Je lui demande ce qu’il fait dans le moment, il me répond qu’il écrit un roman, et un Traité de lapPrincesse, un livre donnant à la femme le moyen de garder ses captifs, un livre qui serait un traité de machiavélisme amoureux, à l’usage de la femme. […] Quand je faisais des romans, que je créais des personnages, ma création me tenait compagnie, faisait ma société, peuplait ma solitude ; je vivais avec les bonshommes et les bonnes femmes de mon bouquin. […] Le raccommodement se fit seulement, après la publication de L’Ensorcelée, ce roman chouan, ayant caressé les convictions du vieux chouan, son père, qui s’était décidé à lui écrire : Revenez, monsieur. […] » Et il ajoute que Hading, sa femme, s’inquiète, si on peut vraiment tirer une pièce possible du roman, et qu’elle vient encore de lui écrire à ce sujet. » Enfin nous les reconduisons. […] C’est décidément la première fois que la réalité d’un roman de ce temps a été transportée sur les planches, et sans trop de déformations théâtrales.
Cette cour ressemblait à une colonie de la cour d’Auguste, de Léon X ou des Médicis, transplantée dans la basse Italie ; des princes lettrés, des princesses héroïnes d’amour, de poésie ou de romans, des cardinaux aspirant à la papauté, des érudits, des artistes, des poètes moitié chevaliers moitié bardes, s’y réunissaient tous les soirs dans les salles somptueuses d’Hercule d’Este à la ville et à la campagne. […] L’Italie tout entière, après avoir combattu, s’amusait ; le roman avait naturellement succédé au poème ; les légendes, moitié héroïques, moitié amoureuses, du moyen âge et de la chevalerie, étaient dans la mémoire et dans la bouche des cours et du peuple. […] Le chroniqueur Turpin, archevêque de Reims, avait fourni par ses écrits appelés romans une immense matière aux poètes. […] C’était en France que le roman était né ; les troubadours provinciaux, poètes nomades et populaires, avaient donné le nom de leur langue, roman, à ce genre de composition. Ces romans, dans lesquels Arioste allait puiser les fables et les merveilles de ses chants, rappelaient plus encore la Perse et l’Arabie que la France.
Rien de plus profond, au point de vue de la vérité, de plus efficace, au point de vue de la moralité, que l’idée du renouvellement intégral de l’être moral, sur laquelle pivote toute l’action du roman. […] Son roman de la Nouvelle Héloïse est tout à fait lyrique de conception et d’exécution. […] Une bonne partie des sujets d’estampes qu’il a indiqués pour l’illustration du roman, sont des scènes de la vie bourgeoise, curieusement exactes bien que sentimentales. […] Rousseau voit Julie blonde, et Claire brune ; qu’on change la couleur des cheveux de ces femmes, toute la conception du roman est brouillée. […] Il nous prend par toutes nos facultés : en politique, en morale, dans la poésie, dans le roman, on le trouve partout, à l’entrée de toutes les avenues du temps présent.
mon Dieu, on me dit aussi qu’on ne me comprend pas dans Le Roman de la momie, et cependant je me crois l’homme le plus platement clair du monde… Parce que je mets, je suppose, un mot comme pschent ou calasiris. […] Dès que la soupe lui a ouvert la bouche, le dernier roman de La Patrie en découle, sans arrêt, sans suite au prochain numéro, à pleins bords. […] Pour lui donner toutes les joies intellectuelles à sa portée, et nous nourrir avec elle de choses en situation, nous allons louer, au cabinet de lecture de l’endroit, le premier roman venu de Paul de Kock : L’Homme aux trois culottes. […] Le théâtre étant encombré de pièces dans le moment, Les Hommes de lettres ne sont pas reçus… Dans la journée, nous songeons à livrer encore une bataille sur le terrain choisi par nous, à faire tout le contraire de ce qui se fait ordinairement, — à tirer un roman de notre pièce. […] Ce serait à faire croire à la postérité, que nous fûmes un peuple de portiers mettant à c… des laveuses de vaisselle, à peine décrassées, dans le décor et le mobilier riche d’un roman de Paul de Kock.
En cette même année 1790, M. de Meilhan publia un petit roman ou conte philosophique dans le goût de Zadig, et intitulé Les Deux Cousins, histoire véritable ; il l’avait composé en quelques jours à la campagne, après une conversation. […] M. de Meilhan avait encore composé dans ces années un roman en quatre volumes intitulé L’Émigré, et qui fut imprimé à Hambourg en 1797 ; je ne doute pas qu’il ne doive contenir des observations curieuses sur cette France d’outre-Rhin et cette société errante, mais je n’ai pu le trouver nulle part ni rencontrer personne qui en eût connaissance30. […] [NdA] Si je n’ai pu retrouver le roman de L’Émigré de M. de Meilhan, j’ai à indiquer de lui un projet de publication dont je ne vois pas qu’il soit fait mention nulle part, c’est un Prospectus avec préface de Mémoires sur la vie du maréchal duc de Richelieu, pour servir à l’histoire du xviiie siècle, par M. […] Les événements qui se précipitèrent firent évanouir ce projet comme tant d’autres. — J’ai lu, depuis, le roman de L’Émigré, et j’en ai fait usage en revenant sur Sénac de Meilhan à l’occasion de ses relations avec Mme de Créqui (Causeries du lundi, t.
Parlant du roman de Tom Jones que tout le monde lisait alors, et qu’il goûte singulièrement (février 1750) : Qui nous aurait dit, il y a quatre-vingts ans, que les Anglais auraient fait des romans et nous auraient surpassés ? […] Il nous dit de la sorte, d’une manière vive et qui se communique : J’ai cherché d’où j’aimais Don Quichotte et à le relire vingt fois dans ma vie, ainsi que plusieurs autres romans : c’est que j’aime les mœurs qu’ils dépeignent. Je vis avec de bonnes gens en les lisant ; dès que ce sont des romans de mœurs, les auteurs y peignent les mœurs de leur temps, et non celles du temps où vivait le héros.
