La communion était interdite aux religieuses du chœur, mais permise aux sœurs converses. […] Mais sa divinité, utile à ses desseins, lui permet le sourire. […] Cela permettait quelques fantaisies. […] Il vit plusieurs fois Bajazet à qui on permettait de se promener quelquefois à la pointe du sérail, sur le canal de la mer Noire. […] Tout ce qu’elle se permet, vers la fin, c’est de se réjouir à la pensée que sa mort assure la gloire d’Achille et la victoire de son pays.
Qu’on me permette et qu’on m’excuse de citer quelques lignes qui pourront donner idée des autres, de celles que je n’ose même pas me rappeler. […] Qu’on nous permette de la remettre sous son vrai jour et de lui rendre son véritable aspect. […] » C’est vrai qu’il l’aimait autant que sa légèreté lui permettait un attachement durable. […] Triste et souffrant comme il était, jamais elle n’aurait dû lui permettre de s’en aller à pied. […] Les rêveries d’égalité ont hanté son cerveau, et c’est ce qui permet à l’auteur de mettre dans la bouche de son personnage tout ce qu’il pense à ce sujet.
Je vous supplie de tout oublier et de ne pas punir, par la perte très sérieuse et très douloureuse d’un ami, la seule mauvaise plaisanterie que je me sois permise dans ma vie. […] permettez-moi de vous dire que votre héros n’est pas « chic », mon pauvre Bobichon. […] Il n’en veut plus ; il les vend ces jours-ci aux enchères publiques ; et c’est ce qui m’a permis de les voir et de vous en parler. […] Mais les faits se permettent souvent de résister à nos plus pieux désirs, et c’est une impitoyable chose que l’histoire. […] Il est permis d’être très dur pour l’émigration, parce que, au fond, et sauf des exceptions que l’on pourrait compter, l’émigration eut l’âme médiocre et, parfois, elle l’eut basse.
Ce sont là des prémices qui permettent d’espérer d’eux une belle moisson. […] Elle frappe, elle éblouit, et le grand nombre d’émotions contradictoires qu’elle soulève ne permet pas qu’on l’examine, tout d’abord, avec sang-froid. […] Où sont les diplômes qui leur permettent d’intervenir entre gouvernants et gouvernés ? […] Mais la menace perpétuelle d’une guerre prochaine lui permet d’assurer sa domination. […] Où est le critérium qui permettrait d’apprécier, avec équité, les actes d’un individu que son tempérament porte à vivre en dehors des coutumes généralement admises ?
Un reste de doute est bien permis en si grave sujet.
Ce voyage pourtant était impopulaire et plaçait dans une situation des plus fausses les députés qui se l’étaient permis.
Pour compléter enfin la série de mes rétractations ou retouches sur Despréaux, je me permettrai d’indiquer ce que j’en ai dit au tome VI des Causeries du Lundi et qui a été reproduit en tête d’une édition même de Boileau ; et puis encore le chapitre à lui consacré au tome V de Port-Royal.
Il est vrai que la probité, nous assure-t-elle, ne lui a pas permis de tout répéter.
Il est vrai que ces places étaient peu considérées dans le monde, parce qu’on n’y voyait que le salaire des services ; elles étaient néanmoins une consolation et un but pour un cœur plébéien avide d’espérance ; et d’ailleurs l’exemple de Fabert n’était-il pas là, attestant que la gloire avait une fois été permise ?
La simplicité n’exclut donc ni la grandeur ni la finesse du style ; elle permet les plus sublimes élans et les délicatesses les plus raffinées : mais elle veut que l’on mesure tout à la pensée et au sentiment qu’il s’agit de rendre.
Alternatives curieuses, qui non seulement démontrent la permanence des effets produits par l’œuvre de Corneille sur les Français, mais qui permettent d’en noter avec une précision presque mathématique et la nature et la puissance dans les différentes époques de notre histoire !
Au reste, les détracteurs de Boileau lui font un crime des traits qu’il s’est permis contre ce Poëte, comme s’ils pouvoient ignorer que Boileau n’avoit en vue [ainsi qu’il est aisé de s’en convaincre par les Notes de son Commentateur] que les Tragédies non lyriques de Quinault, qui en effet sont médiocres.
Renan ne provenait pas seulement de la prétendue infidélité du phonographe, mais aussi de ce qu’il se soit permis de dévider ses confidences.
Nous nous permettrons de relever ici une erreur de Colardeau, parce qu’elle tient de l’esprit de son siècle et qu’elle peut jeter quelque lumière sur le sujet que nous traitons.
Je demande s’il est permis au peintre de l’avoir fait aussi droit, aussi ferme sur ses genoux ; je demande si malgré la pâleur de son visage, on ne lui accorde pas plusieurs années de vie ; je demande s’il n’eût pas été mieux que ses membres se fussent dérobés sous lui ; qu’il eût été soutenu par deux ou trois religieux ; qu’il eût eu les bras un peu étendus, la tête renversée en arrière, avec la mort sur les lèvres et l’extase sur le visage avec un rayon de sa joie.
Un fait ne sçauroit nous paroître vraisemblable quand nous sommes informez du contraire par des témoins dignes de foi : c’est ce que nous exposerons plus au long quand nous ferons voir que toute sorte de fiction n’est pas permise en poësie, non plus qu’en peinture.
