Il tenait du duc d’Orléans, futur régent, du marquis de La Fare, de Chaulieu et des habitués du Temple, du grand prieur de Vendôme chez qui, plus tard, Voltaire jeune le rencontrera au passage : il lui suffisait, en tout état de cause, de rester digne de ce qu’il appelait la société des honnêtes gens, mais ce mot commençait à devenir bien vague ; et Saint-Simon, plus sévère et qui pressait de plus près les choses, disait de lui : « C’était un cadet de fort bonne maison, avec beaucoup de talents pour la guerre, et beaucoup d’esprit fort orné de lecture, bien disant, éloquent, avec du tour et de la grâce, fort gueux, fort dépensier, extrêmement débauché (je supprime encore quelques autres qualifications) et fort pillard. » Ce qui s’entrevoit très bien dans le peu qu’on sait du rôle du chevalier de Bonneval dans ces guerres d’Italie, c’est qu’il n’était pas seulement né soldat, mais général : il avait des inspirations sur le terrain, des plans de campagne sous la tente, de ces manières de voir qui tirent un homme du pair, et le prince Eugène dans les rangs opposés l’avait remarqué avec estime. […] Elle se réduit à lui demander bien peu dans ses alarmes pendant la campagne ; tout le monde écrit, excepté lui : Je vous prie seulement de dire une fois tous les huit jours à votre valet de chambre que vous avez une femme qui vous aime et qui demande qu’on lui apprenne que vous êtes en bonne santé. […] Il y resta six mois seulement, après lesquels il put revenir à Constantinople.
Je ne voudrais pas jurer qu’il en fût seulement question dans cinq ou six siècles ; tant notre nation est inconstante et légère ! […] Mais n’anticipons point sur les ressorts et ficelles de Figaro, remarquons seulement que le succès du Barbier de Séville fut l’origine d’une grande réforme dans les rapports des auteurs dramatiques et des comédiens. […] Rien ne manqua à la solennité ni à l’éclat de cette première représentation : Ç’a été sans doute aujourd’hui, disent les Mémoires secrets, pour le sieur de Beaumarchais qui aime si fort le bruit et le scandale, une grande satisfaction de traîner à sa suite, non seulement les amateurs et curieux ordinaires, mais toute la Cour, mais les princes du sang, mais les princes de la famille royale ; de recevoir quarante lettres en une heure de gens de toute espèce qui le sollicitaient pour avoir des billets d’auteur et lui servir de battoirs ; de voir Mme la duchesse de Bourbon envoyer dès onze heures des valets de pied, au guichet, attendre la distribution des billets indiquée pour quatre heures seulement ; de voir des Cordons bleus confondus dans la foule, se coudoyant, se pressant avec les Savoyards, afin d’en avoir ; de voir des femmes de qualité, oubliant toute décence et toute pudeur, s’enfermer dans les loges des actrices dès le matin, y dîner et se mettre sous leur protection, dans l’espoir d’entrer les premières ; de voir enfin la garde dispersée, des portes enfoncées, des grilles de fer même n’y pouvant résister, et brisées sous les efforts des assaillants.
Nous n’avons point seulement une somme de représentations du moment précédent qui coexisterait immobile avec celles du moment présent, car ce total de représentations coexistantes et actuelles ne nous donnerait pas ridée du passé ou du futur, ni celle du potentiel, qui en est inséparable. […] Mon état sensitif est fonction du dehors et non pas seulement du dedans. […] On dira peut-être que la volonté, avec la force qu’elle confère aux idées, est seulement le reflet mental du mouvement réactif accompli par l’organisme.
On désireroit seulement qu’il eût montré plus de finesse en les distinguant. […] Il ne montre pas seulement de fautes ; il les corrige. […] Il veut seulement rendre les Gascons attentifs à des gasconismes qui ne leur sont que trop familiers, & dont il est important qu’ils se corrigent, s’ils veulent éviter ces petites humiliations auxquelles les personnes qui parlent mal sont exposées, surtout à Paris où ces expressions impropres ne manquent pas de donner lieu à des railleries dont il est toujours désagréable d’être l’objet.
Changez seulement l’instant et prenez le discours de Denis à sa péroraison, lorsqu’il a embrasé toute la populace de son fanatisme, lorsqu’il lui a inspiré le plus grand mépris pour ses dieux. […] Pourquoi ces statues qui peuploient les jardins publics, le portique, le céramique et autres endroits, ne se recommandoient pas seulement par la correction et la pureté du dessein. […] Je remarquai que dans la composition de Doyen, où il n’y avoit que quatorze figures principales, il y avoit trois grouppes, et que dans celle de Vien où il y en avoit trente-trois et peut-être davantage, toutes étoient distribuées par masse et qu’il n’y avoit proprement pas un grouppe ; que dans le tableau de la manne de Poussin, il y avoit plus de cent figures, et à peine quatre grouppes, et chacun de ces grouppes de deux ou trois figures seulement ; que dans le jugement de Salomon du même artiste, tout étoit par masse et qu’à l’exception du soldat qui tient l’enfant et qui le menace de son glaive, il n’y avoit pas un grouppe.
La poésie n’est point, pour les Français, une production originale : qu’elle s’exprime en prose ou en vers, c’est toujours une traduction plus ou moins parfaite, mais une traduction seulement de la poésie ancienne, qui est la véritable poésie. […] Cette idée qui consistait à faire de Dieu même le type de l’homme et de ses facultés fut d’abord appliquée seulement à l’intelligence, et ensuite étendue aux sentiments moraux ; c’est-à-dire que l’on vint à concevoir dans Dieu, modèle de toutes les perfections, la source merveilleuse du dévouement. […] Phrynicus et Agathon n’ont pas seulement gâté la poésie pour les Grecs, ils l’ont gâtée aussi pour nous, parce que nous étant placés dans la sphère de l’imitation, les traditions ont été dénaturées pour nous dès l’origine, et toutes nos voies sont devenues incertaines.
