Cette méprise du bon Ducis dédoublant ses personnages, et taisant, du masque tragique, la tête, à double profil, de Jean qui pleure et de Jean qui rit, n’est-elle pas, à des degrés différents, celle de tous les auteurs qui changent à volonté leurs ouvrages ?
Pour fixer au net les traits douteux et brouillons de son caractère, il faut le revoir grossi, comme au microscope, dans un autre type que l’auteur a, depuis, porté sur la scène, et qui ne fait, au fond, que le répéter sous un aspect différent.
L’autre côté de la rue fait par un immense mur, semblable à un mur d’une caserne, et dans ce mur, comme percées au hasard, et dues à la fantaisie d’un conseiller Krespel, une multitude de fenêtres, toutes inégales et de formes différentes, fenêtres en feu et paraissant éclairées par un incendie intérieur.
Je voudrais que la contexture fût différente, que ce livre eût le caractère de Mémoires d’une personne, écrits par une autre… Décidément le nom roman ne nomme plus les livres que nous faisons.
Cette manière, je le répète, est absolument différente de la manière des contes proprement dits, et elle est à considérer comme on a considéré celle des contes proprement dits, pour en faire remarquer les défauts en même temps que les qualités.
Lorsque l’amour s’empare de deux cœurs, Pour rompre leur commerce et vaincre leurs ardeurs, Employez les secrets de l’art et la nature, Faites faire une tour d’une épaisse structure, Rendez les fondements voisins des sombres lieux, Elevez son sommet jusqu’aux voûtes des cieux, Enfermez l’un des deux dans le plus haut étage, Qu’à l’autre le plus bas devienne le partage, Dans l’espace entre deux, par différents détours, Disposez plus d’Argus qu’un siècle n’a de jours, Empruntez des ressorts les plus cachés obstacles ; Plus grands sont les revers, plus grands sont les miracles : L’un, pour descendre en bas osera tout tenter, L’autre aiguillonnera ses esprits pour monter.
Dans Toussaint Louverture, le style est bien loin de réunir les différents mérites que je viens d’énumérer. […] L’âme heureuse ou affligée, fière ou abattue, n’aperçoit pas l’idée divine sous le même aspect, et cela suffit pour faire de l’idée divine le thème de chants très différents. […] Jusqu’à présent, nous avions cru que, pour apercevoir l’ombre projetée sur un corps céleste par un corps de même nature qui venait à passer devant lui, il fallait de toute nécessité être placé sur un troisième corps différent et distant des deux premiers. […] Tous ceux qui aiment la poésie, tous ceux qui sont habitués à interroger l’imagination humaine dans ses manifestations diverses, à comparer les monuments de l’intelligence aux différents âges de l’histoire, savent bien à quoi s’en tenir sur ce point. […] Il en est ainsi de Ruy Blas ; placez-vous, pour juger cette œuvre, au point de vue philosophique, historique ou littéraire, et vous y trouverez des mérites différents, des significations diverses.
Il les présentera dénués de la plupart des particularités qui les constituent, par conséquent tronqués, mutilés, différents de ce qu’ils furent. […] Taine fait voir le jeu des nerfs, ils montraient l’action du diable, mais la psychologie n’était pas bien différente. […] Ces deux jeunesses, différentes à tant d’égards, se ressemblent par la puissance du rêve, l’abandon dans la nature, la subtilité des sens et je ne sais quelle ingénuité sauvage, quelle horreur sacrée que jamais rien ne pourra détruire. […] Celui qui la prononça aurait été de tout temps un terrible homme de foi, et sa croyance, différente selon les temps, aurait toujours négligé les curiosités de la pensée et les spéculations du savoir. […] Pour le bien comme pour le mal, il est tout différent de nous.
Ils sont, en effet, essentiels ; ils comprennent les buts différents que se sont proposés les deux auteurs, et aussi plusieurs des moyens qu’ils ont employés pour les atteindre. […] Sa durée n’est pas moins variable que le changement de ses différentes formes. […] Fabre a éparpillé ces travers sur ses différents personnages, se gardant autant de créer des types de perfection que de présenter des monstres de laideur. […] La passion de Jeanne Lafresnaye pour Favrol et l’amour de Marcelle pour André Lafresnaye, les profonds dissentiments du père et du fils, appartenant chacun à un camp différent, produisent des péripéties variées autant que naturelles. […] Mais c’est sous un aspect bien différent de celui de Gaboriau qu’il a présenté cette question.
