Alors se conçoit tout ce que rêva l’Italie, tout ce que dirent ses poëtes, jusqu’aux malédictions et aux apothéoses du fougueux et variable Monti. […] Dans cette espérance, il revit Cuba en 1824, essaya d’y conspirer par ses entretiens et par ses vers, fut poursuivi, trahi, sauvé, et réussit à passer dans l’Amérique du Nord, où il trouvait triomphante toute la liberté qu’il avait conçue.
. — Le roi en conçoit de l’humeur. — Discours de M. de Montalivet, le fidus Achates du roi. — Cousin condamné à boire la ciguë 213 LVI. — Anxiété des protestants. — Attitude de MM.
AUGUSTE BARBIER, Il Pianto, poëme, 2e édition 1833 Ce poëme, dont la Revue des Deux Mondes a publié la première édition, et qui ne va pas à moins de douze cents vers, a été conçu par l’auteur des Iambes, durant un voyage qu’il a fait récemment en Italie.
Son livre, en un mot, s’il l’avait exécuté comme il l’avait conçu, n’aurait pas été seulement destiné aux moralistes et aux penseurs ; il aurait eu pour objet d’acheminer et d’entraîner tout un peuple moins relevé de lecteurs par l’attrait, par le mouvement graduel et l’émotion presque dramatique d’une marche savamment concertée.
Nous ne concevons le système de M.
Il m’en a coûté de prononcer, qu’aimer avec passion, n’était pas le vrai bonheur ; je cherche donc dans les plaisirs indépendants, dans les ressources qu’on trouve en soi, la situation la plus analogue aux jouissances du sentiment ; et la vertu, telle que je la conçois, appartient beaucoup au cœur ; je l’ai nommé bienfaisance, non dans l’acception très bornée qu’on donne à ce mot, mais en désignant ainsi toutes les actions de la bonté.
Si votre voix, novice encore et mal affermie, trompa votre pieuse ardeur, il fallait accepter cette mésaventure comme une épreuve envoyée par la divine Providence, et n’en pas concevoir un dépit où je crains qu’il n’y ait, hélas !
Fulvio survient encore une fois mal à propos, partage la colère de Lavinia, dément Scapin et ne reconnaît son tort que lorsque Scapin lui explique dans quel but il avait conçu ce projet.
La seule difficulté réelle des rapports entre l’esprit et le corps, c’est qu’il est impossible, contradictoire, de concevoir cette union sous la forme de l’étendue (puisqu’il nous est impossible de penser à l’esprit, sans nous placer en dehors du monde de l’espace) ; et que, d’autre part, toutes les unions ordinaires nous sont données sous la forme d’une connexion dans l’espace.
On conçoit que la politique ne prête à un homme de talent qu’un emploi sans beauté, d’ailleurs tout à fait provisoire.
Au moment d’exécuter cette détermination hardie, il conçut d’abord la pensée de placer en tête de cette seconde édition ce dont il n’avait pas osé charger la première, savoir quelques vues générales et particulières sur le roman.
On ajoute que, dans cette conversation, ne répondant le plus souvent à l’abbé de Polignac que par des vers de Lucrèce, cet abbé conçut dès-lors le dessein de donner une réfutation philosophique & suivie de l’ouvrage entier du poëte latin, ce qu’il a fait dans son Anti-Lucrèce.
Cette objection est très-forte contre le système du docteur Briggs, qui supposait que les fibres cérébrales, semblables aux cordes d’un instrument, ont des vibrations différentes selon la longueur et le degré de tension ; mais si l’on suppose les fibres cérébrales divisées en parties infiniment petites, plongées dans un milieu élastique très-subtil, tel que l’éther, on peut concevoir que des vibrations propagées par l’éther se communiquent à chacune de ces parties infinitésimales de la fibre cérébrale.
« Cette idée était très-populaire du temps de Diderot ; il nous est impossible de concevoir une manière raisonnable de l’appliquer.
Il ne suffit pas que l’auteur d’une comedie en place la scene au milieu du peuple qui la doit voir répresenter, il faut encore que son sujet soit à la portée de tout le monde, et que tout le monde puisse en concevoir sans peine, le noeud, le dénouëment et entendre la fin du dialogue des personnages.
Ce grand capitaine n’avoit étudié aucune des sciences capables d’aider un ingénieur à se former, quand le dépit qu’il conçut, parce qu’un autre noble genois lui avoit été préferé dans l’achat du palais Turfi de Genes, lui fit prendre le parti de venir se faire homme de guerre dans les païs-bas espagnols en un âge fort avancé, par rapport à l’âge où l’on fait communément l’apprentissage de ce métier.
