Les femmes de ce pays l’avaient ébloui d’abord, et, peu de jours après son arrivée, il écrivait à La Fontaine ces phrases qui donnent à penser : « Toutes les femmes y sont éclatantes, et s’y ajustent d’une façon qui est la plus naturelle du monde ; et pour ce qui est de leur personne, Color verus, corpus solidum et succi plenum ; mais comme c’est la première chose dont on m’a dit de me donner garde, je ne veux pas en parler davantage ; aussi bien ce seroit profaner la maison d’un bénéficier comme celle où je suis, que d’y faire de longs discours sur cette matière : Domus mea, domus orationis. […] Il écrivait l’histoire de Port-Royal, celle des campagnes du roi, prononçait deux ou trois discours d’académie, et s’exerçait à traduire quelques hymnes d’église. […] Des reproches analogues peuvent s’adresser aux caractères et aux discours des personnages.
Il admira dans l’Angleterre un pays où la liberté de penser était en apparence illimitée, où toutes les variétés du doute et de la négation se rencontraient : Swift satirique et sceptique, mais croyant ; Pope déiste ; Bolingbroke brillamment incrédule ; Woolston publiant des discours contre les miracles de Jésus-Christ, qu’un jury condamnait, mais où quantité de gentlemen applaudissaient. […] « En vingt-quatre heures on a joué et répété 33 actes, tragédies, opéras, comédies. » Un autre régal, c’est quand Voltaire lit ce qu’il compose : des morceaux du Siècle de Louis XIV, Mérope, des épitres, des Discours sur l’homme. […] Du moment qu’il entamait une Histoire universelle, Voltaire rencontrait devant lui le fameux discours de Bossuet.
il s’agissait du discours de réception de M. […] Et, comme tout se passe en dialogues, il faut bien, le plus souvent, que les personnages se révèlent à nous par leurs propres discours, même quand ces discours ont dans leur bouche quelque chose d’un peu surprenant.
L’observance qu’un architecte, un légiste, un médecin pour parfaire la construction ou la découverte, les élève au discours : bref, que tout ce qui émane de l’esprit, se réintègre. […] Avec véracité, qu’est-ce, les Lettres, que cette mentale poursuite, menée, en tant que le discours, afin de définir ou de faire, à l’égard de soi-même, preuve que le spectacle répond à une imaginative compréhension, il est vrai, dans l’espoir de s’y mirer. […] La Confiance, cette fois lecture, mieux Discours, me paraît un genre à déployer hors frontières. — Toi que voici chez nous, parle, est-il indiqué par hommage, on accède.
Discours préliminaire, au lecteur citoyen *. […] Ce Discours a paru pour la premiere fois à la tête de la quatrieme édition publiée en 1779 ; comme il a été fort goûté du Public, on n’a pas cru devoir le supprimer. […] L’Auteur du dernier Discours couronné à l’Académie Françoise, dit en propres termes, qu’il ne faut jamais avoir recours aux Grands dans les entreprises difficiles, parce que, quand même ils auroient du courage & du génie, ils sont incapables d’en faire usage, & ne s’occupent qu’à calculer des convenances, lorsque le bien public devroit absorber toutes leurs facultés.
Dans un recueil des Discours et rapports lus aux séances de l’Académie française (1840-1849), qui vient de paraître, je retrouve un excellent morceau de M. […] Plus tard, dans son discours de réception à l’Académie, Malesherbes louera Buffon présent, mais il avait commencé par le juger. […] Pompignan, reçu à l’Académie française à la place de Maupertuis, y avait prononcé un discours de parti qui avait irrité tout le coté philosophique.
Son fameux article du Mercure, en 1807, où il se vantait d’être un Tacite sous Néron, plus tard ce discours de réception à l’Académie, qu’il se mit dans l’impossibilité de prononcer, étaient surtout des indices de ce malaise d’un talent immense sans emploi suffisant, et d’un cœur incurablement ennuyé. […] Dans ce discours de réception à l’Académie qui ne put être prononcé, il disait dès l’abord énergiquement : Il y a des personnes qui voudraient faire de la littérature une chose abstraite, et l’isoler au milieu des affaires humaines… Quoi ! […] Dans le discours de réception à l’Académie, il disait : M. de Chénier adora la liberté : peut-on lui en faire un crime ?
