Ainsi, il tombe comme un milan sur la femme de son meilleur ami, laquelle ne lui fait pas ombre de résistance, et après l’avoir possédée, il lui crache son mépris à la figure. […] Macaulay a dit un jour que la biographie de Johnson était d’autant meilleure que Boswell, cette espèce de laquais, n’avait absolument que les qualités littéraires du laquais, et qu’on voyait mieux Johnson à travers le vide de talent de son biographe qu’à travers la lumière de son talent, s’il en avait eu.
Son Diable Boiteux est un des meilleurs Vaudevilles en prose qu’on ait jamais faits. […] Quoi qu’il en soit, il est assez rare que cet Auteur ennuie, & c’est une assez bonne réponse à faire aux meilleures critiques.
À vrai dire, toute personne qui, dans sa jeunesse, a vécu d’une vie d’émotions et d’orages, et qui oserait écrire simplement ce qu’elle a éprouvé, est capable d’un roman, d’un bon roman, et d’autant meilleur que la sincérité du souvenir y sera moins altérée par des fantaisies étrangères : il ne s’agirait pour chacun que de raconter, sous une forme presque directe et avec très-peu d’arrangement, deux ou trois années détachées de ses mémoires personnels.
Maître Rabelais s’est montré moins conséquent sans doute : son Pantagruel et son Gargantua se rapetissent et s’humanisent assez fréquemment ; mais du moins quand ils sont géants, ils le sont de meilleure foi et avec plus de bonhomie que celui de M.
Un prince d’Allemagne, connu par son amour pour les lettres, vient de proposer un prix pour la meilleure dissertation philosophique sur le rire.
Une impression inquiétante d’insincérité se dégage de la lecture même de ses meilleures pièces.
Marie a la meilleure part.
L’auteur annonce, au début, qui y reprend ce qui a déjà été dit entre eux, pour en faire un tout avec ce qu’il va ajouter, « La gloire et les triomphes de Rome, lui dit, l’auteur, ne suffisent pas à votre curiosité ; elle me demande quelque chose de plus particulier et de moins connu ; après voir vu les Romains en cérémonie, vous les voudriez voir en conversation et dans la vie commune… Je croyais, en être quitte pour vous avoir choisi des livres et marqué les endroits qui pouvaient satisfaire votre curiosité ; mais vous prétendez que j’ajoute aux livres… La volupté qui monte plus haut que les sens, cette volupté toute chaste et tout innocente, qui agit sur l’âme sans l’altérer, et la remue ou avec tant de douceur qu’elle ne la fait point sortir de sa place, ou avec tant d’adresse qu’elle la met en une meilleure, cette volupté, madame, n’a pas été une passion indigne de vos Romains.
Elle dit que de tous les millions de lettres que madame de Richelieu a reçues, celle de M. de Grignan était la meilleure ; qu’elle l’a eue longtemps dans sa poche, qu’elle l’a montrée, qu’on ne saurait mieux écrire, ni plus galamment, ni plus noblement, ni plus tendrement pour feu madame de Montausier. »
Taine, la minutieuse enquête de Sainte-Beuve, le réalisme humain des meilleurs biographes anglais, les études anecdotiques comme celles des romantiques, seront fondus ensemble et concentrés au point de donner de l’homme, de ses contours, une apparente image : on aura ainsi les procédés qu’il faut pour pénétrer de réalité, de vérité, de vie, pour galvaniser et animer l’être dont l’âme aura paru morte et morcelée d’après le travail de l’analyseed.
Si le mérite le plus important des poëmes et des tableaux étoit d’être conforme aux regles redigées par écrit, on pourroit dire que la meilleure maniere de juger de leur excellence comme du rang qu’ils doivent tenir dans l’estime des hommes, seroit la voïe de discussion et d’analyse.
C’est comme le vin en retour des Indes qui paraît meilleur.
On peut dépenser avec eux beaucoup de morale, beaucoup de brochures et beaucoup de modération parlementaire, mais l’épée de Napoléon, la cravache de Louis XIV ou la botte de Charles XII sont meilleures que tous ces orviétans, et je m’y fierais davantage.
À ces indignités devant lesquelles on ne reculait pas, s’ajoutait du moins la dignité d’un grand danger… Ces condamnations à mort auxquelles je suis bien aise que Villon ait échappé, puisque cela nous a valu le Grand Testament et les meilleures de ses ballades, je ne suis point fâché qu’il en ait été frappé et qu’il ait eu à en courir les chances et les transes.
II C’est, en effet, une bonne fortune, — et même la meilleure de toutes les fortunes, — pour qui se sent en soi le moindre génie historique, que de rencontrer sous sa main de ces figures très rares, à caractère ambigu ou à double caractère, qui exercent la sagacité et donnent un prix plus grand encore au mérite de la justice.
Saint-Simon et la Philosophie, voilà les deux causes des préjugés qu’on trouve encore dans les meilleurs esprits de nos jours quand il s’agit de madame de Maintenon.
Seulement, le titre de son livre me le fit demander, comme si j’avais, sous les meilleurs rapports, connu le nom de son auteur.
C’est que cette philosophie qui, au xixe siècle, se réclame avec tant d’orgueil de Descartes et de son cogito, ergo sum, se sent des parentés certaines avec l’homme qui, clerc de l’Église de Dieu, introduisit le scepticisme là où l’Église avait mis ses sécurités sublimes, et déposé dans les esprits de son temps, comme dit Cousin : « le doute salutaire et provisoire qui préparait l’esprit à des solutions meilleures » que celles de la Foi.
Je crois toujours qu’elles seront meilleures que les anciennes.
On ne savait pas grand-chose de son origine, de sa famille, de son passé, et il a bien couru la chance de mourir tout entier, n’ayant vécu, sinon toujours en lui, au moins pour lui, — ce qui est peut-être la meilleure manière de vivre… Le prince de Ligne disait de Catherine II que son empire allait d’une tempe à l’autre de son beau front.
D’après les lettres seules de Mademoiselle de Condé, La Gervaisais, malgré l’auréole de son amour qu’elle lui met autour de la tête, fait l’effet d’un homme meilleur peut-être que les hommes de son temps, mais affecté pourtant des vices de son temps.
Parisot a, comme nous le croyons, les grands mérites de l’exactitude et de la fidélité, elle est la meilleure réponse aux opinions de M.
Cousin : « le doute salutaire et provisoire qui préparait l’esprit à des solutions meilleures » que celles de la Foi.
V Ainsi nous n’hésitons point à le répéter, de toutes les traductions qui ont été laites du livre de limitation, et elles sont nombreuses, depuis celle du chancelier de Marillac, rééditée de nos jours, et dans laquelle on a une naïveté bien inférieure à celle de la traduction du xve siècle, jusqu’à celle que s’imposa M. de Lamennais (il était chrétien alors) pour mortifier, je crois, son génie, la meilleure, celle-là qui complète le mieux son auteur en le traduisant, est celle que MM. d’Héricault et Moland nous ressuscitent aujourd’hui ; toutes les autres ne valent pas le texte parce qu’elles veulent seulement nous le donner.
Il manque même de haine philosophique, quoique de Rémusat doive avoir, tapies quelque part, les haines de sa philosophie, et quoique le scepticisme du temps et la glace de son tempérament aient bien diminué cette rage contre l’Église qu’ont tous, au fond du cœur, les philosophes, et que Cousin, lâche, mais indiscret, révélait en la couvrant de ce mot, dit justement à propos d’Abélard : « Il avait déposé dans les esprits de son temps le doute salutaire et provisoire, qui préparait l’esprit à des solutions meilleures que celles de la foi. » Charles de Rémusat n’a jamais eu de ces imprudentes et impudentes paroles d’un homme dont l’espérance trahit l’hypocrisie, mais à quelque coin, dans cet esprit moyen, dans cette âme de sagesse bourgeoise, il y a toujours, prête à se glisser au dehors, l’hostilité contre toutes les grandes choses que nous croyons… Comme Abélard, le héros de toute sa vie, comme Bacon, qu’il a aussi commenté, de Rémusat s’est toujours plus ou moins vanté d’être un écrivain de libre examen et de libre pensée, un philosophe contre la théologie, un adversaire de l’autorité sur tous les terrains, en religion comme en politique, — et comme l’Église est l’autorité constituée de Dieu sur la terre et qu’elle a le privilège divin « que les portes de l’enfer ne prévaudront jamais contre Elle », de Rémusat, qui est une de ces portes-là, — non pas une porte cochère, aux cuivres insolemment luisants et aux gonds tournant à grand bruit, mais une petite porte, discrète et presque cachée à l’angle et sous les lierres prudents de son mur, — de Rémusat entend bien prévaloir contre l’Église et lui prouver que son privilège divin n’est qu’une prétention !
Alexandre Dumas a su inspirer aux hommes le sentiment très rare d’un respect voisin de la peur, et c’est le meilleur respect, celui-là !
… Je me le suis demandé plus haut, si cela aurait été meilleur pour sa gloire, en supposant que cet infortuné ait un jour son atome de gloire, de vivre que de mourir ; si, en vivant, il aurait mis un jour au service de quelque grande conception le talent de style contracté, affiné, acéré et passé au feu de toutes les douleurs, un jour ressenties ?
Pour notre compte, nous sommes assez disposé à les accepter, parce qu’ils rentrent dans toutes les notions générales et incontestables sur la race nègre recueillies par les meilleurs observateurs.
Dans une quantité considérable de scènes empruntées à un monde de grandeur surhumaine, il a montré l’originalité et la fougue dont il avait jusqu’ici fait preuve en ses meilleures compositions.
c’est du Hugo pur, très monté, du Hugo de derrière les fagots, ou plutôt du milieu des fagots, car Victor Hugo est un bien meilleur faiseur de fagots que Sganarelle ; mais, vraiment, il en a fait rarement de pareils !
Joseph Autran est la meilleure réponse vivante à la théorie dont M.
C’était, avant tout, la respiration d’un seul homme, mais d’un seul homme qui était cette force qu’on nomme Ronsard ; c’était le πνευμα d’un de ces grands poètes de leur temps et de tous les temps, qui ont pour les meilleures cordes à leur lyre les fibres saignantes ou triomphantes de leurs cœurs.
Il se gardera comme du feu, lui, le cerveau bien fait, de ces éblouissantes sottises qu’un siècle moins sot que le nôtre aurait outrageusement sifflées, et, pur de toutes ces inepties prétentieuses, son livre sera certainement la meilleure réponse qu’on puisse faire, par le temps qui court, aux interprétations critiques et aux systèmes de tant de pédants affolés !
Dans ce roman, le meilleur de son œuvre, Victor Hugo mêle la critique d’art au drame, comme dans ses autres romans il mêle à son drame la critique sociale, avec cette brouillonnerie indifférente et ce mépris de l’unité qu’il a en tout, ce majestueux Monsieur Sans-Gêne, qui se croit souverain et qui, tout en proclamant l’art pour l’art, a toujours fait de la littérature la servante de ses idées et de ses ambitions.
L’étonnement ne me vient pas de Ninon Janin : il ne me vient pas de ce que cette Ninon est toujours Janin, le Jules Janin du meilleur temps de sa jeunesse, mais bien de ce que, dans le rajeunissement de son être, l’auteur de cette Fin d’un Monde et du Neveu de Rameau fût positivement, littéralement un autre que lui ; c’est, enfin, que fils de Diderot, — tout le monde lui connaissait cette généalogie intellectuelle, — il fût devenu si subitement semblable à son père, qu’on peut dire maintenant de Diderot « Janin Ier », comme on peut dire de M.
Gautier, se trouve être le morceau capital et le meilleur de son roman.
Edgar Poe est bien le premier et le meilleur, à sa manière, de cette littérature effrénée et solitaire, sans tradition et sans ancêtres… prolem sine matre creatam, qui s’est timbrée elle-même de ce nom de Bohême qui lui restera comme sa punition !
Parmi les maréchaux de France, le maréchal Ornano, arrêté en 1636, meurt à Vincennes ; le maréchal de Marillac, après quarante ans de service, est décapité, sous prétexte de concussions, c’est-à-dire, comme il le disait lui-même, pour un peu de paille et de foin ; le maréchal de Bassompierre, un des meilleurs citoyens, est mis à la Bastille, en 1631, et y reste onze ans, c’est-à-dire, jusques après la mort du cardinal.
Et si on voulait rêver pour Aristote une émotion lyrique, en pourrait-on supposer une plus naturelle et meilleure ?
Et avec quelle plénitude de conviction il proclame que « l’homme est le plus religieux dans ses meilleurs moments. […] Je l’appellerai, faute d’un meilleur terme, le tour d’esprit cosmique. […] Mais sur ce point, tout semblable à Emma Bovary, ce qu’il a en lui de meilleur sera la cause de sa perte. […] Et nous nous prenons à rêver pour ce courageux écrivain une fortune meilleure. […] Mais comment eût-il pu en parler sur un autre ton, lui devant, comme nous tous, le plus essentiel de ses idées et le meilleur de sa méthode ?
France a mis le meilleur de lui-même. […] Paléologue, dans le meilleur chapitre de son livre, l’a définie après M. […] Lorsque Leibniz proclame que « tout est au mieux dans le meilleur des mondes », il n’en sait rien. […] S’il y a d’ailleurs toujours quelque injustice à traiter aussi négligemment une œuvre où un vrai poète a mis plusieurs années de sa vie, elle serait ici criante, où il y a donné le meilleur de lui-même. […] et je ne dis pas de la plus fine, — il n’y a guère de mot qui convînt moins à Flaubert, — mais de la bonne, et presque de la meilleure ?
XXXIII On parlait de Nodier et de Mérimée comme conteurs ; on essayait de les définir ; « Allons, dit quelqu’un, je vois bien d’après tout ce qu’on dit que Mérimée est meilleur conteur, et que Nodier était meilleur hâbleur. » XXXIV De Vigny a une première couche épaisse et luisante et comme un enduit d’amour-propre ; c’est dur à percer ; mais, une fois passé cela, on le retrouve spirituel et assez aimable. […] Mais ne lui demandez pas davantage : ni profondeur, ni originalité vive, ni vérité neuve, etc. — La flamme manque à ses écrits, même dans les meilleures pages : il ne l’a eue que par la contradiction, à la tribune et dans le feu de l’action oratoire. […] CXLIII Le meilleur avantage d’une réputation qui vous répand dans le monde est d’y pouvoir choisir ses amis, ses habitudes, d’y bien voir toutes choses d’une bonne place. […] CLXXXII Quand les lettres ne rendent pas ceux qui les cultivent tout à fait meilleurs, elles les rendent pires.
À seize ans, comme Chérubin, on désire une servante en adorant une madone ; on est capable de toutes les convoitises et aussi de toutes les abnégations ; on trouve la vertu plus belle, et les soupers meilleurs ; la volupté a plus de saveur, et l’héroïsme a plus de prix ; il n’est pas d’attrait qui ne soit poignant ; la suavité et la nouveauté des choses sont trop fortes ; et, dans l’essaim des passions qui bourdonne au dedans de nous et nous pique comme des dards d’abeille, nous ne savons que nous précipiter tour à tour en tous les sens. […] Anne de Boleyn dit sérieusement avant de livrer sa tête : « Je prie Dieu de conserver le roi, et de lui envoyer un long règne, car jamais il n’y eut prince meilleur et plus compatissant20. » La société est comme en état de siége, si tendue que chacun enferme dans l’idée de l’ordre ; l’idée de l’échafaud. […] Je sais que, si j’y vais, j’aurai la compagnie de gens meilleurs que moi, et j’y rencontrerai aussi quelques bons drôles à tête chaude, et pourvu que je n’y sois pas cloué seul, je ne m’en soucie pas… Si je ne craignais pas plus les juges du Banc du Roi que je ne crains Dieu, j’irais, avant de me coucher, fourrer ma main dans le sac d’un bourgeois ou d’un autre. » Un peu après, il a des remords, il se marie, peint en vers délicieux la régularité et le calme de la vie honnête, puis revient à Londres, mange son bien et la dot de sa femme avec une drôlesse de bas étage, parmi les ruffians, les entremetteurs, les filous, les filles, buvant, blasphémant, s’excédant de veilles et d’orgies, écrivant pour avoir du pain, quelquefois rencontrant parmi les criailleries et les puanteurs d’un bouge des pensées d’adoration et d’amour dignes de Rolla, le plus souvent dégoûté de lui-même, pris d’un accès de larmes entre deux buvettes, et composant de petits traités pour s’accuser, regretter sa femme, convertir ses camarades, ou prémunir les jeunes gens contre les ruses des prostituées et des escrocs. […] Marlowe, comme Greene, comme Kett35, est un incrédule, nie Dieu et le Christ, blasphème la Trinité36, prétend que Moïse était un imposteur, que le Christ était plus digne de mort que Barrabas, que « si lui, Marlowe, entreprenait d’écrire une nouvelle religion, il la ferait meilleure », et « dans chaque compagnie où il va, prêche son athéisme. » Voilà les colères, les témérités et les excès que la liberté de penser met dans ces esprits neufs, qui, pour la première fois après tant de siècles, osent marcher sans entraves. […] Francesco, pour venger sa sœur séduite62, veut séduire à son tour la duchesse Marcella, femme de Sforza, le séducteur ; il la veut, il l’aura, il le lui dit avec des cris d’amour et de rage : « Avec ces bras, je traverserai une mer de sang, je me ferai un pont avec des ossements d’hommes, mais mes bras iront jusqu’à vous, jusqu’à vous, ma bien-aimée, la plus aimée et la meilleure des femmes. » Car c’est le duc qu’il veut atteindre à travers elle, vivante ou morte, sinon par le déshonneur, du moins par le meurtre ; le second vaut le premier, et vaut mieux puisqu’il fera plus de mal.
J’ai éprouvé, en étudiant cette toile peinte avec une touche large et simple comme le sujet, ce je ne sais quoi que jettent dans l’âme certains Lesueur et les meilleurs Philippe de Champagne, ceux qui expriment les habitudes monastiques. […] Il m’est impossible de dire : Tel tableau de Delacroix est le meilleur de ses tableaux ; car c’est toujours le vin du même tonneau, capiteux, exquis, sui generis, mais on peut dire qu’Ovide chez les Scythes est une de ces étonnantes œuvres comme Delacroix seul sait les concevoir et les peindre. […] Telle qu’elle est, et avec tous ses défauts, cette toile est la meilleure et incontestablement la plus frappante qu’il nous ait montrée depuis longtemps. […] Il est difficile de tirer un meilleur parti d’un sujet aussi simple ; tout y est poétique, la nature et l’homme ; tout y est vrai et pittoresque, jusqu’à la ficelle ou à la bretelle unique qui soutient çà et là le pantalon rouge. […] Cette composition, si riche, si gaie, et en même temps si noble et si élégante d’attitudes, est un des meilleurs rêves de bonheur parmi ceux que la peinture a jusqu’à présent essayé d’exprimer.
Préférons, toutefois, un vocabulaire de meilleure et plus longue ascendance. […] Le chemin qu’il a fait est le meilleur et le plus intelligent. […] Ses meilleurs efforts dérivent de là ; et c’est ce qu’Albert Vandal a montré avec une clarté admirable. […] Il s’attriste de voir que ses meilleurs amis le comprennent mal, à force de le connaître peu. […] Et la chanson de ton âme est un alliage harmonieux de ta pire douleur et de ta meilleure allégresse.
J’avoue qu’une aussi molle sieste d’après-midi méritait un meilleur réveil. […] Amalgamer, transmuer toutes nos émotions selon la formule sacrée qui en fera le fluide solaire du rêve et l’essence de vie. — Ô bel alchimiste de la nature, ton art nous rend plus beaux et meilleurs ! […] laisse-le entrer aussi… Je te donnerai un pourboire ; une fiole du meilleur cru de l’enfer. […] Certes, Monsieur, et des meilleurs. […] Mes méditations devant la nature m’en ayant fait concevoir toutes les splendeurs, je m’efforce de les traduire dans mes vers, car je crois que l’art doit fournir à tous les hommes des exemples de beauté afin de les rendre meilleurs.
Nous sommes dans la meilleure tribune ; le comte D… reste avec nous. […] C’était le meilleur ami de toute notre famille, le filleul de grand-papa, il nous a tous vus grandir ; vous pensez bien quelle perte irréparable. […] Je voudrais rendre meilleure une créature humaine en exploitant l’influence que je puis avoir sur elle. […] Bref, tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes. […] Agréez, je vous prie, cher maître, l’expression de mes meilleurs sentiments.
Le petit Baron était en pension à Villejuif ; un oncle et une tante, ses tuteurs avaient déjà mangé la plus grande et la meilleure partie du bien que sa mère lui avait laissé ; et lui en restant peu qu’ils pussent consommer, ils commençaient à être embarrassés de sa personne. […] Cette femme fut ravie de trouver un enfant qui était capable de remplir tout ce que l’on souhaiterait de lui ; et elle fit ce petit contrat avec d’autant plus d’empressement, qu’elle y avait été fortement incitée par un fameux médecin qui était de Troyes, et qui, s’intéressant à l’établissement de cette veuve, jugeait que le petit Baron pouvait y contribuer, étant fils d’une des meilleures comédiennes qui aient jamais été. […] XXIII Le Misanthrope, le meilleur de ses drames, et dont le seul défaut est que le dénouement ne sort pas du caractère, mais de l’autorité, tomba ; le sujet était trop triste pour un parterre de Français. […] Mais, sans vous fatiguer de ma cérémonie, Je m’en vais vous donner meilleure compagnie ; Et monsieur, qu’à propos le hasard fait venir, Remplira mieux ma place à vous entretenir.
Un critique distingué189 a dit au sujet de ces strophes : « Voilà qui est bien, mais il faudrait définir un peu tout cela d’une indication rapide au moins, parce que ce sont choses qui ne vont point de soi ensemble, et que les hommes ont opposé quelquefois la raison à la foi, le droit à l’idéal, la beauté à la raison et la justice à l’amour. » Ainsi vous demandez au poète des définitions philosophiques, une dissertation en vers, et vous ne voyez pas que Victor Hugo a réellement défini comme il le devait, « d’une indication rapide », chacune des vérités du monde moral : — la beauté est sainte, parce qu’elle est, comme : il l’a dit ailleurs, la « forme que Dieu donne à l’absolu » ; l’idéal qui germe chez les souffrants, parce que c’est la douleur même qui nous fait concevoir et entrevoir à travers nos larmes, par-delà ce mondevisible, un monde invisible et meilleur ; et non seulement elle nous le fait concevoir, mais elle le fait germer en nous et éclore. […] Et Byron : « Tout n’est pas pour le mieux dans le meilleur des mondes. » — Même les poèmes des philosophes conscients et raisonnés, comme Sully-Prudhomme : — L’homme ne peut se résoudre à ne pas espérer (les Danaïdes) ; Les âmes délicates sont faciles à froisser (le Vase brisé) ; On serait heureux de retrouver dans une autre vie ceux qu’on a perdus (les Yeux) ; Les hommes travaillent l’un pour l’autre : il se faut entr’aider, c’est la loi de nature (le Rêvé) ; Les aéronautes sont des hommes courageux, qui se munissent de baromètres et qui font à leurs dépens des expériences de physique (le Zénith)192. — C’est un lieu commun aussi que de vivre, d’être homme : tous nous faisons tour à tour les mêmes réflexions ; cependant, pour chacun de nous, elles sont neuves, imprévues. […] Il est probable que le meilleur moyen de rendre le travail possible pour tous, c’est « de le rendre partout libre » ; l’initiative individuelle et la charité privée feront le reste213. […] Et qui donne à regret à cette race humaine Un peu de pain pour tant de labeur et de peine ; Des cités durs, éclos sur ces sillons ingrats ; la charité, la paix, la foi, sœurs vénérables L’orgueil chez les puissants et chez les misérables : La haine au cœur de tous Frappant sur les meilleurs des coups mystérieux Sur tous les hauts sommets, les brumes répandues, Deux vierges, la justice et la pudeur, vendues ; Toutes les passions engendrant tous les maux ; Là le désert torride, ici les froids polaires Des océans émus de subites colères Pleins de mâts frissonnants qui sombrent dans la nuit ; Des continents couverts de fumée et de bruit.
Rousseau lui parurent fournir, l’une une meilleure définition du fait, l’autre le germe d’une solution nouvelle du problème. […] XII, 1877, p. 77) ] Le meilleur demeure en moi-même ; Mes vrais vers ne seront pas lus. […] [Les deux vers cités proviennent du poème liminaire « Au lecteur » des Poésies (1865-1866), Stances et Poèmes de Sully-Prudhomme (Paris, Alphonse Lemerre, p. 5-6) qui commence ainsi : « Quand je vous livre mon poème, / Mon cœur ne le reconnaît plus : / Le meilleur demeure en moi-même,/Mes vrais vers ne seront pas lus . »] 3. […] Voici la suite des idées : la meilleure manière de conserver le talent d’improviser est de l’exercer tous les jours devant plusieurs auditeurs ; mais il vaut mieux parler sans témoin que ne pas parler du tout ; « on peut aussi s’exercer à traiter des sujets dans toute leur étendue, même en silence, pourvu que l’on prononce intérieurement une sorte de discours » (silentio, dum tamen quasi dicat intra seipsum) ; ce genre d’exercice a l’avantage de pouvoir se faire en tout lieu et à tout moment quand nous n’avons pas d’autre occupation, et il est plus favorable que les deux autres à une composition soignée ; mais ceux-ci excitent davantage la verve oratoire. — Dans le livre XI, chapitre 2, autre allusion, plus timide encore : il vaut mieux apprendre par cœur en lisant ou en se répétant à voix basse (vox modica, et magis murmur) que silencieusement (tacite).
Tant que leur vie n’est pas asservie à la matière, les jeunes femmes sont les meilleures lectrices des poètes et leurs plus douces amies. […] Mais combien plus heureux, combien meilleur et plus doux ! […] Les fils de son héros favori ne sont pas destinés à devenir meilleurs que leurs ancêtres et Han Ryner semble ainsi avoir pour un instant, devant l’horreur des ans de guerre, désespéré de l’animal humain. […] Des professionnels laïques les secondaient, mais le livre est chose longue à faire et la meilleure foi du monde n’y suffit pas toujours.
Mais à revivre ces œuvres par la sympathie qui devine, comme l’apôtre Jean, autant que par la science qui demande à toucher, comme Thomas, on y découvre une beauté nouvelle, et l’on revoit le poète, penché sur l’œuvre aimée qu’il sait incomplète et dont il dit lui-même : Quand je vous livre mon poème, Mon cœur ne le reconnaît plus : Le meilleur demeure en moi-même, Mes vrais vers ne seront pas lus. […] Son meilleur drame est… Le Neveu de Rameau ; son poème, c’est Le Rêve de D’Alembert. […] Deuxième période : de 1840 à 1885 En politique : à l’entreprise insensée de la Restauration succède, en tous pays, une lente réalisation de la Révolution ; 1848, c’est un 1789 beaucoup plus modeste et plus sage, dans des milieux mieux préparés ; grâce à ce meilleur équilibre, c’est la marche en avant. […] (et ce même Hervieu a fait pourtant un des meilleurs drames modernes : La Course du flambeau…) Le seul nom de Phèdre, ou Hermione, ou Néron, suffit à reconstituer toute la tragédie ; mais de quel caractère dépend l’intérêt d’une pièce moderne ?
Monsieur, portent au moins une meilleure épithète, extensible, celle-là, aux génies, de d’Aurevilly et Villiers de l’Isle-Adam, en remontant jusqu’à Balzac et à ce Chateaubriand, le maître de tout le monde en ce siècle. […] Barrès, son meilleur élève. […] Au demeurant, le meilleur compagnon du monde : quand il parle des autres avec éloge, sa condescendance est de la meilleure grâce et de la plus sincère, vous pouvez m’en croire. […] Je les respecte profondément, je crains qu’ils ne soient les derniers… Au résumé, monsieur, je souhaite que votre enquête sur ces fins de la littérature aboutisse à une meilleure conclusion que la mienne. […] Et les tourments d’artiste, du début de l’ouvrage, et tant d’autres pages, croyez-vous que ce n’est pas de la meilleure psychologie ?
Une décadence dont s’accommodaient Virgile et les meilleurs des Latins pour en faire leur profit me conviendrait assez, faute de mieux, et nos critiques soi-disant classiques, s’ils y réfléchissaient, se verraient forcés de modifier, dans leur plan de campagne, la ligne droite et courte qui est leur fort.
S’il est aisé de concevoir pour une nation libre un gouvernement meilleur, il est encore plus aisé d’en concevoir un pire.
Il n’est pas vrai non plus que la morale existe d’une manière plus stable parmi les hommes peu éclairés ; il suffit de la probité sans des talents supérieurs, pour se diriger dans les circonstances ordinaires de la vie ; mais dans les places éminentes, les lumières véritables sont la meilleure garantie de la morale.
Qui des deux a le meilleur lot ?
Ainsi, en rejetant Ronsard et tout ce qui se rattachait à Ronsard, Malherbe sauvait le meilleur et l’essentiel de l’œuvre de Ronsard.
Elle songea à se nommer Académie des beaux esprits, ou Académie de l’éloquence, ou Académie éminente, et finit par s’appeler du meilleur et du plus simple nom : Académie française.
Son idéal était celui de l’épicurien, non de celui que célèbrent les chansons du Caveau, mais de l’épicurien héroïque de l’antiquité ou de la Renaissance, pour qui l’action même et la « vertu » virile étaient le meilleur des plaisirs.
… » Et ce goût un peu malsain d’assister à quelque chose de périlleux fait qu’on réserve toujours meilleur accueil au belluaire, je veux dire au conférencier, qui se présente sans cuirasse, c’est-à-dire sans notes. — Cette badauderie maladive, cette envie de la personne réelle et du morceau vivant, d’autres exhibitions sans doute la satisfont davantage : c’est elle que l’industrieux tenancier des Folies-Bergère exploite si intelligemment lorsqu’il laisse voir, sur, dirai-je sa scène, Mlle de Pougy ou Mlle de Presles.
Ajoutons que les meilleurs manuscrits portent [Greek : oi gnôstoi autô], et non[Greek : oi gnôstoi autô autou].
Il ne faut pas confondre Joseph Saurin avec Jacques Saurin, le meilleur prédicateur des églises réformées.
M. l’abbé Trublet, admirateur, outré de quelques écrivains, meilleurs prosateurs que poëtes, dit à peu près la même chose.
C’est un mauvais tableau, qui sent le bon temps et la bonne école ; c’est d’un mauvais artiste qui en a connu de meilleurs que lui.
Pour finir de réhabiliter Télémaque, on prétend que Fénelon a écrit comme on écrivait de son temps. « En prose et en vers, dit-on, les écrivains du dix-septième siècle évitaient soigneusement l’éclat, la violence, tout excès d’imagination. » Ceci est peut-être vrai en général, et encore pourrait-on discuter ; mais la preuve que tous les écrivains de son époque n’écrivaient pas comme Fénelon, c’est qu’il y a eu des gens comme Bossuet, qui incarne précisément la violence, l’éclat, l’imagination, qui ne recule devant aucune audace, crée son style et donne à sa langue l’originalité de la Bible et des meilleurs Pères de l’Eglise.
Celui qui nous a donné la meilleure poétique est un des plus grands philosophes de l’antiquité ; les vers du Virgile de nos jours sont remplis d’une philosophie aussi solide qu’agréable ; enfin j’ai vu un roi, qui pour avoir gagné douze batailles n’en était pas moins philosophe et homme de lettres, avoir auprès de lui, sur la même table, Athalie et les Commentaires de César, et douter lequel des deux ouvrages il aimerait mieux avoir fait.
Malebranche ne pouvait lire sans ennui les meilleurs vers, quoiqu’on remarque dans son style les grandes qualités du poète, l’imagination, le sentiment et l’harmonie.
Je ne le dirai point, et c’est le meilleur tour à jouer peut-être à cette vanité de Galatée littéraire, qui fuit derrière les saules de ses livres pour être mieux vue… Elle les croit des flambeaux !
Leur affliction est la meilleure critique du passé dont ils sont sortis.
Cette histoire, après tout, intéressante, renseignée, d’une expression preste et svelte (l’expression, la meilleure qualité de l’auteur !)
Ce point d’honneur de nos pères, à nous, plus petits, mais non pas meilleurs, ce point d’honneur dont nous retrouvons parfois l’étincelle dans la poudre de l’individualisme antichevaleresque de ces derniers temps, emplissait démesurément toute l’histoire officielle ou souterraine au xe siècle.
Il y a bien encore çà et là dans ce livre, qu’il a écrit pour la tête blonde de sa fillette, de ces touches honnêtes, tendres et rosées du Greuze qu’il fut dans ses meilleurs jours ; mais ce qui domine le livre, ce qui lui donne sa physionomie, c’est le philosophe, et le philosophe qui ne doute pas une minute de son fait et qui morgue le lecteur de son aplomb suprême !
Mais il n’en est que meilleur dans son genre.
Mais la goutte du génie de Rabelais, qu’il a naturellement et qu’il n’imite point, le sauve de tout cela et reste le meilleur et le plus profond caractère de son talent.
Je ne sache pas de livre meilleur que le sien pour jeter la goutte d’eau glacée sur les fronts échauffés par le bonnet rouge, — pour rasseoir et paralyser l’enthousiasme imbécilement ou épileptiquement révolutionnaire… Peu de temps avant sa mort, est-ce que Victor Hugo — un égaré aussi par l’histoire de la Révolution française — n’écrivait pas cette phrase, chargée, croyait-il, d’une prophétie : « Le dix Août est à la Révolution ce qu’aujourd’hui est à demain… » ?
Il nous l’assure, ce ne fut ni pour se soustraire à une oppression même imaginaire, ni pour réaliser un état de choses meilleur qu’ils ne pouvaient pas désirer, mais pour cette avarice égoïste et sordide qu’ils ne voulurent pas payer une taxe dont l’Angleterre avait besoin.
Armand Marrast, comme Janin, était de ces talents, jolis et éblouissants, qui s’enferrent sur des bévues et par là ne sont plus comptés pour ce qu’ils valent, tandis que la médiocrité correcte et posée de Carrel était de celles qui font les meilleures affaires d’un homme parmi ses contemporains.
Les meilleures lettres qu’on ait de lui ne peuvent valoir, par le détail de l’observation (son seul mérite réel), les livres qu’elles rappellent par leur langage raisonnable, tranquille et d’une pâle élégance, quand il est le mieux réussi.
Or, par un de ces tours que les faits jouent parfois aux gens d’esprit, ces documents sont la meilleure réponse qu’on puisse adresser aux opinions de Champfleury sur Hoffmann.
Quand on absout l’humanité, parce que, dit-on, on la comprend, quand la meilleure justification des choses est… qu’elles sont ou qu’elles furent, il faut bien accepter la religion avec tout le reste, car il y en a eu assez, de religions, sur la terre de ce globe, et assez de sentiment religieux dans les cœurs qui battent encore à sa surface ou qui dorment glacés dessous.
Sainte-Beuve, meilleur à imiter cependant, car, du moins, celui-là est humain sous sa littérature et recherche les influences de la vie dans les révélations de la pensée !
C’était un pauvre souffreteux de naissance, mort, à quarante-huit ans, plus vieux que Fontenelle, qui en avait cent, mais qui s’était tout doucettement trempé dans un égoïsme meilleur que le Styx pour rendre un homme invulnérable.
Dieu, qui se joue de tout et qui veut nous montrer combien toute apparence est vaine, n’avait-il pas mis le cœur de son meilleur ami derrière les traits de son ennemi le plus implacable ?
… Il y a une ressemblance meilleure, plus honorable et plus essentielle.
Nous l’espérons bien, la publication de son œuvre sera meilleure pour sa gloire, — cette gloire à laquelle il ne pensait pas, et qui, comme la Fortune, aime à venir s’asseoir à la porte de ceux qui dorment, hélas !
Comme les Élégants d’alors, il salit beaucoup de gants, blancs et jaunes ; mais, moins superficiel que les autres, il livra le meilleur de sa jeunesse en proie aux plaisirs enivrants et aux cruautés de l’amour… L’extraordinaire poésie qui était en lui s’était éveillée dès l’enfance.
Il a conquis la naïveté qu’on ne conquiert pas d’ordinaire, ce verre d’eau de source que le plus brillant ou le plus charmant talent n’a pas toujours à nous offrir, et qui est le meilleur breuvage, pour nos esprits et pour nos âmes, que le génie lui-même puisse nous donner !
Tout n’y est-il pas des meilleures qualités de cette femme, adorable par moments, qui n’est pas un poète, mais une femme qui, pour le coup, a passé bien près de la poésie, en nous passant si près du cœur ?
Et enfin, puisqu’il est descriptif, La Fontaine, l’originalité du paysagiste, quand, en France, de son temps, il n’y en avait pas encore un seul dans la littérature, et que Fénelon nous donnait (dans son Télémaque) une nature souvenue et tirée des Anciens… Eh bien, disons-le, à travers toutes ces originalités différentes, qu’on retrouve quand on les y cherche dans le génie décomposé de La Fontaine, la meilleure à mes yeux et la plus étonnante, celle qui le fait le mieux ce phénix de La Fontaine, celle qui complète le mieux toutes ses puissances par un charme vainqueur de tout, c’est la bonhomie, c’est cet accent de bonhomie qui se mêle à tous les détails de son œuvre, — et je n’entends pas ici que les Fables, mais les Contes !
Tel l’honneur de ce livre, et telle la meilleure gloire du poète qui l’a écrit et dont le lyrisme, autrefois éclatant et gai, et la plaisanterie couronnée d’étoiles, avaient reçu ce coup de foudre qui leur avait courbé la tête comme à des saules pleureurs, sur les rivières du sang de la France qui coulait.
C’est le rire qui est certainement la meilleure caractéristique du génie d’Amédée Pommier.
Jules Sandeau, avec ses qualités les meilleures, ne sera jamais que la femme littéraire de monsieur George Sand.
Prenez-les tous, en effet, depuis les meilleurs jusqu’aux pires, et cherchez si la physiologie, si l’influence ou l’explication, ou le mystère, ou l’effet, ou le mot physiologiques, n’y sont pas visibles ou latents, sommeillants ou éveillés, à fleur ou à fond de sujet.