J’ai lu aussi le Roman de la Rose, Maître en amours, et Valère et Orose Contant les faits des antiques Romains. On sait qu’il édita le Roman de la Rose et les œuvres de Villon. […] On se reprit aux tournois, à l’amour courtois, aux vieux romans, à leurs transcriptions rajeunies, à leur plus ou moins authentique postérité. […] Le fait est considérable, et ce premier apport de l’Espagne ne pouvait être passé sous silence : car Amadis ne fut pas seulement au temps de François Ier et de Henri II le code des belles manières et de l’honneur mondain, il ranima le roman idéaliste, et devint le point de départ d’une évolution qui nous conduit, par d’Urfé et Mlle de Scudéry, jusqu’à George Sand et à Feuillet.
Si la tragédie morale semble souvent continuer un roman ou s’y superposer, et si son action semble parfois, soit au début, soit dans le cours des pièces, recevoir l’impulsion du dehors, c’est qu’il peint des volontés, comme nous le verrons, et que ces volontés, sûres et constantes, ne changeraient point d’état ou de posture, ne livreraient point de combat, si des accidents de fortune ne leur suscitaient des ennemis dans le moi ou hors du moi. […] Le roman, chez lui, et la fantaisie à l’espagnole, dont il a gardé des traces, ont toujours pour dernière fin la manifestation des caractères. […] Il y en a de singulièrement vraies, comme Othon, comme Pulchérie, comme Suréna : c’est là qu’il faut aller chercher le roman vrai des mœurs politiques du xviie siècle, celui qui se dégagerait des mémoires et des correspondances diplomatiques. […] Cette vérité, si simple, si peu accidentée, toute dans l’analyse fine des caractères et l’exacte répartition des forces, est une vérité de roman, non de drame.
En attendant, il lâche son Essai sur les mœurs complété, renforcé, définitif (1756), et ses discours sur la Religion naturelle (1756) ; deux autres coups droits atteignaient la Providence chrétienne, à travers l’optimisme de Leibniz : le poème du Désastre de Lisbonne (1756), et le roman de Candide (1758). […] Cependant il écrivait dans son roman de l’Ingénu (1767) contre les lettres de cachet, question actuelle, s’il en fut, d’un bout à l’autre du siècle. […] Mais le théâtre et le roman, ce sont de trop grands genres, des ouvrages de temps et de patience : il faudra bien six jours pour faire Olympie. […] Ses contes et ses romans sont comme des problèmes de mécanique dont ses descriptions seraient les figures : de la réalité copieuse et substantielle, Voltaire ne tire en quelque sorte que des forces abstraites et des mobiles idéaux.
Les sujets traités ont été avant tout tirés de l’histoire sainte ; de là le nom de miracles et de mystères que les pièces ont gardé ; mais à la fin du moyen âge le nom devient menteur ; il couvre des sujets empruntés à l’histoire nationale, aux romans d’aventure, à la vie de tous les jours et même aux fables païennes. […] La poésie chante la loi naturelle et flétrit le fanatisme ; le roman, hardi dans ses propos comme dans ses peintures de mœurs, raille tant qu’il peut l’idéal monastique. […] Une crainte de l’art dramatique, si puissante et si durable, que les Genevois, il y a cent ans, brûlèrent la première salle de spectacle qui se fut élevée sur leur territoire, et que la création d’un théâtre dans la ville de Lausanne rencontra, voici une trentaine d’années, une vive opposition religieuse ; un goût persistant pour le roman sérieux, moral et volontiers prêcheur ; une philosophie, qui, grâce à l’élasticité de la doctrine protestante, n’a pas eu besoin, comme en pays catholique, de secouer un joug pesant et est demeurée par cela même en bon accord avec la théologie108. […] Le théâtre et le roman ont singulièrement ébranlé le crédit de la morale ascétique, et les auteurs dramatiques, traités par Nicole d’empoisonneurs d’âme et maudits par Rousseau avec une égale âpreté, ont fait éclore en bien des cœurs les premiers germes de rébellion à l’égard des préceptes du catéchisme.
Elle grandissait sous l’œil d’une mère femme d’esprit, toute au monde, qui portait de la verve et une sorte d’imagination dans la plaisanterie, qui a eu de la finesse et de la sensibilité dans le roman, et qui a compté à son heure, comme dirait notre vieux Brantôme, à la tête de l’escadron des plus belles femmes de son temps. […] le sentiment, le roman, la nature ; ô ma sœur, en seriez-vous là encore ? […] Dans les romans de Mme de Girardin, on retrouverait le même genre d’esprit que dans ses feuilletons, des portraits et des scènes de société, des observations fines, force paradoxes, quelque charge, peu d’émotion, peu d’action, une grande science du monde à la mode, l’art et jusqu’au métier de l’élégance. De tous ses romans, celui (s’il m’en souvient) qui m’a paru offrir les qualités de l’auteur avec le plus d’avantage, est Le Lorgnon.
Si elle tint quelque temps l’épée comme une guerrière, elle a beaucoup produit la plume à la main : non seulement elle a laissé des Mémoires intéressants et très véridiques, dont on a dit « qu’ils sont assez mal écrits pour que l’on puisse s’assurer qu’ils sont d’elle », mais on a encore de sa façon de petits romans, des portraits, des lettres. […] C’étaient surtout les romans qu’elle aimait. […] Cette correspondance assez agréable marque très bien un moment dans la littérature française ; elle représente et caractérise la nuance espagnole pastorale qui y régna depuis le roman de d’Urfé jusqu’à ceux de Mlle de Scudéry, et à laquelle le bon sens de Louis XIV, aidé de Boileau, allait mettre bon ordre. […] Je ne la suivrai pas dans ses diverses compositions et rapsodies littéraires (portraits, romans de société), et j’arrive au grand événement de sa vie pour achever de la saisir.
