Je le priai d’interrompre sa lecture, l’engageant à venir faire un tour de promenade au bois de Boulogne.
Ainsi en arrive-t-il pour Lamartine : quoique le sentiment soit vrai, trop souvent la pensée philosophique et religieuse, au lieu de projeter spontanément son expression vivante, est « traduite en vers », — en vers heureux, faciles, abondants, poétiques, mais qui n’en sont pas moins des traductions et des tours d’adresse84.
Toutefois, précisément parce que cet esprit aime les situations tranchées, il comprendra que les philosophes n’acceptent pas aussi volontiers pour la philosophie l’humiliation qu’il lui impose, et qu’eux-mêmes, à leur tour, avec respect, mais avec fermeté, lui demandent librement : Quelle lumière nous proposez-vous ?
Ses analyses n’ont point ce tour heureux & cet air de facilité qu’on remarque dans du Pin.
C’est de cette manière que nous avons pu démontrer que l’affaiblissement actuel des croyances religieuses, plus généralement, des sentiments collectifs à objets collectifs n’a rien que de normal ; nous avons prouvé que cet affaiblissement devient de plus en plus accusé à mesure que les sociétés se rapprochent de notre type actuel et que celui-ci, à son tour, est plus développé (Division du travail social, p. 73-182).
Et, à son tour, la parole intérieure semble représenter en nous la perfection de l’habitude positive.
C’est un Benserade, un Benserade supérieur, qui avait plus de beauté de forme, plus de délicatesse de tour, non pas plus d’esprit, car Benserade en est plein, mais enfin un Benserade supérieur, qu’a été La Fontaine amoureux.
Cousin nous eût fasciné à son tour.
si Proudhon avait vécu, ce vieux Proudhon qui n’était pas tendre et qui voulait qu’on ne volât que les autres, comme, d’un tour de bâton, il l’eût fait lever !!
Mais croyez bien que les romanciers, à leur tour, ne dédaignent pas de tels avantages.
Que nos sociétés à leur tour soient constituées par des mélanges de races, c’est chose désormais acquise.
Dans un croisement incessant, tout le monde passe ; mais non pas à la fois ; chaque courant subit à son tour un temps d’arrêt : arrêt factice en un certain sens, mais nécessaire ; dans l’ensemble, c’est la vie continue.
Ainsi, lorsque la Fontaine a puisé à son tour chez Bocace, il n’a fait que reprendre à l’Italie ce que celui-ci avoit emprunté à la France.
Quand Pascal fit une observation barométrique au bas de la tour Saint-Jacques et qu’il en institua ensuite une autre sur le haut de la tour, on admet qu’il fit une expérience, et, cependant ce ne sont que deux observations comparées sur la pression de l’air, exécutées en vue de l’idée préconçue que cette pression devait varier suivant les hauteurs. […] Mais si le sentiment doit être éclairé par les lumières de la raison, la raison à son tour doit être guidée par l’expérience. […] C’est ce sentiment qui, à son tour, nous excite à travailler pour nous instruire, et c’est en définitive à lui seul que la science doit tous ses progrès. […] Cette seconde observation, survenue dans l’expérience et engendrée par elle, m’a donné à son tour l’idée de faire des expériences sur l’action du suc pancréatique. […] Alors on expérimente pour faire naître des observations qui puissent à leur tour faire naître des idées.
Tout être vient de parents, et à un certain moment il est capable d’être parent à son tour, c’est-à-dire de donner origine à d’autres êtres. […] Il faut nous former à notre tour une idée, chercher un caractère, dont la valeur, bien qu’elle ne soit pas absolue, soit capable de nous éclairer dans notre route sans jamais nous tromper. […] Ces phénomènes caractérisant la destruction vitale étant empêchés, la création organique s’interrompt à son tour ; l’organisme perd les caractères de la vie. […] C’est d’abord la destruction vitale qui redevient possible par le retour des phénomènes physiques et chimiques ; puis, la vie créatrice reparaît à son tour, quand l’animal reprend des aliments. […] Une souris est placée sous une cloche dans de l’air confiné : elle finit par y périr ; l’air est vicié, et si l’on introduit un autre animal, il tombe très rapidement et périt à son tour asphyxié.
