DONAT, [Dominique] de l’Académie des Arcades de Rome, né à Beziers en 1709, Ecrivain infatigable, & qui, à notre avis, aura bien de la peine à se faire une réputation, & encore plus à procurer du débit à ses Ouvrages, malgré les Prospectus qu’il en distribue, & d’après les Prospectus mêmes.
La répétition de ce qu’ont dit les Ecrivains secondaires ne porte qu’une lumiere foible, dont on reconnoît l’origine, malgré les efforts qu’on fait pour la cacher.
On peut en juger par son Tableau historique des principaux événemens de la Monarchie Françoise, Ouvrage d’un style diffus, traînant, & surchargé de détails inutiles, qui annoncent plutôt l’homme écrivant pour remplir les fonctions de sa place d’Historiographe & faire des volumes, qu’un Ecrivain judicieux & exercé dans la Littérature.
Mesengui est un Ecrivain estimable par l’esprit de Religion & de piété qui animent ses Ouvrages, d’ailleurs écrits avec autant de correction que d’aménité.
Il faut croire que l’Ecrivain Germanique n’a écouté que son caractere, très-philosophique, à la vérité, par un amour propre impitoyable envers les autres, & très-indulgent envers lui-même.
Henri Degron Qu’ajouter, sinon dire de relire ses poèmes empreints du charme triste qui semble prédestiné à ceux qui vont partir, et ces pages d’une beauté sûre d’un écrivain déjà maître de sa langue, qui sont Un portrait du duc d’Albe, et les Trianons d’automne.
Antony Valabrègue a sa place dans ce groupe d’écrivains qui se sont attachés tout spécialement à décrire Paris et ses aspects pittoresques, sa vie, ses amours, ses plaisirs en même temps que la campagne environnante et les bois à la fois mystérieux et bruyants de la banlieue.
J’y retrouve bien l’ami que j’ai perdu, le jeune poète aimable, fin, délicat, mais mutin, vif et fougueux à ses heures, l’écrivain chevaleresque et galant sans mignardise, joyeux sans forfanterie, mélancolique sans affectation, mais quelle que soit son humeur, toujours honnête et ne cessant de protester contre l’égoïsme, la sottise et toutes les mauvaises passions du siècle.
On se fait néanmoins un devoir de placer ce dernier Ouvrage dans toutes les Bibliotheques où il peut être nécessaire pour compléter la collection des Ecrivains sur ce sujet.
Les Protestans de son siecle, faute de bons Ecrivains, en firent un homme célebre dans leur parti.
La République des Lettres fourmille aujourd’hui d’Ecrivains de cette trempe.
M. de Voltaire ne le connoissoit sans doute pas, quand il a dit, dans sa Notice des Ecrivains du Siecle de Louis XIV, qu’il n’avoit fait que des Ouvrages polémiques.
Qui ne seroit pas étonné de voir son nom supprimé au bas de cet Article, qui lui appartient en entier ; tandis qu’on y voit si exactement figurer celui de tant d’Ecrivains obscurs, qui sont allés s’ensevelir dans ce vaste Sépulcre !
Pingeron a enrichi notre Littérature, on lui doit encore plusieurs Dissertations qui ont pour objet la Politique, l’Administration des Finances, l’Agriculture, le Commerce, & qui lui ont mérité un rang honorable parmi les Ecrivains utiles de ce Siecle.
Ce petit Ouvrage n’a pu partir que d’un Ecrivain solide & judicieux, d’un esprit observateur & doué de l’art de rendre, d’une maniere intéressante, ses observations.
Emile Hennequin, qui avait à un haut degré le respect de son talent et le respect du livre, n’aurait certainement pas consenti à former un volume d’études plus ou moins hétérogènes, qu’il n’y a pas de raison péremptoire pour réunir sous un même titre, et qui ne constituent pas un ensemble comme les Ecrivains francisés.
En parlant des écrivains français dont la réputation est assez bien assise pour être hors d’atteinte, le Journal du Léman paraît désirer pourtant qu’on les juge, c’est ce que nous faisons.
Ils méritent en cela bien plus de reconnoissance, que la plupart des Ecrivains médiocres qui ne cessent de fatiguer le Public de leurs propres Ouvrages.
Ce n’est pas pour ses Ouvrages, qui ne consistent qu’en quelques Plaidoyers, que nous lui donnons une place dans cette Galerie littéraire ; il a rendu aux Lettres des services plus réels, que ceux qu’ont cru lui rendre tant d’Ecrivains par leurs Ecrits.