Il a également écrit des romans et des souvenirs. […] Kœnigsmark, paru en 1918 chez Émile-Paul grâce à la recommandation de Suarès, est le premier roman de Pierre Benoit. […] En 1917 le manuscrit du roman est déjà avancé : sa parution en feuilleton est acceptée par le Mercure de France, et les conditions matérielles discutées en août : en août, le roman paraît donc achevé, même s’il ne paraîtra à partir de décembre 1917.
Et nous nous disions : Si, au lieu d’une Vie de Napoléon Bonaparte, Walter Scott avait eu l’idée d’écrire un roman historique où ce personnage eût joué un rôle, s’il avait saisi cette occasion pour peindre des scènes de la Révolution française et pour montrer en action quelques-uns des caractères principaux qui s’y rencontrent, il eût fait un ouvrage plus intéressant à coup sûr que son histoire, mais également plein de vues fausses, de descriptions superficielles, et de portraits de fantaisie : et pourtant Walter Scott a eu sur cette période contemporaine autant et plus de renseignements que sur les époques d’Ivanhoë, de Quentin Dthrward, d’Élisabeth, de Cromwell et des Puritains. Que penser donc de cette extrême fidélité historique qu’on a trop exclusivement célébrée dans ses admirables romans ?
Aujourd’hui, c’est un coin politique et historique ; demain, une poésie ou une rêverie mélancolique ; après-demain, quelque roman sanguinaire ou licencieux, puis tout d’un coup une chaste et grave et religieuse production ; il faut que la pauvre critique aille toujours à travers cela, il faut qu’elle s’en tire, qu’elle s’en teigne tour à tour, qu’elle voie assez de chaque objet pour en jaser pertinemment et d’un ton approprié. […] (Roman Stoltyk) ?
Les romans, ces productions variées de l’esprit des modernes, sont un genre presque entièrement inconnu aux anciens. Ils ont composé quelques pastorales, sous la forme de romans, qui datent du temps où les Grecs cherchaient à occuper les loisirs de la servitude ; mais avant que les femmes eussent créé des intérêts dans la vie privée, les aventures particulières captivaient peu la curiosité des hommes ; ils étaient absorbés par les occupations politiques.
Nous ne voulons pas davantage ressusciter le roman expérimental, cher aux Naturalistes. […] Nous avons déjà vu, à propos de l’école romane, combien chimériques étaient de tels vœux.
les êtres vils qui rêvent « le roman d’un jeune homme pauvre » et qui l’écrivent, dévoilant naïvement toute la pourriture de leur désir. […] J’offre mon amour et ma reconnaissance en échange d’un peu d’or qui me paiera du loisir, du luxe et de la gloire. » J’aperçois de branlantes masures, décorées des noms de romans ou de poèmes, et qui portent de gros numéros.
Ils ne pensent pas pouvoir mieux honorer leur région qu’en lui dédiant leurs poèmes, qu’en décrivant ses aspects et ses mœurs dans leurs romans. Heureuse réaction contre le snobisme imitateur des romans boulevardiers !
Son Roman satyrique & licencieux fit encore des imitateurs d’un autre genre. […] Il y eut des Romans en France aussi-tôt qu’on put écrire en Français. […] Nous devons à ce Roman ces volumineuses fictions qui parurent, coup sur coup, au commencement du siecle dernier. […] C’était, dit-on, le seul Roman que Boileau estimât. […] C’était d’avoir masqué plus d’un Roman du faux titre d’histoire.
Le roman et la nouvelle ont un privilège de souplesse merveilleux. […] On peut dire que parmi les innombrables formes de roman et de nouvelle qui ont occupé ou diverti l’esprit humain, la plus favorisée a été le roman de mœurs ; c’est celle qui convient le mieux à la foule. […] Tout ce qui est brusque et cassé lui déplaît, et elle le renvoie au drame ou au roman de mœurs. […] Un roman passe par une série de genèses, où se disperse non seulement l’unité de la phrase, mais aussi de l’œuvre. […] Les drames et les romans honnêtes Depuis quelque temps, une grande fureur d’honnêteté s’est emparée du théâtre et aussi du roman.
Le roman, le théâtre ne seront-ils pas frappés à leur tour, et ne réclamez-vous pas pour eux une destinée qu’ils ne doivent plus espérer ? […] L’affabulation de la pièce et du roman n’est pas autre chose en soi qu’un morceau de vie possible. […] Le roman, la pièce, le poème ne seront jamais des conférences. […] Le ton du roman et de la pièce n’en sera pas changé, n’en sera pas devenu, ce que l’on craint tant : discurseur. […] Le roman, le théâtre, la poésie peuvent concurremment effectuer toute la tâche qui par leur action d’ensemble, échoit à la littérature.
En un mot, dans les langues romanes, filles du latin, il n’y a plus de quantité. […] — Tout ce qui est dit du français est applicable aux autres langues romanes — excepté le roumain, tout imbu de slave. […] Que Moréas et les poètes romans s’évertuent à nous prouver que la philosophie et les lettres grecques dépassent tous les mythes et toutes les métaphysiques de l’Orient et du Septentrion, j’y consens. […] Quant aux « diverses jeunes écoles poétiques », je ne vois pas trop qu’il y ait actuellement, hormis l’école romane, de groupement qui réponde à ce terme : École. […] La seule école de quelque intérêt qui ait survécu aux tentatives dogmatiques de ce temps est l’école romane.