Enfin lorsqu’il emploïe dans les endroits où le sens de ce qu’il dit le permet, la déclamation la plus approchante du chant musical.
Le convoi, retardé par la foule, fut même obligé de s’arrêter quelques instants, ce qui permit au jeune enfant d’observer plus en détail les traits de quelques-unes des victimes. […] La seule plaisanterie fort innocente que l’on se permit à son sujet consistait à proclamer bien haut le quantième du mois, lorsqu’il entrait à l’atelier. […] Ce bruit se communiqua d’oreille en oreille, et jamais, depuis ce jour, on ne se permit la plus légère plaisanterie sur les habitudes religieuses des deux amis lyonnais. […] Le jeune Louis David, resté orphelin à l’âge de neuf ans, adopté et élevé par son oncle, nommé Buron, fut mis au collège des Quatre-Nations, où ses dispositions pour l’art qui l’a rendu illustre et le peu de goût qu’il manifesta pour les études classiques ne lui permirent pas de demeurer longtemps. […] L’âge de la comtesse permettait que l’on regardât sa mort comme un événement prochain.
Qu’on me permette d’en citer un exemple dont je fus témoin dans mon enfance, et dont l’impression, quoique puérile, s’est retrouvée toujours dans mon souvenir. […] Le soir, après la journée, mon oncle leur permettait de se réunir, avec les garçons de la ferme, dans une immense salle du rez-de-chaussée, pavée en marbre et décorée de lambris vermoulus. […] Sa voix plus accentuée et plus rapprochée nous permettait de saisir à l’oreille ses paroles confuses et désordonnées.
Le contact avec le monde, qui pénètre dans sa solitude avec son frère et les amis de son frère, leur doute, leur changement d’opinion, même quand ils habitent avec ce féroce esprit, l’abbé de Lamennais, qui avait des fanatismes éloquents pour toutes les causes et qui ne permettait le doute à personne, parce qu’il ne permettait de douter de rien pendant qu’il affirmait lui-même, génie de l’expression, né pour être le prophète de toutes les persécutions comme saint Paul, ou pour le christianisme ou contre lui ; tout cela avait évidemment agi sur Mlle de Guérin. […] » Son âme est de même famille que la mienne, et, puisque Dieu m’a permis de la connaître dans cette confidence, cette âme ne me quittera plus jusqu’à mon dernier jour.
C’est de cette date, en effet, que la foi volontaire et imaginaire de M. de Chateaubriand prit sur lui un ascendant auquel il céda sans résistance, et qui, si elle ne gêna nullement sa vie, ne lui permit plus de vaciller dans ses théories religieuses. « J’ai pleuré et j’ai cru », avait-il dit dans la première phase du Génie du Christianisme. […] Ce furent les belles années de sa vie publique, son exil victorieux, qui lui permettait d’accorder à ses ennemis des ministères une trêve honorable. […] Ses professions de foi et d’amour à la liberté de la presse ne lui permettaient pas de s’unir à la déclaration de haine à la presse, prélude des ordonnances de Juillet.
Qu’on nous permette donc de compléter, jusqu’à un certain point, et de développer l’opinion de madame de Staël, en citant quelques réflexions que ce sujet nous a inspirées autrefois. […] Sa misère n’est que d’un degré plus profonde que celle du fier Ajax, s’écriant : « Je me sauverai malgré les Dieux. » Et même est-il bien permis de dire que cet espoir de salut manque complètement à Satan ? […] La raison en est simple : la France seule s’était faite initiatrice ; l’Allemagne, au contraire, prétendait à l’immobilité, à la conservation, à la durée ; elle ne permettait à l’idéalisme naissant que d’agiter le cœur et la tête de ses enfants sans leur laisser croire à l’effet des idées, à l’activité possible, à la réalisation de l’idéal.
Je pourrais noter encore le rôle important dévolu souvent aux inventeurs, aux savants, aux médecins, les tirades sur les vibrions ou sur la liquéfaction de l’oxygène, et même l’emploi, en qualité de ressorts dramatiques, de certains engins nouveaux tels que le télégraphe et le téléphone : ressorts qui, pour le dire en passant, auraient été bien précieux au temps où régnait la règle des trois unités, puisqu’ils permettent de faire parler et prendre part à l’action les personnages absents. […] La philosophie aujourd’hui les coordonne ; elle permet au penseur de monter sur un sommet d’où il peut embrasser le panorama de l’univers et saisir ou du moins pressentir l’unité sous l’infinie variété des aspects. […] Il nous est permis après cela de conclure que la science et la poésie peuvent s’allier heureusement.
Qu’il soit pourtant permis à un Allemand, à un compatriote de Wagner, d’expliquer ce que signifie à ses yeux l’introduction de la musique de Wagner sur la scène française. […] Entre l’Allemagne et l’Autriche, naguère, des relations malsaines et menteuses devaient aboutir à une franche séparation, pour permettre aux deux peuples, après une explication acharnée mais loyale, d’apprendre enfin à se supporter, estimer et aimer : le même fait se doit produire entre les peuples de la France et de l’Allemagne, mais en des proportions infiniment plus grandes ; et il sera d’autant plus important pour la marche de l’histoire vers l’avenir idéal. […] Pinelli, qui est une véritable âme d’artiste, remédiera à cet inconvénient en donnant les prochaines auditions dans la salle même du théâtre Costanzi, dont la vastité permettra d’atteindre sans aucun doute l’effet de la hauteur.