» Quel tour de force que de dompter ces gens ! […] III On n’aurait pas de peine à montrer chez Amiel la même intoxication délétère, grâce au même travail de dissection quotidienne, si différent que le professeur genevois fût des Goncourt par son tour d’esprit, son éducation, sa carrière. […] Et quand cet instinct, arrivé par la science et la pratique à son plein développement, s’exerce dans toute sa puissance, quand l’élève est devenu « le patron » à son tour, que se passe-t-il dans son esprit, à l’heure des interventions décisives ? […] En les forçant à la lutte avec les gens et les circonstances, elle les arrache au péril de la Tour d’ivoire, aux jeux stériles de l’esthéticisme. […] Le tour particulier d’esprit qui a fait notre littérature classique, nos écrivains le manifestent sans cesse.
Un tel avis m’oblige ; et, loin de le mal prendre, J’en prétends reconnaître à l’instant la faveur Par un avis aussi qui touche votre honneur ; Et comme je vous vois vous montrer mon amie En m’apprenant les bruits que de moi l’on publie, Je veux suivre, à mon tour, un exemple si doux En vous avertissant de ce qu’on dit de vous. […] — Je vous avoue à mon tour, lui dit son ami, que vous êtes plus à plaindre que je ne pensais ; mais il faut tout espérer du temps.
Enfin je n’y peux tenir, après dix tours de l’Odéon, je me décide à pousser la porte battante de l’entrée des artistes, je monte l’escalier, demandant à Émile : — Est-ce qu’elle est bonne, la salle ? […] Cette Hading est vraiment très séduisante avec sa luxuriance de cheveux, semblables aux cheveux mordorés des courtisanes vénitiennes, avec sa blancheur de peau toute particulière, et qui me rappelle la blancheur de la gorge de la maîtresse du Titien, dans son fameux portrait, avec ses regards coulants dans le coin des yeux, avec l’ombre fauve de la cernure de ses yeux et du tour de sa bouche, avec son petit front et son nez droit.
Et l’on va faire le tour du petit jardin, du jardin comme au haut d’une fortification, du jardin dominant le Paris de la rive gauche, et terminé par une serre-bibliothèque des livres préférés par Montesquiou, en même temps qu’un petit musée des portraits de leurs auteurs, parmi lesquels mon frère et moi, nous figurons entre Swinburne et Baudelaire : un petit jardin fantastique qui a pour arbres une douzaine de ces chênes et de ces thuyas en pot, que Montesquiou a achetés à l’exposition japonaise, arbres nains qui ont cent cinquante ans, et qui sont de la taille d’un chou-fleur, et sur la cime desquels, on est tenté de passer la caresse de la main, comme sur le dos d’un chat, d’un chien. […] C’est un Ramsès, le fils de celui dont le nom a fait le tour du monde par les exploits de son bras , dont les victoires sculptées ornent les murs d’Ibsamboul, de Louqsor, du Ramasseum, et pendant que mon esprit est à sa glorieuse campagne contre les peuples de l’Asie occidentale, où, séparé de son armée, et attaqué par un corps de 2 500 chars, il n’échappe à la mort que par des prodiges de valeur, une voix de ventriloque, une voix comique de Bridoux, parlant avec un gardien de la permutation d’un camarade dans une brigade du Nord, me tire de ma rêvasserie, presque colère, et me chasse plus loin.
