Champfleury, l’on n’est jamais sûr d’entrer en gare. […] Et, maintenant, fuyons ces régions grises et glacées de l’insensibilité pour entrer dans le splendide et réchauffant royaume de la passion ! […] Alors, nous entrons véritablement dans l’action, et la haute moralité du roman commence de s’entrapercevoir. […] J’errais sous les galeries, m’interrogeant et ne répondant pas, lorsque je vis un groupe de critiques entrer au café Voltaire. « Eh ! […] J’entrai en fureur… Quel poète n’aimerait mieux qu’on lui enlevât un doigt qu’une strophe ?
Ainsi la préposition à peut bien entrer, comme toutes les autres prépositions, dans des façons de parler adverbiales : mais comme elle est toûjours suivie de son complément, ou, comme on dit, de son régime, elle ne peut jamais être adverbe. […] Puisqu’on ne dit pas que toutes ces prépositions qui entrent en composition avec l’article, forment autant de nouveaux cas, qu’elles marquent de rapports différens ; pourquoi dit-on que di, a, da, ont ce privilége ? […] n’en sont pas moins prépositions, quoiqu’elles entrent en composition avec l’article ; ainsi di, a, da, n’en doivent pas moins être prépositions pour être unies à l’article. […] ) celui qui croit embellir un sujet, unam rem, en y faisant entrer du merveilleux. […] Les noms de pays, de royaumes, de provinces, de montagnes, de rivieres, entrent souvent dans le discours sans article comme noms qualificatifs, le royaume de France, d’Espagne, &c.
. — C’est M. de Bellenglise qui le fit entrer dans l’imprimerie de M. […] Après la défaite du principe légitimiste, en 1830, beaucoup de ses amis auraient désiré le voir entrer avec eux au pouvoir. […] Il ne peut entrer dans notre dessein de faire une étude complète des chansons, des occasions diverses d’où elles sont nées et de leur mérite poétique. […] Nous nous contenterons pour la plupart de ses œuvres d’une indication très générale, nous réservant d’entrer dans de plus intimes détails à l’occasion des Dernières chansons. […] Il vaut mieux, pour finir, entrer dans cet aimable entretien que Béranger offre à son lecteur et où il exprime, dans une série de pièces charmantes, ses regrets et ses rêves, sa mélancolie égayée par une douce espérance.
Il le met en jeu, il l’invoque, il le fait entrer dans les considérations qui doivent avoir pour effet de nous mener au bien. […] Quelle qu’elle soit, et par quelques philosophes qu’elle ait été enseignée, et dans quelque système qu’on l’ait fait entrer, elle est précisément ce qui empêche le plus les hommes de vivre en harmonie. […] Sans y entrer nous-mêmes, nous nous bornerons à rappeler qu’il n’y a pas là seulement, comme Lamennais semble le croire, le divorce de deux « éléments intellectuels », mais l’antagonisme de deux principes. […] Avec Ballanche, nous entrons dans cette génération d’hommes qui ont été ébranlés jusqu’au fond de leur imagination par le drame révolutionnaire, et qui, chacun selon sa tournure d’esprit, en garderont je ne sais quelle tendance à une forme ou à une autre de mysticisme. […] Les mahométans ont atteint avant nous l’unité religieuse et sociale ; nous leur offrons d’en déchoir pour entrer avec nous dans la contradiction. » — Unité !
Il est vrai que c’est par l’auteur qu’on le sait et de plus par ceux des principaux intéressés qu’il y a fait entrer tout vifs. […] Et en effet, dans cette période d’entreprise encore confuse et de méditation ardente où il se trouvait, il s’était dit, pour un temps, de s’affranchir par l’esprit de tout élément et ascendant étranger, de donner un libre cours à sa faculté intérieure, à ses impulsions et à ses impressions, de se laisser faire naïvement à tous les êtres de la nature, à commencer par l’homme, et d’entrer par là dans une sorte d’harmonie et d’intimité avec tout ce qui vit.
Je ne vis plus, j’assiste à la vie… » En parlant de la sorte, Ducis était fidèle à sa nature, à sa complexion, à ses vœux constants de retraite, et à tous ses refus précédents d’entrer à aucun degré dans la vie publique. […] Au moment où nous sommes entrés, ces deux vieillards, qui avaient l’air de deux patriarches, nous ont parfaitement bien reçus… » 75.
Revenue à Paris à la fin de l’année 91, Mme Roland entra, on peut le dire, au ministère avec son mari, en mars 92. […] Cicéron et Sénèque consolaient davantage par des lieux communs, par des considérations lointaines et médiocrement touchantes ; Marc-Aurèle eût été plus stoïque et serait moins entré dans une douleur : mais je me figure que le gendre d’Agricola, s’il avait eu à entretenir un ami sur la mort d’un père, l’aurait abordé ainsi dans des termes a la fois mâles et compatissants, sobrement appropriés à une réalité grave, Pour qui lirait superficiellement toute cette Correspondance, il pourrait se faire qu’un des traits les plus intéressants à y saisir échappât.
Chaque auteur y entrerait, selon son rang, avec un bagage très-allégé. […] Bonaventure des Periers n’y entrerait qu’avec une seule pièce, Gohorry, avec une seule stance ; le bon jurisconsulte Forcadel, un peu étonné, s’y verrait admis pour avoir une seule fois, je ne sais comment, réussi dans un dialogue rustique amoureux , traduit de Théocrite.
La composition, c’est-à-dire l’art de disposer et de développer avec ordre et proportion toutes les parties d’un sujet, de lui donner l’étendue qu’il comporte, de n’y faire entrer que les idées qui s’y rattachent, d’en écarter toutes celles qui lui sont étrangères, de l’approprier aux intelligences les moins préparées, est un art presque inconnu au seizième siècle. […] On y touchait du doigt ces perfectionnements que Descartes loue dans Balzac : cette suite, cette liaison des parties, ce plan conçu avec force et clarté, ce langage précis, figuré avec mesure, ce tour libre et majestueux, cette noblesse qui n’est que l’unité de ton dans un sujet où il n’est rien entré qui n’y convienne.
Mais si nous entrons dans cette voie, qui aura le courage de la suivre et s’il faut sacrifier l’inférieur, devra-t-on négliger sa famille pour une famille que l’on juge meilleure, et trahir sa patrie au profit d’une autre nation de civilisation supérieure, sera-ce un devoir strict ? […] C’est l’ironie de ceux qui ne veulent pas prendre la peine d’entrer dans les opinions et les sentiments d’autrui ou qui ne peuvent y parvenir, mais qui les dédaignent ostensiblement, en ayant l’air d’en avoir reconnu de toute éternité le peu de valeur.
Nous ne pouvons entrer dans une analyse détaillée de l’œuvre, que nous devons supposer connue. […] Jusqu’ici le choix de la note qu’il convient de mettre à la basse, en tant que note de basse, c’est-à-dire indépendamment des autres notes qui entrent dans l’accord, avait une importance qui constituait une difficulté.
Oui, nous avons éprouvé un orgueil réel à voir nos artistes faire pareille figure en cette mémorable soirée, à les voir entrer ainsi de plain-pied dans l’art nouveau ! […] Après avoir payé ces droits d’entrés, l’œuvre de Wagner est enfin acceptée par le public parisien.
L’imprécation paternelle à peine proférée prenait souffle et vie ; elle entrait dans une divinité vengeresse, accourue pour l’exécuter, du fond de l’Érèbe. […] La poésie de la plainte naissait d’elle-même sur les lèvres de ces prêtresses du deuil ; une Muse douloureuse entrait dans leur âme et leur inspirait des chants pathétiques ; le lit funéraire était leur trépied.
Cependant je viens de lire : « Elle agite ses petits bras de lézard et me dit »144 … ; alors je suis assuré qu’appeler lézard le bras est, aujourd’hui comme il y a des siècles, une idée qui peut entrer spontanément au cerveau par l’œil, car je connais l’auteur : il est de ceux qui tiennent à créer leurs images, et s’il a refait la métaphore latine elle-même, c’est qu’elle s’est imposée à lui, comme elle s’imposa jadis à un poète ou à un paysan romain. […] Ce toele nous rappelle que l’anglais tale (conter) a eu primitivement la signification de compter ; il l’a perdue en partie, quand le mot account est entré dans la langue ; mais account a gardé, en partie, un peu du sens de tale.
De là le précepte bien connu, que l’artiste, le poète, le romancier doit vivre son personnage, et le vivre non pas superficiellement, mais aussi profondément que si, en vérité, il était entré en lui. […] Le génie, à force de faire sortir l’homme de lui-même pour le faire entrer dans autrui, peut faire que l’artiste se perde un jour lui-même, voie s’effacer la marque distinctive de son moi, se troubler l’équilibre qui constituait sa personnalité saine.
Je ne veux point entrer ici dans un examen approfondi de la règle des unités. […] La seule règle que je me sois imposée a été de ne rien faire entrer dans le rôle de Thécla qui ne fût d’accord avec l’intention poétique de l’auteur original.
Il y avait des Ysopets, c’est-à-dire des recueils de fables ésopiques, entrés grand nombre. […] Il a fait plus, et ici je crois en être sûr : je ne crois pas que Vigny malgré ses souvenirs de chasseur, qui certainement l’ont aidé, je ne crois pas que Vigny aurait écrit la Mort du Loup si La Fontaine n’avait pas existé, et aurait compris aussi bien le sublime stoïcisme du loup qui souffre et meurt sans parler, sous les six couteaux qui lui sont entrés dans le corps ; — et il n’aurait pas dit : Comment on doit quitter la vie et tous les maux, C’est vous qui le savez, sublimes animaux.
Il y a de l’agrément parfois, des situations et des personnages découpés pour entrer dans une pièce de théâtre, qu’on appellera une jolie pièce. […] En tout, Feuillet reste dans la nuance, au lieu d’entrer hardiment dans la couleur et dans le trait.
Non seulement la littérature naturaliste est déterminée par la science, mais elle n’en est que le prolongement, elle s’identifie avec elle ; elle est de la science elle-même, si j’en crois cette phrase : « Nous continuons, je le répète, la besogne du physiologiste et du médecin, qui ont continué celle du physicien et du chimiste… Dès lors nous entrons dans la science. » Et cela, à mesure que l’idéal, qui « nous vient de nos premières ignorances », recule et décroît. […] Pourra-t-il faire entrer ce « quid proprium » dans l’ensemble des phénomènes physico-chimiques de l’être intra-organique ?
Voici un duc et pair de la Cour de Louis XIV, peint par un ennemi que vous devinerez sans peine : « La plus vaste et la plus insatiable ambition, l’orgueil le plus suprême, l’opinion de soi la plus confiante et le mépris de tout ce qui n’est point soi le plus complet ; la soif des richesses, la parade de tout savoir, la passion d’entrer dans tout, surtout de tout gouverner ; l’envie la plus générale, en même temps la plus attachée aux objets particuliers et la plus brillante, la plus poignante ; la rapine hardie jusqu’à essayer de faire sien tout le bon, l’utile, l’illustrant d’autrui ; une vie ténébreuse, enfermée, ennemie de la lumière… une profondeur sans fond : c’est le dedans. […] Il les a ployés au service d’idées et de sensations nouvelles ; il les a détournés du sens habituel, groupés en combinaisons ingénieuses ; il a pris à l’atelier, pour les faire entrer dans la littérature, les termes d’argot vraiment pittoresques et méritants : il a créé une langue pour la critique d’art, dont il est à la fois l’inventeur et le modèle.
. — Inversement, chez celles-là même qui ont voulu prendre l’égalité pour principe constitutif, combien les sentiments anti-égalitaires sont-ils prompts à renaître, lorsqu’elles entrent en contact avec des races totalement différentes de leurs races ! […] La quantité des étrangers avec lesquels Rome entrait en rapport l’obligeait à substituer, aux règles spéciales, des règles aussi générales que possible.
Nous avons vu combien l’Italie a souffert des « erreurs » répétées de ses envahisseurs ; d’autres exemples sont faciles à trouver : alors que la liberté de conscience est garantie par toutes les Constitutions, comment qualifier le dogme de l’infaillibilité du pape proclamé en 1870, l’année même où Victor-Emmanuel entrait à Rome ? […] Sur le degré et la valeur de cette nouveauté les jugements peuvent varier à l’infini ; nous n’avons pas à entrer dans le détail de ces discussions.
La renommée de madame de Staël était due également à l’opposition politique, à la persécution qui la rendait intéressante, et à la philosophie sentimentale qui était en vogue alors dans tout un certain monde ; l’art n’entrait presque pour rien dans leur gloire ; à ce titre d’artistes, on était disposé plutôt à les railler.
Une fois entré dans son sujet, M. de Tocqueville s’y tient avec sévérité, et les considérations générales, éloquentes, de son Introduction font place à une analyse savante, exacte et sans aucune de ces digressions sentimentales auxquelles s’abandonnent trop volontiers beaucoup de nos jeunes historiens et publicistes.
Ce rire-là ne fait rien à l’affaire, ne doit pas entrer dans notre analyse ; il fallait seulement le signaler en passant.
Mais Fontenelle trouva sa vraie voie lorsqu’il composa ses Entretiens sur la pluralité des Mondes (1686), puis lorsque, ayant été nommé secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences (1697), il écrivit l’Histoire de l’Académie et les Éloges des Académiciens : il entra alors tout à fait dans son rôle, qui était d’être le maître de philosophie des gens du monde, d’introduire la science dans la conversation des femmes.
Rod de s’intéresser à toutes les conceptions de la vie, même les plus contraires à ce qu’on entend justement par dilettantisme, et d’y entrer tour à tour.
Mais depuis que Jésus était entré dans une voie brillante de prodiges et de succès publics, l’orage commença à gronder.
Marthe et Marie vinrent au-devant de Jésus, et, sans le laisser entrer dans Béthanie, le conduisirent à la grotte.
Les avances de madame de Montespan à madame de La Vallière lui ayant plu, il se lia une espèce d’amitié entre ces dames… Le grand Alcandre fut ravi de la voir tous les jours avec madame de La Vallière, qui en était charmée pareillement, parce qu’elle entrait dans tous ses intérêts.
» — Et elle s’achemine vers la chambre royale, comme elle entrerait dans l’antre d’un lion endormi.
Celles-ci, par les éléments abstraits qui entrent en leur formation, par la complexité de leur contenu où se confondent — transformées par un apprêt dialectique — des images réelles en nombre souvent considérable, celles-ci sont toujours sujettes à caution.
Mme Swetchine, qui n’est pas auteur, — qui en a un jour couru le danger, mais qui y a échappé par cette conversion qui la jeta dans le grand sérieux de la vie et qu’elle n’a jamais racontée (trait caractéristique de la discrétion sur elle-même de cette sympathique femme du monde), Mme Swetchine, ne peut avoir eu que deux buts en écrivant sa pensée : — ou la fixer mieux en la parlant, pour la connaître et lui donner sa forme, pour qu’elle cessât d’être une rêverie et fût bien une pensée, — ou entrer par là dans la pratique morale, dans le conseil, dans le soulagement.
Tout cela, facile à prévoir, n’est donc pas pour nous comparable à l’impression que doit causer le ton d’un livre écrit par un esprit qui passait pour violent, — ce qui n’était peut-être pas une calomnie, — et qui a résolu incroyablement le difficile problème, en littérature et en société, de tout dire en respectant tout et de toujours le dire de manière à entrer le plus dans ceux à qui on le dit !
il est entré dans le rang, et il trotte modestement avec les autres.
IV Je n’ai point à entrer dans le détail immense des faits à travers lesquels cette légitimité sublime a agi pendant tant de siècles sans jamais forfaire à elle-même, ni quand, pour défendre les corps aussi bien que les âmes, elle s’appuya, un jour, du temps de Léon, sur Charlemagne ; un autre jour, du temps de Grégoire VII, sur la grande Mathilde ; sur Othon, au temps des effroyables anarchies romaines ; et, plus tard, sur elle-même.
Ils entrent mieux dans son petit œil… Mais jamais de grandeur, quand il les envisage !
Encore une fois, nous ne pouvons entrer dans cette robuste et longue discussion qu’il faut prendre où elle est, c’est-à-dire dans le livre de M.
Seulement, si nous n’entrons pas plus avant dans ce point de vue pratique, qu’il est impossible de ne pas ouvrir quand il s’agit d’un livre chrétien, il nous reste à connaître le côté littéraire de l’Imitation comme œuvre humaine, et nous allons l’examiner.
Alexandre Dumas fils, il n’y a plus rien à en espérer, et il ne saurait faire un pas de plus dans la voie où il est entré.
Mais les débris de cette absurdité brisée s’attachent à lui et entrent dans sa pensée, comme des échardes douloureuses et saignantes, et, de ce coup, impossibles à arracher !
Il n’y a que lui qui puisse être vexé, mécontent et quinaud, car cela ne le grandit pas d’entrer si pleinement et si ras dans la peau de son ami Vacquerie.
Autran, et comme les défauts d’un homme entrent plus profondément peut-être dans sa manière que ses qualités, telle est aussi sa manière.
Mais qu’il ait du succès ou qu’il n’en ait pas, que le livre périsse par les défauts que j’ai signalés ou par ses qualités, parfois plus dangereuses que les défauts quand on vise le succès pour l’atteindre, ce livre n’en sera pas moins la preuve faite, avec une précision qu’on n’avait jamais vue, de cette chose très curieuse et très rare parmi tant d’imitations impuissantes : — c’est qu’un fragment de la personnalité d’un homme soit entré et se soit incrusté si profondément dans la personnalité d’un autre homme… Chemise de Nessus qui ne l’a pas fait souffrir !
Balzac, à deux, ou trois endroits de sa Comédie, s’est assimilé cette effroyable langue, et y a fait entrer son génie, comme on chasse de l’or dans du fer.
C’est donc à lui qu’ils attribuent la première origine de cette défiance qui éclata toujours depuis entré la cour de Versailles et celle de la Haye.
Au lieu d’entrer de plain-pied dans l’action qu’il veut raconter, il a cru devoir se condamner à une longue exposition. […] Dès que Louise connaît l’engagement pris par Auguste, elle n’hésite pas à entrer dans la conspiration, avec l’unique espérance de partager le sort du chevalier des Préaux. […] Il nous a présenté comme renseignements importants et généralement ignorés, des anecdotes, des idées et des faits qui sont entrés depuis longtemps dans le domaine public. […] Quand il serait le premier homme de France, il lui resterait encore, pour entrer à l’Académie française, à devenir grand orateur ou grand écrivain. […] Dans la voie où il est entré, l’amitié ne serait pas inutile ; mais comment venir jusqu’à lui ?
Dans la réserve que mettait Renan à affirmer, il entrait bien un peu de dédain à l’endroit de ceux qui affirment. […] La matière à livres entrait en lui comme en un moule bien fait et en sortait. […] Vouloir à toutes forces faire entrer l’un dans l’autre est une chinoiserie dont, du reste, les Chinois, qui sont gens de très bon sens, ne se sont pas avisés. Mais empêchez donc un artiste de porter partout le culte de la beauté et de le faire entrer dans sa morale quand, par hasard, il s’avise d’en avoir une. […] On a tout le temps dans le derrière de la tête le mot du bon ministre Loyer quand il voit entrer M.
Cette œuvre d’art — entrons dans le détail — comment la ferons-nous ? […] L’homme a une tendance qui consiste à vouloir se sacrifier à l’éternel pour y entrer, et cette tendance est précisément l’amour. […] Que les exercices du corps soient forcés ou volontaires, le corps n’en tire pas pour cela moins d’avantages ; mais les leçons qu’on fait entrer de force dans l’âme n’y demeurent pas. […] Le « force-les à entrer » n’est point du tout son fait, ni le mien. […] « Aucun d’eux n’aura rien qui soit à lui seul et ils n’auront à eux tous ni maison ni magasin où tout le monde ne puisse entrer.
Il entrait dans la maison même. […] On ne saurait nier qu’il trahisse la fatigue, ce qui n’a pas d’ailleurs de quoi nous étonner, si nous réfléchissons que le romancier venait d’entrer dans sa soixante-huitième année. […] Mais cette première ardeur s’était refroidie promptement, et, laissant là les bons pères, il était entré au service. […] Si l’on sait qu’il entra chez les bénédictins en 1721 et qu’il en sortit, comme on vient de le voir, en 1728, on ignore ce qu’il y fit. […] Mais que les Genevois me pardonnent si, comme il le faudrait pour bien éclaircir la question, je me dispense d’entrer dans le récit de leurs querelles intestines au xviiie siècle !
. — Par quels chemins ces idées peuvent entrer en France. — Le positivisme. — La critique. […] Par quels chemins ces idées peuvent entrer en Angleterre. — L’esprit exact et positif. — L’inspiration passionnée et poétique. — Quelle voie suit Carlyle. […] Tous les esprits entrent dans l’une ou l’autre de ces deux voies. […] Les systèmes ont pullulé les uns par-dessus les autres et débordé en une végétation inextricable, où nul étranger n’osait entrer, ayant éprouvé que chaque matin amenait une nouvelle pousse, et que la découverte définitive proclamée la veille allait être étouffée par une autre découverte infaillible, capable tout au plus de durer jusqu’au lendemain matin. […] Sortons de nos idées françaises et modernes, et entrons dans ces âmes ; nous y trouverons autre chose qu’une maladie noire.
Déjà, son Poil-de-Carotte, ce type si curieux de l’enfant intelligent, sournois et fataliste, est entré dans les mémoires et jusque dans les locutions. […] Poictevin est entré dans le « jardin de toutes les floraisons » que chanta saint Bonaventure, (Crux deliciarum hortus In quo florent omnia…) et à genoux il a baisé le cœur des roses dont la roseur est faite de sang, — le sang du grand Supplice. […] Il ne s’agissait plus tant de faire entrer dans l’Art, par la représentation, l’extériorité brute, que de tirer de cette extériorité même des motifs de rêve et de surélévation intérieure. […] Le mysticisme lui est entré plus avant dans l’œil que dans l’âme. […] Comme sa vie, les rythmes qu’il aime sont des lignes brisées ou enroulées ; il acheva de désarticuler le vers romantique et, l’ayant rendu informe, l’ayant troué et décousu pour y vouloir faire entrer trop de choses, toutes les effervescences qui sortaient de son crâne fou, il fut, sans le vouloir, un des instigateurs du vers libre.
Il fallait que la vie entrât ainsi dans les habitudes de la matière brute, pour entraîner peu à peu sur une autre voie cette matière magnétisée. […] Fonction primordiale de l’intelligence Il est nécessaire d’entrer ici dans quelques détails provisoires sur le mécanisme de l’intelligence. […] Cet espace est donc, avant tout, le schéma de notre action possible sur les choses, encore que les choses aient une tendance naturelle, comme nous l’expliquerons plus loin, à entrer dans un schéma de ce genre : c’est une vue de l’esprit. […] Mais point n’était besoin d’entrer dans d’aussi longs détails sur le mécanisme du travail intellectuel : il suffirait d’en considérer les résultats. […] Elle tourne tout autour, prenant, du dehors, le plus grand nombre possible de vues sur cet objet qu’elle attire chez elle, au lieu d’entrer chez lui.
Il ne sera pas inutile d’observer que les mêmes influences qui concoururent en 1672 à faire entrer Fléchier à l’Académie sont celles que douze ans plus tard Boileau rencontrera liguées contre sa candidature. […] On pense bien que nous n’allons pas entrer dans le fond de la controverse. […] ” » Authentique ou controuvée, peut-être arrangée par Bernis, l’anecdote n’en est pas moins de celles qu’il faut accepter et laisser entrer dans l’histoire, parce qu’elle peint vivement un homme. […] Entrons donc dans le détail de quelques affaires particulières, où nous ne tarderons pas à retrouver les plus grands noms du xviiie siècle : Voltaire, Diderot et Rousseau. […] Il entra par là, naturellement, en rapports plus directs avec le duc de Choiseul.
Car ce n’était, au fond, chez lui, qu’un besoin littéraire, une soif ardente de connaître, et la juvénile assurance qu’il allait, par la science, entrer dans le monde merveilleux de la vie. […] Quelqu’un qui fût entré là, sans préparation, eût tout de suite pensé qu’il s’agissait d’un criminel, ayant inventé une nouvelle épouvante. […] Il lui restait à s’évader du monde, à le recréer, meilleur, pacifié et plus immense, à entrer dans l’avenir pour nous montrer tout ce qui y germe d’espoirs nouveaux… De là, Les Quatre Évangiles. […] Une fois le principe établi, toutes les dames qui écrivent ne tarderont pas à entrer dans ce comité, et les hommes, enfin vaincus, n’auront plus qu’à se retirer à la maison, où désormais ils surveilleront, ménagères, le pot-au-feu et donneront, nourrices sèches, le biberon aux enfants. […] J’ai lu, à ce propos, des phrases admirables et dignes d’entrer, encore tout humides d’encre, dans l’impartiale et définitive Histoire.
Quand il trouve le moyen de tailler cette pierre avec une autre pierre, l’homme a entré les mains un outil d’une réelle valeur. […] S’il est matière, on verra sans étonnement une forme matérielle devenir une autre forme matérielle ; s’il est le vide, le néant, nous entrons dans la métaphysique. […] Entrer dans des exemples, ce serait entrer dans l’absurde ; Pascal en a donné un, resté fameux, avec le nez de Cléopâtre. […] Il entra en lutte avec bouc, put le saisir et alla le jeter, en récitant des prières, dans la Saasser-Visp. […] Des écrivains sages, des esprits plutôt timorés, dès qu’il s’agit du moteur mécanique, entrent en folie.
Il suit de là que tous les excitants extérieurs pourraient manquer ; si, en leur absence, le nerf entrait de lui-même en action, nous aurions la même sensation en leur absence qu’en leur présence. — Et de fait, c’est ce qui arrive ; nous éprouvons, sans leur concours, une quantité de sensations, qu’on appelle subjectives ou consécutives. […] Elle est morte subitement ; j’ai trouvé les nerfs optiques atrophiés depuis leur entrecroisement jusqu’à leur entrée dans le globe de l’œil ; certainement dans ce cas la transmission des impressions était impossible ». — « Deux individus avaient perdu un œil par phtisie du globe, et les hallucinations se produisaient chez eux aussi bien de ce côté que du côté sain. » — « Nous avons en ce moment à la Salpêtrière, dit Esquirol, deux femmes absolument sourdes qui n’ont d’autre délire que celui d’entendre diverses personnes avec qui elles disputent jour et nuit. » — À la rigueur on pourrait objecter que dans ces exemples la partie centrale et encore intacte du nerf est le point de départ de l’irritation ; mais cela n’est point vraisemblable ; l’hallucination est trop systématique ; si elle provenait du nerf, il faudrait que ses diverses fibres entrassent en action dans l’ordre compliqué et avec le degré exact que l’excitant extérieur peut seul leur imposer. […] L’articulation pensée est contiguë à l’articulation effective, et, une fois que nous sommes entrés dans la première, il nous faut des précautions pour ne pas être entraînés dans la seconde. — Or, ce qui est vrai de l’articulation est vrai de tout autre groupe de contractions musculaires. […] D’innombrables courants intellectuels cheminent ainsi dans notre intelligence et dans notre cerveau, sans que nous en ayons conscience ; et ordinairement ils n’apparaissent à la conscience qu’au moment où, devenant moteurs, ils entrent dans un autre lit.
Il rappelle à ce sujet, qu’un soir, étant entré voir la représentation de L’Assommoir, vers la dixième, Dailly grisé par son succès, chargeait son rôle d’une façon odieuse, ajoutait des mots au texte, si bien qu’il avait été au moment de faire dresser par huissier un procès-verbal de ses ajoutés, de ses enrichissements du rôle, et de les lui interdire au bas d’une assignation. […] Je la revois enfin, ma pauvre mère, au château de Magny, sur son lit de mort, au moment où le bruit des gros souliers du curé de campagne, qui venait de lui apporter l’extrême-onction, s’entendait encore dans le grand escalier, je la revois, sans la force de parler, me mettant dans la main la main de mon frère, avec ce regard inoubliable d’un visage de mère, crucifié par l’anxiété de ce que deviendra le tout jeune homme, laissé à l’entrée de la vie, maître de ses passions, et non encore entré dans le chemin d’une carrière. […] Ce soir, une femme du monde, m’attaque gentiment sur l’horreur, professée dans mon Journal, pour le progrès dans les choses, me parlant de la vie magique, surnaturelle, que lui a faite le téléphone : « Tenez, il y a une heure, je causais à Londres avec un Anglais, pour une affaire que j’ai là-bas ; quand vous êtes entré, je m’entretenais avec ma sœur, à Marseille, lui disant que je vous attendais ; dans la journée, j’avais arrangé un mariage et un divorce… Hier j’étais fatiguée, je m’étais couchée de bonne heure, mais ne dormant pas, je me suis mise à causer avec un monsieur, dont j’aime l’esprit… mais un monsieur, que les convenances m’empêchent de recevoir fréquemment… N’est-ce pas, dit-elle, en riant, c’est singulier pour une femme, dans son lit, de causer avec un monsieur, qui est peut-être dans le même cas… Et vous savez, si le mari arrive, on jette le machin sous le lit, et il n’y voit que du feu. […] Et c’était, quand on entrait dans le salon, un lent soulèvement des paupières de la liseuse, comme si elle sortait de l’abîme de sa lecture.
Oui, il y eut et il dut y avoir de ces commencements de querelle — et chez les Grecs au moment de leur maturité déjà déclinante et la plus fleurie, au lendemain d’Alexandre, lorsque, regardant en arrière, ils se jugeaient à la fois riches par héritage et pouvant encore ajouter à la gloire des ancêtres — ; et chez les Romains surtout, à cette époque dominante de l’empire, au sein de cette unité puissante qui avait engendré des esprits universels comme elle-même, au temps des Sénèque, des Pline, et je dirais des Tacite si ce dernier n’était si pessimiste et morose : mais les plus belles paroles qui aient été prononcées sur cette question des anciens et des modernes, c’est peut-être encore ce grand et si ingénieux écrivain Sénèque qui les a dites, et on ne peut rien faire de mieux aujourd’hui que de les répéter : J’honore donc, disait-il à son jeune ami Lucilius, j’honore les découvertes de la sagesse et leurs auteurs ; j’aime à y entrer comme dans un héritage laissé à tous.
. — Il entra à la Chambre, et fut d’abord à peu près seul du parti social, s’exerçant à manier la parole. — Il devint conservateur en défendant le ministère Molé contre la coalition. — Peu après il eut l’idée un peu brusque d’être président de la Chambre, et, n’y ayant pas réussi, il reprit son vol et passa à gauche, et par delà la gauche.
J’avais mis d’abord de la résistance à le suivre dans son procédé d’artiste, et je n’y étais pas entré de droit fil.
La voix la plus faible entrait dans les fibres circulaires de l’ongle : de sorte que, grâce à son industrie, le philosophe de là-haut entendit parfaitement le bourdonnement de nos insectes de là-bas.
Il entrait encore dans le grand chemin du siècle, en laissant les sentiers des libertins comme des hérétiques, et, tout indifférent qu’il était au dogme, il enveloppait son stoïcisme des façons de parler chrétiennes.
Il fait d’excellentes remarques sur notre tragédie classique : « C’est une fausse délicatesse qui empêche les personnages d’entrer dans les détails, ce qui fait que nous ne sommes jamais saisis de terreur, comme dans les pièces de Shakespeare.
Ce ne sont que des tableaux de la vie champêtre, un peu arrangés par un Florian romantique, mais délicieux, une fois qu’on est entré dans une convention qui n’est même pas plus de la convention que celles du théâtre « rosse ».
Ne faut-il pas qu’un homme soit d’une oisiveté un peu ridicule pour aller écouter un autre monsieur au milieu de l’après-midi, quand il pourrait si bien se promener, jouer ou par hasard travailler ; les jeunes filles, c’est une autre affaire ; voici longtemps qu’on a judicieusement observé qu’elles sont, toutes, amoureuses des professeurs, et il suffisait d’entrer cet hiver au cours libre de M.
Mademoiselle affectionnait particulièrement madame de Montausier, et le désir de mériter son estime, comme femme spirituelle, est entré pour beaucoup dans le motif qui l’a déterminée à composer son petit ouvrage.
Sans entrer ici dans le débat assez compliqué de la morale dite indépendante, nous nous contenterons de rappeler qu’il y a dans l’homme deux tendances : l’une par laquelle il tend à tomber au-dessous de lui-même, l’autre à s’élever au dessus.
Nos bons poemes, ainsi que ceux d’Homere et de Virgile, sont entrez déja dans cette bibliotheque commune aux nations et dont nous avons parlé.
Elle entra dans la sphère pure de cette simplicité de femme du monde qui est parfois une simplicité très savante, très profonde, où l’art et le naturel désunis partout, frères ennemis si souvent, se réconcilient et s’embrassent.
Toujours est-il que, quel qu’il soit, c’est le mot des idées communes… Ce problème curieux et si souvent posé, sans qu’on l’ait résolu, de la moralité de lord Byron, sortira de ce livre comme il y est entré, tout aussi problème que devant.
Tous ces portraits, les uns éclatants, les autres profonds, dans le détail desquels nous entrerons peut-être un jour, classeront désormais fort à part et fort haut parmi les portraitistes historiques le continuateur de Sismondi.
Le détail dans lequel nous ne pouvons entrer, on le trouvera dans Segretain, qui a peint cette figure de Sixte, impersonnelle comme la Sagesse, la Justice et la Charité, avec l’intelligence d’un homme qui a le sentiment de la Papauté.
ne pouvait ni se couler ni se figer dans ce dur moule a philosophe qu’on appelle l’hégélianisme ; mais s’il ne le pouvait pas, et précisément parce qu’il n’est point du métal qui doit y entrer et en ressortir pour faire trou partout comme les balles, il n’en a pas moins en lui de l’hégélianisme en gouttelettes, et son idéal, par exemple, ce mot inventé pour esquiver le mot de Dieu dans une foule de cas, est extrait de l’idée d’Hegel !
D’ailleurs, pour pénétrer impunément dans les institutions tapageuses, les mœurs brutales, les travaux fiévreux et les entreprises gigantesques de ce peuple d’Effrénés, qui a commencé par la révolte contre la mère patrie et qui est toujours à la veille de la guerre fratricide entre ses enfants, il faudrait une force et une froideur de tête inaccessibles au vertige, et ce n’était pas le cas de ce pauvre Tocqueville, qui, entré là-dedans, en ressortit sceptique pour toute sa vie, en en pensant tout et n’en pensant rien, Montesquieu Brid’oison !
Un rêve vain, du reste, comme en ont tant d’hommes qui restent sans jamais y entrer au seuil de l’histoire, dont on dit tout parce qu’ils ne firent rien, quoiqu’ils fussent capables de faire.
. — Mais ce n’était pas un palais que Balzac, le constructeur des palais de la Comédie humaine interrompue, avait en construction : c’était cent palais ; et ce n’est pas ces cent palais en construction qui ont empêché la mort d’entrer !
… À cette époque encore, les gens du monde entraient en dévotion sans quitter entièrement le monde, et c’était presque une prise d’habit sans cloître que cette modification profonde et réfléchie qui se produisait tout à coup dans les mœurs et les élégances d’une femme.
Nous sortons des Œuvres inédites pour entrer dans la Correspondance, qui est le fond réel et sérieux de cette publication, et nous n’avons plus devant nous que le Tocqueville connu, et qui n’est pas couleur de rose, le Montesquieu du xixe siècle pour la vieillesse de Royer-Collard, devenue indulgente ; car c’est un singulier Montesquieu, il faut le reconnaître, qu’un Montesquieu fluide et pâlot, sans épigrammes et sans facettes !
Cette théorie de « la perception, — de l’appréhension de l’idée, — de sa subsumption dans les concepts », cette théorie, très travaillée, très allemande, très subtile, mais dans le détail de laquelle nous ne pouvons entrer sans donner une congestion cérébrale au lecteur, se réduirait, si on la dépouillait de sa logomachie d’école, à une de ces inutilités logiques qu’un enfant de la Doctrine Chrétienne mépriserait !
leur naturelle encadrure dans la simple vignette d’un missel, deux à trois figures, comme celles de saint Benoît, de saint Grégoire, de saint Colomban, lesquelles, de grandeur, répugnent à entrer dans le cercle étranglant d’un médaillon, et qui, si on ose les y mettre, le font éclater !
On est entré, du premier pas, d’une telle roideur dans le fanatisme de la haine, qu’on ne peut s’avancer d’un degré de plus dans la frénésie à froid du mensonge et dans le souillement des choses sacrées… Avoir vécu vainement dix-huit cents ans de Christianisme et d’Histoire, pour se retrouver, à la fin de ce xixe siècle, qu’ils disent lumineux, de l’opinion de la canaille romaine et des plus atroces empereurs de cette canaille sur le compte des Juifs et des chrétiens, c’est encore moins fort d’absurdité et moins transcendant de sottise impudente, que d’avoir posé comme un fait scientifique et démontré la honteuse et humiliante folie du céleste Rédempteur du genre humain.
Il entra tout à coup de plain-pied, — tranquillement, — sans combat, et comme s’il se fût agi de l’évolution la plus simple, dans le monde extraordinaire dont il n’est plus sorti et qui a fait de lui la curiosité et l’énigme de l’Europe.
La cloche y sonnait à minuit et l’église s’y ouvrait à cette heure où l’on dort partout, et le confesseur infatigable, ce veilleur des âmes, entrait à l’église, où des foules l’attendaient déjà sous le porche ; car il avait donné le goût et presque la faim de la confession, ce grand Confesseur !
Fleuve magnifique et pur dès sa source, il entra aisément et fortement dans l’existence, comme ces fleuves qui roulent sur des pentes et qui n’ont pas besoin de surmonter des résistances pour creuser un lit à leurs eaux.
À l’excentricité de sa tenue, à l’étonnement de sa physionomie, il était facile de le juger : ce n’était pas un habitué de la paroisse, pas davantage un habitué d’autres églises, et certainement c’était le hasard seul qui l’avait fait entrer dans celle-ci.
Laissons-le d’abord entrer dans l’imagination contemporaine.
Il l’a dit, du reste, en vers charmants : Je n’entrerai pas là, dit la folle en riant, Je vais faire éclater cette robe trop juste !
Et j’avais tant d’espoir quand j’entrai dans le monde, Orgueilleuse et les yeux baissés !
On chercha Barbier (on disait déjà Barbier comme d’un homme entré dans la gloire) ; on ne le trouva plus.
… Serait-ce madame George Sand, par hasard, elle qui depuis si longtemps a quitté l’ombre chaste de la famille et de la maison pour entrer dans le plein jour de l’opinion publique affrontée et effrontée aussi ?
… Serait-ce Mme George Sand, par hasard, elle qui depuis si longtemps a quitté l’ombre chaste de la famille et de la maison pour entrer dans le plein jour de l’opinion publique affrontée et effrontée aussi ?
Lorsqu’on nous a dit sur quel sol et sous quel ciel vit un groupe d’hommes, s’ils sont dolichocéphales brachycéphales, aryens ou sémites, s’ils sont entrés ou non dans l’âge des machines, s’ils craignent Dieu ou n’y paraissent pas penser, s’ils sont insouciants ou prévoyants, s’ils penchent vers le matérialisme ou vers l’idéalisme, on n’aura pas encore épuisé la liste des déterminants de leur histoire.
Il y avait là quelque chose qui ne m’entrait pas dans l’esprit : c’est Henri Lavoix, un des plus fins érudits de ce temps-ci, qui m’a résolu la difficulté et découvert le pot aux roses. […] C’est un régal de lettrés ; la foule n’y entrera que plus malaisément. […] On se retirait de l’amour juste à l’époque où nous venons d’y entrer. […] Arnolphe n’a pas fait entrer l’amour en ligne de compte, ou plutôt il a cru sottement que l’amour lui amènerait à lui, quadragénaire, cette fillette de seize ans. […] Mais, avant d’entrer en matière, je supplierai instamment mes lecteurs de ne point voir, dans les observations qui vont suivre, une critique de ce qu’a fait M.
Ceci est mon domaine où jamais vous n’entrerez. » — Les libertés individuelles ! […] Soyez énergique, vous serez libre par votre corporation, qui a des droits ; par votre office, qui vous confère une propriété ; par les privilèges de la magistrature où vous êtes entré, de l’église où vous avez pénétré, de la noblesse que vous avez conquise. […] Elle entrait dans l’Allemagne poussée par un vif désir d’échapper au monde de la force brutale, du calcul froid, et aussi de la légèreté moqueuse. […] Ils apprenaient moins à entrer dans un chemin nouveau qu’à en quitter un. […] C’est aussi pourquoi, s’il entrait partout, on lui rendra cette justice qu’il ne restait nulle part.
Ernest Chevalier, qui devait entrer bientôt, pour n’en plus sortir, dans la peau et la robe d’un digne magistrat, plaisait à Gustave peut-être moins par lui-même que par sa famille où, au contraire de celle des Flaubert, on aimait la littérature. […] À la porte de son cabinet, au seuil de sa mémoire, il semble que la truculente Correspondance tout entière nous laisse deviner la présence du Garçon, qui ferait peut-être irruption si l’artiste ne lui défendait — à regret — d’entrer. […] Ce fut Maxime Du Camp, du même âge que lui, entré riche et libre dans la vie, avec l’amour des lettres et le loisir de s’y consacrer. […] Il abandonna la médecine, vécut pauvrement de préparations au baccalauréat, et entra en relations avec Flaubert en avril 1846. […] Quand, Rodolphe étant en visite, Charles est entré, Rodolphe se disposait à se faire conduire par Emma dans sa chambre, sous un prétexte, la sentant à point.
Entrons dans cette humeur du public : à vouloir la contraindre, nous ne la réformerions pas, et nous laisserions en souffrance les intérêts supérieurs auxquels j’ai fait allusion. […] Pour les raisons indiquées plus haut, je n’entrerai pas ici dans le détail de son œuvre. […] Sur ce canevas, le poète a prodigué les descriptions pittoresques, les divers ingrédients qui entrent dans la composition d’une épopée. […] Du moins, avant de mourir, elle avait vu entrer l’hôte radieux que chacun attend ; il était venu sous la forme d’un manteau. […] En lisant les œuvres romanesques à ce point de vue, nous entrons dans les dispositions du public pour lequel elles sont écrites.
