoires sont les cimetières des philosophies et on n’enterre pas les vivants, les grandes polémiques ne peuvent plus exister.

2335. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « A. P. Floquet »

Ce n’est plus là le grand portail officiel que l’imagination idéalise, cette apothéose du plafond que la postérité regarde d’en bas et admire ; ce n’est plus le Bossuet de Versailles dont la main, brillant de l’émeraude donnée dans la mort par Madame Henriette, s’étend haut de la chaire sur le front pensif ou pénitent de Louis XIV ; ni ce prélat majestueux, ce grand artiste en dignité extérieure, qui ordonnait qu’on changeât dans ses jardins de Meaux un escalier en pente adoucie, pour que les flots moirés de sa robe violette traînassent derrière lui avec une décence plus grandiose. […] Ni les controverses du temps de Bossuet, mortes maintenant, ni les conversions dues à sa parole et qu’on a oubliées parce que tout le monde n’est pas Turenne, ni les commissions apostoliques dont il fut chargé pour la réformation des monastères, ni les fondations auxquelles il prit part, ces travaux immenses ne pouvaient être rejetés sur le second plan quand il s’agissait de Bossuet.

2336. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Maurice de Guérin »

Peu de temps après sa mort, la Revue des Deux-Mondes lui consacra un long article. […] Quand il y sera bien établi une fois, ce beau revenant, qui n’est pas un fantôme, nous retournerons à lui et nous en parlerons à l’aise… Nous n’avons voulu que signaler par quelques mots l’entrée dans la littérature française d’un poète d’une distinction suprême, en train de dégager, quand il est mort, une ravissante personnalité.

2337. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Gustave Rousselot  »

C’est la chimère de l’humanité victorieuse de toutes les résistances de la vie, et même de la mort qui les termine. […] Elles n’ont rien de cette chose sans entrailles et sans horizon, de cette Chinoise d’éventail ou de paravent, aux petits détails microscopiques, à la description éternelle d’atomes, même dans la sphère du sentiment, et que nous avons vue se produire parmi nous depuis la mort du grand et idéal Lamartine.

2338. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Alfred de Musset »

Alfred de Musset, cet amoureux immortel de femmes mortes maintenant, heureux par toutes, malheureux par une seule, a fini par mourir de celle-là… mais il a vécu par les autres, et vous n’empêcherez jamais l’imagination humaine, éprise de ses poètes, de s’intéresser à toutes celles qui ont doublé, par le bonheur qu’elles lui ont donné, les facultés du poète qu’elle a peut-être aimé le plus, et d’en désirer obstinément l’histoire. […] la Madeleine et la femme adultère pardonnée ne sont pas pour rien dans nos Évangiles, et la religieuse qui assista Alfred de Musset à la mort n’est pas pour rien dans son histoire.

2339. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Soulary. Sonnets humouristiques. »

Il n’aime pas la mort comme Leopardi, le seul vigoureux élégiaque de ce monde affaissé, mais il en promène sur toutes choses l’ombre qu’il a toujours sur la pensée, et il n’y a pas que dans ses Papillons noirs que cette ombre terrible est projetée ! […] Vous le voyez, c’est la mort et c’est son ironie, à travers le riant et la grâce de ce charmant petit tableau.

2340. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Laurent Pichat »

Elle a fait son devoir, et on ne peut lui demander rien de plus, quand elle a signalé comme infiniment remarquables : Saint-Marc, déjà cité, Le Fils du Vicomte, où la satire et la comédie unissent leurs coups de fouet, Un beau mariage, — d’autant plus dangereuse, cette pièce, que, vraie en beaucoup de points et étincelante, mais d’inspiration basse, elle aura pour elle toutes les âmes basses hostiles à l’Église, — La Tête de mort, L’Exorcisme du ver, où l’on trouve ce vers baudelairien : Et qui ne craint pas Dieu ne craint pas sa vermine ! […]            D’un désespoir et d’un remord Je fis un suicide, enivré de mensonge, Et, dans ta profondeur me jetant par un songe,            Je t’empoisonnai de ma mort.

2341. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Alfred de Vigny »

Il s’est abstenu avec un chaste respect de jouer sur la viole du Sentiment les grands airs trop connus que la Vulgarité aime à y jouer en l’honneur du génie mort, assez heureux pour ne pas l’entendre. […] quand je lis : Les Destinées, La Mort du Loup, dont les détails sont d’une réalité de description incomparable : Qui, sans daigner savoir comment il a péri, Refermant ses grands yeux, meurt sans jeter un cri !

2342. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « G.-A. Lawrence » pp. 353-366

Inspiration ou imitation, mais imitation qui par sa spontanéité vaut nature, l’auteur de Guy Livingstone est un byronien incontestable, et c’est peut-être le plus byronien des écrivains que, depuis la mort de Byron, ait produits l’Angleterre. […] Guy Livingstone est un Anglais de ce temps, que le romancier prend à l’Université et suit jusqu’à sa mort, laquelle arrive de bonne heure et en pleine jeunesse.

2343. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Ernest Feydeau »

Il a exploité jusqu’à l’attendrissement causé par la mort de la malheureuse Emma Livry ! […] ; puis la mort par indigestion de la mère de la danseuse, madame Chaussepied (il faut être exact !) 

2344. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XIX. Panégyriques ou éloges composés par l’empereur Julien. »

Il en est d’autres qui n’ont plus l’espérance de redevenir justes, et que la loi condamne, pour leur épargner de nouveaux crimes ; il évitera de les condamner lui-même ; jamais la bouche du souverain ne s’ouvrira pour prononcer une peine de mort. […] tant qu’un prince est vivant, tous les regards sont fixés sur lui ; son rang, les hommages qu’il reçoit, les espérances et les craintes d’un peuple, la pompe et l’appareil qui l’entourent, en font une espèce de colosse qui remplit tout : mais à sa mort, il reprend sa grandeur naturelle ; ensuite il disparaît à mesure qu’il se recule et qu’il s’enfonce dans les siècles.

2345. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 5482-9849

qu’importe qu’il soit au nombre des vivans ou des morts ? […] La galanterie & la politesse commencerent à distinguer les François sous François I. les moeurs devinrent atroces depuis la mort de François II. […] Un autre qui vient d’écrire un petit livre (lequel il suppose être physique & moral) contre l’utilité de l’inoculation, dit que si on met en usage la petite vérole artificielle, la mort sera bien attrapée. […] … à la mort ... à la gloire. […] Mathieu dit qu’après le départ des Mages de Bethléem, Joseph alla en Egypte avec l’enfant & Marie, & qu’il y demeura jusqu’à la mort d’Hérode.

2346. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre III. La poésie romantique »

De cet amour éphémère, si vite rompu par la mort, et des états de sensibilité qu’il détermina, sortit le recueil des Premières Méditations 750 (1820). […] Mort, immortalité, Providence, optimisme universel, louanges de Dieu, spiritualisme platonicien et christianisme diffus : voilà dès les Premières Méditations les notions et les tendances qui fournissent la molle et vaste charpente de plusieurs poèmes. […] Il s’y était essayé dans la Mort de Socrate (1823), récit platonicien, parfois incohérent, souvent admirable, et dans le Dernier Chant de Childe-Barold (1825), où il a tiré le héros révolté de Byron vers sa propre ressemblance. […] Mort du loup. […] Il publia la Comédie de la Mort et autres poésies en 1838 ; España en 1845, après avoir fait en 1840 le Voyage d’Espagne ; en 1850, il alla en Italie ; en 1852, à Constantinople et Athènes ; en 1858, en Russie.

2347. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre cinquième. De l’influence de certaines institutions sur le perfectionnement de l’esprit français et sur la langue. »

Après la mort de Malherbe, quelques-uns de ses interlocuteurs, Racan, Maynard, recommencèrent les entretiens de la petite chambre chez Conrart, savant protestant, et compilateur d’esprit. […] Dans ses critiques, il ne désigne aucun auteur, sinon parmi les morts, et seulement ceux qu’il loue. […] Celui qui ne verrait dans ces altérations du texte original que des gages de paix donnés aux jésuites, aux dépens de la gloire d’un mort, calomnierait Port-Royal. […] Il s’agit en effet non de faire briller son esprit dans quelque matière spéculative, simplement curieuse ou d’une application éloignée, mais de faire prévaloir des vérités de foi quotidienne qu’il y a danger de mort éternelle à méconnaître. […] La Logique ne parut qu’après la mort de Pascal.

2348. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 14 mars 1885. »

Ils se voient, longuement ; et tous deux veulent mourir ; et ce philtre de mort, — leur regard, — devient, soudainement, un filtre d’amour. […] Le Vaisseau-Fantôme est la vieille histoire de ce Juif errant de la mer qui fatiguera sans fin les flots épouvantés tant qu’il n’aura point rencontré l’amour d’une femme fidèle jusqu’à la mort. […] D’un récit de chevalerie, presque banal, et que bien des poètes auraient cru devoir laisser dans les petits livres de la bibliothèque bleue, Richard Wagner a fait le drame éternel des amants séparés par le hasard jaloux, et qui tombent morts, comme Roméo et Juliette, hélas ! […] Wotan s’éteindra dans l’inexorable crépuscule, malgré Siegmund mort pour lui, malgré Siegfried assassiné à cause de lui ; et la walkyrie Brünehilde, la déesse devenue femme, la divinité devenue humanité, terrible sur son cheval dont les grandes ailes palpitent comme des flammes blanches sur les flammes du bûcher, proclamera la fin des dieux engloutis dans l’abîme de leur faute, et la gloire enfin de l’homme extasié dans l’amour. […] Victor Wilder Le mois wagnérien 13 février 1882 : Mort de Richard Wagner à Venise PARIS 1er Février.

2349. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 novembre 1885. »

» Malgré lui, Amfortas, pâle comme un mort, va prendre au fond de l’arche un vase de cristal et l’élève dans les airs. […] Après la mort du Sauveur le vase disparut. […] À sa mort, son fils Amfortas lui succéda. […] Il s’étonne de tant de joie, un jour de tristesse ; il trouve que la nature devrait pleurer et non sourire à l’anniversaire de la mort du Seigneur. […] Il trouve Amfortas, le roi déchu, en proie à un accès de désespoir et demandant la mort à ses compagnons.

2350. (1857) Réalisme, numéros 3-6 pp. 33-88

Bonde en traînant Casimir plus mort que vif. […] Les chants sur les mères sont nombreux, mères mortes d’enfants vivants ou mères vivantes d’enfants morts. […] Il est difficile de bien parler d’un homme mort. […] Cette fortune qu’il voulait, qu’il cherchait, l’a fui sans cesse, et quand il a été à même d’en jouir, il est mort. […] Réalisme est mort, vive le Réalisme !

2351. (1854) Nouveaux portraits littéraires. Tome I pp. 1-402

Le poète prévoit sa mort prochaine, et recommande son souvenir à sa maîtresse. […] Le poète a raison de pleurer sur la mort de Graziella comme sur une faute que nul repentir ne saurait effacer. […] Je regrette bien vivement que l’auteur n’ait pas compris la nécessité de clore son récit à la mort de Graziella. […] Nulle part ce travers n’est plus saillant que dans : Mon âme est triste jusqu’à la mort. […] Il n’entrera jamais dans notre pensée de blâmer la reconnaissance du poète envers le roi mort dans l’exil.

2352. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Grenier, Édouard (1819-1901) »

Voyez, dans sa Mort du Juif-Errant, qui est un curieux poème philosophique, comme il décrit et le personnage et les premiers moments de l’entrevue qu’il suppose avoir eue avec lui… N’est-ce pas la forme même teintée d’un léger archaïsme qu’André Chénier aimait si fort, et jusqu’à la périphrase d’un tour un peu trop élégant, n’est-elle pas celle dont André Chénier avait le culte un peu superstitieux ?

2353. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Riotor, Léon (1865-1946) »

Holbein ; dans ce défilé mystique, la mort joue le grand rôle.

2354. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » pp. 490-491

Chaulieu, [Guillaume Anfrie de] Abbé d’Aumale, né au Château de Fontenai, dans le Vexin-Normand, en 1639, mort à Paris en 1720.

2355. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » pp. 80-81

CRÉBILLON, [Claude-Prosper Jolyot de] fils du précédent, né à Paris en 1707, mort dans la même ville en 1777.

2356. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 256-257

FAGAN, [Christophe-Barthelemi] né à Paris en 1702, mort en 1755.

2357. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 18-19

LAFARE, [Charles-Auguste, Marquis de] Capitaine des Gardes de Monsieur, puis du Duc d’Orléans, Bégent, né dans le Vivarais en 1644, mort en 1712.

2358. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 230-231

MAROLLES, [Michel de] Abbé de Villeloin, né en 1600, mort à Paris en 1681 ; Traducteur peu estimé, mais digne d’éloge à beaucoup d’égards.

2359. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — N. — article » pp. 403-404

NEUVILLE, [Charles Frey de] Jésuite, né à Vitré en Bretagne, en 1693, mort à St.

2360. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — O. — article » pp. 427-428

OLIVET, [Joseph Thoulier d’] Abbé, de l’Académie Françoise, né à Salins en 1682, mort à Paris en 1768.

2361. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 437-438

PALAPRAT, [Jean] Secrétaire des Commandemens de M. de Vendôme, de l’Académie des Jeux Floraux, né à Toulouse en 1650, mort à Paris en 1721.

2362. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 523-524

PITHOU, [Pierre] né à Troies en Champagne en 1539, mort à Nogent-sur-Seine en 1596 ; célebre Jurisconsulte, dont l’éloquence & les grandes lumieres furent également utiles aux Citoyens & à l’Etat.

2363. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — Q. — article » pp. 570-571

QUILLET, [Claude] né à Chinon en Touraine en 1602, mort à Paris en 1661.

2364. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 120-121

Rollin, [Charles] Recteur de l'Université, Professeur d'Eloquence au Collége Royal, de l'Académie des Inscriptions, né à Paris en 1661, mort dans la même ville en 1741 ; le plus grand Littérateur, & un des meilleurs Ecrivains qu'ait produits l'Université.

2365. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 176-177

Sacy, [Louis de] Avocat au Parlement de Paris, sa patrie, de l'Académie Françoise, mort en 1727, âgé de 73 ans.

2366. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 222-223

Saint-Réal, [César Vichard, Abbé de] de l’Académie de Turin, né à Chambery, mort dans la même ville en 1692.

2367. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 274-275

Ségrais, [Jean-Renaud] de l'Académie Françoise, mort à Caen, sa patrie, en 1701, âgé de 76 ans.

2368. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 282-284

Serre, [Jean Puget de la] né à Toulouse vers l'an 1600, mort en 1666.

2369. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article » pp. 362-363

Les réflexions se présentent ici en foule à notre esprit : nous nous contenterons de remarquer qu’il n’y a peut-être pas d’homme de Lettres plus honnête, ni qui ait des mœurs plus douces, que celui que M. de Voltaire traitoit, peu de jours avant sa mort, de maraud & de monstre.

2370. (1763) Salon de 1763 « Peintures — Venevault, Boizot, Bachelier et Francisque Millet » p. 222

Il vit L’Europe savante de Bachelier, son Pacte de famille, ses Alliances de la France, sa Mort d’Abel, tirée du poème de Gesner, et il dit : Voilà un poète de mes amis qui fait faire de bien mauvais tableaux !

2371. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Boyer, Philoxène (1827-1867) »

Les pages lyriques ont été recueillies quelques mois avant sa mort, sous le titre : Les Deux Saisons.

2372. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Delarue-Mardrus, Lucie (1874-1945) »

Épictète, et elle ne s’est pas enfermée en une doctrine immuable, mais au cours des saisons et des heures — les saisons et les heures de toute une jeunesse — elle a chanté son émotion immédiate, tout en demeurant maîtresse absolue de sa volonté en présence du monde ; elle sait qu’une âme humaine, dans la fiction qu’elle se crée des êtres et des formes, est la principale collaboratrice, et que le véritable mystère est en elle, non dans les choses… Si elle se laisse attrister par les présages de mort épars dans les bois et dans le ciel d’automne, c’est qu’elle y aura consenti, et elle ne sera point l’esclave même du Beau, ayant écrit ce vers doré : Tâche d’aimer le Beau sans être son amant.

2373. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — N — Nolhac, Pierre de (1859-1936) »

Gustave Larroumet Ce poète a regardé la nature française et italienne avec cette sorte de mélancolie que donne l’étude de l’histoire ; à vivre avec les morts, on aime d’autant plus les vivants, mais on contracte comme une tristesse reconnaissante qui, dans les choses du présent, fait toujours leur part à ceux qui y ont laissé-leur trace, en y imprimant une beauté matérielle ou morale dont ils ne jouissaient plus… Vous trouverez encore dans ces vers de lettré et d’artiste de curieux essais métriques.

2374. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » pp. 431-433

Campistron, [Jean Galbert de] Secrétaire des Commandemens de M. le Duc de Vendôme, de l’Académie Françoise & de celle des Jeux Floraux, né à Toulouse en 1656, mort dans la même ville en 1723 ; Poëte tragique, inférieur à ceux qui tiennent le premier rang parmi nous, mais supérieur à beaucoup d’autres qui prétendent en occuper un sur notre Théatre.

2375. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 102-104

DANCHET, [Antoine] de l’Académie Françoise & de celle des Inscriptions, né à Riom en Auvergne, en 1671, mort à Paris en 1748 ; est, parmi les Poëtes, ce qu’est dans un Régiment un Lieutenant qui a beaucoup de Soldats au dessous de lui, & plusieurs Officiers au dessus.

2376. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 362-361

Gacon, [François] Prieur de Baillon, né à Lyon en 1666, mort en 1755, Versificateur satirique, qu’on surnomma le Poëte Sans fard, & qui auroit eu besoin d’en employer pour relever la platitude de ses Satires.

2377. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 433-434

Il ne faut pas ignorer que Mlle de Gournay fut fille adoptive de Michel Montagne, choisi par elle même pour pere, après la mort de ses parens.

2378. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 214-216

MARIGNY, [Jacques Charpentier de] né à Nevers, mort à Paris en 1670.

2379. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 520-522

PIRON, [Alexis] né à Dijon en 1689 mort à Paris en 1773.

2380. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 541-542

PORÉE, [Charles] Jésuite, né près de Caen en 1675, mort à Paris en 1741.

2381. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 174-175

Sabliere, [Antoine Rambouillet de la] Secrétaire du Roi, né à Paris en 1615, mort dans la même ville en 1680.

2382. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 183-184

Saint-Amand, [Marc-Antoine de Gerard, Sieur de] de l’Académie Françoise, né à Rouen, mort en 1660, âgé de 67 ans.

2383. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 256-257

Sautel, [Pierre-Juste] Jésuite, né à Valence en Dauphiné, en 1613, mort à Tournon en 1662.

2384. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » pp. 427-429

Aubert de] Abbé, de l'Académie des Inscriptions & Belles-Lettres, né en Normandie en 1655, mort à Paris en 1735.

2385. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » pp. 438-439

Villars, [N.ABCD de Montfauçon de] Abbé, né en Languedoc, mort en 1673, âgé de 35 ans.