De la Montagne Sainte-Geneviève, du Panthéon où repose Hugo, le prophète, allez aux galeries de l’Odéon où se feuillettent par milliers les livres nouveaux, puis, par le quartier des Écoles, descendez au quai Voltaire, flânez en bouquinant, et, passant la Seine, remontez par le Louvre, le Théâtre-Français, le Palais-Royal, le quartier du Temple jusqu’au Père-Lachaise ; redescendez par le Faubourg Saint-Antoine à la place de la Bastille, et enfin, du haut des tours de Notre-Dame, ou des jardins où furent les Tuileries, regardez le soleil se coucher derrière l’Arc de Triomphe ; et vous revivrez en raccourci toute l’histoire de Paris, ville du livre lumineux et du pavé sanglant, d’où l’idée prend son essor vers l’humanité. […] A supposer un seul instant qu’au cours d’une nouvelle invasion de barbares un autre peuple vienne un jour remplacer en France ceux qui sont aujourd’hui les Français, le vainqueur subirait l’influence de cette terre privilégiée et faillirait à l’honneur s’il ne reprenait à son tour la tradition intellectuelle, en perpétuant ce nom sacré : la France.
L’auditeur à son tour, s’il a lui-même une âme passionnée en qui ces accents pathétiques doivent trouver un écho, éprouvera par contrecoup des émotions analogues ; et ce sont celles-là que la musique lui semblera exprimer. […] Ce n’est pas là qu’est le poème qui nous enchante : il est dans les pensées que nous suggère notre lecture, et ces pensées, nous ne pouvons les retrouver qu’en nous-mêmes, en les concevant à notre tour, c’est-à-dire en concevant des pensées analogues à celles que l’auteur avait dans l’esprit quand il écrivait ces lignes. […] Très souvent les meilleures idées sont trouvées par distraction, pendant que l’on travaille à en développer d’autres, comme si par une sorte d’irradiation nerveuse l’excès d’activité d’un des lobes du cerveau se propageait aux lobes voisins et les mettait en activité à leur tour. […] Que la phrase poétique, sans rien perdre de sa logique et de son expression, puisse se prêter ainsi aux exigences du vers, qu’elle change de pied quand il le faut, retombe avec tant de grâce sur le rythme voulu, c’est un jeu difficile, un véritable tour de force dont les initiés savent apprécier le mérite.
Je ne voudrais point paraître faire une mauvaise plaisanterie, mais cet Éloge du comte Reinhard m’a tout naturellement rappelé le célèbre roman de Renart, cette épopée satirique du moyen âge, — cette Bible profane du moyen âge, comme Goethe l’a baptisée, — dans laquelle l’hypocrite et malin Renart joue tant de tours au lion et à tous les animaux, se déguise sous toutes les formes, en clerc, en prêcheur, en confesseur, et, après avoir mis dedans tout son monde, finit par être proclamé roi et couronné.
. — Et cependant, du moins, tout ce que je voyais alors agissait sur moi pour me ranimer ; tout me faisait fête dans la nature ; c’était vraiment un concert de la terre, des cieux, de la mer, des forêts et des hommes ; c’était une harmonie ineffable, qui me pénétrait, que je méditais et que je respirais à loisir ; et quand je croyais y avoir dignement mêlé ma voix à mon tour, par un travail et par un succès égal à mes forces et au ton du chœur qui m’environnait, j’étais heureux ; — oui, j’étais heureux, quoique seul ; heureux par la nature et avec Dieu.
Cette cellule est située au dernier étage d’une tour d’où le regard domine le cimetière du village, l’église et le clocher.
Le mot est malheureux ; mais le spirituel rédacteur ne nous condamne pas à mort, et cette erreur de fait de sa part n’enlève rien de l’estime et de la reconnaissance que nous portons à la rédaction d’un journal libéral partout ailleurs qu’en Italie, pierre d’attente de la liberté, et qui mérite que la liberté l’attende à son tour.
Ce front noble, et ce tour gracieulx d’ung vizaige Dont l’Amour mesme eut fors esté jaloux ?
Il est évident qu’elle se sentait à charge, qu’elle voulait éviter à son tour la contrainte et l’humiliation d’un changement si pénible en l’homme qu’elle avait aimé, et que le voile de l’absence et de la distance pouvait excuser aux yeux de leurs amis communs.
Un pair, du Luxembourg immobile ornement, Avec un député discutait humblement, Cherchant à lui prouver, dans la France légale, Que des pouvoirs égaux la puissance est égale… Un conseiller d’État, un président de cour Parlaient sans s’écouter, mais chacun à son tour Le Clergé, le Barreau, l’Institut et l’Armée Avaient envoyé là plus d’une renommée ; On y comptait encor trois femmes, beaux esprits… C’était à la campagne un salon de Paris.