Pour les poètes, on prend Régnier et Malherbe, qui apparaissent seuls dans leur originalité propre, plus différents, plus inconciliables qu’ils ne furent réellement, parce qu’on les détache du fond qui les reliait en fondant leur plus violent contraste. […] Sur l’estrade de l’hôtel de Bourgogne, et à plus forte raison sur les tréteaux des troupes de campagne, on ne pouvait guère représenter à la fois que cinq ou six lieux différents. […] Mais en 1830 on dispute sur la succession, en 1630 sur la simultanéité des décorations qui figurent des lieux différents. […] Cet amour, bien différent du désir qui naît de l’agrément, et qui est l’amour ordinaire des romans et des comédies, cet amour se fonde en somme sur l’estime. […] Mais le théâtre anglais, où les règles classiques n’avaient jamais pu s’acclimater, avait gardé une liberté d’allure, une violence d’action, une familiarité de langage, qui donnaient aux œuvres une forte saveur bien différente du sérieux réglé des pièces françaises.
La Révolution française a eu des moments bien différents, et, quoiqu’on retrouve La Fayette au commencement et à la fin, il y a eu d’autres écoles rivales et au moins égales de celle qu’il y représente. […] L’école anglaise a surtout en vue l’équilibre de certains pouvoirs, émanés de source différente.
combien différent du don Juan de Mozart ou de Molière ! […] Elle s’est posé des principes, elle en a raisonné, elle les a appliqués aux différentes circonstances de la vie, elle s’est munie sur chaque point de maximes, de distinctions et d’arguments.
L’autre jour à sa table, dit l’écrivain, étaient réunis vingt individus, parlant quarante langues différentes, vingt individus avec lesquels on aurait pu faire, sans interprètes, le tour du monde. […] Nous montons en victorieux cet escalier, que nous avons monté si souvent dans des dispositions d’esprit si différentes.
L’avènement d’un gouvernement militaire armé d’une immense force matérielle donnait à chacun la confiance que la licence ne prévaudrait pas sous le nouveau régime, au moins pour longtemps, et le silence imposé aux journaux qui représentaient les différents systèmes d’idées produisait à la surface l’effet, sinon d’une pacification générale, au moins d’un apaisement. […] Mais c’est la même débauche d’imagination, la même complication d’événements, le même enchevêtrement de récits, la même succession de péripéties qui se précipitent les unes sur les autres comme les différentes couches d’une cataracte, en emportant le lecteur troublé éperdu, étourdi par cette pluie d’événements, sans lui laisser le temps de se reconnaître. […] Le lecteur français est naturellement un peu effarouché au début de la liberté des mœurs italiennes, si différentes des nôtres. […] Il ne sera pas sans intérêt de le suivre dans ses différentes phases. […] Seulement, l’auteur oublie d’expliquer pourquoi la religion et la société accueillent d’une manière si différente ceux qui portent la livrée du crime, la religion avec des paroles de mansuétude, d’espérance, d’encouragement ; la société avec des précautions infinies, des défiances et des craintes.
Peut-on bien s’imaginer les expressions différentes que prennent, alors, toutes ces têtes de la foule, ces illuminations, ces bravos, cette allégresse ? […] Naturellement, entre ce groupe de tribuns futurs et notre groupe, à nous, purement littéraire, il était difficile qu’il s’établit une entente très profonde, et d’un commun accord, instinctif, ils avaient choisi l’un et l’autre des lieux d’action différents. […] Deux orchestres, l’un à mi-voix, L’autre en reprises plus vibrantes, Jouaient deux danses à la fois Sur des mesures différentes. […] * Un poète tout différent de Léon Dierx, c’est José-Maria de Heredia.
. — C’est différent. […] Il suffit d’avoir respiré un peu l’air des théâtres, d’avoir connu les nervosités, les excitations, les désespoirs, les joies qui se manifestent de l’autre côté du rideau, d’avoir un peu étudié cette existence de fièvre, d’emballements, si différente de l’autre, pour constater que M. […] » Vous êtes condamné à dîner à des heures différentes des vôtres ! […] Il arrive souvent que les différentes âzoua d’un même village sont entre elles à couteaux tirés.