2386. (1939) Réflexions sur la critique (2e éd.) pp. 7-263

La voix de M. de Robert n’est pas isolée, et de son vivant comme après sa mort, le style de Flaubert a été âprement discuté. […] Massis ne met pas dans la même charrette ceux qu’il condamne à mort, comme Renan, et ceux dont il souhaite et espère le ralliement, comme M.  […] Et les causes que vous m’offrez pour expliquer cette réalité vivante, ce sont des réalités mortes, des réminiscences, des lectures, des textes, des livres ; des livres ! […] Non seulement il voulait qu’ils ne fussent publiés qu’après sa mort, mais encore il exigea qu’on attendît celle des contemporains dont il parlait. […] Robert de Souza, homme de foi, eût été à peu près seul, il y a dix ans, à oser envoyer de Nice le télégramme à la Paul Alexis : « Symbolisme pas mort.

2387. (1892) Un Hollandais à Paris en 1891 pp. -305

C’est la tragédie de Roland et de sa mort à Roncevaux. […] L’artiste ne peut négliger complètement ce principe de progrès sous peine de ne produire que de l’art mort. […] C’est la dure loi qui lie indissolublement l’amour à la mort, tant dans le monde physique que dans le monde moral. […] L’un la tue à force de caresses, sitôt qu’elle est devenue sa femme légitime ; l’autre ne la possède qu’après sa mort. […] C’est que, voyez-vous, il était mort, longtemps déjà avant que personne ne le sût.

2388. (1853) Portraits littéraires. Tome II (3e éd.) pp. 59-300

Barbier a eu raison de confondre dans un commun regret les ruines de Rome et la mort de Goethe. […] Il est mort à la tâche ; mais a son lit de mort il n’a pas abjuré la pensée qui avait dominé toute sa vie : il s’accusait auprès de l’évêque de Winchester d’avoir négligé la prière ; mais il croyait sincèrement avoir accompli ses devoirs envers sa patrie. […] Chacun des acteurs marche à la mort sans qu’aucun incident, aucune passion retarde la catastrophe. […] Le marquis de Vilars est mort ; Auguste des Préaux, toujours amoureux de Louise, se prépare à l’épouser. […] Il me semble qu’en parlant du poète qui préféra la mort aux bienfaits de lord Beckford, il s’est rendu coupable d’un anachronisme un peu plus que poétique.

2389. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Girardin, Delphine de (1804-1855) »

Édouard Fournier Ce qui restera de Mme de Girardin, avec les deux petites pièces… (La joie fait peur et Le Chapeau d’un horloger), ce sont quelques-uns de ses poèmes, dont celui qu’elle préférait, Madeleine, n’est malheureusement pas achevé, et quelques poésies, comme celle consacrée à la mort de la jeune Rémy, tombée parmi les victimes de l’attentat Fieschi.

2390. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — J — Joncières, Léonce de »

Il en eut beaucoup, et surtout celui de Leconte de Lisle ; aussi, dans sa reconnaissance, a-t-il dédié son livre à l’illustre mort.

2391. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 222-224

Basnage-de-Beauval, [Henri] Avocat, né à Rouen en 1657, mort à la Haye en 1710.

2392. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 374-376

Brebeuf, [Guillaume de] né à Rouen en 1618, mort en 1661.

2393. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » pp. 456-458

Caures, [Jean des] Principal du Collége d’Amiens, né à Montreuil en Picardie, mort en 1586.

2394. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » pp. 475-476

Denis, en 1624, mort à Paris en 1689, étoit fils naturel de François Luillier, Maître des Comptes, qui le légitima en 1642.

2395. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 259-261

FAUCHET, [Claude] Président à la Cour des Monnoies de Paris, sa patrie, mort en 1601, âgé de 72 ans.

2396. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 334-336

FRANÇOIS DE SALES, [Saint] Evêque & Prince de Geneve, sa patrie, né en 1567, mort à Lyon en 1622 ; Ecrivain au dessus de son siecle, & que le caractere de son génie ne rendra jamais inférieur aux siecles qui le suivront.

2397. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 374-375

GARASSE, [François] Jésuite, né à Angoulême, mort en 1631, âgé de 46 ans.

2398. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 113-114

LELONG, [Jacques] Bibliothécaire & Prêtre de la Maison de l’Oratoire, né à Paris en 1665, mort en 1721 ; Auteur laborieux & utile, à qui nous devons deux Bibliotheques, l’une sacrée, écrite en Latin, l’autre historique & écrite en François, dans laquelle il a rassemblé tous les Ouvrages qui ont rapport à notre Histoire.

2399. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 200-202

MALLEVILLE, [Claude de] né à Paris en 1597, mort en 1647, un des premiers reçus à l’Académie Françoise.

2400. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 361-363

MONTREUL ou MONTEREUL, [Mathieu de] Abbé, né à Paris en 1620, mort à Aix en Provence en 1692 ; Poëte assez agréable, qu’il ne faut pas confondre avec Jean Montereul, son frere, qui n’a rien fait imprimer, quoiqu’il fût de l’Académie Françoise.

2401. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 63-64

Reboulet, [Simon] né à Avignon en 1687, mort dans la même ville en 1725.

2402. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article » pp. 319-320

Terrasson, [Jean] de l'Académie Françoise, de celle des Sciences, &c. né à Lyon en 1670, mort à Paris en 1750.

2403. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » pp. 406-407

Valois, [Henri De] Historiographe de France, né à Paris en 1603, mort dans la même ville en 1676 ; Savant habile, & un des meilleurs Critiques du Siecle dernier.

2404. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre second. Poésie dans ses rapports avec les hommes. Caractères. — Chapitre IX. Caractères sociaux. — Le Prêtre. »

La Fête-Dieu, Noël, Pâques, la Semaine-Sainte, la fête des Morts, les Funérailles, la Messe, et mille autres cérémonies, fournissent un sujet inépuisable de descriptions26.

2405. (1761) Salon de 1761 « Gravure —  Casanove  » pp. 163-164

Il faut la voir ; comment rendre le mouvement, la mêlée, le tumulte d’une foule d’hommes jetés confusément les uns à travers les autres ; comment peindre cet homme renversé qui a la tête fracassée et dont le sang s’échappe entre les doigts de la main qu’il porte à sa blessure ; et ce cavalier qui, monté sur un cheval blanc, foule les morts et les mourants.

2406. (1767) Salon de 1767 « Dessin. Gravure — Demarteau » p. 335

Demarteau Je me suis expliqué ailleurs sur l’allégorie de Cochin, relative à la vie et à la mort de M. le dauphin.

2407. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Gabriel Naudé »

Il paraît que Naudé quitta cette place un peu assujettissante pour aller étudier à Padoue, en 1626 ; il en fut rappelé par la mort de son père. […] Moreau et à moi, nous dit Guy Patin ; et quand il avoit reconnu la moindre chose dans quelqu’un, il n’en revenoit jamais : sentiment qu’il avoit pris des Italiens. » La mort trop prompte du cardinal de Bagni, en juillet 1641, laissa Naudé au dépourvu et comme naufragé sur le rivage. […] Je pense que j’en mourrai, si Dieu ne m’aide (25 novembre 1653). »  — Les érudits composèrent à l’envi des vers latins sur la mort du confrère qui les avait si libéralement servis. […] Mort en 1653, du même âge que le siècle, il n’en représentait que la première moitié, au moment où la seconde, si glorieuse et si contraire, allait éclater. […] Il faut toutefois qu’il soit revenu à des sentiments plus favorables à son ancien ami, puisqu’il ne fit imprimer le Panégyrique dont nous avons parlé qu’en 1644, pour prêter hautement secours à la mémoire de Campanella mort beatissimis Thomae Campanellae Manibus, contre de certaines calomnies dont elle venait d’être l’objet.

2408. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Le Chevalier de Méré ou De l’honnête homme au dix-septième siècle. »

On sait bien peu de chose sur la vie du chevalier de Méré ; la date de sa naissance est restée incertaine comme le fut longtemps celle de sa mort. […] L’auteur-amateur avait fait imprimer dans l’intervalle quelques petites dissertations sur la Justesse, sur l’Esprit, sur la Conversation, sur les Agréments ; tout cela venait trop tard, et l’on conçoit que Dangeau, enregistrant dans son Journal la mort du chevalier, ait dit : « C’étoit un homme de beaucoup d’esprit, qui avoit fait des livres qui ne lui faisoient pas beaucoup d’honneur. » Le goût de ces choses, et surtout de cette manière de les dire, avait passé, et, en matière légère comme bien souvent en matière plus grave, le moment est tout ; on n’en rappelle pas. […] Être ce qu’on appelle affairé, c’est là proprement la mort de l’honnête homme. […] M. de la Rochefoucauld était mort depuis le mois de mars 1680, quand le chevalier fit imprimer la lettre à la fin de 1681, et il ne paraît pas que cette profession, au fond si épicurienne, ait choqué personne, ni même qu’on l’ait seulement remarquée. […] Il dit positivement ailleurs : « Ce fut moi qui introduisis le chevalier de Méré chez Mme de Lesdiguières… Il la vit jusqu’à sa mort, et, après elle, il passa à Mme la maréchale de Clérembaut. » (Menagiana, tome II.)

2409. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre III. Ben Jonson. » pp. 98-162

Comment Jonson reste poëte jusque sur son lit de mort. […] Sa femme et ses enfants étaient morts ; il vivait seul, délaissé, servi par une vieille femme. […] » On voit leurs yeux ardents fixés sur la lettre, sur Séjan qui sue et pâlit ; leurs pensées courent à travers toutes les conjectures, et les paroles de la lettre tombent une à une dans un silence de mort, saisies au vol avec une énergie d’attention dévorante. […] Je suis las. —  Par la mort ! […] Abandonné, haletant sur son lit, sentant la mort prochaine, et parmi les suprêmes amertumes, il garde son coloris, il compose le Sad Shepherd, la plus gracieuse et la plus pastorale de ses peintures.

2410. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « LOUISE LABÉ. » pp. 1-38

Cette célébrité même et le caractère passionné de ses poésies furent cause qu’après sa mort il se forma insensiblement sur elle une légende qui, accueillie et propagée sans beaucoup d’examen par des critiques d’ordinaire plus circonspects, par Antoine Du Verdier et Bayle, recouvrit bientôt le vrai et finit par rendre l’intéressante figure tout à fait méconnaissable. […] Ce ne fut que vingt ans environ après sa mort qu’Antoine Du Verdier enregistra à son sujet, en les ramassant crûment, certaines rumeurs courantes, et donna signal à la longue injustice. […] On en peut prendre idée par le début ; le reste est de plus en plus vif : Si je voulois par quelque effort Pourchasser la perte ou la mort Du Sire Aymon, et j’eusse envie Que sa femme lui fust ravie, Ou qu’il entrast en quelque ennui, Je serois ingrat envers lui. […] si j’estois en ce beau sein ravie De celui-là pour lequel vais mourant ; Si avec lui vivre le demeurant De mes courts jours ne m’empeschoit Envie ; Si m’acollant me disoit : Chère Amie, Contentons-nous l’un l’autre, s’asseurant, Que jà tempeste, Euripe, ne courant, Ne pourra desjoindre en notre vie ; Si de mes bras le tenant acollé, Comme du lierre est l’arbre encercelé, La Mort venoit, de mon aise envieuse, Lors que souef plus il me baiseroit, Et mon esprit sur ses lèvres fuiroit, Bien je mourrois, plus que vivante, heureuse !

2411. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « M. Jouffroy »

Jouffroy restèrent indivis, malgré l’absence de l’oncle qui était commerçant, jusqu’à la mort du père. […] Jouffroy, que nous tâchions ainsi de peindre avec un soin et des couleurs où se mêlait l’affection, est mort le 1er mars 1842, laissant à tous d’amers regrets. […] Un penseur mélancolique a dit : « Tenons-nous bien, ne mourons pas ; car, sitôt morts, notre cercueil, pour peu qu’il en vaille la peine, servira de marchepied à quelqu’un pour se faire voir et pérorer. […] Mais nous irions jusqu’à regretter de l’avoir connu et loué, quand nous le voyons provoquer l’outrage, à propos de Jouffroy mort, contre les amis les plus chers et les plus consciencieux de cet homme excellent, quand nous le voyons déverser l’amertume sur l’irréprochable et intègre M.

2412. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Conclusion »

Je ne parlerai que des genres et ne nommerai que les morts. […] On croyait que tout ce qui avait plié était rompu, que tout ce qui avait été vaincu était mort. […] Il est peu de ceux qui meurent qu’il ne tienne pour les premiers coupables de leur mort. […] Vrais frères, et noms de vrais poètes, aussi imposants qu’aimables, on se plaît à les associer dans les regrets qu’on donne à leur mort prématurée et à leur œuvre interrompue, en pleurant l’un et en plaignant l’autre.

2413. (1902) Le culte des idoles pp. 9-94

M. de Goncourt, qui ne fut durant son existence qu’un collectionneur, voulut être un homme de lettres après sa mort et fonda une académie. […] Lisez par exemple la mort d’Emma Bovary : « Sur la fosse, entre les sapins, un enfant pleurait agenouillé, et sa poitrine, brisée par les sanglots, haletait dans l’ombre, sous la pression d’un regret immense, plus doux que la lune et plus insondable que la nuit. » Comme toutes ces scènes d’amour, de douleur et de mort, écrites dans le même style glacé, précis, méticuleux, symétrique, sont fatigantes ! […] Les voltairiens sont morts, et les bons esprits peuvent recommencer à lire Voltaire sans avoir la grotesque vision de cet homme ennemi de la poésie et des religions, liberâtre et déiste, solennel et riant jaune, qui de 1725 à 1730 faisait la guerre aux jésuites, aux préjugés, défendait la Charte et respectait les mœurs en caressant sa bonne.

2414. (1833) De la littérature dramatique. Lettre à M. Victor Hugo pp. 5-47

À certaines représentations, on se trouvait environné d’hommes effrayants dont le regard scrutateur épiait votre opinion, et si, par malheur, votre figure indiquait l’ennui ou le dégoût, ils vous attaquaient par l’épithète épicier, mot injurieux selon eux, qui signifie, dans leur argot, stupide, outrageusement bête 14 ; mais si vos cheveux étaient blanchis par le temps, alors vous étiez des académiciens, des perruques, des fossiles contre lesquels on vociférait des cris de fureur et de mort. […] Certes vous ne seriez point venu lui dire qu’à la faveur de l’assoupissement de la nation il vous avait escamoté votre pièce, filouté les produits, et qu’il vous avait enfin dévalisé comme dans un bois, ou si la loi vous eût accordé la liberté de lui tenir en plein tribunal un pareil langage, vous auriez pu vous vanter de jouir de la grande chose ; et le grand homme, défendu par une nation libre, ne serait point mort à Sainte-Hélène. […] Cette franchise de ma part me rappelle ce que disait un grand maestro au jeune compositeur auquel je dois la musique de mon Prisonnier, et dont la mort est venue trop tôt interrompre les brillants succès. […] Au reste, elle ne m’étonne pas ; j’ai bien entendu crier auprès de moi : Mort à l’Institut !

2415. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Victor Hugo »

Nous étions bien chez nous, nous et nos chats ; car nous avons des chats comme Napoléon disait qu’il y en avait aux Tuileries… Le Romantisme, qui avait commencé et même poussé notre fortune, était mieux que mort, il était insulté. […] Vouloir la mort de la Papauté, qui est peut-être, pour Hugo, cette fin de Satan depuis si longtemps annoncée, ce n’est pas là une merveille ! […] Mais la vouloir chrétiennement pour le salut et l’honneur du Christianisme, la vouloir pour sa résurrection, venir, le cœur attendri et les yeux en larmes, présenter à la Papauté le sabre japonais en l’engageant avec suavité à s’ouvrir elle-même le ventre, ceci est une manière de vouloir la mort de la Papauté qui appartient en propre à Victor Hugo, et si, dans le cours de son poème, il n’a pas la moindre originalité d’idées, il a du moins eu celle-là, dans son hypocrite ou son ironique conception ! […] la mort de la Papauté, sans échafaud, voilà ce que veut l’auteur de Claude Gueux qui, dès sa plus tendre jeunesse, a eu — vous le savez !

2416. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Émile Zola »

Mais, à présent, il est plus calme et moins terrible, parce qu’il est plus mort aux choses de l’âme, et il ne charcute plus que comme un simple charcutier. […] , barbouillées de sang séché, avec cette dureté de crânes vides qui les fait nommer têtes de mort (c’est complet !). […] Il contrepèse la mort d’Albine. […] — des adultères, des enfants battus et mourant sous les coups, des ménages à trois, des soûleries, des bâtards abandonnés, des premières communions impies, des hommes entretenus comme des femmes, de vieux concubins repris par de vieilles concubines, la prostitution, le raccrochage, les morts de faim, les croque-morts plaisantins, et, pour achever le tout, la catastrophe finale : un delirium tremens, cette chose terrible, qui devient comique tant l’auteur l’a ratée !

2417. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « III — II » pp. 14-15

Et l’ordre teutonique qu’il dit mort ou dégénéré et qui alors, me dit-on, n’était pas né : — vérifiez, historiens !

2418. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Appendice — III. Un dernier mot sur M. de Talleyrand »

Quant au fond, il était peut-être pire, certainement vénal et, de plus, malgré sa douceur apparente de mœurs et de ton, ayant si peu de scrupule pour les actes, qu’il y a trois points de sa vie qui font trois doutes presque terribles : la mort de Mirabeau, — l’affaire du duc d’Enghien, — l’affaire de Maubreuil.

2419. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Lacroix, Jules (1809-1887) »

Le public, tantôt respectueux, tantôt enthousiaste, tantôt anéanti, écouta, acclama et contempla le colossal chef-d’œuvre où l’échevèlement de la fantaisie apparaît dans les profondeurs les plus sévères de la philosophie, où la nature est aussi humaine que l’homme, la mort aussi vivante que la vie.

2420. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Rameau, Jean (1859-1942) »

. — La Vie et la Mort (1886). — Fantasmagories (1887). — La Chanson des étoiles (1888). — Possédée d’amour (1889). — La Marguerite de 300 mètres (1890). — Moune (1890). — Nature (1891). — Simple roman (1891). — Mademoiselle Azur (1893). — La Mascarade (1893)

2421. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — T — Tiercelin, Louis (1849-1915) »

. — La Mort de Brizeux (1888). — Le Parnasse breton contemporain (1889). — Le Grand Ferré (1891). — Les Cloches, poésies (1892)

2422. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 298-300

Cet Auteur que nous avions, par erreur, annoncé pour mort, dans les précédentes éditions de cet Ouvrage, est depuis long-temps établi en Allemagne, où il cultive avec succès la Littérature Françoise.

2423. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 105-106

DANCOURT, [Florent Carton] né à Fontainebleau en 1661, mort à Courcelles-le-Roi en Berry, en 1725.

2424. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 142-143

DESMAHIS, [Joseph-François-Edouard de Corsembleu] né à Sully-sur-Loire en 1722, mort en 1761, un des plus agréables Poëtes de ce siecle.

2425. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 371-373

GAMACHES, [Etienne-Simon] Chanoine Régulier de Sainte-Croix de la Bretonnerie, de l’Académie des Siences, né à Meulan en 1672, mort à Paris en 1756.

2426. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 430-432

GOULU, [Jean] Général de l’Ordre des Feuillans, né à Paris en 1576, mort dans la même ville en 1629.

2427. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 128-130

LENGLET DUFRESNOY, [Nicolas] Abbé, né à Beauvais en 1674, mort à Paris en 1755.

2428. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article » pp. 322-324

Théophile, [surnommé Viaut,] né à Clérac, dans l'Agénois, en 1590, mort à Paris en 1626.

2429. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article » pp. 366-368

Tourreil, [Jacques de] de l’Académie Françoise & de celle des Inscriptions, né à Toulouse en 1656, mort en 1714.