Ils eurent cette langue musicale précise, qui seule permet une expression régulière des émotions. […] « J’avertis les honorés Patrons des Fêtes de Bayreuth, que l’aimable consentement d’éminents musiciens et chanteurs me permet d’annoncer une grande exécution de la Neuvième Symphonie de Beethoven sous ma direction, à Bayreuth, le jour de la pose de la première pierre du théâtre provisoire, le 22 mai ce cette année. […] « Je me permets de répondre une fois pour toutes aux demandes si souvent répétées de céder des fragments de la partition de la Walküre pour être exécutés dans des concerts.
Seule, la création des Maîtres Chanteurs semble contredire la rigueur de cette règle ; mais, à d’autres points de vue encore, les Maîtres Chanteurs doivent être mis à part ; on voudra bien me permettre de ne pas m’y attacher aujourd’hui. […] Le résultat fut moins heureux avec le Vaisseau fantôme (6 avril 1872) qu’une interprétation au-dessous du médiocre ne permit point de se maintenir au-delà de six représentations. […] Les moyens d’exécution n’ont guère permis aux œuvres de Wagner de se répandre beaucoup dans nos villes de province.
Et si l’observation et l’induction patientes nous ont permis de découvrir quelque chose dans l’ordre de la nature, dans la cristallisation et les marées, sans l’aide de la métaphysique ; elles peuvent aussi nous permettre de comprendre quelque chose aux lois de la vie244. » III La théorie de la conscience, dont nous abordons l’étude, est originale à divers égards. […] Lewes en joint bon nombre d’autres, l’amènent à conclure « que l’évidence de la spontanéité et du choix, de la sensibilité et de la volition ne permet pas de méprise, et que par conséquent le cordon spinal est un centre sentant260. » 4° Examen des objections.
Il serait vraiment injurieux pour nous, la jeune et sérieuse école du roman moderne, de nous défendre de penser, d’analyser, de décrire tout ce qu’il est permis aux autres de mettre dans un volume qui porte sur sa couverture : Étude ou tout autre intitulé grave. […] Ici, je ne me cache pas d’avoir, au moyen du plaidoyer permis du roman, tenté de toucher, de remuer, de donner à réfléchir. […] Que mon lecteur me permette aujourd’hui d’être un peu plus long que d’habitude, cette préface étant la préface de mon dernier livre, une sorte de testament littéraire.
Ce don de matérialisation, cette aptitude à transposer les choses inimaginables en correspondances plus corporelles, a permis à M. […] Cette nullité, cette simplification et ce grossissement du fond, sont unis aux propriétés caractéristiques de la forme non par des relations de causes à effets ou d’effets à cause, mais par un rapport indissoluble qui permet de considérer ces deux ordres de faits comme résultant à la fois d’une cause unique. […] Est-il maintenant son habitude de désigner les chapitres de ses livres, ses poèmes et ses recueils par les titres métaphoriques, qui ne donnent pas le contenu de l’œuvre ; son érudition qui comprend toutes les sciences verbales, la métaphysique, la théologie, la jurisprudence, la philologie, les nomenclatures, et aucune des sciences réalistes et naturelles ; sa réforme de la versification, qui a eu pour effet, par l’introduction de l’emjambement, de permettre d’exprimer une idée en plus de mots que n’en contient un vers ; le résultat même du romantisme qui, parti en guerre au nom de Shakespeare contre l’irréalisme classique, n’a abouti qu’à enrichir la langue française de nouveaux mots ; toute la vie du poète, la mission sacerdotale qu’il s’est assignée, son entrée en lice pour la « révolution » contre le « pape », sa haine des « tyrans » et sa philantropie générale ; tous ces traits résultent du verbalisme fondamental de son intelligence.
Là, La Fontaine désire visiter Richelieu, on le lui permet ; mais M. de Châteauneuf, l’officier de police, raccompagne, lui, La Fontaine, à Richelieu, et il laisse Jannart aller tout seul de Port-de-Piles à Poitiers. […] Je vous ai dit que je pourrais citer encore bien d’autres textes permettant et exigeant la même conclusion. […] Si pourtant Morphée m’eût amené la fille de l’hôte, je pense bien que je ne l’aurais pas renvoyée ; il ne le fit point, et je m’en passai. » Voilà de quel ton La Fontaine parle de ses rencontres féminines en voyage, et ce ton est absolument charmant avec le commencement de libertinage qui était adopté et permis dans les lettres du temps.
ce n’est plus là le poète (trop rare) de La Bataille d’Eylau du même volume, de cette bataille qui le fait sublime comme elle par la simplicité la grandeur sévère, la concision rapide, et cela par la raison qu’elle est une réalité qui lui prend l’âme et l’emplit toute, et qui ne lui permet pas, à cet homme de mots, un mot de trop. […] … Quand on se permet d’être si court, il faut, il faudrait être bien plein. […] Je ne suis point républicain et je ne crois à l’égalité pas plus en littérature qu’en politique, je n’ai donc point traité le poète, en Victor Hugo, comme j’en eusse traité un autre se permettant de parler comme lui.