Nous publions ici le discours auquel la Société des gens de lettres a décerné, dans sa séance publique du 17 de ce mois, son prix unique de 2 000 fr. […] « Le discours auquel le prix a été décerné à l’unanimité des suffrages se distingue par la composition, la justesse de la pensée, le tour aisé et le soin de l’expression ; on sent une plume exercée, châtiée, maîtresse d’elle-même, soit qu’elle coure avec vivacité, soit qu’elle se complaise au développement. […] J’écrivais ce Discours en voyage, sans livres, sur les rochers de la Hougue, qui me servaient de bureau.
Nommé à l’Académie française deux ans après La Bruyère lui-même, qui avait signalé son entrée par un si neuf et si éloquent discours de réception, il en fit un des plus ordinaires ; et, comme Fontenelle, à qui il le montrait en manuscrit, lui faisait remarquer que le style en était plat : « Tant mieux, dit l’abbé, il m’en ressemblera davantage ; et c’est assez pour un honnête homme de donner deux heures de sa vie à un discours pour l’Académie. » Il était homme à répondre comme un de nos contemporains à celui qui critiquait une de ses phrases : « Ah !
Il me semble qu’un livre, un discours, une dissertation, ne doivent être qu’une sorte d’affleurement continu de la pensée, qui permet de suivre la direction et de sonder la richesse de la veine intérieure de l’esprit. […] Combien le discours du poète anglais est plus fort, plus naturel, plus vraisemblable !
[Discours prononcé aux obsèques de Paul Verlaine (10 janvier 1896).] […] [Discours prononcé aux obsèques de Paul Verlaine (10 janvier 1896).]
Mais son talent particulier était d’attraper le ridicule et les discours des gens, et de les contrefaire en leur présence sans qu’ils s’en aperçussent. […] Elle évitait encore plus cette lenteur affectée dans le discours, dont la pesanteur assoupit ; mais, sans se presser de parler, elle disait ce qu’il fallait, et pas davantage.
Nos « discours historiques » l’étaient un peu moins ; car encore nous savions un peu plus d’histoire proprement dite que d’histoire littéraire ; nous n’avions pas lu Érasme ; mais nous connaissions un peu Henri IV, Louis XIV, Turenne et Condé. […] Non, il faut se contenter d’un fond de discours qui n’aura d’ordinaire aucune originalité, qui sera d’emprunt plus ou moins adroit, et d’idées plus ou moins bien repensées — et d’une bonne disposition des parties, et d’un style sain, parfois agréable.
Ce n’est pas sans étonnement que nous voyons, dans le Discours préliminaire de la dernière édition du Dictionnaire de l’Académie française, le secrétaire perpétuel reproduire contre l’auteur du Dictionnaire universel cette vieille accusation d’avoir dérobé le travail de ses confrères. […] Tels sont, en dernière analyse, les véritables termes de la question ; et c’est ainsi que nous aurions voulu la voir présenter dans le discours préliminaire du secrétaire perpétuel de l’Académie française Et maintenant, comment l’auteur d’un travail aussi important, comment cet homme assez érudit, et en même temps assez intelligent, pour concevoir et conduire à fin, seul, une entreprise de cette taille, le premier répertoire complet du langage français ; ce savant qui à la qualité d’érudit intelligent et laborieux réunissait à un haut degré la verve originale du romancier, le goût dans la critique, la vivacité d’esprit du pamphlétaire ; comment cet homme a-t-il pu descendre dans un aussi complet oubli ?
Cuvillier-Fleury, cette clarinette aveugle du pont des Arts, dans son discours funèbre, que Janin était mieux que le Prince de la Critique, mais qu’il en était le roi, — ce qui est un couac en critique comme en font les académiciens, quand ils veulent jouer, aux enterrements, de leurs vénérables clarinettes ! […] Il voulait y entrer à genoux, s’il ne pouvait debout ; et quand il en fut repoussé, il fit un discours aussi bas que ceux qui y entrent.
Si donc nos idées sont bien claires, pourquoi leur clarté ne se communiquerait-elle pas à nos jugements, à nos raisonnements, à notre discours ? […] Mais ce qui durera plus encore, c’est la méthode qu’il a reçue de Condillac, et que, dans son Discours sur le raisonnement, il résume avec une lucidité admirable.
