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1664. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Le maréchal Marmont, duc de Raguse. — II. (Suite.) » pp. 23-46

ils doivent être indulgents. » Ne voulant pourtant rien prendre sur lui sans avoir consulté ses généraux de division, il les assembla, leur fit part des nouvelles de Paris, obtint leur adhésion unanime, et il fut résolu qu’on reconnaîtrait le gouvernement provisoire. […] De très grand matin, le maréchal, qui ne recevait aucun renseignement de la préfecture de Police, avait dû envoyer ses officiers d’état-major en bourgeois pour reconnaître l’état de la ville.

1665. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Beaumarchais. — II. (Suite.) » pp. 220-241

Bref, il parvint le premier à bien établir ce que c’est que la propriété en matière d’œuvre dramatique, à la faire reconnaître et respecter. […] La pièce pour moi se gâte du moment que la Marceline, en étant reconnue la mère de celui qu’elle prétend épouser, introduit dans la comédie un faux élément de drame et de sentiment : cette Marceline et ce Bartholo père et mère me salissent les fraîches sensualités du début.

1666. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre sixième. La volonté — Chapitre premier. Existence de la volonté »

Déplus, pourquoi le plaisir ou la douleur seraient-ils reconnus réels, tandis que le vouloir-vivre ne le serait pas, du moins en tant qu’activité véritable ? […] Et en même temps, il reconnaît que plusieurs physiologistes allemands, Wernicke, Lichtheim, admettent cette subordination.

1667. (1899) Esthétique de la langue française « Le cliché  »

Ce dictionnaire ne semble pas avoir été goûté ; il contient trop d’expressions qui n’ont été dites qu’une fois ; le cliché ne s’y rencontre pas du premier coup et il faut aller chercher parmi un taillis épineux d’expressions déconcertantes, puisque le souvenir ne les reconnaît pas. […] Mais que de génie pour les disposer, ces lumières que tous les jeux reconnaissent, guider les esprits vers une seule maison, étoiles !

1668. (1889) L’art au point de vue sociologique « Introduction »

« Nous sentons s’enrichir notre cœur quand y pénètrent les souffrances ou les joies naïves, sérieuses pourtant, d’une humanité jusqu’alors inconnue, mais que nous reconnaissons avoir autant de droit que nous-mêmes, après tout, à tenir sa place dans cette, sorte de conscience impersonnelle des peuples qui est la littérature. » Enfin la sociabilité humaine doit s’étendre à la nature entière ; de là cette part croissante que prend dans l’art moderne la description de la nature. […] Son œuvre, toute pénétrée d’un haut désintéressement, est à la fois très personnelle et très impersonnelle : on ne sent nulle part quelqu’un qui songe à s’affirmer, mais il semble qu’on reconnaisse partout la présence d’un ami.

1669. (1888) La critique scientifique « La critique et l’histoire »

Que l’on conçoive un travail psychologique, historique, littéraire de cette sorte, accompli parfaitement pour l’art, les artistes et les admirateurs dans une époque, dans un peuple ; que l’on sache celui-ci divisé par un procédé approximatif, en une série de types intellectuels et de similaires, à constitution déterminée par termes scientifiques précis : que ces types soient connus et posés comme des hommes vivants et en chair, ces foules comme des agrégats tumultueux, vivants, animés, logés, vêtus, gesticulant, ayant une conduite, une religion, une politique, des intérêts, des entreprises, une patrie, — qu’à ces groupes ainsi déterminés et montrés, on associe, si l’histoire en porte trace, cette tourbe inférieure ne participant ni à l’art ni à la vie luxueuse ou politique communeee, et dont on peut vaguement soupçonner l’être, par le défaut même des aptitudes reconnues aux autres classes ; que l’on condense enfin cette immense masse d’intelligence, de cerveaux, de corps, qu’on la range sous ses chefs et ses types, on aura atteint d’une époque ou d’un peuple la connaissance la plus parfaite que nous puissions concevoir dans l’état actuel de la science, la plus profonde pénétration dans les limbes du passé, la plus saisissante évocation des légions d’ombres évanouies. […] Considérant plus particulièrement les relations de l’artiste avec son groupe d’admirateurs, nous avons reconnu qu’au lien de dépendance qui unit ces deux facteurs, on peut assimiler les rapports qui existent entre les grands hommes et la masse pour accomplissement d’une entreprise.

1670. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Henri Heine »

On la reconnaît à ces détails précis et vrais, à ces touches de pourpre qui mettent le sang de créatures vives aux ombres bleuâtres des romantiques de Berlin et de Stuttgard, à la simplicité et à la fermeté de la langue, à un retour constant au décor primitif de toute poésie, l’oiseau, la fleur, le ciel, — à l’apparition des figures traditionnelles de la légende allemande, la Loreley, l’empereur Barbe-rousse, le Tannhaeuser, l’image miraculeuse de la cathédrale de Cologne. […] Mais la ressemblance est évidente, et l’accueil même que Heine a reçu de nos lettrés, l’admiration qu’il s’est facilement acquise, l’estime où on le lient dans de graves revues et de légers journaux, montrent assez comme on l’a vite reconnu pour un des nôtres.