2430. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « De l’état de la France sous Louis XV (1757-1758). » pp. 23-43

Ce que paraît bien réellement Bernis d’un bout à l’autre dans ces lettres à Choiseul, c’est un honnête homme qui est au-dessous de la situation, qui est l’auteur désigné et responsable d’une alliance devenue funeste, qui se sent engagé, et qui n’a pas le pouvoir de tenir ni de réparer : On ne meurt pas de douleur, écrit-il à Choiseul (13 décembre 1757), puisque je ne suis pas mort depuis le 8 septembre (époque de la convention étourdie de Klosterzeven). […] Ma seule espérance, qui n’est qu’un sentiment de femme ou d’enfant, c’est que puisque je ne suis pas mort de notre honte, il est possible que je sois réservé pour la réparer. […] Ainsi supposez que je sois mort, et il ne s’en faut guère, je vous défie de me trouver un autre successeur que M. de Stainville tant que la paix ne sera pas faite.

2431. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « William Cowper, ou de la poésie domestique (I, II et III) — I » pp. 139-158

Sa mère Anne Donne, de noble naissance, mourut jeune en 1737, laissant deux fils ; William n’avait alors que six ans, mais il garda des premiers temps de son enfance et des tendresses de sa mère un souvenir vif et profond, gravé plus avant en son cœur par le régime tout différent auquel il fut soumis le lendemain de cette mort ; il a consacré ce souvenir, à plus de cinquante ans de distance, dans des vers composés par lui en recevant d’une cousine le portrait de sa mère (1790). […] — Mais non, ce qu’ici nous nommons la vie est chose si peu digne d’être aimée, et toi, ma mère, tu m’es si aimable que ce serait te payer bien mal que de contraindre ton esprit délivré à reprendre ses fers… La mort de sa mère livra le jeune enfant aux mains des étrangers ; son père, homme estimable, n’eut point pour ce fils délicat et timide les attentions qu’il aurait fallu. […]  » — On trouva dans ses papiers un mémorandum notant la date et les circonstances de la mort du pauvre Puss.

2432. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « La marquise de Créqui — I » pp. 432-453

Il n’avait été marié que deux ans environ, ne laissa point de postérité, et n’avait guère que 25 ans à l’époque de sa mort. […] Jeune veuve, elle prit un parti courageux : pour assurer l’avenir de son fils et remettre en ordre la fortune que la mort du marquis laissait assez embrouillée, elle se retira à la communauté de la Doctrine ou de l’Instruction chrétienne, rue du Pot-de-Fer, et y demeura tout le temps qu’il fallut pour ses desseins d’économie. […] Enfin je ne trouve pas qu’on puisse subsister avec les hommes habituellement. » Jolie conclusion qu’on ne devrait tirer que la veille de sa mort !

2433. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Vie de Maupertuis, par La Beaumelle. Ouvrage posthume » pp. 86-106

Et La Harpe écrivait de La Beaumelle, vers 1774 : « Je l’ai entendu, il y a deux ans, avouer lui-même que son procédé était inexcusable, et qu’il avait eu les premiers torts avec M. de Voltaire. » — Voltaire outré répondit (1753) par son Supplément au Siècle de Louis XIV, ou réfutation des notes critiques qu’avait données La Beaumelle ; il lui prêta même et lui imputa, par une de ces confusions volontaires dont il ne se faisait pas faute, des notes qui n’étaient pas de lui, mais d’un continuateur, et la guerre à mort fut engagée. […] Je crains que cette lettre ne vous trouve dans le grand accablement de la douleur ; je vous prie de vous souvenir de ce que je vous ai dit à Potsdam, et songez que votre père, qui est mort à l’âge de quatre-vingt-quatre ans, n’a jamais cru être immortel. […] Votre père est mort à l’âge de quatre-vingt-quatre ans.

2434. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Histoire de l’Académie française, par Pellisson et d’Olivet, avec introduction et notes, par Ch.-L. Livet. » pp. 195-217

Il se fait une loi, dans les biographies d’académiciens, de s’arrêter à 1700 sans aller même jusqu’en 1745, jusqu’à la mort de Fénelon et de Louis XIV. […] Louis XIV était mort, son testament déchiré, ses traditions déjà jetées au vent ; un membre de l’Académie s’avise d’écrire du grand roi ce que beaucoup déjà en pensaient. — Il révolte, — qui ? […] Souffrira-t-elle, lui mort, qu’un de ses membres l’insulte, et qu’averti une première fois, il récidive ?

2435. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Journal et mémoires du marquis d’Argenson, publiés d’après les manuscrits de la Bibliothèque du Louvre pour la Société de l’histoire de France, par M. Rathery » pp. 238-259

— Voulant marquer que la Suède se rétablit à vue d’œil depuis la mort de Charles XII et qu’elle peut désormais rentrer en ligne dans les combinaisons d’alliance et de ligue, il dira vivement : « Nous prenons de grandes liaisons avec la Suède, afin de lui opposer (à la czarine) cette veuve reposée. » Il a de ces trouvailles d’expression à travers ses rudesses. […] D’Argenson, mort depuis tant d’années, eût mérité d’être de ces hommes ; il en était par l’esprit, par l’instinct, et des plus précoces ; c’est son principal titre d’honneur aujourd’hui. […] La mort du dernier grand-duc, qui ne laissait pas d’enfants (1737), vint, selon lui, rouvrir des facilités nouvelles.

2436. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Madame Swetchine. Sa vie et ses œuvres, publiées par M. de Falloux. »

De bonne heure elle s’était dit : « Le Ciel, c’est aimer en paix » ; et elle brodait là-dessus ses variations de métaphysique religieuse :   «… Avez-vous, comme moi, disait-elle, l’idée la plusfaite pour adoucir celle de la mort ? […] Si je ne m’étais hâtée de jeter un voile noir sur ma vie, pourrais-je supporter l’idée de la mort ? […] J’ai dit que son salon s’était renouvelé et comme rajeuni ; elle avait compris que « quand on est vieille, c’est encore aux vieux qu’on plaît le moins. » Or, plusieurs des jeunes amis de Mme Swetchine étaient de l’Assemblée, prenaient une part active et brillante aux luttes de la Constituante et à ses déterminations ; ils venaient là en sortant des séances et continuaient d’y agiter toutes les questions qui semblaient alors pour la société des questions devie et de mort.

2437. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Catinat (suite.). Guerre des Barbets. — Horreurs. — Iniquités. — Impuissance. »

»  À la suite de ces paroles, l’assemblée se trouva divisée, et répondit qu’elle ne pourrait s’engager sur un objet aussi grave sans avoir consulté tout le peuple. » Le peuple consulté se divisa à son tour : quelques communes consentaient à l’émigration, d’autres étaient pour la résistance jusqu’à la mort. […] On se raffermissait dans la résolution de défendre sa religion et sa patrie jusqu’à la mort. […] Le pasteur Arnaud y prononça cette prière : « Seigneur Jésus, toi qui as tant souffert et qui es mort pour nous, accorde-nous la grâce de pouvoir souffrir aussi et de sacrifier notre vie pour toi î Ceux qui persévéreront jusqu’à la fin seront sauvés.

2438. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Catinat (suite et fin.) »

On a d’admirables lettres de lui à ce sujet, adressées à son frère, non plus son cher Croisilles (il était mort depuis peu, et la douleur de cette perte s’ajoutait aux autres douleurs), mais à son frère aîné, conseiller d’honneur au Parlement ; il lui disait : « Au camp d’Antignate, le 22 août 1701. […] Saint-Simon enfin, le grand peintre, — et aussi grand par là qu’il est hasardé en ses anecdotes, — a achevé de le fixer au vif dans la mémoire, quand il a dit à l’occasion de sa mort (22 février 1712) : « J’ai si souvent parlé du maréchal Catinat, de sa vertu, de sa sagesse, de sa modestie, de son désintéressement, de la supériorité si rare de ses sentiments, de ses grandes parties de capitaine, qu’il ne me reste plus à dire que sa mort dans un âge très-avancé [74 ans], sans avoir été marié, ni avoir acquis aucunes richesses, dans sa petite maison de Saint-Gratien, près Saint-Denis, où il s’était retiré, d’où il ne sortait plus depuis quelques années, et où il ne voulait presque plus recevoir personne.

2439. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Mémoires de Malouet (suite.) »

Malouet, dans ses Lettres sur la Révolution, publiées en 1792, s’était contenté de dire, en racontant seulement la première tentative de Mirabeau en mai 1789 : « Là finissent nos relations, et j’ai été deux ans sans lui parler ; mais, peu de temps avant sa mort, ayant encore été provoqué par lui à une explication sur sa conduite dans la dévolution, qui m’avait bien souvent indigné, il me rappela cette anecdote, et me montra des sentiments dont il faudrait pouvoir citer les preuves et les témoins, pour être cru. » (4e Lettre.) […] Voici la page : « Mirabeau était harassé : il avait déjà le germe de la maladie dont il est mort ; ses yeux enflammés et couverts de sang sortaient de leur orbite ; il était horrible ; mais jamais je ne lui ai vu plus d’énergie, plus d’éloquence : « Il n’est plus temps, me dit-il, de calculer les inconvénients. […] En attendant, nous périrons de consomption ou de mort violente.

2440. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « George Sand — Note »

Parce que je ne suis plus en danger de désespoir et de mort, pensez-vous que votre souvenir me serait un bonheur superflu ? […] « Il faut que je vous demande un autre conseil, au risque de vous ennuyer de moi à mort. […] Je suis triste à la mort, et je ne sais pas vraiment si je sortirai de cette affreuse crise du sixième lustre.

2441. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME ROLAND — II. » pp. 195-213

en composant mes lettres (donc elle les compose), ai-je l’espoir qu’après ma mort elles trouveront un éditeur et prendront rang à côté de celles de Mme de Sévigné ? […] Il était souvent à Orléans, il reparut dans la maison peu après la mort de la mère de Mme Roland ; M. […] Les quatre ou cinq années qui s’écoulent depuis la mort de sa mère jusqu’à son union avec M.

2442. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXVIIe entretien. Sur la poésie »

Si une flotte dont on attend le retour montre au coucher du soleil les étages successifs de ses voiles surgissant une à une, comme un troupeau de moutons qui monte une colline au-dessus de la courbe de l’horizon, on songe aux canons qui ont grondé dans ses bordées, aux vaisseaux qui ont sombré sous les boulets des ennemis, aux morts et aux blessés qui ont jonché ses ponts sous la mitraille, toutes les images de la guerre, de la mort pour la patrie, de la gloire et du deuil assiégent la pensée. — Émotion ! […] Si la mer est vide, on songe à l’espace qu’aucun compas ne circonscrit, domaine incommensurable du vent qui laboure ses vagues pour on ne sait quelle moisson de vie ou de mort. — Émotion !

2443. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres de lord Chesterfield à son fils. Édition revue par M. Amédée Renée. (1842.) » pp. 226-246

Il hérita bientôt de la pairie à la mort de son père et passa à la Chambre des lords, dont le cadre convenait mieux peut-être à la bonne grâce, à la finesse et à l’urbanité de son éloquence. […] Je tire toujours le meilleur parti que je puis des amusements tranquilles du jardinage, de la promenade et de la lecture, moyennant quoi j’attends la mort, sans la désirer ou la craindre. […] Son esprit se jouait en cent façons sur ce triste thème ; parlant de lui et de l’un de ses amis, lord Tyrawley, également vieux et infirme : « Tyrawley et moi, disait-il, voilà deux ans que nous sommes morts, mais nous n’avons pas voulu qu’on le sût. » Voltaire qui, avec la prétention d’être toujours mourant, était resté bien plus jeune, lui écrivait, le 24 octobre 1771, cette jolie lettre, signée Le vieux Malade de Ferney : … Jouissez d’une vieillesse honorable et heureuse, après avoir passé par les épreuves de la vie.

2444. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Diderot. (Étude sur Diderot, par M. Bersot, 1851. — Œuvres choisies de Diderot, avec Notice, par M. Génin, 1847.) » pp. 293-313

À propos d’un saint Benoît mourant et recevant le viatique, par Deshays, il fait voir que si l’artiste avait montré le saint un peu plus proche de sa fin, « les bras un peu étendus, la tête renversée en arrière, avec la mort sur les lèvres et l’extase sur le visage », en raison de cette seule circonstance changée dans l’expression de la principale figure, il aurait fallu changer par suite toutes les physionomies, y marquer plus de commisération, y répandre plus d’onction attendrie : « Voilà un morceau de peinture, ajoute-t-il, d’après lequel on ferait toucher à l’œil à de jeunes élèves, qu’en altérant une seule circonstance on altère toutes les autres, ou bien la vérité disparaît. […] c’est comme tous les autres ennuyeux du monde. » Les analyses ou plutôt les peintures que Diderot a données de L’Accordée de village, de La Jeune Fille pleurant son oiseau mort, de La Mère bien-aimée, etc., sont des chefs-d’œuvre et de petits poèmes à propos et en regard des tableaux. […] Çà, petite, ouvrez-moi votre cœur : parlez-moi vrai : est-ce bien la mort de cet oiseau qui vous retire si fortement et si tristement en vous-même ?

2445. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Monsieur de Bonald, (Article Bonald, dans Les Prophètes du passé, par M. Barbey d’Aurevilly, 1851.) » pp. 427-449

C’est ainsi qu’un autre jour, dans un discours à la Chambre des pairs, il dira, en parlant de la peine de mort, que punir un coupable du dernier supplice, c’est le renvoyer devant son juge naturel . […] Les physiologistes de l’école de Lucrèce et de Lamarck qui pourront et oseront lui répondre (car la querelle à mort est entre eux et lui) sont encore à naître60· Ses relations avec de Maistre et avec Chateaubriand achèvent de le définir : un écrivain, selon moi, n’est bien défini que quand on a nommé et distingué à côté de lui et ses proches et ses contraires. […] Il m’écrivait, peu avant sa mort : « Je n’ai rien pensé que vous ne l’ayez écrit ; je n’ai rien écrit que vous ne l’ayez pensé ».

2446. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Notice historique sur M. Raynouard, par M. Walckenaer. » pp. 1-22

Walckenaer hier encore, par un jeune érudit mort trop tôt et bien regrettable, M.  […] Tous marchent à la mort d’un pas ferme et tranquille ; On les égorgea tous : Sire, ils étaient trois mille. […] Enfin, après avoir rassemblé en six volumes dissertations, grammaire, textes choisis, tout le trésor des troubadours, et en préparant six autres volumes de Lexique, qui ont achevé de paraître qu’après sa mort, il faisait plus, il franchissait la Loire, non pas en conquérant cette fois, mais en auxiliaire, et condescendait jusqu’à nous autres Picards et Normands ; il faisait sur notre vieille langue française l’application et la vérification des mêmes règles grammaticales essentielles qu’il avait reconnues dans l’ancienne langue du Midi, et montrait que nos bons vieux auteurs du xiie  siècle n’écrivaient pas au hasard5 ; de sorte que tous ceux qui s’occupent maintenant de la publication des vieux textes rencontrent à l’origine M. 

2447. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Mémoires du cardinal de Retz. (Collection Michaud et Poujoulat, édition Champollion.) 1837 » pp. 40-61

Retz appartient à cette grande et forte génération d’avant Louis XIV, dont étaient plus ou moins, à quelques années près, La Rochefoucauld, Molière, Pascal lui-même, génération que le régime de Richelieu avait trouvée trop jeune pour la réduire, qui se releva ou se leva le lendemain de la mort du ministre, et se signala dans la pensée et dans le langage (quand l’action lui fit défaut) par un jet libre et hardi, dont se déshabituèrent trop les hommes distingués sortis du long régime de Louis XIV. […] Richelieu mort et Louis XIII l’ayant suivi de près, on eut la régence, et la plus débonnaire d’abord qui se pût voir. […] Quand l’œuvre n’était qu’à moitié chemin et faite seulement d’un côté, comme du temps de Retz, au lendemain de la mort de Richelieu, cet envahissement sans contrôle du pouvoir royal et ministériel était bien du despotisme s’il en fut, et il n’y a rien d’étonnant si, dans l’intervalle de répit qui s’écoula entre Richelieu et Louis XIV, la pensée vint de s’y opposer et d’élever une digue par une sorte de constitution.

2448. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Monsieur Michaud, de l’Académie française. » pp. 20-40

Michaud à l’époque de sa mort, qui l’ont célébré à l’Académie française et ailleurs, l’aient fait dignement, il m’a semblé qu’il y avait moyen de revenir sur lui dans nos libres esquisses. […] Son père, obligé de s’expatrier à la suite d’un malheur causé par une imprudence généreuse, s’était établi près de Bourg-en-Bresse ; c’est là que Joseph Michaud, l’aîné des enfants, fit ses études : « Il fut, selon le témoignage de son frère, un excellent rhétoricien : son style avait l’abondance, la solennité semi-poétique, si recommandées par les professeurs aux élèves ; il composait des vers français avec facilité. » Son père mort, et sa mère n’ayant que peu de bien avec beaucoup de famille, il entra dans une maison de librairie à Lyon. […] Michaud, condamné à mort par contumace comme rédacteur de La Quotidienne, et exécuté en effigie sur la place de Grève, ne parvint que dix-huit mois après à faire révoquer ce jugement.

2449. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre VII. Mme de Gasparin »

Le grand cœur qui seul est évident ici, le grand cœur à, qui la douleur de la vie mortelle a expliqué la vie d’après la mort, n’a pas plus voulu être poëte que la tête qui a déduit de telles espérances des faits et des paroles de l’Évangile ne veut être théologienne. […] Personne n’a mieux fait qu’elle l’histoire ironique et vraie pourtant de la consolation humaine ; personne n’a levé une empreinte plus poignante du cœur déchiré par la mort et resté seul dans la vie. Mme de Staël, dans son livre d’un sensualisme noir, intitulé de l’Influence des passions sur le bonheur, a aussi un chapitre sur la séparation par la mort, et Mme de Staël est aussi une grande âme et une enivrée de ses larmes ; mais comparez ce cruel chapitre aux pages adorables de Mme de Gasparin, et vous aurez mesuré la distance qui sépare la femme pieuse de la philosophe, même pour le bien qu’elles font à l’âme avec un livre, toutes les deux !

2450. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Ernest Hello » pp. 207-235

Ernest Hello, mort jeune encore et sans renommée, a plus souffert de son obscurité qu’un homme qui aurait dû avoir la fierté du talent et la résignation du chrétien. […] … À dater de la Renaissance, qui passa sur le monde, comme la danse des Morts de l’Antiquité, en y laissant l’empreinte de ses pieds de Satyre, qu’on y voit encore, l’histoire qui avait ravi la foi et l’imagination des populations chrétiennes fut traitée de roman, et du plus dangereux des romans, par les sages. […] … Malheureusement, la mort a emporté l’historien entrevu que nous regrettons.

2451. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre III. “ Fantômes de vivants ” et “ recherche psychique ” »

Vous n’oublierez qu’une chose : c’est qu’il est arrivé à bien des femmes de rêver que leur mari était mort ou mourant, alors qu’il se portait fort bien. […] Il raisonnait ainsi : « Quand un rêve, quand une hallucination nous avertit qu’un parent est mort ou mourant, ou c’est vrai ou c’est faux, ou la personne meurt ou elle ne meurt pas. […] Mais si les faits, étudiés indépendamment de tout système, nous amènent au contraire à considérer la vie mentale comme beaucoup plus vaste que la vie cérébrale, la survivance devient si probable que l’obligation de la prouve incombera à celui qui la nie, bien plutôt qu’à celui qui l’affirme ; car, ainsi que je le disais ailleurs, « l’unique raison de croire à l’anéantissement de la conscience après la mort est qu’on voit le corps se désorganiser, et cette raison n’a plus de valeur si l’indépendance de la presque totalité de la conscience à l’égard du corps est, elle aussi, un fait que l’on constate ».