Nous espérons qu’il réussira, même auprès de nos lecteurs blasés des romans du jour, ne fût-ce que comme une échappée d’une quinzaine à Chamouny. […] Cooper lui-même, dans son roman de la Prairie, voulant peindre un homme des villes qui s’est volontairement reporté à la vie des bois, est fidèle à la vérité lorsqu’il unit d’amitié le trappeur à sa carabine. […] La Traversée rentre dans la donnée d’Ourika ou du Lépreux, c’est-à-dire dans le roman par infirmité. […] Un certain Champin, portier de la maison où demeure Charles, renoue avec Reybaz qu’il a connu autrefois, et devient bientôt le mauvais génie du roman. […] Aujourd’hui le premier des cinq livres dont se compose ce roman (le Presbytère, 2 vol. in-8°, 1839).
De là cette excellence et cette originalité de la satire politique, du discours parlementaire, de l’essai solide, du roman moral, et de tous les genres qui exigent un bon sens attentif, un bon style correct, et le talent de conseiller, de convaincre ou de blesser autrui. […] Même dans les plus pauvres chaumières on trouve quelques objets de confortable et d’agrément : un large poêle de fonte luisant, un tapis, presque toujours un papier de tenture, un ou deux petits romans moraux, et toujours la Bible. […] Leur exacte et minutieuse description des sentiments aboutit toujours à une approbation ou à un blâme ; ils ne sont pas artistes, mais moralistes ; c’est seulement en pays protestant que vous trouverez un roman employé tout entier à décrire les progrès du sentiment moral dans une enfant de douze ans1332. […] L’Anglais a désormais son prêtre, son gentleman, sa manufacture, son confortable et son roman. […] Voir les romans de miss Yonge et surtout ceux de miss Evans.
Après le succès de Madame Bovary, après tout le bruit qu’avait fait ce remarquable roman et les éloges mêlés d’objections qu’il avait excités, il semblait que tout le monde fût d’accord et unanime pour demander à M. […] On se le demandait, et bientôt on sut qu’en artiste ironique et fier, qui prétend ne pas dépendre du public ni de son propre succès, résistant à tout conseil et à toute insinuation, opiniâtre et inflexible, il laissait de côté pour un temps le roman moderne où il avait, une première fois, presque excellé, et qu’il se transportait ailleurs avec ses goûts, ses prédilections, ses ambitions secrètes ; voyageur en Orient, il voulait revoir quelques-unes des contrées qu’il avait traversées et les étudier de nouveau pour les mieux peindre ; antiquaire, il s’éprenait d’une civilisation perdue, anéantie, et ne visait à rien moins qu’à la ressusciter, à la recréer tout entière. […] C’est cette guerre qui ne dura pas moins de trois ans et demi et qui fut marquée par des cruautés sans exemple, même en ces âges cruels, cruautés surpassées et couronnées elles-mêmes à la fin par une vaste scène d’anthropophagie, que l’auteur de Salammbô a prise pour base et pour canevas de son ouvrage, roman ou espèce de poème en prose.
En 1669, il publie son roman de Psyché. […] Il écrivit pour le théâtre Ragotin ou le Roman comique (1684), le Florentin (1685), la Coupe enchantée (1688). […] Segrais (1624-1701) fut secrétaire des commandements de Mademoiselle ; s’étant brouillé avec elle, il passa de Mme de la Fayette, à qui il prêta son nom pour publier ses romans.
Agiter ces graves problèmes autour d’un roman et de quelques toiles, semblera peut-être, à quelques-uns, puéril. […] L’homme qui vote au Parlement pour le maintien des « survivances du passé » est proche de l’homme qui consacre un roman à l’exaltation de l’Église. […] Personnage principal du roman de Huysmans.
Il dit ailleurs : « L’aversion que j’avais pour le sentimental, le besoin de me livrer avec une espèce de désespoir à l’inévitable réalité, me firent trouver dans le roman du Renard la matière qu’il me fallait pour un exercice qui tenait tout à la fois de la traduction et du remaniement. » Et ces deux mots sont deux éclairs. […] Gœthe, au contraire, n’en a qu’une, lui, et c’est Marguerite… De son théâtre elle passe dans ses romans, dans ses poésies : c’est Charlotte dans Werther, c’est Dorothée dans Hermann et Dorothée, c’est Lily, c’est Ottilie, c’est jusqu’à Mignon, car la Bohême est en Allemagne ; mais c’est, faussée, modifiée, affectée, travestie très visiblement, toujours Marguerite. […] Il pourrait être, il est vrai, dans le romancier, puisque Gœthe a fait des romans. […] Chapitre V : le roman Il a écrit trois romans : Werther, Wilhelm Meister et les Affinités électives. […] Tel qu’il est, pourtant, ce petit roman, qui, quand on le lit maintenant après des romans comme ceux de Balzac qui sont des mondes et des sociétés tout entières, paraît aussi fané, aussi pâli, aussi démodé que les rubans roses du corsage de Charlotte et que les culottes jaune serin de Werther, tel qu’il est, pourtant, c’est encore le meilleur des trois romans de Gœthe.
Ceux qui se sont fait de Julie de Rambouillet une idée romanesque, veulent nous persuader qu’après que le duc de Montausier eut demandé sa main, elle le fit languir treize ans, le soumit à toutes les épreuves imposées aux amours fabuleux des romans du temps, exigea qu’il parcourût, dans toute son étendue, le royaume de Tendre, dont mademoiselle de Scudéry n’eut l’idée et ne publia la carte que dix ans plus tard. […] Elle avait fait des romans ; mais tant qu’elle avait été de la société de Julie de Rambouillet, elle les avait publiés sous le nom de son frère.
La création des drames, des contes et des romans ne leur a point paru être une grande tâche. […] Fécondité, roman par Émile Zola, chez Eugène Fasquelle, éditeur.
Assurément la passion a dû chauffer parfois cette organisation de bas-bleu enragé qui n’a pas toujours vécu, comme elle le raconte, de la vie de l’écritoire, quoique l’écritoire, le livre, le cahier, l’idée de faire son petit roman ne la lâchent jamais, même dans les débris de son cœur. […] Le diable fourre sa queue partout, dit gaiement le proverbe, mais nous n’avons pas besoin de cette queue-là pour expliquer les détails passionnés des Mémoires de cette tête romanesque, qui a l’habitude d’écrire des romans et d’en faire, cela suffisait !