Cette clef vient de faire son office pour permettre au grand poète de nous apporter son Théâtre en liberté. […] Et maintenant, quant à cette excuse de la pauvreté redoutée, même pour vos enfants, permettez-moi de ne pas l’admettre. […] Augier : notre loi faisait le malheur de ces nobles cœurs ; la loi qui permet le divorce va les rendre tous heureux. […] Me permettra-t-il encore un conseil ? […] Oui, il la met, à une heure du matin, sur le pavé et il ne lui permet pas même d’embrasser sa fille.
Alexandre Dumas appelait l’histoire un clou auquel il suspendait ses tableaux ; et parfois il assurait qu’il était permis de la violer, pourvu que les bâtards naquissent viables. […] Il ne lui était pas permis de s’arrêter à des détails. […] Il n’est cependant pas permis, pour cela, de dire que les descriptions de Zola se réduisent à de simples inventaires. […] Ici en Espagne, il n’a qu’un avant-hier s’il est permis de s’exprimer ainsi. […] Cependant, il n’est pas même permis au plus grand génie de se flatter de cet affranchissement.
La vie ne nous permet pas d’être longtemps sublime. […] Le dernier crime de Césarine est bien de ceux qui permettent encore une sorte de pitié théorique, mais qui interdisent le pardon. […] Nourvady s’est permis de payer les dettes de Lionnette, plus d’un million. […] Et je ne permets pas qu’on touche à ce bûcher ! […] La première équivoque vient de ce que les convenances du théâtre ne permettaient sans doute pas à M.
C’est un air de flûte qu’ils permettent qu’on leur joue. […] Me permettra-t-on une anecdote personnelle ? […] Pour ces gaillards, l’idéal est un voile derrière lequel ils peuvent tout se permettre. […] Me sera-t-il permis de parler de moi ? […] Son nouveau livre est de la psychologie poétique, si l’on me permet ce terme.
Marc-Aurèle, un sage selon l’ancien modèle (et selon l’ancien modèle approchant aussi près que possible du nouveau), est sur le trône ; il permet, il laisse s’accomplir en son nom cette persécution atroce contre de simples fidèles dont la plus magnanime est une jeune esclave, sainte Blandine. […] il est plus que permis d’en douter. […] Permettez-moi de vous en expliquer la cause : c’est qu’il a existé, il y a plus de dix siècles, une langue qui, née du latin corrompu, a servi de type commun à ces langages. […] Ou, si vous me permettez une autre image, il y aurait eu, à un certain moment, vers le ixe siècle (et en ce qui est de la langue), un grand lac commun universel, couvrant toute l’Europe méridionale et presque toute la France ; et ce ne serait que par une sorte de dessèchement graduel que se seraient formés ensuite les différents lacs séparés, c’est-à-dire les idiomes distincts.
Je regrette même qu’on n’applique pas aux fauteuils académiques l’article du Code qui permet de déposséder des héritiers pour cause d’ingratitude notoire. […] Paul Peut-être, mais elle permet de respecter ce qui en vaut la peine et de ne rien devoir à personne. […] Paul Il n’est même pas trop intolérant, et se permet de témoigner quelque estime pour La Fontaine. […] Pierre On doit bien pouvoir démontrer qu’il est permis de s’en passer.
À peine si, pour quelques jours, il était permis à deux amants248. […] Aucune familiarité n’est permise, sauf sous le voile de l’amitié, et le vocabulaire de l’amour est aussi prohibé que ses rites au premier aspect semblent l’être. » — Même chez Crébillon fils, même chez Laclos, même aux moments les plus vifs, les personnages ne parlent qu’en termes mesurés, irréprochables. […] M. le duc de Bourbon a répondu en ôtant son chapeau : — Monsieur, je suis ici pour recevoir vos ordres. — Pour exécuter les vôtres, a reparti M. le comte d’Artois, il faut que vous me permettiez d’aller jusqu’à ma voiture. » Il revient avec une épée, le combat commence ; au bout d’un temps, on les sépare, les témoins jugent que l’honneur est satisfait. « Ce n’est pas à moi d’avoir un avis, a repris M. le comte d’Artois ; c’est à M. le duc de Bourbon de dire ce qu’il veut ; je suis ici pour recevoir ses ordres. — « Monsieur », a répliqué M. le duc de Bourbon en adressant la parole à M. le comte d’Artois et en baissant la pointe de son épée, « je suis pénétré de reconnaissance de vos bontés, et je n’oublierai jamais l’honneur que vous m’avez fait. » Se peut-il un plus juste et plus fin sentiment des rangs, des positions, des circonstances, et peut-on entourer un duel de plus de grâces Il n’y a pas de situation épineuse qui ne soit sauvée par la politesse. […] Votre père était de bien meilleure compagnie. » (Mme d’Oberkirch, II, 135, 241.) — « Un mari disait à sa femme : Je vous permets tout, hors les princes et les laquais.
