Hors de la politique, l’influence de Mme de Krüdner en 1815 à Paris, son action purement religieuse fut bien passagère, mais également vive et frappante sur ceux même chez qui elle ne durait pas.
Et les dauphins accourent vers lui. » En attendant, il avait traduit, ou plutôt développé, les vers de Pindare : Comme, aux jours de l’été, quand d’un ciel calme et pur Sur la vague aplanie étincelle l’azur, Le dauphin sur les flots sort et bondit et nage, S’empressant d’accourir vers l’aimable rivage Où, sous des doigts légers, une flûte aux doux sons Vient égayer les mers de ses vives chansons ; Ainsi. . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Mêmes sentiments dans le bas clergé, et encore plus vifs ; car il est exclu des hautes places, non seulement comme inférieur, mais encore comme roturier120.
Le 15 mai suivant, l’émeute, aux cris de : Vive la Pologne !
Et de quoi parle-t-il avec cette vive et douce animation qui colore les joues et qui enflamme le regard ?
« Une compagne dans ma chambrette, une perdrix blessée à l’aile, mais bien leste encore, bien vive, bien gentille ; elle se coule comme un rat dans tous les coins de sa prison et se prive, s’accoutume à me voir, si bien qu’elle mange et boit à mes côtés.
Chateaubriand tenta de se réconcilier avec lui par sa brochure : Le roi est mort, vive le roi !
À son exercice littéraire George Sand apportait une intelligence plus vive qu’originale, plus apte à refléter qu’à produire des idées, toute soumise aux impulsions de la sympathie et de l’imagination.
je crois, seigneur, en y réfléchissant, Que l’homme a toujours eu soif de son propre sang, Comme moi le désir de sa chair vive ou morte.
Les écrits de Lamennais nous renvoient éblouis et contristés ; Joseph de Maistre, après une première et vive résistance, nous laisse pour toujours avertis et fortifiés.
Sauf l’Indépendance qui reflétait l’opinion de Féti père, tous les organes de la presse bruxelloise se montrèrent pleinement élogieux, manifestèrent la plus vive admiration, souhaitant de juger prochainement les œuvres de Wagner au théâtre.
On admet aussi que parmi ces excitations, celles-là seulement qui sont assez vives pour prédominer sur les myriades d’excitations vagues de l’organisme, sont appelées proprement sensations.
Hippolyte Passy, un vieillard chauve, quelques cheveux blancs aux tempes, un petit œil, vif, brillant, allègre.
Et qu’il cherche l’Art et la Vérité ; qu’il montre des misères bonnes à ne pas laisser oublier aux heureux de Paris ; qu’il fasse voir aux gens du monde ce que les dames de charité ont le courage de voir, ce que les Reines autrefois faisaient toucher de l’œil à leurs enfants dans les hospices : la souffrance humaine, présente et toute vive, qui apprend la charité ; que le Roman ait cette religion que le siècle passé appelait de ce vaste et large nom : Humanité ; — il lui suffit de cette conscience : son droit est là.
Les grands ont beau s’en vanter : Vive la magnificence Qui ne coûte qu’à planter !
Il est vrai que jadis, respectant leurs ouvrages, Le cœur était touché de leurs doctes images ; Les vives passions s’y faisaient admirer : On était assez sot pour y venir pleurer.
Villemain, si disert, du moins de renommée, n’a guère donné de vif et de montant aux petites rancunes et aux petites afflictions de la maison dont il fait partie : il est émoussé et il est triste.
C’était l’expression des émotions les plus vives de la terreur ou de la joie.
Les verbes en are, dérivés du supin d’un autre verbe, marquent augmentation ou répétition ; ceux en essere, ardeur & célérité ; ceux en urire, desir vif ; ceux en illare, diminution. […] « Il en est des peuples entiers comme d’un homme particulier, dit du Tremblay, traité des langues, chap. 22 ; leur langage est la vive expression de leurs moeurs, de leur génie & de leurs inclinations ; & il ne faudroit que bien examiner ce langage pour pénétrer toutes les pensées de leur ame & tous les mouvemens de leur coeur.
Vingt épîtres de vingt pages ne montrent pas un caractère, et une vive parole le fait. […] Sitôt qu’on le contredit, il devient rouge, il écume, il veut rosser les gens : « Défais ton habit1076… » Il faut même l’empoigner à bras-le-corps pour l’arrêter de vive force.
