On trouvera cette visite au monastère de Haute-Combe, à la page 201 et suivantes du tome premier et unique des Œuvres de Pierre Leroux qui a paru en 1850. Ce joli récit fait tache, — une tache claire et riante, — au milieu des pages politiques sombres dont il est entouré.
Sainte-Beuve a rappelé, en les citant, les dernières lignes de cet article : « Comme un pasteur solitaire, etc. » dans une nouvelle étude, qu’il écrivit sur Jouffroy en 1831 (Portraits littéraires, tome I, page 312.) — Lire aussi sur Jouffroy, dans les Causeries du Lundi, tome VIII, l’article de 1853, intitulé : De la dernière séance de l’Académie des Sciences morales et politiques et du Discours de M. […] Sainte-Beuve a publié dans l’appendice sur George Sand (tome I, page 510), une lettre entre autres de l’auteur d’indiana, où Jouffroy est caractérisé de main de maître et de philosophe.
J’ai vu des volumes de 400 pages où il n’y avait point de chapitres, point même d’alinéas : ils pouvaient être excellents, ils étaient illisibles. Une composition de quatre pages qui n’est point partagée en paragraphes, où l’on ne va point à la ligne en passant d’une idée importante à une autre idée importante, où l’écriture enfin ne sépare point visiblement ce que l’esprit sépare idéalement, est insupportable ; la clarté n’y saurait être parfaite.
Avec la même indifférence, il semait de ses pages dans les livres de ses amis : un traité de clavecin de Bemetzrieder, une histoire de l’abbé Raynal, une gazette de Grimm, tout lui était bon ; l’essentiel, pour lui, c’était d’écrire ; y mettre son nom n’aurait rien ajouté à son plaisir ! […] Ainsi Diderot trouve dans Sterne une demi-page qui l’amuse : il part là-dessus, et déroule les trois cents pages de Jacques le Fataliste.
Ce livre contient soixante et dix pages. À la première page il y a une figure d’Arlequin, qui est de trois pouces et trois lignes de haut.
Lorsqu’une fois on a fait cette remarque, on trouve occasion de la vérifier dans mainte page des Confidences. […] Après l’épisode de Graziella terminé, il ne faut rien leur demander de plus ; elles offrent toujours de jolies pages, mais aucune suite, aucun ensemble, et elles n’ont pas assez de vérité pour inspirer confiance en ce qui est des faits ou même des sentiments.
Ajoutez le parfum d’honnêteté antique qui circule à travers ces pages et qui trouve moyen de se mêler jusqu’au milieu de la chronique scandaleuse à laquelle elles sont souvent consacrées, un profond et naïf amour des lettres et de tout ce qu’elles amènent de délicat avec elles, une bonhomie parfaite qui épouse son sujet tout entier avec tendresse et réussit, après un peu de résistance, à nous le faire aimer et embrasser jusque dans ses replis. […] On me permettra de citer cette page tout entière, l’une des plus gracieuses qui soient sorties de la plume d’une femme assise devant son miroir.
Je crois saisir dans ce portrait-là comme un reflet d’Hamilton en personne ; mais c’est surtout quand il nous peint sa sœur, la belle Mlle d’Hamilton qui épousa Grammont, c’est dans cette page heureuse entre tant d’autres qu’il lui échappe des traits que je lui renvoie à lui-même, et que j’applique non pas à sa muse (ce sont des noms solennels qui ne lui vont pas), mais à sa grâce d’écrivain : Elle avait, dit-il, le front ouvert, blanc et uni, les cheveux bien plantés, et dociles pour cet arrangement naturel qui coûte tant à trouver. […] La dernière page où se résument en mariages ces bizarreries de l’amour et du hasard termine à merveille ce gracieux récit, dont la fin commençait à traîner un peu7.
Il était feuilletoniste et il le fut toujours jusque dans ses livres, car il a fait des livres, des livres où il n’a que des chapitres et des pages, enlevés comme ses feuilletons. […] Il avait la simplicité qu’ont tous les hommes qui ne pensent jamais qu’à une seule chose, et pour lui c’était toujours à quelque page brillante ou charmante à écrire !
Quelle que soit la page de sa correspondance qu’on interroge, il y est et il y reste imperturbablement le Stendhal du Rouge et Noir, de la Chartreuse de Parme, de l’Amour, de la Peinture en Italie, etc., etc., c’est-à-dire le genre de penseur, d’observateur et d’écrivain que nous connaissons. […] En les lisant, on est surtout frappé de la sécheresse d’expression d’une âme pourtant passionnée, et on sent presque douloureusement dans ces pages le tort immense que fait même à la sensibilité d’un homme le malheur d’avoir, sur les grands problèmes de la vie morale, pensé faux.
Quelle que soit la page de sa correspondance qu’on interroge, il y est et il y reste imperturbablement le Stendhal du Rouge et Noir, de La Chartreuse de Parme, de l’Amour, de la Peinture en Italie, etc., etc., c’est-à-dire le genre de penseur, d’observateur et d’écrivain que nous connaissons. […] En les lisant, on est surtout frappé de la sécheresse d’expression d’une âme pourtant passionnée, et on sent presque douloureusement dans ces pages le tort immense que fait même à la sensibilité d’un homme le malheur d’avoir, sur les grands problèmes de la vie morale, pensé faux !