1671. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre II. Shakespeare — Son œuvre. Les points culminants »

S’il n’était qu’une abstraction, les hommes ne le reconnaîtraient pas, et laisseraient cette ombre passer son chemin. […] Cordelia approche. — Me reconnaissez-vous, sire ?

1672. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Plan, d’une université, pour, le gouvernement de Russie » pp. 433-452

Le sauvage perd cette férocité des forêts qui ne reconnaît point de maître, et prend à sa place une docilité réfléchie qui le soumet et l’attache à des lois faites pour son bonheur. […] L’esprit humain semble avoir jeté sa gourme ; la futilité des études scolastiques est reconnue ; la fureur systématique est tombée ; il n’est plus question d’aristotélisme, ni de cartésianisme, ni de malebranchisme, ni de leibnitzianisme ; le goût de la vraie science règne de toutes parts ; les connaissances en tout genre ont été portées à un très-haut degré de perfection.

1673. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Le Prince » pp. 206-220

Le père et la mère appellés par quelques soupirs aussi involontaires qu’indiscrets, reconnaîtraient-ils aux couleurs vives de leur fille, au mouvement de sa gorge, au désordre de sa couche, à la mollesse d’un de ses bras, à la position de l’autre qu’il ne faut pas différer à la marier ? […] Reconnaîtraient-ils au désordre de la couche qu’ils étaient arrivés trop tard ?

1674. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 35, de la mécanique de la poësie qui ne regarde les mots que comme de simples sons. Avantages des poetes qui ont composé en latin sur ceux qui composent en françois » pp. 296-339

Nous sommes donc astreints sous peine d’être inintelligibles, à mettre le mot qui doit être reconnu pour le nominatif du verbe, le premier, ensuite le verbe et puis le nom qui est à l’accusatif. […] coedebatur virgis civis romanus. on reconnoît l’art dans les differentes repetitions de ces mots qu’il varie pour déguiser l’affectation.

1675. (1759) Réflexions sur l’élocution oratoire, et sur le style en général

Quelque admirables que soient ces vers, on y reconnaît encore le poète. […] La propriété des termes est au contraire le caractère distinctif des grands écrivains ; c’est par là que leur style est toujours au niveau de leur sujet ; c’est à cette qualité qu’on reconnaît le vrai talent d’écrire et non à l’art futile de déguiser par un vain coloris des idées communes.

1676. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Nisard » pp. 81-110

Mais, de bonne foi, après avoir lu ces volumes d’aujourd’hui, dont l’importe le titre d’Études de critique littéraire, il m’est impossible de reconnaître et de consentir ce qu’il a si bien l’air de prétendre. […] Trelawney, car il est impossible, mais radicalement impossible, de reconnaître M. 

1677. (1868) Curiosités esthétiques « VII. Quelques caricaturistes français » pp. 389-419

Ces athlètes aux bras nus, aux formes robustes, affamés de tortures, sont faciles à reconnaître. […] Depuis lors on a reconnu que Mayeux existait, et l’on a cru que Traviès l’avait connu et copié.

1678. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XXIV. »

La chute et les légendes héroïques de l’Empire ouvrirent une source nouvelle aux imaginations françaises ; et, sans partialité contemporaine, il faut, dans l’époque qui suivit, reconnaître un âge poétique. […] L’Espagne, avec son ciel, ses monuments, sa langue sonore, était comme une seconde patrie où il se reconnaissait : son esprit s’en colorait ; sa voix harmonieuse et forte en prenait tous les accents.

1679. (1922) Le stupide XIXe siècle, exposé des insanités meurtrières qui se sont abattues sur la France depuis 130 ans, 1789-1919

On dit, en ce cas, que l’âge reconnaît tardivement son erreur. […] Le maître est d’autant moins sévère qu’il est plus tranquillement reconnu comme maître, obéi, et que ses ordres salutaires ne sont pas remis constamment en contestation. […] Ils ne retiendront du mariage que le plaisir ou l’intérêt immédiat, sans reconnaître son but essentiel, qui est le foyer et la continuation familiale. […] Il se reconnaît à ceci, qu’il porte en lui une grande vérité, laïque et terrestre, encore insoupçonnée des humains, et qui va être l’origine d’un progrès foudroyant. […] La prolongation de la vie humaine pourrait être le critérium d’un progrès ; mais il est reconnu que l’industrialisme raccourcit le temps de la vie humaine.

