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2193. (1902) Les poètes et leur poète. L’Ermitage pp. 81-146

C’est, en général, celui que je lis pour rêver ; je songe et il dit les paroles : mon esprit et ses vers s’identifient. […] Et cependant je demeure fidèle au culte de Verlaine, au Verlaine de la Bonne Chanson, de Sagesse, de Fêtes galantes et des Romances sans paroles.

2194. (1880) Goethe et Diderot « Gœthe »

Gall, auquel il croyait, — car, badaud et curieux comme il était, il devait croire à toutes les chinoiseries scientifiques du temps, — Gall avait dit qu’avec un front construit comme celui de Gœthe on ne devait pas lâcher une seule parole qui ne fût un trope. […] Gœthe, qui partageait les idées de Marat, reprit la tentative de Marat après l’avoir glorifiée ; seulement, écrasé sous le livre de Newton, il s’en vengea dans ces paroles étonnamment jolies et poétiques : « Le livre de Newton est un micmac de choux et de raves, — (il y a toujours un peu de choucroute dans le cerveau allemand de Gœthe), —  et il causera aux gens bien élevés autant d’aversion qu’il m’en a inspiré quand je l’ai parcouru », car il ne dit pas lu.

2195. (1910) Muses d’aujourd’hui. Essai de physiologie poétique

Mais la poésie, qui est le jeu suprême du langage, ne doit sans doute pas dédaigner les développements verbaux ; il faut que la parole rebondisse et trouve ses accords. […] Nul vent n’emportera l’odeur de cette nuit… Je veux noter encore la tristesse sereine, résignée de ces Paroles soupirées : Pareille à la douleur des adieux, dans le soir, L’angoisse qui nous vient de la volupté lasse …………………………… Et je te sens déçue et je me sens lointaine… Nous demeurons avec les yeux de l’exilé, Suivant, tandis qu’un fil d’or frêle nous enchaîne, Du même regard las notre rêve envolé… Autre déjà, tu me souris, déjà lointaine… Mais c’est peut-être dans son dernier volume, Sillages, que Renée Vivien a enfermé ses plus beaux vers. […] L’enfant naît ; la mère nous dit son émotion et sa douleur : Te voilà hors de l’alvéole, Petite abeille de ma chair ; Je suis la ruche sans parole Dont l’essaim est parti dans l’air.

2196. (1898) XIII Idylles diaboliques pp. 1-243

Les chênes inclinés l’un vers l’autre se chuchotent des paroles d’allégresse et les sources chantent éperdument. […] Alors ils se sont retirés en prononçant des paroles de réprobation. […] Mais contrefaire son écriture, cela est au-dessous de moi… Et puis, si tu n’as pas confiance dans ma parole, tu peux consulter ton collègue Georges : c’est lui qui m’apporta ce papier. — Il m’apprit même que Démiourge s’ennuyait fort, qu’ayant trop lu les philosophes contemporains, il n’était plus très sûr de son existence, et qu’il me convoquait pour que je le renseigne un peu à ce sujet… Est-ce vrai ? […] Et il marque et il suit de paroles d’amour Les figures des pas aériens Nées de toutes les aspirantes ardeurs du jour, — Vagabondes.

2197. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Charles-Victor de Bonstetten. Étude biographique et littéraire, par M. Aimé Steinlen. — III » pp. 455-479

La politesse des officiers de cette jeune armée, en opposition avec la grossièreté des représentants du peuple, lui avait paru le modèle de la politesse du nouveau régime. « L’absence des formes de convention semblait mettre dans tout son jour la bienveillance et la bonté de ces jeunes héros. » Il avait recueilli de la bouche des soldats quelques-unes de ces paroles patriotiques et simples qui leur sont familières dans les journées immortelles, et qui lui étaient allées au cœur ; aussi Bonstetten, revenant à Paris, jouissait des changements accomplis, mais ne s’en étonnait pas.

2198. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Journal et Mémoires, de Mathieu Marais, publiés, par M. De Lescure »

L’officier lui dit qu’il s’en repentirait et lui a tenu parole en le payant à coups de bâton.

2199. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Œuvres inédites de F. de la Mennais (suite et fin.)  »

On le verrait, sur le conseil de son ami l’abbé Tesseyre, entreprenant sans goût et presque à contre-cœur son livre de l’Essai sur l’Indifférence (1817), écrivant, sans en prévoir l’effet, ce premier volume, sa plus éloquente philippique, sa catilinaire religieuse qui le bombarda d’emblée à la célébrité, — à la célébrité catholique, comme dix-sept ans plus tard les Paroles d’un Croyant le bombardèrent d’emblée à la popularité démocratique, — et dont l’abbé Frayssinous disait : « Cet ouvrage réveillerait un mort. » Remarquez que, moins il était sûr et satisfait de lui, et plus il frappait fort sur les autres.

