Je ne puis indiquer qu’un endroit louable et véritablement touchant : c’est quand le major d’Hauteville, à son retour d’Italie, traverse sa contrée natale, le Berry, et reconnaît cette rivière de son pays, la Creuse, tant illustrée depuis par Mme Sand, et que M. de Latouche a le premier signalée à l’attention des paysagistes.
Après avoir partagé sa première méprise, l’avoir partagée avec tout votre pays, vous avez concouru vivement à abuser35, à gâter, à renverser jusqu’aux antipodes les principes offerts ; enfin, vous qui exigez une expérience que vous étiez loin d’avoir vous-même, vous trouvez mauvais aujourd’hui qu’on profite de l’expérience acquise, et qu’on ne veuille pas s’exposer de nouveau à vos reproches.
Elle n’était pas, comme pour nous, l’élégie de la Nature, ce pays romanesque, cette patrie de rêverie, teinte du panthéisme d’un dimanche de bourgeois.
Je n’aurai plus avec mes yeux, ses yeux, pour voir les pays, les tableaux, la vie moderne.
La Truchotte, la marchande d’écrevisses, chez laquelle nous allons, une vieille femme, la tête nue, où il y a une raie, comme un large tracé d’une route vicinale, en un pays de landes.
Mais pourquoi les Italiotes de la Grande Grèce n’ont-ils pas eu la littérature athénienne, malgré la ressemblance des deux côtes. « Chez nous, la Fontaine est d’un pays de coteaux et de petits cours d’eau ; Bossuet n’a-t-il pas aperçu les mêmes aspects autour de Dijon et Lamartine autour de Mâcon28 ?
Enfin il a renfermé tout ce qui concerne les Moines de la Palestine dans le septiéme livre qui finit au tems que le Calife Omar prit Jérusalem, & changea la face de ces pays pour toujours.
Je le verrai, ce pays où l’on dort.
Alors la fable prend un tout autre caractère, elle prend celui d’un poème où les animaux font leur leçon aux hommes et leur montrent combien les hommes sont inférieurs aux animaux ; elle prend le caractère du voyage de Gulliver aux pays des chevaux, ni plus ni moins, et l’opinion de Gulliver est absolument manifeste ; mais l’intention de La Fontaine, à mon avis, ne l’est pas moins, car voyez un peu comme il fait parler les bêtes.
[Le Pays, 30 avril 1857.]
Dans ce temps où Richelieu et Mazarin avaient contre eux les linottes coiffées, il n’y a rien, ce nous semble, de plus petit, de plus nauséabond, que cette conspiration des filles de chambre contre les hommes qui voulaient l’ordre dans la maison et la nationalité dans le pays.
Sybille (Pays, 10 janvier 1864).
Je ne demande pas aux Français de ne plus médire de leur pays, mais je crois qu’il serait patriotique à eux de ne pas le calomnier.
Et c’est dans ce temps de confusion des langues, dans ce pays où il fallait bien que finit par s’ériger une parodie de l’antique Babel, c’est, dis-je, dans la France du xixe siècle finissant qu’on parle d’écrire pour tous ! […] Il est constant que l’actuel état du goût, en ce temps et en ce pays, la dépendance du Poëte envers l’éditeur qui sait « ce qui est demandé » dans les cabinets de lecture, envers le directeur qui sait les préférences des loges et du poulailler, envers le comédien qui « commande » son rôle, sont anormaux et imbéciles, meurtriers du développement libre du talent, exclusifs de toute sincérité. […] « Cet incident romanesque acquiert de la probabilité par les innombrables allusions qu’il y l’ait, dans ses poëmes, comme, par exemple, lorsque, tournant ses contemplation en dedans, il s’applique à lui-même la fatale histoire du roi de Sparte — Pausanias, général lacédémonien, se rendit célèbre par l’importante victoire de Platée, mais s’aliéna ensuite la confiance de ses compatriotes par son arrogance, son obstination et ses secrètes intrigues avec les ennemis de son pays. […] Chez elle aussi la Fiction, quoique elle s’attarde en des pays nommés, à telles dates, n’a plus rien d’historique et de géographique. […] Ils sont gens qu’on aime, et des pays les plus lointains du leur — de la Pensée pure, de la Science, de la Poésie, de l’Action, — les rois et les capitaines viennent pour le plaisir de voir et d’entendre ces inconnus qui n’ont titres ni œuvres et qui ne sont rien, mais qui savent mieux que personne faire jaillir de chacun ce qu’il a de meilleur.
