Parlant, il y a quelque temps, d’Horace Walpole dans la Revue des deux mondes, et jugeant le roman et la tragédie que s’avisait de composer à un certain jour cet esprit distingué, M. de Rémusat y reconnaît bien quelques mérites d’idée et d’intention, mais il n’y trouve pas le vrai cachet original, et il ajoute avec je ne sais quel retour sur lui-même : « Le mot du prédicateur : Faites ce que je vous dis, ne faites pas ce que je fais, est l’éternelle devise des esprits critiques qui se sont mêlés d’inventer. » Si M. de Rémusat a, en effet, pensé à lui-même et à ses essais de drames en écrivant ce jugement, il a été trop sévère ; je suis persuadé que, pour être artiste, c’est-à-dire producteur d’ouvrages d’imagination, pleins d’intérêt, il ne lui a manqué que d’être un peu moins nourri dès son enfance dans le luxe fin de l’esprit, et d’être aiguillonné par la nécessité, cette mère des talents. […] Il est vrai que ce demi-volume, contenant la Vie d’Abélard, est un chef-d’œuvre. […] Tant il est vrai que, là comme ailleurs, l’esprit humain naturellement aime encore mieux la poursuite que la possession, la chasse que la prise, a dit Pascal.
En admettant même que le sentiment d’effort musculaire se ramenât à des sensations musculaires afférentes, sans mélange d’aucun sentiment d’innervation centrale et efférente47, il resterait toujours vrai que, dans la conscience même, nous distinguons l’attitude passive et l’attitude active. […] Mais est-il vrai de soutenir avec Herbart que la tendance tout intellectuelle de l’idée à la clarté précède l’appétition et soit la cause de l’appétition même ? […] Ce qui est vrai, c’est que la notion abstraite et générale d’activité n’exprime point une faculté réelle et distincte de ses actes concrets, une entité métaphysique.
Il fut un vrai roi de théâtre. […] Ceux-ci sont les vrais enfans de l’Amour & des Graces. […] Bouhours, étant un jour à Auteuil, dit en riant : N’est-il pas vrai, maître Antoine, que l’Epître que votre maître vous a adressée est la plus belle de toutes ses pièces ?
Aucune à coup sûr, et ce qui est vrai du dix-neuvième siècle l’est à plus forte raison des trois siècles classiques. […] Et si les étrangers parurent désapprendre leur génie national, ils ne firent en réalité que le retremper à la meilleure des disciplines, à la seule école où se fût accomplie depuis l’antiquité la grande harmonie du Vrai et du Beau ! Le culte du Beau parut décliner au dix-huitième siècle : ce fut au Vrai que se consacra surtout l’effort des intelligences qui firent ce siècle si grand.
S’il est vrai, comme on le dit, qu’en 1709, un prince, ennemi de Louis XIV, maître de Bruxelles, y donna, pendant l’hiver, un spectacle composé tout entier des prologues de Quinault, ce fut la vengeance la plus cruelle. […] On voit que le bien et le mal de ce règne célèbre tient à une seule idée, une idée de grandeur, tantôt exagérée et tantôt vraie. […] On remarque sur les lois, qu’en diminuant l’abus des procédures, et réglant la forme des tribunaux, il laissa subsister le vice de cent législations opposées, et ne fit qu’ébaucher un ouvrage immense, qui, parmi nous, attend encore le zèle d’un grand homme ; sur l’agriculture, qu’il connut peu les vrais principes qui l’encouragent, principes découverts par Sully, employés dans les belles années de Henri IV, oubliés sous le ministère orageux et brillant de Richelieu, retrouvés ensuite par Fénelon, et développés avec succès dans ce siècle, où les grands besoins font chercher les grandes ressources ; sur le commerce, qu’il eut peut-être sur cet objet des vues beaucoup plus vastes que solides ; que ses vues même étant en contradiction avec ses besoins, d’un côté il voulait le favoriser, et de l’autre il le chargeait d’entraves ; sur les manufactures, qu’il les encouragea avec grandeur, mais qu’il fit quelquefois de ces arts utiles le fléau de l’État, en immolant le laboureur à l’artisan ; enfin, sur la partie militaire, que sa perfection même nous donna une gloire éclatante et dangereuse, qu’elle arma la France contre l’Europe, et l’Europe contre la France, et fut récompensée et punie par trente ans de carnage.
Il la réfuta dans un livre intitulé, des Vraies & des fausses idées. […] Son caractère doux & liant lui procura de vrais amis. […] Il est vrai que, pour l’honneur de sa majesté impériale, ils voulurent bien supposer que la lettre n’étoit pas d’elle. […] On jugea l’ouvrage du jésuite un vrai libèle, l’archevêque de Paris, Condi, le condamna comme tel. […] Le miracle, faux ou vrai, recula la ruine des monastères.
Il parle du pape, du concile futur, de Garibaldi qui, pour lui, représente le summum de puissance qu’a une vraie royauté : la foi d’une population dans un homme. […] Cette S***, c’est du vice tout froid, tout arithmétique, que ne monte pas même le vin, enfin une prostituée sans le tempérament d’une vraie p….. […] C’est bien le type de la vraie race passionnée des anciens collectionneurs. […] « Il n’y a, dit-il, de vraies haines, que les haines littéraires. […] Hugo se met à dire, qu’il vient de lire les vrais mémoires de d’Artagnan.
Mais il ne faut pas vingt-cinq lignes pour affirmer qu’aux yeux des vrais artistes, Victor Hugo ne symbolise pas plus toute la poésie d’un siècle que Balzac n’en renferme toute la prose. […] Tout vrai poète est « mon poète », oui, même le plus humble, à la page ou à la ligne exquise. […] Les vrais poètes, je confesse les avoir aimés chaque et tous, selon l’heure et les états d’âme. […] J’ai lu un peu de Vigny, de Baudelaire et de Verlaine : cela m’a semblé vrai, et parfaitement répondre à ma vision des choses. […] Mais j’admire les vers de tous les vrais poètes, particulièrement ceux d’Hugo, de Musset et de Verlaine.
Turquety, il est vrai, suit cette idée avec un sentiment de composition et d’ensemble systématique : ainsi, son présent volume, qui commence par un hosannah au Père céleste, s’achève par un hymne à son terrestre représentant, le pape. […] La note de la page 124 contient une vraie faute.
Cependant le langage vrai d’une sensibilité profonde et passionnée est extrêmement rare, même chez les Romains du siècle d’Auguste. […] On ne désire point, il est vrai, ce genre de supériorité dans l’histoire ; il faut que la nature humaine y soit représentée seulement dans son ensemble, il faut que les héros y restent grands, qu’ils paraissent tels à travers les siècles.