Félix, souviens-toi bien : il est impossible que cette bonne grand’mère, et papa, et mon oncle Constant (le peintre,) ne descendent pas de cette ligne dont les traits sont si différents de la race vraie flandre.
Dans les manières de la sentir, et surtout d’oser la rendre depuis le xvie siècle en France, on compterait différents temps et comme divers degrés d’initiation avant d’arriver à son expression toute nue et toute simple, à laquelle on n’est pas encore venu.
Les hommes de tous les pays sont frères, et les différents peuples doivent s’entraider selon leur pouvoir, comme les citoyens d’un même État.
Toutes deux d’une beauté célèbre, quoique différente, et d’un esprit cultivé, elles rassemblaient dans leur personne la grâce de la France et la passion de l’Italie.
Le monde n’a rien vu d’aussi magnifique : quatre étages d’un ordre d’architecture différent le composent.
II La nature, la société, la famille sont d’accord pour assigner aux deux sexes des rôles différents dans la vie civile.
Il s’agit de deux publics, essentiellement différents, et aussi de deux genres de littérature, également estimables, mais qui resteront toujours étrangères l’une à l’autre.
Dans tous est un écho de la mélodie du printemps, de la forêt, et si l’on veut repasser rapidement les différentes significations des motifs 1, 2, 3, 17, 35, 70, 71, 72, 73, 74, 75, 76, 77, 79, pour le printemps et la forêt ; — 1, 2, 3, 5, 9, 12, 13, 14, 15, 18, 19, 20, 22, 23, 24, 25, 26, 31, 35, 44, 45, 49, 50, 53, 54, 66, 67, 68, 70, 71, 72, 73, 74, 76, 77, 78 et 79, pour Walther ; — 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 18, 19, 23, 24, 25, 31, 33, 35, 44, 45, 48, 49 et 80, pour Eva ; — 1, 2, 4, 12, 13, 17, 26, 27, 29, 30, 31, 32, 33, 34, 36, 45, 63, 66, et 82, pour Sachs ; — 37, 38, 39, 40, 41, 42, 43, 44, 46, 47, 48, 49, pour Nuremberg, son peuple et sa bourgeoisie ; — 20, 50, 54, 55, 56, 57, 58, 59, 60, 61, 62, 63, 64, 66, 68, 69, 78, pour les Maîtres et leur art ; On reconnaîtra nettement la circulation de ce même dessin mélodique à travers tout le drame musical ; la vie, l’organisation de cette idée réalisée dans une œuvre étonnante de génie ; l’art vivant s’imposant par la force même de sa fraîcheur, de sa naïveté, de sa « neuveté » dirai-je même, à un vieux poète populaire, à une jeune fille, à tout un peuple et à tout le vieux art des maîtres chanteurs : « Et antiquum documentum novo cedat ritui !
Telles sont ces lettres que j’ai voulu laisser dans toute leur naïveté et avec tout leur caractère, pour montrer dans leur juste proportion les différentes parties, tant poétiques et morales que prosaïques et vulgaires, de l’âme et de l’habitude ordinaire de Bernardin.
Sa ruine, c’est dans une multitude d’endroits différents qu’il faut la chercher.
Quant à elle, elle se réfugia de plus en plus dans les lettres, pour mieux constater son alibi dans les blessures que les différents partis se faisaient à deux pas d’elle ; aussi ne la rendit-on jamais responsable des amertumes que la plume des écrivains politiques répand dans le cœur des hommes du parti contraire.
Car cela veut dire qu’il a fait, dans d’autres conditions et avec des dons différents, ce qu’a fait Jules Michelet. […] C’est l’œuvre d’un génie très différent du nôtre, sérieux, naïf et grand, qui a le don de rafraîchir de vieilles choses, en les ressentant avec une extraordinaire intensité, et aussi en les enveloppant de poésie et de neige. […] Le cas de Fantasio est différent et très particulier. […] Alexis et Méténier ont extrait de Charles Demailly, deux exposés également sincères, et néanmoins fort différents l’un de l’autre.