Comme Rodenbach terminait ses études au collège des Jésuites de Gand, trois jeunes gens y entraient que les muses devaient bientôt distraire de travaux plus arides. […] Un pauvre homme est entré chez moi Pour des chansons qu’il venait vendre ; Comme Pâques chantait en Flandre Et mille oiseaux doux à entendre, Un pauvre homme est entré chez moi. […] Ils ne quittent pas des yeux la famille qui veille, tremblent si les jeunes filles s’approchent de la fenêtre, si le père remue… Ils hésitent à entrer, ils n’osent pas… La jeune fille dont ils parlent avec émotion était leur fille, à ces parents si paisibles, là, sous la lampe ! […] … Le vieillard veut entrer, il n’en trouve pas la force ; et pourtant, dans un instant peut-être, des paysans arriveront avec l’enfant morte… Mais non, on ne saurait dire une si affreuse chose à des êtres pleins de confiance, qui n’appréhendent rien ! […] Nous, nous savons quel terrible malheur s’abat sur cette famille, mais elle, demeure insouciante, heureuse… On entend approcher les paysans ; si ce vieillard tarde à entrer, ils révéleront aux parents leur deuil… Alors, le vieillard se décide, il frappe à la porte… Émoi dans la maison ; le père ouvre, le vieillard pénètre, s’assied… Il n’a pas parlé encore… Soudain, la mère tressaille, se dresse, l’interroge… Il balbutie… Tous, debout, le dévisagent avec anxiété… Il incline la tête… Rarement un tragique si intense fut obtenu par des moyens si simples.
Entrons vite, avec M. […] Il était tout simple qu’avant d’entrer en matière M. de Lamartine voulût renouveler connaissance avec ses lecteurs, et les introduire dans son intimité littéraire, comme ces maîtres de maison qui, avant de recevoir le gros des invités, montrent à leurs amis les lustres et les fleurs, les bougies et les dorures qui vont servir à l’éclat de leur fête. […] Qui, selon vous, est le plus cruel, le plus intolérant, de l’homme qui, dans un siècle de lutte et de violence, torture la conscience de son semblable pour y faire entrer par force ce qu’il croit la vérité, ou de l’homme qui, dans un siècle civilisé, corrompt et dissout la conscience de son frère pour y introduire par surprise, non pas sa vérité à lui, — il n’en a point, — mais le déni de toute vérité ? […] Avant d’entrer dans le récit, dont le mouvement et l’ampleur sont tout à fait dignes du sujet, arrêtons-nous au discours préliminaire, où l’auteur met en présence l’unité de l’Empire romain et l’unité de l’Église. […] Mais ce n’est là que l’extérieur ; ce ne sont, pour ainsi dire, que les fissures par où l’esprit chrétien va entrer à flots dans ce vieux monde.
Le titre s’éclaire par les deux versets de saint Matthieu mis en épigraphe : « … Et le Centurion répondit : “Seigneur, je ne suis pas digne que vous entriez sous mon toit. […] Étudier la cellule en dehors des fonctions, c’est se promener dans des maisons sans y entrer. […] Moi qui ne pourrais pas entrer sans horreur dans une maison d’aliénés ! […] C’est avec une personnalité ainsi nourrie de foi et d’espérance, que vous décidâtes, entré à l’École normale, de vous consacrer tout entier à la philosophie. […] Il est entré le premier à l’école des Chartes.
Notre École d’Athènes entra sérieusement en campagne dès 1860 avec Foucart, puis en 1880 avec Haussoullier. […] Il serait sans doute puéril d’entrer dans des détails d’école, et telle réserve qu’on pourrait faire sur le style de M. […] Quel homme éclairé n’eût souhaité d’entrer en rapports avec Voltaire ? […] Plus tard, en 1835, il entra au Journal des Débats et y collabora pendant trente ans, bien à contre-cœur. […] Un Berthelot, un Claude Bernard, un Henri Poincaré y entrent de droit, et au premier rang, à côté des plus glorieux écrivains.
Bientôt il se sent assez fort pour entrer en lutte avec le roi. […] que d’entrer dans l’avenir courbé sous le poids d’un pareil livre ! […] Il n’entrait pas dans le plan de M. […] Lors son cœur entrait en une pensée douce et amoureuse. […] Il entra dans la salle et passa outre, comme pour traiter de quelque affaire ; il entra dans la chambre de la comtesse et trouva droit là la demoiselle fille du comte Baudouin.
Après leur mort, elles entreront au paradis. […] Et quand arrivent les sicaires (car ils ont vu Charles entrer dans la maison), c’est lord Fingall qui se livre à eux, pour en finir. […] Il a fait entrer Lisette à l’Académie. […] On en profite pour faire entrer les honnêtes envoyés des Cortès, qui ne peuvent que constater un fait trop évident. […] Devant la grotte. — Pelléas et Mélisande arrivent, tout tremblants. « Entrons-y, dit Pelléas.
dans le cadre de ses plaisanteries ne pouvait-il pas faire entrer mille autres faits ? […] « Tels se sont entrouverts sur la face du globe, « En ces grands chocs passés que le temps nous dérobe, « Les golfes, les détroits, où, des eaux dévorés, « Mille états populeux sont dans l’abîme entrés. […] Ceux-ci savaient très bien que les hommes à qui Ion va parler, ignorant encore le sujet qui les doit occuper, apportent un esprit calme et froid au commencement, et ne peuvent dès l’abord entrer en intérêt et en admiration. […] Une distinction que les rhéteurs auraient dû faire, avant que d’entrer en discussion, leur eût, je crois, éclairci ce point litigieux. […] Toutes les idées du Télémaque entreraient dans la haute poésie, en recevant ses formes ; mais la moitié des paroles qui les rendent la dégraderaient, en se mêlant à son élégante noblesse.
J’aurais d’ailleurs voulu pouvoir le mieux montrer encore, avec plus de clarté ; mais la question est de celles qui ne sont pas près de périr ; et nous entrons dans un temps où les occasions ne manqueront pas de la reprendre. […] Il sortit de sa calme retraite pour entrer dans la lutte et se mêler de sa personne à la bataille des idées. […] Laissons le style, qui n’est pas aussi propre à l’homme qu’on le prétend quelquefois encore ; où il peut d’ailleurs entrer trop d’école et de procédés ; qui n’a toujours été qu’un moyen pour Feuillet, et jamais une fin. […] De tout ce qu’elle a de commun avec les autres femmes, le romancier n’a retenu, pour le faire entrer dans la composition de sa figure, que tout juste ce qu’il en fallait. […] C’est ce que prouve au surplus l’exemple de tous ceux qui, de notre temps, ont prétendu les faire entrer dans leurs Histoires, — je ne dis pas universelles ou de l’antiquité, — mais de l’Ancien Orient.
Aussi éloigné que possible de nos jeunes « éreinteurs », il était entré dans la vie littéraire en proclamant ses admirations et ses enthousiasmes. […] La confiance d’un secrétaire d’État confère, paraît-il, à ceux qui en sont honorés, le droit d’entrer à toute heure dans les coulisses des théâtres. […] « L’Empereur entra ; alors il dit à l’Impératrice : « — Eugénie, voilà un valet de chiens qui te demande. […] Je voudrais entrer encore dans le détail de ces Souvenirs littéraires. […] Le président, lorsqu’il entrait en séance, avait l’air de conduire un deuil.
C’est surtout ne pas entrer avec lui dans ce conflit et dans cette lutte qui déchirent les meilleurs d’entre nous que d’aller vers la vie, vers la beauté et vers la joie. […] Deuxième degré : ils entrent en lutte, ils veulent être reconnus : droits égaux, « justice ». […] Car j’agis avec les problèmes profonds comme avec un bain froid — y entrer vite, en sortir vite. […] Dans son rêve d´une élite surhumaine qui serait délibérément conquérante et oppressive, il fait toujours entrer les belles manières. […] Comment de pareilles idées ont-elles pu entrer dans le cerveau d’un Grec ?
Car ils entendent et ils lisent ; la prière faite en langue vulgaire, les psaumes traduits en langue vulgaire, peuvent entrer à travers leurs sens jusqu’à leur âme. Ils y entrent, soyez-en sûr, et c’est pour cela qu’ils ont l’air si recueilli. […] La culture moderne fait entrer dans le raisonnement technique la liberté des entretiens et l’ampleur des idées générales. […] Je n’ai point à raconter leurs vies, ni à développer leurs caractères ; il faudrait entrer dans le détail politique. […] La force, c’est là leur trait, et celui du plus grand d’entre eux, le premier esprit de ce temps, Edmund Burke. « Prenez Burke à partie, disait Johnson, sur tel sujet qu’il vous plaira ; il est toujours prêt à vous tenir tête. » Il n’était point entré au Parlement, comme Fox et les deux Pitt, dès l’aurore de la jeunesse, mais à trente-cinq ans, ayant eu le temps de s’instruire à fond de toutes choses, savant dans le droit, l’histoire, la philosophie, les lettres, maître d’une érudition si universelle qu’on l’a comparé à lord Bacon.
Dans une crise aussi sérieuse, le spiritualisme ne s’est pas abandonné lui-même, et il est entré dans une phase nouvelle, que j’appellerai la phase de la polémique. […] La question est de savoir si dans ce développement il n’y a point des hiatus, des solutions de continuité, si la nature, en se développant, suit une ligne continue, ou si à certains degrés elle ne franchit pas certains intervalles pour entrer dans un ordre supérieur. […] Pour mesurer la force de leur esprit et même la valeur exacte de leurs doctrines, il faudrait entrer avec eux dans leurs études spéciales, les voir aux prises avec les faits, les idées, les mœurs, les œuvres d’esprit, le langage, les croyances : c’est par là qu’ils intéressent et qu’ils remuent. […] Je n’entrerai point ici dans la question tout abstraite (et qui serait déjà un problème métaphysique) de savoir s’il y a des idées absolues dans l’esprit humain, et si à ces idées correspond en dehors de nous quelque chose d’absolu ; mais, prenant la question du dehors, je dis que retrancher de l’esprit humain la recherche des causes premières et des causes finales est une tentative si violente, si contraire aux lois de notre entendement, si démentie par l’histoire, que je ne puis concevoir que les positivistes aient l’espoir d’y réussir. […] Il peut dire encore, comme Jouffroy lorsqu’on le forçait de quitter ses contemplations intérieures pour les nécessités quotidiennes de la vie, « qu’il abandonne le monde des réalités pour entrer dans celui des ombres et des fantômes ».
Ce n’était pas la Révolution qui entrait avec les armées françaises à Potsdam, c’était la contre-révolution. […] Quel autre que lui pouvait entrer pertinemment dans l’exposition et dans l’analyse intelligente de ces négociations, jusque-là ténébreuses, du Concordat avec la cour de Rome ; du droit ecclésiastique avec le concile de Paris, du droit allemand avec les princes médiatisés de la Confédération du Rhin, des traités de Tilsitt, de Presbourg, des conférences de Dresde, des perfidies diplomatiques de Bayonne, des ultimatum aussitôt retirés qu’avancés du congrès de Dresde ? […] Le héros n’écoute pas ; son historien rétrospectif chante son nouveau triomphe dans un bulletin et marche en avant, tantôt au meurtre du duc d’Enghien, surpris dans l’inviolable asile de la terre étrangère ; tantôt à l’enlèvement du pape, chez qui les gendarmes entrent nuitamment par les fenêtres ; tantôt à la trahison de Bayonne, où l’Espagne, prise au piège dans la personne de ses rois, se venge par l’extermination de quatre cent mille Français ; tantôt à l’incendie de Moscou ; tantôt au cirque de Leipsick ; tantôt au dernier soupir de l’armée à Mayence, tantôt, enfin, à la double invasion de la France par le reflux des peuples, et à l’expiation de Sainte-Hélène.
Lisez : Madame de Goethe et Mademoiselle Ulrike entrèrent toutes deux en très gracieuse toilette d’été, que le beau temps leur avait fait prendre. […] Ils pourraient ensuite entrer dans les écoles comme professeurs temporaires et aller ainsi d’école en école. […] Je monte doucement l’escalier, et j’allais entrer dans sa chambre quand j’entends, à un bruit de voix, qu’elle n’est pas seule.
Il faudrait enfin que, dans le plus grand nombre des romans, le vice ne s’étalât point avec une obsessive complaisance, de façon qu’on n’en fût pas réduit à composer une spéciale et niaise littérature pour jeunes filles ; et que, dans les sujets où de graves questions de mœurs doivent nécessairement être traitées, l’auteur entrât dans son sujet avec le respect dû à sa propre dignité, à la délicatesse du lecteur même viril, et aux misères morales de l’humanité, qui en souffre et qui a tant de peine à s’en délivrer. […] Qu’ils recherchent donc nos lectures, qu’ils y prennent part, qu’ils observent le public ; que, dans les universités populaires qui vont être créées, ils entrent en communion plus intime avec une élite du peuple. […] Et d’abord, n’espérez pas que l’on puisse faire entrer dans ce genre de littérature « le culte de la vérité ».
La combinaison détestable de ce faux style (victorieusement et définitivement promu au titre de terme universel de comparaison) et de l’esprit critique, pourtant, qui ne perd rien de ses prétentions, a engendré la funeste habitude de ne jamais entrer dans une œuvre d’art avec le soin de dépouiller tout souvenir afin de rester dans la justice. […] Mais son devoir était de les sauver, afin De pouvoir leur apprendre à bien souffrir la faim, À ne jamais entrer dans le pacte des villes Que l’homme a fait avec les animaux serviles Qui chassent devant lui, pour avoir le coucher, Les premiers possesseurs du bois et du rocher. […] Je n’ai pas à entrer dans le détail de ce long duel de l’esprit poétique et de l’esprit critique.
En reprenant sa course, Io va entrer par des plaines « qui n’ont jamais senti la charrue », dans les régions hyperboréennes. […] Nous entrons dans le cercle des difformités et des épouvantes. […] Par-delà l’étroit horizon qui ceignait le monde, Prométhée a découvert des océans et des continents ignorés ; il a fait entrer des humanités inconnues dans le cercle de ses conquêtes.
À ce point de vue, la faculté que possède l’homme et ses animaux domestiques de supporter les climats les plus divers, et le fait que d’anciennes espèces d’Éléphants et de Rhinocéros ont été capables de supporter un climat glacial, tandis que les espèces vivantes sont aujourd’hui tropicales ou subtropicales, ne doivent pas être regardés comme des anomalies, mais comme des exemples d’une flexibilité de constitution très commune qui, dans des circonstances particulières, est amenée à entrer en jeu. […] C’est qu’en pareil cas la sélection naturelle n’a pu entrer en jeu, et il en est résulté que l’organisation est demeurée dans un état flottant et variable. […] Sans entrer dans de plus longs détails, je puis dire que j’ai recueilli des exemples de Chevaux portant des rayures sur les jambes ou sur les épaules, dans les plus différentes races et en diverses contrées, depuis l’Angleterre jusqu’à la Chine orientale, et de la Norvège septentrionale à l’archipel Malais, vers le sud.
Un philologue d’un grand talent et d’une science babelique, car elle en était peut-être un peu confuse, Edelestand du Méril, nommé et combattu dans le livre de Cassagnac, n’a jamais pu entrer aux Inscriptions. […] Il aura l’honneur de n’y pas entrer. […] Mais le bon sens qui habitait sa tête carrée l’arrêta net dans cette voie, bonne pour les souples, et le fit entrer dans celle des forts, qui était la sienne.
Alors les pauvrettes entrent en estranges fantaisies, ne peuvent si aisément se défaire des hommes comme les hommes des femmes, n’ayans la commodité de s’eslongner et commencer autre parti, chassans Amour avec autre Amour. […] Le silence que Louise a gardé dans les dix dernières années de sa vie et le soin qu’elle prit, dans sa publication de 1555, de marquer à plusieurs reprises que ces petits écrits ont été composés depuis longtemps et que ce sont œuvres de jeunesse, pourrait faire conjecturer qu’elle entra à un certain moment dans un genre de vie un peu moins ouvert à la publicité.
On m’annonça une jeune fille parlant le français avec un accent étranger et demandant à m’entretenir ; j’ordonnai de la faire entrer. […] XXII Je vis entrer une rose pourtant ; mais une rose pâle, une rose du Nord, une jeune fille, presque une enfant, dont les traits, à peine indiqués par la nature, étaient plutôt, comme la Psyché de Gérard, une ébauche de la beauté, une esquisse de la grâce, qu’une beauté palpable, qu’une grâce éclose.
Aux gémissements du mourant, ses esclaves, ses affranchis et Plotius, préfet du prétoire, entrèrent : il était mort d’un seul coup. » IX « On hâta ses funérailles ; il l’avait recommandé avec instance, de peur que sa tête coupée ne devînt le jouet des vainqueurs. […] « Le jour, dit-il, où Domitien entra au sénat, il parla en peu de mots de l’absence de son père et de son frère, et de sa propre jeunesse.
« Il me regarda fixement, ne fit aucune réponse, et, se détachant de moi, il commença un long monologue, allant de droite et de gauche, dans le demi-cercle que nous formions, énumérant une infinité de griefs sur la conduite du Pape et de Rome pour n’avoir pas adhéré à ses volontés et s’être refusé d’entrer dans son système, griefs qui ne sont pas à rapporter ici. […] « À peine entré en possession de son titre, mon héritier fiduciaire, pour prévenir le cas possible (puisse Dieu conserver longtemps ses jours !)
On sent que Stendhal a été idolâtre de son modèle : il donne l’impression d’être entré dans l’âme italienne plus avant qu’aucun Français. […] Ils ne renonceront pas, ils mettront habit bas, bas aussi toutes les délicatesses de sentiment, toutes les idées de moralité dont l’éducation les ligotte, et ils entreront dans la mêlée, la tête haute et le poing levé : ils feront leur trou, hardiment, brutalement824.
Mais que les Méridionaux le comprennent, et venant d’Agen, d’Antibes ou de Port-Vendres de grands poètes entreront en gare de Lyon. […] Pour les poètes français du Midi qu’elle attristerait, qu’ils se consolent et qu’ils espèrent en pensant que la Nature elle-même a ses fantaisies et qu’elle ne répugne pas aux exceptions — et je songe à notre cher Moréas qui nous vient d’Athènes pour entrer dans la lignée de nos grands classiques. »
Il attribuait aux déjeuners de Gambetta, dont les invitations happaient tout homme de marque, descendu dans un hôtel de Paris, il attribuait sa popularité en Europe, une popularité au-delà des frontières, comme aucun Français n’en avait jamais eue, et il proclamait que c’était par ces déjeuners, qu’il était entré en relations intimes avec les membres des Parlements d’Angleterre, d’Italie, de Hongrie, de Grèce. […] Hippolyte Passy ne m’aurait pas fait entrer chez Sampayo… je n’aurais pas… je n’aurais pas… je n’aurais pas… et à l’heure qu’il est, si je n’étais déjà mort d’ennui, je serais professeur dans quelque localité, loin de tout. » Samedi 16 juin Le peu de réussite des innombrables projets de l’homme, a quelque chose de commun avec le frai du poisson : sur des millions d’œufs quelques douzaines seulement réussissent.
Le peuple dit du nacre ; ce mot, qui semble venir du persan nakar, est entré en français par l’intermédiaire de l’espagnol, où il est masculin, nacar. […] Gosse est l’abrégé de gosselin et cela est tellement évident que son féminin, demeuré intact, est gosseline. « Le mot budget est notre ancien mot pouchette, bougette » ; nullement ; pouchette et bougette sont deux mots très différents : l’un est venu en français de l’anglo-saxon pocca, poche, pouche, pochette, pouchette ; l’autre est le latin bulga qui a fourni bouge, bougette, et ce dernier mot, au sens de sac, bourse, magasin, trésor, est entré légitimement en anglais avec le dialecte normand.
Mais partout, partout derrière eux, il y a Villemain, Villemain le professeur et le rhéteur, Villemain le ministre du Juste Milieu, l’académicien perpétuel aux éloges académiques éternels, Villemain célèbre un jour, mais qui commence à ne plus l’être, qui commence enfin d’entrer dans la pénombre vengeresse qui suit trop de célébrité ! […] Avant Villemain, François de Neufchâteau, ministre comme lui, avait été, comme lui aussi, un enfant célèbre ; François de Neufchâteau, entré maintenant plus, profondément que Villemain dans cette mer d’obscurité où, comme les vivants s’enfoncent dans la mort, s’enfoncent leurs tombeaux après eux !
L’abbé Mouret sort des bras de sa maîtresse d’un moment aussi vite qu’il y était entré, et croyez-vous que M. […] Zola ; quand on s’est encanaillé, soi et son talent, avec cette furie ; quand on a trifouillé à ce point les quinzièmes dessous de la Crapule humaine et qu’on est entré dans les égouts sociaux, sans bottes de vidangeur, — car M.
IV « Nous ne sortons jamais du mariage que pour y entrer », — a dit un adultère. […] Il avait tout décrit avec cette minutie d’observation qui détache tout et qui ne fond rien, et qui finit par nous faire entrer l’objet dans l’œil avec tous ses ongles, pour nous le faire voir.
Je vois aussi votre conscience voyageant perpendiculairement à ces « plans » superposés, ne prenant jamais connaissance que de celui qu’elle traverse, le percevant comme du présent, se souvenant alors de celui qu’elle laisse en arrière, mais ignorant ceux qui sont en avant et qui entrent tour à tour dans son présent pour venir aussitôt enrichir son passé. […] L’observateur réel laissera faire, car il est bien tranquille : comme chacun de ses deux termes équation et équation longueur d’espace et intervalle de temps, est invariable, quel que soit le point d’où il les considère à l’intérieur de son système, il les abandonne à l’observateur fantasmatique pour que celui-ci les fasse entrer comme il voudra dans l’expression de son invariant ; par avance il adopte cette expression, par avance il sait qu’elle conviendra à son système tel qu’il l’envisage lui-même, car une relation entre termes constants est nécessairement constante.
Le grand Gœthe, le maître de la critique, a établi ce principe souverain qu’il faut surtout s’attacher à l’exécution dans les œuvres de l’artiste, et voir s’il a fait, et comment il a fait, ce qu’il a voulu : « Il en est beaucoup, disait-il, qui se méprennent, en ce qu’ils rapportent la notion du beau à la conception, beaucoup plus qu’à l’exécution des œuvres d’art ; ils doivent ainsi, sans nul doute, se trouver embarrassés quand l’Apollon du Vatican et d’autres figures semblables, déjà belles par elles-mêmes, sont placés sous une même catégorie de beauté avec le Laocoon, avec un faune ou d’autres représentations douloureuses ou ignobles. » Il y a donc, selon lui, une part essentielle de vérité, qui entrait dans les ouvrages des anciens, dans ceux qu’on admire et qu’on invoque le plus, et c’est cette part de vérité, cette nature souvent crue, hideuse ou basse, moins négligée des anciens eux-mêmes qu’on ne l’a dit, qu’il ne faut point interdire aux modernes d’étudier et de reproduire : « Puisse, s’écriait Gœthe, puisse quelqu’un avoir enfin le courage de retirer de la circulation l’idée et même le mot de beauté (il entend la beauté abstraite, une pure idole), auquel, une fois adopté, se rattachent indissolublement toutes ces fausses conceptions, et mettre à sa place, comme c’est justice, la vérité dans son sens général !
Or, M. de Chateaubriand ayant été envoyé à Rome, en 1803, à titre de secrétaire d’ambassade attaché au cardinal Fesch, il ne sut point s’y conduire d’abord avec la prudence et la circonspection que commandait sa qualité nouvelle ; il entra dans une sorte de lutte avec son ambassadeur ; il vint de celui-ci des plaintes à Paris, lesquelles, exagérées sans doute encore en passant de bouche en bouche et en se redisant à l’oreille, avaient pris créance parmi les amis mêmes ; M. de Fontanes, M.
Il n’est pas moins vrai, et Napoléon l’a regretté lui-même, qu’il y avait eu des retards fâcheux, et que la nuit survint avant qu’on pût entrer à Fleurus, où il aurait voulu placer son quartier-général.
La critique, en effet, cette espèce de critique surtout, ne crée rien, ne produit rien qui lui soit propre ; elle convie au festin, elle force d’entrer.
Certes il n’était pas besoin d’entrer dans de telles particularités enfantines pour établir, ce qui est très-vrai, que Victorin Fabre, imbu des principes de 89, y resta constamment fidèle, et fut jusqu’à son dernier jour un patriote de ce temps-là ; pas plus qu’il n’était besoin, je pense, pour établir l’excellence de ses premières études, d’enregistrer ce propos mémorable d’un de ses maîtres : Enfin je ne lui connais d’autre défaut que celui de ronger ses ongles !
Boileau sans doute eut tort de sacrifier, je ne dis pas l’amitié, mais l’équité, à la peur de déplaire ; du moins aucune pensée de jalousie n’entra dans sa faiblesse.
L’orateur a été ample, ce qui n’est pas la même chose que d’être long ; sous l’élégance de l’expression et le nombre de la période, il a fait entrer toutes les pensées essentielles, et la bonne grâce de la louange n’a mis obstacle dans sa bouche à aucune réserve sérieuse.
Ils lui accordent bien d’entrer en rapport avec le non-moi par la pensée et l’intelligence ; d’en connaître et d’en réfléchir les lois, d’en posséder la science, quoique encore cela soit impossible, sans que l’activité matérielle s’en môle à un certain degré ; mais dès que le moi désire modifier activement, transformer, embellir ce monde extérieur, ils l’arrêtent, ils l’avertissent comme s’ils n’en avaient que fort précairement le droit et le pouvoir ; de même en effet qu’ils nient la continuité entre le moi et la vie dite de nutrition, de même aussi ils nient la continuité essentielle du moi avec la vie dite de relation ; entre la pensée et l’acte, entre la volonté et l’acte, il y a pour eux un abîme, de même qu’il y en avait un entre la sensation et la pensée.
Pour nous, enfants du vieux monde, trop habitués à ramasser les testaments sacrés des grands républicains, nos pères, par lambeaux, au pied des guillotines, dans les recoins des geôles où l’appel se faisait chaque matin, dans les fentes des cavernes où on les traquait, c’est un nouveau et rafraîchissant spectacle d’entrer, par-delà l’Atlantique, dans ces spacieuses résidences rurales, Mount-Vernon, Monticello, ces fermes d’immense culture, peuplées de fabriques, retraites animées d’un Washington, d’un Jefferson, d’un John Adams, d’un de ces vieillards qui ont travaillé et veillé, cinquante ans durant, à la même œuvre.
Ce moment qui suit la séparation est très-bien peint, et les couleurs qu’y a employées l’écrivain devenu poëte nous font entrer dans le génie de la race : « Tarass voyait bien que, dans les rangs mornes de ses Cosaques, la tristesse, peu convenable aux braves, commençait à incliner doucement toutes les têtes.
L’invention des faits surnaturels a son terme ; ce sont des combinaisons très bornées, et peu susceptibles de cette progression qui appartient à toutes les vérités morales, de quelque genre qu’elles soient : lorsque les poètes s’attachent à revêtir des couleurs de l’imagination les pensées philosophiques et les sentiments passionnés, ils entrent en quelque manière dans cette route où les hommes éclairés avancent sans cesse, à moins que la force ignorante et tyrannique ne leur enlève toute liberté.
Dans la langue adoptée par la coalition de certains hommes, connaître le cœur humain, c’est ne se laisser jamais guider dans son aversion ni dans ses choix par l’indignation du vice, ni par l’enthousiasme de la vertu ; posséder la science des affaires, c’est ne jamais faire entrer dans ses décisions aucun motif généreux ou philosophique.
Ne vous suffit-il donc pas qu’il soit évidemment contre toute vraisemblance que le spectateur puisse se figurer qu’il s’est passé un an, un mois, ou même une semaine, depuis qu’il a pris son billet, et qu’il est entré au théâtre ?
Ils furent pris par tous les sens et par tout l’esprit : une conception nouvelle de la vie s’éveilla en eux, et ils commencèrent à transporter chez eux tout ce qui les avait ravis la-bas : ils voulurent avoir des palais, des jardins, des tableaux, des statues, des habits, des bijoux, des parfums, des livres, des poètes, des savants, des animaux rares, de la science, de l’esprit, comme en avaient les Médicis, les ducs d’Urbin ou de Ferrare ; quand ils revinrent en France, toute la Renaissance y entra avec eux, un peu pêle-mêle, dans leurs cervelles comme dans leurs fourgons.
L’Espagne, avec son Charles III qui a d’abord régné à Naples, le Portugal, entrent dans la même voie : dans ces pays, le gouvernement même se met à la tète du mouvement philosophique.
Mais ce serait trop magister, s’attarder à développer des raisons à faire entrer le présent roman dans tel genre.
Il ne perdait aucune occasion de répéter que les petits sont des êtres sacrés 540, que le royaume de Dieu appartient aux enfants 541, qu’il faut devenir enfant pour y entrer 542, qu’on doit le recevoir en enfant 543, que le Père céleste cache ses secrets aux sages et les révèle aux petits 544.
Plusieurs personnages qui avaient beaucoup aimé Jésus et fondé sur lui de grandes espérances, comme Joseph d’Arimathie, Lazare, Marie de Magdala, Nicodème, n’entrèrent pas, ce semble, dans ces églises, et s’en tinrent au souvenir tendre ou respectueux qu’ils avaient gardé de lui.
Nous n’entrons pas ici, comme on pourrait le croire, dans la métaphysique ; du moins n’y sera-t-il question ni de la matière ni de l’esprit, considérées comme substances » La « théorie psychologique de l’esprit et de la matière », qui est le résumé et le résultat de ce qui précède, s’oppose à la théorie intuitive (introspective) de Reid, de Stewart et de la plupart des philosophes, en ce que celle-ci considère le sujet et l’objet comme deux termes fondamentaux, irréductibles, à nous révélés par la conscience dès le commencement de la vie, tandis, que l’école expérimentale pense que les notions de matière et d’esprit sont complexes et formées à une époque ultérieure ; qu’en conséquence, en y appliquant l’analyse, on peut en découvrir et en retracer la genèse.
Voici ses expressions : « Le roi étant entré chez son fils, la trouva seule (madame Scarron) avec le duc, qui avait la fièvre et qu’elle soutenait d’une main, mademoiselle de Nantes qu’elle berçait de l’autre, et le comte de Vexin qui dormait sur ses genoux.
Dans les raisons que X… a données à son père, pour qu’il lui fournît les fonds nécessaires à son commerce, il a fait entrer l’énorme économie qu’il réaliserait en n’allant plus au café, et le malheureux en tient un gratis !
Ce n’est pas à dire que les vérités scientifiques ne puissent entrer dans la littérature, mais c’est à la condition qu’elles se mêlent à des vérités humaines et qu’elles touchent à l’homme par quelques côtés, soit en lui exposant l’histoire de la terre, son domicile et son séjour, soit en lui décrivant le spectacle des astres, symbole et image du monde invisible dont son âme ressent l’éternel besoin, soit en lui peignant les mœurs des animaux, qui sont une image des mœurs humaines.
Où lui-même il n’entrait qu’en rampant !
La Princesse de Babylone est une fiction insipide, où l’on fait entrer les mêmes tableaux qu’on avoit tracés dans Zadig, dans Candide, dans l’Ingenu ; car tous ces Romans sont jettés au même moule, & en critiquant les mœurs & les travers du siécle, l’auteur emploie non-seulement les mêmes idées, mais les mêmes expressions.
Sortons à présent de ces emblèmes et de ces allégories que j’ai employés pour rendre ma pensée plus sensible, et entrons dans la sphère de la réalité.
Enfin on espère encore que multiplier la propriété est un excellent moyen de faire entrer la morale dans les peuples, de les attacher aux institutions, de leur faire craindre les révolutions.
Ainsi le mot hostis des xii Tables désigne une sorte d’existence sans nom dans nos langues modernes : c’est l’individu frappé d’une incapacité absolue d’entrer jamais dans la communion civile.
Le grand bas-bleu que fut Mme George Sand, a bien failli entrer dans les vieilles culottes de l’Académie, et si elle n’y est pas entrée, c’est qu’elle est morte ; — mais pour la venger d’un retard qui a mal tourné, on a respectueusement et pour une pièce qu’elle n’a pas toute faite, planté sa statue en marbre et en pied, dans le foyer du Théâtre-Français où Molière, Regnard et Caron de Beaumarchais n’ont qu’un buste30 !
Ce que nous appelons avec respect l’éducation militaire, cette forte éducation des choses qui l’emporte tant sur celle des livres et qui fait entrer les notions dans le cerveau par l’œil et la main, l’éducation militaire avait pu lui donner ce regard rectangulaire qui voit avec précision les objets, et la fermeté du dessin qui sait les reproduire, mais la maîtresse faculté de Daumas était le sentiment du pittoresque, et son livre de la Grande Kabylie le prouvait.
Quoique le volume ne soit que la première partie d’un ouvrage qui doit en avoir deux, quoique nous ne soyons pas encore entrés dans la Révolution française, le livre de Tocqueville se distingue par l’ancienne manière de l’auteur : le manque de netteté, de profondeur et de conséquence.
Je n’ai pas voulu entrer dans les détails de cette Histoire de la Littérature anglaise, et d’ailleurs je ne l’aurais pas pu.
Il est des livres qui entrent si naturellement dans le torrent des idées et la civilisation générale que, quels que soient le pays et la langue dans lesquels on les publie, ils tombent forcément sous le regard de toute Critique qui n’a pas seulement pour objet les questions de forme littéraire, mais les questions d’idées… et telle est l’Histoire d’Angleterre 9 de Macaulay.
Quand la France aura un Shakespeare, nous saurons alors les affres de ce temps… On sortait des guerres civiles d’Armagnac contre Bourgogne, de la folie de Charles VI, des déportements d’Isabeau, mais on était entré dans une période non moins funeste : la guerre étrangère, l’invasion par les Anglais, et tous ces désastres et toutes ces incomparables misères invétérées depuis tant d’années, et qui allaient durer trente ans encore, « Quand le roi Charles VII commença la guerre pour son droit, — nous dit un vieux historien avec une expression tragique, — il y avait soixante-dix ans que la France était dans le sang et dans la misère… Il n’y avait de toutes parts que déchirements, confusions, frayeurs, solitude… Le paysan, dénué de chair et de graisse, n’avait que les os… encore étaient-ils foulés !
Lui seul, en effet, cet Urbain Legeay, — un obscur toute sa vie, mais qui est sorti, après sa mort, de son obscurité, pour entrer dans la lumière de son livre, — lui seul a enfin mis la dernière main à la notion intégrale de Louis XI, de ce roi immense, calomnié, rapetissé et caricaturé par de sottes histoires.
Mais il a de plus l’érudition exacte, certaine, immense, et, par-dessus toutes les qualités qui concourent à l’ensemble et au détail d’un livre comme le sien, la divination historique, — ou mieux encore : la faculté du poète dramatique, la faculté d’entrer dans la peau, la cervelle et les entrailles d’une personnalité historique.
Il y a d’autres causes d’une gloire si vite consentie dans le détail desquelles nous pourrions entrer, et l’une d’elles, sans aller plus loin, c’est cet amour des faits qui a succédé chez nous à l’ancien amour des idées.
Seulement, elle ne put jamais parvenir à faire entrer sa jambe de femme comme il faut dans l’infâme chaussette du bas-bleuisme.
Cette correspondance inédite appartient, nous dit M. de Mouy, aux archives de la famille Poniatowski, et va nous éclairer par-dedans ce singulier Roi, entré dans l’Histoire par la porte du roman et dont le règne ne fut qu’un roman assez triste, qui pourrait s’appeler : « le Règne impossible ».
Seulement voici où l’embarras commence… Si la Critique prend au sérieux ce gros livre de Terre et Ciel que d’aucuns regardent comme un monument ; si elle se croit obligée d’entrer dans les discussions qu’il provoque et d’accepter ces formes préméditées d’un langage scientifique assez semblable au latin de Sganarelle, mais moins gai, la voilà exposée à asphyxier d’ennui le lecteur, comme elle a été elle-même asphyxiée ; — et cependant, d’un autre côté, si on touche légèrement à une chose si pesante, d’honnêtes esprits s’imagineront, sans doute, que c’est difficulté de la manier !
Assurément, nous ne croyons pas que jamais il sorte de cette critique de l’amour qui est la sienne quand il s’agit de Buffon, et qu’il puisse entrer dans cette impartialité froide qui est la vraie température de toute critique ; mais rendons-lui justice, et convenons que pour lui l’enfant de Buffon, le cartésien comme Buffon, l’homme incessamment occupé à brosser comme un diamant la gloire de Buffon, pour qu’elle brille davantage, il a cependant dans le regard une fermeté qui étonne quand il le porte sur son maître.
Il faut entrer dans les détails de ce nouvel ouvrage de M.
Il y a d’autres causes d’une gloire si vite consentie, dans le détail desquelles nous pourrions entrer, et l’une d’elles, sans aller plus loin, c’est cet amour des faits qui a succédé chez nous à l’ancien amour des idées.
car les grands sermonnaires ont tous, dans une certaine mesure, été obligés d’entrer dans les préoccupations et le langage de leur temps.
Impossible d’entrer dans le détail de l’argumentation spéciale que comporte le livre de M.
On vient de sortir de l’effroyable scandale du concile de Constance, pour entrer dans les scandales diminués, mais bien grands encore, du concile de Bâle, qui ne fut, en réalité, que la queue du concile de Constance qu’il aurait dû autrement terminer.
Les arts plastiques, qui sont la tyrannie de l’imagination et de la curiosité moderne, et qui ont pris parmi nous un développement qui tient de la rage, les arts plastiques ont profondément modifié la notion du style en le surchargeant d’ornementations et d’images, en le poussant aux reliefs et à la couleur, qui est un relief de plus… On voudrait écrire en rondes-bosses peintes, pour mieux entrer dans l’imagination.
Déjà très-éloigné par la vérité des sentiments de son premier recueil de poésies qui n’avait que la vérité très-relative de la jeunesse et la ferveur de l’imitation, M. de Beauvoir, s’il ne veut pas manquer aux dons qu’il a reçus, aux facultés d’une nature primitivement exquise et dont il a certainement abusé comme tous ces Polycrates de la destinée qui lancent à la mer leur émeraude qu’un brochet ne leur rapporte pas toujours, M. de Beauvoir doit entrer résolument dans la voie que certaines pièces de son dernier recueil viennent d’ouvrir.
Un critique très fin, Anatole France, qui a écrit une notice sur Le Sage pour le compte de Lemerre, est entré lui-même dans le flot qui coule, ou plutôt qui stagne, de cette éducation littéraire ; il n’a pas voulu le remonter, et il a souscrit à la gloire de Le Sage tout en racontant sa vie : jusqu’aux coups d’épée que cet innocent a fait donner ; car, chose étonnante !
Il entra dans l’action catholique.
En sortant de Germaine, nous sortons d’une littérature diabétique, et dans Maître Pierre nous entrons dans quelque chose de nouveau, de particulier, de moderne, qui sera peut-être demain toute la littérature de ces derniers temps.
Vous allez entrer dans les Misérables littéraires.
Son mari le laisse entrer, et elle meurt en le regardant. […] Entrons maintenant dans l’action. […] Jamais tu n’entreras en triomphateur dans ton royaume de glace et de ténèbres. » Et en effet, quelques instants après, Borkman, qui n’est plus habitué au grand air, meurt, sur son banc, d’une congestion causée par le froid. […] Mais, restée seule, elle ne peut s’empêcher de tomber dans un fauteuil en sanglotant ; et c’est alors que nous voyons entrer l’archiduc. […] Mais voici entrer la plus belle « relation » de Jacques Dangy : le duc et la duchesse de Talmont.
Entrez ! […] Quant à la seconde proposition : « ne pas aller à la conception de l’idée en soi » le contraire serait sortir simplement de la Poésie en général, pour entrer au domaine purement philosophique. […] Il commence pourtant à entrer en les esprits que la « Poésie scientifique. » n’est pas le Symbolisme : comment et pourquoi c’est trop demander. […] J’avais, dès mon premier livre, puis aux éditions successives du Traité du verbe(devenu En méthode A L’Œuvre en 1891), et en traitant de la matière de cette œuvre revendiqué pour la poésie la nécessité d’entrer au domaine sociologique. […] c’est dans pareille tenue que tu entres ici !
Ceci dit, entrons en campagne. […] Deux hommes qu’on nous dit être jeunes, mais dont la physionomie, assombrie prématurément par les travaux de la pensée, donnait à leur extrait de naissance un démenti de quelque vingt ans, discutaient à voix haute dans la pièce où nous entrâmes. […] Il est vrai qu’au théâtre de Shakespeare on entrait pour un penny. […] Caliban vient d’entrer en scène, dit-il quelque part dans sa préface, au poète le rôle de Prospero. […] Barbara, de maîtriser l’attention du lecteur, et de la pousser devant lui, surmenée, hors d’haleine, sous l’éperon de la surprise. — Ce qui vaut mieux encore, c’est que les coups de théâtre et les incidents forcés n’entraient pour rien dans ce résultat : il y arrivait par les moyens les plus simples.
Soyons convaincus que, là où le crocodile est régulièrement dangereux, l’indigène s’abstient comme nous d’entrer dans l’eau : l’animal lui fait alors peur, avec ou sans maléfice. […] Mais elle était en outre imprégnée d’humanité, je veux dire chargée d’une force capable d’entrer dans les desseins de l’homme. […] Son silence peut d’ailleurs passer aussi pour du dédain, comme s’il avait mieux à faire que d’entrer en conversation avec nous. […] Sans entrer dans le détail de ces interventions, rappelons seulement la plus radicale de toutes, celle du pharaon qui prit le nom d’Iknaton : il supprima les dieux de l’Égypte au profit d’un seul d’entre eux et réussit à faire accepter jusqu’à sa mort cette espèce de monothéisme. […] Le panthéon existe indépendamment de l’homme, mais il dépend de l’homme d’y faire entrer un dieu, et de lui conférer ainsi l’existence.
Il l’avait fait entrer dans l’universel. […] Il y a de longues années qu’il va au collège, tout proche de la rue Verdaine, et où son père l’a fait entrer dès que l’âge l’a permis. […] Depuis bientôt un an, le collégien est devenu étudiant, ou plutôt il est entré dans cette préface aux études, supérieures qu’on appelle alors à Genève l’auditoire. […] À minuit Amiel entrera dans le premier jour de sa cinquantième année. […] Quand j’ai voulu entrer dans l’église, où résonnait un jeu d’orgues solennel, j’ai trouvé la porte fermée ; alors je ne sais quelles images lugubres se sont mises à défiler devant ma fantaisie ébranlée.
Musulman, il ne l’eût peut-être pas chassée de sa mosquée, mais il se fût étonné de l’y voir entrer, ne comprenant pas bien quelle sorte de conversation elle peut tenir avec Allah. […] Ainsi, pour entrer dans la compréhension de M. […] Il se trouvait jeune, privé de ses parents, à la tête d’une petite fortune, et il profita de sa liberté pour entrer à l’atelier de Gros en 1827. […] Sitôt qu’il est entré en scène, l’œil du spectateur s’attache à lui et ne veut plus le quitter. […] Type d’amour ou d’horreur, il peut entrer en scène. — Tel est Rouvière.