En sa qualité de frère aîné, il tenait à apporter à la collaboration la part la plus précieuse ; il donnait le tour littéraire, il dégageait l’esprit et la pensée des anecdotes, autant dire qu’il gâtait tout.
On employa toutes les pieuses fraudes pour prouver que saint Samson avait été métropolitain ; mais les cadres de l’Église universelle étaient déjà trop arrêtés pour qu’une telle intrusion pût réussir, et les nouveaux évêchés furent obligés de s’agréger à la province gallo-romaine la plus voisine : celle de Tours.
Donc si vous vous doutiez de quelque mauvais tour, si la mauvaise volonté se faisait trop sentir et qu’un succès vous semblât impossible, je vous autorise, comme mon fondé de pouvoir, à protester, et même, s’il était nécessaire, à faire interdire la représentation.
Liège eut son tour peu de temps après (28 mars 1855), tandis qu’Anvers voyait représenter en entier, par une troupe allemande, le même opéra de Tannhaeuser (13 mars 1855).
Seul l’isolement est fécond et, pour réaliser selon son âme, il faut, au risque même de la famine, s’enfermer, pendant qu’on pense et qu’on écrit, dans la tour d’ivoire.
Vivez, amis ; vivez contents En dépit de Bavus, soyez lents à me suivre ; Peut-être, en de plus heureux temps J’ai moi-même, à l’aspect des pleurs de l’infortune, Détourné mes regards distraits ; À mon tour aujourd’hui mon malheur importune.
Lorsque l’amour s’empare de deux cœurs, Pour rompre leur commerce et vaincre leurs ardeurs, Employez les secrets de l’art et la nature, Faites faire une tour d’une épaisse structure, Rendez les fondements voisins des sombres lieux, Elevez son sommet jusqu’aux voûtes des cieux, Enfermez l’un des deux dans le plus haut étage, Qu’à l’autre le plus bas devienne le partage, Dans l’espace entre deux, par différents détours, Disposez plus d’Argus qu’un siècle n’a de jours, Empruntez des ressorts les plus cachés obstacles ; Plus grands sont les revers, plus grands sont les miracles : L’un, pour descendre en bas osera tout tenter, L’autre aiguillonnera ses esprits pour monter.
Cet homme a pour prison l’ignominie immense …………… cette tour à la hauteur d’un songe.
Or, il est pleinement dans son sujet, et n’a jamais plus de puissance que quand il nous peint, non plus les meubles de Boule et les fauteuils capitonnés de l’intimité, mais cet affreux tu à toi de l’adultère où, de douleur en douleur, de pudeur en pudeur, et de honte en honte, les deux amants descendent jusqu’au déshonneur le plus complet, et à l’infamie, car l’homme y devient insensé et abject, sans pouvoir reprendre une part de soi à la passion qui le dévore, et la femme, à son tour, y devient menteuse et infidèle ; elle l’était déjà, mais, entendons-nous !
Il me faut relever, au centre des champs égaux et par dessus les toits rustiques trop semblables, la « Tour du Meilleur », ce toit pointu qui veut pour lui seul la foudre des orages, afin d’en sauver les autres ; ce haut mur qui porte le faible lierre agrippé à ses pierres ; ce signe permanent de la hiérarchie désirable, qui rappelle aux fous qui l’oublient que nul homme ne s’élève sans degrés inégaux ; ce pignon, qui est détestable s’il n’est que celui de l’orgueil, mais divin dans sa mission, s’il ouvre ainsi qu’un grenier ou chacun peut puiser, suivant ses besoins, l’exemple, le conseil, le refuge ou l’aumône… … Il ne faut pas aller au peuple en descendant, mais faire monter le peuple jusqu’à soi, et se mettre haut, sans morgue et simplement… … Ma race est arrivée jusqu’à moi, sans tache et sans vulgarité ; ainsi dois-je la transmettre à l’avenir, dans la même intégrité, vêtue de même noblesse, dirigée dans le même sens de perfection… Voilà des pensées, n’est-ce pas, qu’il n’était pas possible de laisser en dehors du concert des familles spirituelles, que des catholiques aux socialistes, nous avons entendues.
