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1622. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre VII : Instinct »

Mais je sais trop que sans le secours de longs détails ces observations générales sont d’un faible poids pour entraîner la conviction. […] La construction d’un rayon est donc une sorte de résultante générale du travail d’un grand nombre d’individus, qui se mettent tous instinctivement à l’œuvre à la même distance les uns des autres, tous s’efforçant de construire des sphères égales et élevant des cloisons, ou s’abstenant seulement de ronger la cire dans les plans d’intersection de ces sphères. […] En somme, et lors même que ce ne serait pas en vertu d’une déduction rigoureusement logique, il me paraîtrait encore plus satisfaisant pour l’esprit de considérer des instincts, tels que celui du jeune Coucou, qui repousse-hors du nid ses jeunes frères d’adoption, celui des Fourmis esclavagistes, ou celui des larves de l’Ichneumon qui se nourrissent dans le corps de la Chenille, non pas comme le résultat d’autant d’actes créateurs spéciaux, mais comme de petites conséquences contingentes d’une seule loi générale ayant pour but le progrès de tous les êtres organisés, c’est-à-dire leur multiplication, leur transformation, et enfin la condamnation des plus faibles à une mort certaine, mais généralement prompte, et la sélection continuelle des plus forts pour une vie longue et heureuse, continuée par une postérité nombreuse et florissante. […] On comprend donc qu’aussitôt que les cellules d’une espèce ont commencé à affecter une forme régulière, elles ont dû tendre assez vite à devenir de plus en plus régulières et d’autant plus que le plan général de construction était plus compliqué et plus parfait.

1623. (1829) Tableau de la littérature du moyen âge pp. 1-332

À ses yeux, c’est le moyen providentiel qui préparait la prédication générale et rapide de la foi chrétienne. […] Les édits d’un préteur, les harangues d’un général, tout cela n’était rien en comparaison de cet apostolat perpétuel et multiple. […] Nous tâcherons de fixer votre intérêt sur quelques points généraux, au lieu de le disperser sur des noms propres, maintenant oubliés. […] Comment établir quelque fait général sur de si faibles échantillons ? […] Ce qui caractérise un siècle, ce qui l’élève, c’est le nombre des hommes éminents et le progrès général des esprits.

1624. (1898) La cité antique

Nous ne devons pas être trop surpris de voir les Athéniens faire périr des généraux qui, après une victoire sur mer, avaient négligé d’enterrer les morts. […] Mais la foule qui, même à Athènes, restait attachée aux vieilles croyances, accusa ses généraux d’impiété et les fit mourir. […] On ne trouve non plus, à aucune époque de la vie des anciens, rien qui ressemble à cette promiscuité du village qui était générale en France au douzième siècle. […] Avant de partir pour une expédition, l’armée étant rassemblée, le général prononçait des prières et offrait un sacrifice. […] Arrivé au temple, le général immolait les victimes aux dieux.

1625. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « L’abbé de Bernis. » pp. 1-22

On veut trop faire fortune aujourd’hui, et on craint trop de la perdre quand on l’a faite : c’est le mal général qui afflige aujourd’hui l’Europe ; car, Dieu merci, on a beau dire, nous ne sommes pas les seuls qui méritions des reproches. […] Il ne méritait ni l’un ni l’autre. » Ce point important de l’histoire du xviiie  siècle ne sera complètement démontré et éclairci que lorsqu’un historien consciencieux aura été mis à même de travailler sur les papiers d’État, et qu’il les aura extraits dans toute leur suite : mais le sens général de la conclusion se peut prévoir et préjuger à l’avance.

1626. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. de Stendhal. Ses Œuvres complètes. — I. » pp. 301-321

Il dut faire quelques sacrifices au ton du jour et entrer plus ou moins en composition avec le libéralisme, bientôt général et dominant : il sut pourtant se soustraire et résister à l’espèce d’oppression morale que cette opinion d’alors, en tant que celle d’un parti, exerçait sur les esprits les plus distingués ; il sut être indépendant, penser en tout et marcher de lui-même. […] L’objection subsiste, et, sous une forme plus générale, il mérite qu’on la maintienne contre lui.

1627. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « William Cowper, ou de la poésie domestique (I, II et III) — III » pp. 178-197

Laissons les comparaisons inutiles ; je me contenterai de supposer qu’on a une idée générale et suffisante de la manière et de la veine de l’abbé Delille, et je choisirai rapidement, dans le poème de La Tâche, les endroits qui indiquent chez le poète anglais d’autres sources et d’autres inspirations. […] Je remarquerai seulement qu’en Angleterre, la vie privée est plus close, plus abritée, mieux encadrée dans son ensemble, plus conforme par son esprit aux mœurs générales de la race et de la nation ; ainsi ornée et préservée, ainsi à demi enveloppée de son mystère comme le cottage l’est dans ses roses ou comme un nid dans le buisson, elle prête davantage à cette douce et poétique ferveur qu’elle inspire et dont on vient de voir tant de purs exemples.

1628. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « L’abbé de Marolles ou le curieux — II » pp. 126-147

» M. de Tende ne fut pas en reste, et lui rivant son clou : « Monsieur, ne faites pas tant le difficile ; quand on a besoin d’un pardon général, on peut bien en accorder un particulier. » On a relevé une plaisante bévue de Marolles, qui a cité quelque part Politien dans sa traduction du Moschus de Théocrite, pour dire que Politien avait traduit L’Amour fugitif de Moschus. […] [NdA] Mémoires inédits et opuscules de Jean Rou, avocat au Parlement de Paris, et depuis secrétaire-interprète des États généraux de Hollande, publiés par M. 

1629. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Histoire de l’Académie française, par Pellisson et d’Olivet, avec introduction et notes, par Ch.-L. Livet. » pp. 195-217

Depuis la venue de Malherbe, un souffle général y poussait. […] Ainsi, c’est une règle presque générale que l’Académie, après un temps où elle était complètement de niveau avec l’opinion littéraire extérieure et où elle en représentait les aspects les plus en vue et les plus florissants, baisse ensuite ou retarde un peu.

1630. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « La comtesse de Boufflers (suite et fin.) »

Cependant, ci-devant nobles et émigrées rentrées comme elles étaient, ces dames ne peuvent éviter l’arrestation : elle a lieu par ordre du Comité de sûreté générale, le 22 janvier 1794, après examen et saisie de leurs papiers. […] 2° Détenue à la Conciergerie depuis le 4 pluviôse dernier (23 janvier 1794), par un ordre du Comité de sûreté générale portant qu’elle était émigrée rentrée.

1631. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Mémoires de l’abbé Legendre, chanoine de Notre-Dame secrétaire de M. de Harlay, archevêque de Paris. (suite et fin). »

Ces vives, ces générales, ces sincères acclamations firent taire pour longtemps ses ennemis, ses jaloux et ces atrabilaires qui, souvent sans savoir pourquoi, ou croyant se faire valoir, crient sans cesse contre les gens en place et trouvent plus ou moins à mordre en tout ce qui excelle. » Cette page, que j’ai tenu à donner dans toute son étendue, est le revers de la Pyramide de tout à l’heure. […] Mais une particularité qu’il ne faut pas omettre à son sujet, c’est que, lorsqu’il mourut en 1733, il laissa par son testament des fondations bizarres, d’une exécution impossible, et qui furent appliquées par l’autorité civile, pour une distribution solennelle de prix dans l’Université, c’est-à-dire pour la fondation du Concours général.

1632. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « La comtesse d’Albany par M. Saint-René Taillandier (suite et fin.) »

Le roi lui parla assez longtemps, mais seulement de la traversée, de la mer, de choses générales ; la reine de même, mais moins. […] Et nos maréchales d’Empire, nos veuves de généraux illustres, qu’ont-elles dû faire, privées la plupart de bonne heure du héros dont elles étaient fières de porter le titre et le nom ?

1633. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « George Sand — Note »

« Au reste, tout ceci doit être pris par vous d’une façon plutôt générale qu’applicable absolument à M. […] La même raison m’empêche de changer la manière générale du conte ; pour cela, il faudrait le recommencer, et il n’en vaut d’ailleurs pas la peine.

1634. (1861) La Fontaine et ses fables « Troisième partie — Chapitre II. De l’expression »

Ecrire avec des termes généraux et des périphrases, c’est donner la définition de la chose au lieu de la montrer, et l’exprimer en savant ou en faiseur d’énigmes, non en poëte. […] Pour moi, j’aimerais mieux être obligé de commander une armée, que d’écrire ces terribles lignes non finies ; je trouve plus difficile de composer six beaux vers que de remporter une victoire ; en pareil cas du moins j’aurais la chance d’avoir un imbécile pour ennemi ; mes généraux me remplaceraient ; et il y a telle occurrence où les soldats tout seuls ont gagné la bataille.

1635. (1890) La fin d’un art. Conclusions esthétiques sur le théâtre pp. 7-26

La matière de son œuvre est forcément prise au monde extérieur (les chimériques fictions d’un Poe ou d’un Rops sont faites avec des morceaux de réalité), mais il est génial, c’est-à-dire créateur, parce que : 1º Sa sensibilité exceptionnelle (supériorité nerveuse) le fait descendre à des profondeurs encore vierges, où il sent les harmonies cachées et les beautés inconnues ; 2º Son intellectualité exceptionnelle (supériorité cérébrale) lui découvre, après des analyses plus subtiles ou des synthèses plus générales, les expressions neuves et les formules définitives. […] Chacun pouvait parler dans les assemblées, à la fois législatives et municipales, chacun pouvait être, non seulement orateur, mais juge, administrateur, général.

1636. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XX. La fin du théâtre » pp. 241-268

La matière de son œuvre est forcément prise au monde extérieur (les chimériques fictions d’un Poë où d’un Rops sont faites avec des morceaux de réalité), mais il est génial, c’est-à-dire créateur, parce que : 1º Sa sensibilité exceptionnelle (supériorité nerveuse) le fait descendre à des profondeurs encore vierges, où il sent les harmonies cachées et les beautés inconnues ; 2º Son intellectualité exceptionnelle (supériorité cérébrale) lui découvre, après des analyses plus subtiles ou des synthèses plus générales, les expressions neuves et les formules définitives. […] Chacun pouvait parler dans les assemblées, à la fois législatives et municipales ; chacun pouvait être, non seulement orateur, mais juge, administrateur, général.

1637. (1887) Discours et conférences « Réponse au discours de M. Louis Pasteur »

La vaccination, qui n’avait été jusqu’ici qu’une application très particulière d’une théorie à peine ébauchée, devient entre vos mains un principe général, susceptible des usages les plus variés. […] Les problèmes moraux exigent ce qu’on peut appeler la critique générale.

1638. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre VIII. La question de gout ce qui reste en dehors de la science » pp. 84-103

Tenons pour faite et bien faite l’analyse dont nous venons d’indiquer la marche générale. […] Une œuvre littéraire est donc essentiellement expressive de la vie et elle est plus ou moins belle, selon qu’elle exprime, par des moyens plus ou moins appropriés à ses fins générales ou particulières, une vie plus ou moins intense, complexe, originale et élevée.

1639. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Madame de La Tour-Franqueville et Jean-Jacques Rousseau. » pp. 63-84

Alissan de La Tour, homme de finance également ; il était receveur général et payeur de l’Hôtel de Ville de Paris. […] À cette époque, la raison de Rousseau avait déjà reçu des altérations profondes ; il commençait, non pas seulement à paraître fou dans le sens vague et général du mot, mais à l’être trop réellement dans le sens précis et médical.

1640. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Diderot. (Étude sur Diderot, par M. Bersot, 1851. — Œuvres choisies de Diderot, avec Notice, par M. Génin, 1847.) » pp. 293-313

Mais là où Diderot est surtout excellent à entendre, même pour des peintres, c’est quand il insiste sur la force de l’unité dans une composition, sur l’harmonie et l’effet d’un ensemble, sur la conspiration générale des mouvements ; il comprend d’instinct cette vaste et large unité, il y revient sans cesse ; il veut la concordance des tons et des expressions, la liaison facile des accessoires à l’ensemble, la convenance naturelle. […] On en ferait un excellent chapitre de la force de l’unité. » Diderot en tout ceci est grand critique, et dans cet ordre de critique générale auquel aucun art, sous prétexte de technique, ne saurait se dérober : Il me semble, dit-il, que quand on prend le pinceau, il faudrait avoir quelque idée forte, ingénieuse, délicate ou piquante, et se proposer quelque effet, quelque impression… Il y a bien peu d’artistes qui aient des idées, et il n’y en a presque pas un seul qui puisse s’en passer… Point de milieu, ou des idées intéressantes, un sujet original, ou un faire étonnant.

1641. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Le duc de Lauzun. » pp. 287-308

Quand il part pour la guerre d’Amérique, il nous peint en traits fort gais les officiers généraux les uns après les autres : tout l’état-major y passe. […] Je viens de relire dans Plutarque la Vie d’Alcibiade : il fut grand général à un certain moment, il rendit du milieu de l’exil des services signalés à sa patrie, releva l’honneur de ses armes sur terre et sur mer, et on put croire qu’Athènes n’aurait pas succombé sous Lysandre, si elle ne s’était pas privée une seconde fois d’Alcibiade.

1642. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Histoire des travaux et des idées de Buffon, par M. Flourens. (Hachette. — 1850.) » pp. 347-368

En tête du tome XIIme de son Histoire naturelle, il confesse avec une sorte d’ingénuité cet impérieux besoin de sa nature, qui le sollicite à introduire dans son Histoire quelques discours généraux où il puisse se développer, traiter de la nature en grand et se consoler de l’ennui des détails : « Nous retournerons ensuite à nos détails avec plus de courage, dit-il, car j’avoue qu’il en faut pour s’occuper continuellement de petits objets dont l’examen exige la plus froide patience et ne permet rien au génie. » Quand il a dit que le génie n’était qu’une plus grande aptitude à l’application et une plus grande patience, on voit que Buffon n’entendait point cette patience froide qui n’a rien de commun avec le feu sacré. […] Buffon reconnaissait à Montesquieu du génie, mais il lui contestait le style : il trouvait, surtout dans L’Esprit des lois, trop de sections, de divisions, et ce défaut, qu’il reprochait à la pensée générale du livre, il le retrouvait encore dans le détail des pensées et des phrases ; il y reprenait la façon trop aiguisée et le trop peu de liant : « Je l’ai beaucoup connu, disait Buffon de Montesquieu, et ce défaut tenait à son physique.

1643. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Essai sur Amyot, par M. A. de Blignières. (1 vol. — 1851.) » pp. 450-470

Mais je doute qu’il ait rien rabattu de son admiration générale pour l’excellent auteur, et, selon moi, il a eu raison. […] Pour ne rien omettre d’essentiel, et pour ne pas sembler trop ignorant moi-même, je rappellerai cependant encore qu’en laissant même de côté ces inexactitudes de détail, il est une infidélité générale qui a été reprochée, surtout de nos jours, à Amyot : c’est d’avoir prêté à Plutarque une physionomie de simplicité, ou du moins de naïveté et de bonhomie, qui n’est pas dans l’original « La hardiesse de Plutarque, dit M. 

1644. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mémoires et correspondance de Mallet du Pan, recueillis et mis en ordre par M. A. Sayous. (2 vol. in-8º, Amyot et Cherbuliez, 1851.) — I. » pp. 471-493

Ce n’étaient que théories générales et que panacées souveraines annoncées à son de trompe. […] L’inconsistance, l’inconséquence des mesures, toute cette série de légèretés et de témérités, de coups d’État impuissants, qui amenèrent la convocation des États généraux, est vivement présentée par Mallet : Point de combinaison sur les moyens de faire réussir l’opération, dit-il à propos du lit de justice qui suspendit les parlements (8 mai 1788) ; rien qu’un espoir trompé de diviser, de corrompre et d’obtenir la Grand’Chambre, le Châtelet, etc.

1645. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Mémoires du cardinal de Retz. (Collection Michaud et Poujoulat, édition Champollion.) 1837 » pp. 40-61

On ne conçoit pas pourquoi cet homme a laissé sa confession générale par écrit… L’effet fut pourtant tout différent de celui que présageait d’Argenson. […] Quand je viens en parler aujourd’hui, ce n’est point toutefois pour y chercher aucune application politique, ni pour y pratiquer aucune perspective selon les vues du moment ; j’aime mieux les prendre d’une manière plus générale, plus impartiale, et plus en eux-mêmes.

1646. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Œuvres de Louis XIV. (6 vol. in-8º. — 1808.) » pp. 313-333

Il ne suffit pas à un prince, pour être grand, de naître à propos : « Il y en a plusieurs dans le monde qui ont obtenu la réputation d’habileté, par le seul avantage qu’ils ont eu de naître en des temps où l’état général des affaires publiques avait une juste proportion avec leur humeur. » Lui, il aspire à mieux, il veut être de ceux qui suffisent par l’esprit à des situations diverses et même opposées. […] Il n’était pas de ces esprits qui embrassent le renouvellement des temps, et sa politique finale n’a été que l’exagération de sa politique première, au milieu de circonstances générales qui incessamment se modifiaient.

1647. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Monsieur Michaud, de l’Académie française. » pp. 20-40

Lancé à cet âge dans le tourbillon des événements publics, on ne peut lui demander compte que de la ligne générale qu’il suivit, et non des accidents particuliers ; il eut quelques écarts de plume ou de parole : et qui donc n’en eut point dans ces temps de convulsion universelle ? […] Il parle en un endroit de la santé chancelante du jeune général.

1648. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Le cardinal de Richelieu. Ses Lettres, instructions et papiers d’État. Publiés dans la Collection des documents historiques, par M. Avenel. — Premier volume, 1853. — I. » pp. 224-245

Son premier acte politique proprement dit fut la harangue qu’il eut l’occasion de prononcer, le 23 février 1615, lors de la clôture des États généraux, et en présentant les cahiers de son ordre. […] Parlant de la manière infructueuse et vaine dont se terminèrent les États généraux de 1614, il ajoute : Toute cette Assemblée n’eut d’autre effet sinon que de surcharger les provinces de la taxe qu’il fallut payer à leurs députés, et de faire voir à tout le monde que ce n’est pas assez de connaître les maux, si on n’a la volonté d’y remédier, laquelle Dieu donne quand il lui plaît faire prospérer le royaume et que la trop grande corruption des siècles n’y apporte pas d’empêchement.

1649. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre IV : La philosophie — II. L’histoire de la philosophie au xixe  siècle — Chapitre II : Rapports de l’histoire de la philosophie avec la philosophie même »

Il consiste, ou plutôt il consisterait, s’il était appliqué et applicable, à recueillir tous les points de vue systématiques qui ont été proposés, à leur faire leur part et à les concilier dans un point de vue synthétique plus élevé et plus général. […] C’est là le fait le plus général et le plus éclatant qui résulte de l’histoire de la philosophie, et plusieurs fois on a essayé de classer, de caractériser ces types primitifs et élémentaires auxquels se ramènent toutes les formes systématiques de la pensée humaine.

1650. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Henri Heine »

ce fut dans un temps de démence générale que je revins à la raison. […] Henri Heine, avant et même après les Reisebilder, fit longtemps dans les journaux allemands ce qu’on appelle « de la correspondance », et quelquefois il y aborda la critique littéraire sous une forme moins subjective, mais plus générale et plus profonde.

1651. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « X. Ernest Renan »

Renan a oublié de citer l’homme qui, dans un livre intelligible et français, a posé l’idée générale qui domine la critique de détail dont on est si fier aujourd’hui et dont on attend tant de ruines. […] À ses yeux brouillés qui décomposent les choses en les regardant, le mythe, qui est le roman individuel, l’emporte sur l’histoire, qui est le mythe général.

1652. (1868) Curiosités esthétiques « VI. De l’essence du rire » pp. 359-387

Sans doute une histoire générale de la caricature dans ses rapports avec tous les faits politiques et religieux, graves ou frivoles, relatifs à l’esprit national ou à la mode, qui ont agité l’humanité, est une œuvre glorieuse et importante. […] Cela même est une condition de notre force intellectuelle générale.

1653. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre X. »

C’est là que, pour juges de ce prix de l’art dramatique décerné, aux applaudissements d’un peuple idolâtre, la tragédie naissante avait eu les dix généraux de l’armée de Marathon. […] En même temps que poëte, il pouvait être guerrier de terre et de mer comme Eschyle ou Sophocle, par la condition générale du dévouement à la patrie ; mais, d’ordinaire, il n’était poëte que dans une seule des grandes et simples divisions de l’art, la tragédie, la comédie, le poëme lyrique ou gnomique.

1654. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XXVI » pp. 100-108

— Il y a eu, le 16, la distribution des prix du concours général.

1655. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XXIX » pp. 117-125

Cependant son idée a fructifié, et aujourd’hui, sans qu’il y ait un vrai général digne de ce nom, l’armée catholique est assez bien rangée en bataille, réclamant cette liberté d’enseignement qui, une fois obtenue, lui rendrait toute sa sphère d’action et sa carrière d’avenir.

1656. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Bossuet. Œuvres complètes publiées d’après les imprimés et les manuscrits originaux, par M. Lachat. (suite et fin) »

Cependant, entre tous les miracles oratoires de Bossuet, il n’en est aucun qui surpasse le Panégyrique de saint Paul, prêché par lui en juin 1657 (il avait trente ans) dans l’intérêt de l’Hôpital général, la Salpêtrière, qui venait d’être fondé et qui avait besoin d’être soutenu par la charité publique.

1657. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « [Addenda] »

Il y a une règle assez générale qui ne trompe guère, c’est qu’il ne faut pas que ces prétendues découvertes qui se font dans le champ de l’inédit arrivent trop à point nommé et à souhait.

1658. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « APPENDICE. — M. DE VIGNY, page 67. » pp. -542

Mais ces défauts relèvent d’un autre plus général : M. de Vigny est resté au point de vue actuel, et n’a écrit qu’avec des souvenirs.

1659. (1874) Premiers lundis. Tome I « M. A. Thiers : Histoire de la Révolution française. Ve et VIe volumes. »

Il fallait bien pour l’historien, sous peine de se traîner, en pure perte, dans les détails des plus dégoûtantes atrocités, en venir à reconnaître les lois générales qui régissent les partis dans les temps de violence, sinon les énoncer en doctrine, du moins les sous-entendre dans l’exposition des faits, et en révéler le sens au lecteur par cette manière de traduction vivante et lumineuse.

1660. (1874) Premiers lundis. Tome I « Madame de Maintenon et la Princesse des Ursins — II »

« Le seul art dont j’oserais soupçonner madame de Sévigné, dit madame Necker, c’est d’employer souvent des termes généraux, et, par conséquent, un peu vagues, qu’elle fait rassembler, par la façon dont elle les place, à ces robes flottantes, dont une main habile change la forme à son gré. » La comparaison est ingénieuse ; mais il ne faut pas voir un artifice dans cette manière de madame de Sévigné, non plus que dans celle de mesdames des Ursins et de Maintenon : c’est la manière de l’époque et l’un des mérites inséparables de son style.

1661. (1874) Premiers lundis. Tome I « A. de Lamartine : Réception à l’Académie Française »

Cuvier qui se rapporte à cet homme d’État est d’une analyse ingénieuse et mordante ; on a remarqué un parallèle entre le général d’armée et l’administrateur : d’Alembert, dans ses Éloges, n’eût pas mieux fait.

1662. (1874) Premiers lundis. Tome I « Deux révolutions — I. De la France en 1789 et de la France en 1830 »

Quand la société est morale, avancée, et se tient volontiers dans le bon sens et le travail, quand les passions et les haines publiques n’ont plus d’objet, les théories absolues et les prestiges quelconques peu de séduction, les conséquences les plus nombreuses et les plus vraies de la liberté n’ont aucun péril ; car elles garantissent ce travail, exercent et développent ce bon sens, préviennent le retour des passions politiques, ou en dirigent le cours vers le bien général, et ferment la bouche aux théories des rêveurs.

1663. (1902) L’observation médicale chez les écrivains naturalistes « Chapitre V »

Ainsi croyons-nous qu’il arriva lors d’une représentation donnée à Bordeaux des Revenants, d’Ibsen : le rôle d’Oswald, qui ne comporte de la part de l’auteur aucun indice de diagnostic volontaire, nous paraît relever des troubles de la paralysie générale, pour l’issue, et plus simplement d’un d’éthylisme banal pour son entrée au deuxième acte.

1664. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section III. Des ressources qu’on trouve en soi. — Chapitre II. De la philosophie. »

C’est au milieu du monde que souvent ses réflexions, ses résolutions l’abandonnent, que les idées générales les plus arrêtées, cèdent aux impressions particulières.

1665. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre III. Buffon »

C’est que Buffon est avant tout un philosophe : les faits particuliers ne l’intéressent que par le sens qu’ils contiennent, par la lumière qu’ils apportent dans un essai d’explication générale de l’univers.

1666. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Prosper Mérimée. »

Mais ces sentiments divers sont tous comprimés et dominés chez lui par un autre sentiment, plus général, ou mieux par une manière d’être qui, jointe, à la qualité particulière de son style ; achève de donner sa marque à ce rare écrivain : car elle nous révèle, après la distinction incomparable de l’artiste, la suprême distinction de l’homme.

1667. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Mallarmé, Stéphane (1842-1898) »

Différent, ils le soupçonnent méprisant et, voulant imiter ce qu’ils devinent, se fabriquent des partis pris : cependant qu’il n’est pas sorti de sa générale bonté, même pour les fustiger, ces petits.

1668. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Laurent Tailhade à l’hôpital » pp. 168-177

Malgré l’apparence générale de sincérité de son livre, je n’avais osé croire à la réalité des faits qu’il y relate.

1669. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « L’état de la société parisienne à l’époque du symbolisme » pp. 117-124

. — Lyonnais, il a, de son compatriote Chenavard, l’anachronie et les idées générales.

1670. (1890) L’avenir de la science « VII »

C’est une intime pénétration de l’esprit philosophique, qui se manifeste non par une tirade isolée, mais par la méthode et l’esprit général.

1671. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XII. Ambassade de Jean prisonnier vers Jésus  Mort de Jean  Rapports de son école avec celle de Jésus. »

Mais, en un sens plus général, Jean resta dans la légende chrétienne ce qu’il fut en réalité, l’austère préparateur, le triste prédicateur de pénitence avant les joies de l’arrivée de l’époux, le prophète qui annonce le royaume de Dieu et meurt avant de le voir.

1672. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — Chapitre VIII »

Jules Verne mérite ce reproche d’avoir abusé des mots anglais dans ses merveilleux récits ; un seul de ses tomes me fournit les mots suivants : anchor-boat, steam-ship, main-mast, mizzenne-mast, fore-gigger, engine-screw, patent-log, skipper, sans compter dining-room et smoking-room, qui sont de la langue générale.

1673. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Préface des « Rayons et les Ombres » (1840) »

Dans ses poèmes il mettrait les conseils au temps présent, les esquisses rêveuses de l’avenir ; le reflet, tantôt éblouissant, tantôt sinistre, des événements contemporains ; les panthéons, les tombeaux, les ruines, les souvenirs ; la charité pour les pauvres, la tendresse pour les misérables ; les saisons, le soleil, les champs, la mer, les montagnes ; les coups d’œil furtifs dans le sanctuaire de l’âme où l’on aperçoit sur un autel mystérieux, comme par la porte entr’ouverte d’une chapelle, toutes ces belles urnes d’or, la foi, l’espérance, la poésie, l’amour ; enfin il y mettrait cette profonde peinture du moi qui est peut-être l’œuvre la plus large, la plus générale et la plus universelle qu’un penseur puisse faire.

1674. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Seconde Partie. De l’Éloquence. — Éloquence du barreau. » pp. 193-204

Les seules occasions où l’on peut s’élever, c’est dans les discours d’apparat, tels que ceux des avocats généraux à l’ouverture des audiences, ou dans les grandes affaires.

1675. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre quatrième. Éloquence. — Chapitre V. Que l’incrédulité est la principale cause de la décadence du goût et du génie. »

Il y a eu dans notre âge, à quelques exceptions près, une sorte d’avortement général des talents.

1676. (1761) Salon de 1761 « Récapitulation » pp. 165-170

Voilà l’ordonnance générale, venons aux détails.

1677. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Wallon »

En attendant les miracles de son tombeau, nécessaires à la canonisation dont Rome, dit-on, s’occupe en ce moment, Wallon a posé le miracle, visible et tangible, des apparitions de l’héroïque Mystique qui a sauvé la France, et c’est ainsi qu’il aidera pour sa part à cette canonisation désirée… C’est, je crois, la première fois qu’un membre de l’Académie des Inscriptions ose, sur le sujet le plus contesté et le plus en proie aux fascinantes explications des imaginations hostiles, confirmer nettement la réalité du surnaturalisme dans l’Histoire, quand la tendance générale et presque universelle est de l’en chasser.

1678. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre III. Des éloges chez tous les premiers peuples. »

On y trouve une imagination plus forte qu’étendue, peu d’art, peu de liaison, nulle idée générale, nul de ces sentiments qui tiennent au progrès de l’esprit, et qui sont les résultats d’une âme exercée et d’une réflexion fine ; mais il y règne d’autres beautés, le fanatisme de la valeur, une âme nourrie de toutes les grandes images de la nature, une espèce de grandeur sauvage, semblable à celle des forêts et des montagnes qu’habitaient ces peuples, et surtout une teinte de mélancolie, tour à tour profonde et douce, telle que devaient l’avoir des hommes qui menaient souvent une vie solitaire et errante, et qui, ayant une âme plus susceptible de sentiment que d’analyse, conversaient avec la nature aux bords des lacs, sur les mers et dans les bois, attachant des idées superstitieuses aux tempêtes et au bruit des vents, trouvant tout inculte et ne polissant rien, peu attachés à la vie, bravant la mort, occupés des siècles qui s’étaient écoulés avant eux, et croyant voir sans cesse les images de leurs ancêtres, ou dans les nuages qu’ils contemplaient, ou dans les pierres grises qui, au milieu des bruyères, marquaient les tombeaux, et sur lesquelles le chasseur fatigué se reposait souvent.

1679. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XV. De Tacite. D’un éloge qu’il prononça étant consul ; de son éloge historique d’Agricola. »

Étant consul sous Nerva, il prononça l’éloge funèbre de Virginius ; c’est ce même général qui avait refusé trois fois l’empire, qui par là déplut aux armées, dont il méprisa la haine, qui les fit obéir en dédaignant leurs présents, et qui vécut tranquille et respecté sous six empereurs, quoiqu’il n’eût tenu qu’à lui d’être à leur place.

1680. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Les nièces de Mazarin et son dernier petit-neveu le duc de Nivernais. Les Nièces de Mazarin, études de mœurs et de caractères au xviie  siècle, par Amédée Renée, 2e éd. revue et augmentée de documents inédits. Paris, Firmin Didot, 1856. » pp. 376-411

Politiquement, quand on en vient à étudier de grands personnages, des hommes d’action, les traits généraux de famille ressortent encore mieux et se vérifient plus aisément. […] C’est, concluait-il, ce qui rend intéressant et nécessaire de connaître le caractère du roi de Prusse, qui est à lui-même son ministre, son général, son conseil ; qui délibère, qui détermine sans consulter personne, et même sans communiquer à personne. […] Beaucoup d’agrément dans la société, d’aménité dans les mœurs, le ton excellent d’un grand seigneur homme de cour, et peut-être un peu trop homme de lettres… » Enfin (et ceci est plus sérieux), on lit dans une lettre du général en chef Bonaparte au général Joubcrt, datée du quartier général, Milan, 14 thermidor an v (1er août 1737) : « Il y a à Vicence, citoyen général, la veuve Brissac, fille du respectable Mancini-Nivernais ; elle est hors de France depuis 1787 ; je ne vois point d’inconvénient à ce que vous lui donniez un passeport pour se rendre au quartier général, comme je lui en ferai donner un pour se rendre en France ; je vous prie même, si l’occasion s’en présentait naturellement, de lui faire des honnêtetés.

1681. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE LONGUEVILLE » pp. 322-357

On possède son Examen de conscience écrit par elle-même après la confession générale qu’elle fit à M. […] Singlin, que je suis proprement à cette place que je cherchois, c’est-à-dire à la vraie entrée du chemin de la vie chrétienne, à l’entour duquel j’ai été jusques ici171. » Avant de s’embarquer à écouter sa confession générale et de s’engager par là à lui donner conduite, M. […] Mais, enfin, la circonstance de la paix est une sorte d’amertume qui me blesse jusqu’au cœur, quand je me mets à sa place ; quand je me tiens à la mienne, j’en loue Dieu, puisqu’elle conserve mon pauvre Sévigné et tous nos amis. » On découvrit bientôt (un peu complaisamment peut-être) qu’avant de partir pour la guerre, M. de Longueville s’était converti en secret, qu’il avait fait une confession générale, que messieurs de Port-Royal avaient mené cela, qu’il répandait d’immenses aumônes ; enfin que, nonobstant ses maîtresses et un fils naturel qu’il avait, il était quasi un saint.

1682. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLIVe entretien. Madame de Staël. Suite »

Elle n’eut pas de conversation générale, mais seulement quelques paroles expressives échangées avec les personnes les plus considérables de la réunion. […] Je l’ignore, mais vous savez ce qu’il a dit à Lyon, ses promesses générales d’oubli et ses affiches de proscriptions individuelles. […] Après avoir animé par un reflux fatal mais naturel l’invasion étrangère dans les murs de Paris, après avoir traité libre encore de sa personne à Fontainebleau, après avoir abdiqué et résigné le trône aux Bourbons, se servir dès armes d’honneur qu’on lui avait laissées dans son asile pour violer la foi jurée, les traités, la paix du monde, descendre avec des troupes et du canon sur le rivage de la patrie, embaucher l’armée, corrompre les généraux, déchirer la constitution, chasser du trône le roi nécessaire et réconciliateur, pour ramener par un nouveau défi l’Europe entière au cœur de la France, et pour lui faire perdre à Waterloo les dernières gouttes de son sang, certes il n’y avait d’excuse à un pareil acte que l’ennui personnel de l’empire perdu, et l’impatience d’une ambition qui comptait le monde pour rien devant un caprice de domination ou de gloire.

1683. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre I. La préparations des chefs-d’œuvre — Chapitre II. Attardés et égarés »

Dans le champ qu’il veut couvrir de ses couleurs, D’Aubigné trace sept compartiments : les Misères, composition générale qui rassemble sous les yeux toutes les iniquités et toutes les hontes ; les Princes, où les figures des rois persécuteurs, le féroce et le coquet ressortent avec une admirable énergie ; la Chambre Dorée, où la justice des magistrats étale ses horreurs ; les Feux, qui sont comme les annales du bûcher, le martyrologe de la Réforme depuis Jérôme de Prague et depuis les Albigeois ; les Fers, tableaux des guerres et des massacres ; les Vengeances, où apparaissent les jugements de Dieu sur les ennemis d’Israël et de l’Évangile, sur Achab et sur Néron, tout un passé sinistre qui répond de l’avenir ; enfin le Jugement, où le huguenot vaincu, déchu de toutes ses espérances terrestres, assigne les ennemis de sa foi, les bourreaux, les apostats, devant le tribunal de Dieu, à l’heure de la Résurrection. […] Encore tiennent-ils plus du goût général que j’ai tâché de définir dans la littérature de Henri IV, que du caractère original de leur maître. […] L’horreur du vulgaire naturel qui, appliquée aux menues circonstances de la vie sociale, produisait la recherche spirituelle des petits vers, tourne en passion du romanesque quand il s’agit de former une conception générale de la vie.

1684. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Lettres de m. l’Abbé Sabatier de Castres ; relatives aux trois siecles de la littérature françoise.ABCD » pp. -641

Il est doux, Sire, de pouvoir offrir ses travaux à un Prince capable de les apprécier ; il est plus doux encore d’ajouter, par ce moyen, les témoignages d’une admiration particuliere à ceux de l’admiration générale. […] Si vous êtes curieux d’apprendre comment, au milieu de cet ébranlement général, les Divinités majeures du Monde Philosophique ont vu les atteintes portées à leur culte & à leurs Adorateurs, vous saurez qu’elles sont restées muettes pendant quelque temps. […] Ajoutez qu’en frondant les opinions générales, qu’en parlant sans cesse d’égalité, de liberté de superstition, de loi naturelle, il n’a pas été difficile aux Philosophes d’intéresser à leur gloire l’indocilité, la misanthropie, le libertinage, & de grossir, par d’autres manéges, le nombre de leurs Admirateurs.

1685. (1856) Mémoires du duc de Saint-Simon pp. 5-63

Je copie au hasard un petit passage instructif : M. le duc d’Orléans ayant fait Law contrôleur général, voulut consoler les gens de la cour : « Il donna 600,000 livres à la Fare, capitaine de ses gardes ; 100,000 livres à Castries, chevalier d’honneur de la duchesse d’Orléans ; 200,000 livres au vieux prince de Courtenay, qui en avait grand besoin ; 20,000 livres de pension au prince de Talmont ; 6,000 livres à la marquise de Bellefond, qui en avait déjà une pareille, et, à force de cris de M. le prince de Conti, une de 60,000 livres au comte de la Marche son fils, à peine âgé de trois ans. […] Les poètes du temps les voyaient par une notion vague et les disaient par une phrase générale. […] Tout le monde sait que le défaut de nos poètes classiques est de mettre en scène non des hommes, mais des idées générales ; leurs personnages sont des passions abstraites qui marchent et dissertent.

1686. (1769) Les deux âges du goût et du génie français sous Louis XIV et sous Louis XV pp. -532

Cette opinion excita un murmure général parmi les Poëtes de l’autre siecle & même parmi quelques-uns du nôtre. […] On trouva que les préceptes qu’il traçait, comme Auteur, étaient dignes des exemples qu’il avait donnés comme Général. […] C’était l’Histoire générale des Guerres (b) : tableau effrayant des fureurs & de la cupidité des hommes. […] L’actif d’Alembert remontait, autant qu’il est possible, à la cause générale des vents, & à celle de la précession des équinoxes. […] D’autres Ecrivains ont envisagé cette matiere sous un aspect plus général.

1687. (1927) Approximations. Deuxième série

Même si Stendhal a une idée, une ligne qu’il s’est tracée d’avance pour le caractère de ses personnages ou la portée générale de son roman, son génie qui éclate de toutes parts brise sa propre cosse et rompt sur mille points toutes les digues qu’il aurait voulu s’imposer. […] Les conclusions, que l’auteur nous laisse partout tirer, en prennent une portée toute générale. […] Mais en sus de la disposition native, le détachement de Strachey ressortit à des causes tout intellectuelles, lesquelles sont solidaires de la conclusion générale qui se dégage de ces volumes, et l’illuminent. […] Ce poli de l’ébène que donne aux Maximes l’emploi des « termes les plus généraux » est à lui seul un tour, et qui à leur date en constituait la modernité : soyez certains que chez Mme de Sablé on le tenait, et le prisait, pour tel. […] Voilà les dessous — d’importance et de valeur si générales — qui font du Camarade infidèle un des livres les plus directement issus de la guerre, et d’autant plus directement peut-être que le rôle de la guerre s’y réduit à celui d’une ombre portée.

1688. (1897) Aspects pp. -215

Bientôt, par mesure de sûreté générale, d’Axa fut arrêté une première fois, la maison du journal saccagée et pillée par une bande d’argousins. […] Mallarmé, il est nécessaire d’étudier la façon dont il s’intéresse à maints épisodes relevant de la sociologie et de l’esthétique générale. […] Alors au lieu de progresser selon le rythme général de leurs semblables d’hier, ils entrent en régression. […] Il n’aurait, à coup sûr, jamais pensé à le formuler à l’époque où ses premiers livres ne se vendaient pas, s’éteignaient dans l’indifférence générale. […] Mais qu’il comprenne au moins que les sans-patrie s’élèvent à une conception du bien général de l’espèce un peu plus haute.

1689. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Molière »

Ils ont un entier abandon surtout au bon sens général, aux décisions de la multitude, dont ils savent d’ailleurs les hasards autant que quiconque parmi les poëtes dédaigneux du vulgaire. […] En un mot, plus on avance dans le siècle dit de Louis XIV, et plus la littérature, la poésie, la chaire, le théâtre, toutes les facultés mémorables de la pensée, revêtent un caractère religieux, chrétien, plus elles accusent, même dans les sentiments généraux qu’elles expriment, ce retour de croyance à la révélation, à l’humanité vue dans et par Jésus-Christ ; c’est là un des traits les plus caractéristiques et profonds de cette littérature immortelle. […] Quoi qu’il en soit, on doit comprendre à merveille, d’après cet esprit général, libre, naturel, philosophique, indifférent au moins à ce qu’ils essayaient de restaurer, la colère des oracles religieux d’alors contre Molière, la sévérité cruelle d’expression avec laquelle Bossuet se raille et triomphe du comédien mort en riant, et cette indignation même du sage Bourdaloue en chaire après le Tartufe, de Bourdaloue, tout ami de Boileau qu’il était. […] Je serais peut-être de ce dernier avis, sauf les conclusions trop générales qu’en tire le poëte régulateur : Étudiez la cour et connoissez la ville ; L’une et l’autre est toujours en modèles fertile. […] Les traits précédents ne portent que sur des conformités assez vagues et générales ou sur de très-simples détails, et en réalité aucun des personnages de Molière n’est lui.

1690. (1825) Racine et Shaskpeare, n° II pp. -103

À ce nom fatal d’un parti désorganisateur et insolent, la langueur générale fit place à un sentiment beaucoup plus vif. […] Ici la prose ne suffit plus à l’enthousiasme général, l’aimable auteur des Étourdis et de tant d’autres comédies froides est prié de lire une satire qu’il a faite dernièrement contre les Romantiques. […] Victor COUSIN ; M. de LEVIS, et M. le général FOY ; M. de MONTESQUIOU, et M.  […] Il y a un beau contraste entre le jeune Dumoulin qui, à Grenoble, au premier acte, se dévoue à Napoléon, et le général impassible qui, à Sainte-Hélène, dans l’espoir d’un cordon de seconde classe, entreprend de le faire mourir à petit feu, et sans qu’on puisse accuser son maître d’empoisonnement. […] Napoléon affublé du manteau impérial en 1804 n’était plus le jeune général de 1796 qui cachait sa gloire sous la redingote grise qui sera son costume dans la postérité.

1691. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1885 » pp. 3-97

Je ne lui reconnais absolument qu’une qualité, c’est le grouillement d’une foule, comme dans le Massacre de Liège, comme dans le Boissy d’Anglas, et où l’exagération de la mimique de chacun, disparaît dans le mouvement général de tous. […] Le soir, il se trouvait avec Canrobert, lord Raglan, et un général anglais dont je n’ai pas retenu le nom, un général élégantissime, parlant le français assez mal, mais avec un accent d’incroyable du Directoire, et qui attirait l’attention de Canrobert sur les mouvements de l’armée russe dans l’éloignement et l’effacement de la nuit tombante, et s’écriait à un moment : « Est-ce que vous ne croyez pas, général, que ce serait le moment de se mettre à la poursuite des Russes… Je crois bien qu’on pourrait les détruire ?  […] » et il citait le général anglais.

1692. (1882) Autour de la table (nouv. éd.) pp. 1-376

Je discute la donnée générale pour y signaler des contradictions inévitables dans toute idée hardie et nouvelle. […] Il en résulte alors ce que nous appelons une difformité, une caricature, un monstre… C’est le caractère que nous offrent certaines organisations des animaux inférieurs, parce qu’elles s’écartent le plus du type général de l’animalité. » — Attends, dit Louise, je ne te suis plus dans cette définition du type particulier confondu avec celle de l’idée générale. […] Dieu, lui, n’a rien fait qui ne soit bien fait et qui ne rentre dans l’harmonie générale. […] Rien n’est indifférent dans son œuvre générale, et l’on s’aperçoit bientôt que, dans cette incommensurable haleine de sa fantaisie, il n’a rien sacrifié à la fantaisie. […] Mais j’en ai reçu une impression générale que je peux et veux communiquer.

1693. (1880) Une maladie morale : le mal du siècle pp. 7-419

Ne s’est-il pas aussi rencontré plus d’un homme qui ait échappé à l’influence générale par sa légèreté et son inconsistance ? […] Je voudrais, à chacune des phases de son existence, en sonder les causes générales ou particulières et en préciser les conséquences. […] Considérations Générales Il importe avant tout de préciser le caractère général de l’état moral qui fait l’objet de ce travail. […] Cette gravité s’explique, indépendamment des raisons que j’ai indiquées pour chaque cas particulier, par plusieurs raisons générales. […] Enfin n’est-ce pas surtout Werther qui a fourni le ton général de la vie du malheureux Joseph, et M. 