Ce point de vue me permet d’évaluer la résistance que m’opposent les autres corps ; il ne m’enseigne rien encore sur leur étendue, leur distance et leur position. — Mais il y a un second point de vue, et c’est à celui-ci que nous devons notre idée de l’étendue. […] C’est cette série, plus ou moins courte, d’états successifs compris entre un moment initial et un moment final, et définis seulement par leur ordre réciproque, que nous nommons le mouvement pur. — Or nous avons toutes les raisons du monde pour l’attribuer à ces inconnus que nous nommons des corps, pour-être certains que, de l’un, elle passe à l’autre, et pour poser les règles de cette communication ; car l’analogie qui nous permet d’accorder à telle forme animale des sensations, perceptions, souvenirs, volontés semblables aux nôtres, nous permet également d’accorder à cette balle des mouvements semblables aux nôtres. […] Mais la théorie, aidée de cette addition, nous conduit beaucoup plus loin et nous permet de compléter les vues que nous avons présentées sur les rapports du physique et du moral.
II À ce sujet, un mot de métaphysique : je ne m’en permets pas souvent. […] Voilà ma métaphysique, à moi, et c’est la seule que je me permette d’introduire rarement entre vous et moi pour éclaircir le sujet. […] Le peintre David, qui régnait alors en France comme réformateur de la peinture, permit au jeune apprenti de venir dessiner d’après ses tableaux froids et automatiques dans son atelier. […] On va voir ce qu’il désirait au-delà de ce que le génie et la destinée lui permettaient d’atteindre.
VI Nous nous rencontrions souvent à la cour : les convenances politiques ne nous permettaient pas de nous voir ailleurs ; même à la cour, et confondus par le mouvement du salon dans les mêmes groupes, nous ne pouvions pas, sans éveiller les ombrages de la diplomatie, nous adresser directement la parole. […] … » — « Elle part pour l’Angleterre », écrit-il en novembre de la même année, « elle laisse sa mère malade pour aller secourir son père infirme, à qui l’on ne permet pas de passer la mer. […] Je ne puis penser à Florence sans émotion ; la raison, le devoir, le caractère de mon attachement peut-être ne permettent pas à une tristesse violente de s’emparer de moi ; c’est seulement une mélancolie qui ne peut nuire à mes travaux. […] Des révélations subséquentes, et que le double respect de deux tombes ne permet pas d’approfondir, laissent seulement entrevoir dans ce mystère une vague probabilité.
Cette indisposition se termine seulement aujourd’hui ; nos abonnés, qui veulent bien nous permettre de les considérer comme des amis, nous pardonneront ce retard involontaire. […] Je n’y ai pas été trompé en 1856, en lisant cette intervention irrégulière permise au Piémont dans les affaires intérieures du pape, du roi de Naples et des autres puissances italiennes. […] Il n’est pas permis à l’histoire sommaire et rapide d’entrer dans le secret des cœurs et dans la controverse des faits, plus ou moins authentiques, qui accusent ou disculpent le prince de Carignan d’initiative et de complicité avec le carbonarisme de Turin. […] « Cependant si, comme nous le craignons, vous êtes vaincu dans votre guerre d’agression contre l’Autriche ; si vous êtes refoulé en Piémont et menacé jusque dans Turin en expiation de votre témérité et de votre impatience, alors nous descendrons en Italie pour vous couvrir contre la conséquence extrême de votre agression, nous nous placerons non comme ennemis, mais comme médiateurs armés entre l’Autriche et vous ; nous ne permettrons pas aux armées de l’Allemagne de vous effacer du sol italien ; nous vous laisserons petite puissance gardienne des Alpes ; ce ne sera qu’une question de frontière pour nous.
., qu’en juin dernier, il en a retiré seize d’un autre qui était sur une sapinette. » Permettez-moi maintenant, et toujours à propos du troglodyte d’Europe, de vous présenter une petite scène dont je dois la description à l’obligeance de mon ami, M. […] Le pewee ou gobe-mouche brun Les détails dont se compose la biographie de ce gobe-mouche sont, pour la plupart, si intimement unis avec les particularités de ma propre histoire, que, s’il m’était permis de m’écarter de mon sujet, ce volume serait consacré bien moins à la description et aux mœurs des oiseaux qu’aux impressions de jeunesse d’un homme qui a vécu, longues années, de la vie des bois, en Amérique. […] Alors, si vous le permettez, je me chargerai de vos oiseaux et vous remettrai dans votre route. » Les grands yeux intelligents du nègre, ses manières franches et polies, le ton de sa voix, m’invitaient, toute réflexion faite, à tenter l’aventure. […] On s’empara de mes hardes que l’on suspendit pour les faire sécher ; le nègre me demanda si je voulais qu’il nettoyât et graissât mon fusil, je le lui permis, et pendant ce temps la femme coupait une large tranche de venaison pour mon chien que les enfants s’amusaient déjà à caresser.
Il faut m’en permettre une courte analyse, pour en faire voir la différence, et motiver le jugement que j’en dois porter. […] Dangier Vénus lui permet d’approcher ses lèvres du bouton. […] La Raison, que Lorris avait logée au sommet d’une haute tour, et qui parlait avec tant de poids à l’amant, n’est ni moins sensée, ni de moins bon conseil dans Jean de Meung ; mais elle y moralise avec tant de liberté et s’y permet des mots si crus qu’en un endroit elle se fait traiter, par l’amant, de folle ribaude. […] La simplicité de la critique au xviie siècle le dispensait de donner des raisons historiques de ses jugements, outre que le caractère de son Art poétique ne les lui permettait pas.