2452. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Histoire de la littérature française, par M. D. Nisard. Tome iv. » pp. 207-218

André Chénier, mort bien plus jeune que ce dernier, n’a pas été seulement un aimable et poétique génie, ç’a été un caractère. Il a aimé la liberté, il l’a voulue et comprise au sein de l’ordre ; il l’a défendue de sa plume avec habileté, vigueur et courage ; il est mort sur l’échafaud en la confessant, et non sans avoir auparavant transpercé les bourreaux barbouilleurs de loix de son ïambe vengeur.

2453. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « JULES LEFÈVRE. Confidences, poésies, 1833. » pp. 249-261

Si ce volume, qui ne doit pas contenir moins de six mille vers, tombait aux mains de lecteurs qui aiment peu les vers, et ceux d’amour en particulier ; si, d’après la façon austère et assez farouche qui essaye de s’introduire, on se mettait aussitôt à morigéner l’auteur sur cet emploi de sa vie et de ses heures, à lui demander compte, au nom de l’humanité entière, des huit ou dix ans de passion et de souffrance personnelle que résument ces poëmes, et à lui reprocher tout ce qu’il n’a pas fait, durant ce temps, en philosophie sociale, en polémique quotidienne, en projets de révolution ou de révélation future, l’auteur aurait à répondre d’un mot : qu’attaché sincèrement à la cause nationale, à celle des peuples immolés, il l’a servie sans doute bien moins qu’il ne l’aurait voulu ; que des études diverses, des passions impérieuses, l’ont jeté et tenu en dehors de ce grand travail où la majorité des esprits actifs se pousse aujourd’hui ; qu’il s’est borné d’abord à des chants pour l’Italie, pour la Grèce ; mais qu’enfin, grâce à ces passions mêmes qu’on accuse d’égoïsme, et puisant de la force dans ses douleurs, en un moment où tant de voix parlaient et pleuraient pour la Pologne, lui, il y est allé ; qu’il s’y est battu et fait distinguer par son courage ; que, s’il n’y a pas trouvé la mort, la faute n’en est pas à lui ; qu’ainsi donc il a payé une portion de sa dette à la cause de tous, assez du moins pour ne pas être chicané sur l’utilité ou l’inutilité sociale de ses vers. […] Jules Lefèvre est mort le 13 décembre 1857 : il avait, dans les dernières années, changé son nom en celui de Lefèvre-Deumier ; Mme Deumier, sa tante, l’ayant fait héritier d’une grande fortune, il ajouta ce nom au sien par reconnaissance, ce qui acheva de dérouter la notoriété qui était déjà en retard avec lui.

2454. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « FLÉCHIER (Mémoires sur les Grands-Jours tenus à Clermont en 1665-1666, publiés par M. Gonod, bibliothécaire de la ville de Clermont.) » pp. 104-118

Certes, quoi qu’ait pu dire Vauvenargues, Fénelon n’aurait point parlé ainsi, lui qui, au moment où il apprit la mort de Fléchier, s’écria : « Nous avons perdu notre maître !  […] Ne l’avez-vous pas vu donner le bal et des fêtes à grand bruit en un temps où tout le peuple regrettoit la mort de M. de Canillac, et où il venoit presque lui-même de le condamner ?

2455. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre III. De l’émulation » pp. 443-462

La gloire des grands hommes est le patrimoine d’un pays libre ; après leur mort, le peuple entier en hérite. […] Combien n’admire-t-on pas dans l’éloquence antique les sentiments respectueux que faisaient naître les regrets consacrés aux morts illustres, les hommages rendus à leur mémoire, les exemples offerts en leur nom à leurs successeurs !

2456. (1861) La Fontaine et ses fables « Deuxième partie — Chapitre III. Les dieux »

II Un poëte subsistait parmi tant d’orateurs, presque païen de coeur, et d’ailleurs si véritablement poëte qu’il pouvait se faire illusion et croire à des dieux morts. […] La vache Io donne son lait pour un fromage, le dieu Faune le fait, et le renard invite le loup son compère à s’en régaler. « Les tout-puissants Amours que nul ne peut fuir des immortels ni des hommes éphémères, qui veillent sur les joues délicates de la jeune fille, et cheminent sur les mers et dans les campagnes », se font tout d’un coup rustiques, « volent en bande, délogent ou reviennent au colombier » ; et, dans le Styx par qui jurent les dieux, les grenouilles vont coasser après leur mort.

2457. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre II. Littérature bourgeoise — Chapitre II. Le lyrisme bourgeois »

Vivantes pour le chrétien, nouvelles pour l’écrivain, à ce double titre les lieux communs de la morale chrétienne sur la pauvreté, la charité, et surtout sur la mort, pouvaient le séduire. C’est du fond de son cœur qu’il nous dit et répété : La chose qui soit plus certaine, C’est que la mort nous courra sus : La plus incertaine, c’est l’heure.

2458. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre I. Renaissance et Réforme avant 1535 — Chapitre I. Vue générale du seizième siècle »

Ni génie d’un homme, ni commun sentiment n’avaient la force de rejeter le poids encombrant des choses mortes. […] Rompant tous ses liens, rejetant la gêne de la loi morale, l’oppression des préjugés et des respects traditionnels, l’individu tend à être le plus longtemps possible : il affirme que sa valeur est en lui, et de lui ; le mérite seul inégalise l’égalité naturelle des hommes ; l’idée de la gloire raffine l’égoïsme instinctif, et fournit un principe d’action suffisamment revêtu de beauté ; par elle, l’individu emploie sa vie à se créer une vie idéale après la mort, plus prochaine et plus humaine en quelque sorte que l’éternité promise au juste chrétien.

2459. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre VII. La littérature française et les étrangers »

Elle marque la mort de Voltaire comme un malheur public et un chagrin personnel : par ses soins, les papiers de Diderot et de Voltaire sont expédiés à Pétersbourg. […] Melchior Grimm, né en 1723 à Ratisbonne, mort en 1807 à Gotha.

2460. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Baudelaire, Œuvres posthumes et Correspondances inédites, précédées d’une étude biographique, par Eugène Crépet. »

Et puis, il est mort. […] Son influence, après sa mort, a été très grande sur beaucoup de jeunes gens, et même sur des poètes d’un âge mûr.

2461. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Ernest Renan, le Prêtre de Némi. »

Tandis que Prospero s’éteint voluptueusement entre les bras des sœurs Célestine et Euphrasie, les nonnes douces et jolies élevées pour la distraction des cardinaux, Antistius meurt pour ses chimères d’une mort sanglante. […] Mort que je vois venir, que j’appelle et que j’embrasse, je voudrais au moins que tu fusses utile à quelqu’un, à quelque chose, fût-ce à la distance des confins de l’infini… » Il est vrai que lorsqu’il a vu, par le cynique dialogue de Ganeo et de Sacrificulus, ce que deviennent ses doctrines en passant dans des âmes basses qui n’en comprennent que les négations, il recule épouvanté et renie son œuvre involontaire.

2462. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XI. Il Convitato di pietra (le Convié de pierre) » pp. 191-208

Arlequin abandonne enfin son épée, en disant : “Je suis mort”, Don Juan, qui le reconnaît, fâché de l’avoir blessé, lui demande s’il est véritablement défunt. […] Ils se battent sur la scène, et le vieillard, blessé, expire, après avoir lutté quelque temps contre la mort.

2463. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XVII. Romans d’histoire, d’aventures et de voyages : Gebhart, Lemaître, Radiot, Élémir Bourges, Loti » pp. 201-217

Il court en France, à la Commune de Paris, est fait prisonnier, déporté, et approche la mort de misère. […] Je sais, depuis, maintenant, un nouveau livre où l’on peut pleurer, aux soirs noirs où c’est la jouissance désirée ; j’aurai la Mort d’Isabelle et ses ultimes paroles Floris, où, comme aux adieux de Wotan, toutes nos contraintes écorchées se fondront dans les sanglots, les sanglots de bénédiction qui sont, après le sommeil, le meilleur don des dieux mauvais aux hommes faibles.

2464. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre deuxième »

Le précieux, tempéré par la crainte du ridicule, le précieux mitigé se personnifie, aux deux époques, en deux hommes d’esprit dupes et intéressés tout ensemble, complaisants de la mode sans se brouiller tout à fait avec le bon sens, et, par un mélange de petites qualités et de travers prudents, sachant se faire des amis utiles et n’avoir que de tièdes ennemis ; tous deux enfin morts comme écrivains, encore vivants comme types, le père Bouhours et l’abbé Trublet. […] Bossuet, dans quelques lignes sur la mort de Bouhours, relève « certaines expressions affectées et de mode, dont il s’est servi dans sa traduction de l’Évangile, et les déclare indignes, non seulement de l’Évangile, mais encore de tout ouvrage sérieux. » C’est la seule oraison funèbre que Bouhours obtienne de son ami.

2465. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre III. L’antinomie dans la vie affective » pp. 71-87

C’est de là sans doute qu’est né le thème poétique de la parenté de l’amour et de la mort. […] C’eût été peut-être celle d’un Nietzsche, si Nietzsche n’était mort trop tôt pour être parvenu encore au second moment de l’individualisme aristocratique.

2466. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre VII. Développement des idées de Jésus sur le Royaume de Dieu. »

Peut-être craignait-il aussi d’être enveloppé dans les sévérités qu’on déployait à l’égard de Jean, et ne voulait-il pas s’exposer, en un temps où, vu le peu de célébrité qu’il avait, sa mort ne pouvait servir en rien au progrès de ses idées. […] Le ciel, la terre, la nature tout entière, la folie, la maladie et la mort ne sont que des instruments pour lui.

2467. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre III, naissance du théâtre »

La plénitude et le déclin des jours, la splendeur et la décadence du soleil, l’agonie et la convalescence des végétations, leur recrudescence éclatante après leur mort apparente, le sein de la glèbe tristement tari, puis renflé par les flots vivaces et remontants de la sève, les dépouillements de l’hiver faisant place aux luxuriances du printemps, tout cela s’animait et se personnifiait pour l’Hellène antique. […] Bacchus, roi de la terre, régnait aussi aux Enfers, et sa divinité funèbre projetait des ombres de mort sur ces triomphes de la vie.

2468. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre troisième. De la sympathie et de la sociabilité dans la critique. »

Elles marquent le suprême effort de sa personnalité pour lutter contre la mort. […] C’est que l’affection éclaire ; le livre ami est comme un œil ouvert que la mort même ne ferme pas, et où se fait toujours visible en un rayon de lumière la pensée la plus profonde d’un être humain.

2469. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre IV. La folie et les lésions du cerveau »

N’est-ce pas comme si l’on disait : J’apprends la nouvelle de la mort d’un ami ; cette nouvelle imprime une secousse anormale à mon cerveau, et à la suite de cette secousse j’éprouve une grande douleur, d’où il suivrait que le chagrin causé par la mort d’un ami ne serait en réalité que la conséquence d’un mal de tête.

2470. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre second. Philosophie. — Chapitre premier. Astronomie et Mathématiques. »

Chez les anciens, un philosophe rencontrait toujours quelque divinité sur sa route ; il était, sous peine de mort ou d’exil, condamné par les prêtres d’Apollon ou de Jupiter, à être absurde toute sa vie. […] Un poète avec quelques vers passe à la postérité, immortalise son siècle, et porte à l’avenir les hommes qu’il a daigné chanter sur sa lyre : le savant, à peine connu pendant sa vie, est oublié le lendemain de sa mort.

2471. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre III. Besoin d’institutions nouvelles » pp. 67-85

Ainsi les artistes anciens mettaient sur tous leurs ouvrages, à la suite de leurs noms, le verbe faisait, pour exprimer, ou que l’homme ne sait point finir, ou qu’il est toujours surpris par la mort. […] faudrait-il enfin qu’un roi, lorsqu’il vient à ne plus représenter qu’une société expirante, dût mourir avec elle, et, comme elle mourir d’une mort violente et injuste ?

2472. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre VI. Du trouble des esprits au sujet du sentiment religieux » pp. 143-159

Une grande tristesse est accourue les saisir ; ils ont été dégoûtés de la vie sans oser désirer la mort, ou plutôt sans chercher ce qui peut consoler de vivre dans des temps aussi terribles. […] Maintenant il faut revenir sur ses pas, et c’est une chose difficile ; car, comme disent les poètes, on ne voit pas deux fois le rivage des morts.

2473. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre premier. Mme de Staël »

Pour ne pas être tenté de revenir à la vie, quand on est mort, il suffirait de regarder à ses descendants. […] Par là, elle diffère encore de Mme Sand que nous lui avons comparée, et qui, pour faire mieux l’homme peut-être, a éteint en elle le christianisme, renversé l’autel du mariage et de la mort, et imprimé à son talent cette horrible grimace philosophique qui le défigure et qui a fini par le rendre affreux !

2474. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XVIII. Souvenirs d’une Cosaque »

Je veux la mort de son péché, mais je ne veux point la mort de la pécheresse qui peut nous écrire autre chose que des pamphlets de cœur.

2475. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Joubert » pp. 185-199

Paul de Raynal est un neveu de Joubert qui a le respect de son oncle, mais qui, intellectuellement, n’en a point hérité ; c’est un neveu pieux, qui a traité son oncle mort comme il l’aurait traité vivant : il lui a fait une infusion de camomille. […] Ses amis, c’étaient Chateaubriand, qui n’a rien dit de son ami qu’après sa mort, l’excellent, homme !

2476. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Le roi René »

Lui seul, en effet, cet Urbain Legeay, — un obscur toute sa vie, mais qui est sorti, après sa mort, de son obscurité, pour entrer dans la lumière de son livre, — lui seul a enfin mis la dernière main à la notion intégrale de Louis XI, de ce roi immense, calomnié, rapetissé et caricaturé par de sottes histoires. […] Ce qui est, selon moi, le dernier coup que la destinée, qui a souvent le pied de l’âne, ait appliqué à ce lion, non pas mourant, mais mort… En vérité, pour nous ressusciter cet éclat et nous apitoyer à distance sur cette misère, il faudrait le génie de Chateaubriand !

2477. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « La Femme et l’Enfant » pp. 11-26

On dit que le xviiie  siècle est mort. […] Parce que bien des choses de ce temps sont mortes, on croit que rien n’en subsiste plus.

2478. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Les Femmes et la société au temps d’Auguste » pp. 293-307

… Il y est resté vivant auprès de tant de gens qui y sont morts. […] Cette langue chaude, que Blaze de Bury parle si bien, introduit un courant de vie de plus dans cette histoire de choses mortes revivifiées, et, ce que je ne compte pas moins, doit ajouter au déconcertement des vieux classiques, des vieilles gens de goût, ces momies !

2479. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « La Papesse Jeanne » pp. 325-340

L’homme d’ici ne retient pas son vent, mais le pousse et l’augmente, au contraire, pour faire croire qu’il est très vivant, comme l’autre homme, en retenant le sien, voulait faire croire qu’il était bien mort. […] La légende de la Papesse Jeanne, qui avait dû régner, au mépris de la chronologie, deux ans et quelques mois, entre Léon IV (mort le 17 juillet 855) et Benoît III (élu dès juillet de la même année), cette légende du ixe  siècle qui a dupé l’imagination naïve du Moyen Âge, malgré son invraisemblance, et peut-être même en raison de son invraisemblance, était, comme une foule de légendes, tombée en désuétude et en oubli, de même qu’un champignon qui n’est pas vénéneux tombe silencieusement en poussière sur le fumier qui l’a produit, quand, de cette poussière ramassée, la Haine, un jour, voulut faire un poison, qu’on se mit alors à sévèrement analyser… On sait la date de ce jour-là.

2480. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. le vicomte de Meaux » pp. 117-133

Seulement, c’était la proscription, l’exil, la confiscation, que ces grands hommes et ces grands Saints autorisaient ; ce n’était pas la mort : parce qu’il fallait donner au coupable la possibilité de sauver son âme ! […] Seulement, il n’en resta pas moins deux vestiges de l’ancienne discipline, dit avec raison M. de Meaux : « L’Église revendiquait le condamné pour le soustraire à la mort s’il se rétractait, sinon elle le livrait au juge séculier, le ministère ecclésiastique étant incompatible avec l’effusion du sang. » L’immense Mère des âmes ne se démentait pas !

2481. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XVI. Buffon »

Parmi tous les bonheurs et toutes les somptuosités de cette prodigieuse destinée que Dieu, après sa mort, continue à cet heureux, qui aurait pu jeter sa bague aux poissons du Jardin des Plantes, le meilleur, c’est cette gloire plus intelligente et plus pure, incarnée dans l’admiration d’un rare esprit qui sait, lui, pourquoi il admire, et qui se détache de ce fond d’éloges traditionnels et de sots respects qui compose le gros de toute renommée. […] C’est ainsi que vécut Buffon, c’est ainsi qu’entre la société et la nature, mais plus loin de l’une que de l’autre, il atteignit cette vieillesse qui devait être longue et qui lui alla mieux que la jeunesse, tant ce grand esprit d’ordre et de paix majestueuse paraissait plus grand dans le rassoiement de sa puissance par ces dernières années voisines de la mort, qu’au temps de la virilité !

2482. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XVII. Saint-Bonnet »

Là où les autres voient la santé ou une hygiène sans inconvénient et sans péril, le grand médecin voit le mal, l’empoisonnement et la mort. […] Il y parviendrait presque, si l’on ne s’en rapportait qu’aux faits qu’il cite, si l’on oubliait que ces faits recueillis et morts dans l’histoire sont séparés de leur racine, c’est-à-dire de l’époque à laquelle ils se sont produits, et de l’esprit qui l’animait.

2483. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « L’abbé Gratry »

Royer-Collard, Jouffroy, mort de philosophie trompée, Maine de Biran lui-même, ne sont guère que de beaux esprits. […] Il devait sortir des mortes données de l’abstraction pour entrer dans la vie, et il y est entré dans ce traité de la Connaissance de Dieu, où se cachent sous les plus éclatantes questions d’une théodicée, les arêtes d’une méthode profonde ; il y est entré en observateur qui ne scinde pas l’homme et son esprit pour mieux le connaître, qui ne le mutile pas pour l’étudier : « Je ne puis m’empêcher d’affirmer — dit-il à la page 122 de son second volume : — que l’idée d’être bien déployée, si l’on sait mettre de côté l’habitude que nous avons de tout restreindre, de tout abstraire, de placer, même dans l’être, la négation, qui n’est faite que pour le néant, et de n’oser jamais pleinement soutenir l’universelle affirmation, l’idée d’être est identique à celle de force, d’intelligence, de volonté, de liberté, d’amour.

2484. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Achille du Clésieux »

La mère mourante, et forte de sa mort prochaine, arrache à son fils la promesse qu’il n’épousera pas celle qu’il aime. […] » Et ce n’est pas non plus sur la venue tardive du poème de du Clésieux dans la poussée des choses du temps qu’il faut exprimer des regrets, mais sur la perte de ce grand sentiment chrétien, mort comme Turenne, et qui serait nécessaire pour bien sentir cette poésie, austère et attendrie à la fois.