1694. (1826) Mélanges littéraires pp. 1-457

Et quel est le moyen général de cette conservation ? […]   Il y a un Être Suprême ou une cause générale. […] La cause générale, ou Dieu, a produit un effet également général dans le monde : c’est l’homme. […] Les Harlay, les de Thou, les Lamoignon, les d’Aguesseau, formaient un contraste singulier avec le caractère général de la nation. […] Sans doute quand le cri est public, général, violent, quand c’est toute une nation qui parle sans contrainte.

1695. (1895) La vie et les livres. Deuxième série pp. -364

Ainsi, fidèle aux sévères méthodes de la critique générale, mais décidé à rompre avec l’irrévérence voltairienne, il a circonscrit sa recherche à des cas particuliers, et son œuvre consiste surtout en une grande monographie. […] Bien plus, est-il possible d’inférer des lois particulières les lois générales du développement de toutes les créations humaines ? […] Il a eu pourtant des prix au Concours général. […] Que nous parle-t-il d’états et d’opérations de l’homme intérieur et invisible, qui ont pour causes certaines facultés générales de penser et de sentir ? […] L’auteur nous eût donné ainsi, à la suite de son exposé historique, une consultation de politique générale, quelque chose de comparable au Tractatus politicus de Spinoza.

1696. (1899) La parade littéraire (articles de La Plume, 1898-1899) pp. 300-117

Ils ont bien voulu m’assurer que ma pensée se trouvait en conformité avec les directions générales de la jeunesse nouvelle, que nous alimentions nos rêves de la même substance, que nous étions faits pour nous comprendre. […] Celui qui l’adopte ne manque jamais de rester dans les idées générales. […] Et ce n’est peut-être qu’au son glorieux des lyres que la croyance générale dans le panthéisme et le socialisme s’établira définitivement au fond des consciences françaises. […] Il est donc inutile, selon moi (et je crois exprimer ici l’opinion générale de toute la jeunesse intellectuelle), il est donc inutile d’essayer de relever des institutions qui se sont compromises par tant d’intrigues dégoûtantes, de bas marchandages et de scandales. […] Montfort semble nous dire à son tour : « On devrait aimer comme on prie. » Tel est le sens général de son livre.

1697. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Roederer. — III. (Fin.) » pp. 371-393

Il ajouta peu après : « Quand on attaque les conseils, c’est pour renverser celui qui les écoute : quand on veut abattre un arbre, on le déchausse. » Roederer savait ces choses ; il ne les appréciait pas seulement dans leur effet sur le caractère du premier consul, il les jugeait en tenant compte du caractère général des Français. […] Quelques jours après avoir été retiré de la direction de l’instruction publique et mis au Sénat (septembre 1802), le premier consul lui dit chez Mme Bonaparte : « Eh bien, citoyen Roederer, nous vous avons placé entre les Pères conscrits. » — « Oui, général, répliqua-t-il, vous m’avez envoyé ad patres. » À cette parole un peu épigrammatique, Bonaparte répondit gravement : « Le Sénat n’absorbe plus » ; ce qui revenait à lui dire : Vous n’êtes point condamné à une sorte d’inaction.

1698. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Étienne de La Boétie. L’ami de Montaigne. » pp. 140-161

J’ai voulu citer cette expression fidèle d’un regret d’amateur, parce qu’elle se rattache à un sentiment plus général, à celui que porte tout antiquaire et tout ami des souvenirs dans l’objet favori de son culte, dans ce coin réservé du passé où l’on a mis son étude, son investigation sympathique et pieuse, une part de son imagination et de son cœur, et où l’on ne voudrait appeler que ceux qui sont dignes d’en tout apprécier et comprendre. […] Je crois qu’il faut renoncer à serrer de trop près l’explication à cette distance, et qu’on doit s’en tenir à une idée plus générale, qui reste vraie dans toutes les suppositions.

1699. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Histoire du règne de Henri IV, par M. Poirson » pp. 210-230

Poirson veut qu’on dise, dans les combats d’Arques ; car ce ne fut pas une seule journée ni une bataille, mais une suite d’actions et d’assauts « dirigés au moins sur six points différents depuis le 15 jusqu’au 27 septembre (1589), pendant douze jours36. » Henri, avec une armée trois fois moins nombreuse que celle de Mayenne, dut éviter une affaire générale, et réduisit habilement l’adversaire à une guerre de postes. […] Si sur quelques points l’auteur est enclin et entraîné à trop accorder à Henri IV, à le faire plus libéral dans le sens moderne qu’il ne l’était, à donner une trop grande consistance à ce qui n’a été que fort court, à croire qu’il aurait tout fait s’il avait plus vécu, il y a un train général de bien-être et de félicité bien ordonnée pendant ce règne, sur quoi il est pleinement dans le vrai et ne se méprend pas ; et il nous apporte toutes les pièces à l’appui, les démonstrations victorieuses.

1700. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Horace Vernet (suite.) »

Les cadavres qui sont encore sous les décombres ne contribuent pas peu à augmenter ce que les ordures, la diarrhée générale de l’armée, émanent de miasmes pestilentiels. […] Je n’aurais pas balancé à t’apporter cet embarras, si une autre idée ne m’était venue : c’est d’en parler à Madame Adélaïde : ce serait digne d’elle de faire élever un enfant pris sur le champ de bataille où son neveu a été fait lieutenant général.

1701. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Anthologie grecque traduite pour la première fois en français et de la question des Anciens et des Modernes »

Établissez après cela des lois générales, et venez trancher sur des questions qu’il eût suffi d’une découverte imprévue et inespérée pour résoudre en sens contraire ! […] Les Anciens entendaient par ce mot d’épigramme quelque chose de plus général que ce que nous désignons sous ce nom.

1702. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « DE LA LITTÉRATURE INDUSTRIELLE. » pp. 444-471

Il semble qu’on n’ait pas affaire à un fâcheux accident, au simple coup de grêle d’une saison moins heureuse, mais à un résultat général tenant à des causes profondes et qui doit plutôt s’augmenter. […] Mais, encore un coup, il n’y a rien là sur quoi l’on ait prise immédiate, et cela est si vrai que la société récemment fondée à l’occasion même du débat, la Société des Gens de Lettres, après avoir posé le principe général, a dé appliquer son activité vers des détails plus intérieurs.

1703. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « LOYSON. — POLONIUS. — DE LOY. » pp. 276-306

Un coup-d’œil général en rassemblerait utilement plusieurs comme assez voisins de procédé et de couleurs, et comme caractéristiques surtout des goûts du jour. […] Il y a plus : on peut, en thèse générale, soupçonner qu’il ne se trouvera plus guère, dans les chemins battus par l’école moderne, de fruits immédiats à cueillir, et que, si l’on a encore à courir quelque temps ainsi, ce n’est qu’en sortant de ce qui fait déjà ornière que l’imprévu recommencera.

1704. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. CHARLES MAGNIN (Causeries et Méditations historiques et littéraires.) » pp. 387-414

Dans cette diminution et ce désarroi général de la critique que nous déplorons, il est à souhaiter que des plumes comme celle de M. […] Il remportait en 1812 le prix de discours français au concours général.

1705. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. DE BARANTE. » pp. 31-61

Pourtant, de cette habitude générale de continuellement juger le passé au point de vue du présent, était né en quelques esprits élevés le désir bien naturel d’une méthode contraire, où l’on irait d’abord à l’objet pour l’étudier en lui-même et en tirer tout ce qu’il contient. […] Le sujet prend une sorte d’unité qu’il n’aurait pas si je l’avais traité à titre d’histoire générale. » Ainsi, dans ce choix des quatre ducs de Bourgogne, M. de Barante voyait surtout une manière ingénieuse de découper et de prendre de biais un large pan de l’histoire de France.

1706. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « M. Joubert »

— La réponse à ces diverses questions tient peut-être à des considérations littéraires plus générales qu’on ne croit. […] Mais, pour ne pas trop prêter notre idée générale, et, comme on dit aujourd’hui, notre formule, à celui qui a été surtout plein de liberté et de vie, prenons l’homme d’un peu plus près et suivons-le dans ses caprices mêmes ; car nul ne fut moins régulier, plus hardi d’élan et plus excentrique de rayons, que cet excellent homme de goût.

1707. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre II. La première génération des grands classiques — Chapitre II. Corneille »

Il prépara avec grand soin les éditions séparées de ses pièces et les éditions générales de ses œuvres, multipliant les corrections, épluchant avec une attention minutieuse chaque vers, chaque syllabe de son texte. […] Mais ce type oratoire du Romain n’est pour lui qu’un cadre, une orme, où il a réalisé sa notion générale de l’homme : il a trouvé a raideur hautaine de ce caractère admirablement propre à faire valoir l’idée fondamentale de sa psychologie.

1708. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre quatrième »

L’impression générale et dernière, après une lecture des œuvres lyriques de J. […] Dans quels états généraux la France a-t-elle voté qu’il lui fallait une épopée ?

1709. (1902) L’œuvre de M. Paul Bourget et la manière de M. Anatole France

Et, d’autre part, si le droit reste en quelque sorte acquis à la critique d’incriminer une évolution dans un genre bien délimité, quand il doit en résulter pour celui-ci une inadmissible altération de caractère, il n’y a pas moins loin d’une telle mesure générale au radicalisme littéraire, qui voudrait aller jusqu’à imposer une casuistique rigoureuse aux formes génériques de l’expression. […] France, qui, à vrai dire, ne connaît ou ne veut connaître du scepticisme que sa forme apparente, ce brillant de la nuance négative qui met tout de suite à l’aise, parce qu’il plaide la cause de l’idée générale, contre les prétentions de l’idée personnelle, ou, du moins, parce qu’il a cet air-là, et que d’ailleurs, très certainement, il est altier, impossible à compromettre, à ternir, à humilier, et aristocratique, et encore et surtout spirituel.

1710. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre II »

Le vers se ressent de cette indécision générale : il flâne d’A quoi rêvent les jeunes filles, aux Femmes savantes picorant ici et là une rime, un tour, une vieillerie de langage, une coquetterie de mots, une perle ou un grain de mil. […] Le succès, nous le répétons, a été très vif, très bruyant, presque général.

1711. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Chansons de Béranger. (Édition nouvelle.) » pp. 286-308

En ce qui est du poète qui nous occupe, je me bornerai à une simple remarque générale et que je crois conforme à l’expérience. […] Je trouve dans une lettre familière le récit d’une visite chez Béranger, qui exprimera ce que j’ai à dire de lui, plus au vif que je ne le pourrais en termes généraux, et qui ne renferme rien d’ailleurs que d’honorable et d’adouci : Mai 1846. — J’ai revu Béranger, que je n’avais pas rencontré depuis des années, écrivait le visiteur ; c’est Lamennais qui m’avait fort engagé à l’aller revoir.

1712. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Gil Blas, par Lesage. (Collection Lefèvre.) » pp. 353-375

Il importe assez peu pour la qualité de l’ouvrage que l’auteur en ait pris ici ou là le canevas, qu’il y ait inséré tel ou tel épisode d’emprunt : le mérite n’est pas dans l’invention générale, mais dans la conduite, dans le ménagement de chaque scène et de chaque tableau, dans le détail du propos et du récit, dans l’air aisé et le tour d’enjouement qui unit tout cela. […] Pourtant il paraît qu’aussitôt après son mariage il essaya de vivre d’un emploi régulier, et qu’il fut quelque temps dans la finance en province, commis chez quelque fermier général : il n’y resta que peu et en rapporta l’horreur et le mépris des traitants, qu’il a depuis stigmatisés en toute rencontre.

1713. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Lettres et opuscules inédits du comte Joseph de Maistre. (1851, 2 vol. in-8º.) » pp. 192-216

La Providence a dit que non ; toujours elle fait bien, mais jamais plus visiblement, à mon avis… Le baron de Vignet, à qui s’adressait M. de Maistre, désirait tout net les succès de la Coalition contre la France, parce qu’il y voyait le bien général ; il n’y allait point par quatre chemins, comme on dit vulgairement. […] En quoi ai-je avancé l’œuvre générale ?

1714. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Beaumarchais. — II. (Suite.) » pp. 220-241

Suard en jugeait comme Napoléon, et La Harpe écrivait : « Il est facile de concevoir les jouissances et les joies d’un public charmé de s’amuser aux dépens de l’autorité, qui consent elle-même à être bernée sur les planches. » Mais, où le rire général se mêle et où l’ivresse éclate, que peuvent les prévisions et les réserves de quelques esprits ? […] Au moment où on vint l’enlever, Beaumarchais avait à souper chez lui le prince de Nassau, l’abbé de Calonne, frère du contrôleur général, et autres personnages de marque.

1715. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Volney. Étude sur sa vie et sur ses œuvres, par M. Eugène Berger. 1852. — I. » pp. 389-410

Au lieu de nous raconter ses marches, l’emploi de ses journées, et de nous permettre de le suivre, il n’a donné que les résultats de ses observations durant trois ans : « J’ai rejeté comme trop longs, dit-il, l’ordre et les détails itinéraires ainsi que les aventures personnelles : je n’ai traité que par tableaux généraux, parce qu’ils rassemblent plus de faits et d’idées, et que, dans la foule des livres qui se succèdent, il me paraît important d’économiser le temps des lecteurs. » Il a donc composé un livre, un tableau, et n’a pas senti qu’il y avait plus de charme pour tout lecteur dans la simple manière d’un voyageur qui nous parle chemin faisant, et qu’on accompagne. […] Sa renommée de voyageur et la confiance qu’inspiraient alors les hommes de lettres le portèrent aux États généraux en 1789 : il y fut nommé par ses compatriotes de l’Anjou, et, comme tant de philosophes et, de littérateurs, il s’y montra au-dessous de sa réputation.

1716. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1881 » pp. 132-169

— Oui, répondit le général, et il lui en désigna une. […] * * * — Quelqu’un qui avait été ces jours-ci, aux Folies-Bergère, s’étonnait de la beauté des dents de toutes les putes qui étaient là, et attribuait, avec raison, cette beauté générale de la dentition féminine de maintenant, à la grande place prise par les dentistes américains dans le Paris contemporain.

1717. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Vien » pp. 74-89

Le ton général est peut-être un peu gris, et trop égal. […] Si vous me dites que cette froideur d’imitation étoit une manière de ces siècles, je vous demanderai pourquoi cette manière n’étoit pas générale ?

1718. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « La Révolution française »

Ces résistances venaient de l’organisation générale de la France, de ses organisations spéciales : clergé, armée, marine, maison du roi, magistrature ; de la nature et du nombre des Impôts ; de la variété et de l’esprit des lois civiles, etc., etc. […] Eh bien, c’est cette force des choses, avec laquelle on tend nécessairement à amnistier les fautes et les crimes, c’est cette épouvantable erreur, cachée sous un nom imposant qui fait baisser le front aux niais, contre laquelle Cassagnac a relevé le sien avec une noble intelligence quand il nous a donné, dans son livre, l’histoire des hommes individuels pour couronner l’histoire des faits généraux !

1719. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « X. M. Nettement » pp. 239-265

La cause s’en trouve peut-être dans une déviation de l’intelligence générale ; seulement, comment parler de la déviation quand on n’a pas posé la loi ? […] Nettement ne sont pas plus nouvelles que ses appréciations générales.

1720. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre IV. Le rêve »

., et qui, de plus, s’harmoniseront avec l’état affectif général que mes impressions organiques composent. […] La conception du sommeil-désintéressement s’est introduite en psychologie ; on a créé, pour désigner l’état général de la conscience du dormeur, le mot « désintérêt ».

1721. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Réception du père Lacordaire » pp. 122-129

Il y a donc eu un certain défaut général dans l’action cette condition première, ce premier ressort de l’éloquence.

1722. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « VICTORIN FABRE (Œuvres mises en ordre par M. J. Sabbatier. (Tome II, 1844.) » pp. 144-153

On démêla d’une manière générale le sujet du Cours qu’il venait ouvrir ; il se proposait de parler de la société civile, des lois de la civilisation et de la perfectibilité, du rapport qui existe entre les lumières et le bonheur des nations ; c’était un publiciste qui aspirait à remanier le grand problème du xviiie  siècle et à se frayer une voie entre Montesquieu et Rousseau.

1723. (1874) Premiers lundis. Tome I « A. de Lamartine : Harmonies poétiques et religieuses — I »

Il parle en fidèle de tous les temps, en interprète de la prière commune ; sa voix est générale et solennelle comme l’orgue d’une basilique.

1724. (1874) Premiers lundis. Tome I « A. de Lamartine : Harmonies poétiques et religieuses — II »

Ils ne manquèrent pas au christianisme, et sous l’unité inflexible des traditions générales, plusieurs surent se créer des variétés fécondes d’idées et de formes, s’ouvrir, selon les lieux et les temps, des perspectives inattendues.

1725. (1874) Premiers lundis. Tome II « Charles de Bernard. Le nœud Gordien. — Gerfaut. »

Les nouvelles diverses, qu’il a recueillies dans son Nœud Gordien et son Gerfaut, permettent déjà de porter sur lui, sur l’ensemble de son talent et de son rôle possible, un jugement ou au moins un pronostic général.

1726. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Première partie. Préparation générale — Chapitre VII. Éducation de la sensibilité »

Je ne pouvais trop insister sur la nécessité de l’éducation générale qui prépare à bien écrire.

1727. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre II. Distinction des principaux courants (1535-1550) — Chapitre III. Les traducteurs »

Tant par le détail que par la couleur générale de sa traduction, il modernise le monde gréco-romain, et par ce travestissement involontaire il tend à prévenir l’éveil du sens des différences, c’est-à-dire du sens historique.

1728. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre II. Les formes d’art — Chapitre I. La poésie »

Le fait général le plus sensible dans la première moitié du xviiie  siècle, c’est la décadence des genres d’art.

1729. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Contes de Noël »

Paul Bourget commence par des considérations générales sur la supériorité du peuple anglais.

1730. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Le lyrisme français au lendemain de la guerre de 1870 » pp. 1-13

Certes, une grande diversité d’opinions se fait jour parmi les collaborateurs de la Renaissance qui d’ailleurs a pris soin de nous avertir que, « malgré l’unité des vues générales, la responsabilité absolue demeure, à chacun, de ses articles ».

1731. (1897) Manifeste naturiste (Le Figaro) pp. 4-5

Cet état d’âme est assez général.

1732. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des romans — Préfaces de « Han d’Islande » (1823-1833) — Préface d’avril 1823 »

Au moment d’exécuter cette détermination hardie, il conçut d’abord la pensée de placer en tête de cette seconde édition ce dont il n’avait pas osé charger la première, savoir quelques vues générales et particulières sur le roman.

1733. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préfaces de « Marion de Lorme » (1831-1873) »

Après l’admirable révolution de 1830, le théâtre ayant conquis sa liberté dans la liberté générale, les pièces que la censure de la restauration avait inhumées toutes vives brisèrent du crâne, comme dit Job, la pierre de leur tombeau, et s’éparpillèrent en foule et à grand bruit sur les théâtres de Paris, où le public vint les applaudir, encore toutes haletantes de joie et de colère.

1734. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Aristophane, et Socrate. » pp. 20-32

Accoutumé depuis long-temps à braver toutes les bienséances ; à mettre au théâtre des faits connus, des actions vraies, avec les noms, les habits, les gestes, & même les visages des citoyens par des masques très-ressemblans ; à n’épargner personne ; à ridiculiser les premiers de l’état, les généraux d’armée & les juges de l’aréopage ; il ne crut pas devoir respecter beaucoup un sage qui s’oublioit lui même, & qu’il accusoit de n’avoir que l’apparence de grand homme.

1735. (1879) Balzac, sa méthode de travail

Quel général, mais quelles fatigues il fit supporter à ses soldats, les compositeurs !

1736. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « IV »

Il y a deux sortes d’imitations ; l’une est un exercice littéraire d’ordre privé, excellent moyen de former son style… L’autre, la vraie, est une imprégnation générale.‌

1737. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « La défection de Marmont »

Une indignation générale qui n’est point apaisée a succédé à la curiosité inspirée par son livre, et certainement le silence du tombeau aurait mieux valu pour garder sa mémoire que la voix qui vient d’en sortir.

1738. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Edmond About » pp. 63-72

Telles sont les réflexions générales et très involontaires que nous a inspirées le livre d’Edmond About sur la Grèce contemporaine.

1739. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Topffer »

Après Rousseau, après Saussure, après Sénancour, Chateaubriand, Lord Byron, tous paysagistes à leurs heures, après ce glorieux Cooper, qui a contribué, pour sa part, à l’impulsion générale donnée à la pensée contemporaine dans le sens de la description, Topffer est venu comme bien d’autres, et, soit manière originelle de regarder et de sentir, soit calcul d’une pensée qui cherche à dire un mot qui n’a pas été dit encore, il a essayé d’introduire la manière flamande dans le paysage alpestre et grandiose, et il a réussi.

1740. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Proudhon et Couture »

Cette espèce de stérilité relative dont on ne se doute pas à distance tient-elle à une cause générale ou particulière, momentanée ou plus profonde ?

1741. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre premier. De la louange et de l’amour de la gloire. »

Enfin nous terminerons cet essai par quelques idées générales sur le ton et l’espèce d’éloquence qui nous paraît convenable aux éloges des grands hommes ; non que nous nous proposions de donner la poétique de ce genre, nous voulons nous instruire et ne pas tracer des règles.

1742. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre VII. D’Isocrate et de ses éloges. »

Les calomnies de ses rivaux nous attestent sa gloire, car l’envie ne tourmente point ce qui est obscur ; nous savons qu’on venait l’entendre de tous les pays, et il compta parmi ses auditeurs, des généraux et des rois.

1743. (1856) Le réalisme : discussions esthétiques pp. 3-105

Cela posé, comment admettre devant un pareil état de choses, devant une insubordination latente aussi générale de l’humanité à l’égard de tout ce sur quoi elle reposait jusqu’ici, comment admettre que l’art, cette manifestation la plus subtile de sa vie, ne participe pas également à ces impatiences et à ces incertitudes ? […] Si nous avions pourtant à rattacher cette manifestation de l’esprit littéraire et artistique au mouvement général des idées contemporaines, il nous serait aisé de signaler les points de concordance qui la relient à la philosophie positive. […] Il résulte de tout ceci que le réalisme artistique et littéraire n’est pas un phénomène isolé, dont il serait presque inutile de tenir compte, puisqu’il romprait l’harmonie générale. […] C’est une série de scènes qui se succèdent sans s’engendrer, et tel chapitre pourrait être déplacé ou même supprimé sans altérer l’ensemble général de l’œuvre. — Que reste-t-il donc à M.  […] Mais je n’aurais qu’à faire en Angleterre, en Amérique, en Russie, en Suède, etc., une tournée analogue à celle que je viens de faire en Allemagne, pour y trouver, comme symptômes généraux, des tendances toutes différentes.

1744. (1925) Comment on devient écrivain

« — Un roman, général ! […] Et ne dites pas qu’un portrait particulier n’est pas un type général. Un individu peut parfaitement réprésenter un type général, puisque cet individu existe certainement à des milliers d’exemplaires. […] Cet abus des idées générales rend certains sujets ridicules, parce qu’ils sont trop faciles à traiter. […] La réponse générale fut que l’auteur aurait voulu démontrer que la vie champêtre était préférable à l’existence des grandes villes.

1745. (1938) Réflexions sur le roman pp. 9-257

C’est ce que je ne puis développer ici ; mais je crois que, provisoirement, l’exemple du roman donnera une vraisemblance suffisante à cette idée générale. […] Barrès rêve de l’acier qui le tranchera, canif de Philippe, sabre de général, et, dans l’ombre et la solitude irrespirables des Mères, couteau de Racadot. […] Ce trait rentre d’ailleurs dans un autre plus général. […] Saintsbury insiste sur les mêmes courants généraux que M.  […] C’est une esquisse générale qui pourra être reprise dans chacune de ses parties.

1746. (1866) Dante et Goethe. Dialogues

Tel est l’ordre, telle est la forme générale de la trilogie dantesque. […] Je pense, avec le philosophe allemand, que les destinées de l’art dépendent des destinées générales de l’esprit humain. […] Le ton général de la seconde cantique est une sérénité plaintive, mais Dante est trop artiste pour ne pas en sauver la monotonie par de hardis contrastes. […] Je ne voudrais pas pousser la chose à outrance : mais quelques traits généraux de comparaison, je les trouverais bien dans le site, dans la physionomie, dans l’activité propre aux deux villes. […] Werther, comme la Vita Nuova, est une sorte de confession fragmentaire qui précède et prépare la confession générale de nos deux poëtes.

1747. (1860) Cours familier de littérature. IX « LIIe entretien. Littérature politique. Machiavel » pp. 241-320

Il désirait passionnément devenir aussi, par son alliance avec la république de Florence, général des troupes toscanes. […] C’est en partant de ce fait, et non de ce principe de la corruption générale, qu’il dit ailleurs à son prince : « Il vaut mieux dans un pareil monde être aimé, mais il est plus sûr d’être craint. […] Machiavel sentait pour l’Italie le besoin de la force nationalisée ; cette force qui lui a toujours manqué, à cette noble race, et qui lui manque encore, semblait se personnifier, aux yeux de Machiavel, dans César Borgia, grand général et habile politique, le premier des condottieri et le plus ambitieux des princes lieutenants de la papauté.

1748. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre III. La poésie romantique »

Plus de termes généraux, où elle se fond. […] Par là il s’achemina vers la poésie philosophique ; il y fut poussé par une influence générale qui porta tous les nobles esprits de ce temps à souffrir, à espérer, à vivre enfin pour l’humanité tout entière : un large courant d’amour social se répandit après 1830 dans la littérature. […] Il obtient de saisissants effets de contraste par l’irréalité fantastique du sujet général et par la trivialité réaliste de certains détails.

1749. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre V. Des orateurs anciens et Modernes. » pp. 223-293

Dès qu’on avoit vuidé ces questions épineuses, qui n’avoient souvent aucun rapport avec le sujet principal, & qui, avec l’exorde, remplissoient les deux tiers du sermon, l’Orateur venoit à la division générale. […] Ce qu’on observoit avec soin dans la plûpart des sermons, c’est que la premiere partie eût du rapport avec la matiere générale que le Prédicateur avoit eu dessein de traiter ou pendant l’Avent, ou durant le Carême. Chacune des parties générales, sur-tout la premiere, étoit sous-divisée en plusieurs.

1750. (1888) Impressions de théâtre. Première série

Sur leurs passions, leurs haines, leurs ambitions, leurs amours, plane une menace générale et impartiale de mort. […] Le type devient ainsi très général. […] Perrichon. — Cela prouve donc que l’idée est assez générale et assez riche pour se prêter aux applications les plus variées. […] C’est une petite étude très générale d’un cas très connu de psychologie. […] La Fresnais est devenu un très brillant général.

1751. (1874) Portraits contemporains : littérateurs, peintres, sculpteurs, artistes dramatiques

Gay, receveur général du département de la Roer, qui menait la grande existence que l’empereur exigeait des fonctionnaires de ce temps-là. […] Aussi le succès des chansons politiques de Béranger fut-il immense ; il exprimait avec un rare bonheur un sentiment général, et chantait tout haut ce que chacun murmurait tout bas. […] Il rattacha adroitement les œuvres déjà parues à son idée générale et leur trouva place dans des catégories philosophiquement tracées. […] Glatigny obtint d’y jouer, et il remplit, à la satisfaction générale, le rôle du second sénateur dans la grande, scène où le More de Venise, accusé par Brabantio, se justifie d’avoir enlevé Desdemona. […] Dans la confusion générale, chaque race réclame les siens ; un aïeul inconnu revendique ses droits.

1752. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXIIIe entretien. Cicéron (2e partie) » pp. 161-256

III On s’étonne, en réfléchissant à ses accablantes occupations d’homme public, comme défenseur ou accusateur devant les tribunaux, comme orateur politique devant le peuple ou au sénat, comme consul dans des temps d’orages civils, comme proconsul en Asie, comme général d’armée, comme administrateur de provinces, comme candidat aux magistratures, comme aspirant au triomphe, comme conseil de Pompée, comme ami de Brutus, comme ennemi de Clodius ou d’Antoine, comme tuteur et victime d’Octave ; on s’étonne, disons-nous, qu’il soit resté tant de loisirs à cet esprit universel pour toutes les parties de la littérature depuis la rhétorique et la poésie jusqu’à la philosophie et la religion. […] Voltaire seul, dans les temps modernes, a autant écrit ; mais Voltaire, maître, pendant une longue vie, de ses heureux loisirs, n’était ni orateur dans les causes privées, ni orateur dans les causes publiques, ni proconsul, ni général d’armée, ni consul, ni lieutenant de Pompée, ni négociateur avec César, ni accusateur de Catilina, ni sauveur de la patrie, ni proscrit, ni victime des triumvirs. […] Il y a trop longtemps que l’armée de Mallius t’attend pour général. […] On pouvait penser et professer tout ce qu’on voulait comme foi individuelle ou comme philosophie théologique générale.

1753. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Louis Veuillot »

Car c’est sans doute encore la forme de la critique qui, à propos des personnes originales de notre temps ou des autres siècles, permet le mieux d’exprimer ce qu’on croit avoir, touchant les objets les plus intéressants et même les plus grands, d’idées générales et de sentiments significatifs. […] Faire des besognes auxquelles on croit à moitié ou pas du tout ; écrire des livres où l’on ne met point son âme, mais seulement quelques conjectures ou spéculations sur la vie ; obtenir par là de petits succès ; cueillir en passant de petits plaisirs égoïstes ; vivre au jour le jour ; comprendre ça et là quelques petites choses, mais ignorer en somme ce que l’on est venu faire au monde ; vivre en se passant de la vérité ; vivre sans vouer sa vie à une cause aussi humaine et générale que possible ; c’est-à-dire vivre comme nous vivons presque tous… cela parut très vite misérable au jeune rédacteur en chef du Mémorial de Périgueux. […] Héraut d’une minorité vaincue d’avance, honnie, enserrée d’hostilités croissantes, son rôle fut constamment un rôle de protestation, et son attitude générale est, comme nous avons vu, celle de la révolte. […] C’est ce que vous faites d’ailleurs assez volontiers : maintes fois, à la façon des anarchistes, quoique dans une autre pensée, vous prédisez, vous appelez de vos vœux le « chambardement général »… Le plus probable cependant, c’est que la condition humaine s’améliorera peu à peu par la bonté, mais par la bonté simplement humaine, et aussi par cette notion lentement répandue, que l’intérêt de chacun se confond ou tend à se confondre avec l’intérêt de tous, et que l’égoïsme est une duperie.

1754. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1893 » pp. 97-181

., sont des monographies d’êtres exceptionnels, qui imaginées par des auteurs de génie, trouvent au bout de cinquante ans, des scoliastes pour faire de ces êtres exceptionnels, des êtres généraux, et j’aurais voulu l’interroger sur sa conviction, que les femmes d’Ibsen, sont vraiment considérées, à l’heure présente, en Norvège, comme des types généraux de Norvégiennes. […] Il reste coucher, et le soir, il nous parle de sa famille, de son père : son père, élevé au séminaire, et destiné à être prêtre, s’engageant dans l’infanterie de marine, devenant général, gouverneur de la Guyane et de la Guadeloupe, et mourant à trente ans de vie exotique. […] Daudet souffre, et malgré cela, jette dans la conversation générale, un joli mot, une remarque fine.

1755. (1902) Les poètes et leur poète. L’Ermitage pp. 81-146

Bien plus, les accords de leur lyrisme fondamental éveillent les idées belles et générales, communes à tous les hommes, du souffle sûr des justes images. […] — Je trouve que cette question ne peut être résolue que d’une manière générale. […] Supprimez un de ces poètes (je me répète à dessein), mon poète général : Eux, est incomplet. […] Or, l’artiste exerce une influence d’autant plus vaste qu’il consent davantage à s’abstraire, au profit d’idées générales.

1756. (1880) Goethe et Diderot « Gœthe »

Chapitre II : le théâtre Et d’ailleurs, quelle qu’ait pu être l’opinion particulière de Gœthe sur son théâtre, le théâtre a été mis en premier dans ses Œuvres par l’opinion générale de l’Europe, comme, parmi les pièces qui le composent, la plus admirée, la plus retentissante, a été Faust. […] Cet homme, que les Quinze-Vingts de l’admiration la plus générale qui ait jamais existé ont pris pour un créateur, n’est qu’un Trublet colossal, sans les épigrammes de Voltaire. […] Quant au Général et aux Révoltés, qui complètent les comédies de Gœthe, ce ne sont que des farces révolutionnaires ; mais, lorsqu’un Allemand fait le farceur, c’est lui qui est la farce, comme l’oie du pâté de foie gras, dans sa croûte, est toujours le pâté ! […] Chapitre IV: la philosophie Si misérable que soit la poésie ou la prose d’un écrivain, on peut toujours la rattacher à une philosophie générale quelconque dont elle est sortie.

1757. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Poésies d’André Chénier »

Quelques défauts dans sa manière de dire et dans son expression, à laquelle on voudrait parfois plus de légèreté et d’élégance simple, — une phrase ou deux que je voudrais absolument retrancher, car elles détonent60, — une ou deux critiques hasardées, dont il aurait pu se dispenser61, — ne nuisent en rien au bon sens général et à la rectitude habituelle de ses jugements.

1758. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Appendice. — Un cas de pédanterie. (Se rapporte à l’article Vaugelas, page 394). »

Mais j’ai tort de revenir à l’avance sur ce qu’on va lire et qui a été dit par moi-même en termes assez généraux, pourtant exacts et suffisants.

1759. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « La poésie »

Le tombeau de Jésus-Christ retombera entre les mains des infidèles, mais les membres de Jésus-Christ seront libres. » Et c’est ainsi que renseignement secondaire initie les jeunes filles au sentiment vrai de nos origines modernes, et les émancipe, les aguerrit par degrés en leur donnant sous cette forme agréable la clef des vicissitudes et des révolutions de l’histoire générale : c’est quelque chose déjà que de les guérir d’un convenu dans le jugement des œuvres de l’esprit et de l’imagination.

1760. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section première. Des passions. — Chapitre VIII. Du crime. »

Certainement l’homme criminel croit toujours, d’une manière générale, marcher vers un objet quelconque, mais il y a un tel égarement dans son âme, qu’il est impossible d’expliquer toutes ses actions par l’intérêt du but qu’il veut atteindre : le crime appelle le crime ; le crime ne voit de salut que dans de nouveaux crimes ; il fait éprouver une rage intérieure qui force à agir sans autre motif que le besoin d’action.

1761. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section III. Des ressources qu’on trouve en soi. — Chapitre III. De l’étude. »

Lorsque l’espoir de faire une découverte qui peut illustrer, ou de publier un ouvrage qui doit mériter l’approbation générale, est l’objet de nos efforts, c’est dans le traité des passions qu’il faut placer l’histoire de l’influence d’un tel penchant sur le bonheur ; mais il y a dans le simple plaisir de penser, d’enrichir ses méditations par la connaissance des idées des autres, une sorte de satisfaction intime qui tient à la fois au besoin d’agir et de se perfectionner ; sentiments naturels à l’homme et qui ne l’astreignent à aucune dépendance.

1762. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Vigny, Alfred de (1797-1863) »

Et, d’une manière générale, jusque dans ses plus belles pièces, — jusque dans Éloa, jusque dans sa Maison du Berger, — sa liberté de poète est perpétuellement entravée par je ne sais quelle hésitation ou quelle impuissance d’artiste.

1763. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXV » pp. 402-412

Le libertinage du roi inspirait un dégoût général dans cette société.

1764. (1913) Le bovarysme « Quatrième partie : Le Réel — V »

Elle ne peut se mouvoir désormais que dans le sens général qui lui fut d’abord infligé.

1765. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — M. de Voltaire, et l’abbé Desfontaines. » pp. 59-72

Quoique Sémiramis, Rome sauvée, l’Orphelin de la Chine, Tancrède, l’Essai sur l’Histoire générale, le Siècle de Louis XIV & la Pucelle, poëme dans le goût de l’Arioste pour l’invention & pour la singularité, n’eussent point encore paru du vivant de l’abbé Desfontaines, il avoit cependant assez vu de productions de ce génie brillant & fécond, pour avoir remarqué qu’il étoit aussi créateur.

1766. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre cinquième. La Bible et Homère. — Chapitre II. Qu’il y a trois styles principaux dans l’Écriture. »

Quant au second style général des saintes lettres, à savoir la poésie sacrée, une foule de critiques s’étant exercés sur ce sujet, il serait superflu de nous y arrêter.

1767. (1765) Essais sur la peinture pour faire suite au salon de 1765 « Mes pensées bizarres sur le dessin » pp. 11-18

Ce n’est pas dans l’école qu’on apprend la conspiration générale des mouvements, conspiration qui se sent, qui se voit, qui s’étend et serpente de la tête aux pieds.

1768. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « L’insurrection normande en 1793 »

Quant au mouvement insurrectionnel dont Vaultier nous fait le récit en l’opposant au récit des Mémoires de Louvet et de Wimpfen, le général équivoque des forces armées du Calvados, il se borna, ce formidable mouvement, à la ridicule affaire de Brécourt, que des historiens à microscope, dès qu’il s’agit de la Révolution, ont exagérée.

1769. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Philippe II »

Prise longtemps par des catholiques, à distance, pour quelque chose de grand et de pur, la Ligue, étudiée de plus près, n’a été vaincue et n’a péri que parce qu’elle fut une démocratie, et son principe, tout religieux qu’il fût, ne la préserva pas de la corruption générale dont l’histoire de Forneron (et c’est là sa terrible originalité) nous a donné une si formidable idée.

1770. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Lettres portugaises » pp. 41-51

À en croire les Mémoires de Saint-Simon et de Duclos, c’était même un assez pauvre homme, officier général, il est vrai, mais qui n’avait pour toute poésie (car c’en est une !)

1771. (1896) Matière et mémoire. Essai sur la relation du corps à l’esprit « Avant-propos de la septième édition »

D’une manière générale, l’état psychologique nous paraît, dans la plupart des cas, déborder énormément l’état cérébral.

1772. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre II. Des éloges religieux, ou des hymnes. »

Par un heureux accord, tu fonds tellement ce qui est bien avec ce qui ne l’est pas, qu’il s’établit dans le tout une harmonie générale et éternelle : seuls parmi tous les êtres, les méchants rompent cette grande harmonie du monde.

1773. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XIV. Panégyrique de Trajan, par Pline le jeune. »

« Telle est la faiblesse humaine, disait-il ; partout les remèdes sont plus lents que les maux, et il est bien plus facile d’étouffer le génie que de le ranimer. » Malgré ces remarques générales, il y a dans le panégyrique de Pline plusieurs endroits d’une véritable éloquence, et où l’on remarque de l’élévation et de la force.

1774. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XVII. De l’éloquence au temps de Dioclétien. Des orateurs des Gaules. Panégyriques en l’honneur de Maximien et de Constance Chlore. »

Il est facile d’examiner l’effet que cet esprit général dut, au bout de trois siècles, produire sur la poésie, l’éloquence et le goût.

1775. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Camille Jordan, et Madame de Staël »

Je ne me hasarderai pas à donner les traits qui définissent le mieux le génie natif de cette, race lyonnaise dont nous avons connu des représentants diversement distingués ; mais assurément un même caractère provincial leur demeure attaché à tous : ce caractère porte avec lui un certain fonds de croyances, de sentiments, d’habitudes morales, de patriotisme local, de religiosité et d’affectuosité (si je puis dire), qui se maintient au milieu de l’effacement ou du dessèchement trop général des âmes. On a cru y remarquer en même temps un peu trop de mollesse et de rondeur dans la forme générale des talents. […] Son action, pendant les mois qui suivirent, soit dans les assemblées sectionnaires, soit dans les missions qui lui furent confiées au dehors pour rallier à la ville les provinces voisines, ne nous est connue et indiquée que d’une manière fort générale : il est bien à regretter qu’il n’ait pas pris soin de laisser un récit de ce mémorable épisode révolutionnaire ; nul témoin n’était plus propre à nous en présenter un tableau fidèle autant qu’émouvant. […] aucune préférence spéciale comme dans l’ancien système, où le trône et l’autel s’appuyaient et se garantissaient mutuellement, mais du moins une liberté générale et entière, efficace et sincère dans son application. […] Louis XVIII une fois reconnu roi de France, il fut membre d’une autre députation solennelle chargée de présenter au lieutenant général du royaume les hommages et les vœux de la cité antirévolutionnaire.

1776. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Jean-Jacques Ampère »

Il remporta, en 1817, le premier prix de philosophie au concours général ; le sujet était l’énumération des preuves de l’existence de Dieu. […] Lui-même il le sentait ; il se le disait, et dans le passage qui le concerne, à la suite de la notice de son illustre père par un Homme de rien, c’est lui qui exigea de M. de Loménie d’insérer le paragraphe d’avertissement à son adresse qui, dans le temps, parut trancher avec le ton général du morceau91. […] Son esquisse générale était vraie ; la physionomie des lieux était délicatement sentie et rendue sous sa plume : le goût chez lui suppléait aux sens. […] Il était un esprit essentiellement philosophique et trop habitué à la considération des lois générales pour que l’idée du surnaturel vînt l’en détourner. […] Cependant il me semble que si le livre d’Ampère était un peu prématuré, et certaines de ses assertions trop générales, l’auteur n’avait pas tort dans la tendance qui le poussait à constituer des lois.

1777. (1803) Littérature et critique pp. 133-288

C’est moins pour le général illustre, que pour le bienfaiteur et l’ami d’un grand peuple, que des crêpes funèbres ont couvert les drapeaux de la victoire et l’habit de nos guerriers. […] L’estime qu’obtint le caractère du général américain contribua plus que ses armes à l’indépendance de sa patrie. […] C’est sur ce qui est, et non sur ce qui doit être, sur des certitudes et non sur des possibilités, qu’il faut arranger le plan du bonheur général. […] On parlait devant le général romain d’une nouvelle philosophie qui se répandait en Grèce, et qui ôtait le gouvernement des affaires humaines à la providence des Dieux. […] Thomas, en s’efforçant d’enrichir chaque partie de sa composition, manquait souvent l’effet général.

1778. (1890) Les princes de la jeune critique pp. -299

Les faits particuliers lui dérobent les faits généraux. […] Brunetière de se complaire dans les idées générales, lui ont reproché un penchant trop grand à philosopher. […] Il les accuse de nous mener grand train à la mort de l’imagination et même à la paralysie générale. […] Ce qui est individuel est déjà général en une certaine mesure. […] Il passe du particulier au général, et il travaille, en étudiant un livre, à découvrir ou à prouver quelque loi de l’intelligence ou de la sensibilité.

1779. (1891) Esquisses contemporaines

Combien, au commencement du siècle, on pensait autrement et combien la conception générale était différente ! […] Or, à la base de toute personnalité, se trouve le contact permanent avec l’humanité vivante et la possession interne des éléments qui constituent la vie générale. […] Un mouvement s’opère, en effet, depuis deux siècles, auquel notre époque imprime une rapidité vraiment extraordinaire, et qui mériterait de fixer l’attention générale. […] Jusqu’alors Scherer s’était mû dans les idées générales. […] Les uns étaient aveuglés par la scolastique régnante et n’admettaient pas même qu’on pût songer à la mettre en question : d’autres, pressentant un écroulement général, reculaient devant les périls d’une reconstruction.

1780. (1901) L’imagination de l’artiste pp. 1-286

Mais ce n’est là encore qu’une indication bien vague et générale, dont nous ne pouvons nous contenter. […] Dans les scènes expressives, le peintre coloriste ne manquera pas d’établir une harmonie entre le sentiment exprimé et le ton général de son tableau. […] Les procédés usités dans l’art pour exprimer en images visibles les idées générales ou abstraites sont d’une variété indéfinie. […] Cette idée générale évoque confusément dans son esprit l’image d’innombrables travailleurs occupés, ceux-ci dans leur atelier, ceux-là aux champs, à leur tâche du jour. […] Pour les détails, votre imagination peut se donner carrière ; mais toujours le ton général du décor est rigoureusement déterminé d’avance par des raisons de convenance et d’analogie.

1781. (1924) Critiques et romanciers

Mais j’ai seulement affaire à sa philosophie générale, et dans la mesure où dépend d’elle sa critique de la littérature. […] Il n’admet pas que l’on tire d’un cas particulier une loi générale : il conclut pourtant, et c’est là proprement en quoi consiste le diagnostic. » Il y a de bons et de mauvais diagnostics. […] Il ne le déclare pas ; et, comme il a peint des individus, vous n’avez point à formuler de maximes générales, vous n’avez point à lui prêter une philosophie ! […] Gustave Geffroy, généreux philosophe, refuse son assentiment à une classe de privilégiés qui seraient en quelque sorte les privilégiés de l’histoire, diplomates et généraux, meneurs des foules. […] Ce jugement général, que l’auteur ne formule pas, résulte clairement de son ouvrage.