Faute d’assez de hardiesse, il y a des parties de son sujet où il n’est point entré d’autorité et qu’il a laissées incomplètes. […] Quelle incroyable ingénuité dans Voltaire lorsque écrivant à Condorcet, il prédit, à la veille ou à l’avant-veille de 93, qu’une révolution approche dont l’effet immédiat sera de faire entrer l’humanité dans l’âge définitif de la vie bucolique ! […] Il n’entrait pas dans son plan d’être touché des malheurs de Julie ! […] Il entrera trop dans notre sujet de montrer tout à l’heure cette poésie native, corrompue chez lui par des maximes qui rabaissent, pour ne pas faire voir d’abord combien elle est instinctive, variée, jaillissante, prompte à s’épancher sur toute chose. […] Il se fixa à Paris, entra comme précepteur chez M. de Caumartin, maître des requêtes, fut répandu par lui dans le meilleur monde de ce temps-là, se fit connaître par » quelques beaux sermons, et passa bientôt pour un homme d’un esprit agréable, d’un rare talent et d’un caractère sûr.
Après avoir nourri son enfance de promenades, de rêveries et de liberté, il entra au collège de Navarre, et s’y distingua bientôt par son application. […] Properce et Tibulle ne voient dans leurs maîtresses que le plaisir et la beauté ; le dévouement et l’abnégation n’entrent pour rien dans les joies ou dans les souffrances qu’ils expriment. […] En poursuivant la voie où il est entré, il y a vingt ans, il n’arrivera jamais à surpasser les œuvres qu’il nous a données ; nous avons la certitude qu’il a maintenant accompli, dans le cercle de sa pensée primitive, tout ce qu’il pouvait accomplir. […] Dès qu’ils entrent en scène, dès qu’ils parlent, chacun croit les reconnaître et les accueille comme d’anciens amis. […] Qu’il persévère et marche avec courage dans la carrière où il est entré si heureusement ; l’avenir ne peut manquer de récompenser bientôt ses efforts.
Il y faisait entrer les gens du roi sans coup férir, par une habileté de maquignon. […] Cela, tout au moins, Commynes devrait le dire, ne fût-ce que pour le réfuter ; il devrait le faire entrer dans l’ensemble de ses considérations. […] Si nous entrons dans le détail, les choses fortuites ce sont les choses ou nous portent le plus vivement nos passions. […] C’est certainement l’ordre d’idées que lui est le plus fermé, et où le médecin, le naturaliste, le savant, le « positiviste » pouvait le plus difficilement entrer. […] Donc sont hui les plus doctes et prudents philosophes entrés au phrontistère et école des pyrrhoniens, aporétiques, sceptiques et éphectiques.
C’est pourquoi Louis Veuillot vient d’entrer en bronchant dans l’éternel, dans l’irrémédiable oubli. […] Si l’Église, dont il aimait à se dire le fils dévoué, avait pu faire entrer son esprit dans la tête de ce mastodonte, il aurait trouvé mieux à faire, assurément, que de couvrir d’immondices la face douloureuse des plus nobles hommes de son siècle. […] Je l’appelais Mahomet-Goudeau et je le faisais entrer dans Byzance. […] Il peut venir maintenant, le puissant gueux, l’exterminateur providentiel, ses pieds de brute entreront dans la Fille aînée de l’Église, devenue la catin du monde, comme ils entreraient dans un excrément liquide. […] Je crains, au contraire, pour lui, un succès tout américain, succès tératologique de curiosité, ou d’engouement, analogue à celui d’Edgar Poe ou de Baudelaire, artistes sublimes dans l’étrange et qui, pour leur peine d’avoir été étranges, durent attendre la mort pour se dessouiller de la célébrité banale et entrer dans la gloire tranquille de leur génie.
Ce qui donne aux deux livres de Fromentin une valeur hors pair dans notre littérature de voyage, c’est le merveilleux équilibre entre l’œil qui perçoit et qui note le détail pittoresque, et l’esprit qu’on sent toujours prêt à faire entrer ce détail dans un ordre, c’est-à-dire l’équilibre entre une sensibilité fraîche et une intelligence instruite. […] Cet amour de l’amour où entrent le sentiment de la pitié, celui de la justice, celui même du devoir, est un de ceux qui font céder le plus perfidement une honnête femme. […] Je n’ai vu personne entrer dans la vie avec moins d’idéal et plus de sang-froid, ni envisager sa destinée d’un regard plus ferme en y comptant moins de ressources ». […] Et enfin les Maîtres d’autrefois nous montrent l’effort de Fromentin critique d’art restreint sur un domaine d’où peut-être il lui eût été dangereux de sortir pour étudier ses contemporains, qu’il comprend médiocrement, ou l’art italien, bâti sur de grandes idées plastiques qui n’entraient guère plus que l’art de Rembrandt dans son cerveau précis et timide. […] Entrez dans la grotte de glace de cette phrase : « Il me semble à moi-même qu’avec le déclin de ma force active, je deviens plus esprit, tout me devient transparent, je vois les types, les mères, le fond des êtres, le sens des choses. » Mais la vie est là.
Henry Meilhac est entré à l’Académie, non parce que M. […] L’Académie peut-être, où il ferait très bonne figure et où il entrera très certainement. […] Il ne s’est abaissé à aucune concession ; il n’est point entré dans les compromis, les soumissions, les grandes intrigues et les petites lâchetés dont se compose la vie des lettres… et le voilà. […] Avec une obstination invincible, elle se refuse à entrer avec elle dans le champ presque illimité, par elle ouvert à toutes les activités mentales et artistes de l’homme. […] C’était la première fois qu’il entrait en lutte avec la grande presse, il ignorait ses ressources de polémique.
J’entrais en pleine possession des sympathies de ma nature est une phrase belle et nette. […] … Dans l’après-midi, le mal du passé me ramena au village de R… J’entrai dans ce jardin, — mes délices ! […] J’entrai dans une salle aux boiseries enfumées, où ronflait un vaste poêle. […] J’y entrai. […] Nous doublons la pointe des Baleines, nous entrons dans la délicieuse baie de Saint-Clair, et nous atteignons le rivage.
Après avoir parlé de ceux qui demeurèrent pour ainsi dire étrangers à ce qui les entourait, nous allons entrer, pour n’en plus sortir, dans cette littérature qui reçut si puissamment l’influence des mœurs, et qui en prit tout le caractère. […] Nous allons entrer dans la seconde époque du siècle, qui le caractérise particulièrement. […] Le temps était aussi une donnée qu’ils ne faisaient pas entrer dans leurs calculs ; mais leur plus grande erreur était de n’avoir compté pour rien, dans leur science, les effets de l’opinion et des passions humaines. […] Conformément à celle idée, nous nous sommes plus occupé de chercher l’esprit général des écrivains que d’entrer dans le détail de leurs ouvrages. […] Il ne sut jamais voir la littérature que d’après ses idées habituelles ; prenant les formes auxquelles il était accoutumé pour un type parfait, il ne sentit pas les beautés qui n’entraient point dans ce système.
Rien ne serait moins sensé que de demander compte à celui qui est dans le sanctuaire du chemin qu’il a tenu ; fût-il entré par le toit, il est bien entré. […] Traversez, même à pas rapides, ce recueil de poésies : avez-vous le sentiment d’en sortir comme vous y êtes entré ? […] Pour les y faire entrer, l’industrie et l’esprit ne lui manqueront pas, mais il lui faudra de l’esprit et de l’industrie. […] Terre, ciel, eaux, nuées, tout ce qui entre dans la coquille, voilà l’univers ; tout ce qui n’y peut pas entrer, voilà le néant. […] Vraiment, lorsqu’on sort d’Ahasvérus pour entrer dans l’Évangile, on croit voir autour de soi succéder à la noire humidité du sépulcre la douce et chaude clarté d’un soleil du printemps.
Peut-il entrer gratis dans les salles de concert ? […] Pour mon compte, je n’ai jamais mieux saisi la sublimité du ciel qu’en gravissant avec effort une haute montagne, alors que je me sentais entrer pour ainsi dire dans le ciel même, le conquérir à chaque pas avec effort, et que le désir d’infini semblait devoir être rassasié sans cesse à mesure qu’il s’éveillait en moi plus intense. […] C’est elle qui, aujourd’hui, donne son unité au vers et permet de le faire entrer, sans le détruire, dans l’organisme plus compliqué des périodes poétiques et des strophes : elle est son modérateur et son régulateur44. […] Non, quand leur âme immense entra dans la nature, Les dieux n’ont pas tout dit à la matière impure Qui reçut dans ses flancs leur forme et leur beauté. […] Sans entrer dans les expériences de Helmholtz, on peut démontrer d’une façon très simple que la variation des voyelles est due aux variations de timbre.
Mais on est obligé, pour leur plaire, d’entrer d’abord dans leurs sentiments, et comme ces sentiments ne nous sont connus, comme nous n’en pouvons trouver une expression qui dure qu’à la condition de les avoir éprouvés nous-mêmes, le rare ou le singulier s’élimine insensiblement de la conception de la littérature. […] Diderot, Apologie pour l’abbé de Prades], le cartésianisme était là, qui n’attendait que le moment d’entrer dans la place, un cartésianisme dégénéré, si l’on veut, de la vraie pensée de Descartes, mais un cartésianisme logique, logiquement déduit des principes du philosophe ; et c’est ici le temps de montrer sa véritable influence. […] Galamment et tout doucement, ils font entrer pour la première fois dans la littérature tout un ordre d’idées ou de faits qui jusqu’alors y étaient demeurés étrangers. […] De la préciosité comme tournure ou disposition d’esprit. — Elle consiste dans un dégoût naturel ou acquis du lieu commun ; — danger de ce dégoût ; — mais, d’un autre côté, ses avantages ; — et qu’il a pour contrepartie le goût des choses fines, délicates, subtiles, complexes. — Comment cette disposition d’esprit tourne à la préoccupation habituelle des choses de l’amour ou de la galanterie. — Grand avantage qu’en retirent : la conversation ; — la politesse des mœurs ; — et généralement les relations sociales. — Les femmes entrent dans la littérature ; — et avec elles y entrent les qualités qui sont les leurs ; — dont ni les Montaigne ni les Rabelais n’avaient eu l’idée ; — ni peut-être quelques-uns des plus grands parmi les anciens. 3º L’Hôtel de Rambouillet. […] — et Fénelon lui-même encore plus heureusement d’avoir attendu jusque-là, — depuis deux ans que traînait l’affaire du quiétisme, — pour entrer en lutte avec Bossuet ?
Au sortir, l’abbé Le Monnier me fit entrer au café. […] C’est un homme qui a pris la torche de vos mains, qui est entré fièrement dans leur édifice de paille, et qui a mis le feu de tous côtés. […] Si ce premier drame me procure l’avantage d’entrer avec vous, monsieur, en société de travail, je serai trop flatté pour ne pas la continuer. […] 10° Que ses frères ont leur talent et que l’unique ressource de la sœur est d’entrer au service. […] Leur sœur n’a rien, pas même de la santé, et si elle a le malheur de succomber dans ce procès, elle n’a d’autres ressources que d’entrer en service.
C’est vers ce temps que Fléchier entra dans la maison de M. de Caumartin, maître des requêtes, à titre de précepteur de son fils. […] Ce petit recueil se compose de quelques pièces de vers et de prose qui auront paru trop galantes et trop légères pour entrer dans les Œuvres imprimées81.
Il est à remarquer qu’elle et Victor Hugo entrèrent sous l’aile de la muse avec je ne sais quelle secrète influence espagnole, l’un né à Besançon, l’autre à Douai, deux cités françaises très-marquées de ce caractère étranger ; mais elle, son talent ne portait au cœur comme au front que le caractère espagnol attendri. […] Souvent dans ses vifs chagrins et ses moments d’abattement, elle entrait dans une église pour prier le Dieu de son cœur ; mais c’était toujours aux heures où toute cérémonie était terminée, et la nef déserte et muette.
Né en 1613, entré dans le monde dès l’âge de seize ans, il n’avait pas étudié, et ne mêlait à sa vivacité d’esprit qu’un bon sens naturel encore masqué d’une grande imagination. […] Du jour où on ne répond au jeu du sort que par une moquerie de cette devise héroïque de la jeunesse : J’ai fait la guerre aux Rois, je l’aurais faite aux Dieux ; de ce jour-là, plus de tragédie ni d’acte sérieux ; on est entré dans l’ironie profonde.
Car tout cela (il faut bien nous le dire) s’est perdu, s’est dissipé, s’est oublié, et il n’en est rien entré dans la formation définitive, je ne dis pas de la langue, mais certainement de la poésie française. […] Il n’en est pas moins à regretter que l’élément négatif, répulsif du passé, soit entré pour une si grande part dans la disposition du réformateur.
» — Pour la première fois, l’idée de l’immobilité finale vient d’entrer dans sa tête. […] Un chat qui a été effrayé ou mordu une fois par un chien aboyant comprendra aisément le son et se sauvera, aussi bien que tout autre être qualifié de raisonnable180. » Seulement, s’il se sauve, c’est que, par association, l’aboiement évoque en lui l’image ou représentation sensible du chien qui s’élance et de la paire de crocs qui vont entrer dans sa peau.
À onze heures les gendarmes et les exécuteurs entrèrent dans la salle des condamnés. […] Ils virent entrer le duc d’Orléans, non plus avec cette impassibilité extérieure que tout homme de courage commande à sa contenance devant le regard de ses ennemis, mais dans le désordre d’un homme indigné de l’injustice des hommes, et qui s’épanche, à l’abri des cachots, devant lui-même et devant Dieu.
Quand il vit cela, il cessa, un certain temps, de rôder dans la montagne ; mais un jour que ma sœur était seule à la maison, parce que j’avais suivi Hyeronimo et Fior d’Aliza au ruisseau pour tondre les brebis et pour laver avec eux les toisons, un petit monsieur sec, mince et noir comme un homme de loi ou comme un huissier, entra dans la cabane en saluant bien bas et en présentant un papier à ma belle-sœur. […] Le père Hilario emporta le papier, et nous n’y pensâmes plus que pour pleurer notre vendange égrenée à terre ; les oiseaux du ciel eux-mêmes semblèrent la pleurer avec nous ; les passereaux, les grives, les colombes, les merles, quand ils s’aperçurent que les pampres noircissaient, que les feuilles tombaient en été comme après une gelée d’hiver, se réunissaient en tourbillon dans l’air au-dessus de la maison nue, et allaient et venaient comme des fous en jetant de petits cris désespérés ; on eût dit qu’un renard était entré furtivement dans leur nid et avait mangé leurs œufs pendant qu’ils étaient sortis de l’arbre.
Quand il est malade ou à bout de ressources, quelque médecin, qu’il a connu interne autrefois, le fait entrer à l’hôpital ; il s’y attarde, il y écrit des vers ; des chansons bizarres et tristes bruissent pour lui dans les plis des froids rideaux de calicot blanc. […] Le poète est entré dans un cabaret, au bord de la grand’route poudreuse, avec une femme, celle qui l’a accueilli après ses fautes et ses malheurs et dont il invoque si souvent les belles petites mains.
Il faudrait donc admettre que Marceline aurait conservé, après son mariage, des relations avec son amant et qu’elle l’aurait fait entrer dans l’intimité de son mari. […] Sans être précisément jolie, Ondine était d’une physionomie douce, « avec le regard un peu maladif. » Elle était, comme sa mère, réfractaire à la toilette. « Mme Valmore avait la parole un peu traînante et larmoyante, sa fille avait plus de décision et de netteté dans la repartie ; elle plaisait au premier abord. » En 1842, je pense (elle avait alors vingt et un ans), Ondine entra comme institutrice dans un pensionnat de demoiselles qui était situé rue de Chaillot.
J’inclinerais à penser que le théâtre — très noble forme d’art, en soi — est entré et devait entrer en décadence à partir du moment où se perfectionnèrent la mise en scène et la machinerie.
Il est avec elle devant l’échoppe de Sachs et il ne sait s’ils doivent entrer. […] Motif 71 (p. 6, 95, 97, 145, 146, 147). — Nous entrons dans le chant si naïf et si frais de Walther ; il souligne les phrases ; « wie Glockenhall ertoes’t des Jubels Gedrœnge », et « im wildem Wonne Gewuhle ».
Victor Hugo a non seulement composé un grand nombre de magnifiques odes, mais on peut dire qu’il a créé l’ode moderne ; cette ode, d’où il a banni les faux ornements, les froides exclamations, l’enthousiasme symétrique, et où il fait entrer, comme dans un moule sonore, tous les secrets du cœur, tous les rêves de l’imagination, et toutes les sublimités de la philosophie. […] Quelque fertile que soit son esprit, quelque ingénieuse que soit son érudition, quelque prodigieuse variété qu’il jette dans ses leçons, par la comparaison toujours neuve et utile de notre éloquence nationale avec les éloquences étrangères, il n’en est pas moins vrai que l’histoire et la philosophie le pressent de toutes parts, et qu’il lui faut à tout moment, pour développer ses propres forces, entrer dans le domaine de ses deux collègues ; ce qui est un désavantage pour tous les trois et un sujet d’hésitation pour l’auditoire.
Je vous ai dit il y a quelques semaines que La Fontaine est un épicurien qui croit à la Providence ; c’est précisément ce qu’il est dans cette fable : un épicurien qui croit à une providence dans les destins de laquelle il est impossible d’entrer et sacrilège de prétendre entrer : Cette aventure en soi, sans aller plus avant, Peut servir de leçon à la plupart des hommes.
Ainsi dans l’état sans lois (stato eslege), la Providence réveilla dans l’âme des plus violents et des plus fiers une idée confuse de la divinité, afin qu’ils entrassent dans la vie sociale et qu’ils y fissent entrer les nations.
Et en tout, je ne conçois pas d’exacte solution politique sans qu’on y fasse entrer cette considération pratique et précise : les hommes étant ce qu’ils sont les hommes étant donnés.
Le commandant répondit qu’il dépendait du gouverneur de la citadelle qu’il allait prévenir… Nous lui fîmes dire que nous ne venions pas avec des vues hostiles, et sans attendre davantage nous entrâmes avec quarante dragons.
De même, sans Voltaire, je vois toutes les idées libérales entrer dans le monde par tous les pores.
Ici, rien ne choque ; tout ce qui sortait du domaine de l’art littéraire, pour entrer, à proprement parler, dans le domaine de l’art médical, a disparu ; nulle altération organique maladive, nulle odeur impure : « Bientôt, dit Octave, je fus connu des pauvres ; le dirai-je ?
Sans entrer dans un détail ici impossible, il semble qu’on revient aujourd’hui des deux côtés à une opinion moins absolue, à une sorte d’opinion moyenne dont M.
Voyant la reine entrer, et craignant de choquer sa délicatesse, Saumaise fourra vite le volume sous la couverture, mais pas assez vite pour le dérober à cet œil curieux de femme et de savante.
Entré dans l’idée de la vie privée, non point par l’humble porte, si l’on peut dire, mais par la brèche, il y a dans sa prise de possession une chaleur de débat et un air de triomphe qui ne disparaîtront qu’avec un peu de long usage.
Positivisme scientifique, scepticisme voluptueux, matérialisme pratique, voilà les formes d’âme de très inégale valeur que la période où nous entrons offre le plus souvent.
Donc Larroumet était dans la bonne voie : comment y était-il entré ?
Mais quand il était en proie à ses attaques et, comme les spécialistes le disent, d’un mot qui ne sera jamais mieux appliqué, quand il entrait dans la « période clownique », alors il écrivait ses Petits poèmes en prose et ses Fleurs du mal.
De quel droit voulons-nous les faire entrer dans un même moule, les mesurer avec la même toise ?
. — Allons-nous entrer maintenant dans une troisième phase ?
Ne serait-il pas vraiment inexplicable qu’il eût passé, lui, devant ces cathédrales sans y entrer, devant ces forteresses sans y monter, devant ces ruines sans les regarder, devant ce passé sans le sonder, devant cette rêverie sans s’y plonger ?
Ce redoutable et consolant Ézéchiel, le révélateur tragique du progrès, a toutes sortes de passages singuliers, d’un sens profond : — « La voix me dit : remplis la paume de ta main de charbons de feu, et répands-les sur la ville. » Et ailleurs : « L’esprit étant entré en eux, partout où allait l’esprit, ils allaient. » Et ailleurs : « Une main fut envoyée vers moi.
Cependant vous entrez déjà dans un monde nouveau, dans le monde de la Révolution, représenté d’abord par l’école constitutionnelle.
Et nous entrerons immédiatement dans l’exposé même de notre doctrine.
Gabriel Boissy écrit : « … D’une succession de faits, un fait majeur s’impose : les lettres françaises, sommeillantes ou vagissantes depuis l’époque romantique, entrent aujourd’hui en effervescence ; un nouvel âge se prépare par les efforts convergents d’un groupe nombreux d’esprits toujours jeunes ou de jeunes esprits.
« Isaac fit entrer Rébecca dans la tente de Sara, sa mère, et il la prit pour épouse ; et il eut tant de joie en elle, que la douleur qu’il avait ressentie de la mort de sa mère fut tempérée121. » Nous terminerons ce parallèle et notre poétique chrétienne par un essai qui fera comprendre dans un instant la différence qui existe entre le style de la Bible et celui d’Homère ; nous prendrons un morceau de la première pour la peindre des couleurs du second.
un grand seigneur qui ne dédaigne pas d’entrer dans la chaumière d’un paysan malheureux. ces deux tableaux de Mme Therbouche sont ce qu’elle a fait de mieux.
Je n’entrerai point ici dans le détail du caractere de chaque nation ni du génie particulier à chaque siecle, j’aime mieux renvoïer mon lecteur à l’euphormion de Barclai qui traite cette matiere dans celui des livres de cette satire, qu’on distingue ordinairement par le titre d’ icon animorum.
Ces hommes répondront aux critiques sans entrer en discussion de leurs remarques, qu’ils reconnoissent déja des fautes dans les poemes qu’ils admirent, et qu’ils ne changeront pas de sentiment, parce qu’ils y verront quelques fautes de plus.
Avant que d’entrer dans cette discution, il ne sera point mal à propos de rapporter un passage de Boéce, parce qu’il y est dit positivement qu’on écrivoit en notes la déclamation aussi-bien que le chant musical.
Voilà qui est bien ; mais, à nous en tenir là, nous sommes encore loin de notre auteur, nous nous tenons à distance de lui, nous n’entrons pas dans son intimité ; tranchons le mot, nous ne le lisons pas.
Reybaud est visible ; tous les critiques n’entrent pas dans des détails aussi domestiques ; mais que de fois des théories sur l’art, des vues historiques, toutes les recherches de l’esprit et de l’expression tiennent-elles la place de l’analyse que j’attends !
ce n’est pas nous qui jetterons la pierre au seul gouvernement qui convienne à la Russie actuelle, nous savons trop ce qu’il doit entrer nécessairement de despotisme dans l’éducation des peuples enfants ; nous voulons seulement constater, dans notre limite de critique littéraire, pourquoi il n’y a pas d’histoire en Russie.
Il n’entrait pas en elle, comme une doctrine entre dans la conscience d’un peuple.
Ils ont payé de leur talent et de leur gloire réelle et durable les tapages de leurs systèmes et le fanatisme de leurs cénacles, et le dernier des imitateurs qui, sans personnalité supérieure, a de la main, du métier, de la volonté (cette chose qu’on a fait entrer depuis quelque temps dans la poésie), peut obtenir et nous donner du Ronsard, du Wordsworth ou du Victor Hugo, à faire illusion même au maître qu’il imite.
Mais Léon Gozlan a cet avantage sur Gautier qu’il possède ce qui doit entrer, à très larges doses, dans la composition des plus grands artistes littéraires, — c’est-à-dire beaucoup d’âme et encore plus d’esprit.
Elles nous permettent de les objectiver, de les faire entrer, en quelque sorte, dans le courant de la vie sociale.
De la manière dont on vivait, entrer dans une maison sans se faire annoncer, c’était prendre le maître ou la maîtresse en flagrant délit. […] La sagesse éternelle n’a ouvert (Lettre LXX) qu’une porte pour entrer dans la vie, et en a ouvert mille pour en sortir. […] XII.) « Le sage n’entrera pas en colère, si l’on égorge son père, si l’on enlève sa femme, si l’on viole sa fille sous ses yeux ? […] Avant que d’entrer dans quelques détails sur cet écrit, qu’on peut analyser en peu de mots, il faut que je jette un coup d’œil sur la morale des Anciens, et sur les progrès successifs de cette science importante. […] C’est sur ses genoux que je suis entré dans Rome ; ce sont ses soins maternels qui m’ont conservé la vie ; c’est son crédit qui m’a conduit à la questure.
Mais, sans entrer dans des détails de législation comparée, on peut rendre hommage à l’impartialité, — sereine comme la justice qu’ils représentent, — que déploient en général les juges anglais. […] Les gens calmes se sont étonnés de voir tant d’efforts dépensés pour la conquête d’une enfant qui ne promettait pas de faire grand honneur à la communion dans laquelle elle entrerait. […] Il a brisé quelques vitres, sans doute, mais quelle bouffée d’air il a fait entrer sous cette coupole de l’Institut, où l’on étouffe depuis si longtemps ! […] En France, pour entrer dans la popularité, il n’est rien de tel qu’une clef de prison. […] ces bons Parisiens que j’avais crus indifférents à son sort l’ont vu sortir, acquitté, de la prison de Douai avec presque autant de satisfaction qu’ils l’avaient vu entrer, innocent, à Mazas.
Il est entré de l’alliage latin dans cette civilisation, je le sais ; mais cet alliage y est entré dans une proportion très mince, dans la même proportion que le cuivre entre dans nos monnaies d’argent et pour le même but. […] J’ai en effet la confiance qu’avec la grâce de Dieu j’arriverai à un état plus heureux, sans plus savoir comment je sortirai de ce monde que comment j’y suis entré. […] Je regardai tristement le comte, qui, se penchant vers moi, me dit à l’oreille : “Elle craint peut-être que nous n’agissions envers elle comme ont fait les soldats ; entrez dans la maison, et voyez si vous ne pourriez pas y trouver quelque chose ; moi je vais en faire le tour, et peut-être rencontrerai-je un canard, une poule ou un poulet.” […] Ne vous a-t-il pas semblé que vous étiez les témoins d’un crime, lorsque vous avez entendu le coup de cloche de lady Macbeth, et que vous avez vu l’assassin entrer dans la chambre de Duncan, et auriez-vous été fort étonné d’être appelé à déposer devant le juge d’instruction ? […] J’ai vu Quelqu’un, dit un mendiant, en costume de marin ; il est entré dans le port voisin avec un vaisseau chargé de blé.
Je demande donc la permission d’entrer préalablement dans quelques explications physiologiques très brèves et très claires. […] Il entra dans l’étude de M. […] Permettez-moi d’entrer dans quelques détails. […] Entrons. […] Les statuaires anciens n’avaient qu’à ouvrir les yeux, et la beauté y entrait toute seule, et ils l’exprimaient comme ils la voyaient.
Homme de livres et de bibliothèque, il est entré du coup au centre même de son époque, et il en a représenté un des côtés les plus neufs. […] La véritable sagesse, disait Çakya-Mouni, voici combien de siècles, consiste « dans la perception du néant de toutes choses et dans le désir de devenir néant, d’être anéanti d’un souffle, d’entrer dans la Nirvana ». […] Nous entrons, avec Flaubert, dans le domaine du vide et du noir. […] Elle est souvent dangereuse à l’esprit qui la pratique, et inintelligible à ceux qui n’entrent pas dans le secret du travail intérieur de cet esprit. […] Il est aussi une grâce spéciale aux femmes de chacune de ces villes, et quand Beyle entra pour la première fois à Milan, quelle liberté intacte des mœurs !
Enfin, voici qu’à notre tour nous entrons au service de la société, et moi, l’un de ces hommes nouveaux, je débute par faire ce que faisaient nos pères… » Alors la séductrice : « Si cela t’est si pénible, ne fais rien pour mon mari. […] Il paraît qu’il a été fort grossier le premier jour ; qu’il est entré dans la chambre nuptiale « trébuchant de débauche et d’ivresse », et que la jeune femme a été obligée de le mettre à la porte. […] Par les soins de Martuccia, la feuille diffamatoire est remise à Romani juste au moment où Célénia doit entrer en scène. […] Un nouvel esclave vient d’entrer dans la maison de Métella. […] Les gentilshommes qui forment la petite cour du duc d’Enghien entrent à leur tour.
Né à Chinon, en Touraine en 1483, il entra fort jeune dans l’état religieux et devint moine dans un couvent de cordeliers à Fontenay-le-Comte en Poitou. […] Montaigne entrait trop intimement dans l’esprit français pour ne pas être goûté avec délices de ses compatriotes et faire même école auprès d’un grand nombre. […] Mais Moïse est averti qu’il n’entrera pas dans le pays de la promesse, et, comme accablé du poids de la mission divine, il implore de l’Éternel la grâce du repos. […] La loi entrait de plusieurs manières dans le plan de Dieu relativement à la vraie religion : elle posait le fondement ; le faîte devait venir plus tard. […] Les vices entrent dans la composition des vertus, comme les poisons entrent dans la composition des remèdes192.
On ne pouvait compléter la tragédie, après Corneille, qu’en y faisant entrer d’autres caractères et d’autres passions ; la corriger, qu’en la purifiant de tous les vices, soit de fond, soit de langage, nés de quelques fausses vues de Corneille et du tour d’esprit de son époque. […] Ce n’est pas la femme qui se révolte à l’idée d’entrer dans le lit du meurtrier de sa famille ; c’est la veuve d’Hector qui résiste à immoler au salut du fils la fidélité qu’elle doit à la mémoire du père. […] S’il arrive qu’on n’y puisse faire entrer à la fois la vérité locale et la vérité telle que la conçoit un grand poète dans un grand siècle, il faut savoir se passer de la vérité locale.
Il fut chargé de la revue bibliographique dans le Figaro, et se vit à même d’entrer dans la littérature, de renoncer au rôle d’employé. […] Mais le rayon qui pénètre dans la mansarde ne ressemble pas au rayon qui fait briller le marbre d’un palais : il a de la peine à entrer, à travers des carreaux ternis ou brisés, dont les morceaux sont retenus par un papier sans transparence ; il n’arrive que tout pâle dans ce pauvre milieu, et les graines de poussière qu’il fait danser en grand nombre l’obscurcissent encore. […] On se figure qu’il va chasser des sujets et des types de la littérature : il ne veut qu’ouvrir à tout le monde les portes du théâtre et du roman, afin que tout ce qui est puisse y entrer.
Trop de choses nouvelles veulent entrer et d’autres sont entrées déjà dans les jeunes esprits ; il faut leur faire place. […] Les ennemis du vin auront confondu avec le jus de la vigne des mixtures horrifiques où il entrait jusqu’à des teintures, jusqu’à de l’acide sulfurique. […] Ils ne sont guère entrés dans la conversation, et ce qui a le plus contribué à les maintenir en dehors de l’usage, c’est peut-être que les chemins de fer ont ignoré leur existence.
Nous prenons conscience de ces mécanismes au moment où ils entrent en jeu, et cette conscience de tout un passé d’efforts emmagasiné dans le présent est bien encore une mémoire, mais une mémoire profondément différente de la première, toujours tendue vers l’action, assise dans le présent et ne regardant que l’avenir. […] Notons ce fait singulier qu’un aphasique, devenu régulièrement incapable de jamais retrouver le substantif qu’il cherche, le remplacera par une périphrase appropriée où entreront d’autres substantifs 67, et parfois le substantif rebelle lui-même : ne pouvant penser le mot juste, il a pensé l’action correspondante, et cette attitude a déterminé la direction générale d’un mouvement d’où la phrase est sortie. […] WYSMAN, Aphasie und verwandte Zustände (Deutsches Archiv für klinische Medicin, 1890). — Magnan était d’ailleurs entré déjà dans cette vole, comme l’indique le schéma de SKWORTZOFF, De la cécité des mots (Th. de méd., 1881, pl.
Il me paraît inutile d’entrer aujourd’hui dans le détail en narrant les phases de cette lutte superbe pour ou contre le hiatus, le sexe des rimes, le nombre régulier des syllabes, la persistance de l’e muet non élidé à l’hémistiche ou dans le corps du vers, les rythmes impairs de plus de douze syllabes. […] Souvent durant les longues soirées d’automne, alors que le grand silence des choses exalte l’esprit et l’incite au recueillement, après de délicieuses promenades solitaires à travers les bois endeuillés, au long des ruisseaux tout pleins de murmures limpides, ou sur les coteaux encore léchés par les derniers rayons d’un soleil en allé, — sous le regard ami de la lampe et entouré de la plus grande partie des œuvres poétiques contemporaines, mes fidèles conseillères, j’ai rêvé d’une esthétique assez puissante pour endiguer tous les courants impétueux de l’art moderne, assez généreuse pour accueillir toutes les manifestations de la vie en perpétuel changement, assez vaste pour permettre à chaque œuvre de se réaliser suivant sa tendance propre, assez belle pour y faire entrer notre chère tradition nationale sans porter atteinte à aucune liberté individuelle. […] Nous ne pourrions, en effet, entrer en communication avec quoi que ce soit, si nous ne nous retrouvions pas en tout, au moins quant à notre essence.
J’ai conservé pour Taine une admiration respectueuse et solide, et je ne sais s’il faut y faire entrer ou en excepter la préférence que je donne ici au jugement de Taine sur celui de M. […] Carpentier et les maîtres d’études étaient des domestiques excellents pour mener et panser la bête.” » Cette façon raisonnable et sèche d’entrer dans le monde de l’intelligence peut-elle être celle d’un adolescent à l’esprit ardent, confus et généreux ? […] Le cardinal Mathieu n’aurait pas vu là de grande difficulté, lui qui, lorsqu’il entrait pour vêpres, en grand apparat, dans le chœur de sa cathédrale, permettait, dit-on, que l’organiste attaquât : Tiens, voilà Mathieu ! […] J’entrerai donc sans remords dans l’oratoire de M. […] Alissa s’est efforcée d’entrer par la porte étroite, elle a sacrifié sa vie à la vie éternelle et il paraît bien que le rétrécissement continu de la voie qu’elle suit vers cette porte stricte soit simplement l’affaiblissement et la perte de la vie vraie.
Comment faire entrer dans l’âme du poète les sèches combinaisons de l’écrivain qui suit à la trace un système ? […] Victor Hugo ne s’en est pas effrayé, et le voici entré dans la lice, apportant, pour concourir, du génie et de l’audace. […] Il demandait à entrer dans les villes par la brèche : on lui a fait des murs de bois peints en pierre, qu’on pouvait jeter bas avec des pioches véritables. […] C’est apparemment parce qu’ils se défient d’un public non prévenu qui entrerait dans la salle avec tout son libre arbitre, bien décidé à user de ce vieux droit de souveraineté qu’il a payé en entrant. […] C’est par là qu’il entrera cette nuit, tout à l’heure, ce séducteur qui prend les genoux aux jeunes filles sous les yeux de leur tante.
Ainsi ils entrèrent dans le pays. […] Dans cette grande salle je l’ai vu avec ses héros : vous entrerez et vous pourrez l’y trouver avec maints guerriers superbes. » « Alors on annonça au roi qu’il était arrivé des guerriers magnifiquement vêtus, qu’ils portaient de riches cottes d’armes et un équipement superbe et que personne ne les connaissait au pays des Burgondes. […] « Mais quelque douce que soit sa manière d’être et quelque beau que soit son corps, il ferait pleurer maintes jolies femmes s’il entrait en fureur. […] Elle entra dans la cathédrale avant la femme du roi, avec toute sa suite.
Il fallait aux âmes de larges brèches pour y laisser entrer le torrent d’idées et de sentiments le plus subversif qui se fût jamais déchaîné parmi les hommes. […] Il entra chez Mme de Warens. […] Je lui vois une gaucherie, une douceur d’ecclésiastique et de paysan, des grâces et des lourdeurs de terroir, une façon unique d’entrer dans les affaires et le cœur des gens, qui les ravit d’abord, puis leur pèse. […] Quand les plus illustres noms de France entraient dans sa chambre, il lui plaisait souvent de ne pas lever les yeux de sa besogne. […] N’entrons pas dans les tortuosités du vocabulaire stoïcien : une béatitude sans jouissances nous est plus que suspecte.
Elles entrent dans l’éternité, si l’on veut ; mais ce qu’elles ont d’éternel ne fait plus qu’un avec ce qu’elles ont d’irréel. — Au contraire, si l’on traite le devenir par la méthode cinématographique, les Formes ne sont plus des vues prises sur le changement, elles en sont les éléments constitutifs, elles représentent tout ce qu’il y a de positif dans le devenir. […] Mais, si l’on en élimine tout ce qui est venu de la poésie, de la religion, de la vie sociale, comme aussi d’une physique et d’une biologie encore rudimentaires, si l’on fait abstraction des matériaux friables qui entrent dans la construction de cet immense édifice, une charpente solide demeure, et cette charpente dessine les grandes lignes d’une métaphysique qui est, croyons-nous, la métaphysique naturelle de l’intelligence humaine. […] Plus elle dirigera son attention sur ces formes que la pensée délimite et que le langage exprime, plus elle les verra s’élever au-dessus du sensible et se subtiliser en purs concepts, capables d’entrer les uns dans les autres et même de se ramasser enfin dans un concept unique, synthèse de toute réalité, achèvement de toute perfection. […] Et, une fois entré dans la zone d’attraction où cheminent les philosophes grecs, on est entraîné dans leur orbite. […] Nous n’avons pas à entrer dans un examen approfondi de cette philosophie.
Benda prêche la raison avec des arguments qui entrent si au vif des péchés spéciaux que notre époque commet contre elle, qu’ils en paraissent tout neufs. […] Avec le soleil de l’idée divine, soleil qui n’entrait d’ailleurs dans cette école que pâli aux verres gris et opaques de Kant, s’en sont allés tous ses rayons, et surtout le plus doux : la poésie, plus nécessaire, en un sens, que la morale elle-même. […] Cet écrivain n’entrerait pas dans l’art comme un homme des bois, il s’en faut de tout ; mais il n’aurait pas la main sûre, tout en l’ayant fort hardie. […] Dans cet effet d’ailleurs, la salle et le milieu où l’œuvre est donnée entrent essentiellement en ligne de compte. […] Quand, sous la baguette du chef d’orchestre, le monument s’ébranle et que les figures qui le composent entrent dans la danse sacrée, c’est l’ivresse d’Apollon, c’est la fête des dieux.
Miomandre demeura donc à Paris, et entra comme vendeur de tableaux chez Bernheim. […] Que faites-vous donc quand vous entrez dans une chambre d’hôtel, quand pour la première fois vous en prenez possession ? […] Fritz von Unruh Lorsque je vis entrer Fritz von Unruh dans le salon du Cercle Littéraire International qui le recevait ce soir-là, je ne pus me dérober à l’impression de force et de noblesse qui émanait de toute sa personne. […] Et il adopte fort à propos, en présence de Morand101, le mot d’Apollinaire : « Nous entrons dans l’ère de la géographie » ; le XXe siècle, dit-il, sera le siècle de la géographie « en art aussi bien qu’en science », comme le XIXe siècle fut celui de l’Histoire. […] C’est qu’il connut Larbaud à Florence et qu’il le vit un jour entrer dans le bureau où il travaillait à l’Institut français, jeune professeur, ayant déjà enseigné, comme Mallarmé, au lycée de Tournon, italianisant passionné.
Il était entré avec sa rêverie et la continuait à haute voix, je ne puis dire pour nous, mais devant nous, car il avait certainement oublié nos présences et nous assistions à l’étrange spectacle d’une pensée cherchant sa forme et son expression définitives avec des nuances d’intonations et des ratures de paroles, à quelque chose comme une écriture orale, mimée, inquiétante et fugitive. […] L’artifice entrait pour une grande part dans la conception que Baudelaire se faisait de l’art, et les Fleurs du mal sont jusqu’à un certain point une œuvre artificielle qui contient autant d’invention que de sincérité. […] Bien plus, leur heure d’actualité passée, ils entrent dans la biographie universelle et y peuvent tranquillement défier l’oubli. […] N’était-ce point tout de même, un assez bon tour que, dans les villes où il entrait, le mousquet au poing, le pistolet à l’arçon, et le chapeau galonné en tête, de forcer les « Entreposeurs de tabac » à lui acheter le sien et de leur fournir quittance en due forme du pris qu’on lui comptait, de telle sorte qu’il faisait ainsi, des fonctionnaires du fisc, les meilleurs clients de sa contrebande ? […] Les « baüte » y entraient librement et étaient admises en présence du Doge.
Madame de Staël, toujours inspirée par le même esprit philosophique, prétend que les fables anciennes ne doivent plus entrer dans la poésie moderne. […] Il sort de son presbytère bâti tout auprès de la demeure des morts, dont il surveille la cendre, il est établi dans sa demeure, comme une garde avancée aux frontières de la vie, pour recevoir ceux qui entrent, et ceux qui sortent de ce royaume des douleurs. […] L’arc et la flèche échappaient à la main du sauvage ; l’avant-goût des vertus sociales et des premières douceurs de l’humanité entrait dans son âme confuse. […] Quand on entrait naguère encore dans les châteaux habités jadis par ces hommes illustres, quand on contemplait leurs images, aujourd’hui détruites par l’ingratitude, ne croyait-on pas revoir plus d’une fois le visage des vieux Romains ou des anciens preux ? […] Fontanes, qui avait écrit la page qu’on vient de lire, n’eut pas beaucoup d’effort à faire pour entrer dans l’idée de cette omission.
En effet, ils entrent dans une forme d’esprit nouvelle et supérieure. […] Ce sont des « gentilshommes », des hommes d’État, les plus polis et les mieux élevés du monde, qui savent parler, qui ont tiré leurs idées non des livres, mais des choses, idées vivantes, et qui d’elles-mêmes entrent dans les âmes vivantes. […] C’est lui qui, se demandant ce qu’est l’âme et comment elle peut entrer dans le corps, la compare à ces confitures que l’on enveloppe dans du pain blanc tout chaud. […] Dans cet esprit qui imite et qui parfois imite mal, qui tâtonne encore et çà et là laisse entrer dans ses stances polies les vieux mots naïfs ou les allégories usées des hérauts d’armes et des trouvères, voici déjà la mélancolie du Nord, l’émotion intime et douloureuse. […] Vénus, Diane et les dieux antiques habitent à sa porte et entrent chez lui sans qu’il y prenne garde.