Dans le premier livre des tusculanes, Ciceron, après avoir rapporté l’endroit d’une tragedie où l’ombre de Polydore supplie qu’on veuille donner la sepulture à son corps, pour faire finir les maux qu’elle endure, ajoute : je ne sçaurois concevoir que cette ombre soit aussi tourmentée qu’elle le dit, quand je l’entens reciter des vers dramatiques si corrects, et quand je la trouve si bien d’accord avec les instrumens.
Il est facile de concevoir que ces danses n’étoient autre chose que les gestes et les démonstrations que les personnages des choeurs faisoient pour exprimer leurs sentimens, soit qu’ils parlassent, soit qu’ils témoignassent par un jeu muet combien ils étoient touchez de l’évenement auquel ils devoient s’intéresser.
Mais ils n’agrandissent ainsi le champ de la connaissance scientifique qu’en la rabaissant au niveau de la sensation ; car la science, telle qu’ils la conçoivent, est aveugle.
Mais l’intérieur de ces vieilles poitrines de grimpeurs de montagnes ou du cœur de rose de cette fillette, mais la manière de concevoir et de sentir la vie de ce mâle et pauvre curé qui, son bréviaire récité, sa messe dite, se rappelant qu’il est un robuste fils des Alpes, s’en va faire la guerre aux oiseaux du ciel pour nourrir les pauvres de la terre, voilà ce que l’on voudrait voir, voilà ce que Topffer ne nous montre pas avec assez de détails et ce qui n’aurait pas échappé à Sterne, par exemple, ce grand moraliste qui sait aussi fixer en trois hachures un paysage d’un ineffaçable fusain, grand comme l’ongle, mais infini d’expression, et qui reste à jamais, dès qu’on l’a vu, dans la mémoire, comme une pattefiche dans un mur !
Proudhon, nous l’avons dit, croit ou feint de croire à la ruine de ce que l’histoire du monde appelle la politique, et à laquelle il substitue un ordre économique, impossible, il est vrai, à concevoir avec l’état actuel de la tête humaine.
À notre sens, il y avait donc deux manières d’écrire ou de concevoir cette histoire de la Sorcellerie qui n’a pas encore été carrément abordée, malgré l’essai de Walter Scott, et qui, riche en détails, en monographies, ressemble à un bloc de marbre dégrossi attendant le ciseau du maître !
On peut énoncer fort clairement ce que l’on a conçu dans des ténèbres inconscientes. […] Un rêve fut parfois le point de départ d’une œuvre ; parfois une œuvre fut entièrement conçue et exécutée pendant le sommeil. […] C’est là seulement qu’elle peut être conçue et qu’elle peut, sans danger pour la vie, exercer une fois pour toutes sa tyrannie qui ne connaît qu’une seule sorte d’arrêts, l’arrêt de mort. […] On ne conçoit pas plus un roman nouveau qui ne soit la contrepartie ou la suite d’un roman préexistant que l’on ne conçoit des vers sans rime ou dont les syllabes ne seraient pas comptées une à une avec scrupule. […] Mais que l’ennemi soit un ou multiple, il gêne également ma liberté, et, m’ayant forcé à le concevoir, il me force à « entrer en pourparlers » avec lui.
Quant à la langue, on conçoit que l’effet de ces mélanges y reste plus sensible, et que, de tous ces styles continuellement versés et déteignant l’un sur l’autre, il résulte une couche superficielle un peu neutre, précisément ce style mixte que nous accusons. […] On conçoit le charme et le profond de l’idée ; mais dans toute la première partie, le jeune homme, qui est un élégant de là-bas, ne nous paraîtra pas tout à fait tel ici. […] Je conçois en d’autres temps du scrupule et la nécessité pour l’auteur de se tenir avant tout et de n’opérer qu’avec nuance dans le cercle régulier dessiné ; mais aujourd’hui qu’est-ce ?
Au moment de l’apparition du volume, Ginguené, ancien camarade de collége de Parny, mais poussé surtout par son zèle pour la bonne cause, donna dans la Décade jusqu’à trois articles favorables181, analyses détaillées et complaisantes, dans lesquelles il étalait le sujet et préconisait l’œuvre : « L’auteur, disait-il, l’a conçue de manière que les uns (les Dieux) sont aussi ridicules dans leur victoire que les autres dans leur défaite, et qu’il n’y a pas plus à gagner pour les vainqueurs que pour les vaincus. » Après toutes les raisons données de son admiration, le critique finissait par convenir qu’il se trouvait bien par-ci par-là, dans les tableaux, quelques traits « qu’une décence, non pas bégueule, mais philosophique, et que le goût lui-même pouvaient blâmer » ; il n’y voyait qu’un motif de plus pour placer le nouveau poëme à côté de celui de Voltaire, de cet ouvrage, disait Ginguené, « qu’il y a maintenant une véritable tartufferie à ne pas citer au nombre des chefs-d’œuvre de notre langue. » Le succès de la Guerre des Dieux fut tel, que trois éditions authentiques parurent la même année, sans parler de deux ou trois contrefaçons. […] « ÉVte Parny, « Rue de Provence, 32. » « Paris, le 30 messidor190. » Cette lettre ne put être publiée du vivant de Français (de Nantes) ; un sentiment de délicatesse, que l’on conçoit de sa part, répugnait à la livrer ; « et puis il ne faut pas, répondait-il agréablement, qu’en parodiant le vers de Boileau on puisse dire : « Parny buvait de l’eau quand il chantait les Dieux ! […] On conçoit que Le Brun, qui prenait ici une revanche éclatante sur son vainqueur en élégie, ait pu dire un jour, dans un éloge un peu épigrammatique : Parny, demi-Tibulle, écrivit mollement Des vers inspirés par les Grâces Et dictés par le sentiment.