.… Prendre un ton emphatique pour parler de la vertu, mais ne la mettre que dans vos discours & jamais dans vos actions.… voilà le grand mystere de votre Philosophie ». pag. 443.
Étudiez le discours de Priam : vous verrez que le second mot prononcé par l’infortuné monarque est celui de père, πατρὸς ; la seconde pensée, dans le même vers, est un éloge pour l’orgueilleux Achille, θεοῖς ἐπιείκελ’ Ἀχιλλεῦ, Achille semblable aux dieux.
Que l’abbé Sertillanges et le pasteur Wagner préparent leurs discours ; que le père Vaillant rallume sa vieille flamme blanquiste ; qu’Albert de Mun nous donne jusqu’au bout son cœur : nous sommes en péril de mort.
Le principal, attrait de l’Académie des orateurs était qu’à de certains jours on s’y réunissait pour s’entrelire des discours sur toute sorte de sujets. […] On avait mis, selon le mot si vrai de La Bruyère, on avait mis dans le discours tout l’ordre, toute la netteté, toutes les grandes qualités, en un mot, dont il était capable. […] » Considérez maintenant la place que ces artifices de langage occupent dans le discours. […] Aussi, dans un seul discours, épuise-t-il d’un coup tout ce qu’il peut tirer d’un texte. […] Cela d’ailleurs n’avait pas jadis empêché le jeune prêtre de l’Oratoire de prononcer un fort beau discours pour la bénédiction des drapeaux du régiment de Catinat.
Tous s’accordent à admirer son désintéressement, la flamme généreuse qui inspire ses actes, ses écrits et ses discours. […] Et si éloquents sont ses discours, que Colin, confus, lui donne le baiser d’accordailles et va demander sa main à son père. […] Ce baiser valait assurément un discours. […] Et il nous eût donné un discours bien écrit, élégant, généreux et froid comme glace. […] Ses discours respirent une rare élévation.
Puis, sont venus, en 1867 et 1868, les trois Discours, réimprimés dans ce volume, À propos des Bibliothèques populaires, — De la loi sur la presse, — De la liberté de l’enseignement. — Telles sont, du 28 avril 1865 au 13 octobre 1869, les marques du passage de M.
. — Discours académiques (1886). — La Souris, trois actes (1887). — Amours et haines, poésies (1888). — Émile Augier (1889). — Cabotins !
[Réponse au discours de réception de M.
Boileau publia dans le même temps son Discours au roi, dont j’ai déjà parlé : c’est un de ses meilleurs écrits.
Un ton noble & mesuré dans l’exorde, des gradations bien amenées dans le cours du discours, une chaleur qui naît de la force des raisons, des réflexions vives & pénétrantes, un pathétique qui acheve, dans la péroraison, de subjuguer le cœur, après avoir captivé l’esprit, sont des ressorts qu’il manie toujours avec un succès, fruit du génie, de l’art de le modérer & de lui donner l’essor à propos.
Nous ne parlerons pas du Discours sur la Tragédie, dont les excellentes observations ne sont pas capables d'excuser la sotte apologie qu'il y fait de l'amour tyrannique de Scudéry.
Il fut mis en prison à Toulouse, l’an 1553, pour un discours qu’il eut l’audace d’y débiter contre le parlement & contre la nation Toulousaine, qu’il taxoit d’ignorance & de barbarie.
Le chœur, dans la tragédie ancienne, signifie un ou plusieurs acteurs, qui sont supposés spectateurs, mais qui témoignent de temps en temps la part qu’ils prennent à l’action par des discours qui y sont liés, sans pourtant en faire une partie essentielle.
Monté sur un coursier rapide, Godefroi parcourt les rangs de son armée ; il parle, et son discours est un modèle d’éloquence guerrière.
Dans un discours, en guise de préface, Remy Belleau explique qu’il a voulu suivre l’opinion des anciens auteurs sur les vertus et les propriétés particulières des pierres précieuses. […] Comme poésie, les discours de Ronsard contre les protestants sont le prototype des Tragiques. […] Le plaisant est qu’il se trouvait être justement plein à l’excès de toutes ces molles afféteries et que son discours manquait surtout de fermeté et de bon naturel. […] Mais qu’en vous ce discours n’excite aucun souci, Et croyez que le gain me fait parler ainsi. […] Et l’on se demande si son hyperbole est celle que Quintilien considère comme une perfection du discours.