S’il existe un monde dont tous les éléments ou les faits échappent à tous nos moyens d’observation extérieurs, et ne tombe que sous un sens intime ; si les faits de cet ordre, supérieurs à tout ce qui se présente à titre de phénomènes, antérieurs à tout procédé artificiel de raisonnement, sont les vrais, les seuls principes de la science, et bien spécialement de celle de l’homme intellectuel et moral ; celui qui se serait livré à cette étude extérieure, qui, travaillant à constater les faits primitifs de sens intime, à les prendre à leur source, à les distinguer de tout ce qui n’est pas eux, et de tout ce mélange du dehors qui les complique et les altère, celui-là ne serait-il pas en droit de s’écrier à son tour, et peut-être avec plus de fondement que Newton : Ô psychologie, gardez-vous de la physique, gardez-vous même de la physiologie23. » Maine de Biran était trop sévère pour une école psychologique qui a donné de précieux résultats ; mais ce sera toujours l’invincible force et l’immortel honneur de l’école dont il est le père, d’avoir rappelé les observateurs de la nature humaine aux enseignements de la conscience.
On a pu dire que l’individu était déjà une société : des protozoaires, formés d’une cellule unique, auraient constitué des agrégats, lesquels, se rapprochant à leur tour, auraient donné des agrégats d’agrégats ; les organismes les plus différenciés auraient ainsi leur origine dans l’association d’organismes à peine différenciés et élémentaires. […] Par le fait, nous passons sans peine du roman d’aujourd’hui à des contes plus ou moins anciens, aux légendes, au folklore, et du folklore à la mythologie, qui n’est pas la même chose, mais qui s’est constituée de la même manière ; la mythologie, à son tour, ne fait que développer en histoire la personnalité des dieux, et cette dernière création n’est que l’extension d’une autre, plus simple, celle des « puissances semi-personnelles » ou « présences efficaces » qui sont, croyons-nous, à l’origine de la religion. […] Nous avons développé cette conception du hasard dans un tours professé au Collège de France en 1898, à propos du Peri heimarmenès d’Alexandre d’Aphrodisiade.
et ils poussent en avant, en brutes qu’ils sont, aveuglément, serrant l’écrou de toutes leurs stupides mains réunies, ne voyant pas qu’à chaque tour ils rapprochent cette enfant de la folie, du déshonneur ou de la mort. […] Chacun des voyageurs, suivant son tour d’esprit, juge différemment des mêmes objets.
— Aujourd’hui, il a fait sur mes bras le tour de mon cabinet, regardant dans les passe-partout quantité de figures encadrées, et, à l’aspect de ces gravures, il a répété Bédames, pendant une demi-heure, avec l’accent vif et heureux de la découverte. — Il vient de dire plusieurs fois et plusieurs jours de suite Bédames, en voyant sa propre image dans le globe en cuivre poli de la lampe. — Jamais il ne dit ce mot devant une personne vivante ni devant un simple paysage sans figures.
N’êtes-vous pas étonné qu’il ait pu faire un poème de plus de quarante mille vers, dans lequel il n’y a pas un morceau ennuyeux, pas une ligne qui pèche contre la langue, pas un tour forcé, pas un mot impropre ?
Plus tard, Guillaume de Humboldt, le diplomate, le fit réédifier sous la forme d’une immense tour qui portait aux quatre angles d’autres tourelles, et qui conservait au manoir royal sa physionomie féodale.
Un homme se précipite du haut de la tour Eiffel… Une femme attend son mari infidèle sur la jetée… Opération de l’appendicite sur une midinette… Le roi d’Espagne sourit… Manteau de la reine d’Angleterre… Mannequins de la rue de la Paix… Les chiens de Colette Willy… Ministère glissant et tombant sur la peau d’un mandarin… Tout est spectacles, attitudes, poses, déclamations, proclamations, monômes, défilés de grévistes et d’enterrements, duels, missions humanitaires et chasses présidentielles !