Pour moi, je ne saurais me repentir d’avoir dans un roman, d’ailleurs si médiocre, dit leur fait aux Cours d’amour par la voix du sauvage et véridique Pierre de Pierrefeu. […] Vers le même temps triompha le roman anglais ; Walter Scott, que, beaucoup plus tard, Augustin Thierry et Leconte de Lisle devaient admirer avec une complaisance qu’ils refusèrent à Balzac, prenait possession des âmes. […] Et son lyrisme ne sera jamais atténué, ni dans le roman en vers, ni dans le roman en prose, ni par les voyages, ni par la politique, ni même par son dédain d’amateur dandy pour les génies artistes. […] L’éloquent roman de Georges Sand, c’est l’ode-amour, l’ode-passion, l’ode-utopie ; Balzac crée le roman-épopée, — confrontant la Comédie Humaine à la Divine Comédie. […] En un livre de ton fantasque, où le moindre détail, pourtant, est rigoureusement exact, j’ai raconté la légende des Parnassiens, ou plutôt ce qu’on pourrait appeler leur roman héroï-comique.
C’est là qu’est le roman. […] C’est du pur roman. […] Pourtant son roman socialiste ne me plaît qu’à demi. C’est un roman de penseur. […] Et puisque enfin son roman est un roman à thèse, il souffrira qu’on lui dise que beaucoup d’illusions et d’imprudences se mêlent à la générosité de ses sentiments.
Et ne vient-on pas de qualifier « roman psychologique » son Matelot ? […] Le Roman d’un spahi se termine sur un hymne macabre. […] Est-ce la pure traduction d’un roman d’au-delà des Pyrénées ? […] Le roman réaliste commence, engagé encore dans la gangue du burlesque. […] Leurs romans, ses romans, quand ils s’appellent Germinie Lacerteux, Manette Salomon, La Faustin, La Fille Élisa… proclament une assez crâne émancipation.
Don Quichotte comparé à Gœtz de Berlichingen, à Charles Moor et aux héros de romans. — Sancho Panza. — Sommet de la perfection comique. […] Rompre sans cesse le développement rationnel d’un roman tragi-comique, commencer arbitrairement, continuer et finir de même, jeter au hasard, pêle-mêle, sans suite, une foule d’images, de sentiments et de saillies : voilà le programme qu’il suit et qu’il nous propose. […] Schiller dans ses Brigands, Goethe dans son Gœtz de Berlichingen, les romanciers dans leurs romans, ont repris le thème développé dans Don Quichotte, et rien n’est plus propre à jeter du jour sur la vraie nature du comique, que la comparaison de leurs œuvres avec celle de l’auteur espagnol. […] Ils ne pèchent pas moins contre la poésie, ces romans qui prétendent intéresser pathétiquement un cœur d’homme à de jeunes niais, dont le rêve est de ressusciter la chevalerie dans notre société moderne237. Le héros de roman regarde comme un malheur qu’il y ait une société, une famille, un gouvernement, des lois, parce que ce sont autant de barrières brutales et prosaïques, opposées à l’idéal et aux droits infinis du cœur.
Il avait écrit Enfance, Adolescence, Jeunesse, Trois Morts, Guerre et Paix 40, romans de complet et dernier Réalisme. […] Il avait ébauché un autre roman réaliste41 l’avait, à demi, publié. — Et, ayant, au degré suprême, élevé l’Art, le comte Léon Tolstoï, ensuite, renonça l’Art. […] Mais l’éducation française — et du léger siècle — rendit sa métaphysique fort simple, aisément explicable dans la forme, encore, du Roman. […] La seule biographie n’est elle pas le Roman, qui, avec le secours des documents certains, reconstruit, entière et plus réelle, la Vie ? […] Il doit ignorer les romans, les drames, les occupations d’affinement intellectuel.
» Oui, c’est vraiment positif, au fond le scientifique est devenu le goût de toutes les intelligences, depuis les plus hautes jusqu’aux plus basses, et ne voilà-t-il pas une pauvre petite créature, qui au lieu de couper des romans au bas des journaux, coupe des articles de science, et a l’envie passionnée d’aller à un cours médical, comme autrefois l’une de ses pareilles avait l’envie d’aller au bal. […] Puis il se plaint que l’Afrique ne donne rien pour le roman, mais seulement un paysage ou une silhouette de bonhomme, pour une étude à la Fromentin. […] D’abord des recherches dans les autographes et les documents inédits du xviiie siècle, puis après, et avant tout le monde, le roman naturaliste, — aujourd’hui des travaux sur ces artistes du Japon, ces artistes qui n’ont pas encore, à l’heure présente, de biographies imprimées. […] Ç’a été d’abord les romans naturistes que j’ai écrits, puis les pièces révolutionnaires que j’ai fait représenter, enfin en dernier lieu le Journal. […] Dans le roman Flaubert n’a pas été seulement un peintre de la contemporanéité, il a été un résurrectionniste, à la façon de Carlyle et de Michelet, des vieux mondes, des civilisations disparues, des humanités mortes.