Ainsi se forme en lui le modèle idéal qui, obscur ou distinct, achevé ou ébauché, va dorénavant flotter devant ses yeux, rallier toutes ses aspirations, tous ses efforts et toutes ses forces, et l’employer à un seul effet pendant des siècles, jusqu’à ce qu’enfin renouvelé par l’impuissance ou la réussite, il conçoive un nouveau but, et reprenne un nouvel élan. […] La voilà implantée, la grande idée anglaise, j’entends la persuasion que l’homme est avant tout une personne morale et libre, et qu’ayant conçu seul dans sa conscience et devant Dieu la règle de sa conduite, il doit s’employer tout entier à l’appliquer en lui, hors de lui, obstinément, inflexiblement, par une résistance perpétuelle opposée aux autres et par une contrainte perpétuelle exercée sur soi. […] Aujourd’hui que les grandes violences historiques, j’entends les destructions et les asservissements de peuples, sont devenus presque impraticables, chaque nation peut développer sa vie suivant sa conception de la vie ; les hasards d’une guerre ou d’une invention n’ont de prise que sur les détails ; seules, maintenant, les inclinations et les aptitudes nationales dessinent les grands traits de l’histoire nationale ; lorsque vingt-cinq millions d’hommes conçoivent d’une certaine façon le bien et l’utile, c’est cette sorte de bien et d’utile qu’ils recherchent et finissent par atteindre.
Je suis souvent solitaire par choix, et il y a peut-être plus d’analogie entre nos idées que vous ne le pensez ; cependant, je l’avoue, une solitude éternelle m’épouvante ; j’ai de la peine à la concevoir. […] Je conçus enfin la résolution d’incendier ma retraite, et de m’y laisser consumer avec tout ce qui aurait pu laisser quelque souvenir de moi. […] Qu’est-ce donc que penser, concevoir, imaginer et écrire ?
Bossuet avait conçu cette éducation sur un plan sage et large, qu’il nous fait connaître dans une lettre latine adressée au pape Innocent XI. […] Il a pris de ce biais ces discours d’apparat, ne pouvant concevoir un discours chrétien qui ne tendit à l’édification. […] Mais il a dit, ou fait entendre toute la vérité qu’il était capable de concevoir.
C’est au contraire parce qu’ils sentaient profondément la ruine du monde social et religieux du Moyen-Âge, et parce que d’un autre côté ils ne pouvaient concevoir comment il naîtrait de cette ruine un monde nouveau à la fois social et religieux, qu’ils sont revenus vers le Christianisme. […] Qu’on voie dans cette poésie chrétienne le bruit qui accompagne la chute de tout ce qui s’écroule, le dernier soupir d’un mourant, les vives clartés que jette une lumière qui s’éteint, ou, si l’on veut, le dernier chant du cygne, je le conçois : mais y voir la vie, c’est-à-dire à la fois la vie du Christianisme et la vie du poète, une foi véritable, une communion de l’un avec l’autre, comme le doux repos de l’enfant dans les bras et sous les baisers de sa mère, ou comme la conversation d’un ami avec son ami, voilà ce que je ne puis admettre. […] Si donc notre voix devait être entendue de ces deux grands poètes, nous dirions à l’un : « Le mystique lui-même, dans le Christianisme, ne concevait le cloître et le mysticisme qu’unis au monde.
J’ai éprouvé mille fois, par moi-même, que, si je ne changeais pas de place, de résidence, d’horizon, je ne changeais pas d’idées ; que ces idées, toujours les mêmes par suite de la monotonie du même milieu dans lequel elles ont été conçues, finissaient par se pétrifier ou par croupir, et qu’en croupissant dans l’âme elles finissaient enfin par s’altérer et par se fausser. […] Défiez-vous de la justesse des idées conçues par un solitaire isolé de la grande nature dans un cachot, dans une cellule, dans une bibliothèque, entre quatre murs ! Défiez-vous même de la justesse des idées conçues par un de ces hommes que nous appelons professionnels, exclusivement renfermés dans la monotonie d’une étude ou d’une occupation unique ?
