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941. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Mademoiselle Aïssé »

Ses deux fils, MM. de Font-de-Veyle et d’Argental, surtout ce dernier, furent élevés avec la jeune Aïssé comme avec une sœur. […] Et en effet, jusqu’à la publication du fragment malencontreux, on avait cru dans la société que si M. de Ferriol avait eu à un moment quelque dessein sur elle, Mlle Aïssé avait dû à la protection des fils de Mme de Ferriol, et particulièrement à celle de d’Argental, de s’être soustraite aux persécutions de l’oncle. […] Le chevalier Blaise-Marie d’Aydie, né vers 1690, fils de François d’Aydie et de Marie de Sainte-Aulaire, était propre neveu par sa mère du marquis de Sainte-Aulaire de l’Académie française75. […] « Fut baptisé Charles-Augustin, né d’hier, fils de messire Augustin de Ferriol, escuyer, baron d’Argental, conseiller du Roy au Parlement de Metz, trésorier receveur général des finances du Dauphiné, et de dame Marie-Angélique de Tencin, son espouse, demeurant rue des Fossez-Montmartre. […] Voici une petite anecdote à l’appui : «  M. le comte de Nogent, qui s’appelle Bautru en son nom, est lieutenant-général des armées du roi, fils et peut-être petit-fils d’officier-général, frère de Mme la duchesse de Biron.

942. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXXe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins » pp. 185-304

XXI Il faut le dire, les opinions politiques sont dans le sang : tel père, tel fils. […] Ce que ce peuple aujourd’hui semblait aimer dans le nouveau duc d’Orléans, il faut l’avouer, c’était le fils du 21 janvier. […] J’y avais inséré, avec bonne intention pour la maison d’Orléans, mais avec maladresse évidente, quelques vers qui faisaient allusion au vote régicide de Philippe-Égalité et à la noble résipiscence de ses fils qui lavait glorieusement cette tache sur l’écusson du père. […] Laffitte lut à haute voix la lettre à ses collègues ; ils en écoutèrent la lecture avec des marques d’assentiment unanime. « Qu’on appelle mon fils », dit le roi. Le duc d’Orléans entra. « Tiens, dit le roi à son fils, voilà une lettre et une démission honorablement offertes ; lis cela. » Puis, se tournant vers M. 

943. (1857) Causeries du samedi. Deuxième série des Causeries littéraires pp. 1-402

Ainsi la société chrétienne au nom de sa foi, le monde aristocratique au nom de son honneur ou de son orgueil, la classe bourgeoise au nom de ses intérêts, tous s’accordent dans un sentiment de répulsion ou d’alarme à l’endroit de la littérature, et nous connaissons tel père de famille qui, plutôt que de voir son fils se faire homme de lettres, préférerait le voir rester oisif ou devenir spéculateur, même dans un pays où les effets de l’oisiveté sont résumés par un proverbe et dans un temps où le goût des spéculations côtoie de si près la ruine et l’infamie. […] On conçoit aisément qu’un esprit supérieur, habitué à ne se contenter ni des vulgarités ni des surfaces, épris de ce travail attrayant et difficile qui consiste à extraire d’une masse de faits une essence d’idées, se soit passionné pour cette analyse et l’ait poursuivie, pendant vingt années, avec une patience infatigable, dans les cahiers des États, dans les archives des administrations publiques, dans les Mémoires inédits des intendances de province, dans les pièces originales, partout où il retrouvait ces mille fils plus ou moins visibles qui lient la Révolution à l’ancien régime. […] Un peu plus tard, quand le schisme envahit la Judée, quand les regards des fidèles sont attristés de l’étrange abandon des Lieux-Saints, des abus qui se propagent alentour, Hélène, cette vieille mère de Constantin, cette fille du peuple dont la basse extraction fut d’abord pour son fils une cause de déchéance, et qui jusque-là n’avait été dans ce siècle qu’un personnage assez obscur, apparaît tout à coup comme la messagère inspirée du trône auprès du Calvaire, retrouve la vraie croix, rend aux Lieux-Saints leurs douloureuses splendeurs, ranime la foi des peuples devant ces miraculeux spectacles, et rassérène dans cet inventaire des plus précieuses reliques chrétiennes les imaginations assombries par les crimes récents de Constantin. […] Mais c’est manquer également de respect à Anne d’Autriche et à Louis XIV, au fils et à la mère, que de s’obstiner à ne voir dans sa subite froideur pour les factieux amis de ses jours d’orage, dans son alliance avec le continuateur de la politique nationale, que l’effet d’une inclination féminine, d’une fantaisie romanesque, d’une intrigue de salon ou d’alcôve.

944. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Appendice. — [Lamartine.] » pp. 534-535

. — Vous avez dit de ma mère, entrevue par vous, des choses qui montrent que tout poète a l’âme d’un fils et des divinations de premier coup d’œil. — Vous avez choisi dans mes écrits avec une intelligence amie ce qui pouvait le plus faire aimer le poète. — Vous avez glissé sur les défauts et voilé avec délicatesse les parties regrettables chez celui qui s’est trop abandonné en écrivant aux sentiments éphémères et au courant des circonstances.

945. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 104-107

LAUS DE BOISSY, [Louis] fils d’un Epicier, des Académies de Rome & de Madrid, de celle des Ricovrati de Padoue, Correspondant de celle de Montpellier, & Lieutenant Particulier du Siége de la Connétablie & Maréchaussée, né à Paris en 1747, est un ancien soi-disant Secrétaire du Parnasse, qui fut bientôt réprouvé de cette fonction, parce qu’il faut du jugement & du goût pour la remplir.

946. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre quatrième. Du Merveilleux, ou de la Poésie dans ses rapports avec les êtres surnaturels. — Chapitre II. De l’Allégorie. »

Or, l’âme, dont la nature est la vie, a essentiellement la faculté de produire ; de sorte qu’un de ses vices, une de ses vertus, peuvent être considérés ou comme son fils, ou comme sa fille, puisqu’elle les a véritablement engendrés.

947. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre premier. Beaux-arts. — Chapitre IV. Des Sujets de Tableaux. »

C’est le sommet d’une montagne ; c’est un patriarche qui compte ses années par siècles ; c’est un couteau levé sur un fils unique ; c’est le bras de Dieu arrêtant le bras paternel.

948. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre V. Harmonies de la religion chrétienne avec les scènes de la nature et les passions du cœur humain. — Chapitre V. Ruines des monuments chrétiens. »

vous ne racontez qu’une histoire paisible, ou tout au plus que les souffrances mystérieuses du Fils de l’Homme !

949. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1888 » pp. 231-328

C’est le contrecoup d’un divorce, qui empêche le fils des divorcés de faire un mariage, selon son cœur, et cela entremêlé de scènes entre le père et la mère très bien faites, et qui me semblent, hélas ! […] On sent à ses yeux brillants, hallucinés, qu’il croit à son œuvre, et il y a du convertisseur dans ce cabotin, qui à l’heure qu’il est, a complètement conquis à ses idées, son père, un vieil employé de la Compagnie du gaz, où était également le fils, — son père, dans le principe, tout à fait rebelle à ses essais dramatiques. […] » Et tout d’abord les portraits de ce monde, croqués par Voillemot : le père Dinochau, un vieil abruti, la mère Dinochau qui avait de gros yeux saillants comme des tampons de locomotive, et le fils Dinochau célèbre plus tard, un voyoucrate fin et intelligent. […] C’étaient, dans le principe, des dîners à 35 sous, mais avec des suppléments, et encore en bas vous attendant au comptoir, des diamants, — qui étaient des verres d’eau-de-vie, — dont le fils Dinochau vous faisait l’offre, en l’accompagnant d’un petit air de violon tout à fait engageant. […] Daudet sort, pour calmer son fils, qu’il entrevoit prêt à batailler, et revient bientôt avec une figure colère, et accompagné de Léon, disant, que son père avait une tête si mauvaise dans les corridors, qu’il a craint qu’il se fît une affaire, et je regarde, vraiment touché au fond du cœur, le père et le fils, se prêchant réciproquement la modération, — et tout aussi furieux, l’un que l’autre, en dedans.

950. (1920) Action, n° 2, mars 1920

R., Le Fils du Silence, p. 271. […] Peut-être aussi, en vérité, beaucoup n’ont-ils lu qu’avec fatigue ces livres surchargés d’intention qui se nomment : Le Fils du Silence, Psychodore et les Pacifiques. […] Le Fils du Silence est une bonne douzaine de chefs-d’œuvre. […] Les fils de son héros favori ne sont pas destinés à devenir meilleurs que leurs ancêtres et Han Ryner semble ainsi avoir pour un instant, devant l’horreur des ans de guerre, désespéré de l’animal humain. […] Charles-Louis-Philippe (1874-1909), fils de sabotier devenu employé d’administration à Paris, auteur notamment de Bubu de Montparnasse (1901).

951. (1929) Les livres du Temps. Deuxième série pp. 2-509

C’est que Deucalion est fils de Prométhée, lui-même fils de Japhet et d’Asia ! […] Tel fils du peuple peut avoir une nature de fils de roi. […] Cette identité ne se constate même pas entre fils d’un même père et d’une même mère. […] Je veux parler du brutal renvoi de la mère de son fils Adéodat. […] Elle voulait pour son fils un beau mariage.

952. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre I. Les origines. — Chapitre II. Les Normands. » pp. 72-164

Henri Beauclerc, fils du conquérant, fut instruit dans les sciences ; Henri II et ses trois fils l’étaient aussi ; l’aîné, Richard Cœur de Lion, fut poëte. […] Ainsi, dans un mystère, Amis, qui est lépreux, demande tranquillement à son ami Amille de tuer ses deux fils pour le guérir de la lèpre, et Amille répond plus tranquillement encore90. […] Ils y tiennent si fort que les nobles de Henri II envoient leurs fils en France pour les préserver des barbarismes. […] Il y avait des familles saxonnes à la fin du douzième siècle qui, par un vœu perpétuel, s’étaient engagées à porter la barbe longue, de père en fils, en mémoire des coutumes nationales et de la vieille patrie. […] Hastings, le fameux roi de mer, était fils d’un laboureur des environs de Troyes.

953. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XXVII » pp. 109-112

Les rois avaient jusqu’ici affecté d’être personnellement peu polis envers Louis-Philippe, de ne pas lui rendre les visites qu’il leur avait fait faire par ses fils.

954. (1874) Premiers lundis. Tome II « Sextus. Par Madame H. Allart. »

C’est ce côté toujours noble, toujours héroïque du type romain que madame Allart a voulu nous représenter dans Sextus, favori d’un cardinal, peut-être son fils, intendant de ses troupeaux dans les Maremmes, et l’un des hommes les plus distingués et les plus inutiles, hélas !

955. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » pp. 157-161

Arnaud, [Antoine] vingtieme fils de l’Avocat qui plaida contre les Jésuites, Docteur de Sorbonne, né à Paris en 1612, mort à Bruxelles en 1694.

956. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 424-428

On peut s’en convaincre par la lecture du Nitar, Auteur du neuvieme siecle, qui, dans son Histoire des guerres entre les fils de Louis le Débonnaire, rapporte plusieurs passages écrits en Langue Romance, qui ne different en rien du langage usité aujourd’hui chez les Languedociens.

957. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Montesquieu. — [Note.] » pp. 83-84

Un contemporain de Montesquieu, mais qu’on ose à peine citer à son sujet, le frivole abbé de Voisenon, a pourtant sur lui quelques traits heureux et bien rendus : Il était si bon père qu’il croyait de bonne foi que son fils valait mieux que lui.

958. (1896) Études et portraits littéraires

Ce fils de tabellion fait une autre figure que Diderot, le petit bourgeois de Langres. […] Ni les Oriol père et fils, ni Malandrin, ni Toine-ma-Fine, ni maître Hauchecorne n’offriraient matière à M.  […] Aussi bien avait-elle, en ce fils, une rare matière à pétrir. […] Son fils Rodolphe l’avait confessé depuis longtemps. […] Elles se prennent à de si grossiers engins, et les fils sont si apparents par lesquels on les meut !

959. (1888) Études sur le XIXe siècle

Son fils Carlo ayant épousé, contre son consentement, une de ses parentes, la jeune femme fut impitoyablement bannie de la maison. […] Parfois, il n’osait même pas remplir secrètement, honteusement, ce devoir, et il priait son fils d’écrire directement à sa mère. […] « Les hommes auxquels je m’adressais m’étaient aussi chers : Ugo Rassi et Ciceruacchio avec ses deux fils ! […] Ciceruacchio me dit un adieu affectueux et s’éloigna avec ses fils. […] J’avais devant moi la mère de mes fils, que j’aimais tant, un cadavre !

960. (1903) Légendes du Moyen Âge pp. -291

Il a composé ce livre pour l’éducation du jeune prince dont il était alors gouverneur et auquel il l’a dédié, Jean de Calabre, fils du roi René. […] C’est comme s’il avait dit, dans les termes de l’Évangéliste : Le Fils de l’homme s’en va, comme il est écrit ; mais toi, tu attendras son second avènement. […] Ahasvérus s’y donne comme étant fils d’un charpentier, de la tribu de Nephthali, et comme ayant assisté à plusieurs scènes antérieures de la vie du Christ. […] Le Castoiement ou Instruction d’un père à son fils, publié par Barbazan. […] Le chastoiement d’un père à son fils, traduction en vers de l’ouvrage de Pierre Alphonse, Paris, MDCCCXXIV, in-12, p. 134.