Cette première partie des Mémoires était essentielle, ce me semble, pour éclairer les Maximes, et faire bien mesurer toute la hauteur d’où l’ambitieux chevaleresque était tombé pour creuser ensuite en moraliste ; les Maximes furent la revanche du roman. […] Ce seraient Mme de Chevreuse, Mme de Longueville, Mme de Sablé, Mme de La Fayette ; les deux premières, héroïnes d’intrigue et de roman ; la troisième, amie moraliste et causeuse ; la dernière, revenant, sans y viser, à l’héroïne par une tendresse tempérée de raison, repassant, mêlant les nuances, et les enchantant comme dans un dernier soleil. […] Mme de Sévigné écrivait à sa fille (7 octobre 1676) : « Quant à M. de La Rochefoucauld, il alloit, comme un enfant, revoir Verteuil et les lieux où il a chassé avec tant de plaisir ; je ne dis pas où il a été amoureux, car je ne crois pas que ce qui s’appelle amoureux, il l’ait jamais été. » Lui-même, au rapport de Segrais, disait qu’il n’avait trouvé de l’amour que dans les romans. […] Encore une fois, il commença par pratiquer le roman, du temps de Mme de Chevreuse ; sous la Fronde, il essaya l’histoire, la politique, et la manqua. La vengeance et le dépit l’y poussaient plus qu’une ambition sérieuse : de beaux restes de roman venaient à la traverse ; la vie privée et sa douce paresse, par où il devait finir, l’appelaient déjà.
Puis comme cet héroïsme à vide n’est pas compatible avec la réelle humanité, voici comment le roman s’est transcrit dans la vie : derrière la façade théâtrale des vertus chevaleresques, toute la brutalité de l’égoïsme individuel se donne cours. […] Rendre l’idée par l’expression la plus éloignée de l’idée, la moins nécessaire et la moins attendue, voilà le résumé de toutes les règles, et c’est pour cela que l’allégorie triomphe et s’étale insolemment, ennuyeusement, dans les écrits du xive siècle : elle est devenue surtout classique et obligatoire depuis le Roman de la Rose. […] Sa chronique procède directement de Lancelot et du Chevalier au Lion : c’est un roman, par la frivolité d’esprit. […] La portée d’une œuvre comme celle de Bercheure est incalculable : Tite-Live apparaissant en français, c’est la révélation de l’antiquité authentique sans fables, du moins sans autres fables que celles dont son propre génie l’a parée : c’est la confusion de tous les « romans de Rome la grant », et, à plus ou moins bref délai, la substitution du héros au chevalier dans l’idéal des intelligences cultivées. […] Son plus célèbre ouvrage, l’Apparition de Jean de Meung, œuvre d’un admirateur du Roman de la Rose, le met à côté des Gerson, des Oresme, des Jean de Montreuil, de tous ces premiers patriotes qui élevèrent la voix pour le peuple à la fin du xive siècle.
Nous savons, par un rapport qui a été fait à Boileau que La Fontaine a dit lui-même que, à l’Oratoire, il étudiait un peu plus les anciens romans que Rodriguez. […] A l’école des Oratoriens de Saint-Magloire, il lisait l’Astrée, qu’il a toujours adorée depuis son enfance jusqu’à sa vieillesse : Etant petit garçon, je lisais son roman, Et je le lis encore ayant la barbe grise… La citation était inévitable. Mais j’y ajoute cette référence : songez à ce qu’il fait dire de l’Astrée, par Gélaste, dans l’introduction à son roman de Psyché, dans les premières pages de son roman de Psyché, pour être plus exact. […] D’autre part, Mlle de La Fontaine (ce que j’avais omis de vous dire tout à l’heure), Mlle de La Fontaine n’était pas précisément ce qu’on a appelé un peu plus tard « un bas bleu », car on ne voit pas qu’elle ait rien écrit, mais elle était grande lectrice de romans son mari le lui reproche dans une lettre du Voyage en Limousin grande lectrice aussi de poètes du seizième et du commencement du dix-septième siècle ; et puis, elle n’a pas été, certainement, sans contribuer à la fondation, s’il vous plaît, de l’Académie de Château Thierry.
Au moyen âge, la culture et la langue romanes, qui remontaient par le Rhône, furent celles de ce pays. […] Au xvie siècle, époque où la langue française, dès auparavant régnante, achève de prendre le dessus et de reléguer le roman à la condition de patois, le pays de Vaud paya son plein tribut à notre prose par les écrits du réformateur Viret, réputé le plus doux et le plus onctueux des théologiens de ce bord. […] Les Lettres écrites de Lausanne, délicieux roman de Mme de Charrière, montrent combien le goût, le naturel choisi et l’imagination aimable étaient possibles, à la fin du dernier siècle, dans la bonne société de Lausanne, plus littéraire peut-être et moins scientifique que ne l’était alors celle de Genève. Les romans de Mme de Montolieu montrent seulement le côté romanesque et vaguement pathétique, qui s’exaltait de Rousseau, tout en se troublant de l’Allemagne.
Ceux qui sont allés jusqu’au bout de ses romans licencieux y ont appris, entre autres choses, qu’il y a de la mode jusque dans la licence, et que l’écrivain qui va le plus loin en ce genre ne peut pas même se promettre la gloire de n’être pas surpassé. […] Pour le roman, les seules parties qui n’en soient pas fanées sont celles où l’on sent venir René. […] C’était la différence d’un roman de fantaisie à un roman de cœur ; il prit peu à peu la première place, et il l’a gardée.
Il en est ainsi chez Flaubert et on compte peu d’œuvres littéraires où ce despotisme d’une conception unique s’exerce avec plus d’autorité que dans la suite de ses romans. […] La femme du modeste médecin de campagne se conçoit en un personnage de grande dame, de tempérament sensuel, vouée sans doute à des intrigues multiples où elle eût satisfait du moins les exigences de sa nature, elle conçoit l’amour sous les formes d’une passion exorbitante et unique dans un décor de faste et parmi des péripéties de roman. […] Ce qui est essentiel ici, c’est la tendance même qui la gouverne, cette tendance maîtresse à laquelle les circonstances particulières du roman ne sont que des prétextes pour s’exercer, et qui, à défaut de celles-ci, en eût su choisir d’autres, cette tendance impérieuse, en vertu de laquelle toute condition d’existence quelle qu’elle eût été, et par le seul fait qu’elle eût été réelle, eût suscité en Emma Bovary une conception contradictoire. […] D’ailleurs, et ceci apparaît dans le roman de Flaubert, ce don de métamorphoser à sa vue toutes les choses et soi-même se confond à ce point avec l’entité véritable de Mme Bovary, que, sitôt qu’elle en est privée, elle meurt.