Quand Rousseau a peint les premières impressions de la statue de Pigmalion, avant de lui faire goûter le bonheur d’aimer, il lui a fait trouver une vraie jouissance dans la sensation du moi. […] Si les passions renaissaient sans cesse de leur cendre, il faudrait y succomber ; car on ne peut pas livrer beaucoup de ces combats qui coûtent tant au vainqueur : mais bientôt on s’accoutume à trouver de vraies jouissances ailleurs que dans les passions qu’on a surmontées, et l’on est heureux et par les occupations de l’esprit, et par l’indépendance parfaite qu’on leur doit.
Il est sain, il est vrai ; il est triste, il est fortifiant. […] Il sortirait d’eux toute une race, et c’était la vie vraie, naturelle, la vie simple et grande.
Partout où la souffrance est vraie, il y a de la grandeur. […] Il dit quelque part, dans son Journal : « Le malheur des écrivains est qu’ils s’embarrassent peu de dire vrai, pourvu qu’ils disent.
Pour ce penseur, il y a des solutions fausses, à gauche, à droite des solutions vraies. […] Aimé Morot, je crois, n’est-elle pas vraie de M.
Je ne veux pourtant pas en sortir encore ; trop de charmes m’y attachent, et à ma faiblesse, je sens que je ferais des efforts inutiles, on vous a dit vrai, si l’on vous a peint mon directeur comme un homme rigide ; mais vous ne devriez pas vous le figurer ridicule, Il ne défend point les plaisirs innocents ; mais il ne permet pas de traiter d’innocents ceux qui sont criminels. […] Elle exprime un sentiment juste et vrai.
Une telle chose est vraie cependant. […] Cette première page d’un évangile que tous nous attendons constamment et sans cesse, je la trouve tout à fait conforme aux grandes nécessités du monde, à la réalité des faits, aux besoins perpétuels, vrais et profonds de l’homme.
Mais empruntant à chacune d’elles ses éléments, surgit la conception — l’unique vraie à mon sens — du Poète : en son âme vibrent les reflets des choses du dehors, et cependant il leur communique sa vie à lui ; lui seul est vraiment, entièrement poète, parce que seul il aura su donner l’idée de l’Être entrevu dans toute sa beauté. […] En ce vers grinçant, se résume tout le caractère de Boileau, caractère de mauvais rimeur envieux des vrais poètes, de plat aligneur de syllabes doué du seul grossier bon sens, caractère, en un mot, de châtré.
On doit dire, il est vrai, pour sa justification, que ses lettres n’ont été écrites à personne ; qu’elles ne traitent ni de nouvelles ni d’affaires ; qu’elles ne sont proprement que des discours travaillés avec autant de soin que ses autres écrits ; qu’ainsi son imagination étoit moins à craindre & qu’il a pu se donner carrière, s’éloigner du ton des Bussy-Rabutin & des Sévigné, faire des ouvrages académiques plutôt que des lettres simples & ordinaires. […] Le public, éclairé sur la vraie noblesse de pensée & sur la justesse d’expression, ne vit dans Balzac que du brillant & de l’enflure.
Mais pour comprendre de bonne heure que cette recherche platonicienne et surtout chrétienne de l’idéal dans les chefs-d’œuvre de l’art est la fin supérieure des vraies études, il faut bien un peu de cette folie dont je parlais tout à l’heure, folie qui a son nom et l’un des plus beaux noms qui soient ici-bas, l’enthousiasme. […] Pour vous aussi dès maintenant la vie est une ascension vers le vrai, vers le beau ; adoptez donc franchement la devise du voyageur et chaque jour dites-vous aussi : « Plus haut !
C’est l’empirisme qui a donné naissance à la médecine et elle n’a de vrais progrès à attendre que de l’empirisme. […] Le cours se fermera toujours par un discours, prononcé alternativement par un des professeurs, sur l’importance de l’art, ses progrès et son histoire, le caractère et les devoirs du vrai médecin, l’incertitude et la certitude des signes de la mort, et la médecine légale considérée par ses rapports avec les lois, tels que les signes de la mort violente ou le suicide, les naissances tardives, etc., etc.
Section 37, des défauts que nous croïons voir dans les poëmes des anciens Quant à ces défauts que nous croïons voir dans les poemes des anciens, et que déja nous comptons par nos doigts, il peut bien être vrai que souvent nous nous trompions en plus d’une maniere. […] Mais supposé que cela fut vrai, imaginer un jardin merveilleux, c’est la tâche de l’architecte.
Je ne sais si les poètes conviendront de cette proposition ; nais qu’elle soit vraie ou fausse, la plupart auraient trop d’intérêt à la nier pour n’être pas récusables. […] C’est qu’en matière de langue, il est une infinité de nuances imperceptibles et fugitives, qui pour être démêlées ont besoin, si on peut parler de la sorte, du frottement continuel de l’usage ; c’est un effet qui doit être dans le commerce pour que la vraie valeur en soit connue.
Au milieu de ces hommes aimés à tous les titres, et dont chacun a sa spécialité d’amour, évidemment le plus aimé de la collection, le plus aimé avec le plus de furie, avec le plus de passion vraie, — traversée pourtant (à ses jours) de libertinage, — c’est l’Anglais, cet Anglais que Mme George Sand appelle un délicieux Oswald, avec le petit claquement de langue du connaisseur ; mais le plus enivrant pour l’amour-propre du bas-bleu dépareillé, qui cherche sa moitié de génie, et le plus utile pour sa vieillesse future, c’est à coup sûr Chateaubriand ! […] Voilà le crime, le vrai crime de cette révélation d’une femme qui peut braver l’ignominie pour son compte personnel, si elle a des démangeaisons d’ignominie, mais qui n’a pas le droit de la braver pour le compte d’autrui !
Lui qui méprise les esprits vulgaires et les démocraties qui ne sont jamais que le gouvernement de la Vulgarité, il est tombé, par le fait plus que par des paroles expresses, il est vrai, dans ce plat sophisme des esprits vulgaires qui retourne l’infamie du prêtre contre la sainteté de l’autel. […] Élisabeth, dans Forneron, est la fausse Reine, — la vraie, ce fut Burleigh et Walsingham, — la fausse vierge, la fausse savante, le faux génie et l’odieuse Harpagonne, qui s’assit bassement sur ses trésors, quand toute l’Angleterre se soulevait de patriotisme, lorsqu’il fallut armer une flotte et l’opposer à l’Armada, et qui garda tout, même son prestige, aux yeux de l’Angleterre, dans cet accroupissement honteux.