Mais si le style de M. l’Abbé Auger n’est pas aussi rapide, aussi animé, aussi mâle que celui de Démosthene, aussi élégant, aussi fleuri que celui d’Eschine, il a du moins de la correction & de la netteté, qualités qui deviennent tous les jours plus rares parmi nos Ecrivains.
Nous n’entrerons pas dans la discussion des démêlés de M. l’Abbé Beaudeau avec différens Ecrivains qui ont combattu quelques-uns de ses principes.
La Vie de Grotius, celle d’Erasime, celle de Bossuet, sont le fruit de ses travaux, c’est-à-dire qu’il a pris la peine de recueillir, sur ces célebres Ecrivains, différentes Pieces qui peuvent servir de matériaux à ceux qui voudront traiter les mêmes sujets d’une maniere plus intéressante.
A peine son nom est-il aujourd’hui connu du commun des Littérateurs ; on a oublié du moins qu’il a été un des beaux esprits du siecle dernier ; cependant ses Ouvrages offrent plus de talent, une Littérature plus étendue que les Productions d’un grand nombre d’Ecrivains qui brillent dans celui-ci & sont destinés au même sort.
Quand on entreprend de suivre une carriere tracée par un Ecrivain justement célebre, on ne devroit pas ignorer qu’il faut, avant toutes choses, être doué du même discernement, & avoir de l’érudition, de la méthode, & du style.
Il n’en est pas certainement dans la Littérature comme dans la Noblesse : l’Auteur d’une grande Maison est ordinairement un homme d’un grand mérite, & c’est de lui qu’on se fait gloire de dater ; tandis que le plus souvent un Ecrivain obscur est l’inventeur d’une nouvelle génération poétique : mais son obscurité n’est pas une raison pour se dispenser de l’hommage qu’on doit à son invention.
Que penser, après cela, des prétentions de quelques-uns de nos petits Ecrivains, qui croient leur réputation solidement établie, parce qu’ils auront appris leur a b c poétique à Geneve ou ailleurs ?
Rien de plus poétique, rien de plus dramatique, quand on songe que les Rimes maladives d’Alfred Béjot ne sont pas la forme fantaisiste d’une fiction cérébrale, un symbole d’une âme seulement douloureuse, mais qu’elles constituent le testament authentique d’un jeune écrivain mort plein d’avenir, à trente ans.
[Les Écrivains du jour (1888).]
Daniel Lantrac a écrit de vrais poèmes en prose, en un style qui a juste assez d’imperfection pour faire bien augurer de l’écrivain, et une richesse d’images qui, peu à peu, appartiendra mieux à l’auteur.
Il est devenu lettré, instituteur, professeur, écrivain et poète ; il ne lui est rien resté du paysan, si ce n’est l’amour de la terre natale et le goût de la vie simple : Je reste vigneron et paysan dans l’âme, écrit-il encore plus tard.
Sa Cour Sainte ne mérite pas les railleries qu’en a faites le Marquis d’Argens : cet Ouvrage respire la piété, la douceur, une morale pure, & est écrit d’un style supérieur à celui de bien de Ecrivains de son temps.
Son Supplément aux rêveries du Maréchal de Saxe, l’Histoire intéressante qu’il a donnée de ce fameux Guerrier, & ses autres Ouvrages sur l’Art de la Guerre, font autant d’honneur à sa plume, qu’il s’est acquis de gloire en en pratiquant les maximes ; en sorte qu’on peut dire de ce Militaire Ecrivain, codem animo scripsit quo debellavit.
le Beau, qu’il faut juger du mérite de cet Ecrivain.
JACOB, [Louis] Carme, Bibliothécaire du Cardinal de Retz, né à Châlons-sur-Saone, en 1608, mort à Paris en 1670 ; un de ces Ecrivains laborieux, qui n’ont d’autre mérite que celui des recherches, & dont les Ouvrages ne laissent pas d’être quelquefois très-utiles.
Le style de cet Auteur est coulant & rapide, mais incorrect, négligé ; défaut ordinaire à ceux qui écrivent en pays étranger, où l’Ecrivain oublie son langage, & où les Lecteurs ne sont pas difficiles à contenter.
Ne suffit-il pas qu’il offre souvent des traits d’éloquence, de chaleur & d’élévation, qui feroient honneur à nos Ecrivains les plus exacts ?
Ils annoncent également l'Ecrivain ingénieux, utile, mais systématique.
Charles Asselineau Fontaney est de ces écrivains peu connus dont l’étude prouve la supériorité et la force de la génération à laquelle ils ont appartenu.
