Que ce fût une rapide chronique ou un compte rendu théâtral forcément hâtif, il prenait le même soin de donner à sa pensée une expression exacte, nette et choisie. […] Certes-il est assez difficile de savoir lesquelles choisira la postérité pour les conserver en sa mémoire et nul ne peut prédire le sort d’un livre. […] Il a choisi ses flèches et sa cible, et l’archer est toujours demeuré sûr de son geste.
Je les connais, vous le savez, mon ami, ces convenances, qui font du rôle de journaliste le plus bizarre peut-être que pût choisir une femme, si elle pouvait l’adopter par choix… Oh !
Le bâton d’olivier, et non de houx ou de tout autre arbrisseau, que porte Damon dans la huitième églogue, lui paraît un symbole bien choisi de ses espérances.
Il y a trois siècles environ (c’est un fait), l’esprit humain, dans notre Occident, la pensée humaine, en se dégageant des débris et de la décadence du moyen âge finissant, en brisant les liens de la scolastique et d’une autorité pédantesque à bout de voie, s’est enhardie, et en même temps que d’un côté on affirmait la figure véritable de la terre et qu’on découvrait un nouveau monde, en même temps que de l’autre on perçait les sphères étoilées et qu’on affirmait le véritable système planétaire, en même temps on regardait, on lisait d’un bout à l’autre les livres dits sacrés, on traduisait les textes, on les discutait, on les jugeait, on commençait à les critiquer ; on choisissait ce qui semblait le plus conforme à la religion qu’on n’avait point perdue, et à la raison qui s’émancipait déjà.
» L’homme est libre, capable de choisir entre deux actions, partant créateur de ses actes ; il est donc une cause originale et première, « une substance immatérielle », distincte du corps, une âme que le corps gêne et qui peut survivre au corps Cette âme immortelle engagée dans la chair a pour voix la conscience. « Conscience !
On est à table au milieu d’un luxe délicat, parmi des femmes souriantes et parées, avec des hommes instruits et aimables, dans une société choisie où l’intelligence est prompte et le commerce est sûr.
Choisissez !
Victor Hugo est bien mal choisi ou bien mal imaginé pour en faire l’objet d’un intérêt si tendre, et le modèle de si patientes vertus à l’œil de ses lecteurs.
La nécessité, dis-je alors en me tournant du côté du jeune homme qui m’avait servi de guide, me contraint de ne pas refuser votre invitation ; je dois dire que je l’aurais également acceptée si j’avais eu à choisir.
Seulement j’aurais préféré qu’elle choisît une autre mort, car si j’ai été coupable envers elle, ma famille est plus qu’innocente.
Henry Maret Ceux-là seuls qui peuvent choisir entre le lever du soleil derrière les montagnes de la Suisse ou son coucher étincelant dans les flots de l’Océan pourront aussi se prononcer entre les premiers vers de celui que Chateaubriand appela l’Enfant sublime et le poète de la Légende ou de Torquemada.
… « que si elles eussent été très assurées : imitant en ceci les voyageurs qui, se trouvant égarés en quelque forêt, ne doivent pas errer en tournoyant tantôt d’un côté, tantôt d’un autre, ni encore moins s’arrêter en une place, mais marcher toujours le plus droit qu’ils peuvent vers un même côté, et ne le changer point pour de faibles raisons, encore que ce n’ait peut être été au commencement que le hasard seul qui les ait déterminés à le choisir ; car, par ce moyen, s’ils ne vont justement où ils désirent, ils arriveront au moins à la fin quelque part où vraisemblablement ils seront mieux que dans le milieu d’une forêt.
Un jour (j’avais six ans), je jouais avec un de mes cousins et avec d’autres camarades ; nous nous amusions à choisir notre état pour l’avenir : — Et toi, qu’est-ce que tu seras ?
C’est là, c’est dans ce morceau qu’il a surtout développé les idées de Schopenhauer, et l’on avouera que le moment du drame est au moins singulièrement choisi.
Les comtes de Brabant voulaient alors la contraindre à choisir un époux.
Mais le degré de cette fécondité est également variable en vertu d’une prédisposition innée ; car elle n’est pas toujours égale chez tous les individus des mêmes espèces, croisés dans les mêmes conditions, et paraît dépendre beaucoup de la constitution particulière des sujets qui ont été choisis pour l’expérience.