La Fontaine suppose qu’ils ont été à Versailles, pour se promener d’abord et pour écouter le roman de Psyché que La Fontaine veut leur lire. […] Voilà comment les poètes terminent leurs romans. […] Un roman, dites-vous, pourrait vous égayer, Triste chose à vous envoyer ! […] J’aimais les romans à vingt ans.
Il n’y a aucun art de composition dans le roman ; rien ne se tient, tout est successif et à l’aventure. […] Un jour il est près d’entrer, pour une de ses cousines, dans de grands sentiments et dans le langoureux : « Un sot camarade que j’avais eu au collège, dit-il, et qui était un peu roman, acheva de me gâter ; nous prenions tous deux la générosité de travers. » Ce travers ne dura pas. […] Mais foin des héros de roman !
Dans ce pays de l’Est et aux abords du Jura, ce n’est nullement la même question et le même état de choses que dans le Midi ; il n’y a pas eu le même passé, des antécédents semblables, une belle langue romane autrefois régnante, entendue et applaudie depuis le Rhône jusqu’aux Pyrénées. […] Le bas-breton est bien, en effet, d’une couche antérieure et préexistante aux formations romanes. […] C’est partout un luxe d’élégie, une frénésie de passion, de rêve, de solitude, de roman à deux à tout prix.
… » 11 juin : « Ce matin, il lui a été impossible de se rappeler un seul titre de ses romans. […] Il rêvait alors à son roman Un beau-frère, portant tout entier sur les fous, la folie, les maisons d’aliénés ; et dans son zèle il avait prié des confrères de la presse de lui envoyer tous les détraqués dont ils pourraient avoir connaissance « et Dieu sait ce qu’il s’en présenta : des inventeurs méconnus, des persécutés, des ratés ; les uns doux, les autres plus ou moins violents. […] Aujourd’hui que l’on s’occupe beaucoup de cette question dans notre monde médical, j’ai trouvé intéressant de signaler ce fait, auquel n’ont probablement pas songé les auteurs du roman, ils ont fait mourir leur héroïne d’un rhume négligé, mais ils ont tracé les caractères et la marche du mal d’une manière que ne renierait pas l’auteur du meilleur Traité de clinique médicale que nous possédions. » Questionné à ce sujet précis par le Dr Cabanès, Ed. de Goncourt répondit textuellement dans une lettre : « Pour Germinie38 ça s’est passé ainsi dans la nature, la pleurésie a précédé la tuberculose », et une autre fois « … j’ai décrit un cas de pleurésie prétuberculeuse, c’est bien l’expression technique ?
Par la forme même de son livre, par la disposition typographique qui, isolant chaque pensée, nous la présente comme souverainement importante et nous la propose pour sujet de méditation, l’auteur semble prendre envers nous cet engagement que chacun de ces brefs alinéas supposera et résumera une masse considérable d’observations particulières, en contiendra tout le suc, sera l’équivalent d’un roman, d’une comédie, tout au moins d’un sermon ou d’une chronique. […] Ce qui est intéressant, c’est une nouvelle, un roman, une comédie de mœurs, un portrait, une chronique, un article de journal ; mais un recueil de « pensées » n’a de valeur qu’à la condition que toutes se rapportent à un même point de vue, ou reflètent une même philosophie, ou tendent à nous faire connaître la personne même du moraliste : et alors il faut que cette personne ne soit point la première venue. […] Car j’espère que vous reviendrez, quoique ce soit bien loin, cette Amérique, et que vous ayez déjà porté plus de fatigues et traversé plus d’aventures que les fabuleuses héroïnes des anciens romans.
Et sans doute, dans son tête-à-tête avec Elmire, il débute assez lourdement par l’emploi du « jargon de la dévotion » ; mais, insensiblement, il sait tourner ce jargon en caresse, et le rapproche enfin de la langue vaguement idéaliste que l’amour devait parler, cent cinquante ans après Molière, dans des poésies et romans romanesques et qui a plu si longtemps aux femmes… Mais, en outre, il a de la finesse et de l’esprit, et des ironies, et des airs détachés qui sentent leur homme supérieur et qui sont d’un véritable artiste en corruption. […] Les figures les plus populaires du théâtre ou du roman ne sont pas nécessairement les plus profondes, les plus étudiées ni celles qui résument le plus d’observations. […] On peut fort bien manquer d’assurance à définir un personnage de drame ou de roman, — et ne point manquer de décision à distinguer le bien du mal ; on peut être hésitant dans ses investigations et jugements littéraires, — et ferme sur ses principes de conduite.
Rabbe, je l’ai déjà dit, connaissait Oberman ; il le sentait passionnément ; il croyait y lire toute la biographie de M. de Sénancour, et il s’en était ouvert plusieurs fois avec lui : un livre qu’il avait terminé, assure-t-on, et auquel il tenait beaucoup, un roman dont le manuscrit fut dérobé ou perdu, n’était autre probablement que la psychologie de Rabbe lui-même, sa psychologie ardente et ulcérée, son Oberman. Tout récemment, dans les feuilles d’un roman non encore publié, qu’une bienveillance précieuse m’autorisait à parcourir, dans les feuilles de Lélia, nom idéal qui sera bientôt un type célèbre, il m’est arrivé de lire cette phrase qui m’a fait tressaillir de joie : « Sténio, Sténio, prends ta harpe et chante-moi les vers de Faust, ou bien ouvre tes livres et redis-moi les souffrances d’Oberman, les transports de Saint-Preux.