Dans un siecle aussi frivole que le nôtre, on ne sauroit trop accueillir les Ecrivains utiles qui contribuent à ses vrais avantages, malgré ses injustices & ses dégoûts.
En fait de Grammaire, l’exposition des fautes est beaucoup plus utile que celle des préceptes, & c’est parlà que le travail d’un Ecrivain éclairé seroit très-avantageux aux Provinces Méridionales du Royaume.
Ce Poëme est marqué au coin d’un génie aussi facile qu’aimable ; l’Homme de goût, le sage Moraliste, l’Ecrivain élégant, s’y montrent tour-à-tour.
La nécessité vraisemblablement le jeta dans le métier d’Ecrivain.
Quoiqu’il paroisse tomber quelquefois dans les travers des Ecrivains voyageurs, qui observent mal & exagerent toujours, on trouve néanmoins des détails vrais & intéressans dans son Nouveau Voyage aux Isles de l’Amérique.
Des Tableaux trop hardis, au sujet du Calvinisme, dans son Abrégé de l’Histoire de Nîmes, qui n’est qu’une compilation, ne devoient pas paroître non plus un titre suffisant pour le placer parmi les Ecrivains célebres, dans le nouveau Dictionnaire historique.
Cet excellent écrivain était un brave homme. […] Combien d’écrivains, surtout parmi les commerçants d’aujourd’hui, seraient capables de gaspiller ainsi leur « copie » ? […] Pendant longtemps, il a conservé des lettres que les plus célèbres écrivains de ce siècle lui avaient écrites. […] Sainte-Beuve loua sa Physiologie des écrivains et des artistes. […] De là le charme reposant de cette œuvre et l’optimisme souriant de cet écrivain.
Seulement, dans le dernier de ses rapports, daté de 1816, ayant à parler du concours pour l’Éloge de Montesquieu, le Nestor de l’Académie s’animait, l’octogénaire sentait son cœur s’échauffer en songeant qu’il lui avait été donné d’être admis, bien jeune, dans la société de l’illustre écrivain, et il le définissait avec autorité et délicatesse en quelques mots mesurés et choisis qui expriment eux-mêmes la parfaite urbanité littéraire177. […] Les prix dits d’Éloquence ne sont plus toujours des Éloges, ce sont le plus souvent des Discours, des Études critiques sur des écrivains célèbres ou distingués : Vauvenargues, Bernardin de Saint-Pierre, Regnard, Saint-Évremond, — hier Chateaubriand, aujourd’hui Jean-Jacques Rousseau. […] C’est proprement un prix d’encouragement à un jeune écrivain peu favorisé de la fortune et qui mérite de l’intérêt par son talent. […] Les trois fondations Trémont, Lambert et Leidersdorf, originairement, sont toutes trois de pure bienfaisance et destinées à soulager des infortunes littéraires, des veuves, des filles pauvres d’artistes, d’écrivains, etc.
Cet incomparable succès, au début, conféra à M. de Chateaubriand un caractère public, comme écrivain ; sa triple influence, religieuse, poétique et monarchique, commença dès lors. […] M. de Chateaubriand apparaît donc littérairement comme un de ces écrivains qui maintiennent une langue en osant la remuer et la rajeunir. […] Nous serions même fort tenté de croire que l’illustre écrivain n’a lancé ces manifestes que par engagement de position, par sentiment de point d’honneur, et comme on irait galamment sur le pré pour une cause à laquelle on se dévoue plutôt qu’on n’y croit. […] L’unité de la vie même de l’écrivain se retrouve dans cette diversité.
De même que dans l’histoire politique il y a des hommes de second ordre, sans lesquels certaines choses nécessaires et qui subsistent pouvaient ou ne pas s’accomplir sitôt, ou ne pas s’accomplir du tout ; de même, dans l’histoire de la littérature, il y a tels écrivains qui, pour n’avoir pas eu le don du génie, ont néanmoins senti les premiers, à certaines époques, le progrès qui se préparait, et ont en quelque sorte dégrossi le public pour les hommes de génie. […] L’histoire politique ne doit omettre que ceux qui ont subi les événements sans les comprendre, et qui ont ignoré et leur temps et eux-mêmes ; l’histoire de la littérature n’est fermée qu’aux écrivains qui n’ont fait que suivre, et qui ont porté la livrée soit d’un homme supérieur, soit de quelque mode littéraire aussi passagère qu’une mode d’habits. […] Par ce sage écrivain la langue réparée N’offrit plus rien de rude à l’oreille épurée. […] Quant au goût pour Sénèque, ce goût lui est commun avec tous les écrivains de la seconde moitié du xvie siècle, y compris le plus excellent, Montaigne120.