2200. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Le général Jomini. [IV] »

En résumé, la sortie de l’Empereur contre Jomini, et qui n’est qu’une représaille des plus excusables dans les vingt-quatre heures (il ne pouvait guère en dire moins), ne prouve absolument rien et n’a pas plus de portée à titre de jugement véritable que tant de paroles courroucées de Napoléon contre les hommes de mérite tels que Malouet et autres, qui se sont vus soudainement maltraités, — exécutés, ou peu s’en faut, — mais qui ne gardent pas moins toute leur valeur devant une postérité indifférente et attentive.

2201. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « UNE RUELLE POÉTIQUE SOUS LOUIS XIV » pp. 358-381

Toujours le cœur brisé qui chante, toujours le cri en poésie de cette autre parole dite à voix plus basse, en prose plus résignée, et que bien des existences sensibles ont pensée en avançant : « Il n’y a qu’une date pour les femmes et à laquelle elles devraient mourir, c’est quand elles ne sont plus aimées. » Mais je touche à l’élégie moderne, et je n’y veux pas rentrer aujourd’hui196.

2202. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Racine — I »

Au reste, comme nul sentiment profond n’est stérile en nous, il arrivait que cette poésie rentrée et sans issue était dans la vie comme un parfum secret qui se mêlait aux moindres actions, aux moindres paroles, y transpirait par une voie insensible, et leur communiquait une bonne odeur de mérite et de vertu : c’est le cas de Racine, c’est l’effet que nous cause aujourd’hui la lecture de ses lettres à son fils, déjà homme et lancé dans le monde, lettres simples et paternelles, écrites au coin du feu, à côté de la mère, au milieu des six autres enfants, empreintes à chaque ligne d’une tendresse grave et d’une douceur austère, et où les réprimandes sur le style, les conseils d’éviter les répétitions de mots et les locutions de la Gazette de Hollande, se mêlent naïvement aux préceptes de conduite et aux avertissements chrétiens : « Vous avez eu quelque raison d’attribuer l’heureux succès de votre voyage, par un si mauvais temps, aux prières qu’on a faites pour vous.

2203. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Introduction »

Vos paroles, votre voix, vos accents, l’air qui vous environne, tout vous semble empreint de ce que vous êtes réellement, et l’on ne croit pas à la possibilité d’être longtemps mal jugé ; c’est avec ce sentiment de confiance qu’on vogue à pleine voile dans la vie ; tout ce qu’on a su, tout ce qu’on vous a dit de la mauvaise nature d’un grand nombre d’hommes, s’est classé dans votre tête comme l’histoire, comme tout ce qu’on apprend en morale sans l’avoir éprouvé.

2204. (1892) Boileau « Chapitre IV. La critique de Boileau (Suite). Les théories de l’« Art poétique » » pp. 89-120

Ils faussaient et corrompaient la nature, qui veut que l’intelligence tende au vrai, et que le langage soit le signe de l’idée : ils faisaient un jeu capricieux de la pensée et de la parole, et ne s’occupaient qu’à surprendre et briller.

2205. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre I. Littérature héroïque et chevaleresque — Chapitre II. Les romans bretons »

Encouragés, attirés par l’admiration qu’excitait leur habileté, les harpeurs bretons commencèrent à promener par les provinces anglo-normandes et françaises les fictions où s’étaient déposés les antiques croyances et les chers souvenirs de leur race : de notre Bretagne, du pays de Galles, des deux pays plutôt que de l’un des deux, ils venaient pins nombreux chaque jour dire aux barons et aux dames des lais d’Arthur ou de Tristan, de Merlin ou de saint Brandan, chantant peut-être les paroles originales de leurs mélodies, mais sans doute coûtant en français, dans leur français celtique, qui parfois était un étrange jargon, les parties de simple prose.

2206. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre IV. Guerres civiles conflits d’idées et de passions (1562-1594) — Chapitre III. Montaigne »

C’est le moins styliste, le moins puriste des hommes : il n’est pas « de ceux qui pensent la bonne rhythme faire le bon poème », et il n’a cure d’où viennent les mots qui rendent sa pensée : « C’est aux paroles à servir et à suivre ; et que le gascon y arrive, si le français n’y peut aller236 ».