Précisons, sans tarder davantage, ce que ce mot d’artiste, que l’on emploie de nos jours, comme tant d’autres, un peu au hasard, enferme de sens assez différents ; ou plutôt, mettons en lumière ce qu’il contient, tout au fond, de restrictions implicites à l’admiration dont il semble être, au premier abord, l’expression absolue. […] Et, comme il se trouve toujours quelque élève maladroit pour détacher inopportunément les procédés du sujet qu’ils servent à traiter, nous aurons rattaché à Flaubert tous ceux qui se réclament de lui, si nous remarquons que cette façon de décrire, — par accumulation des détails, énumération des parties, et reprise du tableau sous vingt angles différents, — est l’ordinaire façon, pour ne pas dire la seule, de l’auteur du Ventre de Paris et d’une Page d’amour. […] Ou encore : « Elle ne croyait pas que les choses pussent se représenter les mêmes à deux places différentes, et puisque la portion vécue avait été mauvaise, sans doute ce qui restait à consommer serait meilleur. […] La multitude ne voit pas « bête », elle voit « banal », ce qui ne vaut pas mieux, si vous voulez, mais ce qui n’est pas moins tout à fait différent. […] Il y a le Tour d’Europe, de Pug, qui vous dirait tout sur les différentes espèces de gens dans le monde, et, si vous ne pouviez pas comprendre la lecture, les images vous aideraient… Il y a les Hollandais, qui sont très gras et qui fument, vous savez, et il y en a un qui est assis sur un baril.
Childe Harold, Lara, le Giaour, le Corsaire, Manfred, Sardanapale, Caïn, son Tasse, son Dante et le reste sont toujours un même homme, représenté sous divers costumes, dans plusieurs paysages, avec des expressions différentes, mais comme en font les peintres, lorsque par des changements de vêtements, de décors et d’attitudes, ils tirent du même modèle cinquante portraits. […] Il était — trop différent, incapable de plier ses pensées — à celles des autres, quoique son âme eût été foulée — dans sa jeunesse par ses propres pensées ; toujours retranché dans son indépendance, — refusant de livrer le gouvernement de son esprit — à des âmes contre lesquelles la sienne se révoltait, — fier jusque dans un désespoir qui savait trouver — une vie en lui-même, et respirer en dehors de l’humanité !
Ce parti républicain, qui, plein des funestes erreurs qu’on répand depuis un demi-siècle sur l’histoire de la Révolution, s’est cru capable de répéter une partie qui ne fut gagnée il y a quatre-vingts ans que par suite de circonstances tout à fait différentes de celles d’aujourd’hui, s’est trouvée n’être qu’un halluciné, prenant ses rêves pour des réalités. […] Quant à nous, trop habitués à voir les différents cotés des choses pour croire à des solutions absolues, nous admettrions aussi qu’un très honnête citoyen parlât ainsi qu’il suit : « La politique ne discute pas les solutions imaginaires.
Ils jouent le même jeu avec des cartes différentes. […] Elle crée avec la vie une vie différente, apparentée à celle qu’elle transforme, et qui lui ressemble comme la Bergère ressemble à la Princesse qu’elle est devenue. […] Barrès est arrivé à substituer, peu à peu, à son idéal de jeunesse, une doctrine de maturité assez différente.
[NdA] Pour tous les détails essentiels et les différents temps de la conversion du prince et de la princesse de Conti, il faut lire la Vie de M.
J’excepterai pourtant la seconde partie du Roman de la Rose, fort différente de la première, laquelle est simplement galante et gracieuse.
Autant vaudrait prescrire à leurs femmes, qui tous les soirs vont au théâtre et jouent la comédie à domicile, de ne pas attirer chez elles les acteurs et chanteurs en renom, Jelyotte, Sainval, Préville, le jeune Molé qui, malade et ayant besoin de réconfortants, « reçoit en un jour plus de deux mille bouteilles de vins de toute espèce des différentes dames de la cour », Mlle Clairon qui, enfermée par ordre à For l’Évêque, y attire « une affluence prodigieuse de carrosses », et trône, au milieu du plus beau cercle, dans le plus bel appartement de la prison498.
XXIII Mais à considérer la chose, même philosophiquement, cette égalité des partages change d’aspect, selon qu’on se place à l’un de ces trois points de vue très différents : L’individu, La famille, L’État.