Guizot n’aurait pas choisi les Guise pour sujet exclusif d’histoire ; il eût mieux aimé Coligny.
Et notez bien qu’en caractérisant ainsi la force destructrice de cette machine, de cette locomotive à raisonnements qu’on appelle Proudhon, je n’exagère point jusqu’à la grandeur une destinée qui aurait pu être grande si une telle force avait été mise au service d’une autre métaphysique, si le raisonneur formidable avait choisi d’autres points de départ que les siens.
La lutte d’un homme nu contre un lion, qui prendrait la gueule du lion dans ses mains désarmées et lui écartèlerait les deux mâchoires, serait plus noble d’ailleurs et plus croyable que ce duel avec ce canon affolé dans sa course tel que Hugo le fait rouler ; mais c’est précisément parce que ce duel est moins croyable qu’il le choisit.
Négligez cet arrangement, vous abandonnez le seul fil conducteur qui puisse vous guider dans le labyrinthe du comique, et la règle que vous aurez suivie, applicable peut-être à quelques cas convenablement choisis, reste exposée à la mauvaise rencontre du premier exemple venu qui l’anéantira.
La contradiction est plus ou moins forte, mais absolue, entre les conclusions de la pensée spéculative et les enseignements de la conscience ; il faut donc choisir.
L’édition choisie d’Hugo doit donc être renvoyée, très soigneusement, aux calendes de la fin du vingtième siècle, et notre office à nous, sans plus, est de faire l’édition complète, et l’édition savante. […] De plus, Augier était maintenu dans le chemin qu’il avait choisi, et frayé, par ses amitiés littéraires, bientôt par la rivalité utile et toujours amicale de Dumas. […] J’ai choisi ce nom-là », comme un nain Se veut géant. — Mon vrai nom : Eudoxe Bénin. — Et d’âpres rages font contre l’art, la patrie, Le bien, en sanglier hurler ma porcherie. […] Entre deux scènes, qui étaient indiquées comme excellentes, vous choisissez celle qui était indiquée comme faible. […] L’auteur a voulu donner cette idée qu’il était « mûr pour Notre-Dame » comme il le fait dire à un de ses personnages ; mais ce n’était pas le moment bien choisi.
S’agit-il d’expliquer l’embarras d’un jeune homme obligé de choisir une carrière parmi les convoitises et les doutes de l’âge où nous vivons, il vous montre1393 « un monde détraqué, ballotté, et plongeant comme le vieux monde romain quand la mesure de ses iniquités fut comblée ; les abîmes, les déluges supérieurs et souterrains crevant de toutes parts, et dans ce furieux chaos de clarté blafarde, toutes les étoiles du ciel éteintes. […] Nous avons perdu le ressort de l’action ; nous n’enfonçons plus le devoir au centre de notre volonté comme le fondement unique et inébranlable de notre vie ; nous nous accrochons à toutes sortes de petites recettes expérimentales et positives, et nous nous amusons à toutes sortes de jolis plaisirs, bien choisis et bien arrangés.
Ainsi, par exemple, et je choisis cette circonstance entre mille, son héros voyage ; il voyage en compagnie de M. et de madame de Couaën et de leurs enfants. […] De plus, Jacquemont avait choisi pour ce voyage la saison la plus dangereuse de l’année.
Madame Gervaisais, comme les autres ouvrages de Goncourt, n’est qu’une étude d’après nature ; tout le monde en peut faire ; mais pour leur donner l’intérêt, la vie, il faut savoir choisir son point de vue, se placer ; tout est intéressant, mais à la condition d’être dans son jour ; c’est le choix du terrain d’observation qui a assuré le succès à leurs tableaux. […] Mais il veut que ce crime qui restera inconnu, sur lequel il va édifier son bonheur, soit commis avec toute la prudence possible et que nul être au monde ne puisse deviner en lui le meurtrier ; froidement, comme un personnage de Poe, je le répète, il examine les diverses « méthodes » ; en vain il regarde l’enfant qui tète, qui boit la vie, il ne rêve que sa mort, en choisit lentement le moment et finit par commettre le crime avec une parfaite sécurité ; mais, si bien amenée que soit la scène, et c’est ici que l’humanité triomphe, il est un moment où la nature reprend ses droits, où tous les raisonnements captieux, les faisceaux de syllogismes les mieux liés se dénouent, c’est un véritable assassin qu’on a devant soi, et quel assassin ! […] » a déjà prudemment songé à choisir ce premier venu. […] et qui, apprenant qu’en tournée de triomphes, son mari a profondément flirté avec une divette, choisit pour instrument de sa vengeance un beau garçon, collaborateur de son mari.