2207. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre IV. La fin de l’âge classique — Chapitre II. La Bruyère et Fénelon »

L’action physique qui accompagne les paroles de Lise en fait vigoureusement ressortir le ridicule : Lise se moque ainsi « pendant qu’elle se regarde au miroir, qu’elle met du rouge sur son visage et qu’elle place des mouches ».

2208. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Francisque Sarcey »

Il arrive fort souvent que le blagueur de profession, pris à son propre piège, ne distingue plus lui-même ce qui est bien de ce qui est mal, ce qui est juste de ce qui est inique ; il se grise de sa propre parole, il se fausse l’esprit et se dessèche le cœur.

2209. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre neuvième »

Il y a là encore des portraits, ceux de nos pères par l’esprit, de ces beaux génies qui, selon les paroles de Voltaire, « ont préparé des plaisirs purs et durables aux hommes qui ne sont point encore nés. » Rien n’a vieilli des jugements sommaires et pourtant si pleins qu’il en a portés ; la critique la plus profonde ne réussit qu’à nous en donner les motifs.

2210. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre X. La littérature et la vie de famille » pp. 251-271

Il ne faut jamais oublier ces paroles de la duchesse de Bourgogne à Mme de Maintenon87 : « Ma tante, se mit-elle à dire, il faut convenir qu’en Angleterre les reines gouvernent mieux que les rois ; et savez-vous bien pourquoi, ma tante ? 

2211. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Discours préliminaire, au lecteur citoyen. » pp. 55-106

Mais pour peu qu’à ces maximes, déjà si condamnables, je joignisse une dose de fiel & d’emportement ; pour peu que, me tournant vers les Gardes & le reste de l’Assemblée, je leur adressasse ces graves paroles : Ce qu’il faut punir, ce sont les Princes mêmes, ces barbares sédentaires qui, du fond de leur cabinet, ordonnent, dans le temps de leur digestion, le massacre d’un million d’hommes, & qui, ensuite, en sont remercier Dieu solennellement Micro-mégas, tom. 

2212. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre II. Des poëtes étrangers. » pp. 94-141

L’auteur nous avoit promis de pousser ce travail beaucoup plus loin ; & en particulier, de nous faire connoître les Ecrivains dramatiques espagnols, & les obligations qu’il croit que nous leur avons ; il n’a pas tenu parole.

2213. (1767) Sur l’harmonie des langues, et en particulier sur celle qu’on croit sentir dans les langues mortes

Si nous savons que Cicéron a mieux parlé latin que les autres auteurs, c’est parce que toute l’antiquité l’a dit ; nous en jugeons sur la parole de ses contemporains et non d’après des nuances que nous ne pouvons sentir.

2214. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre IX. Eugénie de Guérin »

» Disait Eugénie, Et toutes les fois        Qu’au bois La feuille flétrie Au vent qui passait        Tombait, Elle, sans parole, Mais levant tout droit        Son doigt, Montrait ce symbole Qui dans l’air muet        Tournait.

2215. (1899) Le roman populaire pp. 77-112

Je connaissais les paroles et la musique tendre et grôle qui célébraient la tribu, les tentes rayées de noir, les coups de main audacieux, les razzias et le regard profond des femmes qui voient partir le guerrier.

2216. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre I. La conscience et la vie »

Je pourrais être un automate ingénieusement construit par la nature, allant, venant, discourant ; les paroles mêmes par lesquelles je me déclare conscient pourraient être prononcées inconsciemment.

2217. (1913) Les livres du Temps. Première série pp. -406

Que répondra-t-il à son maître, ce premier de tous les vicaires du fils de Dieu qui ait encouragé la canaille et restitué la parole à la servante de Caïphe, silencieuse depuis tant de siècles ? […] « Par le moyen de ce chant sans musique et de cette parole sans voix, lui disait-il, nous sommes accordés à la mélodie de ce monde. Tu n’expliques rien, ô poète, mais toutes choses par toi nous deviennent explicables. » Cependant Lala, jolie femme qui l’aime, l’épouse et a de lui un fils, l’accablait de reproches : « Quelles noires paroles écris-tu que nul n’entend ?  […] Dans ce cadre ancien, des personnages se meuvent et parlent, dont la parole et le geste sont du Louvre, de Saint-Germain ou de Versailles. […] « Méchant en paroles, bon en actions » : ainsi le juge M-Remy de Gourmont, qui l’a vu dans le même temps couvrir d’injures tel de ses familiers, et lui rendre les services les plus délicats.