Comme tous les directeurs, il faisait l’oraison à son tour.
La mimique d’Eva est timide quand celle de Walther est hardie, et devient hardie dès quelle le peut à son tour.
La frégate du Roi, La Boudeuse, commandée par M. de Bougainville, en faisant le tour du monde, vient de passer à l’île de France, d’où elle part incessamment pour la France où elle sera rendue dans trois mois et demi d’ici.
Il fut créateur à son tour, comme Corneille l’avait été ; avec cette différence, que l’édifice qu’avait élevé l’un frappait les yeux par des beautés irrégulières et une pompe informe, au lieu que l’autre attachait les regards par ces belles proportions et ces formes gracieuses que le goût fait joindre à la majesté du génie.
À chanter ses destins ma vie est consacrée ; Dussé-je être pour elle immolée à mon tour, Fière d’un si beau sort, dussé-je voir un jour Contre mes vers pieux s’armer la calomnie ; Dût, comme tes hauts faits, ma gloire être punie, Je chanterais encor sur mon brûlant tombeau !
N’oublions Pas que, nonobstant cet aveu il est déjà bien petit dans le monde savant le nombre des intelligences embrassant dans leurs conceptions l’ensemble même d’une science unique, qui n’est cependant à son tour qu’une partie d’un grand tout.
Sans doute, l’effet ne peut pas exister sans sa cause, mais celle-ci, à son tour, a besoin de son effet.
La Fontaine, à son tour, se laissa appeler « écuyer » je ne sais dans quel acte public, et eut à ce propos un procès de revendication de l’État qui lui fut très pénible et que, du reste, il perdit.
Ma commère la carpe y faisait mille tours Avec le brochet son compère.
Et quand, après le long temps qu’il mettait à tout, il écrivit Salammbô, et fit de l’archaïsme carthaginois d’une science plus ou moins incertaine, personne, à l’exception d’un seul que je ne nommerai pas, ne vit, dans ce tour de force d’antiquaire et de lettré, l’épuisement d’un romancier tari au premier jaillissement de sa source… Et, depuis comme alors, quand le travailleur obstiné qui était en Flaubert, n’en voulant pas avoir le démenti, revint de Salammbô au roman pour nous donner ces compositions hybrides et sans nom de L’Éducation sentimentale et de La Tentation de saint Antoine, il y eut encore des timbrés de Madame Bovary qui soutinrent que le Flaubert de Madame Bovary vivait toujours.
Tels sont à peu près les tours de gobelets de nos politiques ; après avoir démembré le corps social par un prestige digne de la foire, ils rassemblent les pièces on ne sait comment. » La séparation des pouvoirs est, en effet, après l’existence des corps intermédiaires et plus même que l’existence d’un corps ayant le dépôt des lois, la sauvegarde même de la liberté publique et des droits de l’homme, et par conséquent Jean-Jacques Rousseau ne saurait la souffrir. […] Ces deux officiers faisaient tous les jours le tour de leur district et avertissaient le supérieur Jésuite de tout ce qui se passait. […] Quant au Parlement du roi, fait de fragments de divers Parlements (et même du Parlement de Paris) et qui siégeait ordinairement à Tours, il fit brûler par main de bourreau les bulles du Pape et déclara Grégoire XIV perturbateur du repos public et complice de l’assassinat de Henri III. […] Les réformateurs les plus audacieux gardent toujours quelque chose, à leur insu, des tours d’esprit de ceux qu’ils combattent.
. — Ou bien le premier caractère entraîne par sa présence la présence du second, et, à son tour, le second caractère par sa présence entraîne la présence du premier. […] Alors aussi deux cas se présentent. — Ou bien le premier caractère provoque par sa présence la naissance du second, et, à son tour, le second, pour se produire, exige au préalable la présence du premier.