1680. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Appendice. — Post-scriptum sur Alfred de Vigny. (Se rapporte à l’article précédent, pages 398-451.) »

Cette légère réserve faite, je ne sais rien de mieux raconté. » M. le comte de Circourt enfin, cet homme de haute conscience et de forte littérature, dans une lettre qu’il m’écrivait le 24 avril 1864, reconnaissait la vérité du Portrait et s’exprimait en ces termes par lesquels je terminerai et qui me couvrent suffisamment : « Les grands côtés du talent de M. de Vigny sont mis par vous en relief d’une manière tout à la fois large et fine ; et malgré la sévérité de quelques-unes de vos appréciations, je n’ai rien à souhaiter de mieux pour la mémoire de M. de Vigny, si ce n’est que la postérité s’en tienne sur lui à votre jugement, ce que j’espère ; j’apprends que ses vrais (et par conséquent rares) amis sont tout à fait de ce sentiment. » 79.

1681. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Victor Hugo — Note »

Aujourd’hui que cette vaste et gigantesque carrière s’est tout entière déroulée sans parvenir encore à s’accomplir, je suis le premier à reconnaître qu’avec Victor Hugo, si admirateur que j’aie été et que je sois toujours de toute une partie de sa prodigieuse production, je n’ai jamais réussi ou consenti à prendre son talent pour ce qu’il était, à l’accepter et à l’embrasser dans toute la vigueur et la portée de son développement, tel qu’il était donné par sa nature première et qu’il devait successivement se manifester et jaillir au choc des circonstances.

1682. (1874) Premiers lundis. Tome I « M. Mignet : Histoire de la Révolution française, depuis 1789 jusqu’en 1814. 3e édition. »

A la vue des vastes et profondes émotions populaires qu’il avait à décrire, au spectacle de l’impuissance et du néant où tombent les plus sublimes génies, les vertus les plus saintes, alors que les masses se soulèvent, il s’est pris de pitié pour les individus, n’a vu en eux, pris isolément, que faiblesse, et ne leur a reconnu d’action efficace que dans leur union avec la multitude.

1683. (1874) Premiers lundis. Tome I « Madame de Maintenon et la Princesse des Ursins — I »

Madame des Ursins aspirait à se faire dans les Pays-Bas une petite souveraineté indépendante, et, par l’opposition des alliés à la reconnaître, devenait un obstacle personnel à la signature des traités.

1684. (1874) Premiers lundis. Tome I « Victor Hugo : Odes et ballades — I »

Elle-même se plaît à le reconnaître, en leur empruntant fréquemment ses épigraphes ; seulement, chez elle, tout vestige de système a disparu, et rien ne lui échappe qui n’ait passé par son cœur.

1685. (1874) Premiers lundis. Tome I « A. de Lamartine : Harmonies poétiques et religieuses — I »

s’accordent à reconnaître, jusqu’à un certain point, plus de doutes et de tentations à mesure qu’on est plus avancé, tandis qu’à un degré inférieur, l’âme encore faible et tout éblouie de son passage de la nuit au jour, ne sait plus, pendant quelque temps, distinguer les ombres.

1686. (1874) Premiers lundis. Tome II « La Revue encyclopédique. Publiée par MM. H. Carnot et P. Leroux »

L’apostasie de nos gouvernants, l’impudente palinodie de certains hommes qui se retournent aujourd’hui contre les idées dont ils sont issus ; l’hésitation de la société à se reconnaître et à reprendre son train progressif au milieu du désappointement qui a suivi la dernière secousse ; toutes ces circonstances ont favorisé chez quelques esprits élevés, mais trop absolus, trop prompts, le dénigrement inconsidéré des principes et des garanties qui sont pourtant devenus plus que jamais l’indispensable condition de la société moderne.

1687. (1874) Premiers lundis. Tome II « Adam Mickiewicz. Le Livre des pèlerins polonais. »

Qui ne reconnaîtra pas sous la tchamara d’insurgé l’homme qui a vaincu à Wawer (Skrzynecki), et l’homme qui a vaincu à Stoczek (Dwernicki), et l’homme qui a ramené l’armée de Lithuanie (Dembinski), et l’homme qui a commandé le régiment de Wolhynie (Charles Rozyçki), et l’homme (Lelewel) qui a dit dans les premiers jours de l’insurrection : « Jeunes gens, exécutez votre projet ; allez et combattez » ; et l’homme qui, le premier, a crié à bas Nicolas !

1688. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre VII. De la littérature latine, depuis la mort d’Auguste jusqu’au règne des Antonins » pp. 176-187

Mais ces défauts, qu’on ne peut nier, ne doivent pas empêcher de reconnaître que la troisième époque de la littérature romaine est illustrée par des penseurs plus profonds que tous ceux qui les avaient précédés.

1689. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre IX. De l’esprit général de la littérature chez les modernes » pp. 215-227

Les principes reconnus par les philosophes modernes contribuent beaucoup plus au bonheur particulier que ceux des anciens.

1690. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Première partie. Préparation générale — Chapitre VII. Éducation de la sensibilité »

Vous vous proposerez surtout de reconnaître votre tempérament propre et vos aptitudes spéciales.