La résolution d’entrer dans les ordres est déjà prise par le jeune homme, et cependant il se promène en lisant des livres qui ne sont pas tous édifiants. […] Tels étaient ses progrès quand Taine entra dans la vie intellectuelle, si multiples et si fécondes ses découvertes, que cette question ne se posait même pas pour des adeptes comme lui. […] Vous entrez à l’église des Servi di Maria ; voici un Massacre des Saints Innocents de Matteo di Giovanni, une Vierge du Peuple, de Lippo Memmi. […] Il était entré, un jour de sortie, dans un café de la place de la Bastille. […] Son intelligence toujours en éveil sème en diverses revues des articles et des comptes rendus, dont le style alerte ne laisse pas croire qu’il soit entré dans sa quatre-vingt-neuvième année.
Macbeth entra sans obstacle dans le château, dont les portes étaient demeurées ouvertes. […] Le mécontentement s’accroissant tous les jours, il s’éleva plusieurs révoltes, dans l’une desquelles entrèrent quelques jeunes gentilshommes, parents de Donwald, lieutenant pour le roi du château de Fores. […] Ce récit fit naître à Nicuola l’idée de s’habiller en homme, et d’entrer chez Lattanzio en qualité de page. […] Cependant Lattanzio attend Romulo avec inquiétude et impatience ; il le cherche partout, et on lui montre la maison de la gouvernante, où l’on avait vu entrer Nicuola sous son déguisement. […] Il est évident que la situation du roi Lear et celle du roi de Paphlagonie, tous deux persécutés par les enfants qu’ils ont préférés, et secourus par celui qu’ils ont rejeté, ont frappé Shakspeare comme devant entrer dans un même sujet, parce qu’elles appartenaient à une même idée.
Car, à un degré modéré et dans les limites du moraliste, elle avait l’imagination inventive ; ses pensées, loin de rester à l’état de maximes, entraient volontiers en jeu et en conversation dans son esprit ; elle savait faire vivre et agir sous quelques aspects des caractères qui n’étaient pas de simples copies. Elle ne goûtait rien tant que ce don créateur là où il éclate dans sa merveilleuse plénitude : Molière, Shakspeare et Walter Scott étaient ses trois grandes admirations littéraires, les seules où il entrât de l’affection.
Il s’approprie l’espace, par la place qu’il y occupe et dont on ne peut le priver qu’en le tuant ; il s’approprie le temps, par la durée plus ou moins prolongée qu’il lui emprunte ; il s’approprie la lumière, par le regard, qui fait entrer tout ce qui est visible dans son âme à travers ses yeux ; il s’approprie les bruits, les sons, les paroles, les significations des paroles, par l’oreille ; il s’approprie l’air nécessaire à sa poitrine, par la respiration ; il s’approprie les fruits et les aliments de la terre indispensables à sa conservation, par la main et par la bouche ; et, quelle que soit l’étendue de ses possessions ou de ses domaines, il ne peut s’approprier réellement et corporellement en effet que la partie de ces éléments ou de ces aliments nécessaires à ses cinq sens : le surplus, sous une forme ou sous une autre, retourne aux autres hommes, qui ont le même droit de vivre que lui. […] Une fois entré dans le domaine du sophisme contre nature, il y a toujours un fou qui en dépasse un autre : la démence a son émulation comme le génie.
Jacqueline, dès la mort de son père, a déclaré sa volonté d’entrer à Port-Royal. […] Après la mort de son père, elle entra à Port-Royal, le 4 janvier 1652.
» — On sait ce qui reste du poème rêvé par André Chénier sur la nature vue à travers la science moderne : un amas de notes où se marque le plan qui va toujours grandissant dans la tôle du poète, où l’on sent partout, à travers une prodigieuse variété de lectures, de citations, de souvenirs, un souffle irrésistible qui les anime et les soulève, et sous ce souffle impérieux et fécond des germes qui ne demandent qu’à éclore, et parmi ces semences pressées de l’ouvrage futur, quelques-unes qui lèvent déjà, qui éclatent avant le temps, par une sorte d’impatience, produisant des fragments admirables, ou des vers d’une vitalité prématurée, de ces vers qui vivent, bien qu’isolés, d’une vie propre et qui entrent d’emblée dans la mémoire des hommes, où ils ne meurent plus. […] Ce désavantage d’une langue poétique trop limitée, trop générale et trop vague, est sensible même chez André Chénier. — La difficulté n’aurait fait que croître à mesure qu’il aurait avancé dans son Hermès et pénétré plus profondément dans l’exposition savante ; cette difficulté serait peut-être devenue insurmontable, au moins dans quelques-uns des sujets qui entraient dans son plan.
Il ne serait pas moins instructif de comparer les assertions de nos meilleurs botanistes, au sujet de certaines formes douteuses, que les uns rangent comme espèces et les autres comme variétés d’après les expériences faites sur leur faculté de croisement fécond, soit par différents observateurs, soit par un seul pendant plusieurs années ; mais je ne puis entrer dans de pareils détails. […] — Nous entrerons maintenant dans quelques détails sur les circonstances et les lois qui gouvernent la stérilité des premiers croisements et des hybrides.
Pour entrer alors dans la publicité ou dans la popularité, il n’aurait même pas fallu autant de talent ; il n’aurait pas fallu de talent du tout. […] Alors, l’empereur d’Autriche, Léopold, le frère de Marie-Antoinette, disait cyniquement : « J’ai ma sœur en France, mais la France n’est pas ma sœur. » Catherine II de Russie — la seule tête qu’il y eût parmi toutes ces royales caboches — envoyait au siège d’Ismaïl des émigrés français, qui y entrèrent brillamment par la brèche, l’épée à la main et en souliers de bal, mais elle n’envoyait personne aux émigrés de Coblentz, et, dit Forneron, elle ne prenait même pas la peine de les tromper : « Quant à la jacobinière de Paris, — écrit-elle, — je la battrai en Pologne. » De son côté, Frédéric-Guillaume de Prusse n’ouvrait la gueule (écrit Grimm à cette même Catherine) que pour l’Alsace et la Lorraine.
Il est entré au plus épais de ces immoralités comme l’éléphant qui brise et qui écrase tout, dans une forêt de bambous. […] Au xixe siècle, la femme fait entrer la pensée dans son vice, ce qui ne s’était pas encore vu, et Proudhon l’a vu.
L’historien que voici est revenu, lorsque les faits lui ont manqué, aux considérations du bon sens, à l’argumentation, à la force de l’induction ou à celle des choses déduites ; mais il est d’abord et surtout entré dans les faits, jusqu’à ce que les faits manquassent non pas sous sa main, mais sous toute main. […] Ces faits : la naissance de Borgia, de vieille race royale aragonaise et dont l’élévation ecclésiastique vint de ce qu’il était le neveu du vaillant pape Calixte III ; ses premières fonctions, qui furent militaires ; son mariage avec Julia Farnèse, qui mourut après quelques années ; la légitimité, contestée et prouvée incontestable, de ses enfants ; le rétablissement dans son titre pur de belle-mère de celle-là que les historiens ont appelée, sans le comprendre, du nom familier et intime de Vanozza, et dont ils ont fait la maîtresse d’Alexandre VI jusque dans ses dernières années parce que cette belle-mère, gendre respectueux, il n’avait jamais cessé de la visiter ; les longues années sous plusieurs papes qui le conservèrent chancelier de l’Église, le firent évêque et l’envoyèrent, comme légat, en Aragon, représenter le Saint-Siège ; ses mœurs si accusées, mais garanties par la considération des papes — presque tous des grands hommes — sous lesquels il vécut, et par sa popularité dans le collège des Cardinaux, où jamais une voix ne s’éleva contre lui, mais où toutes, moins deux, s’élevèrent pour lui quand il fut nommé pape : tous ces faits sont racontés ici avec un détail dans lequel nous ne pouvons entrer, mais qui confond, par sa netteté et par son poids, quand on songe à tout ce qu’on a fait de cette simple et imposante histoire !
La physiologie et l’histoire sont des sciences spéciales qui entrent en commerce intime et direct avec la réalité, soit physique, soit morale, pour constater les faits, les décrire, les classer. […] L’homme réel est une cause, une force active, douée de facultés diverses qui n’attendent que le contact d’un objet pour entrer en exercice.
Le général était à un balcon seul, lorsque je suis entré chez le général Thiébault.
L’abbé Le Dieu, malgré les longues années qu’il resta auprès de Bossuet, n’entra donc jamais dans son intime confiance et ne reçut jamais de lui aucune confidence proprement dite ; il ne sut les choses importantes qu’au fur et à mesure, à force d’attention et après coup.
Il savait encore, et mieux que personne, m’a-t-on dit, le moment opportun où, dans les grandes mêlées polémiques engagées alors entre les principaux journaux, l’adversaire s’étant trop avancé et venant à prêter flanc, il était à propos d’entrer dans l’action et de donner ; il avait du tacticien.
Je laisserai donc ce poème tout à fait en dehors de mon appréciation présente, et il ne sera question ici que du Parny élégiaque, de celui dont Chateaubriand disait : « Je n’ai point connu d’écrivain qui fût plus semblable à ses ouvrages : poète et créole, il ne lui fallait que le ciel de l’Inde, une fontaine, un palmier et une femme. » Né à l’île Bourbon, le 6 février 1753, envoyé à neuf ans en France, et placé au collège de Rennes, où il fit ses études, Évariste-Désiré de Forges (et non pas Desforges) de Parny entra à dix-huit ans dans un régiment, vint à Versailles, à Paris, s’y lia avec son compatriote Bertin, militaire et poète comme lui, Ils étaient là, de 1770 à 1773, une petite coterie d’aimables jeunes gens, dont le plus âgé n’avait pas vingt-cinq ans, qui soupaient, aimaient, faisaient des vers, et ne prenaient la vie à son début que comme une légère et riante orgie.
Sans entrer dans d’incroyables détails qu’il est mieux d’ensevelir, s’il se peut, comme des infirmités de famille, et en ne touchant qu’à celles que la querelle du moment dénonce, il suffira de faire remarquer que, dans une Revue où le poëte existe, il tend naturellement à dominer, et les conditions au prix desquelles il met sa collaboration ou sa seule présence (qu’il le médite ou non) sont ou deviennent aisément celles d’un dictateur.
Il ne nous appartient pas d’entrer dans un détail qui exigerait beaucoup trop de science et aussi trop d’appareil.
Chénier, dans une délicieuse épître, dit à sa Muse qu’il envoie au logis de son ami : … Là, ta course fidèle Le trouvera peut-être aux genoux d’une belle ; S’il est ainsi, respecte un moment précieux ; Sinon, tu peux entrer… Et il ajoute sur lui-même : Les ruisseaux et les bois, et Vénus, et l’étude, Adoucissent un peu ma triste solitude.
Du moment que Dieu n’est plus conçu comme un être à part et hors du monde, du moment qu’il est inséparable de la nature et de l’humanité, et qu’il se manifeste uniquement en elles et par elles, du moment enfin que le mal cesse d’être un principe positif ennemi du bien, dès lors l’homme n’a plus peur de Satan, de même qu’il n’a plus besoin de médiateur pour entrer en rapport avec Dieu ; la communication est directe, immédiate ; il sent l’influence divine dans chacune de ses relations avec les hommes et avec les choses ; il ne s’imagine aucunement devoir recourir à des envoyés mystérieux, à des anges ; et les anges, les envoyés mystérieux, les démons ne lui viennent pas.
Les auteurs tragiques allaient faire des sacrifices sur le tombeau d’Eschyle, avant d’entrer dans la carrière qu’il avait ouverte le premier.
Enfin, avant d’entrer dans cette carrière de gloire, soit que le trône des Césars, ou les couronnes du génie littéraire en soient le but, les femmes doivent penser que, pour la gloire même, il faut renoncer au bonheur, et au repos de la destinée de leur sexe ; et qu’il est dans cette carrière bien peu de sorts qui puissent valoir la plus obscure vie d’une femme aimée et d’une mère heureuse.
Vous prendrez donc une idée de l’amour maternel, où Racine fournira beaucoup, mais où il entrera un peu de vous-même.
Donc la querelle, qui venait ensuite, si elle n’était plus une vive entrée en matière, devenait un coup de théâtre émouvant : intéressés à la passion des jeunes gens, nous sommes plus touchés de la dispute des pères ; mais voir entrer deux hommes, qu’on ne connaît pas, dont on ne sait rien, qui ne nous sont rien, et les entendre échanger des insolences et des injures, c’est vif, si l’on veut : mais d’effet dramatique, je n’en vois pas.
De là vient cette stupéfiante Préface de la Franciade, où, précisant le retentissant appel de Du Bellay, il enseigne à faire le pillage méthodique des trésors de l’antiquité, à mettre les Grecs et les Romains en coupe réglée ; où l’imitation se fait un décalque servile, matériel, irraisonné ; où sans plus regarder la nature, sans entrer non plus en contact avec l’âme des anciens, on leur arrache ce qu’ils ont d’extérieur, de relatif, de local.
Il ne put entrer à l’Académie : le roi ne voulut pas de lui.
Un jour le poète, étant mort, va, suivi de son chien, frapper à la porte du Paradis ; et, comme saint Pierre ne veut pas laisser entrer le fidèle animal et que saint Roch lui-même, invoqué, fait le cafard et se récuse, le poète et son chien errent à l’aventure dans la région où sont les ombres des bêtes… Et cela est un rêve, et cela s’appelle Dans les limbes, et il est difficile d’imaginer un badinage plus soigné et plus long.
Entrons donc, sans plus de façons, dans le gynécée littéraire choisi et composé par l’ami de Bossuet.
Ces grands airs, ces gestes immenses, ces prédilections farouches, cette superstitieuse vision de l’aristocratie, cette peur et cet amour du diable, ce catholicisme qui ne recouvre aucune vertu chrétienne, cette impertinence travaillée, ces colères, ces indignations, cet orgueil, cette façon emphatique et terrible de prendre les choses…, j’ai une peine infinie à y entrer.
Jamais rien de médiocre n’entra dans cet esprit ; jamais le moindre grain de rancune ou de haine, même en ce monde de haine et d’envie qu’on nomme la politique.
L’empereur et l’impératrice, pensant me contraindre à l’épouser, entrèrent un jour dans notre chambre, où déjà je causais avec le petit Bellorofontin, bien qu’il fût encore dans les entrailles maternelles, et lui me répondait, Dieu sait avec quelle majesté !
Il y a dans la possession de cette femme un aliment magnifique pour sa vanité ; il sera envié par ceux-là mêmes qui médisent d’elle, et qui se vengent de ses dédains en redoublant son isolement ; il sera montré au doigt par la ville comme un lutteur adroit, comme un rusé jouteur : chaque fois qu’il entrera dans un salon, il entendra autour de lui le chuchotement glorieux de ses rivaux.
Les élus entreront dans un séjour délicieux, qui leur a été préparé depuis le commencement du monde 775 ; là ils s’assoiront, vêtus de lumière, à un festin présidé par Abraham 776, les patriarches et les prophètes.
Elle passa neuf années avec lui, dans une liaison qu’elle ne regardait pas comme un mariage ; depuis la mort de Scarron, elle écrivit à son frère : « Je n’ai jamais été mariée : dans mon union avec Scarron le cœur entrait pour peu de chose, et le corps, en vérité, pour rien77. » Et Scarron, avant de l’épouser, disait à ses amis : Je lui apprendrai bien des sottises, mais je ne lui en ferai point.
Elle nous apprend qu’elle travailla à meubler elle-même au moins une de ces petites maisons. « Je montais à l’échelle pour faire l’ouvrage des tapissiers, parce qu’il ne fallait pas qu’ils entrassent.
Il a fini, sans trop y penser peut-être, par opérer un singulier mélange, par adopter cette manière étrangère sans renoncer pour cela à la sienne propre, par faire entrer, en un mot, du Balzac dans du Bernardin.
Au grand quartier général, dit-il, on ne jugeait que les résultats, sans penser à ce qu’ils coûtaient, et l’on n’avait aucune idée de la situation de l’armée ; mais en prenant le commandement d’un régiment, il fallut entrer dans tous les détails que j’ignorais, et connaître la profondeur du mal.
Pour être vrai, il faut reconnaître que ce n’est point par la métaphysique, c’est par la philosophie sociale et politique que le principe de la personnalité est entré dans la pensée moderne.
Les nier métaphysiquement, c’est nier la liberté divine et entrer à pleines voiles dans le panthéisme et le fatalisme.
C’est ainsi que l’enfant reçoit de ses parents des facultés et des prédispositions qui n’entrent en jeu que tardivement dans sa vie.
Est-il entré dans vos idées générales sur la littérature et sur l’art d’écrire, ou les a-t-il contrariées, et par conséquent l’avez-vous hautement approuvé ou condamné sévèrement ?
Déterminé à sortir pour jamais de ce cabinet, où je n’aurais jamais dû entrer, la société, à laquelle j’avais renoncé presque dès mon enfance, semblait devoir m’offrir des ressources, des plaisirs et des amis.
Elle n’eut jamais de quoi payer sa vêture au couvent, et elle n’y fut reçue que par-dessus le marché d’une autre religieuse plus riche, qui l’y fit entrer, comme en la traînant après elle.
Toutes célèbres à des titres divers, cette cargaison de nièces, venues d’Italie par le coche, étaient et furent les crampons à l’aide desquels l’officier de fortune, devenu cardinal et ministre d’État, entra dans le cœur des plus grandes familles de son temps.
Cette pureté en Madame Récamier, qu’elle conserva et qui le lui rendit, cette pureté était en elle comme le cours du sang et le mouvement des yeux, comme tout ce qu’il y a de plus involontaire, et faisait d’elle le Génie, sous la forme la plus parfaite, de ces sentiments qui n’ont pas de sexe parce qu’ils sont plus divins que les autres : la Bonté, la Pitié, l’Amitié… L’amitié était, en effet, pour l’âme de Madame Récamier, la limite de la passion humaine, et jamais elle ne la dépassa pour entrer dans un sentiment plus troublé.
— la situation ou le mot, seraient de l’indécence, et qui les rase, comme le martin-pêcheur rase l’eau, sans y entrer jamais, sans y mouiller le plus petit bout de son aile… Son Hélène, dans un tout autre ordre de faits, agit absolument comme elle.
De cette philosophie si lestement démolie, il subsiste plusieurs constructions intactes ; je voudrais les montrer, avant d’examiner la solidité de la bâtisse si bien décorée, où l’éducation présente nous fait entrer, où l’autorité des maîtres nous enferme, où les convenances et les traditions nous confinent.
Quelques sentiments généreux et purs, quelques nobles élans du cœur, entraient-ils dans cette verve de haine ou cette ivresse de plaisirs ?
Non ; la voix de Chrysostomee dissipe les escadrons incendiaires, et fait entrer la clémence dans ses murs, qu’elle protégeait mieux que les palissades. […] Ce qu’Aristote écrit des péripéties et des reconnaissances entrera plus tard aussi dans mon sujet. […] Les intérêts de l’église et des états n’entrent dans les discussions de littérature que relativement aux ouvrages dont ils sont le fondement, et ce qu’on en dit alors ne doit pas noyer, ensevelir la matière qu’on se propose de montrer. […] Je n’imiterai pas ceux qui m’ont précédé : mon dessein est d’entrer seulement dans la spéculation abstraite des lois de l’art, et de remonter à l’antique source où les bons écrivains ont puisé leur abondance. […] Émilie aspire à venger son père, en conjurant contre Auguste ; Cinna aime cette Romaine, et l’amour de la liberté publique s’unit à ce sentiment pour le faire entrer dans les vues de sa haine, et gagner à son parti les plus illustres républicains échappés aux proscriptions.
Messieurs, Avant que d’entrer en matière, permettez-moi de satisfaire à une obligation indispensable dans cette séance. […] Ces deux satiriques entreraient parfaitement en parallèle dans leurs divers genres, si l’avantage ne restait au poète sur le romancier dont le gallicisme trivial, ordurier et bas, ne peut égaler l’atticisme des comédies grecques, licencieuses il est vrai, mais moins souillées des grossièretés crues qui rebutent à la lecture du prosateur. […] Mais, puisqu’il est vrai qu’une bonne théorie ne peut être assez éclaircie en quelques lignes, et que des axiomes principaux n’en font pas pénétrer les particularités instructives, ne négligeons pas d’entrer dans les détails, et développons les bons documents, sans craindre que leur multiplicité n’embarrasse les esprits attentifs et fermes, que rien d’utile ne surcharge, et qui seuls sont capables de profiter de tout. […] N’est-il pas moins probable encore que, la laissant passer pour sa sœur sous un voile, et, sous son vrai nom, il la voie entrer chez Valère sans se douter que ce n’est point Léonor ? […] L’habile Fabre d’Églantine eut mieux conservé les traits de son modèle, s’il eût songé qu’il ne faut faire entrer dans un personnage que les seules qualités qui le distinguent.
Un tas d’oiseaux merveilleux étaient entrés dans le palais de la Belle au Bois dormant, après que Wagner en avait fait, de stupeur, et on disait alors de fracas, éclater les savantes coupoles. […] Oui, on eût cru, à certains soirs, être dans une de ces églises au cinquième, ou au fond d’une cour, où la manne d’une religion nouvelle est communiquée à des adeptes qui doivent, pour entrer, montrer patte blanche ; la patte blanche là c’était un poème ou la présentation par un accueilli déjà depuis quelque temps. […] Ma façon particulière de comprendre le symbolisme avait ses partisans ; bref, nous entrions dans l’histoire littéraire : les prémisses posées allaient donner leurs effets, des surgeons vivaces allaient se projeter, des originalités curieuses s’affirmer à côté de nous, Maurice Maeterlinck, Charles Van Lerberghe, Remy de Gourmont, etc. […] En face, la littérature traditionnelle continue son train-train, de concessions en concessions, et détient l’intelligence populaire, ravie d’entrer sans efforts dans des œuvres d’apparence renouvelée. […] Mais il entrait dans la vie, il reconnaissait au loin, dans la distance et le passé, des esprits avec lesquels il avait des points de contact.
Quand l’auteur renonce à la déclamation, quand il consent à raconter, ce n’est pas l’histoire qu’il raconte, c’est la biographie anecdotique des personnages avant l’heure où Us entrent en scène. […] Des soldats entrent pour arrêter les fils de Toussaint ; Adrienne est mise en liberté par son geôlier. […] N’est-ce pas les dévoiler que de lui dire : « Maintenant que vous êtes grand d’Espagne, que vous avez le droit de vous couvrir devant votre souveraine, arrangez-vous pour lui plaire et pour entrer dans son lit ? […] Il n’entrera jamais dans notre pensée de blâmer la reconnaissance du poète envers le roi mort dans l’exil. […] Je n’aime pas l’expression : conquête féodale, appliquée à une femme jeune et belle qui entrait en disant : Sire, et partait en disant : Louis.
En 1595, le ministre et le secrétaire de Philippe II, Antonio Perez, entrait au service d’Henri IV, et il en recevait une pension, que Sully ne se montrait pas toujours très empressé à payer. […] Veut-on voir comment un poète entrait au service d’un grand seigneur ? […] Outre qu’il juge les questions brièvement, sans entrer dans des motifs qui provoqueraient la contradiction, et qu’il rend ses décisions en poète, non en philosophe, par de vives images tirées de l’art dont il trace les règles. […] Pour le Lutrin, qui n’est qu’un cadre de fantaisie, où le poète des trois époques fait entrer des beautés propres à la satire, au poème didactique et à l’épître, peut-être devrons-nous lui demander pourquoi la fiction y refroidit quelquefois la vérité.
J’en ai fait aussi, mais dans une institution privée, et non point au lycée, où ils étaient déjà supprimés lorsque j’y suis entré, dans la classe de seconde. […] Je me garderai d’entrer dans cette querelle d’archivistes. […] Ces derniers n’ont dû rien écrire qui fût indigne d’eux ou contraire à leurs idées, lesquelles entrent dans le patrimoine de l’esprit humain. […] Paul Bourget, qu’il entra d’abord dans cette carrière. […] Le système de Barrès appliqué avec rigueur eût désarmé la France, où les Allemands seraient entrés comme chez eux, en 1914.
Nos pères auraient pu le voir entrer à l’Abbaye-aux-Bois. […] J’entrai demander le vivre et le couvert, et fus bien reçu. » C’est tout. […] Mila et Outougamiz entrent dans la cabane et cherchent en tâtonnant le foyer. […] « J’étais dans la galerie lorsque Napoléon entra : il me frappa agréablement. […] Sur ces tapis de fleurs, tes compagnes ont déjà passé. » Et Lucile, toujours Lucile : « À la nuit tombante, j’entrai dans des bois.
78 Il regarde les jambons de son hôte, demande leur âge, loue leur mine, « les reçoit, et de bon coeur, déjeune très bien, comme aussi sa famille, chiens, chevaux et valets, tous gens bien endentés. » Cela l’égaye et il s’humanise, il daigne causer, juger, entrer dans les questions intimes. […] « Un jour le roi de Bohême réfugié en Hollande, étant à la chasse, et par hasard ayant entré, suivant un lièvre, avec des chiens et des chevaux dans un petit champ qu’on avait semé de quenolles (navets), le fermier du lieu, en son habit de fête de drap d’Espagne noir, avec une camisole de ratine de Florence, à gros boutons d’argent massif, courant avec un grand valet qu’il avait à la rencontre du prince, ayant chacun une grande fourche ferrée à la main, et sans le saluer, lui dit en grondant : « Roi de Bohême, roi de Bohême, pourquoi viens-tu perdre mon champ de quenolles que j’ai eu tant de peine à semer ? […] Nous sortons des professions libérales, nous entrons dans les métiers.
Je vous appellais, j’appellais mon amie, lorsque le cher abbé entra avec son mouchoir sur son œil. […] Le poëte, le peintre, le statuaire, le comédien, sont des charlatans qui nous vendent à peu de frais la fermeté du vieil Horace, le patriotisme du vieux Caton, en un mot, les plus séduisans des flatteurs… " l’abbé en était là, lorsqu’un de ses élèves entra, sautant de joie, son cahier à la main. […] Le premier la laissait hors de la toile ; le second l’y fesait entrer.
On y ferait même entrer toute l’histoire, avec un peu de bonne volonté ; mais la littérature française forme une longue et une assez brillante cavalcade. […] Forcer d’admirer est aussi méchant que de forcer d’entrer. […] Dans la combinaison où entrent des motifs de diverses natures, les motifs homogènes se grouperont nécessairement pour former des principes déterminants. […] N’est-ce point un signe d’intelligence et de haute spiritualité que de se plaire en ces œuvres où n’ose entrer la multitude ? […] L’idée de faire entrer ainsi l’attention dans le monde par la femme est de M.
L’esthétique entrerait ainsi dans le domaine des polémiques religieuses. […] Toutes les fois que j’entrais dans le salon, cet objet rouge me sautait aux yeux ; il me fascinait positivement comme le manteau rouge exaspère le taureau. […] Mais un auditeur qui ne serait pas suffisamment chrétien pour comprendre cette logique, pourrait être tenté de s’écrier : « Pour l’amour du ciel, comment le péché est-il entré dans la musique ! […] Sommes-nous, entrés dans une de ces périodes ? […] Avec la mélodie, nous entrons dans le domaine de l’artificiel.
Aymons donques partout, et ces sottes constances Chassons de nos amours et de nos alliances, Aymant quand on nous ayme et nous gardant toujours La liberté d’entrer en nouvelles amours. […] Alors la Mort, qui régnait en maints lieux, Pour me navrer, son fort arc enfonça ; Mais, de malheur, sa flèche m’offensa Au propre lieu où Amour mit la sienne ; Et, sans entrer seulement avança Le trait d’Amour en la playe ancienne. […] Pourrais-je en sortir plus mal équipé que je n’y suis entré ? […] D’autres entraient également en émulation, et, parmi les plus fins, Vauquelin de La Fresnaye qui chantait : Amour, tais-toi ! […] Dussé-je entrer au fin fond d’une tour, Nenni, ma foi, car je suis déjà court ; Si que je crains que n’ayez rien du nôtre.
Par quel concours de circonstances s’est-il engagé dans la voie où il est entré ? […] Weiss, on dirait qu’il a voulu entrer à la fois dans la place et dans les pantoufles de l’absent. […] Un jour, il y a longtemps, je discutais avec un camarade qui allait bientôt entrer dans une vie nouvelle. […] France, qui est entré comme chez lui dans la pensée de son devancier, en quoi un éclair de plaisir est moins vrai qu’un élancement de douleur. […] Cette fois il entrait à la Comédie-Française au bras de M.
Tout ce qu’elle apprenait par les yeux et par les oreilles entrait en ébullition dans sa petite tête, elle y songeait au point de perdre souvent la notion de la réalité et du milieu où elle se trouvait. […] À peine la destinée de cet invraisemblable amour s’est-elle accomplie, l’imagination du prince Karoll s’excite sur toutes les circonstances de la vie de Lucrezia, même sur ce passé qu’on ne lui a pas caché ; les difficultés commencent ; tout s’assombrit dans cette âme où le soupçon est entré ; la vie entre ces deux êtres n’est plus qu’un long orage. […] Ainsi s’explique ce va-et-vient des personnages les plus compromettants et les plus faciles à compromettre, qui entrent dans le parc et le château, ou bien en sortent, comme il leur plaît, le jour et même la nuit. […] C’est une querelle qui durera longtemps et où nous n’avons pas l’intention d’entrer. […] C’est affaire à la chronique d’entrer dans ce genre d’intimité, bien au-delà de ce qui est nécessaire.
Edmond et Jules de Goncourt sont entrés dans les lettres par un roman intitulé : En 18.. […] Je suis entré à sa suite dans le cimetière de Perros, vous savez, le cimetière des Islandais. […] Poictevin, Paul Adam, Moréas, Kahn, Dujardin, Viguier, etc., nous entrons dans le symbolisme pur. […] L’âme de la race est bien là, toute contemplative ; mais la nature extérieure, les formes, n’entrent pour rien dans son rêve qui est fait de mysticisme et de fatalisme. […] Jules Verne a-t-il fait entrer la science dans le cadre du roman ou a-t-il introduit le roman dans le domaine austère de la science ?
Lorsque Raphaël a voulu entrer dans le vrai, le portrait, « ce genre inférieur », comme vous cornent aux oreilles les peintres de genre et d’histoire, il n’a pas fait des chefs-d’œuvre. […] Quelqu’un qui a des brodequins trop serrés où ses pieds ne peuvent entrer que par des héroïsmes de torture, marche mal. […] Ils murmurent, injurient d’abord, finissent par entrer dans la nouveauté et y restent ensuite jusqu’à ce qu’on vienne les déranger de nouveau. […] On entrerait en communion avec lui, il comprendrait, jugerait, et se passionnerait. […] Il est réaliste parce qu’il a montré que tout pouvait entrer dans l’art.
Pour ces raisons et pour d’autres encore, moins évidentes, le symbolisme, mouvement spiritualiste, sourdement catholique dans son essence, n’entra pas en communion avec la conscience générale de l’espèce. […] Bref, nous pouvons arriver, c’est-à-dire entrer dans les rangs de la Bourgeoisie. […] Tandis qu’attablé dans la salle commune, je mangeais, de bon appétit, la soupe du soir, quelques notables entrèrent. […] Notre Grosse-Bourgeoisie ne tient pas du tout à entrer en campagne. […] Et le misérable prolétaire, qui ne parvient pas à vendre son travail devra crever lentement de faim, parce que le dogme de propriété individuelle lui interdit d’entrer dans les jardins débordants de légumes et de fruits où il pourrait apaiser le cri de ses entrailles ?
Le jeune créole, à peine hors des bancs, trahit son caractère vif, enthousiaste et mobile ; il songea d’abord, assure-t-on, à prendre l’habit religieux chez les Pères de la Trappe, et il finit par entrer dans un régiment. […] Dans cette même édition de ses Œuvres diverses (1802) où se lisait la première version d’Isnel et Asléga, Parny s’était attaché à ne rien faire entrer que d’avouable et d’incontestable ; il y a réussi, et l’on peut dire que depuis on ne trouverait à peu près rien à ajouter au choix accompli qu’il fit alors.
Assez indifférent à la politique, et dédaigneux des hommes politiques, il eut pourtant un moment, après 1830, l’idée d’entrer dans la diplomatie, et il fut candidat à la députation en 1848. […] Théophile Gautier, né à Tarbes en 1811, amené à Paris en 1814, entra dans l’atelier de Rioult, fit paraître ses premières Poésies en 1830, puis Albertus (1832) ; les Jeune France (1833), et Mlle de Maupin (1835), romans.
Seule, elle sait remplir les bizarres conditions que la fée Gloriande impose à qui veut y entrer. […] Au moment où le dernier morceau du corps du saint homme fut mis dans le plateau, le fléau s’abaissa enfin, le petit oiseau s’envola, et le saint entra dans le nirvana.
Telle est, sans entrer dans le détail des quatre drames, poignants et terribles, pleins d’événements et de situations hardies, — telle est la trilogie de l’Anneau du Niebelung, ou du moins l’idée qui s’en dégage. […] IV Si vous êtes dépourvus de parti pris, si vous cherchez dans les grands spectacles artistiques quelque chose de plus que le plaisir de l’oreille et des yeux, — si vous osez blâmer Rossini de ses paresses et Meyerbeer de ses concessions, si le drame lyrique, tel qu’il fut permis à Scribe de le concevoir, ne satisfait pas vos aspirations, si vous êtes pleins d’un enthousiasme sincère pour le vrai art dramatique qui a donné le Prométhée enchaîné à la Grèce, Macbeth à l’Angleterre, les Burgraves à la France : entrez résolument dans l’œuvre de Richard Wagner et, en vérité, d’admirables jouissances, accrues par le charme de la surprise, seront le prix de votre initiation.
Mais la sœur de René ne pouvait entrer en religion, ainsi qu’une simple mortelle. […] Le cerveau de l’artiste de génie n’est pas, selon l’expression de Hugo, « le trépied de Dieu », mais le creuset magique où s’entassent pêle-mêle les faits, les sensations et les opinions du présent et les souvenirs du passé : là, ces éléments hétérogènes se rencontrent, se confondent, se fusionnent et se combinent pour en sortir œuvre parlée, écrite, peinte, sculptée ou chantée ; et l’œuvre née de cette fermentation cérébrale est plus riche en vertus que les éléments qui concourent à sa formation : c’est ainsi qu’un alliage possède d’autres propriétés que les métaux qui entrent dans sa composition.
Si l’on cherche ensuite pourquoi les plus grands génies qui sont entrés dans ce Corps, ont fait quelquefois les plus mauvaises harangues, la raison en est encore bien aisée ; c’est qu’ils ont voulu briller ; c’est qu’ils ont voulu traiter nouvellement une matiere toute usée. […] Thomas, sans les mêlanges étrangers que la Rhétorique a quelquefois fait entrer dans ses écrits.
On savait depuis longtemps que tout concourt et conspire au phénomène vital dans le système organique, depuis les organes extérieurs jusqu’au cerveau, que l’action des objets étrangers produit une impression, que cette impression, transmise au cerveau parle système nerveux et les organes intermédiaires, se transforme en sensation d’abord, puis en perception proprement dite, et y éveille l’intelligence et la volonté, qui n’entrent en jeu qu’à la suite de ces excitations successives. […] Socrate et Pascal pouvaient offrir à une observation superficielle les apparences de l’hallucination par leurs façons de parler et d’agir ; mais il suffit d’entrer dans l’analyse intime de ces deux natures pour voir que la raison de l’un, pas plus que l’intelligence de l’autre, n’avait rien à craindre, soit d’une simple illusion d’optique psychologique, telle que le démon de Socrate, soit d’une superstition mystique, telle que l’amulette de Pascal.
Il ne disait pas assez en parlant ainsi ; il ne disait pas que dans ses propres écrits comme dans ceux d’un bien petit nombre de savants exacts, il était entré quelque chose de la beauté de l’art et de la magie du talent, et qu’il y aurait à citer des disciples de premier ordre dans la postérité de Buffon : lui-même, fût-il le seul, en serait la preuve.
À son retour de Namur à Versailles, et dès le premier soir, Louis XIV voit entrer M. de Tourville, qui venait le saluer.
. — Une autre fois, pendant un voyage à Compiègne (juin-juillet 1739), une petite circonstance paraît digne de remarque au duc de Luynes ; c’est encore une légère velléité d’indépendance : M. le cardinal de Fleury était dans l’usage d’entrer dans les cabinets du roi par une porte de derrière dont il avait la clef.
Entré au Directoire où il avait tout d’abord assisté à l’expulsion des collègues qui le gênaient, il était devenu maître du terrain et comme l’arbitre des combinaisons qui s’essayaient journellement.
Veuillot ne tarda pas à renoncer aux journaux du gouvernement à la tête desquels son talent, apprécié déjà, l’allait placer ; il entra dans les journaux religieux (1842) et bientôt devint à l’Univers le rédacteur principal et le seul en vue, le champion qui, pendant près de dix-huit ans, porta le poids des discussions, des attaques et des colères.
Avant son intervention cependant et son installation au cœur du sujet, pour persuader aux hommes instruits qui sont entrés dans la pensée de cette édition nouvelle, qu’elle était importante, qu’elle était indispensable, qu’il ne s’agissait pas seulement de quelques points à rectifier çà et là, mais qu’il y avait lieu, en effet, à une réparation et presque à une restitution continue, il a fallu bien des instances, bien des pas et bien des paroles (je le sais, moi qui en ai été quelquefois le porteur et le messager), il a fallu montrer à l’avance bien des passages et des exemples comme preuve décisive de l’étendue du ravage et du mal profond qu’on avait à réparer.
Il est donc convenu que, pour aujourd’hui, on m’accorde d’entrer dans quelques détails touchant la marche et la méthode que j’ai cru la meilleure à suivre dans l’examen des livres et des talents.
Nous touchons ici au rôle principal de Foucault, à la grosse affaire qu’il met au rang de ses plus utiles travaux, et par où son nom est entré odieusement dans l’histoire.
Cette justice rendue au plus méritant et au plus délicat des sacristains, nous entrerons dans la chapelle et nous reparlerons un peu, s’il vous plaît, d’Eugénie de Guérin.
Mais l’obstacle qu’elle trouvait à ce bonheur parfait dans le sacrifice la détermina autrement et lui permit d’entrer dans les vues de son père.
qu’ils entrent, mon Dieu !
C’est un âge en tout assez fâcheux pour le poëte entré dans la postérité (s’il n’est pas décidément du petit nombre des seuls grands et des immortels) que de devenir assez ancien déjà pour être hors de mode et paraître suranné d’élégance, et de n’être pas assez vieux toutefois pour qu’on l’aille rechercher à titre de curiosité antique ou de rareté refleurie.
Il était observateur, et toute réalité entrait profondément en lui.
Moréas et Gustave Kahn, mais riche et sapide autant qu’elles, sa vivante variété eût, je crois, séduit le grand Théophile Gautier : Le pays était plantureux et riche en vins, Gai du soleil qui dans la mer se mire Et le port Était vivant matin et soir, De la foule bigarrée ; Toute l’heure de marée Était de bon espoir, D’accueils, d’adieux : Il entrait des navires de tous les horizons, De Carthage, de Rome et d’Orient Et du Nord et de l’Ouest mystérieux ; Il partait des vaisseaux vers tous les cieux — Avec leurs voiles claires, comme en riant.
« Un homme au rêve habitué vient… parler… » Et par une suggestion à qui n’incite nulle autorité de tenue ou de geste, vous entrez dans ce rêve, vous y écoutez, vous y causez.
« Quand un homme aimé de Dieu, se plaisait-il à dire à propos de lui-même, s’écarte du droit chemin, Dieu l’y ramène à grands coups de pied dans le cul. » Ce n’est pas non plus Louis Veuillot qui eût pu se concilier la faveur œcuménique, encore qu’il montât la garde aux portes de l’Église comme un suisse « pour empêcher les chiens d’entrer ».
Jésus refusa avec une juste fierté d’entrer dans de longues explications.
C’est après le duel entre ces extrêmes qu’une conciliation provisoire s’opère entré les principes ennemis ; il faut d’abord, si nous les comparons à des courants électriques, qu’il y ait eu décharge de fluide par la rencontre du pôle positif et du pôle négatif.
Il n’attendait M. du Maine que le lendemain ; il le vit entrer dans sa chambre, marchant et mené seulement par la main de madame de Maintenon ; ce fut un transit port de joie.
C’est ici que les vices de l’homme doivent entrer en ligne, car ils y trouvaient leur compte.
Ne pouvant entrer à fond dans l’examen de la méthode de Pascal, je voudrais ici insister, d’après M.
Les sensations ont ce caractère qu’elles entrent, comme on l’a dit, ex abrupto, dans la conscience51 : elles sont pour nous un commencement, un bout de série, et nous ne pouvons leur assigner des antécédents psychiques.
Dans le foyer du cirque où les frères Zemganno attendent avant d’entrer en scène, les objets se diffusent sous les rayonnements que note l’auteur : C’étaient et ce sont sur ces tableaux rapides, sur ces continuels déplacements de gens éclaboussés de gaz, ce sont en ce royaume du clinquant, de l’oripeau, de laa peinturlure des visages, de charmants et de bizarres jeux de lumière.
Je ne puis entrer dans le détail de ces discussions, qui sont du ressort exclusif des anatomistes.
Ce n’est pas ce qu’on croit, que d’entrer chez les dieux.
Il y a des pays où l’on ne peut entrer dans aucune charge quand on n’a pas pris ses degrés dans l’université.
Il faut donc éviter soigneusement de faire entrer ce fatal interrègne dans notre chronologie morale et politique : malgré l’importance dont il a été par ses suites et ses résultats, un si triste événement ne doit être considéré que comme récapitulation de faits antérieurs, et non point comme étant lui-même un fait nouveau.
Paul Stapfer, et nous croyons que s’il n’a pas fait entrer dans la tête des négateurs du mérite de Sterne sa démonstration, la chose qu’il a entreprise dans son livre n’en est pas moins démontrée.
Il coïncide avec le moment où entrent, sur la scène politique, les masses brachycéphales, qui se distinguent par leur amour de l’uniformité.
Quand notre civilisation aura formulé son principe nouveau, qu’elle commencera une ère nouvelle, l’Italie entrera à son tour et définitivement dans une évolution normale, harmonieuse.