2218. (1769) Les deux âges du goût et du génie français sous Louis XIV et sous Louis XV pp. -532

Il adressa la parole aux détracteurs du Poëte moderne. […] J’attendais avec impatience que Corneille prît la parole. […] Les deux Tragiques modernes allaient s’y refuser par modestie, quand Racine prit la parole. […] C’était aux jeunes Poëtes qu’il adressait la parole. […] J’entendis le Dieu lui adresser ainsi la parole : Dans la carriere poétique Tu brillas dès tes jeunes ans : Sur les pas de la politique Tu fais briller d’autres talens.

2219. (1910) Propos de théâtre. Cinquième série

Il insiste sur ceci que Shakespeare n’a pas été démocrate, qu’il a parlé du peuple comme M. de Voltaire parlait de la canaille, qu’il l’a personnifié dans Caliban, qu’il l’a peint toutes les fois qu’il en a eu l’occasion — et l’on voit qu’il recherche cette occasion et qu’il la fait naître — sous les couleurs les moins flatteuses et à peu près comme la bête de l’Apocalypse ; qu’à peine il fait dire à Brutus et Cassius quelques paroles assez fortes « dans le sens de la liberté », et qu’encore il n’a pas songé à montrer en César une force démocratique qui se déclarait et s’affirmait… J’accorderai tout, sur ce point, à M.  […] D’avance on aurait pu couper ses fariboles, Mais, manquant d’action, il fallait des paroles. […] Vous avez sans doute cru que la pièce était terminée ; tout le monde l’aurait pensé comme vous ; mais il y a encore un acte, pour le second et le vrai dénouement de l’ouvrage. » Dans une autre parodie un spectateur a la parole pour dire ce qui suit, qui, vraiment, n’est pas mauvais : L’rideau tombé, j’ quittais ma place, Quand j’entends dire à mon voisin : « Ceci, Messieurs, n’est qu’la préface ; C’n’est que l’commencement d’la fin. […] Soulié intitulé ainsi] était le plus fermement tracé qui eût encore paru sur la scène moderne ; elles rappelèrent tous ces mots si solennellement vrais, toutes ces notes de l’âme si nettement attaquées et cette expression calme, profonde, ce recueillement presque religieux de la passion qui fermente, ces larmes du cœur qui ne vont pas jusqu’aux yeux et toutes ces nuances délicates d’une douleur immense que l’infortunée Clotilde semble impuissante à comprendre, tant elle est effrayée de la sentir… ». — « Mais de jeunes femmes aux cheveux noirs, aux lèvres vermeilles et mobiles, dont les grands yeux brillaient au travers d’une humidité mélancolique, dont la parole était plus brève et l’expression plus pittoresque, répondirent à leurs pâles compagnes… » George Sand reconnaît du reste que Mlle Mars a ce mérite d’avoir devancé Mme Dorval dans la carrière et d’avoir pu donner quelques leçons dont Mme Dorval a pu profiter : « Mlle Mars a été un interprète admirable des poètes vivants. […] Il les balance l’un par l’autre, les dessine vigoureusement par une parole mâle et brève, les contraste par des reparties tranchées et présente à l’œil du spectateur des masses [non, mauvais mot ; il fallait répéter le mot groupe] d’une savante structure. » C’est très bien vu, cela.

2220. (1892) Les idées morales du temps présent (3e éd.)

Se faisant une âme galiléenne, simple comme celle des pêcheurs qui tendaient leurs filets en écoutant la parole de Dieu, il s’est librement abandonné au charme du Messie, comme les apôtres, comme les péagers, comme Marie de Magdala. […] Car « le jour où il prononça cette parole, il fut vraiment fils de Dieu. […] Il est, pour lui emprunter une expression de l’Homme-femme, « celui qui sait », et il entend apporter la bonne parole à « ceux qui ne savent pas ». […] Dumas sont méconnues, qu’on admire son talent et qu’on cherche des sous-entendus libertins dans les paroles de ses personnages, qu’on applaudit ses pièces et qu’on sourit de ses brochures. […] La parole du Christ, qui ordonne de tendre la joue gauche à celui qui nous a frappé sur la joue droite, doit être prise dans toute sa rigueur.