En foi de quoi, sur la parole du mythologue illustre qui ne laisse pas de prendre quelquefois Hélène pour la femme d’Agamemnon, il se répète aujourd’hui couramment, dans le pays de Rabelais et de Montaigne, de Racine et de Bossuet, de Voltaire et de Montesquieu, « que l’instinct construit les mots et que la réflexion les gâte, que la perfection des langues est en raison inverse de la civilisation, que les langues se déforment à mesure que la société se civilise5 ». […] « Quelque terme où nous pensions nous attacher et nous affermir, il branle et nous quitte, et, si nous le suivons, il échappe à nos prises. » Concluons donc modestement que de vouloir rétablir, ne fût-ce que dans ses grandes lignes, le plan de Pascal, c’est ce qu’il faut appeler traiter Pascal en pays conquis ; et rangeons-nous ici, contre l’opinion de tous les autres éditeurs, à l’opinion de M. […] « En ce pays-là, nous dit-il, elles vont de Tours à Angers, d’Angers à La Flèche, de La Flèche au Mans, du Mans à Alençon, d’Alençon à Argentan ou à Laval99. » Évidemment ce n’est pas un itinéraire que les comédiens soient tenus de respecter ; tout chemin mène au Mans comme à Rome ; il n’y a pas commandement exprès de suivre l’un plutôt que l’autre, mais enfin il est à remarquer que sur aucun point de ce parcours on n’a signalé jusqu’ici le passage de la troupe de Molière100. […] Voltaire savait le monde, il connaissait la vie, il avait une expérience déjà longue des hommes, des mœurs, de la société de son temps et de son pays. […] Et d’abord il trouvait à Cirey cet asile sûr et cette facilité de passer en pays étranger dont il avait si souvent besoin pour se mettre à l’abri des orages que son imprudence amoncelait périodiquement sur sa tête ; orages prévus d’ailleurs, imprudence calculée, qui ne manqua presque jamais de tourner au plus grand profit de sa gloire ou de ses intérêts.
Il est à remarquer en effet combien furent libres d’humeur et indépendants tous ceux qui sortirent de cette école : et Chapelle le franc parleur, l’épicurien pratique et relâché ; et ce poëte Hesnault qui attaquait Colbert puissant, et traduisait à plaisir ce qu’il y a de plus hardi dans les chœurs des tragédies de Sénèque ; et Bernier qui courait le monde et revenait sachant combien sous les costumes divers l’homme est partout le même, répondant à Louis XIV, qui l’interrogeait sur le pays où la vie lui semblerait meilleure, que c’était la Suisse, et déduisant sur tout point ses conclusions philosophiques, en petit comité, entre mademoiselle de Lenclos et madame de La Sablière. […] Ces masques fameux de la bonne comédie, depuis Plaute jusqu’à Patelin, ces malicieux conteurs de tous pays, ces philosophes satiriques et ingénieux, nous les convoquons un moment autour de notre auteur dans un groupe qu’il unit et où il préside ; les moins considérables, les Boisrobert, les Sorel, les Cyrano, y sont même introduits à la faveur de ce qu’ils lui ont prêté, de ce qui surtout les recommande et les honore.
Nous avons exploré en géologues un grand pays, depuis ses plus hauts sommets jusqu’à ses côtes, et, à travers tous les accidents du sol, nous avons reconnu une même assise qui supporte toutes les diversités du terrain. […] Nous quittons ici la conscience qui ne peut plus nous rien apprendre et nous allons sur l’autre continent pour voir si l’anatomie et la physiologie ne nous montreront pas, sur leur terrain propre, quelque roche prolongée qui se relie au nôtre, au fond de la mer obscure qui semble séparer à jamais les deux pays.