Qu’il vive, qu’il périsse ou qu’il souffre, peu importe ! […] Certains parlent de moi, chétif, avec tant de haine qu’ils me feraient sans doute l’honneur de me brûler vif, si c’était encore la mode.
. — Si maintenant, après avoir considéré le passage de la représentation à l’idée, on regardait le passage de la représentation à la résolution, on y trouverait des différences élémentaires de la même importance et du même ordre, selon que l’impression est vive, comme dans les climats du midi, ou terne, comme dans les climats du nord, selon qu’elle aboutit à l’action dès le premier instant, comme chez les barbares, ou tardivement, comme chez les peuples civilisés, selon qu’elle est capable ou non d’accroissement, d’inégalité, de persistance et d’attaches.
Des fédérés et des républicains fanatiques montèrent sur les planches, trempèrent les pointes de leurs sabres et les lances de leurs piques dans le sang, et les brandirent vers le ciel en poussant le cri de : “Vive la République !
Toutefois, comme c’est, en réalité, sa propre pensée qu’il nous traduit, on y peut prendre un vif intérêt.
Comme on lui demande la sensation d’amour la plus vive, qu’il ait éprouvée dans sa vie, il cherche quelque temps ; puis il dit : « J’étais tout jeunet, j’étais vierge, avec les désirs qu’on a, lors de ses quinze ans.
Vive la liberté de Périclès et à bas la censure de Solon !
Qu’ont fait depuis trente ans Lamartine, Hugo, de Vigny, Sainte-Beuve, Théophile Gautier, qu’écrire en des œuvres fragmentaires, limitées, l’histoire de l’âme humaine, qu’exprimer dans une forme de plus en plus serrée et de plus en plus parfaite, impressions, rêves, aspirations, regrets, depuis la passion la plus vive jusqu’à la rêverie la plus vague ?
Il a reproduit avec génie la manière franche, l’expression mâle du grand poète Régnier ; et remontant aux premiers âges de notre poésie, il a rendu à nos vers l’indépendance de la césure et de l’enjambement, et ces formes elliptiques, et cette allure jeune et vive, dont ils n’avaient presque plus de traces.
Il y eut là une très vive querelle entre Racine et Molière ; par conséquent, ils ne pouvaient plus se trouver ensemble.
Sur le fond de l’immense pièce noyée d’ombre et ne recevant presque de clarté que par le vitrage arrondi, où la lune montait dans un ciel lavé, bleu de nuit, un vrai ciel d’opéra, la silhouette de la célèbre danseuse se détachait toute blanche, comme une petite ombre falotte, légère, impondérée, volant bien plus qu’elle ne bondissait ; puis debout, sur ses pointes fines, soutenue dans l’air seulement par ses bras étendus, le visage levé dans une attitude fuyante où rien n’était visible que le sourire, elle s’avançait vivement vers la lumière, ou s’éloignait en petites saccades si rapides qu’on s’attendait toujours à entendre un léger bris de vitre et à la voir ainsi monter à reculons la pente du grand rayon de lune jeté en biais dans l’atelier… Ce qui ajoutait un charme, une poésie singulière à ce ballet fantastique, c’était l’absence de musique, le seul bruit du rhythme, dont la demi-obscurité augmentait la puissance, de ce taqueté vif et léger, pas plus fort sur le parquet que la chute, pétale par pétale, d’un dahlia qui s’effeuille..
Le calcul est écrit au tableau, la solution est imprimée dans un livre ou exposée de vive voix ; mais les chiffres que nous voyons ne sont que des poteaux indicateurs auxquels nous nous reportons pour nous assurer que nous ne faisons pas fausse route ; les phrases que nous lisons ou entendons n’ont un sens complet pour nous que lorsque nous sommes capables de les retrouver par nous-mêmes, de les créer à nouveau, pour ainsi dire, en tirant de notre propre fonds l’expression de la vérité mathématique qu’elles enseignent.
Dans l’enfance, la mémoire est très forte ; aussi l’imagination est vive à l’excès ; car l’imagination n’est autre chose que la mémoire avec extension, ou composition. — Voilà pourquoi nous trouvons un caractère si frappant de vérité dans les images poétiques, que dut former le monde enfant.