Ces fripons-là, d’ailleurs, font leurs coups hors du ressort du Châtelet ; ce sont de ces honnêtes gens qui ne se permettent que ce que la loi ne défend pas, et qui s’aiment trop pour nous donner la consolation de se faire pendre. […] Dans sa prévention contre les contrastes, Diderot s’emporte jusqu’à dire qu’il faut les abandonner au farceur ; et il le dit à quelques lignes d’une remarque où il oppose à Térence, qui use peu des contrastes, à Plaute, qui en use moins encore, Molière, qui se les permet plus souvent : en sorte que le plus près du tréteau du farceur, ce serait Molière. […] Mais quiconque voudra payer de l’ennui de les lire le droit de les juger, en fera le même cas que ces seigneurs de la cour de Naples, qui se permirent de « bâiller » au Père de famille, pendant que leur roi fondait en larmes63. […] Prendre des noms à Molière, oser lire à son tour dans des cœurs où le regard de Molière avait pénétré, retoucher ses portraits et n’y pas échouer, c’est d’un homme qui aurait pu laisser un grand nom dans l’art, si le temps l’eût permis, et si, ardent et nécessiteux, il n’eût pas été jeté dans les hasards de la révolution par cette passion du bien-être par le pouvoir, qui se pare du nom de passion politique.
Il est permis de rêver une entente plus fraternelle et plus heureuse entre les deux puissances. […] Mais, sans insister davantage, il est permis de dire que l’historien ne saurait négliger les effets de cette pénétration des arts plastiques dans les domaines propres à la littérature. […] De même que les jardins anglais, les déserts, les ermitages, les élysées, qui se multiplient à la même époque, Trianon prouve qu’à la ville, à la cour même, on veut avoir l’illusion de la campagne et il permet d’évaluer combien en cent ans a changé l’idéal de beauté. […] Les jeux de cartes ont fourni aussi beaucoup d’expressions et nous permettent de constater un lien de plus avec la littérature.
L’identité est une propriété bien plus générale encore, et, s’il est permis de dire, avec Kant, que la pensée a une « forme » constitutionnelle, cette forme est l’absence de contradiction. […] Dès que la pensée s’exerce et poursuit sa marche, elle suppose qu’il y a quelque chose de pensable, que le terrain de la réalité ne va pas tout d’un coup se dérober sous elle, que, par conséquent, il y aura partout une certaine identité sous les différences, qui lui permette à la fois de distinguer et d’unir, de combiner les ressemblances et les dissemblances de manière à passer logiquement des principes aux conclusions. […] Cela suffit pour nous permettre d’appliquer tous les théorèmes de la causalité. […] Ce qui nous est permis, c’est de transporter dans la nature, par une hypothèse a posteriori, quelque chose d’analogue à nos sensations et appétitions, et de supposer que tout phénomène a ainsi, outre une face extérieure par laquelle il est mouvement, un fond intérieur par lequel il est sensation et appétition.
Le voici, aussitôt, qui se met à parler de la parenté de ces images avec Giotto, avec les primitifs, à parler d’une perspective commune à ces deux arts — obtenus chez les Italiens, par des moyens plus timides, moins choquants — d’une perspective qui met en vue le centre de la composition, et permet de la peupler avec un monde, au lieu d’y placer deux ou trois têtes mangeant tout. […] Tout jeune, il s’est senti le vouloir d’être peintre, mais les idées provinciales de son père ne lui ont permis que de prendre une carrière, avoisinant cet art : l’architecture. […] Il regrette que la forme du journal ne lui permette pas de développer l’esthétique de la chose… Il se réserve de faire cela, quelque jour, dans une revue. […] Avec cette idée persistante de la mort, qui me rapproche d’une autre mort, avec le vague de l’esprit, et cette en allée de soi-même que donne le lit, toute la journée, je l’ai passée avec mon frère, ainsi que dans la fréquentation d’un vivant avec une ombre, comme si, ce jour-là, le Christ, pour l’anniversaire de sa résurrection, donnait congé aux âmes des morts, et leur permettait de vivre autour des vivants, invisibles, mais amoureusement présents.
Les partisans des deux académiciens se permirent bien des réflexions sur le plan, les caractères & le style de l’épopée. […] Il y fait l’analyse de l’Iliade, & des ouvrages de Platon ; &, dans l’étonnement où il est que ces deux génies soient l’objet de l’admiration du public, il s’écrie : « Il faut que dieu ne fasse pas grand cas de la réputation de bel-esprit, puisqu’il permet que ces titres soient donnés à deux hommes comme Platon & Homère, à un philosophe qui a des visions si bisarres, & à un poëte, qui débite des choses si peu sensées. » Perrault fit plus encore : il mit au-dessus d’Homère non seulement nos premiers écrivains, mais les Scudéri, les Chapelain, & les Cassagne. […] Il se permit seulement quelques vers dans lesquels il avertissoit Perrault d’être sur ses gardes, & il représentoit : Junon, Jupiter, Mars, Apollon le dieu des beaux-arts, Les ris mêmes, les jeux, les graces & leur mère, Et tous les dieux, enfans d’Homère, Résolus de venger leur père. […] Pas d’autre que celle d’en donner au public la liste, de ne point se permettre la moindre injure par représailles ; de donner l’exemple d’une dissertation modérée, fine & délicate.
