Hamilton ses frères, qui étaient de l’expédition d’Irlande et du parti de Jacques II, échouèrent en quelque occasion particulière, furent blâmés et encoururent quelque disgrâce à Saint-Germain : elle en fut piquée et outrée dans sa tendresse et dans son orgueil ; elle s’y retrouva tout entière avec « son humeur hautaine, injuste et révoltée ». […] Qu’il y ait eu dans la doctrine des derniers stoïciens, d’Épictète même et de Marc-Aurèle, un commencement de cette manière de concevoir l’affranchissement de l’esprit, je ne le nierai pas ; mais une telle pensée n’a eu son éclaircissement entier et son accomplissement que dans le christianisme et dans l’idée de Dieu qu’il est venu révéler au monde.
Un Dieu, un Christ, un évêque, un roi, — voilà bien dans son entier la sphère lumineuse où la pensée de Bossuet se déploie et règne : voilà son idéal du monde. […] Ailleurs, c’est plutôt dans l’emploi de certains mots rudement concis, et dans le tour presque latin, qu’on sent le contemporain de Pascal : Car enfin ne vous persuadez pas que Dieu vous laisse rebeller contre lui des siècles entiers : sa miséricorde est infinie, mais ses effets ont leurs limites prescrites par sa sagesse : elle qui a compté les étoiles, qui a borné cet univers dans une rondeur finie, qui a prescrit des bornes aux flots de la mer, a marqué la hauteur jusqu’où elle a résolu de laisser monter tes iniquités.
Pour mon compte, sans être un M. de Saint-Germain, c’est l’illusion que je me fais quelquefois, quand les yeux fermés je rouvre les scènes et les perspectives de ma mémoire : car enfin ce temps qui a précédé notre naissance, ce xviiie siècle tout entier, nous le savons, avec un peu de bonne volonté et de lecture, tout autant que si nous y avions assisté en personne et réellement vécu : Mme d’Épinay, Marmontel, Duclos, tant d’autres nous y ont introduits ; nous pourrions entrer à toute heure dans un salon quelconque et n’y être pas trop dépaysés ; et même, après quelques instants de silence pour nous mettre au fait de l’entretien, nous pourrions risquer notre mot sans nous trahir et sans être regardés en étrangers. […] Cet homme de représentation, de jeu et de carrousels, n’était pas tout entier à la vanité.
Quiconque a dit : Et moi aussi je suis peintre, que ne donnerait-il pas pour qu’il lui fût permis de contempler un instant ou Michel-Ange ou Raphaël le pinceau à la main, et tout entier suspendu à sa toile ou à sa paroi sublime ? […] Le mérite de Villars et le trait dominant de son tempérament militaire fut de rester jeune de cœur et entier de zèle pendant ces ennuis et ces retardements, qui en eussent usé ou fatigué d’autres ; et il se trouva le plus entreprenant des maréchaux, à cinquante ans, c’est tout simple, et à soixante, ce qui est plus rare, — j’allais dire, et à quatre-vingts —, car il garda jusqu’à l’extrême vieillesse, et quand il prenait Milan en 1734, la vivacité de son feu et de son allure.
Qu’on me permette un exemple bien disproportionné quant à la splendeur, mais non pas quant aux circonstances essentielles : supposez que de la grande Histoire de Mézeray on n’ait conservé que les premiers âges à demi fabuleux des Mérovingiens, et puis les règnes de Jean, de Charles V, de Charles VI, et, si l’on veut même, de Charles VII, les guerres des Anglais, et qu’on ait perdu tout le xvie siècle, où Mézeray abonde et excelle, ces tableaux des guerres civiles religieuses, où il est le compilateur le plus nourri, le plus naïvement gaulois et le plus indépendant à la française, où il se montre le mieux informé et le plus sensé des narrateurs ; aura-t-on, je le demande, du talent de Mézeray et de sa nature d’esprit une idée entière, et surtout pourra-t-on pousser cette idée et la définition de cet esprit jusqu’à la rigueur d’une formule, jusqu’à en extraire le dernier mot ? […] Je néglige les expressions, je ne fais jamais une phrase dans ma tête : j’étudie, j’approfondis les idées pour elles-mêmes, pour connaître ce qu’elles sont, ce qu’elles renferment, et avec le plus entier désintéressement d’amour-propre et de passion.
La correspondance diplomatique actuelle ne commence qu’en 1814 ; la précédente, qui était composée d’extraits et morcelée, comprenait l’intervalle de 1803 à 1810 : elle pourra un jour, nous fait espérer l’éditeur, se rejoindre plus exactement à celle qui nous est aujourd’hui livrée tout entière. […] [NdA] Cependant l’éditeur a passé d’un extrême à l’autre, en n’indiquant même pas à qui les lettres sont adressées, en ne mettant aucune note qui serait de nature à éclaircir le texte, en laissant de simples initiales aux noms propres là où il coûtait bien peu de les donner en entier (par exemple, tome ii, page 218), et quand il les donne, en permettant à l’imprimeur d’écorcher ces noms de diplomates très connus (tome ii, page 278 et ailleurs).