J’avoue, du reste, que cette rébellion inutile, cette non-acceptation du monde comme il est, n’en est pas moins un très vif plaisir intellectuel. […] Meilhac et Halévy (comme, au reste, presque tout leur théâtre), en donne l’impression la plus vive. […] C’était cela, absolument cela, — avec une très légère pointe d’exagération, où l’on sentait ce vif discernement des traits les plus caractéristiques de l’objet imité, qui peut élever la parodie la plus folle jusqu’à la dignité de l’art. […] Bien que Mirelet vive avec son fils sur un pied de douce camaraderie et qu’il leur soit arrivé de chasser ensemble au jupon, ce n’est pas sans embarras qu’il annonce à Henri cet arrangement. […] Deux hommes fréquentent la maison : Charmeretz, homme de lettres de son état, célèbre ou, du moins, connu, et son ami Bernaud, petit employé à deux mille francs, un brave garçon, et d’intelligence vive et délicate.
Nous voulons que chaque homme vive éclairé et se dirige lui-même. […] Les cas seront présentés à vif, et plus proches.
. — Cet Antoine, pour qui on a tant fait, lui aussi, il a mérité qu’on l’aime ; il a été l’un des vaillants sous César, le premier soldat d’avant-garde ; la bonté, la générosité palpitent en lui jusqu’au bout ; s’il est faible contre une femme, il est fort contre les hommes ; il a les muscles, la poitrine, la colère et les bouillonnements d’un combattant ; c’est cette chaleur de sang, c’est ce sentiment trop vif de l’honneur qui cause sa perte ; il ne sait pas se pardonner sa faute ; il n’a pas cette hauteur de génie qui, planant au-dessus des maximes ordinaires, affranchit l’homme des hésitations, des découragements et des remords ; il n’est que soldat, il ne peut oublier qu’il a failli à la consigne : « Mon empereur ! […] Il dit au comte de Rochester, qui l’avait complimenté : « J’éprouve qu’il ne me sied pas de disputer en aucune chose contre Votre Seigneurie, qui écrit mieux sur le moindre des sujets que je ne le puis faire sur le meilleur. » Cette réplique paraissait vive.
« Ni en la saison d’été, ni aux jours de mai, jamais il ne sentit en son âme tant de joie et si vive que celle que lui fit éprouver la main de celle qu’il désirait comme amie. […] Il en sera fait ainsi en toute amitié. » Ses couleurs devinrent plus vives par l’amour qu’elle éprouvait.
Vive image de sa mission parmi les hommes auxquels il devait distribuer la parole, ce pain de vie !
Cette faim de se cognoistre, qui ne doit pas avoir pour résultat de se fixer, qu’est-ce autre chose, le plus souvent, qu’un vif amour de soi, qui se cache sous un air de curiosité pour ce qui est de l’homme en général ?
Faut-il démontrer qu’il n’est pas nécessaire d’avoir envie de fuir pour être un bon soldat, ni, pour être une femme fidèle, d’éprouver un vif désir de tromper son mari ?
Le bergsonisme a été une rupture, une déliaison vive et comme acharnée.
Oui, il rêvait la musique d’une machine, avec des « Vive l’Empereur !
Ce que vous devez y tracer, ce n’est pas la nature elle-même, c’est l’impression vive, profonde, originale, poétique en un mot, que cette nature a dû produire en vous.
Très vif.
Testament nuncupatif, testament fait de vive voix et devant témoin (Littré, etc.).
Le cannibalisme de cette anarchie, ce cannibalisme du fond du cœur de l’homme, qui y dort parfois, comme une bête féroce dans son antre, quand elle est repue, mais qui s’y réveille à certains moments de l’Histoire ; le cannibalisme de cette anarchie féconde en massacres, qui ne se contenta pas de la coupe réglée des échafauds, mais qui mangeait des cœurs tout chauds, faisait couler dans la bouche, ouverte de force, des frères vivants, le sang des frères égorgés, brûlait les femmes vives, les filles sous les yeux des mères, dans leurs châteaux incendiés, et fit de tout un peuple un bourreau de plusieurs millions de Robespierres, ne pouvait pas plus échapper à Forneron qu’à M.
cet accent y est si prononcé, si vif et si éloquent, que, de tous les grands moralistes qui l’ont précédé ou suivi, je n’hésite pas à poser que Proudhon est le plus chrétien La Bruyère excepté.