1691. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre II. Distinction des principaux courants (1535-1550) — Chapitre III. Les traducteurs »

Comme il invite Shakespeare à reconnaître le mob anglais dans la plebs romana, il autorise et Corneille et Racine et même Mlle de Scudéry à peindre sous des noms anciens ce qu’ils voient de l’homme en France.

1692. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Vielé-Griffin, Francis (1864-1937) »

Kahn, il faut bien le reconnaître, fut l’initiateur, théoricien et exécutant, d’une poétique dont M. 

1693. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XVII. Conclusion » pp. 339-351

Conclusion Nous venons de reconnaître toute une tradition comique qui précède immédiatement Molière et qui lui arrive de première main.

1694. (1911) La valeur de la science « Deuxième partie : Les sciences physiques — Chapitre IX. L’avenir de la Physique mathématique. »

Tel l’animal qui mue, qui brise sa carapace trop étroite et s’en fait une plus jeune ; sous son enveloppe nouvelle, on reconnaîtra aisément les traits essentiels de l’organisme qui ont subsisté.

1695. (1913) Le bovarysme « Première partie : Pathologie du bovarysme — Chapitre IV Le Bovarysme des collectivités : sa forme imitative »

La suggestion qu’il exerce a donc pour conséquence de rapprocher les uns des autres tous ces individus distincts en contraignant chacun d’eux à se départir dans une certaine limite de son originalité, en lui persuadant de se reconnaître en un modèle quelque peu différent de lui-même.

1696. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre VIII. La mécanique cérébrale »

La physiologie elle-même, par l’organe de ses plus grands maîtres, n’hésite pas à reconnaître la profonde ignorance où nous sommes encore, où nous serons peut-être toujours, sur les fonctions cérébrales.

1697. (1763) Salon de 1763 « Peintures — Greuze » pp. 234-241

Je l’aurais reconnue à ce mouvement.

1698. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 40, si le pouvoir de la peinture sur les hommes est plus grand que le pouvoir de la poësie » pp. 393-405

Il nous arrive souvent, quand nous voïons ce bâtiment dans la suite, de reconnoître que notre imagination avoit conçu une chimere.

1699. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 14, comment il se peut faire que les causes physiques aïent part à la destinée des siecles illustres. Du pouvoir de l’air sur le corps humain » pp. 237-251

L’air dépose encore sur la surface de la terre la matiere qui contribuë le plus à sa fécondité, et le soin qu’on prend de la remuer et de la labourer, vient de ce qu’on a reconnu que la terre en étoit plus féconde quand un plus grand nombre de ses parties avoit eu lieu de s’imbiber de cette matiere aerienne.

1700. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 7, nouvelles preuves que la declamation théatrale des anciens étoit composée, et qu’elle s’écrivoit en notes. Preuve tirée de ce que l’acteur qui la recitoit, étoit accompagné par des instrumens » pp. 112-126

Ciceron après avoir parlé des vers grecs, dont le métre n’est presque pas sensible, ajoute que les latins ont aussi des vers que l’on ne reconnoît pour être des vers, que lorsqu’on les entend reciter avec un accompagnement.

1701. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre XI. Première partie. Conséquences de l’émancipation de la pensée dans la sphère des idées religieuses » pp. 315-325

pourquoi les peuples ont-ils refusé de reconnaître à la fois la puissance du génie et celle de la force ?

1702. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « La défection de Marmont »

Il a accepté les Mémoires de Marmont pour juger l’auteur de ces Mémoires, et le Marmont qu’il en a tiré, c’est précisément celui-là qui ne voudrait pas s’y reconnaître !

1703. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Topffer »

Nous avons pour eux je ne sais quel faible dans le cœur, mais c’est un faible, et, pour être juste, nous devons reconnaître que la Peinture, cette sœur jalouse et ivre d’être tant aimée, étouffe un peu sa sœur, la Poésie, en l’embrassant.

1704. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Hebel »

À la profondeur de son sentiment, à la teinte passionnée de ses superstitions, à la couleur de sépia répandue dans ses poèmes et qui rappelle la vieille « Aikie », la vieille enfumée, on reconnaît dans Burns cette virginité du génie que Dieu met sous la garde de l’ignorance pour les plus aimés de ses poètes, et que Hebel — littéraire d’habitude, de sentiment, d’horizon, comme La Fontaine lui-même, — n’avait pas.

1705. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Le Docteur Véron »

Est-ce qu’à la brochure qu’il publie on ne reconnaît pas cette main familière qu’il met partout, — et ne voilà-t-il pas qu’il la met sur nos institutions ?

1706. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Belmontet »

la Critique, qui reconnaît en lui de pareils dons et qui voudrait que l’homme qui les a en tirât parti davantage, comme une femme tire parti de sa beauté quand elle en a l’intelligence, la Critique, sympathique et pourtant sincère, n’a-t-elle pas le droit de regretter que l’incohérence des images, trop habituelle, vienne si souvent jeter son ombre heurtée sur des qualités faites pour être vues dans la lumière, et qui produiraient certainement l’effet imposant qu’on devrait en attendre si le poète savait les y placer et les y retenir ?