2485. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Edgar Quinet. L’Enchanteur Merlin »

Par son Jacques Bonhomme, qu’il donne pour Sancho-Pança à Merlin transformé en Don Quichotte, nous glissons en Cervantes ; et enfin, nous tombons en plein dans le Dante, pèlerin aussi dans les trois vies, comme Merlin, et nous retournons, pour faire croire à la nôtre, la création de ce fier inventeur, en faisant, dans les limbes avant la vie, ce que Dante fait, lui, dans son triple monde d’expiation ou de récompense après la mort ! […] Avant de le mettre au tombeau de sa légende, dans lequel il recommence de vivre, après la mort, absolument comme il vivait, avant d’être dans le tombeau (par parenthèse une des plus grandes bêtises par impuissance de ce poëme d’impossibilités), M. 

2486. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Madame Ackermann »

Et comme avant Darwin et Proudhon, ces grands scélérats intellectuels, on n’avait pas encore vu ces abominations qui sont le fond de l’abîme dans l’ordre de la pensée et après lesquelles il n’y a plus que la mort de l’Esprit humain à plat ventre dans ses ténèbres, on n’avait pas entendu non plus — car dans les vieilles civilisations les poètes ne viennent qu’après les philosophes — de poésie vibrant à l’unisson de ces épouvantables et damnés penseurs. […] La femme qui a écrit ces terribles choses : L’Amour et la Mort, Le Positivisme, les Paroles d’un Amant, L’Homme à la Nature, La Nature à l’Homme, le Dernier Mot, Le Cri, est tout à la fois un monstre et un prodige, — un prodige par le talent et un monstre par la pensée.

2487. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Stendhal et Balzac » pp. 1-16

Car, nous le répétons, ce talent n’est pas connu encore dans ce qu’on appelle le public, quoique depuis la mort de l’auteur il en ait été question davantage. […] Mais une fois mort, la Justice, qui est encore, je crois, plus boiteuse que la Prière, atteint enfin ce mausolée immobile, et le douloureux logogriphe de la vie qui n’avait pas de sens trouve enfin son mot quand la vie n’est plus !

2488. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Le Sage » pp. 305-321

De nos jours, Le Sage ne serait pas mort chétivement à Boulogne-sur-Mer, chez le chanoine, son fils, gueux comme un rat d’église qui quitte le désert de son église, où il meurt de faim, pour la desserte d’un chanoine ! […] Turcaret, aussi mort que les traitants du xviiie  siècle, n’a pas été conservé, lui, par l’esprit de Le Sage, comme le poisson dans sa glace.

2489. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Prosper Mérimée. » pp. 323-336

Dans la Correspondance de Stendhal, publiée après sa mort, nous trouvons des lettres à M.  […] Il veut la mort sans phrases en littérature, comme Fouché la voulait en politique ; mais en littérature il faut des phrases (et par des phrases, je n’entends pas de la rhétorique !).

2490. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre IV. »

Archiloque le poëte, raconte Plutarque44, se trouvant à Sparte, les Lacédémoniens le chassèrent à l’heure même, pour avoir dit dans ses vers qu’il valait mieux jeter bas ses armes que mourir. » Puis, l’historien ajoutait cette fâcheuse citation du poëte : « Un Thrace s’enorgueillit maintenant du bouclier que moi j’ai laissé bien intact, au coin d’un buisson, contre mon gré sans doute ; mais par là j’évitais la mort. […] « La rage, dit Horace, l’arma de l’ïambe qu’il avait forgé. » Sa fureur de calomnie donnait la mort ; et la poésie ancienne est remplie d’allusions au suicide de Lycambe et de sa fille, qui avaient osé le refuser pour gendre et pour époux.

2491. (1887) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Troisième série pp. 1-326

Ils ne diffèrent les uns des autres que par le temps de leur naissance et celui de leur mort. […] Je cherchai ma consolation dans l’étude… Mes livres étaient mes amis fidèles, mais ils étaient morts comme moi. […] Ces titres sont longs ; ils sont surtout singuliers ; et nous ne saurions regretter que l’auteur de Manon Lescaut soit mort sans écrire aucun des trois livres. […] Je voudrais bien aussi regarder comme une autre fable ce que le même biographe nous a dit de la mort de Prévost. […] Un cri du malheureux, qui n’était pas mort, glaça d’effroi les assistants.

2492. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — C — Colet, Louise (1810-1876) »

Théodore de Banville Mme Louise Colet, poète d’un grand et vrai talent, a balbutié ses premiers essais dans un temps de névrose romantique où il fallait être pâle, fatal, poitrinaire et lis penché, sous peine de mort.

2493. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Gille, Philippe (1831-1901) »

Le volume se termine par une pièce d’une plus haute envergure, Claudion, l’aventure d’un désespéré moderne qui a, à la fois, peur de la mort et horreur de la vie.

2494. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — S — Sardou, Victorien (1831-1908) »

mais sa tête pâle, souffrante, ses yeux enfoncés et inquiets, sa bouche tourmentée, son grand front plein d’orages montrent clairement que. riche, heureux enfin, maître de son succès et de son art, propriétaire d’un beau château et d’un nom qui voltige sur les bouches des hommes, roi absolu du théâtre du Gymnase et du théâtre du Vaudeville, assez affermi dans sa tyrannie légitime pour pouvoir ne faire qu’une bouchée d’Edgard Poe et de Cervantès, et pour contraindre les poètes morts à lui gagner les droits d’auteur, — il ressent encore les souffrances passées du temps où les directeurs de spectacles, aujourd’hui ses esclaves !

2495. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 227-229

Batteux, [Charles] Abbé, Professeur de Philosophie au Collége Royal, de l’Académie Françoise & de celle des Inscriptions, né dans le Diocese de Reims, mort à Paris en 1780.

2496. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 266-268

Benserade, [Isaac de] de l’Académie Françoise, né à Lyons, petite ville de la Haute-Normandie, en 1612, mort à Paris en 1691.

2497. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 344-346

Bougeant, [Guillaume-Hyacinthe] Jésuite, né à Quimpert en 1690, mort à Paris en 1743.

2498. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 400-402

Bruyere, [Jean de la] de l’Académie Françoise, né dans un village de l’Isle de France, en 1639, mort en 1696.

2499. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » pp. 418-420

Le Prince de Clermont, de l’Académie de Montauban, sa patrie, & de celle de Berlin, mort à Paris en 1759.

2500. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 134-135

DESFONTAINES, [Pierre-François Guyot] né à Rouen en 1685, mort à Paris en 1745 ; le Boileau de notre siecle, qui auroit arrêté la décadence de la Littérature Françoise, si Pergama dextrâ defendi posset.

2501. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 184-186

DOLET, [Etienne] né à Orléans en 1509, mort à Paris en 1546.

2502. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 397-399

GIBERT, [Baltazar] ancien Recteur de l’Université, Professeur de Rhétorique au Collég Mazarin, parent du précédent, né, comme lui, à Aix en 1662, mort en 1741.

2503. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 208-210

Ce n’est pas non plus l’envie de briller parmi des Nations incultes & grossieres ; d’aller faire valoir ailleurs un mérite qui n’eût été que commun dans leur patrie, qui les a transportés sur des terres étrangeres & barbares : un sentiment plus noble leur a inspiré le courage d’affronter les mers, les climats, & la mort.

2504. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 378-380

MOTHE LE VAYER, [François de la] Précepteur du Duc d’Orléans frere de Louis XIV, de l’Académie Françoise, né à Paris en 1588, mort en 1672.

2505. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — N. — article » pp. 408-410

NICOLE, [Pierre] parent du précédent, né à Chartres en 1625, mort à Paris en 1695 ; savant Théologien, habile Controversiste, bon Moraliste, Critique partial.

2506. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — O. — article » pp. 430-432

ORLÉANS, [Pierre-Joseph d’] Jésuite, né à Bourges en 1641, mort à Paris en 1698 ; un des Ecrivains du Siecle dernier, qui ont montré le plus de talent pour écrire l’Histoire.

2507. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 42-44

Ramsay, [André-Michel de] né en Ecosse, mort à S.

2508. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 84-86

Richelieu, [Jean-Armand Duplessis, Duc de] Cardinal & Ministre d'Etat, né à Paris en 1585, mort en 1642.

2509. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 180-182

Sage, [Alain-René le] né à Ruis en Bretagne en 1677, mort à Boulogne-sur-mer en 1747.

2510. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 219-221

Saint-Pierre, [Charles-Irénée Castel de] Abbé, né en Normandie en 1658, mort à Paris en 1743.

2511. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article » pp. 353-355

Titon du Tillet, [Evrard] Commissaire Provincial des Guerres, de plusieurs Académies de Province & des Pays étrangers, né à Paris en 1677, mort dans la même ville en 1762.

2512. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article » pp. 369-371

Toussaint, [François-Vincent] Avocat, de l’Académie de Berlin, né à Paris en 1715, mort à Berlin en 1772, où il étoit Professeur de Belles-Lettres Françoises.

2513. (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « Mystères. » pp. 35-37

Ceux qui revenaient de la Terre Sainte, de Sainte-Reine, du Mont-Saint-Michel, de Notre-Dame-du-Puy, et d’autres lieux semblables, composaient des cantiques sur leurs voyages, auxquels ils mêlaient le récit de la vie et de la mort de Jésus-Christ, d’une manière véritablement très grossière, mais que la simplicité de ces temps-là semblait rendre pathétique.

2514. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface de « Cromwell » (1827) »

Dès que ce monde fut mort, voici que des nuées de rhéteurs, de grammairiens, de sophistes, viennent s’abattre, comme des moucherons, sur son immense cadavre. […] Ainsi le juge dira : À la mort, et allons dîner ! […] Ainsi Cromwell dira : J’ai le parlement dans mon sac et le roi dans ma poche ; ou, de la main qui signe l’arrêt de mort de Charles Ier, barbouillera d’encre le visage d’un régicide qui le lui rendra en riant. […] Disons mieux : tout cela mourra dans l’opération ; et c’est ainsi que les mutilateurs dogmatiques arrivent à leur résultat ordinaire : ce qui était vivant dans la chronique est mort dans la tragédie. […] Ce n’est pas, comme on le croirait au premier coup d’œil, celle du procès de Charles Ier, toute palpitante qu’elle est d’un intérêt sombre et terrible ; c’est le moment où l’ambitieux essaya de cueillir le fruit de cette mort.

2515. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LIII » pp. 206-208

Ni Ingres, ni Delaroche, ni Scheffer, n’ont exposé ; on parle beaucoup pourtant d’un tableau de Scheffer presque achevé, et qui se voit dans son atelier : saint Augustin et sainte Monique, au moment de la mort de celle-ci.

2516. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Blanchecotte, Augustine-Malvina (1830-1897) »

Alfred Marchand Mme Blanchecotte chante les doux espoirs évanouis, les aurores pâlies, les illusions mortes, l’amour trompé ou méconnu, le bonheur flétri et perdu pour toujours.

2517. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — C — Corbière, Tristan (1845-1875) »

Quant à sa vie littéraire, si l’on tient compte de l’oubli fait autour de son lit d’agonisant, elle ne se réalisa que plusieurs années après sa mort.

2518. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Leygues, Georges (1857-1933) »

Depuis longtemps, Les chanteurs d’amour, de printemps, D’idéal et de fantaisie Ne sont plus écoutés ni lus, Et l’on compte trop peu d’élus Dans le ciel de la poésie… Prenez donc ce coffret où dort Mon passé, cher et jeune mort, Fleuri de fis et d’asphodèles, Et dans quelque abîme profond, Au fond, poète, jusqu’au fond, Jetez-le de vos mains fidèles !

2519. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — X — Xanrof, Léon (1867-1953) »

N’avaient pas l’habitude, Sont morts au bout d’un an.

2520. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » pp. 484-486

Charron, [Pierre] Théologal de la Cathédrale de Condom, né à Paris en 1541, mort subitement dans une rue de la même ville, en 1603 ; génie profond & facile qui tenoit de celui de Montagne, son ami.

2521. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 328-331

Pour mettre nos Lecteurs en état d’en juger, il nous suffira de citer une des réflexions de l’Auteur sur la doctrine désespérante de ceux de nos Philosophes, qui n’offrent, pour toute consolation, à l’humanité souffrante ou malheureuse, que l’attente du néant & la résolution de la hâter par une mort volontaire.

2522. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 380-382

GASSENDI, [Pierre] Chanoine de Digne en Provence, Professeur de Mathématiques au Collége Royal, né à Chantiersier, Bourg du Diocese de Digne, en 1592, mort à Paris en 1656 ; un des hommes les plus éclairés de son temps, & celui qui, après Descartes, occupe le premier rang parmi les Philosophes François.

2523. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 301-304

METTRIE, [Julien-Offroi la] Médecin, de l’Académie de Berlin, né à Saint-Malo en 1709, mort à Berlin en 1751 ; Auteur éclairé de plusieurs bons Ouvrages sur la Médecine & contre les Médecins, & Auteur frénétique de plusieurs Livres de Philosophie, qui font également tort aux Lettres & à la Raison.

2524. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 506-508

PETIT, [Louis] ancien Receveur général des Domaines & Bois du Roi, mort à Rouen, sa patrie, en 1693, âgé d’environ 79 ans ; Poëte François, très-différent du précédent, & que M.

2525. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 2-5

Rabelais, [François] Cordelier, puis Bénédictin, puis Chanoine, ensuite Médecin, & enfin Curé de Meudon, né à Chinon en 1483, mort en 1553.

2526. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 207-209

Saint-Hyacinthe, [Themiseuil de] né à Orléans en 1684, mort en 1746.

2527. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 266-268

Scudery, [George de] Gouverneur de Notre-Dame de la Garde, de l'Académie Françoise, né au Havre de Grace en 1603, mort à Paris en 1667, est celui à qui Boileau adressoit autrefois ces Vers : Bienheureux Scudery, dont la fertile plume, Peut tous les mois, sans peine, enfanter un volume.

2528. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre quatrième. Du Merveilleux, ou de la Poésie dans ses rapports avec les êtres surnaturels. — Chapitre VIII. Des Anges. »

Ne faisons pas l’injure aux poètes de penser qu’ils regardent l’Ange des mers, l’Ange des tempêtes, l’Ange du temps, l’Ange de la mort, comme des Génies désagréables aux Muses.

2529. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Errata Du Tome second. » pp. -

Bonami, mort depuis peu, & il l’est aujourd’hui par M. le Brun, sous la plume duquel ce Journal s’est perfectionné.

2530. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre troisième. La connaissance de l’esprit — Chapitre premier. La connaissance de l’esprit » pp. 199-245

. — Malades persuadés qu’ils sont une autre personne, qu’ils sont changés en animaux ou en corps inanimés, qu’ils sont morts. — Croyances analogues dans le rêve. — Mécanisme de l’idée du moi à l’état normal. — Mécanisme de l’idée du moi à l’état anormal. — Analogie du travail mental et du travail vital. […] La plupart des légendes, surtout les légendes religieuses, se forment de la sorte. — Un paysan dont la sœur était morte hors du pays m’assura qu’il avait vu son âme, le soir même de cette mort ; examen fait, cette âme était une phosphorescence qui s’était produite dans un coin, sur une vieille commode où était une bouteille d’esprit-de-vin. — Le guide d’un de mes amis à Smyrne disait avoir vu une jeune fille apportée en plein jour à travers le ciel par la force d’un enchantement ; toute la ville avait été témoin du miracle ; après quinze heures de questions ménagées, il fut évident que le guide se souvenait seulement d’avoir vu ce jour-là un petit nuage dans le ciel. — En effet, ce qui constitue le souvenir, c’est le recul spontané d’une représentation qui va s’emboîter exactement entre tel et tel anneau dans la série des événements qui sont notre vie. […] Blake, le poète et le dessinateur72 qui évoquait les morts illustres, causait avec eux « d’âme à âme » et, comme il disait, « par intuition et magnétisme ». — On reconnaît aisément que ces idées qu’ils attribuent à autrui leur appartiennent. […] « En 1541, à Padoue, dit Wier, un homme qui se croyait changé en loup courait la campagne, attaquant et mettant à mort ceux qu’il rencontrait. […] Leuret cite des hommes qui se croyaient changés en femmes et des femmes en hommes. — Un soldat dont la peau était insensible se croyait mort depuis la bataille d’Austerlitz, où il avait été blessé.

2531. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLVe entretien. Examen critique de l’Histoire de l’Empire, par M. Thiers (2e partie) » pp. 177-248

Nous allons à regret nous séparer de son sens historique dans deux graves circonstances très bien racontées, mais mal jugées par lui, selon nous : le Concordat de 1801 et la mort du duc d’Enghien. […] Thiers, afin de rétablir, autant qu’il est en nous, les vrais principes de la raison moderne en matière de culte et les vrais sentiments du cœur humain en fait de mort politique. […] dit-il, affligés de leur rôle plus qu’on ne peut dire, prononcèrent la mort. […] XXIII Le vingt et unième livre est une accumulation d’intérêt historique pressé dans l’espace d’une demi-année par les événements comme sous la plume de l’écrivain : création du royaume d’Italie, second couronnement à Milan ; coalition européenne contre l’ambition du nouveau César ; négociation entre la Russie, l’Angleterre et l’Autriche ; anxiété de Napoléon attendant en vain la concentration de ses flottes sous l’amiral Villeneuve ; sa fureur quand il voit tous ses plans déjoués par Villeneuve, qui a fait voile pour Cadix au lieu de se diriger sur la Manche ; le renversement subit de toutes les pensées et de tous les efforts de volonté de Napoléon, au moment de l’exécution si longtemps et si laborieusement préparée ; l’improvisation non moins subite de son plan d’invasion en Allemagne ; la marche de son armée en six colonnes, des bords de l’Océan aux sources du Danube, marche sans parallèle dans l’histoire par l’ordre, la précision, l’arrivée au but marqué à heure fixe ; l’investissement de l’armée autrichienne dans Ulm ; la reddition de toute l’armée du général Mack ; quatre-vingt mille ennemis anéantis en vingt jours ; pendant ce triomphe sur le continent, le plus grand revers maritime dont le monde moderne ait été témoin dans la bataille navale de Trafalgar ; toutes les pensées d’invasion de l’Angleterre par Napoléon englouties avec nos vaisseaux sous le canon de Nelson ; description vivante de ce combat naval ; mort de Nelson, qui paye de sa vie tant de gloire ; marche sur Vienne entre le Danube et les Alpes ; bataille d’Austerlitz livrée aux Russes ; aptitude unique de l’historien pour exposer homme à homme l’organisation des armées, et pour suivre pas à pas les plans et les marches d’une campagne ; feu de l’âme du général transvasé dans l’âme de l’écrivain ; scènes pittoresques du champ de bataille décrit sans autre éclat que la topographie exacte et que l’éclat sévère des armes sur la terre ou sur la neige des plaines ou des coteaux. […] Mais ils s’arrêtaient dans les fonds, où ils étaient cachés par la brume et retenus par les ordres de l’Empereur jusqu’au moment opportun pour l’attaque. » Le choc des quatre-vingt-deux escadrons russes et autrichiens et les manœuvres de notre propre cavalerie s’ouvrant devant cette masse et se refermant pour la charger en détail ; les combats corps à corps de chacun de nos bataillons contre les bataillons ennemis ; la détonation de notre artillerie entrouvrant de ses boulets la glace des étangs sur lesquels l’infanterie russe s’est accumulée pour mourir de deux morts ; les deux souverains de Russie et d’Autriche fuyant à la fin du jour du champ de bataille, aux cris de Vive l’Empereur !