961. (1888) Portraits de maîtres

Ils en eurent la grande âme, ils en furent à la fois les pères et les fils. […] Dans ses filles ce père prépare la mère dans ses fils il prépare le citoyen. […] Nul fils n’aima plus respectueusement et plus profondément sa mère. […] Cette formule pourrait aussi bien servir de devise à l’œuvre qu’à la vie d’un tel fils. […] Avec quelle tendresse de fils nous regardions, nous comptions ses plaies !

962. (1895) Les mercredis d’un critique, 1894 pp. 3-382

Lavedan excelle à peindre ces beaux fils de famille, tirés à quatre épingles, absolument inutiles et assez fiers de leur inutilité. […] Elle est rentrée en Angleterre, et ce sont ses grands fils qui, là-bas, élèvent les brebis. […] « Compagnon le plus aimable et le plus sûr de son père, ce fils prenait déjà part à ses luttes et ressentait les injustices des partis. […] Ces fils sont utiles à l’observation exacte des astres, mais ils sont de l’homme et non du ciel. Il est bon qu’il y ait des fils de platine dans les lunettes.

963. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre V. Comment finissent les comédiennes » pp. 216-393

Ces détails-là sortent des mœurs, ce me semble, et l’on ne dira pas que Crébillon fils ait jamais lu et traduit Térence. […] le fils lui prouve alors, et par de bons raisonnements bien authentiques, qu’il a tout à fait le droit de battre Strepsiade. […] son fils a déjà la pâleur et l’œil affamé d’un vrai philosophe. […] reprend le fils, si je n’ai pas d’enfants, je vais donc garder pour moi les coups que vous m’avez donnés ? […] Diafoirus père et fils pour M. 

964. (1924) Souvenirs de la vie littéraire. Nouvelle édition augmentée d’une préface-réponse

» Montaigne, Pascal et Rousseau « furent, nous dit son fils, les trois admirations forcenées d’Alphonse Daudet. […] C’était pendant la terrible fièvre typhoïde qui mit son fils Léon à deux doigts de la mort. […] Le fils a réalisé le réactionnaire qui sommeillait chez le père.‌ […] Doumic est un chef-d’œuvre d’esprit, dans la bonne tradition des Labiche et des Dumas fils. […] J’essayai de consoler cette mère en lui faisant raconter ses souvenirs sur son fils.

965. (1890) La bataille littéraire. Troisième série (1883-1886) pp. 1-343

Alphonse Daudet vient de publier n’a rien de l’antiquité, et la preuve c’est qu’il l’a dédiée à ses fils quand ils auront vingt ans. […] Enfin, et c’est là ma vraie raison, j’ai élevé mon grand fils, j’ai refait mes études avec lui ; mon rêve est d’agir de même pour mon second, le petit. […] Il faudra la laisser libre, tout quitter… » Il pensa aussitôt à son fils ; il vit les gestes menus, le joli visage, les yeux clairs de cet enfant qu’il avait déjà façonné à sa ressemblance ; « Ah ! […] Et puis quelque chose se chavirait pour le moment dans sa tête, et voilà qu’elle confondait cette mort avec d’autres ; elle en avait tant perdu, de fils ! […] Le fils et la bru ne s’inquiètent guère des fureurs de la brave dame, et leur amour, qui a pris une forêt pour cadre, s’y écoule de la façon la plus poétique et la plus charmante.

966. (1866) Nouveaux essais de critique et d’histoire (2e éd.)

Vous jouez ici le mélodrame du Fils banni ? […] Mon fils, lui, sera plus heureux que moi, il sera grand seigneur. Le drôle souhaitera ma mort, je m’y attends bien, ou il ne sera pas mon fils ». […] « Nul hom de son âge, ne doit parjurer por fils ni por ami ». Il les charge, et cependant il s’écrie : « Ahi, mes quatre fils !

967. (1915) Les idées et les hommes. Deuxième série pp. -341

Elle apprend que Marie-Dorothée a mis au monde un enfant : le fils de François. […] Abandonner sa maîtresse, l’année qu’elle lui donne un fils ? […] Il eut un fils. […] Et Jacques Savignan, le fils, a lu ces pages sans horreur. […] Certes, pour dégager son fils du réseau des sophismes, Savignan donnerait beaucoup plus que sa vie ; car il aime son fils et il l’aime en chrétien qui sait le prix d’une âme.

968. (1894) Études littéraires : seizième siècle

Charles, comte de Charolais, fils du duc, était lui-même un homme de plaisirs, mais ce n’était pas un homme d’esprit. […] C’est ainsi qu’il nous raconte un épisode historique qui a des airs de roman, l’histoire du duc de Gueldres et de son fils. […] Il est fils de poète assez distingué pour l’inviter à l’imitation, assez secondaire pour ne point le décourager ni offusquer sa jeune gloire. […] Il eut un fils naturel à Lyon, où il fut un peu plus résident qu’ailleurs, le reconnut et l’éleva, puis le perdit au bout de deux ans. […] Dieu met les armoiries de son fils en nos corps, et nous les souillerons de fanges et d’ordures ?

969. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — P — Parodi, D.-Alexandre (1842-1902) »

Caïn voit toujours cet œil qui le regarde ; il pousse des cris de colère et ses fils étendent des toiles entre sa tête et le ciel ; puis ils bâtissent des tours dont ils épaississent les murs ; puis ils construisent un caveau d’airain.

970. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Sarah Bernhardt » pp. 14-18

Le Florentin éphèbe a des faiblesses fortes, Le Sphinx du Danemark meurt sous un sort félon ; Un sinistre palais du lugubre salon Sur le blond fils de l’Aigle a refermé ses portes.

971. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre quatrième. Du Merveilleux, ou de la Poésie dans ses rapports avec les êtres surnaturels. — Chapitre V. Caractère du vrai Dieu. »

Le Jupiter d’Homère, ébranlant le ciel d’un signe de ses sourcils, est sans doute fort majestueux ; mais Jéhovah descend dans le chaos, et lorsqu’il prononce le fiat lux, le fabuleux fils de Saturne s’abîme et rentre dans le néant.

972. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Contes — VII. La fausse fiancée »

Quant au fils de griote, on le rendit à ceux de sa caste.

973. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Les nièces de Mazarin et son dernier petit-neveu le duc de Nivernais. Les Nièces de Mazarin, études de mœurs et de caractères au xviie  siècle, par Amédée Renée, 2e éd. revue et augmentée de documents inédits. Paris, Firmin Didot, 1856. » pp. 376-411

Demeurée veuve à vingt-neuf ans, elle redoubla de soin et de vigilance à bien gouverner sa maison, à élever chrétiennement ses fils, à qui elle avait donné pour précepteur Lancelot. […] Ses fils, ces brillants et dissolus Conti, qui devaient répondre si étrangement à son vœu et aux espérances de leur éducation première, lui firent élever un monument dans l’église Saint-André-des-Arcs avec cette épitaphe où il n’y avait que la vérité : À la gloire de Dieu, et à l’éternelle mémoire d’Anne-Marie Martinozzi, princesse de Conti, qui, détrompée du monde dès l’âge de dix-neuf ans, vendit toutes ses pierreries pour nourrir, durant la famine de 1662, les pauvres de Berri, de Champagne et de Picardie ; pratiqua toutes les austérités que sa santé put souffrir ; demeura veuve à l’âge de vingt-neuf ans, consacra le reste de sa vie à élever en princes chrétiens les princes ses enfants, et à maintenir les lois temporelles et ecclésiastiques dans ses terres ; se réduisit à une dépense très modeste, restitua tous les biens dont l’acquisition lui était suspecte jusqu’à la somme de huit cent mille livres ; distribua toute son épargne aux pauvres dans ses terres et dans toutes les parties du monde, et passa soudainement à l’éternité, après seize ans de persévérance, le 4 février 1672, âgée de trente-cinq ans. […] Petit-fils de ce duc de Nevers dont j’ai parlé, et qui, au milieu de toutes sortes de rimes à l’aventure, a fait un bien joli vers, daté de Rome : Sans un peu de Coulange on mourrait en ces lieux, il était fils d’un autre duc de Nevers, qui fut longtemps sans avoir le droit de s’appeler de ce nom ; car, dans leur insouciance épicurienne, ces distraits et excentriques seigneurs avaient omis, en temps utile, de faire enregistrer leur titre au parlement ; ils n’aimaient ni la guerre ni la Cour, et ne suivaient que leur caprice, la paresse et le plaisir. […] Lord Chesterfield écrivait, en janvier 1750, à son fils, qu’il voulait former au parfait bon ton, et dont l’étoffe était si rebelle : Lorsque vous voyez qu’un homme est universellement reconnu pour agréable, bien élevé, aimable, en un mot pour un parfait gentilhomme, tel, par exemple, que le duc de Nivernais, examinez-le, suivez-le avec soin, remarquez de quel air il s’adresse à ses supérieurs, sur quel ton il est avec ses égaux et comment il traite ses inférieurs.

974. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxviie entretien. Un intérieur ou les pèlerines de Renève »

Madame de Lamartine, sa mère, vivait encore alors, et en me voyant entrer dans sa cour pour porter ceci ou cela à son fils, elle me souriait avec son air si aimable de bonté et me disait : « Entrez donc, Besson, un moment à la cuisine, et prenez donc un verre de vin blanc pour vous rafraîchir pendant que mon fils va répondre à M. le curé. » Ah ! […] — Rien, nous dit Madame D…, n’avait été changé dans l’ameublement de la pauvre maison pour conserver religieusement les vestiges de madame de Lamartine, de ses filles et de son fils. […] Le pressoir, la vigne, le noyer, le puits, le pré, la fontaine ; jamais livre ne fut calqué plus scrupuleusement que ces Confidences d’enfant par le pas des visiteurs, il n’y manquait que la mère, le père, les demoiselles et le fils.

975. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — H — Hugo, Victor (1802-1885) »

Alexandre Dumas fils Mon cher Maître, je ne sais pas comme vont s’y prendre tous ceux qui vous fêteront le 26 février pour vous dire en termes variés ce que tout le monde pense. […] Toi qui sors en régnant de l’arène insultante Où nous autres, tes fils, entrons en combattant, Donne-nous, pour braver le sort qui nous attend, La bénédiction douce et réconfortante De tes mains où fleurit la palme qui nous tente ! […] François Coppée Père, bénis tes fils versant d’heureuses larmes. […] Le Maître, revêtu d’un manteau d’hyacinthe, Trône à leur table ; et, pour leur soif et pour leur faim, Leur donne comme Christ la communion sainte Sous l’espèce du pain symbolique et du vin : « Prenez, dit-il, ô mes amis et mes apôtres, Le pain qui rend fécond et le vin qui rend frère ; Pour que le Verbe issu de mon âme aille aux vôtres, Prenez, mes fils, ceci c’est mon sang et ma chair ! 

976. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — IV. La Poësie dramatique. » pp. 354-420

Racine fils condamne lui-même son père, pour l’avoir représentée si souvent & n’avoir pas été aussi heureux dans toutes les tragédies où il l’a faite entrer, que dans celles d’Andromaque & de Phèdre. […] N’arrive-t-il pas souvent, dit-il, que dans une même maison, dans une même famille, dans le même temps & pour la même chose, un père gronde, une fille occupée de sa passion pleure, le fils se moque des deux, & que les amis, ou les parens, ont différemment part à la scène. […] Mais, parmi nous, le Fils naturel ne nous donne pas bonne opinion des tragédies bourgeoises. […] La critique s’en est prévalue : elle a trouvé le Père de famille encore plus repréhensible que le Fils naturel.

977. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Le maréchal de Villars — II » pp. 57-80

Il fallait bien qu’il eût dans son amour-propre, et dans la manière dont il le portait, quelque chose qui choquait et offensait l’amour-propre des autres, pour qu’il ait excité, aux heures de ses succès militaires et de ses plus grands services, un déchaînement d’envie et une irritation telle qu’on en connaît peu d’exemples. « Mon fils, lui avait dit sa spirituelle mère quand il entra dans le monde, parlez toujours de vous au roi, et jamais aux autres. » Villars, a-t-on remarqué, ne suivit que la première moitié du conseil : il parlait constamment de lui devant tous et se citait en exemple dans les grandes comme dans les petites choses. — Après la paix de Riswick, le roi jugea à propos de l’envoyer à Vienne comme ambassadeur (1699-1701) ; le poste était important à cause de la question pendante de la succession d’Espagne, qui pouvait à tout moment s’ouvrir ; il s’agissait de négocier par précaution un traité de partage avec l’empereur, ce traité dût-il ne pas s’exécuter ensuite. […] Le fils aîné de l’empereur, le jeune roi des Romains a rejoint l’armée impériale devant Landau ; ce jeune prince, dans son ardeur de se signaler, peut se porter en avant et offrir une occasion : Rien n’est plus important, écrit Louis XIV à Catinat (2 août 1702), que de profiter de la vivacité de ce jeune prince, qui pourra l’entraîner à des mouvements dont un homme sage et d’une expérience consommée comme vous pourrait profiter ; mais, pour cela, il faudrait être à portée de lui… Je vous avoue que rieu ne me saurait tirer de la peine où je suis, que de vous voir déterminé à prendre un parti de vigueur. […] Il revient à Paris au commencement de janvier 1703, pour voir sa femme et un fils qui lui était né.

978. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « M. Boissonade. »

Colincamp, aidé du fils de M.  […] Boissonade né en 1774, fils d’un militaire gentilhomme qui mourut gouverneur de Castel-Jaloux, se nommait Boissonade de Fontarabie et était de souche noble et ancienne. […] Parmi les auteurs grecs dont il fit choix de bonne heure pour s’en occuper, il en est un qui est bien moins méprisable que les autres : c’est Aristénète, auteur peu connu, dont le nom même n’est pas certain, mais dont on a des Lettres galantes qui ne ressemblent pas mal à ce que pourrait être un tel recueil de la main de Dorât ou plutôt de Crébillon fils : il en est vraiment de charmantes dans le nombre, et toutes sont curieuses sur l’article des mœurs dans l’Antiquité.

979. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Œuvres de Virgile »

Achille, de son côté, fait de même et se précipite au milieu des Troyens, frappant à droite et à gauche ; — nous y voici : « Il frappe d’abord Iphition, le vaillant fils d’Otrynte, chef de peuples nombreux, que la nymphe Néis avait engendré au valeureux Otrynte, au pied du Tmolus neigeux, dans le gras pays d’Hyda. » Achille le pourfend et s’écrie : « Gis ici, fils d’Otrynte, le plus effrayant des hommes, c’est ici qu’est ton trépas ; et ta naissance est au bord du lac Gygée, où est ton domaine paternel, près de l’Hyllus poissonneux et du tournoyant Hermus. » Nous avons là un exemple de la beauté homérique dans toute son étendue et son expansion : elle est volontiers éparse et non concise. […] Wagner, dans ces derniers mots de sa Préface, détournait et appliquait, moyennant un léger changement, à son maître Heyne les beaux vers que Virgile a mis dans la bouche d’Évandre, confiant à Énée son fils Pallas et l’envoyant apprendre le métier des armes sous le héros troyen : …………………..Sub ta tolerare magistro Militiam et grave Martis opus, tua cernero facta Adsuescat, primis et te miretur ab annis !

980. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. DE BALZAC (La Recherche de l’Absolu.) » pp. 327-357

Crébillon fils en son temps eut aussi une telle prise sur l’imagination de certaines femmes, qu’une jeune dame anglaise, dit-on, s’affolant de lui après une lecture de je ne sais quel roman, accourut tout exprès pour l’épouser. Faut-il qu’on puisse raconter de Crébillon fils la même flatteuse aventure qu’on raconte, bien que par erreur, du plus chaste et du plus divin de nos poëtes102 ! […] Volontiers, du milieu de ses beaux salons, il nous reporte sans goût à des objets, à des termes tout à fait répugnants, désobligeants ; il lui revient, et il nous revient à nous, en ces moments, comme une forte odeur de sa première manière : Crébillon fils se ressouvient de Rétif108.

981. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre I. Littérature héroïque et chevaleresque — Chapitre II. Les romans bretons »

Un poète du commencement du xiiie  siècle, Robert de Boron, coordonna toute la matière et la réduisit à peu près à l’unité, tout en y mêlant l’histoire de Merlin, fils du diable et serviteur de Dieu ; mais surtout il en développa le sens religieux. […] Plus austère encore et plus raidement ascétique était une Quête du saint Graal rédigée au xiiie  siècle : Perceval, trop humain, cède ici la place à un certain Galaad qu’on donne pour fils à Lancelot. […] L’Arioste, comme le titre même de son Roland furieux l’indique, n’a fait qu’une étincelante parodie, où l’involontaire extravagance de nos trouvères se transforme en bouffonnerie consciente ; et Cervantès écrit son Don Quichotte pour combattre les ravages que faisait dans de chaudes cervelles d’hidalgos la contagieuse chevalerie des Amadis, légitimes fils des Yvain et des Lancelot, plus fous que leurs pères, ainsi que le voulait la loi d’hérédité.

982. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre I. Les mondains : La Rochefoucauld, Retz, Madame de Sévigné »

Une enfance sans parents, un mariage sans tendresse, un mari qui la trompe, la ruine, et se fait tuer pour une autre, la laissant veuve en pleine jeunesse, en pleine beauté, avec deux enfants à élever ; ces enfants à peine élevés, les craintes pour le fils qui va à l’armée, le désespoir surtout de perdre la fille qui suit son mari à l’autre bout du royaume, et dès lors de longues séparations qui remplissent tous ses jours d’inquiétude, de brèves réunions où sa tendresse, irritée et froissée à tout instant, envie les tourments de l’absence ; la fortune qui s’en va, l’argent difficile à trouver, le dépouillement, lent et douloureux, pour payer les fredaines du fils, l’établir, le marier, mais surtout pour jeter incessamment dans le gouffre ouvert par l’orgueil des Grignan ; une petite-fille à élever, tant de veilles, de soins, d’appréhensions, pour voir la pauvre Marie Blanche, ses petites entrailles, disparaître à cinq ans dans un triste couvent ; la vieillesse, enfin, triste avec les rhumatismes et la gêne : telle est la vie de Mme de Sévigné359. […] Elle n’eut de passion que pour sa fille, un peu aussi pour Marie Blanche, une affection calme pour son fils ; en dehors de cela, quelques amitiés solides et sereines, où son esprit prenait autant que son cœur : Fouquet, Retz, Mme de la Fayette.

983. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Francisque Sarcey »

Dumas fils. […] Dans le théâtre d’Augier, ce qui leur plaît, c’est le Joueur de flûte et c’est le second acte du Mariage d’Olympe ; dans le théâtre de Dumas fils, c’est l’Ami des Femmes, la Visite de Noces et même, ça et là, la Femme de Claude. […] Elle n’est pas d’ailleurs si simple ni si facile à trancher, et on ne se la pose guère quand on écoute une tragédie de Racine, une comédie de Molière, une pièce de Dumas fils.

984. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Ferdinand Fabre  »

Un de mes voisins de campagne, homme de joyeuse humeur et philosophe cynique, s’amusait, quand il avait chez lui des étrangers, à poser au fils de son fermier, un enfant de huit ans, les questions suivantes dont il avait dicté les réponses : « — Qu’est-ce que tu veux être, Germain ? […] C’était horrible, cet avilissement d’un pauvre petit diable, et chaque fois j’injuriais l’imprésario… Mais, au reste, je suis persuadé que ces fils de paysans qui entrent quelquefois au séminaire par intérêt y prennent peu à peu des sentiments plus élevés. […] L’abbé Jourfier, fils de parlementaire et petit-fils de conventionnel, que ses confrères ont un jour appelé Lucifer à cause de son orgueil laïque et du souci purement humain qu’il prend de sa dignité, est entré dans les ordres avec une grande foi et un grand courage, mais sans avoir senti toutefois cette illumination et cette douceur intérieure qui est le signe de la vocation.

985. (1868) Alexandre Pouchkine pp. 1-34

Le drame se terminant à la mort de la veuve et du fils de Boris, Pouchkine n’a pas traité une autre situation, qui me paraît digne de sa plume. […] Elle ne pouvait douter que son fils ne fût mort, car il avait expiré entre ses bras, et elle croyait qu’il avait été assassiné par ordre de Boris. […] Ivan IV, surnommé le Terrible (Groznii), dont l’imposteur se disait le fils.

986. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « L’expression de l’amour chez les poètes symbolistes » pp. 57-90

Alexandre Dumas fils nous conseille froidement : « Tue-la !  […] Au spectacle de tant de ruines accumulées, Alphonse Daudet tremble pour ses fils. […] Voici venir le troupeau des amants romantiques et ténébreux, fils de Werther et de Lara.

987. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XIII. La littérature et la morale » pp. 314-335

L’un de ces barbares fait exhumer un cadavre, fait orner le crâne de pierres précieuses et se plaît à boire dans ce hideux trophée transformé en coupe de fête devant le fils même de la victime. […] Un poème héroï-comique nous présente, par exemple, un vaillant chevalier qui part en guerre, affublé d’une armure rouillée, armé d’une gaule à abattre les noix, monté sur une vieille jument, vénérable aïeule de Rossinante ; il est le digne fils d’un père qui n’avait pas son égal pour transpercer les limaces et les papillons ; il a pour adversaire une vieille femme et il est battu. […] Il se distingue des autres Bourbons par une pureté de mœurs qui ne se retrouve ni chez son père Henri IV ni chez son fils Louis XIV.

988. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre Premier »

Sidhârta, fils de Soudhodana, roi de Moghada, élevé au sein des délices et des magnificences d’une cour asiatique, n’est sensible, dès sa jeunesse, qu’aux spectacles des misères et des vanités de l’existence. […] Au milieu des batailles grandioses et presque joyeuses de l’Iliade, on entend Glaucus dire à Diomède, qui l’interroge sur sa naissance : — « Fils de Tydée, pourquoi me demander mon origine ? […] Le bonhomme avait la foi des Gérontes, celle qui leur fait prendre Mascarille pour un marchand arménien et Valère pour le fils aîné du Grand Turc.

989. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Études sur Saint-Just, par M. Édouard Fleury. (2 vol. — Didier, 1851.) » pp. 334-358

Antoine-Louis-Léon-Florelle de Saint-Just était fils d’un militaire, ancien maréchal des logis de gendarmerie et chevalier de Saint-Louis. […] Et à propos de ce procès encore, dans un dîner donné par Barère, et où l’on vint à parler des infâmes questions d’Hébert adressées à la reine sur son jeune fils, tandis que d’autres paraissaient irrités contre l’imbécillité d’Hébert qui avait ménagé un triomphe à sa victime, Saint-Just osa dire ce mot qu’un des convives a recueilli : « En somme, les mœurs gagneront à cet acte de justice nationale. » Saint-Just, malgré la fièvre de fanatisme qui l’avait saisi, méprisait les hommes. […] La femme et le fils de Lebas, personnes très honorables et que nous avons tous connus, ont, pendant soixante ans, plaidé ou directement ou insensiblement pour la mémoire de ces représentants terribles et qui, pour leur famille, n’étaient que d’intègres et purs citoyens, immolés et calomniés par une faction.

990. (1913) Le bovarysme « Première partie : Pathologie du bovarysme — Chapitre VI. Le Bovarysme essentiel de l’humanité »

Ainsi l’automatisme, qui est universel, ne se reconnaît que si quelques-uns des fils sont cassés qui font mouvoir les bons automates. Tant que ces fils sont en nombre normal et si surtout ils sont bien enchevêtrés, si leur jeu est rapide et imprévu, l’automate est pris pour un homme libre : il est responsable et les conséquences de cette conception bovaryque s’exercent à son égard avec toute leur rigueur. […] Le vieux roi a changé de demeure, mais il vit toujours dans l’esprit de son fils et dans l’esprit de sa tribu.

991. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Le président Jeannin. — II. (Suite.) » pp. 147-161

Villeroi comme les Brienne, les Pontchartrain, les Le Tellier, est d’une de ces races ou l’on était secrétaire d’État de père en fils ; il fut ministre, en vérité, près de cinquante ans durant : ministre dès l’âge de vingt-cinq ans sous Charles IX, ministre sous Henri III, ministre ou l’équivalent sous Mayenne, ministre dès la première année de restauration monarchique sous Henri IV, ministre sous la régence et sous Louis XIII. […] Mayenne, voyant que la ville de Laon allait être investie, se hâta d’en sortir et y laissa son second fils, M. de Sommarive, avec Jeannin pour conseiller et Du Bourg pour gouverneur militaire.

992. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Mémoires de l’impératrice Catherine II. Écrits par elle-même, (suite.) »

Une fois mère d’un fils, d’un héritier du trône, et se sentant des droits, se voyant néanmoins toujours tenue en suspicion, en butte aux mauvais procédés et à l’espionnage des Schouvaloff, favoris de l’Impératrice, séparée de Soltikoff qu’elle aime (le premier qu’elle ait aimé), privée de voir son fils28, elle résolut de changer de méthode et de ne plus affecter tant de douceur, et de soumission : « Comme dans ma solitude (après ses couches) j’avais fait mainte et mainte réflexion, je pris la résolulion de faire sentir à ceux qui m’avaient causé tant de divers chagrins, autant qu’il dépendait de moi, qu’on ne m’offensait pas impunément, et que ce n’était pas par de mauvais procédés qu’on gagnait mon affection ou mon approbation. […] Une question des plus délicates au sujet de ce fils de Catherine, qui fut Paul Ier, semble tranchée et résolue dans les Mémoires de sa mère et d’après l’aveu même qu’elle ne craint pas de faire tout en faveur de Soltikoff.

993. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Le père Lacordaire. Quatre moments religieux au XIXe siècle. »

Certainement un prêtre peut monter à cheval pour l’exercice de son ministère ; il y a des pays de montagnes où c’est la seule manière de voyager, et des évêques même ne se font pas scrupule de parcourir ainsi les parties abruptes de leur diocèse ; mais monter à cheval pour son plaisir, comme les fils de famille riches, qui vont passer la soirée au bois de Boulogne, je vous avoue que la chose me semble hardie dans un religieux. […] La faiblesse qui pèche est digne de compassion : l’orgueil qui attaque la vérité n’inspire aucun sentiment doux. » Le fils de saint Dominique se révèle ici avec une étrange menace de sévérité et de dureté qui, heureusement, s’est trompée de siècle.

994. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Frochot, Préfet de la Seine, histoire administrative, par M. Louis Passy. »

La mort d’un fils, en qui il revivait et sur la tête duquel il reportait l’avenir, hâta sa fin. […] Je m’éloignerai moins malheureux après t’y avoir fait mes adieux, après t’avoir parlé encore une fois de mon fils, qui seul m’occupe et doit m’occuper.

995. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « HOMÈRE. (L’Iliade, traduite par M. Eugène Bareste, et illustrée par M.e Lemud.) —  second article  » pp. 342-358

Au cinquième chant, par exemple, le chef des Paphlagoniens Pylæmenès a été tué, et l’on retrouve au chant treizième un guerrier du même nom suivant tout en pleurs le corps de son fils. […] En un endroit, lorsqu’elle apprend brusquement à Mars la mort de son fils chéri Ascalaphus, le dieu terrible dans l’accès de sa douleur se met à frapper violemment ses deux florissantes cuisses de la paume de ses mains : le traducteur met simplement qu’il se frappe le corps de ses mains divines ; il oublie que cette forme expressive de désespoir s’est conservée fidèlement jusque chez les Grecs modernes.

996. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre premier. De la première époque de la littérature des Grecs » pp. 71-94

Les héros grecs s’accusent publiquement de lâcheté, le fils d’Achille immole une jeune fille aux yeux de tous les Grecs qui applaudissent à ce forfait. […] Les fils même respectaient à peine leur mère.

997. (1861) La Fontaine et ses fables « Première partie — Chapitre II. L’homme »

Sitôt que M. de Harlay se fut chargé de son fils, il cessa de s’en inquiéter. […] Un jour même, il salua son fils sans le reconnaître ; quelqu’un s’en étonna ; il répondit « qu’il croyait en effet avoir vu ce jeune homme quelque part ».

998. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre II. Diderot »

Ce fils d’un petit coutelier de Langres n’a jamais été du monde : il a étalé dans les salons que sa renommée lui ouvrait, des façons débraillées, vulgaires ; mais de toutes les convenances mondaines, s’il y en a une qu’il a bien foulée aux pieds, c’est celle qui bride la langue. […] Bonhomme au reste, obligeant, généreux, tout plein de bons sentiments, bon fils, bon frère, bon père, bon mari même, à la fidélité près, bon ami, chaud de cœur, enthousiaste, toujours prêt à se donner et se dévouer : à condition seulement qu’il puisse s’épancher librement, toujours heureux de se mettre en avant, d’être d’une négociation, d’une affaire où il y ait à brûler de l’activité, à évaporer de la pensée en paroles.

999. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série «  Les femmes de France : poètes et prosateurs  »

Je crois la voir donner la main à Mme Dacier, cette autre Clorinde de la naïve érudition d’antan  Mlle de Montpensier est une héroïne de Corneille, très fière, très bizarre et très pure, sans nul sentiment du ridicule, préservée des souillures par le romanesque et par un immense orgueil de race ; qui nous raconte, tête haute, l’interminable histoire de ses mariages manqués ; touchante enfin dans son inaltérable et superbe ingénuité quand nous la voyons, à quarante-deux ans, aimer le jeune et beau Lauzun (telle Mandane aimant un officier du grand Cyrus) et lui faire la cour, et le vouloir, et le prendre, et le perdre  Le sourire discret de la prudente et loyale Mme de Motteville nous accueille au passage  Mais voici Mme de Sévigné, cette grosse blonde à la grande bouche et au nez tout rond, cette éternelle réjouie, d’esprit si net et si robuste, de tant de bon sens sous sa préciosité ou parmi les vigoureuses pétarades de son imagination, femme trop bien portante seulement, d’un équilibre trop imperturbable et mère un peu trop bavarde et trop extasiée devant sa désagréable fille (à moins que l’étrange emportement de cette affection n’ait été la rançon de sa belle santé morale et de son calme sur tout le reste)  A côté d’elle, son amie Mme de La Fayette, moins épanouie, moins débordante, plus fine, plus réfléchie, d’esprit plus libre, d’orthodoxie déjà plus douteuse, qui, tout en se jouant, crée le roman vrai, et dont le fauteuil de malade, flanqué assidûment de La Rochefoucauld vieilli, fait déjà un peu songer au fauteuil d’aveugle de Mme du Deffand  Et voyez-vous, tout près, la mine circonspecte de Mme de Maintenon, cette femme si sage, si sensée et l’on peut dire, je crois, de tant de vertu, et dont on ne saura jamais pourquoi elle est à ce point antipathique, à moins que ce ne soit simplement parce que le triomphe de la vertu adroite et ambitieuse et qui se glisse par des voies non pas injustes ni déloyales, mais cependant obliques et cachées, nous paraît une sorte d’offense à la vertu naïve et malchanceuse : type suprême, infiniment distingué et déplaisant, de la gouvernante avisée qui s’impose au veuf opulent, ou de l’institutrice bien élevée qui se fait épouser par le fils de la maison ! […] Jacquinet, inspecteur général honoraire de l’instruction publique, recteur honoraire  Veuve Eugène Belin et fils.

1000. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « (Chroniqueurs parisiens II) Henry Fouquier »

Il est bien fils de cette race qui a vécu si noblement, de la vie la plus naturelle et la plus cultivée à la fois, de cette race qui n’a point maudit la chair et qui n’a répudié aucun des présents du ciel. […] Fouquier donne l’idée de quelque dilettante du XVIIIe siècle, d’un Crébillon fils ou d’un Laclos.

1001. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Gautier, Théophile (1811-1872) »

Turc d’Athènes flânant sur notre boulevard, Rimeur oriental et chercheur de hasard, Lui, fils de […] Emmanuel Des Essarts Qu’on proclame l’Aède éternisé parmi Les maîtres du grand Art radieux et prospère, J’adorerai Celui dont il fut dit : « le Père » Et dont nous disions, fils respectueux : « l’Ami », Mâle raison, courage ardemment affermi, Qui, de rares vertus immuable exemplaire, Vint embrasser Paris dans la chance contraire, Et ne sut ni vouloir ni souffrir à demi ; Être indulgent et bon, soulevant les poètes, Tel qu’on voit Apollon sur un socle romain Tenir un petit dieu d’ivoire dans sa main, Et qui, plein de pudeur en ses fiertés muettes, Voilait discrètement, hormis pour notre chœur, Le plus beau, le plus pur des diamants, son cœur !

1002. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre III. La commedia dell’arte en France » pp. 31-58

Francesco Andreini, par exemple se faisait annoncer par son valet de la manière suivante : « Tu diras que je suis le capitaine Spavente de la vallée infernale, surnommé l’endiablé prince de l’ordre de la chevalerie ; Trismégiste, très grand bravache, très grand frappeur, très grand tueur ; dompteur et dominateur de l’univers, fils du tremblement de terre et de la foudre, parent de la mort et ami très étroit du grand diable d’enfer. » Dans La Prigione d’Amore (la Prison d’Amour), de Sforza Oddi nell’academia degli Insensati detto il Forsennato (membre de l’académie des Insensés, surnommé le Furieux), comédie récitée à Pise par les étudiants, pendant le carnaval de 1590, le rôle du capitan est très développé, et se termine par le récit suivant, qui pourra servir de spécimen. […] Nous nous aimâmes à la muette, tellement qu’elle allait me donner un fils.