1707. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Erckmann-Chatrian » pp. 95-105

En d’autres termes, sans être dans son genre un lord Byron, Erckmann-Chatrian a-t-il senti la vocation — cette tigresse qui dort parfois comme une marmotte — s’éveiller en lui sous le rude toucher de la Critique, et nous forcera-t-il à reconnaître qu’il a le génie fantastique, qui doit être le plus étonnant et le plus rare de tous les génies, puisque, ainsi que je l’ai avancé, il se permet tout, et que l’imagination, cette Rêveuse difficile, a toujours le droit de lui dire : Je m’y attendais ?

1708. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXV. De Paul Jove, et de ses éloges. »

« Je te salue trois fois, très grand, auguste Charles-Quint, qui par le concours et l’union des vertus les plus rares, as mérité le surnom de très invincible empereur. » On reconnaît à cette grande phrase, que Charles-Quint devait lire l’article.

1709. (1925) Les écrivains. Première série (1884-1894)

Ce cavalier, vous l’avez reconnu, c’est Richepin. […] On reconnaissait les académiques à un je ne quoi, comme dit Bossuet. […] À ces pratiques, où l’on reconnaît plus de naïveté encore que de perversité, il gagna une illustration qui dure encore. […] par où se reconnaît le candidat qui est un vrai candidat ! […] Je ne reconnus pas là ce Renan si savoureux, tel que M. 

1710. (1908) Promenades philosophiques. Deuxième série

Comment ne pas lui reconnaître, avec une certaine intelligence quotidienne, cette sorte de sensibilité sans laquelle l’intelligence elle-même est impossible ? […] A cette proposition, on reconnaît un esprit enthousiaste, mais moins difficile qu’il ne le faudrait peut-être sur l’exactitude des rapports. […] Voilà un fait d’instinct, je le reconnais, difficilement explicable par l’évolution de l’intelligence. […] Nous nous reconnaissons une capacité générale, une capacité de principe qu’une infériorité accidentelle ne saurait atteindre. […] Armand Gautier lui-même l’a reconnu, l’homme s’habitue à toutes les nourritures.

1711. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre I. La Restauration. »

vous le reconnaîtrez. » Là-dessus, il reconnaissait l’enfant, et prenait pour se consoler deux actrices. […] Qu’il se reconnaisse, qu’il retrouve les gens et les façons qu’il vient de quitter à sa taverne ou dans l’antichambre ; que le théâtre et la rue soient de plain-pied. […] Vous reconnaissez les amusements littéraires de la vie mondaine. […] car, révérence parler, elle ne reconnaîtrait pas un homme d’une femme, sauf par la barbe et les culottes648. » Il se frotte les mains, fait l’égrillard. […] Plus tard, ayant reconnu l’imposteur : « Mylord, dit-il du premier coup, lui couperai-je la gorge, ou sera-ce vous650 ? 

1712. (1716) Réflexions sur la critique pp. 1-296

Je conviens de bonne foy avec elle, que je ne me suis pas expliqué clairement dans les quatre prémiers vers, et je m’attends bien à reconnoître encore d’autres fautes, quand il s’agira de ma poësie, que je réserve pour la troisiéme partie de mon ouvrage. […] Mais puisque Me D ne reconnoît pas aisément la raison dans ma bouche, qu’elle se rende du moins aux autoritez qu’elle respecte. […] Par exemple, quand je recitai à Me D le vie livre de mon iliade, elle eut l’honnêteté d’y reconnoître l’esprit d’Homere, et la modestie de me dire sur mes vers, que la prose ne pouvoit pas s’élever à tant de noblesse. […] Si Me D m’avoit donné plus souvent occasion à de pareils aveux, je l’aurois toûjours saisie de bon coeur ; car je me sens presque aussi flatté du mérite de reconnoître une erreur, que de l’avantage de n’y être pas tombé. […] Voilà le prémier orgüeil des poëtes, l’opinion outrée de leur art ; et avec cette opinion, se reconnussent-ils imparfaits dans leur genre, (ce qui n’arrive gueres) ils se croiroient toûjours des esprits du prémier ordre.

1713. (1893) Alfred de Musset

Il reconnaît qu’il y a là des images charmantes et des dialogues étincelants. […] Serait-il possible que le critique du Temps n’eût pas reconnu dans Les Marrons du feu la double parodie d’une tragédie classique et de la forme romantique ? […] Il va jusqu’à dire : « Lorsque j’ai vu ce brave P., j’y ai reconnu la bonne partie de moi-même, mais pure, exempte des souillures irréparables qui l’ont empoisonnée en moi. […] On dirait un de ces châtiments impitoyables où les anciens reconnaissaient la main de la divinité, et l’on n’a plus que de la compassion pour ces malheureux qui se débattent dans l’angoisse avec des cris de douleur. […] Mais, tout cela accordé, nous ne pensons pas qu’on puisse lire Alfred de Musset sans reconnaître dans son génie quelque chose dont l’histoire de la poésie française n’avait pas encore offert d’exemple. » L’opinion allemande ne lui a pas été moins favorable.