2221. (1896) Hokousaï. L’art japonais au XVIIIe siècle pp. 5-298

Une représentation d’un théâtre chantant où les acteurs ne font que les gestes et où les paroles sont dites par des récitateurs aux bouches immenses. […] Puis une autre figuration de la jalousie de cette femme, sous la forme d’un monstre échevelé, un enfant attaché la tête en bas sur son dos, dont les deux pieds passant dans ses cheveux ébouriffés lui font deux cornes de diablesse, tandis que ses paroles de colère, à la sortie de sa bouche, se changent en une légion de rats et de souris qui se jettent à la gorge de son mari Itoyé. […] Et la première parole de la femme au mari, est : « Tu es remarié, tu as une fille, il faut mettre ta seconde femme à la porte. » Il lui montre le cadavre de cette seconde femme. […] Hanabousa, lors de sa visite, il y a déjà quelque temps, m’a dit, en me commandant les Guerriers, qu’il ne me laisserait plus dans l’inoccupation, et je lui rappelle sa bonne parole. […] Par conséquent, à l’âge de quatre-vingts ans, j’aurai fait encore plus de progrès ; à quatre-vingt-dix ans je pénétrerai le mystère des choses ; à cent ans je serai décidément parvenu à un degré de merveille, et quand j’aurai cent dix ans, chez moi, soit un point, soit une ligne, tout sera vivant ; Je demande à ceux qui vivront autant que moi de voir si je tiens ma parole.

2222. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre I. Les origines. — Chapitre III. La nouvelle langue. » pp. 165-234

» Il va à l’endroit où il l’a vue pour la première fois, puis à un autre où il l’a entendue chanter ; « il n’y a point d’heure du jour ou de la nuit où il ne pense à elle. » Personne n’a depuis trouvé des paroles plus vraies et plus tendres ; voilà les charmantes « branches poétiques » qui avaient poussé à travers l’ignorance grossière et les parades pompeuses ; l’esprit humain au moyen âge avait fleuri du côté où il apercevait le jour. […] Thomas, tu voudrais avoir notre travail tout pour rien. »  — Puis il recommence son sermon d’un ton véhément, criant plus haut à chaque parole, avec exemples tirés de Sénèque et des anciens.

2223. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Troisième partie. Dictionnaire » pp. 243-306

. — Paroles vers elle, poésies, lib. de l’art indépendant, 1895. — Sur la Moule, id. […] Œuvres. — Paroles d’amour, poésies, A. 

2224. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Vernet » pp. 130-167

Cependant et les paroles, et le chant, et la mesure, et le ton, autant d’entraves données, semblaient devoir concourir à fortifier l’identité de l’effet. Il en arrive cependant tout le contraire ; c’est qu’alors la langue du sentiment, la langue de nature, l’idiôme individuel était parlé en même temps que la langue pauvre et commune ; c’est que la variété de la première de ces langues détruisait toutes les identités de la seconde, des paroles, du ton, de la mesure et du chant.

2225. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Benjamin Constant et madame de Charrière »

On se demande, on s’est demandé sans doute plus d’une fois comment, avec des talents si éminents, une si noble attitude de tribun, d’écrivain spiritualiste et religieux, de vengeur des droits civils et politiques de l’humanité, avec une plume si fine et une parole si éloquente, il manqua toujours à Benjamin Constant dans l’opinion une certaine considération établie, une certaine valeur et consistance morale, pourquoi il ne fut jamais pris au sérieux autant que des hommes bien moindres par l’esprit et par les services rendus. […] On conçoit que de si flatteuses paroles n’aient pourtant pas persuadé celle à laquelle il les adressait. […] Ces dernières paroles pourraient servir d’épigraphe à Adolphe, qui est, en effet, un livre triste et fané, d’une teinte grise.

2226. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Sismondi. Fragments de son journal et correspondance. »

L’Empereur, en signant la nomination, avait dit ces paroles, qui lui furent rapportées : « Si je connaissais quelque autre marque de mon estime qui pût être agréable à M. de Sismondi, je serais heureux de la lui envoyer. » Sismondi crut devoir refuser, pour laisser à son opinion tout le prix, du désintéressement.

2227. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre deuxième. Les images — Chapitre II. Lois de la renaissance et de l’effacement des images » pp. 129-161

Quand un de ceux-ci désirait l’entretenir sur un sujet, le gentleman l’écoutait d’abord sans rien saisir des paroles, sauf le son.

2228. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXIXe entretien. Œuvres diverses de M. de Marcellus (2e partie) » pp. 5-63

Or la Marseillaise, sublime en musique, est peu admirable en poésie ; c’est un beau chœur des frontières de la France résonnant au pas de charge sous les pieds de l’étranger ; mais les paroles sont des cris et non un poème.

2229. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CXLVIIIe entretien. De la monarchie littéraire & artistique ou les Médicis (suite) »

Le peuple, irrité, vint au pied des remparts pour l’outrager de paroles et pour menacer de mort ses enfants. « Frappez-les !