Seulement, ce n’est pas une pareille Muse et une pareille fille qui, comme dans la fameuse pièce du Cénacle, par exemple, peut enfler ses joues creuses sur l’ophicléide de M. […] Joseph Delorme est un monstre qui a vécu, non pas seulement parmi nous, mais bien dans chacun de nous. […] , y avait écrit cette petite-ci : « On a cru possible de jeter à la suite du Joseph Delorme quelques pièces qui en rappellent le ton, et qui ne pouvaient trouver place que là. » Seulement le nombre des pièces en question, qui ne sont qu’une vingtaine dans l’édition de 1886, dépassent de beaucoup la soixantaine dans l’édition d’aujourd’hui, et la Critique, pour être juste, doit tenir compte de ce nombre de pièces où l’accent diminué, gâté, affadi, mais l’accent autrefois profond et fiévreux du Joseph Delorme, est cependant sensible encore.
Ce n’est pas seulement pour avoir gardé profondément l’empreinte sculpturale et la prétention au style de cette époque, ce n’est pas seulement, dis-je, au point de vue historique que les caricatures de Carle Vernet ont une grande valeur, elles ont aussi un prix artistique certain. […] Je veux parler maintenant de l’un des hommes les plus importants, je ne dirai pas seulement de la caricature, mais encore de l’art moderne, d’un homme qui, tous les matins, divertit la population parisienne, qui, chaque jour, satisfait aux besoins de la gaieté publique et lui donne sa pâture.
De fait, le vers français ne s’appuie pas seulement sur le nombre des syllabes. […] Le poète n’est plus seulement un halluciné ou un objectif, mais une cime. […] L’intuition lyrique réclame l’âme entière et ce n’est pas seulement une de nos facultés qui aspire, mais notre être complet. […] On l’évoque au moyen d’images, on ne peut l’appréhender dans un concept simple, mais seulement dans des rythmes évocateurs. […] La poésie n’est plus seulement une peinturerais une communication d’états d’âme.
Hippolyte aussi, aux portes de Trézène, était « sans forme et sans couleur » ; seulement il était mort. […] C’est là seulement qu’elle peut être conçue et qu’elle peut, sans danger pour la vie, exercer une fois pour toutes sa tyrannie qui ne connaît qu’une seule sorte d’arrêts, l’arrêt de mort. […] C’est après s’être baignés et seulement toutes les trois nuits qu’ils peuvent se livrer à l’acte générateur. […] “Non, seulement dans le pays vieux-gaulois du Rhin, que je considère comme français, bien que, ajouta-t-il, pour moi il n’y ait pas de frontières.” […] « — Trois seulement peuvent entrer en ligne de compte : l’italien, l’allemand, le français.
… Seulement je le prie, s’il faut qu’il nous frappe encore, de nous frapper de l’épée… » Les blessures que fait l’épée sont des blessures nettes et franches qui saignent et qui guérissent.
Mais ce n’est pas tel ou tel journal qui a seulement ce genre de vérités restreintes, c’est la société elle-même qui ne peut jamais entendre qu’une portion de vérités, et, dès qu’on en est avec elle aux personnes, cette limite est bien vite atteinte.
Et ce n’est pas seulement à l’école ou au lycée, quand on fait ses devoirs par obligation, qu’on ne trouve rien à dire : plus tard, dans le inonde, on aime à causer, on veut écrire à de chers amis, on fait le projet de noter ses impressions dans un journal intime.
Une trame motiverait les groupements, éclairerait les caractères, développés, non plus seulement présentés.
Elles n’empêchent point, d’ailleurs, de rechercher, chemin faisant, les causes et les effets dès maintenant accessibles ; elles relèguent seulement cette recherche au second plan.
On désireroit seulement qu’il eût supprimé certaines réflexions un peu trop philosophiques, quelques censures trop ameres ; qu’il eût évité tout air de complaisance, en détaillant les abus de l’autorité dans quelques Papes, les désordres de l’Eglise dans une partie de ses Ministres, les égaremens du fanatisme & de la superstition.
Nous ne ferons point de réflexions sur ce morceau : nous dirons seulement que le reste de la Dissertation est aussi sagement pensé & aussi richement écrit.
vous n’avez pas, comme les autres cultes, dicté aux humains des préceptes de haine et de discorde, vous leur avez seulement enseigné l’amour et l’harmonie.
Seulement cette méthode ôte tout le plaisir de la lecture et y substitue celui de la chasse.
Seulement, comme rien n’est moins tangible qu’une influence, comme rien ne peut faire plus aisément mirage à la pensée, il faut apporter dans l’étude qu’on s’en propose les qualités des esprits positifs poussées jusqu’à l’outrance.