… Il est vrai que tous les jours une idée est commune et que le talent s’en empare et sait revêtir cette idée de détails, grandioses ou charmants, qui la font disparaître comme disparaît le bois de la bobine sous le fil d’or qu’on peut enrouler à l’entour. Il est vrai aussi — et c’est là son excuse — que par cela même que Dumas fils est plus spécialement auteur dramatique, il est forcément voué à l’idée commune, la seule qui réussit pleinement au théâtre, et que, de toutes les idées communes, la plus sympathique à ce public de Sganarelles passés, présents ou futurs, qui remplissent nos salles de spectacle, c’est l’idée du mari… trompé, ce double type, comique ou tragique, à volonté, pour le poète.
Nous n’en sommes plus, il est vrai, à l’homme plante de La Mettrie ou à la main bête d’Helvétius. […] Procope et Pétrone ne sont que des historiens, qui racontent, il est vrai, des choses honteuses et lamentables.
Cet ordre par lui-même, cette relation seule, constitue parfois une nature de vérité formelle plus vraie que ne l’est la nature de vérité réelle représentée par la matière des choses qui sont dites. […] Il est lui-même, il fait sa partie dans cette nécessité étrange où nous sommes de vivre non pas une vie, mais deux vies, deux vies alternées, et celle du sommeil peut être la plus vraie. […] Remonte aux vrais regards ! […] Cette image de lui-même, de son « inspiration » est-elle vraie ? […] Les trois dernières stances reproduisent les images mêmes et tout l’être poétique des trois dernières pages de la Jeune Parque, sonnent une vraie « marche » bergsonienne.
Il est assez probable que Laclos eut recours à une sorte de calque qui lui fournissait le dessin vrai de ses figures. […] Il est vrai que ce fut du romantisme involontaire. […] Les vrais talents n’auraient pas à souffrir de ce stage. […] A vrai dire, ce silence n’est peut-être pas extrêmement regrettable. […] Boylesve a trop le souci d’être vrai pour ne pas particulariser — lui est familière dans son mécanisme le plus intime.
La foi, il est vrai, était chancelante et ne pouvait plus s’attacher fermement à des doctrines ébranlées : aussi ces doctrines devaient-elles succomber un jour ; mais ce jour était retardé. […] Il a traité, sans mélange de comique ou même de gaieté, toute la partie romanesque du drame, et la vraie comédie ne se rencontre que là où est Shylock, c’est-à-dire la tragédie. […] Dans la vraie tragédie, tout prend une autre disposition, un autre aspect ; aucun incident n’est isolé ni étranger au fond même du drame ; aucun lien n’est léger ou fortuit. […] Cependant la voie où l’Allemagne est entrée mène à la découverte des vraies richesses ; qu’elle exploite les siennes propres, la fécondité ne lui manquera point. […] Tant il est vrai que celle-là seule est le but, tandis que les autres ne sont que le moyen.
Si cela est vrai, je l’en loue. […] Théophile Gautier (il est vrai qu’il n’avait point achevé de jeter sa gourme) en délira. […] Mais il est vrai de dire qu’il vaudra toujours mieux se tenir dans la juste mesure. […] La conversation s’engage, et c’est une vraie scène de médiocre comédie bourgeoise. […] Il dit qu’il n’avait de vrai talent que pour la satire et que c’était surtout La Harpe qui l’inspirait.
Heureusement pour lui, son observation, toujours vraie, reste franche et d’esprit bien français. […] Sans recherche de couleur locale, et rien que par la forme du savoir dire vrai, M. […] Il y avait un peu de vrai là-dedans, mais pas tout heureusement. […] Elle dit ce qu’elle sent à ce moment-là, et c’est le moyen d’être toujours vraie. […] Ce qui est vrai.
Il est vrai que, lorsque Couthon lui parla de l’envoi de son discours aux communes, je dis qu’il pourrait semer le trouble dans toute la république. […] » Ce qui doit faire croire que ce sentiment chez David était vrai, c’est qu’il a été durable. […] … Celui-là est vraiment un pape ; c’est un vrai prêtre… Il est pauvre comme saint Pierre ; les dorures de ses habits sont fausses ! […] C’est un vrai pape, celui-là ! […] Il est vrai que tous les Français n’ont pas été aussi circonspects, et que plusieurs en ont été la dupe.
Cela n’est vrai qu’en partie. […] L’une nous paraît infiniment plus vraie que l’autre. […] Que le vrai Dieu, le vrai pain quotidien me donne ce que je désire voir des Romains ! […] Les romans historiques, mélangés de faux et de vrai, sans fiction surnaturelle, offriraient un intérêt de plus. […] Il est vrai qu’après avoir bien raisonné, il se laisse convaincre et finit par prendre la croix.
Quand cela serait vrai, ce ne sont pas toujours les choses naturelles qui touchent. […] Je vais vous dire une chose hasardée, mais vraie : c’est que le mérite de cet auteur a perdu le théâtre anglais. […] Il est vrai que le prélat Trissino, dans sa Sophonisbe, avait déjà fait renaître en Italie la tragédie régulière. […] Il est vrai qu’un éclair y brille comme dans toutes les ombres de Shakspeare. […] On y reconnaîtra, j’espère, un amour pur du vrai.
Celle-ci trouve le vrai remède : épousez Paris. […] Falstaff est un pilier de mauvais lieu, jureur, joueur, batteur de pavés, vrai sac à vin, ignoble à faire plaisir. […] Sa pensée habite déjà le cimetière ; pour cette philosophie désespérée, l’homme vrai, c’est le cadavre. […] La vraie comédie est un opéra. […] Ils ont l’abandon de l’amour vrai, ils n’ont point la grossièreté de l’amour sensuel.
De tels déplacements demeurent à jamais incompréhensibles aux véritables fidèles et aux vrais racinés. […] Elle lui rappelle sa vraie fonction et sa destinée qu’un instant elle oublia, quand elle prit en main cet emblème viril : la plume de l’écrivain. […] En fait, c’est tout qu’il faudrait souligner, car c’est l’ensemble qui donne la vraie note de cette poésie. […] Combien cela est vrai et rigoureux, quand il s’agit de la Femme-auteur ! […] La vraie nature a repris ses droits.