Un sentiment personnel élevé domine et donnera le ton au discours, à l’apologie tout, entière : Si j’étais sorti de l’arène comme un vaincu renversé et mis hors de combat par ses vainqueurs, je ne tenterais pas, dit-il, de parler aujourd’hui des luttes que j’ai soutenues. » M. Guizot ne s’estime donc point proprement un vaincu, puisque ses adversaires immédiats et directs, c’est-à-dire ceux qui le combattaient dans les Chambres, n’ont point profité de sa chute et sont tombés avec lui, puisque la Chambre elle-même et l’édifice entier ont croulé.
Quel rôle pour de jeunes esprits intelligents, et (j’ose le dire à mon tour) pour des esprits généreux, qui, laissant là les questions secondaires de mécanisme et se dégageant des formules, embrasseraient dans sa vérité leur époque entière, pour étudier, en l’acceptant, tout ce qu’elle contient ! […] Thiers, comme j’inclinerais à le penser, il n’aurait jamais eu son jour, — j’entends son jour plein, son tour entier de soleil, la carrière ouverte au libre essai de sa politique ; et après quelques mois d’espérance à deux reprises, après avoir passé par le pouvoir, comme on dit, il se serait senti déçu, déjoué, évincé, et se serait rejeté dans l’étude, dans quelque œuvre individuelle : heureux qui peut se réfugier dans un monument !
Biot trouve de nobles paroles pour caractériser ce nouvel effort héroïque d’où sortirent l’École polytechnique dans sa première forme plus ouverte et plus libre que depuis, et surtout l’École normale d’alors qui dura peu, mais qui donna, dans cette résurrection des esprits, une impulsion puissante et décisive, — assez pour que sa destinée fût remplie : « On voulut qu’une vaste colonne de lumière sortit tout à coup du milieu de ce pays désolé, et s’élevât si haut, que son éclat immense pût couvrir la France entière et éclairer l’avenir… Ce peuple, qui avait vu et ressenti en peu d’années toutes les secousses de l’histoire, était devenu insensible aux impressions lentes et modérées ; il ne pouvait être reporté aux travaux des sciences que par une main de géant. » Ces géants civilisateurs et pacifiques qui remirent alors en peu de mois l’édifice entier sur ses bases, se nommaient Lagrange, Laplace, Monge, Berthollet… moment immortel !
Il apprit le latin jusqu’à traduire Tacite tout entier. […] Il n’est pas moins clair que le duc de Bourgogne cherchait, étudiait toujours, et n’avait rien trouvé de précis, n’avait rien de positivement arrêté ; que ses intentions étaient droites, pures, chrétiennes, tournées tout entières au bonheur et au soulagement des peuples, mais qu’avec tant d’instruction et le désir continuel d’en acquérir encore, il manquait de lumières supérieures, de génie politique, de ce génie qui tient surtout au caractère et à la conduite, à la décision de vue dans les crises, bien plus qu’aux règlements écrits et aux procédés mécaniques de constitution.
. — Catherine II. » A part ce début et comme ce frontispice digne d’Aristote, de Polybe ou de Machiavel, il n’y a rien de dogmatique ni de raisonné dans le récit, qui porte tout entier sur des faits, des circonstances positives, et dans lesquelles les réflexions même n’interviennent que sobrement. […] » Le caractère préexiste et se révèle tout entier.
Mais aucun monarque et souverain ne s’était rencontré encore dans la situation extraordinaire de Napoléon, à la fois abdiquant et captif, — prisonnier sans avoir été pris et en quelque sorte de son propre choix, pour s’être allé asseoir au foyer de la nation son implacable ennemie ; détenu non dans une prison, mais sur le rocher le plus perdu de l’Océan ; non par la vengeance d’un seul adversaire, mais par la terreur de l’Europe entière conjurée ; et désormais élevé (seule élévation dernière qui lui manquât) à l’état de victime ; — ayant abdiqué pour la seconde fois et toujours forcément sans doute,, mais enfin de cœur comme de fait, et résigné ; ne nourrissant plus aucun espoir de retour, mais conservant jusqu’à la fin toute la sérénité de son coup d’œil, toute sa plénitude d’intelligence politique ; sevré de presque toute information actuelle, et se reportant avec d’autant plus d’impétuosité et d’ardeur aux grands événements récents ou passés, à l’histoire d’hier ou à l’histoire des siècles ; perçant de plus dans l’avenir et plongeant sur les horizons lointains avec la haute impartialité du conquérant apaisé, avec la vue épurée du civilisateur. […] Il recommençait sa vie : il se revoyait à Brienne, à Toulon, au fort de l’Éguillette, sa première victoire ; puis, après une disgrâce passagère qui faillit faire de lui le plus bizarre en apparence et le plus homme à projets d’entre les officiers généraux non employés, et certainement le plus incommode des mécontents, il se montrait reprenant bientôt le vent de la fortune, consulté, mis à sa place et à même enfin de se produire tout entier, gravissant à vingt-sept ans comme général en chef ces rampes escarpées d’où l’on découvre tout d’un coup l’Italie, cette Italie de tout temps l’objet de ses méditations, Italiam !