Selon nous, le goût fait partie de la vérité ; or le goût n’est pas une vertu démocratique, il est une impulsion savante de l’élite des juges dans tous les pays. […] La reine Élisabeth, qui se proclamait protectrice des arts et des lettres, ne fit aucune attention à lui ; son pays l’oublia pendant près de deux siècles ; sa grande gloire d’aujourd’hui ne fut qu’une lente réaction du temps.
Leurs Poëtes, après un long séjour en Egypte, où ils s’étoient fait initier dans les Mystères des Dieux du pays, de retour dans leur patrie, chantèrent les premiers ces Divinités étrangères. […] Le concours de la noblesse de tous les pays du monde, & de la plus belle jeunesse, composoit la plus nombreuse & la plus brillante assemblée.
Mais, tout en s’imaginant que la société future reconnaîtra, sous une forme ou sous une autre, le droit au travail, Hugo avoue que cette réforme est une des « dernières et des plus délicates à entreprendre. » — Ajoutons que le manque de travail, loin d’être le facteur essentiel de la misère, n’y entre que comme un élément minime, un dixième environ ; parmi les assistés de tous pays, dix pour cent seulement le sont pour cause de chômage. […] Un jour, dit-il en parlant d’un de ses héros, « il voyait des gens du pays très occupés à arracher des orties ; il regarda ce tas de plantes déracinées et déjà desséchées, et dit : — C’est mort.
C’est par des raisons analogues qu’en certains pays on évite d’avoir des Pigeons blancs, parce qu’ils sont plus exposés à devenir la proie des oiseaux rapaces. […] J’emploierai, donc ici endémique dans le sens propre ou spécial à la race sans considération des milieux, aborigène comme signifiant une espèce que l’on peut croire créée dans une localité, pour elle ou par elle, parce qu’on ne l’avait pas encore trouvée autre part lors de la première exploration de la contrée ; indigène, pour les espèces qui se sont acclimatées dans un pays et y vivent librement à l’état sauvage, mais ne lui sont pas exclusivement propres.
Protestante du pays de Vaud, convertie au catholicisme, la baronne de Warens avait fui son mari de complicité probable avec un jeune paysan, Claude Anet, dont elle fit son intendant. […] Dans la solitude de Wootton, il construit à force de subtilité la grande trahison de Hume : Hume ne l’ayant conduit, sous prétexte de l’honorer, dans un pays où il est tout puissant sur l’opinion, que pour le livrer sans défense à la dérision et aux calomnies des gazettes.
Il fallut bien des révolutions, il fallut surtout l’émigration de l’art vers les pays du Nord pour consommer cette espèce de divorce qui se préparait depuis longtemps entre l’homme et la réalité sensible. […] C’est ainsi que certaines nécessités naturelles engageaient l’art des pays du Nord dans une voie qui pouvait le mener au réalisme. […] Elles sont bien fantastiques, cette île d’Avalon où se tiennent les fées, cette forêt de Brocélyande qu’on place au pays de Rennes aussi bien qu’au pays de Galles. […] Mais nous devons reconnaître que ce sont seulement de beaux décors tout en façade, un trompe-l’œil qui ne donna jamais la marque d’une civilisation déterminée à des effusions lyriques, à des mouvements d’éloquence qui restent, heureusement d’ailleurs, de tous les temps et de tous les pays, en dépit des efforts faits pour les signer d’un caractère particulier et local. […] » Pendant les campagnes, pendant les sièges, pendant les invasions, pendant les luttes suprêmes où sont en jeu les destinées d’un pays, les provinces, les villes bloquées elles-mêmes, gardent les habitudes de leur existence placide et monotone.