À l’entrée était un salon assez grand et presque carré ; deux portes à droite et deux portes à gauche conduisaient à différents appartements ; la même disposition était répétée dans les autres étages.
Elle ne lui gardait pas de haine dans sa chute ; mais elle haïssait l’autorité de ses exemples, la corruption funeste qu’ils avaient répandue, et cette doctrine de la fatalité, du mensonge et de la force qu’elle sentait et qu’elle prévoyait survivante après lui ; avec quelle admiration curieuse nous l’avions encore entendue remuer tant de questions naguère interdites et comme inconnues en France, les principes de l’ancien droit public de l’Europe, les causes populaires de la victoire actuelle des droits coalisés, le travail tardif et la solidarité pour longtemps indissoluble de la coalition, les instincts différents et pourtant compatibles des monarques héréditaires et des parvenus au trône, d’Alexandre et de Bernadotte ; enfin le génie collectif et pourtant inépuisable de l’Angleterre pouvant au besoin se passer du hasard d’un grand homme pour faire de grandes choses, et, forte d’une institution qui lui fournit toujours à temps des hommes résolus et capables, achevant, par la ténacité de lord Liverpool et de lord Castelreagh, ce qui avait consumé le génie et l’espérance de Pitt !
Trois cents hommes d’armes, réunis par leurs soins des différents comtés, à Édimbourg, se glissèrent un à un et en silence, par le faubourg qui monte d’Édimbourg au château, sous l’ombre des murs, prêts à porter secours aux conjurés si les gardes de la reine tentaient de la défendre.
Les pointes sont proprement des jeux de mots, qui consistent à prendre un mot tour à tour ou simultanément dans deux acceptions différentes, comme le propre et le figuré, etc.
Nous verrons donc le français s’enrichir à la fois de la diversité des genres et de la langue personnelle de chacun des grands hommes qui vont suivre Descartes, frères par la ressemblance de la raison, différents par le tour d’esprit.
Ce grand homme s’était fait une idée du poème dramatique d’après deux sortes de modèles bien différents : les anciens, dont il dissertait plus qu’il ne les lisait, et les Espagnols, qui lui avaient inspiré le Cid.
On voit double et triple en le contemplant, il se multiplie dans la vapeur d’ivresse qui l’entoure ; toutes les sensations diverses qu’il inspire, enthousiasme ou fureur, délire ou effroi, le suscitent sous un aspect différent.
Cet écrivain a beaucoup travaillé pour les différens théâtres de Paris, &, dans tous, il a eu des succès.
Victor Hugo, qui a toujours le coup de vent lyrique dans les cheveux, même quand il écrit en prose, nous dit, dans deux mots napoléoniens de préface, que « ce sont là les réalités et les fantômes vagues, riants ou funèbres que peut contenir une conscience, revenus, rayon à rayon, soupir à soupir et mêlés dans la même nuée sombre. » Cette conscience, qui se divise en deux tomes, porte deux noms différents : « Autrefois », — « Aujourd’hui ».
Et son confrère Tomès en donnait la raison : « Un homme mort n’est qu’un homme mort, mais une formalité négligée porte un notable préjudice à tout le corps des médecins. » Le mot de Brid’oison, pour renfermer une idée un peu différente, n’en est pas moins significatif : « La-a forme, voyez-vous, la-a forme.
Il ne semble pas que les petits Japonais qu’on rencontre au quartier Latin ou dans les fêtes officielles soient, à première vue, très différents de nous. […] Notez d’ailleurs que cela ne s’explique pas seulement par une certaine naïveté de goût, mais aussi par ce fait que, dans les civilisations toutes jeunes, où les hommes sont plus aventureux, où les passions sont plus fortes, où les polices sont faiblement organisées, où les communications sont difficiles entre les différents pays, les aventures de cette espèce (crimes à venger, enfants perdus et tout ce qui s’ensuit) sont réellement beaucoup plus fréquentes qu’elles ne peuvent l’être chez nous aujourd’hui. […] Ce n’est que le Croquemitaine sans vie du fanatisme, conçu selon l’esprit du xviiie siècle pour l’enseignement du peuple. — Ou bien, on pouvait nous faire voir franchement Paolo comme un « objet curieux », comme un spécimen rare d’humanité monstrueuse, et, pour cela, exagérer encore ce qu’il a d’étrange, de lointain, de différent de nous, et l’exprimer par des paroles éclatantes qui nous en donnent la vision… C’est ce que Victor Hugo et mieux encore Leconte de Lisle ont souvent fait pour les hommes des anciens âges, dans la Légende et dans les Poèmes barbares. […] Coquelin cadet eut l’idée et le goût d’un comique particulier, très différent de celui où triomphait le naturel abondant et sain de son frère. […] ) c’est que l’assassin puisse être soupçonné lui-même d’aimer les femmes, et que son crime soit par quelque côté un « crime d’amour » (dans un sens un peu différent, il est vrai, de celui où l’entend Paul Bourget).