Elle a cru mieux, comme cela, pêcher au succès… Mais moi qui me soucie peu du succès, et qui ne vois dans une œuvre que la puissance qu’elle atteste et que le talent qu’on y a mis, j’aurais aimé à retrouver ici tout entier, dans des proportions plus larges et avec des touches plus profondes, l’esprit qui a écrit tant de pages adorables de hardiesse réussie et trouvé ce trio charmant de Mathilde, Anna et Satin de la Vie Parisienne ! […] Depuis la première page jusqu’à la dernière de son livre, cette moraliste aimable, qui voit tout et qui sourit de tout, — car elle ne va pas jusqu’au rire, cette délicate, — cette fine femme, assez fine pour être profonde si elle voulait enfoncer l’aiguille de son observation un peu plus, n’a pas oublié du mariage un seul de ces faits qui paraissent n’être rien et qui sont tout, puisque, immanquablement, dans un temps donné, ils tuent l’amour.
Sainte-Beuve allait tous les dimanches au Constitutionnel, dans l’après-midi, relire les épreuves de son article sur la mise en pages, avant le tirage définitif : il s’isolait, pour être plus tranquille, derrière un des grillages des bureaux de l’administration, qui sont à la porte en entrant, et il lui arriva plus d’une fois d’être dérangé par un passant qui, oubliant que les employés ne sont pas à leur bureau le dimanche, venait lui demander un renseignement relatif aux abonnements ou à la vente au numéro.
SCRIBE, page 118.
Je saisis, en passant, l’occasion de rectifier ici une erreur d’impression qui m’est échappée sur ce nom de Lejeune (page 96, Tableau de la Poésie française au seizième siècle, édition Charpentier, 1843.)
Remy de Gourmont Puisqu’il ne nous laissa que de trop brèves pages, l’œuvre seulement de quelques années ; puisqu’il est mort à l’âge où plus d’un beau génie dormait encore, parfum inconnu, dans le calice fermé de la fleur, Mikhaël ne devrait pas être jugé, mais seulement aimé… Parallèlement à ses poèmes, Mikhaël avait écrit des contes en prose ; ils tiennent dans le petit volume des Œuvres, juste autant, juste aussi peu de place que les vers… Il suffit d’avoir écrit ce peu de vers et ce peu de prose : la postérité n’en demanderait pas davantage, s’il y avait encore place pour les préférés des dieux dans le-musée que nous enrichissons vainement pour elle et que les barbares futurs n’auront peut-être jamais la curiosité d’ouvrir.
« Du Rhône aux Alpes et de la Durance à la mer, combien d’amis inconnus, se disait-il, accueilleront ces pages que je vais leur envoyer !
Le livre, le prospectus, l’album, la quatrième, mieux la première page des journaux doivent instruire le public du produit clamé ; et nulle forme n’est trop originale ni trop piquante pour cet office.
L’Introduction, entre autres, à la Description de la Lorraine & du Barrois, qui forme un volume in-8° de plus de cinq cents pages, peut être regardée comme un des meilleurs Ouvrages qui aient paru en ce genre : c’est une véritable Histoire, mais abrégée, de la Lorraine & du Barrois, depuis la plus haute antiquité jusqu’à la mort du dernier Duc, le feu Roi de Pologne, Stanislas I.
Le livre que Pierre Mancel de Bacilly a récemment publié porte sur sa première page ces deux mots mystérieux et terribles : Du Pouvoir et de la Liberté 17, dont l’alliance renferme toute la politique de ces derniers temps.
Jeune, il laissait à la nature le soin de ses cheveux ; plus tard ils tombèrent sous les coups de ciseaux des dames dont les larmes avaient mouillé les pages de ses romans. […] Puis, pour saisir par le contraste le caractère propre de cet esprit et de ce style, lisez une page de Shakespeare. […] Voyez page 32. […] Voyez page 79 et suiv. […] V. page 82.
Il en feuilletait trois pages, et les refermait au plus vite. […] Page à page, Steele est déchiré avec un calme et un dédain que personne n’a égalés. […] Je l’ai entendu moi-même donner ordre de fouetter un de ses pages, qui avait été chargé pour cette fois de faire laver le parquet, et qui malicieusement n’avait point rempli cet office. […] But in justice to this prince’s great clemency and the care he has of his subjects’ lives (wherein it were much to be wished that the monarchs of Europe would imitate him) it must be mentioned for his honour that strict orders are given to have the infected parts of the floor well washed after every such execution… I myself heard him give directions that one of his pages should be whipped, whose turn it was to give notice about washing the floor after an execution, but who maliciously had omitted it ; by which neglect, a young lord of great hopes coming to an audience, was unfortunately poisoned, although the prince at that time had no design against his life. But this good prince was so gracious as to forgive the poor page his whipping, upon promise that he would do so no more, without special orders.