Dans cette préface, qu’il serait bien fâché qu’on ne lût pas, et avec raison, car c’est ce qu’il y a de meilleur dans les trois volumes, l’auteur fait une passe d’armes, fastueuse et inutile, en l’honneur de l’art pour l’art, disant, du reste, de très bonnes choses, claires comme de l’eau, contre les moralistes camards, qui ne voient pas plus long que leur nez et qui piaillent pour la morale en quatre points, la prêcherie et la pédagogie catéchisante en littérature !
Accessible aux étrangers, sensible aux prières de ceux qui l’emploient, jaloux de plaire aux meilleurs citoyens, juste avec tous, il s’occupe également de tous les intérêts.
Ce livre, où les idées morales sont souvent profondes, où l’expression est quelquefois négligée, mais vigoureuse, où l’on voit partout une âme pleine d’humanité jointe à un caractère plein de force, peut à plusieurs égards être comparé à nos meilleurs livres de morale.
On ne peut donc en douter : à cette race sans nom, et ce peuple multiple et mêlé qui s’étend si loin du nord au sud de l’Amérique, appartient déjà le meilleur des enthousiasmes patriotiques, celui qui tient à la liberté comme au sol, et qui a respiré l’amour des lois avec l’air natal.
Sur ces points de moindre importance, le lecteur verra que, là encore, notre siècle n’a rien à regretter : il y fait meilleur avoir des maladies ou des procès, et même se marier. […] Il se persuade être un ami meilleur pour elles que ne l’a été Abélard pour Héloïse dont il avait fait une pédante. […] L’autre menteuse est une grande dame du meilleur monde. […] Par sa sévérité, il l’a ramené vers des routes meilleures ; il s’en sait bon gré, et même se croit par suite quelque peu collaborateur. […] J’en passe, et des meilleurs.
Je ne finirois point si je voulois raporter ici un plus grand nombre d’exemples du peu d’exactitude de nos meilleurs dictionaires ; (…). […] plume se prend aussi pour l’auteur même, c’est une bone plume, c’est-à-dire, c’est un auteur qui écrit bien : c’est une de nos meilleures plumes, c’est-à-dire, un de nos meilleurs auteurs. […] Il y a des mots qui ont une construction louche, c’est lorsqu’un mot paroit d’abord se raporter à ce qui précède et que cependant il se raporte à ce qui suit : par exemple, dans cette chanson si conue, d’un de nos meilleurs opéra, tu sais charmer, tu sais desarmer, le dieu de la guerre ; le dieu du tonerre se laisse enflamer. […] Le poème du vice puni est rempli d’aplications heureuses de vers de nos meilleurs poètes : ces aplications sont autant de parodies. […] On tire aussi la même conséquence de plusieurs passages des meilleurs auteurs ; voici deux exemples tirés de Cicéron, qui font voir la diférence qu’il y a entre etc.
Il ne trouvera pas de meilleur exemple d’une âme malheureuse, à la fois délicate et souillée, et en proie à une passion fatale. […] Cette prose est la plus ressemblante à la meilleure prose de Voltaire. […] Un des plus intelligents et des plus fins fut ce Guilleragues, à qui Boileau a adressé une de ses meilleures épîtres, et à la fois des plus savoureuses et des plus philosophiques. […] Ce qu’il lui faut, c’est que Néron donne pour « mot d’ordre » aux prétoriens : « la meilleure des mères », c’est de s’asseoir à côté de lui sur le trône et de recevoir avec lui les ambassadeurs. […] Si Julia de Trécœur était meilleure chrétienne, et de plus de tenue, elle ne ressemblerait pas mal à Phèdre.
L’école qui se dit spiritualiste nous donnera-t-elle une meilleure solution du grand problème de la destinée humaine ; nous fera-t-elle une meilleure réponse à la question du suicide ? […] Des courtisanes, des femmes perdues ou déclassées ; mais des natures d’élite, les plus beaux et les meilleurs êtres de la création 151. […] Au lieu de peindre l’homme meilleur, il ne s’est préoccupé que de le peindre plus fort. […] Le suicide, voilà l’abîme au bord duquel errent comme de pâles ombres, les meilleurs de ceux en qui le doute a peu à peu éteint la vie morale. […] Autrefois il plaçait ses personnages dans un monde supérieur et meilleur ; il faisait d’eux des modèles de vertu, de délicatesse et de pur amour.
L’École normale, dirigée par le recteur Michelle et privée de ses meilleurs maîtres, était abandonnée par la jeunesse10. […] L’ouvrage du professeur du Collège de France est un des meilleurs ouvrages de haute critique qui aient été donnés depuis la mort de Sainte-Beuve. » M. […] Roux, qui est le meilleur boursier de la faculté. […] Les magistrats sont-ils meilleurs ? […] Elles ont beau être cosmopolites, elles sont presque toutes « habillées, lingées, chapeautées, bottées par les meilleurs faiseurs de la rue de la Paix ».
. — Je donnerais, disait-il un jour, mes deux meilleures pièces pour être l’auteur de la comédie de Lopez. […] Il s’exécuta donc de la meilleure grâce possible, et sa pièce, représentée devant le duc de Parme, fut beaucoup applaudie par ordre du ministre qui veilla à son succès. […] Les Révérends prouvaient, par nombre d’exemples puisés aux meilleures sources, qu’il était du genre masculin. […] Il s’arrêta court dans sa brillante carrière dramatique, abreuvé de dégoût, et résistant à toutes les supplications de ses meilleurs amis. […] C’est la meilleure pièce de son répertoire.
Sa mère était « une personne exemplaire, célèbre dans tout le voisinage par ses aumônes430. » Son père, étudiant à Christ-Church et déshérité comme protestant, avait fait seul sa fortune, et, parmi ses occupations d’homme de loi, avait gardé le goût des lettres, n’ayant point voulu « quitter ses libérales et intelligentes inclinations jusqu’à se faire tout à fait esclave du monde » ; il écrivait des vers, était excellent musicien, l’un des meilleurs compositeurs de son temps ; il choisissait Cornélius Jansen pour faire le portrait de son fils qui n’avait encore que dix ans, et donnait à son enfant la plus large et la plus complète des éducations littéraires431. […] Mais étant parvenu à quelque maturité d’années, et voyant quelle tyrannie avait envahi l’Église, une tyrannie si grande que quiconque voulait prendre les ordres devait se déclarer esclave par serment et sous son seing, en sorte qu’à moins de trouver sa promesse au goût de sa conscience, il fallait se parjurer ou souffrir le naufrage de sa foi, je crus meilleur de choisir un silence sans reproche plutôt que l’office sacré de la parole acheté et commencé avec la servitude et le parjure. » Il refusait d’être prêtre de la même façon qu’il avait voulu être prêtre ; espérances et renoncement, tout chez lui partait de la même source, la volonté fixe d’agir noblement. […] De toutes les fleurs écloses au soleil du Midi sous la main des deux grands paganismes, il cueillait librement les plus parfumées et les plus exquises, mais sans se tacher à la boue qui les entourait. « Je prends Dieu à témoin, écrivait-il plus tard, que dans tous ces endroits où il y a tant de licence, j’ai vécu pur et exempt de toute espèce de vice et d’infamie, portant continuellement dans mon esprit cette pensée, que si je pouvais échapper aux regards des hommes, je ne pouvais pas échapper à ceux de Dieu434. » Au milieu des galanteries licencieuses et des sonnets vides, tels que les sigisbés et les académiciens les prodiguaient, il avait gardé sa sublime idée de la poésie ; il songeait à choisir un sujet héroïque dans l’ancienne histoire d’Angleterre, et se confirmait dans l’opinion435 « que celui qui veut bien écrire sur des choses louables, doit, pour ne pas être frustré de son espérance, être lui-même un vrai poëme, c’est-à-dire un ensemble et un modèle des choses les plus honorables et les meilleures ; n’ayant pas la présomption de chanter les hautes louanges des hommes héroïques ou des cités fameuses, sans avoir en lui-même l’expérience et la pratique de tout ce qui est digne de louange436. » Entre tous il aimait Dante et Pétrarque à cause de leur pureté, se disant à lui-même « que si l’impudicité dans la femme que saint Paul appelle la gloire de l’homme est un si grand scandale et un si grand déshonneur, certainement dans l’homme, qui est à la fois l’image et la gloire de Dieu, elle doit être, quoique communément on ne pense pas ainsi, un vice bien plus déshonorant et bien plus infâme437. » Il pensa « que toute âme noble et libre doit être de naissance et sans serment un chevalier », pour la pratique et la défense de la chasteté, et garda sa virginité jusqu’à son mariage438. […] Cette seule pensée me conduirait à travers la vaine mascarade du monde, content quoique aveugle, quand je n’aurais pas de meilleur guide452. » Elle le conduisit en effet ; « il s’armait de lui-même », et « la cuirasse de diamant453» qui avait protégé l’homme fait contre des blessures de la bataille, protégeait le vieillard contre les tentations et les doutes de la défaite et de l’adversité. […] Chacune de ses images s’étale en un petit poëme, sorte d’allégorie solide, dont toutes les parties attachées entre elles concentrent leurs lumières sur l’idée unique qu’elles doivent embellir ou éclairer. « Les prélats, dit-il470, sortis d’une vie basse et plébéienne, et devenant tout d’un coup seigneurs de palais somptueux, d’ameublements splendides, de tables délicieuses, de cortéges princiers, ont jugé la simple et grossière vérité de l’Évangile indigne d’être plus longtemps dans la compagnie de leurs seigneuries, à moins que la pauvre et indigente madone ne fût mise en de meilleurs habits : ils chargèrent de tresses indécentes son chaste et modeste voile qu’entouraient les rayons célestes, et, dans un attirail éblouissant, la parèrent de toutes les fastueuses séductions d’une prostituée. » Les politiques répondent que cette fastueuse Église soutient la royauté : « Quelle plus grande humiliation peut-il y avoir pour la dignité royale, dont la hauteur solide et sublime s’appuie sur les fondements immuables de la justice et de la vertu héroïque, que de s’enchaîner pour subsister ou périr ensemble aux créneaux peints et à la pourriture splendide d’un épiscopat qui n’a besoin que du souffle du roi pour s’écrouler comme un château de cartes471 !
D’autres excentricités de ce genre, d’autres encore, ces dernières entachées, je le crains, de quelque malice sournoise et pince-sans-rire, donnèrent à réfléchir à ma belle-mère, la meilleure et la plus intelligemment tolérante des femmes pourtant, et il fut convenu qu’au moment de la rentrée de mon beau-père, en ce moment à la chasse, homme, lui, bourgeoisissime ; et qui ne supporterait pas un instant un tel intrus dans sa maison, « mossieu ! […] Bouchor et son puissant effort incontestable vers les sommets symboliques de l’esprit humain, la jeune pléiade belge (si consolante dans notre décadence française pourtant encore fière) dont Rodenbach, Giraud, Séverin, seraient les chefs acclamés si le choix n’était défié par tout ce talent collectif, enfin Moréas, subtil et brutal si bien, Kahn, Vignier, qu’il nous serait utile de défendre contre des scrupules peut-être un peu bien sévères, Guigou, « étrange et sincère », Raymond de la Tailhade, prédit grand poète et déclaré bon poète, Tailhade, somptueux et pervers — « j’en passe et des meilleurs », comme dit Hugo, d’ailleurs excessivement admiré dans le livre de Nos Poètes — apparaissent ou plutôt paraissent « pleins de grâce et de vérité » dans ce livre substantiel auquel il faut acquiescer, en dépit des justes réserves que lui doit le Décadisme (ou ce qu’on nomme ainsi) en raison de quelques injustices. […] dans les récits de seul bon sens, de seul Bon Sens, dans les sortes d’apologues lumineux s’adressant à nos meilleurs sentiments de haine parfaite, perfecti odii, pour la soi-disant Bourgeoisie (je dis soi-disant Bourgeoisie, car au fond il y a de réelles bonnes et braves gens partout et les castes ont raison d’être) ; je veux parler des Phantasmes de M. […] Et tout d’abord, en des pages éloquentes, d’une élégante et captivante précision, il rend hommage à la forme, pour ainsi parler, donnée par les architectes aux diverses parties de l’immense construction, véritable ville, brillante comme de féerie et presque comme d’histoire, destinée à contenir ces trésors d’art, d’invention, d’ingénieux et infatigable travail en tout genre, qui sont, plus encore et plus généralement que la seule peinture visée par le poète : … le meilleur témoignage Que nous puissions donner de notre dignité. […] Mes raisons sont bonnes, toutes, mais la meilleure est que c’est ainsi.
L’auteur des Caractères n’est pas ou indifférent comme Montaigne, ou froidement détracteur comme La Rochefoucauld ; c’est l’homme, son frère, qu’il trouve ainsi avili, et duquel il dit avec un regret douloureux : « Il devait être meilleur. » Quant à Vauvenargues, M. […] Impatient de tout voir, et avec la meilleure volonté d’admirer, il court çà et là. […] Un gouvernement composé de bourgeois, nos égaux, régissait la république avec modération ; les meilleurs étaient appelés à leur succéder.
Peu d’écrivains ont travaillé plus consciencieusement et davantage ; son savoir était énorme, et dans ce temps des grands érudits, il fut un des meilleurs humanistes de son temps, aussi profond que minutieux et complet, ayant étudié les moindres détails et compris le véritable esprit de la vie antique. […] De là son talent, ses succès et ses fautes ; s’il a un meilleur style et de meilleurs plans que les autres, il n’est pas comme eux créateur d’âmes.
« Derrière les dames était un espalier de jasmins naturels, qui faisait tellement ressortir leur beauté, et surtout celle de Diego, qu’il m’est impossible de l’exprimer ; c’est ainsi que nous fîmes la meilleure chère du monde. […] Parmi eux, il y avait un jeune Grec d’environ vingt-cinq ans, qui était une des meilleures épées de Rome ; bon, fidèle dans son amitié, mais faible et crédule. […] — Le plus tôt sera le meilleur, lui répondis-je, persuadé que mon âme sera sauvée en faveur de mon innocence.
« Je voulais voyager seul ; mais je ne le pus, à cause d’un jeune homme que j’avais, nommé Ascanio, qui était le meilleur serviteur du monde. […] Ainsi se termina cette querelle. » II Benvenuto confia son atelier à Rome à un de ses meilleurs élèves, Filici. […] Ils parlèrent beaucoup de la France et de la générosité de son grand monarque ; et le cardinal lui dit, à ce sujet, des choses qui lui firent tant de plaisir qu’il fut de la meilleure humeur du monde, parce que c’était son jour de débauche qu’il faisait une fois la semaine.
Or, entre les religions, la meilleure est la religion chrétienne, dont le fondateur s’est adressé, spécialement, par des symboles, aux pauvres d’esprit. […] Le souvenir de son excellente attitude est certainement l’un des meilleurs que j’aie emportés de Bruxelles ; il raffermit ma foi dans un art que j’aime avec passion, et me donne la certitude que les temps sont proches où l’œuvre de Wagner triomphera en France, comme elle vient de triompher en Belgique. […] Non seulement il n’y a pas au monde d’absurdité dont on ne l’ait rendu responsable, mais encore ceux-là même qui le prônent du meilleur cœur n’entrevoient souvent qu’un seul aspect de cet immense génie.
in-12. est la meilleure qui ait été encore faite de ce Poëte, au moins pour la lettre ; car quelques critiques prétendent que le traducteur est trop froid, & que quelquefois il noye dans de longues phrases entortillées la poésie de Virgile. […] Cet éloge est outré & nous avons de meilleures traductions, sans compter celle de l’Abbé Prévot qui n’est qu’une copie de celle de M. de Sacy ; sans parler de celle que le P. […] Ce Jésuite est un des meilleurs Poëtes latins qui ayent illustré le siécle de Louis XIV., l’aménité, l’abondance, la facilité, sont en général le caractère de sa versification ; mais plus propre à embellir qu’à s’élever, il n’a point cette hardiesse, ce feu, cette énergie, cette précision, qui sont de la poésie le plus sublime de tous les Arts.
C’est ainsi que pour des marins naufragés près d’une côte il serait avantageux aux bons nageurs de pouvoir nager plus longtemps encore ; tandis qu’il serait meilleur pour les faibles nageurs de ne pas savoir nager et de rester sur l’épave. […] La meilleure preuve que l’on puisse donner de l’importance des lois de corrélation pour modifier les parties les plus essentielles de l’organisme, indépendamment de leur utilité et par conséquent de la sélection naturelle, c’est la différence si marquée qu’on observe entre les fleurs extérieures et les fleurs centrales de quelques Composées et Ombellifères. […] Mais la meilleure preuve de cette loi, c’est que des organes importants et généralement fixes et uniformes varient accidentellement, jusqu’à acquérir en une certaine mesure les caractères de ces mêmes organes chez des espèces alliées.
— La découverte de ce remarquable instinct a été faite d’abord chez le Polyergue roussâtre (P. rufescens) par Pierre Huber, si possible encore meilleur observateur que son célèbre père lui-même. […] Les Aphis se trouvent vis-à-vis des Fourmis dans la même situation que notre bétail par rapport à nous ; et il est certain que nos meilleures vaches laitières seraient fortement incommodées par l’abondance de leur lait si elles recouvraient la liberté de l’état sauvage, sans variations correspondantes qui les fissent revenir à leur ancien type. […] Récemment, en un district de Prusse, on remarquait que les Abeilles prospéraient extraordinairement bien depuis quelque temps ; c’est qu’elles avaient pris l’habitude de s’introduire dans des fabriques de sucre des environs qu’elles dévalisaient à l’envi, et où elles savaient parfaitement choisir le sucre de la meilleure qualité.
Et si, à un horizon beaucoup plus rapproché, et dans des limites moindres, nous regardons derrière nous, a-t-il donc nui aux hommes qui président à cette ouverture de l’époque de la Restauration, à cette espèce de petite Renaissance, et qui composent le groupe de l’histoire, de la philosophie, de la critique et de l’éloquence littéraire, à cette génération qui nous précède immédiatement et dans laquelle nous saluons nos maîtres, leur a-t-il nui d’être plusieurs, d’être au nombre de trois, rivaux et divers dans ces chaires retentissantes, dont le souvenir forme encore la meilleure partie de leur gloire ? […] Villemain, qui cédait de meilleure grâce à la faveur, ne gardait pas moins sa liberté de saillie et sa capricieuse allure.
Il en est un peu avec les manuscrits d’André Chénier comme avec le panier de cerises de madame de Sévigné : on prend d’abord les plus belles, puis les meilleures restantes, puis les meilleures encore, puis toutes.
trois siècles trop tôt, assistât vivant à la scène diplomatique que nous avons sous les yeux, et qu’interrogé par les Italiens ses compatriotes sur le meilleur parti à prendre pour régénérer l’Italie, il prît la parole à Naples, à Rome, à Bologne, à Venise, à Milan, à Turin, soit dans un conseil de diplomates italiens délibérant en famille sur les affaires de la grande nation qui veut revivre, soit dans une de ces tribunes que l’esprit moderne relève au milieu des peuples longtemps muets. […] Tournez et retournez tant que vous voudrez la question de la souveraineté temporelle des papes, vous n’y trouverez à faire valoir politiquement que cela ; c’est la meilleure raison, parce que c’est la vraie raison, et c’est la dernière que les partisans de cette souveraineté mystérieuse avaient pensé à faire valoir en faveur de cette possession d’un coin de terre par les maîtres du ciel.
La mémoire, c’est la lampe du soir de la vie : quand la nuit tombe autour de nous, quand les beaux soleils du printemps et de l’été se sont couchés derrière un horizon chargé de nuages, l’homme rallume en lui cette lampe nocturne de la mémoire ; il la porte d’une main tremblante tout autour des années aujourd’hui sombres qui composèrent son existence ; il en promène pieusement la lueur sur tous les jours, sur tous les lieux, sur tous les objets qui furent les dates de ses félicités du cœur ou de l’esprit dans de meilleurs temps, et il se console de vivre encore par le bonheur d’avoir vécu. […] À ces flots onctueux, fumant d’un double arôme, L’homme a fourni les pleurs et la terre le baume : Tous les deux vous offrant leurs présents les meilleurs, La nature, ses fleurs, et l’âme, ses douleurs ; Puis versant tous les deux sur vos traces sereines Ce que vous avez mis de plus pur dans leurs veines !
La meilleure preuve que je puisse vous donner de la liberté réfléchie de ma résolution, c’est que je ne me plains de personne ; car maudire les Dieux ou accuser les hommes, c’est le signe d’un homme qui répugne à mourir et qui voudrait vivre encore. » Quelle grandeur de civisme, même dans ses vices, étale ce peuple romain ! […] Il voulait qu’au lieu de tirer au sort les députés qu’on enverrait à Vespasien pour lui décerner l’empire, on lui envoyât des députés choisis au mérite et aux opinions, parmi les hommes les plus vertueux du sénat, afin, disait-il, que ce choix indiquât à ce prince ceux qu’il devait estimer, ceux qu’il devait éloigner, car, ajoutait-il, il n’y a pas de meilleurs instruments d’un bon gouvernement que des hommes de bien. » XXIX Tacite, après une longue et splendide digression sur la guerre de Civilis en Germanie, revient à Rome.
Ainsi finissent ceux qui s’en vont dans la vie meilleure. […] Mais nous n’en faisons pas, et qui vient nous voir ne doit s’attendre qu’au gracieux accueil, le meilleur qu’il nous soit possible dans la plus simple expression de forme.
Je suis à chercher une meilleure distribution de ces objets ; mais dans le cas où je viendrais à mourir avant de l’avoir définitivement arrêtée, je maintiens celle-ci, qui, dans le moment, me paraît la plus convenable. […] Si je mourais avant Sa Sainteté, comme je le désire, mon héritier fiduciaire reste chargé de consacrer la somme fixée à l’érection de ce tombeau, dont l’exécution sera confiée au ciseau du célèbre marquis Canova, et, à son défaut, au célèbre chevalier Thorwaldsen, et, si celui-ci ne pouvait l’exécuter, à un des meilleurs sculpteurs de Rome.
Je disais cela des lèvres, mais mon idée était bien autre chose ; je priais mon bon ange tout bas d’inspirer une meilleure pensée au bargello et à sa femme. […] En me voyant ainsi, tout habillée de si bon matin et faisant si dévotement ma prière (elle le crut ainsi du moins), la brave créature conçut encore, à ce qu’elle m’a dit depuis, une meilleure idée du petit pifferaro et une plus vive compassion de mon isolement dans cette grande ville de Lucques.
Ce voyage produisit un de ses meilleurs écrits : l’Itinéraire de Paris à Jérusalem. […] Ce qu’on pense et ce qu’on écrit est la meilleure partie de ce qu’on fut ; le reste ne dépend pas de nous.
Alors le Christianisme s’est détaché du judaïsme : il lui fallait désormais un meilleur appui. […] Mais on ne pouvait le saisir que littérairement, on ne savait pas inspirer au drame cette vraie vie qui se révèle à leur représentation théâtrale ; les meilleurs drames allemands souffrent de cette lutte entre la littérature et le théâtre, et ont besoin d’être arrangés pour la scène ; ils sont faits pour être lus.
Une musique nouvelle deviendra nécessaire, écrite, non jouée, suggérant l’émotion sans l’intermédiaire de sons entendus, la suggérant ainsi meilleure et plus intime. […] Mais la chose principale est de tomber bientôt d’accord sur une meilleure façon d’attaquer l’affaire : il faut réunir des souscriptions ; il y a peu de gens pour donner cent thalers, même dans un but national ; il y en a bien qui en peuvent donner cinquante, plus encore donneront vingt et beaucoup dix ; ce sont ceux qui se laissent persuader à soutenir une chose vraiment grande, sans y avoir pourtant l’intérêt spécial qui pourrait les décider à faire un jour le voyage de Bayreuth.
Trois mois plus tard, un mendiant qui passe sur la route, s’agenouille devant le Christ, lui demande quelle loi rendra, enfin, les hommes meilleurs. […] Ses strophes d’octosyllabes sont inférieures ; mais il sait user mieux que personne des diverses stances d’alexandrins, et je n’hésite pas à le considérer comme notre meilleur chanteur de vers libres.
Un peu d’humilité semble convenir aussi au parasite qui peut avouer en une heure de conscience : « Il y a quelque chance pour que le meilleur de mes ouvrages soit celui où il y aura le moins de mon cru. » M. […] La meilleure de ses tentatives est à coup sûr l’Orient vierge, roman épique de l’an 2000.
Émile Augier a fait de meilleures pièces que Maître Guérin, il n’a jamais montré plus de force comique et d’observation savante que dans quelques parties de cette comédie d’une conception défectueuse. […] Tenancier, un riche bourgeois de vieille souche, plein d’honnêteté et de prud’homie, dans le meilleur sens de ce mot antique.
Les éléments de l’animal se sont donc arrangés dans la position la plus commode mécaniquement et psychiquement, comme des pierres qui, en se tassant, prendraient le meilleur équilibre, mais avec un sentiment quelconque de cet équilibre. […] Les meilleures comparaisons seraient celles qu’on tirerait des phénomènes vitaux, de l’assimilation et de la désassimilation, par exemple ; mais les phénomènes de la vie sont, eux aussi, un mécanisme d’une extraordinaire complexité, qui recouvre un fond psychique et ne l’éclaire pour nous qu’imparfaitement.
Spuller accablé : « Il était aussi grand qu’il était bon, car il était le meilleur des hommes ! […] * * * — À ce qu’il paraît, Liverpool est la ville, où l’on trouve au meilleur marché, les plus excellentes montres.
Une pièce de vers commence ainsi : Louis quand vous irez dans un de vos voyages Vers Bordeaux, Pau, Bayonne et ses charmants rivages, Toulouse la romaine, où dans ses jours meilleurs J’ai cueilli tout enfant la poésie en fleurs Passez par Blois. […] Coutumier comme elle de ne point creuser les dessous des choses, de croire tout uniment qu’il y a des braves gens et des coquins, que tous les hommes sont frères et tous les prés fleuris, que les oiseaux chanteurs célèbrent l’Éternel, que les morts vont dans un monde meilleur, et que la Providence s’occupe de chacun, ralliant les disserteurs de politique par son adoration de quatre-vingt-neuf, les mères par son amour des enfants, les ouvriers par sa philanthropie et son humanitarisme, ne choquant en politique que les aristocrates, en littérature que les réalistes et en philosophie que les positivistes, trois partis peu nombreux, M.
On regarde cependant comme les meilleurs prologues ceux qui ont du rapport à la pièce qu’ils précèdent, quoiqu’ils n’aient pas le même sujet : tel est celui d’Amadis des Gaules. […] Les meilleurs poètes conçurent leurs épisodes de la sorte, et les tirèrent d’une même action ; pratique si généralement établie du temps d’Aristote, qu’il en a fait une règle : en sorte qu’on nommait simplement tragédies, les pièces où l’unité de ces épisodes était observée, et tragédies épisodiques, celles où elle était négligée.
Tour à tour apostat de l’une et l’autre loi, Admirant l’Évangile, et réprouvant la foi, Chrétien, déiste, armé contre Genève et Rome, Il épuise à lui seul l’inconstance de l’homme, Demande une statue, implore une prison ; Et l’amour-propre enfin, égarant sa raison, Frappe ses derniers ans du plus triste délire : Il fuit le monde entier qui contre lui conspire, Il se confesse au monde, et, toujours plein de soi, Dit hautement à Dieu : Nul n’est meilleur que moi. […] Il n’a pas fait tout ce qu’il pouvait faire, sans doute, parce qu’il était homme ; mais il a fait plus qu’aucun autre, parce qu’il était un grand homme : ma plus forte raison pour l’estimer beaucoup, c’est qu’avec des fautes connues, il a plus de réputation qu’aucun de ses contemporains, c’est que, malgré un million d’hommes dont il a privé la France, et qui tous ont été intéressés à le décrier, toute l’Europe l’estime et le met au rang des plus grands et des meilleurs monarques.
Il avait publié Fanny, que je m’obstine à appeler, moi, malgré les défauts que j’y signalai, le meilleur de ses ouvrages, quoiqu’il fût son petit premier. […] Feydeau, qui n’a pas, en écrivant Catherine d’Overmeire, produit un livre meilleur que Fanny comme exécution, et qui en a produit un très-inférieur comme vue et portée, a pourtant regagné du terrain, le terrain qu’il avait perdu quand il écrivait Daniel.
Poète qui n’a été qu’un type éclatant de bien des âmes plus obscures de son âge, qui en a exprimé les essors et les chutes, les grandeurs et les misères, son nom ne mourra pas, Gardons-le particulièrement gravé, nous à qui il a laissé le soin de vieillir, et qui pouvions dire l’autre jour avec vérité en revenant de ses funérailles : « Notre jeunesse depuis des années était morte, mais nous venons de la mettre en terre avec lui. » Admirons, continuons d’aimer et d’honorer dans sa meilleure part l’âme profonde ou légère qu’il a exhalée dans ses chants ; mais tirons-en aussi cette conséquence de l’infirmité inhérente à notre être, et de ne nous enorgueillir jamais des dons que l’humaine nature a reçus.
Nous vivons dans le climat et dans le siècle de la philosophie et de la raison ; les lumières de toutes les sciences semblent se réunir à la fois pour éclairer nos yeux et nous guider dans cet obscur labyrinthe de la vie humaine ; les plus beaux génies de tous les âges réunissent leurs leçons pour nous instruire ; d’immenses bibliothèques sont ouvertes au public ; des multitudes de collèges et d’universités nous offrent dès l’enfance l’expérience et la méditation de quatre mille ans ; l’immortalité, la gloire, la richesse et souvent les honneurs sont le prix des plus dignes dans l’art d’instruire et d’éclairer les hommes : tout concourt à perfectionner notre entendement et à prodiguer à chacun de nous tout ce qui peut former et cultiver la raison : en sommes-nous devenus meilleurs ou plus sages ?
Il est donc à errer dans ce monde, à interroger tous les vents, toutes les étoiles, à se pencher du haut des cimes, à redemander le mot de la création au mugissement des grands fleuves ou des forêts échevelées ; il croit la nature meilleure pour cela que l’homme, et il trouve au monstrueux Océan une harmonie qui lui semble comme une lyre au prix de la voix des générations vivantes.
Je ne dis pas que ce drame, fait à dix-huit ans, sera le meilleur et le plus mûr ; mais c’est celui par lequel le jeune homme débute, c’est la première manière de Schiller.
Sabbatier ne soient que celles de l’auteur même, traduites par un disciple et plutôt grossies que dénaturées, il n’est pas moins à regretter que le biographe se soit donné ainsi pleine carrière, et que sa misanthropie, en s’ajoutant aux humeurs noires d’Auguste Fabre et de Victorin, vienne aujourd’hui compromettre, sous une teinte aussi fâcheuse et trois fois morose, une publication qui, présentée sous un meilleur jour et ne réclamant que d’équitables éloges, eût mérité de tous indulgence et sympathie.
Quelques amitiés solides et variées, un petit nombre d’intimités au sein des êtres plus rapprochés de nous par le hasard ou la nature, intimités dont l’accord moral est la suprême convenance ; des liaisons avec les maîtres de l’art, étroites s’il se peut, discrètes cependant, qui ne soient pas des chaînes, qu’on cultive à distance et qui honorent ; beaucoup de retraite, de liberté dans la vie, de comparaison rassise et d’élan solitaire, c’est certainement, en une société dissoute ou factice comme la nôtre, pour le poëte qui n’est pas en proie à trop de gloire ni adonné au tumulte du drame, la meilleure condition d’existence heureuse, d’inspiration soutenue et d’originalité sans mélange.
Un critique éclairé du Journal des Débats, séduit par quelques traits de vague ressemblance, et cédant aussi à cette influence secrète qu’exerce le paradoxe sur les meilleurs esprits, estime que La Fontaine doit beaucoup « et à nos contes, et à nos poëmes, et à nos proverbes, depuis le Roman de Renart, dont on ne me persuadera jamais qu’il n’ait pas eu connaissance, jusqu’aux farces de ce Tabarin qu’il cite si plaisamment dans une de ses fables. » Quant aux farces de Tabarin, quant à nos contes, à nos poëmes imprimés, je pourrais tomber d’accord avec le savant critique ; mais le Roman de Renart, alors manuscrit et inconnu, où le bonhomme l’eût-il été déterrer ?
Puisque je viens de citer Martial, je le citerai encore ; j’y pensais involontairement, tandis qu’on célébrait et (qui plus est) qu’on récitait avec sensibilité les vers touchants de la Pauvre fille ; ce n’est qu’une courte idylle, et voilà qu’entre toutes les œuvres du poëte elle a eu la meilleure part des honneurs de la séance.
— Tome Ier, pages 53 et suivantes : « Reçus dans la société des nobles et des riches, à titre de tolérance, les gens de lettres du XVIIIe siècle n’y tenaient pas un rang beaucoup plus élevé que les musiciens ou les artistes dramatiques, parmi lesquels se sont trouvés souvent des hommes de talent et de réputation que les meilleures sociétés attirent à elles, pendant que la profession à laquelle ils appartiennent reste généralement exposée au mépris et à l’humiliation. » A quoi pensaient donc MM.
Duval ; maintenant en voici les effets désastreux : Comme les jeunes rédacteurs d’un journal scientifique et littéraire emploient beaucoup de talent et d’esprit à prouver que tous les ouvrages français n’ont pas le sens commun et à proposer pour modèles les étrangers, qui n’ont pas d’autre théâtre que le nôtre, il s’en est suivi : 1° que, de nos jours, tout vise à l’originalité, au bizarre ; que la vraisemblance et la raison sont bannies ; et que, à force de chercher la vérité, on arrive au trivial pour tomber bientôt dans l’absurde ; 2° que les jeunes gens, égarés par les prédicateurs des nouvelles doctrines, ne sachant plus quelle est la meilleure route, de celle qu’ont suivie nos pères ou de celle qu’on leur indique, se bornent, en attendant la solution du problème, à faire des tiers de vaudevilles, ou à mettre de petits articles dans les journaux littéraires ; et que notamment l’un d’entre eux, à force d’esprit et de savoir-faire, en est venu (ô scandale !)
En signalant les imperfections nombreuses de la constitution alors en vigueur dans la Virginie, Jefferson fait observer avec raison qu’à l’origine, chez les meilleurs patriotes, il y avait inexpérience du gouvernement du peuple par lui-même.
Aujourd’hui bien plus vaste est ta course nouvelle, Le rivage où tu tends doit être le meilleur ; Car tu saignas beaucoup à rajeunir ton aile.
Pour que l’état politique et philosophique d’un pays réponde à l’intention de la nature, il faut que le lot de la médiocrité, dans ce pays, soit le meilleur de tous ; les hommes supérieurs, dans tous les genres, doivent être des hommes consacrés et sacrifiés même au bien général de l’espèce humaine.
La poésie, qui se perdait dans l’imitation artificielle et les froides éruditions, se rapprocha de la réalité, elle apprit à puiser aux vraies sources des sentiments profonds et généraux : la foi catholique de Ronsard, le zèle protestant de d’Aubigné tira d’eux le meilleur et le plus pur de leur poésie.
Mais ici encore, je crois, la pensée de nos philosophes a été chercher eu Angleterre plutôt des soutiens, des exemples, des vérifications que des principes et l’impulsion initiale : c’est chez nous et de nous surtout que les inventions particulières par lesquelles les Anglais avaient mis leurs intérêts intellectuels et matériels, privés et nationaux, dans les meilleures conditions qu’ils pouvaient, ont assuré la diffusion.
Le régiment du 1er houzards est devenu sa famille Une nuit, Wolfgang dit au trompette de seller les deux meilleurs chevaux.
Ils sont, tous trois, non seulement « du meilleur monde », mais du plus raffiné.
Et dans la mesure où elle dépend de ces causes et conditions sociales, on peut admettre aussi que cette désharmonie peut être diminuée par une organisation sociale meilleure, par une intégration plus parfaite, par une éducation mieux comprise.
Le créateur de pensées s’aperçoit que ses pensées tombent sur un sol ingrat et qu’elles perdent, en y tombant, le meilleur d’elles-mêmes.
Mais il y a plus : ces deux buts sont inséparables et le meilleur moyen d’atteindre l’un c’est de viser l’autre, ou du moins de ne jamais le perdre de vue.
De là cette inquiétude d’esprit qui fait que les meilleurs d’entre vous ne cessent pas d’évoluer et de changer de manière !
On peut se les figurer comme assez analogues aux meilleures populations du Liban, mais avec le don que n’ont pas celles-ci de fournir des grands hommes.
Son culte se rajeunira sans cesse ; sa légende provoquera des larmes sans fin ; ses souffrances attendriront les meilleurs cœurs ; tous les siècles proclameront qu’entre les fils des hommes, il n’en est pas né de plus grand que Jésus.
Ce Maynard fut le meilleur élève de Malherbe.
Je crois l’entendre d’ici me répondre que cette pente où l’on va est une loi fatale pour toute littérature qui a beaucoup duré et qui a eu déjà plusieurs siècles de floraison et de renaissance ; qu'en attendant il faut tirer de chaque âge le meilleur parti possible, lui demander l’œuvre à laquelle il est le plus propre, et que, d’ailleurs, nous n’en serons pas de sitôt pour cela à l’école de Byzance, que nous n’en sommes qu’à celle d’Alexandrie.
Shraeder enlève à des pigeons leurs hémisphères ; après trois ou quatre jours, les pigeons ont recouvré la vue ; en marchant ou en volant, ils évitent tous les obstacles : parmi divers perchoirs, ils choisissent toujours le plus commode ; montés très haut, ils descendent de perchoir en perchoir, en suivant le meilleur chemin, avec l’exacte notion des distances.
» Le meilleur des hommes et le marchand le plus paresseux, le plus flâneur, le plus boubouilleur, le plus incapable de tirer un gain d’une chose qu’il vend, — et qui, 365 fois par an, a besoin de voir, autour de son dîner, cinq ou six figures, si ce n’est au moins autour de la table, où, du matin au soir, se vident les canettes.
Beaucoup sont usuels : ils n’en sont pas meilleurs.