Si l’on me demandait un nom seulement qui ait eu l’initiative de telle ou telle circonstance de cette lutte, je déclare en conscience qu’il me serait impossible de le prononcer. […] IX On accusa le général de perfidie envers le gouvernement, qu’il voulait, disait-on, remplacer en se rendant nécessaire, pendant que ce général, coupable seulement d’imprévoyance et de lenteur dans le rassemblement des troupes qu’on lui avait prodiguées, voyait avec désespoir tomber ses braves lieutenants, et se prolonger l’inexplicable conflit de toute une nation contre une émotion de faubourg, mal réprimée le matin, formidable le soir. […] Il en fut ainsi peut-être des journées de septembre ; et peut-être que, si on avait interrogé Danton lui-même, il aurait répondu comme moi sur les journées de juin : « Je l’ignore. » Seulement, Danton, par une criminelle faiblesse qui ne veut pas abandonner sa popularité, même dans le sang, commit le crime rétrospectif de tolérer ces égorgements et le crime irrémissible d’en proposer l’imitation aux départements ! […] Cette justice ne périt jamais dans l’éclipse des lois et dans la ruine des empires ; seulement elle n’a pas de tribunal où elle puisse citer légalement ses accusés ; elle est la justice qui n’a ni juges institués ni lois écrites, mais qui prononce ses arrêts dans la conscience, et dont le code est l’équité.
Mais ce n’est pas seulement son nom que la femme célèbre expose à tous les hasards de la renommée, c’est le nom de son mari, de ses enfants, de sa famille. […] Il faut s’étonner seulement que tant de faveurs du sort n’aient pas étouffé le génie. […] Cette étrange institution du commérage, connue seulement des grandes courtisanes et des marchandes d’herbes d’Athènes, était incompatible avec la civilisation antique de l’Orient et même de l’Occident. […] Les plagiats en politique ne sont pas seulement des platitudes, ce sont des chimères.
Seulement, il faut reconnaître que la prédilection pour Corneille est plus fréquemment avouée. […] A ce compte, la tragédie toute pure n’admettrait guère l’amour qu’au moment où il verse le sang, parce qu’alors seulement il devrait être réputé tragique. […] Pour Racine, Mithridate n’est pas seulement un grand homme, mais, tout compensé, un « honnête homme », quelque chose comme le grand Condé amoureux à soixante-dix ans et luttant contre les Romains. […] Les personnages les plus exotiques, vrais au fond, ont donc l’air de contemporains de Louis XIV, qui (avec le même langage et la même allure que les gentilshommes de cette époque) auraient seulement en plus quelques sentiments extraordinaires et originaux.
Ce long chemin est le seul qui mène au point de vue d’où l’on découvre sous leur vrai jour, non point seulement cette tragédie isolée, mais encore tout le théâtre d’Athènes. […] Ce ne fut point seulement son génie qu’elles fécondèrent, mais la substance même de ses œuvres. […] Ces Sultanes-Validés de la Perse antique régnaient absolument sur leurs fils. — « Atossa pouvait tout », dit quelque part Hérodote. — Elles les tenaient, non point seulement par le lien filial, mais par l’éducation corruptrice que Platon a signalée dans ses Lois, par les mystères et les traditions du règne précédent, par l’impunité assurée d’avance à leurs crimes. […] L’air de la vie la ranime, il circule dans son être vide comme un sang subtil ; il y réveille non point seulement la mémoire, mais le don prophétique qui couve chez les Mânes.
La littérature telle que nous la comprenons n’a pas seulement des goûts, elle a du cœur ; et quand le cœur a fait une partie du talent d’un écrivain, ce n’est pas à la gloire seulement, c’est à la tendresse de mener son deuil. […] J’avoue que j’étais ivre seulement de bruit avant d’avoir aperçu le précipice. […] VIII Et si l’on ajoute à ce spectacle de la cascade de Terni ce grand jour, cette sérénité d’un ciel d’Italie, ces teintes marbrées du rocher, cette atmosphère cristalline, cette douce tiédeur de l’air tournoyant, qui vous baigne voluptueusement de l’haleine des eaux, choses qui manquent toujours aux cascades des Alpes et même du Niagara ; si l’on considère qu’au lieu de se passer dans les gouffres ténébreux de précipices qui bornent la vue et qui l’attristent, la scène se passe en plein espace, en pleine lumière, en face d’un horizon sans bornes, d’un firmament limpide d’où le Créateur semble assister, derrière le cristal infini du ciel, à ce jeu des éléments en fureur, on n’aura plus seulement la sensation d’une catastrophe des eaux, mais celle d’une fête de la nature, à laquelle Dieu permet à l’homme d’assister en l’adorant.
Obéir, et non pas seulement obéir, mais proclamer le devoir impérieux de l’obéissance au moment où le Protestantisme conviait les peuples aux révolutions, c’était aller contre les passions humaines auxquelles on lâchait tous les freins ; c’était une entreprise téméraire qui ressemblait presque à une tentative d’insensé. […] Ni Choiseul, cet autre obligé des Philosophes, ce ministre d’État d’une prostituée dont les Jésuites, accusés de tant de facilité, n’avaient pas voulu servir les intérêts ; ni Manuel de Roda lui-même, le parricide d’une société qui l’avait élevé et comblé de bienfaits, n’approchèrent seulement de Pombal. […] La poussière soulevée par elles, le sang qu’elles jettent contre le ciel, retomberaient seulement pour les souiller, si les gouvernements restaient dans leurs devoirs de gouvernement. […] Seulement, elle montrera, de plus, l’inanité dans le mal même qui est le caractère de la politique de Choiseul.
Ce n’est pas seulement aux nobles et aux chevaliers qu’il s’adresse : Je demande aussi à tous ceux qui savent les noms de plusieurs simples soldats que j’ai marqués comme j’ai pu, pour avoir commencé l’impulsion dans un combat, servi de guide à une brèche, ou mis le premier le genou sur les créneaux ou retranchements, qu’il leur plaise m’aider de tels noms sans avoir égard à la pauvre extraction et condition ; car ceux-là montent davantage qui commencent de plus bas lieu. […] En un mot, il n’est pas seulement de l’ancienne race féodale et frondeuse qui se relève et regimbe sous le niveau, il est déjà de la race qui écrit et qui imprime.