Sibylle n’est pas seulement l’héroïne du roman qui porte son nom ; le livre tout entier, d’un bout à l’autre, prétend n’être que son histoire, sa vie, sa biographie. […] En présence de cette forme d’art ingénieuse, délicate, mais ici outrée visiblement et plus que jamais infidèle à l’entière vérité, je dirai encore à l’auteur : « N’étalez point les laideurs, les plaies, je le veux bien ; ne nous montrez point, comme d’autres, la pointe du scalpel, encore toute souillée de sang et de sanie : à la bonne heure, et je vous en rends grâces.
Viollet-Le-Duc, en citant sur les monuments d’Athènes à la plus belle époque une page de Plutarque qui m’a toujours semblé des plus heureuses, et que je demande à offrir ici dans l’entière vérité d’une traduction plus exacte qu’on ne se les permet d’ordinaire. […] Le Panthéon d’Agrippa, le mieux conservé et le plus entier des édifices purement romains, même quand on se le représente dans la splendeur et la nouveauté de sa magnificence première, ne devait donner qu’une impression de gravité suprême et de majesté.
Il se résigna à cette inactivité et s’en accommoda même, en se consacrant dès lors tout entier dans le silence et la retraite à l’étude approfondie, passionnée et à la fois philosophique, du drame émouvant « qui commence dans les plaines de Marengo et finit sur le rocher de Sainte-Hélène. » En 1848, à la suite de l’effondrement général qu’occasionna la Révolution de février, le personnel de la diplomatie se trouva désorganisé, les rangs furent soudainement éclaircis. […] Mais, on le conçoit, et même chez un esprit que les succès littéraires ne préoccupaient point, même pour le seul penseur, il y eut, il dut y avoir des tristesses intimes et profondes, de grandes défaillances morales, de voir ainsi l’œuvre de sa vie compromise et découronnée, de se sentir arriver au public tout haché et morcelé, lui qui précisément avait la conception une et entière ; d’assister au développement et au plein succès d’une autre vue que la sienne, et que naturellement il estimait moins exacte et moins vraie, sur cette grande époque et sur l’homme étonnant qui la personnifie.
Il était depuis cinq années à Paris, et à bout de voie dans tous les sens (1838), lorsque tout d’un coup une grande révolution s’opéra un matin dans sa manière de voir et de sentir : son âme tout entière se retourna. […] Il était dans son entier développement et dans sa véritable maturité lorsque la mort le frappa à trente-quatre ans.
Celle de Racine, je l’ai dit, et de tout ce qui l’environnait était entière et absolue : c’est la vraie. […] Ce qu’il y a de bien certain, c’est que si chez celui-ci, vers la fin, le poëte était tout à fait fondu dans le chrétien, il se retrouvait tout entier, toujours armé et sur le qui-vive, toujours irritable en Despréaux.
La sincérité du moins, chez lui, est entière et sans mélange. […] Quant au chapitre de Victor Hugo sur l’année 1847 et que je ne me charge pas de justifier dans les points inexacts, je ne puis m’empêcher pourtant de trouver qu’il est bien étrange qu’on en soit venu à faire un volume tout entier, là où deux ou trois pages eussent amplement suffi.
Sainte-Beuve a besoin, pour écrire sur certains sujets, d’une entière liberté philosophique : il est sûr de la trouver au Temps. […] Je la publierai ici tout entière, comme M.
On peut prévoir le moment où, au nom du travail et de l’industrie, la société tout entière se retournera pour marcher résolument dans cette direction unique ; mais la conversion, dont on a mieux que le pressentiment, n’est pas faite encore. […] Il possédait la confiance entière du ministre Lanther.
., que, lorsque je reviens de Versailles, je m’arrête quelquefois dans les rues à regarder un chien ronger un os297. » L’homme, s’étant livré tout entier au monde, n’avait gardé pour soi aucune portion de sa personne, et les convenances, comme autant de lianes, avaient enlacé toute la substance de son être et tout le détail de son action. […] Aussi l’exaltation qui commence ne sera guère qu’une ébullition de la cervelle, et l’idylle presque entière se jouera dans les salons Voici donc la littérature, le théâtre, la peinture et tous les arts qui entrent dans la voie sentimentale pour fournir à l’imagination échauffée une pâture factice303.