2532. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre VIII. La littérature et la vie politique » pp. 191-229

La peine de mort fut prononcée contre je ne sais plus quel auteur d’écrit séditieux. […] Un d’entre eux obtint cependant un jour l’insigne faveur d’être écouté et le roi avoua qu’il n’avait jamais ouï parler si bien ; mais cela ne l’empêcha pas, quelques mois plus tard, de donner quinze jours aux ministres de la religion prétendue réformée pour quitter le royaume, de faire condamner aux galères ou à mort ceux qui s’obstinaient à rester, et de faire couvrir par le roulement des tambours la voix de ceux qui, du haut de l’échafaud, essayaient de haranguer la foule. […] Ecrits anonymes datés de l’étranger, quoique imprimés à Paris, ouvrages signés de noms de fantaisie ou attribués à des morts, ironies, demi-mots, réticences, tout cela pullule de toutes parts. […] Donc abolition des règles d’Aristote et de Boileau ; mort à la tragédie, cette grande dame, cette aristocrate, et vive le drame, où le rire, le ton familier et les plébéiens. […] Il est hors du vraisemblable. » Le Genevois Mallet du Pan s’écriait : « Sa carrière est un poème. » Et en effet, Napoléon n’était pas mort qu’il était légendaire ; il prenait des proportions de géant ; il apparaissait au début du siècle comme un colosse dépassant la stature humaine, comme un volcan couronné de fumée, suivant la comparaison d’un poète.

2533. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « VI »

Tel, s’il fût mort après le Lohengrin, malgré quelques belles trouvailles, Wagner eut apparu le meilleur élève de Weber. […] Remémorons les premiers actes ; le premier acte en majeure partie musical (l’éclosion d’une adolescence, les rappels d’anciennes émotions), avec les addendas de faits positifs et de secrets de forge dévoilés ; le second acte très incertain, incessamment et au cours de chaque scène oscillant entre la symphonie et le spectacle, des efforts à tout rendre à l’orchestre et des chutes soudaines (par exemple, lorsque c’est par des mots qu’est dénouée une scène musicale), enfin la très noble magnificence de cette mort d’âme exprimée dans la mort du bon Fafner, une des stupéfiantes pages de l’œuvre de Wagner ; depuis longtemps je désirais interpréter cette scène ; qu’on me le permette. Après d’effroyables violences, un silence est survenu ; alors des gémissements profonds comme souterrains font une plainte décroissante, de vagues gémissements proches d’appels et se traînant à terre en l’agonie d’une massive force qui se brise ; pourquoi cette mort et ce crime ? et parmi ces langueurs agonisantes, c’est déjà le très océaneux aperçu, le lent sublime immensément distant vers où l’on avait rêvé, le fuyant idéal, ah, par le désir de qui l’on est damné : et une force juvénile a brisé la force massive ; encore les gémissements, profonds, souterrains, décroissants et implorants, et des lamentations, les lentes plaintes des destinées évanouies : hélas, j’eus des jours victorieux, je fus puissant, je fus un regard levé au ciel, je fus heureux, je meurs, hélas, hélas ; plaintes, lamentations et gémissements, qui se traînent à terre et s’affaissent, en la vision de l’idéal et du désir qui l’a perdu ; car voilà qu’une commisération s’est élevée, large comme les sanglots mourants, comme l’éloignement des entrevus effacés, et qu’une intime commisération monte envers la brillant Siegfried des Victoires pour l’Or, et l’âme avec tant de regrets périe s’exalte en une charité, oh Fafner, âme simple, et tu dis en ta mort la pitié des quelconques chercheurs d’idéal.

2534. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « Gustave Flaubert. Étude analytique » pp. 2-68

Soit par l’harmonie de phrases supérieures à leur sens, soit dans la grandeur d’âmes douloureusement séparées du commun, soit dans l’évocation d’époque mortes et sublimées dans son esprit en leur seule splendeur et leur seule horreur, il sut s’éloigner de ce qui existe imparfaitement. […] L’étrange et bas palais de Constantin précède le festin farouche de Nabuchodonosor ; l’apparition de la reine de Saba galante et vieillote en son charme de chèvre ; dans le temple des hérésiarques la beauté flétrie, monacale et livide des femmes montanistes, le culte horrible des ophites, conduisent à l’évocation d’Apollonius de Thyane qu’un charme maintient suspendu sur l’abîme, planant et montant en sa noble robe de thaumaturge ;  le défilé des théogonies et sur la frise qu’a formée le pullulement des dieux brahmaniques, le Bouddha apparaissant assis, la tète ceinte d’un halo et sa large main levée ; le catafalque des adonisiennes, Aphrodite, puis l’immortel dialogue de la luxure et de la mort où les mots sont tantôt liquides de beauté, tantôt lourds de tristesse ; et ces dernières pages où tous les monstres se dégagent et se confondent en un protoplasme ’ qui est la vie même  quelle grandiose suite d’épisodes, dont chacun figure une plus charmante ou rayonnante ou tragique beauté. […] L’ascète est l’homme privé et assiégé de satisfactions charnelles ; les amorosités faciles de la reine de Saba le sollicitent ; la magie, de celle des brahmanes à celle des Alexandrins tentent sa soif de pouvoir ; il passe, n’adhérant définitivement à aucune, par toutes les religions et les hérésies ; la méthaphysique lui propose ses antinomies irrésolues, et il hésite de désespoir, à s’abîmer dans la luxure ou à s’anéantir dans la mort ; mais sa curiosité le fait encore balancer entre le mystère du sphinx et les fables de la chimère qui l’entraîne à travers les mythes et les ébauches de la création, à l’intuition de ces germes de vie qui la contiennent toute ; il l’adore pour se relever et se remettre par la prière dans le cycle des cultes, quand le soleil le rappelle de la spéculation nocturne à l’action diurne. […] Son amour des mots indéfinis  c’est-à-dire tels qu’ils provoquent dans l’esprit non une image, mais la sourde tendance à en former une et le vif sentiment d’effort et d’élation qui accompagne toute tendance intellectuelle confuse  le porta aux sujets où il pouvait le satisfaire, aux époques lointaines et vagues, aux mouvements intimes de l’âme féminine, aux scènes lunaires et aux théogonies mortes. […] Et ce besoin le poursuivit toute sa vie, l’arrachant sans cesse au roman moderne qui ne représentait de ses facultés que quelques-unes, se satisfaisant, s’irritant de nouveau, et croissant sans cesse, de son noviciat artistique à sa mort.

2535. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre premier. Le Moyen Âge (842-1498) » pp. 1-39

Mais c’est aussi pourquoi, si la pompe quasi liturgique des Mystères a d’abord continué dans la rue les cérémonies que l’on célébrait dans l’intérieur de l’église ; s’ils ont été, comme les processions, une manière d’intéresser les sens du populaire, son avidité naturelle de divertissements et de spectacle à la durée de la religion ; et enfin, s’ils ne sont morts, comme on le montrerait, que de l’anathème que l’Église a jeté sur eux, on peut dire et il faut dire que, comme la poésie, courtoise exprimait l’idéal de la noblesse et les Fabliaux celui du vilain, pareillement les Mystères ont commencé par exprimer l’idéal du clergé. […] Ajoutez que ce que Boileau croyait qu’il eût « débrouillé » le mérite appartient au moins à Villon de l’avoir « résumé ». — L’idéal de Villon est assurément très éloigné de celui de la « poésie courtoise — mais, s’il existe une poésie de l’aventure et de la vie de bohème, c’est la sienne ; — et il ne l’a pas inventée. — La forme sous laquelle l’idée de la mort a hanté les imaginations du Moyen Âge n’a pas eu non plus de plus éloquent interprète [Cf. les Vers de la Mort du moine Hélinand, dans l’Histoire littéraire de la France, t.  […] La valeur des Mystères, — et qu’en général, au point de vue littéraire, ils sont la médiocrité même ; — ce qui s’explique aisément si le théâtre vit de son fonds, comme un art indépendant ; — et que l’histoire n’en coïncide qu’accidentellement avec celle de la littérature. — Mais les Mystères ne sont même pas du théâtre : ils ne sont que du « spectacle », — et leurs auteurs ne les ont traités que comme tel. — Que cette opinion est prouvée par les conditions mêmes de la représentation des Mystères. — Et cela ne veut pas dire qu’ils ne contiennent parfois des « aventures » intéressantes, comme quelques Mystères du Cycle des saints ; — des scènes où se retrouve quelque chose de la grandeur du modèle, comme les Mystères du Cycle de l’Ancien Testament ; — et des « épisodes » curieux, d’un caractère plus ou moins réaliste, comme les Mystères du Cycle du Nouveau Testament ; — mais cela veut dire qu’ils n’ont aucune valeur littéraire ; — que l’on n’a pas à regretter leur décadence ni leur mort, — et qu’il n’a rien passé d’eux, même dans le théâtre « chrétien » de l’époque classique. […] 2º L’Homme et l’Écrivain. — Le favori du Téméraire et le conseiller de Louis XI. — Ses nombreuses missions et son rôle politique. — Sa disgrâce, 1486. — Il reparaît à la cour, 1492. — Sa retraite, 1498. — Ses tentatives pour rentrer en grâce auprès de Louis XII ; — Ses dernières années, 1505-1510 ; — Et sa mort.

2536. (1739) Vie de Molière

La troupe de Molière eut la jouissance de cette salle jusqu’à la mort de son chef. […] Don Garcie ne fut imprimé qu’après la mort de l’auteur. […] Ce préjugé fit donner la préférence à la pièce de Villiers sur celle de Molière ; et ce préjugé a duré si longtemps, que Thomas Corneille en 1673, immédiatement après la mort de Molière, mit son Festin de Pierre en vers : il eut alors un grand succès sur le théâtre de la rue Guénégaud, et c’est de cette seule manière qu’on le représente aujourd’hui. […] Le spectacle de l’opéra, connu en France sous le ministère du cardinal de Mazarin, était tombé par sa mort. […] Depuis la mort du cardinal Mazarin, on n’avait donc donné que des pièces à machines avec des divertissements en musique, telles qu’Andromède et La Toison d’or.

2537. (1881) Le roman expérimental

L’homme métaphysique est mort, tout notre terrain se transforme avec l’homme physiologique. […] Dès lors, le prêtre était mort. […] Mais ce qui n’était pas mort en lui, c’était l’idéaliste, le spiritualiste. […] En outre, la vérité les a touchés, ils exigent la couleur locale, ils croient ressusciter les âges morts. […] Nous verrons ce qu’on pensera de Victor Hugo vingt-cinq ans après sa mort.

2538. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre V. La philosophie. Stuart Mill. »

« La mortalité de Jean, Thomas et compagnie1481 est après tout la seule preuve que nous ayons de la mortalité du prince Albert. » — « La vraie raison qui nous fait croire que le prince Albert mourra, c’est que ses ancêtres, et nos ancêtres et toutes les autres personnes qui leur étaient contemporaines, sont morts. […] Nous remarquons que cette pierre est tombée, que ce charbon rouge nous a brûlés, que cet homme est mort, et nous n’avons d’autre ressource pour induire que l’addition et la comparaison de ces petits faits isolés et momentanés. […] C’est cette loi abstraite qui, présente dans la nature, amènera la mort du prince, et qui, présente dans mon esprit, me montre la mort du prince. […] Si Jean, Pierre et compagnie sont morts, c’est parce que la mortalité est jointe à la qualité d’homme. Si tous les hommes sont morts ou mourront, c’est encore parce que la mortalité est jointe à la qualité d’homme.

2539. (1864) Le positivisme anglais. Étude sur Stuart Mill

« La mortalité de Jean, Thomas et compagnie10 est après tout la seule preuve que nous ayons de la mortalité du prince Albert. » — « La vraie raison qui nous fait croire que le prince Albert mourra, c’est que ses ancêtres, et nos ancêtres, et toutes les autres personnes qui leur étaient contemporaines, sont morts. […] Nous remarquons que cette pierre est tombée, que ce charbon rouge nous a brûlés, que cet homme est mort, et nous n’avons d’autre ressource pour induire que l’addition et la comparaison de ces petits faits isolés et momentanés. […] C’est cette loi abstraite qui, présente dans la nature, amènera la mort du prince, et qui, présente dans mon esprit, me montre la mort du prince. […] Si Jean, Pierre et compagnie sont morts, c’est parce que la mortalité est jointe à la qualité d’homme. Si tous les hommes sont morts ou mourront, c’est encore parce que la mortalité est jointe à la qualité d’homme.

2540. (1864) Corneille, Shakespeare et Goethe : étude sur l’influence anglo-germanique en France au XIXe siècle pp. -311

La seconde, l’école catholique qui avait pour adeptes Joseph de Maistre, Lamennais, Bonald, et un allemand, le Baron d’Eckstein, mort depuis peu. […] Après avoir constaté l’extinction de la civilisation classique et la mort de l’épopée, V. […] Les États de Blois, la Mort de Henri III, et les Barricades (scènes de la Ligue), par M.  […] Je hais comme la mort l’état de plagiaire ; Mon verre n’est pas grand, mais je bois dans mon verre. […] Heine, lui aussi, est mort dans la douleur, mais il ne s’est pas rendu.

2541. (1927) Quelques progrès dans l’étude du cœur humain (Freud et Proust)

La mort si déplorable de Marcel Proust a déjà fait éclore de nombreux articles ; La Nouvelle Revue française du 1er janvier en contient à elle seule une cinquantaine. […] Délivrées par nous, elles ont vaincu la mort et reviennent vivre avec nous. […] C’est pourquoi j’ai pu comparer Proust dans les quelques mots de douleur que sa mort m’a arrachés, à Képler, à Claude Bernard et à Auguste Comte. […] Et la mort avec elles a quelque chose de moins amer, de moins inglorieux, peut-être de moins probable 75. […] Et la mort avec elles a quelque chose de moins amer, de moins inglorieux, peut-être de moins probable 90.

2542. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre I. La Renaissance païenne. » pp. 239-403

Depuis l’avénement de Henri VIII jusqu’à la mort de Jacques Ier on ne voit que processions, tournois, entrées de villes, mascarades. […] Le désenchantement, la rêverie morne ou amère, la connaissance innée de la vanité des choses humaines ne manquent guère dans ce pays et dans cette race ; ces hommes ont de la peine à porter la vie et savent parler de la mort. […] Il serait mort sur la place ; mais, par bonheur, il se souvient que sa maîtresse lui a ordonné de s’éloigner, et trouve encore des forces pour accomplir son commandement. […] S’il pleure la mort de Sidney, Sidney devient un berger ; il est tué comme Adonis ; autour de lui s’assemblent les nymphes gémissantes. […] Nul n’a parlé avec une émotion plus éloquente de la mort, de l’énorme nuit de l’oubli, de l’engloutissement où toute chose sombre, de la vanité humaine, qui, avec de la gloire ou des pierres sculptées, essaye de se fabriquer une immortalité éphémère.

2543. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Gilkin, Iwan (1858-1924) »

Il y en a de magnifiques… La Nuit est une œuvre faite pour ceux qui voient douloureusement fuir l’ombre du temps, l’incertitude des choses, et qui, lassés, exhalent la colère de leur mélancolie en des songes et des harmonies où perce un oubli des peines passées conduisant à un besoin de repos dans l’obscurité, dans le silence, dans la mort.

2544. (1891) [Textes sur l’école romane] (Le Figaro)

Le symbolisme, qui n’a eu que l’intérêt d’un phénomène de transition, est mort.

2545. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » pp. 76-79

CRÉBILLON, [Prosper Jolyot de ] de l’Académie Françoise, né à Dijon en 1674, mort à Paris en 1762.

2546. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 111-114

DANIEL, [Gabriel] Jésuite, Historiographe de France, né à Rouen en 1649, mort à Paris en 1728.

2547. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 210-213

DUFRESNY, [Charles Riviere] Valet-de-Chambre de Louis XIV, & Contrôleur de ses Jardins, né à Paris en 1648, mort dans la même ville en 1724.

2548. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 472-474

] Abbé, né à Lonsle-Saunier en Franche-Comté, mort en 1771.

2549. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 459-462

PASCAL, [Blaise] né à Clermont en Auvergne, en 1623, mort à Paris en 1662, Génie qui a su allier l’énergie des pensées avec l’élégance & la pureté du langage, ce qui le place, sans contredit, parmi les meilleurs Ecrivains du Siecle de Louis XIV.

2550. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » pp. 419-421

Vély, [Paul-François] Abbé, né à Crugni, en Champagne, en 1709, mort en 1759.

2551. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Préface et poème liminaire des « Châtiments » (1853-1870) — Au moment de rentrer en France. — 31 août 1870 »

Puisque c’est l’heure où tous doivent se mettre à l’œuvre,                                Fiers, ardents, Écraser au-dehors le tigre, et la couleuvre                                Au-dedans ; Puisque l’idéal pur, n’ayant pu nous convaincre,                                S’engloutit ; Puisque nul n’est trop grand pour mourir, ni pour vaincre                                Trop petit ; Puisqu’on voit dans les cieux poindre l’aurore noire                                Du plus fort ; Puisque tout devant nous maintenant est la gloire                                Ou la mort ; Puisqu’en ce jour le sang ruisselle, les toits brûlent,                                Jour sacré !

2552. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre troisième. Suite de la Poésie dans ses rapports avec les hommes. Passions. — Chapitre III. La Phèdre de Racine. »

Virgile ne place pas Phèdre aux Enfers, mais seulement dans ces bocages de myrtes, dans ces champs des pleurs, lugentes campi , où vont errant ces amantes, qui, même dans la mort, n’ont pas perdu leurs soucis .

2553. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre IV. L’âge moderne. — Chapitre I. Les idées et les œuvres. » pp. 234-333

. —  Sa mort. […] Quand, après la mort de son père, il faisait à haute voix la prière du soir, il tirait des larmes aux assistants, et son poëme le Samedi soir au Cottage, est la plus sentie des idylles vertueuses. […] C’est comme si Arlequin forçait l’entrée de la chambre lugubre où un mort est exposé en cérémonie. […] À son lit de mort, il dit à son gendre : « Lockhart, je n’ai plus qu’une minute peut-être à vous parler. […] de l’âme et de Dieu, et lui conte l’histoire d’une bonne femme morte de chagrin dans sa chaumière ; puis avec un solitaire, sorte d’Hamlet sceptique, morose, attristé par la mort des siens et les déceptions de ses longs voyages ; puis avec le pasteur, qui les mène au cimetière du village et leur décrit la vie de plusieurs morts intéressants.

2554. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre IV. La philosophie et l’histoire. Carlyle. »

Les morts dorment tous à l’entour sous leurs blanches pierres tumulaires, dans l’attente d’une résurrection heureuse. […] Quelques-uns sont ichthyophages et usent des harengs salés, s’abstenant de toute autre nourriture animale, hormis des animaux morts de mort naturelle, ce qui indique peut-être un sentiment brahminique étrangement perverti. […] Les choses ne sont point mortes, elles sont vivantes ; il y a une force qui produit et organise ce groupe, qui rattache les détails et l’ensemble, qui répète le type dans toutes ses parties. […] Le positivisme, appuyé sur toute l’expérience moderne, et allégé, depuis la mort de son fondateur, de ses fantaisies sociales et religieuses, a repris une nouvelle vie en se réduisant à marquer la liaison des groupes naturels et l’enchaînement des sciences établies. […] Voilà véritablement la partie empestée, le centre de l’universelle gangrène sociale qui menace toutes les choses modernes d’une mort épouvantable.