Ce sont des hommes-filles, vraies courtisanes de mœurs, de corps et de cœur. […] C’est dans ces bas-fonds, sur ces fumiers, parmi ces dévergondages et ces violences, que poussa le génie dramatique, entre autres celui du premier, d’un des plus puissants, du vrai fondateur, Christopher Marlowe. […] C’est justement pour cela que la peinture est vraie. […] » Quel mot, quel cri soudain, rompant ce torrent d’ironie, vrai cri d’exaltée, qui est affamée de mourir et demande qu’on se dépêche ! […] trop heureux, le bonheur rend hautain, à ce qu’on dit… Il n’y a pas de paix pour une épouse arrachée à son vrai mari, arrachée de force par un mariage infâme.
Après Marmottan, Jules Simon adresse à la mariée une allocution charmante, la vraie allocution d’un mariage civil. […] aujourd’hui, non, c’est vrai, je ne suis pas la femme de samedi ! […] Ainsi je sens parfaitement, au son de la voix de mes amis, les choses dites pour m’annoncer de vraies et positives bonnes nouvelles, et les choses dites pour m’être agréable, pour panser des blessures, les choses de gentille amabilité qui sont des compliments à côté de la vérité. […] Et c’est vrai, il y a chez Léon, un amalgame du Nord et du Midi, et le garçon est curieux aussi, parce que c’est un enfant dans la conduite de la vie, et qu’il se trouve avoir une cervelle de l’homme mûr dans les choses de l’intellect. […] Elle va voir ledit buste, placé au milieu d’une chambre remplie de fleurs : une vraie chapelle ayant pour desservants, un vieux ménage soigné dans sa vieillesse, comme la comtesse n’en a jamais vu.
Ces variations venant à se produire, si d’autre part il est vrai qu’il naisse toujours plus d’individus qu’il n’en peut vivre, il ne saurait être douteux que les individus doués de quelque avantage naturel, si léger qu’il soit, n’aient plus de chance que les autres de survivre et de propager leur race. […] Ces variétés pourraient, il est vrai, se mélanger par des croisements, si elles venaient à se rencontrer ; mais nous aurons bientôt à revenir sur ce sujet. […] De récentes recherches ont beaucoup diminué le nombre des hermaphrodites supposés ; et même parmi les vrais hermaphrodites, il en est beaucoup qui s’apparient néanmoins : c’est-à-dire que deux individus s’unissent pour se féconder mutuellement, ce qui suffit à notre objet. […] Il est vrai qu’alors il y aurait sur leurs limites communes des croisements fréquents entre ces variétés nouvelles de même espèce. […] Il est vrai que je suis demeuré longtemps à chercher comment.
Chez aucun écrivain du temps, ce don ne manque ; ils n’ont point peur des mots vrais, des détails choquants et frappants d’alcôve et de médecine ; la pruderie de l’Angleterre moderne et la délicatesse de la France monarchique ne viennent point voiler les nudités de leurs figures ou atténuer le coloris de leurs tableaux. […] Et voyez en un instant les habitudes de la prostituée derrière les mœurs de l’empoisonneuse ; Séjan sort, et sur-le-champ, en vraie courtisane, elle s’est tournée vers son médecin, lui disant : « Quel teint ai-je aujourd’hui ? […] Comme la vraie et fervente preuve de son amour, Sa femme, sa propre femme, sa charmante et vertueuse femme. […] Aussi bien l’élite du royaume est là, sur la scène ; ce ne sont pas des baladins qui se démènent avec des habits empruntés, mal portés, qu’ils doivent encore à leur tailleur ; ce sont les dames de la cour, les grands seigneurs, la reine, dans tout l’éclat de leur rang et de leur fierté, avec de vrais diamants, empressés d’étaler leur luxe, en sorte que toute la splendeur de la vie nationale est concentrée dans l’opéra qu’ils se donnent, comme des joyaux dans un écrin. […] On pourra suivre cette idée en psychologie : la perception extérieure, la mémoire sont des hallucinations vraies, etc.
À peine entré, marchant d’un bout à l’autre du Grenier, avec ces petits rires à la fois pouffants et étouffés qui lui sont particuliers, il s’est mis à railler spirituellement l’erreur des gens, des gens qui veulent voir dans les Rothschild et les banquiers de l’heure présente, des réactionnaires, des conservateurs à outrance, établissant très nettement que tous, y compris les Rothschild, ne détestent pas du tout la République, se trouvant en l’absence d’Empereurs et de Rois dans un pays, les vrais souverains, et rencontrant dans les ministres actuels, ainsi que les Rothschild l’ont rencontré chez un tel et un tel, par le seul fait de la vénération du capital, chez des hommes à la jeunesse besogneuse, — rencontrant des condescendances qu’ils n’ont jamais obtenues des gens faits au prestige de la pièce de cent sous. […] Renan déclare n’avoir pas plus lu que les autres, mais j’affirme sur l’honneur, — et les gens qui me connaissent, pourraient attester qu’ils ne m’ont jamais entendu mentir, — j’affirme que les conversations données par moi dans les quatre volumes, sont, pour ainsi dire, des sténographies, reproduisant non seulement les idées des causeurs, mais le plus souvent leurs expressions, et j’ai la foi, que tout lecteur désintéressé et clairvoyant, en me lisant, reconnaîtra que mon désir, mon ambition a été de faire vrais, les hommes que je portraiturais, et que pour rien au monde, je n’aurais voulu leur prêter des paroles qu’ils n’auraient pas dites. […] D’abord une promenade dans le musée, à travers des manuscrits de Flaubert, sur lesquels est penchée une députation de collégiens, puis enfin l’inauguration du monument pour de vrai. […] Dans ces luttes intellectuelles qui vous retirent de la tranquillité de la vie bourgeoise, qui vous tiennent dans un état d’activité cérébrale combative, il doit y avoir quelque chose de la griserie dans une vraie bataille. […] Janvier est le vrai séminariste en pantalon garance.
Ce sophisme, par lequel le philosophe divinise la guerre, est cependant semé de considérations puissantes et vraies sur la vertu publique du dévouement militaire qui pousse jusqu’au sacrifice de sa vie pour la défense commune de la patrie. […] Ce chapitre en offre d’éclatants exemples : écoutez le sublime du vrai mêlé à l’excès du faux. […] Le point d’optique de Paris était plus vrai que celui de Turin pour juger la marche du monde. […] Mais son vrai triomphe est dans le style. […] Pardonnez-moi, grand esprit qui planez maintenant dans une autre sphère et qui contemplez d’un point de vue plus général, plus permanent, plus divin et plus vrai, ce spectacle mobile, et cependant toujours le même, de ce que nous appelons le monde, et qui n’est qu’une minute dans le temps.