L’Académie Les écrivains devenus immortels, par une distraction des quarante, ont tous passé la première moitié de leur vie littéraire à médire de l’Académie, et la seconde moitié à s’efforcer d’y entrer. […] j’y entrerai peut-être un jour, et je serai reçu par M. de Matharel, qui, en galant homme, aura oublié nos petits démêlés littéraires et y fera mon éloge : — à quoi je riposterai par le sien. […] La Revue des Deux-Mondes a fini par accepter le jeune écrivain ; seulement, après y être entré par la grande porte, avec deux romans médiocres, il a tâté son talent et s’est rendu justice. […] Cette ciselure musicale, ces arabesques embrouillées, ces girandoles sonores, qui, sans aller plus loin, ne frappent que l’oreille, entrent d’un côté et sortent de l’autre, sans laisser au cœur le moindre souvenir. […] les soirs de première représentation, le foyer de nos théâtres a sa Petite Critique, et vous n’aurez la grande, l’érudite et la sincère, que le jour où, par une mesure violente, le feuilletoniste sera conduit dans sa loge en voiture cellulaire, et ramené chez lui pour écrire son compte rendu, séance tenante, comme cela se pratique pour les élèves de l’Institut entrés en loge.
Les voyageurs qui s’indignent devant le lieu où il périt traversent ensuite la place pour entrer au musée des Offices, sans réfléchir que ce musée voisin n’existerait pas si Savonarole avait triomphé. […] (Plus loin il notera en passant qu’on en peut douter, mais n’entrera pas davantage dans la discussion.) […] Ils ne réussissent pas à entrer dans le parc qu’ils voulaient visiter. […] Nous entrons au royaume des anges de la littérature. » M. […] Il est entré dans cette association apostolique et démocratique comme un étourneau, sans l’ombre de vocation, et il en sort piteusement, chassé par Jérôme, qui ne semble pas avoir tort de l’exécuter.
Le seul Oreste forme une exception ; mais ses fureurs sont, pour ainsi dire, consacrées par la mythologie ; elles entrent dans sa destinée. […] L’expérience a prouvé le contraire : les mœurs des chevaliers sont intéressantes ; mais il faut les adapter à un sujet, les faire entrer dans une action ; ce qui est très difficile, quand on ne veut pas se jeter dans les aventures romanesques. […] On le force ensuite d’entrer dans l’intérieur du palais pour y recevoir la punition de son crime ; on l’égorge comme un vil scélérat et non comme un tyran. […] La liberté n’entra pour rien dans les opérations de ces deux hommes : l’ambition fit tout ; et Brutus, fondateur de la république, était bien plus fier, plus impérieux, plus tyran que César, fondateur de l’empire. […] Cette lecture les dispose à être dupes des hommes et surtout des femmes ; mais elle ne produit cet effet que sur les jeunes gens sages qui entrent tard dans le monde, et y apportent un cœur tout neuf.
En supposant que toutes les idées qui entrent dans les principes leur fussent antérieures, il faudrait montrer comment de ces idées on tire des principes ; c’est la première et radicale difficulté. […] Mais nous entrerions déjà dans le domaine de l’art. […] Trois facultés entrent dans cette faculté complexe qui se nomme le goût : l’imagination, le sentiment, la raison. […] Je n’ai ni le temps ni le droit d’entrer à cet égard dans aucun détail. […] Quelque pressantes que puissent être les sollicitations de l’intérêt, on peut toujours entrer en contestation et en arrangement avec lui.
Pardonnez-moi donc de passer outre aux préliminaires, et, aujourd’hui surtout, que j’ai beaucoup de choses à vous dire, — plus que je n’en aurai d’ordinaire, — permettez-moi d’entrer immédiatement en matière. […] Il n’y a pas jusqu’aux élucubrations du vieux Crébillon, sa Sémiramis et son Atrée, qui n’aient eu l’honneur en leur temps de faire entrer le grave président de Montesquieu lui-même, — c’est lui qui nous l’avoue et ce sont ses propres termes, — dans « les transports des Bacchantes ! […] La belle chose de faire entrer aux conversations du Louvre de vieilles équivoques ramassées parmi les boues des Halles et de la place Maubert. […] Nous sentons que nous entrons en aveugles dans le royaume de la fatalité passionnelle. […] Encore une fois, le génie ne serait pas le génie s’il n’y entrait une part d’inconscience.
Ceux qui entrent ici ne doivent pas s’assoupir, mais vibrer. […] Des artistes ou des écrivains sains, dont l’esprit se trouve dans un état d’équilibre normal, ne songeront jamais à se former en une association que l’on peut, à son gré, nommer secte ou bande ; à rédiger un catéchisme, à se lier à des dogmes esthétiques déterminés, et à entrer en lice pour ceux-ci avec l’intolérance fanatique d’inquisiteurs espagnols. […] Les vaisseaux qui, en 1840, sont entrés dans les ports réunis de la Grande-Bretagne, contenaient 9 millions et demi de tonnes, et en 1890, 74 millions et demi. […] Or, comme les mots du mystique n’ont en eux ou dans leur juxtaposition aucun sens déterminé, on leur en donne un arbitrairement, on y fait entrer un sens mystérieux.
J’entrai dans une église. […] Le difficile était de faire entrer en ville cette étrange contrebande. […] Leur existence s’écoule entre leur église et leur bibliothèque : et dans celle-ci ils entrent avec un esprit religieux comme dans celle-là. […] Alberoni plut à Vendôme, entra dans sa maison, obtint pension de Louis XIV ; en 1708, le 7 février, il annonça au comte Rocca qu’il ne demanderait plus d’argent en Italie. […] Ce n’est pas par Zayde, mais par La Princesse de Clèves, que Mme de La Fayette fait entrer dans le roman ce que Racine a mis dans la tragédie.
La charmante enfant de tout à l’heure entrait de nouveau. […] — Faites-vous entrer vos livres dans cette formule que vous indiquiez tout à l’heure de psychologie symbolique ? […] Mais je connais de jeunes hommes qui entrent dans mes vues. […] Nous allons entrer dans le magnificisme. […] Cette exclamation, lancée joyeusement par une jolie voix de femme à travers des éclats de rire, m’accueillit quand j’entrai dans le cabinet de travail de M. de Hérédia.
Une fois dégagés des illusions des sens et de l’imagination, nous sommes les maîtres de l’univers ; et, sortis de la région du doute, nous entrons pour toujours dans celle de la certitude et de l’immuable vérité. […] » Avant même d’entrer dans ce rôle d’ennemi public de la religion qu’il ne devait revêtir que beaucoup plus tard, Voltaire, servi par son instinct, avait compris que l’on ne ferait rien tant que l’on n’aurait pas discrédité à fond le jansénisme, et ruiné sans retour l’autorité du livre des Pensées. […] Supérieur aux animaux, auxquels il est semblable par les organes, inférieur à d’autres êtres, auxquels il ressemble probablement par la pensée, il est, comme tout ce que nous voyons, mêlé de bien et de mal, de plaisir et de peine ; il est pourvu de passions pour agir, et de raison pour gouverner ses actions… Et ces prétendues contrariétés que vous appelez “contradictions” sont les ingrédients nécessaires qui entrent dans le composé de l’homme, qui est, comme le reste de la nature, ce qu’il doit être. » […] Ou bien encore, chez les modernes, l’Inès de Castro, de La Motte Houdard, lui paraît un chef-d’œuvre ; et les tragédies du vieux Crébillon, son Atrée, son Rhadamiste, son Catilina même, le troublent, le ravissent, le font entrer, selon son expression, « dans les transports des bacchantes ». […] Montesquieu, dès les Lettres persanes, eut ce sentiment et ce tact : l’un lui dicta le choix de son sujet, l’autre lui procura les moyens de le traiter ; et c’est ainsi que, par l’Esprit des lois, la politique et la jurisprudence entrèrent dans la littérature.
Il lui développe les vieilles revendications, avec une espèce d’emphatique ironie : Or, n’est-ce pas joyeux de voir, au mois de juin, Dans les granges entrer des voitures de foin Enormes ; de sentir l’odeur de ce qui pousse Des vergers quand il pleut un peu, de l’herbe rousse ; De voir des blés, des blés, des épis pleins de grain, De penser que cela prépare bien du pain… Un assez long poème, qui s’intitule Soleil et Chair, est émaillé, sans doute, de souvenirs classiques et la mythologie qu’on y trouve y vient des auteurs grecs et latins tout récemment expliqués au collège… Oui, nous pouvons dire cela de confiance, parce que les dates nous y invitent : le poète avait quinze ans. […] Il entra ensuite en relations avec Ménélick, devint l’ami du ras Makonnen et travailla à l’introduction d’armes européennes en Abyssinie. […] Imaginez, au milieu de la Nature, une âme passionnée de poète, avide d’en absorber toute la suavité diverse et toute la grâce. « Le paysage le frappe et conquiert d’abord par la sévérité ou l’inflexion douce de ses lignes… Si, quelques instants, l’homme s’arrête, se pénètre des conditions partielles de la beauté de ce paysage, soit les petits rythmes de ses courbes, soit l’architecture de ses arbres, soit la disposition des tapis de verdure, la présence ou l’absence de l’eau, la rigidité des branches ou le rythme général du vent dans les feuilles, aussi la cadence ou le bruit qui se dégage du demi-silence du paysage, il se créera en lui des associations d’idées, le paysage ne sera plus ce qu’il est exactement, mais l’heure de rêve du passant48. » Ainsi entrent, dans notre vision totale, des phénomènes sans nombre et qui sans cesse se modifient et dont le perpétuel remous n’est autre que le mouvement même de la vie. […] Le paysage s’illumine de lueurs sinistres ; les flots s’enflamment et, comme en des blessures ouvertes, ils entrent aux trous des écueils, Et mon cœur se reflète en ce soir de torture, Quand la vague se ronge et se déchire aux rocs Et s’acharne contre elle, et que son armature D’or et d’argent éclate et s’émiette, par chocs. […] En allant vers la ville où l’on chante aux terrasses sous les arbres en fleurs comme des bouquets de fiancées, en allant vers la ville où le pavé des places vibre au soir rose et bleu d’un silence de danses lassées, nous avons rencontré les filles de la plaine qui s’en venaient à la fontaine, qui s’en venaient à perdre haleine, et nous avons passé… Nos espoirs entreront par les portes ouvertes en vols de papillons légers aux vastes ailes….
Mais à Dieu ne plaise que jamais il soit entré dans mon esprit et dans mon cœur la pensée vulgaire et coupable de rendre au christianisme le mal qu’on m’avait fait en son nom ! […] Entrez dans les détails, parcourez les sphères diverses dans lesquelles la science a divisé le monde, et vous y retrouverez les mêmes caractères que vous avait offerts l’aspect général de la nature. […] Il est plus difficile de comprendre et d’exprimer l’idée fondamentale de la religion d’un peuple, et nous entrons déjà dans des routes plus sombres. […] D’abord, tous les éléments de l’humanité doivent y entrer, et ces éléments sont divers et nombreux ; ce sont l’industrie, les sciences, les arts, l’État, la religion, la philosophie. […] Il est tout moderne, quoique fort érudit, et, malgré le titre même de son livre, il ne sait pas entrer dans l’esprit des systèmes antiques.
L’auteur de cette spirituelle réflexion n’avait pas à entrer dans les distinctions et les réserves dont on ne s’avise que lorsqu’on étudie pour elle-même la question qu’il effleure en passant. […] Voilà pourquoi il est extrêmement hasardeux pour un auteur, bien que cela ait pu quelquefois réussir, d’attendre d’être sorti du monde des vivants pour entrer dans l’immortalité. […] Celui-ci n’étant point sincère, s’il mérite à son tour d’entrer dans nos études, ce sera seulement au chapitre du charlatanisme et des trucs. […] Cependant il arrive, exceptionnellement, que de grands écrivains n’entrent dans l’immortalité qu’après leur mort et quelquefois longtemps après. […] Un instinct trop juste avertit le catholique le plus conservateur que les vérités éternelles, modifiées dans leur forme par l’action lente du temps, ne reprennent jamais les visages successifs qu’elles ont abandonnés pour en revêtir d’autres, et que l’homme ambitieux d’agir sur ses contemporains doit indispensablement, fût-il l’un des anciens prophètes ressuscité, entrer dans leur esprit et parler leur langage.
Mais lui donner sa vie en sachant qu’il accepte le sacrifice, et entrer dans ses raisons, et continuer à l’aimer, et même l’aimer davantage à cause de cela, par une sorte de perrichonisme sublimisé : c’est cela qui est méritoire et vraiment magnifique. […] Le roi repousse la belle esclave : jamais une autre femme qu’Alceste n’entrera dans son lit. […] Quand il entra pour la première fois dans les théâtres de Paris, c’était un garçon bizarre, rêveur et tendre, qui avait beaucoup vagabondé et pâti, et, tour à tour, fréquenté les petites gens et vécu tout près de la terre, dans la solitude. […] Comme le prince, depuis quelque temps, tourne autour de la belle comtesse, Kean le supplie, — avec des formes impayables de hardiesse déférente, — de ne plus faire sa cour à Eléna et, notamment, de ne plus entrer dans l’avant-scène de la comtesse pendant le spectacle. […] A ce moment, le mari est entré par une autre porte et a constaté, avec satisfaction, que sa femme était seule.
Pour l’historien d’une langue donnée, le sens propre d’un mot n’est pas même celui qu’il avait dans la langue dont on l’emprunte, et encore bien moins celui que l’on lui trouve, ou que parfois on lui prête, en le décomposant en ses éléments ; c’est le sens avec lequel il est entré pour la première fois dans la langue. […] Mais, sans insister, sans demander quelle est la compétence de l’Académie française dans ces questions qui confinent à tout ce qu’il y a de plus obscur dans la science encore à peine ébauchée des étymologies, qui ne voit du moins qu’à partir du moment où un mot est entré dans la langue, son histoire, en dépit de la philosophie, ne saurait plus s’écrire qu’avec des textes et qu’avec des exemples ? […] Tous ces romans auront-ils un jour leur place dans l’histoire littéraire du xixe siècle, et la Société des gens de lettres, avec son bureau, y entrera-t-elle tout entière ? […] Tel est ce mérite, si considérable, et qui n’appartient guère dans l’histoire de toutes les littératures qu’à de très grands esprits, d’avoir étendu le domaine lui-même de la littérature, — et conséquemment de l’action littéraire, — en y faisant entrer ce qui n’y était pas jusqu’alors contenu. […] Pour cette raison vaguement sentie, — comme aussi bien tout ce qu’ils sentent, — les symbolistes et les décadents n’ont donc pas eu de peine à grouper autour d’eux ou de leurs théories, tous ceux qui croient encore qu’on peut faire entrer des « idées » ou des « sentiments » dans un vers ; et, pour les y faire entrer, que, notre langue étant ce qu’elle est, on peut quelquefois sacrifier la régularité de la césure ou la richesse de la rime.
Je leur reconnais cependant le droit d’y faire entrer tout ce que, depuis un demi-siècle, le pessimisme a pris de conscience de lui-même ; le rêve, de fluidité, si je puis ainsi dire, ou d’inconsistance nouvelle ; et, le vers français enfin de nouvelle souplesse… En conclurons-nous maintenant, avec M. […] Et il est humain de soigner les malades, et, pour les guérir, on peut affecter d’entrer dans leurs manies… Il ne faut pas se mettre à leur remorque et substituer en soi leurs conceptions délirantes à l’exacte vision de la nature, de la vérité, de la vie. […] Tout cela peut donc bien entrer dans la définition de l’œuvre dramatique ; et, selon les temps, selon les hommes, tout cela y est effectivement entré. […] Il en est de l’art comme de la nature, que nous ne pouvons asservir à nos fins qu’en commençant nous-mêmes par entrer dans ses vues, et par feindre, pour ainsi parler, d’en être d’abord les dupes, si nous voulons en devenir les maîtres. […] Pour en assurer la doctrine, je le sais ; et je le veux bien ; mais aussi, tous les deux, pour que la force de leur parole fit entrer plus sûrement leurs idées dans les esprits de leurs lecteurs ou de leurs auditeurs.
Enfin, parvenu à l’âge de trente ans, se voyant au terme de son glorieux apprentissage, ayant tout reçu de la nature, ayant tout fait par le travail pour réaliser en lui l’idée du parfait orateur, il entra dans la carrière des charges publiques. […] Il entra dans Rome avec les honneurs de l’ovation, mais revêtu des ornements du grand triomphe, privilège jusque-là sans exemple. […] Au milieu de la leçon, il entra un soldat, qui lui remit une lettre de l’empereur. […] Ce n’est pas le roman tel qu’il est entré dans le domaine du génie moderne. […] » (Le tonnerre éclate, et les démons entrent.)
Aussi l’atlas tactile et musculaire ne comprend-il point d’images qui correspondent aux très petits objets, à la forme et à la proximité de deux fils dans une mousseline, ni d’images qui correspondent à la diversité des plans colorés, à la présence, à la forme, au mouvement de tous les objets situés hors de la portée de notre main, comme les nuages, le ciel et les astres ; primitivement du moins, toutes ces images manquent dans l’atlas musculaire et tactile ; si elles y entrent, ce n’est qu’ultérieurement et à peu près, grâce à la traduction réciproque que nous pouvons établir entre les deux atlas. […] Sauf les cas rares dans lesquels les troncs et les centres nerveux entrent spontanément en excitation, cette application est toujours juste. […] La différence entre les deux cas est donc de sept centièmes de seconde. — Dans les deux cas évidemment, la sensation brute se produit au même instant ; mais, dans le premier, l’image du côté droit est toute prête à entrer en scène et n’est pas contrebalancée, comme dans le second cas, par l’image également prête du côté gauche.
En effet, il suffit pour cela que les composés réels, lointains ou prochains, entrent dans nos cadres mathématiques, et ils y entrent forcément, sitôt qu’ils ont un nombre, une situation, une forme, sitôt qu’ils possèdent un mouvement, une vitesse, une masse, sitôt qu’ils sont soumis à des forces, c’est-à-dire à des conditions quelconques de mouvement. […] Nous n’y entrons pas ; nous n’avions à étudier que la connaissance ; nous avons voulu seulement indiquer du doigt, là-haut, bien au-dessus de nos têtes et au-delà de nos prises actuelles, le point probable où se trouve la clef de voûte de l’édifice.
Là où nos positivistes ne voient que fanatiques et imposteurs, le psychologue remet en souriant des saints et des miracles ; les légendes lui sont, non point de l’histoire, mais pourtant une indication précieuse ; longtemps avant d’entrer dans la littérature, ils couraient déjà de bouche en bouche les récits du jongleur de Notre-Dame, du chevalier au barizel, des roses du frère Ave Maria. […] Sa tragédie, d’un calme apparent si classique, ouvre alors un monde en raccourci ; cette forme étroite ne l’a point gêné ; il était de ces génies qui, par un art merveilleux, entrent en toutes choses, et plient toutes formes à leur pensée ; qui sont forts sans violence, ardents sans rhétorique, profonds sans obscurité. […] La France a déjà vécu trois ères, les a vécues jusqu’au bout, et tout permet d’espérer que, surmontant la crise actuelle, elle entrera bientôt dans une ère nouvelle.
Mais la confidence de Mme Scarron se resserrant par degrés, il en résulta de ces paroles rapportées et de ces conjectures qui déplaisent entre amis : « L’idée d’entrer en religion ne m’est jamais venue dans l’esprit, écrivait Mme de Maintenon à l’abbé Testu ; rassurez donc Mme de La Fayette. » Donnant à son frère des leçons d’économie, Mme de Maintenon écrivait en 1678 : « J’aurois cinquante mille livres de rente que je n’aurois pas le train de grande dame, ni un lit galonné d’or comme Mme de La Fayette, ni un valet de chambre comme Mme de Coulanges. […] Au dehors du balustre, Despréaux avec une fourche empêchoit sept ou huit méchants poëtes d’entrer.
C’est pourquoi le grand seigneur qui sort de la première ne peut entrer dans la seconde ; il reste absent, au moins de cœur. […] Bien mieux, on lui défend de faucher son pré ou sa luzerne avant la Saint-Jean, d’entrer dans son propre champ du 1er mai au 24 juin, d’aller dans les îles de la Seine, d’y couper de l’herbe ou de l’osier, même si l’herbe et l’osier sont à lui ; c’est qu’à ce moment les perdrix couvent, et que le législateur les protège ; il aurait moins d’égards pour une femme en couches ; les vieux chroniqueurs diraient de lui comme de Guillaume Rufus que ses entrailles sont paternelles seulement pour les bêtes.
L’empereur le livra au pape et l’envoya sous escorte, mais non enchaîné, à Avignon ; il y entra en chef de secte plus qu’en prisonnier. […] Ses domestiques, étonnés de ne pas le voir descendre comme à l’ordinaire au verger pour y lire ses Matines dans son bréviaire, entrèrent dans sa chambre et le crurent endormi ; il dormait déjà sa nuit éternelle.
Prête à entrer dans l’église par cette porte, madame de Warens se retourna à ma voix. […] « Elle prend en souriant la lettre que je lui présente d’une main tremblante, l’ouvre, jette un coup d’œil sur la lettre de M. de Ponsverre (le gentilhomme qui le recommandait), revient à la mienne, qu’elle lit tout entière et qu’elle aurait relue encore si son laquais ne l’avait avertie qu’il était temps d’entrer
Élu membre de l’Académie française, il avait écrit dans son discours de réception cette phrase, en faisant, suivant l’usage, l’éloge de son prédécesseur qui était Marie-Joseph Chénier : « La liberté est si naturellement l’amie des sciences et des lettres qu’elle se réfugie auprès d’elles, lorsqu’elle est bannie, du milieu des peuples. » Il avait eu beau prendre ses précautions, mêler à ses paroles un hommage à César ; quand l’Empereur eut entre les mains le discours qui devait lui être soumis avant d’être prononcé, il entra dans une colère frénétique. […] Il a jeté une teinte de ridicule sur les œuvres nées loin de lui ; il a dédaigné, ignoré les hommes qui n’ont pas pu ou voulu entrer dans son orbite.
Nous allons essayer de le dire en quelques lignes, et ici nous serons obligé d’entrer un moment dans la métaphysique. […] Nous n’y entrons pas ; mais, en laissant de côté la théologie du prêtre, et ne considérant ici que la profession sacerdotale dans ses rapports avec le monde, nous devons reconnaître les supériorités morales et les privilèges inhérents à cette profession pour l’homme de génie et de vertu qui s’y consacre.
Élevé dans les lettres pour le parlement, emporté par l’ardeur du sang et de la jeunesse vers la guerre, il entra dans les camps et dans les cours à une de ces époques toujours fertiles en talents neufs, où les esprits secoués par de longues guerres civiles se détendent et se reposent dans le loisir de la paix. […] Tel était le second modèle que l’esprit tentateur offrait à l’adolescence inexpérimentée d’Alfred de Musset quand il entra dans le monde.
Un enfant ne peut guère entrer trop jeune dans les petites écoles. […] Qu’au contraire il ait à traduire le gens Corneliana, s’il est embarrassé entre les différentes acceptions du mot gens, il aura, pour se diriger et s’éclairer, le sens du reste de la phrase dont il cherchera à se donner l’explication en français, et sera conduit à choisir la seule traduction du mot gens qui puisse entrer dans une phrase française raisonnable.
Nous n’entrerons pas dans le détail de cet historien qui dit ce qu’on ne dit pas, qui dédit ce qu’on dit, dont l’inspiration est la contradiction, qui ne respecte que les autorités suspectes. […] Parce qu’il a pris le pouvoir et qu’il l’a gardé toute sa vie, parce que sa litière orgueilleuse entrait dans les villes par la brèche, parce que notre esprit le revoit toujours montant ou descendant le Rhône sur les coussins de sa barque dorée, comme un Satrape appesanti ou rêveur, nous nous imaginons qu’il avait la joie disputée, conquise et superbe des possesseurs de ce qu’ils aiment, et cependant il ne l’eut jamais !
Le jeune Poquelin fit au collège les progrès qu’on devait attendre de son empressement à y entrer. […] Les fêtes que Louis XIV donna dans sa jeunesse, méritent d’entrer dans l’histoire de ce monarque, non-seulement par les magnificences singulières, mais encore par le bonheur qu’il eut d’avoir des hommes célèbres en tous genres, qui contribuaient en même temps à ses plaisirs, à la politesse, et à la gloire de la nation.
Enfin l’abbé Prévost (c’est tout simple) proposait un plan agréable, expéditif et un peu mondain, et il n’entrait pas dans celui de dom Rivet, dont l’originalité était dans le complet même : Ce sont, disait encore dom Rivet insistant sur ce plan qu’il voulait fertiliser à force de patience et animer d’une certaine vie suffisante aux esprits solides, ce sont les monuments connus de la littérature gauloise et française, recherchés avec soin, réunis avec méthode, rangés dans leur ordre naturel, éclaircis avec une juste étendue, accompagnés des liaisons convenables, dont nous formons l’Histoire littéraire de la France.
Ce paysan, ce fils de fermier, arrivé de son village, beau garçon de dix-neuf ans, entré comme domestique chez son seigneur, une espèce d’enrichi ; puis rencontré sur le Pont-Neuf par la dévote Mlle Habert, beauté de plus de quarante-cinq ans, dont il devient le mari après quatre ou cinq jours, passe presque aussitôt à l’état d’homme comme il faut, à qui il ne reste qu’un peu de gaucherie et de rouille provinciale ; et encore la secoue-t-il bien lestement.
Le point était habilement choisi par l’Espagne, si elle avait voulu rompre décidément en rendant odieux le roi de France allié des Hollandais, et en le présentant comme opposé aux intérêts et aux droits de sa propre religion : mais il n’entrait point en cela une si profonde politique, et bientôt, lorsque le président Jeannin eut introduit dans l’assemblée des États-Généraux (27 août 1608) sa proposition d’une trêve à longues années au lieu d’une paix, on vit (tant les mots sont puissants sur les hommes !)
En 1772, il entra en licence à la faculté de Paris, et, tout en amassant des connaissances, non moins avide de les répandre et de les voir se réfléchir en autrui, il ouvrit des cours qui eurent beaucoup de succès.
Bailly entrait dans la plaisanterie et répondait avec bonne grâce : Permettez-moi de vous observer que le Tartare n’a rien de commun avec le feu central.
Villars n’est pas seulement brave et brillant, il a les instincts de la grande stratégie, de celle dont notre siècle a vu les développements et les merveilles : en deux ou trois occasions, s’il avait été maître de ses mouvements, il frappait au cœur de l’Allemagne de ces coups agressifs auxquels on n’était pas accoutumé alors ; il se lançait, par exemple, jusqu’aux portes de Vienne, et très probablement il y entrait.
Un jour il est près d’entrer, pour une de ses cousines, dans de grands sentiments et dans le langoureux : « Un sot camarade que j’avais eu au collège, dit-il, et qui était un peu roman, acheva de me gâter ; nous prenions tous deux la générosité de travers. » Ce travers ne dura pas.
Ici je me récuse ; je demande à ne pas entrer dans ces guerres de méthode, dans ces dissections délicates qui pénètrent jusqu’au vif, et à rappeler simplement que, à quelque point de vue qu’on se place pour le juger, M.
Et pourtant, ce même M. de Lamennais écrivait, quelques mois après, à l’une de ses pieuses amies en Italie : Vous allez entrer dans le printemps, plus hâtif qu’en France dans le pays que vous habitez ; j’espère qu’il aura sur votre santé une influence heureuse.
On m’a laissé entrer paisiblement ; je puis du moins espérer qu’on me laissera sortir de même.
On entra par instinct de conservation dans cette voie, où Casimir Perier, le premier, apporta de la force, où M.
Biot avait bien des opinions personnelles en contradiction avec celles de ses contemporains, et il est possible que cette idée d’être en contradiction avec eux y entrât pour quelque chose.
» Puis les deux Oiseaux inspirés reprirent ensemble : « Il aime nos douces chansons ; elles entrent dans son cœur, comme la rosée tombe sur nos gazons brûlés par le soleil.
Il y avait déjà du temps alors qu’il entrait dans tous les Conseils où, tout grand qu’il fût, il avait éprouvé les horreurs des cabales et des calomnies qu’éprouvent aussi les autres hommes.
Au moment que j’entrai, je vis aisément que je fixais tous les yeux.
Le portrait d’un parfait secrétaire de l’Académie des Beaux-Arts, tel que je le conçois, serait à peu près celui-ci : Avoir une parole grave et agréable, sévère et ornée, même gracieuse : les beaux-arts ne se séparent jamais des grâces ; — être l’homme d’un art peut-être, mais surtout et plus encore de tous les arts ; être visité et non possédé par tous les génies : Tous les goûts à la fois sont entrés dans mon âme !
Sans entrer ici (ce qui me conviendrait moins qu’à personne) dans aucune des questions controversées entre les savants et les théologiens des diverses communions et en me gardant pour vingt raisons excellentes d’aller m’y heurter, il est bien clair à mes yeux, comme aux yeux de tout le monde, que puisqu’il y a quatre Évangiles canoniques et non pas un seul, il y a des différences, au moins apparentes, entre ces Évangiles également reçus, et il a été de tout temps réputé utile de s’en rendre compte pour se former une idée plus exacte, plus suivie et mieux ordonnée, de la vie et de la prédication de Jésus.
Nous entrons dans des chapitres pénibles.
J’avoue que j’admire cette première partie au moins autant que les deux autres. » Cette première partie ainsi expliquée, et les grands événements de l’histoire ancienne étant une fois distribués chronologiquement et par époques, de manière à venir se ranger, pour ainsi dire, « chacun sous son étendard,) » on est préparé et l’on n’a plus qu’à entrer avec Bossuet, le grand généralissime, dans ce qui fait l’objet principal et le vrai dessein du livre, à savoir les considérations sur la suite du peuple de Dieu, et sur celle des grands empires.
Il entra, dès lors, dans un ordre de considérations le plus antirévolutionnaire possible : il eut des théories et des perspectives sur l’avenir des nations catholiques ou protestantes, des vues historiques aussi vagues et aussi fausses peut-être qu’auparavant ; il prophétisa encore, et en sens inverse.
Vuillart raconte très-naïvement comme quoi, un matin, en allant voir Despréaux, il eut l’idée d’entrer dans l’église Saint-Denis-du-Pas110, et comment le mouvement lui vint d’adresser à Dieu, sous l’invocation de ce saint apôtre des Parisiens, une prière à l’intention de l’archevêque son successeur, le cardinal de Noailles, afin que le prélat se montrât ferme et vaillant à son exemple, et qu’au lieu de mollir il fût comme un mur d’airain pour le soutien de la bonne cause et de la vérité (9 octobre 1700) : « J’allais, dit-il, chez le cher Despréaux, et c’était ma route, car cette petite église est derrière le chœur de la cathédrale, et Despréaux est logé près du Terrain.
S’il n’a pas retrouvé dans ses publications lyriques d’une date postérieure la même veine et le même jet, c’est aussi que ce moment de 1819 était unique pour célébrer cette simple douleur patriotique de la défaite, et qu’à moins d’entrer au vif dans la chanson antidynastique avec Béranger, à moins d’oser la satire personnelle avec les auteurs de la Villéliade, on n’avait à exprimer, dans le sentiment libéral, que des thèmes généraux plus spécieux que féconds.
Ses études terminées, le jeune homme songea à prendre un état ; il essaya du barreau et entra quelque temps dans une étude de procureur.
Or, lorsque nous examinons de près l’idée d’une sensation et l’idée d’un mouvement moléculaire des centres nerveux, nous trouvons qu’elles entrent en nous par des voies non seulement différentes, mais contraires. — La première vient du dedans, sans intermédiaire ; la seconde vient du dehors, par plusieurs intermédiaires. — Se représenter une sensation, c’est avoir présente l’image de cette sensation c’est-à-dire cette sensation elle-même directement répétée et spontanément renaissante.
Elle pourrait entrer dans un couvent de clarisses, découvrir le pôle nord, se faire inoculer le virus de la rage, assassiner un empereur ou épouser un roi nègre sans m’étonner.
Tout s’achète, et l’artiste a toujours cru pouvoir entrer de plain-pied dans les rêves sans en acheter les droits civiques : de là son infirmité, le livrant aux bêtes de la vie ordinaire.
Sa pratique était de sortir des affaires avec autant d’impétuosité qu’il y était entré », Et pour dernier trait : « Son inclination était toujours portée vers la négociation. » Qu’était-ce donc que La Rochefoucauld ?
Pour Francis Vielé-Griffin, il se déclara perfidement incompétent : « J’aime mieux croire qu’il m’échappe car s’il n’y a chez lui que ce que j’ai compris, il n’y a pas grand-chose24. » Cette ruse de dialectique impressionna si fort Oscar Wilde qu’il me la rappelait en sortant : « N’avez-vous pas entendu, observai-je, ce que Mendès disait lorsque nous sommés entrés ?
Cosnac complète ici une lacune qui se trouve dans l’histoire de Mme de La Fayette, et il nous fait entrer dans les misères quand l’autre nous a donné le roman.
Mais, cela dit, n’entrons pas dans le domaine du cœur ; ne touchons pas trop la corde du sentimental.
Or, il y a un royaume des sons comme il y en a un de la couleur et de la lumière ; et ce royaume magnifique où s’élèvent et planent les Haendel et les Pergolèse, comme dans l’autre on voit nager et se jouer les Titien et les Rubens, Franklin n’est pas disposé à y entrer : lui, qui a inventé ou perfectionné l’harmonica, il en est resté par principes à la musique élémentaire.
II Ainsi désarmé, il entra dans le champ de bataille vers 1870.
Les Indiens, représentants d’une civilisation primitive, qui a peu évolué et qui peut être réputée très proche de l’état originel de toute civilisation, les Indiens se montrent incapables de s’adapter aux modalités nouvelles avec lesquelles ils entrent en contact.
Par les portes lentement ouvertes, les inconnus qui pénètrent avec des airs de spectres se résolvent en hommes charnels, vicieux et riants ; les maisons sont hantées et profanées par devrais assassins aux mains humides d’un sang qui glue ; la justice reçoit la victime qu’elle exige, d’un magistrat court, bouffi, jaune, fumeur de cigarettes, et sa cruauté dialectique, aux prises avec la rude énergie du meurtrier, dans un duel dont l’âpre et croissante horreur n’a pas d’exemple, s’exerce entre des murs blanchis, dans un bureau où des fonctionnaires entrent.
Entrer dans trop de détails serait trop nous éloigner de notre sujet ; cependant, je ne puis m’empêcher de citer quelques exemples qui nous ramèneront d’ailleurs aux idées mêmes de M.
Il serait mieux qu’il n’y eût aucune distinction d’étrangers et de régnicoles, et qu’un anglais pût venir à Paris étudier devant notre modèle, disputer la médaille, la gagner, entrer à la pension, et passer à notre école française de Rome.
On a pu voir ainsi qu’elle n’était pas condamnée à rester une branche de la philosophie générale, et que, d’autre part, elle pouvait entrer en contact avec le détail des faits sans dégénérer en pure érudition.
Ne sortons point de ce qui fait la matière de ce chapitre ; et, après les considérations générales auxquelles nous venons de nous livrer, entrons dans quelques développements et quelques remarques de détail : ne mettons pas trop de soin à faire des applications particulières ; elles se montreront d’elles-mêmes par la suite.
Elle tourna la tête à tout le monde, cette femme, qui entrait dans la littérature, Dieu sait par quelle brèche.
Oublions qu’on les juge trop souvent, ces personnages imaginaires, comme s’il s’agissait de les faire entrer dans son salon, sur leur sourire, leur naissance, le tour plus ou moins élégant de leur conversation, en un mot sur leurs qualités mondaines.
Entrons dans le champ du raisonnement pur, de la sèche analyse, de la démonstration rigoureuse.
Proposition si énorme, si contraire à l’expérience intime, si violemment réfutée et à chaque minute par la conscience, qu’on ne comprend pas qu’elle ait pu entrer dans un cerveau humain.
Il ne sort jamais du ton imposant, et il peut entrer quand il veut dans le sublime.
« Dryden, par la facilité de son génie complaisant et vénal, pouvait encore moins entrer dans la revue prophétique du barde mourant et consoler son sacrifice.
Il passa son baccalauréat ès lettres pour entrer ensuite à l’École de droit. […] Joignez-y l’entrée au grenier : Aussitôt que les clefs grinçaient dans les serrures, on entendait un petit trot de souris et l’on entrait à temps pour voir deux yeux fixes comme des perles noires, un petit regard aigu, curieux et paresseux, disparaître dans une fissure du plancher ou de la muraille. […] Je suis donc entré au Collège de France, dans la petite salle des langues sémitiques. […] J’essaye d’y entrer et je les comprends ; mais — que voulez-vous ? […] Zola ne possède pas à un très haut degré le don d’entrer dans les âmes, de les décomposer, d’y noter les origines et les progrès des idées et des sentiments ou le retentissement des mille influences du dehors : aussi n’a-t-il pas voulu faire ici l’histoire d’une âme, mais celle d’une foule.
Paul Bourget est définitivement entré dans la philosophie et ne déserte plus le roman. […] L’art n’a pas de bornes : il entrera sans changer sa substance dans l’histoire, dans la science, dans la physiologie. […] Il croit au rapide épuisement et à la prochaine disparition de son école, où il fait entrer Charles de Bernard, Soulié, Dumas père, Eugène Sue ! […] Quelle est la part d’illusion et de facticité qui doit entrer dans l’art dramatique ? […] Je voudrais donc en peu de mots entrer dans l’explication technique du style et de ses diverses méthodes contemporaines.
Guéris-moi en toi… » Qui ne l’a entendu, ce soupir profond de la grande vaincue, parmi ceux qui entraient dans la vie par la porte de la sinistre année ? […] Qui soutiendra qu’en refaisant par la pensée quelques-unes de ces étapes, l’auteur des Poèmes antiques soit sorti de la vie pour entrer dans la ! […] Nous entrons dans le domaine de l’observation pure. […] Observer, n’est-ce pas sortir de la vie inconsciente et féconde pour entrer dans l’analyse, dans la réflexion et dans la critique, signe certain que la poussée instinctive diminue ? […] Il sort de la réalité pour entrer dans l’abstraction.
Peut-être trouvera-t-on mauvais que dans un ouvrage de la forme de celui-ci, nous soyons entrés dans ce détail ; mais la vérité vient toûjours à-propos dès qu’elle peut être utile. […] Il n’est point de scene, soit tragique, soit comique, où cette espece d’action ne doive entrer dans les silences. […] Une action où doit entrer le merveilleux demande plus d’élevation dans le style & dans les moeurs, qu’une action toute naturelle. […] & qu’il ne doit y entrer qu’indirectement & en passant, de peur d’affadir le lecteur ». […] Dans la balance de la gloire doivent entrer avec le bien qu’on a fait, les difficultés qu’on a surmontées ; c’est l’avantage des fondateurs, tels que Lycurgue & le czar Pierre.
Et je suis entré, drapeau flottant, dans la bataille intellectuelle. […] Nous entrons ici dans l’économie politique appliquée. […] Mais les élèves y entrent dès l’âge de sept ans et ils peuvent y rester jusqu’à leur vingtième année. […] C’est ce baron, renégat de tous les régimes, qui voit entrer chez lui la citoyenne Isidore, sa sœur, restée pauvre et intègre. […] Qui fera entrer dans les têtes la conviction que l’esclavage est une mauvaise école de liberté ?
La seule attitude qui lui convienne est celle du sage de Lucrèce : il est au sommet d’une colline, et, d’un œil tranquille, il suit les péripéties d’une bataille où il n’aurait garde d’entrer. […] La vertu, telle que la conçoit le monde moderne depuis l’avènement du christianisme, est humble, pauvre, populaire, Depuis que Jésus l’a dit, il est difficile à un riche d’entrer dans le royaume des cieux. […] Dumas nous dira qu’il n’a pas eu l’intention de faire entrer le monde entier dans son théâtre. […] Ensuite, après quelques mois passés prisonnier en Allemagne, il est entré dans la diplomatie ; il a vu de près ce jeu patient et savant qui se joue dans les « hautes sphères », et dont dépendent la tranquillité, l’ordre, la paix du monde. […] Lorsque nous aurons sommairement indiqué ces caractères, ces dates et ces faits, notre tâche sera achevée, car pour aller plus loin il faudrait sortir du domaine de la critique et entrer dans celui des prophéties.
Voici quelques années, l’effervescence des cerveaux se calma, cette irritabilité maladive, ce subjectivisme qui tourmentaient tant Byron ou Espronceda s’apaisèrent, et nous entrons dans une période de sérénité et de calme plus grand. […] Il entra comme pion dans un collège, se destina ensuite au journalisme, et dans sa chambre d’étudiant, commença à travailler modestement et courageusement pour gagner de la réputation. […] Pour ne pas mourir littéralement de faim, il occupa d’humbles emplois et tint pour un grand bonheur de pouvoir entrer dans la maison de librairie de M. […] En entendant le bruissement de ses ailes, Alfred de Musset allumait des bougies, ouvrait les fenêtres de part en part pour que la Muse entrât. […] Quand, de sa résidence seigneuriale de Abbots-ford, Walter Scott évoquait les traditions de sa romanesque patrie, la troupe de romancières qui ont tant influé et influent tant sur le caractère de ce genre littéraire, en lui donnant une saveur spéciale et éthique, entrait déjà en lice.
Les collègues américains, toujours si prompts à exercer leur hospitalité cordiale, l’invitent, et le font entrer dans leur familiarité ; de sorte qu’il s’enrichit à son tour de connaissances et de sympathies, et qu’il reçoit autant qu’il donne : le cycle est complet. […] L’Océan lui-même semble entrer en putréfaction ; des êtres de fange grouillent sur cette mer fangeuse. […] Une pluie bienfaisante arrive, le vent se lève, la foudre éclate ; les morts se mettent qui au gouvernail, qui aux voiles, et le navire se meut, conduit par des esprits qui sont pour un moment entrés dans ces cadavres et les ont ranimés. […] Bien que la révolte contre toute action extérieure, un certain enivrement d’indépendance, voire même une pointe de volupté sensuelle, entrent dans sa psychologie plus profondément peut-être qu’il ne croit, c’est à autre chose qu’il aspire : il attend la venue de la passion, qui le transportera dans un monde de joies intenses, et de plus vives douleurs. […] Le livre où, sous la direction de Koenig, la belle Émilie explique tout au long la doctrine leibnizienne, les Institutions de physique, en 1740, est à l’origine d’un vif mouvement d’intérêt : « Tout le monde connaît les monades, depuis la brillante acquisition que les Leibniziens ont faite de Madame du Châtelet54… » : tout le monde, à commencer par Voltaire, qui témoignera quelque déférence au philosophe allemand aussi longtemps que vivra sa brillante amie, et accablera ce même philosophe de ses sarcasmes dès qu’elle sera morte, comme pour se venger de la contrainte qu’elle lui avait imposée en l’obligeant à entrer en relations avec un esprit si différent du sien.