La Renée Mauperin qu’ils ont inventée, et non étudiée sur le vif comme ils le prétendent, commence comme une fille qui finit comme elle n’aurait jamais commencé.
Elle paraît à un moment où le nom et l’influence de Mallarmé ont atteint le plus vif éclat. […] Il faut que la page restitue une fraîcheur vive, un ordre naturel de sensations ; mais il faut aussi qu’un art subtil intervienne pour disposer, pour rendre plus nue encore cette fraîcheur, plus essentiel cet ordre, pour retrouver par-delà, en visée platonicienne, une Idée de la fraîcheur, une Idée de l’ordre spontané. […] Et, j’oubliais la tout aimable gratuité de l’entrée61. » On l’imagine humanisant davantage ce démon de l’analogie au point d’en faire un Ariel familier, le diluant par une eau qui fût l’eau vive de tout cela dont sa conversation gardait des flaques nostalgiques. […] Son style, sous cette face, est bien l’homme, l’homme non artificiel, mais, par-delà l’artificiel, soucieux jusqu’au tourment d’être vrai, de rester indifférent, de se mouler sur les formes vives d’une sensibilité qui demeure unique. […] La Page ainsi se précisait et s’idéalisait à la fois dans sa vive imagination.
On s’attarderait vainement à Mellin de Saint-Gelaisb, rhéteur précieux, qui fut célèbre pour « Douze baisers gagnés au jeu », et qui écrivait tous « les discours, soit en vers, soit en latin, qu’il y avait à faire en la Cour » ; à Bonaventure Des Périersc, conteur vif, plat poète, bien que, se souvenant d’Ausone, il ait dit que la vie « se passe ainsi que roses ou rosées » ; à Antoine Héroëtd, le Subtil, qui platonisa didactiquement ; à Jacques Pelletier, plus mathématicien que poète, donnant une précision d’algèbre aux langueurs de la Pastorale ; et à tant d’autres, jolis, polis, câlins, malins, fameux pour quatre épigrammes, illustres pour un rondeau jugé parfait, immortels pour deux ou trois « blasons ». […] Joachim du Bellay mêle quelque tendresse à la rhétorique d’amour ; ses vers, tantôt sémillants et vifs, tantôt fluents et languides, imitent tour à tour, pour parler à peu près comme Charles Fontaine, le feu ou la coulée de l’huile d’olive. […] Ce qui est certain, c’est que, quoique devant beaucoup aux poètes de Rome et ne laissant pas d’avoir beaucoup emprunté au Ronsard des Discours de la Remonstrance et de la Response, il est surtout, encore que très lettré, très personnellement « populacier », à prendre ce mot dans un sens d’éloge ; de tous les poètes de son époque, il est le seul qui, sans être gêné de souvenirs, encore qu’il traduise Horace, et sans être troublé de rêve, encore qu’il se croie inspiré, ait regardé l’humanité dans la réalité de la maison, du tripot, de la rue ; et son vers, en général sans exemple, son vers, vivant d’une familiarité de prose, subtil cependant, vif, imagier, — pittoresque, comme nous dirions aujourd’hui, — ne trouvera de ressemblance qu’au vers de Molière, plus large et plus sûrement significatif, mais moins « peuple », plus rassis, plus bourgeois. […] En même temps, François Coppée a été doué d’une vision, extraordinairement pénétrante, de la nature toute voisine de l’homme moderne, des paysages où se continue la ville ; et, tout de suite, des images neuves, vives, pittoresques, auxquelles personne n’avait songé avant lui, et qui ne seront plus oubliées, expriment sa vision, ou plutôt la font vivre d’une réalité à la fois facile et rare. […] Au surplus, — et cela aurait dû suffire à interrompre les ricanements, — il y avait dans les proses et dans les poèmes de Stéphane Mallarmé, outre un strict respect de la règle classique et romantique, un tel bonheur, çà et là, d’images vives et fines, une telle justesse, parfois, d’expression, — je veux dire le mot auquel aucun autre mot ne saurait être substitué, — et un si personnel, un si perspicace sentiment du lointain et de l’inconnu, que nous, ses admirateurs de la première heure, nous nous reprenions souvent à espérer qu’il allait être le grand poète que nous avions espéré de lui.