1714. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLVIIIe entretien. Littérature latine. Horace (2e partie) » pp. 411-480

XI On retrouve les mêmes sentiments voilés sous une allusion transparente dans la belle ode pindarique où Horace prophétise par la bouche de Nérée sur la ruine imminente de Troie ; dans Troie menacée il est impossible de ne pas reconnaître Rome déclinant vers la servitude. […] La terre elle-même frémit des monstres qu’elle a portés, etc., etc. » Qui ne reconnaît dans cette allusion aux conseils de douceur donnés à César par les Muses les conseils de clémence qu’Horace lui-même donnait à Auguste en faveur des vaincus de la république ? […] On ne reconnaît pas ici son bon goût attique dans la lubricité des images : le goût pur est dans l’âme pure.

1715. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre II. Prière sur l’Acropole. — Saint-Renan. — Mon oncle Pierre. — Le Bonhomme Système et la Petite Noémi (1876) »

Il la reconnut à peine, la reçut debout et la congédia après deux ou trois paroles. […] » et ne voulut pas reconnaître qu’il dût lui savoir quelque gré du bien qu’elle avait fait. […] Bréhat n’existe plus ; je l’ai revu il y a six ans, je ne l’ai pas reconnu.

1716. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Introduction. Le problème des idées-forces comme fondamental en psychologie. »

Essayez de vous représenter le plaisir comme un objet, vous reconnaîtrez que vous vous représentez toujours autre chose que le plaisir même ; ce seront des circonstances de lieu et de temps, une partie déterminée de votre corps où vous localisez le plaisir, un mouvement de molécules corporelles, etc. […] Jouir et avoir spontanément conscience de jouir sont absolument identiques : par ce mot de conscience, nous n’entendons pas un phénomène nouveau, un acte nouveau, une fonction nouvelle qui viendrait s’ajouter à la jouissance pour la réverbérer, pour la distinguer du reste, la connaître ou la reconnaître ; nous entendons simplement la transparence intérieure qui fait qu’une jouissance existe immédiatement pour elle-même, non pas seulement pour un autre. […] Si nous examinons avec soin l’idée de l’étendue, nous reconnaissons qu’elle est un ensemble de sensations possibles, d’actions possibles sur nos sens, et que ces actions ne sauraient se concevoir sans un degré d’intensité quelconque.

1717. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Théâtre » pp. 83-168

Théophile Gautier y trouvait une qualité, qu’il nous reconnaissait seuls posséder : une langue littéraire parlée. […] Obligé de reconnaître que le brutal aphorisme a du vrai pour aujourd’hui comme il en avait pour hier, et que la République n’a pas encore beaucoup fait pour la régénération du goût public, je me résigne, à peu près de la même manière qu’on se suicide, à imprimer cette pièce, un peu consolé cependant par un pressentiment vague, qui me dit qu’un jour, un jour que nous devons tous espérer, cette œuvre mort-née sera peut-être jugée digne d’être la voix avec laquelle un théâtre national fouettera le patriotisme à la France28. […] La grande comédienne se montre accueillante, avec une voix rude, rocailleuse, une voix que nous ne reconnaissons pas, et qu’elle avait l’art de transformer en une musique au théâtre.

1718. (1914) Boulevard et coulisses

Je reconnus immédiatement Arthur Meyer, car l’image avait déjà popularisé ses traits, et d’ailleurs l’émotion qui m’agita soudain ne pouvait me laisser aucun doute. […] Car on avait découvert les lois du théâtre et on ne reconnaissait à personne le droit de s’en écarter. […] Et c’est une profession aujourd’hui reconnue, par ce fait qu’elle comporte des professeurs et un lieu officiel d’enseignement.

1719. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre X : De la succession géologique des êtres organisés »

Ainsi l’on peut reconnaître notre formation européenne de la Craie dans les contrées les plus distantes les unes des autres, sous les plus différents climats, et même sans qu’on puisse trouver le moindre fragment minéralogique analogue à la Craie elle-même. […] Pour en donner un seul exemple, il suffit de rappeler de quelle manière les fossiles du système devonien furent du premier coup reconnus par les paléontologistes comme intermédiaires en caractères entre ceux des terrains carbonifères qui les suivent et ceux du système silurien qui les précèdent. […] On peut ne pas croire aux longs intervalles d’inactivité qui se sont écoulés entre nos formations consécutives ; on peut ne pas accorder toute son importance au rôle que les migrations doivent avoir joué, surtout lorsqu’on étudie séparément et exclusivement les formations de quelque grande région telle que l’Europe ; on peut enfin arguer de l’apparition soudaine de groupes entiers d’espèces nouvelles, bien que ces brusques invasions aient déjà souvent été reconnues fausses par suite de découvertes plus récentes.