1003. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXV » pp. 259-278

Il était fils d’un protestant d’un grand caractère, qui lui fit jurer, sur les cadavres suspendus aux potences d’Amboise, sous peine de sa malédiction, de ne point épargner sa tête pour venger les généreuses victimes de la plus abominable trahison. Le nom d’Agrippa fut joint à celui de Théodore, non, comme on l’a tant de fois répété, parce que sa mère était morte en lui donnant le jour, et qu’il était ægrè partus, mais par l’analogie de sa condition de posthume et de proscrit avec celle du Romain Marcus Julius Agrippa, surnommé le posthume, lequel fut proscrit par Tibère et tué à l’âge de vingt-six ans : cet Agrippa était petit-fils d’Auguste et le dernier de sa descendance mâle ; le père de d’Aubigné voulut que son nom rappelât à son fils sa propre condition et son serment.

1004. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Mémoires touchant la vie et les écrits de Mme de Sévigné, par M. le baron Walckenaer. (4 vol.) » pp. 49-62

Elle disait elle-même, en se souvenant d’un ancien ami : « J’ai vu ici M. de Larrey, fils de notre pauvre ami Lenet, avec qui nous avons tant ri ; car jamais il ne fut une jeunesse plus riante que la nôtre de toutes les façons. » Sa beauté un peu irrégulière, mais réelle, devenait rayonnante en ces moments où elle s’animait ; sa physionomie s’éclairait de son esprit, et l’on a pu dire, à la lettre, que cet esprit allait jusqu’à éblouir les yeux. Un homme de ses amis (l’abbé Arnauld), qui avait aussi peu d’imagination que possible, en a trouvé pour la peindre, lorsqu’il nous dit : Il me semble que je la vois encore telle qu’elle me parut la première fois que j’eus l’honneur de la voir, arrivant dans le fond de son carrosse tout ouvert, au milieu de monsieur son fils et de mademoiselle sa fille : tous trois tels que les poètes représentent Latone au milieu du jeune Apollon et de la jeune Diane, tant il éclatait d’agrément dans la mère et dans les enfants !

1005. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Chefs-d’œuvre de la littérature française (Collection Didot). Hamilton. » pp. 92-107

Crébillon fils aurait envié ce trophée-là. […] C’est à sa suite que je rangerais un peu confusément, et sauf la différence des âges, quelques noms que je rencontre en ces années, le président Hénault, le président de Maisons, le comte Des Alleurs, et le fils de Bussy, cet évêque de Luçon qu’on proclamait le dieu de la bonne compagnie et plus aimable que son père.

1006. (1854) Préface à Antoine Furetière, Le Roman bourgeois pp. 5-22

Furetière, dans son Dernier placet 3, relève, sans y répondre, toutes ces turpitudes : il se plaint d’un gros volume, joint au dossier, qui a longtemps couru la ville, et dans lequel il est traité, dit-il, de bélître, maraud, fripon, fourbe, buscon, saltimbanque, infâme, traître, fils de laquais, impie, sacrilège, voleur, subornateur de témoins, faux monnayeur, banqueroutier frauduleux, faussaire, d’homme sans honneur, plein de turpitudes et de comble d’horreurs, etc. […] Cette conformité de tendance, dont on a eu soin de relever dans les notes toutes les preuves, justifie la liaison de Furetière avec Boileau et Racine, liaison attestée d’ailleurs par leur correspondance, par les mémoires de Racine le fils et par les anecdotes de Ménage ; elle assigne une date au livre et lui donne l’importance d’un document historique.

1007. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre premier. Des principes — Chapitre premier. Table chronologique, ou préparation des matières. que doit mettre en œuvre la science nouvelle » pp. 5-23

Même erreur chez les Chinois, qui ont fermé leur pays aux étrangers, comme le firent les Égyptiens jusqu’à Psammétique, et les Scythes jusqu’à l’invasion de Darius, fils d’Hystaspe. […] Mais il en fut sans doute autrement chez les nations sorties de Cham et de Japhet (ou Japet) ; les descendants de ces deux fils de Noé durent se disperser dans la vaste forêt qui couvrait la terre.

1008. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre VI. »

Fils d’une famille noble de Mytilène, le poëte Alcée, dont le nom demeure un des symboles du génie lyrique, paraît avoir été tour à tour le champion d’une aristocratie qui se flattait d’illustrer le pays qu’elle gouvernail, et l’adversaire opiniâtre de l’homme puissant sorti des luttes publiques, pour commander également à tous, au nom du peuple. […] Le témoignage s’en trouve dans cette anecdote du médecin Érasistrate surprenant la passion secrète du fils de Séleucus pour sa belle-mère Stratonice, par l’observation même des signes qu’avait sentis et marqués sur elle-même Sapho saisie d’amour : « Les symptômes, dit Plutarque, étaient les mêmes, la perte de la voix, l’expression des regards, la sueur brûlante, l’ataxie de la fièvre et le trouble dans les veines, enfin l’abattement de l’âme, l’abandon, la stupeur et la pâleur. » Telle est en effet, dans son expressive vérité, l’analyse médicale de cette ode profane, de ce crime élégant de la pensée dont Catulle avait égalé la force, mais non la grâce, et que voici, dans la lettre morte de la prose : « Il est pour moi égal aux dieux l’homme qui s’assied en face de toi et t’écoute doucement parler et doucement sourire.

1009. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Barbier, Auguste (1805-1882) »

Sainte-Beuve Comme un fils de bourgeois, poussé et jeté hors des gonds, il avait eu, on l’a dit, son heure d’héroïsme, son jour de « sublime ribote ».

1010. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Roumanille, Joseph (1818-1891) »

Pendant les années d’agitation et d’angoisses qui suivirent la Révolution de février, et où la fièvre démocratique, chauffée au feu des imaginations méridionales, propageait, dans nos campagnes, sous leurs formes les plus brutales, toutes les théories communistes, Roumanille, fils d’un jardinier et modeste employé dans une imprimerie d’Avignon, renonçant aux douces familiarités de sa muse bien-aimée, se mit à écrire, en provençal, de petits livres populaires qui firent plus, dans nos départements, pour la cause de l’ordre et du bon sens, que toutes les publications.

1011. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 192-197

On sait qu’il voulut se battre contre de Piles, qui avoit tué son fils en duel : Il avoit alors soixante-treize ans, & quelqu’un lui faisant sentir l’inégalité de la partie, C’est pour cela , répondit-il, que je veux me battre ; je ne hasarde qu’un denier contre une pistole  ; réponse plus ingénieuse que philosophique ; tant il est vrai que les Muses, qu’on nous dit avoir apprivoisé les hommes sauvages, ne rendent pas toujours le même service à leurs plus chers Nourrissons.

1012. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Horace, et les mauvais écrivains du siècle d’Auguste. » pp. 63-68

Ce père, que son fils a tant célébré, chéri, respecté, prit un soin extrême de son education.

1013. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre IX. Des Epistolaires ou Ecrivains de Lettres. » pp. 265-269

On trouve dans les mémoires de Racine le pere, publiés par son fils un grand nombre de Lettres, qui donnent de ce poëte une idée beaucoup plus avantageuse.

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