Nous lui en savons encore gré, si c’est le signe du grand écrivain que de rendre ainsi « littéraire » ce qui ne l’était pas ; de le faire entrer d’un seul coup, dans la circulation de l’usage ; et de l’y maintenir, après lui, par la seule autorité de son œuvre et de son nom. […] 2º L’Homme et l’Écrivain. — Les origines de Montesquieu ; — Gascon, gentilhomme et magistrat. — Il entre au parlement de Bordeaux, 1714 ; — et il y succède à un de ses oncles dans la charge de président à mortier, 1716. — Intéressante analogie de ce commencement de carrière avec les débuts de celle de Montaigne. — Premiers travaux de Montesquieu ; — leur caractère scientifique ; — ses Discours sur la Cause de l’écho, 1718 ; sur l’Usage des glandes rénales, 1718 ; — et qu’on retrouvera dans l’Esprit des lois la trace de cette culture scientifique. — Bizarrerie de ses goûts littéraires ; — son admiration pour les tragédies de Crébillon, « qui le font entrer, dit-il, dans les transports des bacchantes » ; — il publie ses Lettres persanes, 1721-1722. […] — Ce que Sainte-Beuve a voulu dire, en disant « que les ouvrages de Montesquieu n’étaient guère qu’une reprise idéale de ses lectures » ; — et que cela équivaut à dire qu’ils manquent d’ordre et de logique. — Du mot de Mme du Deffand sur l’Esprit des lois ; — et qu’il caractérise bien les défauts de la manière de Montesquieu. — Mais, que toutes ces observations n’empêchent pas Montesquieu d’avoir fait entrer dans le domaine de la littérature tout un ordre d’idées qui n’en faisait point partie ; — d’avoir esquissé le premier une philosophie de l’histoire purement laïque ; — d’avoir entrevu les analogies de l’histoire avec l’histoire naturelle ; — et, à un point de vue plus général, d’avoir éloquemment exprimé, — sur la liberté, — sur la tolérance, — et sur l’humanité, — des idées qui ne sont point, même de nos jours, aussi banales et aussi répandues qu’on le dit. — Succès de l’Esprit des lois, tant à l’étranger qu’en France ; — et si les défauts du livre n’y ont pas contribué autant que ses qualités ? […] Correspondance, sous la date de 1713-1714, et les Lettres historiques et galantes de Mme Dunoyer]. — Ses premières pièces satiriques. — Premier exil à Tulle, puis à Sully-sur-Loire, 1716. — Son retour à Paris ; — on lui attribue deux nouvelles satires ; — et on le met à la Bastille pour la première fois [mai 1717-avril 1718]. — La première représentation d’Œdipe [novembre 1718] et le premier grand succès d’Arouet ; — qui prend à cette occasion le nom de Voltaire. — De l’importance d’un succès de théâtre à cette époque ; — et des liaisons que son Œdipe vaut à Voltaire ; — liaisons d’honneur [les Villars, les Richelieu, la Dsse du Maine] ; — et liaisons d’utilité [le banquier Hogguers et les frères Pâris]. — L’homme d’affaires s’éveille dans Voltaire ; — ses intrigues auprès de Dubois pour entrer dans la diplomatie ; — et son goût pour les missions secrètes. — Second voyage de Voltaire en Hollande. — L’Épître à Uranie, 1722 ; — et pourquoi il importe d’en retenir la date. — La première publication de la Henriade, 1723 ; — Marianne, 1724. — Succès de Voltaire auprès de la marquise de Prie. — L’affaire du chevalier de Rohan [décembre 1725] ; — le second embastillement [avril 1726] ; — et l’exil en Angleterre [2 mai 1726]. […] Bertrand : D’Alembert]. — Quelles raisons le libraire Lebreton a-t-il eues de lui donner la direction de l’Encyclopédie ; — et, à ce propos, de la situation d’un académicien sous l’ancien régime. — Ce qui n’est aujourd’hui qu’un titre d’honneur, était presque une fonction dans l’état ; — mais surtout une protection ; — et en entrant dans une académie, on entrait dans la classe des « privilégiés ». — Autres avantages que trouvait le libraire dans la personne de D’Alembert ; — agrément de son humeur ; — ses fréquentations mondaines ; — ses liaisons avec Mme du Deffand ; — et qu’elles doivent dater de 1746 ou 1747 [Cf.
De M… Faites entrer, c’est Remy seul, sans son père ; je regarde son chapeau sur la table, ses cheveux noirs, et une idée m’illumine. — Asseyez-vous comme cela, tournez le dos à la porte et ne vous retournez pas quand ma tante entrera ; je veux qu’elle vous prenne pour un autre. — Et tout le temps notre conversation est interrompue par nos éclats de rire ; je me figure la face de ma tante. […] À peine redescendue, je vis arriver G***, aussitôt entrèrent B., Diaz de Soria et Rapsaïd. […] Vous voyez que je trouve moyen d’avoir devant l’atelier un jardin, par lequel on entrera, car il faut aux ateliers une entrée à part. […] Maintenant il faut un escalier, une cour, une écurie et remise ; je voudrais bien qu’on puisse entrer de l’escalier dans le grand salon.
Mais l’air extérieur entra dans la crypte, le temps reprit ses droits soudain, et de la plupart des merveilles entrevues il ne resta qu’un peu de poussière. […] Marivaux croirait nous faire mal connaître les demoiselles Habert, s’il ne nous les montrait dans leur logis : « Nous entrâmes dans une maison dont l’arrangement et les meubles étaient dans le goût des habits de nos dévotes. […] Il lui répugne d’entrer au service d’une idée, car elle est reine et dans son royaume tout doit lui obéir. […] C’est grand dommage que ces petits chefs-d’œuvre ne puissent s’exposer à la devanture de notre livre : les lecteurs des journaux de mode nous en sauraient le meilleur gré, ainsi que toute l’école qui, sur l’exemple des frères de Goncourt, combat pour faire entrer dans l’art le japonisme, le bibelot et le chiffon. […] « Ces mouvements tranquilles, se succédant avec régularité, exercèrent une influence calmante sur ses nerfs. » Entrés en propos, Platon charma Pierre par sa candeur d’enfant, par son stoïcisme naïf, par l’inconscience de son dévouement.
L’amour y entrait communément pour quelque chose ; souvent même il en fit tous les frais. […] La théorie indique la route ; le génie seul peut y entrer & s’y soutenir. […] D’autres Emules, qui avaient droit d’entrer en lice, eurent aussi leurs succès. […] Racine d’entrer dans la carriere que son pere avait illustrée. […] Un défi de société fit aussi entrer la Mothe dans cette carriere.
Malherbe, après lui, régna ; mais ce fut déjà d’une autre espèce d’autorité, où le jugement et la grammaire entraient autant que l’agrément poétique et que la vogue mondaine. […] Bref, Delille entrait vivant dans la gloire incontestée, et prenait rang parmi ceux qui règnent.
« Et m’ayant regardée, l’homme sans tendresse fixa ses regards à terre, il s’assit sur le lit et là il dit cette parole… » Arrêtons-nous, reposons-nous un instant ici après de si fortes images : tel apparaît l’antique quand on l’envisage sans aucun fard et dans toute sa vérité : J’ai parlé du tableau de Stratonice ; chez Théocrite c’est la femme, c’est la Stratonice qui se sent atteinte du mal d’Antiochus ; c’est elle qui reste gisante sur ce lit, elle qu’une sueur glacée inonde, et qui fait ce mouvement convulsif lorsqu’elle a vu entrer l’objet pour qui elle se meurt. […] Au moment d’entrer au palais, elles sont en danger d’étouffer.
. — Au XVIIIe siècle, Galland, Caylus, l’abbé Le Beuf, l’abbé Sallier, un peu Duclos, Lèvesque de La Ravallière, des membres de l’Académie des Inscriptions, commencèrent à entrer petit à petit, par un point ou par un autre, dans étude de notre passé ; mais Sainte-Palaye surtout, Sainte-Palaye, initié par la lecture de Froissart à l’amour de notre vieille poésie fut possédé d’une véritable passion du moyen âge français ; il en eut l’enthousiasme, il eut comme une vision anticipée de tout ce qu’il renfermait de riche et de renouvelant. […] Le nombre de jeunes gens qui ont été ainsi doués par la fée Guignon est considérable ; ils ont de tout, invention, esprit, travail, mais ils ne savent pas circonscrire leurs forces ; ils veulent faire entrer l’univers entier dans chacun de ses parties, et meurent à la peine.
Certains qui méritaient ce titre lorsqu’ils y sont entrés par indulgence spéciale ne tardent pas à prendre le ton de la maison. […] D’entrer à l’Académie ?
On peut bien m’énumérer tous les ingrédients qui entrent dans un certain mets, et me rappeler que chacun d’eux m’est d’ailleurs agréable, en m’assurant de pins avec vérité qu’il est très sain, je reste sourd à toutes ces raisons, je fais l’essai de ce mets sur ma langue et sur mon palais, et c’est d’après cela (et non d’après des principes universels) que je porte mon jugement. […] C’est là probablement le sens de cette phrase de Jean-Paul : Le comique n’est jamais entré qu’avec peine dans tes définitions des philosophes.
Entré dans une espèce d’université militaire à Stuttgart, Schiller, d’un extérieur alors grêle, pâle, maladif, commença sa vie par la tristesse, et conçut une révolte secrète contre la servitude disciplinaire à laquelle les élèves de cette école étaient assujettis. […] Il entra à vingt ans comme chirurgien militaire dans un régiment.
Il n’est pas permis à l’histoire sommaire et rapide d’entrer dans le secret des cœurs et dans la controverse des faits, plus ou moins authentiques, qui accusent ou disculpent le prince de Carignan d’initiative et de complicité avec le carbonarisme de Turin. […] L’armée constitutionnelle, repoussée à Novare par l’armée fidèle, et attaquée par les Autrichiens de Bubna sous les murs, se replia ébranlée sur Verceil ; un régiment de hussards autrichiens y entra pêle-mêle avec elle, et la poursuivit jusqu’à la Sésia ; Latour rentra à Turin, les Autrichiens à Alexandrie, la Savoie resta inébranlablement fidèle ; les soldats révolutionnaires se débandèrent ; les jeunes chefs de l’armée, séducteurs du prince de Carignan ou séduits par lui, s’exilèrent dans toutes les directions de l’Europe.
En conséquence de cette observation, quelques personnes entrelacent le bas de la ruche, de manière que les abeilles seules puissent y entrer, tandis que les bourdons sont arrêtés par leur grosseur. […] « Nous entrons avec lui dans un tout autre monde, et, bien que nous restions encore dans une sphère très élevée, nous aurons beaucoup à descendre.
Le jour renaît, nous entrons dans la baie de Rothma. […] Quand le rayon du matin entrera-t-il dans les ombres du tombeau ?
Avant tout il recherchait la vérité dans l’expression artistique, et il entrait en lutte avec son orchestre, avec ses chanteurs, avec son directeur et avec son public pour rétablir la vérité, aussi bien dans l’exécution des œuvres de Mozart et de Bellini, que de Gluck : donnant à Bruxelles un fragment du Ring détaché de ce qui précède, plein de motifs musicaux qui ne peuvent avoir aucun sens pour les auditeurs, on le chante sur le texte que nous venons de voir, de façon que le tout est une des plus ignobles pasquinades qui jamais aient été attentées contre une belle œuvre d’art ! […] Pour entrer plus avant dans ce monde musical et signifiant, on trouvera une liste plus abordable des motifs ainsi que leur signification dans Le Voyage à Bayreuth d’Albert Lavignac (1897) et le Dictionnaire encyclopédique Richard Wagner d’Actes-Sud (2010).
» Et elle, Brünnhilde, le Wotan-femme, « ferme derrière elle les portes grandes ouvertes de l’éternel Devenir, pour entrer dans le très saint pays de son choix, le pays sans désir et sans illusion » ; … la plus profonde souffrance d’amour m’ouvrit les yeux : je vis finir le monde. » J’ai cru utile d’insister sur ce point capital de la différence profonde entre les deux poèmes : c’est la seule chose qu’il soit indispensable de connaître pour comprendre et juger le poème de l’Anneau du Nibelung, et c’est en même temps un des faits les plus importants et les moins connus pour comprendre et juger l’évolution artistique qui s’est complétée et terminée dans l’âme de Wagner entre 1848 et 1852, c’est-à-dire, entre sa trente-cinquième et sa trente-neuvième année. […] Les amis et les ennemis de Wagner sont entrés en lice pour voir qui écrira le plus de sottises sur ce pauvre homme.
Un autre membre de l’académie des inscriptions & belles-lettres entra dans cette dispute. […] Le premier, en France, qui osa entrer en lice, disputer ouvertement aux anciens leur gloire & leur mérite, prétendre que les Grecs & les Romains devoient nous céder à tous égards, est l’abbé Boisrobert, si célèbre par sa faveur auprès du cardinal de Richelieu, dont il faisoit l’amusement & dont il avoit la protection & l’estime, malgré le mépris avec lequel le public recevoit ses ouvrages.
Une préface nous apprend que le présent recueil de vers a des droits à entrer dans le cercle symboliste ; et une seconde préface, que le « symbolisme fut hiératique, fut classique, est personnel. » C’est assez juste. […] Puis c’est le massacre de Jaffa et le sacrifice des pestiférés ; la scène quasi grotesque où Bonaparte bafouille devant les Anciens et les Cinq-Cents et crie qu’on le poignarde afin d’avoir un prétexte pour faire entrer ses grenadiers ; la lettre de Kléber, général en chef de l’armée d’Egypte, accusant son prédécesseur près de lui-même devenu le gouvernement. — Ces pages suffisent sans doute pour justifier leurs deux volumes présents des Mémoires de Bourrienne ; on les peut consulter avec fruit pour l’époque, et sous les réserves déjà faites nous devons convenir qu’un éditeur a bien fait de les reprendre. — Les additions et pièces justificatives, par contre, se montrent aujourd’hui d’un attrait médiocre.
Comme, en l’abordant, ils le trouvèrent qui se chauffait au feu de la cuisine : “Entrez sans crainte, entrez toujours, leur dit le philosophe ; les dieux sont ici comme partout.”
Le macabre est entré, semble-t-il, depuis peu dans la littérature, mais s’y est fait vite un nom honorable. […] Jean Rodes, auteur d’Heures d’Égypte (Ollendorff) et d’Adolescents (Mercure de France), le premier Français civil entré à Figuig et qui fut correspondant du Matin pour la guerre russo-japonaise ; M.
Est-il besoin d’ajouter que, dans ce bilan littéraire, nous ne tenons compte que du résultat global, négligeant les gains partiels qui sont entrés pour toujours et qui se sont comme perdus dans la richesse publique. […] De toute cette encombrante abondance, nous ne retiendrons que ce qui peut entrer dans le rythme de la langue et de la tradition.
Il prit part aux divers sièges en Flandre, dans les années suivantes ; à la prise de Valenciennes (1677), il fut de ceux qui entrèrent les premiers dans la place.
Entré dans l’arène vers le temps où le vieux Montluc en sortait, et de cinquante ans plus jeune, il offre dans les rangs calvinistes, et aussi dans la série des écrivains militaires, une sorte de contrepartie de ce chef catholique vaillant et cruel.
Sans entrer dans une analyse exacte et complète, j’ai à peu près touché à tout ce qu’il nous importe le plus de noter en Charron.
Mais Santeul n’était pas homme à entrer comme eux dans des compromis habiles ou modestes ; il était latin et tout latin, ne voulant céder le pas à aucun poète et se croyant le premier, et le criant à tout venant.
On nous apprit aussi qu’à huit heures le duc d’Orléans était entré à la Convention, ce qui nous surprit tous.
Je n’ai pas à entrer dans le fond de la question, et je crois que je suis tout rallié à la plupart des conclusions de Rigault ; mais, dans ce duel prolongé, M.
J’entrai par l’appartement de la camarera-mayor, qui me vint recevoir avec toutes sortes d’honnêtetés ; elle me conduisit par de petits passages dans une galerie où je croyais ne trouver que la reine ; mais je fus bien étonnée quand je me vis avec toute la famille royale.
Une première victoire elle-même, s’il la remportait, ne le sauverait pas. » Mais vraiment, vous ne pouvez entrer un seul instant dans une pareille supposition, vous ne pouvez retourner ni presque modifier aucun des sentiments exprimés dans cette lettre sans imaginer un rôle odieux, et devant lequel vous reculez tout le premier.
Renan, il n’entrât quelque chose d’hostile dans son Histoire du christianisme, peuvent se rassurer.
On comprend très-bien que ce n’est plus ici le drame en langue vulgaire qui essaye d’entrer timidement dans l’église et de s’y faire tolérer en se faufilant tant bien que mal à travers le latin, c’est la liturgie cette fois qui sort du sanctuaire : pour, aller au-devant du drame, pour lui donner comme une première consécration, et bénédiction sur la place publique.
Il est juste que nous soyons aussi au premier rang dans les, combats, afin que chacun des nôtres dise, en nous voyant : S’ils font la meilleure chère et boivent le vin le plus doux, ils ont aussi l’énergie et la force quand ils combattent à notre tête. » — Et il ajoute, dans un sentiment bien conforme à l’héroïsme naïf de ces premiers temps, avant l’invention du point d’honneur chevaleresque : « Ô mon cher, si nous devions, en évitant le combat, vivre toujours jeunes et immortels, ni moi-même je ne combattrais au premier rang, ni je ne t’engagerais, toi aussi, à entrer dans la mêlée glorieuse ; mais maintenant, puisque mille chances de mort sont suspendues sur nos têtes, sans qu’il soit donné à un mortel ni de les fuir ni de les éviter, allons, soit que nous devions fournir à d’autres le triomphe, soit qu’ils nous le donnent !
Sa ligne de conduite à la Chambre, du moment qu’il y fut entré sous Louis-Philippe en 1834, jusqu’en février 1848, fut d’un homme vraiment nouveau qui ne se rangeait sous le drapeau d’aucun des anciens partis et qui cherchait à en former un à son image, ce à quoi il n’a pas encore réussi.
Ce ne fut pas sans peine qu’on parvint à établir une familiarité complète entre un prince excessivement timide et une femme à laquelle sa naissance du moins imposait quelques bienséances… Tout le monde sait quelles suites elle eut, quel empire le goût pour les femmes exerça sur Louis XV ; combien la variété lui devint nécessaire, et combien peu la délicatesse et toutes les jouissances des âmes sensibles entrèrent dans ses amusements multipliés. » Ce qu’on vient de lire est exact, presque à la lettre ; cette reine, dont la destinée de loin paraît celle d’une femme délaissée, donna en effet au roi, avant l’éclat des désordres, jusqu’à dix enfants : deux garçons seulement, dont un seul vécut ; tout le reste n’était que des filles, et Louis XV avait fini par ne plus compter sur autre chose avec la reine : il semblait voir dans cette monotonie l’image de leurs froides amours.
Un jour ou l’autre, de gré ou de force, par composition ou de haute lutte, par la porte ou par la brèche, on entre, on est entré, on prend possession.
L’habile et prudent monarque ne s’engagea point cependant à la légère dans une querelle où il ne lui convenait d’entrer qu’à la condition d’être le plus fort.
Je n’ai point à entrer dans cette discussion, ni à chicaner sur cette préférence ; ce que je voulais seulement remarquer, c’est que sous cette première forme lentement progressive et naturelle tous les mots français qui viennent du latin et par le latin du grec ont été adoucis, préparés, mûris et fondus, façonnés à nos gosiers, par des siècles entiers de prononciation et d’usage : ils sont le contraire de ce qui est calqué et copié artificiellement, directement.
Sujets, style, composition et détail, il a raison peut-être de tout lâcher ainsi au courant de l’onde, satisfait de son flot puissant ; car la génération qui nous jugera n’est pas la génération qui déjà finit : ceux qui auront le dernier mot sur nos œuvres auront appris à lire dans nos fautes ; ils brouilleront un peu tout cela, et nos barbarismes même entreront avec le lait dans le plus tendre de leur langue.
Né d’un savant ingénieux et d’une Grecque brillante, André quitta très-jeune Byzance, sa patrie ; mais il y rêva souvent dans les délicieuses vallées du Languedoc, où il fut élevé ; et lorsque plus tard, entré au collège de Navarre, il apprit la plus belle des langues, il semblait, comme a dit M.
« En trois ans, il entra… sept fois à Sainte-Anne. » Il maigrit, se voûte, la pituite augmente (p. 498).
Plutarque, qui laisse de ce qu’il peint des souvenirs si animés, raconte que Brutus, prêt à s’embarquer pour quitter l’Italie, se promenant sur le bord de la mer avec Porcie, qu’il allait quitter, entra avec elle dans un temple ; ils y adressèrent ensemble leur prière aux dieux protecteurs.
Point du tout ; quand un autre monsieur, c’est-à-dire une forme pareille, en paletot, avec une barbe et une grosse voix, entrera dans la chambre, il lui arrivera souvent de l’appeler aussi papa.
Le caractère et la personne du poète entrent parfois pour quelque chose dans son autorité : sa gravité d’honnête homme qui n’a pas connu les passions le met en crédit auprès des réformateurs scrupuleux, qui, après le manifeste de J.
Son originalité est de noter toutes les choses extérieures par lesquelles les hommes se révèlent ; ce sont d’abord leurs actes, et leurs paroles, puis leur geste, leur physionomie, toute leur apparence physique, puis leurs habits et leur train de maison, leur logement, leurs meubles, leurs repas ; c’est leur profession : Lesage, avant Diderot, n’oublie jamais de faire entrer la condition dans la composition du caractère.
Et enfin, par une sorte de contradiction, tandis que nous imaginons de nouveaux aspects de l’univers, il arrive qu’une fois bien entrés dans ces visions, nous y sommes mal à l’aise et vaguement angoissés, nous y sentons le regret nostalgique des visions connues, familières, et que l’accoutumance nous a rendues rassurantes… Ainsi il y a dans l’exotisme quelque chose de délicieux et de mélancolique.
Celui avec qui nous entrons en rapports sociaux s’insinue en nous, fait partie de nous.
Il n’ose entrer dans une boutique acheter deux sous de charcuterie, intimidé qu’il est par la prestance de l’opulente matrone, qui trône à son comptoir de marbre, sous sa riche palatine d’astrakan, au milieu du reflet des glaces dorées.
L’esquisse merveilleuse s’éparpillait en croquis légers ; la haute théorie s’enguirlandait d’anecdotes charmantes qui, exquises dans leur grâce ou plaisantes en leur malice, valaient un rire juste et sobre. » « On entrait chez Mallarmé, écrit encore un poète de la génération suivante, M.
Le démiurge inférieur qui vient d’entrer au pâle pays vole rapide, sans rien voir, jusqu’au ruisseau des psychologues.
À ce moment, Cuvier se place et passe en quelque sorte entre Broussais et Pinel, sans entrer dans le démêlé, mais comme un arbitre paisible et juste.
Mais dès l’abord, ce me semble, on ne laisse pas de reconnaître en Pline un homme éclairé de son temps, un de ceux avec lesquels un homme éclairé du nôtre pourrait entrer en commerce immédiat et s’entendre, profiter et mettre du sien sans être choqué en rien d’essentiel et sans choquer à son tour ; avec qui, en un mot, on causerait de plain-pied comme avec un de ses pairs.
Nicolas Fouquet, né à Paris en 1615, était fils d’un père breton, riche armateur, et que Richelieu avait fait entrer dans le Conseil de la marine et du commerce.
Le gouvernement de Juillet, entré dans les voies de Casimir Périer, pouvait se ralentir de temps en temps, mais il ne devait plus reculer.
Bref, sans entrer dans les détails du récit qui, d’ailleurs, ne manque pas de grâce et de délicatesse, Regnard et la belle Elvire sont délivrés ; le mari qu’on croit mort est plus qu’oublié.
Dans le premier sujet, plein d’actions coupées et de guerres, il a trouvé des caractères comme il les aime, il a exhumé et peint quelques-uns des défenseurs énergiques des nationalités italiennes : dans le second sujet, où il fallait entrer dans le Sénat et descendre dans le Forum, il a rencontré, en première ligne, le personnage de Cicéron, et c’est ici que, repoussé par le dégoût des lieux communs, il n’a pas rendu assez de justice à cet homme dont on a dit magnifiquement qu’il était le « seul génie que le peuple romain ait eu d’égal à son empire ».
[NdA] Pour clore ce VIIe volume des Causeries selon la division que j’ai adoptée dans les volumes précédents, je devrais y faire entrer encore un article appartenant au semestre ; mais cet article étant le premier des trois que j’ai faits sur Bernis, j’ai dû le réserver pour le VIIIe volume ; et je donnerai ici, pour en tenir lieu, quelques pages sur La Fontaine dans lesquelles j’ai examiné une opinion singulière de M. de Lamartine.
Ainsi les alchimistes du moyen âge ne découvraient pas la pierre philosophale qu’ils cherchaient ; mais dans les combinaisons fortuites de leur art se rencontraient des substances utiles qui entraient dans le commerce, et rendaient plus de services utiles à la société que n’eût fait le succès de leur téméraire espérance.
Eh bien, si je regarde autour de nous, et si je considère les principaux événements de l’histoire du monde depuis le Contrat social, il me semble que le principe de la souveraineté sort de plus en plus de l’utopie pour entrer dans la réalité des faits.
Roinard, et tant d’autres, — bref les premiers en date de toute la belle pléiade de poètes du Mercure de France, cette Revue qui a commencé presque comme la Vogue, qui a grandi comme la Revue des Deux-Mondes et qui enfin vient d’entrer un peu à l’Académie Française.
Arsène Houssaye aurait appris une foule de choses à qui n’allait point à Mabille ou chez Μ. le duc de Persigny, mais son coup d’œil et son coup de pinceau n’entraient pas jusqu’à la grande nature humaine, qui est au fond et même le fond de toute société, si civilisée, si corrompue, si chinoise qu’une société puisse être.
Un matin, il travaillait, levé de bonne heure, pour le soulagement des âmes souffrantes ; un jeune homme (impétueux, dit-il), ne s’arrêta pas à la consigne : il pénétra, frappa, entra !
Mais c’est surtout au xixe siècle que la preuve a eu lieu, éclatante et incontestable, de la faculté qu’ont les poètes d’entrer dans la prose avec la supériorité de leur génie, quand ils ont le bonheur d’en avoir… et d’y devenir tout à coup des maîtres.
On le voit donc, l’art moderne a fait entrer la lumière et l’air dans le royaume de la peinture, qui craignait jusqu’ici de voir son aristocratique visage vulgarisé par de tels éléments.
Un cataclysme venant à détruire l’œuvre entière de nos civilisations, Faustus et Stella recommençant la vie humaine, on rebâtirait les empires, les religions, la science, mais nul ne nous rendrait Dante Alighieri… Mettons-les à la place d’honneur, ces poètes dont le génie entra dans l’absolu ; mais n’oublions pas les légions d’ouvriers modestes qui les ont préparés, sans lesquels ils ne seraient pas.
Hégel n’entrera jamais chez nous sous sa cuirasse de formules ; elle est si lourde, que si ses héritiers essayent de passer le Rhin, ils sont sûrs de s’y noyer.
Il reconnut que ces deux opérations sont le commencement de la science ; que, si on omet la première, on se lance à la recherche des êtres métaphysiques ; que si on omet la seconde, on ne peut entrer dans aucune recherche ; que, faute de la première, on s’égare ; que, faute de la seconde, on est arrêté.
Vous êtes entré dans la véritable France, celle qui a conquis et façonné le reste. […] Une raie de peupliers solitaires au bout d’un champ grisâtre, un bouleau frêle qui tremble dans une clairière de genêts, l’éclair passager d’un ruisseau à travers les lentilles d’eau qui l’obstruent, la teinte délicate dont l’éloignement revêt quelque bois écarté, voilà les beautés de notre paysage ; il paraît plat aux yeux qui se sont reposés sur la noble architecture des montagnes méridionales, ou qui se sont nourris de la verdure surabondante et de la végétation héroïque du nord ; les grandes lignes, les fortes couleurs y manquent ; mais les contours sinueux, les nuances légères, toutes les grâces fuyantes y viennent amuser l’agile esprit qui les contemple, le toucher parfois, sans l’exalter ni l’accabler. — Si vous entrez plus avant dans la vraie Champagne, ces sources de poésie s’appauvrissent et s’affinent encore. […] Mais, si on l’ouvre pour examiner l’arrangement intérieur de ses organes, on y trouve un ordre aussi compliqué que dans les vastes chênes qui la couvrent de leur ombre ; on la décompose plus aisément ; on la met mieux en expérience ; et l’on peut découvrir en elle les lois générales, selon lesquelles toute plante végète et se soutient. » Je me garderai de mettre un commentaire de détail à ce texte ; il faudrait écrire un volume ; il faudrait mettre, à chacun des mots, plusieurs pages de commentaires, tant le texte est plein et fort ; et encore on serait à cent lieues d’en avoir épuisé la force et la plénitude ; et je ne peux pas tomber moi-même dans une infinité du détail ; d’ailleurs nous retrouverons tous ces textes, et souvent ; c’était l’honneur et la grandeur de ces textes pleins et graves qu’ils débordaient, qu’ils inondaient le commentaire ; c’est l’honneur et la force de ces textes braves et pleins qu’ils bravent le commentaire ; et si nul commentaire n’épuise un texte de Renan, nul commentaire aussi n’assied un texte de Taine ; aujourd’hui, et de cette conclusion, je ne veux indiquer, et en bref, que le sens et la portée, pour l’ensemble et sans entrer dans aucun détail ; à peine ai-je besoin de dire que ce sens, dans Taine, est beaucoup plus grave, étant beaucoup plus net, que n’étaient les anticipations de Renan ; ne nous laissons pas tromper à la modestie professorale ; ne nous laissons d’ailleurs pas soulever à toutes les indignations qui nous montent ; je sais qu’il n’v a pas un mot dans tout ce Taine qui aujourd’hui ne nous soulève d’indignation ; attribuer, limiter Racine au seul dix-septième siècle, enfermer Racine dans le siècle de Louis XIV, quand aujourd’hui, ayant pris toute la reculée nécessaire, nous savons qu’il estime des colonnes de l’humanité éternelle, quelle inintelligence et quelle hérésie, quelle grossièreté, quelle présomption, au fond quelle ignorance ; mais ni naïveté, ni indignation ; il ne s’agit point ici de savoir ce que vaut Taine ; il ne s’agit point ici de son inintelligence et de son hérésie, de sa grossièreté, de son ignorance ; il s’agit de sa présomption ; il s’agit de savoir ce qu’il veut, ce qu’il pense avoir fait, enfin ce que nous voyons qu’il a fait, peut-être sans y penser ; il s’agit de savoir, ou de chercher, quel est, au fond, le sens et la portée de sa méthode, le sens et la portée des résultats qu’il prétend avoir obtenus ; ce qui ressort de tout le livre de Taine, et particulièrement de sa conclusion, c’est cette idée singulière, singulièrement avantageuse, que l’historien, j’entends l’historien moderne, possède le secret du génie.
J’ajoute que quelques érudits prétendent97 sans en donner d’ailleurs aucune preuve que Pierre Réveillon ne serait entré dans la troupe de Molière qu’à partir précisément de 1648. […] Nous n’entrerons pas dans la discussion, qui n’a pas au fond le grand intérêt que l’on pense, et nous nous bornerons à une observation préliminaire : c’est qu’il faudrait qu’on s’entendit une fois pour toutes et qu’on décidât, puisque l’on veut donner à Tartuffe une signification historique, si l’attaque fut dirigée contre les jansénistes ou contre les jésuites. […] « J’ai soutenu, disait-il encore, qu’il fallait faire entrer les caractères dans les sujets et non pas former la constitution des sujets après celle des caractères… et qu’enfin ce n’est pas tant la nature que la condition humaine qu’il faut représenter sur le théâtre. » Saint-Évremond a bien vu. […] » C’était le 30 mars 1778 ; il venait d’entrer dans sa quatre-vingt-cinquième année. […] Mais l’évêque n’a pris les armes que pour soutenir, défendre et fortifier ; le courtisan de Frédéric et de Catherine II n’est entré dans la lutte que pour détruire, dissoudre, et pour achever les déroutes que d’autres avaient commencées.
Les hommes sobres achètent une tranche de pastèque ou un gros concombre qu’ils mordent à belles dents comme une pomme. » Point d’ivrognes : ils sont grands buveurs, mais d’eau pure, « S’ils entrent dans un cabaret, c’est pour jaser » ; au café, « ils demandent une tasse de café d’un sou, un verre d’eau, du feu pour allumer leurs cigarettes, un journal et un jeu de dominos : voilà de quoi les occuper toute la journée ». […] Beaucoup d’exercices propres accroître l’agilité et la vigueur y sont inconnus ; en revanche, on y fait entrer des exercices d’armes, le duel jusqu’au sang, le tir de l’arc, le jet de la pique. […] Il semble même qu’à ce moment l’étude de la grammaire et de la musique cessait pour laisser entrer le jeune homme dans une classe plus spéciale et plus haute. […] Il avait son chef, ses moniteurs, ses répétiteurs spéciaux, sa fête en l’honneur d’Hermès ; dans l’intervalle des exercices, les adolescents jouaient ; les citoyens y entraient à volonté ; il y avait des sièges nombreux autour du champ de course ; on y venait pour se promener, pour regarder les jeunes gens ; c’était un lieu de conversation ; la philosophie y naquit plus tard.
Ses classes achevées, il entra dans les mousquetaires et il y resta jusqu’à leur suppression, en 1776. […] Tels ils sont entrés à la pension Lemeignan, tels ils sont restés dans leur position morale vis-à-vis de l’ordre social, attestant ainsi l’un et l’autre la sagesse des institutions anciennes, qui permettaient le transfert des classes, mais en imposant des étapes à l’ascension. […] J’aime mieux ne pas recevoir d’éducation… Oui, je veux entrer dans une usine, je veux être d’un atelier… » expriment cela avec un accent superbe d’éloquence, et, si vous voulez bien consulter dans la Revue l’Action française 22 quelques pages que M. […] Alors, ou elle se révolte contre le milieu dont elle souffre, ou bien elle s’efforce d’entrer dans un autre. […] Il y avait dans ces vers de jeune homme une originalité de poésie, où l’esprit critique entrait certes comme élément.
Le défaut de Beyle comme romancier est de n’être venu à ce genre de composition que par la critique, et d’après certaines idées antérieures et préconçues ; il n’a point reçu de la nature ce talent large et fécond d’un récit dans lequel entrent à l’aise et se meuvent ensuite, selon le cours des choses, les personnages tels qu’on les a créés ; il forme ses personnages avec deux ou trois idées qu’il croit justes et surtout piquantes, et qu’il est occupé à tout moment à rappeler.
Lorsqu’il quitta la Prusse après sa seconde épreuve douloureuse et quand était venue déjà la première vieillesse, il était le mieux muni et le mieux préparé des hommes pour mettre à profit les loisirs de la retraite où il sut entrer, et pour y multiplier les productions de tout genre avec une abondance et une facilité qui étonnerait moins aujourd’hui, mais qui parut phénoménale dans son siècle.
A Trente, à Rovère, au moment d’entrer décidément en Italie, quand tous, les autres de sa troupe sont las et recrus, lui, plus en train et plus allègre que jamais, il serait presque tenté, s’il était seul, de tourner vers des pays moins connus et plus neufs, et débouchant sur cet autre versant des Alpes Juliennes ou Nordiques, d’aller jusque par-delà les plaines que le Danube arrose, courir au loin mainte aventure.
Mon âme s’efforce, en composant, de prendre vos vigoureuses attitudes, et d’entrer dans la profondeur énergique de votre génie.
Giraud nous prépare une sorte de résurrection littéraire, Saint-Évremond, dans une conversation avec M. de Candale, disait de La Rochefoucauld, bien avant les Maximes et au début de la seconde Fronde (1650) : « La prison de M. le Prince a fait sortir de la Cour une personne considérable que j’honore infiniment : c’est M. de La Rochefoucauld, que son courage et sa conduite feront voir capable de toutes les choses où il veut entrer.
Mais il ne cessa point d’être le général en chef, et un général intrépide, celui qui entrait dans les retranchements de Denain à cheval à la tête de ses troupes, et qui recevait en personne la soumission du duc d’Albemarle et des sept ou huit lieutenants généraux de l’empereur ; il avait le droit d’écrire au ministre, du camp de Denain, le soir même (24 juillet) : « Je n’ai pas le temps, Monsieur, de vous écrire une bien longue lettre ; je ne puis trop me louer des troupes.
Jamais, — et ici mon observation s’étend à toute la critique de Théophile Gautier, — jamais un sentiment mauvais, soit de hauteur, soit de jalousie mesquine, n’est entré dans l’âme de ce critique sagace autant que bienveillant.
Le premier Émile, celui du roman, meurt de désespoir et dans un transport au cerveau pour s’être vu enlever Mathilde au moment de l’obtenir : le second Émile, celui à qui nous aurons affaire désormais, sort de cette épreuve, au contraire, trempé, résolu, aguerri et enhardi, regardant la société en face, certain d’y entrer, décidé à forcer la barrière et à emporter l’obstacle, fut-ce d’assaut.
en sortant de l’ordre de création, de cette création aveugle et un peu fumeuse, en daignant entrer dans la sphère sereine et tempérée des idées morales, des pensées justes, lucides, des réflexions élevées ou fines qui sont proprement l’objet et, comme dirait Montaigne, le gibier des philosophes et des sages, ne raillons pas trop ce curieux et aimable Pope d’avoir écouté si soigneusement la voix de son démon à lui et de son génie, d’avoir prêté l’oreille aux inspirations purement abstraites et spirituelles qui s’élèvent dans la solitude du cabinet ou dans l’entretien à deux quand on se promène en quelque allée de Tibur ou de Tusculum ; et quand l’esprit, tout en restant calme, se sent excité par l’émulation ou la douce contradiction d’un ami, ne nous scandalisons pas si lui-même, venant avec une sorte d’ingénuité nous initier à sa préoccupation littéraire constante, il nous fait la confidence que voici : « Une fois que Swift et moi nous étions ensemble à la campagne pour quelque temps, il m’arriva un jour de lui dire que si l’on prenait note des pensées qui viennent à l’esprit, à l’improviste, quand on se promène dans les champs ou qu’on flâne dans son cabinet, il y en aurait peut-être quelques-unes qui vaudraient bien celles qui ont été le plus méditées.
Pope était bien le poète de son moment, d’une heure brillante et tempérée, d’une époque mémorable où la société anglaise, sans s’abjurer elle-même, comme sous Charles II, entra en commerce réglé avec le continent et se prêta, pour les formes et pour les idées, à un utile et noble échange.
Au moment d’y entrer, le cheik Othman, son protecteur et son grand ami, qui s’était chargé de le conduire chez les Touareg, lui fit quatre recommandations : « 1° S’armer de beaucoup de patience et de résignation ; — 2° Ne pas intervenir dans les discussions des guides ou khebir, relativement à la marche de la route ; — 3° Faire provision de beaucoup d’eau ; — 4° Être libéral envers les guides, envers ses serviteurs et ses compagnons de voyage. » Ces guides du Sahara sont des personnages respectés.
Il est heureux pour Louis XV qu’il n’ait pas eu le sang plus chaud ni plus vif : à une telle nouvelle il aurait rougi comme d’un affront, il aurait bondi et serait entré dans une sainte et royale colère.
D’autres fois une femme de chambre, un garçon de chambre, entrent pour une commission de Mesdames ; Votre Excellence connaît notre Cour : quel conte ne ferait-on pas si on m’avait trouvé lisant des papiers !
Esprit de hauteur, de surface et d’éclat, il n’est jamais entré dans les replis de rien.
Son premier poëme, publié en 1825, le Charivari, est un poëme burlesque, qui a pour héros le sensible Oduber, veuf et vieux, qui songe à se remarier : les souvenirs du Lutrin y sont entrés sans beaucoup de déguisement.
Aussi, malgré son prélude de la veille, on peut dire de Casimir Delavigne qu’il entra à la première représentation de ses Vêpres Siciliennes incertain, pauvre, à peu près inconnu, et qu’il en sortit maître de sa destinée.
Arnould Fremy n’a pas voulu entrer dans l’examen de l’auteur par ce côté qui, selon nous, était le plus indiqué, et qui laissait d’ailleurs tout son jeu à la critique et à l’érudition ; il semble, en vérité, qu’il se soit dit, avant tout, qu’il y avait quelque chose à faire contre André Chénier, sauf à fixer ensuite les points ; l’historique assez inexact qu’il trace des vicissitudes et du succès des œuvres est empreint à chaque ligne d’un accent de dépréciation qui a peine à se déguiser.
Cela établi, on est en mesure d’expliquer les sensations de bruit, et leurs diversités innombrables ; sans entrer dans le détail de chacune d’elles, l’acoustique montre leur mode général de formation.
Et cette langue encore cadencée par un tel rythme de la mesure est pleine d’une telle musique des mots que chaque pensée semble entrer dans l’âme par l’oreille, non seulement comme une intelligence, mais aussi comme une volupté !
Tailhade ne lui pardonne point ce mouvement : « Quand le duc de Morny offrit son bras à Cora Pearl, pour entrer au Casino de Baden, dont on lui refusait l’entrée, le duc de Morny se comporta comme un goujat véritable. » En 1860, sous le règne de la morale romantique, on trouva son attitude « chevaleresque ».
Le Fils de Giboyer, provoque de loin, dans l’arène ouverte à lui seul des adversaires qui regardent par-dessus l’enceinte, sans pouvoir entrer.
Peu d’instants après, le général entrait, s’asseyait au milieu d’eux, sur le même divan, et cherchait à leur inspirer de la confiance par des discussions sur le Coran, s’en faisant expliquer les principaux passages et montrant une grande admiration pour le Prophète.
C’est alors, vers 1824, qu’une grande et brusque révolution se fit en lui ; ses amis, sa famille apprirent tout à coup qu’il renonçait au barreau, et qu’il était entré à Saint-Sulpice.
Guizot, il entrerait toute une reconnaissance et une définition d’une originalité de manière à part et qui n’est qu’à lui.
Et Mme de Lespinasse était de cette seconde moitié du siècle dans laquelle entrait à toute force le roman.
» C’est l’éternel cri qu’il reproduira dans la bouche d’Atala, de Velléda ; c’est ainsi qu’il a donné à la passion un nouvel accent, une note nouvelle, fatale, folle, cruelle, mais singulièrement poétique : il y fait toujours entrer un vœu, un désir ardent de destruction et de ruine du monde.