Plus les écrivains d’une nation ont pour but exclusif de faire effet, plus ils doivent être assujettis à des règles sévères. […] Contre un pareil principe, il faut des règles fixes, qui empêchent les écrivains de frapper tellement fort qu’ils ne frappent plus juste du tout. […] Je pense donc que c’est sagement et avec raison que nous avons refusé à nos écrivains dramatiques la liberté que les Allemands et les Anglais accordent aux leurs, celle de produire des effets variés par la musique, les rencontres fortuites, la multiplicité des acteurs, le changement des lieux, et même les spectres, les prodiges et les échafauds. […] Leurs écrivains ont une conscience littéraire qui leur donne presque autant le besoin de l’exactitude historique et de la vraisemblance morale que celui des applaudissements du public.
Frédéric Deville De bonne heure, son goût naturel le portait vers les études morales et religieuses ; il s’essaya, de bonne heure aussi, dans cette double voie, et, soit qu’il ait écrit en prose, soit qu’il ait demandé à la poésie ses inspirations, partout et toujours il a conservé intact le caractère qu’il avait revêtu, le caractère d’écrivain moraliste.
Abauzit ; mais il s’en faut de beaucoup qu’ils soient propres à justifier l’enthousiasme de l’Ecrivain Génevois.
Tout ce qu’on peut en estimer, ce sont les notes vraiment instructives, genre de mérite toujours à la portée des Ecrivains laborieux ; mais qui facilite le travail des Traducteurs modernes, qui savent si bien s’approprier tout ce qui peut leur donner un air d’érudition, & leur épargner les recherches qu’exige la véritable.
Cet Ecrivain travailla ensuite pour le Théatre Lyrique, où il donna Sylla, Iphigénie, Céphale & Procris, Tragédies, & les Fêtes galantes, Ballet qu’on joue encore de temps en temps, & que ne font point oublier les Nouveautés de ce genre aujourd’hui négligé de plus en plus.
L’Auteur y critique, avec les égards dus à un de nos premiers Ecrivains, plusieurs observations de M. de Buffon.
On a de lui la Tragédie de Pélopée, la Comédie du Nouveau Monde, l’Opéra de Jephté, qui feroient honneur aux petits Ecrivains qui prennent la liberté de rire à son sujet.
La singularité des idées fera toujours un nom à tout Ecrivain qui ne craindra pas d’affronter le Public en les mettant au jour.
Si on considere cependant que le goût n'étoit pas encore formé lorsqu'elle écrivoit ; que tel de ses Romans annonce lui seul plus d'esprit, d'imagination, & de connoissances, que le très-grand nombre de ceux dont on a inondé le Public depuis quelques années ; qu'on trouve dans Clelie & dans Artamene des traits d'une délicatesse & d'une supériorité qui feroient honneur à nos plus sensibles Ecrivains : on conviendra que les défauts ne doivent pas rendre aveugle sur les bonnes qualités.
II, p. 233) : « Dandolo, homme d’un caractère vif, chaud, enthousiaste pour la liberté, fort honnête homme, avocat des plus distingués, se mit à la tête de toutes les affaires de la ville… » Son fils, le comte Tullio Dandolo, lui-même écrivain très connu, possède des lettres de Bonaparte, dans lesquelles le premier Consul parle à son père d’« affection » et de l’« estime la plus vraie ».
Et l’ironie ou l’irritation que j’ai pu laisser voir tout à l’heure tournent à la louange de l’écrivain. […] C’est grâce à lui que notre écrivain a pu s’éprendre à ce point des romans russes, ou, si vous voulez, c’est l’ennui mortel issu de son dilettantisme qui a finalement déterminé ce prétendu dilettante à ne plus l’être.
Ce n’est qu’à la réflexion que nous avons vu la peau de femme qu’il avait revêtue laisser passer le bout de la grande oreille de l’écrivain. […] Comme écrivain, Corne a de l’élégance, et il est même rare qu’on en ait tant avec des idées communes.
L’ancien critique, qui signait Old Nick, était au moins une plume âpre, ardente et mordante ; c’était un écrivain, et ce n’est plus qu’une mécanique à traduction faite à Manchester ou à Birmingham, dont la roue tourne, tourne, et aujourd’hui, en tournant, ne nous rapporte que ce que nous avions déjà vu ! […] Ainsi, pour n’en donner qu’un exemple, que je pourrais accompagner de beaucoup d’autres, l’écrivain anglais compare quelque part les découragements de Nelson au commencement d’une carrière à laquelle il faillit renoncer « aux sécheresses de ces mystiques qui finissent par être des saints » ; et cette comparaison qui veut être une idée, je la retrouve littéralement dans M.