1782. (1861) La Fontaine et ses fables « Troisième partie — Chapitre I. De l’action »

Ce sont les étrangers qui ne connaissent de nous que les caractères généraux et l’ensemble indistinct. […] Mais d’autre part le portrait est vrai quand aux traits communs et généraux il ajoute les traits personnels ; et il est intéressant quand aux traits communs et observés ailleurs il ajoute des traits nouveaux. […] Pour rester nobles, ils fuyaient les détails particuliers ou ne les exprimaient qu’en termes généraux.

1783. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre neuvième »

Ces gens-là ne sont d’aucun pays, ils sont faits de tête ; et s’ils sont hommes par quelques traits généraux, Corneille ne leur a donné la physionomie ni d’un temps ni d’un pays. […] Leurs pensées sont en même temps des traits de caractère individuel et des vérités générales. […] Il y en a des raisons générales, tirées de la nature même de la tragédie.

1784. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1884 » pp. 286-347

Et au milieu de la discussion, quelqu’un développe l’ironique pensée, que l’instruction universelle et générale pourrait bien priver la société future de l’homme instruit, et la doter de la femme instruite : une perspective pas rassurante pour les maris de l’avenir. […] » et c’est sur toute la ligne un éreintement général. […] Vendredi 27 juin Ce soir, un général étranger racontait, qu’avant 1866, Bismarck lui parlant de ses projets et faisant allusion au Roi, son maître, dans une langue bien irrespectueuse, lui disait : « Je conduirai la charogne au fossé, il faudra bien qu’elle le saute ! 

1785. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1886 » pp. 101-162

» Au milieu de l’égoïsme, de la crasserie générale de l’humanité, il y a par-ci, par-là, chez quelques individus de beaux mouvements de générosité. […] Mardi 20 avril Du moment qu’il y a un concert universel d’éloges dans la presse, sur un livre, on peut sûrement affirmer, que le livre n’est pas bon, et par contre, affirmer également, quand l’éreintement de la presse est général, que le livre n’est pas mauvais. […] Mercredi 17 novembre Répétition générale à deux heures.

1786. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre I : Variations des espèces à l’état domestique »

Certaines races domestiques d’une même espèce ont souvent un aspect en quelque sorte monstrueux ; c’est-à-dire que, différentes les unes des autres, ainsi que des autres espèces du même genre, dans leur organisation générale, elles présentent souvent des différences extrêmes dans un seul de leurs organes, soit qu’on les compare ensemble, soit surtout qu’on les compare avec les espèces sauvages qui sont leurs alliées naturelles les plus proches. […] La largeur proportionnelle de l’ouverture du bec ; la longueur relative des paupières, les dimensions de l’orifice des narines et celles de la langue, qui n’est pas toujours en exacte corrélation avec, la longueur du bec ; le développement du jabot ou de la partie supérieure de l’œsophage ; le développement ou l’avortement de la glande oléifère ; le nombre des plumes primaires et caudales ; la longueur relative des ailes et de la queue, soit entre elles, soit par rapport au corps ; la longueur relative des jambes et des pieds ; le nombre des écailles des doigts ; le développement de la membrane entre ces derniers, sont autant de parties variables dans leur structure générale. […] Les lois de la corrélation de croissance, dont il ne faut jamais oublier l’importance, causeront toujours quelques différences ; mais, en règle générale, je ne saurais douter que la sélection constante de variations légères, spécialement dans les feuilles, les fleurs ou le fruit, ne produise des races qui diffèrent les unes des autres plus particulièrement en l’un de ces organes qu’en tous les autres.

1787. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Froissart. — II. (Fin.) » pp. 98-121

On suit à la fois distinctement le plan général comme dans une relation moderne, et chaque duel singulier comme dans un combat de l’Iliade. […] L’ordre général de bataille était celui-ci : trois batailles, autrement dit trois corps de troupes, l’un commandé par le duc d’Orléans, frère du roi ; l’autre commandé par le duc de Normandie, fils aîné du roi (le futur Charles V), pour lors âgé de dix-neuf ans ; le troisième, par le roi en personne.

1788. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Le marquis de Lassay, ou Un figurant du Grand Siècle. — II. (Fin.) » pp. 180-203

Ceux qui ne le connaissent pas croiront, en le lisant, que la haine en a tracé les traits ; mais ceux qui le connaissent sentiront-à chaque mot que c’est la vérité : cette même vérité me va faire dire le bien qui est en lui. » En conséquence il lui reconnaît de l’esprit et même beaucoup, de la politesse de langage, de la pénétration, une plaisanterie vive et légère ; mais les traits généraux subsistent, et la physionomie dans son ensemble n’admet rien qui en puisse adoucir l’odieux. […] Suard, qui la citait aussi quelquefois en conversation comme étant de Lassay, nous l’explique et la rend toute vraisemblable en lui ôtant le sens général et absolu que lui a donné Chamfort.

1789. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Journal et Mémoires, de Mathieu Marais, publiés, par M. De Lescure »

Rien ne montre mieux combien en est sujet, avec le meilleur esprit, à ne pas bien juger des hommes à bout portant et à ne pas se rendre compte, entre contemporains, de la courbe générale d’un génie et d’une destinée. — Voici le premier endroit où il est question, chez lui, de Voltaire (juin 1720) : « Arouet, poète, auteur du nouvel Œdipe, étant à la Comédie avec le prince de Conti, la Le Couvreur, actrice, entra sur la scène. […] L’exemple qu’il a donné en ceci est d’une application plus générale qu’on ne croirait.

1790. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Nouvelle correspondance inédite de M. de Tocqueville (suite et fin.) »

A ce signal, une grande partie de la classe moyenne donnait l’exemple de la faiblesse ; elle demandait à grands cris qu’on pliât, qu’on évitât la guerre à tout prix : le sauve qui p. ut était général, parce que l’exemple était parti de la tête. […] Il se plaint de la platitude générale « qui augmente sensiblement », et il craindrait d’appeler au secours et de déchaîner la tempête.

1791. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. »

Et maintenant laissons-la parler elle-même ; parcourons avec elle quelques-unes des branches les plus particulières et les plus intimes de sa correspondance, à commencer par celle qui s’adresse à ce frère si peu favorisé, Félix Desbordes, administré de l’hôpital général à Douai : « (14 janvier 1843)… L’aînée de mes filles est toujours en Angleterre, à ma grande affliction74, car cette absence commence à me devenir insupportable. […] Il a été vraiment disciple de Jésus, plus que ses intolérants collègues, les B… (un cardinal-archevêque) et les D… (un membre de l’Institut, sénateur), en louant avec tant de sympathie et de délicatesse cette femme si humble par le rang, si grande par la tendresse et par la pitié. — C’est, avec une autre application, le même esprit qui l’a inspiré lorsqu’il a flétri, dans Talleyrand, les vénalités du Temple politique… » — Un mot encore qui résume en un sentiment général l’impression laissée par la lecture de ce second article, et qui répond à un scrupule de la fin.

1792. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Chateaubriand — Chateaubriand, Vie de Rancé »

Avant le moment de sa conversion, Rancé fut député du second ordre à l’Assemblée générale du Clergé qui se tint dans les années 1655-1657 ; il y eut un rôle assez actif et même d’opposition à la Cour, au moins en ce qui concernait les intérêts du cardinal de Retz, son ami, qu’on voulait déposséder. […] Une partie de l’Ordre de Citeaux s’était réformée, et prétendait assez naturellement échapper à la juridiction du général qui n’admettait pas cette réforme ; mais il y avait là aussi une question de  régularité et de discipline ; Rome était saisie de l’affaire et paraissait, selon son usage, plus favorable à la chose établie qu’à l’innovation, même quand cette innovation pouvait n’être dite qu’un retour.

1793. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Béranger — Béranger en 1832 »

Mais comme nous croyons aussi que, dans l’inventaire posthume, si les contemporains les plus immédiats et les mieux informés ne s’en mêlent promptement pour y mettre ordre, il s’introduit bien du faux qui s’enregistre et finit par s’accréditer, il nous semble qu’il y a lieu à l’avance, et sous les regards mêmes de l’objet, dans l’observation secrète et l’atmosphère intelligente de sa vie, d’exprimer la pensée générale qui l’anime, de saisir la loi de sa course et de la tracer dès l’origine, ne fût-ce que par une ligne non colorée, avec ses inflexions fidèles toutefois et les accidents précis de son développement. […] Je n’affirmerai pas que le poëte ait réussi à faire un tout suffisamment intéressant et neuf ; mais l’intention générale et parfois le bonheur des détails sont manifestes. 

1794. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « PENSÉES FRAGMENTS ET LETTRES DE BLAISE PASCAL, Publiés pour la première fois conformément aux manuscrits, par M. Prosper Faugère. (1844). » pp. 193-224

Je pourrais insister sur bien des détails de cette édition nouvelle, en tirer peut-être quelques remarques piquantes sur les leçons successives dont on a essayé et dont plus d’une vient ici s’évanouir ; mais on me permettra de m’en tenir à quelques réflexions plus générales, que je ne crois pas moins essentielles, car il y a longtemps que, moi aussi, j’ai le cœur gros sur Pascal et que j’étouffe bien des pensées. […] Et qu’on ne dise pas que ce christianisme de Pascal était particulier, bizarre, excessif, en dehors des voies générales ; je ne nie pas qu’il n’ait eu quelques singularités de pratique ou d’expression ; mais dans le fond son christianisme ne diffère en rien du véritable et, j’oserai dire, de l’unique.

1795. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Racine — I »

Quelques remarques, à propos de Britannicus, préciseront notre pensée et la justifieront si, dans ces termes généraux, elle semblait un peu téméraire. […] n’échappent-ils pas aux critiques générales que nous avons hasardées sur son œuvre ?

1796. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Du génie critique et de Bayle »

Sa Critique générale de l’Histoire du Calvinisme du Père Maimbourg parut cette même année 1682, et jusqu’en décembre 1706, époque de sa mort, sa carrière, à l’ombre de la statue d’Érasme, ne fut plus marquée que par des écrits, des controverses littéraires ou philosophiques ; après ses disputes de plume avec Jurieu, Le Clerc, Bernard et Jaquelot, après son petit démêlé avec le domestique chatouilleux de la reine Christine, les plus graves événements pour lui furent ses déménagements (en 1688 et en 1692), qui lui brouillaient ses livres et ses papiers. […] En tête d’une des lettres de sa Critique générale, Bayle nous dit avoir remarqué, dès ses jeunes ans, une chose qui lui parut bien jolie et bien imitable, dans l’Histoire de l’Académie française de Pelisson : c’est que celui-ci avait toujours plus cherché, en lisant un livre, l’esprit et le génie de l’auteur que le sujet même qu’on y traitait.

1797. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre cinquième. Le peuple. — Chapitre I »

(Voir pour les détails la Correspondance des contrôleurs généraux de 1683 à 1698, publiée par M. de Boislisle.) — Or, d’après les mémoires des intendants (Vauban, Dîme royale , chap.  […] Compte général des revenus et dépenses fixes au 1er mai 1789 (Imprimerie royale, 1789). — Duc de Luynes, XVI, 49  Buchez et Roux, I, 206, 374.

1798. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre IV. Guerres civiles conflits d’idées et de passions (1562-1594) — Chapitre III. Montaigne »

Nulle part il n’y a plus d’unité, une idée générale mieux suivie que dans les trois cents pages qui s’intitulent Apologie de Raimond Sebond : mais justement le sens de tous ces beaux discours est une absolue condamnation du dessein de ce théologien, et dans le détail le singulier défenseur donne à chaque moment des démentis à son client. […] Il joua un certain rôle pendant les troubles, d’abord pour préserver la ville de Bordeaux pendant les quatre années de sa mairie, mais aussi pour préserver la ville de Bordeaux pendant les quatre années de sa marie, mais aussi dans la politique générale comme négociateur, intermédiaire et confident : les chefs des partis le recherchaient pour sa modération, sa sûreté et sa pénétration.

1799. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Ferdinand Fabre  »

Ferdinand Fabre fait quelquefois parler ses personnages comme ils écriraient, en style de mandement ; mais cette convention, si c’en est une, est des plus efficaces pour l’effet général de ses peintures. […] On a dit que sa passion du pouvoir n’avait guère les allures d’une passion ecclésiastique ; qu’elle était trop fougueuse, imprudente et emportée ; qu’il n’est pas vraisemblable qu’un vicaire général laisse dehors, la nuit, devant la porte fermée de la cathédrale, sous le vent et la pluie, le cercueil d’un évêque : l’esprit de corps est si puissant dans le clergé qu’il est infiniment rare que les haines particulières s’y manifestent par des actes capables de compromettre le clergé tout entier, de scandaliser les fidèles et de réjouir les impies ; et comme ici la publicité de la vengeance s’aggrave d’une sorte de sacrilège, on peut hardiment contester la vérité de cet épisode si lugubrement dramatique.

1800. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre douzième »

C’est à l’histoire générale qu’il appartient de juger cette entreprise, grande idée au dire des uns, selon d’autres grande présomption, qui, sous l’apparence d’un inventaire des connaissances humaines, faisait au passé tout entier le procès que Perrault et Lamotte avaient fait à Homère ; œuvre si contradictoire et si anarchique qu’au temps même où elle fut exécutée, des esprits qui la favorisaient comme acte la désavouaient comme ouvrage d’esprit, et la qualifiaient de Babel. […] Un magistrat préside chaque école, et l’inspection générale de toutes les écoles est confiée, à titre gratuit, à un grand seigneur « des plus qualifiés. » Pour inciter la jeunesse à la vertu, Bernardin de Saint-Pierre voudrait qu’un Élysée fût créé dans une des îles de la Seine, plantée d’arbres exotiques.

1801. (1890) L’avenir de la science « XXII » pp. 441-461

XXII Je demande pardon au lecteur pour mille aperçus partiellement exagérés qu’il ne manquera pas de découvrir dans ce qui précède et je le supplie de juger ce livre, non par une page isolée, mais par l’esprit général. […] « Quand il croit avoir avancé quelque chose d’exagéré, dit Gœthe en parlant d’Albert, de trop général ou de douteux, il ne cesse de limiter, de modifier, d’ajouter ou de retrancher jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien de sa proposition. » Plusieurs fausseront sans doute ma pensée, parce que je n’ai pas suivi cette sotte manière-là.

1802. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Madame de Pompadour. Mémoires de Mme Du Hausset, sa femme de chambre. (Collection Didot.) » pp. 486-511

Fille d’une mère galante qu’entretenait un fermier général, mariée comme provisoirement au neveu de ce dernier, il sembla de bonne heure que toute la famille, en la voyant si séduisante et si délicieuse, la destinât à mieux, et qu’on n’attendît plus que l’occasion et le moment. « C’est un morceau de roi… », disait-on de toutes parts autour d’elle ; et la jeune femme avait fini par croire à cette destinée de maîtresse de roi comme à son étoile. […] Ses troupes feront mieux leur devoir, et les généraux n’oseront pas manquer si ouvertement au leur.

1803. (1913) La Fontaine « IV. Les contes »

La traduction de l’Eunuque ne doit pas compter dans une étude générale du talent de La Fontaine. […] Ce sont les raisons générales.

1804. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre I. La conscience et la vie »

Comme elle le conduit à quelque théorie très générale, à une idée à peu près vide, il pourra toujours, plus tard, placer rétrospectivement dans l’idée tout ce que l’expérience aura enseigné de la chose : il prétendra alors avoir anticipé sur l’expérience par la seule force du raisonnement, avoir embrassé par avance dans une conception Plus vaste les conceptions plus restreintes en effet, mais seules difficiles à former et seules utiles à conserver, auxquelles on arrive par l’approfondissement des faits. […] Nous le devinerons sans peine si nous considérons la structure générale du système nerveux.

1805. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Le maréchal de Villars — V » pp. 123-131

. — Maréchal général, envoyé en Italie. — Sa dernière parole.

1806. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Béranger — Note »

Mais vous n’êtes pas ce troisième, et même, à vrai dire, personne ne l’est, puisque les traits sont assez généraux pour convenir à deux ou trois personnes dont aucune ne serait vous.

1807. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « M. de Sénancour — Oberman, édition nouvelle, 1833 »

Ce mot d’ennui, pris dans l’acception la plus générale et la plus philosophique, est le trait distinctif et le mal d’Oberman ; ç’a été en partie le mal du siècle, et Oberman se trouve ainsi l’un des livres les plus vrais de ce siècle, l’un des plus sincères témoignages, dans lequel bien des âmes peuvent se reconnaître. 

1808. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « PENSÉES » pp. 456-468

Quelques individus tout à fait supérieurs s’élèvent au-dessus, mais de combien peu ils s’élèvent, si l’on considère l’ordre général et infini !

1809. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Relation inédite de la dernière maladie de Louis XV. »

Ses troupes feront mieux leur devoir, et les généraux n’oseront pas manquer si ouvertement au leur… » On touche là les ficelles de la campagne tant célébrée de 1744.

1810. (1874) Premiers lundis. Tome I « M. A. Thiers : Histoire de la Révolution française. IXe et Xe volumes »

On savait gré des victoires à nos généraux, et on ne lui imputait que les revers.

1811. (1874) Premiers lundis. Tome I « Diderot : Mémoires, correspondance et ouvrages inédits — I »

On était dans un siècle d’analyse et de destruction, on s’inquiétait bien moins d’opposer aux idées en décadence des systèmes complets, réfléchis, désintéressés, dans lesquels les idées nouvelles de philosophie, de religion, de morale et de politique s’édifiassent selon l’ordre le plus général et le plus vrai, que de combattre et de renverser ce dont on ne voulait plus, ce à quoi on ne croyait plus, et ce qui pourtant subsistait toujours.

1812. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre III. Le naturalisme, 1850-1890 — Chapitre IV. La comédie »

Dumas fils sa Dame aux Camélias (1852) : non point la comédie classique, joyeuse et générale, mais une comédie dramatique, enveloppant quelque thèse morale dans une peinture exacte des mœurs contemporaines, une comédie émouvante et réaliste, qu’influençait fortement le voisinage du roman de Balzac.

1813. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre VI. Le charmeur Anatole France » pp. 60-71

Il a mieux qu’une science de trois ans d’École, faite en idées générales et en topos-passe-partout.

1814. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Les petites revues » pp. 48-62

La nouvelle série s’ouvre par un manifeste : la Décadence, où on lisait ceci : « Notre époque, fleurie de crimes habilement forfaicturés, de cabarets et de tavernes aux prétentions littéraires et aux vitraux peints, de prostitution étonnamment raffinée, de perversité cruelle et de blasement général, nous est l’image fidèle de l’ère des derniers Césars… Notre fin de dix-neuvième siècle, en notre Paris fait un peu de Rome, s’écartant de l’ornière creusée par le Roi-Soleil, dans les lettres, devait être taxée de Décadence.

1815. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre onzième. »

Cela n’est pas d’une vérité assez exacte et assez générale pour être mis en maxime.

1816. (1767) Salon de 1767 « Les deux académies » pp. 340-345

Cochin, plus en faveur, plus envié, plus haï, a supporté la plus forte part de l’indignation des élèves et du blâme général.

1817. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Notre critique et la leur »

C’était un critique, — un des maçons de cette Babel qu’on appelle la critique en France, — mais il n’avait pas de critique au fond, pas plus que la revue magazine à laquelle il appartenait, pas plus que les autres journaux d’une époque qui, si elle continue, sera tristement remarquable dans l’histoire par l’indigence des doctrines générales et des principes absolus.

1818. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Swift »

Mais Swift, lui, est un ironique de certitude, car si son livre aux domestiques, incroyable même quand on l’a expliqué, n’était pas la plus grosse, la plus colossale et la plus sanglante ironie, il ferait vomir de dégoût… Règle générale, du reste : si vous supprimez l’ironie dans le doyen Swift, ce bon prêtre anglican, ce digne homme, comme dit peut-être ironiquement à son tour le bon Walter Scott, il n’y aurait plus là qu’un cynique bon à jeter à la porte de toutes les maisons honnêtes pour sa peine d’en corrompre si abominablement les serviteurs.

1819. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Lessing »

Comme les véritables critiques, il avait des idées générales qu’il écoutait un peu plus que ses sensations.

1820. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Lefèvre-Deumier »

Un exemple nous suffira pour donner une idée de la manière générale et habituelle du poète.

1821. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Roger de Beauvoir »

Moi qui suis persuadé que la douleur peut magnifiquement féconder un homme, je m’attendais à voir sortir le grand poète, le poète définitif, du fond de cette riche nature de poète qui s’est tant dépensée sur les grands chemins, en entrant dans toutes les auberges ; je m’attendais à le voir clore cette vie qui n’a eu qu’un tort, c’est d’être trop heureuse, mais qui ne l’a plus… Je dirai tout à l’heure les qualités du recueil, et si j’ai cité, à une strophe près, toute sa préface, c’est qu’elle donne bien la teinte générale de son livre, et, comme il le dit lui-même, sa senteur.

1822. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Ranc » pp. 243-254

Ils étaient les chefs d’une société dite des Frères bleus, qui voulurent reprendre la conspiration de Malet et porter à l’Empereur Napoléon et à l’Empire le coup que ce général avait manqué.

1823. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « J.-J. Ampère ; A. Regnault ; Édouard Salvador »

Et si c’est toujours la même chose, si rien, dans cette promenade qu’on nous raconte, ne modifie en quoi que ce puisse être l’état des connaissances générales et des aperçus sur l’Amérique, le grand pays en question, dont la solution déconcertera peut-être bien des prophéties et des calculs, il ne reste plus au voyageur pour tout mérite que d’avoir montré les grâces de son esprit en prenant l’air.

1824. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Conclusion »

C’est au mouvement général, non pas seulement des doctrines, mais encore et surtout des institutions, que nous avons demandé les preuves quasi matérielles de sa vitalité.

1825. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre VIII. De Platon considéré comme panégyriste de Socrate. »

Plein de l’admiration générale et de la sienne, il voulut aussi contribuer à la gloire de son maître, en l’éternisant ; et il consacra presque tous ses ouvrages à son éloge.

1826. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXII. Des panégyriques latins de Théodose ; d’Ausone, panégyriste de Gratien. »

Maxime était un général des troupes romaines en Angleterre, qui, révolté contre Gratien, l’avait joint à Paris, lui avait enlevé son armée sans combattre, et l’avait ensuite fait assassiner à Lyon.

1827. (1929) La société des grands esprits

Les conseils généraux et municipaux, les architectes départementaux ou diocésains devraient tous être tenus de lire et de méditer le livre de Rodin. […] etc… Le thème général est le contraste entre notre grandeur et notre misère. […] Nul parti pris pour ni contre les hommes, chez cet écrivain si ferme dans ses idées générales, politiques et philosophiques. […] Il est vrai que Flaubert fut acquitté, et le procureur général d’aujourd’hui, M.  […] Berthelot avait fait au lycée Henri-IV des études classiques complètes et remporta le prix d’honneur de philosophie, avec une dissertation latine, au concours général.

1828. (1888) Portraits de maîtres

D’une façon générale, nous préférerions le Voyage en Grèce de Pierre Lebrun qui se distingue par une plus franche couleur. […] D’intermittentes erreurs, des sophismes passagers ne peuvent infirmer dans sa vérité générale notre sincère opinion. […] Comme sur les sculptures d’un temple attique s’avancent après cet Aristide les généraux émules des stratèges d’Athènes et des consuls romains. […] Pourtant c’est un des traits les plus généraux de l’existence humaine. […] Il avait été l’hôte de Desaix et de nos généraux républicains ; il avait suivi l’entraînement d’Adam Lux et de Forster vers notre Révolution.

1829. (1890) La vie littéraire. Deuxième série pp. -366

Il n’est pas facile de se faire une idée générale des choses au milieu desquelles on vit. […] Il a des idées générales, il a un système ; il donne à son crime je ne sais quelles intentions humanitaires. […] Mais elle ne se tromperait guère, je crois, sur le sentiment général de ces minces symboles. […] Nous n’en possédons pas la loi générale et la philosophie. […] Il mêle au vocabulaire français des éléments d’encyclopédie générale.

1830. (1913) Les idées et les hommes. Première série pp. -368

Les quatre exemples qu’il a découverts ne lui permettent pas, remarquera-t-on, d’aller à un dénigrement si général. […] … Il traite ses collaborateurs comme Napoléon ses généraux. […] Le général avait organisé à merveille l’avenir de Charles Baudelaire, mais sans le consulter. […] Entre le général et le poète, il y eut des querelles. […] Un jour, au commencement de l’année 1841, pendant un grand dîner que donnait sa mère, il eut une altercation violente avec le général : et, si le général le souffleta, il sauta bientôt à la gorge du général et pensa l’étrangler.

1831. (1895) Les confessions littéraires : le vers libre et les poètes. Figaro pp. 101-162

Les rimes viennent selon l’idée, et leurs sonorités apparentées de près ou de loin, doivent apporter modifications à l’idée générale, la compléter, ou l’atténuer : c’est la rime logique… Il entre en ma théorie sociologique, que l’Art soit décentralisé — comme économiquement la France reprenne en un avenir scientifiquement social, sa décentralisation par provinces. […] Je souhaite des poètes, des artistes de « leurs provinces » — comme des motifs superbes dans l’harmonie générale, et, ainsi seulement, totalisant la gloire vitale d’un pays. […] — Je pense d’abord que cet irrespect n’est pas aussi général qu’on le dit. […] Et puis cette irrévérence, cette colère contre ceux d’hier et d’aujourd’hui, est-elle donc si générale chez ceux d’aujourd’hui et de demain ? […] Seulement je glisserai sur l’incident de Mistral et du « vers blanc » pour insister sur le chapitre plus général du prétendu « vers libre ».

1832. (1915) Les idées et les hommes. Deuxième série pp. -341

Le général avait un frère, de qui j’ai tout oublié, dont je sais seulement qu’il voyageait, je ne sais pas comment ni à quel titre, par toute la terre. […] Racine et Fénelon plaçaient en Grèce et dans le Latium des personnages d’une réalité si générale qu’ils sont les types mêmes des vertus, des vices, des passions. […] Or, le poète ainsi témoigne de sa vie réelle ; et il n’est de réalité que particulière : mais il n’est rien aussi de plus général que la vie. […] Voilà des causes générales de dissipation. […] Il l’a traité de « candidat à la paralysie générale ».

1833. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxiiie entretien. Littérature russe. Ivan Tourgueneff »

Parmi les traits qui le distinguent, il en est un malheureusement général chez le peuple russe ; c’est un dédain, un mépris pour les femmes qui rend le sort de celles-ci des plus tristes. […] Sa voix ne tarda pas à se développer, et il entonna une chanson mélancolique. « Plus d’un sentier traverse la plaine. » Ces paroles produisirent une émotion générale. […] Diki-Barine fronça les sourcils, et une larme sillonna sa joue bronzée ; l’entrepreneur appuya son front contre son poing, et resta immobile… Je ne sais comment cette émotion générale aurait fini si Iakof ne s’était tout à coup arrêté au milieu d’une note élevée. […] Une confession innocente et générale qui dit : Me voilà !

1834. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1895 » pp. 297-383

Ce qui avait contribué à sa mort, dit Lefèvre, c’est qu’au milieu de ces hommes en costume sombre, et ayant l’air un peu de pompiers, avec son uniforme rouge et sa culotte blanche, il avait l’air d’un général anglais. […] Puis elle me décrivait sa maison, au bas de la côte de Grasse, choisie par le général, autrefois ambassadeur à Constantinople, dans un endroit qui lui rappelait la Corne d’Or, une maison à la chambre du général, tendue avec de la toile, et ressemblant à une tente, et à l’écurie renfermant deux carrosses d’apparat, dont la propriétaire avait été obligée de vendre les chevaux, quand elle avait été réduite à vivre de sa pension de veuve : carrosses, que les bonnes sortaient et promenaient, une heure, tous les samedis, sur les pavés de la cour. […] Oui, l’auteur du rapport avait passé, tout son temps, au Cap, dans les cercles, les cafés, les lieux de plaisir, et n’avait fait qu’une apparition d’une quinzaine, aux mines, mais, dans son séjour au Cap, de ses conversations avec les ingénieurs des compagnies, les employés venant là, faire la fête quelques jours, de ces confidences des uns et des autres, dans une griserie générale, il avait soutiré tous les documents, dont il avait besoin, et n’avait eu qu’à les contrôler, qu’à les vérifier aux mines.

1835. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Troisième partie. Dictionnaire » pp. 243-306

Grimaud, l’éditeur Sansot, etc… Les travaux généraux qui existent déjà sont :   I. — Les Poètes d’Aujourd’hui par Ad.  […] Bibliographie générale N. […] En préparation. — Une série de romans sous le titre général : La Règle de l’Action. […] À consulter. — La Boule de vermeil (en préface, étude générale de son frère Jacques des Gachons). — Edmond Pilon, Pierre de Querlon, Anthologie-Revue, 1904.

1836. (1845) Simples lettres sur l’art dramatique pp. 3-132

Or, le ministre indifférent, s’il a un agent à nommer près des théâtres royaux, les seuls, nous l’avons dit, où l’on puisse faire de l’art, il nomme un agent qui remplisse ses vues particulières et non qui réponde au besoin général. […] Si nous avions conservé quelque doute sur le caractère général de ces odes, ce mot seul suffirait à le résoudre ; pour traiter un homme comme un plafond, il faut porter à la réalité visible un amour effréné ; et nous craignons fort que cet amour chez M.  […] C’était un hosannah général, qui, d’ailleurs, avait un écho partout. […] Autrefois, les déclarations de guerre, soit générales, soit particulières, étaient portées par un héraut d’armes : celui auquel s’adressait le défi avait le temps de se préparer à la défense.

1837. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « George Sand — George Sand, Lélia (1833) »

Le souffle général du livre est un souffle de colère par la bouche de Lélia ; et l’on n’a pour se délasser, pour se rafraichir de ce vent âpre et contraire, que le stoïcisme glacé de Trenmor.

1838. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre IV. De la philosophie et de l’éloquence des Grecs » pp. 120-134

Aristote est dans l’ignorance la plus complète sur toutes les questions générales que l’histoire de son temps n’a point éclaircies ; il ne suppose pas l’existence du droit naturel pour les esclaves.

1839. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Conclusion » pp. 355-370

La question du goût est la plus délicate des trois questions particulières qui composent la question générale de la critique littéraire.

1840. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre II. Distinction des principaux courants (1535-1550) — Chapitre II. Jean Calvin »

Depuis Cicéron et Sénèque, depuis Épictète et Sénèque on n’avait jamais écrit sur l’homme avec autant d’ampleur et de précision : ce que l’esprit français enrichi par l’éducation classique fera excellemment, la description des traits généraux de l’homme moral, je le trouve dans Calvin, qui se place ainsi aux sources mêmes du génie classique.

1841. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre II. La commedia dell’arte » pp. 10-30

Il nous paraît bien représenter le type dans son caractère général : il a dans son vêtement l’ampleur que Pierrot a conservée jusqu’à nos jours ; il porte le sabre de bois qui resta propre à Arlequin ; il est coiffé du chapeau souple, susceptible de revêtir les formes les plus étranges, rendu célèbre notamment par le fameux pitre Tabarin.

1842. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « F.-A. Cazals » pp. 150-164

Dans la détresse générale, la petite Charlotte Deschamps passe, souriante.

1843. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « L’Âge héroïque du Symbolisme » pp. 5-17

Tant de gens n’espèrent plus rien que d’un chambardement général !

1844. (1890) L’avenir de la science « I »

Qui sait si un jour la vue du bien général de l’humanité, pour laquelle on construit, ne viendra pas adoucir et sanctifier les sueurs de l’homme ?

1845. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre III. L’analyse externe d’une œuvre littéraire » pp. 48-55

Par là même, c’est une nécessité de décomposer ce que contient ce terme vague et général de style.

1846. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXVIII » pp. 305-318

Mais le ridicule d’étaler de la science ne pouvait être assez général pour être connu du public, pour le blesser et lui causer du plaisir sur la scène.

1847. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Préface. de. la premiere édition. » pp. 1-22

Aussi, par les fruits de cette désolante doctrine, voit-on presque partout une dégradation générale ; les esprits retrécis, abattus ; les cœurs resserrés, desséchés, languissans ; les mœurs corrompues, dégradées, ou plutôt entiérement anéanties ; le génie national totalement défiguré & perverti.

1848. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 24-41

De plus, on a vu des Poëmes dans presque toutes les Langues, avoir un succès général, quoique l’intelligence n’en fût réservée qu’à un très-petit nombre de Connoisseurs.

1849. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Japonisme » pp. 261-283

Alors les 47 ronins se dirigeaient vers le petit cimetière du temple de la Colline-du-Printemps, où reposait le seigneur d’Akô sous trois couches de pierre, surmontées d’une plaque et de son épitaphe ainsi conçue : Le grand Samuraï, couché en paix… et qui durant sa vie jouit des titres honorables de Majordome général et de Grand-homme-ayant-le-privilège-d’audience-avec-le-Mikado.

1850. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface de « Ruy Blas » (1839) »

Qu’on nous permette donc de passer, sans nous appesantir autrement sur la transition, des idées générales que nous venons de poser, et qui, selon nous, toutes les conditions de l’idéal étant maintenues du reste, régissent l’art tout entier, à quelques-unes des idées particulières que ce drame, Ruy Blas, peut soulever dans les esprits attentifs.

1851. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Fontenelle, et le père Baltus. » pp. 2-16

Qu’on ajoute à cela l’amour naturel des hommes pour le merveilleux, & l’on ne s’étonnera plus que cette opinion ait été générale parmi les chrétiens.

1852. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Baudouin » pp. 198-202

Ce n’est pas moi, qui cependant n’ignore pas ce qu’on peut m’objecter, le peu d’influence que les productions des beaux-arts ont sur les mœurs générales, leur indépendance même de la volonté et de l’exemple d’un souverain, des ressorts momentanés, tels que l’ambition, le péril, l’esprit patriotique.

1853. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre X. Seconde partie. Émancipation de la pensée » pp. 300-314

Dès lors ce qu’il y avait d’essentiel et de subsistant par son énergie propre a cédé la place aux signes variables et plus ou moins arbitraires ; dès lors le génie individuel a remplacé le génie général ; dès lors les impressions ont été reçues par un plus ou moins grand nombre, mais n’ont pas été reçues par tous ; dès lors enfin l’art est venu au secours de la nature.

1854. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Le Christianisme en Chine, en Tartarie et au Thibet »

» Effectivement, que le Christianisme, en Chine, ait existé à une période plutôt qu’à une autre, il est certain qu’il n’y a vécu qu’à grand’peine, plus ou moins altéré, d’ailleurs, plus ou moins souillé de nestorianisme, et finalement plus ou moins entraîné dans l’idolâtrie générale, ou dans cette effroyable indifférence qui est la seule manière pour les Chinois d’échapper à l’idolâtrie !

1855. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Lenient » pp. 287-299

Aussi l’est-il correctement, honorablement, mais si exclusivement, qu’en faisant une étude particulière de son ouvrage on pourrait faire une étude générale du professeur, qui trouve sa chaire trop petite et veut l’élargir par un livre.

1856. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « La Révolution d’Angleterre »

En effet, excepté ce grand comte de Clarendon, qui occupe dans l’histoire de son pays — dit Guizot — une place presque aussi large que Cromwell, tous les personnages que l’illustre historien évoque aux regards de notre esprit dans ses études biographiques sont des hommes morts à jamais dans le souvenir de ceux qui, comme la postérité prise en masse, ne voient et ne peuvent se soucier que des résultats généraux et des hommes qui les représentent.

1857. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Laïs de Corinthe et Ninon de Lenclos » pp. 123-135

Les lettres de Ninon qu’il loue, agréables de ton, ne dominent en rien le ton général des hautes sociétés que voyait mademoiselle de Lenclos.

1858. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « W.-H. Prescott » pp. 135-148

Il prit, lui, sans broncher, la responsabilité d’un événement qui pesait à son général, et Prescott n’a pas non plus oublié de nous dire que le duc d’Albe fit une pension, de ses deniers, à la comtesse d’Egmont, tout le temps qu’elle vécut.

1859. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Crétineau-Joly » pp. 367-380

Parfois même il n’est pas besoin d’une filiation directe ; il suffit du même nom, pour que la mystérieuse et redoutable loi s’accomplisse… Habitué, par l’histoire religieuse qu’il a souvent écrite, aux idées générales et aux conclusions providentielles, Crétineau-Joly devait être nécessairement plus frappé que personne du rôle invariablement funeste qu’a joué dans nos annales tout ce qui porta jadis le nom d’Orléans, et il n’a pas voulu qu’on l’oublie.

1860. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Le docteur Revelière » pp. 381-394

… Les badauds de philosophie et de civilisation, qui expliquent tout avec le mouvement général de la pensée et les évolutions progressives de l’esprit humain, affectaient de ne pas croire à l’importance des sociétés secrètes.

1861. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Μ. Eugène Hatin » pp. 1-14

Eugène Hatin Histoire politique et littéraire de la Presse en France, avec une introduction historique sur les origines du journal et la bibliographie générale des journaux depuis leur origine.

1862. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Camille Desmoulins » pp. 31-44

Quand, enfant affolé de l’insurrection, il se nomma lui-même procureur général de la hideuse lanterne, puis tout à coup se cabra de peur devant l’incendie qu’il avait allumé avec son falot, comme le petit polisson du coin d’un bois qui l’incendie avec une allumette et qui se sauve ; quand, toujours gamin, mais gamin tremblant pour le coup, — car le génie de Camille Desmoulins est voué autant à la peur qu’aux larmes, — il se laisse corriger ses épreuves du Vieux Cordelier, comme un devoir, par le terrible Robespierre ; quand tout à coup il fait volte-face contre son ancien ami Brissot, qu’il avait tant vanté, et, girouette lasse de tourner dans du sang, ne veut pas en avoir tant au pied, c’est éternellement et partout sa sensibilité que MΜ. 

1863. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « IV. Saisset »

Il est inférieur aussi, après avoir conclu au particulier dans chacune de ces biographies intellectuelles, de n’avoir pas su conclure au général, et après avoir fait passer philosophes et systèmes par le creuset de l’analyse, de n’avoir pas jaugé d’un dernier regard la puissance en soi de la philosophie !

1864. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « VI. Jules Simon »

Dieu trouvé au fond du cœur, quand on l’y trouve ; Dieu inné, étoile inconnue du monde invisible, aimable et brillante, — pas trop brillante cependant, si elle est aimable, — Dieu qui promet par la souffrance et le spectacle de l’injustice une immortalité… probable, et n’ayant pour tout culte qu’une prière qui ne demande rien, par respect pour les lois générales du monde, mais qui remercie, on ne sait trop pourquoi, telle est cette religion naturelle, mêlée d’un stoïcisme incertain qui voudrait bien qu’on lui payât les appointements de sa vertu, mais qui n’est pas sûr de les toucher.

1865. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Chastel, Doisy, Mézières »

Ce livre, dont le titre étreint dans l’esprit et précise la question davantage (Assistance comparée dans l’ère païenne et l’ère chrétienne), n’a pas seulement, comme nous le disions plus haut, sa valeur individuelle et littéraire, mais il a la valeur générale, impersonnelle, absolue, de la vérité.

1866. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Barthélemy Saint-Hilaire »

Mahomet, le guerrier, le général d’armée, mais qui ne le devint qu’à cinquante ans, comme le rude Cromwell, était né doux, et ce qu’il sut du Christianisme ajouta encore à la disposition naturelle de son âme… À la première bataille à laquelle il assista, tout jeune qu’il fût, par conséquent d’autant plus susceptible de sentir l’ivresse du combat, il se contenta de ramasser tranquillement les flèches de ses oncles… C’était un de ces doux, à qui doit échoir l’empire de la terre.

1867. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Vte Maurice De Bonald »

Quoi qu’il y écrive vers la fin le mot de conclusion, il n’y en a pas pourtant de rigoureusement affirmée par ce royaliste contre la royauté qu’il aime encore malgré ses fautes, et ce sont les événements seuls qu’il laisse conclure… Il est évident cependant que l’état général des rois en proie à l’entrainement révolutionnaire a pu être d’un exemple contagieux pour celui qui devra s’appeler Henri V, et c’est par les expériences et les aveux de la papauté elle-même que Bonald constate cet état lamentable.

1868. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Armand Hayem »

Malheureusement, Hayem l’a énervé de métaphysique… C’est la métaphysique, et la plus mauvaise des métaphysiques, — la métaphysique moderne, qui donne l’égalité des choses apprises à la pensée et au style des hommes qui ont une valeur propre et qui devraient rester personnels, — c’est cette métaphysique générale qui noie tout, inféconde même quand elle a la prétention d’être positive, qui est le défaut capital du livre.

1869. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Maurice Bouchor »

En réalité, c’est là le tout du livre, le reste n’étant que détails, et il y en a de charmants de grâce descriptive, de tendresse et de mélancolie… Je sais bien qu’on a dit, en thèse générale, que le poète n’existe que par les détails ; mais, selon moi, c’est trop vite conclure en faveur d’un poète à qui n’appartient pas la conception première de son poème, et qui a manqué, tout en la voulant, cette unité qui est la gloire de tout poème, et qu’avait même cet Homère qu’on a cru plusieurs !

1870. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. de Banville. Les Odes funambulesques. »

Quand donc elle trouve sur son chemin, comme aujourd’hui, un livre qui sort par le relief, le mordant, la qualité, la solidité, le brochage vrai, la correction experte de la triste production contemporaine, elle en donne acte, avant de passer outre, à l’éditeur qui se permet cette nouveauté, ne dût-il être imité par personne dans ce temps d’extinction générale, de bon marché et d’égalité dans la misère !

1871. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Auguste de Chatillon. À la Grand’Pinte ! »

Il faut bien l’avouer, par l’exécution la plus générale de ses poésies, il touche aux Matériels.

1872. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Duranty » pp. 228-238

Duranty, mais ce pathétique vient de gens et d’événements si communs qu’ils ne vous touchent plus ; et quand, parmi ces gens si profondément communs, tous tant qu’ils sont, il y a un caractère qu’au moins le romancier devrait sauvegarder de la vulgarité générale, puisque c’est celui de son héroïne, sur le malheur de laquelle il a pour but de nous attendrir, le croira-t-on ?

1873. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre V. Des Grecs, et de leurs éloges funèbres en l’honneur des guerriers morts dans les combats. »

Ce général exhortant les troupes, et distingué des neuf autres, c’est Miltiade : il a sauvé la Grèce ; mais aussi il a obtenu ce prix de sa victoire. » — Peut-être dans le temps même qu’ils parlent, ils voient un Grec qui regardait ce même tableau en rêvant profondément.

1874. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXVe entretien » pp. 317-396

Le Ciel suprême sait que ce que je dis ici est conforme à la plus exacte vérité, et que, si je ne nomme pas publiquement un successeur, c’est uniquement pour l’avantage particulier de mes enfants eux-mêmes et pour le bien général de tous mes sujets. […] Les trente-deux livres suivants sont comme le tableau et le précis philosophique des lois fondamentales de l’État, des principes invariables du gouvernement et des règles générales de l’administration et de la justice. […] Quant à la manière dont chaque article est traité, il est inutile d’avertir que les plus importants et les plus nécessaires sont traités plus au long ; mais la règle générale, c’est de diviser chacun en cinq, six, sept et même huit chapitres ou sections.

1875. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre septième »

A cet effet général de la morale dans les sermons de Bourdaloue, il s’en joignait deux autres, la hardiesse de la censure et l’attrait des allusions. […] On oublia Bourdaloue pour Massillon, qui le remplaça bientôt dans cette chaire à peine vide un moment, où se renouvelaient pour les besoins religieux de Louis XIV les grands orateurs, de même que les grands poètes s’étaient succédé pour ses plaisirs, les grands généraux et les hommes d’Etat pour ses affaires. […] Et quelle justesse dans cette remarque générale sur l’imagination du style et de l’expression, considérée comme une qualité de génie chez les poètes !

1876. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « VIII »

Le cadre général et les noms sont empruntés au poème allemand de Gottfried de Strasbourg ; mais dans plusieurs points essentiels il ne le suit pas, mais il suit au contraire les poètes français. […] C’est là un cas dans lequel ce n’est pas précisément par le rehaussement de mots spéciaux, mais par sa sonorité générale, que la langue s’ajoute à la musique pour augmenter l’absolue précision des sentiments à exprimer. — Un peu plus loin, nous trouvons les paroles que j’ai déjà citées : « Mir erkoren, etc. »88. […] La sensation, même superficielle, de la musique de Parsifal nous amène devant un monde de douleur et de péché ; la teinte triste et recueillie du prélude, cet espoir, au milieu de la souffrance, d’un sauveur attendu nous donne déjà le sens général de l’œuvre.