Voici les meilleurs qu’on ait de lui : Trompeuse philosophie, Qui veux nous faire espérer Que, des peines de la vie, Tu sçauras nous délivrer, Tu proscris avec audace Les jeux, l’amour & le vin ; Que mets-tu donc à leur place ?
Les entretiens que Cervantes, l’auteur de ce Roman, suppose entre Sancho & Don Quichote, sont toujours vifs, fins, naïfs, & respirent toutes les graces du meilleur comique.
Encore après ce choix, quelque bien fait qu’il puisse être, le meilleur tableau, le plus harmonieux, n’est-il qu’un tissu de faussetés qui se couvrent les unes les autres.
On trouve une description curieuse de l’art du geste dans une lettre que Cassiodore écrivit à Albinus, pour lui donner la commission de faire décider par le peuple qui de Thodoron ou de Halandius étoit le meilleur acteur.
Elle y parle un pathos et un ithos transcendants que les meilleures intentions n’éclaircissent pas… « Les amis, ces grands inutiles, dit-elle (que les siens saluent !)
Voilà selon moi la meilleure explication à donner de cette Cosaque par trop décosaquée… Une âme d’actrice plus que de femme, ce qui n’est pas monstrueux du tout, quoique j’en aimasse mieux une autre… Une pareille âme a obéi à sa nature et suivi son courant, en s’affolant (même avant de l’avoir vu) d’un acteur comme elle, — d’un très grand artiste, j’en conviens, — mais du plus éclatant des saltimbanques, du fameux pianiste, au sabre hongrois qu’il a remplacé par le bréviaire.
Rendu, ni l’habit gris, ni la vie et les mœurs modernes, ennemies jurées de toute grandeur, n’empêchaient pas qu’il eût en lui, ce Joubert, je ne dirai point tout le Platon grec, dont le génie spacieux ne pourrait tenir dans cette bonbonnière d’homme, mais les meilleures miettes de cette substance divine qui pensait vers la 95e olympiade et qui est immortellement Platon.
Nous n’avons pas ce fond d’entrailles, cette substance du cœur qui est la meilleure part du génie ; car le génie, c’est l’opposé de cette affreuse petite bourgeoise du xviiie siècle, cette Geoffrin qui montrait son cœur et qui disait : « il n’y a là que de la cervelle ».
… En cette biographie, Louis Vian s’est montré tout ce qu’il pouvait être, excepté avocat, et je ne crois pas qu’il y en ait, en France, une meilleure de Montesquieu ni de personne.
Et cet enseignement, c’est (du moins en partie) ce que nous disions plus haut sur les fascinations et les égarements produits, dans les meilleurs esprits, par l’Histoire mal étudiée ou mal comprise.
Après nous avoir exposé le jeu de cette roue fatale dans laquelle tournait Rome, — les extorsions des proconsuls dans les provinces servant à payer les suffrages, puis les charges publiques rapportant à leur tour de meilleures provinces à piller et de plus grands proconsulats, — comment Champagny n’a-t-il pas vu surgir tout à coup la nécessité d’un pouvoir qui, n’ayant pas à se faire élire, n’eût point à faire payer aux provinces son élection ?
et il continue, avec cette légèreté qui jette la dernière pelletée de terre sur la tête de toutes les questions : « Quelques points controversés avaient été décidés d’après les opinions des meilleurs juristes, et l’on s’était écarté de la ligne de la succession ; c’était tout, mais c’était assez. » Oui, c’était tout !
Et quand, par rareté, une d’elles a surgi dans l’histoire, c’est toujours à meilleur marché qu’un homme et, pour cette raison, ses qualités y saillent davantage.
On périt souvent par ses meilleures qualités.
Martin, de vouloir bien lui faire la preuve de cette incroyable théorie qui fait la Gaule plus belle et meilleure que la France d’après César, Clovis, et nos saints et glorieux évêques !
En ce livre d’un renseignement inouï, il y a des chapitres intitulés : « Source de la fortune de Voltaire, Banqueroutes essuyées par Voltaire, Rapports de Voltaire avec ses débiteurs, Comme quoi Voltaire prêtait à des taux exorbitants, Idolâtrie de Voltaire pour les rentes viagères » ; d’autres : « Régime de Voltaire, Voltaire parasite, Voltaire à la recherche d’une résidence somptueuse au meilleur marché possible » ; et vous voyez tour à tour passer devant vous, sous tous les aspects que sa nature de caméléon et de singe lui permettait de revêtir, et sans quitter sa forme de Voltaire, tous les types de la Comédie : Harpagon, le Menteur, Tartuffe, Chicaneau, le Bourgeois gentilhomme et le Malade imaginaire, qui composaient sa mobile et divergente identité !
Elle fut la pire de ces incestueuses, comme madame de Mailly, l’aînée, en fut la meilleure.
On verra mieux à la scène qu’à la lecture l’inanité de cette comédie, que le talent des meilleurs acteurs du monde ne saurait vivifier.
Walpole n’était pas meilleur à aimer que les dandys, tous plus ou moins bourreaux.
Raison meilleure encore que la grande raison de Madame Geoffrin pour que l’amour de tous les deux soit resté, dans le moins platonique des siècles, un pur platonisme et un platonisme sans platitude, comme le platonisme l’est souvent.
C’est au nom d’un christianisme meilleur qu’il vient poser la nécessité de corriger ce chétif symbole de Nicée, qui, décemment, ne convient plus à des chrétiens aussi distingués que nous.
L’exposer suffira, car elle est justement de ces doctrines auxquelles la meilleure réponse qu’il y ait à faire est celle qu’on leur fait… seulement en les exposant.
Si ce n’était pas là une simple tactique ; s’il était vrai, s’il était réel que la métaphysique d’un saint, et, par exemple de saint Anselme, eût des racines secrètes, inévitables, nécessaires avec toute cette métaphysique transcendante qui doit un jour remplacer, par la clarté de l’idée pure, le demi-jour des religions, une telle analogie, une telle rencontre ne serait-elle pas encore meilleure à montrer, à démontrer, à proclamer de toutes les manières possibles, comme une de ces preuves, grosses de bien d’autres, qu’on jette dans les esprits déducteurs et qui y doivent devenir fécondes ?
Double vie qui suppose la plus puissante tranquillité de corps et d’âme ou quelque chose de bien plus étonnant encore que cette tranquillité… Il est évident que, pour elle, les lois humaines sont renversées, et que la meilleure manière de la comprendre, c’est de dire qu’on ne comprend plus !
Oubli déplorable de la meilleure portion de son génie, l’auteur de la Famille dogmatise ainsi quand il s’agit de nous refaire, avec une puissance de poésie nouvelle, ce poème de la maison de Gray dont il parle dans son épigraphe.
Espèce de Camisard catholique, qui, par-dessus un catholicisme ici compromettant, a mis la chemise blanche du spiritualisme pur, afin de surprendre l’ennemi et de frapper de meilleurs coups !
Roger de Beauvoir, le poète, c’est la meilleure portion de son être !
Quand on a, de par le fait de ses autres avantages, le droit d’être bizarre sans ridicule, cela est tout-puissant sur les femmes, parce que cela tourmente l’imagination par l’inexplicable, ce qui est la meilleure manière de la fixer.
Je ne reproche point à Henri Monnier d’avoir fait Le Roman chez la portière, le meilleur coup que la Critique ait jamais porté à Alexandre Dumas, étant, moi, de ceux-là qui se défient des génies capables d’enthousiasmer les laquais !
Ils croulaient par la conscience, la meilleure assise de nos œuvres et de nos pensées.
l’arsenic ne se trouvera-t-il pas le meilleur remède contre les phthisies pulmonaires ?
Prosper Mérimée, l’auteur de Clara Gazul, de Colomba et de Carmen (ses meilleurs titres, dit-on, à la renommée), avait eu la grande vocation, cette vocation dominatrice et enflammée qu’on pourrait appeler l’idée fixe sans folie, on ne l’eût pas vu, au milieu de sa vie, je ne dis pas de romancier devenir historien, par la raison très-simple que, qui sait raconter le cœur de l’homme peut bien raconter le cœur des peuples, mais de romancier devenir archéologue, philologue, antiquaire, et finir en Raoul-Rochette après avoir commencé en Stendhal… M.
Classé parmi ceux qui ne prennent pas les tambourinades des journaux pour la gloire, et qui attendent que de tels bruits finissent, pour introduire la célébrité qui ne finit pas, Wey est au meilleur rang des vrais et trop rares hommes de lettres contemporains qui, un jour, ont trouvé la littérature dans la rue et l’ont fait monter chez eux, l’ont essuyée des éclaboussures du ruisseau, qui n’était pas d’azur, et l’ont rendue la noble femme qu’elle doit être de la bohémienne qu’elle avait été trop longtemps.
C’est un Français qui est resté le meilleur bouffon italien.
Il fut d’ailleurs le meilleur des fils. […] Prudhomme sont les armes quasi nationales que nous opposons aux discours où l’on dénonce que tout n’est pas pour le mieux dans le meilleur des codes. […] On a toujours une tendance à trouver ses œuvres meilleures ou moins bonnes qu’elles ne sont. […] Depuis ce temps, on n’en a pas inventé de meilleure. […] On a pendu au mur ou exposé sur des tables la meilleure part des objets précieux pris aux Carthaginois à la bataille d’Himère.
Avez-vous observé que lorsqu’une femme du monde se montre coiffée d’un chapeau ridicule, ses meilleures amies ne manquent jamais de se récrier à l’envi sur le goût exquis qui préside au choix de ses toilettes ? […] Jules Janin l’occasion d’écrire un de ses meilleurs feuilletons. […] Baudillon, du Messager des Théâtres, est le Pangloss de la critique ; à propos des Vêpres siciliennes, il trouve naturellement, que tout est au mieux dans le meilleur des opéras possible ; mais il nous a paru un peu froid pour un Pindare officiel des premières représentations ; il se borne « à constater un succès étourdissant ». […] , il faut reconnaître que c’est une de ses meilleures pages. […] Il n’y a pas eu, il ne pouvait pas y avoir de revanche à l’échec de Tartuffe, puisque la partie s’était engagée sur un autre terrain et avec d’autres conditions, et si ce n’est que l’actrice nous a fait entendre de bien meilleure prose, Araminte n’a pas donné sensiblement au-delà de ce qu’avait promis la comtesse de la Ligne droite.
Le Breton consacre l’un des meilleurs chapitres de son livre, et presque le plus neuf. […] et pendant longtemps le Lazarille de Tormes n’a-t-il pas passé pour être de la main d’un homme de cour, d’un diplomate, de l’un des meilleurs conseillers de Charles-Quint, l’illustre don Diego Hurtado de Mendoza ? […] Si son but a été d’opérer la séparation de l’Église et du monde, qui ne voit qu’il n’en avait pas de meilleur moyen, ni surtout de plus légitime, que celui qu’il a pris ? […] Bien avant Arnauld et avant Nicole, le meilleur ami de Pascal, son confident le plus particulier, c’est le duc de Roannez, dont les faiseurs de romans ont même voulu qu’il ait aimé la sœur, depuis duchesse de la Feuillade. […] Montesquieu a trop d’esprit, plus encore d’envie d’en avoir, et cet esprit n’est pas toujours du bon aloi ni du meilleur goût.
… Et un voisin de campagne exquis… et un gentilhomme du xviiie siècle, qui tourne une plaisanterie gauloise de la meilleure grâce. — Et savez-vous bien qu’il est libéral ? […] Nous le rencontrerions que nous n’aurions pas peur d’être brûlés vifs ; d’abord parce qu’il est bon, quoi qu’on en dise, et un peu quoi qu’il en ait, ensuite parce qu’il est intelligent, enfin parce qu’il a de l’esprit ; et je ne sais pas laquelle de ces trois raisons est la meilleure. […] A régulariser l’oppression de 49, 000 citoyens, qui, du reste, peuvent être les meilleurs, et à rien autre. […] L’amertume des sentiments, étant une protestation contre un certain ordre de choses, n’est souvent qu’un appel à un ordre meilleur, et il est difficile qu’il y ait appel sans qu’il y ait confiance. […] Ses révoltes contre ses sottises ne concluent pas à une résolution de dévoûment à une grande cause ; elles concluent à une meilleure conduite en vue du succès.
Je demande pardon si je me mets en scène ; mais j’estime que les meilleures observations sont celles que l’on fait sur soi. […] Les meilleurs de nos critiques se fient à lui, consultent presque toujours la salle avant de se prononcer. […] On peut sourire, hausser les épaules, dire que cela ne rend pas les œuvres meilleures. […] C’est là aujourd’hui la meilleure méthode critique, lorsqu’on l’emploie sans outrer l’esprit de système. […] Il paraît que cela est du théâtre, et du meilleur.
Vous y voyez quelques lisières de prairies, et un terrain assez uni, mais qui n’est guère meilleur que l’autre ; car, dans la saison des pluies il est marécageux, et dans les sécheresses il est dur comme du plomb ; quand on y veut alors ouvrir une tranchée, on est obligé de le couper avec des haches. […] À la vérité, le bois de cet arbre n’est formé que d’un paquet de filaments ; mais son aubier est si dur, qu’il fait rebrousser les meilleures haches, et Paul n’avait pas même un couteau. […] Un autre habitant prit la parole, et nous dit qu’il avait traversé plusieurs fois l’île d’Ambre de la côte ; qu’il l’avait sondé ; que la tenure et le mouillage en étaient très bons, et que le vaisseau y était en sûreté, comme dans le meilleur port. « J’y mettrais toute ma fortune, ajouta-t-il, et j’y dormirais aussi tranquillement qu’à terre. » Un troisième habitant dit qu’il était impossible que ce vaisseau pût entrer dans ce canal, où à peine les chaloupes pouvaient naviguer. […] Son entrevue avec sa mère et madame de la Tour, que j’avais d’abord redoutée, produisit un meilleur effet que tous les soins que j’avais pris jusqu’alors.
Peut-être est-ce ce qu’il y a de meilleur et de plus suave dans l’amour, que ces yeux qui se cherchent et se trouvent, et s’isolent et se mêlent, au milieu de tant de monde, seuls au monde, un moment… Et ce jeu est surtout charmant, quand la femme est obligée de vous regarder, sans en avoir l’air, vous jette un sourire sous sa lorgnette, met son manteau et ses fourrures lentement, sur le bord de sa loge, et vous jette un regard, gai, triste et doux. […] 12 janvier Je pense que la meilleure éducation littéraire d’un écrivain, serait, depuis sa sortie du collège jusqu’à 25 ou 30 ans, la rédaction sans convention de ce qu’il verrait, de ce qu’il sentirait… rédaction dans laquelle il s’efforcerait d’oublier le plus possible ses lectures. […] Et nous avons cette mauvaise fortune sans exemple à la Comédie-Française, d’être arrêtés, les rôles distribués et acceptés par les meilleurs acteurs de la troupe, les décors faits et essayés, — et cela par la volonté d’un seul acteur qui a reçu notre pièce à boule blanche, et qui joue, tous les soirs, dans Musset, des rôles aussi jeunes que celui, dont il a prétexté la jeunesse pour ne le pas jouer. […] Ce qu’il y a de meilleur dans la pièce est ce qu’il y a de plus sifflé, et ce qu’il y a de plus dramatique est ce qu’il y a de plus égayé.
C’était dans l’antichambre que l’on rencontrait d’ordinaire Max, le caniche noir, accouru au coup de sonnette, Max qui allait, le matin, au kiosque, acheter le journal et le rapportait dans sa gueule, Max le meilleur ami de la tortue Lolotte qui, une, feuille de salade aux dents et à l’aise dans sa carapace, s’intéressait peu aux visiteurs. […] En attendant, relisons le meilleur de ses livres, celui qu’il a intitulé Les Offrandes blessées, où il a trouvé de beaux et nobles vers pour dire les douleurs de la France glorieuse et meurtrie. […] » Je ne sais pas de plus bel hommage et n’est-ce pas la meilleure réponse à la diatribe de Dumas fils ? […] Jean des Cognets a consacré au poète des Méditations et de Jocelyn, mais je ne saurais cependant manquer de dire que le livre de M. des Cognets mérite de prendre place parmi les meilleurs ouvrages de critique lamartinienne, à côté des belles études de Jules Lemaître et de M. […] Emile Henriot a obtenues des meilleurs écrivains d’aujourd’hui et qu’il y a plaisir et profit à feuilleter, car il y en a d’excellentes, les unes par leur éloquence, les autres par leur ironie.
Il y a un autre écrit où on l’appelle Citoyen vertueux, et où l’on affirme qu’il est meilleur chrétien que Bossuet. […] C’était le procédé surtout des écrivains anciens de faire des statues, et des statues irréprochables ; et encore une fois, ce procédé, nous le croyons légitime et le meilleur de tous ; nous croyons même que, s’il fallait s’en tenir à un seul, c’est celui-là qu’il faudrait choisir. […] Cet éternel féminin, Molière l’a saisi ; mais il faut convenir qu’il n’en a saisi que les parties qui ne sont ni les plus belles ni les meilleures. […] La Fontaine est plein de maximes comme celle-ci : La raison du plus fort est toujours la meilleure. […] Le personnage d’homme de bien est le meilleur de tous les personnages qu’on puisse jouer aujourd’hui, et la profession d’hypocrite a de merveilleux avantages.
Il nous apprend d’abord qu’il ne sait rien pour rendre les hommes ou meilleurs ou plus heureux ; et c’est pourquoi il s’adonne à la magie ! […] On sourit de ses fastueuses réceptions parce que le désir d’être admiré l’emporte chez lui sur le désir de plaire ; on suit avec intérêt l’aubergiste dans l’arrière-salon où il sert à ses amis, avec toutes sortes de précautions raffinées, le meilleur vin de sa cave, et, bien entendu, le meilleur vin du pays. […] Schmidt, l’un de nos meilleurs professeurs de langue allemande, a récemment soutenue devant la Faculté des lettres de Strasbourg-. […] Mais une doctrine théologique est une âpre maîtresse, et l’on a vu de tout temps le zèle de ce qu’ils prennent pour l’orthodoxie conduire un peu bien loin les meilleurs et les plus éclairés. […] Cette scène d’une solennité douce, qui contraste avec la joyeuse rencontre des deux enfants dans le parc de Rothsattel, est peut-être la meilleure morale du livre.
Sa mère, Mlle de Baraudin, fille d’un amiral de ce nom, est aussi de Touraine ; son père était de Beauce : des deux côtés, comme on le voit, notre poëte a racine en plein au meilleur terroir de la France. […] On lit dans l’Histoire de l’Académie des Inscriptions que Boivin l’aîné, savant original, disputeur et processif, avait dans sa jeunesse la fureur des vers français ; il en montra un jour à Chapelain, qui, de meilleur goùt dans ses jugements que dans ses œuvres, lui conseilla de les mettre au cabinet.
Reims couronne Charle à cette heure ; Il marche au sacre en cet instant, Où moi, par fortune meilleure, J’inaugure ici ma demeure, Plus roi que Charle et plus content. […] Revue philosophique, littéraire et politique, an xiv. — François de Neufchâteau fut de ceux qui se méprirent : enchanté de voir le Pindare républicain louer l’Empereur comme les autres, il lui écrivit : « C’est votre meilleur ouvrage. » L’erreur se prolongea jusqu’à la mort même de Lebrun, et Chénier, le louant sur sa tombe de l’ode qu’il n’avait pas faite, disait : « Tant d’exploits qui, depuis dix ans, commandent l’admiration des peuples, ont ranimé sa vieillesse ; près d’expirer, sa voix harmonieuse encore n’est pas restée inférieure à des prodiges, les plus grands et les derniers qu’il ait chantés. » 79.
Du meilleur ton quand il le veut, et s’enfermant sans gêne dans les plus exactes bienséances, d’une politesse achevée, d’une galanterie exquise, respectueux sans bassesse, caressant sans fadeur472 et toujours aisé, il lui suffit d’être en public pour prendre naturellement l’accent mesuré, les façons discrètes, le demi-sourire engageant de l’homme bien élevé qui, introduisant les lecteurs dans sa pensée, leur fait les honneurs du logis. […] — Prenons-y garde pourtant : la gaieté est encore un ressort, le dernier en France qui maintienne l’homme debout, le meilleur pour garder à l’âme son ton, sa résistance et sa force, le plus intact dans un siècle où les hommes, les femmes elles-mêmes, se croyaient tenus de mourir en personnes de bonne compagnie, avec un sourire et sur un bon mot475.
S’il a écrit un chapitre d’histoire naturelle, c’est au moyen d’un traité de moeurs ; il ne pouvait en employer un autre, et l’on va voir qu’il n’y en a pas de meilleur. […] Mais jamais « ce doucet » n’a l’air meilleure personne que lorsqu’il a gagné de l’âge et de l’embonpoint.
À cet égard, un voyage dans l’Inde serait le meilleur enseignement ; faute de mieux, les récits des voyageurs, des livres de géographie, de botanique et d’ethnologie tiendront la place. […] C’est pourquoi, parmi les documents qui nous remettent devant les yeux les sentiments des générations précédentes, une littérature, et notamment une grande littérature est incomparablement le meilleur.
Il y a des délices qui annoncent les grands hommes, et qui commencent le festin de la vie, au lieu des ivresses qui ne viennent qu’après le banquet : ce sont les meilleures. […] Il est parti animé des meilleurs sentiments, d’idées de paix et de conciliation les plus décidées.
Michel-Ange fit venir de Florence à Rome les meilleurs peintres à fresque de la Toscane pour l’assister dans son œuvre ; mais bientôt, mécontent de leur pinceau trop inégal à son génie, il les congédia tous et, s’enfermant dans la vaste enceinte dont il fit murer les portes à l’exception d’une étroite issue dont il emportait la clef, il conçut, dessina et peignit seul ce poëme de l’infini qu’il avait osé tenter. […] J’ai eu chez moi Urbin pendant vingt-sept ans, et je l’ai toujours éprouvé fidèle et admirable serviteur ; et maintenant que je l’avais fait riche et que je comptais sur lui comme sur le bâton et le repos de ma vieillesse qui s’approche, il m’est enlevé, et il ne m’est resté d’autre espérance que de le revoir en paradis ; et ainsi Dieu m’a fait entendre par la bienheureuse mort qu’Urbin a faite que ce véritable ami regrettait bien moins de mourir que de me laisser en proie à tant d’angoisse dans ce monde traître et pervers, bien que la meilleure part de moi-même s’en soit allée avec lui et qu’il ne me reste qu’une misère infinie.
Mon directeur, qui, avec les meilleures intentions du monde, me conseillait mal, n’était plus auprès de moi. […] Foulon, actuellement archevêque de Besançon, mon meilleur ami au séminaire, a communiqué au Figaro (3 avril 1879) et publié dans le Correspondant (10 mai, 10juin et 10 juillet 1882) divers extraits de lettres de moi écrites à la même date que celle que je donne ici.
Elle va choisir des juges dans sa ville, parmi les meilleurs citoyens, et ce choix sera une institution. […] Pour que l’humanité fût délivrée des traditions de mort qui pesaient sur elle, il fallait que des dieux meilleurs l’eussent emporté sur les divinités féroces des vieux âges, il fallait aussi que ces divinités de terreur, subalternisées mais non abolies, se transformassent elles-mêmes, en se ralliant à l’ordre nouveau.
Certes, on ne saurait être de meilleure compagnie que ce mari offensé, et il faut que l’auteur ait fait bien séduisante sa belle pécheresse pour qu’on ne s’indigne pas de la voir muette et endurcie dans son péché, sourde à ces sages paroles ; mais non, elle leur oppose le front têtu et fermé de l’impénitence finale. […] Quant à cette Diane de Lys, sœur de la Dame aux Camélias, quoi qu’on en dise, je ne veux pas la faire meilleure qu’elle ne m’apparaît.
Les unes, tenant de plus près à la nature, et réveillant en nous ces premiers sentimens qu’elle nous a donnés, ont un effet aussi infaillible qu’universel, parce qu’il dépend ou de cette pitié naturelle placée dans le coeur humain pour l’adoucir et le rendre meilleur, ou bien de ce sentiment de grandeur, qui l’élève à ses propres yeux, et le soumet par l’admiration au pouvoir de la vertu. […] Ses lettres contre port-royal peuvent être mises à côté des meilleures provinciales.
De là vient que les grands musiciens et surtout les grands peintres, enfin tous les artistes distingués sont bien plus sensibles à la poésie, et par conséquent, en sont bien meilleurs juges que les hommes de lettres proprement dits. […] La concurrence est la meilleure protection.
À mesure que les hommes sont obligés de fournir un travail plus intense, les produits de ce travail deviennent plus nombreux et de meilleure qualité ; mais ces produits plus abondants et meilleurs sont nécessaires pour réparer les dépenses qu’entraîne ce travail plus considérable64.
Il n’est meilleur ami ni parent que soi-même. […] Ce sont des réalistes psychologues, il n’y a pas, pour mon compte, de meilleure définition de ce qu’ils sont.
Ils prétendent que le meilleur service qu’on pût rendre à la République, c’est la publication de ces deux histoires, effrayantes comme exemples, et qui empêcheront la Révolution de recommencer… Mais l’expérience de toute la vie dit l’inutilité de l’expérience, et on voit souvent le vaisseau naufrager, au pied même du phare qui devait lui montrer l’écueil. […] Il aurait pu cependant, rien qu’en secouant sa peau, ce lion, se débarrasser de ces ignominieux insectes qui suçaient le meilleur de son sang.
Il y a une fameuse phrase de Diderot, que de plus secs que moi — et de ce meilleur goût littéraire qui m’a toujours paru une pauvreté — trouvent amphigourique et prétentieuse, et qui est très intelligible et très simple quand il s’agit de Daudet. […] Alphonse Daudet me fait reflet d’avoir trop d’élégance pour être un républicain bien farouche ; mais un boucher républicain n’aurait pas mieux sacrifié un roi, comme un bouc infâme de débauche, sur l’autel de l’Égalité, et n’eût pas fait boire une meilleure tasse de lait à la République.
Ils peuvent les inquiéter, puisqu’ils ont inquiété Balzac lui-même, et le meilleur moyen de les défendre contre une critique juste, mais élevée, n’était pas d’accuser du cant que lord Byron reprochait à l’Angleterre une société qui aurait mieux valu si elle eût été hypocrite… L’hommage à la vertu ne nous distinguait pas en 1834. […] C’est dans l’art un hardi garçon, une espèce de roi des Ribauds (pour parler Moyen Âge), ce qui est toujours une royauté, en en attendant une autre meilleure, que nous désirons lui voir conquérir.
de trier aussitôt parmi les catholiques ceux qui sont plus attachés à la royauté qu’au pape ; une bonne partie de ces catholiques sont tout prêts et s’offrent à servir, le maréchal de Biron en tête ; cela suffit : « Serénez votre visage, usez de l’esprit et du courage que Dieu vous a donnés, voici une occasion digne de vous. » La raison par laquelle il conclut est celle qui est la meilleure pour appuyer tous conseils de ce genre, et qui est le grand renfort des arguments : N’ignorez pas que vous êtes le plus fort ici ; voilà plus de deux cents gentilshommes de votre cornette dans ce jardin, tous glorieux d’être au roi ; si votre douceur accoutumée et bienséante à la dignité royale et les affaires présentes n’y contredisaient, d’un clin d’œil vous feriez sauter par les fenêtres tous ceux qui ne vous regardent point comme leur roi.
Les uns donnaient à l’âme humaine, à ses aspirations les plus hautes, à ses regrets, à ses vagues désirs, à ses tristesses et à ses ennuis d’ici-bas, à ces autres ennuis plus beaux qui se traduisent en soif de l’infini, des expressions harmonieuses et suaves qui semblaient la transporter dans un meilleur monde, et qui, pareilles à la musique même, ouvraient les sphères supérieures.
Je n’ai pour cela qu’à profiter des documents mêmes que me fournit la publication nouvelle, en tirant un peu moins du côté de l’éloge que ne l’a dû faire naturellement l’estimable biographe (tout biographe devient aisément un apologiste ou un panégyriste), et en me tenant d’ailleurs dans les lignes exactes du récit de Napoléon, le premier des juges, ainsi que dans les termes des meilleurs témoins, auteurs de mémoires.
Et puisqu’il est si avare des avances d’une vraie et abondante bienveillance, je me rejette sur la conviction qu’il aimera à parer son prochain Rapport à l’Académie d’une tirade sur le De Oratore, qui sera de meilleur aloi que l’inexacte réminiscence sur Bernardin de Saint-Pierre.
Elle donne la meilleure et la plus profonde réponse à cette question souvent débattue : si les grands poètes qui nous émeuvent et rendent de tels sons au monde ont en partage ce qu’ils expriment ; si les grands talents ont quelque chose d’indépendant de la conviction et de la pratique morale ; si les œuvres ressemblent nécessairement à l’homme ; si Bernardin de Saint-Pierre était effectivement tendre et évangélique ; quelle était la moralité de Byron et de tant d’autres, etc., etc. ?
ajouta-t-elle d’un ton charmant, traitez un peu votre expérience comme je traite ma fatigue ; nous avons fait une bonne course, et nous souperons de meilleur appétit. » M. de Musset se donne ici à lui-même les indications attrayantes et sensées suivant lesquelles il aurait pu, selon moi, mener à bien son livre et guérir véritablement son héros.
Puis on s’est rejeté sur le tort qu’une semblable publication faisait à la mémoire de Fléchier, et on s’est porté pour vengeur de sa gloire officielle, comme si, après tout à l’heure deux siècles, il y avait une meilleure recommandation auprès d’une postérité blasée que de parvenir à l’intéresser encore, à l’instruire avec agrément et à faire preuve auprès d’elle des diverses sortes de qualités qui brillent dans cet écrit familier, esprit d’observation, grâce, ironie et finesse.
Ce Vénitien, issu de sang espagnol, qui compte dans sa généalogie force bâtards, religieuses enlevées, poètes latins satiriques, compagnons de Christophe Colomb, secrétaires de cardinaux, et une mère comédienne ; ce jeune abbé, qui débute fraîchement comme Faublas et Chérubin, mais qui bientôt sent l’humeur croisée de Lazarille et de Pantalon bouillonner dans sa veine, qui tente tous les métiers et parle toutes les langues comme Panurge ; dont la vie ressemble à une comédie mi-partie burlesque et mi-partie amoureuse, à un carnaval de son pays qu’interrompt une atroce captivité ; qui va un jour visiter M. de Bonneval à Constantinople, et vient à Paris connaître en passant Voisenon, Fontenelle, Carlin, et être l’écolier du vieux Crébillon ; ce coureur, échappé des Plombs, mort bibliothécaire en un vieux château de Bohême, y a écrit, vers 1797, à l’âge de soixante et douze ans, ses Mémoires en français, et dans le meilleur et le plus facile, dans un français qu’on dirait naturellement contemporain de celui de Bussy.
La meilleure démonstration serait celle qui transpirerait dans une suite de récits fidèles et de peintures variées ; on oublierait souvent le but, on ne le discuterait jamais ; puis, à un certain moment, comme après un doux et captivant séjour chez, des amis heureux, on se sentirait devenu autre, converti à leur vertueux bonheur et le voulant mériter.
Son livre est un des meilleurs que possède l’Angleterre ; mais il a été composé pour les jeunes gens, et ne devait contenir que des idées analogues à ce dessein.
Encore faut-il noter que le meilleur du fruit, à ses yeux, c’est d’être un fruit défendu.
Il nous donne le spectacle du monde réel, sans souhaiter ni louer un monde meilleur.
La solution que propose aujourd’hui le gouvernement français à l’Europe est évidemment, à mon avis, la meilleure : l’unité des Maronites et des Druzes sous la vice-royauté héréditaire de la famille de l’émir Beschir, famille à la fois maronite, arabe, druse, chrétienne, musulmane, hébraïque, éclectique, résumant en elle toutes les religions qui se disputent la montagne, et prenant ses soldats dans chaque tribu pour imposer à toutes l’ordre, l’égalité et la paix.
Je ne sais pas si alors nous ferons de la science, mais je suis sûr, du moins, que nous ferons de la meilleure histoire littéraire.
Française, elle l’est par la clarté, par la concision, par la netteté si franche des termes qu’elle emploie, par une science de composition, par un amour de l’ordre et de la règle qui, très rigoureusement, procèdent du xviie siècle ; originale, nui ne le lui a contesté ; ç’a été le grand éloge et le grand reproche que lui ont sans cesse adressés ses amis et ses ennemis ; nouvelle, j’insiste là-dessus ; elle a été, elle est, elle restera étonnamment nouvelle et primesautière ; ceci est sa gloire, la meilleure et la plus vraie, dont rien ne peut la déshériter.
Une fois à Naples, le capitaine, oubliant ses promesses, y demeura trois ans, Cinthio, n’en recevant point de nouvelles, se décida à chercher, et avec une meilleure fortune, un mari à sa sœur.
Qu’on demeure attaché à se vouloir le meilleur possible : l’œuvre que sera la vie ainsi cultivée sera visible ; on l’admirera, et par instinct d’amour-propre on l’égalera.
C’est pourquoi l’homme supérieur éprouve si souvent la douleur de devoir abandonner la meilleure partie de son idéal ou de voir cet idéal travesti, abaissé, dévié et caricaturé dans les faits.
En fait, les meilleures horloges doivent être corrigées de temps en temps, et les corrections se font à l’aide des observations astronomiques ; on s’arrange pour que l’horloge sidérale marque la même heure quand la même étoile passe au méridien.
» Preuve que les meilleurs esprits se trompent.
La culture intellectuelle, la recherche spéculative, la science et la philosophie, en un mot, ont la meilleure de toutes les garanties, je veux dire le besoin de la nature humaine.
Rousseau dit en parlant de certaines lettres de Saint-Preux : « Quiconque ne sent pas amollir et fondre son cœur dans l’attendrissement doit fermer le livre. » Les apostrophes, les élans passionnés, les effusions lyriques, les explosions d’éloquence, d’indignation, d’enthousiasme animent mille pages fiévreuses ; et si l’emphase, les tirades creuses et sonores les phrases ampoulées abondent également, si la sentimentalité fade et la sensiblerie fausse donnent une saveur écœurante à des ouvrages médiocres et gâtent çà et là ceux des meilleurs écrivains, c’est que, à toute époque, défauts et qualités sont intimement unis, c’est que toute forme d’esprit a, comme toute médaille, un revers et que ce revers est d’ordinaire la caricature de l’autre face.
Non contens de s’être épuisés en injustices, en sarcasmes, en dérisions de toute espece contre les meilleurs Auteurs & tous ceux qui leur ont déplu ; au lieu de nous faire une guerre loyale & directe, ils ont sourdement employé contre nous les cabales, les intrigues, les manœuvres les plus avilissantes.
Armand Carrel, sa meilleure gloire, était un grand journaliste, mais non un publiciste.
L’esprit des bretons, disoit Agricola, étoit de meilleure trempe que celui des gaulois, et il ne tenoit qu’à eux, s’ils vouloient s’appliquer, de réussir mieux que ces voisins.
Demetrius, l’un de ces comédiens, lequel Juvenal met au nombre des meilleurs acteurs de son temps, et qui avoit un son de voix fort agréable, s’étoit attaché à joüer des rolles de divinitez, des femmes de dignité, des peres indulgens et des amoureux.
Que la religion est une des meilleures choses d’un État bien réglé.
Je dois confesser à ma honte que, toutes les fois que j’ai constaté une altération de texte faite par moi, j’ai dû reconnaître que le texte de l’auteur était beaucoup meilleur que le mien ; mais ceci même est une comparaison très instructive et très utile pour l’étudiant en littérature.
Or, ces écrits, ce sont ceux des anciens et des meilleurs d’entre les modernes.
III Aussi eut-elle, sinon immédiatement, un succès qui se consolida, et avec une telle force qu’on put le croire indestructible… Pendant vingt-cinq ans pour le moins, en effet, ni les fautes de Buloz, — de piéton modeste et incomparable devenu directeur assis et incompétent, — ni ses humeurs peccantes qui feraient le bonheur d’un médecin de Molière, ni sa tyrannie bourrue et tracassière, ni son orgueil durci par la fortune, ni les bornes sourdes de son esprit, ni ses procédés hérissons, ni ses grognements ursins, ni l’horreur de ses meilleurs écrivains mis en fuite par cet ensemble de choses charmantes, ni l’ennui enfin le plus compacte qui soit jamais tombé d’un recueil périodique sur le lecteur assommé, rien n’a pu le diminuer, ce succès étrange, ou l’interrompre un seul jour… C’est à n’y pas croire !
Double vie, qui suppose la plus puissante tranquillité de corps et d’âme, ou quelque chose de bien plus étonnant encore que cette tranquillité… Il est évident que, pour elle, les lois humaines sont renversées, et que la meilleure manière de la comprendre, c’est de dire qu’on ne comprend plus !
La moitié des meilleures renommées, ce sont des cris !
Le comte de Gasparin a cru trouver la tête de l’Église sur les épaules d’Innocent III, et il en a peut-être tressailli d’aise dans ses petites entrailles de petit Caligula protestant, au demeurant, le meilleur fils du monde.
Ce qu’on a dit de Le Tourneur, que sa traduction de Shakespeare fut retraduite en Angleterre, va devenir vrai pour Paul de Saint-Victor, mais pour une raison meilleure et plus haute ; car les Femmes de Goethe ne sont pas, malgré leur titre, une traduction.
Voilà par quoi, de son vivant, il a entraîné les âmes analogues à la sienne, qui sont, après tout, il faut bien le dire, la meilleure partie de l’humanité.
Telle est la donnée que Monselet a cru faire accepter à l’Imagination moderne, cette grande dégoûtée, mais, au demeurant, la meilleure fille du monde ; tel est le pivot sur lequel il s’amuse à faire tourner, et quelquefois avec beaucoup de souplesse de grâce, les divers épisodes d’une composition qui est au roman ce que la comédie à tiroirs est à la comédie de caractère.
Ces tambourineurs, même sur un tombeau, battront la caisse sur le sien, et si le cœur leur en dit, de cette fois ils peuvent frapper ferme… Le tombeau d’un homme de talent est toujours le meilleur tambour de sa gloire.
Bovary est un de ces hommes pour lesquels les femmes les meilleures seraient impitoyables : à plus forte raison Emma Rouault !