Naïve et vraie, elle se laissait aller à sa nature angélique sans se défier ni de ses impressions ni de ses sentiments. […] Pas vrai, fifille ? […] « — Enfin, monsieur Bergerin, répondit Grandet, vous êtes un homme d’honneur, pas vrai ? […] Sa piété vraie était connue. […] Cruchot ; il est veuf, il a des enfants, c’est vrai ; mais il est marquis, il sera pair de France, et, par le temps qui court, trouvez donc des mariages de cet acabit.
N’est-ce pas vous dire assez que la cause des noirs n’est que le prétexte de la guerre au Sud, mais que le vrai motif est la ruine jalouse du Sud dont le capital noir, la culture du coton, la marine entière et le commerce prospère excitent la jalousie meurtrière de ce peuple du nivellement ? […] Voyons le droit de ce point de vue élevé d’où l’on distingue la légitimité des choses, et partons de ce fait, vrai quoique non radical. […] Il est vrai que cette ébauche de littérature ne s’est rencontrée que dans une partie de la science utile, l’histoire naturelle ; ici même le pays a prévalu sur l’homme. […] Je retrouvais donc enfin, non il est vrai les êtres que j’aimais, et dont j’avais fait les compagnons de ma première enfance, mais leur image ressemblante. […] C’était deux voyageurs canadiens, vrais Hercules, dont je bénis l’arrivée.
Je lui répondis, ce qui assurément était vrai, que M. […] Je le trouvai très-indigné de la marche que suivaient les affaires, et, comme il avait toute sa vie autant aimé la vraie liberté que détesté l’anarchie populaire, il se sentait le désir d’écrire contre la tyrannie d’un seul, après avoir combattu si longtemps celle de la multitude. […] L’exil, il est vrai, lui laissait le génie et la gloire des lettres ; on ne pouvait exiler sa pensée ; mais la gloire des lettres n’était que la moitié de son existence. […] Elle se glorifiait devant les ennemis de Bonaparte du titre de victime, mais les seules victimes méritoires sont les victimes volontaires ; l’héroïsme malgré soi est plus voisin de l’ostentation et du ridicule que de la vraie gloire. […] » « Voilà, ajoute-t-elle, de la vraie simplicité, celle de l’âme, celle qui convient au peuple comme aux rois, aux pauvres comme aux riches ; enfin, à toutes les créatures de Dieu.
Dans ces matières sans autre solution que la foi, et où tout est livré aux conjectures, le vraisemblable est la seule approximation du vrai ; quand on ne peut pas prouver, on imagine. […] Séduits par quelques analogies scientifiques encore très-douteuses qui leur montrent dans le travail souterrain des éléments qui composent ce petit globe, et dans quelques cadavres d’animaux antédiluviens, des traces d’élaboration progressive et de ce perfectionnement prétendu ou vrai dans les espèces, ces philosophes ont conclu de la matière à l’âme, et de la pierre à l’homme. […] Cela est si vrai que, quand nous voulons parler d’une chose supérieure en sagesse, en vertu, en force, en beauté matérielle ou morale, nous disons : Cela est antique. […] » XVI La vraie philosophie, la philosophie virile, la philosophie expérimentale est donc celle qui, au lieu de correspondre à ces rêves, correspond à la réalité de notre triste condition humaine et mortelle ici-bas, c’est-à-dire la philosophie de la douleur ! […] « C’est lui qui parmi tous les dieux secondaires (incarnations de ses attributs) a toujours été le vrai Dieu, le Dieu suprême : à quel autre offrirons-nous l’holocauste ?
Si Malherbe a pu dire de la vie des mortels : Tout le plaisir des jours est en leurs matinées ; La nuit est déjà proche à qui passe midi, cela semble surtout vrai de la vie poétique et tendre, de l’inspiration élégiaque et romanesque. […] Félix, souviens-toi bien : il est impossible que cette bonne grand’mère, et papa, et mon oncle Constant (le peintre,) ne descendent pas de cette ligne dont les traits sont si différents de la race vraie flandre. […] Mais je suis trop écrasée d’admiration et de larmes pour te rien décrire. — Ce peuple adorable m’aurait tuée en se trompant que je lui aurais dit : « Je vous bénis. » Ne confie cela qu’à la Vierge, car c’est vrai comme mon amour pour elle, — et mon affection pour toi… « … Mon cher mari n’a point de place. […] c’est bien vrai. […] Tu portais un beau châle de laine à palmes, je portais le pareil en vraie sœur. — Hélas !
Mais si nous regardons la France du xie siècle, tout est vrai : les armes, les costumes, les mœurs, les sentiments. […] A travers la diffusion banale et molle de ce style, qui du moins ne tire pas l’œil et se laisse oublier, la vraie et primitive épopée transparaît. […] et tout ici est simple et vrai, sans cesser d’être grand. […] A vrai dire, on ne saurait nier que quelques-uns aient eu du talent. […] Nous tendons à lier nos perceptions, nos idées : nous ne pensons connaître et nous ne croyons réel ou vrai que ce dont nous apercevons les relations.
Il est bien vrai que l’impression d’un seul peut, par la confiance que sa personne inspire ou l’ascendant qu’elle exerce, commander et entraîner la masse des esprits qui ont avec le sien quelque ressemblance. […] Déjà on nous a parlé des conflits de la morale religieuse ou civile avec l’autre, la grande, celle qui n’est pas inscrite sur des Tables ; et déjà, chez nous, on a opposé les droits de l’individu à ceux de la société ; et l’on a cherché le néo-christianisme, le vrai, le seul, la religion en esprit. […] S’il est vrai que la littérature septentrionale de ces derniers temps reproduise à la fois l’idéalisme sentimental et inquiet de nos romantiques et le réalisme minutieux et impassible, d’intention ou d’apparence, qui date de l’année 1855, tout ce qu’on peut dire, c’est donc que ces écrivains du Nord nous offrent intimement mêlé ce qui fut, chez nous, successif et séparé (ou à peu près) et qu’ainsi ils abordent la peinture des hommes et des choses avec une âme et un esprit entiers, non mutilés, non resserrés dans un point de vue ou restreints à une attitude. […] Nous avons accueilli leur idéalisme par dégoût ou lassitude du naturalisme ; et il est vrai qu’ils nous ont induits à mettre plus d’exactitude et de sincérité dans l’expression d’idées et de sentiments qui nous furent jadis familiers, à préciser notre romantisme en même temps que notre réalisme s’attendrissait. […] Oui, ce sont nos écrivains que j’appelle les vrais cosmopolites.