Gabriel Boissy vient de publier sous ce titre : Pensées choisies des rois de France, et qui a été pour beaucoup une révélation, nous montre les Capétiens depuis saint Louis jusqu’à Louis-Philippe, ceux-ci consciemment, ceux-là instinctivement, travaillant à cette même œuvre : ordonner, fortifier le Royaume, et comme écrivait Philippe le Bel dès le treizième siècle : « Toujours raison garder. » Raison, c’est-à-dire mesure — revenons-en toujours à cette vertu qui est le génie même de notre pays. […] Il faut produire, et l’on choisit cet instant pour protester contre toute dérogation à la loi de huit heures. […] Il est curieux de constater que ce moment ait été choisi par certains agitateurs pour essayer de rajeunir, devant des ouvriers qui savent lire, ce dogme générateur de malheurs dont toute une partie de l’Europe agonise. […] On cite, en les comptant, les noms des hommes supérieurs — tel un Mistral à Maillane, un Ollier à Lyon, un Grasset à Montpellier — qui ont su remplir tout leur mérite en demeurant attachés à la province natale, dans le domaine d’idées qu’ils s’étaient choisi.
Mais avec Saint-Simon on ne peut se mettre à citer et à vouloir choisir : ce n’est pas un livre que le sien, c’est tout un monde.
Tu as choisi la meilleure part de toutes les parts de la vie, si ce n’est pas la plus belle !
N’est-ce pas misère que de naître à l’heure et dans les conditions qu’on n’a ni délibérées, ni choisies, pour subir tous les maux inhérents à l’organisation imparfaite et périssable de cette créature appelée l’homme ?
Iraniens est, à la vérité, une dénomination mieux choisie pour les peuples d’Europe que celle de Caucasiens ; et pourtant il faut bien avouer que les noms géographiques, pris comme désignations de races, sont extrêmement indéterminés, surtout quand le pays qui doit donner son nom à telle ou telle race se trouve, comme le Touran ou Mawerannahar, par exemple, avoir été habité, à différentes époques, par les souches de peuples les plus diverses, d’origine indo-germanique et finnoise, mais non pas mongolique.
Se promenant un jour sur le port, pour prendre le frais, il est invité par un jeune matelot de bonne mine, à choisir de préférence son bateau pour aller faire un tour en mer.
Peut-être, ce genre d’aliénation mentale, s’il leur avait plu de le choisir, eût-il été plus caractéristique du monde qu’ils voulaient décrire ; et ainsi l’histoire de Charles Demailly n’aurait pas l’air de faire double emploi avec celle de Coriolis.
Ainsi, aux inversions imitées du latin se mêlent déjà beaucoup de phrases directes ; et les inversions elles-mêmes semblent être choisies parmi celles qui se rapprochent le plus du langage uni.
Il faudra qu’ils choisissent entre l’Or, symboIe du pouvoir, et la Beauté, symbole de l’amour, ces dieux, ces géants, ces nains.
Personne ne dira sérieusement que l’un est un multiple ou une fraction de l’autre4. » Remarquons d’abord qu’on choisit ici pour exemple des sensations où les variations d’intensité sont comme recouvertes par des variations de qualité affective, passant du plaisir ou de l’indifférence à la douleur.
Et tant qu’à choisir entre les petites et les grosses ficelles, ma foi, je préfère les grosses, les toutes franches : ce sont celles de l’ancien répertoire.
Le lieu de la scène était ordinairement, ou un site choisi en rase campagne, ou une cour du palais des princes.
Les Ganoïdes sont placés par leurs affinités entre les Sélaciens et les Téléostéens ; ces derniers sont aujourd’hui prépondérants quant au nombre ; mais les Sélaciens et les Ganoïdes ont existé seuls pendant longtemps ; et en ce cas, selon la norme de supériorité qu’il plaira de choisir, on pourra dire que les poissons ont rétrogradé ou progressé dans leur organisation.