Développer un sujet pendant plusieurs pages a toujours été pour Nietzsche un exercice pénible. […] Le jeune page trouva, dans cette maison, un accueil qui le toucha beaucoup. […] Il a ajouté des pages entières, il en a coupé d’autres, il a tout changé. […] Je serais désolé qu’on prît ces quelques pages pour un résumé complet et définitif de l’œuvre philosophique de Nietzsche. […] Ces quelques pages ont été écrites au lendemain de la mort du grand poète anglais.
En achevant de revoir et de relire des pages où j’ai autrefois déposé tant d’espérances, où j’ai placé tant de vœux sur des noms brillants qui n’en ont réalisé qu’une partie, je me surprends à redire, et je ne puis m’empêcher de citer, pour moralité finale, ces beaux vers de Virgile, si empreints de gravité et de justesse sévère, et applicables à la décadence de toutes les aristocraties, à celle de tous les talents qu’un travail et une vigilance perpétuelle n’entretiennent pas : Vidi lecta diu et multo spectata labore Degenerare tamen, ni vis humana quotannis Maxima quæque manu legeret.
Nul érudit ne connaît mieux qu’elle, et plus à fond, cet Orient de jadis et d’aujourd’hui : pas un détail de costume, pas un trait de mœurs en ces pages de lumière polychrome qui ne soit conforme à ce qui fut, à ce qui est réellement.
Certes, il lui doit préférer, de beaucoup, la note émue et tendre de l’idylle éternelle, mais de là à en faire fi et à ne point la faire figurer dans ses productions (voir le Conte de la Rose, page 2), il y a un monde.
Theuriet, nous la retrouvons, marquée d’une façon originale, dans certaines pages où le poète nous conduit dans sa maison de Talloire, en Savoie, et dans sa retraite de Nice, où il a déjà passé plus d’un hiver.
Enfin tous les vocabulaires techniques ont trouvé dans le grec des mots faciles à franciser et immédiatement acceptables ; je citerai glène, galène, malacie, lycée, mélisse, en renvoyant aux premières pages de cette étude où l’on trouvera les raisons de leur beauté analogique.
Il faut qu’il puisse saluer le drapeau tricolore sans insulter les fleur de lys ; il faut qu’il puisse dans le même livre, presque à la même page, flétrir « l’homme qui a vendu une femme » et louer un noble jeune prince pour une bonne action bien faite, glorifier la haute idée sculptée sur l’arc de l’Étoile et consoler la triste pensée enfermée dans la tombe de Charles X.
Considérable, car la liste est longue de ceux qui entre dix-huit et trente-six ans on écrit des pages intéressantes, ont participé au mouvement littéraire de ce temps, si fécond en cénacles, si fertile en personnalités curieuses ; dangereux enfin, parce que, malgré deux ans de recherches, nous avons commis des oublis inévitables et surtout parce qu’ayant combattu, nous aussi, dans les rangs de cette jeunesse, nous n’avons pourtant pas hésité à mettre de côté toute camaraderie, toute confraternité, pour présenter un tableau sincère et précis de cette « jeune littérature » dont on parle tant et qu’on connaît si peu.
Qu’on ouvre nos mémoires, et l’on y trouvera à chaque page les vérités les plus dures, et souvent les plus outrageantes, prodiguées aux rois, aux nobles, aux prêtres.
Avant que d’en pouvoir lire les premieres pages avec une attention entiere, il lui a fallu parcourir son livre d’un bout à l’autre.
Le romancier à la manière anglaise, et c’est la bonne, — le roman est la meilleure gloire de l’Angleterre, — le romancier de la vie familiale et des mœurs intimes, avec de la profondeur sous la bonhomie, de l’attendrissement sous la gaîté, il y a telles pages, comme un Paysage disparu et le Vieux salon, de ces Propos littéraires et pittoresques, que je vous donne et que vous prendrez pour des chapitres exquis — mon Dieu !
On peut être assuré de ne trouver dans ces pages rien qui n’appartienne à l’auteur. […] En un mot, il n’y a rien de romanesque dans ces pages ; ce sont des études sérieuses et impartiales qui nous initient fidèlement aux habitudes et au caractère du peuple. […] Mais au sentiment religieux qui le soutient et le guide dans sa pénible carrière le paysan russe joint un tour d’esprit gracieux et poétique ; les pages charmantes intitulées la Prairie semblent avoir pour objet principal de mettre en évidence cette disposition naturelle. […] Qu’il se rassure ; je me bornerai aux pages qu’il vient de lire ; mais avant de prendre congé de lui, je ne puis m’empêcher d’ajouter encore quelques remarques sur la chasse. […] Il a bien fait de s’en abstenir, il y a plus de poésie vraie dans une de ses pages candides que dans les pages retentissantes des deux ou trois poëtes de Pétersbourg ou de Varsovie qui chantent dans les salons, ces derniers juges de la poésie sur une terre virginale.