Considérée dans son ensemble, elle représente aujourd’hui, comme autrefois, la moyenne de l’esprit et de la culture en France ; et son prestige — il faut bien l’avouer — n’a jamais été si grand dans l’Europe entière, comme en notre temps. […] Mais il y a un esprit artiste, un esprit libre, un esprit profondément anti-académique que l’Académie française ne pourrait admettre sans se placer en contradiction entière avec elle-même.
L’association est un fait si général que notre vie entière consiste en une suite de sentiments (train of feelings). […] Elle est tout entière agréable, ou le but est manqué31. » La mémoire, de l’avis de tous ceux qui l’ont étudiée, est une faculté complexe32.
À ce prix-là, si l’on pouvait aller passer une journée tout entière au xvie siècle, et s’en aller causer chacun avec son auteur, avec son philosophe, où iriez-vous ? […] Cette manière d’admirer Rabelais est celle de Montaigne, qui le range parmi les livres simplement plaisants ; c’est celle du xviie siècle tout entier, de Racine et de La Fontaine, lequel demandait naïvement à un docteur qui lui parlait de saint Augustin, si ce grand saint avait bien autant d’esprit que Rabelais.
Le xviiie siècle tout entier n’est pas un seul et même tourbillon ; il faut y distinguer bien des temps et des moments, et, dans chaque moment, distinguer encore les classes différentes de la société. […] Ce n’est pas toujours un feuilleton entier qu’il faut mettre, ce n’en est bien souvent qu’une moitié, un tiers.
Le trait qui domine dans cette longue vie de souffrance, de martyre dès les jeunes ans, et toujours de bouleversement et de vicissitudes, est une vérité parfaite, une parfaite simplicité, et, on peut dire, une entière et inaltérable uniformité. […] En entrant au Temple, il n’y avait plus d’énigme, et le voile tout entier se déchira.
Le monde entier pouvait dire en se regardant en ce miroir : « Jamais je n’ai été aussi laid. » L’homme pouvait se dire en lisant ces pages : « Jamais je ne me suis senti si méprisé. » Il ne faut pas s’y tromper. […] La misanthropie aussi, comme je crois l’avoir déjà dit, flatte tellement un lecteur peu averti qui s’excepte toujours de la condamnation portée contre le genre humain tout entier, que, si outrée et presque maladive et folle qu’elle fût chez Zola, elle ravissait d’aise et de joie maligne un public volontiers contempteur et prompt à reconnaître le prochain dans les plus noires peintures, sans songer que le prochain c’est le semblable.
Sans doute il y aura un moment de bruit, de mouvement, de tumulte, de flux, de reflux, d’ondulations ; c’est le moment où chacun ne pense qu’à soi, et cherche à se sacrifier la république entière. […] Le peintre de genre de son côté regarde la peinture historique comme un genre romanesque, où il n’y a ni vraisemblance ni vérité, où tout est outré ; qui n’a rien de commun avec la nature ; où la fausseté se décèle et dans les caractères exagérés qui n’ont existé nulle part, et dans les incidents qui sont tous d’imagination ; et dans le sujet entier que l’artiste n’a jamais vu hors de sa tête creuse ; et dans les détails qu’il a pris on ne sait où, et dans ce style qu’on appelle grand et sublime, et qui n’a point de modèle en nature, et dans les actions et les mouvements des figures, si loin des actions et des mouvements réels.
La scène entière est ordonnée d’enthousiasme ; tout y est bien d’action et de position, rien n’y manque que l’intelligence et le pinceau de Rubens, la magie de l’art, la distinction des plans, de la profondeur. […] On voit le saint sur son lit, on le voit de face, le chevet au fond de la toile, présentant la plante des pieds au spectateur, et par conséquent tout en raccourci ; mais la figure entière est si naturelle, si vraie, le raccourci si juste, si bien pris, qu’entre un grand nombre de personnes qui m’ont loué ce tableau je n’en ai pas trouvé une seule qui se soit apperçue de cette position, qui montre sur une surface plane le saint dans toute sa longueur, toutes les parties de son corps également bien dévelopées, la tête et l’expression du visage dans toute sa beauté.
L’existence si diverse et si variée de ces peuples est une poésie tout entière, depuis leurs temps héroïques et fabuleux jusqu’à leur décadence et à leur mort. […] Mais si chaque peuple a une mission, ne peut-on pas dire que chaque homme a la sienne à l’égard de la société où il est né, quelquefois même à l’égard du genre humain tout entier ?
Quel dommage qu’il ne puisse pas se mettre tout entier sous la couverture de son livre ! […] Il est en train, comme eux, d’acheter des tortures de la vie entière la justice qu’ils n’eurent que quand ils n’étaient plus.
Mais que, tout au moins, dans ces limites, sa liberté soit entière ! […] C’est la vie, c’est la souffrance personnelle qui prépare la communion de ces inconnus dans une même émotion, que l’un exprime à peine, et que l’autre éprouve tout entière.