Vous êtes au pays du symbole. […] En tout pays les arts du dessin, à leur début, n’ont guère été qu’un jeu d’imagination. […] Heureux les artistes qui vivent dans un pays où la race est belle ! […] De même dans un vase on pourra facilement se figurer une forme humaine ou animale plus ou moins monstrueuse : de tout temps et dans tout pays l’invention des potiers s’est exercée sur ce jeu d’apparences. […] N’en voyait-on pas de pareils figurés dans les Bestiaires, sur le récit de voyageurs imaginatifs, revenus des pays fabuleux ?
Dans ce prétendu pays démocratique, chacun tâchant de se faire passer pour noble et d’être un homme comme il faut, fait mine aussi d’être religieux.
Villemain dans sa critique professée, ce qui lui constitue une grande place inconnue avant lui et impossible depuis à tout autre, c’est de n’avoir pas été un critique de détail, d’application textuelle de quatre ou cinq principes de goût à l’examen des chefs-d’œuvre, un simple praticien éclairé, comme La Harpe l’a été à merveille dans les belles parties de son Cours ; c’est de n’avoir pas été non plus un historien littéraire à proprement parler, et dans ce vaste pays mal défriché, dont on ne connaissait bien alors que quelques grandes capitales et leurs alentours, de ne s’être pas choisi un sujet circonscrit, tel ou tel siècle antérieur, y suivant pied à pied ses lignes d’investigation, y élargissant laborieusement son chemin, y instituant une littérature historique, scientifique en quelque sorte, ne reculant pas devant l’appareil de la dissertation, comme fait M.
Que d’hommes dans tous les pays ont été immolés pour un éclat de tonnerre ou telle autre cause !
Ces jours sont nécessaires pour le bien de ce pays, et vos lumières, Monseigneur, rendront encore de grands et d’éminents services à la patrie.
Le pays se relève et s’accidente ; les plantes aquatiques aux longues et larges feuilles disparaissent ; il y a moins de taillis et les arbres sont moins rapprochés.
Il y aurait peut-être là l’embryon d’une renaissance pour l’activité intellectuelle et créatrice de notre pays.
Celui-là, cependant, éprouvait avec une intensité singulière les émotions, profondes et polies, de son pays et de son temps.
A propos des Anregungen fur Kunst, Leben und Wissenschaft de Richard Pohl, il s’écrie : « En exaltant les dernières œuvres de Beethoven, aberrations d’un génie qui s’éteint et les monstrueuses combinaisons de Tannhaeuser et de Lohengrin, monuments d’impuissance à » créer dans le domaine de la noble et belle musique, les rédacteurs des Anregungen ont contribué à faire naître le doute et l’anarchie actuelle d’opinions, qui font descendre aujourd’hui » la nation allemande de la position élevée où l’avaient placée les Bach, Haendel, Gluck, Haydn, le divin Mozart et Beethoven dans sa belle époque. » Cet exemple édifiant suffit à faire apprécier le caractère spécial d’un genre de critique dont notre pays n’était pas seul, d’ailleurs, à montrer les effets.
Ainsi, nous voyons dans nos serres, les insectes chercher leur nourriture et leur nid dans des plantes tropicales qui ne peuvent vivre en plein air dans les pays où ces insectes sont nés.
En français on peut donner tabatière pour tabaquière, peut-être abricotier pour abricoquier et, plus sûrement, la forme populaire parisienne, charturier pour charcutier et l’argot patelin (pays), au xvie siècle pacquelin.
Par son habitude de penser des mots et non des objets, de ne point disséquer les âmes et de ne point montrer les choses, il est par excellence du pays du spiritualisme cartésien, duthéâtre classique et de la peinture d’académie.
» Vous m’apportez, Mylord, l’exemple de Pierre-le-Grand, qui a fait naître les arts dans son pays, et qui est le créateur d’une nation nouvelle ; vous me dites cependant que son siècle ne sera pas appelé dans l’Europe le siècle du czar Pierre : vous en concluez que je ne dois pas appeler le siècle passé le siècle de Louis XIV.