Il y avait déjà sept théâtres au temps de Shakspeare, tant le goût des représentations était vif et universel. […] que Faust vive en enfer mille années, cent mille années, mais qu’à la fin il soit sauvé !
À chaque instant il blesse au vif les théologiens qui font de la cause primitive un architecte ou un administrateur. […] L’homme n’est point un être inerte façonné par une constitution ni un être mort exprimé par une formule ; il est une âme active et vivante, capable d’agir, de découvrir, de créer, de se dévouer et avant tout d’oser ; la véritable histoire est l’épopée de l’héroïsme. — Cette idée est, à mon avis, une vive lumière.
Or ce groupement n’a pas eu lieu sans susciter de vives polémiques. […] Le Blond « un des rares poètes que nous pouvons admirer3 », et avec quelques autres « l’honneur des lettres françaises4 », mais encore à M. de Bouhélier il semblait « résolu à combattre par l’auguste éblouissement de la poésie et par la force de critiques vives, précises et irréductibles5 » Après ces articles, M.
Il est évident que nous avons affaire à une imagination extrêmement vive et allante et qui réagit parfois un peu trop vite aux premières indications de l’expérience. […] Elle lui redisait tout le temps : « Quel malheur que toi, qui ne viens jamais l’après-midi, pour une fois que cela t’arrive, je ne t’aie pas vu. » Il savait bien qu’elle n’était pas assez amoureuse de lui pour avoir un regret si vif d’avoir manqué sa visite, mais comme elle était bonne, désireuse de lui faire plaisir, et souvent triste quand elle l’avait contrarié, il trouva tout naturel qu’elle le fût cette fois de l’avoir privé de ce plaisir de passer une heure ensemble qui était très grand, non pour elle, mais pour lui. […] D’un côté il cherchait un beau sujet philosophique, et n’en trouvait pas, de l’autre il éprouvait des sensations, mais si particulières et si vives qu’il ne voyait pas ce qu’il pourrait jamais en faire.
L’enfant donna un coup vif, ramena la brioche, effraya les cygnes, saisit le gâteau, et se redressa.
Quant au réel, nous y insistons, Shakespeare en déborde ; partout la chair vive ; Shakespeare a l’émotion, l’instinct, le cri vrai, l’accent juste, toute la multitude humaine avec sa rumeur.
Un penchant violent à la luxure, une gourmandise raffinée, une malheureuse passion pour la littérature ou la musique, un amour sans réciprocité peuvent susciter des désirs très vifs.
Samuel Bailey, a fait une critique vive et quelquefois piquante de la phraséologie inexacte qui est inhérente à la méthode des facultés, qui les érige en entités distinctes de l’homme lui-même.
Ce manque d’universalité dans les goûts est d’autant plus accusé que les admirations sont plus vives, fait dont le contraire paraîtrait à première vue plus vraisemblable, et qui s’explique seulement si l’on considère l’admiration comme formée par une sorte d’adhésion, de dévouement, par la reconnaissance de soi-même en autrui.
Et lorsque le professeur Phillips demande pourquoi les mollusques d’eau douce sont restés presque invariables, depuis une époque très reculée jusqu’à nos jours, nous pouvons répondre qu’ils ont dû être soumis à une concurrence moins vive que les mollusques qui vivent dans les stations plus vastes des mers.
Il se formait ainsi un style composite et éclatant, moins naturel que celui de ses précurseurs, moins propre aux effusions, moins voisin de là vive sensation prime-sautière, mais plus solide, plus régulier, plus capable de concentrer en une large nappe de clarté tous leurs scintillements et toutes leurs lueurs. […] Les salutations sont un peu longues ; heureusement, les mets étant crus, « il n’y a point de danger que le dîner refroidisse. » L’ange, quoique éthéré, mange comme un fermier du Lincolnshire, « non pas en apparence, ni en fumée, selon la vulgaire glose des théologiens, mais avec la vive hâte d’une faim réelle et une chaleur concoctive pour assimiler la nourriture, le surplus transpirant aisément à travers sa substance spirituelle513. » À table, Ève écoute les histoires de l’ange, puis discrètement elle s’en va au dessert, quand on va parler politique.