Il lui échappe quelque part ce mot heureux : « Pour moi, je crois que les gens qui le persécutent ne l’ont jamais lu. » Elle est évidemment séduite et sous le charme : l’amour, pour entrer là, a pris le chemin de l’esprit.
Aussi n’oubliera-t-il jamais, même dans le tableau idéal qu’il donnera plus tard de son bonheur, de faire entrer ces choses de la vie réelle et de la commune humanité, ces choses des entrailles.
M. de Florian paraît avoir des lois somptuaires dans son style, et son sujet exigeait un peu de luxe. » Cet article de Rivarol était écrit au moment où Florian allait entrer à l’Académie, et ses amis se jetèrent à la traverse pour arrêter le coup qui aurait pu nuire.
Tout son livre, a dit Étienne Pasquier, est un vrai séminaire de belles et notables sentences ; et elles entrent d’autant mieux qu’elles courent et se pressent, et ne s’affichent pas ; il y en a pour tous les âges et pour toutes les heures de la vie ; on ne le peut lire quelque temps sans en avoir l’âme toute remplie et comme tapissée, ou, pour mieux dire, tout armée et toute revêtue.
Cette attention imprévue et détournée choque Léonie dès qu’elle s’en aperçoit, presque autant que l’inattention première ; car enfin, s’il entrait au moins quelque générosité dans la conduite de M. de Clarencey !
Après Buffon, Bernardin de Saint-Pierre paraissait dans ces avenues de la nature comme un grand prêtre plus doux, plus attrayant, et qui faisait entrer dans ses explications spécieuses quelque chose de l’onction et du sourire de Fénelon.
Entrons donc dans ce sanctuaire.
Je ne veux point entrer dans des détails odieux pour les états et pour les particuliers, et je me contenterai de dire que l’esprit philosophique qui rend les hommes si raisonnables, et pour ainsi dire, si consequens, fera bien-tôt d’une grande partie de l’Europe ce qu’en firent autrefois les gots et les vandales, supposé qu’il continuë à faire les mêmes progrès qu’il a faits depuis soixante et dix ans.
Il peut maintenant entrer à l’hôpital presque toutes les fois qu’il en a besoin.
On ne regarde pas trente ans impunément sous des mots pour voir ce qu’ils cachent, fût-on l’esprit le plus robuste, le plus capable d’entrer dans le courant de la grande observation humaine et de produire des livres vivants.
Il fit toute sa vie — comme on faisait alors — de l’opposition politique, comme n’en font jamais les hommes nés pour le commandement, qui se retirent du pouvoir, en tombent, ou même n’y entrent pas, comme Saint-Simon, mais ne s’abaissent pas à tracasser un gouvernement ; et comme tous les gens destinés de nature à l’opposition politique, il ne comprit rien aux mérites, nets et positifs, des hommes taillés pour gouverner.
Évidemment, on est sorti de l’air épais et chargé de la sensation et l’on est entré dans l’air plus pur, plus transparent et plus subtil, de l’intelligence.
je ne demande pas à Lord Macaulay, le protestant anglais, et qui veut être conséquent en avant comme en arrière aux principes de la Constitution de 1688, d’avoir sur la souveraineté les opinions de Joseph de Maistre, mais pourtant il y a autre chose de plus noble et de plus chrétien, et, si nous sortons de l’ordre sentimental pour entrer dans l’ordre rationnel, de plus mâle et de plus profond à invoquer contre un Roi, même coupable, que la loi du talion et l’utilité, qui composent, à peu près, toute la morale de Lord Macaulay sur cette question et sur toutes les autres.
l’esprit cruel entré dans une doctrine cruelle, comme il arrive toujours, — car nos doctrines sont faites par la nature de notre esprit, — c’est Calvin, le froid, le raide, l’étroit Calvin, mais ce n’est pas Joseph de Maistre.
, et que cette théorie défend à la Critique honnête de pénétrer jusqu’à la pensée d’un auteur, de lui entrer dans la conscience.
La grande difficulté est de rester humain, d’échapper aux formules pour entrer dans ces cœurs.
Il ne serait point inutile de prouver à d’innombrables étrangers, et même à quelques Français, que le fameux boulevard est un lieu trop étroit pour loger trois millions d’habitants, que l’immense majorité de ceux-ci vivent péniblement et bravement, grâce à une activité qui dérouterait plus d’un provincial ; que les Parisiens n’entrent que pour un quart dans le succès d’une pièce de théâtre, même scandaleuse, et que la province fait les trois autres quarts ; que les ménages de Paris ne ressemblent pas tous, il s’en faut, à ceux de nos pièces de théâtre et de nos romans dits « parisiens » ; et qu’au surplus rien n’est si commun que des concitoyens qui s’ignorent réciproquement.
Oui, sans doute, mais surtout pour entrer plus vite au paradis et pour y avoir une meilleure place. […] Et, en effet, dès qu’elle sort de l’ombre du cloître pour entrer dans le monde réel, elle redevient une femme, et tout ce qu’elle a appris est oublié. […] Vacquerie, cela fait quelque chose de singulier et de puissant, mais où la foule ne saurait entrer du premier coup. […] » D’Arcy lui répond : « Vous croyez entrer plus grande dans l’éternité avec votre attitude inflexible. […] Il y avait autrefois, dans une ville de l’Inde, un fakir très saint, nommé Valmiki, qui, dès son adolescence, s’était appliqué à dompter sa chair par les macérations afin d’entrer vivant dans la paix du Nirvâna.
D’ailleurs, quand les personnages vivent, quand nous les connaissons bien et que nous sommes vraiment entrés dans leur âme, leurs plus simples démarches et presque leurs moindres gestes deviennent souverainement expressifs. […] Il a parfaitement connu l’âme du fonctionnaire français et y est entré, ce me semble, plus avant que Labiche (le Chef de division, le Panache). […] Je remercie publiquement mes interprètes, tous ensemble et sans entrer dans le détail de leurs mérites respectifs. […] Péponet est furieux que le jeune et brillant Octave Delcroix, après être entré dans les affaires pour épouser Eugénie, soit retourné à la peinture : c’est qu’en effet cet Octave lui a joué là un tour bien mortifiant. […] Pour se rapprocher de celle qu’il aime, il est entré chez les Dauberthier, sous le nom de Turquet, comme précepteur de leur petit cousin Octave.
Il m’a paru que le meilleur moyen d’entrer, si je pouvais, dans les idées de J. […] Non moins sage, Mme d’Argilès n’a aucune peine à entrer dans ses raisons. […] A ce prix, je comptais entrer au Jockey et, je l’avoue, avoir votre femme. […] » Sur quoi Geneviève fait entrer, par surprise, sa mère qui attendait dehors. […] Béatrice, de son côté, quittera la maison et entrera dans un couvent (nous espérons que ce ne sera pas pour toujours).
En quittant l’université, il entra dans les Ordres, et devint vicar of a curate, c’est-à-dire qu’il suppléa dans ses fonctions ecclésiastiques un ministre de campagne. […] Il a vécu longtemps, entouré d’une vénération que l’envie accorde rarement à ceux que la mort n’a pas encore consacrés ; il a entendu ses ouvrages cités parmi les plus illustres de son pays ; on a pu dire de lui, sans exagération ni mensonge, qu’il était entré dans la postérité ; il n’a jamais été troublé dans la renommée auguste et sereine qu’il s’était faite : sa conduite sociale explique en partie ce prodige biographique. […] On peut le soumettre à la diète, blâmer l’abus ou l’abstinence ; mais le cœur et l’intelligence n’entrent pour rien dans la délibération. […] L’esprit irrésolu, sans quitter la voie où il est entré, marche paresseusement et sans trop s’inquiéter si le but se rapproche. […] Il est entré dans le monde sous de mauvais auspices ; il a provoqué l’étonnement et une curiosité mêlée de défiance.
Il s’est vu entrer dans Paris, en triomphe ; il s’est vu franchir le Pas-de-Calais comme Xerxès a franchi l’Hellespont ; et il s’est vu entrer dans Moscou : à ces divers tableaux que lui fabriquait son orgueil, il a sacrifié des armées. […] À Olympie, entrez dans le musée où l’on a réuni les fragments de sculpture tirés du sol : et parfaitement installés, étiquetés, catalogués. […] Mais elle ne prétend pas faire entrer, de gré ou de force, « la totalité des choses » dans une idée. […] Le voici dans l’échoppe de son ancien camarade : « Il entra. […] Il avait leur méthode ; et il avait aussi leur désordre : quand on aime passionnément les faits et les idées, on ne renonce point à ceux ou à celles qui n’entrent pas dans la combinaison la plus logique et, si rationaliste qu’on soit, on a des complaisances de fantaisie.
Or, au moins faudrait-il pour y parvenir entrer avec intérêt dans les idées adverses, et les faire chaleureusement siennes le temps de les exposer. […] Puisque nous faisons ici quelques remarques sur la dramaturgie de MM. de Flers et Caillavet, notons que, dans la suite de leurs comédies, on est surpris par les moyens qu’ils emploient pour faire entrer et surtout sortir leurs personnages ! […] En sens inverse, se documenter sur un auteur contemporain ou non, c’est entrer en relation avec lui et se créer une liaison assez peu différente de celles qui sont de l’ordre des sentiments. […] Du critique de race, il a ces qualités essentielles sans lesquelles il est inutile d’étudier les travaux d’autrui : une impartialité dont la robustesse n’est pas entamée par ce qu’il a de points de vue personnels et particuliers : une justesse de jugement à peu près sans défaillance ; l’aptitude aux idées générales sans laquelle il ne saurait y avoir de largeur de vue ni de critique féconde ; l’intelligence d’autrui, la faculté d’entrer dans des sentiments étrangers, de façon à pouvoir apprécier avec rectitude ; enfin l’ample culture qu’il faut pour faire des rapprochements saisissants et pour apercevoir à première vue la généalogie insoupçonnée des ouvrages qui lui sont soumis. […] Peut-on d’ailleurs oublier que l’école symboliste donnait sa première floraison au moment où entrait dans la célébrité l’auteur de Bérénice, si fort impressionné lui-même par l’impérieuse influence de Mallarmé.
Avec quelle émotion commençant par le commencement, il entra dans le prétoire du tribunal de simple police d’un petit chef-lieu de quanton, je vous le laisse à penser. […] le cher docteur Chauffard qui me dit d’entrer sur-le-champ, que mon cas était plus grave que je ne le croyais. J’entrai, on m’ausculta. […] Après d’absurdes et injusticiables échecs, il entra dans « le docte corps », mais il fallut pour cela que l’évidence se fit, que Victor Hugo, qui avait toujours voté pour lui, mourût, et que se vérifiât, une fois de plus, l’héroïque citation : Uno avulso non deficit alter. […] je me souviens maintenant du nom du poney), la basse-cour, voire même le logis fait de planches, et en plein air, de Lady Pig, une gigantesque truie noire, avec son étable pour dormir et l’abriter du mauvais temps, puis d’autres communs, etc… Enfin, comme il était huit heures, nous entrâmes dans la salle d’étude.
Il viendra un jour peut-être où l’éducation s’achèvera ; alors ces livres élémentaires seront rejetés avec mépris ; on ne déplorera plus leurs défauts, parce qu’on n’aura plus besoin de leurs qualités, et ils auront rempli leur office qui était d’initier doucement au monde des idées une foule jusque-là profane, et devenue avide probablement d’entrer plus avant dans le temple, et d’arriver au véritable sanctuaire. […] La contrebande qu’il fait entrer avec lui, elle est toute dans sa tête. […] Il avait trop vécu avec le xvie siècle et s’il entrait dans les somptueux et augustes palais élevés par les mains savantes d’Athènes ou de Rome, c’était par une petite porte dérobée que selon toute vraisemblance, il avait découverte en furetant dans les œuvres d’André Chénier.
Jeudi 28 mars Daudet nous confesse qu’en 1875, en présence de ses pauvres gains littéraires, il a été au moment d’entrer, par la protection de son frère, dans un bureau ou une bibliothèque, et d’échanger contre un traitement de 3 000, les 120 000 qu’il gagne maintenant. […] C’est ainsi, que M. de Lovenjoul a découvert dans l’échoppe du savetier qui demeurait en face, la première lettre de Balzac à Mme Hanska, ou du moins la première page de cette lettre, et que le savetier était, au moment où il entrait, en train de rouler pour allumer sa pipe. […] Avant, j’étais entré dans la galerie des moulages.
Il est entré, pour notre malheur, ce romantisme, dans les institutions et dans les lois, ainsi que dans les mœurs. […] Lorsque je suis entré au lycée, en 1879, nos professeurs (qui étaient d’ailleurs excellents et fort instruits) se félicitaient et nous félicitaient de venir à un tel moment de l’histoire, où le progrès atteignait son maximum. […] On découvrit le pouls lent de Bonaparte et sa manie de compter les fenêtres, quand il entrait dans une ville prise. […] Claude Bernard en a trahi le mécanisme mental, quand il a préconisé, comme moyen de recherche, une idée préconçue quelconque, dans laquelle on essaye de faire entrer la réalité, quitte à modifier cette idée, si elle ne cadre pas avec ce réel. […] Cependant que les pusillanimes, ou simples poltrons, qui discernaient clairement le bien, se retranchaient, pour ne pas entrer dans la mêlée, sur la prétendue antinomie.
Ce n’est pas le bien-être qu’il faut espérer, c’est la satisfaction dans la lassitude, c’est l’abandon de tout l’être épuisé au repos, c’est le calme de la journée finie, c’est la paix : La paix, pour qui la connaît, la joie Et la douleur y entrent pour des parts égales100. […] À la fin de Partage de Midi, c’était avec un débordant espoir qu’Ysé et Mesa entraient dans la mort. […] Dans les premières œuvres, ils étaient d’une généralité extrême ; ils laissaient fuir le plus âpre de leur sens pour ne plus être que grave retentissement ; en eux ne veillait qu’une rare et vide lueur, rayonnement de leur abstraction ; ils semblaient de « pâles flammes239 »..Les phrases du Voyage d’Urien étaient pleines d’une creuse lumière, pareille à celle de cette grotte azurée où vont errer les prisonniers d’Haïatalnefous : La barque y pénétrait par une très étroite ouverture et qu’on ne voyait plus dès qu’on était entré ; le jour qui passait sous les roches, à travers l’eau bleue prenait la couleur de la vague… et des roches du fond semblait venir la clarté indécise240. […] Comme ses idées, les sentiments de Gide sont embarrassés par leur abondance ; ils ne savent pas se terminer en actes, leurs élans se neutralisent269. « Chaque occasion suscite mille mouvements qui entrent en débat ; et comme aucun ne veut quitter sa différence, renoncer à lui-même pour appuyer la victoire d’un autre, l’âme finit par s’apaiser sans agir ; c’est ainsi qu’un remous s’atténue, sans s’étendre, sous de petites vagues contraires. […] Seuls peuvent accepter cette opinion ceux qui ne savent ni ce qu’est Gide ni ce qu’est le christianisme, et pour qui douter de la physiologie c’est entrer en religion.
Ils entrent en même temps tous les trois dans la bataille ; et tous les trois, sans s’être concertés, sans se connaître seulement encore, ce qu’ils attaquent avec une extraordinaire violence de passion et de style, on verrait, on devrait voir, si l’on y regardait, que c’est surtout l’individualisme. […] Et d’autres enfin dans le même temps, qui s’appellent Volney, Daunou, Ginguené, Fauriel ; — de qui l’on peut rapprocher Raynouard ; — font entrer l’exégèse [Cf. […] Diversement, mais presque également, — ils ont ainsi contribué à diriger dans ses voies « le siècle de la critique et de l’histoire » ; — ils ont fait entrer de « l’air » dans les collèges ; — et l’esprit du temps dans l’enseignement. — Comme ils ont vécu tous les trois assez vieux ; — et qu’ils ont eu tous les trois au « ministère », dans les « conseils », et dans les « académies » une grande influence, — ils ont formé chacun toute une école ; — et ils ont mis l’enseignement en communication avec le « monde » ; — dont on peut dire que depuis deux siècles il était isolé. — Ils ont encore fait entrer l’objet de leurs propres études dans la « littérature générale » ; — et, sous ce rapport, parce qu’ils regardaient volontiers au-delà de nos frontières ; — dans le champ que Mme de Staël avait ouvert à la curiosité ; — leur action a été plus que nationale, vraiment européenne ; — et rien qu’à ce titre, dans la mesure où le romantisme était un affranchissement de la tradition purement classique ; — ils ont donc eu, eux aussi, du fond de leur Sorbonne ; — leur part dans sa formation. […] 3º Les Œuvres. — Elles se composent de son Théâtre complet, dans les cinq volumes duquel, publiés chez Calmann Lévy, 1892, 1893, on a fait entrer toutes celles de ses pièces qui ont été jouées, y compris quelques-unes de celles qui faisaient partie des deux volumes : Scènes et proverbes, et Scènes et comédies ; Et 2º ses romans, qui sont : Bellah, 1850 ; — La Petite Comtesse, 1856 ; — Le Roman d’un jeune homme pauvre, 1858 ; — Histoire de Sibylle, 1862 ; — M. de Camors, 1867 ; — Julia de Trécœur, 1872 ; — Un mariage dans le monde, 1875 ; — Les Amours de Philippe, 1877 ; — Le Journal d’une femme, 1878 ; — l’Histoire d’une Parisienne, 1881 ; — La Veuve, 1883 ; — La Morte, 1886 ; — et Honneur d’artiste, 1890. […] Les premiers travaux de Renan ; — Averroès et l’averroïsme, 1852 ; — Histoire générale des langues sémitiques, 1857 ; — Études d’histoire religieuse, 1848-1857 ; — Essai sur l’origine du langage, 1858 ; — et que ces travaux ne sont pas les moins remarquables qui nous restent de lui. — Le caractère commun en est d’avoir voulu sauver de la « religion » tout ce qu’on en peut sauver sans croire à cette religion même ; — ce qui serait tout simplement du Voltaire ; — si ce n’était plutôt encore du Chateaubriand ; — à cause de la sincérité sentimentale dont Renan a fait preuve dans cette partie de son œuvre ; — et du charme infini de style dont il a enveloppé ce que son entreprise avait de contradictoire. — Un autre caractère de ces premiers travaux en est la solidité scientifique [Cf. le Livre de Job, 1858 ; le Cantique des Cantiques, 1860 ; et surtout le Discours sur l’état des beaux-arts au xive siècle]. — Collaboration de Renan à l’Histoire littéraire de la France. — Comment tous ces travaux ont contribué à étendre sensiblement le domaine de la littérature, — en y faisant entrer, par l’intermédiaire du style, — les résultats de l’érudition, de la philosophie, et de l’exégèse.
Par une de ces providences qui manquent rarement aux hommes en apparence abandonnés du sort, et qui ressemblent à un sourire dans les larmes, un homme de lettres, Ingegneri, qui habitait pendant la belle saison la colline de Turin, entra dans la chapelle au bruit de la clochette qui appelait les paysans à la messe. […] Il était fanatique de l’Homère de Ferrare, le divin Arioste ; et le crime du Tasse, à ses yeux, était d’oser entrer en parallèle avec cette mémoire.
Cette blonde réjouie, expansive, drue, d’un sang passionné (vous vous rappelez la sombre ardeur de son aïeule Chantal, enjambant le corps d’un fils pour entrer au cloître), cette femme trop bien portante, veuve à vingt-six ans et qui demeura évidemment honnête, eut pour exutoires ses lettres — et Mme de Grignan. […] Il a fait entrer Lisette à l’Académie.
Le Ménestrel (15 mars) : Deux critiques : 1° Arthur Pougin : J’affirme que Wagner, musicien admirable (« incomparable génie symphonique » « génie véritablement merveilleux ») n’avait le sens du théâtre ni comme musicien ni comme poète, que le livret des Maîtres Chanteurs qui m’occupent aujourd’hui est d’une niaiserie enfantine… [Le système wagnérien] Si c’est là de la logique, si c’est là de la vérité, c’est que j’ai perdu le sens de la valeur des mots… 2°Camille Benoit : Il s’agit d’un artiste extraordinaire, dont le nom est de ceux qui dominent un siècle, dont les œuvres sont exclusivement théâtrales, et qui déjà, entré dans le suprême repos, appartient à l’impartiale postérité… L’article de M. […] Voici la conclusion de l’étude : Désormais la démonstration est faite, nous n’avons plus qu’à marcher dans la voie progressive ; Bruxelles a reconnu la signature de Richard Wagner ; ses œuvres entrent dans notre répertoire ; elles marchent invinciblement à cette popularité que bien d’anciens opéras détenaient injustement.
Était-ce bien même à coups de canon qu’on pouvait faire entrer notre philosophie dans la tête des peuples ? […] Enfin elle le fit entrer à Péronne dans une carrière à la fois lucrative et libérale, carrière qui nécessitait par sa nature des études préalables, et qui par sa nature aussi devait compléter ces études.
Cet oncle était destiné à l’Église avant la Révolution ; il était entré contre son gré dans cet ordre, avec la perspective toute mondaine d’un évêché ou d’une abbaye. […] Ne dirait-on pas qu’Homère est entré dans la chambre de toutes les familles et dans le cœur de toutes les femmes ?
La renommée, espèce de spectre composé de bouches et d’oreilles sans yeux, une fausse balance dans une main, et une trompette discordante dans l’autre, fait entrer pêle-mêle dans le temple une partie des voyageurs ; là tous les états sont confondus, tandis que le reste des aspirants, empressé d’entrer et repoussé par la justice ou par la fortune, fait retentir les environs du temple de satires contre ceux qui y sont renfermés.
C’est encore Saint-Simon qui en témoigne : « Bossuet tenait au Roi par l’habitude et l’estime, et par être entré en évêque des premiers temps dans la confiance la plus intime du Roi, et la plus secrète, dans le temps de ses désordres. » Lorsque Louis XIV fut las de ses maîtresses, ce fut Bossuet qui, aidé du confesseur La Chaise, le poussa à la dévotion et au repentir de ses désordres. […] Vingt-cinq mille d’entre les réfugiés entrèrent dans l’armée de Frédéric Guillaume, parmi lesquels six cents officiers et des régiments entiers, uniquement composés de Français.
., voici quelques-uns de ces vers qu’un crayon de poète se plairait à noter à la lecture : Les troupeaux que la faim a chassés des bocages À pas lents et craintifs entrent dans les gagnages… Une musette se fait entendre : Je passai tout le front par-dessus un buisson Du côté d’où venait cet agréable son.
Et les fidèles secrétaires entrent dans quelques détails du commerce et de l’industrie auxquels se livrait leur maître, et ils ne nous laissent pas ignorer le secret de son aisance à cette date : il faisait chercher des chevaux, de beaux courtauds en quantité aux pays environnants et dans le Nord, jusqu’en Allemagne, et, les achetant à bon marché, il les revendait bien cher en Gascogne.
Il s’était élevé en France une multitude d’hommes d’une éloquence forte et barbare, tels que notre fabuliste nous représente le Paysan du Danube, qui avaient bien mieux découvert que les orateurs des Assemblées nationales les voies de la persuasion et de l’entraînement, qui entraient bien plus avant dans les pensées, dans les passions, dans les préjugés, dans les intérêts imaginaires ou réels des dernières classes du peuple, qui sont les plus nombreuses.
En général, et je l’ai déjà remarqué, Mme de Sévigné comprend peu Madame et ne se donne pas la peine d’entrer dans le sens de cette nature si peu française.
Au sortir de l’école de Westminster, il entra dans une étude d’homme de loi, et y passa trois années ; il dit n’y avoir jamais travaillé sérieusement et avoir perdu tout ce temps à rire et à faire des espiègleries de clerc, du matin au soir, avec son camarade d’étude, le futur lord chancelier Thurlow.
Par une transition soudaine, nous avons échappé à son éclat éblouissant, et nous sommes entrés tout d’un coup dans un plus frais climat.
Il entrera dans mes sentiments, je n’en doute pas, et retouchera cinq ou six endroits essentiels… Balzac, en écrivant ainsi à la date du 16 juin (1653), était bien naïf : dès le 12 du même mois le livre était achevé d’imprimer, et il appartenait désormais à la galerie du Palais : il était trop tard.
Quant à lui, on ne s’accorde pas sur le métier qu’il fit dans son enfance ; ce qui est plus certain, c’est qu’ensuite il entra sur le pied de domesticité dans plusieurs grandes maisons : de là aventures à la Gil Blas, je ne veux pas dire à la Faublas.
[NdA] On a publié, depuis, toutes les pièces qui se rapportent à l’affaire de Denain, et d’où l’on peut déterminer, avec certitude, la part de chacun dans le conseil et dans l’entreprise : la première idée, mais vague, en vint du roi ; l’idée militaire, à proprement parler, fut suggérée par Montesquiou, mais Villars y entra vite et présida à tout de concert avec cet autre maréchal.
Né en 1766, fils d’un médecin de Bergerac, ayant fait ses études à Périgueux chez les doctrinaires, il entra en 1785 dans les gardes du corps de Louis XVI, et il y servit jusqu’aux journées des 5 et 6 octobre 1789.
Ils avaient d’abord été en bons termes ; mais Marolles, lui ayant demandé des avis sur sa traduction de Virgile, s’était choqué de ceux qu’il avait reçus, et, comme il ne pouvait se retenir sur tout ce qu’il avait dans l’esprit et que sa tête fuyait en quelque sorte, il s’était mis à harceler Chapelain de sa plume à la rencontre, à lui chercher noise sur une ancienne traduction de Guzman d’Alfarache que celui-ci avait faite dans sa jeunesse, et depuis il était entré (chose plus grave) dans la conspiration de La Ménardière et de Linières contre La Pucelle, jusqu’à être « le promoteur du libelle du premier et son correcteur d’imprimerie ».
Il ne saurait entrer dans mon plan de recommencer, après tant d’autres, l’exposé de la querelle que Rousseau fit à Hume pour le remercier de l’avoir conduit en Angleterre, de l’y avoir présenté à ses amis, de lui avoir ménagé un asile commode et riant à la campagne, et d’avoir cherché à lui obtenir une pension du jeune roi George III.
Au milieu du lever, entra une jeune femme avec trop de sans-façon, me parut-il, pour être autre qu’une proche parente.
Sismondi, sans copier personne, n’obéissant qu’à son instinct et à sa nature candide, ouverte aux impressions d’alentour, a trouvé ainsi et a fait entrer, dans ce premier ouvrage d’apparence tout agricole, ce qu’on n’irait certes pas y chercher.
Une ouverture avait déjà été faite de ce côté auprès de Jomini en 1807, pour qu’il entrât au service de la Russie, qui croyait avoir besoin à ce moment d’officiers de mérite, et qui a toujours été accueillante pour les étrangers.
En 1785, il entra au collége de la Marche, où il demeura quatre ans à faire ses humanités, jusqu’en juillet 89, studieux écolier, incapable d’un bon vers latin, mais remportant d’autres prix, et surtout dévorant Malebranche, Helvétius et les livres philosophiques du siècle ; ses croyances religieuses étaient, dès cet âge, anéanties.
On a dit qu’il était très-aimable dans l’intimité, et je le crois volontiers ; mais, d’après les échantillons mêmes qu’on donne de sa conversation et des ingrédients qu’il y faisait entrer, j’y trouve tout un train de bons mots, anecdotes et historiettes, accusant ce tour d’esprit un peu futile dont le dix-huitième siècle ne se payait qu’en de certains moments.
Crois-moi donc, conservons notre 23 juin intact : c’est le destin qui l’a arrangé, c’est Dieu qui l’a voulu ; aussi son souvenir ne nous donne-t-il que de la joie. » Si Ernest eût vécu à une époque chrétienne, j’aime à croire qu’il ne se fût pas marié après la perte de son amie, et qu’il fût entré dans quelque couvent, ou du moins dans l’Ordre de Malte.
Si un dimanche, au sortir d’une messe de couvent, elle allait, vers la première semaine de mai, se promener avec sa mère au Luxembourg, elle entrait en rêverie ; le silence et le calme, ordinaires à ce jardin alors champêtre et solitaire, n’étaient interrompus pour elle que par le doux frisselis des feuilles légèrement agitées.
La gloire anticipée et la faveur générale qui entourait le jeune Fénelon, firent craindre quelque enivrement du monde au vieil oncle, son tuteur, qui se hâta de le faire entrer dans le séminaire Saint-Sulpice, pour l’attacher au sacerdoce par des vœux.
Il y fait entrer, comme partie intégrante, les croyances de la philosophie spiritualiste.
Oui, il faut qu’il devienne en quelque sorte un être multiple, capable de se faire contemporain de Louis XIV pour goûter Racine, familier de l’Hôtel de Rambouillet pour se plaire avec Voiture, homme de la Renaissance, enivré de grec et de latin, pour entrer en communion avec Ronsard.
Si nous entrons dans un autre domaine, celui de la science, nous y retrouvons encore la continuité dans le développement.
Danaos va entrer avec lui, dans la ville, les bras chargés des branches protectrices ; tandis qu’il priera sur le seuil du temple, le roi convoquera le peuple et plaidera sa cause.
C’est au troisième acte que les idées de madame Aubray entrent en guerre, enflammées d’éloquence et armées d’esprit.
Nous recommandons la lecture de ces pages à ceux qui entrent loyalement dans la carrière publique, et qui ne veulent ni flatter l’idole de l’opinion régnante, ni (ce qui est un autre travers) se faire un rôle de la braver.
Mme Lebrun, qui attendait ce soir-là de fort jolies femmes, imagina de costumer tout son monde à l’antique pour faire une surprise à M. de Vaudreuil : « Mon atelier, dit-elle, plein de tout ce qui me servait à draper mes modèles, devait me fournir assez de vêtements, et le comte de Parois, qui logeait dans ma maison rue de Cléry, avait une superbe collection de vases étrusques. » Chaque jolie femme qui entrait était à l’instant même déshabillée, drapée, coiffée en Aspasie ou en Hélène.
À propos de Mme de Hautefort qui, avec sa fermeté sans douceur et son esprit attaché à son sens , résiste âprement à la reine, Mme de Motteville nous expose toute sa morale de cour à elle-même, une morale tempérée et non relâchée : Nous pouvons dire nos avis à nos maîtres et à nos amis, pense-t-elle ; mais quand ils se déterminent à ne les pas suivre, nous devons plutôt entrer dans leurs inclinations que suivre les nôtres, quand nous n’y connaissons point de mal essentiel, et que les choses par elles-mêmes sont indifférentes.
Le roi entra sur ces entrefaites, fit recommencer la lecture et interrompit : « Vous me faites parler comme un saint, et je ne le suis pas. » Brienne lui dit que son premier commis avait fait revoir les lettres par un des plus habiles hommes de France en fait de style et d’éloquence.
Montrant les Romains habiles à isoler les rois qu’ils veulent abattre, à détacher leurs alliés, et à se faire de longue main des amis de toutes parts autour de l’ennemi puissant : « Il semblait, dit-il, qu’ils ne conquissent que pour donner ; mais ils restaient si bien les maîtres que, lorsqu’ils faisaient la guerre à quelque prince, ils l’accablaient, pour ainsi dire, du poids de tout l’univers. » Nul n’est mieux entré que Montesquieu dans l’idéal du génie romain ; il est, par inclination, favorable au Sénat, et un peu patricien de l’antique République.
La volumineuse collection de ses feuilles, malgré les défauts et les bigarrures, malgré les morceaux de différentes mains qui y sont entrés, fait un corps d’ouvrage et mérite d’être inscrite au nom de Grimm.
Il se remit en marche vers la Jérusalem de la religion et de la poésie, le casque en tête et le glaive à la main, comme un des chevaliers du Tasse, et non sans se laisser aussi surprendre en chemin par les enchantements ; il entra dans la Cité sainte reconquise par l’arc de triomphe ou par la brèche (je ne sais trop), mais en plein soleil, tandis que M.
L’objet de l’art, en effet, est de produire des émotions sympathiques et, pour cela, non pas de nous représenter de purs objets de sensations ou de pensées, au moyen de faits significatifs, mais d’évoquer des objets d’affection, des sujets vivants avec lesquels nous puissions entrer en société.
Une note de l’article de la Revue contemporaine qu’Émile Hennequin consacra à Flaubert (octobre 1885) nous apprend que le critique suisse entra en contact avec Féré pour mieux connaître les phénomènes inconscients d’acquisition du langage (p. 169).
Ainsi le spectateur qui se proposerait de sortir de sa place d’aller à l’hôpital, monterait d’abord sur la terrasse, rencontrant ensuite la face verticale et à pic du massif, il tournerait à gauche, trouverait l’escalier, monterait l’escalier, traverserait le parvis et entrerait dans l’hôpital dont la porte a son seuil de niveau avec ce parvis.
Ils en versèrent même dans la Révolution, où ce qu’il y eut encore de mieux dans le mal furent des prêtres… On y vit Talleyrand, Sieyès, Foucher et beaucoup d’autres, plus avancés dans l’Église que l’abbé Rivarol, et qui s’en échappèrent avec scandale quand lui n’y était pas entré.
Renan entra aisément, et pour cette raison même, au Journal des débats, et il y est encore, je crois, les jours de grande fête ; de là, il cingla vers l’Institut, et le voilà, non pas sans travaux, puisqu’il chiffonne dans l’érudition allemande, et c’est une terrible besogne, mais rapidement et sans luttes, le voilà regardé comme un critique, un érudit et un écrivain formidable, même par ses ennemis.
Aussitôt le vertige est entré, le vertige circule dans l’air ; on respire le vertige ; c’est le vertige qui remplit les poumons et renouvelle le sang dans le ventricule.
. — Signification concrète des termes qui entrent dans les formules de Lorentz. — Dilatation du Temps. — Dislocation de la simultanéité. — Contraction longitudinale.
Le savant Boyle avait pu, sans ridicule, léguer une somme d’argent pour faire prêcher huit sermons par an « contre les athées, les déistes, les païens, les mahométans et les juifs. » Newton commentait l’Apocalypse, et le célèbre mathématicien Barrow ne lui avait cédé sa chaire que pour entrer dans la prédication.
C’est un témoignage du poëte sur lui-même : « Trois dames », dit-il, « me sont venues, s’approchant de mon cœur et s’arrêtant au dehors, parce qu’au dedans est entré l’amour qui règne sur ma vie.
Soit que Chateaubriand eût été converti, comme il l’a prétendu, par la mort de sa mère et de sa sœur, soit que son compagnon d’exil, Fontanes, homme très délié, qui était en bonnes relations avec le Premier Consul, eût indiqué au jeune écrivain avide de renommée l’à-propos qu’il y aurait à préparer et à lancer un tel livre à la veille du Concordat, toujours est-il que par ce livre Chateaubriand entra dans un rôle nouveau, tout l’opposé du premier. […] Dans une comédie, deux valets, Frontin et Trivelin, causent ensemble ; Trivelin raconte qu’après mille traverses il entra au service d’un brave homme qui passait sa vie à étudier les langues mortes. « Mon maître, dit-il, était épris de passion pour certains quidams qu’il appelait les Anciens, et n’avait qu’un souverain mépris pour d’autres qu’il appelait les Modernes. […] » Après Mairet et Claveret, le fameux Scudéry à son tour entra dans la danse ; Scudéry qui, lorsque Corneille avait donné sa petite comédie de la Veuve, l’avait complimenté encore plus que Mairet et salué de ce vers emphatique : Le soleil s’est levé ; retirez-vous, étoiles ! […] Le Cid entrait dans la voie vraie, dans la voie moderne, celle du drame, sous le nom de tragi-comédie. […] Je n’entrerai pas dans l’analyse du drame ; j’en citerai seulement quelques détails.
Essuyez vos désirs affaiblis de sueurs Allez d’abord à ceux qui vont s’évanouir : Ils ont l’air de célébrer une fête nuptiale dans une cave ; Ils ont l’air d’entrer à midi, dans une avenue éclairée de lampes au fond d’un souterrain ; Ils traversent, en cortège de fête, un paysage semblable à une enfance d’orphelin. […] La sensibilité de Fort est de toute première qualité qui lui permet de vibrer avec tous les êtres, d’entrer en contact avec chaque lieu évoqué, d’aiguiser sa psychologie jusqu’à pénétrer les plus subtils sentiments humains. […] Tant pis si l’originalité vagabonde de tel auteur refuse d’entrer dans le lit de Procuste de nos concepts.
Il y aurait encore beaucoup à dire ; mais il faudrait entrer dans l’analyse de chacune de ces petites fantaisies, et ce serait à n’en pas finir. […] L’auteur refuse d’entrer dans la bureaucratie et de devenir plumitif : Non ! […] Les deux fils Pierre et Jean, l’un brun, l’autre blond, l’un médecin encore sans malades, l’autre avocat encore sans clients, passent là leurs derniers jours de loisirs avant d’entrer dans la vie active. […] Il rompra ostensiblement et répétera partout qu’il ne peut laisser entrer son fils dans une maison qui abrite volontairement un pareil scandale. […] En vain on leur montrerait qu’elles ne s’adaptent nullement, leurs clefs, et qu’elles n’entrent ni n’ouvrent ; ils souriraient d’un air fin et en gens à qui on n’en fait pas accroire.
La logique syllogistique peut donc être considérée comme une méthode, un ensemble de symboles par lesquels l’esprit se met en mesure de penser les choses, un moule dans lequel il fera entrer la réalité pour la rendre intelligible. […] Les mathématiques sont ainsi une adaptation volontaire et intelligente de la pensée aux choses ; elles représentent les formes qui permettront de surmonter la diversité qualitative, les moules dans lesquels la réalité devra entrer pour devenir aussi intelligible que possible. […] L’auteur d’une étude approfondie sur La matière et la physique moderne, Stallo, montre que les chimistes ne parviennent pas à assurer l’homogénéité, la dureté, l’inertie de l’atome, lesquelles entrent cependant comme éléments essentiels dans sa définition. […] Les deux principes qu’avait combinés cette philosophie se sont dissociés et sont entrés en antagonisme.
. — Les exercices de critique externe sont si amers pour les sujets qui n’ont pas ces dispositons, et, dans ce cas, les résultats obtenus sont si peu en rapport avec le temps dépensé, que l’on ne saurait s’assurer avec trop de soin de ses aptitudes avant d’entrer en érudition ». […] Dans les sciences constituées on opère aussi sur des faits vus par d’autres observateurs et qu’il faut se représenter par analogie ; mais ces faits sont définis en termes précis qui indiquent quels éléments invariables doivent entrer dans l’image. […] L’historien ne peut pas s’en délivrer, mais il peut savoir le compte des éléments réels qui entrent dans ses images et ne faire porter sa construction que sur ceux-là ; ces éléments, ce sont ceux qu’il a tirés des documents. […] Pour construire la formule on devra savoir d’avance quels éléments doivent y entrer. […] Pour faire entrer dans la tête des élèves les faits jugés essentiels le professeur faisait de la leçon une réduction très courte, « le sommaire » ou « résumé », qu’il dictait ouvertement et qu’il faisait apprendre par cœur.
À qui, sinon à Rousseau qui, certes, n’avait pas beaucoup de ce qu’on appelle prétentieusement aujourd’hui des idées, mais frappait droit au cœur et entrait. […] Il s’agit d’entrer dans la place et d’en chasser la lâche habitude. […] Tantôt ils entrent dans les ordres ou superposent de chauds souvenirs à leurs exaltations religieuses qui ne servent qu’à détourner l’incendie. […] Comme les choses entraient loin en nous ! […] Nous avons peine à comprendre comment il se résigne à végéter dans sa prison opaque où n’entrent que le froid et la faim.
Entra l’on ne voit rien de si beau sous le ciel. […] Jourdain, moins sinistre et point du tout gredin, n’est-il pas l’homme qui cherche savonnette à vilain et à se faire de belles relations pour qu’on parle de lui dans la chambre du roi et pour y entrer un jour, et n’y a-t-il nul rapport entre Monsieur Jourdain et Samuel Bernard ? […] Car enfin je trouve qu’il est bien plus aisé de se guinder sur de grands sentiments, de braver en vers la Fortune, accuser les Destins et dire des injures aux Dieux5, que d’entrer comme il faut dans le ridicule des hommes et de rendre agréablement sur le théâtre les défauts de tout le monde. […] Cela du reste est très possible et il n’est pas invraisemblable qu’avec le sentiment de son succès et de sa puissance, tous les appétits soient entrés dans son âme. […] Elle se décide, en prenant tout son courage, à supplier son père, et c’est dans un langage douloureux, pathétique, tragique et qui rappelle les supplications d’Iphigénie ; et si elle abandonne l’idée du suicide, elle demande comme une grâce et comme une faveur qu’on lui permette d’entrer au couvent.
Le peuple peut y entrer comme les riches ; il y a des places de six pence, de deux pence, même d’un penny ; mais on n’en a que pour son argent ; s’il pleut, et il pleut souvent à Londres, les gens du parterre, bouchers, merciers, boulangers, matelots, apprentis, recevront debout la pluie ruisselante. […] II Ce ne sont là que les dehors ; tâchons d’entrer plus avant, de voir les passions, la tournure d’esprit, l’intérieur des hommes ; c’est cet état intérieur qui suscite et modèle le drame, comme le reste ; les inclinations invisibles sont partout la cause des œuvres visibles, et le dedans fait le dehors. […] Parfois les danseurs entraient dans l’église avec tous leurs accoutrements, leurs écharpes, leurs déguisements, et des clochettes qui sonnaient à leurs jambes, et, aussitôt que la prière commune était dite, retournaient ensuite à leur divertissement. » (Baxter’s Narrative.
Un jour, le 12 mars 1802, le premier consul dit à Roederer qui entrait dans son cabinet avant la séance du Conseil d’État : « Eh bien, citoyen Roederer, nous vous avons donné le département de l’esprit. » C’était la direction de l’Esprit public, comprenant alors, par un bizarre assemblage, et l’instruction publique et les théâtres ; les écoles primaires, centrales, les lycées, prytanées, en y joignant la Comédie-Française et l’Opéra.
Les nobles et généreuses natures, lorsqu’elles entrent dans la vie, et qu’elles ne connaissent point encore les hommes, ni l’étoffe dont nous sommes en majeure partie formés, passent volontiers par une période politique ardente et austère, par une passion stoïque, spartiate, tribunitienne, dans laquelle, selon les temps divers, on invoque les Harmodius, les Caton, les Thraséas, et où de loin les Gracques et les Girondins se confondent.
J’ai eu la liberté d’entrer dans les différents dépôts du ministère, et j’en ai fait usage longtemps avant d’écrire… Les Mémoires du duc de Saint-Simon m’ont été utiles pour le matériel des faits dont il était instruit ; mais sa manie ducale, son emportement contre les princes légitimés, etc.