Ainsi, résultat singulier au milieu de toutes ces singularités, la misanthropie de l’auteur des Pléiades, qui n’est peut-être que de l’aristocratie naturelle exaspérée, est encore la meilleure explication qu’il y ait à donner de son livre.
Je me refuse à croire que les peintres se distinguent du commun des hommes en ce qu’ils ont meilleure vue que personne. […] Le meilleur peut-être en est perdu. […] Les sujets les plus simples, les plus prochains sont les meilleurs. […] Les procédés les moins conventionnels sont les meilleurs. […] Il y a chance pour que cette méthode donne les meilleurs résultats.
Ainsi finit ce simple récit, que sa saveur de vérité, son réalisme poétique, doivent placer au rang des meilleures œuvres de M. […] On utilisa les phrases banales : Vous avez meilleure mine, ça ne sera rien ! […] Mon oncle, d’ailleurs, était toujours excellent pour elle, et je n’ai jamais connu meilleur ménage. […] Parodi a écrit de sa meilleure plume de beaux vers dont je ne puis donner autant d’extraits que je le voudrais. […] Tel était l’écrivain, tel était l’homme : le meilleur des fils, l’ami le plus sûr et le plus serviable.
Édouard Sayous, dans son Histoire de la littérature française à l’étranger, dont elle fait l’un des meilleurs chapitres. […] et pourquoi, dans une lettre à l’un de ses meilleurs amis, continuant la même feinte, s’est-il à lui-même reproché de n’avoir fait dans sa brochure que « le semblant de combattre les superstitions papistiques » ? […] Meurtriers ou voleurs, ils continuaient donc de croire, du meilleur de leur cœur, aux mystères et aux observances d’une religion que leur conduite profanait tous les jours ! […] Insensiblement, la notion confuse, presque inconsciente encore, d’un état de choses différent, sinon meilleur, s’insinuait dans les esprits. […] De plus sérieux demandèrent, entre tant de manières d’aimer Dieu, laquelle était vraiment la bonne, s’il y en avait une meilleure, une plus sûre que les autres, à quels signes on la reconnaissait… Ai-je besoin d’insister davantage ?
On peut hardiment, il me semble, le comparer aux meilleures épigrammes de l’antiquité et des Anglais, qui sont passés maîtres du genre, sans qu’il perde rien de sa propre valeur. […] Qu’y a-t-il de meilleur au monde que la gaieté ? […] Richepin lui-même en est la meilleure preuve. […] Dans un de ses premiers livres, le Bilatéral, il a donné ce qu’il y avait de meilleur en lui. […] « Je vous demande pardon de cette comparaison banale ; de plus elle n’est pas juste et j’en cherche une meilleure.
Parmi les jeunes gens, arrêtés à la suite de cette échauffourée, se trouvaient les fils des meilleures familles de la cité ; aussi, est-il aisé de comprendre la consternation dans laquelle ces poursuites plongèrent la société bordelaise. […] Établie, depuis longtemps déjà, à Bordeaux, elle y avait de nombreuses connaissances ; depuis son divorce avec M. de Fontenay, elle vivait avec son père et n’avait cessé de fréquenter les meilleurs salons de Bordeaux ; aussi eût-on désormais l’assurance de pouvoir fléchir l’un des tyrans. […] Filon quelques-unes de ses meilleures pages. […] Si le paradoxe est quelquefois de bon ton, la calomnie est un délit, en histoire, et les meilleures causes sont ternies par de semblables moyens employés pour les défendre. […] » Le trembleur qui reparaît en M. de Pereda, à chaque fois qu’il met sous presse une œuvre nouvelle, — et celle-ci, il a passé plus d’une année à l’écrire, — eût dû avoir meilleur courage : le succès l’a sans doute réconforté maintenant.
Le principe de liberté céda la place au principe d’autorité, et l’émancipation individuelle dut être ajournée à des temps meilleurs. […] Celui-ci du moins aime l’Allemagne et par son meilleur côté, et en parle avec un enthousiasme plein d’affectueux souvenirs. […] Saint-Marc Girardin regarde la littérature comme le meilleur moyen de cimenter l’union morale et politique qu’il voudrait voir s’établir entre la France, l’Allemagne et l’Angleterre. […] Pour ma part j’ai beau relire Hermann et Dorothée, le meilleur modèle de ce genre de versification, c’est en vain que j’y cherche une harmonie analogue à celle des hexamètres d’Homère ou de Virgile. […] Ses meilleures pièces furent Diane de Chivry, le Fils de la Folle, le Proscrit, et la Closerie des Genêts.
Par une vocation meilleure, elle devint plus tard une espèce de religion qu’embrassaient les âmes fortes. […] Sans doute le fond des meilleurs traités de Plutarque est emprunté à tous les philosophes de la Grèce, dont il n’est, pour ainsi dire, que l’abréviateur. […] Racine choisit bientôt de meilleurs modèles et des sujets plus dignes du théâtre ; mais l’erreur du jeune poète s’explique par le fond d’intérêt qui règne dans Théagène et Chariclée. […] C’est un nouvel ordre moral ; c’est un monde meilleur ; et je ne connais pas, dans la littérature ancienne et moderne, de terme de comparaison où l’avantage poétique de la civilisation chrétienne se fasse mieux sentir. […] Il étudiait sans cesse les anciens, depuis Homère jusqu’à Stace, qu’il appelle le meilleur versificateur latin après Virgile73.
Elle y travailla, elle y réussit complètement avec les années ; dix ou douze ans après cette vilaine aventure, elle avait la meilleure maison de Paris, la compagnie la plus choisie, les amis les plus illustres, les plus délicats ou les plus austères, Hénault, Montesquieu, d’Alembert lui-même. […] Ainsi s’use la vie ; ainsi finissent, quand ils ne meurent pas le jour d’avant la quarantaine, les meilleurs même des chevaliers et des amants. […] Du Lignon, datée de Soleure, octobre 1712, Jean-Baptiste s’était justifié de l’imputation en ces termes : … Pour l’ode qu’on a eu la méchanceté d’appliquer à Mme de Ferriol, pour me brouiller avec la meilleure amie et la plus vertueuse femme en tout sens que je connoisse dans le monde, vous savez ce que j’ai eu l’honneur de vous écrire.
Joseph crut alors toucher à une condition meilleure : c’était l’instant critique ; il rassembla les forces de sa raison et se résigna aux dernières épreuves. […] Il vécut assez pour entrevoir l’aurore de jours meilleurs, et pour espérer en l’avenir politique de la France. […] « La plupart des amitiés humaines, même des meilleures, sont donc vaines et mensongères, ô mon ami ; et c’est à quelque chose de plus intime, de plus vrai, de plus invariable, qu’aspire une âme dont toutes les forces ont été brisées et qui a senti le fond de la vie.
« Je m’étais levé pour sortir quand le signal divin accoutumé me retint ; je m’assis donc de nouveau194. » « Quand ceux qui m’ont quitté viennent de nouveau pour renouer commerce avec moi, la chose divine qui se produit en moi me défend de converser avec quelques-uns et me le permet avec quelques autres195. » « La cause (de ma réserve) n’était point quelque chose d’humain, mais un certain empêchement divin… Le dieu ne m’a pas permis de te parler jusqu’ici, afin que mes paroles ne fussent pas perdues ; j’attendais sa permission ; aujourd’hui il me le permet, car tu es capable de m’entendre… Mon tuteur est meilleur et plus sage que ton tuteur Périclès. — Qui est ce tuteur ? […] Hermogène pressait Socrate de préparer sa défense ; « deux fois déjà, répondit Socrate, je me suis mis à méditer quelque chose à cet effet ; le divin s’y est opposé. — C’est une chose étrange, reprit Hermogène. — Que trouves-tu d’étrange à ce que le dieu lui-même croie meilleur que je meure dès à présent ? […] Brière de Boismont exprimait la même opposition en bien meilleurs termes quand il disait : hallucinations physiologiques (c’est-à-dire non morbides), et non pas pathologiques (c’est-à-dire morbides).
Sur une des lignes où elle avait réussi à aller le plus loin, on aurait pu croire que cette énergie vitale entraînerait ce qu’elle avait de meilleur et continuerait droit devant elle ; mais elle s’infléchit, et tout se recourba : des êtres surgirent dont l’activité tournait indéfiniment dans le même cercle, dont les organes étaient des instruments tout faits au lieu de laisser la place ouverte à une invention sans cesse renouvelable d’outils, dont la conscience glissait dans le somnambulisme de l’instinct au lieu de se redresser et de s’intensifier en pensée réfléchie. […] Dira-t-on que si la vie est bonne dans son ensemble, elle eût néanmoins été meilleure sans la souffrance, et que la souffrance n’a pas pu être voulue par un Dieu d’amour ? […] On alléguera que le tout eût pu être différent, et tel que la douleur n’en eût pas fait partie ; que par conséquent la vie, même si elle est bonne, eût pu être meilleure.
Il a dû à cette fuite heureuse d’avoir sauvegardé ses meilleures et ses plus fines qualités. […] Le meilleur des plaidoyers eût été un beau drame. […] Hugo reçoit de son cœur de plus saines et de meilleures inspirations. […] demande le mari épouvanté. — Ça, répond le docteur, c’est une maladie morale que peut gagner la meilleure des femmes, lorsqu’elle touche au seuil de la maturité. […] C’est là une des plus simples et des meilleures explications de ce succès qui lui reste fidèle.
. — J’aurais souhaité pourtant que nous eussions jeté la nôtre de meilleure grâce, — comme deux lions pris aux rets, avançant la griffe et blessant les chasseurs. » — Antoine le supplie de partir, il refuse ; Antoine veut mourir de sa main. — « Non, par le ciel, je ne le veux pas ; et ce n’est pas pour vous survivre. » — « Tue-moi d’abord, tu mourras après ; sers ton ami, avant toi-même. » — « Alors, donnez-moi la main. […] C’est ici le véritable domaine de Dryden et de la raison classique747 : des pamphlets et des dissertations en vers, des épîtres, des satires, des traductions et des imitations, tel est le champ où les facultés logiques et l’art d’écrire trouvent leur meilleur emploi. […] Il dit au comte de Rochester, qui l’avait complimenté : « J’éprouve qu’il ne me sied pas de disputer en aucune chose contre Votre Seigneurie, qui écrit mieux sur le moindre des sujets que je ne le puis faire sur le meilleur. » Cette réplique paraissait vive. […] Et comme là-haut, — ces feux roulants ne découvrent que la voûte céleste — sans nous éclairer ici-bas ; tel le rayon vacillant de la raison — nous fut prêté, non pour assurer notre route incertaine, — mais pour nous guider là-haut vers un jour meilleur. — Et comme ces cierges de la nuit disparaissent — quand l’éclatant seigneur du jour gravit notre hémisphère, — ainsi pâlit la raison quand la religion se montre ; — ainsi la raison meurt et s’évanouit dans la lumière surnaturelle789.
C’est Victor Hugo lui-même qui nous fournit cette comparaison qui est en même temps la meilleure explication de la production poétique, telle qu’elle se passe chez lui. […] Mais c’est une des meilleures parties de l’originalité de Victor Hugo que la façon dont il a su parler des enfants, et cela dans un pays où les enfants tiennent beaucoup de place dans la famille, mais où ils n’en tiennent aucune dans la littérature. […] Et il me semble que je devine à peu près pourquoi les meilleurs de nos poètes n’ont pas réussi à peindre la grâce de l’enfance : c’est que, en vérité, c’est trop difficile. […] afin que Dieu qui dote les familles Donne à vos fils la force et la grâce à vos filles ; Afin que votre vigne ait toujours un doux fruit ; Afin qu’un blé plus mûr fasse plier vos granges ; Afin d’être meilleurs ; afin de voir les anges Passer dans vos rêves la nuit. […] Afin d’être meilleurs.
Mais quelle soirée aussi et que nous aurions tort, cher enfant, de n’en pas observer de meilleures ! […] Remy de Gourmont est nourri du meilleur suc. […] Le paralytique parlait vivement, l’œil luisant, et il riait avec la meilleure franchise du monde. […] C’est ainsi que le dessinait Célestin Nanteuil dans ses meilleurs moments, un vrai cou romantique ! […] Mais Racine, d’un meilleur âge et connaissant mieux l’antiquité, ordonnait tranquillement la noble architecture de la tragédie française que Nietzsche admire avec raison.
Hazzlitt, un des plus ingénieux commentateurs du caractère moral de Shakspeare, et qui, dans son admiration raisonnée, semble jaloux de celle de Schlegel, fait remarquer en terminant l’analyse de la pièce qui nous occupe que, dans son isolement, Timon, résolu à chercher le repos dans un monde meilleur, entoure son trépas des pompes de la nature. […] Le seul Schlegel semble pencher pour cette dernière pièce ; Hazzlitt n’est point de son avis, mais il ajoute que si la Tempête est une meilleure pièce, le Songe est un poëme supérieur à la Tempête. […] Une ancienne pièce dramatique, d’un certain Georges Whestone, intitulée Promas et Cassandra, composition pitoyable, est devenue une de ses meilleures comédies. […] Voltaire aussi était un homme de génie ; la meilleure preuve du génie, c’est l’empire qu’il exerce sur les hommes : là où s’est manifestée la puissance de saisir, d’émouvoir, de charmer tout un peuple, ce fait seul répond à tout ; le génie est là, quelques reproches qu’on puisse adresser au système dramatique ou au poëte. […] Elle souffre, et ne se plaint ni ne se défend jamais ; elle agit, mais son action ne se montre que par les résultats ; tranquille sur son propre sort, réservée et contenue dans ses sentiments les plus légitimes, elle passe et disparaît comme l’habitant d’un monde meilleur, qui a traversé notre monde sans subir le mouvement terrestre.
XI « Nous venons de voir que les hommes justes sont meilleurs, plus habiles et plus forts que les hommes injustes ; que ceux-ci ne peuvent rien faire de concert ; et c’était une supposition gratuite que de supposer que des gens injustes aient jamais rien fait de considérable de concert et en commun, car, s’ils eussent été tout à fait injustes, ils ne se seraient pas épargnés les uns les autres. […] « Il nous reste à examiner si le sort du juste est meilleur et plus heureux que celui de l’homme injuste. » Il poursuit et termine en remontant à l’essence de l’âme, qui, selon lui, est composée de vertu.
Il a quelquefois exploité les découvertes d’autrui ; mais il n’a jamais rien découvert… Les meilleures pages de prose de Notre-Dame de Paris ne sont pas meilleures que la préface de Cromwell ; les Feuilles d’automne n’ont rien ajouté à la gloire des Orientales ; les Chants du crépuscule sont indignes des Feuilles d’automne ; toujours la dernière chose faite est la pire.
Saint-Simon, Fourier, Pierre Leroux, Cabet s’érigèrent tour à tour en messies ou tout au moins en prophètes d’un avenir meilleur. […] Il peut se résumer en cette formule : les plus hautes situations aux meilleurs.
Deux manuscrits célèbres de ce poème ont été conservés : ils se trouvent à la Bibliothèque Vaticane ; le plus ancien des deux — et le meilleur — a pour titre : Poema Parcifal et Lohangrini ; les cent onze premiers feuillets sont consacrés à Parsifal, tout le reste su propre thème du récit, et le nom du héros y est tour à tour orthographié Lohengrin et Lohangrin 19. […] Le Wagner-Museum est une chose absolument intéressante et utile, et destinée au meilleur succès.
Recevez, mon cher monsieur Meyer, l’assurance de mes meilleurs sentiments. […] Alors plus encore que maintenant on révérera la mémoire de quelques hommes qui s’émurent de notre longue misère, qui soupirèrent après une meilleure destinée, et qui mirent dans leurs œuvres, sciemment ou non, le frisson de l’amour et de la foi.
Balardier, son agent de change, le dandy de la Bourse, le fashionable du courtage, un jeune premier frotté de sentiment et d’arithmétique, au demeurant le meilleur fils du monde. […] On l’a rencontré ce matin, on le rencontrera ce soir, et Gavarni eut signé de son meilleur crayon cette figure d’un tour si moderne et si dégagé.
Alors intervient le juge, un stoïcien ou un spinosiste, qui proclame qu’il n’y a qu’une opposition apparente entre le Bien et le Mal, que le monde le meilleur et le pire ne sont que le même monde, le nôtre, contemplé tour à tour sous ses deux faces, par l’endroit et l’envers, que pour une pensée plus haute la vaine différence des biens et des maux s’évanouit. […] Il faut chercher ailleurs les motifs de cette résistance, ceux que les meilleurs amis du poète doivent lui indiquer pour l’aider à la vaincre une autre fois, bien convaincus d’ailleurs que le poète ne sort pas diminué de cette difficile épreuve, qu’il en doit sortir au contraire fortifié, mais en même temps éclairé sur les conditions, la puissance et les limites de son art.
Hugo pourrait appliquer à son talent même, car il en est la meilleure caractéristique que nous connaissions. […] Certainement, malgré les taches qui déparent encore à nos yeux le meilleur de ses livres, M.
Quand le roi, quand Monsieur serraient Madame mourante de si tendres et de si vains embrassements, nul cri aigu, nul sanglot rauque ne venait rompre la belle harmonie de cette douleur suprême ; les yeux un peu rougis, avec des plaintes modérées et des gestes décents, ils pleuraient, pendant que les courtisans, « autour d’eux rangés », imitaient par leurs attitudes choisies les meilleures peintures de Lebrun. […] Vite à Saint-Cyr, puis à l’hôtel du Maine. — J’y pense, le meilleur moyen de gagner les nouveaux bâtards, c’est de flatter les anciens bâtards ; pour gagner le duc du Maine, saluons bien bas le duc de Vendôme.
— Il en dit plus qu’il n’en fait : c’est le meilleur homme du monde.
Le docteur Boucher, curé de Saint-Benoît, et deux autres députés de sa couleur arrivèrent auprès du duc de Mayenne à Rethel, porteurs de cahiers et de demandes au nom de la faction ; ils accusaient sous main le duc de Mayenne de leur avoir retiré leurs moyens d’action et de pouvoir, « et publiquement ils blâmaient ceux qui l’assistaient, au nombre desquels je n’étais épargné, dit Villeroi, ni ledit sieur président Jeannin, qui eut de grandes paroles avec eux » En s’en prenant à Villeroi et à Jeannin, ils s’attaquaient, en effet, aux deux meilleures têtes du conseil de Mayenne, et, dans la personne de Jeannin, à la plus brave et à la plus courageuse.
Elle doit désirer que son œuvre du moins subsiste, que cette meilleure part d’elle-même où elle a mis le plus vif de sa pensée et toute sa flamme, entre dorénavant dans l’héritage commun, dans le résultat général du travail humain, dans la conscience de l’humanité : c’est par là qu’elle se rachète et qu’elle peut vivre.
Rousseau est meilleur que Voltaire ; il a le sentiment de ce qui est beau et généreux et ne méprise pas son lecteur.
Mais tout en nous disant qu’il n’est pas assez poëte, il nous le dit à ravir et très poétiquement : Quand je vous livre mon poëme, Mon cœur ne le reconnaît plus ; Le meilleur demeure en moi-même, Mes vrais vers ne seront pas lus.
En publiant, il y a trois ans (1833), la cinquième édition de ses premières poésies, Mme Tastu y ajoutait une préface en vers qui est une de ses meilleures pièces.
Mais non, ce n’est nullement un pur effet de l’illusion et de la perspective : les Anciens avaient bien, je le crois, grandeur réelle et supériorité absolue, au moins quelques-uns, les bons, les meilleurs, comme ils disaient, ceux-là auxquels les autres obéissaient et servaient.
Je n’ai jamais pensé là-dessus de deux façons, et M. le docteur Walker a pu vous rendre témoignage que j’ai célébré mille fois votre mérite dans les meilleures compagnies de Londres avec tout le zèle qu’inspirent la vérité et l’amitié.
Les meilleurs citoyens reposent dans la tombe, et la multitude qui reste ne vit plus ni pour l’enthousiasme, ni pour la gloire, ni pour la morale ; elle vit pour le repos que troubleraient presque également et les fureurs du crime, et les généreux élans de la vertu.
Bientôt celle-là même s’efface, et la meilleure chance de bonheur pour cette situation, c’est la facilité qu’on trouve à se faire oublier : mais par une réunion cruelle, le monde qu’on voudrait occuper, ne se rappelle plus de votre existence passée, et ceux qui vous approchent ne peuvent en perdre le souvenir.
. : mais son Rêve de Dalembert, son Supplément aux voyages de Bougainville, son Paradoxe sur le Comédien, sa Religieuse, son Jacques le Fataliste, son Neveu de Rameau, c’est-à-dire le meilleur et le pire, le plus caractéristique en tout cas de son œuvre, tout cela est resté enfoui dans ses papiers.
De là naquit, chez les meilleurs maîtres, l’usage de courber les esprits sur les textes, et, si je puis dire, de les y frotter.
C’est un sentiment qui tient tout entier dans le mot de cette Napolitaine qui disait que son sorbet était bon, mais qu’elle l’aurait trouvé meilleur s’il avait été un péché.
Gautier devrait s’appeler plutôt Perles fondues, car, presque toutes ces perles de poésie, que l’esprit boit avec des voluptés de Cléopâtre, se fondent en larmes aux dernières strophes de chacune d’elles, et c’est là un charme, un charme meilleur que leur beauté !
Ils prenaient quatre sols de salaire par tête de tous les Français, et il y avait tel concours, que les quatre meilleurs prédicateurs de Paris n’en avaient pas tous ensemble autant quand ils prêchaient. » Cet empressement du public se comprend aisément.
Quel cas pourrons-nous faire d’une opinion publique dont nous savons qu’elle est forcément hostile à ce que nous portons de meilleur en nous55 ?
Tel était le degré d’autorité conquis par le baptiste qu’on ne croyait pouvoir trouver au monde un meilleur garant.
Il finit, ce semble, par y prendre plaisir, car il faisait de la meilleure grâce les miracles qu’on lui demandait en l’interpellant ainsi 679.
Marie a choisi la meilleure part, qui ne lui sera point enlevée 960. » Le frère, Eléazar, ou Lazare, était aussi fort aimé de Jésus 961.
Bain est d’une grande valeur C’est la meilleure histoire naturelle de l’esprit humain qui ait encore été produite, c’est la plus précieuse collection de matériaux bien élaborés.
On peint dans le naturel & dans le vrai, & la manière la plus simple est toujours la meilleure.
Ajoutez qu’une certaine paresse aidant, ou, si vous voulez, la loi du moindre effort, je me contenterai bientôt de savoir ce que pensent des auteurs les critiques les plus autorisés, sans jamais lire les auteurs eux-mêmes ; d’abord, parce que — si l’on sait choisir ses critiques — c’est plus court ; ensuite, parce que même les critiques prolixes ont débrouillé la matière et me donnent, par les citations qu’ils font de leur auteur, le meilleur, évidemment, de cet auteur-là, ce qui peut me suffire ; ensuite et surtout parce que, devant, quand je lirai l’auteur après le critique, subir l’influence de celui-ci et lire dans la disposition d’esprit où il m’aura mis ; si je dois, l’auteur lu après le critique, avoir la même impression que le critique seul étant lu, j’épargne du temps en lisant le critique seul.
Mais la meilleure réponse à cela c’étaient les écrits mêmes de Brentano ; c’étaient les visions de la Sainte, et leur inimitable accent, — à tout autre qu’à elle, évidemment inexprimables !
Pour beaucoup de ceux dont la vie fut une lutte et un mérite sans éclat et sans justice, on se ravise… Et c’est ainsi que, pour ceux-là, les quelques jours qui suivent immédiatement la mort sont les meilleurs de la vie.
II Pour notre compte, nous avons quelquefois cherché à nous rendre raison de l’intérêt poignant qu’on éprouve en lisant Stendhal, même quand on fait le meilleur procès à son talent perverti et pervers.
Eh bien, excepté quelques lettres de cet enragé de vieillir et de mourir qu’on appelle Chateaubriand, et qui est le saule pleureur d’avant sa tombe, excepté plusieurs de ces lettres, dont les meilleures furent publiées dans le Congrès de Vérone, et une ou deux venant d’autres mains, il n’y a rien qu’on puisse citer comme dépassant le niveau épistolaire de tout le monde, et c’est à se demander si c’est vraiment là la plus grande société du monde dans son intimité.
II Pour notre compte, nous avons quelquefois cherché à nous rendre raison de l’intérêt poignant qu’on éprouve en lisant Stendhal, même quand on fait le meilleur procès à son talent perverti et pervers.
C’est un esprit sain, très naturel, sans utopie, admirant et comprenant très bien les arabes, qu’il nous a peints en larges traits, — et ce sont les meilleures pages, parce qu’elles sont morales, de ce récit, abusivement physique, où l’éternelle description dévore tout et en a le droit, car dans les livres de voyage elle est sur son terrain plus qu’ailleurs.
Ailleurs, se plaisant à décrire une devise de bouclier, il comptait avant tout sur la vaillance et la célébrait comme le meilleur rempart des villes, dans des paroles que Platon lui emprunte, lorsqu’il cherche les conditions de sa république idéale.
. — Honore ton père et ta mère, tes parents les plus proches ; et, parmi tous les autres, choisis, dans l’ordre de la vertu, le meilleur pour ton ami. » Ce sont là des maximes belles dans tous les temps ; une part d’enthousiasme s’y mêle.
Le souvenir de Martine nous demeure en mémoire comme une des meilleures figures de la Kermesse, de Rubens. […] Ses nuits ne sont pas troublées par des rêves ambitieux ; elle ne souhaite pas pour son front des parures étincelantes, mais chaque matin, en se résignant à la journée qui commence, elle demande à Dieu si l’avenir ne sera pas meilleur. […] Horace est sûr de son amour, il se sait bon gré de son enthousiasme, il se trouve plus grand et meilleur depuis qu’il aime ; pourquoi hésiterait-il à dire hautement la cause de sa fierté ? […] La chambre des députés, le ministère, la cour, rien n’est épargné ; les vanités parlementaires, les tripotages d’antichambre, l’égoïsme des favoris, tout cela est flagellé avec une virilité qui rappelle Juvénal en ses meilleurs jours. […] Toutefois c’est la meilleure étude que nous ayons au théâtre sur notre histoire.
Il n’y a pas de preuve meilleure de la vitalité de cette poésie nouvelle que le fait d’avoir survécu, malgré tout, à de telles conspirations de chroniqueurs indolents ou niais. […] Etables chaudes où bourdonnent les mouches autour des vaches alignées ; basses-cours où grognent les porcs roses et gras, dont le groin fouille les détritus ; laiteries fraîches où refroidissent les jarres de grès ; cuisines claires, toutes réjouies des belles flammes des cheminées ; cabarets-bouges, où s’installent les grands buveurs, les grands mangeurs de lard et de jambons, et les filles, rouges et blanches, aux gestes vifs, danses, chansons, soûleries, ripailles et truandailles… Toutes ces descriptions, bien colorées, rappellent les meilleures productions de l’art flamand ; elles en ont l’exactitude, la vérité, la vie : Rubens et Téniers, les belles carnations chaudes, le décor juste et amusant. […] Et parmi l’or de l’herbe et des étangs et les marbres des bords, rien ne paraît meilleur que de les voir se regarder longtemps et refléter leur mutuel bonheur dans les miroirs de leurs yeux nus… La douceur matinale se répand, en ondes tranquilles, sur toutes choses. […] Les meilleurs poèmes de la Cueille d’Avril et des Cygnes sont exempts de ces audaces et la métrique en est à peu près régulière.
Je n’imagine pas que les madrigaux de Fléchier sur les yeux d’Iris malades et sur les yeux d’Iris guéris en soient une meilleure. […] Je ne veux pas le prendre à son désavantage, mais au contraire dans un de ses meilleurs sermons. […] Il va sans dire que l’homme est hors de cause, qui fut, comme l’on sait, l’un des meilleurs, des plus aimables, et des plus vertueux en même temps dont se puissent honorer l’histoire de notre littérature et les annales de l’épiscopat français. […] Déjà les contemporains de Marivaux, étendant à toutes ses comédies le titre de l’une ou plutôt de deux des meilleures d’entre elles, avaient remarqué qu’elles étaient toutes des Surprises de l’amour. […] Mais quelle que soit la malignité de bien des gens, on en triomphe à la fin quand on n’y donne aucune prise bien fondée, et je crois que la conduite la plus simple et la plus unie est le meilleur moyen de détruire la calomnie128.
Ce n’est rien exagérer que de dire qu’il fut meilleur écrivain et plus brave homme que tous les deux. […] Mais on peut affirmer que le meilleur argument qu’il ait donné en faveur de sa doctrine n’est pas dans ses livres ; il est dans la vie irréprochable et laborieuse de cet impitoyable négateur. […] Le meilleur remède aux vulgarités et aux souffrances de l’action, c’est la contemplation. […] Il voudrait que les hommes fussent meilleurs et les choses moins injustes. […] diront les gens pratiques, expéditifs et nigauds, qui n’aiment pas ce qu’il y a de meilleur dans l’amour.
Cela seul excuse, ou, à tout le moins, explique l’importance que les succès de salon tinrent dans cette âme qui dépensa le meilleur d’elle à ces batailles frivoles. […] Il continua, chaque année, de consacrer un mois à cette religion pieuse, au souvenir de celle qui avait donné à un autre qu’à lui le meilleur d’elle-même. […] C’est ici, messieurs, l’occasion de constater une fois de plus une grande loi de toutes les créations d’art : ce qu’il y a de meilleur, d’essentiel, de plus vivant en elles, ce n’est pas ce que l’artiste a médité et voulu, c’est l’élément incalculé qu’il y a déposé, le plus souvent à son insu, et quelquefois malgré lui. […] Mais, bienfaisantes ou dangereuses, la Science et la Démocratie n’en sont pas moins inévitables, et comme il n’a jamais été décrété ailleurs que dans notre ignorance que l’inévitable fût en même temps le meilleur pour l’homme, nous nous abstiendrons de toute discussion sur le plus ou moins de malheur que l’avenir réserve aux sociétés nouvelles, pour nous borner à constater les deux grands faits qui dominent ces sociétés. […] L’exemple de tous les siècles prouve que la grande ouvrière des créations de génie est l’inconscience, et que le meilleur procédé pour composer de belles œuvres est de travailler à se faire plaisir à soi-même.
J’ai dit et je répète que les Naturistes furent toujours accueillis avec impartialité dans les revues fondées par ceux de ma génération ; la meilleure preuve en est que M. […] On devra lire les réflexions de Proudhon sur la guerre, sur la révolution, sur la stratégie, sur l’esprit voltairien, sur la tyrannie, toutes ces idées accidentelles qui forment pourtant le meilleur de ce livre et qui lui confèrent un grand prix. […] Laissons donc intacte celle de Napoléon, en attendant le jour où les hommes, plus sages et meilleurs, sauront enfin glorifier les héros pacifiques : les Blanqui, les Pasteur et les Émile Zola ! […] Je crois qu’il serait plus noble d’imiter l’attitude de celui à qui vous refusez le titre de poète ; sans chercher à discuter la valeur de son œuvre, on peut admirer en lui l’homme de lettres affable et intègre, planant au-dessus des rivalités mesquines, et, devant le cercueil de cet homme de bien doublé d’un fervent artiste, il eût été peut-être de meilleur goût de s’incliner en silence, sans souci des querelles d’école et des esthétiques divergentes.
A partir de mon entrée à l’Académie, j’entretins les meilleurs rapports avec mon nouveau confrère. […] Il essaya une fois d’en transporter un épisode sur la scène, et il fît jouer au Théâtre Antoine une comédie dramatique : Le Meilleur parti. […] Pour Maurice Maindron, « le meilleur parti » était d’écrire des romans, et il ne renouvela pas cette unique tentative théâtrale. […] C’est de ce Goncourt-là, du Goncourt des mercredis que j’ai gardé le meilleur souvenir.
Mais instinct et intelligence se détachent l’un et l’autre, ajoutions-nous, sur un fond unique, qu’on pourrait appeler, faute d’un meilleur mot, la Conscience en général, et qui doit être coextensif à la vie universelle. […] Vie du corps et vie de l’esprit Faute d’un meilleur mot, nous l’avons appelé conscience. […] Il le doit à la vie sociale, qui emmagasine et conserve les efforts comme le langage emmagasine la pensée, fixe par là un niveau moyen où les individus devront se hausser d’emblée, et, par cette excitation initiale, empêche les médiocres de s’endormir, pousse les meilleurs à monter plus haut. […] Il semble qu’à conquérir la matière, et à se reconquérir sur elle-même, la conscience ait dû épuiser le meilleur de sa force.
En résumé, son meilleur titre de gloire est d’avoir trouvé des thèmes étranges pour renouveler la poésie légère 84. » Au milieu de cette indifférence pour l’écrivain disparu, ou de ces critiques extravagantes sur son œuvre, il n’est guère qu’une feuille qui sérieusement lui rende hommage. […] Paul Bourget, après avoir constaté combien de résistance ils avaient rencontré chez les meilleurs esprits, confessait ses propres fluctuations, révoltes d’abord, adoration exagérée ensuite, avant qu’il eût enfin compris leur théorie d’art d’une façon plus nette — et en même temps plus froide, ajoute-t-il aussitôt. […] Ils crurent, — avec bien d’autres, — que, chez un écrivain, le génie est fait pour la meilleure part des mouvements de son âme. […] Tout, ou presque tout, a été dit, et ce qu’on pourrait ajouter de part et d’autre ne changerait rien à des convictions enracinées, d’autant plus que l’art étant affaire de foi plutôt que de raison, les preuves les meilleures se heurteront toujours sans résultat contre des sentiments invincibles. […] « C’est là ce que nous avons eu de meilleur », soupirent-ils d’un commun accord à la page qui termine le livre et qui en donne indirectement la triste conclusion.
Enfin arrive le jour de la première représentation, qui délivre tout le personnel du théâtre de l’anxiété finale et libère auteur, directeur et acteurs d’un labeur où commençaient à s’user les meilleures volontés. […] Travailler pour cette élite, c’est donc travailler pour tous, c’est conspirer contre l’ignorance et le mauvais goût, en éveillant les meilleurs instincts de la foule, en la conviant à la jouissance d’un idéal supérieur. […] Personne n’entre à la Comédie-Française avec la prétention de se rendre meilleur, de former son goût, d’élever son esprit. […] Il n’y a pas de meilleure école pour les comédiens ; et c’est l’influence permanente de l’ancien répertoire qui fait la supériorité incontestable de la Comédie-Française sur tous les autres théâtres. […] Nous pouvons déjà remarquer que la meilleure manière de mettre en scène la musique, c’est d’en masquer l’exécution et de soustraire les exécutants aux yeux du public.
« Au-dessus de lui est un homme d’une nature plus forte et meilleure. […] — C’est au législateur à guérir cette plaie, l’une des plus vives et des plus profondes de notre corps social ; c’est à lui qu’il appartient de réaliser dans le présent une partie des jugements meilleurs de l’avenir, en assurant quelques années d’existence seulement à tout homme qui aurait donné un seul gage du talent divin. […] Ce n’est pas bien. — Allez… allez embrasser le bon quaker. — Allez, c’est bien le meilleur ami que Dieu nous ait donné.
Il sait que le présent et le passé ne sont que la gestation de temps meilleurs. Et qu’importent au philosophe les crimes de l’histoire ou les iniquités de l’existence, puisque l’humanité est en marche vers un état meilleur de vérité et de justice, puisque chaque aube qui éclot est une victoire sur le chaos. […] Tous ont été admirés par des causes étrangères au meilleur de leur œuvre spirituelle, qui prolongea son rayonnement, mais en haut, dans la partie intellectuelle du Public.
IV L’invasion de 1814 interrompit à peine ces chansons ; dès le mois de mai de cette année, nous retrouvons Béranger au Caveau, en compagnie de Désaugiers, chantant en convive patriote, mais toujours gai, les meilleures espérances de la patrie après ses revers. […] Ici le refrain n’a rien de banal ou de pastiche, comme dans tant d’autres de ses meilleures chansons. […] Je ne suis pas de ceux qui vous accusent de ne l’avoir pas fait alors ; aucune faute du peuple, aucun péril évident de la liberté ne motivait une telle violence de ceux qui s’étaient jetés entre les ruines du trône et l’anarchie ; mais, une fois la France interrogée, une fois l’Assemblée nationale assise dans Paris, une fois la bataille de la république gagnée contre les démagogues et les communistes dans les rues de Paris, mon avis est qu’il fallait donner à la république un gouvernement plus concentré et plus dictatorial encore que vos gouvernements parlementaires, meilleurs pour saccader des trônes que pour fonder des pouvoirs forts.
Nos mœurs, sauf exception, sont mauvaises, j’en conviens, mais elles ne sont meilleures nulle part et ne l’ont jamais été en aucun temps. […] Ce fut pour lui la meilleure des réclames un certain camp le posa en victime. […] Justement, par la République nous comptons sur une renaissance littéraire résultant d’institutions meilleures et nécessairement perfectionnées.
Théoriquement, un pareil heurt de voyelles doit être évité ; dans la pratique les meilleurs écrivains s’en accommodent, selon l’occurrence. […] C’étaient des bourgeois français, dans le meilleur sens du mot, respectueux de l’ordre et même des préjugés. […] Toutefois, il est permis de penser que ses premiers ouvrages, dans leur ensemble, sont, peut-être, les meilleurs. […] Je ne pense pas que le plus grand nombre des trompeurs le soient par malice et par une certaine intelligence ; et Socrate eut raison de soutenir que ceux qui mentent volontairement sont meilleurs que ceux qui mentent malgré eux. […] Aristote dit, je crois, que les meilleures tragédies roulent sur des sujets empruntés à l’histoire d’un petit nombre de familles, comme par exemple sur Alcméon, Œdipe, Oreste ou Thyeste et Télèphe.