On ne connaît pas la lettre, mais on peut s’en rapporter en fait de nuance à la dignité fière et fine de Béranger, un des plus habiles écrivains qui aient jamais aiguisé sur une page la pointe d’une plume de diplomate. […] Ne relisons donc pas ces pages. Toutefois nous ne pouvons nous empêcher d’éprouver un sentiment de tristesse quand nous rencontrons sous nos doigts les débauches de gaieté folle dans ces volumes, dont les mères déchireront bien des pages pour préserver l’innocence de leurs fils. Ces pages nous font l’effet de ces couronnes de roses, de ces boucles de cheveux blonds noués de faveurs déteintes que l’on trouve quelquefois au fond d’une cassette, dans l’inventaire après décès d’un vieillard, souvenirs des joies de la vie qui jurent avec la gravité du moment. […] Chaque médaillon de ce monument sera une page de la vie intime, plus belle encore que la vie publique du grand homme.
Jacques Bainville lui consacre un article de quinze pages dans le Mercure de France du 15 avril 1907 intitulé « Jean-Jacques Rousseau et le romantisme français ». […] Il donne à quelques pages de distance deux versions contradictoires de sa maladie18. […] Saint-Preux, arrivé trop tôt au premier rendez-vous de sa maîtresse, écrit une belle page sur les tourments de l’attente. […] Jusque des pages de fatras de Mme de Staël on extrairait des choses presque exquises, presque pures et naturelles. […] Qu’on cite donc une des pages « philosophiques » de George Sand qui échappe à cette appréciation.
Quelques pages du Disciple suffiraient comme exemple. […] Dans les Sensations d’Italie, les pages les plus éloquentes, sans en excepter même celles que M. […] C’est Voltaire qui disait qu’on ne commente pas Racine, parce qu’il faudrait mettre au bas de toutes les pages : « Beau, admirable, sublime ! […] Brunetière nombre de pages qui sont d’une belle venue, remarquables de vigueur, de forte substance et d’éclat solide. […] Lavisse a écrit sur le « martyre de Frédéric III » des pages d’une émotion respectueuse.
Les lettres de Paolina nous montrent à chaque page un cœur qui cherche à se donner et souffre du besoin d’aimer. […] Son Chant d’amour, par exemple, est presque une page du Roman de la Rose. […] Quand un nouveau personnage apparaît, sa qualité dominante revient de page en page : ainsi l’écrivain se croit obligé de répéter à plusieurs reprises dans le début de l’Homme qui rit, qu’Ursus est un saltimbanque et qu’Homo est un loup. […] Dès la première page, par un rapide aperçu général du pays qu’il va visiter, il vous donne l’envie de partir avec lui. […] Cette historiette, agrémentée d’un amour idyllique, remplit plus de cent pages bien serrées.
La retraite et la mort de Mademoiselle Mars Ainsi il entrait dans le plan de ce tome II, consacré à la comédie et à toutes sortes d’essais dont le théâtre est le prétexte, que mademoiselle Mars régnât en chef et sans partage, dans ces pages où son souvenir apparaît, à chaque ligne, avec la grâce et le charme que nous trouvons encore à contempler quelqu’un de ces frais pastels du siècle passé, à demi effacés par le soleil des printemps envolés ! […] Notre lecteur se contentera de beaucoup moins, je l’espère, et s’il veut mademoiselle Mars tout entière, eh bien, qu’il la cherche çà et là, répandue à chacune de ces pages, et des pages qui viendront, plus tard, comme on ramasse, dans un jardin cultivé sans ordre, les diverses fleurs dont se compose un bouquet ! […] La vie où est-elle, dans ces pages que l’ennui frappe soudain de son plomb ? […] Cette page heureuse exhale encore la suave odeur de nos saulées ; elle fut écrite, l’été passé, au bord de notre fleuve bien-aimé, ce diantre de Rhône, par un poète ingénieux, passionné, charmant, M.
Trop philosophe et trop libertin pour avoir le génie de la passion, cette source inépuisable du roman de grande nature humaine, le xviiie siècle, le siècle de l’abstraction littéraire comme de l’abstraction philosophique, qui n’eut ni la couleur locale ni aucune autre couleur, — qui ne peignit jamais rien en littérature, car Rousseau, dans ses Promenades, n’est qu’un lavis, et Buffon, dans ses plus belles pages, qu’un dessin grandiose, — ce siècle, qui ne comprenait pas qu’on pût être Persan, dut trouver, le fin connaisseur qu’il était en mœurs étrangères ! […] À l’exception de quelques pages savoureuses et fortes de Balzac, le grand pantagruéliste, le plus étoffé des enfants de ce géant qu’on appelle Rabelais, et des adorables chansons de Désaugiers, — car Béranger est triste à porter en terre le diable auquel il ne croit pas, — tout fut empesté de mélancolie. […] semble sorti des flancs de la grande histoire de Crétineau, ou, pour mieux parler, c’est l’histoire de Crétineau, citée à beaucoup de pages, refaite, mais condensée, mais affinée, mais couronnée de la flamme légère d’une âme et d’un esprit charmants que n’avait pas ce violent brûle-tout de Crétineau. […] On n’a jamais concentré plus de faits dans moins de pages, et réduit un vaste sujet à tenir dans le creux d’une main d’homme assez empoignante pour l’y faire tenir. […] C’est d’abord l’apparition et la fondation du monastère, puis les moines, puis les sièges anglais, puis les sièges protestants, et enfin les dernières pages, et la fin des merveilles… Ces merveilles ne sont pas seulement les beautés architecturales de ce monument sans égal dont Féval fait l’histoire, tantôt avec le charme naïf d’un chroniqueur des plus vieux temps, tantôt à la manière d’un historien pénétrant, qui — comme Bossuet lui-même — interprète tout au point de vue prédestiné et divin.