Il s’agit de peindre toute la vie humaine, et non plus seulement les parties défendues de la vie humaine. […] Il demande seulement que ce plaisir soit fin, mêlé de philosophie et de tendresses.
Car la géographie, surtout, enseigne la sagesse, cette saine appréciation des choses mortelles ; et, quand on voit dans l’Atlas géographique et historique ces grands déserts qui furent des empires, ces vides immenses qui ne pouvaient jadis contenir leur population, et qui débordaient en colonies inépuisables pour aller peupler des continents nouveaux ; quand on voit la place de ces fourmilières de peuples marquée seulement par un nom à déchiffrer sur un monolithe couché dans le sable, on se demande si c’était, pour ces torrents d’hommes engloutis, la peine de naître, de vivre, de combattre et de mourir sur la terre, et on se répond avec tristesse : Non, l’humanité n’est que l’ombre d’un nuage qui passe sur ce petit globe, encore trop grand et trop permanent pour elle, entre deux soleils, et, quand elle a été, c’est comme si elle n’avait pas été ! […] Encore une fois, non, elle n’en vaut pas la peine, si on considère seulement l’humanité au point de vue de son passage rapide sur ce globe.
Mais Caylus n’était pas un érudit seulement, c’était un artiste ; dans l’archéologie il cherchait des leçons pour nos peintres et nos sculpteurs. […] Son hymne à David sur le Serment du Jeu de Paume, n’est pas seulement une manifestation de libéralisme politique, il y célèbre le génie et le goût du peintre.
Ces Idylles prussiennes, sur lesquelles je veux particulièrement insister, ne sont pas seulement les plus belles poésies du volume, mais elles portent avec elles un caractère de nouveauté si peu attendu et si étonnant, qu’en vérité on peut tout croire de la puissance d’un poète qui, après trente ans de la vie poétique de la plus stricte unité, apparaît poète tout à coup dans un tout autre ordre de sentiments et d’idées, — et poète, comme certainement jusque-là il ne l’avait jamais été ! […] Seulement s’il a connu, jeune, l’adoration mystique de la ligne, il a eu aussi la folle passion de la couleur.
La volonté d’un homme est seulement accessible ou surtout accessible à une espèce particulière de motifs. […] Les volontés ne diffèrent pas seulement par leurs raisons d’agir ; elles diffèrent encore par la nature des mensonges vitaux quelles adoptent ou qu’elles se fabriquent elles-mêmes pour soutenir leur énergie, pour s’encourager à vivre et à agir.
En m’entendant parler ainsi, vous pensez sans doute au radium, ce grand révolutionnaire des temps présents, et en effet je vais y revenir tout à l’heure ; mais il y a autre chose ; ce n’est pas seulement la conservation de l’énergie qui est en cause ; tous les autres principes sont également en danger, comme nous allons le voir en les passant successivement en revue. […] Et ce n’est pas seulement un principe qu’il s’agit de sauver, ce sont les résultats indubitables des expériences de Michelson.
Seulement, il faut éviter que ce magistère ne dispose de la force et ne fasse appel, pour maintenir son pouvoir, à des impostures, à des superstitions. […] Outre le fragment inséré dans la Liberté de penser, qui a été reproduit dans mes Études contemporaines, beaucoup d’autres passages ont coulé, soit pour la pensée seulement, soit pour la pensée et l’expression, dans mes ouvrages imprimés, surtout dans ceux de ma première époque.
L’homme ne vivra jamais seulement de pain ; poursuivre d’une manière désintéressée la vérité, la beauté et le bien, réaliser la science, l’art et la morale, est pour lui un besoin aussi impérieux que de satisfaire sa faim et sa soif. […] Dieu n’est pas seulement au ciel, il est près de chacun de nous ; il est dans la fleur que vous foulez sous vos pieds, dans le souffle qui vous embaume, dans cette petite vie qui bourdonne et murmure de toutes parts, dans votre cœur surtout.
Il en résulta seulement pour lui quelques bonnes relations, dont plus tard il recueillit les fruits. […] Il signifie seulement qu’en Jésus toutes les figures de l’Ancien Testament sont accomplies.
Je dis seulement que cet héritage est mal connu, problématique, indéterminable dans l’état actuel des connaissances humaines. […] § 2. — Les modifications qui se produisent dans l’état physiologique d’un peuple ne sont pas seulement corrélatives de celles que subit sa littérature ; il est parfois possible de dire lesquelles sont effet, lesquelles sont cause des autres.
Les sensations agréables ou désagréables et les idées de ces sensations ne sont pas seulement actuelles. […] C’est là un fait de la plus haute importance possible pour la morale et la philosophie. » L’auteur n’a point de peine à montrer que la richesse est un moyen de nous procurer les services des autres en les rémunérant ; que le pouvoir est un moyen de les plier sous notre obéissance par l’espoir ou la crainte ; que les dignités enfin nous procurent leur respect, non pas seulement un respect extérieur, mais qui se traduit par leurs actions49.
Nous insisterons seulement sur un reproche, celui de malignité. […] Ils ont semé des bruits artificieux pour nous ôter le* mérite des articles les moins foibles, en les attribuant tantôt à des Auteurs connus & estimables, mais qui ne pensent pas comme nous, & tantôt à des hommes obscurs qui auroient peut-être été bien embarrassés, s’ils eussent été seulement obligés de corriger nos fautes ou les épreuves de l’Ouvrage : rien n’a enfin été épargné pour prévenir & révolter les esprits.