MARTINE Et je te dis, moi, que je veux que tu vives à ma fantaisie et que je ne me suis point mariée avec toi pour souffrir tes fredaines etc… À propos de Corneille et de Racine, Péguy parlait du « départ en falaise », le souverain accent des premiers mots, abrupts, qui posent l’action et nous y font entrer dans la seconde : Impatients désirs d’une illustre vengeance… Ou bien : Oui, puisque je retrouve un ami si fidèle… Ou bien encore : Oui, je viens dans son temple adorer l’Éternel. […] L’accord, partant la réussite, ne pourront être que fortuits, sur un point vif qui momentanément polarisera et rassemblera une certaine catégorie de spectateurs : une idée qui est, comme on dit, « dans l’air », une allusion politique, ou un fait scandaleux… Et c’est à-quoi il faut se résigner, et c’est de quoi il faut se contenter.
L’Amateur d’autographes, un journal qui publie des lettres fort curieuses, en a donné plusieurs de La Fontaine d’un vif intérêt. […] Dans Notre-Dame de Paris, Victor Hugo a imaginé des personnages et une fable du plus vif intérêt ; dans Mauprat, George Sand a su passionner toute une génération par les amours imaginaires de ses héros. […] Sans doute, les impressions d’enfance ont été plus vives, l’œil a retenu les tableaux qui l’ont frappé tout d’abord ; puis, la paralysie s’est déclarée, et l’œil a beau regarder Paris, il ne le voit pas, il ne le verra jamais. […] Mais le tempérament de l’écrivain ne s’en affirme pas moins par la sensation très vive des faits et la mise en œuvre des observations recueillies.
On goûte enfin sans retenue la saveur des multiples portraits croqués sur le vif, qui font ainsi se croiser au tournant des pages Fénéon le « Méphisto Yankee », et le « vieux chat roux au visage nerveux », Verhaeren. […] Tout ceci dit pour causer, comme je voudrais le faire, du reste, de vive voix avec vous. […] Je lui adressais personnellement toutes Réponses qui me paraissaient nécessaires aux attaques trop erronées ou trop vives réponses également trop vives que sans délai insérait-il. […] Voici qu’en Mallarmé il goûte « les images vives et fines, la justesse d’expression, le si personnel, le si perspicace sentiment du lointain et de l’inconnu » en Verlaine « cette fraîcheur d’innocence, cette ingénuité infantile, charme frêle et impérissable de son œuvre, bouquet du mois de Marie, qui ne se fanera. ». […] L’Enquête sur « l’Evolution littéraire » de Jules Huret, commencée le 3 mars à « l’Echo de Paris », dénonça d’ailleurs une lutte tout aussi vive entre les diverses interprétations Symboliques et que, unies par des questions « de forme plutôt que par des idées », en effet, ce qui leur créait une cohésion apparente, la détruisait en même temps.
Sur ce point, mon cher enfant, je ne te crois pas forte ; ta tête est vive, ton caractère décidé : je ne te crois pas capable de te mordre les lèvres lorsque tu es tentée de faire une petite parade littéraire.
La peinture de leurs amours doit être aussi vive, car le chanoine avait mis le sinet sur cinq ou six stances.
Il n’était question d’abord que de m’exercer à la lecture par des livres amusants ; mais bientôt l’intérêt devint si vif que nous lisions tour à tour, sans relâche, et passions les nuits à cette occupation.
Si leurs sensations, relativement très passives, ne provoquent pas d’une façon assez nette des efforts moteurs, il n’en existe pas moins jusque dans ces sensations une certaine part d’activité, et d’activité motrice : on tend l’oreille pour mieux entendre, on meut les narines et on aspire l’odeur pour mieux sentir, on réagit contre une chaleur ou un froid trop vif par des mouvements dans les parties affectées.
Car il nous faut faire pour notre roman de Sœur Philomène, des études à l’hôpital, sur le vrai, sur le vif, sur le saignant.
Son amour des mots indéfinis c’est-à-dire tels qu’ils provoquent dans l’esprit non une image, mais la sourde tendance à en former une et le vif sentiment d’effort et d’élation qui accompagne toute tendance intellectuelle confuse le porta aux sujets où il pouvait le satisfaire, aux époques lointaines et vagues, aux mouvements intimes de l’âme féminine, aux scènes lunaires et aux théogonies mortes.
dans les nuances plus ou moins vives du teint ?