Il sera surtout permis d’être incrédule à l’égard de ces prétendus résultats du sophisme et du faux. […] La médecine a des rapports si étroits avec la zoologie, qu’il est permis de bétonner qu’Aristote n’ait pas nommé Hippocrate. […] S’il faut en croire Sprengel, Praxagoras de Cos fut le premier qui disséqua des cadavres ; les Ptolémées permirent cette pratique, regardée jusque-là comme criminelle et s’y livrèrent eux-mêmes : Regibus corpora mortuorum ad scrutandos morbos insecantibus , dit Pline. […] C’est aller bien loin ; mais un peu de scepticisme est permis quand on pense aux quinze ou seize classifications qui se sont succédé depuis Aristote et dont aucune n’a encore réussi à conquérir l’adhésion de tous les savans.
Nous avons tenté autrefois l’application de cette méthode au problème de la conscience, et il nous a paru que le travail utilitaire de l’esprit, en ce qui concerne la perception de notre vie intérieure, consistait dans une espèce de réfraction de la durée pure à travers l’espace, réfraction qui nous permet de séparer nos états psychologiques, de les amener à une forme de plus en plus impersonnelle, de leur imposer des noms, enfin de les faire entrer dans le courant de la vie sociale. […] Mais la philosophie doit se demander pourquoi ces symboles sont plus commodes que d’autres et permettent d’aller plus loin. […] Le mouvement que la mécanique étudie n’est qu’une abstraction ou un symbole, une commune mesure, un dénominateur commun permettant de comparer entre eux tous les mouvements réels ; mais ces mouvements, envisagés en eux-mêmes, sont des indivisibles qui occupent de la durée, supposent un avant et un après, et relient les moments successifs du temps par un fil de qualité variable qui ne doit pas être sans quelque analogie avec la continuité de notre propre conscience. […] Mais ce n’est là que le dehors, et l’organisation plus complexe du système nerveux, qui semble assurer une plus grande indépendance à l’être vivant vis-à-vis de la matière, ne fait que symboliser matériellement cette indépendance même, c’est-à-dire la force intérieure qui permet à l’être de se dégager du rythme d’écoulement des choses, de retenir de mieux en mieux le passé pour influencer de plus en plus profondément l’avenir, c’est-à-dire enfin, au sens spécial que nous donnons à ce mot, sa mémoire.
Buffon, qui estimait Massillon le premier de nos prosateurs, semble l’avoir eu présent à la pensée lorsque, dans son Discours sur le style, il a dit : Pour bien écrire, il faut donc posséder pleinement son sujet ; il faut y réfléchir assez pour voir clairement l’ordre de ses pensées et en former une suite, une chaîne continue, dont chaque point représente une idée ; et, lorsqu’on aura pris la plume, il faudra la conduire successivement sur ce premier trait, sans lui permettre de s’en écarter, sans l’appuyer trop inégalement, sans lui donner d’autre mouvement que relui qui sera déterminé par l’espace qu’elle doit parcourir. […] Nous les recueillions comme les maximes de la sagesse ; jaloux que son silence nous dérobât trop souvent des trésors qui étaient à nous, et, s’il m’est permis de le dire, qu’il ménageât trop ses paroles à des sujets qui lui prodiguaient leur sang et leur tendresse.
La régence de son fils ramena du monde de la Cour chez Madame, et d’ailleurs le séjour plus ordinaire à Paris durant cette régence lui permettait moins la retraite que ne l’avait fait le séjour à Versailles. […] Elle ne pouvait s’habituer à voir en plein Opéra les femmes qui portaient les plus grands noms se permettre des familiarités qui les affichaient : « Madame !
Il me semble quelquefois qu’il nous est permis d’étaler des estampes et des images aux yeux des passants, au bas des murs du Louvre. […] L’auteur est un véritable érudit, et il a de la critique, bien qu’il se permette beaucoup de conjectures.
La mort de sa mère, la lettre de sa sœur en furent l’occasion déterminante : il est à croire que les reproches et les plaintes de sa mère mourante portaient moins encore sur des écrits de son fils qu’elle avait peu lus et dont l’écho avait dû parvenir difficilement jusqu’à elle, que sur quelques autres égarements, peut-être sur quelque passion fatale qu’il n’est permis que d’entrevoir. […] On me permettra de la donner ici tout entière : c’est un titre essentiel ; c’est la seule réponse victorieuse qui se puisse opposer aux notes marginales qu’on invoque, et dont j’ai cité quelques-unes, du fameux exemplaire de l’Essai.
Voilà Monsieur (le duc d’Alençon) chef de ceux qui ont gardé votre berceau… N’êtes-vous point las de vous cacher derrière vous-même, si le cacher était permis à un prince né comme vous ? […] On en voit le thème : il s’indigne pour les siens, pour les hommes de sa cause, à cette seule idée de se faufiler dans l’armée royale ; ce serait abjurer le passé : Ce serait, dit-il en commençant, fouler aux pieds les cendres de nos martyrs et le sang de nos vaillants hommes, ce serait planter des potences sur les tombeaux de nos princes et grands capitaines morts, et condamner à pareille ignominie ceux qui, encore debout, ont voué leurs vies à Dieu, que de mettre ici en doute et sur le bureau avec quelle justice ils ont exercé leurs magnanimités ; ce serait craindre que Dieu même ne fût coupable ayant béni leurs armes, par lesquelles ils ont traité avec les rois selon le droit des gens, arrêté les injustes brûlements qui s’exerçaient de tous côtés, et acquis la paix à l’Église et à la France… Je dis donc que nous ne devons point être seuls désarmés quand toute la France est en armes, ni permettre à nos soldats de prêter serment aux capitaines qui l’ont prêté de nous exterminer, leur faire avoir en révérence les visages sur lesquels ils doivent faire trancher leurs coutelas, et de plus les faire marcher sous les drapeaux de la Croix blanche qui leur ont servi et doivent servir encore de quintaine (point de mire) et de blanc.