2230. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Mendès, Catulle (1841-1909) »

Tenir une heure durant quelqu’un sous le charme d’une histoire rare et magnifique dite en paroles rythmées, voilà ce qui ne vous est pas étranger, et à quoi vous avez droit été, cela, avec l’incroyable talent que vous mettez partout, vous fait des aujourd’hui une place à part ; et, Les Poésies de Catulle Mendès, ce titre signifie parfaitement ce qu’il dit.

2231. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre premier »

Notre langue, c’est la parole d’affranchissement et de civilisation : gardons ce dépôt pour nous et pour tous.

2232. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre dixième. »

Mais si, dans cet orgueil de la vie, il en est un qui, par désœuvrement ou par fatigue des plaisirs, ouvre le livre dédaigné, quelle n’est pas sa surprise, en se retrouvant parmi ces animaux auxquels il s’était intéressé enfant, de reconnaître par sa propre réflexion, non plus sur la parole du maître ou du père, la ressemblance de leurs aventures avec la vie, et la vérité des leçons que le fabuliste en a tirées !

2233. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre VI. Premiers pas hors de Saint-Sulpice  (1882) »

Cousin, quoiqu’il m’ait plus d’une fois témoigné de l’amitié, était trop entouré de disciples pour que j’essayasse de percer cette foule un peu liée à la parole du maître.

2234. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre deuxième. Le génie, comme puissance de sociabilité et création d’un nouveau milieu social »

La vie personnelle est constituée par une unité et une systématisation de la parole, de la pensée et de l’action.

2235. (1913) La Fontaine « II. Son caractère. »

On s’estime, on se cherche, on s’aime en un moment : Tout ce qu’on s’entre-dit persuade aisément ; Et, sans s’inquiéter d’aucunes peurs frivoles, La foi semble courir au devant des paroles : La langue, en peu de mots, en explique beaucoup ; Les yeux, plus éloquents, font tout voir tout d’un coup ; Et de quoi qu’à l’envi tous les deux nous instruisent, Le cœur en entend plus que tous les deux n’en disent.

2236. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Sainte-Beuve » pp. 43-79

après le premier volume de l’Essai sur l’indifférence, il y en eut un second qui n’était plus que du talent, un troisième qui n’était même plus du talent, et tout ce qui suivit fut marqué du signe vengeur de la Bête, depuis la singerie biblique des Paroles d’un Croyant jusqu’au gâchis d’une Esquisse de philosophie !

2237. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Michelet » pp. 167-205

rien de plus que l’apostolat de la Parole et du Livre, pratiqué d’une façon si éclatante et si sublime par les Apôtres du Christianisme, mais ne venant qu’en second chez Michelet, qui le copie, cet apostolat, mais en le ravalant, puisqu’il le place après l’apostolat du théâtre et des spectacles !

2238. (1898) Les personnages de roman pp. 39-76

Les paroles qu’on lui prête, il ne les a pas toutes dites ; les actes qu’il accomplit n’ont pas tous été siens, bien que chacun soit commandé par la logique et dérive d’une observation.

2239. (1897) Un peintre écrivain : Fromentin pp. 1-37

Elle est prise au piège de toutes les délicatesses qu’elle a eues pour Dominique malheureux, de toutes les paroles de conseil qu’elle lui a dites, de toutes les longues pensées qui n’avaient pour objet, croyait-elle, que de sauver un ami d’un amour impossible et mauvais.

2240. (1879) L’esthétique naturaliste. Article de la Revue des deux mondes pp. 415-432

Mais on les lit ailleurs qu’au ciel, en des endroits où l’on est moins en état de les contrôler et où du reste on ne demande pas mieux que de les croire sur parole.

2241. (1773) Discours sur l’origine, les progrès et le genre des romans pp. -

Souvent même on est réduit à l’en croire sur sa parole, tant les objets qu’il nous indique sont impalpables & déliés.

2242. (1814) Cours de littérature dramatique. Tome III

Ces paroles de Voltaire sont bien faites pour humilier l’orgueil de l’esprit humain. […] Ceci pendant je n’ai consulté que mon cœur ; il me conduit seul, il a toujours inspiré mes actions et mes paroles : il se trompe quelquefois, vous le savez ; mais ce n’est pas après des épreuves si longues. […] Ses paroles, ses traits respiraient l’art de plaire. […] Ce qui est louable, c’est d’avoir donné à Zopire un caractère ferme et inflexible ; c’est dommage que ce caractère ne se déploie qu’en paroles et n’agisse point : le Sénat et le shérif de la Mecque sont la plus pitoyable chose du monde. […] Un autre défaut insupportable de Marivaux, c’est sa malheureuse abondance, c’est son intarissable babil : quand il fait parler une femme, on dirait qu’il ouvre un robinet ; c’est un flux de paroles qui ne s’arrête point.