La gens entière répond de la dette d’un de ses membres ; elle rachète le prisonnier ; elle paye l’amende du condamné. […] Le vrai nom, nomen, était Cornélius : or, ce nom était en même temps celui de la gens entière. […] On fondait une ville d’un seul coup, tout entière en un jour. […] Aux fêtes solennelles, des tables étaient dressées dans les rues, et le peuple entier y prenait place. […] Mais essayez donc, avec ces usages, de faire un seul État de la Grèce entière !
Colin, celle de la ville de Rouen tout entière prise du haut du Mont-aux-Malades, par M.
M. de Ségur le mettait adroitement sur son sujet favori, qui était l’origine et les causes du schisme grec, et l’entendant patiemment discourir pendant des heures entières sur les conciles œcuméniques, faisait chaque jour de nouveaux progrès dans sa confiance.
Ainsi, quand il rime une épitaphe pour la petite chienne favorite, quand il joue au loto avec l’impératrice, ou qu’il cause, des heures entières, avec Potemkin, sur le schisme grec et les conciles œcuméniques, ne le blâmez pas de légèreté, ne lui reprochez pas l’oubli de devoirs plus graves ; ces frivoles moyens le mènent sûrement à négocier et à conclure un traité de commerce utile à la France.
Il ne trouve à s’installer que dans une méchante villa exposée au nord et qui craque tout entière sous le vent du large.
En admirant ses poésies, où l’on aperçoit plusieurs des parties des grands poètes, on y verra aussi la marque de l’inexpérience et de l’inachèvement ; on les regardera, non comme des pièces accomplies, mais comme des fragments, des ébauches, qui ne présentent guère, si ce n’est dans une ou deux pièces, une page entière où l’on ne reconnaisse, à côté des plus heureuses qualités de l’harmonie, de la sensibilité, de la grâce, les traces de l’affectation et de faux goût.
C’est ainsi que la force d’analyse que nous usons à prendre conscience de nos émotions est soustraite à la force au moyen de laquelle nous les éprouvons : notre colère tombe sitôt que nous nous absorbons tout entiers à la considérer.
Elle n’anime pas toutes choses uniquement pour satisfaire l’imagination et l’instinct sympathique de sociabilité universelle ; elle anime tout, 1° pour expliquer les grands phénomènes terribles ou sublimes de la nature, ou même la nature entière, 2° pour nous exciter à vouloir et à agir avec l’aide supposée d’êtres supérieurs et conformément à leurs volontés.
L’Italie entière devint le théâtre de ce fameux démêlé.
Lorsqu’on voit que nos guerriers trouvent le poids d’une cuirasse et d’un casque un fardeau insupportable, au lieu que leurs ancêtres ne trouvoient pas l’habillement entier du gendarme un poid trop lourd, quand on compare les fatigues des guerres des croisades avec la molesse de nos camps, n’est-on pas tenté de dire que la chose arrive ainsi ?
Le passage de Ciceron que je ne fais que citer ici, sera rapporté dans la suite en entier.
Comme il se dirigeait vers ce vieillard, il vit, au loin et bien au-dessous de lui, l’univers entier (car la montagne sur laquelle il se trouvait était la plus haute de toute la terre).
l’homme tout entier, être, réflexion, liberté, n’existe que sur le piédestal de la grâce, de même (littérairement), il ne vit que par elle, dans un autre sens.
Il y est tout entier, idée et développement, passion et drame.
C’est un écrivain qui, nous l’espérons pour l’honneur de son diamant futur, est encore tout entier dans sa gangue, et pour lequel nous serons obligé d’être sévère parce que nous lui croyons du talent en germe, et que l’esprit de ce système qui perd tout dans les arts et dans la littérature pourrait étouffer ce talent que nous tenons à voir s’épanouir.
Taine, qui pour Sainte-Beuve professait une admiration à peu près complète, ne souscrirait-il pas au jugement de cet écrivain : « Tant qu’on ne s’est pas adressé sur un auteur un certain nombre de questions et qu’on n’y a pas répondu, on n’est pas sûr de le tenir tout entier. — Que pensait-il en religion ?
Il juge d’abord que, pour être tout entier à sa tâche, il doit renoncer à toute affection, et c’est pourquoi il rompt subitement et brutalement avec Ophélia. […] Il laisserait seulement entendre à Ophélie qu’il n’a plus le droit de l’aimer, qu’il appartient tout entier à un grand devoir. […] Ce type du Parisien par excellence devrait réunir les traits communs à tous les Parisiens, et c’est de cela qu’il serait fait tout entier. […] Toute cette scène est d’une beauté incomparable ; je vous y renvoie, ne pouvant la citer tout entière et ne voulant pas la mutiler. […] La chanson d’Eurydice à Bacchus me remue tout entier.