Cependant, quand j’ai vu qu’après de vains efforts vos apôtres n’avaient pu faire chanceler sur leurs bases les statues de nos grands hommes, quand j’ai vu que des étrangers vraiment patriotes venaient nous demander si les écrivains qui avilissaient des noms immortels, qui reniaient les gloires de leur pays étaient Français…8, je me suis rassuré sur les attaques répétées de ces mauvais citoyens, et j’ai commencé à douter de leur succès à venir.
Il y aurait à faire tout un livre d’analyse et de critique sur l’ensemble des travaux psychologiques dans les deux pays ; on y pourrait rechercher qui a la meilleur part, de l’esprit anglais ou de l’esprit français, dans la constitution, l’organisation et les progrès de la science de l’homme ; qui a le plus fait pour cette science, des profondes et larges descriptions des philosophes français, ou des ingénieuses observations, des subtiles analyses des philosophes anglais.
À dix-sept ans, ou même plus jeune, on « montait sur sa mule », comme Gil Blas, on sortait de sa ville natale, et l’on allait « voir du pays ». […] Et, de luit, à moins que le monde quelque jour ne change de face, tant qu’il restera vrai que c’est le mariage qui classe la femme, il sera naturel, légitime et même nécessaire que le mariage, partout pays, soit la principale affaire et la constante préoccupation de la femme. […] Mais l’histoire de la littérature est une chose, et l’histoire littéraire en est une autre ; ou encore, si l’on veut, l’histoire littéraire est comme la carte générale d’un vaste pays dont l’histoire de la littérature ne relève, pour ainsi dire, et ne cote que les sommets. […] Et en ce pays de France, aux écrivains eux-mêmes du second ordre, le retentissement du théâtre donne une réputation que dans tout autre genre on ne peut égaler qu’à la condition et être du premier, et de s’appeler dans le roman au moins Richardson ou Rousseau. […] « Vous avez aliéné de moi mes concitoyens, écrit-il, vous me ferez mourir en terre étrangère, tandis que tous les honneurs qu’un homme peut attendre vous accompagneront dans mon pays. » Voilà le trait et voilà la blessure.
Une partie de la langue et la moitié des mœurs anglaises sortent de là : encore aujourd’hui le pays est biblique 345 ; ce sont ces gros livres qui ont transformé l’Angleterre de Shakspeare. […] Si vous allez les entendre dans le pays et si vous écoutez l’accent vibrant et profond avec lequel on les prononce, vous verrez qu’elles y forment un poëme national, toujours compris et toujours efficace. […] Il est familier, parfois plaisant, et toujours si précis, si imbu des événements réels et des particularités de la vie anglaise, qu’on peut tirer de ses sermons une description presque complète des mœurs de son temps et de son pays.
Félix Reyssié, avocat à Mâcon, nous a décrit, avec une pieuse exactitude, la maison et le pays natal de son illustre compatriote ; et son heureuse diligence a su rassembler, sur l’enfance et la jeunesse de l’auteur des Méditations, des documents d’une réelle saveur Le noble poète Charles de Pomairols, étudiant l’intelligence et l’art de Lamartine, a défini avec la plus affectueuse pénétration cette âme un peu cousine de la sienne Enfin, M. […] Il répond à son ami Huber Saladin qui s’était plaint, un jour, que la Suisse lui fût une trop petite patrie : Adore ton pays et ne l’arpente pas. […] Un pays ?
Lévy-Bruhl, qui rapporte le fait, ajoute, sur le témoignage d’un voyageur, que les crocodiles du pays n’attaquent presque jamais l’homme 11. […] Au contraire, il y a des milliers d’esprits différents, répartis sur la surface d’un pays, qui accomplissent une même besogne ; ils sont désignés par un nom commun et ce nom pourra, dans certains cas, ne pas même comporter un singulier : mânes et pénates, pour ne prendre que cet exemple, sont des mots latins qu’on ne trouve qu’au pluriel. […] Et l’Osiris égyptien, qui s’est confondu avec le dieu solaire après avoir été celui de la végétation, a fini par être le grand juge équitable et miséricordieux qui règne sur le pays des morts.