2243. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Molière »

Oriane désirerait qu’il montât, afin de le voir ; et le marchand descend, comptant bien ramener en haut le nouveau chaland sous prétexte de quelque dentelle ; mais il revient bientôt seul. « Madame, dit-il à Oriane, je suis au désespoir de n’avoir pu vous satisfaire ; depuis que je suis descendu, Élomire n’a pas dit une seule parole ; je l’ai trouvé appuyé sur ma boutique dans la posture d’un homme qui rêve. […] Sa présence me fit oublier mes résolutions, et les premières paroles qu’elle me dit pour sa défense me laissèrent si convaincu que mes soupçons étoient mal fondés, que je lui demandai pardon d’avoir été si crédule.

2244. (1914) Une année de critique

L’unique fenêtre du lieu donne sur une cour plantée d’arbres ; et, par cet après-midi d’été, le murmure des branches touffues faisait un doux accompagnement aux paroles. […] Anatole France répondit par des paroles gracieuses et profondes, mais qui ne résolvaient point la question. […] Mais celui-là seul a le droit d’invoquer la vérité et la justice, pour qui chaque parole doit avoir un retentissement éternel, pour qui, de chaque goutte de sang versé, doit naître une source intarissable. […] Cette forte parole semble n’avoir été prononcée que pour fournir une devise aux critiques, je parle de ceux qui accomplissent scrupuleusement leur tâche, car, pour les autres, rien n’est si précieux que l’homme d’un seul livre.

2245. (1914) Note conjointe sur M. Descartes et la philosophie cartésienne pp. 59-331

Lire, c’est lire la parole de Dieu. […] Et une parole remonte à l’homme du fond des temps : La lettre tue. […] Cette parole que la lettre était un instrument de meurtre et peut-être le seul instrument de meurtre. […] On connaît cette parole de vieil homme et que pour ma part je trouve admirable. — Quel dommage, disait-il, qu’il faille mourir. […] Il faut que ces infidèles aient une certaine image de ce que c’est qu’un baron français et de ce que c’est que la parole d’un baron français.

2246. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « M. Charles Magnin ou un érudit écrivain. »

Je n’afficherai pas mon christianisme, et autant que possible j’éviterai d’en parler, mais aussi je n’en rougirai pas. » Il tint parole.

2247. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXIVe entretien. La Science ou Le Cosmos, par M. de Humboldt (3e partie) » pp. 365-427

Ces simples paroles sont éloquentes et peignent l’impression que cause l’aspect monotone de ces régions solitaires. » Il y a plus, et la philosophie de Humboldt ne donne point le dernier mot de l’énigme.

2248. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIVe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 257-320

Qui ne sent l’absurdité d’une pareille supposition, et quel homme de bonne foi, en comparant les paroles du poète et ses actions, en opposant tous les vers où il exprime sous son propre nom ses propres impressions à ceux où il exprime les sentiments présumés de son personnage, quel homme de bonne foi, disons-nous, pourra suspendre son jugement ?

2249. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXVIIe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 5-64

CXLIV Mais je vis bien vite que je m’étais trompée, quand un beau jeune paysan de Saltochio, son fiancé ou son frère, détacha de son épaule une petite gourde de coco suspendue à sa veste par une petite chaîne d’argent, déboucha la gourde, et, l’appliquant à mes lèvres, en fit couler doucement quelques gouttes dans ma bouche, pour me relever le cœur et me rendre la parole.

2250. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxive Entretien. Réminiscence littéraire. Œuvres de Clotilde de Surville »

Ne m’esjouit encor le son de ta parole, Bien ton soubriz cent fois m’aye enchanté.

2251. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXIVe entretien. Chateaubriand, (suite.) »

À part la note poétique, Chateaubriand tenait plus de ce maître du style ; mais, quand la pompe des paroles est éloignée, la justesse de l’esprit éclate toujours dans Chateaubriand.

2252. (1892) Boileau « Chapitre I. L’homme » pp. 5-43

On buvait sec dans les cabarets littéraires, et l’on ne s’y grisait pas seulement de paroles.

2253. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série «  Leconte de Lisle  »

Par la parole ou par les contours ils ont traduit les énergies de la Nature et celles du corps et de l’âme sous une forme qui les glorifie sans les altérer, où la plénitude et la spontanéité de l’impression produisent la grâce, qui est la marque de ces divins artistes.