C’est alors qu’elle rencontra, dans la troupe de Bruxelles, le comédien Valmore, de son vrai nom Prosper Lenchantin. […] … » Elle avait alors soixante ans ; et il est vrai qu’elle venait de perdre une de ses filles. — Elle lui écrit, le 27 décembre 1852 : « Bon jour et amour, cher mari à moi ! […] J’ai maintes fois admiré quelle somme d’énergie inepte ils ont dépensée, à quelle longue et patiente dissimulation ils se sont astreints ; et, mettant en balance l’énorme travail des préparations et l’insignifiance du résultat, il me semblait que, dans le fond, ces laborieux mystificateurs étaient peut-être les vrais mystifiés. […] Et pourtant, il eut un vrai chagrin lorsque, quelques années plus tard, Ondine épousa un jeune avocat, M. […] Il est vrai que je la connais peu… » Il y a, dans cette lettre, un joli ton d’ironie, sentiment inconnu de la bonne Marceline.
Ses prêtres, il est vrai, prêchent pour elle. […] Ce qui manque aujourd’hui aux hommes d’un vrai mérite, aux artistes graves et convaincus, ce n’est donc pas le bon vouloir du public ; le public ne demande qu’à faire des succès, parce qu’il veut jouir. […] N’est-il pas vrai qu’il en est aujourd’hui de la poésie comme de la peinture ? […] Depuis que les mamans ont inventé qu’on ne pouvait plus conduire sa fille à l’Exposition, le commun des peintres a abandonné l’étude du nu pour s’adonner à des tricheries de costume, à des hypocrisies de sentiment bien autrement corruptrices que l’aspect de la nature vraie. […] Or, n’est-il pas vrai que souvent nos vertus mêmes naissent de leurs contraires ?
Cela est si vrai que Racine, envoyant une petite production littéraire à son ami La Fontaine, la recommandait, non pas à l’indulgence, mais à la rigueur des académiciens de Château-Thierry et, en particulier, de Mlle de La Fontaine. […] Il paraît n’être resté dans cette espèce d’exil, faux ou vrai, que très peu de temps, environ six mois. […] Louis Roche fait une bien jolie remarque sur ce point ; il dit : « Le mot n’est pas vrai, mais il est très figuratif de l’âme de M. d’Herwart et de l’âme de La Fontaine ; et, en somme, il n’y a que les grands hommes qui font des mots sublimes longtemps après leur mort. » La vieillesse de La Fontaine… Je me hâte, non seulement parce que l’heure est avancée, mais parce que… Il alla donc chez M. d’Herwart, mais il alla aussi beaucoup chez les Vendôme, dans la société du Temple, qui était une société déplorable. […] Mais voyons, est-ce que c’est bien vrai ? […] On a dit : « Le vrai est ce qu’il peut.
Tous les deux ont raison ; et la philosophie Dit vrai lorsqu’elle dit que les sens tromperont Tant que sur leur rapport les hommes jugeront. […] Ce sens ne me nuit point par son illusion ; Mon âme en toute occasion Développe le vrai caché sous l’apparence ; Je ne suis point d’intelligence Avecque mes regards peut-être un peu trop prompts, Ni mon oreille, lente à m’apporter les sons. […] Dans l’Horoscope La Fontaine met en lumière par deux exemples combien sont trompeuses les prédications ou les prévisions que certains pensent tirer de la conjonction des astres ; puis il se met à raisonner : De ces exemples il résulte Que cet art, s’il est vrai, fait tomber dans les maux Que craint celui qui le consulte ; Mais je l’en justifie et maintiens qu’il est faux. […] Voilà la vraie différence entre lui et ses augustes rivaux. […] Je citerai Nisard, qui, il faut lui en faire honneur, s’est aperçu, pour ce qui est des contemporains, d’une chose très vraie : c’est qu’un grand poète contemporain, Alfred de Musset, rappelait souvent La Fontaine et lui ressemblait.
Ensuite, parce que ce style ne s’applique plus à un sujet comme celui de Madame Bovary, qui, tout odieux qu’il fût, était vrai, brutalement vrai, rencontré dans le plain-pied et les hasards de la vie ; car, s’il ne l’eût pas rencontré, Flaubert n’était pas de force à le trouver par la seule conception de son esprit. […] Et, en effet, toute l’érudition, l’indigestible érudition que Flaubert a été obligé d’avaler pour faire des livres comme Salammbô et La Tentation de saint Antoine ; peut être considérée comme une vraie fourchette, capable d’étouffer ou de crever son homme. […] Mais enfin elle avait passé, en déchirant, il est vrai, quelque peu de sa renommée. […] Et, de vrai, le caractère du lion (littérairement ou non) c’est la force, c’est l’impétuosité, c’est le bond !
Il est vrai que, si cette caractéristique existe pour les représentations d’ordre complexe et élevé, on doit en retrouver quelque chose dans des états plus simples. […] Il est vrai que le rappel ne sera plus immédiat et facile. […] Tout autre est l’intellection vraie. […] Les expériences de Cattell, de Goldscheider et Müller, de Pillsbury (critiquées, il est vrai, par Erdmann et Dodge) paraissent concluantes sur ce point. […] A vrai dire, la partie utile de cette représentation n’est ni purement visuelle ni purement motrice ; elle est l’un et l’autre à la fois, étant le dessin de relations, surtout temporelles, entre les parties successives du mouvement à exécuter.
Puis, après une pointe en Allemagne, pour y visiter son collègue Hofmann « qu’il serait ravi de voir et d’embrasser avec sa vieille Pénélope », il se mettrait sur le Rhin et reviendrait par la Hollande : « Je chercherais à Rotterdam le lieu de la naissance de l’incomparable Érasme, et à Leyde, je visiterais avec un dévotieux respect le tombeau du très grand Joseph Scaliger. » Ce sont là les saints pour lesquels Gui Patin a un vrai culte. […] Je prie Dieu qu’il donne de la force et de la constance à ce parti, qui est le vrai ennemi de la tyrannie ». […] Les vrais jetons de lui qui courent encore, ce sont ses bons mots. […] La sensibilité de Gui Patin a été contestée : il en avait pourtant comme en ont ces natures fortes et ces vies sobres : il ne s’agit que de toucher en elles les vraies cordes.
Il y en a qui sont tout l’opposé ; un vrai philosophe de nos jours, Maine de Biran, qui avait vu la Révolution et l’Empire, n’avait de plaisir que quand il se tournait en dedans et qu’il regardait en lui-même comme dans un puits. […] — Dans l’âge suivant, au xve siècle, dit Gray à la suite du passage que j’ai précédemment cité, je vois que Froissart était lu avec grand plaisir par tous ceux qui savaient lire, et sur le même pied que le Roi Arthur, Sire Tristram et l’Archevêque Turpin ; non pas qu’on le prît pour un romancier auteur de fables, mais bien parce qu’on les prenait, eux tous, pour de vrais et authentiques historiens ; tant il était alors de peu de conséquence pour un homme, de se mettre en peine d’écrire la vérité ! […] Cela est surtout vrai pour Poitiers : c’est le premier récit de bataille, tout à fait développé. […] Simples amateurs, et à moins de frais, tenons-nous-en au vrai point de vue.