Dans les pays mêmes où le déterminisme est professé par d’éminents philosophes, tous les éducateurs, tous ceux qui s’adressent à la conscience et prétendent régler la conduite, affirment l’existence du libre arbitre et de son pouvoir sur les choses. […] De plus, en comparant entre elles les faunes de différents pays, il émet l’hypothèse de la réduction de nombreuses espèces à un petit nombre de souches principales dont toutes les autres seraient issues. […] Le nombre de personnes sachant lire et écrire est-il une mesure fidèle du développement de l’instruction dans un pays ?
Il tenait d’ailleurs à sa vraie patrie et au vieux fonds boulonais par les qualités sagaces, avisées, modérées, lucides et circonscrites à la fois, et, dans l’expression si distinguée que ces qualités prirent en sa personne, on aurait pu reconnaître encore, plus qu’il n’aurait cru, quelques formes de l’esprit natal, l’air de famille d’un pays qui n’avait pas eu jusqu’à lui son représentant littéraire, où Voisenon, par bonheur, ne fit que passer, où Charron, hôte plus digne, fut convié une fois, où Le Sage est venu mourir98. […] Natalis de Wailly a eu, mieux que personne, raison de noter cette « bienveillance qui, triomphant peu à peu de sa timide réserve, communiquait à son exquise politesse tous les charmes de l’affabilité. » — Entre gens d’autrefois, entre bonnes gens et du pays, M.
» Mais reconnaissons tout ce qu’il y a de profonde vérité dans ce qu’il ajoute : « Éteignez, affaiblissez seulement jusqu’à un certain point dans un pays chrétien l’influence de la loi divine, en laissant subsister la liberté qui en était la suite pour les femmes ; bientôt vous verrez cette noble et touchante liberté dégénérer en une licence honteuse. […] Vous n’avez pas seulement affaibli, mais vous avez éteint l’influence de la loi divine, dans un pays chrétien, et pourtant vous avez laissé subsister la liberté qui en était la suite pour les femmes.
Le besoin d’absolu est resté et ma famine spirituelle n’a fait que voyager de Chanaan en Égypte qui est le pays des Sphinx et des crocodiles. […] J’arrive de presque aussi loin que la lune, d’un pays absolument imperméable à toute civilisation comme à toute littérature. […] À cause de ce nombre, la fière patrie du suffrage universel, le pays de la victoire du Nombre, l’a proclamé le roi des rois de la Critique et l’équitable dispensateur de cette justice distributive dont nos gens de lettres se montrent si saintement affamés. […] Et quel pays du monde, Espagne, Italie, Angleterre, Amérique, pourrait rien présenter d’équivalent ?
Tant d’esprit et de courage, une si bonne tournure et une physionomie si expressive, ce génie inventif et ces inclinations de gourmet, le destinaient à vivre aux dépens d’autrui, à se cantonner dans le pays des riches aubaines, la cour, et à venir puiser le plus près possible à la source des grâces.
Un malheur comme le sien (un guaï), cela doit faire bien du bruit dans le pays ; quand je saurai où on l’a jeté, soit dans les cachots, soit même dans les galères de Serra-Vezza, je finirai bien, par la grâce de Dieu, par me faire voir ou par me faire entendre de lui.
Comment connaîtrions-nous nous-mêmes ce qui se passait là-bas, au pays de Lucques, sans nouvelles de nos enfants, si nous n’y descendions pas nous-mêmes, ou bien, si nous parvenions à y descendre, les exposant à être reconnus rien qu’en demandant à l’un ou à l’autre si on les avait vus ?