Les jongleurs français, dès le xe siècle probablement, passaient les monts pour aller en Espagne exercer leur métier ; rentrés en France, ils pouvaient, d’après leurs souvenirs de voyage, ajouter quelques « laisses » ou en modifier quelques-unes dans le vieux poème dont le débit était un de leurs meilleurs gagne-pain. […] Sur leur réponse, on alla prévenir « la reine », et bientôt on leur ouvrit la porte ; on leur fit d’abord changer leurs vêtements pour d’autres très riches ; puis, au son des instruments et des mélodies, on les conduisit, à travers des chambres, des salles, des jardins, plus beaux les uns que les autres et pleins de dames et de demoiselles, de chevaliers et d’écuyers noblement vêtus, jusqu’à la reine, qui les reçut assise sur un trône magnifique et leur fit le meilleur accueil, dans leur langue maternelle, — car la reine et tous les habitants du lieu, quand ils y ont passé trois cent trente jours, parlent toutes les langues du monde ; quand ils y ont passé neuf jours, ils les comprennent sans les parler. […] Le célèbre historien, jurisconsulte et moraliste Philippe de Novare, en terminant ce Livre de Forme de plaît qui est une des sources les plus importantes de notre connaissance du droit féodal, énumère les meilleurs jurisconsultes qu’il ait connus dans les royaumes de Jérusalem et de Chypre, où il exerça pendant plus de quarante ans sa brillante activité. […] Vient ensuite la maison du mauvais riche. » Tout est digne de remarque dans cette notice, et d’abord l’assurance avec laquelle l’auteur oppose à la bonne foi des simples, qui croient qu’on a rencontré plus d’une fois Jean Boutedieu, la meilleure information des gens raisonnables, qui savent que le personnage en question était Jean Dévot-à-Dieu, l’écuyer de Charlemagne ; puis le rapprochement étymologique de M. […] Sous le titre d’Enseignement des clercs (Disciplina clericalis), il composa en latin un ouvrage fort incohérent, mélange de préceptes, de proverbes et de récits, dans lequel un père est censé instruire son fils sur la meilleure façon de se conduire dans le monde.
Et pource que les femmes ne se montrent volontiers en publiq seules, je vous ay choisie pour me servir de guide, vous dédiant ce petit euvre, que ne vous envoye à autre fin que pour vous acertener du bon vouloir lequel de long temps je vous porte, et vous inciter et faire venir envie en voyant ce mien euvre rude et mal bâti, d’en mettre en lumière un autre qui soit mieus limé et de meilleure grâce. […] « Aimez-moi donc, Marie », lui dit Ronsard, celui qui n’aime point se prive de la meilleure des douceurs. […] Ce vieillard, contraire aux amants, Des aisles porte, Et, en fuyant, nos meilleurs ans Bien loing emporte. […] Pourrait-il s’opposer à cette illustre envie D’assurer sur un trône une si belle vie, Et ne point consentir que des destins meilleurs Vous exilent d’ici pour commander ailleurs ? […] Vous savez que ce qui est du bon, du meilleur Corneille, n’est jamais sans mélange.
Les meilleures de nos intellectuelles y aiment un pays de pensée et de respectabilité, un pays où la vie s’enferme dans le home et où les sentiments se recouvrent d’un aspect froid et poli, glacis de pudeur ; un pays de vie intérieure intense et rêveuse. […] Les meilleures pages manquent de lyrisme et de spontanéité, sont trop ingénieuses. […] Pour que le livre soit de meilleure défaite de l’autre côté de l’eau, les Américains y ont le beau rôle. […] Les vers pour lesquels les femmes d’Aristophane fouettent Euripide ne sont point les meilleurs du tragique inégal. […] Mais ceci : « La conquête est meilleure que la possession. » Cette fois, visiblement, Maria Star répète une sottise et une sottise d’homme.
Au contraire, c’est Despréaux qui eut plus d’une fois cette distraction plaisante, dans laquelle le critique s’échappait, tandis que Racine, meilleur courtisan, lui faisait tous les signes du monde sans qu’il les comprît. […] Je prends au hasard les premiers que je rencontre : Louville, ce gentilhomme attaché au duc d’Anjou, au futur roi d’Espagne, et qui aura bientôt un rôle politique, — Saint-Simon se sert de lui tout d’abord pour faire sa demande d’une entrevue à M. de Beauvilliers ; il raconte ce qu’est Louville, et il ajoute tout courant : « Louville étoit d’ailleurs homme d’infiniment d’esprit, et qui avec une imagination qui le rendoit toujours neuf et de la plus excellente compagnie, avoit toute la lumière et le sens des grandes affaires, et des plus solides, et des meilleurs conseils. » Louville reviendra mainte fois dans les Mémoires ; lui-même il a laissé les siens : vous pouvez les lire si vous en avez le temps ; mais, en attendant, on a sur l’homme et sur sa nuance distinctive et neuve les choses dites, les choses essentielles et fines, et comme personne autre n’aurait su nous les dire. — M. de Luxembourg a été un adversaire de Saint-Simon ; il a été sa partie devant le Parlement, après avoir été son général à l’armée ; il a été l’objet de sa première grande colère, de sa première levée de boucliers comme duc et pair.
La diplomatie loyale et habile, parce qu’elle était loyale, ne pouvait pas avoir un meilleur négociateur à Vienne ou à Rome. […] Que nos lecteurs nous pardonnent ; nous touchons aux meilleures pages du cœur et du génie de M. de Chateaubriand.
Le meilleur garant que je puisse donner de ma fidélité et de ma probité, n’est-ce pas mon indigence ? […] C’est le meilleur parti qu’elle puisse prendre, car elle vivra plus aisément sans moi, qui lui suis à charge, attendu que j’ai été accoutumé toute ma vie à l’aisance, et que je ne puis m’astreindre aussi rigoureusement qu’il le faudrait à la parcimonie nécessaire. » XI N’est-ce pas un jeu bien ironique du destin que de voir le premier homme d’État et le premier écrivain de l’univers aspirer, pour gagner son pain, à apprendre à lire aux enfants des paysans dans un village privé de maître d’école !
Les yeux fermés, c’est la meilleure manière de regarder l’âme. […] C’est le bon sens qui dit : Si la nature ou si la force des choses, ce qui est le même mot, condamne tout le genre humain, riches et pauvres, puissants ou impuissants, exploitateurs ou exploités, travailleurs de la main ou travailleurs de l’esprit (car tout le monde travaille ou souffre selon ses facultés), si la force des choses, ce fait accompli, les condamne tous par leur nature bornée, par l’imperfection de leurs organes, par leurs conditions nécessairement diverses, par leurs misères à peu près égales, les condamne, dis-je, à un tâtonnement éternel, à des souffrances modérées chez les heureux, intolérables chez les mal partagés du sort, à vivre en commun sur le même globe, aspirant à une meilleure répartition de ce qu’on appelle mal et de ce qu’on appelle bien ; il faut, de toute nécessité, ou qu’ils s’entretuent ou qu’ils s’entraident.
Nous ne serions plus capables de parler le sanscrit ; nos meilleurs musiciens ne pourraient exécuter les octuples et les nonuples croches du chant des Illinois. […] Ce qu’elle a fait est et demeure le meilleur ; les moyens qu’elle a une fois établis sont et demeurent les plus efficaces.
Lamoureux l’a tel qu’il le voulut, tel qu’on le rêve, sans défauts, enviable aux meilleurs théâtres allemands, doux, féroce, et sublime. […] Ainsi, quand on donne un drame de Wagner pendant notre courte saison musicale, ce sont toujours les places les moins fashionables et de meilleur marché qui sont remplies d’une foule enthousiaste.
avaient senti cette nécessité ; elle s’imposera, par Wagner, à l’Art de demain, et, par Wagner se complètera d’une intuitive Philosophie, assignant à l’Art sa raison, la rédemption d’une Apparence ennuyeuse, et sa tâche, la création incessante d’une meilleure et plus vivante Vie. […] Et il les montre dirigés, — par l’influence, surtout, de l’art Wagnérien, — à une forme artistique meilleure, qu’il dénomme un mysticisme, que je crois, plutôt, un Réalisme Dernier, créant par l’emploi défini de tous les signes, toute la Vie.
La Patrie en danger est incontestablement la meilleure pièce que nous ayons faite, elle a cela, que je ne retrouve nulle part, dans aucun drame du passé : une documentation historique qui n’a pas été encore tentée au théâtre. […] manquer aux meilleurs de l’heure présente : des comédies enfin où une myope Thalie ne serait plus cantonnée à regarder dans un petit coin avec une loupe.
Il ajoutait encore, que c’était une faute de manger des radis, au commencement du repas, qu’il fallait les manger entre tous les services, et comme cela le radis était un vrai précipitant de la digestion, et le meilleur balai de l’estomac. Enfin il terminait son cours d’esthétique gastronomique, en recommandant de manger une pomme au dessert, dont l’acidité sucrée faisait le meilleur ménage avec les sucs gastriques.
L’âme de l’homme, selon moi, est incontestablement un principe immatériel ; je ne saurais pas le prouver, mais je le sens et je le crois ; c’est la meilleure des preuves. […] En meilleurs termes, Job est donc le poète de l’infini.
Il n’y avait pas de meilleur garçon au monde ; il avait débuté comme reporter pendant la guerre, et il a fini, je crois, directeur de théâtre. […] Pour moi, je trouve qu’il y a non seulement quelque enfantillage, mais encore un certain manque de courage et de noblesse à regretter de vivre à l’heure que l’ordre de la nature nous a assignée ; et je suis convaincu, au contraire, que l’amour sincère du temps où l’on vit, quelles que soient ses défaillances, ses tares, ses faiblesses, ses erreurs, est la meilleure condition des grands efforts et des pensées fécondes.
« J’ai absous la victoire, a dit Victor Cousin, comme nécessaire et utile ; j’entreprends maintenant de l’absoudre comme juste dans le sens le plus étroit du mot ; j’entreprends de démontrer la moralité du succès… Il faut prouver que le vainqueur non-seulement sert la civilisation, mais qu’il est meilleur, plus moral, et que c’est pour cela qu’il est vainqueur. » Hegel avait poussé l’impartialité philosophique de son système jusqu’à expliquer, devant les compatriotes de Fichte et de Blücher, comment les victoires de Napoléon avaient servi la cause de la civilisation moderne en propageant à la suite de ses armées les idées de la révolution française. […] On l’a bien vu quand la nôtre, perdant dans les excès de la terreur le meilleur de son génie, son humanité, sa conscience du droit, son profond désintéressement national, est tombée, de violences en violences, sous les pieds d’une dictature militaire.
Du reste, il ne croit avoir à se justifier qu’en ce qui touche à Henri III, car envers le roi de Navarre il n’avait aucun engagement particulier ; Henri III assassiné (août 1589), il se pouvait considérer comme libre jusqu’à un certain point de suivre le parti de Mayenne, tant que Henri IV ne se faisait point catholique, et moyennant que lui-même il avait conscience de ne donner que les meilleurs avis possibles, les plus favorables à l’État, et de rester un bon conseiller jusque dans un méchant parti.
Maxime du Camp, oubliant la chronologie, dit ensuite : « À l’époque où ces hommes sont venus, la France, épuisée, vaincue, conquise, hélas portait des vêtements de deuil et pleurait en silence ; les meilleurs de ses enfants étaient morts, la mère sanglotait comme la Niobé antique ; une grande désolation était répandue sur elle.
Lui qui se croit si libre et si dégagé de la matière, il obéit à son tempérament ; il l’estime le meilleur de tous, et il érige ce tempérament en règle universelle et en théorie orthodoxe.
La meilleure manière d’arriver à être juste pour M.
Le Tellier ni Louvois ne l’aimaient ; il ressentit bientôt les effets de cette défaveur, et fut envoyé de Montauban, une des meilleures intendances du royaume, dans la moindre de toutes, en Béarn, contrée inégale, difficile et mal soumise, qui avait échappé jusque-là au niveau de Louis XIV.
Il consulte un ami intime, son docteur ; celui-ci l’éclaire et ne lui cache rien du danger : « Non ; il arrive un jour, te dis-je, où la meilleure est saisie d’une impatience fébrile, d’une avidité de savoir désespérée.
Le génie social et civilisateur des Grecs l’a surtout gagné et lui inspire de belles paroles : « Le mot de Civilité, dit-il, ne signifiait pas seulement parmi les Grecs la douceur et la déférence mutuelle qui rend les hommes sociables ; l’homme civil n’était autre chose qu’un bon citoyen qui se regarde toujours comme membre de l’État, qui se laisse conduire par les lois et conspire avec elles au bien public sans rien entreprendre sur personne. » Le mot de Civilisation n’est pas dans Bossuet, mais il fait rendre à ce mot de Civilité tout ce qu’il peut contenir de meilleur et de plus étendu.
Le point faible, toutefois, est que ce mobile de l’amour de l’humanité et de la civilisation n’est, en général, que fort secondaire et ne vient qu’en second ou en troisième lieu chez les meilleurs d’entre les plus éclairés esprits de nos jours ; il ne vient qu’après les soins de la famille, de la fortune personnelle, de la réputation, de la carrière à courir : c’est déjà quelque chose.
Les lettres que nous avons à citer nous-même auront toute leur valeur et tout leur prix, quand on les mettra en opposition avec ce jugement dont elles sont la meilleure réfutation et dont elles montrent l’injustice.
Enfin il paya ses confrères, un peu désappointés, de la meilleure monnaie qu’il put ; on eut, de sa bouche, de l’égalité tant qu’on en voulut, à huis clos.
Je laisse les paroles indignes et cyniques qui passent pour avoir été échangées à l’autel même, et que le souffle de l’impure légende a portées jusqu’à nous ; mais j’ose dire que ce n’est point impunément qu’une Constitution nouvelle, fût-elle la meilleure, s’inaugure devant tout un peuple par une momerie ou un sacrilège.
Psychologie et science, art de penser et art de raisonner, méthode exacte et logique serrée, c’est ce dont il ne s’inquiète guère, et c’était précisément tout ce qui faisait l’intérêt, la valeur, l’originalité du xviiie siècle, la meilleure moitié de ce qui faisait l’intérêt, la valeur, l’originalité du xviie siècle.
La critique, comprise comme une lutte de comptes rendus et de volumes édités, est une fastidieuse dépense de jugements bâclés ; la partie n’est pas égale, et la meilleure critique, c’est l’étalage des libraires : le public n’a qu’à se risquer, le malheur est qu’on l’a habitué à ne se risquer que sur le conseil préalable des critiques. « C’est à devenir fou !
Il est curieux de le constater, cette belle page de Régnier invoquant pour leur beauté toute l’action et toute la lutte, serait la meilleure épigraphe aux œuvres de Griffin.
Ce qui est particulièrement curieux et symptomatique du point de vue qui nous occupe, c’est que cette éducation, si décriée qu’elle soit, conserve ses meilleurs partisans parmi les sociologues dogmatiques tels que M.
Tel discours de nos parlements vaut assurément les meilleures harangues de Démosthène ; tel plaidoyer de Chaix-d’Est-Ange est comparable aux invectives de Cicéron ; et pourtant Cicéron et Démosthène continueront d’être publiés, admirés, commentés en classiques ; tandis que le discours de M.
Dans ses meilleurs projets pour le bien du pays, notamment en tout ce qui tenait aux travaux publics, il avait rencontré la Loi comme un obstacle infranchissable.
« Les poètes dramatiques sont les meilleurs prédicateurs de l’Empire », écrivait-il.
En voici la loi : « Au moyen de l’association, l’esprit a le pouvoir de former des combinaisons ou agrégats, différents de tout ce qui lui a été présenté dans le cours de l’expérience. » L’étude sur l’association constructive ou théorie de l’imagination, est au niveau des meilleures analyses de l’ouvrage par son ordre, sa netteté, l’ampleur et l’exactitude de ses détails, l’intérêt des questions qu’elle soulève.
On le vit en user, à l’égard de Boileau, comme en ont usé souvent, à l’égard des meilleurs écrivains, quelques-uns de leurs ennemis.
Le développement du cerveau est un phénomène tout dynamique et le signe d’une vitalité plus grande : une petite tête dont le cerveau s’accroît encore est dans une. condition meilleure pour l’éducation de l’intelligence qu’une tète plus grande dont le développement est arrêté.
Et si les étrangers parurent désapprendre leur génie national, ils ne firent en réalité que le retremper à la meilleure des disciplines, à la seule école où se fût accomplie depuis l’antiquité la grande harmonie du Vrai et du Beau !
Après avoir cité les horreurs de l’amphithéatre, il ajoute, en parlant des pantomimes, qu’on dégrade les mâles de leur sexe pour les rendre plus propres à faire un métier si deshonnête, et que le maître qui a sçu faire ressembler davantage un homme à une femme, est celui qui passe pour avoir fait le meilleur disciple.
Préjugé de traducteur à part, comme il est sans comparaison le plus grand historien de l’antiquité, il est aussi celui dont il y a le plus à recueillir ; mais ce que j’offre aujourd’hui suffira, ce me semble, pour faire connaître les différents genres de beautés dont on trouve le modèle dans cet auteur incomparable, qui a peint les hommes avec tant d’énergie, de finesse et de vérité, les événements touchants d’une manière si pathétique, la vertu avec tant de sentiment ; qui posséda dans un si haut degré la véritable éloquence, le talent de dire simplement de grandes choses, et qu’on doit regarder comme un des meilleurs maîtres de morale, par la triste, mais utile connaissance des hommes, qu’on peut acquérir par la lecture de ses ouvrages.
Elle s’y pose en Artémise, buvant, dans l’encre, les cendres de son époux, quand il est de légende que feu Colet, qui était musicien, et qui n’était pas Socrate, cassait à cette Xantippe, ses meilleurs violons sur la tête… L’hypocrisie du mot n’a d’égale, en son livre, que son impertinence.
Une jatte de lait, une chemise blanche et une conscience pure… » Il a la savoureuse et forte sagesse de ceux que l’Évangile a calmés, et c’est à son génie et à ses œuvres bien plus qu’aux meilleurs des vins de la terre, qu’on pourrait donner ce doux nom de larmes du Christ, que les hommes, consolés de tout par une jouissance, ont donné à quelques gouttes d’éther parfumées de soleil !
Il crut comprendre que non seulement il n’y avait pas antagonisme entre son être propre et l’être du monde, mais qu’ils étaient éternellement unis, consubstantiels et solidaires ; qu’il y avait dès lors nécessité absolue pour lui de se plonger, à âme perdue, dans cette fontaine de vie, dans cet océan dénaturé, dont il tirait le meilleur de ses forces.
Laissons de côté tous les poetæ minores, pour en arriver à ce fait capital, qui ne pouvait se produire qu’en Italie : une littérature en langue latine accaparant brusquement les meilleurs esprits, et interrompant pendant presque un siècle l’évolution de la littérature en langue italienne.
Des hommes estimables pensent que les meilleurs modèles de ces sortes d’ouvrages sont ou les vies des hommes illustres de Plutarque, ou les éloges des savants de Fontenelle ; c’est-à-dire, qu’ils voudraient un simple éloge historique, mêlé de réflexions, sans qu’on se permît jamais ni le ton, ni les mouvements de l’éloquence.
Le positivisme, l’évolutionnisme ou même le pessimisme et le néo-kantisme, qui sont pourtant encore du spiritualisme, et en plein ont bien meilleur air, semblent impliquer plus de liberté et d’étendue d’esprit. […] Émile Deschanel d’avoir daigné revenir, en deux ou trois chapitres, à quelques-uns des meilleurs usages de l’ancienne critique scolaire. […] Ceci posé, je crois que la meilleure métaphore, et la plus vivante, est celle où l’objet sous-entendu reste le plus présent, le mieux mêlé à l’image par laquelle on l’évoque en nous à condition que cette image n’en soit point elle-même effacée ou affaiblie. […] Et un peu plus loin, devançant, cette fois, les meilleures formules de Renan : … Et dût ce noble instinct, sublime duperie, Sacrifier en vain l’existence à la mort, J’aime à jouer ainsi mon âme avec le sort ; À dire, en répandant au seuil d’un autre monde Mon coeur comme un parfum et mes jours comme une onde : « Voyons si la vertu n’est qu’une sainte erreur, L’espérance un dé faux qui trompe la douleur ; Et si, dans cette lutte où son regard m’anime, Le Dieu serait ingrat quand l’homme est magnanime. » D’autres pièces traduisent et enseignent la religion en esprit et en vérité, ce que nous avons appelé le néo-christianisme, et qui est en effet l’Évangile encore, mais appliqué à un état de civilisation fort différent de celui où vécurent les pêcheurs et les vagabonds de Galilée. […] Le curé de Valnège n’a gardé d’eux tous que ce que chacun eut de meilleur.
Un de ses meilleurs tours fut celui qu’il joua à messer Ramiro d’Orco, un homme de fer et de corde, qu’il avait chargé de mater la Romagne, après sa conquête. […] Leur liaison était si décente qu’on la crut longtemps platonique. — « Le Dauphin n’est guère adonné aux femmes », — écrit Marino Cavalli, un de ces Envoyés vénitiens, les meilleurs espions de l’histoire, — « la sienne lui suffit. […] Elle dort à l’ordinaire dix à douze heures ; elle mange quatre fois le jour de la viande ; il est vrai que son déjeuner et sa collation sont ses meilleurs repas. […] Regarde la vie comme un voyage, et ce monde comme une foire étrangère, un lieu d’émigration pour les hommes : foule, marchés, jeux de hasard, hôtelleries où l’on s’arrête. « Si tu pars des premiers, ton voyage est le meilleur ; tu t’en vas déjà muni du nécessaire, et sans avoir d’ennemis. […] — meilleur que le pain !
La pièce n’aura plus qu’à rentrer dans le livre ; elle attendra des temps meilleurs. […] Les poètes tragiques ont été conviés à célébrer le plus dignement qu’il se peut la pensée commune, la foi commune, et les plus dignes présentent leur ouvrage au peuple qui donnera la couronne au meilleur — entendez à celui qui aura suscité en lui l’émotion qu’il attend de Prométhée, d’Œdipe, d’Agamemnon, d’Oreste réincarnés pour un jour devant lui. […] Mais, le génie et surtout le talent aidant (ils ne manquaient pas de génie), l’idée de réfléchir sur leur métier obsédant les meilleurs de nos ouvriers de théâtre, l’étude des chefs-d’œuvre antiques que la Renaissance allait découvrir leur proposant des exemples, des lois, rien ne s’opposait à ce qu’un art encore dans l’enfance, mais élevé dans les plus saines conditions, au milieu d’une société, sauf exception, unanime entrât à son tour dans l’âge viril. […] Chez Hugo, le criminel est toujours le meilleur des hommes, l’honnête homme le plus mauvais ; le valet a l’âme d’un grand seigneur et la prostituée l’abnégation d’une sainte.
Elle avoue cette naïve allégresse : De croire que plus loin, d’autres cieux, d’autres mains Donneront de meilleurs et plus sûrs lendemains Et que le bonheur est aux lieux où l’on arrive. […] En un des meilleurs poèmes de son œuvre : Nostalgie, Hélène Picard a eu l’intuition d’une sorte de dépaysement : J’ignore cette lune… Une autre m’est présente… Elle éclaire un adieu, des vagues, des regrets… Ah ! […] Où donc est-il, ô destinée, L’amant de ma meilleure année ? […] « Et regardez donc ces hommes : leur œil en témoigne, ils ne connaissent rien de meilleur sur la terre que de coucher avec une femme.
L’autre consiste à donner d’abord quelques louanges, et à ajouter successivement tant de ridicules qu’on oublie les meilleures qualités, et qu’on perd enfin toute estime pour les plus nobles talents et les plus hautes vertus. […] Je ne doute point que son Traité d’éducation n’attire les yeux des hommes d’état, comme sa question du divorce fixa l’attention des meilleurs esprits de la France. […] D’où il résulte que Tacite avait conçu l’idée d’un gouvernement à peu près semblable à celui de l’Angleterre, et qu’en le regardant comme le meilleur en théorie, il le jugeait presque impossible en pratique. […] On voit enfin qu’il regrettait les temps où ses sujets étaient maîtres du monde : « Lorsque le titre d’empereur fut mis dans notre maison, dit-il, elle possédait à la fois la France, les Pays-Bas, l’Allemagne, l’Italie, et la meilleure partie de l’Espagne, qu’elle avait distribuée entre divers particuliers, avec réserve de la souveraineté. […] Mais si nous avions jamais pensé avec des hommes, dont nous respectons d’ailleurs le caractère et les talents, que le gouvernement absolu est le meilleur des gouvernements possibles, quelques mois de séjour en Turquie nous auraient bien guéri de cette opinion.
Il est à remarquer en effet combien furent libres d’humeur et indépendants tous ceux qui sortirent de cette école : et Chapelle le franc parleur, l’épicurien pratique et relâché ; et ce poëte Hesnault qui attaquait Colbert puissant, et traduisait à plaisir ce qu’il y a de plus hardi dans les chœurs des tragédies de Sénèque ; et Bernier qui courait le monde et revenait sachant combien sous les costumes divers l’homme est partout le même, répondant à Louis XIV, qui l’interrogeait sur le pays où la vie lui semblerait meilleure, que c’était la Suisse, et déduisant sur tout point ses conclusions philosophiques, en petit comité, entre mademoiselle de Lenclos et madame de La Sablière. […] Cizeron-Rival, d’ordinaire exact, a dit d’après Brossette : « Au jugement de Despréaux (et autant que je puis me connoitre en poésie, ce n’est pas son meilleur jugement), de tous les ouvrages de Molière, celui dont la versification est la plus régulière et la plus soutenue, c’est le poëme qu’il a fait en faveur du fameux Mignard, son ami. […] Tout le monde riait de ses pièces, mais tous ne les estimaient pas assez ; trop de gens ne le prenaient, il le sentait bien, que comme le meilleur sujet de divertissement : Molière avec Tartufe y doit jouer son rôle.
Elle le dénonce aux créanciers avec une indignation vraie et le foudroie de la meilleure foi du monde. […] ils y seront bien reçus. » L’habitude du despotisme fait les despotes, et le meilleur moyen de mettre des tyrans dans les familles, c’est de garder des nobles dans l’État. […] Et quelle richesse ou quel nom, quel contentement de vanité ou d’ambition eût pu se comparer au plaisir qu’éprouvait Esmond en ce moment, de pouvoir témoigner quelque affection à ses meilleurs et à ses plus chers amis ?
Mallarmé dispose d’une égale réputation ; les meilleurs esprits du continent se flattent de l’estimer. […] Je pense aussi qu’il est de vieilles chansons anonymes, de frissonnants et naïfs lieder qui surpassent le meilleur sonnet du Parnasse, et maints poèmes du symbolisme. […] Cela formait des recueils disparates, où le poète composait un florilège de ses meilleurs vers, dans l’unique but, souvent, de faire apprécier la richesse de ses rimes.
Grenville, Bonneville, Sénancour, Nodier4, et d’autres restés inconnus dans cette génération intermédiaire, furent ajournés ou interceptés ; les meilleurs ne s’en relevèrent, après quinze ans, qu’à demi. […] Coëssin meilleure, avait obtenu, je ne sais comment, des chefs du parti républicain d’alors, MM.
Ils adoucissent, ils tempèrent les poursuites parfois trop rigoureuses des fermiers, des régisseurs, des gens d’affaires54. » — Une Anglaise qui les voit en Provence au sortir de la Révolution dit que, détestés à Aix, ils sont très aimés sur leurs terres. « Tandis que devant les premiers bourgeois ils passent la tête haute, avec un air de dédain, ils saluent les paysans avec une courtoisie et une affabilité extrêmes. » Un d’eux distribue aux femmes, enfants, vieillards de son domaine de la laine et du chanvre pour filer pendant la mauvaise saison, et, à la fin de l’année, il donne un prix de cent livres aux deux meilleures pièces de toile. […] À Château-Thierry, le 4 juillet 178982, pas un café où l’on puisse trouver un journal ; il n’y en a qu’un à Dijon ; à Moulins, le 7 août, « dans le meilleur café de la ville, où il y a au moins vingt tables, on m’aurait aussi tôt donné un éléphant qu’un journal ».
. — Quand on interroge les malades, ils répondent que le mot de voix dont ils se servent est très impropre, et qu’ils l’emploient par métaphore, faute d’un meilleur ; la voix n’a pas de timbre, elle ne semble point partir du dehors comme à l’ordinaire ; les mystiques ont déjà fait cette distinction, et opposé les « locutions et voix intellectuelles » que leur âme saisit sans l’intermédiaire des organes, aux voix corporelles qu’ils perçoivent de la même façon que dans la vie courante. […] « Votre demande, répondit Blake, lui est déjà parvenue… Nous n’avons pas besoin de paroles ; voici sa réponse un peu plus longue qu’il ne me l’a donnée ; vous ne comprendriez pas le langage des esprits. — Il dit que ce que vous appelez meurtre et carnage n’est rien ; que, en égorgeant quinze ou vingt mille hommes, on ne leur fait aucun mal, que la partie immortelle de leur être non seulement se conserve, mais passe dans un meilleur monde, que l’homme assassiné qui adresserait des reproches à son assassin se rendrait coupable d’ingratitude, puisque ce dernier n’a fait que lui procurer un logement plus commode et une existence plus parfaite.
« Mais la meilleure partie d’elle, qui vit encore et qui vivra toujours là-haut dans la région la plus élevée du ciel, m’enamoure tous les jours davantage de ses immortelles perfections. […] Vous connaissez ma maison : elle est en très bon air ; ma société : il n’y en a pas de meilleure.
Nous n’avons plus de Bacchus, et d’ailleurs notre petite symposie le rejette expressément ; mais nous avons une Minerve bien meilleure que celle des anciens ; invitons-la à prendre le thé avec nous : elle est affable et n’aime pas le bruit ; j’espère qu’elle viendra. […] Il y a des intelligences, des natures meilleures, des hommes divinisés.
Puisqu’il avait de quoi donner à son fils unique l’éducation des fils des meilleures familles de Rome, il avait assez ; d’ailleurs il s’était fait lui-même le premier instituteur de son enfant ; il l’accompagnait aux écoles, il étudiait avec lui, il ne s’en rapportait à personne du soin de veiller sur les pas et sur l’innocence des mœurs de son fils ; une mère chrétienne n’aurait pas de plus scrupuleuses sollicitudes sur la pureté d’un enfant. […] En se sentant mourir il légua à Auguste son ami Horace comme la meilleure partie de ses biens terrestres.
Renan n’a pas de meilleur juge qu’un cantonnier de village. […] Ces idées ne sont, dans le meilleur cas, que l’expression de ce qu’il a voulu un moment.
Picard, le meilleur auteur comique du moment, s’était permis de ridiculiser des auditeurs au Conseil d’État. […] Les premiers venus, les plus aisés à saisir sont les meilleurs.
Il est aisé d’y constater deux faits : le progrès très lent qu’y firent la philosophie, la connaissance du passé, et d’autre part, dans les écrits du temps, même les meilleurs, le style lâché, la composition flottante, la prolixité, bref l’à peu près d’écrivains qui ne sont pas maîtres de leur métier. […] Le latin est trahi par ses meilleurs amis.
Les prédécesseurs de Beethoven nous montraient un tableau que la lumière du jour, passant au travers de la toile, semblait éclairer : et, cependant, le dessin, la couleur n’y étaient point comparables aux œuvres du peintre ; et c’était, en somme, un art inférieur, et méprisé, comme tel, des vrais connaisseurs, et un Pseudo-Art, seulement ; et cela était fait pour égayer les fêtes aux tables des princes, pour distraire des sociétés frivoles ; et l’adresse du virtuose était la lumière la meilleure à éclairer ce tableau. […] Le Guide Musical(6 et 23 avril) : amusante polémique avec Le Ménestrel, touchant le « succès », et « les recettes » des Maîtres Chanteurs ; d’elle ressort que les Mai tres Chanteurs ont obtenu la meilleure fortune, à Bruxelles.
C’est pourtant la stricte vérité : ainsi que l’on considère le réveil de Brunnhilde, l’une des meilleures scènes de la partition française, comme musique et comme livret, et celle sur laquelle elle semble avoir été calquée, c’est-à-dire cette resplendissante scène dernière de Siegfried ! […] » En vérité, il est comme l’œuvre d’art elle-même qui ne peut pas être comprise avec la tête, mais seulement avec la sensibilité, avec le cœur. » Lohengrin n’est donc au fond rien autre chose que la protestation du sentiment artistique contre un monde sans naïveté, qui à force de vouloir expliquer tout, arrive à ne pas pouvoir comprendre ce qu’il y a de meilleur dans la vie.
C’est tout ce que je demande. » Puis il ajoute sur une note mélancolique : « Après tout, le travail, c’est encore le meilleur moyen d’escamoter la vie ! […] Oui, c’est ainsi que le critique parle de ce livre, la meilleure et la plus courageuse action de notre vie, ce livre qui ne fait si bas le bas des lettres que pour en faire le haut, plus haut et plus digne de respect.
. — Les œuvres authentiques de Villon se réduisent à ses deux Testaments et à cinq Ballades, dont la meilleure édition, citée plus haut, est celle de M. […] Les meilleures éditions modernes sont celles de Mlle Dupont, Paris, 1840 ; — et l’édition Chantelauze, Paris, 1881.
Ce morceau est, ou je suis bien trompé, un des meilleurs de l’artiste. […] Le grand homme n’est plus celui qui fait vrai, c’est celui qui sait le mieux concilier le mensonge avec la vérité ; c’est son succès qui fonde chez un peuple un système dramatique qui se perpétue par quelques grands traits de nature, jusqu’à ce qu’un philosophe poëte dépèce l’hipogrife et tente de ramener ses contemporains à un meilleur goût.
Homme bon, entraînant, fragile, cœur tendre, esprit facile, talent naturel, langue excellente, plume intarissable, inventeur invraisemblable et hasardeux, qui sut être une fois, comme par miracle, le copiste inimitable de la passion, tel fut l’abbé Prévost, qu’il ne faut point juger, mais qu’on relit par son meilleur endroit et qu’on aime.
Dans La Mère confidente, qui sort de ses données habituelles et qui est d’un ordre à part dans son théâtre, il a touché des cordes plus franches, plus sensibles et d’une nature meilleure.
Cependant, pour établir convenablement un tel peuple sous la latitude qu’il imagine, une autre condition devient encore indispensable : c’est que cette latitude ait été autrefois d’une température meilleure, et par conséquent que notre globe se soit depuis lors considérablement refroidi, ainsi que le veulent Buffon et Mairan.
Léopold Robert ne commença à s’en former un meilleur jugement que dans le voyage qu’il y fit pendant l’été de 1831.
Il dit : Mon ordre, mon cordon bleu ; il l’étale ou il le cache par ostentation ; un Pamphile, en un mot, veut être grand ; il croit l’être, il ne l’est pas, il est d’après un grand. » Puis vient Saint-Simon, qui profite beaucoup du journal de Dangeau pour établir ses mémoires, pour en fixer bien des faits et en rajuster des souvenirs, mais qui se moque constamment et de l’œuvre et du personnage ; il achève de nous peindre Dangeau en charge, en caricature, tant il donne de relief à ses ridicules et tant il efface ses bonnes qualités : C’était le meilleur homme du monde, dit-il, mais à qui la tête avait tourné d’être seigneur ; cela l’avait chamarré de ridicules, et Mme de Montespan avait fort plaisamment, mais très véritablement dit de lui qu’on ne pouvait s’empêcher de l’aimer ni de s’en moquer.
C’est à une pareille illusion qu’a cédé l’auteur de ce nouveau travail qui, assurément, laissera encore aux admirateurs du Dante le désir toujours renaissant d’une traduction meilleure.
Gandar a eu un dessein qu’il est bon de connaître pour mieux apprécier l’intention de son étude sur Ronsard ; il consacre la meilleure partie des loisirs que lui laisse l’enseignement à une histoire des hellénistes français de la Renaissance.
Et ce n’est pas seulement dans le genre bourgeois qu’il excelle, ce n’est pas seulement quand il nous exhibe et nous étale Mme de Cavoye ou Mme Pilou, ou Mme Cornuel, dans toute l’originalité et le copieux de leurs saillies ; Tallemant est encore le meilleur témoin de l’hôtel Rambouillet et de ce monde raffiné ; il le juge avec l’esprit français du bon temps, comme il sied à un ami de Patru, à quelqu’un qui a en lui du La Fontaine en prose et du Maucroix, en gaulois attique qui a passé par la place Maubert.
Il s’adonna dans un temps à la minéralogie, à la cristallographie ; il fit des collections et chercha la classification la meilleure.
Et ce n’est pas seulement en sautant par la fenêtre que Bonstetten, en cet âge avancé, fait acte de jeunesse ; il en donne de meilleures marques par son esprit libre, ouvert, affranchi de tout lien rétrograde.
Au lieu de l’enfant miraculeux, on aura l’éternel vieillard, l’antique monde patriarcal soudainement réintégré ; il y compte ; c’est là le coin mystique : « Il viendra un moment, dont la date seule est douteuse, qui changera tout en un instant. » Après tout, il n’y a pas trop d’hommes qui soient tout d’une pièce, surtout en ces époques de révolutions qui brisent souvent les meilleurs en plusieurs morceaux.
On était généralement très préoccupé d’un premier point : éviter à tout prix la république ; mais, la république évitée, prit-on les meilleurs moyens pour fonder et pour nationaliser la monarchie ?
» « Ainsi, dans cet aimable prince, l’un des meilleurs hommes du temps, se trahit l’incurable vieillesse d’un monde qui va finir… » Je reprends ma pensée.
Et en général, cette école de philosophes systématiques et distingués qui, dans leur classification un peu bizarre des grands hommes de l’histoire, ne voulaient voir en Napoléon dont ils méconnaissaient toute l’œuvre de création civile qu’un grand et puissant rétrogradateur, ne saurait soutenir désormais un pareil sentiment après tant de paroles de sagesse, de haute clairvoyance et presque de prophétie sociale, sorties de Sainte-Hélène, et qui révèlent un fond d’âme égal ou supérieur, s’il se peut, aux actes, et parfois meilleur.
Ce serait moins que jamais aujourd’hui le moyen de se débarrasser des difficultés, puisqu’elles ont surgi et qu’elles ont éclaté ; de toutes parts puisque des attaques, des négations philosophiques radicales ont eu lieu, telles que celle de Strauss en première ligne ; la meilleure manière pour se retracer l’image de la personne réelle et vivante de celui dont la venue a changé le monde est d’en revenir avec bonne foi et réflexion aux récits originaux qui nous ont conservé la suite de ses actes et de ses paroles.