1720. (1855) Préface des Chants modernes pp. 1-39

Et pourtant ils sont partout ; ils se tiennent ensemble, ils sont comme une petite armée ; mais leur drapeau a si souvent changé de couleur qu’on ne distingue plus rien sur ce haillon vendu ; ils se reconnaissent à leur cri de ralliement : Gardons-nous bien ! […] C’était l’esprit du bien, aveugles qui ne savez pas le reconnaître, et qui, renversant vos propres textes, créez votre Dieu à votre image ; c’était l’esprit du bien qui se répandait parmi les hommes et leur mettait entre les mains les instruments sacrés qui doivent défricher les plaines du fécond avenir ! […] Mal définie, à peine reconnue, ignorant encore ses droits, cherchant en vain son code, qu’on semble vouloir lui refuser obstinément, la profession littéraire est pleine de souffrances, elle est en travail et accable souvent ses élus les meilleurs.

1721. (1923) Au service de la déesse

Vous ne la reconnaissez pas : elle a changé, elle n’a point embelli, elle a (pour ainsi dire) mal tourné. […] On reconnaissait d’où venait le vent, vers le crépuscule, à l’orientation des cygnes endormis. […] Je te reconnais, France, à la grosseur des guêpes, des mûres, des hannetons… » C’est à mille petits détails qu’un étranger ne voit pas, qu’on reconnaît un visage aimé. […] Il n’est pas indiscret de reconnaître en ce résumé la biographie de M.  […] Ils n’ont pas su se taire : il se répandait autour de moi des mots qui contaminent… On m’avait appris à reconnaître tout signe de faiblesse.

1722. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Malherbe »

N’importe, cette première réserve faite et cette précaution prise avec nous-même, nous reconnaîtrons en lui un poète digne de Henri IV, de cet Henri avec qui un nouvel ordre commence. […] Comme, après avoir jeté les yeux sur tous les défauts de la France, il a reconnu qu’il ne s’y pouvait remédier que par le rétablissement du commerce, il s’est résolu, sous l’autorité du roi, d’y travailler à bon escient et, par l’entretenement d’un suffisant nombre de vaisseaux, rendre les armes de Sa Majesté redoutables aux lieux où le nom de ses prédécesseurs a bien à peine été connu. […] — Mieux que personne, Malherbe, avec cette verdeur de sexagénaire que lui ont reconnue de bons juges, mérite l’éloge et le respect qu’un esprit délicat, Joubert, accorde aux têtes et aux écrits de vieillards. […] Enfin nous avons reconnu en tout genre et en toute matière te vérité de ce que lui écrivait Racan : « Je sais que votre jugement est si généralement approuvé, que c’est renoncer au sens commun que d’avoir des opinions contraires aux vôtres. » Ce ne serait pas être juste envers Malherbe que de ne voir que ce qu’il fit, et de ne pas tenir compte de ce qu’il a fait faire.

1723. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre IV. Addison. »

Au bout d’un peu de temps on se sentait meilleur car on reconnaissait en lui dès l’abord une âme singulièrement élevée, très-pure, préoccupée de l’honnête jusqu’à en faire son souci constant et son plus cher plaisir. […] Quand Addison les salue, ce qui lui arrive souvent, c’est d’un air grave, et sa révérence est toujours accompagnée d’un avertissement ; voyez ce mot sur les toilettes trop éclatantes : « Je contemplai ce petit groupe bigarré avec autant de plaisir qu’une planche de tulipes, et je me demandai d’abord si ce n’était pas une ambassade de reines indiennes ; mais, les ayant regardées de face, je me détrompai à l’instant et je vis tant de beauté dans chaque visage que je les reconnus pour anglais ; nul autre pays n’eût pu produire de telles joues, de telles lèvres et de tels yeux934. » Dans cette raillerie discrète, tempérée par une admiration presque officielle, vous apercevez la manière anglaise de traiter les femmes ; l’homme, vis-à-vis d’elles, est toujours un prédicateur laïque ; elles sont pour lui des enfants charmants ou des ménagères utiles, jamais des reines de salon ou des égales comme chez nous. […] Elles plairont plus à un anglican qu’à un catholique ; mais je crois qu’un catholique lui-même ne pourra s’empêcher de reconnaître l’abondance et la vivacité de la fiction. […] Addison en même temps montre en lui le solide et singulier caractère anglais, bâti de cœur de chêne avec toutes les rugosités de l’écorce primitive, qui ne sait ni s’adoucir ni s’aplanir ; un grand fond de bonté qui s’étend jusqu’aux bêtes, l’amour de la campagne et des occupations corporelles, le goût du commandement et de la discipline, le sentiment de la subordination et du respect, beaucoup de bon sens et peu de finesse, l’habitude d’étaler et d’installer en public ses particularités et ses bizarreries, sans souci du ridicule, sans pensée de bravade, uniquement parce qu’on ne reconnaît d’arbitre sur soi que soi-même.