« Dès que je sus par la chirurgie que du pus accumulé à la surface du cerveau détruit nos facultés, et que l’évacuation de ce pus leur permet de reparaître, je ne fus plus maître de les concevoir autrement que comme les actes d’un cerveau vivant4. » La nouvelle école physiologique n’a point de ces allures ; elle laisse aux métaphysiciens le problème de l’âme, et ne s’occupe que des fonctions de relation et des organes qui en sont le siège. […] La métaphysique peut toujours, avec Aristote, concevoir un idéal de la pensée pure et indépendante de tout organisme, en Dieu et chez des êtres supérieurs à l’homme. […] Parce que, l’être humain n’étant conçu par eux que comme la simple résultante du jeu des organes, il est tout à fait impossible d’expliquer comment un pareil être pourrait jouir d’une activité spontanée.
La littérature, dans les leçons de Villemain, était conçue, si je puis ainsi dire, elle était présentée comme européenne. […] Je conçois son sentiment, mais je ne voudrais pas qu’il l’eût publiquement exprimé. […] Comment a-t-il conçu son art ? […] Je conçois qu’on ne mette pas toute la poésie dans le métier ; mais je ne conçois pas du tout que, quand il s’agit d’un art, on ne tienne nul compte de l’art lui-même, et qu’on déprécie à ce point les parfaits ouvriers qui y excellent. […] Quand il s’agit de témoins historiques, je conçois des équivalents ; je n’en connais pas en matière de goût.
Insensiblement le moindre barbier, flatté de son association, conçut des sentimens de vaine gloire. […] Les termes dans lesquels est conçue cette loi, sont bien honorables pour la chirurgie. […] Il avoit conçu pour Éléonore d’Est, sœur d’Alphonse, duc de Ferrare, une passion si violente, qu’elle alloit jusqu’à la démence. […] Son titre étoit ainsi conçu : Dictionnaire universel, contenant tous les mots de la langue, tant vieux que nouveaux, des arts & des sciences. […] Son dictionnaire ne fut imprimé qu’après sa mort : celui de l’académie parut en 1694 ; mais il s’en faut bien qu’il remplît l’idée qu’on en avoit conçue.
L’histoire, en effet, renferme une foule d’accidents impossibles à prévoir et humainement irrationnels, qui viennent déranger toute la logique des événements, tuent un grand homme au moment où son action allait devenir prépondérante, font avorter brusquement le dessein le mieux conçu, le caractère le mieux trempé. […] Un des traits caractéristiques du roman psychologique ainsi conçu, c’est ce qu’on pourrait appeler la catastrophe morale : nous voulons parler de ces scènes où aucun événement grave ne se passe d’une manière visible, et où pourtant on peut percevoir nettement la défaillance, le relèvement, le déchirement d’une âme. […] On a dit avec beaucoup de justesse que, par là, Balzac n’est pas vraiment réaliste ; il est classique comme les poètes dramatiques du dix-septième siècle, avec cette différence qu’il l’est beaucoup plus, et que, « simplificateur extrême, il n’aurait pas même admis la clémence d’Auguste, ni les hésitations de Néron, ni fait Harpagon amoureux ; il conçoit tous ses personnages sur le modèle du jeune Horace, de Narcisse ou de Tartufe ». […] Il est très vrai encore qu’il y a une ressemblance entre l’expérimentateur et le romancier : tous les deux, au moyen d’une hypothèse, conçoivent une expérience possible, idéale ; ils sont tous deux imaginatifs, inventeurs.
Faire le bien n’est peut-être qu’une habitude ; le concevoir est quelque chose de plus ; il y faut plus d’effort, et l’effort seul importe. « Dans la bataille de la vie, la lutte vaut mieux que le prix de la lutte. […] Tels qu’ils nous sont présentés, Jésus et Marc-Aurèle nous apparaissent donc comme deux incarnations — si ce mot peut convenir à des personnes essentiellement idéales — d’un type abstrait conçu par M. […] La vertu, telle que la conçoit le monde moderne depuis l’avènement du christianisme, est humble, pauvre, populaire, Depuis que Jésus l’a dit, il est difficile à un riche d’entrer dans le royaume des cieux. […] Il a continué, c’est vrai, à exposer les deux, quatre ou six façons (toujours un nombre pair, pour ne pas conclure) qu’il y a d’expliquer ou de justifier les actions des héros de théâtre, de concevoir leur caractère, de sortir des situations compliquées que les auteurs ont créées. […] Cette hostilité voltairienne, ce parti pris laïque, accentuent encore son attitude d’absolue indépendance vis-à-vis de la religion : car, si beaucoup de gens ne conçoivent pas la morale sans la religion, il en est beaucoup aussi — nous avouerions presque être du nombre — qui ne peuvent concevoir la religion sans l’Église.