Il a des commencements de chapitres, parfaits de ton, de tenue, de sévérité, d’une haute critique ; puis il descend ou plutôt il s’élance, il saute à des points de vue tout opposés. « Mais ce n’est point ma faute à moi, dira le critique ; je n’invente pas mon sujet, je suis obligé d’en descendre la pente, et de suivre les modernes dans ces recoins du cœur humain où ils se jettent, après que les sentiments simples sont épuisés. » — Pardon, répondrai-je encore ; votre ingénieuse critique, en faisant cela, n’obéit pas seulement à une nécessité, elle se livre à un goût et à un plaisir ; elle s’accommode à merveille de ces recoins qu’elle démasque, et dont elle nous fait sentir, en se jouant, le creux et le faux. […] On les répercute seulement, comme on dit en médecine, et on leur en substitue d’autres.
Maintenant, de quelque côté qu’on vienne, on le suit volontiers ; on accepte non pas seulement la vibration et l’éclat, mais le sens de ses nobles paroles. […] Il y aurait eu pourtant, au point de vue politique ou même seulement logique, des observations à faire sur quelques parties de ce discours, si l’effet général n’avait tout couvert.
S’il y avait eu de l’effet, de la couleur, de l’expression ; si, sans rien changer à l’ordonnance, à la position des figures, l’artiste avait su leur donner seulement ce contour mou et fluant, cette variété d’attitudes naturelles faciles, aisées, qui tient à l’âge, au caractère, à l’action, à la sympathie des membres, à l’organisation, on aurait après cela jugé de ce morceau. […] Le bon Chardin ne sait pas que si j’avais seulement en peinture les connaissances de Descamp, tout pauvre artiste qu’il est, ou que M.
Je ne pense pas que ce soit par prévarication, et j’accuse seulement les critiques de n’avoir point assez de connoissance des moeurs et des usages des differens peuples, pour juger quelles figures ces moeurs et ces usages autorisent ou n’autorisent pas dans un certain poëte. En second lieu, ces figures ne sont pas seulement excusables, elles sont belles dans l’original.
C’est alors, c’est à partir de ce moment seulement que l’écrivain de génie peut demander et recevoir la gloire : Paris-centre a seul la voix assez puissante pour faire entendre au monde entier le nom qu’il lui crie. […] Il faut que les idées et les mots vivent, que leur pouls batte fort — pour qu’on le sente battre seulement un peu.
Dans le premier exemple que nous avons donné, il y avait déjà quelque trace, non plus seulement de nombre, mais d’harmonie. On peut le prendre au point de vue de l’harmonie de la façon suivante, en la scandant quelquefois, non plus seulement en ayant égard à la reprise de l’haleine, mais à l’accent rythmique que doit mettre l’orateur sur certains mots et qui les isole, eux avec les quelques mots qui les précèdent, du reste du membre de phrase ; et alors nous avons ceci.
Seulement le résultat de la chose, si elle arrivait, ne serait pas le même en France qu’en Amérique. […] Seulement est-ce donc si malheureux d’être, en art ou en littérature, quelque chose comme la Vénus de Milo ?
Seulement, au début de son entreprise, il avait pensé que le succès de son affaire dépendait des talents qu’il devait employer, et pour cette raison il avait supporté cette lumière du talent, en grommelant et en clignotant, comme une taupe offensée. […] Une revue comme celle de Buloz, à l’épreuve de l’ennui qu’elle cause, n’est pas seulement une réalité redoutable.
Seulement, pour peu que M. […] L’Empire ne résista pas seulement aux Barbares : il les convertit, bien avant même que le Catholicisme eût ajouté sa conversion à la sienne… III Et, en effet, ceci remonte haut.
Seulement ce n’est pas l’infortune du résultat qui les a rendus si doux pour lui, car nul d’entre eux ne doute de la virtualité de ses idées. […] Seulement, s’il la tire, comme nous, cette conclusion ; si, pour lui comme pour nous, la vérité sociale a été révélée à Moïse pour être complétée par Jésus-Christ, nous demanderons à M.
Toutes les Odelettes de Théodore de Banville ont cette légèreté, ce linéament d’arabesque à peine appuyé, cette grâce de bulle de savon dans le vent, cette transparence de dentelle qui recouvre… absolument rien, et la petitesse du volume, précédé pourtant d’une dédicace solennelle à Sainte-Beuve, montre assez que le livre en question est chose grave et probante, non pas seulement dans l’amour-propre, mais dans les idées de l’auteur. […] Seulement, si un conte répété deux fois est assez ennuyeux pour que Shakespeare en ait fait la comparaison de la vie, nous demandons quelle impression doit causer, à vingt ans de distance, une imitation malheureusement trop réussie puisqu’elle ne nous donne ni une idée ni une sensation de plus que le poète dont elle est l’écho.
Seulement, les livres ne se font pas tout seuls. […] Un jour, Desgrieux, désespéré des infidélités de sa maîtresse, qui va si ingénument de son amant qui plaît à ses amants qui paient, se réfugie au séminaire de Saint-Sulpice ; mais elle l’y vient chercher et l’en fait sortir, sans que personne, dans ce séminaire ouvert à tous les vents et à toutes les dames, lui dise seulement : Où allez-vous ?
Il combine sa fable de manière à ouvrir ce château à son héroïne et à la mêler un soir aux fêtes et au luxe d’une société entr’aperçue seulement dans les livres à couverture jaune qu’elle a lus. […] Seulement, elle la veut plus complète, plus profonde, mieux cachée, moins haletante, et, pour cela, elle s’entortille dans toutes les abominations de l’adultère, les manigances, les mensonges et la trahison !