1877. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1857 » pp. 163-222

Les anecdotes trop peu connues l’effarouchent, les documents vierges l’effrayent : une histoire, comme nous la comprenons du xviiie  siècle, développée à travers une longue série de lettres autographes et de pièces inédites servant à mettre en montre tous les côtés du siècle : une histoire, neuve, originale, sortant de la forme générale des histoires ordinaires, ne nous rapportera pas le vingtième d’une grosse compilation, où nous aurons à patauger des pages entières dans du connu et du ressassé. […] Son valet était un général romain, tué à une bataille quelconque dans le pays, et auquel il avait redonné le mécanisme vital, en ne lui accordant que la dose d’intelligence nécessaire pour nettoyer ses fioles. » 18 avril Je voudrais une chambre inondée de soleil, des meubles tout mangés de lumière, de vieilles tapisseries, dont toutes les couleurs seraient éteintes et comme passées sous les rayons du Midi. […] Prévost-Paradol, est plus générale qu’il ne le croit, et il n’a, pour s’en convaincre, qu’à prendre connaissance du terrible article, publié sur l’écrivain des Débats, par M. 

1878. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1869 » pp. 253-317

Un général qui s’appelle Bataille ; un comte de Fitz-James, un membre du Jockey-Club, un aimable gentilhomme, un vieux grognard de l’amour ; un fabricant de plumes de fer un M***, un personnage venimeux et vénéneux qui manque aux comédies de Barrière, un type curieux de la médiocratie exaspérée ; une femme d’Odessa ; des Grecs anémiques. […] * * * — M. de Sacy racontait, ce matin, que lorsqu’on apprit au général Sébastiani l’assassinat de sa fille, Mme de Praslin, le général arrêta celui qui lui apportait la nouvelle, par un : « Ah ! […] Il a la parole nerveuse qui se presse et sort par saccades, et une espèce d’inquiétude générale qui le fait appeler, à tout moment, son fils, qu’il craint de voir écraser par les voitures.

1879. (1856) Cours familier de littérature. II « VIIe entretien » pp. 5-85

D’une combustion générale il serait sorti ce qui pouvait, un monceau de cendre étouffé sous une pluie de sang, et foulé bientôt après aux pieds par une tyrannie militaire. […] Pendant que ce gouvernement combattait dans les rues de Paris pour le salut de la république et de l’assemblée ; pendant qu’il triomphait par l’armée qu’il avait préparée, par le général qu’il avait nommé, par ses propres mains, chef et soldat lui-même, offrant sa vie au feu pour défendre la représentation nationale, cette même représentation nationale le soupçonnait odieusement d’une complicité souterraine avec ses ennemis, et lui redemandait en hâte le pouvoir exécutif pour le décerner à un dictateur aussi patriote, mais pas plus dévoué que lui à la France. […] Il se nommait M. de Santilly ; il avait été général au service d’Espagne sous Charles IV ; il avait connu intimement à Madrid la comtesse d’Albany et sa sœur, la princesse de Castelfranco.

1880. (1814) Cours de littérature dramatique. Tome III

Enfin, nous avons vu Louis XIV lui-même, malgré la supériorité des auteurs français, battu par les généraux allemands et anglais, dont la France avait l’honneur d’être le modèle pour la poésie et l’éloquence ; et si le prince Eugène n’eût pas été amoureux, je ne sais pas trop ce que serait devenu notre empire de l’esprit. […] Un général, fameux par ses exploits, peut-il ignorer les règles de l’honneur ? […] Je ne sais pourquoi les Grecs avaient pris en aversion leurs anciens rois ; car chez eux les rois n’étaient que des généraux d’armée, auxquels on n’accordait pendant la paix qu’un pouvoir très borné. […] Le sens de ce vers est un peu trop général ; il suffirait seul pour rendre Lachaussée recommandable auprès des belles : malheureusement l’expérience ne prouve que trop que beaucoup de riches se sont appauvris en faisant du bien à ce qu’ils aimaient. […] On peut appliquer spécialement à L’École des mères le reproche général qu’on fait aux pièces de Térence, dans lesquelles on était fâché de ne pas trouver la force comique de Ménandre : on l’appelait, pour cette raison, un demi-Ménandre.

1881. (1893) Impressions de théâtre. Septième série

Elle devine tout à coup que l’irrésistible général a voulu assurer la tranquillité de son tête-à-tête avec Lysistrata. […] » et s’abat dans un fauteuil, prise tout à coup de paralysie générale. […] Il s’en tient au développement fleuri de ces vérités générales qui n’étonnent ni qui n’offensent personne, mais qui n’éclairent personne non plus et qui ne pénètrent point dans les cœurs. […] Mais tout à coup, juste au moment où le président va donner la parole au procureur général, le Père Vignal demande à être entendu. […] Ce sont types aussi connus et souvent presque aussi généraux que ceux de l’ancienne comédie italienne.

1882. (1920) Impressions de théâtre. Onzième série

J’ai trop de peine à manier les idées générales, ou même à répéter celles d’autrui. […] Brunetière, lui, n’a que des idées générales ; d’impressions, presque pas ; de sensations, jamais. […] « Ces raisons, je pense, relèvent de l’esthétique générale de nos classiques. […] Cette fois, nous avons mieux encore : une fille de général, s’il vous plaît ! […] Bref, elle s’est conduite en fille de général, et, si elle n’a pas de talent, elle a au moins du courage.

1883. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « M. de Fontanes »

On distingue difficilement les articles de Fontanes dans cette feuille, qui d’ailleurs a peu vécu ; et comme il n’y a que l’esprit général qui en soit remarquable, il importe peu de les distinguer. […] « Brave général, « Tout a changé et tout doit changer encore, a dit un écrivain politique de ce siècle, à la tête d’un ouvrage fameux. […] « En vérité, brave Général, vous devez bien rire quelquefois, du haut de votre gloire, des cabinets de l’Europe et des dupes que vous faites. […] A cette idée générale se joignait chez lui une inspiration de bonté et d’obligeance infinie pour les personnes, qui faisait dans le détail sa direction la plus ordinaire. […] Il le nomma au sein du Comité de sûreté générale. — On peut voir au tome XXX de l’Histoire parlementaire de la Révolution française, pages 381, 382, 392 et suivantes, les détails des deux séances de la Convention, 20 et 21 décembre, et la discussion du chiffre vrai des mitraillés.

1884. (1837) Lettres sur les écrivains français pp. -167

Aussi, après quelques minutes de conversation générale eus-je le front de causer avec Indiana, et quelques instants après l’audace surhumaine de lui offrir l’envoi des réimpressions de ses ouvrages. […] L’auteur d’Antony est fils du général républicain Alexandre Dumas empoisonné en Italie, dit-on, par le père du roi de Naples actuel1. […] Son mari, qu’elle a perdu, était un fournisseur général qui a possédé une grande fortune. […] Napoléon Landais, le très célèbre auteur du Dictionnaire général et grammatical et de la Grammaire des Grammaires. […] Bohain ayant quitté ses fonctions publiques, se voua aux entreprises de librairie, et celle du Dictionnaire Général et Grammatical, fut une des plus heureuses.

1885. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Horace Vernet (suite et fin.) »

Je dis avec prudence : ce n’est pas qu’il y eût eu un danger personnel à pousser mes investigations fort avant dans le Maroc, mais la moindre petite inconséquence pouvait amener une collision entre nous et les agents d’Abd-el-Kader, que nous avions en avant et en arrière, chose qui aurait mis à l’aise la diplomatie de M. le général de La Rue… » Le général de La Rue avait été, on se le rappelle, chargé d’une mission auprès de l’empereur du Maroc. […] Horace persistait, le général aussi : « J’ai fait tout mon avancement dans les guides, je dois m’y connaître. » Horace n’en voulut pas avoir le démenti ; il alla au ministère de la guerre et revint preuves en main.

1886. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. »

Il entreprit de l’en avertir, d’abord d’une manière générale, à la fin de son très gracieux article de la Revue de Paris (18 décembre 1836), ensuite plus en détail par lettres. […] La raison froide, la connaissance et la prévoyance des faits généraux, ne les lui demandez pas.

1887. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « DES MÉMOIRES DE MIRABEAU ET DE L’ÉTUDE DE M. VICTOR HUGO a ce sujet. » pp. 273-306

Sans doute il ne suivit aucun plan général dans ses attaques, et ne les gouverna souvent qu’au gré de ses passions ou même de ses besoins ; et c’est en ce sens surtout qu’il est vrai de dire que sa mémoire publique, sa mémoire de grand citoyen a reçu d’irréparables atteintes ; mais il eut de rares et lumineuses inspirations sur l’état social profond et l’avenir où l’on se précipitait. […] A Montesquieu, l’histoire renouvelée ; à Voltaire, la propagation du déisme, du bon sens et de la tolérance ; à Diderot, le résumé encyclopédique des connaissances humaines ; à Jean-Jacques, la restauration du sentiment religieux, des droits de l’homme, tant individuel que social, et le grand principe de la souveraineté démocratique : tels sont les titres généraux que leur reconnaît M.

1888. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « La Bruyère »

Ce qu’il y a de chique dans les plus belles productions du jour est effrayant, et je ne l’ose dire ici que parce que, parlant au général, l’application ne saurait tomber sur aucun illustre en particulier. […] Elle épousa Juli ou Juilly, un honnête homme de la finance, qui devint fermier général et qui garda une réputation sans tache.

1889. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « François Ier, poëte. Poésies et correspondance recueillies et publiées par M. Aimé Champollion-Figeac, 1 vol. in-4°, Paris, 1847. »

Il ne suffirait pas de se rejeter sur l’état de la poésie française, à cette date du règne de François Ier, pour expliquer uniquement par cette imperfection générale les singulières faiblesses et le rocailleux plus qu’ordinaire de la veine royale. […] Il les donne pour les avoir faites à l’imitation des anciens grecs, latins et modernes italiens voilà qui est franc ; mais, en ces termes généraux, l’indication reste bien vague.

1890. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIVe entretien. Mélanges »

Ceci n’est que l’ébauche d’une critique générale de l’œuvre sociale écrite au courant de la plume, et destinée à être revue et corrigée à loisir avant de permettre qu’on l’imprime. […] Le général marquis de L…, ancien sous-officier de l’armée de Bonaparte, puis colonel des gendarmes de la garde, fut choisi par elle pour son second mari.

1891. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CXLVIIIe entretien. De la monarchie littéraire & artistique ou les Médicis (suite) »

Voici ce qu’en dit un historien contemporain : « On n’entend parler ici, dit-il, ni de vols, ni de désordres nocturnes, ni d’assassinats ; de jour et de nuit, tout individu peut vaquer à ses affaires avec la plus parfaite sécurité : on n’y connaît ni espions ni délateurs : on ne souffre point que l’accusation d’un seul trouble la tranquillité générale ; car c’est une des maximes de Laurent, qu’il vaut mieux se fier à tous qu’à un petit nombre. » Son influence diplomatique en faisait le juge de paix de l’Europe. […] Il faudra éviter toute liaison intime avec ceux dont les mœurs sont décriées, non seulement pour l’inconvénient de la chose en elle-même, mais aussi à cause de l’opinion publique, qu’il est bon de se concilier ; parlez de choses générales avec chacun.

1892. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre I. La littérature pendant la Révolution et l’Empire — Chapitre IV. Chateaubriand »

Conception générale des Natchez et des Martyrs. […] D’une façon générale, la place que dans le roman, dans la pensée, dans l’histoire même et les ouvrages de philosophie ou d’érudition tient aujourd’hui la peinture de la nature, de Sand à Loti et de Michelet à Renan, cette place a été marquée par Chateaubriand669.

1893. (1911) Enquête sur la question du latin (Les Marges)

Percevoir l’enchaînement des idées dans un raisonnement juridique, discerner le général et le particulier, distinguer l’argument et l’exemple, toutes ces opérations élémentaires de notre technique (et j’en pourrais citer bien d’autres) paraissent dépasser le niveau de leurs forces intellectuelles. […] Nous souffrons d’une crise générale de la sensibilité.

1894. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre quinzième. »

Les grands généraux, les grands ministres avaient disparu. […] La conduite générale du personnage a fourni les traits principaux : le mélange du bien et du mal, dans la même vie, a fourni les contrastes : on dirait un portrait qu’un peintre habile aurait fait d’un inconnu d’après une tradition.

1895. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « II »

Georges Servières vient de nous donner des documents qui permettent de se rendre compte du mouvement wagnérien ; quoi qu’aucune critique n’ait présidé au classement des matériaux et que ce livre eût besoin d’être refait avec la préoccupation de grouper les différents mouvements des esprits sous quelques influences générales, on peut dès à présent tirer de la lecture de ce catalogue chronologique cette conclusion que, pas plus chez les défenseurs de Wagner que chez ses ennemis, il n’y a eu aucun effort sérieux pour comprendre son œuvre et le but qu’il poursuivait. […] Puis, de ce silence encore interrompu çà et là par le bruit des étuis de lorgnette que referment quelques rares visiteurs indélicats et par les petites toux que provoque irrésistiblement le silence ou l’obscurité dans toute assemblée et qui sont comme autant de protestations partielles contre l’envahissement trop général de toutes ces vitalités neutralisées, de ce silence, disons-nous, monte rapidement comme un besoin de plus en plus sensible d’entendre (plus encore que voir), et dès que du fond de l’« abîme mystique » s’étirent peu à peu les premiers sons du prélude, on sent dans tout le public une appréhension, une tension directe de toutes les facultés esthétiques, et le silence semble plus absorbant encore autour de ces sonorités surprenantes et si avidement attendues.

1896. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » pp. 457-512

L’Essai sur l’Histoire générale annonce sans doute un talent supérieur ; mais il ne sera jamais regardé par des Esprits sages & instruits, que comme un tableau infidele, où, sous prétexte de peindre les progrès de l’esprit des Nations, l’Auteur s’efforce de ramener tous les événemens à l’objet qu’il s’étoit proposé, celui d’établir le fatalisme, systême qui est le comble de l’absurdité. […] Cet Essai sur l’Histoire générale a été foudroyé par des critiques, qui n’ont été réfutées que par des injures.

1897. (1899) Esthétique de la langue française « La métaphore  »

L’exemple n’est pas unique, puisque la même aventure, mais pour d’autres motifs, est arrivée, comme on sait, au mot coucou 178, fleur et oiseau, tous les deux de printemps et de la même heure ; on a cru que la fleur naissait pour l’oiseau et pour le nourrir, — c’est une croyance générale que rien dans la création ne saurait être inutile ; mais cette fleur ou cette herbe, dédaignées des hommes et des bêtes domestiques, ou ces baies qui mûrissent loin dans les bois, à quoi servent-elles donc ? […] On ne devrait pas laisser les cuistres toucher à des organismes aussi délicats que le langage : du moins pourra-t-on désormais leur enseigner que les « tropes » sont une branche de la psychologie générale et qu’il faut réfléchir très longtemps avant que d’oser couper en deux morceaux et tailler à arêtes vives un bloc verbal que l’esprit humain laisse volontairement informe.

1898. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Sainte-Beuve » pp. 43-79

Or, la Critique est placée plus haut… Elle n’est pas qu’une sensation, elle est une idée… Dormez-moi donc sur quoi que ce soit les idées générales de Sainte-Beuve ? […] Il est bien moins dans l’opinion générale un poète, un romancier, un historien qu’un critique, et c’est sur le pied du plus grand critique du dix-neuvième siècle que la Postérité l’acceptera, si les rares esprits qui la devancent et quelquefois la font, ne prennent pas la peine de l’avertir.

1899. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « George Sand — George Sand, Valentine (1832) »

À cette raison générale et assez naturelle que je me donnais à moi-même pour me méfier de Valentine, il s’en joignait d’autres plus particulières, tirées du caractère et du genre de mérite d’Indiana.

1900. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « BRIZEUX et AUGUSTE BARBIER, Marie. — Iambes. » pp. 222-234

Il faut en conclure seulement, peut-être, que par moments, dans le détail de l’expression, il s’est laissé aller en pur artiste à un caprice d’énergie exorbitante qui distrait et donne le change sur l’ensemble de sa pensée ; mais l’intention générale, la philosophique moralité de son inspiration n’est pas douteuse ; elle ressert manifestement de ses compositions les plus importantes, de la Curée, de la Popularité, de l’Idole, de Melpomène ; elle est écrite en termes magnifiques, au début et à la fin du volume, dans les pièces intitulées Tentation et Desperatio ; car ce livre, né de la révolution de Juillet, pour plus grande analogie avec elle, entr’ouvre le ciel d’abord et nous leurre des plus radieuses merveilles ; puis de mécompte en mécompte, il tourne au désespoir amer et crève sur le flanc comme un chien.

1901. (1874) Premiers lundis. Tome I « Espoir et vœu du mouvement littéraire et poétique après la Révolution de 1830. »

Grâce à eux, à leurs théories et à leurs travaux, l’art, qui ne se mêla pas encore au mouvement général de la société, acquit du moins, pendant cette retraite en commun, une conscience distincte et profonde de sa personnalité ; il s’éprouva lui-même, reconnut sa valeur, et trempa son instrument.

1902. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre I. Les origines du dix-huitième siècle — Chapitre II. Précurseurs et initiateurs du xviiie  siècle »

Dans la critique générale des opinions traditionnelles et des institutions établies qui fut l’œuvre du xviiie  siècle, le point capital est la destruction du principe de la foi.

1903. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — C — Coppée, François (1842-1908) »

Paul Stapfer D’une manière générale, son progrès a été de sortir et se dégager du faux pour entrer et pénétrer plus avant dans « ce que le vulgaire appelle des riens », creuser ces riens jusqu’au fond et en extraire la perle de poésie.

1904. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XVI. Miracles. »

Dans un sens général, il est donc vrai de dire que Jésus ne fut thaumaturge et exorciste que malgré lui.

1905. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XXII. Machinations des ennemis de Jésus. »

En un sens général, Jésus, s’il réussissait, amenait bien réellement la ruine de la nation juive.

1906. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXII » pp. 222-236

Les admirateurs du génie de Molière ont besoin de chercher des excuses à son Amphitryon, dans son désir immodéré de plaire au prince qui Pavait subjugué par sa gloire et ses bienfaits, dans la corruption générale qui demandait au poète comique de faire rire le public aux dépens des époux malheureux, peut-être même dans l’espèce d’héroïsme auquel le poète avait voulu s’élever en se rangeant du côté des rieurs, lui à qui les désordres de sa femme avaient couté tant de larmes amères.

1907. (1888) La critique scientifique « La critique scientifique — La synthèse »

Ce corps eut une enfance, une jeunesse, un âge mûr souvent, une vieillesse parfois ; il fut un homme, lit partie d’une famille, naquit et vécut dans une patrie, eut tels parents, tels amis, tels contemporains ; la carrière de cet être fut mêlée d’infortunes et de joies, de hasards et d’habitudes ; il subit et exerça des influences spirituelles ; il reprit l’œuvre artistique à un point donné et en porta le progrès à tel autre point ; cette entité intellectuelle dont on a désigné d’abord la configuration totale et générale, avec toutes ses acquisitions et toute son innéité, eut une évolution, fut jetée dans le compromis de résistances et d’adaptations qu’est la vie, fut fait d’originalité et d’imitation comme tout individu vivant, mêla sa tâche de redites et de trouvailles.

1908. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « VII »

C’est ainsi qu’il a évité la description banale, incolore, la description générale, qui est haïssable, contre laquelle nous protestons à notre tour et que nous appelons « un genre faux », parce qu’elle constitue précisément alors ce faux naufrage » et ce « faux déraillement », que nous répudions aussi énergiquement que certains critiques, mais dans un tout autre sens.

1909. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. Taine » pp. 231-243

Il a publié deux Études assez courtes, mais très substantielles, qu’il a dû détacher de son volume sur la littérature de l’Angleterre actuelle, et ces deux Études, dont l’une traite de l’Idéalisme et l’autre du Positivisme anglais contemporains, méritent vraiment de la Critique le coup d’œil à part, qu’à part elles sollicitent… En effet, elles font connaître mieux que des tendances d’esprit générales, mais deux individualités fort curieuses et fort intéressantes, dont la renommée, qui n’est pas encore de la gloire, commence de s’importer chez nous… L’une de ces deux individualités intellectuelles n’est rien moins que Thomas Carlyle, l’intraduisible Carlyle, comme disent ces fats d’Anglais, lesquels croient leurs grands esprits inabordables comme leur île, mais à qui M. 

1910. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Gustave III »

I D’après le titre général qu’il a placé au-dessus du titre particulier de son livre sur Gustave III, Léouzon-Leduc a le projet de nous donner une série d’histoires, sans autre lien entre elles que la catastrophe qui les termine.

1911. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Madame de Maintenon » pp. 27-40

— car on les trouve pêle-mêle dans les Mémoires du temps, léchés par la flamme de la Passion ou gravés sous les acides du Vice ; — mais, au contraire, la femme qui fait les mœurs et dont rien ne reste quand les mœurs d’un siècle ne sont plus : la femme générale, le type de toutes les autres femmes à une certaine hauteur de société.

1912. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Lettres d’une mère à son fils » pp. 157-170

Tous ceux qui se sont avisés d’écrire sur ce rude sujet ont mêlé et compliqué l’écheveau qui embarrassait la grande et sage main carrée de Leibnitz ; car tous, quel que fût leur but, soit le développement général de l’homme, comme Rousseau et Montaigne, soit son développement spécial, comme Jacotot, sont partis de leurs propres données, d’une manière personnelle à eux de concevoir l’homme, c’est-à-dire d’une rêverie et non de la réalité.

1913. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Madame Du Deffand »

L’esclavage qu’elle nous impose — (c’est à dire l’obligation de ne pas nous tuer) — doit être respecté, parce qu’elle nous l’impose par le fait d’une loi générale. » Madame Du Deffand n’a jamais, elle, de ces solennelles sornettes là !

1914. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « A. Dumas. La Question du Divorce » pp. 377-390

» disait un jour un vieux bleu à un général vendéen qui lui tenait le sabre levé sur la tête en lui disant : « Meurs !

1915. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « L’abbé Brispot »

Ajoutez à cette vue générale et dominatrice que cette reproduction du texte saint, que cette vie de Notre-Seigneur, écrite par la plume inspirée de ses apôtres, était une de ces publications les plus indiquées et les plus appelées par les récentes polémiques de notre âge.

1916. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Mgr Rudesindo Salvado »

Dans le préjugé général du monde, ce gouvernement passe pour essentiellement colonisateur, quoiqu’on pût démontrer, si on le voulait bien, que là où il a cru fonder des colonies, il n’a créé, en définitive, que des égouts sociaux, des casernes et des comptoirs.

1917. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « La Bible Illustrée. Par Gustave Doré »

Je n’ai voulu et je ne peux que déterminer le caractère général du travail qu’il a entrepris et mené à fin avec une rapidité napoléonienne.

1918. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Le Docteur Favrot »

il nous parle seulement des avantages relatifs du cimetière de Méry, à cette heure en projet, et ne touche nullement à la question générale des grands cimetières, qui n’est, en somme, que la question retournée des grandes villes, de ces grands centres de population, les hypertrophies dont les peuples modernes, si on n’y prend garde, pourraient bien mourir !

1919. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Auguste Vacquerie  »

Il y est avec sa même emphase ventrue, sa même gouaillerie espagnole, pittoresque, mais qui demande et prend trop d’espace pour être de l’esprit ; avec son même madrigalisme pédant, et ses mêmes élégies, et ses mêmes tendresses, et son même naturel à la force du poignet ; et c’est Victor Hugo non pas seulement par le tour de la strophe, par les attitudes de la phrase, par la tournure générale du livre, la particularité de chaque pièce, mais c’est Victor Hugo d’essence même, et de quintessence !

1920. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Eugène Sue » pp. 16-26

Fastueux comme un fermier général, cet homme de palette, — car M. 

1921. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Mm. Jules et Edmond de Goncourt. » pp. 189-201

Il y a du talent cependant, — quelquefois beaucoup, — dans ce défoncement général, dans ce désastre dont les auteurs sont très-contents, très-heureux et fiers, fiers comme les postillons, enrubannés et ivres, d’une noce, qui feraient claquer leurs fouets, comme si de rien n’était, sur la voiture versée et leurs chevaux abattus !

1922. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Les Mémoires d’une femme de chambre » pp. 309-321

Je dis, à propos de ce livre dans lequel je m’attendais à trouver des percées à fond sur les mœurs générales de l’époque actuelle, faites par la plume plus ou moins enragée (oui, j’allais jusque-là !

1923. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXVII. Des panégyriques ou éloges adressés à Louis XIII, au cardinal de Richelieu, et au cardinal Mazarin. »

Ils l’ont peint comme un esprit souple et puissant, qui, malgré les ennemis et les rivaux, parvint aux premières places, et s’y soutint malgré les factions ; qui opposait sans cesse le génie à la haine, et l’activité aux complots ; qui, environné de ses ennemis, qu’il fallait combattre, avait en même temps les yeux ouverts sur tous les peuples ; qui saisissait d’un coup d’œil la marche des États, les intérêts des rois, les intérêts cachés des ministres, les jalousies sourdes ; qui dirigeait tous les événements par les passions ; qui, par des voies différentes, marchant toujours au même but, distribuait à son gré le mouvez ment ou le repos, calmait la France et bouleversait l’Europe ; qui, dans son grand projet de combattre l’Autriche, sut opposer la Hollande à l’Espagne, la Suède à l’Empire, l’Allemagne à l’Allemagne, et l’Italie à l’Italie ; qui, enfin, achetait partout des alliés, des généraux et des armées, et soudoyait, d’un bout de l’Europe à l’autre, la haine et l’intérêt. 

1924. (1929) Les livres du Temps. Deuxième série pp. 2-509

Contrairement à l’opinion générale, les Grecs et les Romains en avaient fort peu. […] Il y a encore dans cet ouvrage des vues générales sur l’architecture, que M.  […] Le sens général de l’article est que tous les citoyens devraient avoir un intérêt à être patriotes. […] Peut-être se défient-ils trop de l’érudition et des idées générales. […] Ce serait plutôt à un déboulonnage général de la philosophie et à une charge à fond contre les idées.

1925. (1927) Les écrivains. Deuxième série (1895-1910)

Oui, c’est l’impression générale que les passants emportent de Londres, dont ils n’ont vu, d’ailleurs, que la surface. […] Avec autant de pittoresque, et un goût semblable pour les spectacles artificiels, Oscar Wilde me semble plus spéculatif, plus curieux d’intelligence, plus familier avec les idées générales. […] l’accueil glacial que je reçus de ce grand homme, sa physionomie sèche, la solennité vide de son expression générale me déconcertèrent tout d’abord. […] On voit renaître des énergies, se reforger des caractères, se lever des idées et des consciences nouvelles ; on s’habitue à participer dans une mesure plus large au mouvement général des choses. […] S’il pique un peu moins de panaches au chapeau des généraux, il met un peu plus de laine sur le dos des pauvres gens.

1926. (1895) Journal des Goncourt. Tome VIII (1889-1891) « Année 1891 » pp. 197-291

» Dimanche 25 janvier Vraiment, m’avoir refusé aux Français La Patrie en danger, cette pièce impartiale, où j’avais opposé au royalisme de mon comte et de ma chanoinesse, le beau républicanisme du jeune général, où j’avais fait de mon guillotineur, un espèce de fou humanitaire, le sauvant de l’horreur de son rôle de sang, pour accepter cette pièce irritante de Thermidor, pour accepter cette pièce écrite dans cette langue : « Et le colosse désarmé par un hoquet, vaincu par une phrase, étranglé par une sonnette. […] À l’humiliation que Daudet et moi, éprouvons à voir notre littérature, allemanisée, russifiée, américanisée, Rodenbach oppose la théorie, qu’au fond les emprunts sont bons, que c’est de la nutrition avec laquelle s’alimente une littérature, et qu’au bout de quelque temps, quand la digestion sera faite, les éléments étrangers qui auront grandi notre pensée, disparaîtront dans une fusion générale. […] Jeudi 23 juillet Après la lecture de la bataille d’Eylau, dans Marbot, et ce que le général raconte du mépris de la mort et du dévouement à l’Empereur, nous constations, Daudet et moi, qu’il y a dans le monde bien autrement du dévouement pour un homme que pour une idée. […] Et voici ses paroles textuelles : « Je sors, avec deux collègues, d’examiner les comptes de l’isthme de Panama… écoutez… quatorze cents millions ont été dépensés… eh bien, quatre cents millions ont été dépensés dans l’isthme… il y a un milliard qu’on ne retrouve pas… il est impossible qu’on ne poursuive pas Lesseps. » Puis causant des clubs d’une manière générale, Marin me disait, que pour y entrer tout de go, il fallait s’y présenter très jeune, parce qu’un homme, qui jouit à Paris d’une certaine notoriété, s’est fait nombre d’ennemis à quarante ans, et est presque assuré de plus de boules noires qu’il n’en faut pour être refusé.

1927. (1902) La poésie nouvelle

Leur symbolisme a pour but, d’une manière générale, de rendre le mystère saisissable en toutes choses. […] De cette philosophie générale, Laforgue a tiré toute une esthétique, qui est celle même de son œuvre. […] La sensation, dans son intime spontanéité, n’est-elle pas le plus essentiel, le plus réel et par conséquent le plus général des phénomènes psychologiques ; il y a là, en quelque sorte, un absolu que nulle contingence ne détermine ou n’avilit. […] Quant à la valeur générale de ces théories, elle n’est pas, de ce fait même, indiscutable. […] C’était alors la joie de vivre qui l’enchantait, une sorte de félicité presque physique et que nulle pensée ne troublait, le bonheur de participer à l’épanouissement général des êtres et des choses sur le sol fertile, sous le bon soleil.

1928. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) «  Poésies inédites de Mme Desbordes-Valmore  » pp. 405-416

Quand la belle et brillante Delphine, Mme Émile de Girardin, fut enlevée avant l’heure, Mme Desbordes-Valmore, qui l’avait vue commencer et qui s’attendait si peu à la voir finir, eut un hymne de deuil digne de son noble objet, et dans lequel cependant elle prête un peu, je le crois, de sa mélancolie à l’éblouissante muse disparue ; mais le mouvement est heureux, le ton général est juste et d’une belle largeur : La mort vient de frapper les plus beaux yeux du monde : Nous ne les verrons plus qu’en saluant les cieux.

1929. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « quelque temps après avoir parlé de casanova, et en abordant le livre des « pèlerins polonais » de mickiewicz. » pp. 512-524

S’il y a une loi générale selon laquelle les littératures et les poésies, arrivées à un certain point de perfection et de maturité, dépérissent en se raffinant, il y a toujours moyen, pour les individus d’élite, de faire exception, et c’est surtout l’exception qui compte dans les arts.

1930. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Appendice à l’article sur Joseph de Maistre »

Si l’on demandait à l’auteur des conclusions un peu générales, on les trouverait singulièrement disproportionnées à l’appareil qu’il déploie : « J’ai montré, dit-il en finissant, M. 

1931. (1874) Premiers lundis. Tome I « M. A. Thiers : Histoire de la révolution française — I. La Convention après le 9 thermidor. »

Quels généraux, quels soldais n’ont jamais fait dans la guerre que ce qu’il fallait faire, et ont su s’arrêter où la raison froide et tranquille aurait désiré qu’ils s’arrêtassent ?

1932. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre cinquième. Le peuple. — Chapitre IV »

Par exemple, près de Liancourt, le duc de la Rochefoucauld avait un terrain inculte ; « dès le commencement de la Révolution800, les pauvres de la ville déclarent que, puisqu’ils font partie de la nation, les terrains incultes, propriété de la nation, leur appartiennent », et tout de suite, « sans autre formalité », ils entrent en possession, se partagent le sol, plantent des haies et défrichent. « Ceci, dit Arthur Young, montre l’esprit général… Poussées un peu loin, les conséquences ne seraient pas petites pour la propriété dans ce royaume. » Déjà, l’année précédente, auprès de Rouen, les maraudeurs, qui abattaient et vendaient les forêts, disaient que « le peuple a le droit de prendre tout ce qui est nécessaire à ses besoins »  On leur a prêché qu’ils sont souverains, et ils agissent en souverains.

1933. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Stendhal, son journal, 1801-1814, publié par MM. Casimir Stryienski et François de Nion. »

Si, à certains moments, il est triste et découragé jusqu’à songer au suicide (du moins il le dit), c’est par accident et pour des motifs précis : un manque d’argent, un espoir déçu ; mais ce n’est point par l’effet d’une mélancolie générale ; d’une lassitude de lymphatique ou d’une imagination de névropathe.

1934. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Richepin, Jean (1849-1926) »

On aurait pu dire de son livre ce qu’on dit un jour de l’affreux Richard Cœur-de-Lion : « Prenez garde à vous, le diable est déchaîné » … Le livre des Blasphèmes est la conséquence très simple de l’état général des esprits.

1935. (1890) L’avenir de la science « VI »

C’est plaisir de le voir faire le brave et le dégagé, l’homme du monde qui n’entend rien aux sciences et sait tout sans avoir jamais rien appris. « Ce ne sont ici, dit-il, que resveries d’homme qui n’a gousté des sciences que la crouste première en son enfance et n’en a retenu qu’un général et informe visage : un peu de chaque chose, et rien du tout, à la françoise.

1936. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Préface »

Peut-être la vulgarité générale sera-t-elle un jour la condition du bonheur des élus.

1937. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIII » pp. 109-125

Le mouvement était donné à l’esprit social ; la conversation était devenue le besoin général ; il fallait à tout prix le satisfaire ; ce besoin remontait à des causes plus anciennes et plus puissantes que l’hôtel de Rambouillet, qui, lui-même, leur dut son origine et ses progrès, et il ne fit qu’en favoriser le développement et l’éclat.

1938. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre X. Mme A. Craven »

Son succès, — ce succès inouï, quoique explicable, puisqu’il tenait aux sentiments les plus généraux et les plus habituels à la moyenne des hommes, — son succès lui avait mis le cœur au ventre, — et elle a beaucoup de cœur, Craven, — et le ventre, — je ne dis pas la tête, — s’est mis à pondre et à couver, avec une déplorable fécondité !

1939. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Louis XVI et sa cour »

une telle possession de soi-même en écrivant une histoire qui nous passionne tous est souverainement éloquente, et s’il y a quelque chose qui doive et qui puisse modifier l’opinion générale sur Louis XVI, c’est cette modération gouvernée, c’est ce goût suprême dans l’expression qu’on emploie pour le condamner.

1940. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Édouard Fournier »

IV Ainsi nous condamnons absolument, dans sa tendance générale et dans sa portée, le livre de l’Esprit dans l’histoire de Fournier, qui en arracherait l’âme avec l’esprit, si l’esprit et l’âme dépendaient des pinces d’un entomologiste de mots !

1941. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Louis XIV. Quinze ans de règne »

Préoccupé surtout des résultats généraux, il nous a montré presque exclusivement par les côtés de leur action publique les hommes qui s’y meuvent, et en cela il a obéi aux exigences de son sujet.

1942. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « La Paix et la Trêve de Dieu »

Son livre de la Paix et la Trêve de Dieu, quoique intéressant par les textes, n’est pas de nature à beaucoup changer l’opinion générale de notre temps sur le Moyen-Âge, qu’il serait pourtant si nécessaire, selon nous, et d’éclaircir et de fixer.

1943. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Les Femmes de la Révolution » pp. 73-87

À côté de l’aconit, il s’y trouve des laitues assez fades ; mais l’impression générale de cette olla podrida de venin distillé et d’herbes à tisane est une impression dont le cœur ou l’esprit, quand il l’a reçue, doit se ressentir bien longtemps.

1944. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Si j’avais une fille à marier ! » pp. 215-228

Et si ce n’était là qu’une illusion de père de famille, dite en famille, nous n’en parlerions pas, et peut-être serions-nous touchés ; mais le livre a des prétentions à la théorie générale.

1945. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XVII. Mémoires du duc de Luynes, publiés par MM. Dussieux et Soulier » pp. 355-368

Et si ce n’est ni au profit général de l’histoire, ni au profit particulier de personne que cette publication est faite, est-ce au moins au profit d’une idée ?

1946. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Charles d’Héricault » pp. 291-304

En action historique, les idées générales, les influences sociales ont besoin d’un homme… Quoique la France fût éperdue d’égalité, à cette heure maudite, et qu’elle eût commencé déjà le nivellement par l’échafaud, elle n’en reconnut pas moins la supériorité et la souveraineté de l’homme qui, à un jour donné, avait créé cette chose inouïe, universelle et compacte, qui s’étendit tout à coup sur la France entière comme une voûte qui ne permettait plus de respirer, et qu’on appela du même nom que le sentiment dont elle transissait les âmes : la Terreur !

1947. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Armand Carrel » pp. 15-29

Seulement, nous voulons rappeler, nous, que le « grand citoyen » de Littré ne fut jamais, en toute rencontre, que le fils de boutiquier enragé qui répondait un jour au général d’Albignac, son chef à l’École Militaire, lequel le renvoyait pour cause d’insubordination à l’aune de son père : « Général, si je retourne à l’aune de mon père, ce n’est pas pour mesurer de la toile que je la reprendrai ! 

1948. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Eugène Pelletan » pp. 203-217

Ce livre, qui joue la pensée et qui met des idées générales sous des noms propres, est divisé en quatre parties : le Pape, l’Antipape, l’Empereur et le Citoyen, correspondant à quatre hommes célèbres qui les expriment : de Maistre, Lamennais, Béranger et Lamartine.

1949. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXVIII. M. Flourens »

Flourens a dernièrement publiée, nous avons dit que nous reviendrions sur les services, rendus, par l’éminent commentateur du grand naturaliste, à la philosophie générale.

1950. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Athanase Renard. Les Philosophes et la Philosophie » pp. 431-446

Aux systèmes des philosophes dont il écrit la triste chronique, il oppose le sien, qui n’est pas un système, mais une vue générale et planant sur l’esprit humain… Le Dr Athanase Renard n’a point le bon sens étranglé de Reid, l’Écossais, étroit en philosophie comme en religion (le presbytérianisme), mais il a le bon sens dilaté d’un Gaulois, agrandi par l’idée catholique… La race vit et pense dans le Dr Athanase Renard, et c’est pour cela que je l’aime et que je l’estimé, moi qui crois à la race, et qu’en toute chose nous ne valons pas nos pères !

1951. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Victor Cousin »

Assurément, nous sommes trop poli pour donner à Cousin, un professeur d’une telle célébrité, l’épithète que l’Histoire, qui n’est pas toujours très honnête, donne sans cérémonie à ce pauvre diable de Narsès, qui n’en était pas moins un général de talent ; mais, avec ou sans cette épithète, Cousin nous a toujours franchement produit l’effet d’un vrai Narsès… philosophique !

1952. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Alfred de Musset »

Et soyez sûrs qu’elle est générale.

1953. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « José-Maria de Heredia »

Jamais l’art des ensembles n’a été plus grand… Nous sommes uniquement ici dans les sensations générales de l’époque et de l’universel milieu.

1954. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « La Fontaine »

À coup sûr, la Critique n’aurait pas mieux fait… C’est Le Bonhomme, en effet, que La Fontaine, dans le sens le plus général et le plus absolu ; ce n’est pas simplement Un Bonhomme.

1955. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Laurent Pichat »

Il faut donc commencer par l’affirmer hardiment : son livre des Réveils est, d’inspiration générale, le livre le plus sèchement philosophique, le plus antipoétique que je connaisse.

1956. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Alfred de Vigny »

Il y a dans ces Poèmes d’Alfred de Vigny, réunis sous ce nom général de : Destinées, des morceaux qui n’ont pas ce double caractère que je tiens surtout à signaler, et qui se rapprochent de la première manière de l’auteur, mais concentrée, mûrie, calmée ; d’une couleur moins vive, mais certainement d’un dessin plus fort : La Jeune Sauvage, La Maison du Berger, et surtout L’Esprit pur, poésie cornélienne, l’exegi monumentum du poète, dans laquelle, se mesurant à ses ancêtres, gens d’épée dont il raconte admirablement la vie de cour et d’armes : Dès qu’ils n’agissaient plus, se hâtant d’oublier : il se trouve plus grand de cela seul qu’il a mis sur son casque de gentilhomme : Une plume de fer qui n’est pas sans beauté !

1957. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Malot et M. Erckmann-Chatrian » pp. 253-266

Hector Malot tout ce qui appartient à notre époque et ce qui passera avec elle, toutes les choses qui sont le domaine commun pour qui plante sa plume dans un sujet moderne, et les lectures contemporaines et la langue générale des romans actuels, que resterait-il à ce communiste littéraire qui vit sur l’apport social bien plus que sur son propre talent ?

1958. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Armand Pommier » pp. 267-279

de dire une fois, sous forme d’idées générales, la part qu’il faut faire à cette chose moderne et envahissante qui entre partout et pénètre tout, et monte jusque dans le roman : la Physiologie !

1959. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Gogol. » pp. 367-380

Par exemple : « L’étang était couvert de végétations épaisses qui jouaient le tapis de billard… Le jour n’était ni clair ni sombre, mais d’un gris déterminé rappelant la teinte générale de l’uniforme de soldats de garnison. » Et ainsi toujours, pendant les dix-neuf chants de ce poëme accablant d’idées communes, de sentiments communs, de situations communes, et qui prouverait, si Gogol peignait ressemblant et juste, que la Russie est toujours un colosse, — mais le colosse du Béotisme et de la Vulgarité !

1960. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre iv »

Le général de division nous l’a déclaré lui-même ce matin, et ce sera la bataille décisive.

1961. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XIX. Panégyriques ou éloges composés par l’empereur Julien. »

Ceux-ci ne sont pas cependant sans mérite ; mais on est fâché d’en trouver deux consacrés à Constance, prince soupçonneux et lâche, timide et cruel, qui, mêlant la superstition à la fureur, d’un côté protégeait les Ariens et persécutait les catholiques, de l’autre massacrait ses généraux et fit égorger presque toute la famille impériale.

1962. (1906) La rêverie esthétique. Essai sur la psychologie du poète

Il est assez vraisemblable que la rêverie est plutôt optimiste quand la courbe générale de notre vie est en voie ascendante, pessimiste quand la courbe s’abaisse. […] L’idée générale est si l’on veut de la poésie latente ; elle enferme à l’état virtuel, condensées en une brève formule, une multitude d’images que nous pourrions développer si nous en avions le loisir. Mais c’est précisément parce qu’elle les tient à l’état virtuel qu’elle est une pure idée générale : développez son contenu, ce n’est plus elle que vous concevez. […] Une fois le plan général d’une scène établi, non seulement le développement n’exige plus grande réflexion, mais il sera plus naturel, plus vivant, plus pathétique, s’il est fait en dehors de toute réflexion, par inspiration pure. […] Mais il s’agit précisément ici de trouver ces détails ; nous devons supposer que l’on n’a arrêté encore que le scénario du drame, que le plan général du poème.

1963. (1890) La bataille littéraire. Deuxième série (1879-1882) (3e éd.) pp. 1-303

Promotion de Mentana, a supporté stoïquement pendant toute l’inspection générale des rhumatismes articulaires qui n’ont jamais rien pu articuler. […] En ménage est un roman réaliste plus qu’on ne peut l’imaginer, mais qui n’est certes pas sans intérêt ; je choisis, autant que possible, un passage qui peut donner idée de la tonalité générale du livre et de sa partie descriptive, par trop descriptive peut-être ! […] Il tenait son titre de son grand-père, général sous le premier Empire, et sa fortune de son père, qui l’avait conquise honorablement dans l’industrie. […] Ces grands noms qui retentissent dans la bouche des hommes, noms de capitales, de monarques, de généraux, ce sont des tessons de vieux empires qui résonnent. […] On juge, d’après ces extraits, du style général de l’ouvrage ; si nous avons insisté sur ce livre qui n’est qu’une réimpression, c’est qu’il nous a paru sortir de la banalité et du commun de trop d’œuvres modernes.

1964. (1912) Chateaubriand pp. 1-344

« Nous nous acheminâmes vers les pays connus sous le nom général des Florides. » Cela, par terre, en « suivant des sentiers ». […] Mais tout à coup, sans qu’on s’y attende, sans que le dessein général de son livre paraisse l’y obliger, il se met à nous faire l’histoire du paganisme, puis l’histoire du christianisme. […] Il les sent peu, parce qu’il les fait rentrer dans les causes générales de sa vague tristesse. […] Le 18 avril 1802, jour de Pâques, un Te Deum solennel fut chanté à Notre-Dame pour célébrer en même temps la paix générale et le rétablissement du culte. […] Il fallait inventer, dans l’histoire générale, une histoire particulière.

1965. (1923) Au service de la déesse

Elle contient, en outre, l’essai d’une explication générale du monde. […] Pour que cette hypothèse d’histoire naturelle devienne la philosophie générale, dit-il, cette hypothèse a plusieurs conditions à remplir. […] Pour devenir philosophie générale, le darwinisme doit aboutir au monisme. […] Ce qu’il dit au sujet du paganisme de la Renaissance, on l’avait déjà entendu dire : c’est une de ces opinions ou « idées générales » qu’il ne convient de refuser ni d’accepter tout de go. […] Pierre Hamp sont en contradiction avec sa doctrine plus générale.