Il écrivait cela quelques mois avant d’entrer au ministère : qu’aurait-il dit lorsqu’il en fut sorti ?
Je voudrais que vous voulussiez bien examiner avec soin ces travaux de jeunesse, pour me dire ce que vous en pensez ; je désire savoir s’ils méritent d’entrer dans la prochaine édition de mes Œuvres.
Il faisait ses réflexions tout haut sur les princes ; voyant entrer le duc d’Orléans : « En voilà un, disait-il, chez qui je ne mets pas les pieds. » Puis il déployait son grand mouchoir rouge et se mouchait aussi bruyamment qu’il eût fait dans son cabinet.
Puis tout à coup nous entrons dans le palais du Bey : tout change.
Au Caire, il a le cœur tout gros de fâcheuses réflexions en visitant le marché à esclaves, cet odieux marché, dit-il, « où de petits négrillons mâles et femelles sont par paquets rassemblés sur un mauvais carré de toile comme des pommes à cinq pour un sou, sans compter les hommes et les femmes de toutes couleurs qu’on tient dans des trous tout autour de cet infâme lieu, où, comme des rois, d’infâmes voleurs trafiquent de la chair humaine. » Mais, au sortir de là, c’est bien pis quand il entre dans la mosquée des fous, dont il décrit le spectacle horrible : « Figure-toi une cour de quarante pieds carrés, environnée de murailles prodigieuses de hauteur, qui laissent à peine entrer le jour ; dans l’angle, une petite porte de trois pieds de haut, barricadée de chaînes à travers lesquelles on passe avec peine.
Mais, à sa vue, don Carlos entra dans une soudaine colère, lui fit une scène des plus violentes, et finit par tirer son poignard en criant : « Vous n’irez pas en Flandre, ou je vous tue. » Il fallut tout l’effort du duc pour l’arrêter à deux reprises et lui retenir les mains, jusqu’à ce qu’on accourût au bruit.
D’autres recueils analogues, et sur le patron du sien, s’étaient refaits depuis, d’âge en âge, durant cette longue et lente décadence de la Grèce ; chaque fois seulement, on y faisait entrer une plus grande partie de poésies légères contemporaines, et comme le panier ne s’élargissait pas à proportion, il en tombait quelques-unes des anciennes : ce qui était à regretter, car la plupart de ces poésies nouvelles n’étaient que des imitations, et l’originalité avait disparu.
Les spectateurs entraient si vivement dans la situation que presque tous souhaitaient que ces entretiens se fissent ; on y attendait les deux amants comme à un péril et à un triomphe.
C’était bon à dire du temps de Paul et Virginie et de Fénelon ; mais qu’en avez-vous fait, vous et les vôtres, ô Girondins turbulents, imprévoyants, vous dont le beau rôle ne commence véritablement que du jour où vous entrez dans la résistance et où vous devenez, à votre tour, vaincus et victimes ?
En me remettant à la lecture de Du Bellay et en reprenant de lui ce premier écrit par lequel il a ouvert, pour ainsi dire, l’ère de la Renaissance française, je me suis senti saisi d’un regret, et j’ai comme embrassé d’un seul regard la période tout entière, le stade littéraire où il entrait en courant, le flambeau à la main, stade glorieux, et qui, coupé, continué, accidenté et finalement développé pendant près de deux siècles et s’y déroulant avec bien de la variété et de la grandeur, n’a été véritablement clos et fermé que de nos jours.
Moi-même, entré dans ses confidences d’alors, ému de ses souvenirs plus que des miens, j’ai rêvé avec lui, près de lui, sous ces ombrages qu’Arthur sait si bien décrire, un grand roman poétique et qui était déjà commencé, quand Juillet est venu pour toujours l’interrompre : c’était un de ces romans de loisir et que la Restauration seule pouvait encadrer.
Entrez dans les bibliothèques : quelle émulation ardente !
Il entra à l’cole normale dans les premiers temps de la fondation, y fut contemporain et condisciple des Cousin, des Viguier, des Patin ; il y devint maître comme eux.
Ailleurs192, il lui arrive de parler de la candeur des récits consignés dans les Annales pontificales, avant les luttes passionnées du sénat et du peuple ; il m’est impossible vraiment, en songeant à toutes les fables qu’y affichaient les pontifes, et qui entraient dans l’intérêt aussi de leur politique, de me figurer de quelle candeur particulière il s’agit, si ce n’est que ces Annales étaient tracées sur une table blanchie, in albo.
» Mme de Noyon, que frappait une nouvelle perspective, entrait dans cet avis avec une facilité et une satisfaction qui ne semblait en peine d’aucune conséquence ; et Mme de Pontivy elle-même, dans la franchise de son âme, ouvrait la bouche pour dire : « Eh bien !
Pierre Corneille En fait de critique et d’histoire littéraire, il n’est point, ce me semble, de lecture plus récréante, plus délectable, et à la fois plus féconde en enseignements de toute espèce, que les biographies bien faites des grands hommes : non pas ces biographies minces et sèches, ces notices exiguës et précieuses, où l’écrivain a la pensée de briller, et dont chaque paragraphe est effilé en épigramme ; mais de larges, copieuses, et parfois même diffuses histoires de l’homme et de ses œuvres : entrer en son auteur, s’y installer, le produire sous ses aspects divers ; le faire vivre, se mouvoir et parler, comme il a dû faire ; le suivre en son intérieur et dans ses mœurs domestiques aussi avant que l’on peut ; le rattacher par tous les côtés à cette terre, à cette existence réelle, à ces habitudes de chaque jour, dont les grands hommes ne dépendent pas moins que nous autres, fond véritable sur lequel ils ont pied, d’où ils partent pour s’élever quelque temps, et où ils retombent sans cesse.
J’eus occasion de lire votre Galerie morale et politique : bientôt un peu de calme entra dans mon sein ; je suivais avec intérêt le voyageur que vous guidez dans l’orageux passage de la vie ; j’aurais voulu l’être, ce voyageur, je le devins.
Longtemps avant l’heure du supplice, elle entra dans le cachot commun pour encourager ses compagnes.
C’était comme le murmure lointain du vent dans les bois, qui vous frappe l’oreille avec les bruissements des feuillages et qui vous dit : « Tu es seul, tu es mélancolique ; resserre ton cœur ; jouis de ta solitude et de ta tristesse, et laisse les autres jouir du bruit qu’ils font ; ce qui t’attend ce soir vaut mieux que ce vain tumulte. » IV Quand mon ami, avant d’aller dans le monde, entrait un moment dans ma chambre pour étaler son costume devant ma cheminée, je le regardais en souriant d’une certaine pitié sans envie, et je lui disais : « Va te montrer, mais voici l’heure où, quand tu seras parti, je m’isolerai dans mon manteau ; je me glisserai sans bruit le long des murailles et j’irai attendre, sur le quai du Louvre, qu’une lumière solitaire s’allume, entre deux persiennes, pour m’annoncer que le dernier visiteur est retiré du salon, et pour laisser place à l’ami inconnu qui rôde dans le voisinage, comme l’âme cherchant son corps et n’en voulant point d’autre dans la foule de ceux qui ne sont pas nés. » V Il sortait, et je restais seul au coin de mon feu, un livre à la main, jusqu’à ce que la cloche de Saint-Roch sonnât onze heures, et que ce même onzième coup sonnât de l’autre côté de la Seine, dans un cœur qu’il faisait transir ou frissonner.
Un de mes amis qui a fait la campagne de 1870 en qualité de lieutenant, qui depuis est entré dans l’Université, et que je n’hésitais point à juger beaucoup plus intelligent que les trois quarts de nos commandants de corps, me disait l’autre jour : « Je n’ai jamais commandé plus de deux cents hommes.
Il nous donne une idée de toute la guerre de Macédoine, quand il dit : « ce fut vaincre que d’y entrer », introisse victoria fuit.
Sous cette influence féconde des deux antiquités, les idées générales entrent à flots dans l’esprit français, et en étendent tout à coup les limites.
Il ne fait pas entrer seulement en ligne de compte l’intérêt égoïste et immédiat de l’individu.
Au premier de ces chemins correspondra une série S de sensations musculaires ; à un second chemin, correspondra une autre série S″ de sensations musculaires qui généralement seront complètement différentes, puisque ce seront d’autres muscles qui seront entrés en jeu.
Pour un esprit incapable de séparer un fait de sa signification abstraite, le présent n’a normalement pu être senti qu’éphémère, et l’avenir illusoire et passager ; et si, dans les premiers temps de sa carrière, il a vu sincèrement, dans chacune de ses sensations, autant de points de départ et d’aboutissement de sa raison d’être, et tendu de toute son ardeur volontaire à en analyser perpétuellement l’essence, on sent ce qu’il a dû entrer pour lui, dans une telle poursuite, d’entêtement et presque d’autosuggestion.
Mais est-ce une raison pour blâmer absolument ces abus dans le vieil édifice de l’humanité, où ils entrent comme partie intégrante ?
Il n’est pas difficile de retrouver l’onction et parfois le patelinage ecclésiastique chez des hommes qui, élevés au séminaire et destinés à entrer dans les ordres, ont abandonné cette carrière.
Dans les Grenouilles d’Aristophane, au moment d’entrer en lutte avec Euripide, il prononce ce vers dont l’accent sacramentel ne saurait tromper : « Ô Déméter, toi qui as nourri mon âme, y fais que je sois digne de tes Mystères !
Cela dit, entrons dans l’action, avec la femme de Claude, qui vaut celle de l’empereur romain.
Mais, en même temps qu’il entra si bien dans les idées et dans les goûts de la société française, il sut garder son air, sa physionomie, son geste, et aussi une indépendance de pensées qui l’empêcha d’abonder dans aucun des lieux communs du moment.
Mme de Caylus, y faisant allusion, dira ailleurs, dans une image pleine de pensée : Je suis fort bien ici, je ne perds pas un rayon du soleil, ni un mot des vêpres d’un séminaire (Saint-Sulpice) où les femmes n’entrent point ; c’est ainsi que toute la vie est mêlée : d’un côté, ce palais (le Luxembourg), et de l’autre, les louanges de Dieu !
Mme la duchesse du Maine, a dit Fontenelle, voulait que, même dans les plaisirs, il entrât de l’idée, de l’invention, et que la joie eût de l’esprit.
Ses amis d’alors, à cette époque si regrettable de sa jeunesse, au moment où il entrait si brillamment dans le monde (1770), nous l’ont peint sous cette première forme intéressante et expansive, se multipliant à plaisir, se distribuant volontiers à tous : M. de Condorcet est chez madame sa mère, écrivait Mlle de Lespinasse à M. de Guibert ; il travaille dix heures par jour.
Après quelques études élémentaires de mathématiques, Bernardin, entré comme élève à l’École des ponts et chaussées, eut l’idée de servir dans le génie militaire : il y fut admis par une première méprise, mais il ne put jamais s’y faire accepter sur un pied d’égalité.
Chaque fois qu’il levait les yeux, un monde nouveau entrait en lui et n’en sortait plus qu’au jour des incantations imaginaires.
Jonas, Holopherne, Dracon, Solon, Thespis, Nabuchodonosor, Anaximène qui inventera les signes du zodiaque, Gyrus, Zorobabel, Tarquin, Pythagore, Eschyle, sont à naître ; Coriolan, Xerxès, Cincinnatus, Périclès, Socrate, Brennus, Aristote, Timoléon, Démosthène, Alexandre, Épicure, Annibal, sont des larves qui attendent leur heure d’entrer parmi les hommes ; Judas Macchabée, Viriate, Popilius, Jugurtha, Mithridate, Marius et Sylla, César et Pompée, Cléopâtre et Antoine, sont le lointain avenir, et au moment où Lear est roi de Bretagne et d’Islande, il s’écoulera huit cent quatre-vingt-quinze ans avant que Virgile dise : Penitus toto divisos orbe Britannos, et neuf cent cinquante ans avant que Sénèque dise : Ultima Thule.
» Trois choses contribuent ordinairement à rendre un orateur agréable et efficace : la personne de celui qui parle, la beauté des choses qu’il traite, la manière ingénieuse dont il les explique : et la raison en est évidente ; car l’estime de l’orateur prépare une attention favorable, les belles choses nourrissent l’esprit, et l’adresse de les expliquer d’une manière qui plaise, les fait doucement entrer dans le cœur ; mais de la manière que se représente le prédicateur dont je parle, il est bien aisé de juger qu’il n’a aucun de ces avantages.
Le gain du premier lot consistait à entrer le premier dans le lieu de l’exposition, et à choisir le tableau qu’on aurait préféré.
Monsieur, j’ai eu une maîtresse juive qui s’appelait Morpurgo et qui est la propre nièce de Madame Bourget ; aussi, voyez-vous, nous sommes un peu parents. » (p. 67) Bourget se saisit alors des seins de métal et assomme Apollinaire, qui crie à l’aide : ses amis qui encerclaient le Lapin agile entrent, étendent Bourget à terre et, à l’invitation insistante d’Apollinaire, Cocteau place son pied sur la tête de Bourget.
La simplicité et le naturel de Massillon me paraissent, si j’ose le dire, plus propres à faire entrer dans l’âme les vérités du christianisme, que toute la dialectique de Bourdaloue.
Nul parmi eux ne possède une seule de ces trois choses qui doivent entrer comme éléments indispensables dans la fabrication de toute grandeur.
Nous l’avons fait voir aussi prosaïque qu’un souverain qui entend les affaires, futé, maquignon, général à la dernière extrémité, temporisateur, le Fabius cunctator de la Barbarie, bonne caboche, du reste (comme disait le maréchal de Villars d’une fausse forte tête qu’il méprisait), et dont le front conique entrerait sans effort, à ce qu’il semble, dans le feutre gris des temps modernes.
Il ne se soucie pas d’entrer dans ces réalités terribles !
Mais après cette modeste remarque, entrons dans la pensée plus intime de l’auteur. « … L’homme est né pour l’idéal, dit un de ses critiques24 en résumant le thème général du livre, il a mission de travailler à l’amélioration de son espèce, et il s’en trouve empêché par ses instincts sexuels, source infinie d’abrutissement et de dégradation. « Il est temps, s’écrie M.
Je n’entrerai pas dans le détail ; je me bornerai à attirer votre attention sur deux ou trois points : l’instabilité du rêve, la rapidité avec laquelle il peut se dérouler, la préférence qu’il donne aux souvenirs insignifiants.
Elle entra plus avant dans l’Espagne, habita Cadix et Séville, et sentit dans les beaux printemps de l’Andalousie quelque souffle de son climat natal ; elle retrouvait avec le soleil l’enthousiasme et la poésie.
« Je commencerai par dire que je vais entrer dans ma soixante-dix-huitième année… », déclare Gourville. […] Je vois d’ici son noble visage convulsé de douleur si Eckermann fût entré dans son jardin de Weimar pour lui dire : « La cathédrale de Reims vient d’être bombardée. » Il n’en est pas moins vrai qu’il entre beaucoup de sa pensée dans l’erreur allemande dont ce bombardement et les autres abominations de cette guerre sont le résultat. […] Ils croient être entrés dans le pays du caprice. […] Nous entrons ici dans la Mystique de l’idée de travail, que le Christianisme éclaire par celle du péché originel et du monde de la chute. […] Entrez dans une usine, descendez dans une mine, visitez un atelier.
Il est peut-être bon que les jeunes gens qui entrent dans la carrière sachent à quel prix leurs maîtres ont obtenu l’honneur de leur servir de modèles ; c’est les avertir que l’âcreté ou l’injustice de la critique ne doit point les décourager : Talma était un très grand acteur quand la verge inique du censeur osa le frapper ; ce coup le rendit d’abord furieux ; depuis il ne resta dans son sein que le noble désir de se surpasser, et il y parvint. […] Cinna est encore ivre de la philosophie de Brutus ; son sang est encore embrasé de la fièvre anarchique et du délire amoureux, lorsqu’il presse Auguste de lui conserver sa victime et son triomphe : les bienfaits du tyran ne peuvent alors entrer dans son âme ; ils doivent produire l’indignation, et non pas les remords : or sont de nouveaux outrages. […] Le sublime auteur de Polyeucte eut, depuis, quelque scrupule d’avoir fourni cette pâture aux esprits faibles qui se disent forts ; son génie était assez fort pour n’avoir pas besoin de faire entrer l’impiété dans les éléments de sa renommée : il est si facile, si dangereux et si bas d’insulter la religion de son pays, qu’il eût rougi d’une gloire achetée à ce prix. […] La galanterie a été jusqu’ici l’âme de notre scène ; la galanterie était le ton dominant à la cour comme à la ville, lorsque l’art dramatique s’est formé ; c’est sous les auspices de la galanterie que nos deux grands tragiques sont entrés dans la carrière.
Les moralistes proprement dits ont toujours dit du mal de l’humanité ; — ou, s’il leur est arrivé d’en dire du bien, c’est avec une originalité, une distinction qui les rend peu propres à entrer en communion d’esprit avec la foule. […] Ceux de Victor Hugo nous font entrer et aussi profondément, aussi familièrement que possible, dans les secrets du travail du grand poète. […] Lamartine avait quarante-trois ans quand il entra, en 1833, dans la politique. […] Elle ne peut pas faire entrer à l’institut Thiers un jeune homme donnant des espérances. […] Brusquement, en 1745, et comme Racine, notez ce point, sous l’influence et la douce sollicitation d’une grande dame, il rentra dans la lice, avec un succès tel, comme vous savez, que Voltaire en entra en ébullition.
La plus subtile peut-être des multiples valeurs esthétiques qui entrent en jeu dans certains dialogues platoniciens réside dans l’hésitation, la résistance même que marque parfois Socrate à s’engager à fond : il surseoit sans cesse au départ véritable tant il sait que le bond une fois accomplit dans l’invisible, il surgira toujours un moment où avec telle ou telle fraction de son auditoire le courant sera interrompu ; — et le départ pris, voyez comme il a soin d’user de tous les prétextes, au besoin de les susciter pour rétablir le contact ! […] La réaction était d’ailleurs à ce point dépourvue de nuances qu’elle apparaissait proprement inique ; fille légitime, elle, de cette inintelligence même que l’on jugeait bon de reprocher à des hommes en leurs limites entièrement originaux ; qui ont retrouvé, ressuscité l’art de tout un siècle, et de ce siècle à la seule mention duquel certains détracteurs des Goncourt entrent en état d’abjection ; qui annexèrent le Japon à notre culture, et qui ont soumis nos habitudes visuelles à des exercices d’assouplissement et de précision singulièrement profitables. […] « On est entré dans sa chambre quand il était seul, quand il parlait haut…62 ». […] Je me souviens que c’est en nous entretenant de l’exposition des peintures chinoises chez Durand-Ruel (qui alors semblablement nous occupait) que nous prîmes le premier contact : il en parlait si bien que je le décidai — Gide joignant ses instances aux miennes — à faire la note qui parut dans La Nouvelle Revue française, de février 1912 — une des pages les plus justes qu’ait inspirées la peinture chinoiseht, de cette justesse magique que Jacques toujours détint lorsque sa sensibilité esthétique entrait en jeu (et où par surcroît se laisse déjà voir — car il était alors si requis par les tentatives picturales modernes — l’hospitalité de son goût) . […] Tout de même que chez Pascal, l’instrument ici c’est le « cœur », — mais le « cœur » en tant que faculté de connaissance145 ; et qui procède, qui doit procéder par « coups de sonde directs, perpendiculaires au donné, séparés ix » ; c’est aussi, si l’on veut, le bon sens, mais alors « au lieu d’entendre comme Descartes par bon sens simplement la raison pure, il faut garder au mot son sens plus vague et plus général et lui faire désigner une faculté composite, où entrent des éléments très différents ; les deux principaux : une faculté de sondage, une faculté de développement.
De retour dans sa ville natale, il n’entra point dans les idées de son père et ne voulut pas suivre sa profession ; il le regretta plus tard. […] Il est entré, non sans grandeur, dans l’impétueux essor vers Dieu et dans l’ardente aspiration du Psalmiste ; et même, si l’on compare, on verra qu’ici il a prêté au texte sacré des ailes : N’espérons plus, mon Ame, aux promesses du monde ; Sa lumière est un verre, et sa faveur une onde Que toujours quelque vent empêche de calmer.
Mell prend sa flûte, et y souffle, dit Copperfield, « au point que je finissais par penser qu’il ferait entrer tout son être dans le grand trou d’en haut pour le faire sortir par les clefs d’en bas. » Tom Pinch, désabusé, découvre que son maître Pecksniff est un coquin hypocrite. « Il avait été si longtemps accoutumé à tremper dans son thé le Pecksniff de son imagination, à l’étendre sur son pain, à le savourer avec sa bière, qu’il fit un assez pauvre déjeuner le lendemain de son expulsion. » On pense aux fantaisies d’Hoffmann ; on est pris d’une idée fixe et l’on a mal à la tête. […] Vous pourriez espérer de faire entrer quelque autre croyance dans la tête de Georges Gradgrind, ou d’Auguste Gradgrind, ou de John Gradgrind, ou de Joseph Gradgrind (toutes personnes fictives, non existantes), mais dans la tête de Thomas Gradgrind, — non, monsieur !
VIII Voici comment vous peigniez vous-même Joseph Delorme, cet autre vous-même sous le nom duquel vous vouliez entrer alors dans notre monde : « Joseph était poète, parce qu’il était amoureux. — Mais, dans la crainte de s’emprisonner dans une affection trop étroite, il avait cessé de rendre visite à une jeune personne pour laquelle il éprouvait trop d’inclination. […] L’art, sans doute, n’entrait pour rien dans ses premiers essais.
Il eût pu donner encore plus largement carrière à son esprit d’ironie et de dérision, car il eût eu moins de choses à respecter ; il eût écrit d’excellents romans satiriques et réalistes ; il eût, fort aisément, mis Edmond About et quelques autres dans sa poche ; il aurait été académicien ; il aurait mené une vie commode ; il n’aurait eu, en fait d’ennemis, que sa portion congrue ; tout le monde saurait aujourd’hui qu’il fut un des maîtres de la langue ; il commencerait à entrer dans les anthologies qu’on fait pour les lycées, et une rue de Paris porterait son nom. […] Dieu, n’étant jamais sans justice, n’est jamais sans pitié… Parmi les foules qu’il faut engouffrer aux géhennes sociales, se trouvent beaucoup de ces publicains et de ces mérétrices qui entreront avant leurs juges dans le royaume de Dieu.
Qui n’a pas de tempérament n’est pas digne de faire des tableaux, et, — comme nous sommes las des imitateurs, et surtout des éclectiques, — doit entrer comme ouvrier au service d’un peintre à tempérament. […] L’Ecole turque, néanmoins, ressemble à ses bons tableaux ; ce sont bien là ces beaux enfants que nous connaissons, et cette atmosphère lumineuse et poussiéreuse d’une chambre où le soleil veut entrer tout entier. […] Jamais, même à grand renfort de coins et de maillets, vous ne ferez entrer dans la cervelle d’un poëte tragique l’idée de l’infinie variété, et même en le frappant ou en le tuant, vous ne lui persuaderez pas qu’il faut différentes morales.
nombreux points de contact possibles (j’eusse dit de souterrains ou d’escaliers) entre le premier état et le troisième ; aucun entre le troisième et le second ; ni, me semble-t-il, entre le premier et le troisième. ces nombreux rapprochements entre le premier et le troisième, l’évangile les a marqués avant nous : " si vous ne devenez semblable aux enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume de Dieu. " comme le ciel aux pharisiens de la morale ou des rites, la poésie est fermée aux rationalistes. […] On perd ainsi à vouloir entrer trop tôt dans l’état conscient tous les avantages créateurs du « complexe primitif » et de ses associations ineffables. […] Un moment il est dans la lumière et la chaleur, mais avant d’entrer, où était-il ?
Lorsque les objets entrent dans l’ornementation, se soumettent à ses lois, se déforment et se transforment selon ses rapports, nous disons qu’ils sont stylisés. […] De même que dans l’énoncé d’un théorème ne doit entrer nul élément empirique, ainsi la fontaine où Narcisse se mire ressemble à une étude au tableau noir où ne figurera nul élément qui supposerait autrui. […] Je ne sais si, dans le zèle qui l’a porté vers Léonard, entrait, pour Valéry, ce sentiment que Mallarmé, et la poésie qui s’essayait autour de lui, transportaient dans l’art du langage un peu de ce clair-obscur léonardesque.
Dès lors il arriva aux Français du xvie siècle ce qui est arrivé à tous les peuples, lorsqu’on leur a présenté trop brusquement la liberté et qu’on a voulu leur arracher une servitude qui s’était confondue avec leur propre chair : ils entrèrent en fureur. […] Libéré de l’attache officielle nouée par le Concordat, le prêtre, cessant d’être un salarié de l’Etat et d’être soumis à des devoirs et des égards vis-à-vis de lui, jetterait le masque et entrerait en lutte ouverte contre lui, soutenu par les ressources catholiques de toutes les parties du monde. […] C’est ainsi que les pays latins, envahis, submergés, par les besoins incompressibles d’activité, de création, d’expansion des races jeunes ou en pleine virilité, par la force perpétuellement en travail sur le monde, entreront enfin et par contrainte dans le courant de la vie moderne : mais il est à craindre que nous ne soyons guère appelés à jouer dans cette combinaison que le rôle des Maoris vis-à-vis des colons européens de la Nouvelle-Zélande. […] Dans le passé, celui du Grec qui, lorsque le monde hellénique entra en décomposition, vint à Rome prendre sa place au sein d’un monde nouveau et lui infuser une part de son génie. […] L’organisme dissous, certaines cellules demeurent qui possèdent en elles-mêmes des parcelles d’élément ethnique, destinées à entrer dans la constitution de groupes humains en activité sociale.
En effet, tantôt Philinte représente Alceste comme en pleine carrière de misanthropie, tantôt Alceste se donne lui-même comme allant entrer dans cette carrière. […] II — Autres pièces blâmées Rousseau, avant d’entrer dans sa très brillante et très erronée analyse du Misanthrope, a fait allusion de la façon la plus claire à trois pièces de Molière, c’est à savoir le Bourgeois gentilhomme, George Dandin et l’Avare. […] A un certain degré de bouffonnerie, le comique n’a pas la même source qu’il avait auparavant ; il procède de l’imagination et non plus de l’observation et dès lors n’ayant plus la même valeur morale, ou plutôt n’en ayant plus aucune, il n’est ni moralisant ni démoralisant ; il est au point de vue moral neutre et inoffensif, et dans une étude sur Molière moraliste ou immoraliste, il ne faut pas faire entrer les Fourberies de Scapin. […] Le Malade imaginaire ne pouvait pas entrer dans la suite des idées de Rousseau songeant à Molière. […] Il l’a dit, et ce texte est très important : La comédie consiste à « entrer comme il faut dans le ridicule des hommes et à rendre agréablement sur le théâtre les défauts de tout le monde » et « il y faut plaisanter et faire rire les honnêtes gens ».
Il m’est aisé de vous démontrer que les principes sur lesquels je raisonne sont directement opposés à ceux de votre système… Je ne vous en écrirai ici que ce mot, qu’il y a bien de la différence à dire, comme je fais, que Dieu conduit chaque chose à la fin qu’il s’est proposé par des voies suivies, et de dire qu’il se contente de donner des lois générales dont il résulte beaucoup de choses qui n’entrent qu’indirectement dans ses desseins. […] Et il s’ensuit enfin des mêmes principes que ni la religion, ni la philosophie n’étant choses communes, mais individuelles, toutes les fois qu’elles entrent, pour ainsi parler, dans la pratique, elles rencontrent, pour les limiter ou les restreindre dans leurs applications, le droit de l’individu, ce qui mène à poser que l’État est fait pour l’individu et non pas l’individu pour l’État. […] et pourquoi ne croirions-nous pas qu’avant de devenir ce qu’on appelle « vraies », et d’entrer comme dans le courant de la circulation, il faut qu’elles aient fait une espèce de stage et subi le contrôle de l’expérience ? […] « Le lit qu’on me donna, dit-elle, était adossé à une mince cloison qui séparait ma chambre d’une autre où j’avais vu entrer quelques soldats et des charretiers. […] Entrez ici : la foule des beaux-arts, Enfants du goût, se montre à nos regards.
Ceux qui cherchent le style entrent par elle en ébullition productive. […] Appliquez maintenant ce procédé du détail matériel à des sujets modernes, et vous aurez transposé de l’Homère : Nous entrâmes dans cette maison, dont la grande chambre en bas, toute sombre, parce qu’on avait blindé les fenêtres avec des sacs de terre, était déjà pleine de soldats. […] Au chevet de l’église, où le vent et la pluie entraient par les rosaces sans vitraux, des établis de menuisiers servaient de bureau au président, quand la séance se tenait dans l’église… Les métaphores des discours étaient prises du matériel des meurtres, empruntées des objets les plus sales de tous les genres de voirie et de fumier, ou tirées des lieux consacrés aux prostitutions des hommes et des femmes. […] J’y suis entré une fois jusqu’aux cuisses ; j’ai cru que j’avais les jambes coupées avec une scie de glace. […] La mort est origine d’une aultre vie ; ainsi pleurasmes nous, ainsi nous cousta-t-il d’entrer en cette cy, ainsi nous despouillasmes nous de nostre ancien voile en y entrant.
Mais, après tout, on ne me verra jamais chicaner très fort le point de départ et la manière d’entrer en scène et la mise en scène chez un auteur. […] À ce geste d’éloignement, il comprit que sa douloureuse franchise venait de déchirer un voile, qu’un poème s’effondrait, qu’une méfiance nouvelle entrait dans l’âme de la jeune fille. […] Ils prennent pour objets ce qu’on entend à l’ordinaire par œuvres d’art, livres, drames, statues, tableaux, musique, puis ils cherchent une définition où tous ces objets puissent entrer et qui en rende compte. […] De fait, il sortit premier agrégé des lettres en 1871 (les événements ayant empêché le concours d’agrégation en 1870) et profita du droit que lui donnait ce titre de premier agrégé des lettres pour entrer à l’École d’Athènes. […] On sort du Salon comme on y est entré, parfaitement calme : on a vu de jolies choses, on n’a pas été remué.
L’auteur laisse, en outre, la valeur de deux volumes de fragments manuscrits qui doivent entrer dans cette refonte de la Palingénésie et la compléter. […] Il n’est pas possible à l’imagination de l’artiste d’entrer dans la région du vrai beau et de l’idéal sans se dépouiller des souillures qui sembleraient les plus inhérentes à son siècle et même à sa propre vie. […] Pour faire entrer la pensée dans un rythme, le poète est obligé de lui faire subir un travail d’épuration, de concentration ; il est obligé d’en élaguer tous les appendices inutiles, comme on fait disparaître les scories d’une roche pour en faire la pierre de taille qui s’associera dans une frise ou qui formera la base d’une colonne. […] Ces divers mérites de la forme rythmée ne paraîtraient pas sans doute évidents à tous les esprits ; il faudrait entrer ici pour les démontrer dans des détails trop techniques. […] C’est ainsi que dans toutes les sphères l’élément subalterne est entré en révolte contre les principes supérieurs.
a-t-il congédié tous ces génies obscurs qu’il a tout au plus accouchés, et dont il s’attribue la famille, pour entrer seul à l’Académie ? […] Ce Marco est un plaisant drôle qui connaît assez bien les moralistes anciens et modernes, familiarisé avec Sénèque et Montaigne, c’est un serviteur lettré qui aurait droit d’entrer au conseil. […] Écoutez-le, car il sait mieux que vous quel abri convient à votre faiblesse ; écoutez-le, car il a étudié la route où vous entrez ; il devine où le pied vous manquera. […] Au lieu donc d’entrer presque les yeux bandés dans un imbroglio inextricable, Gilbert ne devrait s’en remettre qu’à lui-même du soin de se venger. […] En aimant Catarina, il est entré dans un monde nouveau.
Il les juge évidemment inférieures et ne croit pas qu’on doive entrer en commerce avec elles sur les grands et sérieux articles.
Toutes les charges de sa maison sont vacantes ; il n’y a plus ni grandeur ni dignité ; son avarice et son incertitude en sont cause ; il n’est magnifique qu’en secrétaires dont il a dix-huit ou vingt : il est tout le jour enfermé, sous je ne sais combien de verrous, avec quelqu’un de ses secrétaires ; et ceux qui ont affaire à lui, après avoir cherché longtemps, trouvent à peine dans une garde-robe quelque malheureux valet de chambre, qui souvent n’oserait les annoncer ; si bien qu’ils sont des deux et trois mois sans lui pouvoir parler ; sa femme et ses enfants n’oseraient pas même entrer dans sa chambre qu’il ne leur mande… Tout est mystère à l’hôtel de Condé, et rien n’y est secret… Il a des biens immenses et Chantilly, c’est-à-dire la plus belle demeure du monde ; il trouve le moyen de ne jouir de rien de tout cela et d’empêcher que personne n’en jouisse… Il aime mieux y vivre sans aucune considération que d’assembler le monde et les plaisirs dans des lieux enchantés où il serait avec dignité.
Nous allons maintenant passer par toutes les phases, pour ainsi dire, de la délibération de Tocqueville ; car nul esprit ne se faisait autant d’objections au préalable et ne pourpense en lui-même davantage avant d’entreprendre : tous les mais, les si et les car, qui peuvent entrer dans une tête réfléchie, il les agitait auparavant et les pesait avec soin dans sa balance : « Il y a longtemps déjà, continuait-il, que je suis occupé, je pourrais dire troublé, par l’idée de tenter de nouveau un grand ouvrage.
Nisard, après être entré dans son sujet sans trop de parti-pris peut-être, et avec l’idée de peindre surtout les mœurs romaines par les poëtes, est vite arrivé à concevoir que ce cadre était tout naturellement ouvert à une protestation motivée contre le goût et les prétentions d’une école qu’il craignait d’avoir d’abord servie, et qu’il jugeait sage de répudier.
Des adeptes, le goût a passé au public, à un certain public ; nous sommes entrés dans une veine d’éditions : on compare, on revise, on retrouve la bonne leçon : qu’un peu d’inédit s’y mêle, on n’y tient plus, et on est tenté de s’écrier : Sublimi feriam sidera vertice.
Lorsque Pompée, usant du droit de conquête, entra dans le Saint des Saints, il observa avec étonnement, dit Tacite, qu’il n’y avait aucune image et que le sanctuaire était vide.
La malheureuse fin d’un engagement trop tendre me conduisit enfin au tombeau : c’est le nom que je donne à l’Ordre respectable où j’allai m’ensevelir, et où je demeurai quelque temps si bien mort, que mes parents et mes amis ignorèrent ce que j’étois devenu. » Cet Ordre respectable dont il parle, et dans lequel il entra à l’âge de vingt-quatre ans environ, est celui des Bénédictins de la congrégation de Saint-Maur ; il y resta cinq ou six ans dans les pratiques religieuses et dans l’assiduité de l’étude ; nous le verrons plus tard en sortir.
Ils entrent dans la tente du roi endormi.
Le bonasse Régent, qui l’avait embastillé, s’était laissé tirer une pension par une dédicace ; et plus tard, au moment où le ministère venait de le contraindre à imprimer clandestinement à Rouen sa Henriade, dont les exemplaires entraient la nuit à Paris dans les fourgons de la marquise de Bernière, Voltaire poussait sa première pointe à la cour, il recevait une pension sur la cassette de Marie Leczinska ; cette petite dévote se laissait ensorceler par l’esprit du poète, à qui la tête tournait en s’entendant appeler familièrement par la reine : « mon pauvre Voltaire ».
Une vaste synthèse fait entrer toutes les formes littéraires les unes dans les autres, synthèse si vaste, qu’elle est en effet plutôt une confusion générale, un retour à la primitive indétermination.
J’assistais à cette poésie si je puis dire ; j’étais même parfois bousculé par elle ; mais elle n’entrait pas en moi.
Sa politique avait été de leur faire octroyer le droit de bourgeoisie, afin qu’ils pussent entrer dans les conseils de la république, où Calvin dominait par leurs votes.
Mais combien qui sont restées belles, et qui de jour en jour entrent plus avant dans la lumière des œuvres qui demeurent !
Camille Spiess, comme tous les disciples de Nietzsche, est de ceux qui entrent en fureur, dès qu’ils flairent quelque part un relent de catéchisme.
L’abrutissement du peuple, l’arbitraire et le caprice, les intrigues de cour et les lettres de cachet, la Bastille, la potence et les Grands Jours sont des pièces essentielles de cet édifice, de sorte que, si vous récusez les abus, récusez aussi l’édifice ; car ils entrent comme parties intégrantes dans sa construction.
Jeudi 16 janvier Triste, triste cette journée, comme l’un de ces matins de sa jeunesse, où, au sortir du bal masqué, l’on a couché avec une femme, qui n’avait pas de drap à son lit, et où, au jour levant, on est entré voir l’enterrement d’un pauvre, dans l’église en face.
D’ailleurs, nous ne voulons pas seulement l’abolition de la peine de mort, nous voulons un remaniement complet de la pénalité sous toutes ses formes, du haut en bas, depuis le verrou jusqu’au couperet, et le temps est un des ingrédients qui doivent entrer dans une pareille œuvre pour qu’elle soit bien faite.
Si vous êtes curieux au point de lui demander comment s’appelait le marchand anglais qui le premier en 1612 est entré en Chine par le Nord, et l’ouvrier verrier qui le premier en 1663 a établi en France une manufacture de cristal, et le bourgeois qui a fait prévaloir aux états-généraux de Tours sous Charles VIII le fécond principe de la magistrature élective, adroitement raturé depuis, et le pilote qui en 1405 a découvert les îles Canaries, et le luthier byzantin qui, au huitième siècle, a inventé l’orgue et donné à la musique sa plus grande voix, et le maçon campanien qui a inventé l’horloge en plaçant à Rome sur le temple de Quirinus le premier cadran solaire, et le pontonnier romain qui a inventé le pavage des villes par la construction de la voie Appienne l’an 312 avant l’ère chrétienne, et le charpentier égyptien qui a imaginé la queue d’aronde trouvée sous l’obélisque de Louqsor et l’une des clefs de l’architecture, et le gardeur de chèvres chaldéen qui a fondé l’astronomie par l’observation des signes du zodiaque, point de départ d’Anaximène, et le calfat corinthien qui, neuf ans avant la première olympiade, a calculé la puissance du triple levier et imaginé la trirème, et créé un remorqueur antérieur de deux mille six cents ans au bateau à vapeur, et le laboureur macédonien qui a découvert la première mine d’or dans le mont Pangée, l’histoire ne sait que vous dire.
Un mot un peu long, s’il est entré dans nos habitudes, est compris avant d’être terminé ; si le mot est court ou peu connu, nous nous le répétons faiblement jusqu’à ce qu’il soit bien compris.
Depuis qu’il était sorti du collège et qu’il était entré dans le monde, Georges-Maurice de Guérin avait été toujours errant, tantôt chez M. de Lamennais, en Bretagne, où il vit le Lucifer du sacerdoce pencher longtemps sa tête d’astre sur le gouffre au fond duquel il allait se précipiter ; tantôt à Paris, ici ou là, obligé aux luttes familières à tous les membres de cette pauvre société déclassée, et sauvant de ces luttes qui auraient dû l’écraser, le talent le plus fait pour le repos, la contemplation, la position horizontale, et ce que les gens, qui suent aux mécaniques de ce temps, appelleraient peut-être l’oisiveté.
Mais c’est dans l’action surtout qu’il s’instruira. « J’avais souvent rêvé de cette heure où j’entrerais dans la réalité. » Un jour, dans la tranchée, il songeait à la mort et lui cherchait un remède : Il est infiniment doux, dans des moments comme celui-ci, de sentir qu’il y a d’autres âmes autour de nous, qui, si nous ne pouvons pas le faire, sauront élever bien haut le flambeau que nous venons de porter en avant… Mais soudain il s’arrête, il écarte ce vol des oiseaux de deuil : D’autres ?
La justice scellant enfin son plus intime accord avec la réalité, ou plutôt, la réalité s’élargissant jusqu’à faire entrer dans le cercle d’universelle beauté, jadis étroit et arbitraire, les plus humbles, les plus journalières fleurs de notre existence et de celle du monde !
Dans notre perception entrera donc quelque chose de notre corps.
Il s’extasie, au début de la première olympique sur « tant de sublimes figures qui se s’y trouvent réunies1, la métaphore, l’apostrophe, la métonymie », et définit Pindare « un génie qui, pour mieux entrer dans la raison, sort de la raison même ».
Sans doute, la grâce aérienne de la maîtresse de la maison entrait pour quelque chose dans cet enchantement. […] A une moindre distance, nous pouvons reconnaître ceux de nos illustres contemporains qui déjà sortent de la seconde période pour entrer dans la troisième. […] Ces phrases vous entrent dans les oreilles comme le fracas d’une rue, comme l’accent d’une voix. […] Comme il n’a d’autre titre en poche qu’un diplôme de baccalauréat, il ne peut du premier coup entrer dans une carrière. […] Taine qui est entré d’hier dans l’art des Thierry, des Guizot, des Fustel de Coulanges, et qui, armé de sa méthode, a créé une variété inédite dans un genre qui n’était pas le sien, — tant il est vrai qu’en dernière analyse, la vitalité d’un genre, c’est la vitalité de l’esprit qui s’y donne.
Aussi bien chacun voit dès à présent par où la poésie peut entrer dans le monde réel, et la réalité dans l’art. […] Dès que l’Empereur le vit entrer, il alla à sa rencontre de l’autre bout de la salle. […] Antoine est entré dans la maison T. […] L’histoire d’amour a le tort de se développer trop tard et d’entrer dans sa péripétie la plus intéressante quand déjà le lecteur ne s’attend plus qu’à un dénouement. […] Il entrait, sans doute, dans les plans de M.
Nous entrons maintenant dans un domaine encore plus merveilleux et encore mal exploré. […] C’est ce qui paraît avoir eu lieu pour la dame américaine de Mac-Nish, qui, après un long sommeil, entrait dans une phase d’existence où elle se rappelait les phases analogues sans soupçonner les phases intercalées ; elle ne se rappelait ces dernières qu’une fois revenue à son premier état.
Il serait même possible de répandre quelque lumière sur l’origine de ces différences, principalement dues à une application particulière du principe de sélection sexuelle ; mais, à moins d’entrer dans d’énormes détails, mes assertions sembleraient frivoles. […] Plus tard, enfin, le reptile terrestre devenu parfait entra en lutte avec ses congénères ailés, transformés par d’autres moyens et probablement très différents, qui, dépossédés du royaume de l’air, vinrent lui disputer la domination de la terre, sur laquelle l’oiseau étendit en planant sa suprématie jusque-là souveraine.