L’aventure de Lorenzaccio est fort différente ; un peu obscure, à vrai dire, dans ses commencements. […] [Pierre Decourcelle — Idylle tragique] Oui, le roman et le théâtre sont deux représentations de la vie d’espèces fort différentes ; et il est donc impossible de tirer une bonne pièce d’un roman qui est bien un roman, c’est-à-dire tout formé de récit et d’analyse ; on ne saurait, dis-je, l’en « tirer », puisqu’elle n’y est pas. […] Ce sont aussi, vous dira-t-on, les gens qui veulent tout comprendre ou, chose bien différente, paraître tout comprendre ; ce n’est pas encore suffisant. […] Et je m’en tiendrais à cette inoffensive constatation, si « la belle scène » de Frédégonde, celle que le public et presque toute la critique ont exceptée du désastre, n’était elle-même d’une « convention « affreuse et ne soulevait cette question inquiétante : — Le beau « dramatique » est-il si spécial, si à part, si différent des autres espèces de beau qu’il puisse se passer de toute vérité, et que l’absurdité même la plus évidente soit incapable de lui faire le moindre tort ? […] Deux frères se trouvent être aussi différents que possible.
Les façons différentes de Brunetière et de Lemaître prêtaient à des comparaisons et à des préférences. […] C’était une œuvre d’une singulière beauté et d’un caractère très différent de celui du Crépuscule des dieux.
Quant à moi, combien d’ouvrages de combien de Cousin ne donnerais-je pas pour cent pages de vos critiques dont la prose souple, légère, ondoyante, effleure à peine, semble-t-il, indique seulement, mais, avec « ses airs de n’y pas toucher », ne laisse rien d’impénétré ; et, se jouant sans effort autour des œuvres les plus différentes, en réfléchit comme dans un vif miroir les nuances et les aspects changeants — qu’elle nous renvoie avec une fidélité singulière. […] Il nous manque cet enthousiasme natif qui, le même jour, à la même heure, dans trente villes différentes, rassemble autour de la même pensée et de la même table nobles, ouvriers et bourgeois, pour se griser pieusement en l’honneur de Goethe4 ou de Schiller. […] Corneille va-t-il nous révéler des mœurs différentes des mœurs de la Rome républicaine ou de l’Espagne chevaleresque ? […] Et qu’elle est différente, l’Iphigénie d’Euripide, de cette virago du tendre Racine, qui demande intrépidement les flammes du bûcher ! […] » * * * Pour Scribe, c’est différent !
L’Europe, dont les Anglais défendent les intérêts en maintenant la tranquillité, leur sait bon gré de leur modération, et, moyennant la petite concession du mot “provisoire”, elle se tient pour satisfaite. » À l’encontre des Anglais, nous eussions vraisemblablement procédé d’une façon toute différente, criant bien haut ce que nous allions faire. […] Elles résument avec une rare clarté le rôle de chacun de ces hommes remarquables à des points de vue différents, et préparent bien des documents utiles pour ceux qui voudront écrire l’histoire de l’évolution démocratique, en Angleterre aux xixe siècle. […] Henry Houssaye excelle à débrouiller les intrigues des congrès, à préciser les mouvements stratégiques, à exposer les différents « états d’âme », comme on dit aujourd’hui, de la population parisienne à cette époque. […] Pour que l’humanité se mette à considérer les choses sous un aspect différent, il faut tout un sourd travail, une lente et tenace pénétration.