Plus d’une fois, dans son discours, il lui est arrivé de broncher devant une épithète, de chanceler devant un synonyme. […] Le directoire, le consulat, l’empire et la restauration, occupent, dans le discours de M. […] Mais le véritable but, le véritable sujet du discours de M. […] C’est là le sens intime du discours prononcé par M. […] Guizot, une phrase de son discours suffirait pour nous ramener à notre conviction première.
On tirerait, non de ses livres filandreux et morts, mais de tant d’admirables discours, une idéologie saisissante du radicalisme proconsulaire. […] Quand il prononçait des discours sur les intérêts sucriers, les journaux disaient que M. de Lamartine cultivait la betterave dans les nuages. […] Il y a un esprit de Jaurès, l’esprit qui exige que tous les problèmes politiques, intérieurs et extérieurs, comportent une attitude socialiste, une solution socialiste, ou plutôt, pour employer l’expression de la rhétorique grecque, qui convient mieux ici, le discours socialiste opposé au discours bourgeois. […] Un familier du Conciones écrirait indifféremment les deux discours, et un analyste critique verrait dans l’un et l’autre des coupes sur un complexe. […] Herriot disait, dans un discours dominical, que l’originalité du parti radical consistait à être en même temps pour la patrie et pour la Société des Nations, pour une France bien défendue et pour une France pacifique.
Il en donnait les premières marques vers le temps où Descartes, dans son Discours de la méthode, faisait voir les plus beaux fruits du sien. […] Les principes de l’Art de persuader, dans Pascal, sont ceux du Discours de la méthode dans Descartes, et plus particulièrement des Règles pour conduire notre esprit dans la recherche de la vérité, ouvrage posthume de ce grand homme39. […] Descartes — et c’est par là qu’il est admirable — ne veut convaincre la raison que par la logique ; tout le tissu de son discours est un enchaînement de prémisses et de conclusions. […] Je ferais toucher du doigt, dans les Provinciales et les Pensées, des passages qu’on dirait de Bossuet pour la magnificence solide et l’audace toujours sensée, ou de Bourdaloue pour la suite d’un discours sévère à la fois et passionné, ou de La Bruyère pour l’éclat des couleurs et la vivacité des contrastes, ou de Voltaire pour la facilité et l’enjouement.
. : ce ne seront plus des Eglogues, mais des entretiens de cour & des discours de ruelle.” […] La Motte a laissé vingt Eglogues, précédées d’un discours sur ce genre, où l’on trouve des idées neuves. […] Il y en a de fort ingénieuses & quelques-unes très-bien faites ; mais les meilleures ne valent pas, à beaucoup près, le discours éloquent qui leur sert de préface. […] Dorat a donné à la tête de ses Fantaisies un discours dont nous ferons usage, parce qu’il contient à-peu-près tout ce que nous pouvons faire entrer dans ce Paragraphe.
M. de Vigny prononça un discours sage, modéré, convenable, faisant dignement sa profession de foi littéraire et donnant à l’école nouvelle les éloges qu’elle méritait. […] L’ex-ministre est oublié ; nul ne sait un mot des discours qu’il prononça jadis ; nul ne connaît plus un seul acte de sa vie parlementaire. […] Il s’abjura et se parjura tout entier, ne recula devant aucun cynisme, but l’absinthe jusqu’à la lie, et, s’oubliant lui-même, il fit un discours Nu comme le discours d’un académicien.
Mais qu’on mette en regard, d’un côté ce livre si souverainement conduit et si harmonieusement terminé, et, de l’autre, quelques années d’un pouvoir semblable à ce qu’on voyait trop souvent par le passé, — d’un pouvoir partagé, disputé, insulté, parfois calomnié d’en bas, parfois déjoué d’en haut et du côté où l’on devait le moins s’y attendre, — d’un pouvoir le plus souvent aussi paralysé dans l’action que magnifique et brillant par le discours, mais par un discours encore qui s’envolait et ne se fixait pas en des pages durables : — et qu’on me dise, au point de vue de la gloire solide, ce qui vaut le mieux !