2555. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre sixième »

Les actes de la vie publique des souverains, leurs mariages, les naissances et les morts de leurs enfants, leurs fêtes, leurs plaisirs, et tout ce que la ville imitait des mœurs de la cour, telle en est la principale matière. […] Le grand Condé, né en 1621 et mort en 1686, avait vu successivement l’hôtel de Rambouillet et Molière. […] Aux grands cœurs donnez quelques faiblesses, Si l’on regarde la variété des genres, Boileau en a-t-il borné le nombre, lui qui admet quelques genres morts avec le vieil esprit gaulois ? […] Un scrupule de cette bonté, dont le loue Saint-Simon137, l’empêcha de livrer à l’impression ce dialogue ; il ne le mit même pas sur le papier, et le garda dans sa mémoire jusqu’à la mort de Mlle de Scudéry. […] Né à Chartres, en 1573 ; mort en 1613.

2556. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Le cardinal de Bernis. (Fin.) » pp. 44-66

Le père Theiner, dans son Histoire du pontificat de Clément XIV, est l’écrivain qui, ayant eu sous les yeux la plus grande partie des dépêches de Bernis, probablement d’après les minutes mêmes recueillies après sa mort et déposées au Vatican, et qui, en ayant fait un usage et un extrait continuel, nous permet d’en porter aujourd’hui le jugement le plus motivé et le plus complet. […] Aussi, à la mort du pontife, comme les passions irritées cherchaient à se venger sur ses restes, et que le catafalque placé dans l’église de Saint-Pierre, pendant la neuvaine des obsèques, n’était point en sûreté, Bernis, fidèle à l’amitié et au respect envers l’illustre mort, entretint à ses propres frais une garde qui, jour et nuit, veilla autour de ce catafalque pour en préserver les inscriptions et empêcher tout scandale.

2557. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Étienne de La Boétie. L’ami de Montaigne. » pp. 140-161

Montaigne, dans une lettre à son père, a raconté en détail les principales circonstances de cette mort à la fois stoïque et chrétienne : surtout il nous a tracé, dans son chapitre sur l’amitié, un admirable portrait de sa liaison avec celui qu’il appelait presque dès le premier jour du nom de frère. […] Ainsi, il proclame hardiment cet homme de mérite mort à trente-deux ans, et qui n’avait été promu qu’à des charges locales et aux dignités de son quartier, il le proclame le plus grand homme, à son avis, de tout le siècle : il a connu, dit-il, bien des hommes qui ont de belles parties diverses, l’un l’esprit, l’autre le cœur, tel la conscience, tel autre la parole, celui-ci une science, celui-là une autre ; « mais de grand homme en général et ayant tant de belles pièces ensemble, ou une en tel degré d’excellence qu’on le doive admirer ou le comparer à ceux que nous honorons du temps passé, ma fortune ne m’en a fait voir nul40 ; et le plus grand que j’aie connu au vif, je dis des parties naturelles de l’âme, et le mieux né, c’était Étienne de La Boétie. […] Toutes les fois, du moins, qu’on parlera des nobles vies interrompues au sommet de la jeunesse et à la fleur de la maturité, de ces hommes supérieurs morts jeunes et déjà formés tout entiers, grâce au généreux témoignage de Montaigne, le nom de son ami se présentera, et au-dessous de Pascal, sur un marbre à part, on inscrira Vauvenargues et La Boétie.

2558. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Saint-Martin, le Philosophe inconnu. — I. » pp. 235-256

Taschereau, à qui j’en dois communication, se compose d’une suite de pensées et de souvenirs tracés par Saint-Martin dans les dernières années, et ne s’arrête que peu avant sa mort. […] On ne pouvait être moins propre à l’état militaire que ne l’était Saint-Martin : « J’ai reçu de la nature, disait-il, trop peu de physique pour avoir la bravoure des sens. — J’abhorre la guerre, j’adore la mort. » En restant quelque temps au service, il faisait le plus grand sacrifice aux volontés de son père. […] Au moment de sa mort (12 juin 1847), j’écrivis pour moi seul alors ce qui me revient en ce moment : Ballanche vient de mourir ; il a eu en partage une douce gloire, et il en a joui.

2559. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « La marquise de Créqui — II » pp. 454-475

Il y inspire un tendre intérêt à une jeune dame qui, après bien des troubles et des luttes secrètes de cœur, devient veuve fort à propos, et qui n’aurait plus qu’à l’épouser si lui-même, forcé par l’honneur de se rendre à l’armée de Condé, il n’était fait prisonnier les armes à la main et condamné à périr sur l’échafaud ; il ne s’y dérobe qu’en se donnant la mort et en se frappant d’un coup de stylet, exactement comme Valazé. […] Nombre de remarques justes sur l’humeur de la nation, et sur son étrange facilité à se plier pour un temps à cet atroce régime de terreur, révèle le publiciste moraliste, l’homme qui a vécu avec Tacite et qui en a pénétré tout le sens : Parmi les habitants de Paris, faibles, légers, indolents pour la plus grande partie, les gens riches ou aisés désiraient intérieurement, l’année passée (1792), le retour de la monarchie, pour assurer leur fortune ; mais ils craignaient la transition, et, semblables à ces malades qui ne peuvent supporter l’idée d’une opération douloureuse qui doit les sauver, ils se familiarisaient avec leurs maux… Aujourd’hui, stupides de terreur, ils attendent comme de vils animaux qu’on les conduise à la mort. C’est une chose remarquable dans la Révolution que le courage passif et la résignation, tandis que rien n’est plus rare qu’un courage actif et entreprenant… Et comme il y a cependant, au milieu de cette apathie publique, d’admirables exemples de ce premier genre de courage, comme on voit des vieillards, des femmes, des jeunes gens à peine sortis de l’enfance, qui marchent à la mort de sang-froid : Beaucoup de gens ressemblent, pour le courage, à ces avares qui gémissent à chaque petite somme qu’ils sont forcés de dépenser, et qui sont capables d’en donner une très grosse sans en être affectés.

2560. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Le maréchal de Villars — III » pp. 81-102

  Il s’agissait pour Villars de joindre l’électeur de Bavière le plus promptement possible ; mais en attendant qu’il eût fait reconnaître les chemins et qu’ils fussent praticables, il résolut d’attaquer le prince de Bade dans ses lignes de Bühl et de Stollhofen, lignes en renom qui fermaient l’entrée de l’Allemagne, et qu’il emporta quelques années plus tard sans difficulté, mais après la mort du prince. […] Les réflexions que Villars adressait au ministre à ce sujet sont d’un grand sens : On les destina à servir d’exemple : mais la manière dont Maillé reçut la mort était bien plus propre à établir leur esprit de religion dans ces têtes déjà gâtées qu’à le détruire. […] Cela m’a fait penser, ajoutait Villars, que la mort la plus prompte à ces gens-là est toujours la plus convenable ; qu’il est surtout convenable de ne pas donner à un peuple gâté le spectacle d’un prêtre qui crie, et d’un patient qui le méprise ; et qu’il faut surtout faire porter leur sentence plutôt sur leur opiniâtreté dans la révolte que dans la religion.

2561. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Souvenirs militaires et intimes du général vicomte de Pelleport, publiés par son fils. » pp. 324-345

Le général Pelleport, mort à Bordeaux le 15 décembre 1855, avait pensé, quinze ans auparavant et dans la retraite au sein de sa famille, à retracer la suite de ses services militaires et civiques, et notamment à donner l’historique de la 18e demi-brigade, devenue le 18e régiment, dans laquelle, entré comme simple soldat, il avait gagné tous ses grades jusqu’à celui de colonel. […] À la manière dont il parle de la mort de ce général et de sa tombe « pareille à celle du pauvre », on voit poindre chez Pelleport un sentiment qui se développera de plus en plus, le respect et presque la piété pour les chefs qui l’ont bien mené dans la carrière. […] Un jour, après le départ de Bonaparte et la mort de Kléber, et quand Menou était général en chef, celui-ci, qui recherchait toutes les occasions de s’entretenir avec les officiers des différents corps, et qui voulait trancher du Machiavel et du grand politique sans en avoir l’étoffe, se promenait avec le capitaine Pelleport sur l’une des places du Caire.

2562. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Jean-Bon Saint-André, sa vie et ses écrits. par M. Michel Nicolas. (suite et fin.) »

Ces fonctions extraordinaires ayant cessé l’année suivante par l’organisation régulière et l’entière annexion de ces nouveaux départements, il fut et resta préfet de l’un d’eux, de celui du Mont-Tonnerre, qu’il administra jusqu’à sa mort. […] Jean-Bon est mort à la peine, à soixante-quatre ans, en vaillant et dévoué serviteur du pays. […] Le feu de la Montagne et le nombre de morts et de blessés, parmi lesquels je déplore la perte de mon capitaine de pavillon, de l’agent comptable maritime et de la moitié de mes officiers et trois cents hommes enfin de mon équipage, tant tués que blessés, prouveront à la République entière que les événements seuls ont causé le résultat malheureux de cette journée.

2563. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. ULRIC GUTTINGUER. — Arthur, roman ; 1836. — » pp. 397-422

Et lorsque du départ vient l’heure inexorable, Plus épris, plus brûlants de l’ivresse adorable Où l’amour longtemps nous plongea ; Indignés et surpris du temps qui nous réclame, Sortant comme d’un rêve avec la mort dans l’âme Tous les deux nous disons : Déjà ! […] — Ulric Guttinguer est mort à Paris le 21 septembre 1866. […] En un mot l’aimable, le faible, le volage, le tendre Ulric vieilli, Arthur octogénaire, est mort ce qu’il avait toujours été.

2564. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « LE COMTE XAVIER DE MAISTRE. » pp. 33-63

L’élévation et la sensibilité s’y joignent bientôt et y mêlent un sérieux attendri : qu’on relise le touchant chapitre xxi sur la mort d’un ami et sur la certitude de l’immortalité. « Depuis longtemps, dit-il en continuant, le chapitre que je viens d’écrire se présentait sous ma plume, et je l’avais toujours rejeté. […] M. de Feletz, aux Débats, s’est poliment moqué, dans le temps, de cette retouche37 ; il y notait, entre autres additions, un certain clair de lune introduit au moment de la mort de la sœur, et dans lequel l’astre des nuits, éclairant une nature immobile, était comparé au soleil éteint. […] — Le comte Xavier de Maistre est mort à Saint-Pétersbourg, le 12 juin 1852, à l’âge de près de 89 ans.

2565. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. EUGÈNE SCRIBE (Le Verre d’eau.) » pp. 118-145

Toute victoire s’achète avec des morts. […] En tout genre, les personnages célèbres morts ne sont-ils pas des marionnettes aux mains des vivants ? […] Quoi de plus joli et de plus franc que ce mot soudain de la reine, qu’elle lance à la duchesse, sur le chiffre des millions qu’a coûtés la prise de Bouchain, sur le chiffre des morts qu’a coûtés la victoire de Malplaquet ?

2566. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. J. J. AMPÈRE. » pp. 358-386

Vous chantez si hautement les triomphes de l’Église et les fêtes de l’État, la mort des martyrs et la naissance des princes, qu’il semble que vos vers ajoutent de la gloire à celle du ciel et des ornements à ceux du Louvre ; les saints semblent recevoir de vous une nouvelle félicité, et M. le Dauphin une seconde noblesse. » Une étude particulière sur Balzac démontrerait à fond cette identité de nature qu’il a avec les rhéteurs des siècles inférieurs retracés par M. […] Tous les écrivains y ont leur place, parce qu’ils ont été des écrivains : ainsi l’on fait revivre, quinze ou seize siècles après leur mort, bien des auteurs qui étaient peut-être morts de leur vivant.

2567. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « M. Joubert »

Quel est cet inconnu tout d’un coup ressuscité et dévoilé par l’amitié, quatorze ans après sa mort ? […] Il le console, en sage tendre, de la mort d’un jeune enfant : « Ces êtres d’un jour ne doivent pas être pleures longuement comme des hommes ; mais les larmes qu’ils font couler sont amères. […] J’en ai quelquefois cependant ; et si mes pensées s’inscrivaient toutes seules sur les arbres que je rencontre, à proportion qu’elles se forment et que je passe, vous trouveriez, en venant les déchiffrer dans ce pays-ci après ma mort, que je vécus par-ci par-là plus Platon que Platon lui-même : Platone platonior.

2568. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre II. La première génération des grands classiques — Chapitre II. Corneille »

Il n’a pas usé non plus des reconnaissances ; il a fait parfois revenir des gens qu’on croyait morts comme Sévère dans Polyeucte : mais l’espèce de reconnaissance de Sévère et de Pauline pose le problème psychologique de la pièce, elle est nécessaire, naturelle ; elle produit des évolutions de sentiments, non des ricochets d’intrigue. […] Le Cid tuant le père de Chimène, Chimène demandant la tête du Cid, Pauline aimant Sévère, le lui disant et lui montrant en même temps qu’il n’a rien à espérer, Sévère s’efforçant de sauver Polyeucte dont la mort rendrait libre la femme qu’il aime : autant d’exemples et de triomphes de la volonté. […] Tristan325, dans une Mort de Sénèque (1644) et dans un Osman (impr. 1656), a tiré des effets tout à fait saisissants et pour ainsi dire romantiques, de la juxtaposition, même de la fusion d’une familiarité pittoresque avec l’atrocité tragique : il a l’imagination exubérante et déréglée, outrant la force et tombant parfois dans le ridicule et le puéril.

2569. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Anatole France »

Daphné, chrétienne par docilité, mais l’imagination et le cœur encore pleins des divinités anciennes, mêlant avec candeur le culte du Christ, dieu des morts, au ressouvenir des dieux de la vie, est une figure d’une vérité délicate et charmante. […] Christ est le Dieu des morts : que son nom soit béni ! […] Je suis trop vieux pour rester bien sensible ; mais, en vérité, c’est un mystère douloureux que la mort d’un enfant.

2570. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XII. La littérature et la religion » pp. 294-312

Guillaume d’Orange, dans sa vieillesse, se retire en un couvent qu’il a fondé et devient après sa mort saint Guillaume du Désert. […] Mais Molière est mort et l’Église, qui depuis la Réforme traite le théâtre, son fils légitime, mais émancipé, en véritable marâtre, poursuit la comédie de ses anathèmes. […] Avec Chateaubriand, Lamartine, les adeptes du romantisme commençant, elle a été pour la théologie une auxiliaire d’autant plus efficace qu’elle était moins sermonneuse et plus mondaine ; elle a ramené les indifférents et les tièdes aux offices par le charme de sa parole d’or ; elle a ravivé le sentiment d’angoisse et de mélancolie que l’homme éprouve devant l’énigme de sa destinée, devant la mort qui l’engloutit avec toutes ses ambitions ; elle a poétisé les ruines couronnées de lierre des vieux cloîtres écroulés, la mystérieuse pénombre des cathédrales, la voix lointaine des cloches éveillant même en l’homme qui ne croit plus les souvenirs de sa pieuse enfance ; elle a dit et redit les aspirations inassouvies de l’âme humaine vers l’infini de l’espace et du temps.

2571. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XVIII. Formule générale et tableau d’une époque » pp. 463-482

Le philosophe mort est à la fois suspect et triomphant, ce qui n’est point contradictoire. […] Puis un évêque monte en chaire, et dans un discours d’apparat célèbre les vertus du mort, qui fut souvent un piètre sire, exalte l’esprit de la princesse défunte, qui fut peut-être un modèle d’insignifiance, et ne manque pas de placer l’un et l’autre à la droite du Tout-puissant, attendu qu’un grand de la terre ne saurait être confondu, même dans la tombe, avec le troupeau de la vile multitude. […] Le Meunier, son fils et l’âne, le Bûcheron et la Mort, etc.

2572. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre II »

Le jeune homme préfère la mort à cette corvée, et, pour mourir, il provoque M. de Talmay. […] Mais Julie a lu la mort dans sa pâleur. « Il t’aime, il va se tuer », crie-t-elle à sa sœur. […] L’amour est plus fort que la mort ; il est plus fort aussi que l’amitié.

2573. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « La Grande Mademoiselle. » pp. 503-525

C’est même par là autant que par son bon air, c’est par l’agrément de sa conversation, que Lauzun s’insinua d’abord auprès d’elle : « Je lui trouvais des manières d’expressions que je ne voyais point dans les autres gens. » Richelieu mort, Gaston, que les dernières intrigues avaient éloigné, fit son accommodement avec la Cour ; il revint à Paris et descendit chez sa fille : Il soupa chez moi ou étaient les vingt-quatre violons, dit Mademoiselle ; il y fut aussi gai que si MM. de Cinq-Mars et de Thou ne fussent pas demeurés par les chemins. […] Le temps qui s’écoula depuis la mort de Louis XIII jusqu’à la Fronde (1643-1648) fut un brillant moment pour Mademoiselle. […] Il me dit : « Vous voyez un homme au désespoir, j’ai perdu tous mes amis ; MM. de Nemours, de La Rochefoucauld et Clinchamp, sont blessés à mort. » Je l’assurai qu’ils étaient en meilleur état qu’il ne les croyait… Cela le réjouit un peu, il était tout à fait affligé ; lorsqu’il entra, il se jeta sur un siège, il pleurait et me disait : « Pardonnez à la douleur où je suis. » Après cela, que l’on dise qu’il n’aime rien ; pour moi, je l’ai toujours connu tendre pour ses amis et pour ce qu’il aimait.

2574. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mirabeau et Sophie. — II. (Lettres écrites du donjon de Vincennes.) » pp. 29-50

Le recueil de lettres qu’il écrivit alors a paru en 1792, moins d’un an après sa mort. […] Il disait encore de lui, après l’espèce de réconciliation de 1781 : Tandis que mes amis, que son étrange réputation et son talent pour faire peur avaient effarouchés, l’étaient au point de me croire mort seulement à son approche, je n’ai trouvé que ce que j’avais laissé : de l’esprit autant qu’il est possible d’en avoir ; un talent incroyable pour saisir toutes les surfaces, et rien, rien du tout dessous ; et, au lieu d’âme, un miroir qui prend passagèrement toutes les images qu’on lui présente et n’en conserve pas le moindre souvenir. […] Mirabeau répondit à cette justice tardive de son père d’une manière touchante, en demandant, lui le prisonnier du fort de Ré, du château d’If, du château de Joux, du château de Dijon et du donjon de Vincennes, lui qu’on va porter en pompe au Panthéon, en demandant, à l’heure de la mort, d’être enterré à Argenteuil entre son aïeule et son père.

2575. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Hégésippe Moreau. (Le Myosotis, nouvelle édition, 1 vol., Masgana.) — Pierre Dupont. (Chants et poésies, 1 vol., Garnier frères.) » pp. 51-75

Aujourd’hui pourtant, je parlerai de deux poètes qui ont chanté avec quelque nouveauté ; dont l’un a déjà un nom, un nom consacré par une mort lamentable, et dont l’autre qui, heureusement, est plus en voix que jamais, obtient une sorte de vogue en ce moment : Hégésippe Moreau et Pierre Dupont. […] Je prends plaisir à marquer ces premiers traits, parce que ceux qui ont le plus loué Moreau à l’heure de sa mort en ont surtout fait un poète de guerre, de haine et de colère. […] Étendu sur son lit de mort à l’hospice de la Charité, le caractère qui était le plus empreint sur sa face, me dit une personne qui ne l’a vu que ce jour-là, était une remarquable douceur.