Au vrai, la conversion qui nous occupe ne saurait être attribuée à aucune personne humaine, pas plus à M. d’Aleth qu’à M. de Comminges, pas même à l’esprit de ces exemples réitérés qu’offrait Port-Royal depuis plus de vingt ans. […] Il y remit le pied le 10 mai 1666, et ne s’appliqua plus qu’à embrasser pour lui et pour les siens la vraie pratique de cette pénitence sur laquelle on disputait ailleurs. — Le biographe de Rancé n’a pu s’empêcher de rappeler, à propos de ce voyage de Rome et de ce procès perdu, un autre voyage et une autre condamnation qui ont eu bien du retentissement de nos jours ; mais les moments, les situations, les intentions, diffèrent autant des deux parts que la conduite qui a suivi. […] Rendons aussi cette justice à notre âge : on est assez disposé à y accepter, tel qu’il s’offre, cet abbé sublime, ce moine digne de Syrie ou du premier Clairvaux, ardent, impétueux, impatient, d’action et de fait plus que de discussion et de doctrine, bien que de grand esprit à la fois ; vrai moine de race, comme dirait de Maistre, indompté de tout autre que de Dieu. […] Pour faire un vrai Rancé, il y a un coin de monde à introduire, un ressort moral à toucher, une fibre secrète à atteindre que l’orthodoxie des contemporains ne cherchait pas et n’admettait pas.
j’avoue qu’alors il me prend quelque pitié de ce que la postérité, équitable, je le crois, mais aussi avidement curieuse, court risque d’accepter pour vrai et de recueillir pêle-mêle dans l’héritage des grands hommes. […] Bon convive avec eux, les suivant sur leur terrain en vrai enfant de la rue Montorgueil, hardiment camarade et vainqueur de l’excellent Desaugiers qui ne s’en inquiétait guère , il atteignait déjà au sublime des sens dans la Bacchante, au sublime de l’ivresse rabelaisienne dans la Grande Orgie, à la folie scintillante de la guinguette dans les Gueux. […] Cela est tellement vrai que, seul des poëtes contemporains, il aurait pu, à la rigueur, se passer de l’impression, du moins pour une bonne moitié de son œuvre. […] Pour chant de guerre, elle eut la Marseillaise, Vrai talisman !
Ou en cite deux : le Mystère du siège d’Orléans, œuvre orléanaise, qui n’est pas de beaucoup postérieure à la délivrance de la ville, ou tout au moins ne l’est pas à la réhabilitation de Jeanne d’Arc : on s’explique suffisamment le sentiment de piété locale qui fit choisir ce sujet, d’autant que la fête anniversaire du 8 mai était devenue la vraie fête patronale de la ville d’Orléans. […] La Passion de Gréban nous offrirait quelques accents vrais et touchants dans le rôle de la Vierge, ou dans le couplet de la mère de l’enfant mort, de la vérité encore dans le reniement de saint Pierre et dans le suicide de Judas, un réquisitoire d’Anne contre Jésus qui amuse comme l’involontaire expression de l’effarement irrité du bourgeois devant le socialisme révolutionnaire du fils de Dieu. […] Tout n’est donc pas à mépriser dans les mystères : il reste vrai pourtant qu’ils valent par leurs sujets, et moins que leurs sujets, moins aussi à l’ordinaire que les récits qu’ils traduisent. […] Et il n’y a pas à dire que le genre ait gagné par cent ans de vogue et de fécondité : il serait plus vrai de dire qu’il s’est épuisé.
Cela est vrai, et c’est tant mieux. […] Et ne vaudrait-il pas mieux laisser les sauvages à leur idolâtrie, que de leur porter nos vices, nos maladies, les tortures et la mort, avec la vraie foi ? […] Au sacrifice près, qui, en quelque mesure que ce soit, n’est pas la pente de sa nature, c’est un excellent et aimable homme, de charmant commerce, ami exquis et vrai, d’autant que le libre choix, dans l’amitié, assure son ombrageuse indépendance : on sait sa liaison de quatre années avec La Boétie, et la chaleur qui lui en resta toujours au cœur. […] En fait de style, sa règle est déjà : rien n’est beau que le vrai : et c’est par la beauté des choses qu’il estime la beauté des mots.
Byron, abandonnant pour un moment les passions violentes, a préludé à son Don Juan par le charmant poème de Beppo, si plein d’english humour, et en même temps si vrai dans la peinture des mœurs italiennes. […] Marfa, veuve d’Ivan le Terrible et mère du vrai Démétrius, était religieuse au couvent de Troïtsa lorsque l’imposteur fut couronné à Moscou. […] Il y avait douze ans que le vrai Démétrius reposait dans son tombeau. […] Il est vrai que ces études nous ont valu la Fille du Capitaine, petit roman où Pougatchev joue un rôle, et se fait mieux connaître que dans l’histoire officielle.
Tout homme a droit à la vraie religion, à ce qui fait l’homme parfait ; c’est-à-dire que tout homme doit trouver dans la société où il naît les moyens d’atteindre la perfection de sa nature, suivant la formule du temps ; en d’autres termes, tout homme doit trouver dans la société, en ce qui concerne l’intelligence, ce que la mère lui fournit en ce qui concerne le corps, le lait, l’aliment primordial, le fond premier qu’il ne peut se procurer lui-même. […] À ces époques, l’embarras et l’indécision sont le vrai ; celui qui n’est pas embarrassé est un petit esprit ou un charlatan. […] Le principe : il n’y a que des individus, est vrai comme fait physique, mais non comme proposition téléologique. […] Le but de l’humanité est d’approfondir successivement tous les modes de vie, de les couver, de les digérer, pour ainsi dire, pour s’assimiler ce qu’ils contiennent de vrai et rejeter le mauvais ou l’inutile.
» La Melancholia d’Albert Dürer, assise, dans sa rêverie sombre, au milieu des sphères, des compas et des astrolabes, tandis qu’une chauve-souris éventrée déploie son nom sur la nue, semble la vraie divinité de cet âge obscur. […] L’idée est vraie et profonde ; on voit quelquefois des courtisanes envier passionnément, du milieu brûlant où elles brillent, l’obscur bonheur des foyers paisibles. […] Elle a fait épier sa rivale et elle arrive sur ses traces pour l’arracher à son amant. « Vous êtes sa maîtresse », crie-t-elle à Diane. — C’est vrai, répond la jeune fille, tressaillante de honte et de joie ; car ce mensonge sauve son frère, il explique sa présence chez M. de Pienne ; il déconcerte Laffemas, qui regagne déjà la porte, l’oreille basse et la moue aux lèvres. […] Le vrai mérite de la pièce de M.