Il emploie les mots selon leurs acceptions précises et distinctes, il sait être piquant, sans les violenter, sans pincer jusqu’au sang cette pauvre langue, sans la chatouiller à la plante des pieds, comme le héros d’un roman nouveau14 fait à sa maîtresse ; la pauvre langue et la maîtresse expirent de la sorte en des rires et des ébats convulsifs. […] Le recueil que voici comprend, outre les morceaux précédemment indiqués et d’autres petits romans à la façon de la vicomtesse de Chamilly, un ensemble d’articles déjà publiés dans le Feuilleton dramatique dont est chargé au Temps M.
Il y a dans un roman contemporain une scène frappante : un enfant, apprenti dans une usine, est accusé d’un vol. […] C’est l’utilité de la fable unie à l’exactitude du roman.
Seulement, par cela même, il est très-peu apte à manier cette grossièreté matérielle que l’on appelle le roman d’aventures, et, certes, il y a une manière de l’entendre, ce roman-là, qui n’est celle ni de l’auteur des Mousquetaires adoré des bourgeois, ni de ce Casanova, autre romancier d’aventures, quoiqu’il se soit donné comme un historien, et que le prince de Ligne avait appelé Aventuros.
Roman grivois, roman psychologique, roman politique, scènes de mœurs, drame, vaudeville, poésie byronienne, hymnes populaires, madame Sand et M. […] Poitou traite surtout, il est vrai, du théâtre et du roman. […] Parle-t-il du roman ? […] Flaubert a écrit son roman pour essayer de la fixer. […] Flaubert succédant à certains romans de madame Sand.
Une page de roman, une pièce de vers est un document psychologique de premier ordre. […] C’est dans l’épopée en prose, dans le roman que nous en pourrions trouver. […] La lecture d’un roman peut déterminer en nous de véritables hallucinations. […] Compose-t-il un roman ? […] Soit un personnage de tragédie ou de roman qui se trouve engagé dans une situation déterminée.
Je n’ai pas à apprendre au lecteur ce que contient la Chanson des Gueux : elle a déjà eu plus d’éditions que beaucoup de romans en vogue. […] Giraud avait à sa portée le trésor autobiographique intitulé le Roman d’un enfant ; il n’a pu se défendre d’y puiser et il en a tiré cent indications d’un prix inestimable. […] Y eut-il jamais, à vrai dire, drame intime ou roman de cœur comparable à l’existence de Pauline de Saint-Hérem, fille de M. de Montmorin ? […] Et c’est de ses romans que j’aurais dû parler, et parler très abondamment, si j’avais eu à cœur de donner, d’un seul coup, toute sa mesure. […] À seize ans, en seconde, il a « tout lu en fait de poésies et de romans ».
On ne doit pas parler de ses Romans, par respect pour les mœurs, & on doit se taire sur ses autres Ouvrages, par respect pour la bonne Littérature.
Une mauvaise Comédie, telle que le Triomphe de la Probité, & des Romans médiocres, comme Elizabeth, Céliane, &c. sont des titres capables de faire figurer une femme avec avantage dans la Société, & non des droits aux honneurs de la Littérature.
Cela est moins monotone que les paperasses documentaires par où le roman expérimental entreprit de mettre à nu, interminablement, l’humaine bestialité.
La réputation brillante qu’elle a eue d’abord, ne s’est point soutenue, malgré les traits d’esprit qui pétillent dans ses Romans, ses Contes de Fées & ses petites Poésies.
Auteur de plusieurs Romans éphémeres, d’une Tragédie, & de quelques Comédies qui ne sont connues que par leur chute.
On ne peut lui refuser de l’esprit & du talent pour écrire ; mais dans ses Ouvrages, qui ne sont que des Romans, elle a plus consulté l’imagination que la nature.
Ses Romans sont écrits avec assez de chaleur & d’intérêt, mais d’un style trop négligé.
Fouinet, Ernest (1799-1845) [Bibliographie] La Strega, roman (1832). — La Caravane des morts (1836). — Le Pâtre Andéol (1842).
Les Romans de cette Dame sont une foible partie de son éloge : les Réflexions d’une Provinciale sur le discours de J.
Roman, tome VII, Paris, Imprimerie nationale, Librairie Ollendorff, 1911, p.
. — Perle, roman (1889).
Ses Poëmes, ses Comédies, ses Poésies diverses, ses Observations, ses Mémoires, ses Histoires, ses Testamens politiques, ses Dialogues, ses Lettres, ses Romans, ses Nouvelles, ses Contes, ses Calendriers, Ouvrages presque tous infectés de l’esprit de satire & du poison de la haine, peuvent être comparés à ces nuées d’infectes éphémères, qui piquent un moment & ne vivent qu’un jour.
Villeneuve, [Gabrielle - Susanne Barbot de] morte à Paris en 1755, est connue dans la République des Lettres par plusieurs Romans, qui, en général, offrent des situations pathétiques, des sentimens vifs & généreux, des réflexions morales, nobles & sensées ; mais les plans n’ont rien de neuf ; les événemens n’y sont pas toujours d’accord avec la vraisemblance, les situations sont souvent forcées ; le style d’ailleurs est inégal, diffus, incorrect, & chargé de détails minutieux.
Je m’occupe de mon père, de l’éducation de mes enfants, et de mon roman (Delphine) qui vous intéressera, je l’espère. […] Jusqu’alors on accordait volontiers aux poëtes et troubadours du midi la priorité et la supériorité dans les genres lyriques, et l’on réservait aux poëtes et trouvères du nord la palme du roman épique et du fabliau. […] Fauriel crut pouvoir tirer directement parti, à cet effet, du roman dramatique de Dorothée, dans lequel il était convaincu que le poëte espagnol avait consigné à très-peu près sa propre histoire. […] Guizot ; les articles sur la Grammaire romane de Raynouard (t .I, p. 504), sur l’Archéologie gauloise (t. […] Voir la préface du roman de Garin le Lohérain, par M.