Je croirais plutôt qu’il n’a pas voulu mêler un éloge des Vendéens à un développement qui est tout entier à la gloire des soldats de la première République. […] Si le premier est le plus considérable, cela tient à ceci qu’il peut être commun au peuple tout entier. Le peuple tout entier peut avoir un caractère ; il peut, tout entier, avoir volonté d’indépendance, cohésion actuelle, cohésion à travers les temps, volonté de puissance, etc. […] Elle est tout entière (ou à très peu près) composée d’Anglo-Saxons et d’Allemands. […] L’aristocratie ne sera jamais un vain mot parce que, là où l’aristocratie a perdu tout pouvoir, il y a une chose très remarquable, c’est qu’elle le garde tout entier.
Dans l’état actuel de la loi, la révision du procès de cet homme, dont le monde entier reconnaît l’innocence, est impossible. […] Cette entière droiture, qui serait précieuse chez le citoyen le plus obscur, est une vertu inestimable chez un souverain. […] Mais l’art plastique, et plus encore la musique, — qui veulent généralement un homme tout entier, — qu’espère-t-on de leur influence pour la grandeur virile des peuples ? […] « Les orphelins du monde entier se tournent vers toi, mère délaissée de tant d’empires morts ! […] Qu’est-ce que ses flottes, sinon des embarcations plus petites qui se détachent du bord pour aller explorer et reconnaître le monde entier ?
À cette époque où l’on vit moins pour écrire qu’on n’écrit pour vivre, qui peut se flatter de durer tout entier ? […] Au début de l’année 1833, il revenait à l’hôpital, très gravement atteint, et il y demeurait, dans le plus lamentable état, pendant deux mois entiers. […] Il suffira de se donner alors le temps indispensable pour la lire du premier volume au dernier, et de prendre le recul voulu pour l’envisager tout entière. […] Il nous a fait sa confession ; la voici tout entière. […] Dictionnaires, classiques, un Shakespeare en anglais, que je lus en entier (j’avais tant de temps, pensez !).
Disons mieux, elle s’adresse à l’homme tout entier et complet, c’est-à-dire pas plus aux hallucinés qu’aux esprits purs. […] Le sérieux est maître de presque tous les points, et menace d’envahir la place entière. […] Le répertoire presque tout entier du théâtre moderne est prosaïque. […] Rappelons-nous que les manuscrits de l’Aulularia sont mutilés, que le dénouement tout entier manque, et dans ces conditions désavantageuses comparons L’Avare de Molière à La Marmite de Plaute. […] Quant à Tartuffe lui-même, le théâtre tout entier n’a point de personnage moins gai que ce scélérat, qui fait passer le pauvre Orgon par « une alarme si chaude », que le dénouement de cette prétendue comédie allait être tragique, si Molière ne s’était avisé à temps que Louis XIV était « un prince ennemi de la fraude ».
Lorsqu’il fut dans les emplois, son intégrité resta entière ; il servit les gens, souvent sans les connaître, toujours gratuitement, refusant les présents même déguisés. Lorsqu’il fut hors des emplois, sa loyauté resta entière ; il persévéra dans ses opinions et dans ses amitiés, sans aigreur ni bassesse, louant hardiment ses protecteurs tombés904, ne craignant pas de s’exposer par là à perdre les seules ressources qu’il eût encore. […] Il écrit des articles entiers contre les jeunes gens à la mode, « sorte de vermine » qui remplit Londres de ses bâtards ; contre les séducteurs de profession, qui sont les « chevaliers errants » du vice […] On jouit avec une complaisance entière de la rare alliance qui assemble pour la première fois la tenue sérieuse et la bonne humeur. […] Jette tes yeux vers l’orient, me dit-il ; et raconte-moi ce que tu vois. — Je vois, répondis-je, une large vallée et un prodigieux courant de mer qui roule à travers elle. — Considère maintenant, me dit-il, cette mer, qui à ses deux extrémités est bornée par des ténèbres, et dis-moi ce que tu y découvres. — Je vois, repris-je, un pont qui s’élève au milieu du courant. — Le pont que tu vois, me dit-il, est la vie humaine : considère-le attentivement. — L’ayant regardé plus à loisir, je vis qu’il consistait en soixante-dix arches entières et en plusieurs arches rompues qui, avec les autres, faisaient environ cent.
Ce système, il l’expose tout entier lui-même dans un Avertissement de l’Auteur qu’il a inséré dans son douzième volume. […] Il est à regretter toutefois que, quand il prend la parole lui-même pour résumer ou pour réfléchir, la pensée soit trop souvent inférieure à l’impression, et que le style, suffisant pour le récit, soit insuffisant pour la majesté de l’histoire ; l’événement y est tout entier, mais le contrecoup de l’événement sur l’âme n’y est pas assez senti ou du moins pas assez sonore. […] Son nom fut accueilli par eux avec une entière confiance, et les consola un peu de la perte du général illustre qui venait de les quitter. » XX La révolte du Caire, la bataille d’Héliopolis, la seconde conquête de l’Égypte en trente-cinq jours par Kléber, sont au nombre des plus belles pages historiques qui aient été écrites en aucune langue. […] Le public était tout entier au spectacle des travaux immenses qui avaient procuré à la France la victoire et la paix continentale, et qui devaient lui procurer bientôt la paix maritime. » La mort de Paul Ier, empereur de Russie, est un récit digne des annales de Rome. […] Thiers il est plus complet, et, au lieu d’être isolé comme un attentat, il se rattache par ses causes et ses conséquences à la situation de l’Europe tout entière.