1966. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre III. La Révolution. »

On y joue avec les vérités générales ; on en retire agilement quelqu’une du monceau des faits où elle gît cachée, et on la développe ; on plane au-dessus de l’observation dans la raison et la rhétorique ; on se trouve mal et terre à terre tant qu’on n’est pas dans la région des idées pures. […] L’effet le plus général était une respiration bruyante comme celle de gens à demi étranglés et qui halètent pour avoir de l’air. […] L’acharnement des partis dans l’État comme dans la foi est une preuve de zèle ; la tranquillité constante n’est que l’indifférence générale, et s’ils se battent aux élections, c’est qu’ils prennent intérêt aux élections. […] La culture moderne fait entrer dans le raisonnement technique la liberté des entretiens et l’ampleur des idées générales. […] Cent cinquante ans de politesse et d’idées générales ont persuadé aux Français d’avoir confiance en la bonté humaine et en la raison pure.

1967. (1714) Discours sur Homère pp. 1-137

Agamemnon s’emporte contre Achille, et lui enleve une esclave ; Achille se retire sur ses vaisseaux : les grecs se ressentent aussi-tôt de son absence : ils perdent plusieurs batailles ; et enfin après la mort du meilleur ami d’Achille, qui périt dans le combat, ce héros se reconcilie avec Agamemnon, et il tuë le général des ennemis. […] Ainsi Homere donne à chacun de ses héros, des qualités propres et dominantes qui le distinguent ; mais malgré ces différences, il leur laisse encore en commun des qualités générales ; et c’est par ce côté de ressemblance que je les envisage d’abord. […] L’histoire les représente en détail ; elle raconte les actions de tels et de tels hommes qui ont eu le plus de part aux événemens célébres ; mais elle ne s’embarasse pas de faire convenir ces actions entr’elles ; elle n’est responsable que de la vérité, quelque bizarre qu’elle puisse être : elle allie sans dissimulation dans la même personne, la sagesse et l’imprudence, la timidité et la valeur, l’injustice et la probité : et c’est par ces portraits fidéles d’originaux qui ont existé, qu’elle donne la connoissance générale de l’homme, en faisant voir dans les exemples particuliers le bien et le mal dont toute l’espece est capable. […] Ainsi l’unité qui doit régner dans le tout doit aussi régner dans chaque partie : c’est-à-dire, que comme l’assemblage des faits qui composent tout le poëme, ne doit produire qu’un effet unique et général ; l’assemblage des circonstances qui composent chaque fait particulier, ne doit produire aussi qu’un effet unique, quoique subordonné à l’effet général.

1968. (1923) Critique et conférences (Œuvres posthumes II)

Ce que je reprochais l’autre fois à l’écrivain en question reposant sur le même ordre de choses, c’est-à-dire, pour tout résumer en deux mots, sur le passionisme et l’inspirantisme transcendantaux de ce critique consciencieux, mais égaré, je prendrai la liberté de vous renvoyer pour toute appréciation générale des doctrines au n°1 du présent journal et me contenterai, dans ce court aperçu, de relever quelques détails par trop gais. […] Il me parla, bien entendu, de mes vers, y louant beaucoup, y critiquant aussi, puis, comme je viens de le dire, se lança dans des considérations plus générales. […] Vous verrez qu’après la guerre nous rentrerons, lui et moi, dans la vie privée. » Prédiction réalisée en ce qui concerne le général, d’ailleurs postérieurement égratigné dans l’Année terrible : Participe passé de ce verbe, trop choir, etc. […] Les détails, si importants, dans cet art enfantin et géant, à force d’être énormes paraissent gros tout simplement ou émoussent par la multiplicité, enfin le style général, empreint de la décoction, pour ainsi parler, des idées vulgaires empruntées, se banalise tout en restant encore assez noblement grandiloquent, mais, hélas ! […] L’exposition de 1855 ouverte en pleine guerre de Crimée, celle de 1867, étalant ses splendeurs pendant qu’on fusillait au-delà des mers ce Maximilien l’Unique que notre gouvernement d’alors avait placé sur un trône acheté par tant de vies précieuses, celle de 1878 préludant au sanglant conflit russo-turc, enfin le centenaire et l’exposition dernière éclatant au milieu de luttes d’opinion sans exemple peut-être dans notre histoire et sous la menace d’une formidable coalition étrangère plus à nos aguets que jamais, démontrent à l’évidence l’inanité des rêveurs qui prétendent encore essayer de nous présenter ces gigantesques Concours Généraux comme des panacées universelles, comme les fêtes annonciatrices et les prémisses d’une fraternité prouvée dérisoire et odieusement mensongère par les événements eux-mêmes, et quels !

1969. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Gabriel Naudé »

On a remarqué que la plaisanterie d’une nation ressemble (règle générale) à son mets ou à sa boisson favorite. […] Quand on est sage, règle générale, il ne faut jamais se mettre sans nécessité telles gens à robe noire à ses trousses. […] Un des grands généraux de la guerre de Trente Ans, qui guerroyait alors dans les Pays-Bas ou en Westphalie.

1970. (1813) Réflexions sur le suicide

C’est pour les malheureux qu’il faut écrire ; ceux qui sont en possession des prospérités de ce monde, ne s’instruisent que par leur propre expérience, et les idées générales en toutes choses ne leur paraissent que du temps perdu. […] Les enfants ne comprennent qu’eux, les jeunes gens qu’eux et les amis qui font partie d’eux-mêmes ; mais dès que les avant-coureurs du déclin arrivent, il faut ou se consoler par les pensées générales, ou s’abandonner à toutes les terreurs que présente la dernière moitié de la vie ; car c’est bien peu de chose que les circonstances heureuses ou malheureuses de chaque individu, en comparaison des lois inflexibles de la nature. […] L’on dirait qu’il a considéré les torts des passions comme des maladies de l’âme et non comme son état habituel, et qu’il s’est toujours plus appliqué à l’esprit général de la morale qu’aux préceptes qui peuvent dépendre des circonstances.

1971. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre III. Ben Jonson. » pp. 98-162

Idée générale de Shakspeare. —  Quelle est dans Shakspeare la conception fondamentale. —  Conditions de la raison humaine. —  Quelle est dans Shakspeare la faculté maîtresse. —  Conditions de la représentation exacte. […] Il choisit une idée générale, la ruse, la sottise, la sévérité, et en fait un personnage. […] Jonson trouvait dans son âme énergique l’énergie de ces passions romaines ; et la lucidité de son esprit jointe à sa science profonde, impuissantes pour construire des caractères, lui fournissaient les idées générales et les détails frappants qui suffisent pour composer les peintures de mœurs.

1972. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCVe entretien. Alfred de Vigny (2e partie) » pp. 321-411

Aussi remarquez avec quel ensemble et quelle promptitude l’armée et ses généraux se sont ralliés comme un seul homme à la république qui leur répugnait, et aux hommes de ce gouvernement qu’ils ne connaissaient pas, même de nom. […] » Ma première pensée fut, non pas de la réduire, c’eût été trahir la patrie, mais de la faire plus départementale que nationale, c’est-à-dire de la diviser organiquement en quelques grands corps recrutés dans certaines zones départementales du pays, y résidant toujours sous l’influence de l’opinion locale et sous le commandement de généraux pris, autant que possible, dans les mêmes provinces, de peur que l’ascendant naturel d’un Auguste popularisé par le nom de César ne pût disposer de l’armée entière et rétablir l’empire, œuvre des soldats, au lieu de la république ou de la monarchie tempérée, œuvre des citoyens. — Les raisons que je me donnais à moi-même pour cette organisation de nos forces étaient puissantes. […] Les tambours battaient la générale ; les trompettes sonnaient à cheval, par ordre de M. le duc de Berry.

1973. (1899) Les industriels du roman populaire, suivi de : L’état actuel du roman populaire (enquête) [articles de la Revue des Revues] pp. 1-403

Si nous en croyons l’honorable Jérôme Paturot, qui tâta de cet exercice, quand il s’en fut à la recherche d’une position sociale, il leur tenait à peu près ce langage, dès qu’il pensait découvrir en eux des signes de vocation et des promesses de savoir-faire : « Thèse générale, pour réussir : il faut être apte à cuisiner une sorte de feuilleton de ménage, qui tienne dans la famille sa place quotidienne et son rôle économique, ni plus ni moins que le pot-au-feu. […] Dans la mêlée générale des existences, chacun tire à soi, vise à son but. […] Dans le corps du journal sont présentés et discutés les faits du jour, de politique, de sociologie, de morale, etc., suivant telle ou telle conception générale en rapport avec l’état de l’âme contemporaine, et dans le feuilleton du rez-de-chaussée se perpétuent des traditions romanesques qui ne correspondent à rien.

1974. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Paul Féval » pp. 107-174

… Demande que la Critique a bien le droit de lui adresser avec sympathie, mais derrière laquelle s’élève une autre question, bien plus générale et bien plus haute que la personnalité littéraire, quelle qu’elle soit, de Féval. […] Mais qu’en plein xixe  siècle, quand les passions et leur étude, et leurs beautés, et leurs laideurs, et jusqu’à leurs folies, ont pris dans la préoccupation générale la place qu’elles doivent occuper ; quand la littérature est devenue presque un art plastique, sans cesser d’être pour cela le grand art spirituel ; quand nous avons eu des creuseurs d’âme, des analyseurs de fibre humaine, des chirurgiens de cœur et de société ; enfin, qu’après Chateaubriand, Stendhal, Mérimée et Balzac, — Balzac, le Christophe Colomb du roman, qui a découvert de nouveaux mondes, — la vieille mystification continue et que la réputation de Gil Blas soit encore et toujours à l’état d’indéracinable préjugé classique, voilà ce qui doit étonner ! […] l’éloquence ne nous étonne pas dans Féval, mais que lui, le romancier, le gai et pathétique conteur, l’improvisateur, le coureur, le Basque du feuilleton, soit devenu tout à coup antiquaire, architecte, chroniqueur, et surtout hagiographe, qui est une manière d’historien spécial dans l’histoire générale, voilà ce qui a droit d’étonner.

1975. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. VILLEMAIN. » pp. 358-396

L’habitude des discours académiques, qui consiste à revêtir, selon le précepte de Buffon, les choses particulières de termes généraux, se retrouve, à l’absence de certains détails, jusque dans le grand morceau sur Pascal des premiers Mélanges. […] Villemain, nourri de l’histoire, de l’antiquité et des littératures modernes, de plus en plus attentif à n’asseoir son jugement des œuvres que dans une étude approfondie de l’époque et de la vie de l’auteur, et en cela si différent des critiques précédents qui s’en tiennent à un portrait général au plus, et à des jugements de goût et de diction, ne diffère pas moins des autres appliqués et ingénieux savants ; sa manière est libre en effet, littéraire, oratoire, non asservie à l’investigation minutieuse et à la série des faits, plus à la merci de l’émotion et de l’éloquence.

1976. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « LOUISE LABÉ. » pp. 1-38

Les preuves de ce fait général seraient abondantes, et le Père de Colonia, sans en tirer toutes les conséquences, a pris soin d’en rassembler un grand nombre dans l’histoire littéraire qu’il a tracée de sa cité adoptive. […] Ce dernier vers pourra sembler un peu serré, un peu dur, mais le sentiment général, mais l’expression vive du morceau, ces yeux qui tarissent, montrer signe d’amante, ce sont là des beautés qui percent sous les rides et qui ne vieillissent pas.

1977. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Quelques documents inédits sur André Chénier »

Ils dissèquent et étalent toutes les moindres de nos pensées, comme un prisme fait les couleurs. » Mais les beautés d’idées ici se multiplient ; le moraliste profond se déclare et se termine souvent en poëte : « Les mêmes passions générales forment la constitution générale des hommes.

1978. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « George Farcy »

Il part seul ; lui, il n’a d’autre but que de voir et de sentir, de s’inonder de lumière, de se repaître de la couleur des lieux, de l’aspect général des villes et des campagnes, de se pénétrer de ce ciel si calme et si profond, de contempler avec une âme harmonieuse tout ce qui vit, nature et hommes. […] Du reste, pourvu que les formes en soient nobles et pures, il importe peu que ce soit Apollon ou Hercule, la Diane chasseresse ou la Vénus de Praxitèle. » « Voyageur, annonce à Sparte que nous sommes morts ici pour obéir à ses saints commandements. » « Ils moururent irréprochables dans la guerre comme dans l’amitié79. » « Ici reposent les cendres de don Juan Diaz Porlier, général des armées espagnoles, qui a été heureux dans ce qu’il a entrepris contre les ennemis de son pays, mais qui est mort victime des dissensions civiles. » Peut-être, après tout, ces nobles épitaphes de héros ne lui revinrent-elles à l’esprit que le mardi, dans l’intervalle des Ordonnances à l’insurrection, et comme un écho naturel des héroïques battements de son cœur.

1979. (1920) Enquête : Pourquoi aucun des grands poètes de langue française n’est-il du Midi ? (Les Marges)

Je n’ai pas le loisir de vérifier cette loi générale ; j’ai tout lieu de croire qu’il ne l’a pas énoncée sans preuves. […] D’une façon générale on parle moins dans le Nord.

1980. (1902) Le culte des idoles pp. 9-94

Il semble que les impressions du nerf optique n’atteignent pas la sensibilité générale et ne vont pas à l’intelligence. […] On ne veut plus de généraux dans les armées, ni de roi à la tête des peuples ; de même l’intelligence groupant les sensations est inutile à nos modernes.

1981. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 février 1886. »

La non-représentation de Lohengrin a une signification générale, presque symbolique. […] Restait la grammaire, c’est-à-dire le choix des émotions que l’on exprimerait, et la forme générale que l’on donnerait à leur expression.

1982. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 juillet 1886. »

III Sous ces lois générales, l’art des émotions fut développé, depuis le jour où lésâmes ressentirent, d’abord, le mode de l’émotion. […] Alors les deux premières voix abandonnant les contre-sujets où elles s’amusaient, abordent la première coda de la fugue : c’est la ronde générale, l’épanouissement achevé du sujet qui s’éploie en des notes brillantes et concises.

1983. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 15 décembre 1886. »

Introduction : caractères généraux. […] IV : conclusion ; aperçu général du système wagnérien ; influence de Richard Wagner sur la musique contemporaine.

1984. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre VII. Repos »

Si un théoricien subtil disait ses règles générales, l’historien littéraire devrait encore distinguer les secrets prosodiques de chaque époque et par quel mystère le vers de la Pléiade n’est point le vers du xve  siècle ni celui du xviie . […] Les poèmes de Boissier échappent à cette critique générale parce qu’ils sont surtout œuvres d’imagination et de rêve.

1985. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre sixième. La volonté — Chapitre deuxième. Le développement de la volonté »

V La volonté comme synthèse déterminée selon des lois Le résultat général de notre étude, c’est qu’aucun motif ou mobile ne contient l’explication adéquate de la volition subséquente ; l’ensemble même des motifs et mobiles, tels qu’ils apparaissent à la conscience réfléchie, ne contient pas encore cette explication complète de nos volitions. […] Nous sommes des raisonneurs à outrance, et nous avons l’habitude de « maximiser » tous nos actes : c’est-à-dire que nous découvrons toujours quelque maxime générale dont nous présentons notre acte comme conséquence.

1986. (1904) En méthode à l’œuvre

Il détermine donc, de sa seule longueur numérique, un premier rythme, — général et identique à lui-même, qui nous donne une « unité de temps »… Traditionnel ou Romantique, le vers dont usa la poétique, seulement de divisions à temps égaux marquées par le retour régulier de l’accent-tonique, seulement de quantités numériques de pieds et en dehors de toute attention aux valeurs quantitatives et qualitatives des sons, scinda la mesure générale en éléments équidistants : d’où l’on pensa posséder le Rythme.

1987. (1913) La Fontaine « V. Le conteur — le touriste. »

Là on voit précisément l’homme qui fait, du voyage, une enquête sur l’humanité ; il se trompe quelquefois, quelquefois il a des réflexions, des idées générales qui ne sont pas du tout de mon goût, mais enfin il étudie les hommes. […] Mais est-il un psychologue, cest-à-dire un homme qui étudie les hommes et qui les regarde, non pas dans leurs vertus ou dans leurs vices généraux, mais en eux-mêmes, particulièrement et individuellement, comme un La Bruyère, est-il cet homme-là ?

1988. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Villemain » pp. 1-41

L’histoire de la tribune, dans les pays qui l’ont, c’est l’histoire générale, synthétique et d’ensemble, que le lettré Villemain, qui n’était que lettré, n’avait pas l’esprit assez mâle et assez décidé pour écrire, autrement qu’en la rapetissant entre les lignes de la sienne. […] Il avait le trait, l’idée générale frappée d’un coup, comme une médaille, la sentence majestueuse qui impose.

1989. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Ernest Feydeau » pp. 106-143

Mais, justement, l’abaissement général de tous les personnages passionnés du roman de M.  […] Ainsi, dans l’ordre des caractères, la grand’mère de Catherine est le seul qu’on puisse excepter de l’abaissement général, mais l’originalité n’y est pas, et aux termes où en sont arrivées les littératures, il n’est plus permis de peindre la maternité sans rencontrer l’originalité dans la profondeur qu’on lui donne.

1990. (1922) Durée et simultanéité : à propos de la théorie d’Einstein « Appendices de, la deuxième édition »

Le « temps propre  » et la « ligne d’Univers  »   Nous venons de montrer, d’abord dans un cas particulier, puis d’une manière plus générale, la réciprocité de l’accélération. […] D’une manière générale, il veut distinguer le réel du symbolique ; plus précisément et plus spécialement, il s’agit ici pour lui de déterminer ce qui est temps vécu ou capable d’être vécu, temps effectivement mesuré, et ce qui est temps simplement représenté à la pensée, temps qui s’évanouirait à l’instant même où un observateur en chair et en os se transporterait sur les lieux pour le mesurer effectivement.

1991. (1870) La science et la conscience « Chapitre II : La psychologie expérimentale »

Nous nous bornerons, dans ce chapitre, à définir les méthodes, à signaler les tendances générales, à indiquer les conclusions des diverses écoles qui se sont partagé le travail psychologique de notre époque, en lâchant de faire ressortir comment chacune d’elle a servi la science à sa façon. […] Ajoutez à l’étude des monuments religieux et littéraires l’analyse des langues et des idiomes, et vous trouverez la démonstration philologique des vues générales que l’ethnographie avait tout d’abord dégagées de l’observation historique.

1992. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Histoire de la littérature française, par M. D. Nisard. Tome iv. » pp. 207-218

Nisard flatte peut-être l’esprit français dans la définition générale qu’il en donne, il ne flatte nullement les auteurs français en particulier ; et, tout au contraire, en les comparant, en les confrontant sans relâche un à un avec ce premier idéal qu’il s’est proposé et qu’il a dressé comme une figure grandiose au vestibule de son livre, il leur fait subir la plus périlleuse des épreuves, le plus sévère des examens : plus d’un, et des plus célèbres, y laisse une part de lui-même, la partie caduque, éphémère et mensongère ; et, comme après un jugement de Minos ou de Rhadamanthe, c’est l’âme immortelle, c’est l’esprit dans ce qu’il a eu de bon, de pur, dans ce qu’il a de durable, de moral, de salutaire, de conforme et de commun avec le génie français (une des plus belles représentations de l’esprit humain), c’est cela seul qui survit, qui se dégage et qui triomphe.

1993. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Correspondance de Voltaire avec la duchesse de Saxe-Golha et autres lettres de lui inédites, publiées par MM. Évariste, Bavoux et Alphonse François. Œuvres et correspondance inédites de J-J. Rousseau, publiées par M. G. Streckeisen-Moultou. — I » pp. 219-230

Il considère cette société antérieure et postérieure à l’individu ; il la voit subsistante, nécessaire, harmonieuse, agissant en mille façons et par toutes sortes d’influences inappréciables, plus mère encore que marâtre, ne retirant à l’homme primitif du côté des forces physiques que pour rendre davantage par le moral à l’homme actuel, et imposant dès lors à quiconque naît dans son sein des devoirs, des obligations qui ne sont point proprement de particulier à particulier, mais qui prennent un caractère commun et général : Car les individus, dit-il, à qui je dois la vie, et ceux qui m’ont fourni le nécessaire, et ceux qui ont cultivé mon âme, et ceux qui m’ont communiqué leurs talents, peuvent n’être plus ; mais les lois qui protégèrent mon enfance ne meurent point ; les bonnes mœurs dont j’ai reçu l’heureuse habitude, les secours que j’ai trouvés prêts au besoin, la liberté civile dont j’ai joui, tous les biens que j’ai acquis, tous les plaisirs que j’ai goûtés, je les dois à cette police universelle qui dirige les soins publics à l’avantage de tous les hommes, qui prévoyait mes besoins avant ma naissance, et qui fera respecter mes cendres après ma mort.

1994. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Waterloo, par M. Thiers (suite) »

Aucun colonel général, aucun commandant en chef de la garde n’était là pour modérer une si belle ardeur.

1995. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Béranger — Béranger, 1833. Chansons nouvelles et dernières »

Outre ces difficultés générales, qu’on pourrait indiquer plus au long, il y en avait de particulières à Béranger ; pour mille raisons, ce qu’il avait fait la première fois n’était pas à recommencer de plus belle.

1996. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamennais — Lamennais, Paroles d'un croyant »

Le ton général, le mouvement est rhythmique à la fois et inspiré.

1997. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Des soirées littéraires ou les poètes entre eux »

Au milieu de cette admiration haletante et morcelée, l’idée de l’ensemble, le mouvement du fond, l’effet général de l’œuvre, ne saurait trouver place ; rien de largement naïf ni de plein ne se réfléchit dans ce miroir grossissant, taillé à mille facettes.

1998. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Appendice sur La Fontaine »

Personnne parmi les doctes ne songeait à eux ; il arriva seulement que leurs successeurs profitèrent, depuis lors, du bénéfice général, et participèrent aux honneurs de l’impression.

1999. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « M. Victor Vousin. Cours de l’histoire de la philosophie moderne, 5 vol. ix-18. »

Me voilà bien loin ; je ne voulais aujourd’hui que caractériser en termes généraux la publication rétrospective de M. 

2000. (1874) Premiers lundis. Tome I « Alexandre Duval de l’Académie Française : Charles II, ou le Labyrinthe de Woodstock »

Quoi qu’il en soit, si l’on pouvait encore, il y a quelques années, se méprendre aux symptômes généraux d’ennui et de refroidissement, si l’on pouvait n’y voir qu’une fièvre passagère d’anglomanie ou de germanisme, et crier de bonne foi à la cabale, il n’est plus permis aujourd’hui de mettre en doute l’antipathie prononcée, ou du moins la profonde indifférence du public pour notre grand genre dramatique.

2001. (1874) Premiers lundis. Tome II « Jouffroy. Cours de philosophie moderne — III »

Mais la conscience des psychologistes, c’est-à-dire le sentiment que le principe intelligent a de lui-même, n’est qu’un cas particulier, une manifestation concentrée et restreinte de la sensibilité générale et de la vie.

2002. (1875) Premiers lundis. Tome III « M. Troplong : De la chute de la République romaine »

L’entrée en matière de ses Annales fait espérer d’utiles révélations ; en quelques mots profonds et rapides, il montre le monde fatigué des guerres civiles, un besoin général de repos et de sécurité ; Auguste, maître de l’armée par ses largesses, du peuple par ses distributions, des nobles par ses faveurs, de tous par la douce tranquillité de son gouvernement ; les provinces acceptant avec joie cette domination d’un seul homme par aversion pour l’empire du sénat et du peuple, pour les combats des grands, pour l’avarice des magistrats, pour la violence, la corruption et la brigue qui avaient pris la place des lois ; enfin, la République s’effaçant peu à peu du souvenir d’une société qui, sous un sceptre protecteur, goûtait un repos dont elle avait été si longtemps privée.

2003. (1823) Racine et Shakspeare « Chapitre premier. Pour faire des Tragédies qui puissent intéresser le public en 1823, faut-il suivre les errements de Racine ou ceux de Shakspeare ? » pp. 9-27

César en est-il un moins grand général, parce que, depuis ses campagnes contre nos ancêtres les Gaulois, on a inventé la poudre à canon ?

2004. (1861) La Fontaine et ses fables « Première partie — Chapitre IV. L’écrivain (suite) »

Au-dessus d’elle, la culture latine a accaparé les idées générales qui pouvaient la nourrir et la développer ; un petit peuple noir de théologiens et de disputeurs les a prises pour son apanage, et cet enclos ecclésiastique en restant stérile, a imposé la stérilité au reste du champ.

2005. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Quatrième partie. Élocution — Chapitre III. Association des mots entre eux et des mots avec les idées »

Il y en a qui sont générales et communes, et qui existent dans tous les esprits, au moins dans tous les esprits des hommes qui parlent la même langue.

2006. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre II. Littérature bourgeoise — Chapitre II. Le lyrisme bourgeois »

Un trait de Rutebeuf que j’ai déjà signalé, c’est qu’il aime les idées générales : ce sont lieux communs aujourd’hui, ce ne l’étaient pas alors.

2007. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « José-Maria de Heredia.. »

Je sais que l’exactitude de ces vues trop générales est presque toujours sujette à caution ; mais, de même que la poésie un peu débordante et confuse de la Renaissance païenne s’est comme épurée et calmée au XVIIe siècle (à partir de Malherbe), ne pourrait-on pas dire que la Renaissance romantique, qui apportait, elle aussi, un monde d’idées et de sentiments nouveaux, est arrivée, dans la seconde moitié de ce siècle, à la pleine conscience d’elle-même et, plus réfléchie, s’est éprise d’une perfection plus étroite ?

2008. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Anatole France, le Lys rouge »

Il est capable d’une conception générale du monde, qui, en lui montrant l’insignifiance et la vanité de sa pauvre petite aventure personnelle, devrait la lui rendre inoffensive.

2009. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre V. Le théâtre des Gelosi (suite) » pp. 81-102

Voici les arguments des six discours contenus en ce livre : Au 1er, le capitaine Spavente raconte son origine à son serviteur (Trappola) et lui discourt de la montre générale de la cavalerie.

2010. (1888) Demain : questions d’esthétique pp. 5-30

Sans rien oublier des conquêtes naturalistes et romantiques, ceux qui viendront, pour mettre une âme dans un corps agissant, retourneront aux traditions spirituelles et classiques, avec cette importante nuance ; qu’ils sauront que le temps des idées générales est passé  Mais ici deux questions se dressent, une question de fond et une question de forme (comme on disait très jadis).

2011. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre deuxième »

Voilà ce qu’avaient dit les premières précieuses, et ce que répétaient les secondes, comme si l’émulation générale à ne rien dire comme tout le monde n’amenait pas bientôt tout le monde à se singulariser de là même façon !

2012. (1911) La valeur de la science « Deuxième partie : Les sciences physiques — Chapitre V. L’Analyse et la Physique. »

L’expérience est individuelle, la loi qu’on en tire est générale, l’expérience n’est qu’approchée, la loi est précise ou du moins prétend l’être.

2013. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre VII. Développement des idées de Jésus sur le Royaume de Dieu. »

Mais quel progrès les partis ont-ils fait faire à la moralité générale de notre espèce ?

2014. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XVIII. Institutions de Jésus. »

Il était probablement établi assez longtemps avant le dernier voyage à Jérusalem, et il fut le résultat d’une doctrine générale bien plus que d’un acte déterminé.

2015. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Œuvres littéraires de M. Villemain (« Collection Didier », 10 vol.), Œuvres littéraires de M. Cousin (3 vol.) » pp. 108-120

Il y reste de la parole première une sorte de mouvement général, la facilité et le courant ; mais le style a désormais toute la précision et tout le fini que les plus curieux peuvent souhaiter ; la pensée sur chaque point a sa solidité et sa nuance.

2016. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre troisième. De la sympathie et de la sociabilité dans la critique. »

Cette sympathie court risque d’être bien « générale » et, en voulant s’étendre à tous, de ne s’appliquer à personne : elle ressemble à celle que nous pouvons éprouver pour un membre quelconque de l’humanité, un Persan ou un Chinois.

2017. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre IV : La philosophie — I. La métaphysique spiritualiste au xixe  siècle — Chapitre III : Le présent et l’avenir du spiritualisme »

Dans cette proscription générale, on enveloppe et on condamne sans distinction tout ce qui n’est pas le spiritualisme pur et doctrinal dont on a fait un credo.

2018. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre II. Mademoiselle Mars a été toute la comédie de son temps » pp. 93-102

« Mais aussi, dans cette foule attentive et studieuse du Théâtre-Français venue, chaque soir pour l’entendre, quand elle paraît, cette femme illustre entre toutes les femmes qui appartiennent aux beaux-arts, l’émotion est générale, le silence est profond, l’attention est unanime.

2019. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre septième. »

Il fallait un terme plus général, celui de provisions, par exemple.

2020. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre VIII. Des romans. » pp. 244-264

Mais la religion a paru blessée de certains entrètiens de ce Général avec Justinien, & dès-lors nous devons abréger les éloges que nous aurions pu donner à cet ouvrage.

2021. (1860) Ceci n’est pas un livre « Mosaïque » pp. 147-175

monsieur le procureur général, mais je vous avais prévenu, ce me semble, que je désirais garder l’incognito.

2022. (1811) Discours de réception à l’Académie française (7 novembre 1811)

De grands généraux, de grands écrivains en ont immortalisé la gloire : Molière en a immortalisé les ridicules et les vices.

2023. (1824) Notice sur la vie et les écrits de Chamfort pp. -

Chamfort expira le 13 avril 1793, non pas sur un grabat, comme l’ont dit quelques personnes mal instruites ou mal intentionnées, mais dans le modeste asile où ses malheurs l’avaient relégué La terreur était alors si générale, que ce fut un acte de courage que de l’accompagner jusqu’à sa dernière demeure : et celui qui, au temps de sa faveur dans le monde, avait vu se presser autour de lui tant d’hommes se disant ses amis, semblait moins se rendre au champ de repos qu’à la terre de l’exil.

2024. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XXV. Mme Clarisse Bader »

Elles ont la poitrine trop étroite ou trop pleine pour pouvoir respirer à l’aise dans l’atmosphère des idées générales, et l’Histoire littéraire est là pour l’attester.

2025. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « L’idolâtrie au théâtre »

… Où mettront-elles, par exemple, leurs grands généraux, leurs prêtres saints, leurs juges intègres, tous ceux enfin qui sont bien plus qu’un grand génie, parce qu’ils pratiquent de grandes vertus ?

2026. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Le comte du Verger de Saint-Thomas »

Le remède que l’auteur du Code nouveau emploie contre ce mal du duel, qu’il étudie dans ses développements historiques et dans son état actuel, est aussi général que le mal lui-même.

2027. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. Ernest Hello » pp. 389-403

Il est plus métaphysicien, plus théologien, plus creusé, plus à fond, d’idées générales plus hautes, plus arrêtées et plus fermes que le brillant auteur des Caractères.

2028. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « La Grèce antique »

… À travers ce beau tableau, non de la Grèce, mais des républiques de la Grèce, — espèces de Cyclades de l’histoire, sans esprit général, sans cohésion et sans unité, et que Lerminier nous peint les unes après les autres avec un pinceau si lumineux et si pur, — ne voit-on pas tout ce qui nous sépare de cette Grèce qui a tant pesé dans les destinées de la pensée européenne, moins pour sa gloire que pour son malheur ?

2029. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Les Césars »

Est-ce la faute du moraliste, plus occupé de l’action des sentiments individuels des hommes sur le théâtre de la conscience que des sentiments généraux à l’aide desquels on peut les gouverner ?

2030. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Le roi René »

René d’Anjou n’est pas Childebrand, et Lecoy de la Marche n’est pas ignorant comme le poète dont Boileau se moque ; mais, franchement, on ne voit pas très bien pourquoi, si on n’écrit pas une histoire générale de France où le roi René tient naturellement sa place, on a détaché de cette histoire et pris à part, comme un homme assez grand pour se présenter seul, ce roi qui se fond dans les événements de son siècle, — qui n’a pas dévoré son règne d’un moment, comme dit Corneille, mais que son règne d’un moment, si cela peut s’appeler un règne, a dévoré !

2031. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Les Femmes d’Amérique » pp. 95-110

Toute la philosophie sociale de ce formidable penseur, qui a pour la pauvre Europe l’insolence d’un homme repu pour un affamé, et qui nous revient d’Amérique enrichi du moins d’une pacotille d’idées générales et d’observations individuelles, — marchandises mêlées dont nous voulons vous montrer les échantillons ; — toute la philosophie sociale de Bellegarrigue, comme il le dit lui-même en un langage digne des mendiants de Callot, consiste « dans la recherche de la monnaie » (textuel).

2032. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Les Femmes et la société au temps d’Auguste » pp. 293-307

Pour lui, on ne pénètre l’Histoire que par « le sentiment », et comme il va s’agir de l’Antiquité dans son livre, il pose au préalable qu’il est impossible d’interpréter le monde antique autrement que par l’impression personnelle, et il ajoute même, avec la crânerie d’une idée générale qui est le chapeau sur l’oreille de ce fantaisiste : « Écrire l’histoire, c’est donner notre manière de voir sur l’histoire. » Je ne sais pas si, de principe, de Bury est cartésien, mais jamais le moi de Descartes n’a été mieux appliqué à quelque chose qu’il ne l’est, sous sa plume, à l’Histoire.

2033. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. H. Wallon » pp. 51-66

l’histoire de Saint Louis, sans y être forcé, — puisqu’elle est ici une monographie, puisqu’elle ne fait pas partie d’une Histoire générale de France, où elle serait inévitable ?

2034. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. le vicomte de Meaux » pp. 117-133

Dans l’avant-propos qui précède son ouvrage, et qui, par parenthèse, est très supérieur à son ouvrage, l’auteur des Luttes religieuses jette un coup d’œil synthétique qui a de la clarté, et même de la puissance, sur l’histoire générale de l’Église avant le xvie  siècle, et il y cherche une tolérance qui soit bien l’aïeule de la sienne.

2035. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Madame de Sabran et le chevalier de Boufflers »

Et comme les âmes, viriles par le fait seul de leur union dans une idée plus grande que chacune d’elles, s’étaient efféminées en se préférant à cette idée trop générale et devenue pour eux trop abstraite (la religion, par exemple, la patrie ou la royauté), hommes et femmes s’échappèrent et se ruèrent en correspondances, dans cette forme de lettres où le moi se roule comme le mulet dans l’herbe et peut se vautrer tout son saoul.

2036. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Nicolas Gogol »

Par exemple : « L’étang était couvert de végétations épaisses qui jouaient le tapis de billard… Le jour n’était ni clair ni sombre, mais d’un gris déterminé rappelant la teinte générale de l’uniforme de soldats de garnison. » Et ainsi toujours, pendant les dix-neuf chants de ce poème accablant d’idées communes, de sentiments communs, de situations communes, et qui prouverait, si Gogol peignait ressemblant et juste, que la Russie est toujours un colosse, — mais le colosse du Béotisme et de la Vulgarité !

2037. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « II. Jean Reynaud »

Et c’est ici qu’après la question du point de vue, général et dominateur, qui emporte l’honneur d’un livre en philosophie, devait se poser la question du talent et de ses ressources, qui couvre l’amour-propre de l’auteur.

2038. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XVI. Buffon »

Flourens, se trompa d’abord sur la méthode, rien n’étant moins dans la nature de son esprit que les nomenclatures et les caractères généraux.

2039. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXI. Philosophie positive »

Est-ce l’idée, qu’il dit être la plus générale de la philosophie positive, « que toutes les connaissances humaines doivent être dominées par un petit nombre de sciences fondamentales et former un tout… » ?

2040. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Funck Brentano. Les Sophistes grecs et les Sophistes contemporains » pp. 401-416

L’histoire de cette sophistique, toujours la même sous des noms changeants, soit qu’elle s’appelle « l’éristique », dans l’Antiquité, soit « l’antinomistique », dans les temps modernes, et montrée exclusivement dans son essence et dans ses résultats généraux, suffisait.

2041. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Dargaud »

Il laisse les choses du sentiment dans lesquelles il excelle, pour exprimer des idées générales de cette force et de cette largeur.

2042. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « E. Caro »

Caro ferme son volume par un compte rendu général et rapide des œuvres quelconques de ce temps où l’Idée de Dieu apparaît, comme elle a l’habitude d’apparaître dans la pauvre tête moderne, qui est si troublée.

2043. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Roger de Beauvoir. Colombes et Couleuvres. »

Roger de Beauvoir dont la nature ouverte et sympathique s’imprègne des contagions aussi bien que des parfums, a dû porter sur sa pensée l’influence de la littérature générale de l’époque qu’il a trop étreinte avec le feu de son esprit.

2044. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Edgar Quinet. L’Enchanteur Merlin »

Et non seulement cela l’est pour les traits généraux de sa physionomie de poète, mais cela l’est tout autant pour les détails spéciaux et particuliers de son poëme.

2045. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Edmond About » pp. 91-105

Germaine est effectivement, non de trame ou d’événements, mais d’inspiration générale, de caractères, et quelquefois de mise en scène, un mélange et une imitation grossière, turbulente et manquée, des Parents pauvres et des Intimes.

2046. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre V. La Renaissance chrétienne. » pp. 282-410

On les enferme en différentes abbayes ; ils y seront nourris d’aumônes et travailleront pour mériter qu’on les nourrisse ; ils paraîtront avec un fagot sur l’épaule au marché et à la procession du dimanche, puis dans une procession générale, puis au supplice d’un hérétique ; ils jeûneront au pain et à l’eau tous les vendredis de leur vie, et porteront une marque visible sur leur joue. […] En face des premiers paraît le savant et excellent Hooker, un des plus doux et des plus conciliants des hommes, un des plus solides et des plus persuasifs entre les logiciens, esprit compréhensif, qui en toute question remonte aux principes364, fait entrer dans la controverse les conceptions générales et la connaissance de la nature humaine365 ; outre cela, écrivain méthodique, correct et toujours ample, digne d’être regardé non-seulement comme un des pères de l’Église anglaise, mais comme un des fondateurs de la prose anglaise. […] En revanche, et justement en vertu de cette même structure d’esprit, Taylor imagine les objets, non pas vaguement et faiblement par quelque indistincte conception générale, mais précisément, tout entiers, tels qu’ils sont, avec leur couleur sensible, avec leur forme propre, avec la multitude de détails vrais et particuliers qui les distinguent dans leur espèce. […] On ne voit parmi eux que des théologiens échauffés, des controversistes minutieux, des hommes d’action énergiques, des cerveaux bornés et patients, tous préoccupés de preuves positives et d’œuvres effectives, dépourvus d’idées générales et de goûts délicats, appesantis sur les textes, raisonneurs secs et obstinés qui tourmentent l’Écriture pour en extraire une forme de gouvernement ou un code de doctrine. […] C’est que les sèches vérités générales sont une sorte d’algèbre, acquise par notre esprit fort tard et après beaucoup de peine, contre notre inclination primitive, qui est de considérer des événements détaillés et des objets sensibles, l’homme n’étant capable de contempler les formules pures qu’après s’être transformé par dix ans de lecture et de réflexion.

2047. (1841) Discours aux philosophes. De la situation actuelle de l’esprit humain pp. 6-57

Croyez-vous que l’homme, après s’être toujours fait une solution du problème humain et divin, soit arrivé, de progrès en progrès, à une époque où il vivra sur la terre, comme l’animal, sans conscience et sans souci de la destinée générale ? […] Voilà ceux qui lui ont dit quelque chose sur la destinée générale, sur le pourquoi de la vie, sur le passé, sur l’avenir ; voilà ceux qui lui ont parlé de Dieu ; et plus tard d’autres éducateurs, les savants, les philosophes, le monde, l’ont pris à leur tour, et ont tout effacé. […] Quelle est la vie d’un membre séparé du corps, et ayant perdu les relations où il était dans la vie générale du corps ? […] C’est la relation générale de ces hommes entre eux, c’est cet être métaphysique, harmonieuse unité formée par la science, l’art, l’industrie, et la politique, qui est la société ; et c’est cet être qui meurt.

2048. (1880) Goethe et Diderot « Diderot »

Ce n’est là qu’une idée générale de l’homme dans Diderot. […] Il a des tendances, des élans, des fougues philosophiques qui le précipitent dans le matérialisme général d’un temps assoiffé de cette fange, et il court boire à cet abreuvoir, comme une bête altérée. […] On ne pouvait guères descendre plus bas… Honteux peut-être d’une copie qu’on lui reprochait et qui mutilait et dégradait un si chétif modèle, Diderot se réfugia dans les idées générales, si chères aux esprits sans précision, et cet inventeur à bon marché affirma que « le temps était venu de substituer à la scène les conditions aux caractères, et de remplacer les coups du théâtre par des tableaux, sources nouvelles d’invention pour le poète et d’étude pour le comédien ». […] Il n’était vraiment capable d’invention qu’en critique, — et encore non pas en critique générale, mais en critique appliquée.

2049. (1925) Les écrivains. Première série (1884-1894)

Bourges, de s’attirer en même temps la haine des directeurs et la mauvaise volonté des secrétaires généraux. […] Maurice Barrès lorsqu’il sacra le général, en ses délicates gloses. […] Le plan s’en déroule, conformément à cette idée générale, à travers mille aventures et mille fantaisies. […] Ce sont là d’étranges mœurs qui se révèlent plus générales qu’on le pense. […] Cela ne regarde personne, et le procureur général lui-même n’a pas à en connaître, puisqu’elles ne sont imprimées nulle part.

2050. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. DE VIGNY (Servitude et Grandeur militaires.) » pp. 52-90

1835 Autrefois dans les temps antiques, ou même en tout temps, à un certain état de société commençante, la poésie, loin d’être une espèce de rêverie singulière et de noble maladie, comme on le voit dans les sociétés avancées, a été une faculté humaine, générale, populaire, aussi peu individuelle que possible, une œuvre sentie par tous, chantée par tous, inventée par quelques-uns sans doute, mais inspirée d’abord et bien vite possédée et remaniée par la masse de la tribu, de la nation. […] Au milieu de ce calme général, solennel, il se passe en un clin d’œil des mouvements prodigieux qui mesurent deux fois l’infini, comme dans ce vers sur l’aigle blessé : Monte aussi vite au ciel que l’éclair en descend.

2051. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « M. DE LA ROCHEFOUCAULD » pp. 288-321

Ce petit volume original, dans sa primitive ordonnance qui s’est plus tard rompue, offrant ses trois cent quinze pensées si brèves, encadrées entre les considérations générales sur l’amour-propre au début et les réflexions sur le mépris de la mort à la fin, me figure encore mieux que les éditions suivantes un tout harmonieux, où chaque détail espacé arrêta le regard. […] Et encore : « Le meilleur parti que le lecteur ait à prendre est de se mettre d’abord dans l’esprit qu’il n’y a aucune de ces maximes qui le regarde en particulier, et qu’il en est seul excepté, bien qu’elles paroissent générales.

2052. (1875) Premiers lundis. Tome III « Les poètes français »

Je ne puis, après tant de collaborateurs autorisés et curieux qui ont tout dit, qui ont dit plus et même autrement que je n’aurais su trouver pour mon compte sur chaque sujet en particulier, je ne puis faire ici qu’une chose : présenter une vue générale et, en me tenant au point de vue du goût, qui doit se combiner avec le point de vue historique et non s’y confondre, indiquer les belles saisons, les bons siècles, les vraiment heureux moments de cette poésie française qui a si souvent brisé avec son passé, qui s’est si peu souvenue d’elle-même, et à qui il était bon d’offrir une fois ses titres au complet, pour lui rendre tout son orgueil et son courage. […] Rien ne montre mieux à quel point le mouvement poétique du xixe  siècle a été général, spontané, fécond ; toutes natures, aussitôt averties, ont donné ce qui était en elles.

2053. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXIVe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins (5e partie) » pp. 65-128

« Ou bien il faudrait que la société distribuât de ses propres mains, tous les jours, à chacun selon ses œuvres, la part exactement proportionnée à l’œuvre et au service de chacun dans l’association générale. […] lui répondit en adoucissant sa physionomie le duc d’Orléans. — Je suis, reprit le prêtre, le vicaire général de l’évêque de Paris.

2054. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLVe entretien. Vie de Michel-Ange (Buonarroti) »

Général des armées espagnoles de Naples, illustre dès les premières campagnes par ses exploits, fait prisonnier en 1512, à la bataille de Ravennes, une correspondance amoureuse en vers entre sa jeune femme et lui leur révéla à l’un et à l’autre un talent poétique, seule consolation de leur captivité et de leur veuvage. Douze années de guerres firent de lui le premier général de son siècle et le bouclier de l’Italie.