En un mot, jamais on n’est parti de plus loin pour aimer un homme. » Mme de Monnier finit pourtant par trouver la vraie raison de la faiblesse avec laquelle elle en vint à écouter M. de Montperreux : « Il est difficile peut-être à une femme aussi jeune, aussi ennuyée, aussi obsédée que je l’étais, de s’entendre dire longtemps qu’elle est aimée sans en être émue. […] Nulle crainte, nulle honte ne troublera notre félicité : au sein des vrais plaisirs de l’amitié, nous pouvons parler de la vertu sans rougir. […] Le plaisant est que cette conversation, telle qu’elle est consignée dans le quatrième Dialogue, eut lieu, en effet, entre eux, à très peu près la même, mais qu’ils l’eurent dans une soirée devant trente personnes, et tout en causant (à voix basse, il est vrai) dans un coin du salon. […] C’est la vraie date, et non 1753.
Il a le malheur, il est vrai, de se complaire parmi la crapule ; mais il est incapable de trahir ses antipathies et de caresser quelqu’un pour avoir une commande. […] * * * — Nous avons pris, ces temps-ci, un maître d’armes, un vrai maître d’armes, comme George Sand en mettrait un dans ses romans. […] Quand la feuille est venue, que nos personnages paraissent vivants, que notre dialogue nous semble une voix, nous sortons de ce papier, échappé de nos entrailles et que nous corrigeons avant de nous coucher, — nous sortons avec une vraie fièvre qui nous retourne deux ou trois heures, sans sommeil, dans notre lit. […] Il a une vraie livrée : une grande redingote vert russe, un pantalon noisette, une cravate blanche et un chapeau à cocarde noire.
C’était l’expression d’un sentiment naturel qui, à force de profondeur et de beauté vraie, a rencontré, sans la chercher, la forme littéraire la plus exquise — Maurice de Guérin avait une sœur, non pas seulement de sang, mais de génie. […] c’est encore bien plus vrai quand, au milieu des éparpillements de la vie, il y a l’absorption dans une tombe… Telle fut la mort de Mme de Guérin avant de mourir. […] Les prétentions fausses ont remplacé les sentiments vrais. […] Et c’est pour cela qu’elle est mise ici, dans ce livre sur les bas-bleus, pour montrer que la vraie gloire du talent chez les femmes, c’est surtout de ne pas faire partie de cet abominable bataillon !
Mais cette poésie, il faut un maître pour l’extraire de là, belle, vivante et vraie tout à la fois ; sans quoi vous aurez ou bien une Estelle à liserés, qui ne rappelle que romances et fadeurs, ou bien une vilaine créature, qui ne remue que d’ignobles souvenirs. […] Et ne croyez pas que ce dernier mot soit une épigramme ; car tout aussitôt, dans une page très belle et pleine d’onction, tout en réservant son principe de foi, il va rendre hommage à ce trait d’ingénue et d’absolue soumission qui est obtenue plus facilement par la religion catholique et qui procède du dogme établi de l’autorité même ; il y reconnaît un vrai signe de l’esprit religieux sincère : Et en effet, dit-il, être chrétien, être vrai disciple de Jésus-Christ, c’est bien moins, à l’en croire lui-même, admettre ou ne pas admettre telle doctrine théologique, entendre dans tel ou tel sens un dogme ou un passage, que ce n’est assujettir son âme tout entière, ignorante ou docte, intelligente ou simple, à la parole d’en haut, pas toujours comprise, mais toujours révérée.
Car plus on lit Manon Lescaut, et plus il semble que tout cela soit vrai, vrai de cette vérité qui n’a rien d’inventé et qui est toute copiée sur nature. […] Nous sommes heureux de pouvoir affirmer qu’il n’y a rien de vrai dans cette histoire.
., pour auteurs d’esprit et de talent ; il nous a tracé la description de cette société et de cette monarchie finissante dans des pages qui sont très fines, d’une vraie nuance, et où les aperçus élevés et les perspectives lointaines ne manquent pas. […] Cette multitude d’aperçus et de premiers jets ressemble à la conversation d’un homme de beaucoup d’esprit, qui se lance dans tous les sens, brille, se répand et improvise sur des matières qui lui sont familières, sans but déterminé : « C’est que rien, disait M. de Meilhan parlant de lui-même, n’a jamais fait effet sur moi comme vrai, mais seulement comme bien trouvé. » La seule idée fixe est de combattre et de contredire M. […] Il était dans le vrai : les deux extrêmes déshonorent par leur scandale. » — Eh bien, ce mot cité par M. de Meilhan était un mot même de son frère Sénac, le fermier général, parlant à sa femme ; c’était un mot de famille.
Monmerqué, toutes les additions, les explications, les assaisonnements enfin qu’on peut désirer, sans compter que le texte y est donné avec la vraie orthographe de l’auteur, dans toute sa pureté et son exactitude. […] Faux goût de pointe, d’épigramme, de galanterie froide, venu des derniers troubadours, et le plus contraire à l’imagination vraie et au génie de la poésie. […] Sa manière s’appliquerait très mal uu vrai règne de Louis XIV ; on ne se figure pas Tallemant à Versailles ; le médisant de ces futures années en aura l’ampleur et la grandeur : ce médisant de génie sera Saint-Simon.
Deluc ayant, en 1837, préparé un ouvrage où il discutait les questions historiques qui se rattachent aux Évangiles, Guillaume Favre le détourna de le publier, et, dans une belle lettre adressée à l’auteur, il exposa ses motifs, qui sont ceux d’un vrai sage en même temps que d’un chrétien éclairé. […] Il est vrai que le sage Salomon était roi et ambitieux, et par conséquent insatiable. […] Vivre par la pensée dans d’autres temps et s’y oublier à volonté, tandis que l’on continue dans l’heure présente de jouir insensiblement et par tous les sens de l’air, de la lumière, de la pureté du ciel, de la limpidité des eaux, de la majesté des horizons, de tous les bienfaits naturels qui sont encore la plus vraie jouissance pour des êtres vivants, que faut-il de plus à l’homme qui est sorti de l’âge des passions et en qui elles n’ont point laissé la lie de leur philtre empoisonneur ?