L’intelligence humaine peut à peine concevoir les effets de cette expérience, que nul mortel n’a encore imaginée2 ». […] Mais la vie ne pourrait-elle se concevoir sans elles ? […] La matière, telle qu’il faut la concevoir pour être véritablement matérialiste, n’est autre chose qu’un assemblage de forces, ou, selon la définition du P. […] Je serais pourtant volontiers de ceux qui ne croient pas aux origines et qui ne conçoivent le monde que comme un tissu continu, sans commencement ni fin. […] Copier la nature, en ce qu’elle a d’illimité, c’est une manière de concevoir l’art, mais ce n’est peut-être pas une manière de concevoir la nature.
On le voit, il avait dès cette époque produit ou conçu ses œuvres les plus remarquables ; il était dans la plénitude de son génie. […] Ces qualités générales une fois conçues, Goethe s’efforce de les communiquer autant que possible à sa langue maternelle. […] Tel que l’a conçu Goethe dans Hermann et Dorothée, l’amour n’a pas besoin pour nous intéresser de ces allures téméraires. […] Plus elle fait d’efforts pour concevoir ce Dieu, plus elle s’irrite de retomber vaincue sur elle-même à chaque nouvel effort, d’étendre sans cesse la main et de la retirer sans cesse vide. […] Je ne veux point discuter l’idée qu’il conçoit du bien et du mal, ni lui demander comment il explique la notion du juste et de l’injuste.
Ce ciel, qui participe de l’Olympe par ses jardins lumineux, et des enfers antiques par ses champs d’asphodèle, n’est pas le vrai ciel du spiritualiste ni du chrétien ; il ne contient aucune véritable espérance, aucun motif de consolation, et la pièce À Daphné, conçue avec assez de fierté, développée avec assez de talent, manque pourtant de décision ; elle demeure comme suspendue entre André Chénier et Lamartine.
Reprenant alors le texte même de l’arrêté du 12 octobre 1851, on n’a eu qu’à relire l’article 4, ainsi conçu : “Une prime de cinq mille francs pourra être accordée chaque année à l’auteur d’un ouvrage en cinq ou en quatre actes, en vers ou en prose, représenté avec succès à Paris, pendant le cours de l’année, sur tout autre théâtre que le Théâtre-Français…, et qui serait de nature à servir et à l’enseignement des classes laborieuses par la propagation d’idées saines et le spectacle de bons exemples.
On s’est souvent demandé comment ces jumeaux de Marseille (Barthélemy et Méry) pouvaient composer leurs vers à deux : rien n’est plus facile à concevoir quand on les lit.
Becq de Fouquières, jeune officier, avait conçu cette idée d’homme de goût et d’érudit dans le temps où, « un André Chénier à la main, il trompait les longues oisivetés de la vie militaire » ; devenu libre, il s’est empressé de se mettre à l’œuvre, et, d’abord, de se pourvoir de tous les instruments indispensables à l’exécution, parmi lesquels il faut compter au premier rang une connaissance des plus fines de la langue grecque.
La statue de Diderot, ainsi conçue, ne saurait trouver que des approbateurs. »
Or, voilà pourquoi le christianisme est resté en chemin de son œuvre ; voilà pourquoi de Maistre, génie autant mosaïque qui catholique, ne conçoit pas que Dieu, auteur de la société des individus, n’ait pas poussé l’homme, sa créature chérie et perfectible, jusqu’à la société des nations ; voilà pourquoi les juifs s’obstinent à contempler avec un sentiment orgueilleux de supériorité leur loi, si complète en elle-même, que le christianisme a brisée avant d’avoir à rendre au monde l’unité définitive ; voilà pourquoi la religion de l’avenir, qui devra renfermer tous les caractères du judaïsme et du christianisme, renfermera aussi dans ses temples les juifs et les chrétiens, en les mettant d’accord, selon qu’il a été dit dans les anciennes et les nouvelles Écritures.
Cet acte irréparable, cet acte qui seul donne à l’homme un pouvoir sur l’éternité, et lui fait exercer une faculté qui n’est sans bornes que dans l’empire du malheur ; cet acte, quand on a pu, dans la réflexion, le concevoir et l’ordonner, jette l’homme dans un monde nouveau, le sang est traversé ; de ce jour, il sent que le repentir est impossible, comme le mal est ineffaçable ; il ne se croit plus de la même espèce que tout ce qui traite du passé avec l’avenir.
Et enfin, grande nouveauté, ils sont très sensiblement conçus selon un idéal précis de beauté formelle : nous verrons bientôt d’où cette influence féconde a soufflé.
Enfin, la vie à la campagne et le soin des enfants achèvent d’apaiser et d’assagir la petite femme ; elle devient plus sérieuse et plus intelligente, elle comprend plus de choses et conçoit mieux son devoir.
On pouvait attendre beaucoup du jeune maître chanteur sans concevoir des espérances si hautes.