1724. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Louis Veuillot »

Par la vertu des témoignages sensibles, des symboles qui y sont accumulés, et dont il subissait la magie enveloppante, le catholicisme s’imposa à son esprit comme la seule explication permanente et complète du monde et de la vie ; il y reconnut la vraie panacée de l’universelle misère, le salut de l’ignorante humanité. […] Et ne croyez pas qu’il outre à plaisir, et par une sorte de défi aux esprits superbes, l’humilité et la simplicité du cœur : on reconnaît, lorsqu’on l’a pratiqué un peu, qu’il est naturellement ainsi. […] Toutefois, certains articles de son projet impliquent que l’État a le devoir de reconnaître, sinon la vérité de la doctrine catholique, du moins le caractère vénérable et bienfaisant de cette doctrine et de lui assurer le respect public. […] Et puis, par un sentiment que je conçois mal, j’ai toujours été tenté d’accorder sur moi, à ceux dont la foi est absolue, des droits que je ne me reconnais pas sur eux.

1725. (1897) Aspects pp. -215

Qui, de bonne foi, même après la lecture de la glose, reconnaîtra le sens qu’elle prétend inclus aux vers de M.  […] Ils n’en sont pas moins voués au néant parce qu’ils n’ont pas voulu reconnaître la force où elle se trouvait, parce que la vie et son reflet : la science les troublent dans leur décomposition en petit comité. […] Son seul rôle, que certaines personnes lui reconnaissent encore, serait d’être gardienne de la langue. […] Tandis que les poètes reconnaissent, en général, volontiers aux prosateurs une valeur d’art équivalente à la leur, les prosateurs montrent une sorte de méfiance à l’égard des poètes. […] — C’est notre gloire et le signe de notre force… Cela sera reconnu un jour.

1726. (1774) Correspondance générale

Les unes sont trop justes, les autres, nous faisant un devoir de reconnaître devant le public l’obligation que nous aurons, nous sont trop agréables. […] Quoique je n’aie pas tardé à rentrer en moi-même et à reconnaître combien le sujet était au-dessus de mes forces, je n’y ai pas tout à fait renoncé, mais j’attendrai. […] Notre devise est : sans quartier pour les superstitieux, pour les fanatiques, pour les ignorants, pour les fous, pour les méchants et pour les tyrans, et j’espère que vous le reconnaîtrez en plus d’un endroit. […] Je ne vous dis rien des autres articles du traité ; j’espère que Votre Excellence reconnaîtra que l’intérêt n’en a dicté aucun, et que tout y a été dirigé à l’économie, à la célérité et au succès. […] Cela m’a fait plaisir sans me surprendre ; je reconnais bien la souveraine à ce généreux procédé.

1727. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Appendice » pp. 511-516

Si dans quelques pièces précédentes qui roulaient à peu près sur les mêmes personnages, et dont les situations étaient empruntées à un monde au moins très voisin de celui-là, la nature même des scènes et des tableaux nuisait à la leçon qui en pouvait résulter ; si l’exemple avait sa contagion à première vue, et son rapide attrait avant que le dégoût eût opéré, il n’en est pas ainsi de la nouvelle pièce, où l’auteur a su très bien observer et saisir, pour le lui mieux enlever, le faux vernis d’honnêteté dont se couvre précisément ce monde limitrophe, qui voudrait bien par moments s’incorporer à l’autre et s’en faire reconnaître.

1728. (1874) Premiers lundis. Tome I « Ferdinand Denis »

Mais, alors même, on reconnaît combien il est loin d’eux, et la comparaison fait mieux ressortir la différence.

1729. (1874) Premiers lundis. Tome II « Poésie — Poésie — I. Hymnes sacrées par Édouard Turquety. »

On a été fort sévère autrefois dans cette Revue36 pour son volume de Poésie catholique, et qu’il nous soit permis de dire qu’on a peut-être été injuste : on n’y a pas reconnu ces mérites touchants.

1730. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Grosclaude. »

Ce signe est un de ceux auxquels on reconnaît les belles œuvres.

1731. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Marcel Prévost et Paul Margueritte »

Ils le voyaient à l’évidence, comme ils voyaient cette mer bleue qui les entourait… » Ainsi le récit patient, d’observation minutieuse, se trouve soulevé, vers la fin, par un souffle de vaillance et d’énergique espoir ; et il nous plaît de retrouver et de reconnaître chez l’artiste raffiné, chez l’auteur de Pierrot assassin de sa femme, un peu de l’âme du soldat excellent dont il est le fils.

1732. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XII. Lo Ipocrito et Le Tartuffe » pp. 209-224

Honorer ceux qui sont dignes, c’est à cela que se reconnaît la vraie noblesse.

1733. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XI » pp. 89-99

Saint-Simon reconnaît en M. de Montausier une vertu hérissée et des mœurs antiques.

1734. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 239-252

Si on peut reconnoître en lui le caractere de quelque Auteur original, c’est sans contredit celui de Virgile.

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