Et j’ai même conçu le téméraire dessein de légitimer mon « incroyance », au cours de ces pages, par un exposé d’histoire qui ne manque pas de signification. […] I Résumons une page bien connue de l’histoire du xvie siècle français. […] Son rôle de provocatrice éclate à chacune des pages de l’histoire du xvie ° et du xviie siècle. […] Dieu seul a pu faire cette merveille : Roi du ciel, conservez le roi de la terre : c’est le vœu des Églises ; c’est le vœu des Évêques »… Quand le sage chancelier reçut l’ordre de dresser ce pieux édit qui donne le dernier coup à l’hérésie, il avait déjà ressenti l’atteinte de la maladie dont il est mort… Et il dit en scellant la révocation du fameux édit de Nantes, qu’après ce triomphe de la foi et un si beau monument de la piété du roi, il ne se souciait plus de finir ses jours… » Page mémorable, chef-d’œuvre du langage dévot, monument de rhétorique stupéfiante ! […] Vacher de Lapouge en une page mémorable92, la Prusse n’était qu’un petit État misérable, à demi désert et sans industrie, Berlin une petite ville ou plutôt un grand village malpropre.
Ces pages sont capitales pour bien comprendre de quelle sorte de travail l’œuvre de Proust est issue. […] Mais Proust martyrise ce caractère dynamique de notre être, en nom obligeant, sans rémission, à demeurer dans le premier fait, parfois pendant cent pages et plus. Après l’arrivée de Swann, rien ne vient ; au point ne s’ajoute pas un autre point ; au contraire, l’arrivée de Swann au jardin, ce simple fait momentané, ce point de réalité se dilate sans progrès, s’élargit sans se changer en un autre, grossit de volume et ce sont alors des pages et des pages, pendant lesquelles nous ne bougeons pas, et nous le voyons seulement croître, élastique, se charger de nouveaux détails et de nouveaux sens, grandir comme une bulle de savon et, comme elle, se parer d’irisations et de reflets. […] Car c’est cette densité qui arrête aussi tant de gens et les fait crier à l’ennui, avant même qu’ils aient lu trois pages. […] Ce sont des sensations, des impressions, des émotions massées en quantités incalculables sur chaque centimètre carré de la page, qui la produisent.
Comme cette lettre rit, pleure et gronde dans la même page ! […] Il ne loue pas, il raconte ; son tort est de raconter avec l’impassibilité d’une page de bronze, et de ne témoigner dans l’accent du narrateur aucune préférence pour le bien, aucune pitié pour les victimes, aucune exécration contre les attentats politiques. […] Il devient de plus en plus évident, à quelques pages de là, qu’il raconte le succès du crime, mais qu’il ne le glorifie pas. […] Sans nous étendre sur les événements trop souvent microscopiques qui composent l’histoire de la Toscane, cette Athènes de l’Arno, aussi illustre et aussi dramatique que l’Athènes du Céphise, jetons un regard seulement sur les fondements de cette histoire où Machiavel décompose et recompose en quelques pages l’Italie tout entière ; cette anatomie, aussi savante que lucide, rappelle tout à fait, par sa structure fruste mais indestructible, ces monuments cyclopéens qui portaient des temples ou des villes, et qu’on rencontre encore çà et là sur les collines de l’antique Étrurie.
IV Ici un tiroir, bien plus vaste et bien plus étranger au roman ou à l’épopée que les autres, forme sous les pas du lecteur comme une trappe et le conduit, pendant je ne sais combien de pages, jusqu’à la Seine. […] Cela dure, pendant des pages et des pages, à la manière de Mercier, dans son Tableau de Paris. […] L’hydre au commencement, l’ange à la fin. » XXX Ces pages sont très belles, mais, de quelque mot qu’on se serve, de quelques phrases qu’on les pare, il n’y a, il n’y a jamais eu et il n’y aura jamais que deux philosophies sociales ici-bas : La philosophie sociale des jouissances matérielles à multiplier et à faire convoiter de bonne foi à tous les hommes ; La philosophie sociale du spiritualisme et de la résignation pieuse à l’ordre douloureux de la nature, ce décret absolu du Créateur, ce fait accompli, et tristement accompli, du destin ; l’imperfection, la douleur, le travail et la mort, pour mériter un autre sort dans le monde ascendant et invisible dont la terre est la ténébreuse avenue.