Le nouveau volume que vient de publier M. de Laprade, et où se trouve son discours de réception, est un recueil de prose ; il se compose d’une douzaine de morceaux de diverse provenance et dont plusieurs paraissent avoir été de premières leçons, des discours d’ouverture de Faculté.
Dans le discours sur leTravail littéraire, qui se lit àla fin de Rome et Lorette et qui est une espèce de discours académique de réception dans une société religieuse, M.
se trouve la réfutation écrite du discours que l’orateur précédent a tâché d’improviser. […] C’est, au contraire, cet espiègle de Camille Desmoulins qui aurait pris plaisir à signer un autre feuilleton des plus régalants, celui du 1er février 1848, dans lequel le discours de début, le maiden-speech d’un chirurgien de Paris, opérateur aussi habile que député malencontreux (M.
Bertrand, dans l’excellent discours qu’il a prononcé sur la tombe de son illustre confrère, a relevé avec raison ce trait caractéristique. […] Il est d’usage, à l’Académie française, que le directeur ou président en exercice, lorsqu’un membre meurt, préside également la séance et prononce le discours solennel le jour où ce membre est remplacé et où l’on reçoit son successeur : le mort, tout naturellement, y est fort célébré.
Gace Brûlé, le Châtelain de Coucy, Thibaut de Navarre dissertent, analysent ; ils font des discours ou des causeries. […] Le début a du sentiment, j’en conviens : mais la suite est un discours moral, à la mode de nos odes classiques.
Il fallait avoir vécu loin des salons, et n’avoir pas subi le joug du discours latin, pour faire des mots la sincère et simple image de l’émotion ou de la sensation. […] Mais c’est l’individualité qu’il y poursuit ; et s’il sent la perfection artistique de la forme chez les écrivains du xviie siècle, il réduit la littérature à l’analyse psychologique et au discours moral.
Tel discours de nos parlements vaut assurément les meilleures harangues de Démosthène ; tel plaidoyer de Chaix-d’Est-Ange est comparable aux invectives de Cicéron ; et pourtant Cicéron et Démosthène continueront d’être publiés, admirés, commentés en classiques ; tandis que le discours de M.
Il y a des œuvres où plaire est le but principal et presque unique de l’écrivain ou de l’orateur : tels un conte, un roman d’aventures, un vaudeville, un discours d’apparat. […] Par exemple, un plaidoyer, un sermon, un discours ou un pamphlet politique n’ont pas pour unique ni même pour principale raison d’être, de charmer : c’est par surcroît qu’ils veulent plaire.
Le loup, par ce discours flatté, S’approcha. […] Tout le discours du solitaire est parfait, et ceux qui aiment les vers le savent par cœur.
De notre temps si la Prose s’altère sur quelques points, c’est pour s’enrichir par tant de conquêtes : rappelons-nous la comédie élargissant son domaine, le roman agrandi suscitant ses véritables chefs-d’œuvre, l’histoire faisant de son champ jadis étroit tout un monde d’explorations et de découvertes, la critique vraiment fondée et promue à la dignité d’un genre original où cinq à six hommes supérieurs ont véritablement créé, l’érudition réconciliée avec le beau style et devenue l’une des provinces de la haute littérature, la politique rendant parfois de mauvais services à la pureté de la langue, mais produisant aussi dans la presse et à la tribune d’admirables écrits de polémique et de non moins admirables discours, la philosophie et la religion enfin pour de nouveaux besoins et avec de nouveaux interprètes se créant aussi une langue nouvelle. […] Extrait du discours récemment prononcé par M.
S’il se formoit des pantomimes à Paris, ne conçoit-on pas qu’ils débuteroient par executer dans leur jeu muet les belles scénes du Cid et des autres pieces les plus connuës, en choisissant celles où l’action demande que le comédien prenne plusieurs attitudes singulieres, qu’il fasse plusieurs gestes faciles à remarquer, et qu’on puisse reconnoître aisément quand on les voit faire sans entendre le discours dont ils sont l’accompagnement naturel. […] L’art des pantomimes auroit eu plus de peine à réussir parmi les nations septentrionales de l’Europe, dont l’action naturelle n’est pas fort éloquente ni assez marquée pour être reconnuë bien facilement lorsqu’on la voit sans entendre le discours dont elle doit être l’accompagnement naturel.