Concevoir le monde comme un militarisme psychologique, à qui convient une théorie et une seule, envisager comme identiques les infiniment variées positions morales dont le nom seul est commun, et comme comportant une solution (qu’on va vous dire), imaginer qu’on a formulé la vie quand on a trouvé cinq ou six problèmes abstraits, est-ce le fait d’« une des plus hautes intelligences de notre temps » ou d’un Homais raisonneur et borné ?
Concevoir.
La maniere de concevoir & de sentir, le mouvement & l’ordre des idées, la tournure de l’expression, une certaine forme d’exister & de vivre dans ses Ouvrages, qui lui est particuliere.
Si on en croit des Censeurs éclairés, il n’a pas conçu assez fortement la Tragédie ; il n’a pas mis assez d’action dans ses personnages.
Une maladie est communément un problème si compliqué, l’effet de tant de causes, un phénomène si variable d’un malade à un autre, que je ne conçois pas comment le médecin qui visite cinquante à soixante malades par jour, en soigne bien un seul.
Mais la nature étant une, comment concevez-vous, mon ami, qu’il y ait tant de manières diverses de l’imiter et qu’on les approuve toutes ?
J’ai déja dit pourquoi l’on n’y sentoit pas le ridicule que nous y concevons d’abord.
Ce n’était pas assurément une révolution conçue et réalisée dans de pareils termes qui pouvait jamais résoudre la question pour laquelle le fédéralisme se forma.
: « Concevons un cordon de sonnette ; c’est le nerf simple conducteur ; il aboutit à une grosse cloche, le centre sensitif, et, quand on l’ébranle lui-même, — (pourquoi lui-même ?)
Assurément, je conçois très bien que les vulgarités de la vie répugnent à un esprit élevé et fier, mais, pour les fuir et pour les remplacer, il ne faut pas tomber dans l’infiniment petit des choses nabotes… Or, le Des Esseintes de M.
Je ne parle pas de vingt autres causes qui la préparèrent ; mais je remarque que dès le premier siècle, la grandeur de l’empire, une puissance qui n’était limitée par rien, des fantaisies qui n’avaient de bornes que la puissance, des trésors qu’on ne pouvait parvenir à épuiser, même en abusant de tout, firent naître dans les princes je ne sais quel désir de l’extraordinaire qui fut une maladie de l’esprit autant que de l’âme, et qui voulait franchir en tout les bornes de la nature ; de là cette foule de figures colossales consacrées aux empereurs, la manie de Caligula de faire enlever de toutes les statues des dieux leur tête, pour y placer la sienne ; le palais d’or de Néron, où il avait englouti un quart de Rome, une partie des richesses du monde, et des campagnes, des forêts et des lacs ; la statue d’Adrien élevée sur un char attelé de quatre chevaux, et qui faite pour être placée au sommet d’un édifice, était d’une grandeur que nous avons peine à concevoir ; sa maison de campagne, dont les ruines seules aujourd’hui occupent dans leur circonférence plus de dix milles d’Italie, et où il avait fait imiter les situations, les bâtiments et les lieux les plus célèbres de l’univers ; enfin le palais de Dioclétien à Spalatro en Illyrie, édifice immense partagé par quatre rues, et dont chaque côté avait sept cents pieds de long.
Rien ne pouvait refroidir chez Ampère le respect et l’amour filial ; mais on conçoit qu’avec de tels repoussoirs le charme de Mme Récamier n’était pas près d’être affaibli, ni diminué. […] Tout ce qui se passe en France depuis quelque temps excite vraiment l’attention et donne des pensées que l’on n’aurait jamais conçues. […] Nisard, un peu postérieure à celle d’Ampère, semblait conçue tout exprès pour se dresser en vis-à-vis et en opposition avec elle. […] Ampère avait eu une envie extrême d’être de l’Académie française, où il était si bien à sa place, et pendant dix-huit ans la politique, si vivement qu’il la conçût, ne mit jamais de son côté une entrave ni un retard à la poursuite de ses sollicitations, toutes littéraires d’ailleurs, et de ses continuels désirs. […] Voyons un peu : le livre une fois conçu et bâti (et il l’était), en tout lieu, en toute occasion, il n’eût été occupé qu’à l’achever, à le remplir dans toutes ses parties ; puis, une fois imprimé, qu’à le reprendre et à y revenir, à le corriger, à le compléter et à l’enrichir de tout point, à le tenir ouvert, à jour, au courant des moindres recherches comme on en a tant fait sur le moyen âge depuis vingt-cinq ans, sur la Renaissance, et même sur le xviie siècle.