Le corps entier, l’extérieur, jusqu’au ton de la voix, tout devait porter la marque de la pénitence et de la grâce. […] La peinture d’Hudibras et de son cheval dure un chant presque entier ; quarante vers sont dépensés à décrire sa barbe, quarante autres à décrire ses culottes. […] Les scélérats comme Fainall et Maskwell restent entiers, sans que leur odieux soit dissimulé par le grotesque. […] L’homme changeait tout entier, et d’une seule volte-face. […] Nul n’était plus aimable, plus prompt à gagner la confiance ; rarement le naturel sympathique, affectueux et entraînant s’est déployé plus entier : il séduisait, cela est à la lettre.
Ici, je retrouve confiance pour affirmer que la nouveauté me paraît entière, et d’une importance formidable. […] Autrement dit : Nous ne sommes jamais tout entiers disponibles pour notre esprit, tout entiers objets de conscience. […] Elle intéressait — au sens où l’on dit qu’une douleur intéresse un organe — toute la masse de mon être ; elle m’encombrait totalement, dans tous les sens ; elle reproduisait, si j’ose dire, le gâteau tout entier de mes sensations. […] Il y a chez nos deux auteurs, de toute évidence, l’idée commune que l’amour existe tout entier à l’avance chez le sujet et que l’attribution qui en est faite à telle ou telle personne n’est provoquée que par le hasard. […] Chacun porte son entière charge de psychologique et succombe sous elle avant que le suivant ait eu le temps de commencer.
Il est là tout entier le Parny de notre âge.
De tels efforts pour conquérir cette liberté de la presse, qui représente et donne toutes les autres libertés, méritent l’entière sympathie de la France et font partie de sa propre cause.
… * * * Vous avez pu voir que j’apportais dans mes réflexions sur l’X la plus entière malveillance.
À l’âge de seize ans, il était applaudi au théâtre par la reine Marie-Antoinette ; à l’âge de vingt-cinq ans, il avait les suffrages du public tout entier.
S’il y a lieu, les petitesses récentes s’effacent ; au lieu d’un vieillard qu’on voit, c’est l’homme entier et l’œuvre ; et, tout penchant de polémique aboli, on pense sans effort avec le plus de justice.
Ce petit écolier consciencieux, laborieux, désireux de plaire à ses maîtres, c’est bien moi tout entier ; j’étais doué dès lors ; j’avais tout ce que j’ai maintenant ; je n’ai rien acquis depuis, si ce n’est l’art douteux de le faire valoir.
En 1757, il lui en accorda une, secrete, de trois mille livres ; en 1760, une, publique, de deux mille livres sur son Trésor Royal ; & le premier Avril 1766, une autre, secrete, de douze mille livres sur sa cassette, dont la formule, conçue dans les termes suivans, est signée & écrite en entier de sa main : « En conséquence des services que le sieur d’Eon m’a rendus, tant en Russie que dans mes armées, & d’autres commissions que je lui ai données, je veux bien lui assurer un Traitement annuel de douze mille livres, que je lui ferai payer exactement tous les six mois, dans quelque pays qu’il soit [hormis en temps de guerre chez mes ennemis], & ce, jusqu’à ce que je juge à propos de lui donner quelque poste dont les appointemens soient plus considérables que le présent Traitement.
Voici donc maintenant son œuvre entière, telle qu’il l’a rêvée, telle qu’il l’a faite, bonne ou mauvaise, durable ou fragile, mais telle qu’il la veut.
qui n’a passé des heures entières, assis sur le rivage d’un fleuve, à voir s’écouler les ondes !
Ce serait, en un mot, de faire pour la littérature du xixe siècle ce que La Harpe, plus ambitieux que puissant, essaya de faire pour la littérature française tout entière et pour les deux littératures dont elle est issue.
Savant, non pas comme un bénédictin, mais comme une congrégation de bénédictins tout entière, il n’en a pas moins été spirituel comme un Champcenetz et un Rivarol, satirique, auteur dramatique, critique littéraire, dilettante fébrilement exquis, dont la sensation équivaut à une création dans les arts.
Dans son livre de l’Avenir de la Science, livre admirable où bout toute sa jeunesse et notre cœur avec, on voit bien que Renan partait à vingt-huit ans pour modifier notre état mental tout entier.