2055. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre I. Littérature héroïque et chevaleresque — Chapitre I. Les chansons de geste »

Batailles générales ou combats singuliers ne portent guère bonheur à nos trouvères, même dans le Roland : ils ont à peine à sortir d’une monotone banalité, parce que peut-être la réalité était monotone et banale. […] Depuis les formules du langage jusqu’au dessin général de l’action, toutes les pièces d’une chanson de geste sont jetées dans les mêmes moules.

2056. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre I. Polémistes et orateurs, 1815-1851 »

« L’esprit particulier de la classe moyenne, écrit M. de Tocqueville697, devint l’esprit général du gouvernement ; il domina la politique extérieure aussi bien que les affaires du dedans : esprit actif, industrieux, souvent déshonnête, généralement rangé, téméraire quelquefois par vanité et par égoïsme, timide par tempérament, modéré en toute chose, excepté dans le goût du bien-être, et médiocre… » L’éloquence se ressentit, ainsi que le gouvernement, de cet esprit étroit et positif. […] Foy (1775-1825), général de division en 1810, député de l’Aisne en 1819, de Paris en 1824 : il se donna pour rôle principal de défendre dans leur réputation et leurs intérêts collectifs ou individuels les anciens soldats de la Révolution et de l’Empire, Discours, 2 vol. in-8, 1826.

2057. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « M. Paul Verlaine et les poètes « symbolistes » & « décadents ». »

Si vous ôtez l’explication, vous ne pourrez plus exprimer que des idées ou des sentiments très généraux et très simples : naissance ou déclin d’amour, joie, mélancolie, abandon, désespoir… Et ainsi (c’est où je voulais en venir) le symbolisme devient extrêmement commode pour les poètes qui n’ont pas beaucoup d’idées. […] Il est certain qu’un des phénomènes généraux qui ont marqué ce siècle, c’est la décroissance du catholicisme.

2058. (1894) Propos de littérature « Chapitre IV » pp. 69-110

Pour plus de clarté, j’écrirai Harmonie et Rythme au sens général, rythme et harmonie dans le sens particulier. […] Mais, outre l’ordonnance « harmonieuse » au sens général de ce mot, il atteint assez fréquemment l’harmonie musicale d’une strophe et son ordonnance sonore.

2059. (1890) L’avenir de la science « XXIII »

J’avais parcouru la galerie des Batailles, la salle des Maréchaux, celles des diverses campagnes ; j’avais vu des sacres de rois ou d’empereurs, des cérémonies royales, des prises de villes, des généraux, des princes, des grands seigneurs, des figures sottes ou insolentes, quand tout à coup je me pris à me demander : Où est donc la place de l’esprit ? […] Serait-ce que Rousseau et Montesquieu auraient moins fait pour la gloire de la France et le progrès de l’humanité que tel général obscur ou tel courtisan oublié ?

2060. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre V. Le Séminaire Saint-Sulpice (1882) »

Quant au supérieur général, M.  […] Tout cela ne peut coexister sans contradiction avec mon état général.

2061. (1864) William Shakespeare « Première partie — Livre IV. Shakespeare l’ancien »

Huée à l’archonte éponyme qui a dernièrement fait élire et couronner un poëte par dix généraux au lieu de prendre dix hommes du peuple. Il est vrai qu’un des généraux était Cimon : circonstance atténuante aux yeux des uns, car Cimon a battu les Phéniciens, aggravante aux yeux des autres, car c’est ce Cimon qui, afin de sortir de la prison pour dettes, a vendu sa sœur Elphinie et, par-dessus le marché, sa femme, à Callias.

2062. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Balzac » pp. 17-61

Mais ce n’est pas notre faute, à nous, si l’Angleterre répugne tant aux idées générales, si elle a plus de romans et de poèmes que de théories philosophiques et même fashionables. […] Ces volumes, typographiquement assez bien exécutés, autant du moins que le permet l’abaissement général et honteux de la confection matérielle du livre moderne, ont, en effet, dans la distribution qu’ils ont changée des romans composant l’Œuvre de Balzac, renversé l’ordre établi par lui-même, c’est-à-dire toute son architecture ; car c’était un architecte que Balzac dans sa Comédie humaine !

2063. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Agrippa d’Aubigné. — II. (Fin.) » pp. 330-342

Vous êtes circuit de gens qui grondent et qui craignent, et couvrent leurs craintes de prétextes généraux.

2064. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « De la poésie en 1865. »

Il est difficile de distinguer dans ces premiers jets de la saison ce qui est en propre au talent et ce qui revient et appartient à l’atmosphère générale où il a été nourri.

2065. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Appendice. »

Le chef et, comme il disait, le général auquel il s’était de bonne heure donné fut longtemps M. 

2066. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. ALFRED DE MUSSET (La Confession d’un Enfant du siècle.) » pp. 202-217

L’exemple d’Octave me semble donc un cas particulier qui ne fait pas loi, et ce qu’il a de plus général dans la dernière partie ne se rattache pas à ce qu’Octave a été libertin, mais à ce qu’il est homme, impatient, excessif, se lassant vite, triste et ennuyé dans le plaisir, habile à exprimer l’amertume du sein des délices : or, cela était vrai du temps de Lucrèce, du temps d’Hippocrate77, comme du temps d’Adolphe et du nôtre.

2067. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « HOMÈRE. (L’Iliade, traduite par M. Eugène Bareste, et illustrée par M.e Lemud.) —  premier article .  » pp. 326-341

C’est ce qu’un autre savant écrivait à Wolf après l’avoir lu : « Tant que je vous lis, je suis d’accord avec vous ; dès que je pose le livre, tout cet assentiment s’évanouit. » Les philologues, les érudits positifs ont beau faire assez peu de cas des considérations générales et des raisons puisées dans le sens intime ; ici eux-mêmes sont forcés de raisonner pour étayer leur système, et ils n’arrivent à leurs résultats que par voie d’induction ; car, s’ils s’en tenaient purement au fait transmis, à l’opinion constamment exprimée par les Anciens, ils croiraient à Homère nonobstant les difficultés qu’après tout les Anciens aussi n’ont pas été sans se poser.

2068. (1861) La Fontaine et ses fables « Première partie — Chapitre III. L’écrivain »

Les personnages y sont généraux ; dans les circonstances particulières et personnelles, on aperçoit les diverses conditions et les passions maîtresses de la vie humaine, le roi, le noble, le pauvre, l’ambitieux, l’amoureux, l’avare, promenés à travers les grands événements, la mort, la captivité, la ruine ; nulle part on ne tombe dans la platitude du roman réaliste et bourgeois.

2069. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre V. Indices et germes d’un art nouveau — Chapitre III. Retour à l’art antique »

De plus, l’institution des Salons donnait aux artistes un puissant moyen d’action sur la société ; et désormais, dans la formation du goût général, entrera une certaine dose de tendances et de jugements esthétiques.

2070. (1925) Méthodes de l’histoire littéraire « I. Leçon d’ouverture du Cours d’éloquence française »

Il avait rejeté toutes les idées générales extérieures à son sujet.

2071. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Banville, Théodore de (1823-1891) »

Non pas qu’en prenant ce petit livre pour prétexte de quelques considérations générales, je veuille dire qu’il n’a que la valeur d’un prétexte : jamais le talent de l’auteur des Cariatides et des Stalactites n’a été ni plus complet, ni plus puissant ; jamais ce but qu’il a constamment poursuivi, de la correction dans la forme, et surtout de la correction dans l’imprévu, n’a été mieux atteint.

2072. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Baudelaire, Charles (1821-1867) »

Le choix et l’agencement des mots, le mouvement général et le style, tout concorde à l’effet produit, laissant à la fois dans l’esprit la vision de choses effrayantes et mystérieuses, dans l’oreille exercée comme une vibration multiple et savamment combinée de métaux sonores et précieux, et dans les yeux de splendides couleurs.

2073. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Leconte de Lisle, Charles-Marie (1818-1894) »

Il ne s’agit plus dès lors d’une souffrance ou d’une joie simplement anecdotiques, mais la phrase ainsi proférée garde intacte à jamais sa valeur absolue et générale, parce qu’elle a révélé non point le médiocre caprice sentimental d’un homme quelconque, mais l’ensemble même de l’univers prenant conscience de soi, en une brusque fulguration, dans cette pensée individuelle.

2074. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre IV. Le théâtre des Gelosi » pp. 59-79

Les acteurs peuvent donc jouer et circuler dans toutes les rues, se cacher, épier, écouter ou surprendre très naturellement des secrets et des mystères qui sont parfois impossibles à mettre en scène sur nos théâtres modernes. » Tel est en effet l’aspect général du théâtre figuré dans les comédies imprimées avec vignettes au seizième siècle, aspect non pas uniforme, cependant.

2075. (1911) La valeur de la science « Deuxième partie : Les sciences physiques — Chapitre VIII. La crise actuelle de la Physique mathématique. »

Cette fois la physique expérimentale a été plus fidèle aux principes que la Physique Mathématique ; les théoriciens en auraient fait bon marché afin de mettre en concordance leurs autres vues générales ; mais l’expérience s’est obstinée à le confirmer.

2076. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « Une soirée chez Paul Verlaine » pp. 18-33

La réconciliation fut aussitôt signée par l’offre d’une tournée générale, acceptée d’enthousiasme.

2077. (1890) L’avenir de la science « IV » p. 141

Le malheur est que la frivolité générale les condamne à former un monde à part et que l’aristocratie du siècle, qui est celle de la richesse, ait généralement perdu le sens idéal de la vie.

2078. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XIII. Premières tentatives sur Jérusalem. »

L’abolition des sacrifices qui lui avaient causé tant de dégoût, la suppression d’un sacerdoce impie et hautain, et dans un sens général l’abrogation de la Loi lui parurent d’une absolue nécessité.

2079. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre IV. Cause immédiate d’une œuvre littéraire. L’auteur. Moyens de le connaître » pp. 57-67

Voltaire écrivait alors14 : « La plupart des livres ressemblent à ces conversations générales et gênées dans lesquelles on dit rarement ce que l’on pense. » Notre siècle a donc eu raison de ne pas négliger la biographie des auteurs.

2080. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Avertissement sur la seconde édition. » pp. 23-54

Oui, malgré les hurlemens de l’orgueil & de la médiocrité ; malgré le persifflage des esprits frivoles & libertins ; malgré les froids raisonnemens des ames pusillanimes ; malgré l’indifférence de ces caracteres isolés qui ne prennent part à rien ; malgré les faux jugemens, les fausses critiques, les fausses imputations ; malgré son imperfection même, nous ne craindrons pas de l’avouer, nous avons vu notre Ouvrage accueilli & défendu par les personnes les plus respectables, estimé par les Littérateurs les plus distingués ; nous l’avons vu se répandre chez l’Etranger, mériter les éloges des plus sages Souverains, être réimprimé en plusieurs endroits, par un empressement général à se le procurer.

2081. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « De la question des théâtres et du Théâtre-Français en particulier. » pp. 35-48

Le souffle vivifiant de la liberté, dans un premier moment d’inspiration générale et d’enthousiasme, suffit certes à féconder les talents ; mais, en se prolongeant, il s’épuise ou s’égare : l’enthousiasme, sans points d’appui, sans foyers réguliers qui le concentrent et l’alimentent, se dissipe bientôt comme une flamme.

2082. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « M. de Montalembert orateur. » pp. 79-91

Il y aurait eu pourtant, au point de vue politique ou même seulement logique, des observations à faire sur quelques parties de ce discours, si l’effet général n’avait tout couvert.

2083. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces diverses — Préface du « Rhin » (1842) »

Si l’on se reporte aux faits généraux de notre temps, on verra que cette prévision a pu en résulter, même dans la forme précise que le hasard lui a donnée.

2084. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre V. Les esprits et les masses »

Une certaine haine du socialisme, très aveugle, mais très générale, a sévi depuis quinze ou seize ans, et sévit et se déchaîne encore, dans les classes (il y a donc toujours les classes ?)

2085. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre IX. La pensée est-elle un mouvement ? »

Les idées innées elles-mêmes ne sont que les conditions générales et indispensables de la pensée, elles ne sont pas la pensée elle-même.

2086. (1904) La foi nouvelle du poète et sa doctrine. L’intégralisme (manifeste de la Revue bleue) pp. 83-87

Mais pour nous, qui n’en sommes plus à croire que l’âme humaine, à travers les âges, reste imperturbablement égale à elle-même ; qui la concevons en perpétuel devenir, formée par toutes les capitalisations du passé et de l’hérédité, par toutes les acquisitions et par toutes les influences du savoir et des milieux, il est difficile d’admettre que le poète se doive complaire indéfiniment dans la contemplation de deux ou trois phénomènes généraux de la nature, signalés, d’ailleurs, depuis fort longtemps sous toutes les latitudes.

2087. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Beaufort » pp. 308-316

Quand on a le courage de faire le sacrifice de ces épisodes intéressans, on est vraiment un grand maître, un homme d’un jugement profond ; on s’attache à la scène générale qui en devient tout autrement énergique, naturelle, grande, imposante et forte.

2088. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « IX »

Albalat soumet à notre vigilance », Or, comme nous avons prouvé, manuscrit en mains, que tous les écrivains à peu près ont pratiqué cette méthode, depuis Malherbe jusqu’à Flaubert, il s’ensuit qu’on appelle uniques la majorité des exemples et qu’on traite d’exception ce qui est la règle générale.

2089. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « L’empire russe depuis le congrès de vienne »

» III Nous ne sommes pas plus heureux en mémoires privés qu’en histoire générale et qu’en roman.

2090. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « L’Empire Chinois »

Mais ce qui donne la moyenne de l’esprit chinois, ce qui est essentiellement le fruit du terroir, la production du sol, ce sont les maximes générales, les proverbes, et, en d’autres termes, la littérature populaire.

2091. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Buloz »

Mais ce que je veux surtout, c’est traiter Buloz comme une idée générale… Je veux lui faire cet honneur… Je ne connais d’ailleurs personne qui soit plus que lui sain à étudier, car le succès est peut-être la plus grande corruption de l’âme humaine, et Buloz le fait dédaigner, II Il est né en 1803, à Vulbens, près de Genève, pays commerçant et puritain.

2092. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Fustel de Coulanges » pp. 15-32

Les montagnes, en Histoire, sont les idées générales d’où l’on voit tout et d’où l’on résume tout, et M. 

2093. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Gaston Boissier » pp. 33-50

Mais une tendance générale est plus dangereuse et en dit plus long qu’un fait isolé, et il faut bien la signaler quand on est chrétien : la tendance de l’enseignement par l’Académie est anti-chrétienne… Je me moque bien, pour ma part, du Spiritualisme de la philosophie moderne !

2094. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « VIII. Du mysticisme et de Saint-Martin »

Lui, dont les yeux sont fins et sûrs, n’a-t-il pas senti que, s’il les avait fixés profondément sur ce qui n’est pas seulement une distinction nominale, faite par la haute sagesse gouvernementale de l’Église, il n’aurait pu s’empêcher de voir, se détachant du fond commun des idées et des phénomènes imputés au Mysticisme, pris dans son acception la plus générale et la plus confuse, un autre mysticisme, ayant ses caractères très déterminés ; l’éclatante réalité, enfin, qui contient la vérité intégrale que la Religion seule met sous les mains de nos esprits, mais dont la Philosophie les détourne ?

2095. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Le père Augustin Theiner »

Ces hommes inouïs et calomniés par l’esprit de parti ou par l’ignorance, ces hommes attachés immuablement à ce qui doit rester immuable dans les principes et les institutions, et qui ont en mourant dit d’eux-mêmes, par la bouche de leur général, à qui on proposait la vie : Sint ut sunt, aut non sint , avaient pourtant à un suprême degré ce qui distingue si éminemment l’aristocratie anglaise, — la plus politique des aristocraties, — l’entente de l’heure qui sonne, cet instinct du moment qui gagne les batailles et qui sauve aussi les nations.

2096. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Théodore de Banville »

Si, de toute l’école romantique emportée des bibliothèques de l’avenir, par un cataclysme imprévu, il ne restait que Théodore de Banville, il passerait peut-être pour un grand poète ; car il est une poésie générale qui meurt avec toute époque et qu’on impute parfois, quand l’époque n’est plus, au poète qui n’a fait que la réfléchir.

2097. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Léon Gozlan » pp. 213-230

Dire comment il n’est que le troisième, expliquer sa place hiérarchique dans l’ordre de composition qu’il avait choisi pour les ambitions et les bonheurs de sa pensée, nous donnera l’occasion de poser quelques-unes de ces idées générales préliminaires sur lesquelles la Critique doit s’élever pour mieux juger les hommes qui seraient plus haut qu’elle de plain-pied.

2098. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre X. Des Romains ; de leurs éloges, du temps de la république ; de Cicéron. »

La grandeur de cet empire, qui s’étend sans cesse ; cette ville qui engloutissait tout, qui appelait tous les rois, tous les peuples ; ces généraux et ces soldats qui allaient conquérir ou gouverner les provinces, et parcouraient sans cesse l’Asie, l’Europe et l’Afrique ; tout cela était autant d’obstacles à ce que la langue romaine prît ou conservât une certaine unité de caractère ; peut-être même la facilité qu’eurent les Romains de puiser chez les Grecs tout ce qui manquait au système de leur langue ou de leurs idées, retarda leur industrie, et contribua à n’en faire qu’un peuple imitateur : ils traitèrent la langue et les arts comme un objet de conquête, usurpant tout sans rien créer.

2099. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre I. Le Roman. Dickens. »

La boutique se transfigure : « Dans la contagion générale, il semble qu’elle se change en je ne sais quelle machine maritime, confortable, faite en manière de vaisseau, n’ayant plus besoin que d’une bonne mer pour être lancée et se mettre tranquillement en chemin pour n’importe quelle île déserte1337. » La différence entre un fou et un homme de génie n’est pas fort grande. […] Quand vous achevez le Père Goriot, vous avez le cœur brisé par les tortures de cette agonie ; mais l’étonnante invention, l’accumulation des faits, l’abondance des idées générales, la force de l’analyse, vous transportent dans le monde de la science, et votre sympathie douloureuse se calme au spectacle de cette physiologie du cœur. […] Il débitera des idées générales à propos de tout.

2100. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXXe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins » pp. 185-304

Sans avoir de haine, j’avais de l’humeur contre la popularité du duc d’Orléans ; elle semblait outrager la justice et la Providence ; les caresses trop subalternes et trop significatives, à sa rentrée de l’émigration, aux survivants de 1791 et aux généraux bonapartistes de 1815 et de l’île d’Elbe, achevaient de me désaffectionner de cette branche de la dynastie. […] Mais, tout en se livrant avec une apparente confiance à des épanchements téméraires dans la bouche d’un premier prince du sang, il comblait de toutes ses faveurs, de toutes ses caresses d’intimité les généraux, les pamphlétaires et les orateurs de la faction bonapartiste ou de la faction démagogique survivants du 20 mars 1815 ou de 1791. […] Faut-il la braver, la dissoudre, et en appeler au pays dans une élection générale ?

2101. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre dixième. Le style, comme moyen d’expression et instrument de sympathie. »

L’interprétation et l’application de ces lois générales du style varient d’ailleurs suivant les artistes et les œuvres. […] Voici que, de ce point de départ superficiel, l’auteur arrive, par un langage, presque abstrait et objectif, à nous donner une impression vive de l’état de conscience de son héros : « Cela descendit dans les profondeurs de son tempérament et devenait presque une manière générale de sentir, un mode nouveau d’exister272. » 4° Transposition des images et sentiments en actions : « Je m’en irai vers lui, il ne reviendra pas vers moi273. » Beaucoup d’actions sont une condensation de pensées sous une forme concrète et elles peuvent donner lieu à des méditations sans fin, tout comme de hautes formules métaphysiques. […] III — Le rythme I. — Le style imagé est déjà une espèce de style rythmé ; l’image est en effet la reprise de la même idée sous une autre forme et dans un milieu différent : c’est comme une réfraction de la pensée, qui s’accorde avec la marche générale des rayons intérieurs.

2102. (1889) Essai sur les données immédiates de la conscience « Chapitre III. De l’organisation des états de conscience. La liberté »

Même lorsque Leibnitz eut substitué à ce principe celui de la conservation de la force vive, on ne pouvait considérer la loi ainsi formulée comme tout à fait générale, puisqu’elle admettait une exception évidente dans le cas du choc central de deux corps inélastiques. […] Il a bien fallu alors, pour distinguer nos impressions personnelles les unes des autres, ajouter à l’idée générale d’odeur de rose des caractères spécifiques. […] Il y a, comme nous l’avons montré, une corrélation intime entre la faculté de concevoir un milieu homogène, tel que l’espace, et celle de penser par idées générales.

2103. (1932) Les deux sources de la morale et de la religion « La religion dynamique »

C’était de ne pas rêver pour l’élan mystique une propagation générale immédiate, évidemment impossible, mais de le communiquer, encore que déjà affaibli, à un petit nombre de privilégiés qui formeraient ensemble une société spirituelle ; les sociétés de ce genre pourraient essaimer ; chacune d’elles, par ceux de ses membres qui seraient exceptionnellement doués, donnerait naissance à une ou plusieurs autres ; ainsi se conserverait, ainsi se continuerait l’élan jusqu’au jour où un changement profond des conditions matérielles imposées à l’humanité par la nature permettrait, du côté spirituel, une transformation radicale. […] D’une manière générale, nous estimons qu’un objet qui existe est un objet qui est perçu ou qui pourrait l’être. […] Elle ne penserait même pas à le devenir tout à fait si certains de ses représentants n’avaient réussi, par un effort individuel qui s’est surajouté au travail général de la vie, à briser la résistance qu’opposait l’instrument, à triompher de la matérialité, enfin à retrouver Dieu.

2104. (1881) Le naturalisme au théatre

D’où vient donc cet avortement à peu près général ? […] Je ne fais qu’indiquer à larges traits un plan général. […] La tentative est excellente ; maintenant on peut voir ce que donnerait une Histoire générale. […] Le coup de folie est général, et il part de haut. […] C’est un attendrissement général.

2105. (1926) La poésie de Stéphane Mallarmé. Étude littéraire

Mais je ne sais si l’on n’y trouve pas un peu les traits de la figure la plus générale, la plus extérieurement enveloppante, qui circonscrit Mallarmé. […] Il avait cette crainte générale d’offenser, commune chez les hommes de vie intérieure, qui redoutent de trop laisser prise aux choses en y suscitant vers eux la plus légère ombre de jalousie et de haine. […] Si l’on doit traiter Mallarmé comme une nature d’exception, voilà bien à cette exception une perspective plus générale. […] Les psychologues ont relié surtout à la question des idées générales leurs études sur les visuels, les auditifs, les moteurs et les subdivisions de ces formes mentales. […] Ribot dans l’Évolution des Idées générales) ne voient rien quand ils entendent de la musique.

2106. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre IV. Shakspeare. » pp. 164-280

Nous autres, écrivains et raisonneurs, nous pouvons noter précisément par un mot chaque membre isolé d’une idée et représenter l’ordre exact de ses parties par l’ordre exact de nos expressions : nous avançons par degrés, nous suivons les filiations, nous nous reportons incessamment aux racines, nous essayons de traiter nos mots comme des chiffres, et nos phrases comme des équations ; nous n’employons que les termes généraux que tout esprit peut comprendre et les constructions régulières dans lesquelles tout esprit doit pouvoir entrer ; nous atteignons la justesse et la clarté, mais non la vie. […] Le Coriolan de Plutarque est un patricien austère, froidement orgueilleux, général d’armée. […] Voyez paraître cette arrogance de noble et ces mœurs de soldat, lorsqu’on lui offre la dîme du butin : … Je vous remercie, général ; —  mais je ne puis faire consentir mon cœur à prendre — un salaire pour payer mon épée265 ! […] Il obéit par un respect involontaire, comme un soldat devant son général ; mais par quels efforts ! […] Voyez acte III, scène II, la plaisante façon dont les généraux poussent en avant cette vaillante brute.

2107. (1914) Une année de critique

Lui permettre d’appliquer les lois générales d’un pays et de faire respecter les contrats usuels semble le comble de l’aberration4. […] Si tant d’écrivains se détournent de l’étude exacte du cœur humain pour ne s’intéresser qu’aux cas exceptionnels ; s’ils échouent à décrire les sentiments les plus généraux, qui sont toujours la matière de l’art le plus noble ; s’ils se complaisent dans l’équivoque, c’est à la seconde moitié de la Nouvelle Héloïse que nous le devons. […] Au début, l’abondance des termes généraux surprend, et je me souviens de n’avoir retiré, d’une première lecture du Centaure, qu’une émotion toute musicale. […] Presque, toujours il transpose une sensation visuelle en une image visuelle, celle-ci, à l’encontre du but que se propose d’ordinaire une métaphore, n’étant pas nécessairement plus générale que celle-là. […] Encore ne puis-je m’empêcher de songer que la pensée de Nietzsche, qui a une valeur générale, et en quelque sorte biologique, prend certain ridicule lorsqu’elle est illustrée par l’aventure d’un petit jeune homme et d’une petite femme.

2108. (1913) Poètes et critiques

Un concours avait été ouvert par la Correspondance générale de l’instruction primaire, pour la composition d’un Recueil de chants à l’usage des écoles primaires de France. […] Ce que furent, pendant toute la durée des études classiques, les aptitudes, les efforts, les succès de l’écolier, nous le savons par les palmarès d’Avignon et de Louis-le-Grand, où son nom brille si souvent, et par celui du concours général des lycées de Paris, où il figure avec honneur. […] Dans l’adolescent, d’esprit agile et d’énergique volonté, qui triomphait avec aisance au Concours général, l’enseignement secondaire avait façonné, avant tout, un argumentateur éloquent et robuste. […] Pour ne prendre ici qu’un exemple, un personnage comme Swift s’ajuste sans effort et presque par définition aux idées générales de Taine ; éclairés à cette lumière, les traits si expressifs de l’homme, la manière saisissante de l’écrivain, s’accusent merveilleusement. […] Il a, tout d’abord, mentionné et critiqué d’autres travaux, le premier volume de la Correspondance générale de Chateaubriand, que M. 

2109. (1890) Derniers essais de littérature et d’esthétique

Mais, règle générale, les modèles anglais attendent patiemment à Londres le retour des artistes. […] Mais cet isolement même conduit souvent le peintre au maniérisme, et lui fait perdre cette large compréhension des faits généraux de la vie qui est l’essence même de l’art. […] Règle générale, les modèles sont absolument de notre siècle, et devraient être peints comme tels. […]  » La démocratie, après avoir rendu toutes choses hideuses et insupportables au plus haut degré pour tout le monde, finit toujours par se pendre aux basques d’un général victorieux. […] Il est parfaitement clair qu’il faut faire quelque chose, se dirent les gens les uns aux autres, et alors il y eut une ruée générale vers la science.

2110. (1875) Premiers lundis. Tome III « De la liberté de l’enseignement »

Il y a sans doute bien des contre-courants et des remous, mais enfin la marée générale (qu’on s’en félicite ou qu’on le déplore) paraît irrésistiblement monter. […] M. le général de Mellinet, sénateur, est grand maître de l’Ordre des francs-maçons.

2111. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXVIIIe entretien. Revue littéraire de l’année 1861 en France. M. de Marcellus (1re partie) » pp. 333-411

Ce que la République était pour le général romain, la Restauration le fut pour M. de Marcellus : un engagement auquel il ne voulut jamais manquer, véritable homme d’honneur de la Restauration. […] En ce temps-là, les rois, encore tout fiers de leurs succès, reconnaissaient une cause générale des rois supérieure à toutes les causes secondaires des jalousies nationales, des rivalités d’ambition, ou d’influence des cours ; une véritable ligue politique des gouvernements légitimes subordonnait toutes ces rivalités locales à son intérêt et à une doctrine d’ensemble des monarchies.

2112. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIIe entretien. Vie du Tasse (2e partie) » pp. 65-128

Beaucoup imaginer, c’est beaucoup prétendre ; beaucoup penser, c’est beaucoup souffrir ; être grand, c’est être disproportionné dans un monde de médiocrités ou de petitesses ; être disproportionné, c’est être déplacé ; être déplacé, c’est créer autour de soi des inimitiés, c’est éprouver soi-même une inimitié involontaire et générale contre tous ceux qui ne vous cèdent pas la place aussi vaste que la demandent vos facultés supérieures. […] L’opinion générale du temps est que le Tasse avait célébré la beauté et l’amour de Léonora d’Este sous les traits et sous le nom de Sophronie.

2113. (1864) Cours familier de littérature. XVII « XCVIIIe entretien. Alfieri. Sa vie et ses œuvres (3e partie) » pp. 81-152

L’esprit de parti a voulu en faire un héros d’un seul bloc ; voici ce que je tiens moi-même du plus honnête des hommes, le général de l’artillerie française à Wagram, Pernety : « Je l’avais placé sur le bord du Danube, la nuit qui précéda la bataille de Wagram. […] Se pouvait-il que l’armée tirât sur un général qui l’avait menée vingt années à la victoire ?

2114. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre III. Le Petit Séminaire Saint-Nicolas du Chardonnet (1880) »

Un plan général de grande propagande par l’éducation classique et religieuse s’était dès lors emparé de son esprit, et il allait s’y vouer avec l’ardeur passionnée qu’il portait dans toutes les œuvres dont il s’occupait. […] Sa manière d’agir, impérieuse à la façon d’un général d’armée, ne tenait pas compte des morts et des malades parmi ses jeunes recrues.

2115. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « III »

Affligé par la décadence générale des mœurs et de la foi, Parsifal a transporté le Gral dans les Indes ; c’est des Indes que viendra Lohengrin pour secourir Elsa ; c’est aux Indes qu’il retourne, selon les vieux poèmes, lorsque la question fatale a été prononcée. […] Mais si l’auteur de Lohengrin, au point de vue général, a reçu le sujet de son œuvre des poèmes déjà écrits en langue française il en a eu également le résumé dans les chants des autres minnesinger germains, eux-mêmes inspirés de nos trouvères.

2116. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre quatrième. Éléments sensitifs et appétitifs des opérations intellectuelles — Chapitre premier. Sensation et pensée »

Il n’y a pas lieu de séparer une pensée théorique et une pensée pratique : il n’y a au fond qu’une manière de penser, qui, dans son origine, est essentiellement pratique, c’est-à-dire issue d’appétitions et tendant à des appétitions ; elle s’élève peu à peu vers des objets d’un intérêt plus général, mais sans perdre jamais, même à l’apogée de son développement, la marque de son caractère primitivement sensible et volitif. […] Examinons maintenant la méthode générale que suit la pensée pour résoudre ce problème et les autres qui s’y rattachent.

2117. (1878) La poésie scientifique au XIXe siècle. Revue des deux mondes pp. 511-537

Un poète serait insensé qui voudrait refaire, dans les conditions spéciales et avec les ressources de son art, le tableau général que M. de Humboldt nous a tracé du cosmos, plus insensé encore s’il prétendait soit reproduire dans la langue des vers les expériences du laboratoire ou les lois de l’optique et de l’électricité, soit nous donner une exposition complète et précise des principes de l’astronomie. […] Ce désavantage d’une langue poétique trop limitée, trop générale et trop vague, est sensible même chez André Chénier. — La difficulté n’aurait fait que croître à mesure qu’il aurait avancé dans son Hermès et pénétré plus profondément dans l’exposition savante ; cette difficulté serait peut-être devenue insurmontable, au moins dans quelques-uns des sujets qui entraient dans son plan.

2118. (1888) Petit glossaire pour servir à l’intelligence des auteurs décadents et symbolistes « Petit glossaire »

. — Employé ici dans son sens étymologique général c’est-à-dire dans le sens restreint qui lui vient de ce que « Pan troublait les esprits ». […] L’influence du souffle vernal doucement dilatant les immuables textes inscrits en sa chair, lui aussi, enhard par ce trouble agréable à sa stérile pensée, était venu reconnaître par un contact avec la Nature, immédiat, net, violent, positif, dénué de toute curiosité intellectuelle, le bien-être général, et candidement, loin des obédiences et de la contrainte de son occupation, des canons, des interdits, des censures, il se roulait, dans la béatitude de sa simplicité native, plus heureux qu’un âne.

2119. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Mémoires et journal de l’abbé Le Dieu sur la vie et les ouvrages de Bossuet, publiés pour la première fois par M. l’abbé Guettée. — I » pp. 248-262

. — Je n’ai rendu aujourd’hui que l’impression générale que laisse la lecture des mémoires de l’abbé Le Dieu ; il me reste à parler de son journal, qui donne une impression moins nette, moins agréable, mais qui en définitive ne permet pas de tirer un jugement différent, C’est ce qu’il n’est pas inutile de montrer.

2120. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Bossuet. Œuvres complètes publiées d’après les imprimés et les manuscrits originaux, par M. Lachat »

Il ne s’y arrêta dans aucun temps aux difficultés particulières qu’il rencontrait, il en respirait l’esprit général, il en suivait les nombreux courants et les torrents.

2121. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Le père Lacordaire. Quatre moments religieux au XIXe siècle. »

Ce coup-d’œil, à propos d’une dernière production du Père Lacordaire, m’a mené plus loin que je ne prévoyais : ce ne devait être d’abord, dans ma pensée, qu’une entrée en matière et une transition pour passer à un sujet plus général.

2122. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « HOMÈRE. (L’Iliade, traduite par M. Eugène Bareste, et illustrée par M.e Lemud.) —  second article  » pp. 342-358

Ce qui frappe aujourd’hui, c’est encore dans les traits généraux et dominants une grandeur terrible ; Jupiter, Neptune, Apollon, Minerve, ces dieux principaux, ne sont pas peints à faire sourire.

2123. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « M. Rodolphe Topffer »

Il y était professeur de belles-lettres générales depuis 1832.

2124. (1874) Premiers lundis. Tome II « Jouffroy. Cours de philosophie moderne — II »

Il est une molécule vivante, incessamment excitée et modifiée par l’organisme social dont elle fait partie intégrante ; arrêter la molécule, la monade, au point où on la trouve, la détacher du tout, la soumettre au microscope ou au creuset expérimental, la retourner, la décomposer, la dissoudre, et conclure de là à la nature et à la destinée du tout, c’est absurde ; conclure seulement à la nature et à la destinée de la molécule, c’est encore se méprendre étrangement ; c’est supprimer d’abord, dût-on y revenir plus tard et trop tard, c’est supprimer le mode l’influence que l’individu reçoit du tout, à peu près comme Condillac faisait pour les détails organiques de sa statue, qu’il recomposait ensuite pièce à pièce sans jamais parvenir à l’animer ; c’est, comme lui, par cette suppression arbitraire, rompre l’équilibre dans les facultés du moi et se donner à observer une nature humaine qui n’est plus la véritable et complète nature ; c’est décerner d’emblée à la partie rationnelle de nous-mêmes une supériorité sur les facultés sentimentale et active, une souveraineté de contrôle qu’une vue plus générale de l’humanité dans ses phases successives ne justifierait pas ; c’est immobiliser la monade humaine, lui couper la source intarissable de vie et de perfectibilité ; c’est raisonner comme si elle n’avait jamais été modifiée, transformée et perfectionnée par l’action du tout, ou du moins comme si elle ne pouvait plus l’être ; c’est supposer gratuitement, et le lendemain du jour où l’humanité a acquis la conscience réfléchie de sa perfectibilité, que l’individu de 1830, le chrétien indifférent et sans foi, ne croyant qu’à sa raison personnelle, porte en lui, indépendamment de ce qui pourrait lui venir du dehors, indépendamment de toute conception sociale et de toute interprétation nouvelle de la nature, un avenir facile et paisible qui va découler, pour chacun, des opinions et des habitudes mi-partie chrétiennes, mi-partie philosophiques, mélangées à toutes doses.

2125. (1875) Premiers lundis. Tome III « Sur le sénatus-consulte »

tous avez contre vous, ou du moins vous n’avez pas pour vous une Académie sérieuse, l’Académie des sciences morales et politiques, quoique vous y ayez infusé et fait entrer par décret une dizaine de vos amis ; mais tout cela s’est vite fondu et noyé dans l’ensemble, et l’esprit général n’est point pour vous ! 

2126. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section première. Des passions. — Chapitre II. De l’ambition. »

Si ces considérations générales suffisent pour éclairer sur la juste influence de l’ambition sur le bonheur, les auteurs, les témoins, les contemporains de la révolution de France, doivent trouver au fond de leur cœur de nouveaux motifs d’éloignement pour toutes les passions politiques ?

2127. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre II. Diderot »

Avec Diderot, le rapport de la philosophie et des sciences semble se renverser : la philosophie renonce à leur imposer ses systèmes, et elle attend leurs découvertes pour en extraire une conception générale de l’univers.

2128. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Barbey d’Aurevilly. »

» — « Elle était jeune, riche, d’un nom superbe, belle, spirituelle, d’une large intelligence d’artiste, et naturelle avec cela, comme on l’est dans votre monde, quand on l’est … » Mais cette illusion se rattache à une autre plus générale et qui a été celle de tous les romantiques.

2129. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « « L’amour » selon Michelet » pp. 47-66

Qu’elle pense par à peu près ; qu’elle soit peu apte aux idées générales ; qu’elle n’ait point la notion du juste ; qu’elle ne puisse, toute seule, résister au mal, — vous croyez peut-être que tout cela, mis ensemble, signifie que la femme est inférieure à l’homme ?

2130. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Gautier, Théophile (1811-1872) »

Dans ce sens, il a vraiment innové : il a fait dire au vers français plus qu’il n’avait dit jusqu’à présent ; il a su l’agrémenter de mille détails faisant lumière et saillie et ne nuisant pas à la coupe de l’ensemble ou à la silhouette générale.

2131. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre premier. La critique et la vie littéraire » pp. 1-18

Le ministre qui a conquis la Tunisie et le Tonkin a été mille fois plus maltraité que le général qui a livré Metz et la France à l’ennemi ; on les a mis en parallèle comme La Bruyère a fait pour Corneille et Racine, et leurs crimes bien pesés et compensés, ce n’est pas le ministre qui a été trouvé le moins coupable… Il ne s’agit pas d’introduire ces gracieusetés dans les mœurs des lettres, de revenir au seizième siècle où, pour Scaliger, quiconque entendait autrement que lui Tite-Live était au moins un scélérat.

2132. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre XIII. Conclusions » pp. 271-291

En effet cette revendication, disent-ils, porte sur une différenciation très générale et très vague.

2133. (1842) Essai sur Adolphe

Il n’y a dans le roman de Benjamin Constant que deux personnages ; mais tous deux, bien que vraisemblablement copiés, sont représentés par leur côté général et typique ; tous deux, bien que très-peu idéalisés, selon toute apparence, ont été si habilement dégagés des circonstances locales et individuelles, qu’ils résument en eux plusieurs milliers de personnages pareils.

2134. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXVI » pp. 279-297

Je m’en tiens à cette décision générale, autrement je ne vivrais pas (c’est ainsi que dans le principe elle prit Gobelin).

2135. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Chefs-d’œuvre de la littérature française (Collection Didot). Hamilton. » pp. 92-107

« Notre prose, dit Lemontey, s’arrêta au point où, n’étant ni hachée ni périodique, elle devint l’instrument de la pensée le plus souple et le plus élégant. » On peut assurément préférer, comme amateur, d’autres époques de prose à celle-là ; il ne serait pas difficile d’indiquer des moments où cette prose a paru revêtir plus de grandeur ou d’ampleur, et réfléchir plus d’éclat ; mais, pour l’usage habituel et général, je ne sais rien de plus parfait, rien de plus commode ni d’un meilleur commerce que la langue de cette date.

2136. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface du « Roi s’amuse » (1832) »

C’est un de ces instants de fatigue générale où tous les actes despotiques sont possibles dans la société même la plus infiltrée d’idées d’émancipation et de liberté.

2137. (1765) Essais sur la peinture pour faire suite au salon de 1765 « Ce que tout le monde sait sur l’expression, et quelque chose que tout le monde ne sait pas » pp. 39-53

Pour arracher de l’homme la vérité, il faut à tout moment donner le change à la passion, en empruntant des termes généraux et abstraits.

2138. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Chapitre VI : Règles relatives à l’administration de la preuve »

De ces concordances sporadiques et fragmentaires, on ne peut tirer aucune conclusion générale.

2139. (1761) Apologie de l’étude

N’excepterez-vous pas au moins de cette proscription générale, cinq ou six philosophes modernes, et par conséquent privilégiés ?

2140. (1854) Préface à Antoine Furetière, Le Roman bourgeois pp. 5-22

Furetière, d’ailleurs, ne s’est pas toujours borné, ainsi qu’on a voulu le faire croire, à critiquer les vices et les ridicules particuliers à son temps : le Tarif des partis sortables en mariage, l’Inventaire de Mytophilacte et la Somme dédicatoire, où se trouve formulée l’idée de l’association des gens de lettres telle que nous l’avons aujourd’hui, sont de la satire générale et éternelle.

2141. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XV. M. Dargaud » pp. 323-339

IV Cette histoire, dont il est impossible, dans l’étroit espace dont nous disposons, de discuter les faits et d’analyser les jugements, mais dont nous devons indiquer l’esprit général et la conclusion définitive, cette Histoire de la Liberté religieuse n’embrasse guère que la moitié du xvie  siècle, mais la dernière et terrible moitié, de 1550 à peu près à 1599.

2142. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « De Stendhal »

Stendhal, un jour, aux environs de la Bérésina, se présenta devant son chef, Daru, l’intendant général, rasé et habillé avec la recherche qu’il aurait eue à Paris : « Vous êtes un homme de cœur », lui dit Daru, frappé d’un détail qui aurait frappé aussi Napoléon, car il révélait l’homme tout entier qu’était Stendhal, et, en effet, à part la petite terreur d’être dupe, rapportée des salons et que lui a reprochée si spirituellement Sainte-Beuve, il garda toujours inaltérables, dans toutes les positions et dans tous les dangers, sa bonne humeur et son sang-froid.

2143. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Madame Récamier »

Fétides sous le Directoire, mais tonifiées et bonifiées par la gloire, ces mœurs étaient telles encore que Napoléon, ce génie romain, ce grand pater familias de son empire, avait besoin de toutes ses impériales sévérités pour ramener aux vertus de la famille ses généraux mal disciplinés à ces vertus, mais dont c’était la seule indiscipline… Eh bien, au plus brûlant et au plus entraînant de ces mœurs qui avaient en tout l’emportement de la mêlée et de la victoire, voilà qu’apparut cet être étrange et ravissant, et alors, comme depuis, si chastement inviolable, que, malgré toutes les qualités qui éveillent l’envie, jamais la calomnie n’eut le courage d’envoyer même sur ses pieds immaculés une gouttelette de boue.

2144. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Stendhal » pp. 43-59

Daru, l’intendant général, rasé et habillé avec la recherche qu’il aurait eue à Paris.

2145. (1922) Durée et simultanéité : à propos de la théorie d’Einstein « Chapitre II. La relativité complète »

Nous devrons maintenant définir d’une manière générale certains termes dont le sens nous avait paru suffisamment indiqué jusqu’ici, dans chaque cas particulier, par l’usage même que nous en faisions.

2146. (1922) Durée et simultanéité : à propos de la théorie d’Einstein « Chapitre V. Les figures de lumière »

Mais comment expliquer, d’une manière générale, ce rapprochement entre le temps et la ligne de lumière ?

2147. (1891) La vie littéraire. Troisième série pp. -396

Par le tour général de l’intelligence, par la méthode, il se rattache à l’école de M.  […] En 1797, il rencontre, dans un bal, chez M. de Talleyrand, un jeune général qui demande un verre de limonade. […] Le général remercie ; la conversation s’engage, Denon parle avec sa grâce ordinaire et gagne en un quart d’heure l’amitié de Bonaparte. […] Baudelaire est mort atteint d’aphasie, Jules de Goncourt a succombé tout jeune à la paralysie générale. […] Quelques jours plus tard les coureurs du général autrichien Bubna se montraient aux portes de la ville.

2148. (1874) Histoire du romantisme pp. -399

Le plan général de notre travail a donc été entièrement discuté avec lui et sera exécuté selon sa volonté. […] Une troisième partie va venir, et celle-ci, abandonnant l’histoire générale du Romantisme, montrera son développement, ses conséquences et pour ainsi dire sa conclusion, mais en restreignant son examen à la poésie française. […] L’attitude générale était hostile, les coudes se faisaient anguleux, la querelle n’attendait pour jaillir que le moindre contact, et il n’était pas difficile de voir que ce jeune homme à longs cheveux trouvait ce monsieur à face bien rasée désastreusement crétin et ne lui cacherait pas longtemps cette opinion particulière. […] Il eût été plus simple d’imprimer la pièce, et nous esquivâmes la difficulté par des considérations générales. […] Les grands maîtres à distance semblent isolés, mais ils n’en furent pas moins enveloppés de la vie générale, ils reçurent presque autant qu’ils donnèrent, et firent de larges emprunts à la somme des idées communes en circulation lorsqu’ils vivaient.