Je voudrais seulement démontrer qu’au cours des siècles, le trésor des choses auxquelles nous reconnaissons de la beauté s’enrichit, et que le caractère de beauté qui, à l’origine ou chez les peuples enfants, n’est attribué qu’à quelques spécialités, — une belle femme, une belle arme, un beau bijou, — tend invariablement à s’universaliser, jusqu’à s’appliquer au tout, en d’autres termes, que notre compréhension du monde va s’élargissant. […] Mais entrer dans l’intimité même de ses créations serait hors de ma compétence ; je redirais seulement l’impression faite sur moi.
« L’éloge de Caton à faire, disait-il, est un problème d’Archimède11. » Nous ne pouvons juger comment le problème fut résolu : nous savons seulement que l’ouvrage eut le plus grand succès. […] On l’a blâmé, on le blâmera encore ; je ne l’accuse, ni ne le justifie : je remarquerai seulement que plus un peuple a de vanité au lieu d’orgueil, plus il met de prix à l’art important de flatter et d’être flatté, plus il cherche à se faire valoir par de petites choses au défaut des grandes, et plus il est blessé de cette franchise altière ou de la naïve simplicité d’une âme qui s’estime de bonne foi et ne craint pas de le dire.
Les monuments de ce génie furent négligés et s’oublièrent, et sa renommée servit seulement de prétexte à des jeux frivoles de rhéteurs grecs. Des vingt-six livres de poésies que ce grand lyrique avait composés, il est resté seulement quelques vers épars, trop isolés pour offrir autre chose que des échantillons d’élégance verbale et d’harmonie.
Nul ambitieux, aspirant à monter aux suprêmes emplois, n’obtiendra mes chants pour s’être acquis seulement le droit, par ses honteuses démarches, de donner plus de latitude à ses vices. […] Une épopée ne commence pas, comme une tragédie : le poème débute par un exorde qui annonce nettement le sujet, et le drame par une exposition de faits et de caractères qui le font seulement pressentir. […] Je ne dis point seulement précis, car la précision diffère de la concision, et doit s’appliquer au style détendu, comme au style serré. […] Aussi dit-il seulement : « Le même poste encor leur était confié. […] Il n’inventa ni les uns ni les autres, il les peignit tels qu’on les croyait ; seulement, sa forte imagination les réalisa mieux, et les agrandit encore.
Haraucourt soit un succès d’argent ou un succès seulement littéraire, comme il paraît plus probable, il faut féliciter l’Odéon d’avoir donné une œuvre de belle tenue et écrite par un poète de grand mérite.
Il a voulu seulement sur ce fond constant, éternel, et qui pourra servir bien souvent encore, tracer quelques caractères intéressants et jeter quelques beaux discours d’une brillante facture et d’une langue riche… Je serais donc content des « beaux discours », n’était qu’il y en a de trop et qu’ils sont trop longs.
Malebranche, c’est une effronterie, ou plutôt une espece de folie, que de se louer à tous momens, comme fait Montagne ; car ce n’est pas seulement pécher contre l’humilité chrétienne, mais c’est encore choquer la raison.
L’historien, dont Monsieur Racine a tiré le sujet de sa piece, raconte seulement que Titus renvoïa Berenice, et qu’ils se separerent à regret.
La bataille n’est plus seulement entre concitoyens, mais entre confrères. […] Paul Très peu, ni seulement de connaître le mot français de J. […] Seulement les aboiements importunent les nerfs sensibles comme sont ceux des poètes. […] Ce n’est pas moi seulement qui le constate, c’est également M. de Falloux dans un curieux texte cité par M. […] Je voulais dire seulement qu’on a fait à Taine surtout des querelles d’école.
Le mari a son gouvernement, son commandement, son régiment, sa charge à la cour, qui le retiennent hors du logis ; c’est seulement dans les dernières années que sa femme consent à le suivre en garnison ou en province245. […] Le récit qu’on en ferait serait un résidu insipide ; est-ce que le libretto d’un opéra donne l’idée de cet opéra Si vous voulez retrouver ce monde évanoui, cherchez-le dans les œuvres qui en ont conservé les dehors ou l’accent, d’abord dans les tableaux et dans les estampes, chez Watteau, Fragonard et les Saint-Aubin, puis dans les romans et dans les comédies, chez Voltaire et Marivaux, même chez Collé et chez Crébillon fils270 ; alors seulement on revoit les figures, on entend les voix. […] La prodigalité des tables est étonnante, « non pas seulement aux jours de gala, mais dans les soupers de chaque semaine, j’ai presque dit de chaque jour » Au milieu de tous ces donneurs de fêtes, le plus illustre de tous, le président de Brosses, si grave sur les fleurs de lys, si intrépide dans ses remontrances, si laborieux280, si érudit, est un boute-en-train merveilleux, un vrai Gaulois, d’une verve étincelante, intarissable en plaisanteries salées : devant ses amis, il ôte sa perruque, sa robe et même quelque chose de plus. […] « Lorsque j’arrivai en France, le règne de M. de Choiseul venait seulement de finir. La femme qui pouvait lui paraître aimable, ou seulement plaire à la duchesse de Gramont, sa sœur, était sûre de faire tous les colonels et tous les lieutenants généraux qu’elle voulait.