Flaubert très-vivant, que nous l’aimons et qu’il nous aime, qu’il est cordial, généreux, bon, une des meilleures et des plus droites natures qui existent, je dis hardiment : Il y a là un défaut de goût et un vice d’école.
Notons pourtant ce fait considérable et singulier : le Roman d’un Jeune Homme pauvre est peut-être le plus grand succès de vente de ce temps-ci ; à l’heure qu’il est, il s’en est vendu tout près de 40 000 exemplaires, et comme on le dit couramment en termes de librairie, « c’est le meilleur roman à 3 fr. » Nous reviendrons, après Sibylle, sur ce fait de la grande publicité et de l’immense faveur dont jouissent les œuvres de M.
Elle était de taille moyenne, mais bien prise et d’une grande blancheur ; elle avait de très beaux yeux, les dents parfaitement belles, l’air noble et doux, un maintien simple, élégant et modeste ; son esprit, cultivé par la lecture des meilleurs auteurs, y avait puisé un discernement juste, et acquis la facilité de bien juger des hommes et des ouvrages de goût. » Alfieri, qui n’avait fait d’abord que traverser Rome et qui s’était livré ensuite à des courses errantes et comme haletantes dans le midi de l’Italie, n’y tint pas ; il revint, et lui, si altier, si fier, mais encore plus amoureux, il fit tant et si bien auprès du bon cardinal et de tout le Sacré Collège et de tous les monsignori du lieu, qu’il obtint à son tour la grâce d’habiter la même ville que son amie.
Armand Lefebvre, qui fut proclamé le meilleur par la Commission que présidait un des doyens de notre diplomatie, M. de La Forêt.
Autrefois, durant la période littéraire régulière, dite classique, on estimait le meilleur poëte celui qui avait composé l’œuvre la plus parfaite, le plus beau poëme, le plus clair, le plus agréable à lire, le plus accompli de tout point, l’Énéide, la Jérusalem, une belle tragédie.
Dupin, j’aime à me rappeler un mot qui aurait semblé parfait, s’il avait été moins accompagné : « Vous avez fait comme nous, monsieur, vous avez commencé. » — Cependant les temps étaient devenus meilleurs ; la société entière renaissait.
Il fut prompt à les dissiper et à les oublier : ses affections bientôt allèrent toutes ailleurs ; il ne pensait qu’à Port-Royal, alors persécuté, et se complaisait délicieusement dans ses souvenirs d’enfance : « En effet, dit-il, il n’y avoit point de maison religieuse qui fût en meilleure odeur que Port-Royal.
Une foule d’historiens en Italie, et même les deux meilleurs, Guichardin et Fra-Paolo, ne peuvent, en aucune manière, être comparés, ni à ceux de l’antiquité, ni, parmi les modernes, aux historiens anglais.
On estime que les ventes se font une fois tous les 80 ans ; ces droits portent sur 1 356 arpents qui valent, les meilleurs 192 livres l’arpent, les moyens 110 livres, les mauvais 75 livres.
Les plus courtes preuves sont les meilleures, et on se hâte quand on n’a souci que d’arriver. — Mais l’amour de la preuve, qui vient de retrancher les personnages et l’action, éteint aussi l’expression.
Il fut le principal rédacteur des articles littéraires de l’Encyclopédie ; ni les connaissances ni le goût ne lui manquaient ; et le recueil de ces articles, qui forme les Éléments de littérature, est l’expression la meilleure que nous ayons du goût moyen du xviiie siècle.
Mais ce ne sont en somme que des indications sommaires : quand elle aura deux fois visité l’Allemagne, quand elle aura inventorié quelques-unes des meilleures têtes allemandes, elle nous donnera des jugements bien plus réfléchis, plus approfondis, plus lumineux.
A cette catégorie se rapportent toutes les réflexions sur ce thème, qu’il est meilleur d’aimer que d’être aimé.
Après cela, je ne vois pas pourquoi tel morceau de Regnard, de Marivaux, de Piron, ne serait point de la poésie aussi bien qu’une scène de Shakespeare, un chant de Dante ou une ode de Victor Hugo ; et pour ceux qui la goûtent par-dessus tout, cette poésie proprement française est, en effet, la meilleure.
Presque tous nos meilleurs comédiens ont voulu s’essayer dans le rôle de Tartuffe, et il ne paraît pas qu’aucun d’eux y ait jamais remporté un entier succès.
L’influence de l’Académie sur les lettres ne peut être qu’exécrable, eût-elle les meilleures intentions, et ce n’est pas le cas, car loin de chercher le beau, elle cherche le moral, qui est peut-être son contraire.
En s’éloignant des événements, La Rochefoucauld s’élève tout à la fois et devient meilleur.
Il ne trouva à louer que Lamartine « le meilleur ou du moins le moins impur des romantiques ».
Si Jésus fût mort au moment où nous sommes arrivés de sa carrière, il n’y aurait pas dans sa vie telle page qui nous blesse ; mais, plus grand aux yeux de Dieu, il fût resté ignoré des hommes ; il serait perdu dans la foule des grandes âmes inconnues, les meilleures de toutes ; la vérité n’eût pas été promulguée, et le monde n’eût pas profité de l’immense supériorité morale que son Père lui avait départie.
J’essaierai pourtant de donner idée de ce récit souvent interrompu, dont l’inspiration dans les meilleures parties me paraît être de faire sentir tout ce qu’il y a de frais, de léger, de fugitif et d’oublieux dans la jeunesse.
Mais, dans l’intimité, aux meilleurs jours, elle se laissait quelquefois aller sinon à dire du moins à écouter des choses assez gaies.
Un sentiment de famille se mêlait sans cesse à cette joie chrétienne du solitaire, et venait la tempérer par quelques regrets : il se reportait à son enfance, aux années meilleures, à ses jouissances de fils, de père et d’époux : Les mœurs ne s’apprennent pas, c’est la famille qui les inspire.
Il ne faut donc pas blâmer vos compatriotes s’ils n’en désirent pas plus qu’ils n’en ont, et, si j’en ai quelque peu, il est juste certainement que je la porte là où, en raison de la rareté, elle trouvera probablement un débit meilleur.
Je ne veux pas dire qu’il la peignit simplement, ni de la manière qu’elle-même, en son meilleur temps, eût préférée ; je dis seulement qu’avec les moyens et les procédés de couleur qui étaient à lui, il nous rendit vivement la sensation de la Grèce.
On en est là, et l’on peut reprocher aux meilleurs travaux actuels des critiques biographes, deux défauts : les indications psychologiques qu’ils extraient de l’examen superficiel d’œuvres littéraires sont trop générales et trop peu précises pour être considérées comme scientifiques ; d’autre part, ils ont tort d’employer simultanément dans leurs essais et en vue de déterminer l’individualité d’un artiste, l’histoire de sa carrière, l’ethnologie, les notions de l’hérédité et de l’influence des milieux, avec l’analyse directe de ses œuvres.
Car le dédain de toute hiérarchie sociale, ce reniement des apparences humaines qui ne consent pas à distinguer même entre les meilleurs et les pires par un manque singulier d’approximation et d’examen, ne va pas chez Dostoïewski sans une profonde pitié et un triste amour des hommes.
James Sully a très exactement marqué que le dernier mobile du pessimisme est le désir que tout soit parfaitement bon, le souci de choses infiniment meilleures que celles existantes.
Sans doute, lorsqu’il s’agit de la théorie abstraite de l’induction ou de la déduction, la philosophie est sur son propre terrain, et elle seule peut accomplir cette œuvre difficile ; mais, lorsque, passant du sujet à l’objet, elle cherche à quelles règles ces procédés doivent obéir pour discerner la vérité dans telle ou telle science, quels sont en mathématiques les principes de la méthode analytique, en physique ceux de la méthode expérimentale, la philosophie ne peut plus alors se passer du concours des sciences ; et, sur ce terrain pratique, les savants seront nécessairement les meilleurs logiciens.
Tout ce qu’il importe, c’est de choisir celle qui paraît la meilleure pour le but qu’on se propose.
Pour le remarquer en passant, Plutarque a épuisé, dans ce beau traité, toutes les raisons qui peuvent porter la Divinité à retarder la punition des coupables ; il n’en a omis qu’une, et la meilleure de toutes, le respect que Dieu s’est imposé pour la liberté de l’homme.
— a écrit tout un livre sur le meilleur thème à déclamation pour les lourdauds de l’impiété, et il n’a pas déclamé une seule fois contre la sainte Église romaine, et il a inventé un prêtre plein de faiblesses, hélas !
Mais ce que je tiens à dire, parce que je n’en aurai jamais, je crois, de meilleure occasion que La Terre, c’est que ce comique involontaire s’obtient précisément grâce à l’insuffisance de l’observation.
Cette opposition perpétuelle du texte vrai et du texte mutilé est la meilleure leçon de style ; on y voit clairement et sans phrases ce que c’est que le génie : c’est comme si l’on comparait le tableau d’un grand maître avec le carton de ce tableau.
Rien même de plus logique que, d’entreprendre une œuvre sous la pression d’un sentiment, et, une fois l’œuvre entreprise, de chercher à se placer dans les meilleures conditions possibles pour lui donner le caractère qui lui convient. […] Roger Dumas a bien voulu me donner des notes sur la façon dont il a composé une de ses meilleures pièces, la Tristesse de David 32. […] Pour arriver à l’existence concrète, pour se traduire dans le monde extérieur, elle doit perdre une partie de sa pureté, et parfois ce qu’elle a de meilleur en elle-même. […] De là les regrets du poète se plaignant que le meilleur de sa poésie demeure en lui-même, l’opposition continuelle du rêve et de la réalité, de l’idéal et du réel. […] Et tout homme en est réduit, dans les meilleures et les plus rares conditions, à sacrifier au moins une partie de son originalité pour pouvoir tirer parti de l’autre.
Je ne le crois pas, et s’il n’est pas douteux qu’il doive éternellement demeurer l’un des chefs-d’œuvre de la scène française, le mot de La Bruyère n’a cependant pas perdu toute vérité : que l’une des meilleures critiques que l’on ait faites est celle du Cid. […] Non, je n’oserais point ici vous donner une idée de l’équivoque obscène qui fait le fond des Galanteries du duc d’Ossone, l’une des meilleures pièces, ou l’un des grands succès du Besançonnois Mairet. […] Après m’avoir de là longtemps considérée, Après m’avoir des yeux mille fois mesurée, Il m’aborde en tremblant, avec ce compliment : « Vous m’attirez à vous, ainsi que fait l’aimant. » Il pensait m’avoir dit le meilleur mot du monde. […] On en donnerait plus d’une bonne raison, dont la meilleure est sans doute celle-ci, que nos gens de lettres, étant pour la plupart aux gages de quelque grand seigneur, et faisant partie, comme l’on disait, de son domestique, ne pouvaient pas railler publiquement leurs patrons. […] De purement oratoire que notre tragédie classique avait été jusqu’à lui, si Racine l’a rendue poétique, je ne crois pas, en effet, que, pour préciser le sens de ce mot, on puisse prendre un meilleur exemple que celui de sa Phèdre.
Et comme dans ces sortes de polémiques, il ne s’agit pas tant, pour vaincre, d’avoir raison que d’avoir de l’esprit et de rendre l’adversaire ridicule, on peut dire que le romantisme, en cette période de son adolescence inquiétée, ne trouva pas de meilleur combattant que Stendhal, qui fut pour lui comme un corps merveilleux de cavalerie légère. […] C’est ainsi qu’il se livre, dis-je, et qu’on profite de ses faiblesses dont, au fond, on se moque bien, puisqu’elles ne furent pénibles qu’à lui et qu’il les a emportées au tombeau, pour attaquer, écraser en lui ce qu’il eut de meilleur, de vraiment royal, ce qui est le plus haï au monde quand il n’a pas la fortune d’y être plus piotégé : la supériorité de l’esprit, sa pleine et entière liberté, sa clairvoyance aiguë, et cette fierté de tête, ce sens du pur dont il faut être nanti pour oser de scandaleuses observations comme la suivante, si caractéristique du Sainte-Beuve le plus magistral : « La plupart des hommes célèbres meurent dans un véritable état de prostitution. » Voyez l’injustice ! […] Ce n’étaient pas leurs meilleurs jours. […] Moussorgsky est comparable à un écrivain de génie qui aurait lu et relu, pour le plaisir et sans étude appliquée, les meilleurs poètes et prosateurs, mais qui n’aurait jamais fait d’exercice de composition et n’en aurait fait que bien peu de grammaire. […] Une trentaine d’années plus tard, il saluait en Saint-Saëns le meilleur musicien de son pays.
Mais, remarquons que, dans les meilleurs auteurs de l’antiquité, ce pronom ille avait reçu quelquefois, comme représentant du substantif, des applications fort rapprochées de notre usage moderne. […] Depuis la fin du neuvième siècle, à côté de cette France du Nord, si ravagée, si désolée par les invasions et le mauvais gouvernement, par les guerres intestines et la rapacité des seigneurs, une France du Midi avait reçu des lois plus douces et une vie meilleure. […] Cruelle Mort, source d’afflictions, tu peux le vanter ; car tu as enlevé au monde le meilleur chevalier qui fût jamais. […] Une des meilleures raisons peut-être qu’on puisse donner en leur faveur, c’est que les vers par lesquels le roi de Navarre aurait célébré la reine Blanche, datent d’une époque où elle avait cinquante-six ans. […] — Sire, c’est si souveraine et bonne chose, que meilleure ne peut être. — Vraiment, c’est moult bien répondu, car cette réponse est écrite en ce livret que je tiens en ma main.
Cette Dalila des Philistins est capable, comme une Dalila de Paris, de dire à sa meilleure amie ce mot du cœur qui a été dit bien réellement et qui peint toutes les Dalila : « Vois-tu, ma chère, plus je vais, et plus je sens qu’on ne peut bien aimer que celui qu’on n’estime pas. » Samson est donc à bout, non de pardon, mais de courage ; il a la nausée de tout ; il donnerait sa vie pour rien ; il ne daigne plus la préserver ni la défendre, et il le dit en des termes d’une superbe amertume, qui rappellent en leur genre le Moïse du poète et ses lassitudes mortelles : Mais enfin je suis las. […] Il nous donnait par là tout loisir de l’observer, et souvent un peu plus qu’on ne l’aurait désiré ; j’ai retenu plus d’un trait qui achèverait de le peindre, en amenant sur les lèvres le sourire ; mais un sentiment supérieur l’emporte sur cette vérité de détail qui ne s’adresse qu’à des défauts ou des faiblesses désormais évanouies, et, puisque nous avons été reportés par ce dernier recueil aux sommets mêmes de son esprit, aux meilleures et aux plus durables parties de son talent, je m’en tiendrai, en finissant, à la réflexion la plus naturelle qui s’offre à son sujet et qui devient aussi la plus juste et la plus digne des conclusions.
» Voilà une lettre excellente de tout point, qui serait des meilleures et des plus remarquées dans la dernière partie de la Nouvelle Hèloïse ; voilà la morale du bon sens, de l’honnêteté sans subtilité et sans mysticisme. […] Et sur ce que, cependant, l’idée de mariage revenait quelquefois entre eux et était remise sur le tapis pour l’époque qui suivrait l’établissement de ses filles, elle se prémunissait à l’avance et ne se refusait pas ce genre de plaisanterie dont Rousseau a parlé, et qui semble lui avoir dicté son dernier mot sur le « saint du faubourg Saint-Jacques », ainsi qu’elle appelait Margency : « Il a, disait-elle, l’imagination chaude et le cœur froid… Il y a dix ans, je n’avais à craindre que la rivalité de Mme d’Épinav, et elle me faisait moins de peur que celle de sainte Thérèse et de tant d’autres avec qui je n’ai pas l’avantage d’être dans une société intime. » — « Je l’aime assez, disait-elle encore, pour le préférer à tous les plaisirs, mais je ne puis adopter les siens ; je bâille en y pensant. » Ame revenue, détachée, désabusée, redisant dans sa note habituelle : « Mon cher voisin, quoi que je fasse, je suis née pour la peine ; les miennes ne font que changer d’objet » ; ou encore, en ses meilleurs instants : « J’ai éprouvé tant d’ennuis depuis que j’existe, que ce qui m’arrive de bonheur à présent me touche à peine » ; elle continua, tant qu’il lui fut permis, de s’occuper activement de Rousseau, et elle ne fut contente que lorsqu’elle eut trouvé le moyen, au milieu de toutes ses gênes et de ses assujettissements, de l’aller visiter à Motiers-Travers et de lui donner la marque la plus positive d’amitié, un voyage long, pénible, pour passer deux fois vingt-quatre heures auprès de lui.
Votre père était de bien meilleure compagnie. » (Mme d’Oberkirch, II, 135, 241.) — « Un mari disait à sa femme : Je vous permets tout, hors les princes et les laquais. […] Mme d’Oberkirch, II, 82 Sur le ton des meilleures sociétés, voir Correspondance, par Metra, I, 20 ; III, 68 et Besenval (Ed.
Je pourrais poursuivre indéfiniment cette définition par demande et par réponse de la nature du meilleur gouvernement ; je vous interrogerais pendant un siècle que vous me répondriez toujours comme j’ai répondu ici pour vous, parce que ces réponses sont de bonne foi, de bon sens et de conscience. […] Il les interrogeait ensuite sur la nature et les propriétés du terrain dont ils étaient possesseurs, sur la qualité et la quantité des productions qu’ils en retiraient annuellement ; il leur demandait si, en donnant à leurs champs une culture plus soignée, ils ne les rendraient pas d’un plus grand et d’un meilleur rapport ; s’ils n’en recueilleraient pas avec plus de facilité et plus abondamment des récoltes d’un genre différent de celui qu’ils avaient coutume d’en exiger, et autres choses semblables sur lesquelles, après avoir reçu les éclaircissements dont il avait besoin, il intimait ses ordres.
Nous ensevelissons dans le sein de la terre des semences encore plus précieuses, espérant qu’elles se lèveront du cercueil pour une meilleure vie. […] Quand je voyais le peuple se rendre en foule à l’église, quand j’entendais les membres d’une nombreuse communion de croyants confondre leurs voix dans une même prière : Oui, me disais-je, elle est divine cette loi que les meilleurs des hommes professent, qui dompte l’esprit et console le cœur.
Les meilleurs soldats des ducs de Savoie sont toujours descendus de ces montagnes ; leur douceur les rendait disciplinaires ; leur subordination féodale les conservait dévoués à la bonne ou à la mauvaise fortune de leurs princes ; leur intrépidité froide les rendait solides comme le devoir au poste où on les avait placés pour vaincre ou mourir. […] Ses excellents soldats, indifférents à la cause pourvu que l’honneur, la gloire et la victoire la consacrent, sont les meilleurs auxiliaires de Napoléon.
Nous allons essayer de vous faire apprécier ce grand esprit ; si nous y réussissons, vous pourrez dire que vous avez vécu avec la meilleure compagnie de tous les siècles, avec la plus haute personnification de l’homme de lettres. […] Il y a des temps si malheureux que les meilleurs patriotes n’ont le choix qu’entre deux calamités pour leur patrie.
On voyait que le père de famille ne s’établissait pas d’une manière permanente dans le domicile où la mort était venue lui ravir la meilleure moitié de lui-même, mais qu’il se tenait prêt à partir aussitôt qu’il plairait à Dieu, et que ses enfants, dont il était tout à la fois le père et la mère, pourraient se passer de lui ; son vrai séjour était au cimetière d’Andillac, où il allait entendre la messe tous les matins, les genoux sur la pierre de sa femme. […] Aussi ai-je beaucoup prié en ce jour où vint au monde le plus tendre, le plus aimant, le meilleur des pères.
“J’avouerai, dit-il, pour l’amour de la justice, que le mari, le beau-frère et tous les prêtres de leur parti avaient bien les meilleures raisons pour ne pas approuver mes trop fréquentes visites dans cette maison, quoiqu’elles ne sortissent pas des bornes de l’honnêteté.” […] Dans le courant de novembre, je me transportai à Pise, décidé à y passer l’hiver, en attendant qu’un destin meilleur vînt me rendre à moi-même ; car, privé de tout ce qui nourrit le cœur, je ne pouvais, en vérité, me regarder comme vivant.
Il y compose ses meilleurs volumes. […] … Mes meilleures inspirations ont toujours brillé, au surplus, aux heures d’extrêmes angoisses ; elles vont donc luire encore !
Je devais, disait-il, aller assurer le premier consul que si le Souverain Pontife ne pouvait pas adhérer à ses demandes au-delà de certaines limites, ce n’était point par mauvaise volonté, — Sa Sainteté étant animée des meilleurs sentiments à son égard, — mais uniquement parce qu’elle y était forcée par la nécessité la plus impérieuse. […] Cacault lui paraissaient raisonnables et fondés ; que toutefois, en affaires si délicates, il ne voulait pas agir sans demander conseil à plusieurs ; que je devais donc assembler, pour le jour suivant, une congrégation de tout le sacré-collège, et que cette congrégation se tiendrait en sa présence ; que j’aurais à y relater tout ce qui s’était passé, et que l’on écouterait les dires de chacun ; qu’il se résoudrait alors au parti qui lui semblerait le meilleur, et qu’en attendant il accorderait l’audience demandée par M.
Je n’ai jamais rencontré d’homme meilleur. […] Au lieu de nous faire un dîner ordinaire, elle nous en fit encore un meilleur que l’autre dimanche, et nous dit d’un air ferme : « Mangez, mes enfants, n’ayez pas peur… tout cela va changer. » Je rentrais vers quatre heures du soir à Phalsbourg un peu plus calme qu’en partant.
Presque aucun de ces auteurs ne se donne la peine d’étudier sérieusement tous les écrits de Wagner, de connaître sa vie, d’étudier patiemment ses partitions, d’entendre souvent les meilleures exécutions, avant de communiquer au monde ce qu’était Wagner et ce qu’ils en pensent66. […] Et aujourd’hui encore c’est le premier sens du mot et de ses composés. « Contrainte » est peut-être ici la meilleure traduction ; car ce que le poète veut faire ressortir, c’est l’impossibilité de renoncer à l’amour, — c’est que Siegmund est contraint de faire ce qui amènera sur lui et sur tous les autres les souffrances et la mort.
Sadia Levy) : tempérament d’énergies amassées et explosantes, robuste de verbe et de rythme, « où la meilleure psychologie serait des terreurs du phénomène, serait mondiale ». […] Telle est, du moins, l’impression qu’on tire de son livre Les Force, tumultueuses (1902), que je ne crains pas de déclarer, sinon le meilleurs du moins le plus significatif de tous ceux qu’il a donnés. » (John.
Pour tout homme qui conçoit un ordre de choses meilleur que l’existant ou tel qu’il ne puisse être atteint par une évolution fatale et graduelle, la réalité cesse peu à peu d’être un objet de contentement ; pour tout homme qui considère l’ensemble des faits physiques et moraux non pas comme un système intelligible à résumer intellectuellement en lois, mais comme le domaine et le sujet d’une règle louable moralement à laquelle il doit satisfaire ou être amené à se conformer, cet ensemble cesse d’être un objet de contemplation sereine. […] Il fallait qu’en cette vie, dès ce moment, les hommes devinssent meilleurs et plus heureux, que cela fût facile, simple, instantané ; et le psychologue le plus génial de ce temps, celui dont la large âme a pénétré et recréé toute la multitude des types divers, qui a compris et fixé le plus véridiquement le plus large fragment du spectacle du monde, en est venu ces dernières années à élaborer un pauvre manuel de morale pratique ne contenant que quelques règles, mais telles que le plus religieux des hommes passerait pour fou à tenter de les accomplir, prônées cependant comme tout aisées, praticables sur l’heure, de nature à donner immédiatement le plein bonheur, et se résumant en ce précepte, de ne faire en aucune occasion de mal à qui que ce soit, même pour se défendre des méchants.
Il n’en est pas moins vrai que l’observation artistique ne saurait se passer de cet élément et se distingue, précisément parce qu’elle est accompagnée d’émotions, de sympathies et d’antipathies dictées par le tempérament, de l’observation scientifique qui est purement perceptive et intellectuelle, partant plus complète et meilleure, mais sans contenu émotionnel, c’est-à-dire sans caractère artistique. […] Que l’on joigne enfin à toutes ces supériorités de l’artiste, sa connaissance des douleurs humaines et sa commisération, le mécontentement même qui l’anime contre la société et le met à la tête des réformateurs et des révolutionnaires, qui le fait sans cesse préférer par son dédain des choses présentes, les choses meilleures et futures, — l’on aura un tableau approché des causes qui font à la fois sa grandeur et son affliction.
La persévérance même de ces commentateurs est la meilleure preuve de l’impuissance du commentaire à élucider le texte. […] Seulement je les engage à viser plus juste, et à ne pas tirer sur leurs meilleurs amis en croyant tirer sur leurs ennemis.
C’étoit une incorrection, mais une si cruelle incorrection de dessein, que j’éprouvai une peine mortelle de voir une des meilleures compositions du sallon gâtée par un défaut énorme. […] Le meilleur emploi que cet homme pourroit faire de son talent, ce seroit de peindre des têtes en petit nombre, beaucoup de bras, de piés et de mains, pour servir d’études aux élèves.
M. de Sacy, à qui l’on doit cette remarque, s’étonne que personne n’ait jamais indiqué ce sermon au nombre des meilleurs et des plus beaux de Massillon.
Duclos et Saint-Simon ont donné là-dessus les seules raisons, et les meilleures, pour l’excuser de n’avoir pas dit non : Dubois, dit Saint-Simon, voulut (pour second assistant) Massillon, célèbre prêtre de l’Oratoire, que sa vertu, son savoir, ses grands talents pour la chaire, avaient fait évêque de Clermont… Massillon, au pied du mur, étourdi, sans ressources étrangères, sentit l’indignité de ce qui lui était proposé, balbutia, n’osa refuser.
C’est assez pour son honneur que, dans tout grand tableau de cette époque, dans toute éloquente histoire, telle qu’on a pu voir celle de M. de Ségur, il ait sa place et, si je puis dire, son coin marqué au centre, à côté des Duroc, des Caulaincourt, des meilleurs, des plus sensés et des plus sûrs.
On a de lui une lettre sur la mort de son meilleur ami, l’abbé de Langeron : elle est triste, elle est charmante, elle est légère.
Tel fut Bailly ; savant ingénieux, écrivain élégant et pur, l’un des plus louables produits et des meilleurs sujets que l’Ancien Régime ait légués au nouveau ; qui n’eut rien en lui du mouvement d’initiative ni du levain révolutionnaire des Mirabeau, des Condorcet, des Chamfort, de ces novateurs plus ou moins aigris, irrités ou inspirés ; qui n’accepta dans sa droiture que ce qui lui parut juste, qui s’y tint, et qui, malgré des faiblesses de vue et des illusions de bon naturel, laisse à jamais l’idée d’un homme aussi éclairé que modéré et vertueux.
Causeur excellent et plein de traits dans un salon, écrivain élégant et, on l’a vu, éloquent, il n’était pourtant pas essentiellement orateur, ni surtout improvisateur : « C’est une des nombreuses infirmités de ma nature, disait-il, de ne pouvoir dominer qu’à force de temps ces vérités que de meilleurs esprits dominent à force de supériorité. » Cette sorte de lenteur qui tient au besoin d’approfondir, jointe à de la vivacité d’humeur et d’impression, lui fit faire quelques fautes de tribune.
Je me souviens que lui ayant dit, en le quittant, que j’espérais le retrouver en meilleure santé le lendemain, il me répondit, le plus haut qu’il put : Mort, mort !
Cette noce, la visite et le bal au château de la Vaubyessard, qui en sera comme le pendant, toute la scène des comices agricoles qui viendra plus tard, font des tableaux qui, s’ils étaient peints au pinceau comme ils sont écrits, seraient à mettre dans une galerie à côté des meilleures toiles du genre.
Nouvelle provocation indirecte, nouvelle insinuation (29 mars 1701) : Je ne dois, madame, vous laisser ignorer aucune des mesures que je prends pour faire réussir mon projet, puisque vos conseils me sont si nécessaires et que j’attends de votre activité la meilleure partie du succès de cette affaire.
J’étais résigné, et il m’est arrivé quelques rayons de soleil. » En effet, des jours meilleurs arrivent ; après Juillet, il obtient, pour Rouget de Lisle, et la croix d’honneur et une pension ou même plusieurs petites pensions sur divers ministères.
C’est en ce genre qu’il me semble avoir fait, dès le début, ses meilleures preuves, celles qui, de tout temps, lui coûtèrent le moins.
Mme de Staël, prise à témoin peu de temps après, répondait à la comtesse : « Je suis de votre avis sur Sismondi ; c’est un homme de la meilleure foi du monde.
Le meilleur endroit de la pièce est le dialogue entre Ève et Satan ; et en général, dans cet Adam primitif, il y a le sentiment du dialogue, assez de rapidité, de brièveté : « Je vais cherchant ton profit, ton honneur, dit Satan. — Ève : Que Dieu le donne !
Foucault nous en a donné la meilleure définition en action, dans un récit qu’il a fait d’une expédition ou pointe du maréchal de Bellefonds jusqu’à Roncevaux.
Parmi ceux qui se signalèrent dans cette première et fougueuse Assemblée, il en était bien peu qui comme Hyde de Neuville, alors bouillant, exagéré et sortant des bornes au point de se faire le dénonciateur de Masséna, s’apaisèrent, s’assagirent avec les années et mûrirent plus tard dans un meilleur sens.
Le meilleur est celui qui a le moins de défauts et de vices.
j’ai souvent ouvert, avec la meilleure volonté du monde, Corneille, Racine et Boileau, et je sens tout ce qu’ils ont de talent ; mais je ne puis en soutenir la lecture, et il me paraît évident qu’une partie des sentiments les plus profonds qu’éveille la poésie est restée lettre close pour ces auteurs56… » L’aveu est assez clair.
Chacun, dans les résumés et les récapitulations qu’il donne de sa vie passée, s’arrange sans doute pour faire le moins de mea culpa possible et pour se rendre justice par les meilleurs côtés ; mais, quand on y regarde avec lui, on ne peut s’empêcher d’être en cela de l’avis de M. de Girardin sur lui-même : parmi les députés de la Chambre de 1846, il fut l’un de ceux qui se laissèrent le moins abuser par le spectacle des luttes oratoires, et qui, ne se réglant en rien sur le thermomètre intérieur de la Chambre, restèrent le plus exactement en rapport avec l’air extérieur : il fut, de tous les conservateurs de la veille, celui qui, avec M.
Après une suite de recommandations insistant sur une parfaite et plate obéissance : C’est à vous de chérir ceux que nous chérissons, C’est à vous de haïr ceux que nous haïssons, l’écrit satirique se terminait par une insultante menace, en cas de mécontentement : Le renvoi de l’Infante est la preuve certaine Qu’à rompre votre hymen on aura peu de peine ; Et nous aurons alors de meilleures raisons Pour vous faire revoir vos choux et vos dindons.
À ces questions de première nécessité, la religion chrétienne a des réponses, les meilleures réponses, les plus nettes, et M.
Que d’autres en félicitent l’ordre actuel et y voient un puissant motif d’encouragement et un stimulant plus prompt pour l’ambition de tout homme nouveau et de tout prolétaire qui aspire à s’élever et à devenir créateur à son tour : lui, il ne peut voir dans cette incessante mobilité qu’une cause d’affaiblissement pour les mœurs, pour la fécondité des mariages, pour les bonnes traditions domestiques, pour la meilleure culture des terres, pour l’exercice des influences bienfaisantes.
La sagacité du critique se trouvait liée à leurs destinées de poëtes fidèles et d’écrivains révérés ; le meilleur de nos fonds était embarqué à bord de leurs renommées, et l’on se sent périr pour sa grande part dans leur naufrage.
On le loge dans la meilleure maison, on l’héberge magnifiquement, lui et son monde.
Quant à la forme, à l’allure du vers dans Regnier et dans Chénier, elle nous semble, à peu de chose près, la meilleure possible, à savoir, curieuse sans recherche et facile sans relâchement, tour à tour oublieuse et attentive, et tempérant les agréments sévères par les grâces négligeantes.
Mais sur les autres sujets un peu mixtes et par les autres œuvres qui atteignent les bons esprits dont je parle, dans ces matières qui sont communes à tous ceux qui pensent, et où ces hommes de sens et de goût sont les excellents juges, prouvons-leur aussi que, tout poëtes que nous sommes, nous voyons juste et nous pensons vrai : c’est la meilleure manière, ce me semble, de faire honneur auprès d’eux à la poésie, et de lui concilier des respects ; c’est une manière indirecte et plus sûre que de rester poëtes jusqu’au bout des dents, et de venir à toute extrémité soutenir que nos vers sont fort bons .
Mais l’absence de transition en est parfois la meilleure.
Il eut la vraie bonté, la vraie sensibilité, celle qui ne s’évapore pas en phrases et en larmes, qui est dans le cœur, arme le bras, délie la bourse : il fut le meilleur des fils, des frères, des pères.
Vous avez vu, de vos yeux de dilettante occidental épris de pittoresque, danser la upa-upa à Tahiti ; vous avez vu glisser les danseuses birmanes pareilles à des chauves-souris… ; et vous avez pleuré sur des aïeules, sur des enfants qui meurent ou sur des amants qui se séparent, avec le meilleur de votre âme, la partie la plus naïve et la plus saine de vous, et du même cœur que vous aimez votre mère ou votre pays natal.
Le banal et superficiel déchirement de l’époque : la lutte pour rire entre un faible rationalisme appris et une faible foi apprise, enfant scrofuleux et vieillarde mourante ; entre un pessimisme qui est peut-être la vérité et une religion qui est peut-être le bonheur, qui, dans tous les cas (Bourget en est certain comme Brunetière) est aujourd’hui la meilleure savonnette à vilains.
Le meilleur moment de débuter pour Pariset eût été ce moment même où débutaient Alibert et Richerand, mais il n’était pas tout à fait prêt encore, et ce ne fut que sous la Restauration qu’il commença à percer.
Elle a la meilleure grâce et la plus belle taille que j’aie jamais vue, habillée à peindre et coiffée de même ; des yeux très vifs et très beaux, des paupières noires et admirables, le teint fort uni, blanc et rouge, comme on peut le désirer ; les plus beaux cheveux blonds que l’on puisse voir, et en grande quantité.
Il est arrivé au cardinal Mazarin, si heureux en toutes choses, un très grand malheur après sa mort : cet homme, sans amitiés et sans haines, n’a eu qu’un seul ennemi avec qui il ne se soit pas réconcilié et à qui il n’ait jamais pardonné, le cardinal de Retz ; et celui-ci, en écrivant ses immortels Mémoires, a laissé de son ennemi, de celui en qui il voyait un rival heureux, un portrait si gai, si vif, si amusant, si flétrissant, que les meilleures raisons historiques ont peine à tenir contre l’impression qui en résulte, et qu’elles ne parviendront jamais à en triompher.
C’est un livre qui restera, je le crois, comme celui de l’un des meilleurs médecins consultants dans les crises sociales69.
Vous n’aurez pas de peine à croire qu’il y en a eu de bien penauds ; mais je suis bien aise qu’ils voient que je ne suis pas si dupe qu’ils s’étaient imaginé, et que le meilleur parti est de s’attacher à moi.
Villemain ne s’est montré rhéteur plus accompli (au meilleur sens du mot) que dans ce morceau où il parle précisément contre les rhéteurs, et où il traduit une pensée d’homme d’État.
La reine Marguerite, si peu scrupuleuse en morale, est meilleure que ses frères ; elle a des Valois finissants les qualités et bien des défauts, mais elle n’a pas la cruauté.
Je voudrais tâcher de le leur expliquer, leur donner idée d’un des hommes les plus savants, les plus distingués et les plus vraiment aimables que puisse citer l’Église de France, de l’un de nos meilleurs écrivains, et, sans m’embarquer dans aucune question difficile ou controversée, mettre doucement en lumière la personne même et le talent.
Mais cet ensemble un peu disparate, même les petites comédies par lesquelles il préludait à un genre plus élevé, auraient peu mérité, ce semble, les honneurs du recueil, s’il n’y avait pour clef de voûte la comédie des Deux Gendres, la meilleure comédie en cinq actes et en vers qu’on ait donnée sous l’Empire.
Il reconnaissait que, dans les sociétés démocratiques, les lois ne sont pas toujours les meilleures possible.
Et remarquez une nuance qui a son prix : Banville, publiant son Traité de poésie française rédigé vers 1878 alors que ses meilleurs recueils de vers ont paru, touche aux règles de son art avec une infinie prudence ; sa religion garde comme éclaireur fidèle son scepticisme.
Il serait difficile de choisir un meilleur exemple de deux formes spécifiquement distinctes ; pourtant elles sont reliées par un grand nombre de formes intermédiaires dont on ne saurait affirmer l’origine hybride ; et de nombreuses preuves expérimentales établissent qu’elles descendent l’une et l’autre de parents communs, et, par conséquent, qu’elles doivent être rangées comme deux variétés. » D’autres passages de l’ouvrage faisant allusion à ce paragraphe ont également été supprimés ou modifiés par l’auteur.
Platon a dit, il y a longtemps, que les meilleurs estomacs ne sont pas ceux qui rebutent tous les aliments. — Mais, dit Candide, n’y a-t-il pas du plaisir à tout critiquer, à sentir des défauts-là où les autres hommes croient voir des beautés ?
Il y voyage, en Angleterre, et pour cette raison il doit y être plus protestant, plus utilitaire et plus anglais que dans les livres espagnols ou italiens dans lesquels il a fait, selon moi, ses meilleurs voyages.
Le meilleur de ces drames est Chatterton, tiré tout entier de Stello ; mais il est dans Stello beaucoup plus beau et plus complet, puisque l’analyse, et l’imagination qui décrit, y ajoutent leur profondeur et leur éclat de la passion et des caractères.