2149. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Notes et pensées » pp. 441-535

Sa femme disait de lui : « Quand il va au bain, il met des gants de peur de se laver les mains. » CX Campredon était un général du génie, un de ces hommes d’esprit, de sens et de critique, comme il y en avait dans cette grande armée (comme Haxo et quelques autres généraux spirituels et observateurs) ; il était très lié avec M.  […] On trouva tout simple que cet homme, ancien général, ancien ministre de la guerre, ne pût pas même porter un fusil pour chasser dans son parc. […] À cette époque, il a eu l’idée malheureuse de faire imprimer une satire où étaient raillés et insultés de la manière la plus vulgaire les députés et les généraux battus ce jour-là85.

2150. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre II. Le théâtre. » pp. 2-96

. —  Harmonie générale entre le caractère d’un poëte et le caractère de son siècle. —  Nash, Decker, Kyd, Peel, Lodge, Greene. —  Leur condition et leur vie […] Quarante poëtes, parmi eux dix hommes supérieurs, et le plus grand de tous les artistes qui avec des mots ont représenté des âmes ; plusieurs centaines de pièces et près de cinquante chefs-d’œuvre ; le drame promené à travers toutes les provinces de l’histoire, de l’imagination et de la fantaisie, élargi jusqu’à embrasser la comédie, la tragédie, la pastorale et le rêve ; jusqu’à représenter tous les degrés de la condition humaine et tous les caprices de l’invention humaine ; jusqu’à exprimer toutes les minuties sensibles de la vérité présente et toutes les grandeurs philosophiques de la réflexion générale ; la scène dégagée de tout précepte, affranchie de toute imitation, livrée et appropriée jusque dans ses moindres parties au goût régnant et à l’intelligence publique : il y avait là une œuvre énorme et multiple, capable par sa flexibilité, sa grandeur et sa forme, de recevoir et de garder l’empreinte exacte du siècle et de la nation1. […] La sereine et noble Grèce a pour chef de ses poëtes tragiques un des plus accomplis et des plus heureux de ses enfants28, Sophocle, le premier dans les choses du chant et de la palestre, qui, à quinze ans, chantait nu le pæan devant le trophée de Salamine, et qui, depuis, ambassadeur, général, toujours aimé des Dieux et passionné pour sa ville, offrit en spectacle dans sa vie comme dans ses œuvres l’harmonie incomparable qui a fait la beauté du monde antique, et que le monde moderne n’atteindra plus. […] Il veut voir dans l’homme non quelque passion générale, l’ambition, la colère ou l’amour ; non quelque qualité pure, la bonté, l’avarice, la sottise, mais le caractère, c’est-à-dire l’empreinte extraordinairement compliquée, que l’hérédité, le tempérament, l’éducation, le métier, l’âge, la société, la conversation, les habitudes ont enfoncée en chaque homme, empreinte incommunicable et personnelle qui, une fois enfoncée dans un homme, ne se retrouve nulle part ailleurs.

2151. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre IV. L’âge moderne. — Chapitre I. Les idées et les œuvres. » pp. 234-333

. —  Tendance générale de la littérature nouvelle. —  Introduction graduelle des idées continentales. […] L’esprit recommence l’évolution qu’il a déjà faite à Alexandrie, non pas, comme alors, au milieu d’un air délétère, dans la dégradation universelle des hommes asservis, dans la décadence croissante d’une société qui se dissout, parmi les angoisses du désespoir et les fumées du rêve ; mais au sein d’un air qui s’épure, parmi les progrès visibles d’une société qui s’améliore et l’ennoblissement général des hommes relevés et affranchis, au milieu des plus fières espérances, dans la saine clarté des sciences expérimentales. […] Burns, à l’école de l’arpenteur, et plus tard dans un club de jeunes gens, à Torbolton, agitait pour s’exercer les questions générales, et plaidait le pour et le contre afin de voir les deux côtés de chaque idée. […] Par-delà toutes les causes générales qui ont entravé cette littérature, il y en a une nationale : ils n’ont pas l’esprit assez flexible, et ils ont l’esprit trop moral.

2152. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre sixième »

Imaginez une sorte de défi général entre tous les poètes de l’Espagne et de l’Italie, à qui mettra en vers le plus de choses disparates et les choses les moins poétiques, à qui produira l’antithèse la plus inattendue, la métaphore la plus extravagante, la pointe la plus énigmatique. […] Une part en doit revenir à l’époque, aux mœurs générales, qui forçaient le grand Corneille de prostituer ses vers au financier Montauron. […] est-ce que la raison dans Boileau serait d’une autre sorte que la raison générale ? […] L’Art poétique exprime l’instinct de l’esprit français en ce qui touche les choses de l’art ; il réduit tout à des principes généraux dont chaque lecteur, selon l’étendue ou la délicatesse de son esprit, tire des conséquences qui forment ce qu’on a, de nos jours, appelé l’esthétique.

2153. (1896) Le livre des masques

Riche et subtile, la poésie de M. de Régnier n’est jamais purement lyrique ; il enferme une idée dans le cercle enguirlandé de ses métaphores, et si vague ou si générale que soit cette idée, cela suffit à consolider le collier ; les perles sont retenues par un fil, parfois invisible, mais toujours solide ; ainsi, ces quelques vers : L’Aube fut si pâle hier Sur les doux prés et sur les prêles, Qu’au matin clair Un enfant vint parmi les herbes, Penchant sur elles Ses mains pures qui y cueillaient des asphodèles. […] Simple épisode d’un plus long poème, lui-même fragment d’un livre, ce petit triptyque a plusieurs significations et dit des choses différentes selon qu’on le laisse à sa place ou qu’on l’isole : ici, image d’un destin particulier ; là, image générale de la vie. […] Je ne parle pas de la part très importante qu’il a eue dans la difficile conquête du vers libre ; — mon impression est plus générale et plus profonde, et doit s’entendre non seulement de la forme, mais de l’essence de son art : il y a, par Francis Vielé-Griffin, quelque chose de nouveau dans la poésie française. […] Négligeant l’observation et le style, dépourvus d’imagination, de fantaisie et surtout d’idées, tant générales que particulières, les façonniers qui assument le métier de narrer des histoires ont déconsidéré la fiction au point qu’un homme intelligent, soucieux de loisirs dignes de son intelligence, n’ose plus ouvrir un de ces tomes et que les quais eux-mêmes se révoltent et s’endiguent contre le flot jaune.

2154. (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « Conduite de l’action dramatique. » pp. 110-232

Mais quand les poètes furent forcés de se retrancher dans les bornes d’une censure générale, il paraît que l’amour entra pour beaucoup dans les pièces de Ménandre, et des poètes de la comédie nouvelle. […] Le style dramatique a, pour règle générale, de devoir être toujours conforme à l’état de celui qui parle. […] D’ailleurs, si le comique roule sur des caractères généraux et sur quelque vice radical de l’humanité, il sera ressemblant dans tous les siècles. […] L’avarice, l’envie, l’hypocrisie, la flatterie, tous ces vices et une infinité d’autres existeront partout où il y aura des hommes, et partout ils seront regardés comme des vices ; ce qui assure à jamais le succès du comique qui attaque les mœurs générales.

2155. (1835) Critique littéraire pp. 3-118

En effet, non seulement ce style s’éloigne de la tradition, et c’est un reproche que d’autres lui ont adressé ; non seulement il ne procède pas du passé, mais il ne tient au présent ni par sa physionomie générale, ni par sa construction, ni par le sens des mots, ni par le choix des images. […] De simple gentilhomme de campagne devenu chef de bandes, de général roi par la grâce de 20 000 bandits intrépides et pillards, il est parvenu à soumettre à son joug toute la confédération des princes sykes, jadis ses égaux, et une partie considérable de l’ancien royaume de Caboul. […] Voilà Runjet-Sing ; dans le Punjaub, c’est un homme heureux ; roi absolu, général habile, exacteur effronté, ayant une armée de 40 000 hommes, un budget de 50 millions, un cuisinier à l’épreuve et les plus mauvaises mœurs du monde. […] Je me suis souvent demandé, en lisant ces curieuses lettres, d’où pouvait naître cet incontestable ascendant qu’exercent les Européens sur les indigènes de l’Asie, ascendant tel que la politique bien entendue des gouvernements de ce pays consiste surtout à nous en défendre la frontière ; et j’ai pensé qu’on pouvait l’expliquer par une cause toute générale, la supériorité du bon sens sur l’imagination.

2156. (1914) Note conjointe sur M. Descartes et la philosophie cartésienne pp. 59-331

Le combat général est l’ensemble des combats singuliers. Et de part et d’autre on attend une victoire générale comme la résultante de tant de combats singuliers. […] Et tout ceci rentre dans l’immense règle générale de ne pas scandaliser. […] C’est la mentalité générale, c’est une mentalité de pensionnaires et de pensionnés. […] C’est aussi opposé, aussi contraire dans la comptabilité générale que le doit et l’avoir sur les deux pages d’un livre de comptabilité.

2157. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIe entretien. L’homme de lettres »

Tel est, d’après l’auteur des Études, le système général du monde. […] S’il peint les détails, c’est pour les rapporter au tout ; s’il rapproche des faits isolés et stériles, c’est pour en faire ressortir des vérités générales et inattendues. […] Ce livre, évidemment né de Fénelon ou de Jean-Jacques-Rousseau, était aussi religieux que la nature elle-même ; il était aussi chimérique en beaucoup de points pratiques, mais infiniment plus moral ; en outre, il était plus savant, malgré ce qu’en ont dit depuis les savants de profession ; la pensée générale l’éclairait d’un instinct divin ; il se trompait peut-être sur quelques détails, comme la théorie des marées qu’on lui a tant reprochée sans preuve contraire, mais il ne se trompait certainement pas sur l’ensemble, qu’il interprétait mieux que les astronomes modernes qui, en voyant l’œuvre, ont nié l’ouvrier.

2158. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIIe entretien. Sur le caractère et les œuvres de Béranger » pp. 253-364

Les impôts et les emprunts dont il avait fallu charger la propriété, après les deux invasions dont la Restauration était innocente, puisqu’il fallait payer la rançon du territoire, les fureurs mal contenues de la Chambre de 1815, les massacres de Nîmes et de Toulouse, les listes de proscription dressées à regret par le roi sous le doigt impérieux d’une Chambre vengeresse ; les meurtres incléments et impolitiques des généraux, de Labédoyère, du maréchal Ney, meurtres qui, dans quelques hommes, atteignaient l’armée tout entière ; les procès pour cause de libelles, les prisons pour cause de couplets, les missions plus royalistes que religieuses parcourant le pays, présentant la croix à la pointe des baïonnettes, et répandant sur toute la surface de la France moins des apôtres de religion que des proconsuls d’agitations civiles ; la guerre d’Espagne, guerre qui était en réalité française, mais qui paraissait une guerre intéressée de la maison de Bourbon seule contre la liberté des peuples ; enfin la mort de Louis XVIII, ce modérateur emporté malgré lui par l’emportement de son parti ; l’avènement de Charles X, qu’on supposait le Joas vieilli d’un souverain pontife prêt à lui inféoder le royaume ; les oscillations de son gouvernement, jeté, des mains prudentes de M. de Villèle, aux mains conciliantes de M. de Martignac, pour passer aux mains égarées de M. de Polignac ; l’abolition de la garde nationale de Paris, cette déclaration de guerre entre la bourgeoisie et le trône : toutes ces circonstances, tous ces malheurs, tous ces excès, toutes ces fautes, toutes ces faiblesses, toutes ces violences, toutes ces folies avaient progressivement fait de l’opposition populaire en France une puissance plus forte que le Gouvernement. […] Ces trois éléments d’opposition étaient, de 1826 à 1830, d’abord le bonapartisme de l’armée, force immense dans un peuple de soldats où cent mille légionnaires, généraux, officiers ou sous-officiers, licenciés ou aigris par les revers et par l’inaction, semaient dans toutes les villes et dans toutes les chaumières l’éternelle légende des exploits de leur César et l’éternelle complainte de leur propre déchéance. […] Il entrevoyait bien la pente, mais nullement la mort ; nous en parlions quelquefois, mais comme d’une éventualité générale qui ne menaçait aucune vie en particulier. « Du reste, me dit-il avec un ton d’indifférence la dernière fois que je causai assis avec lui, j’en ai assez ; j’approche de quatre-vingts ans, je n’ai rien de nouveau à voir et peu de choses à aimer devant moi : à quoi bon traîner dans le vestibule quand les paquets sont faits et qu’on n’attend plus personne ?

2159. (1890) Les romanciers d’aujourd’hui pp. -357

Le fonds général de leur esprit, c’est la malice, et cette malice-là est aussi éloignée des macabreries saxonnes : ou des métaphysiques germaines qu’une pochade de Forain peut l’être d’un fusain du Punch ou d’une enluminure de la Berliner-Ragg. […] Mais il a écrit sous ce titre général : La Décadence latine une série de romans150 qu’il est permis de trouver lourds, confus, prétentieux, mais dont je reconnais ici la trèséclatante puissance. […] Brunetière171, par faire une espèce d’enquête générale sur l’état de l’opinion. […] Je prie qu’on m’excuse d’arrêter ma nomenclature sur ce dernier nom ; pour les « manquants », il sera plus simple de se reporter au Journal général de la librairie. […] Le Journal général de la librairie porte environ 570 titres de romans nouveaux pour l’année 1887.

2160. (1921) Esquisses critiques. Première série

Ainsi donc, au terme des réflexions que nous suggèrent ces trois romans, nous retrouvons à peu près la formule qui nous aurait guidés au cours d’une étude générale que nous aurions entreprise de son œuvre. […] Car pour tirer une observation générale de ces pénibles remarques, nous devons noter qu’il n’appartient qu’à notre temps d’avoir à adresser de pareils reproches à un éminent écrivain — car nous tenons M. de Régnier pour tel — alors que dans les époques antérieures et jusqu’au début du xixe  siècle les écrivains même médiocres écrivaient avec correction. […] Les critiques n’osent pas contredire ce sentiment, car le rôle de trouble-fête est rarement de leur goût — et ils savent bien qu’on ne peut tenter de corriger le sentiment général : les plus habiles s’en tirent en approuvant sans critiquer41. […] Quelquefois d’ailleurs ils avouent franchement leur emprunt, et reconnaissent qu’Olga Dourakine est la fille du fameux général. […] Écartons délibérément cette acception fâcheuse puisque d’une façon générale, nous apprécions le précieux — et que nous le goûtons tout spécialement chez.

2161. (1929) Critique et conférences (Œuvres posthumes III)

La fin de sa vie devait se ressentir de ces goûts d’enfance vers une générale « philomathie », grand mot qu’il affectionnait par une extrême exception, lui qui était le plus simple en paroles… en même temps que le plus compliqué généralement des êtres humains qu’il m’avait été donné de rencontrer au cours de ma bizarre existence, car ce fut moins, ô croyez-le ! […] Mais si le titre nous laissait encore même l’ombre d’un doute quant au ton général du volume, le prologue même, dont voici quelques fragments, nous édifierait dès le premier mot, c’est bien ici le cas de le dire, complètement. […] au courant du ton général de son livre : Ma vie est comme un music-hall où, dans l’impuissance de la rage, enchainé à ma stalle par un enchantement, je me vois moi-même, sur la scène, danser pour amuser un music-hall. […] Je suis en fait de politique générale de l’avis de Joseph de Maistre, le rêve de Bakounine n’étant pas encore réalisable. » Devoirs d’Histoire de France par E. […] Et qui, en effet, bien conformes au titre général du volume et à l’idéal littéraire, évoque par le nom du dédicataire des Ballades, ces Ballades elles-mêmes !

2162. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre IV. L’âge moderne. — Conclusion. Le passé et le présent. » pp. 424-475

Il n’y a pas de danger non plus que cette élite tourne à la coterie ; elle se renouvelle ; un grand médecin, un profond légiste, un général illustre reçoivent la noblesse et fondent des familles. […] Il faut voir lord Wellington, avec son chapeau à plumes de fer ; Nelson, muni d’un câble qui lui fait une queue, planté sur sa colonne et traversé d’un paratonnerre comme un rat empalé au bout d’une perche, ou bien encore les généraux de Waterloo déshabillés et couronnés par des Victoires.

2163. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXVIIe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (5e partie) » pp. 145-224

La vie générale du genre humain s’appelle le Progrès ; le pas collectif du genre humain s’appelle le Progrès. […] Que la société, sans cesse pénétrée de l’esprit divin, qui est un esprit de paix et non de guerre, s’interroge sans cesse elle-même pour savoir ce qu’elle peut introduire d’améliorations pratiques dans ses formes et dans ses lois sans faire écrouler l’édifice, qu’elle s’appelle tour à tour oligarchie, aristocratie, monarchie, démocratie, république, selon que la force des choses, la tradition, l’innovation, lui indique dans quelle région de la hiérarchie humaine se trouve le plus de droit, de force conservatrice, d’autorité nécessaire, de lumière législative, de responsabilité et de passion du bien général.

2164. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre III. Poëtes françois. » pp. 142-215

Le défaut général de sa versification est d’avoir plus de douceur que de force ; mais ce défaut (puisque je l’ose appeller ainsi) est un mérite dans Madame du Bocage ; il est une suite de son caractère. […] En général, il est plus pathétique ; il a mis plus d’action sur le théâtre ; le sujet de ses tragédies est d’un intérêt plus général ; le moment de la catastrophe a quelque chose de plus imposant ; il peint avec un coloris plus brillant ; il est plus sententieux & chacune de ces maximes exprime une grande vérité.

2165. (1855) Préface des Chants modernes pp. 1-39

Dans deux cents ans, bien avant peut-être, de grandes armées parties d’Angleterre, de France et d’Amérique, unies par un large traité de civilisation à tout prix, descendront dans la vieille Asie sous la conduite de leurs généraux ; leurs armes seront des pioches, leurs chevaux des locomotives. […] C’est à lui à prendre sa place, à marcher en tête le premier, comme un apôtre et comme un général, et à guider valeureusement ses deux sœurs éternelles à travers ces champs verdoyants où s’épanouissent, comme des fleurs de réhabilitation, les efforts de l’esprit humain.

2166. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Vicq d’Azyr. — II. (Fin.) » pp. 296-311

Dans un temps où le souffle général et le cri d’alentour eussent été pour la Providence, il n’eût pas pris tant de précautions, et il n’eût pas hésité.

2167. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Montluc — I » pp. 56-70

Aussi, tant qu’il fut à l’étranger et qu’il ne fit la guerre qu’aux ennemis de la France, il résulta de sa méthode et de son humeur autant et plus de bons effets que de mauvais ; les vaincus mêmes préféraient en lui un chef et gouverneur sévère, mais obéi des siens, et qui les maintenait dans la discipline ; les villes prises l’envoyaient demander au général pour y tenir garnison et les protéger : « Car, en Piémont, dit-il quelque part, j’avais acquis une réputation d’être bon politique pour le soldat et empêcher le désordre. » Tel était Montluc dans son bon temps.

2168. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Montluc — III » pp. 90-104

Au siège de Thionville et dans cette campagne aux frontières du Nord en 1558, Montluc se distingua infiniment sous M. de Guise : il avait charge de colonel général d’infanterie.

2169. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Lettres sur l’éducation des filles, par Mme de Maintenon » pp. 105-120

Une lettre de Mme de Maintenon à Mme de Fontaines, maîtresse générale des classes, du 20 septembre 1691, expose cet état périlleux et cette crise ; elle sent d’ailleurs et convient avec sincérité que c’est elle-même qui a introduit le mal, et elle prend tout sur son compte : La peine que j’ai sur les filles de Saint-Cyr ne se peut réparer que par le temps et par un changement entier de l’éducation que, nous leur avons donnée jusqu’à celle heure ; il est bien juste que j’en souffre, puisque j’y ai contribué plus que personne, et je serai bien heureuse si Dieu ne m’en punit pas plus sévèrement.

2170. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Les Chants modernes, par M. Maxime du Camp. Paris, Michel Lévy, in-8°, avec cette épigraphe. « Ni regret du passé, ni peur de l’avenir. » » pp. 3-19

En parlant ainsi, vous tirez en plein sur vos troupes ; vous avez même l’air de tirer sur vos généraux.

2171. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) «  Œuvres et correspondance inédites de M. de Tocqueville — II » pp. 107-121

J’entendais, à ce propos, l’autre jour, un de nos braves et spirituels généraux lâcher sous sa moustache le mot de pédantisme.

2172. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Questions d’art et de morale, par M. Victor de Laprade » pp. 3-21

Les derniers écrits de M. de Laprade sont donc empreints d’une certaine hostilité générale contre le développement de la société moderne ; il y perce même desaccents d’un aigreur particulière encore plus marquée.

2173. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Les Contes de Perrault »

Boileau n’aimait et n’estimait guère rien en dehors des livres ; il n’avait nul goût pour les sciences, pas même la curiosité de se tenir au courant de leurs résultats généraux ; le tour précieux et maniéré, que Fontenelle donna à son livre de la Pluralité des Mondes, l’empêcha toujours d’en reconnaître la vérité et la supériorité philosophique.

2174. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Entretiens de Gœthe et d’Eckermann (suite et fin.) »

L’entretien s’animant à ce sujet, et continuant de parler de cette sorte de chanson et de son influence électrique sur les nations à certaines heures, Gœthe disait qu’il fallait pour cela qu’une nation n’eût qu’une tête et qu’un cœur et, à un moment donné, qu’une seule voix : « Mais, ajoutait-il, une poésie politique n’est aussi que l’œuvre d’une certaine situation momentanée qui passe et qui ôte à la poésie la valeur même qu’elle lui a donnée. » Il reconnaissait qu’il y avait seize ans, même dans cette Allemagne si divisée, mais unie alors dans un sentiment commun contre l’étranger, un poëte politique aurait pu exercer aussi son influence sur le pays tout entier, et il ajoutait : « Mais ce poëte était inutile : le mal universel et le sentiment général de honte avaient, comme un démon, saisi la nation ; le feu de l’inspiration qui aurait pu enflammer le poëte brûlait déjà partout de lui-même.

2175. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Mémoire de Foucault. Intendant sous Louis XIV »

S’il n’avait fait qu’y rétablir l’ordre, introduire plus de régularité et de décence dans ce bizarre parlement de Pau et dans la conduite extérieure des principaux officiers, mettre à la raison certain procureur général de trop folle humeur et des plus libertins, on n’aurait qu’à le louer ; on ne ferait que rire de quelques histoires singulières qu’il raconte : mais tout à côté de ces réformes de bon aloi, il faut bien prêter l’oreille à tous ceux que l’intendant proconsul va faire saigner et pleurer, et dont les cris de douleur sont venus jusqu’à nous.

2176. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Souvenirs d’un diplomate. La Pologne (1811-1813), par le baron Bignon. »

FOUCHÉ, Ministre de la Police générale, à Paris.

2177. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Entretiens sur l’histoire, par M. J. Zeller. Et, à ce propos, du discours sur l’histoire universelle. (suite.) »

Ici de belles pages plus générales viennent consoler, cependant, de cette histoire allégorique et mystique si prolongée, et qui nous paraît, malgré tout, un peu dure : c’est un coup d’œil jeté sur l’état du monde avant la venue du Messie, sur la préparation graduelle des esprits à le recevoir.

2178. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Les cinq derniers mois de la vie de Racine »

Tout certainement n’est pas faux dans ce portrait à demi satirique, et il y a des traits qui doivent avoir été observés au naturel : le contre-sens est dans l’intention générale et dans l’ensemble.

2179. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Mémoires du comte Beugnot »

Les généraux qui m’accompagnaient voulaient bien me céder le pas, ce qui inquiétait beaucoup les soldats sur ma qualité.

2180. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. BRIZEUX (Les Ternaires, livre lyrique.) » pp. 256-275

Les productions des poëtes ne tombent pas toujours sans doute dans l’une ou l’autre de ces exactes saisons ; pourtant une teinte générale domine.

2181. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Sur la reprise de Bérénice au Théâtre-Français »

Il y avait dans le rapport général des situations, dans une rupture également motivée sur les devoirs souverains et sur l’inviolable majesté du rang, assez de points de ressemblance pour captiver à l’antique histoire une cour si spirituelle, si empressée, et avant tout idolâtre de son roi.

2182. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Léonard »

Revenu de Liège à Paris au commencement de 1783, il partit l’année suivante pour les colonies, où il passa trois années, après lesquelles on le retrouve à Paris en 1787, prêt à repartir de nouveau pour la Guadeloupe, mais cette fois avec le titre de lieutenant général de l’Amirauté et de vice-sénéchal de l’île.

2183. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section première. Des passions. — Chapitre IV. De l’amour. »

Sans doute, il est des hommes dont le caractère est une honorable exception ; mais telle est l’opinion générale sous ce rapport qu’il en est bien peu qui osassent, sans craindre le ridicule, annoncer dans les liaisons du cœur la délicatesse de principes, qu’une femme se croirait obligée d’affecter si elle ne l’éprouvait pas.

2184. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre V. La Fontaine »

Chaque personnage est caractérisé dramatiquement, par ses actes, et par son langage : rien de vague, rien d’abstrait ; le type est général, la forme qui l’exprime est concrète ; tout est précis, individuel et vivant.

2185. (1894) Propos de littérature « Chapitre III » pp. 50-68

Souvent, chez celui-ci, quelques mots au détour d’une strophe, quelques comparaisons ou même une simple allusion suffisent à en fixer les lignes générales et en apportent le sentiment comme un parfum : la mer, la forêt, la plaine, passent à l’horizon de la pensée. — M. 

2186. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XXIV. Arrestation et procès de Jésus. »

Une clameur générale s’éleva : « Non celui-là ; mais Jésus Bar-Rabban. » Pilate fut obligé de délivrer Jésus Bar-Rabban.

2187. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre II. L’analyse interne d’une œuvre littéraire » pp. 32-46

Un mot, un détail, le ton général.

2188. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Poésies nouvelles de M. Alfred de Musset. (Bibliothèque Charpentier, 1850.) » pp. 294-310

Alfred de Musset, et pour apprécier, non plus en détail, mais dans son ensemble et dans ses traits généraux, le caractère de son talent, le rang qu’il tient dans notre poésie, et l’influence qu’il y a exercée.

2189. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Marie-Antoinette. (Notice du comte de La Marck.) » pp. 330-346

C’est ce même prince de Ligne qui a dit d’elle ailleurs : « Sa prétendue galanterie ne fut jamais qu’un sentiment profond d’amitié, et peut-être distingué pour une ou deux personnes (je lui laisse son style de grand seigneur), et une coquetterie générale de femme et de reine pour plaire à tout le monde. » Cette impression ou cette conjecture, que je retrouve également chez d’autres bons observateurs qui ont approché de Marie-Antoinette, reste, je crois, la plus vraisemblable.

2190. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre III. Le cerveau chez l’homme »

Outre ces faits généraux, M. 

2191. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre douzième. »

La Fontaine a senti l’objection prise du tort que l’on ferait à la société, si le goût de la retraite devenait trop général.

2192. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre XI. Seconde partie. Conséquences de l’émancipation de la pensée dans la sphère de la littérature et des arts » pp. 326-349

Rien n’est isolé ; et les faits de notre histoire ne seraient que des faits isolés, indignes par conséquent de la poésie, s’ils n’étaient pas fondus dans d’antiques et vénérables traditions, répandues parmi les peuples d’un même âge, s’ils ne s’appuyaient pas sur une croyance générale.

2193. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XIV. »

» Les deux passions de la vie romaine, le labourage et la guerre, s’exprimaient dans cette rude antienne ; et, soit qu’elle nous arrive dans un texte déjà rajeuni, soit que plusieurs mots de ce texte demeurent inexpliqués pour nous, soit toute autre hypothèse, l’accent général cependant n’est pas douteux ; et cette voix nous rappelle bien la dureté laborieuse et le courage de l’ancienne Rome.

2194. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XVI. »

À l’appui de cette piété politique, nous avons encore un témoignage de Tite-Live, parlant de la victoire d’un général romain, Cossus.

2195. (1856) Articles du Figaro (1855-1856) pp. 2-6

C’est une série de scènes qui se succèdent sans s’engendrer, et tel chapitre, pourrait être déplacé ou même supprimé sans altérer l’ensemble général de l’œuvre. — Que reste-t-il donc à M.  […] Considérations générales Somme toute, et malgré quelques imperfections de détail, le personnel féminin de la Comédie-Française constitue un admirable ensemble. — Mais en peut-on dire autant de celui des autres scènes ? […] C’est une flouerie générale, dont personne n’est la dupe. […] Et cependant l’attente générale fut encore une fois trompée. […] Enault, je répondrai négativement. — Certes Werther est une grande et belle œuvre : on ne saurait méconnaître sans injustice l’influence générale et salutaire qu’elle eut, à son apparition, sur l’état des esprits — en Allemagne et même en Europe.

2196. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre VI. Milton. » pp. 411-519

Idée générale de son esprit et de son caractère. —  Sa famille. —  Son éducation […] Elles voient qu’elles n’ont point prise sur lui ; sa dignité les effarouche, son orgueil les repousse, ses préoccupations les laissent à l’écart ; elles se sentent subordonnées, négligées pour des intérêts généraux ou pour des curiosités spéculatives, jugées de plus, et d’après une règle inflexible, tout au plus regardées avec condescendance, comme une sorte d’être moins raisonnable et inférieur, exclues de l’égalité qu’elles réclament et de l’amour qui seul pour elles peut compenser la perte de l’égalité. […] Lui-même avait été contraint de se cacher ; ses livres avaient été brûlés par la main du bourreau ; même après l’acte général de grâce, il fut emprisonné ; relâché, il vivait dans l’attente « de l’assassinat » ; car le fanatisme privé pouvait reprendre l’arme abandonnée par la vindicte publique. […] Phrase par phrase, durement, amèrement, le roi est réfuté et accusé jusqu’au bout, sans que l’accusation fléchisse une seule minute, sans qu’on accorde à l’accusé la moindre bonne intention, la moindre excuse, la moindre apparence de justice, sans que l’accusateur s’écarte et se repose un instant dans des idées générales.

2197. (1863) Histoire de la vie et des ouvrages de Molière pp. -252

Venu à Béziers avec sa troupe pour les États que le comte de Bioule, lieutenant général du Roi en Languedoc, fut chargé d’ouvrir dans cette ville, il y donna pour la première fois son Dépit amoureux. […] La princesse mère du grand Condé, sa fille, depuis madame de Longueville, mademoiselle de Scudéry, madame de La Suze, nombre d’autres femmes aussi distinguées, et, comme pour contraster avec le ton général de la société, madame de Sévigné, en étaient le charme et l’ornement. […] Outre qu’une pièce en un acte et en prose était alors une nouveauté, le titre de celle-ci n’avait pas peu servi à exciter une curiosité générale. […] La pièce fut jouée avec un applaudissement général, et j’en fus si satisfait en mon particulier, que je vis dès lors l’effet qu’elle allait produire. […] Voltaire donne la traduction d’un passage d’un livre des Indiens, écrit dans un langage que l’on parlait de temps immémorial aux bords du Gange, et recueilli par le savant colonel ; ce morceau renferme une anecdote qui, au dénouement près, a la plus grande conformité avec l’aventure du général thébain.

2198. (1892) Impressions de théâtre. Sixième série

Elles nous en traduisent tout l’essentiel ; elles en rendent, avec une légère transposition de mœurs, le mouvement, le tour et la couleur générale. […] Hedda est la fille d’un général. […] Je me demande si ce n’est pas un peu par un reste de respect pour l’opinion générale de ses compatriotes. […] D’avoir si bien exprimé l’esprit de notre race dans ce qu’il a de plus général, cela même nuit à Molière, maintenant que cet esprit semble s’affaiblir, s’obscurcir et se compliquer. […] La voici d’abord sous sa forme la plus générale.

2199. (1898) Impressions de théâtre. Dixième série

Je n’ai plus pour elle et pour celui qu’elle a dans le sang, — dans ce sang qui l’étouffe et qui tout à l’heure se décomposera, — qu’une pitié sans affection, celle pitié générale qu’on éprouve devant toute douleur humaine, quelles qu’en soient les causes. […] Les personnages sont généraux et « représentatifs » à la manière d’expressions algébriques. […] Aux conditions économiques générales, déjà atroces, se joignent, pour l’opprimer, l’égoïsme masculin et l’hypocrisie bourgeoise. […] Et l’on dirait aussi que, par son mépris général et préventif de ce qui fait l’objet de ses études, il se revanche de ce qu’il y a de médiocre et de douteux, aux yeux de sa conscience la plus intime, à faire de ces études métier et marchandise. […] Toute la scène qui précède ce pugilat est d’ailleurs fort belle ; une situation très vraie, très émouvante, d’un intérêt très général, y est traitée à fond et entièrement, ce qui est rare ; et jamais M. 

2200. (1896) Essai sur le naturisme pp. 13-150

Mais ce qu’il faut y considérer, c’est l’illustration, en des pages palpitantes, d’une phase déterminée dans l’histoire de la tribu humaine, d’un événement social, décisif et contemporain : l’abandon général et quasi universel des campagnes, pour les cités factices et monstrueuses. […] Il ne se préoccupe que des types généraux. […] C’est précisément à cause de sa vision générale de l’univers que M. de Bouhélier ne s’est pas limité à ce strict impressionnisme littéraire, où semblent se complaire les jeunes hommes actuels.

2201. (1920) Action, n° 2, mars 1920

Dans une telle comédie, les fatalités de la méchanceté humaine sont aux prises sous les espèces les plus générales, sous la forme des races. […] Le récent quintenaire guerrier, sans équivalent dans l’histoire par la double monstruosité des faits et de l’acquiescement général est le prélude ingénu de lendemains désespérants. […] Le Catalogue général des éditions et collections anarchistes francophones (Cgécaf) indique que l’anthologie comprend une lettre-préface de Philéas Lebesgue et une étude préliminaire de B. 

2202. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE LA FAYETTE » pp. 249-287

Mme Du Plessis m’a donné une curiosité étrange de les voir, et c’est justement parce qu’elles sont honnêtes et raisonnables que j’en ai envie, et qu’elles me persuaderont que toutes les personnes de bon sens ne sont pas si persuadées de la corruption générale que l’est M. de La Rochefoucauld. » C’est cette idée de corruption générale qu’elle s’attacha à combattre en M. de La Rochefoucauld et qu’elle rectifia.

2203. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Charles Nodier »

En tout, Nodier a été un peu ainsi ; s’il étudie la botanique ou les insectes, — ces brillants coléoptères à qui sa plume déroba leurs couleurs, — dans le pli de science où il se joue, c’est à un point de vue particulier toujours et sans tant s’inquiéter des classifications générales et des grands systèmes naturels : Jean-Jacques de même en était à la botanique d’avant Jussieu. […] Ne lui demandez pas une discussion suivie et rigoureuse, armée de précautions, appuyée aux lignes établies de l’histoire, aux grands résultats acquis et aux jugements généraux de la littérature.

2204. (1860) Cours familier de littérature. X « LVIe entretien. L’Arioste (2e partie) » pp. 81-160

Ainsi finit par un démasquement général ce poème rempli de travestissements et d’imbroglios tantôt héroïques, tantôt comiques ; les derniers chants qui rendent à chacun et à chacune son nom, sa gloire, son amant, son amante, ressemblent à ce dernier jour du carnaval de Venise, et à ce premier jour de pénitence où tous les masques tombent à la fois de tous les visages, et où les costumes de fantaisie et les déguisements des saturnales font place à la vérité des figures et au bon sens. […] Il y a donc erreur matérielle à dire que le gouvernement du général ait renversé la république romaine : c’est comme si on reprochait au comité de salut public d’avoir signé le traité de Campo-Formio.

2205. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXIe entretien. Socrate et Platon. Philosophie grecque (1re partie) » pp. 145-224

Or il en résulte, dans l’effet général des Dialogues, je ne sais quel sourire sarcastique de l’esprit, qui humilie l’auditeur, au lieu de le disposer à la confiance ; on craint toujours de marcher sur un piège de sophiste, quand on devrait s’abandonner sans défiance à la main du sage qui vous conduit ; on ne sait jamais si ce sage parle sérieusement ou ironiquement ; il y a trop de gascon dans ce grec ; on craint le maître qu’on devrait adorer. […] Ce serait donc de ma part une étrange contradiction, ô Athéniens, si, après avoir gardé fidèlement, comme un bon soldat, tous les postes où j’ai été placé par vos généraux, à Potidée, à Amphipolis, à Délium, aujourd’hui que le dieu de l’oracle intérieur m’ordonne de passer mes jours dans la philosophie, la peur de la mort ou de quelque autre danger me faisait abandonner ce poste ; et ce serait bien alors qu’il faudrait me citer devant ce tribunal, comme un impie qui ne reconnaît point de Dieu, qui désobéit à l’oracle, qui se dit sage et qui ne l’est pas ; car craindre la mort, Athéniens, c’est croire connaître ce qu’on ne connaît pas.

2206. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CIXe entretien. Mémoires du cardinal Consalvi, ministre du pape Pie VII, par M. Crétineau-Joly (1re partie) » pp. 5-79

« Les Cardinaux se rassemblèrent en congrégation générale : ils étaient assistés en premier lieu par tous les concurrents, et d’une façon particulière par celui qui étayait sa candidature sur ses propres mérites et sur les bons offices du cardinal qui le favorisait tant. […] Tous partageaient cette opinion ; elle était donc générale.

2207. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre VIII. La littérature et la vie politique » pp. 191-229

  Ainsi le développement ou le dépérissement de certains genres littéraires, les procédés employés par les écrivains, l’esprit général qui anime leurs œuvres, dépendent du plus ou moins de pouvoir que s’arrogent ceux qui sont à la tête de l’État. […] Mais ce n’est pas assez de constater cet accord général : il faut détailler les changements que nous venons d’indiquer en bloc et les envisager sous les deux faces qu’ils présentent.

2208. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 mai 1885. »

La Première Partie de l’écrit est, éminemment, théorique, et de portée générale, (p. 79-100). […]   Munich. — L’Assemblée générale de l’Association Wagnérienne Universelle (10 et 11 avril), a décidé l’établissement d’une Fondation-Wagnérienne (Richard Wagner-Stiftung), spécialement destinée à perpétuer les fêtes de Bayreuth, selon la pensée du Maître.

2209. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1860 » pp. 303-358

Nous restons une heure à regarder, d’une loge, la danse et les masques, une heure où il semble faire une sérieuse étude du costume nouveau et presque général des danseuses : de ce costume de bébé, de cette petite robe-blouse descendant au genou, laissant voir la jambe et les hautes bottines ballantes dans l’air, et dessinant des nimbes au-dessus de la tête des danseurs. […] * * * — De tout tableau, qui procure une impression morale, on peut dire, en thèse générale, que c’est un mauvais tableau.

2210. (1857) Cours familier de littérature. III « XIIIe entretien. Racine. — Athalie » pp. 5-80

Une lettre sévère et touchante que la tante de Racine, religieuse à Port-Royal, écrivit à son neveu dans le même temps, fit croire à Racine que la réprobation générale de Nicole s’adressait surtout à lui. […] Mais cette faiblesse était alors si générale et si consacrée, qu’elle se confondait presque avec une vertu.

2211. (1857) Cours familier de littérature. III « XVIIIe entretien. Littérature légère. Alfred de Musset » pp. 409-488

On voit que ces beautés sont diverses, mais non inférieures les unes aux autres ; on voit que le Créateur, qui n’a rien fait que de beau, quand on considère ses ouvrages de ce point de vue supérieur et général où la raison se place pour tout adorer et tout comprendre, a distribué par doses au moins égales leur beauté propre à toutes les années de l’existence humaine. […] En 1827, il remporta le grand prix de philosophie au concours général de l’élite des étudiants de Paris ; il n’avait que dix-sept ans.

2212. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Edgar Poe »

Au milieu de ces arbres pressés, il y en avait un plus beau que les autres « par le développement de ses rameaux et par la majesté générale de ses proportions » ; c’était un tulipier, le roi des forêts américaines. […] Le caractère général de cette race, qui ne le sait ?

2213. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Histoire littéraire de la France. Ouvrage commencé par les Bénédictins et continué par des membres de l’Institut. (Tome XII, 1853.) » pp. 273-290

Successivement placé à l’abbaye de Saint-Florent de Saumur, au monastère de Saint-Cyprien de Poitiers, et à Paris aux Blancs-Manteaux, il méditait des projets d’histoire littéraire ecclésiastique ; ses supérieurs, reconnaissant sa vocation, l’appliquaient à des recherches de ce genre, et ce ne fut qu’après s’être vu délivré de ces premiers engagements qu’il conçut de lui-même le projet de se consacrer à l’histoire littéraire générale de la France.

2214. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Œuvres de François Arago. Tome I, 1854. » pp. 1-18

Arago est une difficulté pour tout le monde peut-être d’ici à quelques années encore, surtout si l’on avait la prétention de le juger à la fois comme savant, comme professeur et comme homme public, en s’attachant à démêler en lui avec précision les diverses capacités dont il était pourvu et les influences générales qu’il a exercées ou subies.

2215. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « La Divine Comédie de Dante. traduite par M. Mesnard, premier vice-président du Sénat et président à la Cour de cassation. » pp. 198-214

Villemain, et le tout s’animait d’un enthousiasme général qui laissait place pour les réserves que l’admiration elle-même ne saurait s’empêcher de poser.

2216. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres inédites de P. de Ronsard, recueillies et publiées par M. Prosper Blanchemain, 1 vol. petit in-8°, Paris, Auguste Aubry, 1856. Étude sur Ronsard, considéré comme imitateur d’Homère et de Pindare, par M. Eugène Gandar, ancien membre de l’École française d’Athènes, 1 vol. in-8°, Metz, 1854. — II » pp. 76-92

et aussi, cette revue faite, n’y a-t-il pas une conclusion générale à tirer sur le caractère presque exclusivement latin de notre littérature ?

2217. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Correspondance de Buffon, publiée par M. Nadault de Buffon » pp. 320-337

Nommé, à trente-deux ans, intendant du Jardin du roi, physicien et géomètre jusqu’alors, il est mis en demeure de s’improviser naturaliste, ce à quoi il n’avait guère songé auparavant ; il le devient, comme le grand Frédéric, quand il le fallut, devint général, par l’application d’un bon et haut esprit et d’une opiniâtre volonté.

2218. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Histoire de la littérature française à l’étranger pendant le xviiie  siècle, par M. A. Sayous » pp. 130-145

C’est encore ce qui lui a donné lieu à se jeter sur des matières générales plutôt que sur les défauts de sa nation, et par cet endroit aussi bien que par son caractère d’esprit, il ne fait pas aux Français tout le bien qu’un poète satirique pouvait leur faire.

2219. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Louis XIV et le duc de Bourg, par M. Michelet. (suite.) »

Je m’explique : il est bon et utile que nous ayons de savants évêques, de savants généraux d’armée, de savants magistrats, et enfin de savants guides dans tous les genres ; mais j’estime qu’il est plus préjudiciable qu’avantageux pour la société, qu’elle nourrisse une multitude d’hommes qui n’aient point d’autre métier que celui d’être savants.

2220. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Le Poème des champs, par M. Calemard de Lafayette (suite et fin) »

Je conçois pour un poème des champs et de la nature, comme source d’inspiration principale et propre à animer le tout, deux ou même trois façons générales de voir et de sentir, trois esprits différents, et je les définirai par des noms antiques et immortels : l’esprit d’Hésiode, celui de Lucrèce, celui de Virgile.

2221. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Souvenirs de soixante années, par M. Etienne-Jean Delécluze »

David fait le tour de l’atelier et dit à chacun son mot ; le défaut ou la qualité qu’il remarque chez l’élève, dans l’ouvrage commencé qu’il a sous les yeux, lui devient un sujet de réflexions plus générales.

2222. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Salammbô par M. Gustave Flaubert. (Suite.) » pp. 52-72

Les ennuis du général gaulois durant ce siège insipide de Tunis, son dégoût de cette armée de nègres imbéciles qu’il commande, son regret de n’avoir pas déserté aux Romains avec ses compagnons en Sicile, son découragement moral et physique et son mal du pays, nous sont rendus également avec des couleurs et une harmonie fort savantes.

2223. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « La Grèce en 1863 par M. A. Grenier. »

Grenier est venu résolument s’inscrire en faux contre une telle superstition, comme il la qualifie ; et tandis que ses camarades et confrères de l’École d’Athènes, les Gandar, les Lévêque, à la suite d’Ampère et de presque tous les voyageurs, reconnaissaient la vérité d’Homère à chaque pas et la proclamaient avec louange, lui, esprit ferme, original, un peu humoriste, un peu sombre, destiné aux luttes de chaque jour avec la rude et poignante réalité, il disait non, et ne voyait dans la plupart des épithètes homériques que des banalités convenues, vagues ou fausses, et si générales qu’on n’en peut rien conclure.