Le baron de Gagern raconte qu’étant à Varsovie et passant des matinées entières auprès de lui, une des premières choses qu’il exigea fut que son interlocuteur ne l’appelât plus Votre Altesse, mais simplement M. de Talleyrand, et sur ce mot d’Altesse, il lui arriva de dire : « Je suis moins, et peut-être je suis plus » ; se reportant ainsi à l’orgueil premier de sa race. […] Thiers, ministre, une influence assez particulière ; mais même avant cela, en accueillant les deux amis avec cette bonne grâce flatteuse et en les captivant par ses confidences, il savait ce qu’il faisait : il enchaînait à jamais par les liens d’une reconnaissance délicate leur entière franchise. […] Quand M. de Chateaubriand semble vouloir douter de l’existence des Mémoires entiers de M. de Talleyrand, parce qu’il lui aurait fallu pour cela un travail continu dont il l’estime peu capable, il se trompe.
Balayer de la scène le moyen âge et installer à sa place un âge de justice, de logique, de vérité, de liberté, de fraternité, conçu d’une seule pièce et jeté d’un seul jet ; En religion, conserver la belle morale et la sainte piété chrétienne, en détrônant les intolérances ; En politique, supprimer les féodalités oppressives des peuples, pour les admettre aux droits de famille nationale, et leur laisser la faculté de grandir au niveau de leur droit, de leur travail, de leur activité libre ; En législation, supprimer les privilèges iniques pour inaugurer les lois communes à tous et à tous utiles ; En magistrature, remplacer l’hérédité, principe accidentel et brutal d’autorité, par la capacité, principe intelligent, moral et rationnel ; En autorité législative, remplacer la volonté d’un seul par la délibération publique des supériorités élues, représentant les lumières et les intérêts généraux du peuple tout entier ; Enfin, en pouvoir exécutif, respecter la monarchie, exception unique à la loi de capacité, pour représenter la durée éternelle d’une autorité sans rivale, sans éclipse, sans interrègne ; honorer cette majesté à perpétuité de la nation, mais la désarmer de tout arbitraire, et n’en faire que la majestueuse personnification de la perpétuité du peuple : voilà la véritable Révolution française, voilà le plan des architectes sages et éloquents des deux siècles. […] Je recueillais dans cette entière liberté d’esprit le fruit de mon indépendance d’engagement avec tous les pouvoirs et tous les partis. […] Ces trois tendances de l’esprit de la nouvelle civilisation inaugurée sur les ruines de la civilisation féodale, étaient celles-ci : Déplacement, mais nullement destruction du principe d’autorité, c’est-à-dire, au lieu du despotisme des rois, des cours, des sacerdoces dominants, l’autorité raisonnée, mais absolue ensuite et irrésistible de la volonté représentée du peuple tout entier, confiée à un roi héréditaire ou à des autorités électives.
Il suffit de l’avoir vu à pied dans les steppes, la bride de son cheval passée autour du bras, promener pendant des journées entières le regard de ses larges yeux bleus sur l’horizon des monts Crapacks tacheté de pins noirs et de neiges roses, pour reconnaître à la charpente haute et solide du corps, à la dimension du front, au vague pensif du regard, à l’ovale effilé de la tête, à la gravité des lèvres, à l’attitude à la fois virile et un peu inclinée par la féodalité des membres, la consanguinité évidente des Huns et des Francs-Comtois : Deux races nobles, deux filiations du Caucase, deux peuples à héros dans les ancêtres, deux civilisations disciplinées où la fierté et l’obéissance s’accordent sur un visage pastoral, guerrier et poétique. […] L’éclat du soleil d’été qui s’y répercute dans sa nappe éblouit la vallée entière d’une fumée de lumière, d’une sorte de brouillard de rayons qui double tout à coup le jour de la surface de la vallée, comme une glace double la clarté dans une chambre obscure ; on ne voit pas encore le lac qu’on voit déjà sa lueur monter dans le ciel comme un incendie des eaux ; on regrette de ne pas pénétrer dans cette gorge éblouissante, qui mène le voyageur par une avenue d’eau et de forêts à Genève ; mais la route de Franche-Comté continue à suivre la rivière d’Ain, et on la côtoie de village en village sur des collines qui s’élèvent insensiblement et par une vallée qui se rétrécit toujours. […] Les scieries reçoivent, par des ornières gigantesques, les cadavres encore verts des sapins ; ils glissent avec des bonds de tangage jusque sur le bord des cataractes où la dent de l’acier va les démembrer ; d’autres, lancés tout entiers sur l’eau courante, vont flotter jusqu’à la rivière d’Ain, et jusqu’au Rhône, pour servir de mâts aux navires et pour plier sans rompre sous les voilures, de même qu’ils ont plié et se sont redressés sur la montagne, sous leurs feuilles et sous le vent, comme pour s’exercer à porter le poids des tempêtes.