. — Dans tous les cas, du moins pendant un instant, l’image n’a pas différé de la sensation correspondante, et c’est seulement au bout d’un temps long ou court que, dans l’apaisement du souvenir, par l’examen des circonstances, l’homme trompé a reconnu qu’il s’était trompé. […] À quatre heures de l’après-midi, la même vision se reproduisit… À six heures, je distinguai plusieurs figures qui n’avaient aucun rapport avec la première… Le lendemain, la figure de mort disparut ; elle fut remplacée par d’autres figures représentant parfois des amis, le plus souvent des étrangers… Ces visions étaient aussi claires et aussi distinctes dans la solitude qu’en compagnie, le jour que la nuit, dans les rues que dans ma maison ; elles étaient seulement moins fréquentes quand fêtais chez les autres. » C’étaient des hommes et des femmes qui marchaient d’un air affairé, puis des gens à cheval, des chiens, des oiseaux ; il n’y avait rien de particulier dans leurs regards, leurs tailles, leurs habillements ; « seulement ces figures paraissaient un peu plus pâles que d’ordinaire40 ». […] Baillarger rêva une nuit que telle personne était nommée directeur d’un certain journal ; le matin, il croyait la chose vraie et en parla à plusieurs personnes, qui apprirent la nouvelle avec intérêt ; toute la matinée, l’effet du rêve persista, aussi fort que celui d’une sensation véritable ; vers, trois heures seulement, comme il montait en voiture, l’illusion se dissipa ; il comprit qu’il avait rêvé ; ainsi le groupe réducteur n’avait repris son ascendant qu’au bout d’une demi-journée. — À cet égard, la minutie et l’intensité d’une image volontaire ont parfois la même puissance que le rêve. […] Ces voix lui répondaient à ses questions mentales comme une deuxième personne, mais toujours dans le sens de ses désirs. » « Nous considérons les phénomènes de l’imagination comme étant une des fonctions des appareils sensitifs internes et qui diffère des autres seulement par l’intensité. » 26.
Si vous étiez né Grec ou seulement Italien, ayant sous les yeux, dès le berceau, une nature merveilleuse et un art idéal, vous auriez atteint le but dès le point de départ, et le grand style se serait formé en vous sur le modèle éternel ; mais vous êtes né Allemand avec une âme grecque, et il vous a fallu vous refaire Grec à force de contemplation et d’intuition. » — « Je vous ai attendu longtemps, répond Goethe ; j’ai marché jusqu’ici seul dans ma voie, non compris, non encouragé ! […] Il faut se souvenir, pour bien comprendre ce mariage précédé d’un long noviciat domestique, que Goethe, aux yeux de la ville de Weimar, n’était pas seulement un poète, un ministre, un favori du souverain, mais une sorte de dieu antique au-dessus des mœurs et des lois, un être d’exception qui avait ses mœurs et ses lois à part du reste de l’humanité. […] Les amours de l’homme d’État célèbre allemand, M. de Gentz, pour la jeune et célèbre Fanny Elssler, sont comme une répétition, à peu de distance, des amours de Goethe et de Bettina : seulement M. de Gentz aimait du cœur, et Goethe n’aima jamais que de l’imagination. […] Ce phénomène d’une stérilité relative après des époques de merveilleuse fécondité n’est pas seulement spécial à l’Allemagne après la clôture du dix-huitième siècle, il est remarquable dans toute l’Europe. […] La science des langues orientales, dans lesquelles les Allemands ont été nos précurseurs et nos maîtres, développe de plus en plus chez nous cet attrait vers l’Orient ; que sera-ce quand nos communications qui s’ouvrent seulement avec la Chine, cette école lettrée de quatre cents millions d’hommes, nous auront initiés dans la philosophie et dans la littérature de ce mystérieux sanctuaire du dernier Orient ?
Et cette pauvreté n’est pas relative seulement à ce qui nous paraît aujourd’hui la richesse d’une langue, mais à ce que pouvait être notre langue dès ce temps-là, à ce qu’elle était même dans les genres plus conformes au génie de notre pays. […] On sait seulement, par un passage du Testament de Jean de Meung, que Dieu lui donna de servir les plus grandes gens de la France, et, par une préface au roi Philippe le Bel, qu’il avait traduit du latin un livre de Végèce, les lettres d’Héloïse et d’Abailard, et le livre, de la Consolation de Boëce, « que j’ai translatée en français, dit-il au roi, jaçoit qu’entendes bien latin. » Jean de Meung vécut jusque vers l’an 132O : il était contemporain du Dante. […] Les poëtes, par envie, ou seulement par courtoisie envers les dames si maltraitées par Jean de Meung ; les prédicateurs, probablement ceux qui craignaient d’avoir été trahis par Faux-Semblant, lancèrent contre ce poëme, les uns, des défis chevaleresques, les autres, des anathèmes. […] C’est seulement après avoir reconnu le point de perfection d’une littérature et l’époque de maturité d’une langue, qu’on peut décider si un ouvrage a ou n’a pas été un progrès de cette littérature, s’il marque ou non un pas de cette langue. […] Seulement il y a mis une sorte de perfection, soit en complétant ce personnel d’êtres allégoriques, soit en y établissant une hiérarchie plus raisonnée.
L’exagération du moraliste dans Massillon n’est pas seulement une sorte de compensation de ce qu’il retranchait au dogme ; je crains d’y voir une habitude de rhéteur. […] Sur Pascal, il ne s’est pas trompé seulement par passion antichrétienne. […] Sévère seulement du haut de sa chaire, et, comme il arrive, d’autant plus timide dans la conduite, celui qui avait supprimé les degrés dans les fautes, et pour qui tout était crime, consentait à sacrer l’abbé Dubois. […] Est-ce comme actes de foi, ou seulement parce qu’il ne rougit pas d’avoir eu des aspirations chrétiennes, et peut-être aussi par tendresse d’auteur pour des pages brillantes ? […] Dans sa critique, il n’est pas seulement meilleur que son temps, il est contre son temps.