2224. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « La comtesse d’Albany par M. Saint-René Taillandier. »

La jeune princesse Aloïsia de Stolberg, née à Mons en Hainaut (1752), était fille d’un lieutenant général autrichien, mort à la bataille de Leuthen : on aurait dû naturellement demander l’agrément de l’impératrice Marie-Thérèse ; on ne le fit pas, et l’impératrice en témoigna son mécontentement à la mère de la jeune princesse.

2225. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Don Quichotte (suite.) »

Don Quichotte a eu le sort du petit nombre de ces livres privilégiés qui, par une singulière fortune, par un accord et un tempérament unique de la réalité individuelle et de la vérité générale, sont devenus le patrimoine du genre humain.

2226. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Poésies, par Charles Monselet »

Le fermier général de l’ancien régime, avec son habit d’or et son ventre majestueux, y a la place d’honneur.

2227. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « De la poésie en 1865. (suite.) »

Sa personnalité poétique s’y dessine mieux que dans les thèmes généraux de la satire hebdomadaire qu’ils étaient deux à fabriquer.

2228. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. EDGAR QUINET.— Napoléon, poëme. — » pp. 307-326

Quinet tout d’abord au plus honorable rang parmi les poëtes en vers de nos jours, c’est, après la grandeur de l’entreprise et la longueur de la carrière dont il faut tenir compte, une poésie générale, mouvante, puissante, qui circule dans tout cela, comme l’air sur de vastes plateaux élevés, ou comme l’esprit sur les eaux ; c’est de plus un certain nombre de morceaux très-beaux qui semblent lui assurer une manière.

2229. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. LE COMTE MOLÉ (Réception à l’Académie.) » pp. 190-210

Mais bientôt, mis en arrestation par mesure générale avec les principaux habitants du faubourg Saint-Germain, il faillit être enveloppé dans les massacres de septembre.

2230. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Jean-Baptiste Rousseau »

Les grands écrivains comme les grands généraux avaient presque tous disparu.

2231. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre deuxième. Les mœurs et les caractères. — Chapitre III. Inconvénients de la vie de salon. »

Le duc d’Orléans offrait de parier cent louis que les États généraux s’en iraient sans avoir rien fait, sans avoir même aboli les lettres de cachet.

2232. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLXe Entretien. Souvenirs de jeunesse. La marquise de Raigecourt »

Sieyès, devenu célèbre par une brochure radicale au commencement des États généraux, avait été du premier bond au fond de la question, et, prenant uniquement pour logique le droit et l’intérêt du grand nombre, avait conclu dans son titre même : Qu’est-ce que le tiers état ?

2233. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Alphonse Daudet  »

Mais, d’une façon générale, on peut dire de lui, et plus justement que de n’importe quel autre romancier, même de la nouvelle école, qu’il ne raconte et ne décrit plus que ce qu’il a vu.

2234. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Les deux Tartuffe. » pp. 338-363

. — À vrai dire, Adolphe Dupuis en fit un bon gros homme, presque un vieux général.

2235. (1899) Le préjugé de la vie de bohème (article de la Revue des Revues) pp. 459-469

Il en fera uniquement l’homme qui passe, indifférent aux lieux, aux langages et aux foules, qui passe porteur d’une âme plus pure, d’un caractère plus beau, d’une éloquence et d’une charité plus altières, l’homme qui détient le secret des lois et des méthodes psychologiques, les raisons du cœur humain, les analogies et les idées générales de la société, l’homme qui, parmi les actifs du domaine transitoire, médite les vérités permanentes et les définit à travers les fluctuations de leurs formes.

2236. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « Oscar Wilde à Paris » pp. 125-145

Le dandysme apparaît, quand sous la menace de la confusion générale, quelques modalités de l’ancien ordre jaillissent plus riches de sens et qu’une ligne de démarcation subsiste encore entre l’aristocratie déclinante et le flot démagogique envahisseur.

2237. (1785) De la vie et des poëmes de Dante pp. 19-42

Rousseau dit quelque part : « L’univers ne serait qu’un point pour une huître, quand même une âme humaine informerait cette huître. » Enfin c’est de là que semble venir la persuasion générale, que l’homme montre au dehors ce qu’il est au dedans, et que le visage est le miroir de l’âme.

2238. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Qu’est-ce qu’un classique ? » pp. 38-55

Royer-Collard, M. de Rémusat disait : « S’il tient de nos classiques la pureté du goût, la propriété des termes, la variété des tours, le soin attentif d’assortir l’expression et la pensée, il ne doit qu’à lui-même le caractère qu’il donne à tout cela. » On voit qu’ici la part faite aux qualités classiques semble plutôt tenir à l’assortiment et à la nuance, au genre orné et tempéré : c’est là aussi l’opinion la plus générale.

2239. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Madame, duchesse d’Orléans. (D’après les Mémoires de Cosnac.) » pp. 305-321

Étant arrivé proche de son lit, elle fit retirer tout le monde, et me dit : « Vous voyez, monsieur Feuillet, en quel état je suis réduite. » — « En un très bon état, madame, lui répondis-je : vous confesserez à présent qu’il y a un Dieu que vous avez très peu connu pendant votre vie. » Il lui dit que toutes ses confessions passées ne comptaient pas, que toute sa vie n’avait été qu’un péché ; il l’aida, autant que le temps le pouvait permettre, à faire une confession générale.

2240. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Ducis. » pp. 456-473

De là l’originalité de Ducis, originalité sincère, généreuse, dont les contemporains ne tardèrent pas à s’apercevoir en écoutant ses tragédies, et qui aujourd’hui ne nous échappe qu’à cause du mauvais goût général, du style banal et convenu où elle est noyée.

2241. (1889) Méthode évolutive-instrumentiste d’une poésie rationnelle

  Il restait à rattacher généralement à l’idée, à leur donner une signification générale quant à la sonorité, les instruments tant de musique que vocaux : des essais précédents, quoique barbares me furent cependant précieux.

2242. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Th. Dostoïewski »

Ces doctrines ont pour trait général de vouloir expliquer, légitimer tout l’existant, et de conclure ainsi à une sorte d’optimisme résigné.

2243. (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « Observations générales, sur, l’art dramatique. » pp. 39-63

Observations générales sur l’art dramatique.

2244. (1912) L’art de lire « Chapitre IV. Les pièces de théâtre »

Le personnage, par exemple, qui raille le personnage ridicule représente approximativement l’auteur, et il n’y a pas à douter beaucoup que ce que dit la Dorine de Tartuffe ne soit ce que Molière pense lui-même ; le personnage, dans les pièces à thèse, qui « raisonne », qui fait une dissertation, qui exprime des idées générales et à qui, cela est important, l’adversaire n’a rien à répondre peut être considéré comme exprimant, à très peu près, la pensée de l’auteur.

2245. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre VII. Le cerveau et la pensée : une illusion philosophique »

C’est en cela que le cerveau est indispensable au reste de la représentation, et qu’il ne peut être lésé sans qu’une perturbation plus ou moins générale de la représentation s’ensuive.

2246. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre IV : M. Cousin écrivain »

Ce sont les termes du dix-septième siècle, exacts, nobles, tirés de la langue générale, ni techniques, ni abstraits.

2247. (1859) Critique. Portraits et caractères contemporains

Comme vous, je sentais depuis longtemps que l’engourdissement était général. […] On n’a jamais publié, que je sache, l’histoire complète des bulles de savon, l’histoire universelle des cerfs-volants, la monographie générale de la lanterne magique, et l’on a eu grand tort. […] Aussi ne voyons-nous plus que chapeaux de velours — dans les rues — dans les voitures — dans les magasins — sur les boulevards. — Les femmes sages se hâtent de mettre à profit non seulement le velours, mais les plumes de leur chapeau ; c’est un sauve-qui-peut général. […] Dans le drame, ce qu’il y a de plus vrai, c’est la passion, et, parmi les passions, la plus vraie, c’est la plus générale, c’est l’amour. […] Il vivait, il forgeait au temps illustre de M. le maréchal général, vicomte de Turenne, et de M. le duc de Luxembourg.

2248. (1896) Hokousaï. L’art japonais au XVIIIe siècle pp. 5-298

Cet hiver, je recevais cette lettre du Japon : Yokohama (Hôpital général). […] Le roman n’a peur d’aucune invraisemblance : le fils de Tamétomo tombe malade, le père fait fabriquer un immense cerf-volant pour le transporter au Japon, tandis que l’empereur dépossédé, devenu dans un coup de foudre un Téngou, — un de ces génies du bien et du mal, si accrédités au Japon, un de ces génies au nez en vrille, — et qu’on voit tenir un conseil de guerre avec des généraux qui sont tous des Téngous, sauve par leur entremise Tamétomo d’un naufrage ; et l’on voit à la fin Tamétomo dans une apothéose, entouré de flammes sur son cheval qui prend feu. […] Et de cette mimique du dessin, parfois un peu caricaturale mais qui n’est pas absolument particulière à Hokousaï, mais presque générale chez tous les peintres japonais, il est une explication. […] Or donc, comme il m’est impossible de tout exprimer en un si petit espace, je voudrais seulement apprendre que le vermillon n’est pas la laque carminée, que l’indigo n’est pas le vert, et aussi apprendre, d’une façon générale, le maniement du rond, du carré, et des lignes droites ou courbes ; et si j’arrive, un jour, à donner une suite à ce volume, je mettrai les enfants en état de rendre la violence de l’Océan, la fuite des rapides, la tranquillité des étangs, et chez les vivants de la terre, leur état de faiblesse ou de force. […] La même année, il publie un second volume portant le même titre, où il dit : Dans le premier volume, j’ai indiqué les couleurs à l’état général, dans celui-ci, je m’occupe des couleurs à l’état liquide ; et ce sont des procédés, comme dans l’autre volume, pour peindre un lion de Corée, un sanglier, des lapins.

2249. (1925) Feux tournants. Nouveaux portraits contemporains

Dans ses Écrits politiques, Nietzsche prophétise que le salut de l’Allemagne réside dans les fils des généraux prussiens. […] Mais dans ce commerce avec la ravissante étrangère, Alain s’efforce encore de dissimuler sa personnalité pour aisément dégager les caractères généraux de cet amour de guerre. […] Si « quoi de plus drôle par exemple que ce mariage avec un général, Bonaparte », est remplacé dans le texte livré au public par « quoi de plus drôle par exemple que ce mariage avec un général Bonaparte », je chicane peu le correcteur qui, à mon avis toutefois, n’a pas tenu compte du ralentissement que Radiguet avait imprimé à sa phrase pour faire attendre la surprise : Bonaparte. […] Une belle gravité dans l’allure générale du livre où nous retiennent nombre d’observations relatives à la vie intérieure du personnage principal. […] Il fabriquait du drap à Roubaix et à Elbeuf, comme il fait toujours ; un prix de philosophie au concours général lui avait, certes, un moment, donné de l’ambition littéraire : il avait même publié à ses frais, et pour lui seul, à Rouen, un petit volume de réflexions et de portraits que de tardifs scrupules lui avaient fait mettre au pilon, ce dont Maurois n’a pas encore de regrets.

2250. (1859) Cours familier de littérature. VII « XXXVIIe entretien. La littérature des sens. La peinture. Léopold Robert (2e partie) » pp. 5-80

Le groupe monte du sol au sommet du char en concentrant le regard et l’intérêt sur toutes les figures en particulier, puis en reportant cet intérêt de chacune à toutes et de toutes à chacune, en sorte que la beauté de l’une contraste et concourt avec la beauté de l’ensemble, et qu’il en résulte un rejaillissement général de splendeur et de félicité qui produit en un instant l’enthousiasme. […] Le prince Napoléon était dans une pénible perplexité d’esprit : d’un côté sa famille et lui devaient une généreuse hospitalité au pape ; reconnaître l’asile qu’ils avaient reçu par une participation aux insurrections contre leur hôte, c’était une ingratitude ; d’un autre côté, agrandir la révolution française, incomplète, selon eux, en France, où elle venait de couronner un autre Bourbon, la fomenter, la servir, la transformer en révolution générale en Italie, c’était ouvrir des perspectives à leur dynastie napoléonienne ici ou là ; c’était de plus acquérir des titres de popularité héroïque dans cette ancienne patrie de leur famille, redevenue la patrie de leur exil.

2251. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCVIe entretien. Alfieri. Sa vie et ses œuvres (1re partie) » pp. 413-491

Cette seconde expédition fut moins brutale que la première. » M. de Férussy, lieutenant général des armées du roi, prit place auprès du prince dans une chaise de poste, « plus par honneur qu’autrement ». […] L’impératrice Marie-Thérèse n’oublia pas la famille du général qui était mort sous ses drapeaux ; elle accorda une pension à sa veuve et assura le sort de ses filles.

2252. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVIe entretien. Balzac et ses œuvres (1re partie) » pp. 273-352

Une jeune fille en sait assez quand elle ne fricasse pas Annibal avec César, ne prend pas le Trasimène pour un général d’armée, et Pharsale pour une dame romaine ; lis Plutarque et deux ou trois livres de ce calibre-là, et tu seras calée pour toute ta vie, sans déroger à ton titre charmant de femme. […] C’est son général, soit pour un jour, soit pour un temps.

2253. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxve entretien. Histoire d’un conscrit de 1813. Par Erckmann Chatrian »

C’est là qu’il fallait voir arriver des princes, des ambassadeurs et des généraux, les uns à cheval, les autres en calèche, les autres en berline, avec des habits galonnés, des plumets, des fourrures et des décorations de tous les pays. […] Ils étaient passés commandants, colonels, généraux, un sur mille, à force de batailler dans tous les pays du monde.

2254. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CXLVIe entretien. Ossian fils de Fingal, (suite) »

Les hommes les plus sérieux de l’époque et les caractères les plus sévères partagèrent cet enthousiasme universel et se signalèrent par leur admiration pour cette nouveauté antique qui enflamma tout le monde comme un incendie général. […] De même qu’Alexandre fit construire une cassette d’or pour Homère, et emportait avec lui dans ses campagnes d’Ionie et de Perse, pour se faire un oreiller de ce chef-d’œuvre de l’esprit humain, l’Iliade et l’Odyssée ; de même Bonaparte, général et premier consul, emporte constamment dans sa voiture, parmi les cinq ou six volumes de prédilection qu’il feuilletait toujours, les poëmes d’Ossian ; et quand on lui demandait pourquoi il se nourrissait si assidûment de ces chants : « C’est plus grand que nature, répondait-il à ses aides de camp, c’est sombre et mystérieux comme l’antiquité, c’est éclatant comme la gloire et grand comme la mort ; de telles poésies sont la nourriture des héros ! 

2255. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1887 » pp. 165-228

Laporte, membre du Conseil, s’exprimait ainsi : « La souscription pour le monument à élever à la mémoire de Gustave Flaubert, s’élève actuellement à la somme de 9 650 francs, y compris les 1 000 francs votés par le Conseil général, et qui ont été mandatés, le 13 mars 1882. […] N’étant pas assez riche pour fournir à moi seul les fonds manquants, n’ayant reçu d’aucun membre de la Société la demande de compléter entre amis, la somme de 2 000 francs, répugnant à rouvrir une souscription qui depuis plusieurs années n’avait pas réuni 9 000 francs, je me rendais au vœu du Conseil général et je demandais, le mois dernier, une représentation au Théâtre-Français.

2256. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — III. Le Poëme épique, ou l’Épopée. » pp. 275-353

Controleur général des bâtimens sous Colbert, aimé & considéré de ce ministre, il employa sa faveur auprès de lui pour faire récompenser les gens de mérite. […] On peut tout feindre, tout oser dans un poëme, du moment qu’on ne nuit pas à la suite des événemens de l’histoire ; qu’on n’est point démenti par une opinion générale ; qu’on ne suppose rien qui ne puisse avoir été fait.

2257. (1856) Cours familier de littérature. II « XIIe entretien » pp. 429-507

Qu’il y a eu, avant ce déluge général ou même partiel, attesté par toutes les traditions orientales, une époque de civilisation supérieure à ce qui fut après ce cataclysme de l’humanité ; que cette époque de civilisation antédiluvienne touchait de plus près elle-même à une autre époque encore supérieure en innocence, en science, en facultés, en félicités de l’homme ici-bas avant cette grande et mystérieuse déchéance, tradition universelle aussi, qui chassa l’humanité primitive de ce demi-ciel appelé l’Éden ou le jardin ; que des traditions de cette philosophie de l’Éden ou du jardin avaient survécu dans l’humanité déchue, et qu’enfin, après le second naufrage de l’humanité antédiluvienne, quelques grandes vérités et quelques grandes philosophies, restées dans la mémoire de quelques sages ou prophètes échappés à l’inondation universelle ou partielle, avaient surnagé, et inspiraient encore de temps en temps l’esprit de l’homme dans l’Orient, scène encore humide de la grande catastrophe. […] Ma philosophie personnelle XIII Ce que je vais faire ici est très hardi : c’est pour ainsi dire la confession générale, non de ma vie, mais de mon âme.

2258. (1857) Cours familier de littérature. III « XVIIe entretien. Littérature italienne. Dante. » pp. 329-408

J’en expliquerai d’avance et d’une façon générale le caractère allégorique en disant que le dessein principal de l’auteur est démontrer, sous des couleurs figuratives, les trois manières d’être de la race humaine. « Dans la première partie il considère le vice, qu’il appelle Enfer, pour faire comprendre que le vice est opposé à la vertu comme son contraire, de même que le lieu déterminé pour le châtiment se nomme Enfer à cause de sa profondeur, opposée à la hauteur du ciel. […] Il rapporte avec justice l’idée générale du poème à cet incomparable fragment de la philosophie, de la raison et de l’éloquence antique dans Cicéron, intitulé le Songe de Scipion.

2259. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre III. Le roman » pp. 135-201

Il est difficile de démêler les tendances générales de ces œuvres disparates dont les meilleures ne sont point les plus connues. […] Jules Claretie a dit de lui dans le Temps : « J’avais vu couronner ce jeune homme au Concours Général.

2260. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Mézeray. — I. » pp. 195-212

N’accusons donc point Mézeray de ces lacunes, et sachons-lui gré plutôt de les avoir si bien signalées et définies : il a fallu deux siècles de défrichement et de critique, des travaux sans nombre et en France et dans d’autres pays, des systèmes contradictoires qui se sont usés en se combattant et qui ont fécondé le champ commun par leurs débris ; il a fallu enfin ce qu’invoquait Mézeray, l’appui des gouvernements dans les recherches, dans le libre accès aux sources et à toutes les chartes et archives, pour que les faits généraux qui se rapportent à cette première et à cette seconde race fussent éclaircis, pour que la société féodale fût bien connue, et que l’histoire du tiers état pût naître.

2261. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gabrielle d’Estrées. Portraits des personnages français les plus illustres du XVIe siècle, recueil publié avec notices par M. Niel. » pp. 394-412

Le genre de beauté de Gabrielle une fois attesté par l’impression générale, on peut s’en rendre compte d’après ses portraits et le conclure encore plus que l’y voir à travers la raideur qui n’est que dans l’image, et sous la parure qui de loin la surcharge un peu.

2262. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Massillon. — I. » pp. 1-19

Dans un sermon de Carême Sur les fautes légères, je trouve un exemple de cette manière dont Massillon usait si bien pour associer son auditoire à ses descriptions et l’intéresser dans ce qui semblerait n’être qu’une énumération générale.

2263. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Nouvelles lettres de Madame, mère du Régent, traduites par M. G. Brunet. — II. (Fin.) » pp. 62-79

Sans sortir des observations générales, quoi de plus juste et de plus sensé que cette réflexion de Madame, écrite peu de mois avant sa mort (16 avril 1722) : Les jeunes gens, à l’époque où nous sommes, n’ont que deux objets en vue, la débauche et l’intérêt ; la préoccupation qu’ils ont toujours de se procurer de l’argent, n’importe par quel moyen, les rend pensifs et désagréables : pour être aimable, il faut avoir l’esprit débarrassé de soucis, et il faut avoir la volonté de se livrer à l’amusement dans d’honnêtes compagnies ; mais ce sont des choses dont on est bien éloigné aujourd’hui.

2264. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Froissart. — I. » pp. 80-97

Morton, délivré et traité avec distinction par le général, lui tient compagnie pendant la route.

2265. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Léopold Robert. Sa Vie, ses Œuvres et sa Correspondance, par M. F. Feuillet de Conches. — I. » pp. 409-426

Celui-ci fait là à Raphaël un reproche qui rappelle certaines critiques adressées de nos jours à Racine pour avoir, dans Esther et même dans Athalie, adouci un peu trop et diminué les types juifs : un ton général d’harmonie, un esprit d’humanité et de christianisme qui brille sur l’ensemble, leur a fait sacrifier peut-être, au poète comme au peintre, certains traits crus et saillants.

2266. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Montluc — II » pp. 71-89

M. de Saint-Pol opine le premier, rappelle la situation générale, la ligue entre les deux souverains ennemis, l’envahissement projeté de la France : il importait dans une telle crise de ménager l’armée de Piémont, qui était la plus aguerrie, et de se tenir simplement de ce côté sur la défensive.

2267. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Préface pour les Maximes de La Rochefoucauld, (Édition elzévirienne de P. Jannet) 1853. » pp. 404-421

[NdA] Souvenirs du lieutenant général comte Mathieu Dumas (1839), tome III, p. 363.

2268. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Santeul ou de la poésie latine sous Louis XIV, par M. Montalant-Bougleux, 1 vol. in-12. Paris, 1855. — I » pp. 20-38

Or, dans la littérature sacrée, il arriva que ce goût général et dominant produisit ses effets.

2269. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres inédites de P. de Ronsard, recueillies et publiées par M. Prosper Blanchemain, 1 vol. petit in-8°, Paris, Auguste Aubry, 1856. Étude sur Ronsard, considéré comme imitateur d’Homère et de Pindare, par M. Eugène Gandar, ancien membre de l’École française d’Athènes, 1 vol. in-8°, Metz, 1854. — I » pp. 57-75

Mais dans ces considérations générales où l’on opère sur des siècles et des âges tout entiers, et où la critique parcourt à vol d’oiseau d’immenses espaces, on oublie trop un point essentiel, c’est que le poète vient à une heure précise et à un moment.

2270. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Le duc de Rohan — I » pp. 298-315

Il eut lui-même la charge de colonel général des Suisses.

2271. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « La Margrave de Bareith Sa correspondance avec Frédéric — II » pp. 414-431

Pendant ce temps-là, on agissait également auprès du maréchal de Richelieu, alors général de l’armée française en Saxe, et, sans rien obtenir quant à l’ensemble des affaires, on parvenait personnellement, par des moyens indirects, à le ralentir.

2272. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Charles-Victor de Bonstetten. Étude biographique et littéraire, par M. Aimé Steinlen. — II » pp. 435-454

Aussi, pendant que le reste du Pays de Vaud se mettait en rumeur d’abord, puis en rébellion ouverte, le bailliage de Nyon demeura jusqu’à la fin de l’administration de Bonstetten parfaitement calme ; aussitôt après son départ, il suivit le mouvement général.

2273. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Correspondance de Lammenais » pp. 22-43

Je pourrai, en la parcourant, en l’extrayant par endroits, paraître presque à tout coup bien sévère, et pourtant, je me hâte de le dire, le résultat général de cette lecture est moins de faire blâmer l’auteur souvent déraisonnable, admirable parfois, que de le faire plaindre et aimer.

2274. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Les Caractères de La Bruyère. Par M. Adrien Destailleur. »

La petite Michallet, ainsi dotée, épousa un homme de finance nommé Jully qui devint fermier général et qui sut rester honnête homme : il eut de sa femme, le jour du mariage, plus de cent mille livres argent comptant.

2275. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Des prochaines élections de l’Académie. »

L’Académie française, où il n’y a pas de sections, bien que l’on pût à la rigueur en concevoir (sections de langue et de grammaire, de poésie dramatique, de poésie lyrique, d’histoire, d’éloquence proprement dite, de roman, de critique littéraire, j’y reviendrai tout à l’heure), l’Académie française, loin de voir un inconvénient dans le hasard et la mêlée des candidatures, tient à honneur d’être affranchie de tout examen préalable et de tout ordre prévu et réglé en matière d’élection ; elle estime que les qualités générales qui constituent le littérateur distingué, en quelque genre que ce soit, et l’homme de goût, sont suffisamment appréciées et senties par chacun de ses membres, et que prétendre faire plus, vouloir tracer des divisions et des compartiments, ce serait apporter en cette matière délicate une rigueur dont elle n’est point susceptible, et qui en froisserait et en fausserait la finesse.

2276. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Madame de Staël. Coppet et Weimar, par l’auteur des Souvenirs de Mme Récamier (suite et fin.) »

N’oublions pas que les hommes, y compris les femmes, ne sont pas tout d’une pièce, qu’il y a des temps d’émotion générale où une démarche, un mouvement qui ne sera pas entièrement d’accord avec l’ensemble de la ligne suivie, peut paraître la chose la plus naturelle ; et, dans ce cas-ci, le mouvement qui aurait porté Mme de Staël à écrire la lettre en question, serait infiniment honorable, et, par conséquent, digne d’elle.

2277. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Journal de la santé du roi Louis XIV »

L’effet général, pourtant, qu’à la réflexion je tire de cette lecture, la dernière impression qui pour moi subsiste et surnage à l’égard du prince si travaillé au dedans, si distrait par ses maux corporels, qui a dû prendre si souvent sur lui, et qui a su faire si constamment, si également, si noblement son personnage public, c’est, — toutes misères tant royales qu’humaines mises en compte, — c’est encore le respect.

2278. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « M. Ernest Renan »

. — Histoire générale des langues sémitiques. — Averroës , etc.

2279. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Le Mystère du Siège d’Orléans ou Jeanne d’Arc, et à ce propos de l’ancien théâtre français »

Voir, dans l’Histoire générale de la Musique religieuse, par M. 

2280. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Études de politique et de philosophie religieuse, par M. Adolphe Guéroult. »

Je ne sépare pas, au reste, de cette idée générale du Saint-Simonisme, les travaux parallèles d’Auguste Comte et de ses disciples, notamment du plus éminent de tous, M. 

2281. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Théophile Gautier (Suite.) »

Théophile Gautier, depuis que ceci est écrit, s’est lui-même expliqué sur la fonction de feuilletoniste, et ce qu’il en a dit, au moment où je le lisais, m’a dicté, à moi-même, cette remarque : « On admire chez Fontenelle la description des fonctions d’un lieutenant de police dans l’Éloge de d’Argenson, — chez Cuvier, la description des fonctions et des qualités d’un intendant général d’armée dans son Éloge académique de Daru.

2282. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Histoire de Louvois et de son administration politique et militaire, par M. Camille Rousset. »

L’un deux, Ravaux, Procureur général au Parlement de Metz, était son principal instrument et son homme dans les trois évêchés de Metz, Toul et Verdun.

2283. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Méditations sur l’essence de la religion chrétienne, par M. Guizot. »

Dans ce qu’il nous offre comme une solution générale, je reconnais et j’étudie avant tout l’empreinte personnelle distincte : là où il prétend me donner une philosophie, une théologie, je vois un homme, l’homme d’État, l’historien encore, et son portrait, en achevant de se graver dans mon esprit, n’obtient et n’entraîne rien de plus sûr ni de plus sincère que mon respect 21.

2284. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Entretiens sur l’histoire, — Antiquité et Moyen Âge — Par M. J. Zeller. (Suite et fin.) »

« Les déserts ou les steppes, les montagnes même qui avoisinent ce beau pays, et surtout le vaste plateau de l’Iran, y amènent l’ennemi plus facilement encore qu’ils ne l’en défendent. » La première et la plus pure des religions de la haute Asie, la religion de Zoroastre, dans sa sincérité primitive et avant sa corruption, est esquissée en traits généraux qui la font respecter et donnent envie de la mieux connaître.

2285. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Maurice comte de Saxe et Marie-Josèphe de Saxe, dauphine de France. (Suite) »

On s’avisa alors d’une satisfaction qui était de le traiter comme M. de Turenne et de lui délivrer le brevet de maréchal général : patente contre patente.

2286. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Observations sur l’orthographe française, par M. Ambroise »

Ne nous le dissimulons pas : il s’est fait depuis quelques années, et pour bien des causes, une sorte d’intimidation générale de l’esprit humain sur toute la ligne.

2287. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Réception de M. le Cte Alfred de Vigny à l’Académie française. M. Étienne. »

Dès le début de son discours, il a tracé dans une double peinture, pleine de magnificence, le caractère des deux familles, et comme des deux races, dans lesquelles il range et auxquelles il ramène l’infinie variété des esprits : la première, celle de tous les penseurs, contemplateurs ou songeurs solitaires, de tous les amants et chercheurs de l’idéal, philosophes ou poëtes ; la seconde, celle des hommes d’action, des hommes positifs et pratiques, soit politiques, soit littéraires, des esprits critiques et applicables, de ceux qui visent à l’influence et à l’empire du moment, et qu’il embrasse sous le titre général d’improvisateurs.

2288. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Pierre Loti »

Dans le Roman d’un spahi, l’impression générale est cruelle.

2289. (1911) La morale de l’ironie « Chapitre premier. La contradiction de l’homme » pp. 1-27

Mais, d’une manière générale, l’harmonie de la vie individuelle et de la vie sociale paraît à peu près faite chez l’animal.

2290. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « La génération symboliste » pp. 34-56

Devant les indices du mécontentement général et de cette levée hostile en masse, l’empereur s’affole et se laisse arracher le droit de coalition.

2291. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre VI. Pour clientèle catholique »

Mais pour certaines pages anciennes, pour tels mouvements de foule, par exemple, qui traversent Germinal ou La fortune des Rougon, j’en appellerais de la condamnation trop générale de Léon Bloy.

2292. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Mémoires de Philippe de Commynes, nouvelle édition publiée par Mlle Dupont. (3 vol. in-8º.) » pp. 241-259

On suit à la fois distinctement le plan général comme dans une relation moderne, et chaque duel singulier comme dans un combat de l’Iliade.

2293. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Éloges académiques de M. Pariset, publiés par M. Dubois (d’Amiens). (2 vol. — 1850.) » pp. 392-411

Le 26 octobre 1819, pendant la séance que le Conseil général des prisons tenait au ministère de l’Intérieur, M. 

2294. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « L’abbé Gerbet. » pp. 378-396

L’auteur commence par rechercher historiquement les idées générales, universellement répandues dans l’Antiquité, de sacrifice, d’offrande, de désir et de besoin de communication avec un Dieu toujours présent, qui ont servi de préparation et d’acheminement au mystère ; mais, au milieu des digressions historiques et des distinctions dogmatiques fines ou profondes, il mêle à tout moment de belles et douces paroles qui sortent de l’âme et qui sont l’effusion d’une foi aimante.

2295. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Monsieur Étienne, ou une émeute littéraire sous l’Empire. » pp. 474-493

Fiévée comme censeur ou, si vous aimez mieux, comme rédacteur en chef préposé au Journal de l’Empire (toutes les biographies glissent le plus qu’elles peuvent sur cet endroit), et, bientôt après, prospérant toujours, il remplaça Esménard comme chef de la division des journaux et de la librairie au ministère de la Police générale.

2296. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « I — La banqueroute du préraphaélisme »

Si nous voulions prouver expérimentalement notre opinion à cet égard, il nous serait facile de montrer ce que sont devenus, dans l’application préraphaélite, quelques-uns des préceptes les plus importants et les plus absolus de Ruskin ; nous nous bornerons à un seul exemple, assez général et assez frappant pour témoigner de la singulière transmutation d’une pensée saine en des œuvres chlorotiques.

2297. (1788) Les entretiens du Jardin des Thuileries de Paris pp. 2-212

J’ose dire que si le contrôle général étoit partagé entre plusieurs membres d’un conseil éclairé, les choses en iroient beaucoup mieux. […] La conversation générale rouloit alors sur les réformes, & je ne pus m’empêcher d’en parler comme les autres. […] Les finances ne pouvoient manquer d’entrer dans notre plan de réforme, & la premiere loi qui nous paroît essentielle, eût été une défense à tout fermier général d’avoir des châteaux & des palais. […] Si l’on regle la table des généraux pendant la guerre, & pourquoi ne mettroit on pas des bornes à la profusion des traitans, qui ne connoissent point de modération lorsqu’il s’agit de donner des repas ? […] lui répliquai-je avec vivacité ; que le souverain prendra ma terre, qu’il percevra le produit de mon emploi ou de mon savoir faire, pour le répandre dans une caisse générale, où l’on mettra toutes les fortunes du Royaume.

2298. (1892) La vie littéraire. Quatrième série pp. -362

L’opinion presque générale, il est vrai, favorise certaines œuvres. […] Il abondait en idées générales, et l’on devinait dès lors que son activité dévorerait une large part de science et de poésie. […] Les sorcières y allaient, selon l’usage général, sur un manche à balai ou changées en poules noires. […] Et comment pourrait-il être historien, quand son dessein arrêté est de soustraire l’objet même dont il traite, c’est-à-dire les origines chrétiennes, aux lois générales de l’histoire ? […] Mais il suffit d’une vue générale sur l’histoire des mathématiques pour reconnaître la grande place qu’y tient l’œuvre de M. 

2299. (1814) Cours de littérature dramatique. Tome II

Cette réflexion est générale, et ne peut s’appliquer à Racine ; mais la supériorité de son génie ne le mettait pas à l’abri des faiblesses de l’humanité : il voulait faire jouer sa pièce sur le Théâtre-Français, et se le fit conseiller par ses amis, afin de paraître avoir été entraîné et même forcé par leurs instances. […] Mais c’est à l’Achille d’Euripide qu’on en veut surtout ; on le trouve ignoble et froid : un général qui n’est point amoureux ! […] Après avoir sacrifié les Juifs à sa haine, le ministre, devenu plus puissant par ce succès même, ne peut manquer d’envelopper Esther et Mardochée dans la proscription générale, en faisant craindre à Assuérus que ces deux étrangers ne conspirent contre sa personne pour venger leur nation : rien n’est plus probable pour quiconque connaît les mœurs et le caractère des despotes de l’Asie. […] Les apologues sont déplacés au théâtre ; la morale y doit être dans l’action générale de la pièce, et non dans des fables particulières dont il ne résulte aucun intérêt.

2300. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Joinville. — I. » pp. 495-512

Qui ne se rappelle en ce moment cette autre entreprise conduite par un jeune général partout victorieux, cette flotte française, si française toujours, mais si différente dans l’inspiration et le but, portant avec elle la science, l’Institut d’Égypte, les instructions d’un Volney, la tête méditative de Monge, le génie de Bonaparte ?

2301. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. de Stendhal. Ses Œuvres complètes. — II. (Fin.) » pp. 322-341

De loin, les portraits de Lesdiguières ressemblent à ceux de Louis XIII ; mais, en approchant, la figure belle et vide du faible fils de Henri IV fait place à la physionomie astucieuse et souriante du grand général dauphinois qui fut d’ailleurs un des plus beaux hommes de son temps.

2302. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Correspondance inédite de Mme du Deffand, précédée d’une notice, par M. le marquis de Sainte-Aulaire. » pp. 218-237

mais en même temps, si on voulait nous faire plus de mal, ce serait lui qui retiendrait ; on n’oserait pas : il y aurait révolte générale.

2303. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Œuvres de Maurice de Guérin, publiées par M. Trébutien — II » pp. 18-34

La rumeur générale s’éteint, et l’on n’entend guère venir de clameurs que des bourgs et des hameaux, où il y a, jusque bien avant dans la nuit, des enfants qui crient et des chiens qui aboient.

2304. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Charles-Quint après son abdication, au monastère de Saint-Just »

Gachard, archiviste général du royaume de Belgique ; 2 vol. in-8º, Bruxelles, 1854, 1855.

2305. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Ducis épistolaire. »

Né à Versailles, dont il est resté le poète chéri, où il a vécu tant d’années et où il est mort69, fils d’un père savoisien et patriarcal, de qui il a prétendu tenir toute sa poétique, bien différente, dit-il, de celle des Marmontel et des La Harpe, et d’une mère, bonne femme humble et antique ; d’abord secrétaire de maréchaux et de généraux, il fit la guerre et la vit de près, sans en tirer grand profit pour son observation de poète : « Ducis a fait la guerre de Sept-Ans avec nous, dit le prince de Ligne.

2306. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Oeuvres inédites de la Rochefoucauld publiées d’après les manuscrits et précédées de l’histoire de sa vie, par M. Édouard de Barthélémy. »

Chacun sait ce beau mot du lieutenant général d’artillerie, Saint-Hilaire, au moment où le coup de canon qui tuait M. de Turenne lui emportait le bras.

2307. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Gavarni (suite et fin.) »

C’était un de ces grands lavis, un de ces effets généraux et larges comme Daumier en sait trouver.

2308. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Vaugelas. Discours de M. Maurel, Premier avocat général, à l’Audience solennelle de la Cour impériale de Chambéry. »

Il y en avait de son temps ; Arnauld, dans sa Grammaire générale, et les écrivains de Port-Royal essayeront de porter le plus de raison possible dans la langue : Vaugelas se borne à constater le fait existant, en le puisant à sa meilleure source.

2309. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « M. Émile de Girardin. »

La composition n’est rien dans Émile ; ce sont des feuillets épars, des fragments écrits jour par jour, à celle qu’il aime, à Mathilde, fille d’un général ami de son père et qu’il a l’espérance d’épouser, si une demande bien tardive d’adoption est accueillie et si l’Arrêt qui doit prononcer de son sort lui est favorable.

2310. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « La reine Marie Leckzinska (suite et fin.) »

Conclusion générale : après avoir vu ces trois portraits de la reine, toute idée de fadeur a disparu ; ces hommes de talent lui ont rendu le plus grand des services auprès de la postérité.

2311. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Mlle Eugénie de Guérin et madame de Gasparin, (Suite et fin.) »

L’œil amoureux de découvertes les déniche, mais elles ne changent rien à la couleur générale du vallon.

2312. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Les fondateurs de l’astronomie moderne, par M. Joseph Bertrand de l’académie des sciences. »

Pezzani n’hésite pas à affirmer que le vrai christianisme n’a pas à se soucier de cette pluralité des mondes ; qu’il n’en saurait être compromis ; que la venue du Messie n’est point d’ailleurs bornée nécessairement à notre terre ; qu’elle n’est qu’un cas particulier d’une loi divine plus générale.

2313. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Idées et sensations : par MM. Edmond et Jules de Goncourt. »

Par-là elles resteront éternellement populaires : elles demeureront, de la Vierge catholique, la représentation la plus claire, la plus générale, la plus accessible, la plus bourgeoisement hiératique, la mieux appropriée au goût d’art de la piété.

2314. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « JASMIN. » pp. 64-86

Mais, au récit de Jasmin, la consternation est générale : « Nous n’en aurons plus ! 

2315. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « THÉOPHILE GAUTIER (Les Grotesques.) » pp. 119-143

Donnez-moi l’hygiène d’un poëte, et je vous dirai le ton général, la qualité saine ou maladive de ses œuvres.

2316. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE SOUZA » pp. 42-61

Marie-Joseph Chénier a écrit sur Mme de Souza, avec la précision élégante qui le caractérise, quelques lignes d’éloges applicables particulièrement à Eugène : « Ces jolis romans, dit-il, n’offrent pas, il est vrai, le développement des grandes passions ; on n’y doit pas chercher non plus l’étude approfondie des travers de l’espèce humaine ; on est sûr au moins d’y trouver partout des aperçus très-fins sur la société, des tableaux vrais et bien terminés, un style orné avec mesure, la correction d’un bon livre et l’aisance d’une conversation fleurie…, l’esprit qui ne dit rien de vulgaire, et le goût qui ne dit rien de trop. » Mais indépendamment de ces louanges générales, qui appartiennent à toute une classe de maîtres, il faut dire d’Eugène de Rothelin qu’il peint le côté d’un siècle, un côté brillant, chaste, poétique, qu’on n’était guère habitué à y reconnaître.

2317. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « CHRISTEL » pp. 515-533

Le général, en attendant mieux, fit aussitôt accorder ce bureau de poste, et c’est ainsi qu’elles arrivaient.

2318. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Le père Monsabré »

Il sait bien que les fidèles n’iront pas voir : qu’il se contente donc d’une affirmation générale ou qu’il en appelle seulement aux quelques Pères dont le nom est connu de tout le monde.

2319. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Alphonse Daudet, l’Immortel. »

Alphonse Daudet avait été amené à nous révéler dans l’Immortel, des sentiments, ou plutôt une disposition d’esprit, une philosophie générale, dont je me sens, pour ma part, fort éloigné  Oui, ce qu’il y a au fond, dans ce roman anti-académique, c’est, comme l’a fait remarquer M. 

2320. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « M. Émile Zola, l’Œuvre. »

Il est romantique par le style, par l’enflure générale.

2321. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre V »

Aussitôt le faubourg Saint-Germain s’émeut et bat, dans ses rues, la générale du scandale.

2322. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Pensées, essais, maximes, et correspondance de M. Joubert. (2 vol.) » pp. 159-178

Pourtant, si je ne m’abuse, et si je vois clair à de certains symptômes, le moment approche où sa haute renommée aura à supporter une de ces insurrections générales auxquelles n’échappent jamais, en fin de compte, les longues monarchies, les monarchies universelles.

2323. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Le Livre des rois, par le poète persan Firdousi, publié et traduit par M. Jules Mohl. (3 vol. in-folio.) » pp. 332-350

Il faudrait bien de l’espace pour en donner une idée un peu générale.

2324. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « M. de Féletz, et de la critique littéraire sous l’Empire. » pp. 371-391

Il aurait eu besoin plutôt de se modérer parfois et de se contenir ; car, au milieu d’un retour général louable et d’un désabusement salutaire, le vent poussait à la réaction, et le danger était, comme toujours, qu’on ne sortît d’un faux courant que pour se jeter aussitôt dans un autre.

2325. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Florian. (Fables illustrées.) » pp. 229-248

Il se présenta lui-même comme porté jusque dans le sanctuaire académique par les amis de Voltaire : « Ainsi quelquefois de vaillants capitaines élèvent aux honneurs un jeune soldat, parce qu’ils l’ont vu servir enfant sous les tentes de leur général. » En même temps il rendait un public hommage à Gessner, mort depuis peu, et qu’il proclamait son maître et son ami.

2326. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Madame de Maintenon. » pp. 369-388

Le goût qu’on avait pour moi était plutôt une amitié générale, une amitié d’estime, que de l’amour.

2327. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Rulhière. » pp. 567-586

Mais lorsqu’en lisant Rulhière on peut se détacher assez de l’intérêt profond des choses pour n’observer que la structure du discours, on est partout frappé de la riche variété des nombres qui concourent à l’harmonie générale.

2328. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Charles Perrault. (Les Contes des fées, édition illustrée.) » pp. 255-274

Mais Perrault s’ennuie bientôt de « traîner une robe dans le Palais » ; d’avocat il devient commis de son frère aîné, receveur général des finances de Paris.

2329. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « De la poésie et des poètes en 1852. » pp. 380-400

Pourtant le fonds général n’a pas cessé de se remuer en tous sens, de se cultiver et de s’enrichir.

2330. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Madame Sophie Gay. » pp. 64-83

Gay, qui devint receveur général du département de la Roer, elle habita durant près de dix ans, tantôt à Aix-la-Chapelle, tantôt à Paris, et vécut pleinement de cette vie d’un monde alors si riche, si éclatant, si enivré.

2331. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Paul-Louis Courier. — I. » pp. 322-340

Dans la Conversation chez la comtesse d’Albany, à Naples (2 mars 1812), il agite cette question de savoir s’il y a un art de la guerre, s’il y a besoin de l’apprendre pour y réussir, s’il ne suffit pas qu’il y ait une bataille pour qu’il y ait toujours un grand général, puisqu’il faut bien qu’il y ait un vainqueur ; et il met dans la bouche du peintre Fabre sa propre opinion toute défavorable aux guerriers, tout à l’avantage des artistes, gens de lettres et poètes.

2332. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Bernardin de Saint-Pierre. — II. (Suite et fin.) » pp. 436-455

Son livre n’était pas un ouvrage régulier : il avait eu d’abord l’idée, disait-il en commençant, d’écrire une histoire générale de la nature ; mais bientôt, renonçant à un plan trop vaste, il s’était borné à en rassembler quelques portions, et, comme il les appelait, des ruines, n’y laissant debout que le frontispice.

2333. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Le président de Brosses. Sa vie, par M. Th. Foisset, 1842 ; ses Lettres sur l’Italie, publiées par M. Colomb, 1836. » pp. 85-104

Dans un temps où ces provinces s’effaçaient de plus en plus et où il fallait que les hommes éminents fissent acte d’adhésion et d’hommage à la vie de Paris et, pour ainsi dire, à la politesse générale et convenue de la France, il resta hardiment fidèle à sa Bourgogne.

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