Messieurs, ce grand diocèse, cette grande province intellectuelle et rationnelle n’a pas de pasteur ni d’évêque, il est vrai, de président de consistoire (peu importe le titre), de chef qualifié qui soit autorisé à parler en son nom ; mais chaque membre, à son tour, a ce devoir lorsque l’occasion s’en présente, et il est tenu par conscience à remettre la vérité, la science, la libre recherche et ses droits sous les yeux de quiconque serait tenté de les oublier et de les méconnaître.
Le poète, atteint de quelques légères blessures, tira sa dague, para les coups, fondit à son tour sur ses assassins, en blessa quelques-uns et contraignit les autres à la fuite.
Il est, en effet, étonnant dans le tour et dans l’emploi des idées que d’autres ont rendues avant lui.
Je vois encore la Rose mystique, la Tour d’ivoire, la Porte d’or, devant lesquelles j’ai passé de longues matinées en un demi-sommeil.
Mais il comprit que désormais la musique aussi bien que les autres arts, n’avait plus, à leur tour, la possibilité d’exister isolément ; et il réunit, pour la production d’une vie totale, les trois formes séparées de l’Art.
Parole attribuée au maréchal Mac-Mahon, exprimant son refus d’abandonner la tour Malakoff aux Russes en 1855, durant la guerre de Crimée.
Il ne l’a pas d’un tour si large !
Cette lumière n’est pas faite pour le monde, car elle n’est appropriée ni au sens externe ni à l’imagination ; elle s’éclipse ou s’éteint même tout à fait devant cette autre espèce de clarté des sensations et des images, clarté vive et souvent trompeuse qui s’évanouit à son tour en présence de l’esprit de vérité !
Les laridons en cercle attendent près du four, On entend vaguement la chair rance bruire, Et les soiffards aussi sont là, tendant leur buire, Le marmiteux grelotte en attendant son tour. […] Saint-Pol-Roux joue d’une cithare dont les cordes sont parfois trop tendues : il suffirait d’un tour de clef pour que nos oreilles soient toujours profondément réjouies.
Les lettres juvéniles de Racine sont élégantes, spirituelles, du tour le plus gracieux et (il faut le noter) d’une langue absolument pure. […] Et cela, par le tour même de la plaisanterie, rapide, non appuyée, qui plante le trait sans avoir l’air d’y toucher, et qui passe. […] Je prétends qu’à mon tour l’inhumaine me craigne Et que ses yeux cruels à pleurer condamnés Me rendent tous les noms que je leur ai donnés. […] Michaut l’a établi à son tour dans son livre sur Bérénice. […] Il feuillette les historiens et les compilateurs d’histoires : Florus, Plutarque, Dion Cassius, Appien, — et les chapitres de Justin où Pierre Corneille avait trouvé la situation du cinquième acte de Rodogune, et d’où Thomas Corneille avait tiré sa Laodice, ce curieux mélodrame qui fait songer tantôt à la Tour de Nesle et tantôt à Lucrèce Borgia.
Sénèque, qui l’a surpassé de fort loin en esprit et en jugement, s’est fait un genre d’éloquence analogue aux oreilles de son temps ; il ne se proposa point de marcher sur les traces de Cicéron, préférant à une élégance si vantée son gravier sans ciment… Une chose qui m’étonne toujours, c’est le tour de tête de ces gens qui taxent d’exagération et d’enflure tout ce qui porte un certain caractère de grandeur. » « Que, si Montaigne a dit qu’il ne trouvait que du vent dans Cicéron, c’est une gasconnade ridicule du philosophe de la Garonne. » Une gasconnade ridicule ! […] L’erreur particulière faict premièrement l’erreur publicque ; et, à son tour aprez, l’erreur publicque faict l’erreur particulière. […] Je consens qu’il y fasse un tour, mais je ne veux pas qu’il y séjourne : s’expatrier ainsi, ce serait n’être ni parent, ni ami, ni citoyen… « Le stoïcien voit, du haut des cieux, combien c’est un siége bas qu’un tribunal, une chaise curule… » De dessus une chaise curule, un tribunal, on voit combien c’est un rôle insensé que de se perdre dans les nues : vues monastiques et antisociales. […] « Les funérailles des enfants sont toujours prématurées lorsque les mères y assistent. » Idée touchante, qui a tout à fait le caractère de l’ancien temps, et le tour homérique. […] Et j’ajouterai qu’après s’être choqué de cet écart, si c’en est un, par un tour d’esprit assez singulier, le critique quitte son chemin pour aller heurter rudement le digne et respectable auteur387 de l’Histoire philosophique et politique de la découverte et du commerce des deux Indes.