Elle est faible, parce que le spectateur ne conçoit en vérité aucun espoir et n’en peut concevoir aucun. […] Il faut jouer les rôles écrits par Molière tels qu’il les a conçus et laisser au public le soin d’en démêler le sens. […] Et, ainsi conçue, l’action du Misanthrope n’offre-t-elle pas une curieuse analogie avec celle de Britannicus ? […] Alceste est pleinement misanthrope et ce semble depuis longtemps, puisqu’il fait des tableaux généraux (« et la cour et la ville… ») et puisqu’il dit « j’ai conçu » et non « je conçois » ; il est pleinement misanthrope dès le commencement de la pièce. […] Mais humeur bourrue n’est pas misanthropie, et le bourru philanthrope est un caractère que chacun peut concevoir.
Mais la poésie absolue telle que je la conçois ici est rare : pour un Verlaine, que de Leconte de Lisle et de Heredia qui contrediraient cette théorie, puisque leur poésie n’est que de l’art. […] Ce n’est pas ici l’amour de la nature, comme l’a conçu J. […] Mais l’art est un divin mensonge, une auto-suggestion qui nous permet de nous concevoir autres que nous ne sommes ; par lui, nous dépassons notre instinctive sincérité, nous nous agrandissons de tous les rêves lentement formés par l’imagination de nos ancêtres. […] On m’avait interdit tes cheveux, tes prunelles Parce que tes cheveux sont longs et pleins d’odeurs Et parce que tes yeux ont d’étranges ardeurs Et se troublent ainsi que des ondes rebelles, dit-elle à son amie ; mais elle osa concevoir « qu’une vierge amoureuse est plus belle qu’un homme » ; et, depuis, loin des hommes, elle cacha son bonheur, « contre les regards durs et les bruits du dehors ». […] C’est peut-être un mensonge plus compliqué, car une femme sincère ne se conçoit guère : la sincérité n’est pas une attitude sexuelle, et tout acte, même transposé en littérature, est sexuel.
Je le crois encore plus sombre que sensible ; mais il suffit de n’être pas heureux, de n’être pas satisfait de la vie, pour concevoir des idées d’une plus haute nature et qui plaisent aux âmes tendres45. […] Je conçois que la perte de Cabanis, qui aurait été dans tous les temps une juste cause d’affliction pour ses amis, vous ait été doublement sensible, dans un moment où les hommes de cette espèce semblent disparaître de la terre. […] Croyant avoir tout calculé, je ne concevais pas quelles nouvelles difficultés s’étaient élevées. […] Sous une forme ou sous une autre, toutes les idées qu’avait conçues ce rare esprit sont sorties ou sortiront ; sa renommée après lui se trouvera mieux soignée que par lui. […] » — Et quelques mois après, un jour qu’il était plus souffrant des nerfs que de coutume, il laissait échapper ces mots irrités, dont l’allusion est assez sensible : « Lorsque les maux physiques surviennent, on a peine à concevoir avec quel acharnement les hommes se créent des maux d’une autre espèce ; et l’on éprouve surtout une indignation vive de ce que la nature, si féconde en douleurs, ne les dirige pas contre les ennemis de l’humanité.
» Je lis dans un autre, que « le système de la langue grecque fut conçu par des philosophes et embelli par des poètes ». […] Je conçois que les chants attribués au fils de Fingal plaisent aux imaginations sensibles. […] Mais le seul Pascal pouvait exécuter le plan qu’il avait conçu, et la mort l’a frappé malheureusement au pied de l’édifice qu’il commençait avec tant de grandeur. […] Nulle variété dans la manière de concevoir ni dans celle d’écrire. On distingue, par intervalle, des morceaux plus heureusement conçus.
Mieux on se les explique, et mieux on en conçoit l’étendue. […] Dans la comédie, la moindre plaisanterie disconvenante ou trop vive fait courir à l’auteur le risque d’une chute dont le devrait sauver tout un plan bien conçu ou un enchaînement de belles scènes. […] Les Euménides ont cet avantage distinct sur les autres pièces d’Eschyle, de révéler les dogmes de la justice divine et humaine, selon les idées qu’en avaient conçues les anciens. […] Voilà l’extraordinaire vraisemblable en de certains sujets ; extraordinaire que l’on confond avec le bizarre, et que ne distinguent point les médiocres esprits, toujours incapables de concevoir à quelle sublimité monte parfois le genre dramatique. […] Une âme lâche ou efféminée n’eût point approfondi ces tableaux redoutables, ni conçu les seuls drames qui pussent toucher les habitants de l’Attique, uniquement occupés alors d’assurer, par leur ardeur martiale, leur indépendance et leur renommée.
Tu as compris que le journalisme, tel qu’en le conçoit ordinairement, ne m’est pas possible. […] On ne conçoit pas une combinaison plus effroyable que la prostitution simultanée de ces deux choses d’essence surnaturelle : la Pitié et l’Amour. […] On conçoit très bien que tout puisse être dit à un homme de ce caractère. […] Il le dit parce que la bouche parle de l’abondance du cœur et que la gloire, telle qu’il la conçoit, vient de l’abondance de la copie. […] Je concevais très bien la poignante, la despotique substantialité du rêve et sa glorieuse primauté sur les animales et contingentes réalités de la vie sensible.