2576. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Madame Necker. » pp. 240-263

On peut juger un homme public, mort ou vivant, avec quelque rudesse ; mais il me semble qu’une femme, même morte, quand elle est restée femme par les qualités essentielles, est un peu notre contemporaine toujours ; elle l’est surtout quand elle n’a cessé de se continuer jusqu’à nous par une descendance de gloire, de vertu et de grâce. […] Aussi ce fut une consolation pour elle, au milieu de tant de sujets de douleur, de se retrouver en 1790 à Lausanne ou à Coppet, en vue de son beau lac, et non loin des tombeaux de ses parents : « Il semble, disait-elle à chaque retour en dégageant le sentiment moral qu’inspire cette nature de paysage, il semble que l’Être suprême s’est occupé ici plus particulièrement de sa créature, et qu’il l’oblige sans cesse à élever sa pensée jusqu’à lui. » Elle écrivait en ces années finales, et pendant que 93 étendait ses horreurs sur la France, un écrit touchant, et qui a trouvé grâce auprès de ceux mêmes qui se sont montrés le plus sévères pour le genre d’esprit de Mme Necker, je veux parler de ses Réflexions sur le divorce qui parurent au lendemain de sa mort. […] Veille, grand Dieu, sur l’ami, sur l’unique ami qui recevra nos derniers soupirs, qui fermera nos yeux et ne craindra pas de donner un baiser d’adieu sur des lèvres flétries par la mort !

2577. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Voltaire et le président de Brosses, ou Une intrigue académique au XVIIIe siècle. » pp. 105-126

J’ai dit qu’à la mort de Montesquieu l’armée des gens de lettres n’était pas encore debout ni enrégimentée : c’est à la mettre sur pied que travaille ardemment Voltaire. […] Il me semble que, dans ses lettres à Voltaire, et quand il est question des chances plus ou moins favorables du marché à vie, il revient un peu trop fréquemment sur l’éventualité, toujours désagréable, de la mort. Mais quant au fond et à l’exactitude du procédé, on ne saurait rien lui contester ; et, dans son insistance finale, il fut poussé lui-même à bout par les importunités incessantes et le jeu hypocrite de son adversaire. — J’ajouterai qu’après la mort de tous deux, Mme Denis, alors Mme Duvivier, héritière de Voltaire, dut payer au fils de M. de Brosses une somme de quarante mille francs environ, après estimation faite par les experts des diverses dégradations et détériorations qu’avait subies la propriété ; ce qui prouve que Voltaire n’avait pas ménagé l’usufruit.

2578. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Volney. Étude sur sa vie et sur ses œuvres, par M. Eugène Berger. 1852. — II. (Fin.) » pp. 411-433

» Franchement, on comprend peu, si le Génie ne l’expliquait ensuite, quelles peuvent être ces leçons qui sortent si visiblement des ruines, sinon une leçon d’humilité profonde : À mon retour d’Asie, écrivait Servius Sulpicius à Cicéron qu’il voulait consoler de la mort de sa fille, comme je faisais voile d’Égine vers Mégare, je me mis à considérer les contrées qui étaient de toutes parts à l’en tour. […] nous autres, pauvres petits hommes (homunculi), nous nous révoltons si quelqu’un des nôtres nous est enlevé de mort naturelle ou violente, nous dont la vie doit être si courte, tandis que les cadavres de tant de villes gisent à terre dans un si petit espace ! […] N’étant pas engagé directement dans la lutte, il échappa à la mort commune, et en fut quitte pour dix mois de détention dont il fut délivré peu après le 9 Thermidor.

2579. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Histoire » pp. 179-240

Pour cette nouvelle histoire, il nous a fallu découvrir les nouvelles sources du Vrai, demander nos documents aux journaux, aux brochures, à tout ce monde de papier mort et méprisé jusqu’ici, aux autographes, aux gravures, aux dessins, aux tableaux, à tous les monuments intimes qu’une époque laisse derrière elle pour être sa confession et sa résurrection. […] Où reprendre la vie psychique, où retrouver le for intérieur, où ressaisir l’humanité de ces morts ? […] Trois volumes contenant la vie des trois grandes Maîtresses déclarées, et qui sont, en ce siècle de la toute-puissance de la femme, « l’Histoire de Louis XV », depuis sa puberté jusqu’à sa mort.

2580. (1860) Ceci n’est pas un livre « Hors barrières » pp. 241-298

Nous ne nous étions pas vus depuis soixante-quinze ans, — depuis le jour de sa mort… Hé ! […] Je le cherchai vainement, le jeudi suivant, sur les Allées Neuves… Il était mort. […] Romain-Caze d’avoir placé le trône de la Vierge Marie sur une estrade d’un gris si pâle et si effacé : le gris ne sera jamais de mise dans ce lumineux pays du Paradis qui fera l’éternelle joie des coloristes morts en état de grâce !

2581. (1759) Réflexions sur l’élocution oratoire, et sur le style en général

J’ai vu mes tristes journées Décliner vers leur penchant ; Au midi de mes années Je touchais à mon couchant  La mort déployant ses ailes, Couvrait d’ombres éternelles La clarté dont je jouis ; Et dans cette nuit funeste Je cherchais en vain le reste De mes jours évanouis. […] Le midi et le couchant des années, les journées qui déclinent vers leur penchant, les ailes de la mort déployées. Ces images, belles à la vérité, mais l’ouvrage de l’esprit qui cherche à peindre, et non du sentiment qui ne veut qu’exprimer, peuvent-elles être comparées à la simplicité touchante de l’Écriture, à la tristesse profonde et vraie avec laquelle le prince jeune et mourant se présente aux portes de la mort ?

2582. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre X. Première partie. Théorie de la parole » pp. 268-299

Ainsi toutes les générations humaines ; ainsi tous les peuples de tous les âges et de tous les lieux ; ainsi les vivants et les morts sont unis entre eux et avec Dieu par la parole. […] Le christianisme, naissant au sein d’un peuple grossier, promettant à ses apôtres les fers et la mort ; annonçant à Rome et à Athènes, au sein des lumières, la morale d’un homme qui venait d’expirer sur la croix, renversant les idoles jusque dans les métropoles du culte idolâtre ; contredisant tous les orgueils de l’homme ; les chrétiens, mourant comme leur maître, et donnant leur mort même pour preuve de leur mission ; consentant ainsi à l’ignominie du supplice ou à la honte du mensonge : tel est le tableau que présente l’établissement du christianisme.

2583. (1874) Premiers lundis. Tome II « Poésie — Revue littéraire. Victor Hugo. — M. Molé. — Les Guêpes »

La seconde place vacante à l’Académie par la mort de M. l’archevêque de Paris a suscité jusqu’ici peu de compétiteurs : il semble qu’on ait senti qu’une haute décence venait ici se mêler à la littérature et la dominer en quelque sorte, pour restreindre les choix.

2584. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — C — Chateaubriand, François René de (1768-1848) »

. — La Vie et la mort du duc de Berry (1820). — De la Restauration (1831). — Du bannissement de Charles X (1831). — Sur la captivité de la duchesse de Berry (1833). — Les Natchez (dans les Œuvres complètes de 1826-1831). — Aventures du dernier des Abencérages (dans les Œuvres complètes de 1826-1831)

2585. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — S — Samain, Albert (1858-1900) »

Pierre Quillard Parmi les arbres d’un parc automnal que l’imminence de la mort pare d’une beauté touchante et solennelle, sur des eaux lentes parfumées au crépuscule de pâles roses et de violettes pales, près d’une seigneuriale demeure qui s’écroule au milieu des hautes herbes et atteste une existence dix fois séculaire par l’effondrement des majestueuses salles romanes et des étroits boudoirs, encore tendus de molles étoffes en lambeaux, là et point ailleurs, il faut se réciter d’une voix mêlait colique et fière les vers de M. 

2586. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » pp. 179-182

Aubignac, [François Hedelin, d’] Abbé, né à Paris en 1604, mort à Nemours en 1676.

2587. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 241-244

Peut-être la mort vint-elle prévenir la défection de ses talens.

2588. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 465-468

GUERET, [Gabriel] Avocat au Parlement de Paris, sa patrie, né en 1641, mort dans la même ville en 1688.

2589. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 100-103

LAURÉS, [Antoine , Chevalier de] né à Gignac, dans le Diocese de Montpellier, mort à Paris en 1778.

2590. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 489-492

PERRAULT, [Charles] de l’Académie Françoise, de celle des Sciences, de celle des Inscriptions, né à Paris en 1633, mort dans la même ville en 1723.

2591. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 66-69

Regnard, [Jean-François] né à Paris en 1647, mort en 1709 ; le meilleur de nos Poëtes Comiques, après Moliere, en ce qu'il a le plus approché du génie de ce Grand Homme.

2592. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 90-93

Richesource, [Jean de Soudrier, Ecuyer, Sieur de] mort à Paris vers la fin du dernier siecle.

2593. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre quatrième. Du Merveilleux, ou de la Poésie dans ses rapports avec les êtres surnaturels. — Chapitre XV. Du Purgatoire. »

entre la mère et la fille, entre l’époux et l’épouse, entre la vie et la mort !

2594. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre premier. Beaux-arts. — Chapitre premier. Musique. — De l’influence du Christianisme dans la musique. »

Il faut qu’il connaisse les sons que rendent les arbres et les eaux ; il faut qu’il ait entendu le bruit du vent dans les cloîtres, et ces murmures qui règnent dans les temples gothiques, dans l’herbe des cimetières, et dans les souterrains des morts.

2595. (1824) Préface d’Adolphe

On se relève de cette victoire, à laquelle les indifférents et les amis applaudissent, ayant frappé de mort une portion de son âme, bravé la sympathie, abusé de la faiblesse, outragé la morale en la prenant pour prétexte de la dureté ; et l’on survit à sa meilleure nature, honteux ou perverti parce triste succès.

2596. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Avant-propos » pp. 1-5

Un poëme, dont le sujet principal est la mort violente d’une jeune princesse, entre dans l’ordonnance d’une fête ; et l’on destine cette tragedie à faire le plus grand plaisir d’une compagnie qui s’assemblera pour se divertir.

2597. (1774) Correspondance générale

Selon mon goût à moi, par exemple, la Mort, courbée sur le tombeau, la main gauche appuyée sur le devant et relevant la pierre de la main droite, aurait été tout entière à cette action ; elle n’eût ni regardé le héros, ni entendu la France : la mort est aveugle et sourde. […] Il vaut mieux être mort que fripon ; mais malheur à celui qui vit et qui n’a point de devoir dont il soit esclave ! […] Adieu, mon ami… Grimm, voilà l’effet que je ferais sur vous, si je devenais jamais un méchant : en vérité, j’aimerais mieux être mort. […] 8° Que, quoique la maladie de sa mère eût été dispendieuse et longue, il se trouve plus de bien à sa mort qu’il n’y en avait à la mort du mari. […] Je ne suis pas mort et, quand je serais mort, je crois que les plaintes des malheureux remueraient mes cendres au fond du tombeau.

2598. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE RÉMUSAT » pp. 458-491

Mais, un jour, un été, à une certaine saison d’ennui, après les années brillantes, cette personne, à la campagne, prend une plume, et trace, sans but arrêté d’abord, un roman ou des souvenirs pour elle, pour elle seule, ou même seulement ce sont des lettres un peu longues qu’elle écrit à des amis sans y trop songer ; et dans cinquante ans, quand tous seront morts, quand on ne lira plus l’homme de lettres de profession à la mode en son temps, et que ses trente volumes de couleur passée iront lourdement s’ensevelir dans les catalogues funèbres, l’humble et spirituelle femme sera lue, sera goûtée encore presque autant que par nous contemporains ; on la connaîtra, on l’aimera pour sa nette et vive parole, et elle sera devenue l’un des ornements gracieux et durables de cette littérature à laquelle elle ne semblait point penser, non plus que vous près d’elle. […] La ruine soudaine de crédit qui s’était fait sentir au sein de la famille à la mort de l’oncle ministre (1787) avait été pour elle une première leçon, et qui ne l’étonna point : elle savait de bonne heure son La Bruyère. […] Elle a senti qu’elle mourait, et cependant, en quittant une vie si heureuse, elle n’a laissé échapper que l’expression d’un regret aussi tendre que touchant : — Ne m’oubliez pas, disait-elle à ses parents et à ses amis en pleurs autour de son lit de mort ; j’aurais plus de courage s’il ne fallait pas vous quitter, mais du moins que je vive dans votre souvenir ! […] Tandis qu’au dehors une librairie intelligente, aidant à ce retour du public, réimprimait des collections d’anciens mémoires, de petits choix de lettres de Mme de Montmorency, de Mme de Scudery, de Mme de Coulanges, on citait tel cercle où les femmes prenaient le deuil à l’anniversaire de la mort de Mme de Sévigné.

2599. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Note I. De l’acquisition du langage chez les enfants et dans l’espèce humaine » pp. 357-395

Quand ses poupées avaient la tête cassée, on lui disait qu’elles étaient mortes. […] Supposez qu’un peuple s’arrête à cette idée et rie définisse pas la mort autrement. L’au-delà pour lui sera le Schéol des Hébreux, l’endroit où vivent d’une vie vague ou presque éteinte les morts immobiles. — Hier signifie pour elle dans le passé, et demain, dans l’avenir ; aucun de ces deux mots ne désigne dans son esprit un jour précis par rapport à celui d’aujourd’hui, le précédent ou le suivant. — Voilà encore un exemple d’un sens trop vaste qu’il faudra rétrécir. — Il n’y a presque pas de mots employés par un enfant dont le sens ne doive subir cette opération. […] À présentoir ne les appelle plus ainsi ; par contre, il donne ce nom à des mouches mortes, à des insectes immobiles.

2600. (1861) La Fontaine et ses fables « Deuxième partie — Chapitre II. Les bêtes »

Avec quelle tristesse a-t-il décrit la mort des animaux ! […] Les bois deviennent alors silencieux et mornes, une pluie fine et froide ruisselle sur les feuillages qui vont se flétrir ; enveloppés dans l’air brumeux, comme dans un linceul, ils semblent pleurer ceux qui sont morts. […] Dès que leur expédition militaire est consommée, ils se séparent, et retournent à leur silence et à leur solitude. — Enfin, désagréable en tout, la mine basse, l’aspect sauvage, la voix effrayante, l’odeur insupportable, le naturel pervers, il est odieux, nuisible de son vivant, inutile après sa mort. »135 Voilà bien de la colère, et il faut croire que les moutons de Montbard étaient mal gardés. […] On le déchire après sa mort ; Ce sont tous ses honneurs suprêmes.

2601. (1890) L’avenir de la science « XXIII »

Au-delà, c’est le repos, c’est la mort. […] Ceux que des circonstances particulières ont amenés à soutenir sur ce terrain un duel à la vie à la mort ont des raisons pour n’être pas si commodes. […] Il faut une religion autour du lit de mort ; laquelle ? […] Peut-être seras-tu celui de mon lit de mort.

2602. (1828) Préface des Études françaises et étrangères pp. -

Elle tombe à faux en ce que les grandes époques littéraires ne sont quelque chose que par les points où elles ne se touchent pas ; et véritablement il y a peu de justice et de générosité à opposer tous les grands écrivains morts que les temps ont lentement produits, aux écrivains d’une seule époque qui est à peine au quart de son période. […] Si les œuvres d’André Chénier, de ce poète immense, sitôt moissonné par la faux implacable qui n’épargnait aucune royauté, eussent été publiées à la fin du dernier siècle, quelque incomplètes, quelque imparfaites qu’elles soient, à cause de cette mort précoce, nul doute que l’âme des hommes supérieurs ne se fut prise alors à cette poésie virile et naturelle, et la réconciliation qui s’accomplit lentement eût été avancée de trente ans. […] Il proclamerait sans doute hautement, que les rayons presqu’éteints du dernier siècle ne peuvent pas être la lumière d’un nouvel âge ; il n’hésiterait pas, dans l’intérêt de l’art et de sa propre gloire, à se séparer de la mort pour s’attacher à la vie, et tout en éclairant les poètes de cette nouvelle école sur leurs défauts et leurs dangers, il les vengerait, par l’autorité de sa parole, des outrages de l’ignorance ou du pédantisme scholastique. […] Quelques grands modèles de la nouvelle beauté tragique dont notre théâtre doit nécessairement s’enrichir, sous peine de mort, parleront plus haut que tous les raisonnements, et c’est pourquoi la révolution dramatique ne saurait être mieux commencée que par la représentation des chefs-d’œuvre de Shakespeare traduits en vers français avec audace et fidélité.

2603. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Alphonse Daudet »

Ces giroflées ont la vie plus dure que les murs sur lesquels elles ont poussé ; et cela, avec le vaste génie de Balzac, de ce chef de Dévorants qui a tout dévoré, même le temps qui a suivi sa mort, est une double raison pour qu’une Étude de mœurs parisiennes, à cette heure, quelque force de rendu qu’elle ait, ne produise pas sur l’imagination l’effet profond d’une œuvre dans laquelle ces mœurs seraient saisies et exprimées pour la première fois. […] Qui n’aurait pas d’audace serait moins artiste… Parisien, trop Parisien peut-être, et trop jeune encore pour ne pas s’éprendre et s’enivrer de choses contemporaines, il a osé son pan de fresque après l’immense fresque du Maître des Maîtres, qui — même inachevée — fait croire à l’imagination que Balzac a peint tout, quand, interrompu par la mort, il lui restait tant à peindre encore ! […] Ce ne serait plus la Royauté dans l’exil, mais la Royauté dans la mort, et dans la mort venue par l’exil.

2604. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Lettres de la mère Agnès Arnauld, abbesse de Port-Royal, publiées sur les textes authentiques avec une introduction par M. P. Faugère » pp. 148-162

Encadrée comme elle l’était dans la maison de Port-Royal, amenée après des années de recueillement et de paix à être témoin et, qui plus est, champion de contentions opiniâtres, jetée forcément au milieu des luttes, et placée même depuis la mort de sa sœur à la tête de la résistance, elle sut conserver un caractère de douceur inaltérable, une physionomie paisible et presque souriante. […] … Elle est fille d’une mère qui a été fort persécutée des tyrans, qui l’ont voulu étouffer dans le sang de ses martyrs, et encore des hérétiques, qui ont fait mille efforts à ce qu’elle ne mît point ce béni enfant au monde ; mais enfin elle s’est couronnée de lys aussi bien que de roses, portant en son sein des vierges et des martyrs… Cette excellente épouse n’a jamais été maltraitée de son mari, qui au contraire est mort pour elle… Et elle continue sur ce ton, multipliant, épuisant les images, les allusions emblématiques, s’y jouant plus que de raison, oubliant un peu le goût, mais faisant ses preuves en fait de grâce : je prends le mot dans le double sens, dans le sien et dans le nôtre.

2605. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. ALFRED DE MUSSET (La Confession d’un Enfant du siècle.) » pp. 202-217

Il quitte sa maîtresse, se bat avec son ami et est blessé ; guéri, il se jette dans la débauche, dans l’orgie, jusqu’à ce que la mort de son père l’en tire. […] Ce quart de la Confession, qui commence à l’arrivée d’Octave à la campagne, aussitôt après la mort de son père, et qui se termine dans un hymne de volupté et d’amour, à l’instant de la possession, compose un épisode distinct qui, si on l’imprimait séparément, si on l’isolait des autres parties bien profondes parfois, mais souvent gâtées, aurait son rang à côté des idylles amoureuses les plus choisies, de celles même dont Daphnis et Chloé nous offre l’antique modèle.

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