— Nous arrivons à la dernière des trois classes de faits que j’ai choisis comme présentant les plus grandes objections qu’on puisse élever contre l’idée que tous les individus de la même espèce, ou même d’espèces alliées, sont descendus d’un premier parent unique, et par conséquent sont tous originaires d’un même berceau, quoique dans le cours prolongé des temps ils en soient arrivés à habiter les points les plus distants du globe.
Fables choisies. […] Livres choisis. […] Si de ces deux manieres de s’exprimer nous avons choisi celle qui s’énonce par la préposition, c’est que nous n’avons point de datif.
Si la foi avait pu s’accroître dans cette intelligence, qui, dès l’extrême jeunesse, ayant à choisir entre Homère et la Bible, préféra la Bible, elle se serait accrue sans doute par cette étude de chaque jour, soit des dogmes, pour en défendre l’interprétation, soit du gouvernement de l’Eglise, pour en établir la suite et l’unité. […] Ces hommes d’État, ces nations ont pu choisir ; il y a eu un moment où la délibération était libre entre la conduite qui mène à la durée et celle qui mène à la ruine.
De tous les poëtes modernes, celui qui a le plus réfléchi sur les lois de l’art, Gœthe, en jugeait ainsi lorsqu’il choisissait pour cadre à une invention entièrement originale quant aux sentiments et aux idées, une vieille pièce de marionnettes qui traînait depuis deux cents ans sur tous les théâtres de la foire. […] Comment choisir entre tant de tableaux enchanteurs ! […] Ils chantaient tous en chœur : « Ô toi, fille choisie Entre les filles d’Ève, à jamais sois bénie ! […] Il avait été choisi sans doute par la triste Cornélie pour l’aider à sortir moins brusquement d’elle-même et de son passé. […] Il rassemble sur un pupitre à musique de forme pyramidale des exemplaires choisis d’une collection d’histoire naturelle que possédait son père, en prenant soin de les ranger dans un ordre agréable aux yeux, selon le rang qu’ils occupent dans la hiérarchie des êtres.
Nous le détachons et nous le notons au moyen de symboles, qui tantôt sont les noms de surface, ligne et point, tantôt sont une classe d’objets sensibles, fort maniables, choisis pour tenir lieu de tous les autres, la surface réelle d’un tableau noir ou d’un papier blanc, le mince tracé d’un trait de craie ou d’encre, la très petite tache que laisse sur le papier ou sur le tableau l’attouchement momentané de la plume ou du crayon. — La tache étant exiguë, nous sommes tentés de ne point faire attention à sa longueur ni à sa largeur, qui sont réelles ; par cette omission, nous en faisons involontairement abstraction, et nous n’avons pas de peine à traiter la tache comme un point. — Le tracé étant fort effilé, nous sommes disposés à ne point nous inquiéter de sa largeur, qui est réelle ; par cette omission, nous la retranchons, et, sans efforts, nous en venons à considérer le trait comme une ligne. — Le tableau et le papier étant tout à fait plats et unis pour notre œil et notre main, nous n’éprouvons aucune sensation qui nous avertisse de leur épaisseur ; par cette omission, nous la supprimons, et nous sommes tout portés à regarder le tableau et le papier comme de vraies surfaces. — De cette façon, le tableau, le trait étroit, la petite tache de craie deviennent des substituts commodes.
Il choisit l’italien, pour que le nom de son idole retentisse plus loin dans la foule et donne à ce nom l’immortalité des multitudes, la popularité ; il crée une langue pour la chanter !
Dans chaque grande division de l’espèce animale elle a choisi un certain nombre d’animaux qu’elle a chargés de dévorer les autres.
On voudrait citer, mais il faudrait tout citer ; on s’arrête ébloui de tant de magnificence, et l’on craint de choisir là où rien n’est à préférer.
Il ne vit jamais plus de monde, et un monde plus choisi, que dans sa forêt.
« Tout homme qui a choisi un poste parce qu’il l’a cru le plus honnête, ou qui y a été placé par son chef, doit, selon moi, y demeurer ferme, et ne considérer autre chose que le devoir.