De même la psychologie de l’humanité devra s’édifier surtout par l’étude des folies de l’humanité, de ses rêves, de ses hallucinations, de toutes ces curieuses absurdités qui se retrouvent à chaque page de l’histoire de l’esprit humain. […] Je puis affirmer sur ma conscience qu’il n’y a pas de besogne plus assommante, de spectacle plus monotone, de page plus pâle et moins originale dans l’histoire littéraire. […] Les quelques pages de M. […] L’anonyme est ici bien plus expressif et plus vrai ; le seul nom qui dût désigner l’auteur de ces œuvres spontanées, c’est le nom de la nation chez laquelle elles sont écloses ; et celui-là, au lieu d’être inscrit au titre, l’est à chaque page.
Envisagée ainsi la critique littéraire n’est plus cet insipide exercice de rhétorique, où l’on distribue le blâme et l’éloge, où l’on donne des prix de composition et où l’on paraphrase sur le Beau en soi, cette splendeur du Vrai, mais une étude de critique matérialiste de l’histoire : dans les pages mortes l’analyste recherche non les beautés du style, mais les émotions des hommes qui les ont écrites et qui les ont lues. […] Nous autres Romains de cet âge de vertu, tous tant que nous sommes, nous tenons en réserve nos costumes politiques pour le moment de la pièce et moyennant un demi-écu donné à la porte, chacun peut se procurer le plaisir de nous faire jouer avec la Toge ou la Livrée tour à tour, un Cassius ou un valet. » (Essai, page 333.) […] Les Chevaliers du Cygne, conte historique et moral, de Mme de Genlis, en trois volumes de 400 pages chacun (1796). L’héroïne meurt à la trentième page du premier volume, mais son cadavre ensanglanté sort du tombeau et toutes les nuits va se coucher à côté de son mari, un Othello du temps de Charlemagne.
Cette page, à laquelle on pourrait joindre encore quelques autres passages du même ton, est, littérairement, la plus mémorable de Villehardouin. […] Mais j’ai voulu lire l’historien qui nous offre la contrepartie et le véritable complément de Villehardouin, le Byzantin Nicétas, homme de bien et de considération, lequel a raconté dans des pages émues et lamentables, bien que fleuries et académiques (comme nous dirions), le désastre de sa patrie, les brutalités du vainqueur, les spoliations de l’étranger, et les violations de tout genre commises sur cette cité alors unique et incomparable.
Je n’ai qu’à découper une de ces pages, qui s’intitulerait bien la Famille pastorale en marche, et il en est comme cela une centaine dans les deux ouvrages de description et de science qui recommandent avec originalité son nom (Observations sur les Pyrénées, 1789 ; et Voyages au Mont-Perdu, 1801). […] Pourquoi ces pages et tant d’autres, qui honorent la littérature scientifique et pittoresque de la France, ne sont-elles pas plus connues ?
Et l’on en a ainsi pendant plusieurs pages. […] Le roi nous a dit qu’il n’avait jamais vu une si belle relation, et qu’il nous la ferait lire. » Les éditeurs ont eu l’heureuse idée de nous faire le même plaisir que Louis XIV à ses courtisans, c’est-à-dire de nous donner le texte même de la relation de M. de Luxembourg, conservée au Dépôt de la guerre, et de laquelle s’étaient amplement servis les historiens militaires du règne ; mais dans sa première forme et dans son tour direct, elle a quelque chose de vif, de spirituel, de brillant et de poli qui justifie bien l’éloge de Louis XIV, et qui en fait de tout point une page des plus françaises.
Je voudrais donner idée, par quelques extraits, de l’intérêt qu’offrent ces mémoires pour ceux même qui, sans être historiens, se contentent de les feuilleter et savent bien y discerner du coin de l’œil les pages qu’on peut passer et celles qu’il faut lire. […] Rathery, tome ii, page 137.
Mais M. de Vidaillan avait, à ce qu’il paraît, dans une certaine page, parlé trop peu respectueusement de Turgot et de ce premier essai de réforme sous Louis XVI. […] À ceux qui sont faits comme moi, j’indiquerai pour lecture et correctif utile, en regard de ce Tocqueville au cœur oppressé et frémissant, une notice historique sur le grand mathématicien Lagrange, qui se trouve au tome iii, page 117, des Mélanges scientifiques et littéraires de M.
M. de Laprade ne réalise certainement pas cet idéal, et l’on trouverait même chez lui des pages où il a l’air de le répudier ; mais il y fait songer, et c’est trop. […] Charles Lévêque (1861), au tome 1er, page 54.
Seconde question : Aucun morceau digne de prendre place à côté de ces pages merveilleuses et de devenir classique à son tour, est-il produit pour la première fois dans le nouveau texte ? […] On ne peut rien détacher en ce genre ; lisez tous ces charmants endroits dans le livre (tome II, pages 149 et 173), mais surtout ce passage où elle nous expose et nous étale si plaisamment, si crûment, la satiété, le dégoût et la profonde nausée d’une nature repue et gorgée de plaisirs.