Naturellement il se montrait d’accord avec moi pour l’union de la Science et la Poésie, mais ne concevait pas que cette Poésie devint, selon ma pensée, une émotion philosophique née de la Connaissance, de rapports universels saisis en Synthèse. […] Avec une intuition rare, attendu que nos causeries n’eussent point suffi à vous le faire concevoir, vous avez entrevu l’art qui sera. […] Mais personne ne sentit, ne comprit aussi complètement que Stéphane Mallarmé l’apport poétique du poète des Fleurs du mal ses poèmes de dix années le prouvent, mais le mode d’art et de penser dont il poussera à l’extrême les possibilités et dont il se sacrera, le Symbole il l’a reçu et conçu de Baudelaire. […] Son Verbe a perdu les sonorités pleines, logiquement, étant donné son mode nouveau de concevoir. […] Ils étaient selon la théorie « instrumentale », conçus symphoniquement et c’est pourquoi il m’en donnait connaissance.
Tout (presque tout) personnage de Corneille est conçu ainsi. […] C’est là, en effet, qu’était le drame religieux, celui qu’avait conçu, senti et voulu Corneille. […] Voilà le drame chrétien tel que Corneille l’a sans doute conçu dans son esprit de poète. […] Poète encore, il l’est dans sa manière de concevoir les personnages. […] C’est un personnage bien conçu que celui de Mithridate.
On conçoit donc qu’il serait possible de conserver des anguillules desséchées indéfiniment dans le vide. […] Nous ne saurions concevoir aucun être vivant, aucune particule vivante même, sans le jeu de ces deux ordres de phénomènes. […] On ne peut, en un mot, concevoir autrement un être doué de la vie. […] Nous ne pouvons concevoir un être vivant animal ou végétal en dehors de cette formule par conséquent nous regardons a priori comme erronée toute proposition contradictoire à ce grand principe physiologique. […] Toutes les explications que nous avons données relativement aux procédés de la synthèse organique indiquent le sens général dans lequel l’esprit actuel conçoit les phénomènes.
Il avait le mérite dès lors de concevoir l’idée de cette Revue élevée et forte qu’il a réalisée depuis. […] J’ai eu souvent à me louer d’articles très-bienveillants, et, autant que je pouvais me permettre d’en juger, fort bien faits, mais tous conçus à un point de vue purement littéraire et contenant des jugements plus que des faits. […] Sainte-Beuve, de m’appesantir sur certains noms qu’il réprouvait et sur lesquels les historiens les plus convaincus de nos jours ne sont jamais parvenus à le faire revenir d’une opinion conçue et formée dès l’enfance : il avait sur leur compte la tradition orale28.
La fidèle amante conçoit subitement l’idée d’une ruse pieuse qui sauvera sa vertu en sacrifiant sa vie. […] On ne conçoit guère aujourd’hui comment la pudeur des princesses et des dames de la cour de Ferrare tolérait de tels écrits lus à haute voix pendant les soirées au palais. On conçoit moins encore comment la cour de Rome, gardienne des mœurs, autorisait par trois brefs l’impression de telles jovialités.
« Que verrait-il dans tout ce qui fait le partage des humains, qu’y verrait-il de grand, lorsqu’il se met l’éternité devant les yeux, et qu’il conçoit l’immensité de l’univers ? […] Au reste, le désir d’expliquer la philosophie, je l’ai conçu au milieu des malheurs et des guerres civiles de ma patrie, alors que je ne pouvais ni la défendre, selon ma coutume, ni demeurer oisif, ni trouver une occupation plus convenable et plus digne de moi. […] On conçoit que, de tous les hommes qui écrivirent jamais sur de pareilles matières, Cicéron fut à la fois le plus compétent, le plus éloquent et le plus moral.
XI Ici il faut s’élever très haut pour en concevoir la portée. […] On conçoit aisément que ce peuple n’a encore presque aucune des conditions d’une littérature américaine. […] Jamais alors je ne conçus l’espérance de devenir utile à mes semblables.
Son drame — non pas toujours, mais quelquefois — évite la vivacité de l’action, s’attarde à de longs récits, s’étale en de vastes développements de caractères ou de passions, s’idéalise par la recherche des symboles jusqu’à devenir irréel, et n’en est pas moins poignant au point de vue du peuple pour lequel il a été conçu, n’en doit pas paraître moins admirable au critique loyal qui fait la part des nationalités. […] Le même souci qui avait amené la raison de Beethoven à concevoir l’Homme Bon, le conduisit encore à fonder la Mélodie de cet Homme Bon. […] C’est ainsi que Wagner conçoit le temps historique.