La preuve la plus évidente que vous m’ayez donnée de votre amour, dit l’homme, c’est de m’avoir créé lorsque je n’existais pas, de m’avoir choisi pour vous servir, de m’avoir commandé de vous aimer. — Rendez-vous si petit et si humble, dit l’inspirateur divin, que tous puissent vous fouler aux pieds.
Je choisirai ce moment de l’histoire de France connu sous le nom d’époque de la Fronde (1643-1661).
Or, c’est la même notion, mais instinctive, irréfléchie, qui détermina Beethoven dans sa résistance au monde, dans son amour de la solitude, enfin dans les tendances, presque dures, qui lui firent choisir sa manière de vivre spéciale.
Si nous voulions nous représenter une journée dans la vie de notre Mage, nous en trouverions la meilleure peinture en l’une de ces merveilleuses œuvres musicales du Maître… Ainsi, je choisirai, pour éclairer, dans la succession de ses émotions intérieures, une de ces journées de Beethoven, le grand Quatuor en Ut mineur.
Et devant cette jeune femme, tendrement penchée sur cette horrible et breneuse mégère qui l’injurie, je pense, comme on penserait à un goujat en goguette, à ce Béranger, à cet auteur qui a trouvé drolichon de faire entrer au paradis une sœur de charité et une fille d’Opéra, avec des états de service se valant à ses yeux… Oui, il a toujours manqué aux ennemis du catholicisme, un certain sens respectueux de la femme propre, manque qui est la marque et le caractère des gens de mauvaise compagnie, et le grand patron de la confrérie, M. de Voltaire, voulant faire un poème ordurier, a été nécessairement choisir comme héroïne Jeanne d’Arc : la Sainte de la patrie.
Les préparatifs connus, terminés, le condamné lisait une poésie, dans laquelle il disait avoir commencé à délivrer le peuple de son fléau, puis il tendit la main, prit le petit sabre, l’enveloppa de papier jusqu’à un pouce de l’extrémité de la lame, et seulement lorsqu’il se fut véritablement ouvert le ventre, dit à son maître d’escrime, qu’il avait choisi pour exécuteur : « Allez, maintenant !
Richepin a choisi substitue pour spécialité, en poésie, le blasphème ; mais il y substitue presque toujours l’injure.
Qu’il y aurait lieu de rechercher quelles œuvres ; — dans l’intervalle qui sépare G. de Lorris de Jean de Meung, — ont « fait fonction » du Roman de la Rose ; — et pourquoi Jean de Meung, qui l’allait dénaturer, l’a-t-il choisi pour le continuer, plutôt que le Roman de Renart ?
C’est qu’ailleurs on peut aller se choisir un héritier à l’hôpital même des enfans-trouvés ; c’est que les noms des grandes familles s’y perpétuent par le sort qui assigne à un enfant du conservatoire toutes les prérogatives d’un sénateur décédé sans héritier immédiat.
Choisissons de préférence les regrets qu’il adresse à son Église d’Anastasie, non dans le mécompte d’une grandeur déchue, mais dans la longue douleur d’une affection trompée : « Je te désire206, disait-il, peuple bien-aimé !
Molière voyant tant d’ennemis qui allaient attaquer sa personne encore plus que sa pièce, voulut laisser ces premières fureurs se calmer : il fut un an sans donner Le Tartuffe ; il le lisait seulement dans quelques maisons choisies, où la superstition ne dominait pas.
On choisit un sujet, on en saisit les rapports, on les coordonne et on laisse chanter sa phrase sur des airs connus. […] Viens reprendre ton rang dans ta splendeur première, Parmi ces purs enfants de gloire et de lumière, Que d’un souffle choisi Dieu voulut animer, Et qu’il fit pour chanter, pour croire et pour aimer !
Leur auteur aurait pu en choisir d’autres. […] L’esprit s’appliquant aux images fournies par la mémoire les décompose, choisit entre leurs différents traits, et en forme des images nouvelles. […] Se rappeler des sons, choisir entre eux, les combiner pour en tirer des effets nouveaux, n’est-ce pas là aussi de l’imagination, bien que le son ne soit pas une image ? […] Le mot en lui-même, surtout le mot choisi et transfiguré par la poésie, est le symbole le plus énergique et le plus universel. […] Il faut choisir entre eux.