Quelques-uns des principes de Ruskin sont d’une incontestable fausseté ; par exemple, celui-ci : « Le meilleur tableau, écrit-il33, est celui qui renferme le plus d’idées et les idées les plus hautes » A quoi il ajoute comme commentaire, que « les plus hautes idées sont celles qui tiennent le moins à la forme qui les revêt, et que la dignité d’une peinture, comme l’honneur dont elle est digne, s’élèvent exactement dans la même mesure où les conceptions qu’elle traduit en images sont indépendantes de la langue des images.
Il s’agit cette fois de savoir définitivement si la France de 1898 se considère, toujours comme la fille aînée de l’Église, ou au contraire si elle se suffit à elle-même pour se créer sa foi et son idéal ; il s’agit de savoir si le vote qui prosterne aux pieds du Saint-Père la France repentante et gémissante de ses péchés, doit faire plus longtemps obstacle à l’effort spontané des meilleurs vers l’indépendance et la conscience.
Nul oreiller n’est plus doux, plus semblable au paisible lit qu’on vient de quitter, meilleur pour retenir ceux qui n’aiment pas à courir les aventures de l’esprit.
Un précepte qu’il ne faut jamais perdre de vue en politique, c’est, quelque idée qu’on ait des hommes, d’avoir l’air de les respecter et de faire estime de leur sens, de leur caractère ; on tire par là d’eux tout le bon parti possible ; et si l’on y veut mettre cette louable intention, on les peut mouvoir dans le sens de leurs meilleurs penchants. […] Après avoir partagé, au 18 brumaire, ma joie et mon espoir, vous ne tardâtes pas à reconnaître la funeste direction du nouveau gouvernement, et le droit que j’avais de ne pas m’y associer ; Bonaparte perdit par degrés l’estime et la bienveillance d’un des plus dignes appréciateurs du patriotisme et de la vraie gloire ; et cependant, avant d’ôter à la Hollande jusqu’au nom de république, la fortune semble avoir attendu, par respect, qu’elle eût perdu le plus grand et le meilleur de ses citoyens. […] Quand ce fou d’abbé Poulle tenta de l’assassiner chez lui, rue Neuve-Saint-Roch, et lui tira un coup de pistolet qui lui perça la main, plusieurs collègues de la Convention l’allaient voir et lui tenir compagnie dans les soirées ; on parlait des affaires publiques, des projets renaissants, des espérances meilleures : « Eh !
Que les meilleurs Auteurs Latins, tant Poëtes qu’Orateurs, ont souvent exprimé les prépositions que les Maîtres vulgaires ne veulent pas qu’on exprime, même lorsqu’il ne s’agit que de rendre raison de la construction : en voici quelques exemples. […] Je pourrois rapporter plusieurs autres exemples pour faire voir que les meilleurs Auteurs ont exprimé les prépositions que nous disons qui sont sousentendues dans le cas de l’ablatif absolu. […] Ainsi quand il s’agit de rendre raison de la construction Grammaticale, on ne doit pas faire difficulté d’exprimer les prépositions, puisqu’Auguste même les exprimoit souvent dans le discours ordinaire, & qu’on les trouve souvent exprimées dans les meilleurs Auteurs. […] On dit aussi avec le comparatif & avec le superlatif relatif, Homere le meilleur poëte de l’antiquité, Varron le plus savant des Romains. […] Ménage dit que ce mot est formé de l’adjectif beau & du substantif coup, ainsi quelque étymologie qu’on lui donne, on voit que ce n’est que par abus qu’il est considéré comme un adverbe : on dit, il est meilleur de beaucoup, c’est-à-dire selon un beaucoup, où vous voyez que la préposition décele le substantif.
il est bien vrai que j’ai erré à l’aventure et que j’ai fait de moi un bouffon, exposé aux yeux du public, ensanglantant mon âme et vendant à vil prix mes plus chers trésors180. » « Disgracié de la fortune181, dit-il encore ; disgracié aux regards des hommes, je pleure dans la solitude l’abjection de mon sort ; je jette les yeux sur moi, maudissant mon destin, me souhaitant semblable à quelqu’un de plus riche en espérances ; en beauté, en amis, dégoûté de mes meilleurs biens, me méprisant presque moi-même182. » On retrouvera plus tard les traces de ces longs dégoûts dans ses personnages mélancoliques, lorsqu’il parlera « des coups de fouet et des dédains du siècle, de l’injure de l’oppresseur, des outrages de l’orgueilleux, de l’insolence des gens en place, des humiliations que le mérite patient souffre de la main des indignes et qu’il souffre quand il pourrait se donner à lui-même quittance et décharge avec un poinçon de fer de six pouces183. » Mais le pire de cette condition rabaissée, c’est qu’elle entame l’âme. […] Ou bien Shakspeare était-il, comme Voltaire, un homme de bon sens, quoique imaginatif de cervelle, gardant son jugement rassis sous les petillements de sa verve, prudent par scepticisme, économe par besoin d’indépendance et capable, après avoir fait le tour des idées humaines, de décider avec Candide que le meilleur parti est de « cultiver son jardin ? […] Au fond, comme Panurge son frère, il est « le meilleur fils du monde. » Il n’y a point de méchanceté dans son fait ; il n’a d’autre envie que de rire et de s’amuser. […] Pour oublier les luttes et les chagrins du monde, il faut s’enfoncer dans une grande forêt silencieuse, « et sous l’ombre des rameaux mélancoliques laisser couler et perdre les heures fuyantes du temps. » On regarde les dessins splendides que le soleil découpe sur le tronc blanc des hêtres, l’ombre des feuilles tremblantes qui vacille sur la mousse épaisse, les longs balancements des cimes ; la pointe blessante des soucis s’émousse ; on ne souffre plus, on se souvient seulement qu’on a souffert ; on ne trouve plus en soi qu’une misanthropie douce, et l’homme renouvelé en devient meilleur.
Cette étonnante armée envoie ses meilleurs grenadiers à l’ennemi et, placidement, se réfugie dans la forteresse chinoise de la plus dédaigneuse sécurité. […] J’ai été nourri au milieu des bêtes féroces, meilleures que l’homme, et c’est à elles que je dois le peu de bénignité qu’on remarque en moi. […] C’est le meilleur balai pour un sorcier de la musique quand il veut s’en aller au sabbat des astres ! […] D’ailleurs, les contradictions ne l’embarrassent pas, et il n’y a peut-être jamais eu de dialecticien qui se soit souffleté lui-même de meilleure grâce. […] Tout poète, c’est-à-dire toute âme supérieure est au premier rang dans l’ordre de préséance de la Chute ; c’est là sa place privilégiée et la meilleure de toutes les places pour la plus parfaite ascension de son cri !
[NdA] Quelqu’un a dit de Beyle : « C’est le meilleur des touristes, l’homme qui fait le moins l’Itinéraire à Jérusalem. » 78.
En soumettant ces difficultés de sens aux excellents éditeurs, je suis sûr d’attirer leur attention pour l’avenir et d’amener sur ce qui a échappé jusqu’ici des corrections et leçons meilleures que celles que je puis proposer.
Il y mêle de l’ironie ; il a l’air de le railler, et c’est son meilleur ami, c’est lui-même qui se dédouble.
C’est ainsi qu’il l’entend, et il le confesse : « Je suis beaucoup plus chrétien qu’on ne le suppose, écrivait-il un jour à l’abbé de Pradt (un prélat très coulant, il est vrai) ; on ne me traiterait pas d’antichrétien, si on ne faisait du christianisme un moyen politique. » — « Pour douter de ce que beaucoup de gens croient, disait-il encore, il n’en résulte pas que je ne croie à rien. » A vingt ans, il faisait maigre le vendredi saint, quoique le maigre l’incommodât ; non pas qu’il s’en tînt à la conclusion un peu vague du Vicaire savoyard, qui laisse la porte entr’ouverte à l’idée de révélation, mais il rendait hommage à la mort la plus touchante du meilleur d’entre les fils des hommes.
Louis XIV ne fait rien sans se rendre compte, sans peser toutes les raisons ; quand divers partis lui sont proposés, il choisit ordinairement le meilleur.
Quant à l’air, il remerciait Dieu de l’avoir trouvé si doux, car il inclinait plutôt sur trop de chaud que de froid, et en tout ce voyage, jusques lors, n’avions eu que trois jours de froid et de pluie environ une heure ; mais que du demeurant, s’il avait à promener sa fille, qui n’a que huit ans, il l’aimerait autant en ce chemin qu’en une allée de son jardin ; et quant aux logis, il ne vit jamais contrée où ils fussent si dru semés et si beaux, ayant toujours logé dans belles villes bien fournies de vivres, devin, et à meilleure raison qu’ailleurs. » Montaigne, à la veille de quitter l’Allemagne et le Tyrol autrichien, écrit une lettre à François Hotman, ce célèbre jurisconsulte qu’il avait rencontré à Bâle, pour lui exprimer sa satisfaction de tout ce qu’il a vu dans le pays et le regret qu’il avait d’en partir si tôt, quoique ce fût en Italie qu’il allât ; ajoutant qu’excepté quelques exactions à peu près inévitables des hôteliers guides et truchements, « tout le demeurant lui semblait plein de commodité et de courtoisie, et surtout de justice et de sûreté. » Cette première partie de son voyage, dont il se montrait si enchanté, n’avait fait que le mettre en goût et en appétit de découverte.
Voici pourtant un fait de plus qui témoigne de la préoccupation et de l’idée fixe de Rousseau, même dans ses meilleurs jours.
Enfin sa critique éclectique, au meilleur sens du mot, fait un choix dans tous les travaux antérieurs et y ajoute non-seulement par la liaison qu’il établit entre eux, mais par des considérations justes et des aperçus fins qui ne sont qu’à lui.
. — Tous ces petits tourments d’une femme sont le bonheur d’un homme. » Il lui prêche l’instinct, il lui en veut d’avoir trop d’esprit et d’en mettre à tout : « Votre instinct, c’est le meilleur de vous.
Quiconque a reçu la faculté de sentir et de penser ne peut nier cette mystérieuse assertion ; mais quiconque aussi voudra prouver l’existence de Dieu ne pourra l’expliquer qu’à l’aide d’arguments que je m’abstiens de qualifier, parce que toutes les croyances doivent être inviolables, et qu’elles sont toutes sacrées pour moi tant qu’elles ne me sont point imposées. » Les religions, on le voit, y sont respectées dans leur formes et honorées dans leur principe : « Je crois que toutes les religions sont bonnes, je crois que, hors le fanatisme, toutes les erreurs des cultes obtiendront grâce devant Dieu, car notre ignorance est aussi son ouvrage… J’adopte toutes les idées religieuses qui peuvent élever l’esprit, je rejette celles qui le rétrécissent ; et s’il fallait décider entre toutes les religions établies celle qui me paraîtrait la meilleure, je répondrais : — La plus tolérante. » À un endroit où le fils abandonné se suppose forçant enfin la destinée par sa vertu, parvenant à percer par ses œuvres, et méritant que sa mère revienne s’offrir à lui comme fit un jour la mère de D’Alembert au savant déjà illustre, il y a une apostrophe pieuse, un mouvement dans le goût de Jean-Jacques : « Dieu !
c’est par eux encore qu’on prend la plus parfaite et la meilleure idée de cette bonne, honnête, charitable, et assez spirituelle reine.
Avoir passé sa vie dans les études innocentes du cabinet n’est pas la meilleure préparation pour le bien comprendre.
Ce sont des aménités de cet ancien régime où les meilleurs d’entre les grands seigneurs et les gentilshommes avaient peine à se défendre (même quand ils n’y aidaient pas) du zèle de ceux qu’ils appelaient mes gens.
Le mélange de sensualité, en partie voluptueuse, en partie gourmande, de décence pourtant (le genre admis) et de malice anticléricale, rappelle sans abus le meilleur sel des fabliaux.
Je vois devant moi les hommes qui, à des degrés divers, ont donné à la scène française son éclat et ses nuances de nouveauté depuis plus de vingt ans ; ce n’est pas devant ces juges du camp, qui ont pratiqué l’arène, ce n’est pas devant le grand poëte qui me fait l’honneur de me recevoir en ce moment au nom de l’Académie, glorieux champion dans bien des genres, et lui-même l’un des maîtres du combat, que je viendrais étaler et mettre aux prises des théories contradictoirement discutables, tour à tour spécieuses, mais qui n’ont jamais de meilleure solution ni de plus triomphante clôture que ce vieux mot d’un vainqueur parlant à la foule assemblée : Allons de ce pas au Capitole remercier les Dieux !
« La maison des Jules César et des Claude étant éteinte, l’adoption découvrira avec intelligence le meilleur des Romains pour succéder à l’empire.
Le meilleur modèle du genre sérieux, c’est le Philosophe sans le savoir de Sedaine (1763) : ce n’est pas une œuvre supérieure486 ; c’est une comédie sans profondeur et sans déclamation, d’un optimisme aimable sans niaiserie.
Ce qu’il y a de meilleur en lui, c’est sa capacité des joies de la famille, son affection de père ou grand-père.
Philippe, tétrarque de la Gaulonitide et de la Batanée, sur les terres duquel Jésus fit de fréquents voyages, était un beaucoup meilleur souverain 170.
Par exemple, un des meilleurs rois qu’il nous montre dans les premières dynasties, Féridoun, a trois fils.
Les hommes ne jouaient pas de meilleurs rôles, et moi j’étais abîmée dans les réflexions les plus noires : je pensais que j’avais passé ma vie dans les illusions ; que je m’étais creusé moi-même tous les abîmes dans lesquels j’étais tombée ; que tous mes jugements avaient été faux et téméraires, et toujours trop précipités, et qu’enfin je n’avais parfaitement bien connu personne ; que je n’en avais pas été connue non plus, et que peut-être je ne me connaissais pas moi-même.
Rien ne serait plus sot et plus déplacé ; mais j’ai appris à connaître les hommes en vieillissant, et je crois que le meilleur est de se passer d’eux sans faire l’entendu. — J’ai pitié des hommes, dit-il encore, quoiqu’ils ne soient guère bons.
Aujourd’hui il s’agit de sortir une bonne fois des petites idées d’une rhétorique par trop littéraire, de retrouver l’homme et le roi dans l’écrivain, et de saluer en lui l’un des meilleurs historiens que nous possédions.
Logée dans un couvent près la place Royale, elle voyait de là le meilleur monde ; elle était sans cesse à l’hôtel d’Albret et à celui de Richelieu.
Les grandes influences longtemps régnantes de Lamartine et de Victor Hugo ont fait place insensiblement à celle d’Alfred de Musset, et il est rare de ne pas trouver quelques tons de celui-ci, et non toujours les meilleurs, dans les essais de ceux qui débutent : M.
Si la conversation roulait sur ses ennemis, d’ordinaire il coupait court : Nous avons, disait-il à son ami Gudin, un meilleur emploi à faire de nos conversations : elles deviendraient tristes, au lieu d’être amusantes ou instructives. — Ils font leur métier, faisons le nôtre, disait-il encore.
Puis, tout à côté, vous la voyez redevenir, ou plutôt rester croyante à la manière des meilleurs catholiques de son âge, donner dans les moindres pratiques, et ne craindre même pas d’y associer des inconséquences.
Fouqué, à chaque présent dont il sent l’intention, est attendri ; il ne sait comment reconnaître cette amitié qui, depuis plus de trente ans, le cherche et l’honore, mais qui se multiplie surtout depuis que lui n’est plus bon à rien et n’est plus propre à y répondre que par ses sentiments : « Ce qui vous distingue, Sire, des autres princes, c’est que vous faites tant de bien à un homme qui ne peut, par le moindre service, vous en témoigner sa reconnaissance. » Quand il le voit étonné d’être l’objet de tant de soins, Frédéric le rassure simplement et par des mots naturels, puisés dans la meilleure et commune humanité : « Vous vous étonnez que je vous aime : vous devriez plutôt vous étonner si je n’aimais pas un officier de réputation, honnête homme, et de plus mon ancien ami. » Quoique Frédéric n’ait que cinquante-quatre ans lorsque Fouqué en a soixante-huit, il se fait exprès vieillard comme lui ; très brisé lui-même par les fatigues, il se suppose du même âge que son vieux compagnon : J’attends ici tranquillement dans mon trou le retour du printemps (9 février 1766) ; cette saison-ci n’est pas faite pour notre âge.
Descartes et Leibniz donnaient à la théorie intellectualiste une signification meilleure en faisant du sentiment l’intuition confuse de notre bien propre, non d’une qualité inhérente aux objets : « Tota nostra voluptas, disait Descartes, posita est tantum in perfectionis alicujus nostræ conscientia. » Leibniz, admettant que l’essence de l’âme est de percevoir ou de représenter, faisait du plaisir et de la douleur un amas de perceptions ou représentations qui nous font obscurément connaître l’accroissement ou la diminution de notre vitalité42.
Kahn nous expose lui-même, sans s’en douter et sans en avoir l’air, c’est que ses vers réguliers (ou qui le semblent) sont meilleurs que les autres.
. — La meilleure nourriture pour l’homme est la chair humaine. — La communauté des femmes est la base de l’ordre social. — Le père doit épouser sa fille. — Il y a un mot qui tue le serpent, un mot qui apprivoise l’ours, un mot qui arrête court les aigles, et un mot qui chasse les bœufs des champs de fèves. — En prononçant d’heure en heure les trois noms de la trinité égyptienne, Amon-Mouth-Khons, Andron d’Argos a pu traverser les sables de Libye sans boire. — On ne doit point fabriquer les cercueils en cyprès, le sceptre de Jupiter étant fait de ce bois. — Thémistoclée, prêtresse de Delphes, a eu des enfants et est restée vierge. — Les justes ayant seuls l’autorité de jurer, c’est par équité qu’on donne à Jupiter le nom de Jureur. — Le phénix d’Arabie et les tignes vivent dans le feu. — La terre est portée par l’air comme par un char. — Le soleil boit dans l’océan et la lune boit dans les rivières. — Etc. — C’est pourquoi les athéniens lui élevèrent une statue sur la place Céramique, avec cette inscription : À Chrysippe, qui savait tout.
Encore faudrait-il faire voir d’où vient que nous avons, à la fois, le besoin et le moyen de dépasser le réel, de surajouter au monde sensible un monde différent dont les meilleurs d’entre nous font leur véritable patrie.
Malgré eux, cher écrivain, vos livres sont bien et dûment des romans, par la seule raison que vous avez collé cette étiquette sur la couverture, — et les meilleurs que je connaisse, puisque j’ai vu pleurer ma maîtresse en lisant Sous les tilleuls.
Ayez horreur de cette littérature de Cannibales, qui se repaît de lambeaux de chair humaine, et s’abreuve du sang des femmes et des enfants ; elle ferait calomnier votre cœur, sains donner une meilleure idée de votre esprit.
Socialistes Ceux qui pensent que l’Art est dans la meilleure harmonie de l’association forment le groupe des Socialistes.
II Ainsi deux erreurs et presque deux sottises, voilà, sinon le meilleur, au moins le plus puissant de l’influence des Mémoires de Saint-Simon sur nous.
Misogyne pour les mêmes raisons qui l’ont fait misanthrope, et qui semble dire aux plébéiennes de l’amour, tout le long de son livre des Patriciennes : La meilleure impertinence à vous faire, c’est de vous peindre… comme vous n’êtes pas !
Et le morceau d’à côté, intitulé : Les bienfaits de la Révolution, avec l’ironie qui était la meilleure flèche du carquois de de Maistre et celle dont il se servait le plus, est encore une preuve faite avec de l’histoire.
À chaque bout de champ, je suis tenté d’adresser à cet insupportable rongeur, qui croit mettre fil à fil la meilleure et la plus forte trame historique en charpie, je suis tenté de lui adresser les questions suivantes : — Mais, monsieur, où avez-vous vu cela ?
Et les autres, braves gens, — les meilleurs fils du monde, — ont pris Baudelaire pour un moraliste chrétien.
Ce qu’il y a du moins de commun à l’un et à l’autre, c’est ce principe que, quels que doivent être les meilleurs moyens de sauvegarder sa liberté, l’individu a sa valeur et ses droits propres, qu’il est respectable en soi, responsable de ses actes ; c’est en un mot l’individualisme, En ce sens, nous avons nous-même reconnu que l’idée de liberté est proche parente de l’idée d’égalité, puisque celle-ci nous a paru supposer le sentiment que les hommes, en tant qu’individus, ont une valeur ; nous avons fait entrer l’individualisme dans la définition de l’égalitarisme. — Force nous est donc de nous demander, non pas seulement si l’unification des sociétés est favorable à une politique de réglementation à outrance, mais si elle est essentiellement hostile à l’expansion du principe individualiste lui-même.
Et je ne vous ai cité que son meilleur ouvrage.
Ce jeune Romain, formé aux deux écoles des Grecs, nourri de la plus belle antiquité comme de la plus fine élégance, et corrigeant Callimaque par Sapho, avait, on peut le croire, une âme meilleure que sa vie et que les mœurs de son temps.
Alors, quelles que soient les exigences de la règle et l’insuffisance des moyens d’exécution, toute conception originale saura se produire, et, chose meilleure s’il est possible, rien ne pourra se produire que d’original ; le savoir-faire ne passera plus pour du génie. […] Il aurait pu trouver dans un ordre supérieur ce renom d’universalité qui a tenté souvent les meilleurs esprits. […] Rien qu’à s’asseoir auprès de Ballanche, on sentait un bien-être du cœur, semblable à cet épanouissement que procurent l’air pur et la lumière à l’homme qui sort de l’obscurité des villes ; on se trouvait meilleur auprès de lui. […] Les meilleurs exemples, les meilleurs préceptes, peuvent égarer un poète aussi bien que le guider.
Les meilleurs esprits ne peuvent échapper à cette influence de répulsion qu’exercent sur eux certaines erreurs par l’excès de leur grossièreté. […] Le style, c’est l’homme : or, M. de Féletz, qui sortait d’une des meilleures familles du Périgord, avait un style qui se sentait de son origine. […] Sans doute son admiration pour l’empereur était sincère ; sa parole était caressante ; la louange qu’il donnait, pour ne pas être audacieuse et quelque peu effrontée comme celle de Fiévée, n’en était que plus élégante, plus littéraire, de meilleur goût mais, au fond de tout cela, il avait des idées qu’il ne sacrifiait pas, même à celles de l’empereur, des sentiments qu’il voulait maintenir intacts, des intérêts qu’il mettait au-dessus des intérêts bonapartistes. […] Malheureusement les études philosophiques, ceci n’est pas une raison pour les proscrire, mais pour les régler, jettent fréquemment les meilleurs esprits dans une espèce d’ivresse qui rappelle l’état de nos premiers parents, lorsqu’ils eurent mangé le fruit de cet arbre de la science du bien et du mal qui leur avait été interdit. […] Or, il y avait précisément en ce moment, en Angleterre, trois écrivains d’un talent éminent, tous trois poëtes, bien qu’un d’entre eux doive la meilleure part de sa renommée, de ce côté-ci du détroit, plutôt à ses ouvrages en prose qu’à ses vers : c’étaient Walter Scott, Thomas Moore et, enfin, lord Byron.
Voilà pourquoi l’un des meilleurs d’entre nos aînés, sinon le plus grand par le talent, le plus génial à coup sûr et le plus glorieux, s’en est allé dans ce qu’il appelait lui-même, « l’à quoi bon des derniers jours… » 1895. […] Chez eux commençait de s’accomplir l’influence de l’objet d’art sur la littérature, et cette influence est aujourd’hui un fait capital, qui tient à toutes sortes de causes éparses dans nos moeurs, depuis des théories de critique jusqu’à des habitudes d’ameublement Sous cette influence ils créaient une forme particulière de roman, qui se trouve capable d’exprimer mieux qu’aucune autre les maladies morales de l’homme moderne, et, pour écrire ce roman, ils inventaient et mettaient en pratique une méthode de style si entièrement neuve que les meilleurs juges de leur époque en furent étonnés. […] Cet étrange roman, le meilleur à mon sens de ceux qui sont dus à la collaboration des deux frères, résume merveilleusement leur conception de l’âme avec ses agonies, ses décompositions de volonté. […] La seconde a porté ses meilleurs fruits chez les Allemands et les Anglais, qui lui doivent leur art de suggestion et de profondeur. […] Scherer avoue dans sa notice qu’Amiel semblait à ses meilleurs amis une énigme.
disait Walter Scott1244, c’était un homme d’une véritable bonté de cœur, ayant les sentiments les plus affectueux et les meilleurs. […] La vérité est qu’il emploie le meilleur de son temps à dormir, à dîner, à bâiller, à travailler comme un cheval, et à s’amuser comme un singe. […] Sceptique par misanthropie, cynique par bravade, c’est toujours l’humeur triste et militante qui le déchaîne ; la volupté méridionale ne l’a point conquis ; il n’est épicurien que par contradiction et par instants. « Donnez-nous du vin, des femmes, de la gaieté, des éclats de rire, — demain des sermons et de l’eau de Seltz. — L’homme étant un être raisonnable, doit se griser1320. — Le meilleur de notre vie n’est qu’ivresse. — Je voudrais être argile — autant que je suis sang, moelle, passion et sensation, — parce qu’alors le passé serait passé.
C’est de Lopès de Vega qu’il a emprunté le caractere du Menteur, dont il disoit avec tant de modestie & si peu de raison, qu’il donneroit deux de ses meilleures pieces pour l’avoir imaginé. […] Les Italiens ont eux-mêmes reconnu la supériorité du comique François ; & tandis que leurs histrions se soûtiennent dans le centre des beaux arts, Florence les a proscrits dans son théatre, & a substitué à leurs farces les meilleures comédies de Moliere traduites en Italien. […] Il suit des principes que nous venons d’établir, qu’il n’y a de critique universellement supérieur que le public, plus ou moins éclairé suivant les pays & les siecles, mais toûjours respectable en ce qu’il comprend les meilleurs juges dans tous les genres, dont les opinions préponderantes l’emportent, & se réunissent à la longue pour former l’avis général. […] Les derniers de cette derniere classe sont ceux qui attaquent tous les jours ce que nous avons de meilleur, qui louent ce que nous avons de plus mauvais, & qui font, de la noble profession des Lettres, un métier aussi lâche & aussi méprisable qu’eux-mêmes (M. de Voltaire dans les Mensonges imprimés). […] Dans l’apologue, les animaux sont quelquefois les précepteurs des hommes, Lafontaine l’a dit : mais ce n’est que dans le cas où ils sont représentés meilleurs & plus sages que nous.
… Le mouvement est beau et ces deux quatrains ne diffèrent guère des meilleurs de ceux des parnassiens les plus classiques, si l’auteur ne nous informait de ses tendances rénovatrices par le manque de majuscules au commencement de ses vers. […] » Leurs meilleurs vers étaient pleins d’elle. […] Mais la loi du nombre nous fait descendre en spirale aux plus bas-fonds de la démagogie, et la menace de cette barbarie prochaine incline les meilleurs esprits, ceux-là mêmes qui furent les adeptes les plus fervents et les plus sincères du suffrage universel, à chercher des garanties contre ses fatalités. […] Gabriel Séailles. — Ernest Renan Voici un des meilleurs livres qui aient été écrits sur l’auteur de la Vie de Jésus. […] Il nous a confié la douleur que lui causa cette trahison : “L’Allemagne avait été ma maîtresse ; j’avais la conscience de lui devoir ce qu’il y a de meilleur en moi.
Nous verrons qui sera le meilleur jardinier. […] Il ne s’était fait ni meilleur ni plus mauvais qu’il n’était.
On sent que c’était murmurer à demi-voix, en plein jour, en beau soleil de trois heures après midi ; chaste et pur comme un rayon d’été ou comme le regard ravissant et respecté de cette charmante femme de votre meilleur ami, épars sur ce groupe de ses beaux enfants à peine éclos. […] La jeunesse emportée et d’humeur indiscrète Est la meilleure encor ; sous son souffle jaloux Elle aime à rassembler tout ce qui flotte en nous De vif et d’immortel ; dans l’ombre ou la tempête Elle attise en marchant son brasier sur sa tête : L’encens monte et jaillit !
Si l’on combat à ce point de vue l’influence de l’esprit français sur les Allemands, on ne combat point pour cela l’esprit français ; mais on met naturellement en lumière ce qui est, dans l’esprit français, en contradiction avec les qualités propres de l’esprit allemand, et ce dont l’imitation serait funeste pour nos qualités nationales… » Nouvelles de l’opéra Les compositeurs et les librettistes, qui possèdent dans leurs cartons des opéras terminés, peuvent s’en servir pour allumer leur feu cet hiver ; à moins qu’ils ne préfèrent s’armer de patience et attendre des temps meilleurs pour la musique et le drame lyrique. […] Trîstan a été représenté huit jours plus tard, avec M. et Mme Vogl qui y ont leurs plus difficiles et leurs meilleurs rôles.
Tout ce que je sais, c’est qu’en 1814 Béranger, consterné, comme tout le monde, des désastres que l’esprit de conquête avait accumulés sur la France, était d’autant moins partisan des conquêtes qu’il était meilleur Français. […] Ils étaient pleins d’espoir dans un meilleur avenir pour la révolution régulière, mais ils ne confondaient pas une conquête héroïque avec une philosophie.
« Heureux ceux, dit Homère, qui sont nés de race libre. » La race libre, avant le temps meilleur où tous furent libres, c’était nous. […] puisez dans des urnes un vin délicieux, le meilleur après celui que vous réservez pour le divin Ulysse, si toutefois il doit jamais revoir ses foyers !
Les meilleurs actes civils, administratifs, de la Constituante n’eurent leur pleine vigueur et leur précision d’action que lorsqu’ils eurent été repris par le Conseil d’État du Consulat.
Qui de nous deux a fait le meilleur marché ?
J’étais alors plus gaie qu’aujourd’hui. » Cet air vif de Heidelberg lui est encore présent après plus de cinquante ans comme au premier jour ; elle le recommande, quelques mois avant de mourir, à la demi-sœur à laquelle elle écrit (30 août 1722) : Il n’y a pas au monde un meilleur air que celui de Heidelberg, et surtout celui du château où est mon appartement ; rien de mieux ne saurait se rencontrer.
N’acceptons que la meilleure part de l’éloge ; et puisqu’il faut qu’aujourd’hui encore nous en soyons, avant de l’oser louer, à devoir excuser en elle ce savoir et à présenter les circonstances atténuantes, qu’on veuille songer que Mme Dacier, Mlle Anne Le Fèvre, fille d’un savant et d’un érudit, ne faisait, en s’adonnant, comme elle fit, à l’Antiquité, qu’obéir à l’esprit de famille et céder à une sorte d’hérédité domestique.
En conseillant au roi de faire impérieusement, et même avec menaces (s’il en était besoin), ces demandes assez singulières à ses alliés protestants pour battre ses sujets protestants, le cardinal, à qui son tact présageait qu’on obtiendrait tout, savait bien pourtant qu’il se mettait en grand hasard auprès du maître si l’on essuyait un refus : Qui se fût considéré lui-même, dit-il dans un sentiment de généreux orgueil, n’eût peut-être pas pris ce chemin qui, étant le meilleur pour les affaires, n’était pas le plus sûr pour ceux qui les traitaient ; mais sachant que la première condition de celui qui a part au gouvernement des États est de se donner du tout au public et ne penser pas à soi-même, on passa par-dessus toutes considérations qui pouvaient arrêter, aimant mieux se perdre que manquer à aucune chose nécessaire pour sauver l’État, duquel on peut dire que les procédures basses et lâches des ministres passés avaient changé et terni toute la face.
Mais la meilleure manière de les réhabiliter, la seule qui ne trompe point, c’est d’être soi-même d’autant plus honnête homme, d’autant plus humain, irrépréhensible et pur dans sa vie ; c’est d’être, aux yeux de ceux qui nous entourent, une réparation vivante à l’endroit surtout où le crime paternel a éclaté, et de forcer en sa personne l’estime qu’on entreprendrait vainement de faire remonter plus haut.
Un historien de la société anglaise au xviiie siècle, pour être un peu complet, ne pourrait éviter de parler d’elle, et la meilleure partie des pièces et témoignages qui la concernent, et qui mettent hors de doute son propre mérite à elle-même, nous vient du dehors.
» Mais c’est en vain qu’elle cherche à l’émouvoir sur cette rivalité si inégale : Rodrigue n’a pas regimbé sous l’aiguillon, l’ironie glisse sur lui et ne prend pas ; il s’obstine dans son idée de se laisser punir et immoler : il veut qu’on lui donne une autre et une meilleure raison de vivre que celle-là.
Comme le livre n’est destiné qu’à ceux de sa nationalité qui lisent le français et qu’il s’adresse, en revanche, à tous les lecteurs français dont la majorité est loin de posséder l’allemand, il eût été de meilleure grâce à M. d’Arneth d’en faire une publication toute française.
Et en général, ces lettres douces et faciles iraient à nous faire croire, pour peu qu’on le voulût, à un Talleyrand meilleur.
Aussi, nous qui regrettons personnellement, et regretterons jusqu’au bout, comme y ayant le plus gagné à cet âge de notre meilleure jeunesse, les commencements lyriques où un groupe uni de poëtes se fit jour dans le siècle étonné, — pour nous, qui de l’illusion exagérée de ces orages littéraires, à défaut d’orages plus dévorants, emportions alors au fond du cœur quelque impression presque grandiose et solennelle, comme le jeune Riouffe de sa nuit passée avec les Girondins (car les sentiments réels que l’âme recueille sont moins en raison des choses elles-mêmes qu’en proportion de l’enthousiasme qu’elle y a semé) ; nous donc, qui avons eu surtout à souffrir de l’isolement qui s’est fait en poésie, nous reconnaissons volontiers combien l’entière diffusion d’aujourd’hui est plus favorable au développement ultérieur de chacun, et combien, à certains égards, cette sorte d’anarchie assez pacifique, qui a succédé au groupe militant, exprime avec plus de vérité l’état poétique de l’époque.
Un aimable esprit qui donnait dans un autre abus, Émile Deschamps, pendant ce temps-là, n’avait pas de cesse qu’il n’eût remis sur de meilleures rimes les ballades de Moncrif.
J’entends par sportule la protection banale et à la fois empressée, le pied d’égalité avec les meilleurs.
Il fréquente les meilleures compagnies, celles de M. de La Rochefoucauld, de mesdames de La Fayette et de Sévigné, connaît les Lamoignon, les Vivonne, les Pomponne, et partout ses décisions en matière de goût font loi.
Ils n’ont pas l’instrument intérieur qui divise et discerne ; ils pensent par blocs ; le fait et le rêve leur apparaissent ensemble et conjoints en un seul corps Au moment où l’on élit les députés, le bruit court en Provence742 « que le meilleur des rois veut que tout soit égal, qu’il n’y ait plus ni évêques, ni seigneurs, ni dîmes, ni droits seigneuriaux, qu’il n’y ait plus de titres ni de distinctions, plus de droits de chasse ni de pêche ; … que le peuple va être déchargé de tout impôt, que les deux premiers ordres supporteront seuls les charges de l’État ».
Il a aimé le rythme vrai, comme tout à l’heure le style vrai ; il a été artiste jusqu’au fond, dans la versification, comme dans le dictionnaire ; il n’a songé qu’à rendre son idée sensible, et il a eu raison, car c’est la meilleure moitié de l’art.
N’est-ce que par une cruelle pitié que la nature a placé dans le cœur de l’homme l’espérance d’une meilleure vie à côté des misères humaines ?
Il s’est trouvé des gens (et j’en connais plus d’un) qui l’ont adorée comme une maîtresse et comme une divinité, passionnément et dévotement ; des fanatiques pour qui le meilleur plaisir ou même le plaisir unique a été le spectacle de la vie de la terre, de ses formes, de ses couleurs, de ses métamorphoses ; des initiés capables de passer une journée au bord de l’eau pour voir l’eau couler, ou sous les bois pour respirer la fraîcheur féconde, pour entendre le bruissement des feuilles et la palpitation des germes et pour boire des yeux toutes les nuances du vert ; capables d’y passer même la nuit pour y surprendre des effets de lune, pour assister à des mystères, pour s’enchanter de la féerie qui se lève dans les taillis aux heurts crépusculaires.
Bien loin donc que les travaux spéciaux soient le fait d’esprits peu philosophiques, ce sont les plus importants pour la vraie science et ceux qui supposent le meilleur esprit.
Un couteau neuf et affilé peut être de meilleur service qu’une épée historique rouillée et épointée.
Il peut arriver alors que le premier né de ces ouvrages similaires ne soit pas le meilleur, qu’une idée trouvée et mal exploitée par un talent novice ou secondaire soit plus tard mise en valeur par un maître, Molière a profité chacun le sait de trouvailles pareilles.
choisis entre ces deux parts celle que tu croiras la meilleure. » — Zeus ne se méprit point, mais voulant prendre le trompeur en flagrant délit, il enleva la graisse des deux mains, découvrit les os, et dit au Titan : — « Fils de Japet, subtil entre tous les êtres, ô cher !
Le père de famille dans l’âtre duquel il s’était assis rassasiait sa faim, étanchait sa soif, le faisait dormir dans son meilleur lit : souvent même il équipait un char ou un navire pour le renvoyer dans sa patrie, comblé de présent.
Tout au contraire, l’ancienne comédie en tire ses meilleures scènes et ses plus gais expédients.
Elle fut la première à conquérir en France, pour les actrices, la position de Ninon, c’est-à-dire d’une femme honnête homme, recevant la meilleure compagnie en hommes et même en femmes, pour peu que celles-ci eussent de la curiosité et un peu de courage.
Je ne l’aime pas quand elle est en adoration devant son idole, quand elle lui parle solennellement de l’univers, quand à propos d’un imprimé de lui, qu’il lui fait parvenir par la petite poste, elle s’écrie : « J’ai soupiré de ne pouvoir pas prendre l’univers à témoin d’une distinction si flatteuse. » Elle me paraît peu aimable quand elle lui dit encore : « Vous avez le plus beau génie du siècle ; moi j’ai le meilleur cœur du monde… Vous êtes digne qu’on vous élève des statues ; moi je suis digne de vous en élever. » Tout cela est déclamatoire, comme une page même de Jean-Jacques.
Un jour qu’à Poitiers, dans les premiers temps de son arrivée près du roi, un des docteurs du lieu voulait absolument savoir d’elle de quel idiome se servait l’archange en lui parlant, elle avait répondu à ce Limousin trop curieux : « Il parle un meilleur français que vous. » Chose mémorable !