« Giorgio, disait-il un jour avec enjouement à son ami Vasari, à l’époque où il remplissait déjà l’Italie de son nom et de ses œuvres, si j’ai eu quelque grandeur et quelque bonheur dans le génie, cela m’est venu d’être né dans la pauvreté et dans l’élasticité de votre air des collines d’Arezzo ; et c’est ainsi que je tirai, pour ainsi dire, du lait de ma nourrice, à Settignano, le ciseau et le maillet avec lesquels je fais mes figures. » III La famille de Ludovico Buonarroti devenue plus nombreuse avec les années, par la fécondité de sa femme, le père de Michel-Ange, pour élever ses fils, fut obligé de les mettre en apprentissage dans les manufactures de laine et de soie de Florence, qu’on appelait en Toscane les Arts, et qui, dans un pays gouverné par des artisans devenus princes, ne dérogeaient point à la noblesse des familles.
Né dans une contrée où s’était éveillé de bonne heure le goût des vastes compositions historiques, il a fait une œuvre toute flamande encore à d’autres égards : le génie de cette Flandre opulente, matérielle, sensuelle, pays des cortèges somptueux et bizarres, des tapisseries immenses et splendides, de l’éclatante et grasse peinture, où, sous les ducs de Bourgogne, la féodalité mourante étala ses plus riches et plus étourdissantes mascarades, ce génie est bien le même qui s’exprime dans le talent de Jean Froissart, l’incomparable imagier.
Les vers que voici montrent ce défaut adventice ; ils sont en même temps un bon paradigme des quelques combinaisons d’harmonies auxquelles se prête ce poète : Viens dans les calmes eaux laver tes mains coupables Et ton manteau froissé de vents et d’orages Et les yeux remplis du sable Des routes d’ombre et des plages Interminables à tes voyages Des terres de folie au pays des sages Où l’eau terne languit en âges de sommeil Parmi les arbres grêles et sous de pâles ciels.
Une certaine image des arts et de la civilisation, à l’époque et dans le pays où se passe l’action, ajoute à l’effet dramatique le profit d’une notion d’histoire.
Giani, le directeur de la Société de Symphonie, bien qu’il fasse de la musique pour son plaisir, doit-il être classé parmi les premiers chefs d’orchestre du pays.
Insolente et naïve comme une grande dame qu’elle est, elle traite déjà la chambre hospitalière en pays conquis.
Il avait de plus conquis la Cilicie et la Syrie, et tout le pays de l’Euphrate au Tigre.
Il y a encore une raison : c’est que Lessing faisait tous ses efforts et, il faut le reconnaître, il avait raison, pour déshabituer les Allemands de l’idolâtrie de la littérature française, et, fondant la littérature allemande, il disait que, dans tout pays, il faut vouloir être soi-même et donner sa mesure, et ne jamais imiter personne, surtout ne jamais être engoué de personne.
Ce n’est pas ces quarante millions, ce n’est pas cette accablante majorité, ce n’est pas ce peuple, enfin, qui gouverneront la France d’alors, pas plus qu’ils ne l’ont gouvernée pendant la Révolution, quoique des historiens nous suent fait ce conte, qu’ils nous ont donné et que nous avons pris pour de l’Histoire… Lion émasculé par des goujats bons pour couper des chiens, et qui ont coupé les têtes les plus nobles du plus noble pays de l’Europe, ce peuple ne bougea même pas sous ces infâmes ciseaux hongreurs.
C’est le Nabab de notre pays, et d’une époque qui jouirait de toutes les adorables platitudes de l’égalité, si l’argent n’était pas comme la seule montagne qui fasse ici bomber le sol.