Son Discours préliminaire tranche nettement sur tous les livres de rhétorique antérieurs et sur les traités jusqu’alors connus en France. […] On voudrait seulement plus de rapidité dans l’ensemble du discours, et hâter par moments la marche de l’écrivain circonspect, qui ne fait grâce d’aucun des préparatifs et des appareils de sa pensée. […] Manzoni, dont c’étaient là les premiers discours avec Fauriel, dirigea de bonne heure son style de ce côté, selon cette vue élevée et sévère. […] Le Discours historique qui sert de préface à sa pièce le prouve assez ; je le comparerais presque, pour le ton comme pour le fond, à quelqu’une de ces piquantes lettres critiques d’Augustin Thierry sur notre propre histoire ; sans avoir la prétention d’éclairer celle du nord de l’Italie au ixe siècle, ce Discours a pour effet d’en rendre l’obscurité visible, et démontre que ce qu’on prenait pour de la lumière n’en est pas. […] Discours préliminaire, page cxxvi.
Il s’était amusé à traduire un petit discours latin prononcé dans l’Assemblée générale de Sorbonne le 23 décembre 1780 par l’abbé Cotton des Houssayes, bibliothécaire de la maison, et où toutes les qualités et les devoirs du parfait bibliothécaire sont exposés avec élégance et candeur (Techener, 1839) : L’auteur de ce petit chef-d’œuvre presque inconnu, disait M.
Jouffroy, et j’ai reparlé de lui au tome VIII de ces Causeries, à l’occasion d’un discours de M.
Il s’en est tiré cette fois, comme toujours, par un admirable talent, par un talent qui grandit plutôt sous les attaques, et il s’est élevé, au dire de tous, surtout dans son second discours, à la plus haute et à la plus ferme éloquence.
— Or il y avait près de là, non pas dans la serre ni à titre de fleur rare (il n’en était pas digne), mais sur une fenêtre, un petit brin de réséda, poussé par hasard dans une fente de muraille ; il écoutait ces charmants discours des nobles fleurs, et quand la dernière eut parlé, il murmura de manière à être entendu : « Oui, mes sœurs (car vous l’êtes en parfum), oui le parfum est la gloire et l’orgueil des fleurs.
Si vous prolongez les développements, si vous mettez de l’obscurité dans les discours ou de l’invraisemblance dans les événements, vous suspendez ou vous détruisez l’intérêt par la fatigue de l’attention.
Les comparaisons sont les portes par où le vague envahit le discours.
Discours prononcé aux funérailles de M.
J’observe, en finissant ce chapitre, que vers la fin de la période dont il traite (en 1637) parut le premier ouvrage de Descartes, celui qui l’ait son plus incontestable titre de gloire ; je parle de son Discours sur la méthode pour bien conduire sa raison et chercher la vérité dans les sciences.
Massillon a fait quelques oraisons funèbres ; elles sont inférieures à ses autres discours.
Esclaves que nous sommes Et des rigueurs du sort et des discours des hommes !
Ainsi a fini plus d’une monarchie en plein abîme, en plein argot ; tant il est difficile de se tenir longtemps à la majesté du drame, à la hauteur du discours ! […] — On n’a pas voulu me croire, s’écrie Sganarelle, qui depuis s’est payé de ses gages sur la succession de son maître… C’est vrai, on n’a pas voulu te croire, ami Sganarelle, parce que tes discours n’ont pas été d’accord avec tes actions ; parce que, tout en déclamant contre Don Juan, tu es resté dans son frivole voisinage de vices et de mensonges ! […] On passait ensuite à la Mascarade du Mardi-Gras, où le paysan et la paysanne plaidaient la Cause grasse, et leurs discours étaient un peu gras de saupiqué. […] » Et moi, je vous réponds que le roi Louis XIV n’a jamais tenu un pareil langage à une abbesse, dans son propre couvent, et qu’en tout cas, si jamais le roi eût tenu ce discours, il ne l’aurait pas tenu avec dignité ! […] » Ces amoureux petits discours, si jolis et si bien placés dans cette chapelle des carmélites et dans une circonstance si solennelle, ne touchent pas, le moins du monde, la sœur Louise de la Miséricorde.