Si Mérimée n’a pas connu la vogue tapageuse, en revanche il n’a pas subi ce flux et reflux d’opinion qui a tour à jour porté trop haut, puis rejeté trop bas, jusqu’à ce qu’un équitable niveau s’établît, ce glorieux Chateaubriand et Lamartine, Balzac et George Sand. […] Cette réalité de son histoire, il ne peut pas l’insinuer, il doit l’imposer, tour de force d’autant plus difficile, si cette histoire est exceptionnelle. […] Il a même écrit deux de ses chefs-d’œuvre : le Curé de Tours et Un début dans la vie, pour illustrer cette vérité que les catastrophes de la destinée ont le plus souvent pour cause de minuscules défauts sous lesquels se dissimule notre égoïsme. […] Trois frères de ce nom, tous les trois prêtres, ont tout à tour édifié et scandalisé la contrée autour de la colline vénérable de Sion-Vaudemont. […] Le monde physico-chimique, par exemple, explique le monde biologique, lequel explique à son tour le monde psychologique et moral.
Jamais on n’a rien imaginé de plus antimusical. » Jamais, dirai-je à mon tour, on n’a rien imaginé de plus extravagant que ce jugement dans l’incompréhension, personne n’est allé aussi loin, pas même l’inoubliable Oscar Comettant, auquel Tristan donnait des attaques d’épilepsie. […] Le poète dramatique ne serait pas, chez lui, ce qu’il est, si l’influence musicale n’était intervenue ; et le musicien aurait pris une autre direction, si le poète dramatique, à son tour, n’avait réagi sur la nature de l’inspiration purement musicale. […] Pour passer de cet état primaire à la dignité d’art, le chant doit subir un développement analogue à celui du langage ; comme ici les sons articulés ont peu à peu formé des mots et les mots des phrases, ainsi les sons musicaux, juxtaposés, animés par le rythme, ont formé des mélismes qui, à leur tour, ont formé des mélodies. […] Chaque partie intégrante devient à son tour le centre d’une multiformité toujours croissante.
Ainsi la littérature, qui jadis était une chose à part, une région étrangère aux affaires du monde, un sanctuaire interdit au vulgaire et à la frivolité, où l’esprit allait chercher le travail et la distraction, va se mêler à l’ensemble de la nation, devenir une partie des mœurs, dépendre de leur caractère, qu’elle modifiera à son tour. […] Car une génération entière ne peut pas être occupée à élever la suivante, pour qu’à son tour celle-ci se charge d’en instruire une autre ; ce serait cultiver sans cesse en ne recueillant jamais. […] C’est ainsi qu’à leur tour elles ont aussi jeté un lustre éclatant sur la France, que les lettres avaient tant honorée dans la période précédente. […] Il se détache et s’élève au-dessus des temps qui ont été contemporains de son enfance ; il est la postérité dans ses jugements ; mais, quand il voudra créer à son tour, il aura affaire à un avenir aussi, il sentira le besoin, il développera les moyens d’exercer une influence vive et décidée. » Discours de réception prononcé à l’Académie française le 20 novembre 1828.
Elle lui obéit ; mais, ce qu’elle veut, il faut que le poète le veuille à son tour. […] Quasimodo et Claude Frollo sont d’un bon effet sous les voûtes de l’église, sur la galerie qui unit les deux tours, sur la dentelle qui les couronne ; il les dessinera donc pour compléter le tableau. […] Cependant, avant de faire son tour de France, il va revoir le château de ses pères ; il va dire adieu aux ombrages qui l’ont vu grandir, aux allées paisibles où il a rencontré Madeleine pour la première fois.