Seulement, comme ses erreurs sont celles d’un esprit supérieur, et ses fautes celles d’un homme qui n’était pas sans qualités, l’éclat de ces contrastes rend son portrait plus séduisant. […] Il préfère par goût, peut-être par politesse pour Genève, sa patrie, le gouvernement aristocratique ; mais sa logique préfère le démocratique : « seulement, dit-il, il y faut un peuple de dieux104. » Qui donc croit-il en dégoûter en y mettant cette condition ? Les gens de bon sens, oui : ceux-là disent tout bonnement qu’un gouvernement qui veut des dieux ou seulement des héros est une absurdité. […] Rousseau est forcé d’en convenir : « Que l’enfant sache seulement qu’il est faible et que vous êtes fort, et que, par son état et le vôtre, il est nécessairement à votre merci », La morale de la force remplace la morale de l’obéissance libre ! […] Les Confessions et la Nouvelle Héloïse sont deux romans ; seulement le plus agréable est celui qui se donne pour une histoire.
Elle n’accompagne pas seulement la poésie ; elle la dépasse ; elle va jusqu’où les mots n’arrivent plus ; elle peut exprimer certains paroxysmes qui défient toute notation ver baie. […] Gluck écrivait déjà : « La musique doit ajouter à la poésie ce que l’heureux accord de la lumière et des ombres, la vivacité des couleurs ajoutent à la correction et à la bonne tenue du dessin, en animant les figures sans en altérer les contours. » Seulement pour que l’accord et l’équilibre, difficiles à établir et faciles à déranger, se maintiennent, peut-être faut-il qu’il y ait fusion du poète et du musicien en une seule et même personne, et qu’en sus l’artiste doublement doué ait une égale maîtrise dans l’un et l’autre art. […] Mais il veut dire aussi que les Eglises sont des livres de pierre où les générations d’autrefois écrivaient leur pensée pour l’éternité ; qu’elles ont été des symboles compliqués, où le plan, les sculptures, les plus minces détails exprimaient des idées ; que, parlant ainsi aux initiés un langage mystérieux, elles parlaient en même temps aux yeux de la foule par leurs vitraux, leurs fresques, leur peuple de statues ; qu’elles ont matérialisé durant des siècles le génie poétique et les aspirations populaires ; que les cathédrales gothiques en particulier, par leur élan vers le ciel, par la hardiesse de leurs lignes verticales, ont rendu à merveille les espérances et les envolées mystiques d’un âge de foi tourné presque tout entier vers l’au-delà ; seulement que, l’imprimerie étant inventée, la pensée, au lieu de se pétrifier, devient oiseau, vole d’un bout du monde à l’autre, se rit du temps et de l’espace, sûre qu’elle est de pouvoir se multiplier à l’infini ; que désormais la Bible de marbre et de granit est vaincue et destinée à être remplacée par la Bible de papier, plus claire, plus mobile et, malgré l’apparence, plus durable. […] La rivière n’est pas seulement limpide ; elle est lucide ; elle roule de la lumière. […] Mais l’historien ne doit pas seulement noter au passage ces enrichissements ou ces altérations de la langue ; il faut qu’il tâche de démêler le caractère dominant de la mode à chaque époque ; car celui qui domine dans la littérature est analogue.
Une brève esquisse, seulement, mais suffisante, peut-être, pour montrer la puissante originalité du maître. […] Tristan, par contre, est une œuvre de sa maturité ; elle est postérieure à « l’époque de réflexion qui l’avait fortifié. » C’est donc dans Tristan seulement, parmi les quatres poèmes de la brochure qu’on pourra espérer trouver une mise en pratique des idées que l’auteur vient d’exposer dans sa lettre. « Considérer les éclaircissements que je vous adresse comme une préparation à la représentation de Tannhæuser, serait donc concevoir une attente très erronée à certains égards. » Par contre « il est permis d’exiger de Tristan que cette œuvre soit une expression rigoureuse de tout ce qui découle de mes affirmations théoriques »83. […] Seulement cette vie violente, enfiévrée, est tout entière d’émotions ; à peine un mince à ce sentiment logique la relie-t-elle au monde de la pensée. […] Car la musique, autrefois un jeu, est aujourd’hui devenue une langue. « Seulement, ne l’oublions jamais, et ne tâchons jamais de lui dérober la plus précieuse de ses qualités en voulant la préciser par des conventions : c’est une langue « qu’on ne saurait interpréter à l’aide des lois de la logique et qui contient en elle-même une puissance de conviction immédiate bien supérieure à celle de ces lois ». […] Nus joies trompent notre désir ; elles sont négatives de nature et marquent seulement pour nous la fin d’un malheur (Die Welt als Wille, IV, 67) ».
* * * — Les civilisations ne sont pas seulement une transformation des pensées, des croyances, des habitudes d’esprit des peuples, elles sont aussi une transformation des habitudes du corps. […] Faire semblant de prendre intérêt par le remuement et le jeu de la physionomie au bruit de paroles dont le devoir est seulement d’empêcher le silence, devient une attention crispante au bout de quelque temps. […] Les réclames autour de notre pièce — reçue dans les journaux seulement, hélas ! […] 4 décembre Beaufort, le nouveau directeur du Vaudeville, a dit à Saint-Victor que notre pièce n’est ni refusée ni acceptée, seulement il n’ose pas la jouer dans ce moment ; il y voit un danger et veut attendre. […] si on pouvait revivre dans ce temps-là, seulement trois jours !