Il faut voir, dans les premières pages des Souvenirs du général Pelleport, comment il expliquait à ces nouveaux venus l’ordre et la marche : « Souvenez-vous, disait-il aux volontaires dans une retraite où ils accéléraient un peu trop le pas en entendant siffler les balles espagnoles, qu’il faut prendre le pas ordinaire quand on tourne le dos à l’ennemi, et le pas de charge quand on lui présente la poitrine. » Il avait vite électrisé son monde et obtenu des prodiges ; : et quand Doppet (un bien triste général) vint prendre la succession de Dagobert en Cerdagne, il y trouva des soldats tout faits et dignes des chefs les plus intrépides. […] Fervel a mis en relief, plus qu’aucun historien militaire ne l’avait fait encore, ce personnage populaire dans les camps et dans la montagne, et digne d’être connu de chacun ; je ne désirerais, dans les belles et bonnes pages qu’il lui a consacrées, qu’un peu plus de simplicité de ton.
À son état mondain, il apparaît richement habillé, sur le pied de chevalier, son oiseau sur le poing, et Brunamont, son page, mène ses chiens après lui. […] Cependant le page Brunamont s’accommode peu de voir son maître jeter son oiseau au vent et détacher de son cou sa trompe ; il rattrape l’oiseau, ramasse la trompe, et s’en va offrir ses services à Madeleine, l’autre sœur de Lazare, bien différente de Marthe, et qui mène joyeuse et galante vie en son château de Magdalon.
Singulier mélange, en effet, que cet abbé de Pradt, instruit de tant de choses et qui croyait s’entendre à toutes ; homme d’Église qui l’était si peu, qui savait à fond la théologie, et qui avait à apprendre son catéchisme ; publiciste fécond, fertile en idées, en vues politiques d’avenir, ayant par moments des airs de prophète ; écrivain né des circonstances, romantique et pittoresque s’il en fut ; le roi des brochuriers, toujours le nez au vent, à l’affût de l’à-propos dans les deux mondes, le premier à fulminer contre tout congrès de la vieille Europe ou à préconiser les jeunes républiques à la Bolivar ; alliant bien des feux follets à de vraies lumières ; d’un talent qui n’allait jamais jusqu’au livre, mais qui avait partout des pages ; habile à rendre le jeu des scènes dans les tragi-comédies historiques où il avait assisté, à reproduire l’accent et la physionomie des acteurs, les entretiens rapides, originaux, à saisir au vol les paroles animées sans les amortir, à en trouver lui-même, à créer des alliances de mots qui couraient désormais le monde et qui ne se perdaient plus ; et avec cela oublieux, inconséquent, disparate, et semblant par moments sans mémoire ; sans tact certainement et sans goût ; orateur de salon, jaseur infatigable, abusant de sa verve jusqu’à l’ennui ; s’emparant des gens et ne les lâchant plus, les endoctrinant sur ce qu’ils savaient le mieux ; homme à entreprendre Ouvrard sur les finances, Jomini sur la stratégie, tenant tout un soir, chez Mme de Staël, le duc de Wellington sur la tactique militaire et la lui enseignant ; dérogeant à tout instant à sa dignité, à son caractère ecclésiastique, avec lequel la plupart de ses défauts ou, si l’on aime mieux, de ses qualités se trouvaient dans un désaccord criant ; un vrai Mirabeau-Scapin, pour parler comme lui, un archevêque Turpin et Turlupin. […] Journal de la reine Catherine, au tome VI, page 40, des Mémoires du roi Jérôme.
Mais, tout à côté, que de véridiques et touchantes pages ! […] Ce dernier surtout est vengé des insultes dans une page tout à fait élevée et éloquente que l’humanité inspire à M.
Geoffroy remarque avec raison que Titus serait sifflé, s’il agissait ainsi au théâtre, « et Rousseau, ajoute-t-il, mérite de l’être pour avoir consigné cette opinion dans un livre de philosophie. » Tout se tient en morale : c’est pour n’avoir pas senti cette délicatesse particulière, cette religion de dignité et d’honneur qui enchaîne Titus, que Jean-Jacques a gâté certaines de ses plus belles pages par je ne sais quoi de choquant et de vulgaire qui se retrouve dans sa vie, et que l’amant de madame de Warens, le mari de Thérèse, n’a pas résisté à nous retracer complaisamment des situations dignes d’oubli. […] L’Année littéraire (1783, tome I, page 137) constate un certain succès et en parle comme nous le ferions nous-même, en l’opposant aux succès plus bruyants du jour.