Seul, le son cheval est relié arbitrairement, par une simple convention, au groupe dont il semble faire partie ; c’est là ce qui le distingue des autres images ; c’est par là qu’il est un signe262 ; le propre d’une convention, c’est de pouvoir être soit modifiée dans certains détails, soit abrogée et remplacée par une autre ; si nous modifions le bruit spécifique et la forme visible du cheval, ce n’est plus un cheval, c’est un autre animal, son voisin dans la classification naturelle : l’idée n’est plus la même ; si nous fusionnons le groupe principal et le groupe accessoire, le cheval devient centaure : encore une idée nouvelle ; mais l’idée ne change pas si nous convenons de remplacer le son cheval par ses abrégés populaires ou enfantins, chval, sval, sual, ou même par dada, coursier, equus, hippos ; avec les prosateurs de mon pays et de mon âge, je dis cheval, avec les enfants dada, avec les poètes français coursier, avec les auteurs latins equus, avec les auteurs grecs hippos ; c’est ainsi que des conventions différentes régissent les rapports commerciaux et judiciaires d’un état donné avec les états voisins. […] Mais, de ces deux lois, la première seule paraît être constante, uniforme et universelle dans son action ; si la perfection esthétique est, elle aussi, un principe directeur de l’esprit humain, les faits semblent prouver que son énergie est variable et son application capricieuse ; une partie seulement de l’humanité révèle par ses créations cette tendance à représenter les genres par des types individuels parfaits, et ce langage de l’art n’est pas compris par tous les hommes ; même aux époques et dans les pays où il éclate avec évidence, l’instinct esthétique n’est pas satisfait par des créations identiques ; il n’est pas de type idéal sur lequel tous les hommes puissent s’accorder.
Küntziger, La Propagande des Encyclopédistes français en Belgique, Paris, 1879 ; — Henri Francotte, La Propagande des Encyclopédistes français au pays de Liège, Bruxelles, 1880 ; — Edmond Scherer, Melchior Grimm, Paris, 1887. […] Cruppi : L’Avocat Linguet, Paris, 1895]. — Mais on en a du moins de leur diffusion à l’étranger ; — dans le pays de Liège par exemple [Cf. […] Jean-Jacques Rousseau et le pays romand] ; — les amours de Rousseau et de Mme d’Houdetot [Cf.
Si elle avait pu faire dans le pays une Vendée, ou, comme on disait alors, une Fronde, elle l’aurait entreprise, et se sentait de cœur pour cela.
XXII La politique, selon nous, n’est en effet que la nature, étudiée avec intelligence et respect dans les instincts sociaux de l’homme ; la nature, révélée par ces instincts, vivifiée par l’expérience, promulguée en lois et instituée en gouvernement par les législateurs de génie de tous les pays et de tous les siècles.
Le Tasse, Montemayor sont en leurs pays de grands poètes : D’Urfé ne vaut que par sa prose, fluide, diffuse, aimable, où se reconnaît le contemporain littéraire de François de Sales et de Montchrétien.
Dans tous les pays qui restèrent en communion avec Rome, en France comme ailleurs, il se produisit un réveil puissant de la foi, mais un réveil aussi de l’ardeur morale du christianisme, et le catholicisme restauré ne lutta pas moins contre le libertinage naturaliste de la Renaissance que contre les doctrines hétérodoxes des sectes protestantes.
La liberté civile, la liberté religieuse, l’égalité devant la loi, le droit donné à chacun, et désormais inaliénable, d’agir par son opinion ou son suffrage sur le gouvernement de son pays, se sont là autant de conquêtes où ces hardis esprits ont mené nos pères, avec des plumes acérées comme l’épée, quelques-uns au péril de leur liberté, tous au prix de leur repos.
Mais nous nous enchantons des pays merveilleux que nous rêvons derrière l’opacité des ténèbres.
C’est montrer qu’on n’est pas de ce pays-là.
Il appelle ces asyles, les refuges des fainéans & fripons du pays .
Blyth et du capitaine Hutton, que des troupeaux entiers de ces Oies hybrides existent en diverses provinces de ce pays ; et, comme on les garde pour leur produit, dans des endroits où ni l’une ni l’autre des espèces mères n’existent, il faut nécessairement qu’elles soient très fécondes.
L’Angleterre elle-même, le pays de Bacon, semblait ne plus se contenter des théories littéraires fondées sur la sensation pure.
Dans tous les pays, une hiérarchie, la hiérarchie bourgeoise capitaliste s’écroule, impuissante à ressaisir les rênes du pouvoir.