Peut-être qu’elles y sont associées et combinées d’une manière différente : la fantaisie n’y est point, comme dans les contes, à proportion de la vérité ; celle-ci a la belle part. […] Je me borne à mettre en valeur les modifications qu’a subies de ces passes banales une âme infiniment sensible. » Cette âme sensible « a gardé une mémoire fort nette de six ou sept réalités différentes » ; elles se sont superposées dans sa conscience ; elles ont fait tableau ; et ce sont ces « tableaux » que M. […] S’ils revêtent une figure, c’est pour s’étudier d’un cerveau plus libre et sous des angles différents.
Les moments d’ailleurs sont différents.
Mais si vous êtes seulement un homme de bon sens et de goût exquis, un amateur des délicatesses de l’esprit et des grâces de la poésie ; si vous ne sentez plus dans votre cœur ou si votre nature tempérée n’a jamais senti les brûlures sacrées ni les stigmates toujours saignants des fortes passions : amour, dévouement, religion, soif de l’infini ; si une félicité facile et constante vous a servi à souhait dans les différents âges de votre vie ; si vous avez passé l’âge des tempêtes, l’équinoxe de cette vie ; si vous êtes détrompé des hommes et de leurs vains efforts pour se retourner sur leur lit de chimères ; si vous avez vu dix révolutions et cent batailles soulever pendant soixante ans la poussière des places publiques et des champs de mort sans rien changer dans le sort des peuples que le nom de leur servitude et de leurs déceptions ; si vous avez vu les prétendus sages de la veille déclarés fous le lendemain, et les philosophies et les systèmes qui avaient fanatisé les pères devenir la dérision de leurs fils ; si la pensée humaine, toujours active et toujours trompée, vous a attristé d’abord par ce perpétuel enfantement du néant ; si, après avoir pleuré sur ce tonneau retentissant des Danaïdes qu’on appelle Vérité, vous avez fini par en rire ; si, sans chercher plus longtemps cette impénétrable moquerie du destin qui pousse le genre humain à tâtons de la vie à la mort, vous avez pris le parti de douter de tout, de laisser son secret à la Providence, qui, décidément, ne veut le dire à aucun mortel, à aucun peuple et à aucun siècle ; si vous vous laissez glisser ainsi sur la pente, comme l’eau de l’Anio qui glisse en gazouillant sous le verger d’Horace ; si vous n’avez ni femme ni enfant qui doublent et qui perpétuent pour vous les soucis de la vie ; si votre cœur, un peu rétréci par cet égoïsme qui se replie uniquement sur lui-même, a besoin d’amusement plus que de sentiment ; si vous possédez cet Hoc erat in votis , ce vœu d’Horace, un joli domaine aux champs pour l’été, une maison chaude l’hiver, tapissée de bons vieux livres ( nunc veterum libri ) ; si votre fortune est suffisante pour votre bien-être borné ; si vous avez pour amis quelques amis puissants, amis eux-mêmes des maîtres du monde, avec lesquels vous soupez gaiement en regardant combattre Pompée et mourir Cicéron pour cette vertu que Brutus appelle un vain nom en mourant lui-même ; enfin, si vous n’avez pas grand souci des dieux, et si les étoiles vous semblent trop haut pour élever vos courtes mains vers les choses célestes ; oh !
De là le ton d’amertume de la comédie, si différent du ton ordinaire de Lesage. — À consulter : Brunetière, Époq. du th. fr.
Zola), soit par la passion du moderne (comme MM. de Goncourt) On dit que ces écrivains se sont trompés, qu’ils ont plié l’art à nous donner une impression des choses fort différente de celle qu’on avait coutume de lui demander, qu’ils ont ainsi dépensé un art infini à aller contre le but même de l’art.
Cette origine, c’est le latin ; cette division en dialectes est un effet de la féodalité, qui avait constitué, sur le sol français, des nations distinctes, parlant un langage différent.
Les sujets, les pensées, les tours, les mots, tout était contrôlé d’après cette règle, éprouvé à ce sens commun par lequel les hommes, si différents d’humeur et d’esprit, se ressemblent et se mettent d’accord.
J’y ai pris une sorte d’habitude de voir sous terre et de discerner des bruits que d’autres oreilles n’entendent pas, L’essence de la critique est de savoir comprendre des états très différents de celui où nous vivons.
Ainsi, on présenterait des musiques différentes dans des lieux spécialisés.