Restons-en sur l’incroyable aveu de jubilation qu’on vient de lire, et disons hardiment : Tel était cet homme qui ne ment pas, qui ne dissimule pas, qui ne se fait pas meilleur qu’il n’est, et qui se trahit lui-même par son pinceau comme il traduit les autres.
J’en parlai le lendemain dans quelques-unes des meilleures maisons d’Agen ; on voulut voir le jeune homme, on le fit venir, on lui fit raconter le même fait ; mais la fièvre de l’émotion en lui s’était éteinte, il fut phraseur, maniéré, exagéré ; bref, il voulut faire et il ne fit pas.
Il est, dans la meilleure acception, de cette école genevoise, un peu écossaise, de l’école de l’observation précise et du sens moral.
Il disait assez plaisamment, pour indiquer qu’il n’écrivait pas toujours et partout ce qu’il avait de meilleur dans l’esprit : « Quand j’ai une bonne idée, je ne suis pas si bête que de la mettre dans le Journal des savants, je la garde. » Les articles nombreux qu’il a insérés dans ce journal justifieraient trop en effet cette parole et cette méthode de réserve et d’économie : ils sont judicieux, mais en général faits de pièces et de morceaux, et peu significatifs.
Lorsqu’elle revient à la Cour en 1643, Mme de Motteville nous décrit les divers personnages en scène, les divers intérêts des cabales ; elle se montre à nous au milieu de ces grandes intrigues comme un simple spectateur placé dans un coin de la meilleure loge et parfaitement désintéressé : Ainsi je ne songeais pour lors qu’à me divertir de tout ce que je voyais, comme d’une belle comédie qui se jouait devant mes yeux, où je n’avais nul intérêt. — Les cabinets des rois, dit-elle encore, sont des théâtres où se jouent continuellement des pièces qui occupent tout le monde ; il y en a qui sont simplement comiques ; il y en a aussi de tragiques dont les plus grands événements sont toujours causés par des bagatelles.
Courier, en ces années 1814-1815, jouissait de la meilleure réputation dans le monde royaliste de son pays ; on lui savait gré de n’avoir jamais donné dans l’Empire.
Il était ce qu’on aurait nommé autrefois un gentil esprit, narquois, un peu risqué et pourtant de très bonne compagnie, d’une élégance naturelle, bien que très négligé sur sa personne ; il avait beau se couvrir de tabac et garder au doigt sa tache d’encre, on le sentait essentiellement distingué, fait pour plaire, et ayant tout le meilleur goût de l’ancienne société.
Il entre dans une grande imprimerie, chez Palmer, puis chez Watts, s’y perfectionne dans son métier, cherche à y moraliser ses compagnons, à leur inculquer une meilleure hygiène, un régime plus sain, et à les prêcher d’exemple.
À la comtesse de Soissons, à l’occasion de la mort du comte son mari, il dira assez singulièrement et pour lui persuader qu’elle y a gagné plutôt que perdu : « Si vous désirez votre bien, il est meilleur que vous ayez un avocat au ciel qu’un mari en terre (sur la terre). » Une fois, il donne des conseils intérieurs et tout spirituels à une âme dévote qui éprouvait des peines et des découragements dans l’oraison ; il essaye avec elle d’un langage et d’une science mystique, où il est aisément vaincu par les saint François de Sales et les Fénelon.
Un des meilleurs témoins de ce temps-là, Mme Du Deffand, dont M. et Mme Necker firent la connaissance. en 1773, nous les a peints, la femme et le mari, et surtout le dernier, d’une façon vraie et qui ne laisse rien à désirer au point de vue de la société : « Ils ont voulu me connaître, dit-elle, parce qu’on m’a donné auprès d’eux la réputation d’un bel esprit qui n’aime point les beaux esprits ; cela leur paraît une rareté digne de curiosité. » Elle se reproche d’abord d’avoir cédé à leur désir, puis bientôt, quand elle a connu M.
Joubert, platonicien de pensée, et placé au meilleur point de comparaison entre les deux écoles, a dit : Les Necker et leur école : — Jusqu’à eux on avait dit quelquefois la vérité en riant ; ils la disent toujours en pleurant, ou du moins avec des soupirs et des gémissements.
Eh bien, songez l’homme meilleur.
Le meilleur, c’est-à-dire sa raison, n’a d’autre règle qu’elle-même : elle ne se soumet qu’à l’évidence.
Le plus beau, le meilleur de ce repas a été dévoré, mais à ces reliefs on peut juger encore de la magnificence de ce prodigue qui, sans avoir un sou, donna aux riches de son temps des fêtes merveilleuses avec son esprit seul, et y mangea sa gloire en y dépensant son génie.
… Et quelle meilleure raison de le croire et de l’espérer que de le voir fouler aux pieds avec un mépris presque joyeux toutes les idées, les opinions et les passions de sa jeunesse ?
Ce qui compte et ce qui demeure, c’est ce qu’on a apporté de vérité positive . l’affirmation vraie se substitue à l’idée fausse en vertu de sa force intrinsèque et se trouve être, sans qu’on ait pris la peine de réfuter personne, la meilleure des réfutations.
« Après avoir étudié, dit-il quelque part, pendant de longues années, la peinture des diverses écoles, j’ai pénétré leurs secrets et j’en ai recueilli tout ce qu’il y a de meilleur. […] C’est ainsi que nous avons les gens qui avalent une grande quantité de saké pour se vanter de leur capacité, aussi bien que nous avons les gens qui se retiennent, pour vanter leur modération et proclamer qu’une petite quantité de saké est le meilleur des médicaments. […] Le second volume de la Mangwa paraît seulement en 1814, deux ans après la publication du premier volume, avec une préface de Rokoujuyén, et la collaboration pour le fac-similé des dessins de Toyenrô Bokousén et de Todoya Hokkeï, qui deviendra le meilleur élève et approchera le plus du talent de Hokousaï. […] Cette voyageuse qui marche rapide à travers la campagne, se dirigeant vers deux femmes à la porte d’une habitation, au loin, au loin, c’est Hotoké, la maîtresse de Kiyomori, la plus belle et la meilleure danseuse de son temps. […] Je lui ai répondu que le meilleur moyen était un jeu qui consistait de chercher à former les dessins d’après les lettres, et j’ai pris mon pinceau, et lui ai montré comment on peut facilement dessiner.
Le physicien écarte, pour la renvoyer au physiologiste, ou au psychologue, ou au métaphysicien, la meilleure partie de l’essence des phénomènes physiques ; et les lois qu’il pose ne concernent que les relations quantitatives que l’on peut découvrir dans ces phénomènes. […] La vérité paraît être que cette théorie a rendu d’immenses services, qu’elle est une précieuse notation et sans doute la meilleure que nous possédions, mais qu’elle ne saurait prétendre à déterminer métaphysiquement la nature même des choses. […] Les meilleurs hommes d’une nation, disait Renan, sont ceux qu’elle crucifie. […] Dans les sciences biologiques, on peut employer encore cette méthode ; mais alors on laisse visiblement en dehors de son investigation la meilleure partie et la plus caractéristique des phénomènes.
Cette biographie documentaire, officielle dans le meilleur sens du mot, il appartient aux concitoyens d’Amiel de l’écrire, et particulièrement à M. […] Durant toute la première jeunesse d’Amiel, l’amour fut exclu non seulement de sa conversation, mais de ses confidences, et d’abord des confidences au meilleur ami, au Journal. […] Amiel, dans sa famille, ne s’est brouillé avec personne, mais il a toujours pensé qu’il se montrait meilleur parent qu’on ne l’était avec lui. […] Il écrit deux judicieux essais de critique, ses meilleurs, une étude sur Mme de Staël et une Caractéristique de Jean-Jacques Rousseau.
Loin de mourir prématurément, il avait constamment joui de la meilleure santé du monde, aimant, dit-on, à bien dîner et digérant toujours parfaitement. […] la meilleure preuve de l’erreur de ce procédé est dans l’histoire de son auteur. […] Rien ne prouve mieux combien il a souffert que la conclusion à laquelle il arrive : le néant envisagé comme sa meilleure espérance. […] Les influences transmises avec le sang sont peut-être, en effet, la meilleure explication des troubles dont ils ont souffert tous deux. […] Or, cette œuvre nous représente précisément une jeune femme du meilleur monde, atteinte de la maladie du siècle.
. — À cause de cela, la sentinelle lui a cassé sa couronne, — lui a coupé la tête et tout, mon garçon1155. » Étrange gaieté, toute sauvage et nerveuse, et qui, avec un meilleur style, ressemble à celle du Ça ira. […] Voilà son grand poëme, the Task. « Comparés à ce livre, dit Southey, les meilleurs poëmes didactiques sont comme des jardins compassés auprès d’un vrai paysage boisé. » Si l’on entre dans le détail, le contraste est plus grand encore. […] Son meilleur plaisir est de suivre tout au long non point même un vice, mais un travers, la manie du bric-à-brac dans l’antiquaire, la vanité archéologique dans le baron de Bradwardine, le radotage nobiliaire dans la douairière de Tillietudlem, c’est-à-dire l’exagération plaisante de quelque goût permis, et cela sans colère, parce qu’en somme ces gens ridicules sont estimables et parfois généreux.
Il est toujours parmi nous et il est en nous, par son œuvre et par l’influence de son œuvre, que subissent et avec joie les meilleurs d’entre les écrivains et les artistes de l’heure actuelle : c’est qu’il a rouvert les portes de l’au-delà closes avec quel fracas, on s’en souvint, et par ces portes toute une génération s’est ruée vers l’infini. […] André Gide J’écrivais en 1891, à propos des Cahiers d’André Walter, œuvre anonyme, ces notes : « — Le journal est une forme de littérature bonne et la meilleure peut-être pour quelques esprits très subjectifs. […] Tout cela donc étant admis et admis aussi que si l’Animale est le livre le plus singulier de Rachilde (quoique pas le plus équivoque), le Démon de l’Absurde est le meilleur, j’ajouterais volontiers, non pour le seul plaisir de me contredire et d’annihiler la vertu des précédentes pages, que ce recueil de contes et d’imaginations dialoguées m’affirme un effort réalisé de véritable sincérité artistique.
Conscience et inconscience n’en marquent pas moins les directions où se sont développés les deux règnes, en ce sens que, pour trouver les meilleurs spécimens de la conscience chez l’animal, il faut monter jusqu’aux représentants les plus élevés de la série, au lieu que, pour découvrir des cas probables de conscience végétale, il faut descendre aussi bas que possible dans l’échelle des plantes, arriver aux zoospores des Algues, par exemple, et plus généralement à ces organismes unicellulaires dont on peut dire qu’ils hésitent entre la forme végétale et l’animalité. […] Toutes les pièces en seraient disposées en vue du meilleur fonctionnement possible de la machine. […] Le premier mouvement est de se chercher un abri ; le second, qui est le meilleur, est de se rendre aussi souple que possible pour la fuite et surtout pour l’attaque, — attaquer étant encore le moyen le plus efficace de se défendre.
Plus profond que sublime ; c’est le meilleur philosophe moral que nous ayons en français.
Le nom de Drouot52, par exemple, peut en donner la meilleure idée.
Si les Mémoires de M. de Talleyrand ne sont pas un leurre et une vaine promesse, il lui reste à parler d’elle, lui le dernier de tous, et, avec le prince de Ligne, le meilleur juge.
La meilleure est celle qui en a le moins.
Ainsi notre propre Moyen-Âge, en ce qu’il a eu de meilleur et d’excellent, notre architecture d’alors, bien nationale, bien originale, née chez nous dans l’Ile-de-France ou aux environs, a eu tort à nos yeux, et l’on est allé, dans la suite, chercher ailleurs, à l’étranger, bien loin, ce dont on avait la clef sous la main et chez soi.
Vaugelas, dans ses Remarques publiées en 1647, fait souvent cette observation que, depuis dix ou douze années, tel ou tel usage qu’il estime meilleur s’est introduit et a prévalu : or, ces dix ou douze années en arrière se rapportent parfaitement à la venue du Cid.
Cela est vrai, depuis le souverain qui, lorsqu’il est fait pour l’être, parle des matières d’État avec élévation, avec dignité et simplicité, jusqu’à l’homme spécial et plein de son sujet qui, pour peu qu’il soit à la fois homme d’esprit, se trouve être son meilleur truchement à lui-même.
Le premier sens plus large, qui a persisté dans l’expression de bon compagnon, et dans lequel il entre de la franchise et de la gaieté naturelle, est bien le meilleur et le plus français ; Maurice le définit à merveille par opposition à ce qui est serré, discret, cérémonieux, c’est-à-dire à ce qui constitue le comme il faut aux yeux de certaines gens.
Une lettre fort belle et d’une noble franchise de Paris Du Verney au maréchal, à la date du 6 novembre, nous met bien au fait des prétentions du victorieux et des résistances de ses meilleurs amis à, ce qui ne leur semblait pas raisonnable.
Je ne crois rien m’exagérer, mais ce récit naturel, qui d’une part nous montre des populations exaspérées, fanatisées, sauvages, des chefs et des gouverneurs timides et obligés de hurler avec la populace, de peur de la voir se déchaîner ; qui, d’autre part, nous fait entrevoir des âmes humaines comme il s’en rencontre partout, des cœurs pétris d’un meilleur limon et qui s’attendrissent au spectacle des peines et des souffrances de leurs semblables ; ce récit, sans y viser, a quelque chose de pathétique et de tout à fait virgilien : « Au coucher de la lune, l’obscurité devint profonde ; les guérillas perdirent toute trace de chemin et nous surveillèrent de plus près.
Je ne crois pas que la meilleure manière de servir la mémoire de Malouet soit d’exagérer ses mérites ni d’amplifier son influence, et encore moins de chercher auprès de lui une occasion banale de déclamer contre la Révolution ; mais il manquerait quelque chose à la connaissance de ces temps orageux, si on ne l’écoutait et si l’on ne tenait grand compte de son témoignage.
Toutefois la familiarité aurait eu de plus graves inconvénients, et, au défaut de la juste mesure, toujours difficile à observer, peut-être a-t-il pris le meilleur parti.
Les quatre volumes qui forment l’ensemble des poésies d’Olivier de Magny ont été élevés à des prix fabuleux ; et quelques-uns des mêmes hommes qui acquéraient ces poètes coûte que coûte, et les couvraient de maroquin pour leur bibliothèque de luxe, en usaient, en savaient le bon et le meilleur, et en écrivaient des notices.
La jeunesse emportée et d’humeur indiscrète Est la meilleure encor ; sous un souffle jaloux Elle aime à rassembler tout ce qui flotte en nous De vif et d’immortel ; dans l’ombre ou la tempête Elle attise, en marchant, son brasier sur sa tête : L’encens monte et jaillit !
Ce serait une liberté de plus que nous aurions conquise, et semblable à beaucoup d’autres en ce siècle de liberté : Boileau le satirique et le portraitiste La Bruyère auraient eu meilleure condition en leur temps.
Quand on lui demandait s’il n’avait pas quelque dernier opuscule en portefeuille, il répondait en désignant le Presbytère, l’Héritage, la Bibliothèque de mon oncle, la Traversée, le Col d’Anterne, le Lac de Gers, un choix enfin des meilleurs écrits de M.
Aujourd’hui j’ai vieilli, j’ai réfléchi, je me suis donné tort ; et vous n’avez, mon ami, à recevoir aucun pardon, n’étant en rien coupable. » La combattant sur ce découragement qu’il sentait injuste, il obtenait de meilleurs aveux, et négligeait ces petits souvenirs accumulés, les croyant dévorés chaque fois par la passion survenante.
Vers la même époque, en Angleterre, les auteurs n’étaient pas en condition meilleure et on trouve là-dessus de curieux détails dans les Vies des poëtes par Johnson et les Mémoires de Samuel Pepys.
Effacé à son arrivée par les ministres d’Angleterre et d’Allemagne, il n’avait dû qu’à lui-même, à cet heureux accord de décision et de bonne grâce qui ne se rencontre qu’aux meilleurs moments, de se conquérir de plain-pied une considération dont l’effet s’étendit par degrés jusque sur ses démarches politiques.
“Généreux peuple, malheureux peuple, criait-il, on te trompe, on te perd, on immole tes meilleurs amis !
La lettre était cruelle : « Mon ami, nous venons de perdre la meilleure des mères : je t’annonce à regret ce coup funeste… Quand tu cesseras d’être l’objet de nos sollicitudes, nous aurons cessé de vivre.
Mais ils prenaient surtout leur matière à la tradition orale du peuple, et c’est de là que vient la meilleure partie des poèmes de Renart.
Donc, l’antiquité, c’est la nature ; et imiter l’antiquité, c’est user des meilleurs moyens que l’esprit humain ait jamais trouvés pour exprimer la nature en perfection.
Mais il ne s’ensuit pas que le noble historien se soit trouvé lui-même dans les meilleures conditions pour nous faire une peinture absolument fidèle du grand Condé Je ne nomme que celui-là, car c’est lui qui remplit la moitié du troisième volume et tout le quatrième.
L’esprit consiste à savoir frapper plusieurs organes à-la-fois ; & si l’on examine les divers écrivains, on verra peut-être que les meilleurs & ceux qui ont plû davantage, sont ceux qui ont excité dans l’ame plus de sensations en même tems.
Pourtant, de ce qu’aucun peintre n’a pu faire un portrait tout à fait ressemblant, devons-nous conclure que la meilleure peinture soit de ne pas peindre ?
L’ardeur de rendre meilleur, s’il l’éprouve, c’est pour s’en enorgueillir intimement ; et il ne l’éprouve qu’à de certaines heures seulement, sous le charme d’une idée, et sans une envie régulière d’être même un infime instrument désintéressé de réforme ou d’activité réorganisatrice.
Le vieillard, en perdant ses illusions, ne perd-il pas ses meilleures raisons d’être vertueux ?
« Les meilleurs prédicateurs de l’Empire, disait Voltaire, sont les auteurs dramatiques. » Mais il faut ajouter qu’ils prêchent tout autre chose que l’orthodoxie catholique.
Un essai d’application est sans doute le meilleur moyen de donner un corps à ces abstractions.
En littérature ancienne, Huet était du meilleur goût, du plus sain et du plus fin, du plus délicat et du plus sévère : en français, il est sujet à se tromper, à confondre, à ne point marquer nettement les différences.
Les Bohémiens sont une de ces ballades ou fantaisies philosophiques, d’un rythme vif, svelte, allègre, enivrant ; c’est la meilleure peut-être, la plus belle et la plus parfaite de ses chansons que j’appelle désintéressées, et qui ne doivent rien aux circonstances.
Sa provision d’idées est faite ; elle rejetterait les vérités les mieux démontrées, et résisterait aux meilleurs raisonnements, s’ils contrariaient les premières impressions qu’elle a reçues.
Il me dit : « Vous voyez un homme au désespoir, j’ai perdu tous mes amis ; MM. de Nemours, de La Rochefoucauld et Clinchamp, sont blessés à mort. » Je l’assurai qu’ils étaient en meilleur état qu’il ne les croyait… Cela le réjouit un peu, il était tout à fait affligé ; lorsqu’il entra, il se jeta sur un siège, il pleurait et me disait : « Pardonnez à la douleur où je suis. » Après cela, que l’on dise qu’il n’aime rien ; pour moi, je l’ai toujours connu tendre pour ses amis et pour ce qu’il aimait.
que Mirabeau le sentait lorsque, impatient de ces éternelles remises de l’« homme aux indécisions » (c’est ainsi qu’il appelle La Fayette), et de cette pudibonderie si hors de propos, irrité de voir en tout et partout les honnêtes gens de ce bord en réserve et en garde contre lui, il s’écrie : « Je leur montrerai ce qui est très vrai, qu’ils n’ont ni dans la tête, ni dans l’âme, aucun élément de sociabilité politique. » Et relevant la tête en homme qui, avec ses taches, avait son principe d’honneur aussi et le sentiment de sa dignité, il écrivait un jour (1er décembre 1789) à La Fayette, sans craindre d’aborder le point délicat et qui recelait la plaie : J’ai beaucoup de dettes, qui en masse ne font pas une somme énorme ; j’ai beaucoup de dettes, et c’est la meilleure réponse que les événements puissent faire aux confabulations des calomniateurs.
Elle y parut aussitôt avec avantage, y fut accueillie, célébrée dans les meilleures sociétés, et commença à écrire des romans, sans y mettre toutefois son nom et en se dérobant sous celui de son très glorieux frère.
Pour Gibbon, en racontant les impressions qu’il reçut à ce retour, il fait semblant d’être un peu piqué dans son ancien amour ou dans son amour-propre d’amant sacrifié ; mais, en y regardant bien, on voit qu’il est plutôt charmé de trouver désormais en Mme Necker, quand il viendra à Paris, une introductrice naturelle auprès de la meilleure société, auprès surtout de ce cercle de philosophes et de beaux esprits dont il était si curieux et si digne, lui qui ne vivait que de la vie de l’esprit.
Je ne sais pas quel mets nous eût paru meilleur que nos raves et nos châtaignes ; et en hiver, lorsque ces belles raves grillaient le soir à l’entour du foyer, ou que nous entendions bouillonner l’eau du vase où cuisaient ces châtaignes si savoureuses et si douces, le cœur nous palpitait de joie.
Deux considérations agissaient surtout sur l’esprit de Marmont : donner à ce gouvernement une force militaire et morale qui lui permît de compter près des Alliés, et obtenir pour Napoléon déchu des conditions meilleures.
On en jugera par un seul trait : Que de fois, s’écrie-t-il, je me suis trouvé meilleur en le quittant !
[NdA] Depuis que ceci est écrit, lisant la correspondance du grand Frédéric avec Darget (tome XX des Œuvres de Frédéric le Grand, Berlin, 1852), j’y trouve des jugements d’une précision définitive et terrible : Voltaire s’est conduit ici en faquin et en fourbe consommé ; je lui ai dit son fait comme il mérite… Voltaire est le plus méchant fou que j’aie connu de ma vie, il n’est bon qu’à lire… Je suis indigné que tant d’esprit et de connaissances ne rendent pas les hommes meilleurs… Son caractère me console des regrets que j’ai de son esprit… Croiriez-vous bien que Voltaire, après tous les tours qu’il m’a joués, a fait des démarches pour revenir ?
Je n’ai donc point représenté les pays plus beaux qu’ils ne m’ont paru : je n’ai point peint les hommes meilleurs ou plus méchants que je ne les ai vus ; et j’ai peut-être été propre à les voir tels qu’ils sont, puisque je n’ai reçu d’eux ni bienfaits ni outrages.
Cela nous suffit ; et tous nos efforts seront payés, toutes nos ambitions seront satisfaites, si nous avons frayé à de meilleurs que nous la voie que nous avaient montrée Alexis Monteil et Augustin Thierry.
Le « public », m’ayant pas de personnalité qui résiste à l’artiste, entre plus facilement en société avec lui, et son jugement est souvent meilleur, par cela même, que celui des critiques de profession.
Qui ne mesure, à l’énoncé seul de ce caractère de vérité, la supériorité des figures humaines montrées ainsi, sur les meilleurs dessins de personnages fictifs, dans les romans et dans les drames ?
Celui qui nous a créés tous doit être manifesté à tous, et les preuves les plus communes sont les meilleures, par la raison qu’elles sont les plus communes ; il ne faut que des yeux et point d’algèbre pour voir le jour. » (Corresp. gén.
Je ne les regrette pas pour vous, la meilleure description dit si peu de chose, mais bien pour moi qui les aurais vus.
Ce mot latin, « Capitolium », te fait peut-être songer, mon ami, à quelque bâtisse vingt fois séculaire, — de l’âge des Thermes, rue de Cluny, à Paris ; et tu murmures déjà le vers des Feuilles d’automne : Toulouse la romaine, où, dans des jours meilleurs, etc.
Telle est la question, et elle est grave, car les hommes tiennent plus de place qu’on ne croit dans leurs doctrines, et la meilleure manière d’atteindre ces dernières, c’est de les frapper, à travers eux.
Philarète Chasles, cet écrivain à l’imagination humouristique, à la verve mousseuse et pétillante, à la grâce italienne, aurait mis, comme Beaumarchais, de la gaieté dans sa vengeance, — ce qui fait, en France, la vengeance meilleure.
L’Histoire ancienne me paraît une chose importante, parce que c’est pour ainsi dire la meilleure paraphrase du vers célèbre : Qui nous délivrera des Grecs et des Romains ?
Si l’excitation sexuelle, lorsqu’elle naît et s’élève en nous, éveille et fait briller nos facultés cérébrales, lorsqu’elle se prolonge, elle ne fait que les engourdir et les paralyser, et l’on ne peut citer de meilleure preuve de cet engourdissement que les « maux de tête » qui en résultent presque toujours.
Descartes a dit (au moins la foule l’a entendu ainsi) : « Ce qui est vrai, c’est ce qui est clair. » Notre meilleur professeur de philosophie de l’École normale, en présence d’un de ces systèmes qui en deux mots rendent compte de tout, disait doucement : « Oui, oui ; … c’est trop clair pour être vrai. » Il n’était pas très cartésien ce jour-là. […] Ils se persuadent donc qu’ils doivent, non seulement plaire aux dieux, comme tout à l’heure, mais leur obéir, et que leur obéir est sans doute la meilleure façon de leur plaire. […] Ils étaient les meilleurs Français du monde ; et c’est depuis les violences de la République autoritaire qu’ils le sont moins, ce que, sans l’approuver, je ne puis m’empêcher de comprendre et de trouver assez naturel. […] Tels furent, avec leurs inconvénients peut-être, avec celui surtout d’être désagréables à ceux qui veulent mener la France comme un éternel enfant, tels furent, beaucoup meilleurs à mon avis que mauvais, les effets de la liberté de l’enseignement en France sous le second Empire. […] Jamais ou presque jamais vous n’entendez, au café, en chemin de fer, sur le pont d’un bateau, parler d’une question administrative, d’une amélioration pratique, d’un meilleur aménagement de la maison commune.
Si j’avais cru que le meilleur parti à prendre fût de faire périr Catilina, je ne l’aurais pas laissé vivre un moment. […] Ta fermeté et ta vertu t’auraient fait tomber sous le glaive de la guerre civile, ou, si la fortune t’avait sauvé d’une mort violente, c’eût été pour te rendre témoin des funérailles de ta patrie ; et tu aurais eu non seulement à gémir sur la tyrannie des méchants, mais encore à pleurer sur la victoire du meilleur parti, souillée par le carnage des citoyens. » X Voilà la rhétorique de ce grand cœur.
Tu ne saurais pas aujourd’hui que les plus belles philosophies n’ont que des jours d’explosion et des années de fumée, fumée à travers laquelle on ne reconnaît plus rien que des décombres ; que les peuples, comme des banqueroutiers de la vérité, ne tiennent jamais ce qu’ils promettent ; que les princes les meilleurs ne recueillent que l’assassinat, comme Henri IV, ou le martyre, comme Louis XVI ; que les réformateurs les plus bienfaisants ont pour ennemis les utopistes les plus absurdes ; que les gouvernements héréditaires subissent les dérisions de la nature, qui ne sanctionne pas toujours l’hérédité du génie ou des vertus ; que les gouvernements parlementaires subissent la domination de l’intrigue, la fascination du talent, l’aristocratie de l’avocat, qui prête sa voix à toutes les causes pourvu que l’on applaudisse, et qui est aux assemblées ce que la caste militaire est aux despotes, pourvu qu’ils les payent en grades et en gloire ; que les gouvernements absolus font porter à tous la responsabilité des fautes d’une seule tête ; que les gouvernements à trois pouvoirs sont souvent la lutte de trois factions organisées qui consument le temps des peuples en vaines querelles, qui n’ont d’autre mérite que d’empêcher les grands maux, mais d’empêcher aussi les grandes améliorations, et qui finissent par des Gracques ou par des Césars, ces héritiers naturels des anarchies ou des servitudes ; que les républiques sont la convocation du peuple entier au jour d’écroulement de toute chose pour tout soutenir, le tocsin du salut commun dans l’incendie des révolutions qui menace de consumer l’édifice social ; mais que si ces républiques sauvent tout, elles ne fondent rien, à moins d’une lumière qui n’éclaire pas souvent le fond des masses, d’une capacité qui manque encore au peuple, et d’une vertu publique qui manque plus encore aux classes gouvernementales. […] — Ce que je ferais moi-même, me répondit-il sans hésiter : j’irais, j’écouterais, je donnerais sincèrement les conseils qui me paraîtraient les meilleurs.
Il veut bien remarquer que « de la difficulté vaincue naît un plaisir très sensible pour le lecteur. » La raison est bonne ; mais il y en a une meilleure. […] Un écrit qui ne persuade pas quelque vérité ou ne redresse pas quelque erreur, une peinture qui ne fait pas aimer le beau ou haïr le laid, un ouvrage d’esprit où l’écrivain ne communique pas avec le lecteur par ce qu’il a de meilleur en lui, n’est qu’une production méprisable ou un vain jeu d’imagination.
Le jour où il me plaira de tenter la fortune des planches une quatrième fois, je commencerai par choisir mon terrain avec le plus grand soin, afin de livrer bataille dans les meilleures conditions possibles. […] Il fallait m’élever autrement et me donner de meilleurs exemples.
Des livres estimés ne sont pas d’une meilleure langue : l’à-peu près qui est dans l’écriture n’étant que le reflet de la confusion mentale qui règne dans les esprits. […] Sa fortune était basée sur un calembour digne du marquis de Bièvre, qui n’en fit guère de meilleur.
Ces traits sont les meilleurs, parce qu’ils nous montrent le phénomène dans toute sa force. […] Les exemples les plus simples seront les meilleurs. […] Si elle voyait un sac de blé, aussitôt commençait dans son cerveau un travail de numération sur le nombre des grains contenus dans la ville, dans la région, dans le pays tout entier Elle confessait que non seulement elle se sentait entraînée par une force irrésistible à faire des calculs aussi étranges, mais que ces idées fixes étaient si bien organisées que si, pendant ce pénible travail, elle était interrompue par l’impossibilité d’aller plus loin ou par quelque autre cause, elle éprouvait un sentiment d’angoisse avec des souffrances physiques inénarrables36. » On me signale un jeune homme qui passe la meilleure partie de son temps à calculer l’heure de départ et d’arrivée, pour chaque station, des trains de chemin de fer sur toute la surface du globe.
L’évolution doit donc comporter à tout moment une interprétation psychologique qui en est, de notre point de vue, la meilleure explication, mais cette explication n’a de valeur et même de signification que dans le sens rétroactif. […] On s’exprime dans chaque cas particulier comme si le processus d’adaptation était un effort de l’organisme pour construire une machine capable de tirer des conditions extérieures le meilleur parti possible : puis on parle de l’adaptation en général comme si elle était l’empreinte même des circonstances, reçue passivement par une matière indifférente. […] Son objet n’est pas, en effet, de nous révéler le fond des choses, mais de nous fournir le meilleur moyen d’agir sur elles.
Je suis encore plus reconnaissant à M. de Souza de nous avoir cédé le meilleur, le plus définitif des éclaircissements, l’article magistral grandement développé, qu’a publié le mercure de France du 1er février 1925. […] Magie recueillante, comme parlent les mystiques, et qui nous invite à une quiétude, où nous n’avons plus qu’à nous laisser faire, mais activement, par un plus grand et meilleur que nous. […] Le meilleur de Tellier n’est pas là, mais voici pourtant une jolie page qui fait écho à celle de Guigou : et qu’on ne dise point non plus que, funambulesque ou olympienne, une poésie sans pensée n’est qu’un jeu puéril.
Les meilleurs esprits réalisent Valéry en ce mot, prononcé avec toute la ferveur et toute la plénitude qu’il appelle du cœur : le Poète. […] Aux meilleurs esprits Que d’erreurs promises ! […] Une autre figure — meilleure ou pire ?
Et j’ai toujours pensé que la meilleure réparation c’était de ne pas être vaincu. […] Corneille a choisi la meilleure part. […] Corneille a choisi la meilleure part. […] Que me parlez-vous à présent de savoir si c’est la faucille ou si c’est la serpette qui est le meilleur instrument, βελτιον ὀργανον. […] Et il sera trouvé meilleur de la quantité juste, qui est l’infini, mais de rien de plus.
C’est la meilleure manière de le lire, et lu ainsi, il est infiniment intéressant et curieux. […] » Il répond au sentiment du devoir chez Pauline : « Le meilleur est que je ne le voie plus. […] Le meilleur est que je ne voie plus celui-ci. ». […] C’est le meilleur des hommes. […] Ses épigrammes sont parmi les meilleures de la littérature française, qui en compte d’admirables.
La fistule n’a servi qu’à mieux voir, et à faire l’observation dans de meilleures conditions. […] La méthode expérimentale ne donnera donc pas des idées neuves et fécondes à ceux qui n’en ont pas ; elle servira seulement à diriger les idées chez ceux qui en ont et à les développer afin d’en retirer les meilleurs résultats possible. L’idée, c’est la graine ; la méthode, c’est le sol qui lui fournit les conditions de se développer, de prospérer et de donner les meilleurs fruits suivant sa nature. […] Un homme ignorant, qui ne connaîtrait pas la théorie, serait, en effet, sous ce rapport, dans de meilleures conditions d’esprit ; la théorie ne le gênerait pas et ne l’empêcherait pas de voir des faits nouveaux que n’aperçoit pas celui qui est préoccupé d’une théorie exclusive. […] Nous avons dit que dans ce cas il fallait ne pas subir le joug des théories, et que garder l’indépendance de son esprit était la meilleure condition pour trouver la vérité et pour faire faire des progrès à la science.
Or, qu’on sache, je vous prie, s’il pourrait supporter d’être amené ici ; et, s’il ne le peut, je l’irai voir. » Messire Jacques d’Audelée apprenant ce désir du prince, appelle huit de ses varlets et se fait porter par eux en sa présence : « Messire James, lui dit le prince, je vous dois bien honorer, car, par votre vaillance et prouesse, avez-vous aujourd’hui acquis la grâce et renommée de nous tous, et y êtes tenu par science certaine pour le plus preux. » Messire Jacques s’incline en disant qu’il ne pouvait faire moins sans honte, n’ayant fait qu’accomplir un vœu ; mais le prince insiste sur la louange : « Messire James, moi et tous les autres, nous vous tenons pour le meilleur de notre côté. » Et il le retient désormais pour son chevalier, lui octroyant cinq cents marcs de revenu par an.
En les voyant reparaître, la rancune contre lui se réveilla ; et il comprit qu’il n’avait rien de mieux à faire que de se tenir à distance de l’ours bernois et de renouveler bail avec Genève, ne fût-ce que comme le meilleur des lieux de repos et de plaisance, la mieux située des hôtelleries pour un citoyen du monde.
Chimène Gomez, la plus jeune des sœurs, est plus sage et ouvre le meilleur conseil : « Modérez-vous, dit-elle, mes frères, pour l’amour de la charité.
On consacre tous les jours de longues pages aux hommes soi-disant de puissance et d’action qui, bien souvent gouvernés eux-mêmes, passent pour avoir gouverné le monde, à ceux qui ont traité et souvent trafiqué des nations : pourquoi regarderait-on à quelques pages de plus ou de moins, quand il s’agit de ces êtres d’élite qui ont habité et véritablement régné dans la sphère spirituelle, dans le monde du cœur, et qui n’ont cessé toute leur vie de cultiver et de cueillir la fleur des meilleurs sentiments ; êtres innocents et brisés, mais qui parlent par leurs blessures et qui apprennent ou rappellent de douces choses, — ou des choses amères, exprimées avec douceur, — aux hommes leurs semblables ?
Il est, si je puis dire, un meilleur professeur.
— Effectivement, » ajouta Béranger Vers la fin de 1803, Béranger ayant fait un paquet de ses meilleurs vers, idylles, méditations, dithyrambes, etc., etc., les adressa, en les accompagnant d’une lettre fort digne, à un personnage éminent d’alors.
La meilleure façon de donner à connaître de telles activités morales, ce n’est pas en effet de les interpréter ni de les peindre, c’est surtout d’acquiescer à l’ensemble des vérités qu’elles restaurent, et de rendre témoignage au principe fondamental dont elles se déclarent les simples organes.
Dans ses meilleurs et ses plus poétiques moments, Mme Des Houlières a fait de jolis airs : c’est ainsi qu’elle appelle un simple couplet, une idée tendre, fugitive, un sentiment rapide qui nous arrive comme à travers un son de vieux luth ou de clavecin.
Prémunis par là contre bien des agitations insensées, sachons nous tenir à un calme grave, à une habitude réfléchie et naturelle, qui nous fasse tout goûter selon la mesure, nous permette une justice clairvoyante, dégagée des préoccupations superbes, et, en sauvant nos productions sincères des changeantes saillies du jour et des jargons bigarrés qui passent, nous établisse dans la situation intime la meilleure pour y épancher le plus de ces vérités réelles, de ces beautés simples, de ces sentiments humains bien ménagés, dont, sous des formes plus ou moins neuves et durables, les âges futurs verront se confirmer à chaque épreuve l’éternelle jeunesse.
Mais la meilleure raison encore du peu d’effet que faisait sur l’esprit de la Cour et de Paris la conduite véritablement respectable de Mesdames, c’était l’objet de leur sacrifice.
Et d’ailleurs on n’a pas eu la main heureuse : ce livre de lui, enveloppé et incriminé dans la liste, les Confessions d’un Révolutionnaire sont, de l’aveu même des adversaires, son meilleur livre, son plus beau.
L’homme a besoin de s’appuyer sur l’opinion de l’homme ; il n’ose se fier entièrement au sentiment de sa conscience ; il s’accuse de folie, s’il ne voit rien de semblable à lui ; et telle est la faiblesse de la nature humaine, telle est sa dépendance de la société, que l’homme pourrait presque se repentir de ses qualités comme de défauts involontaires, si l’opinion générale s’accordait à l’en blâmer : mais il a recours, dans son inquiétude, à ces livres, monuments des meilleurs et des plus nobles sentiments de tous les âges.
Cette élection ainsi modifiée, n’établirait-elle pas l’aristocratie des meilleurs, la prééminence des talents, des vertus et des propriétés ?