Fuyez néanmoins l’hypocrisie, comme vous fuiriez les écueils de Charybde et de Scylla ; évitez l’ostentation, soit dans votre conduite, soit dans vos discours ; n’affectez ni l’austérité ni une gravité outrée. […] Soyez toujours en état de vous rendre à vous-même ce témoignage, que jamais vous n’avez l’intention d’offenser personne dans vos discours ; et si l’impétuosité du caractère vous porte à faire à quelqu’un une offense involontaire, comme son inimitié sera sans fondement légitime, elle ne saurait être de longue durée. […] L’existence et les attributs de la Divinité, la probabilité et la nécessité morale d’un état futur, étaient les objets favoris des discours de Laurent.
[Discours prononcé à la soirée offerte à M. […] [Discours prononcé à la soirée offerte par les jeunes écrivains (22 avril 1897).] […] Mais il n’est que la charpente où s’étaye le discours du poète, qui est toujours charmant, souvent admirable.
C’était pour Mirabeau que Chamfort avait composé le discours contre les Académies, qui devait être prononcé par le grand orateur à l’Assemblée. Le discours est piquant, mais l’acte est des plus à charge à la mémoire de Chamfort. […] On peut sourire de bien des traits en lisant ce discours que Mirabeau comparait à un pamphlet de Lucien, mais le procédé est jugé moralement.
Ailleurs il nous le dira encore, et avec la même grâce, et avec plus de grâce encore, car ce que je vais vous lire, c’est le passage le plus charmant de ce discours à Mme de La Sablière que La Fontaine a prononcé dans sa séance de réception à l’Académie française. Il devait dans ce discours, ainsi que je vous l’ai indiqué, faire amende honorable de ses œuvres licencieuses, et puis, par un entraînement bien naturel, dépeindre son caractère. […] C’est, je crois, à cause de son goût, à cause de sa passion pour les petits et les opprimés, qu’il a tant aimé les animaux, je le crois ; j’en suis sûr puisqu’il le dit, car enfin c’est lui qui, en plein dix-septième siècle, a fait deux plaidoyers pour les animaux ; l’un que je réserve pour plus tard, car c’est de la philosophie, et j’aurai à parler de la philosophie de La Fontaine, c’est le Discours à Mme de La Sablière, le plaidoyer pour l’esprit des bêtes, un plaidoyer sur cette idée que les bêtes sont intelligentes. (« On ose soutenir que les bêtes n’ont pas d’esprit… »).
[Discours d’inauguration de la statue de Victor de Laprade à Montbrison, le dimanche 17 juin 1888.]
. — Discours sur la mort de Narcisse ou l’impérieuse métamorphose (Théorie de l’amour) [1895]. — L’Hiver en méditation ou les Passe-Temps de Clarisse, suivi d’un opuscule sur Hugo, Richard Wagner, Zola et la Poésie nationale (1896). — Églé ou les Concerts champêtres, suivi d’un épithalame (1897). — La Route noire (1900). — La Tragédie du nouveau Christ (1901).
Son intelligence éclate sans doute dans le discours : À l’écriture, il n’est qu’un fumeux ignorant, et ses bouquins sont d’un raseur.
Nous avons fait connoître la plûpart de ces Eloges, dans le chapitre des Orateurs, à l’article des discours académiques.
Tous les discours qui nous ramenent à nous-mêmes, et qui nous entretiennent de nos propres sentimens, ont pour nous un attrait particulier.
Il est vrai que nos bergers et nos païsans sont si grossiers, qu’on ne sçauroit peindre d’après eux les personnages des églogues ; mais nos païsans ne sont pas les seuls qui puissent emprunter des agrémens de la campagne les figures de leurs discours.
je partage votre généreuse ardeur, mais je vous prie de la modérer quelques instants encore… Je n’ai pas l’habitude des harangues, et, nourri loin de l’Académie, je n’en connais pas les périphrases… Et pourtant je vous dois un discours bien senti avant de vous faire faire le pas décisif dans cette route glorieuse, mais semée d’écueils, où je vous ai engagés… C’est un devoir, je saurai le remplir… (Il rougit.)