Laissez-moi aujourd’hui, après vous avoir amenés au point où nous ayons à choisir entre les guides, vous parler de cette suite de travailleurs méritants, infatigables, qui n’ont cessé de se succéder, de se suppléer ou de se compléter depuis trente ans, et qui forment, à l’heure qu’il est, une vaillante phalange, composée et des praticiens de la vieille langue, qui y ont été rompus de bonne heure, sans avoir toutefois cm égal souci, un soin suffisant des langues savantes, et des plus distingués philologues, hellénistes ou latinistes classiques, non pas déserteurs de l’antiquité, maisralliés, bien qu’un peu tard, à la vieille étude nationale, et organisateurs d’emblée (grâce à leur procédé sévère, à leur méthode comparative) dans ces nouveaux champs d’exploration où, avant eux, il régnait bien de la confusion et du hasard.
Ce qu’on veut, suivant le terme de contradiction que l’on choisit.
Au contraire en France, tout concourt à faire fleurir l’esprit de société ; en cela le génie national est d’accord avec le régime politique, et il semble que d’avance on ait choisi la plante pour le terrain.
Là-dessus, les exemples abondent ; j’en choisis un rapporté par le Dr Lhomme, qui montre avec détail tous les stades de cette transformation spontanée et jette de grandes lumières sur le mécanisme de l’esprit.
Tu me rappelles maintes nuits de ma folle jeunesse ; cette fois je ne te passerai plus à mon voisin, et mon esprit ne s’exercera plus à vanter l’artiste qui t’a façonnée ; en toi repose une liqueur qui donne une rapide ivresse ; je l’ai préparée, je l’ai choisie ; qu’elle soit pour moi le suprême breuvage !
Elle rougit de quelques propos de jeunes filles, ses compagnes, qui parlent de leurs fiancés sans se douter qu’elle a choisi le sien ; elle va cacher sa rougeur subite à la cave sous prétexte d’aller chercher la flasque de vin des Micocoules.
« Prenez du bois de sapin, choisissez des branches sèches, afin que la flamme, plus vive, se précipite dans le conduit.
À l’époque de mon mariage, qui fut célébré à Chambéry, le comte Joseph de Maistre fut choisi par mon père absent pour le représenter au contrat et pour me servir ce jour-là de père.
C’étaient presque tous des livres de dévotion ou d’histoire, et çà et là quelques romans choisis de Walter Scott, le barde posthume des Stuarts, auteur justement adoré des légitimistes français.
On sait avec quelle ivresse Alfieri parle de cette période dans l’histoire de sa vie ; on se rappelle sa douleur quand la comtesse, encore soigneuse de sa renommée, revient passer l’hiver dans les États du pape, s’établit à Bologne, et oblige son compagnon à choisir une autre résidence ; on se rappelle aussi ses transports au moment où le mois d’août, trois ans de suite, le ramène à Colmar ; on se rappelle ces explosions d’enthousiasme, ce réveil d’activité poétique, cette soif de gloire qui le tourmente, sa joie de faire imprimer ses œuvres à Kehl dans l’admirable imprimerie de Beaumarchais ; puis ses deux voyages à Paris, son installation avec la comtesse dans une maison solitaire, tout près de la campagne, à l’extrémité de la rue du Montparnasse, et tous les soucis que lui donne la publication de ses œuvres complètes chez Didot l’aîné, « artiste passionné pour son art. » Tous ces détails sont racontés dans l’autobiographie du poète, nous n’avons pas à y revenir ici ; mais ce qu’Alfieri ne pouvait pas dire, et ce qui est pourtant un épisode essentiel de cette histoire, ce sont les dernières années de Charles-Édouard, ces années d’abandon et de malheur pendant lesquelles le triste vieillard, si longtemps dégradé, se relève enfin, et retrouve à sa dernière heure une certaine dignité vraiment noble et touchante. » III L’infortuné Charles-Édouard éprouva avant de mourir une consolation inattendue.
Vous me feriez de la peine si vous refusiez l’argent ; j’aimerais autant laisser la montre. » Il ne dit plus rien et prit les trente-cinq francs ; puis il ouvrit son tiroir et choisit une belle chaîne d’acier, avec deux petites clefs en argent doré qu’il mit à la montre.