Ainsi comprises, les études communes, poursuivies avec le même esprit dans tous les pays civilisés, forment au-dessus des nationalités restreintes, diverses et trop souvent hostiles, une grande patrie qu’aucune guerre ne souille, qu’aucun conquérant ne menace, et où les âmes trouvent le refuge et l’unité que la cité de Dieu leur a donnés en d’autres temps. » Et voici une autre page où cet amour de la vérité s’exprime comme ferait la foi jalouse d’un croyant, en laisse voir les scrupules, les délicatesses, les pieuses intransigeances : … Il y a au cœur de tout homme qui aime véritablement l’étude une secrète répugnance à donner à ses travaux une application immédiate : l’utilité de la science lui paraît surtout résider dans l’élévation et dans le détachement qu’elle impose à l’esprit qui s’y livre ; il a toujours comme une terreur secrète, en indiquant, au public les résultats pratiques qu’on peut tirer de ses recherches, de leur enlever quelque chose de ce que j’appellerai leur pureté. […] Il s’en faut de peu que telle page de Commynes n’égale les plus belles de Montaigne et de Rabelais.
Une page isolée dit peu de chose. […] De toutes les pages qu’il a écrites depuis seize ans, il en est bien peu que je voudrais avoir sur la conscience.
Mais cette chevalerie et sa ferblanterie, contre quoi l’on s’indigne et dont nous avons souri nous-même (voir Le petit Symbolard, page 49), furent thèmes passagers et peut-être nécessaires d’une réaction idéaliste. […] J’entends et j’adore Le Tombeau d’Edgar Poë, Le Placet, Le Phénomène futur, Le Nénuphar blanc, Le Don du poème, toutes les proses assemblées dans le livre des Pages.
Mais il faut qu’il en soit ainsi : car, si tout ce qui est dit et trouvé était assimilé du premier coup, ce serait comme si l’homme s’astreignait à ne prendre que du nutritif Au bout de cent ans, un génie de premier ordre est réduit à deux ou trois pages. […] Le XVIIIe siècle se résume pour nous en quelques pages exprimant ses tendances générales, son esprit, sa méthode ; tout cela est perdu dans des milliers de livres oubliés et criblés d’erreurs grossières.
Et il définit ainsi le style désécrit : « Il n’y a plus de phrases, les pages sont un fouillis d’incidentes. […] Aux premières pages du moins mauvais de ses livres, — Dix années de philosophie, études critiques sur les principaux travaux publiés de 1891 à 1900, — M.
. — Donc le jour où les femmes feront imprimer des lettres d’amour de 300 pages in-18 sous couverture jaune-paille, elles auront écrit les plus beaux livres du monde. » Attendons. […] Camille Mauclair écrit des pages pleines de verve sur l’hypocrisie du mariage bourgeois, sur le ridicule d’une journée de noces et l’odieux fréquent de la nuit qui la suit.
Il en lisait une page tous les matins. […] Le page du capitan. […] Bref, ce Jugement d’un Bourgeois contient, en seize pages, beaucoup d’idées ; c’est pétillant de bon sens et d’esprit, et ce soi-disant marguillier n’admire pas en aveugle. […] Elle se trouve à la Bibliothèque nationale, Fonds Gaignières, 1001, Mélanges, pièces galantes, satiriques, etc., page 14. […] Il répondit en composant les cinq actes d’Horace avec trois ou quatre pages de Tite-Live, les cinq actes de Cinna avec deux pages de Sénèque.
Ce n’est là qu’un prologue d’une épopée burlesque en trois chants, mais ce poème vibre d’une vie si pleine, si totale que chaque page constitue un tableau définitif, scène de mœurs, de caractère ou paysage lyrique, et se suffit à lui-même. […] Écoutons et méditons cette admirable page de Mithouard où sont inscrites les plus nobles vertus de l’Occident : La sagesse de la cathédrale était fondée sur le respect du sol et l’intuition de la race. […] Mais la sagesse de l’Occidental s’accommode mal de ces violentes secousses et, dans des pages pleines de passion, Mithouard évoque la touchante et tragique histoire d’un jeune Breton, au cœur consumé de fièvre, qui s’élance vers ces contrées radieuses, pensant y apaiser un amour dévorant. […] Aussi bien, depuis ma folle entreprise de lire les pages consacrées par nos critiques patentés aux œuvres symbolistes, j’ai perdu l’habitude de m’étonner. […] Cette étude d’esthétique comparée est un véritable effort pour dégager en 140 pages les principes directeurs du lyrisme actuel.
Son ouvrage sur l’Éducation par les mères de famille, publié il y a une dizaine d’années, renferme quelques belles pages ou du moins élégantes, mais peu d’idées.
L’art de sa composition est merveilleux sous ce point de vue : des réflexions générales, des portraits de société, des espiègleries bien innocences et bien drôles, lui ont rempli ses deux volumes de 400 pages, et l’ont insensiblement menée jusqu’à l’âge de trente ans environ, libre et pure de tout aveu un peu grave.
Dans le livre il en est tout autrement ; de telles pages, et il n’en manque pas, rachètent certainement bien des défauts, et elles trahissent un talent avec lequel on peut être sévère.
Il faut se reporter, pour la suite et la fin de l’article à partir de ce passage, au tome II, page 516, des Portraits contemporains, édition de 1869.
Adolphe Retté Ces deux poèmes : Bateau ivre et les Premières Communions, donnent, avec quelques pages tirées du fatras des Illuminations et particulièrement avec une Saison en enfer, la dominante de la symphonie terrible que se joua Rimbaud.