L’ancien critique qui signait Old Nick était au moins une plume âpre, ardente et mordante ; c’était un écrivain ; et ce n’est plus qu’une mécanique à traduction faite à Manchester ou à Birmingham, dont la roue tourne, tourne, et, en tournant, ne nous rapporte que ce que nous avions déjà vu. […] Ainsi, pour n’en donner qu’un exemple, que je pourrais accompagner de beaucoup d’autres, l’écrivain anglais compare quelque part les découragements de Nelson, au commencement d’une carrière à laquelle il faillit renoncer, « aux sécheresses de ces mystiques qui finissent par être des saints » ; et cette comparaison, qui veut être une idée, je la retrouve littéralement dans M.
Mgr Salvado aurait pu ajouter aux paroles si sensées et si courageuses du docteur, ce passage des Monthly Records, plus courageux et plus explicite encore : « S’il est un fait incontestable, — disent les Monthly Records, — qui nous humilie et qui nous afflige, c’est que là où nous, anglicans, nous agissons timidement, dans nos possessions australiennes, l’Église de Rome est activement à l’œuvre avec un zèle et une sagesse que nous ferions bien d’imiter… Ses évêques sont partout où il y a des âmes à conquérir et à changer… Une maîtresse pensée (master mind) anime et dirige leurs travaux… Quand un seul membre de notre clergé poursuit solitairement une tâche accablante, sans être assisté des conseils de ses supérieurs, l’Église de Rome ne cesse d’apparaître avec tous ses moyens d’action au grand complet… » Certainement, jamais le sentiment de ce qui manque à sa patrie n’a inspiré à un anglais plus de noble jalousie et de justice, et il n’y aurait qu’à admirer, si, en sa qualité d’anglican, l’écrivain auquel on applaudit ne provoquait pas le sourire en nous parlant des moyens d’action au grand complet de cette Église romaine dont il faut bien compliquer le génie pour en comprendre la puissance, quand on ne croit plus à sa divine autorité ! […] Si jamais elle avait été là, l’écrivain anglais auquel nous répondons aurait eu certainement raison d’écrire « qu’il fallait que l’Église anglicane imitât l’Église romaine ».
Louis Veuillot, l’un des grands écrivains de ce temps-ci. […] Partout là l’auteur de Laboureurs et Soldats est traité d’écrivain viril, la plus noble qualification, selon nous, qu’on puisse donner à un homme de lettres dans ce temps, si tristement émasculé.
D’autres poètes, d’autres écrivains, d’autres hommes de génie n’ont eu que leurs heures de génie. […] Quelles avaient été, en effet, son éducation et ses connaissances acquises d’écrivain ?
Vérola, le dégagement de sa personnalité, la clarté et l’élévation de sa pensée, la belle ordonnance de ses conceptions, tout témoigne enfin que, bon poète et bon écrivain, il ne tardera plus à goûter une estime et une admiration unanimes.
Mais un froid Ecrivain ne sait rien qu’ennuyer.
Si ces deux Ouvrages n’avoient servi qu’à faire passer dans notre langue les sages maximes & les beautés des Ecrivains Anglois, Abel Boyer auroit de plus grands droits aux éloges du Public reconnoissant ; mais la connoissance de la langue Angloise nous a attiré le débordement de tant d’extravagances, que les Esprits sages sont peu tentés d’applaudir à ses travaux, ou, pour mieux dire, il y eût vraisemblablement renoncé, pour peu qu’il eût prévu les mauvais services qu’il alloit rendre à sa Patrie.
Que penser également de celui de tant d’autres Ecrivains, qui se sont efforcés, depuis lui, à déprécier ces mêmes Auteurs ?
On peut en dire autant des Mémoires du Chevalier de Gonthieu, qu’il ne désavoue pas, aussi bien que de Mémoires d’un Américain, des Lettres d’un Philosophe sensible, & des cinq premiers volumes du Spectateur François, que cet Ecrivain réclame dans une Lettre à l’Auteur du Mercure.
Rohan, [Henri, Duc de] Pair de France, Prince de Léon, né en Bretagne en 1579, mort en 1638, un des plus grands Capitaines & des bons Ecrivains de son temps.
Les usurpations de la médiocrité, les artifices de la prétention, les travers des Ecrivains en vogue, y sont saisis avec justesse, & finement ridiculisés.