2254. (1920) Enquête : Pourquoi aucun des grands poètes de langue française n’est-il du Midi ? (Les Marges)

Decalandre, les paroles bourdonnantes sortaient plus nombreuses que, de la ruche, les abeilles quand les troënes sont fleuris.

2255. (1914) Enquête : Les prix littéraires (Les Marges)

Pour venir en aide aux jeunes écrivains, je ne conçois pas d’autre moyen que d’aider personnellement ceux qu’on aime, parce qu’on les croit originaux et forts, en répandant leurs livres autour de soi, en les défendant par la parole et la plume, en les soutenant même de ses deniers, quand on le peut sans manquer à la délicatesse.

2256. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre sixième. »

La préface des Vies des hommes illustres (1550) est entièrement profane, sauf quelques belles paroles sur Dieu, que le catholicisme, renouvelé par la Réforme, a pu seul inspirer.

2257. (1902) Le culte des idoles pp. 9-94

Je m’imagine que le style n’est qu’une imitation de la parole et qu’il n’a de beauté qu’autant qu’il en garde la liberté, le mouvement, le naturel.

2258. (1881) La psychologie anglaise contemporaine «  M. Georges Lewes — Chapitre II : La Psychologie »

Le segment cérébral possède les organes de la parole et les traits du visage, par lesquels il peut communiquer ses sensations aux autres ; tandis que le segment spinal n’a aucun moyen semblable de communiquer ses sensations.

2259. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — CHAPITRE VI »

La scène est cruelle, un peu forcée peut-être ; elle nous fait haïr cette Célimène, glacée et glaciale, qui fait la morte pour faire reculer l’amour, et qui distille par ses regards, par ses paroles, par ses gestes, par l’indifférence insultante de toute sa personne, le froid poison qui glace les illusions et perce le coeur.

2260. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Émile Zola »

— il semblait que c’étaient les paroles mauvaises de madame Lecœur et de mademoiselle Saget qui puaient si fort ! 

2261. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Ernest Feydeau » pp. 106-143

V Et c’est le dernier pas, en effet, et l’accomplissement de la parole que nous avons citée : « On n’échappe au mariage que pour y revenir. » Fanny a trompé son mari pour son amant, et elle finit par tromper son amant pour son mari.

2262. (1778) De la littérature et des littérateurs suivi d’un Nouvel examen sur la tragédie françoise pp. -158

Il semble qu’il faille nécessairement commencer par les paroles, pour arriver ensuite aux idées ; & l’on peut remarquer que tout établissement a eu primitivement l’empreinte de l’agréable & du beau. […] Ce sont plusieurs époques de la vie humaine bien liées ensemble que je voudrois appercevoir ; & il ne ma raconte sechement que l’histoire d’un jour : aussi le Poète se perd-il en paroles ; &, pour avoir voulu éviter un danger, il est tombé dans plusieurs autres, qui dissipent entièrement l’illusion, en me montrant la main laborieuse du Machiniste. […] Quiconque a dit, j’entends Eschyle & Pindare, en a été cru sur sa parole.

2263. (1895) De l’idée de loi naturelle dans la science et la philosophie contemporaines pp. 5-143

C’est ainsi que, dans certains cas et chez certains hommes, les paroles se suivent sans que la pensée les détermine ; l’inertie et la force mécanique se retrouvent dans la persistance de nos états de conscience et dans leur influence réciproque. […] Ces paroles ne semblent-elles pas dire que l’élément vivant tend à subsister dans son individualité, et emploie les moyens appropriés à la réalisation de cette fin ? […] Volontiers le naturalisme moderne reprend cette parole.

2264. (1895) Hommes et livres

Madeleine me vit passer dans la rue encore revêtu de ma cape espagnole et s’enfuit. » Ces deux mots ne valent-ils pas n’importe quelle rencontre des deux fiancés et n’importe quelles paroles ? […] Il est de ce parti modéré qui s’est rallié autour d’Henri IV, qui, suivant la belle parole du chancelier de l’Hôpital, veut abolir ces noms détestables de huguenots et de papistes, pour ne garder que ceux de chrétiens et de Français. […] Tout le monde n’a pas entre les mains, et les philosophes seuls peuvent avoir dans la mémoire le Traité des passions : aussi laisserai-je souvent la parole à Descartes. […] Les Catalans, que l’empereur abandonne, avec de belles paroles, à la vengeance de Philippe V, « connaissent être à peu près à la place de celui qu’on va pendre. […] Quelques paroles imprudentes qui lui avaient échappé sur les classiques eurent de graves conséquences.

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