Elle retrace enfin avec des souvenirs bien personnels et vécus — l’expression est acceptée aujourd’hui — des sentiments qui ont le mérite de représenter rigoureusement, à la scène, les sentiments humains et contradictoires de deux hommes d’âge différent, confondus et mêlés dans une même existence.
* * * — Ils sont très particuliers ces Italiens, très différents de nous.
Mais bientôt Douchmanta donne les ordres du départ, poursuit sa marche, et, après avoir traversé une plaine stérile, il entre avec son cortège dans une seconde forêt d’un aspect bien différent de la première.
Une ville comme la nôtre a beaucoup d’aspects différents et, pour la bien connaître, il faut savoir l’examiner dans toutes ses postures, l’austère comme la débraillée.
on s’égare dans la recherche, on entre dans la nuit, on suit de fausses routes, et l’on se bat en partisan avec la mauvaise devise : « Chacun pour soi et Dieu pour tous. » Tiraillée par vingt côtés différents, la pauvre Vérité se sauve à toutes jambes et rentre dans son puits ; et tous, nous pleurons son absence !
N’abandonne pas ta chaîne, ne t’élève pas au-dessus, mais restes-y fermement attaché. » Assurément ni Turgot, ni Condorcet, ni Montesquieu, ni Vico, n’eussent accepté une pareille formule de fatalisme dans un siècle où l’on avait une foi si entière à l’influence des idées et à l’action des volontés, et qui a fini par un drame révolutionnaire bien différent de l’espèce d’évolution végétative dont parle Herder ; mais il suffit d’ouvrir tel livre de philosophie historique contemporaine pour se convaincre que les idées de Herder ont fait école parmi les historiens de notre temps.
Il compose dans la succession, mais il compose ; avec des moyens différents, il tend vers l’ordre, un ordre qu’il réalise presque toujours. […] À la fois mystique et sanglant, si différent que soit son caractère original de celui de nos vieux mystères, il est bâti sur les mêmes principes, inséparable de sa terre et de sa foi.
Il n’est pas rare d’en trouver jusqu’à dix dans un arrondissement qui pourrait à peine en faire vivre deux, s’ils se renfermaient dans les limites de leurs charges. » Aussi « sont-ils en même temps juges, procureurs, procureurs fiscaux, greffiers, notaires », chacun dans un lieu différent, chacun exerçant dans plusieurs seigneuries et sous divers titres, tous ambulants, tous s’entendant comme fripons en foire, et se réunissant au cabaret pour y instrumenter, plaider et juger.
Nous vous exposerons successivement tous les différents systèmes de philosophie qui ont possédé tour à tour le monde, depuis celle de l’Inde primitive jusqu’à celle du christianisme, en passant par Zoroastre, en Perse ; par Pythagore, en Italie ; par Salomon, en Judée ; par Anaxagore, Socrate, Platon, Aristote en Grèce ; par Mahomet, en Arabie ; par Confucius, en Chine ; par saint Paul, à l’éclosion des dogmes chrétiens, à Jérusalem ou à Éphèse ; par saint Thomas d’Aquin, dans le moyen âge ; par Descartes et par les philosophes du dix-huitième siècle en France ; enfin par les philosophes allemands et anglais de ces derniers temps.
Depuis le classement de ses différents clos, ses vignes, grâce à des soins constants, étaient devenues la tête du pays, mot technique en usage pour indiquer les vignobles qui produisent la première qualité de vin.
Ayant remarqué que leur couleur changeait suivant les différentes contrées et les rivières, lacs ou étangs qu’ils fréquentent, j’ai été conduit à penser que ce curieux résultat pourrait bien provenir de la différence de coloration des eaux.
Nous revendiquons nos marquis d’autrefois, si peu différents d’ailleurs des marquis d’aujourd’hui, dont les parchemins se payent à la caisse du sceau.
L’esprit divin, incréé, illimité, infini, tout-puissant et tout parfait, si nous appliquons ce mot à Dieu, l’Être des êtres ; l’esprit créé, borné, fini, impuissant et imparfait, si nous appliquons ce mot à l’âme de la nature, à l’âme de l’homme, ou à toutes les autres espèces d’âmes dont il a plu à Dieu de douer les différents êtres sortis de sa création à divers degrés.