» Ici Montluc, soulagé enfin, dit qu’il avait bien entendu, mais qu’il demandait qu’il lui fut permis de donner aussi ses raisons, bien que sans espoir de faire changer la détermination qu’il voyait qu’on avait prise. Et le roi le lui permettant, il commença un de ces discours comme il aime à les faire, et dont il prétend se souvenir exactement de tout point après vingt ou trente ans écoulés comme si ce n’était que d’hier.
Que s’il se mêle à cette question de liturgie une part de dogme, on trouvera tout naturel que je la néglige ici pour ne considérer que ce qui est du ressort du goût, ce dernier ordre de considérations étant très suffisant pour nous permettre de bien juger du caractère, du rôle et de toute la destinée de Santeul ; car il ne fut jamais qu’un homme de verve, et nullement un homme de doctrine. […] Au reste, sans être Santeul, on comprend la joie, l’enivrement presque légitime qui devait inonder son cœur lorsque lui, fragile, mais croyant et fidèle, perdu dans la foule, il entendait le chœur entier des lévites et de l’assistance entonner quelqu’une de ces hymnes aux nobles accents, dont l’une au moins, le Stupete gentes, a été comme touchée du souffle sacré et mérite, ce me semble, de vivre. — Dans ce vent soudain sorti du sanctuaire, et qui tend aujourd’hui à tout balayer de Santeul et à n’y rien laisser de sa mémoire, s’il était permis de faire entendre un humble vœu littéraire, je demanderais grâce pour une seule hymne de lui, et pour celle-là.
On me permettra donc d’y revenir à mon tour et pour dire un mot de ces travaux récents, et pour rappeler avec précision ce que j’avais désiré et demandé moi-même à l’origine. […] Ces derniers mots couverts paraissent avoir été à l’adresse de Mellin de Saint-Gelais, poète de cour et homme de goût comme nous dirions, lequel s’était permis dès l’abord, contre Ronsard et sa manière, des railleries qu’il continua encore quelque temps, et dont enfin il se désista : Mellin vieillissait et allait mourir, et après les premières escarmouches, il sentit qu’il valait mieux faire sa paix avec cette jeunesse que de soutenir une guerre inégale.
Ce n’est qu’avec Louis XIV que le nivellement fatal à la noblesse fut tout à fait sensible ; il était permis de s’y méprendre à travers les saillies gracieuses et les sourires de Henri IV. […] La France était si heureuse durant sa vie, que depuis douze cents ans elle n’avait joui d’une pareille félicité. » Rohan prévoit tous les maux qui vont recommencer, toutes les ambitions qui s’aiguisent déjà : En sa vie, il (Henri IV) contenait par son autorité les méchants : en sa mort, toute crainte de mal faire est ôtée, et semble que toute liberté soit permise aux méchants.
Vous savez que j’ai fait pour votre établissement tout ce que mes facultés me permettaient de faire. […] Serait-ce à quelques-unes de ces fautes de grammaire qu’il eût été facile et, je le crois, permis de corriger : je suis marché, pour j’ai marché ; ou à un indicatif au lieu d’un subjonctif, ou à un conditionnel mis de travers ?
Il ne se permet pas d’en sourire. […] À un point de vue plus général, tout historien profitera beaucoup de la connaissance de ce journal et du contrôle qu’il permet d’établir avec d’autres récits, surtout pour la première Fronde : la seconde n’y est pas.
Je lui exprimai mes regrets qu’il ne fût pas resté en Angleterre lorsqu’il y était ; il me répondit qu’il l’aurait désiré, mais qu’on n’aurait pas voulu le lui permettre… Il m’assura qu’il avait toujours envié la vie d’un gentilhomme campagnard anglais, et que, pendant que ses ennemis l’accusaient d’avoir voulu se faire roi, il aurait volontiers échangé sa position et toute sa fortune contre une petite propriété en Angleterre, avec les privilèges de ce délicieux pays, qu’il espérait revoir encore… Je lui conseillai alors de s’arracher aux mains des misérables qui l’entouraient, et de ne pas les laisser abuser de son nom pour commettre de si horribles attentats. […] Dès les premiers instants, en raison du malheur commun, on devient les meilleurs amis du monde. « C’était un très gai jeune homme, avec un air très militaire, très beau et très galant. » Il venait beaucoup, dès qu’on le lui permit, du côté des dames, et il y en avait de très grandes de l’ancienne noblesse, qui toutes paraissaient le connaître.
Le marquis de Villars s’avança ; le roi lui permit de servir d’interprète, et il leur fit dire de part et d’autre ce qu’ils auraient pu penser de plus honnête. » Le voyage de Burgos à Madrid se fit lentement. […] Sa Majesté a permis à la reine de ne se coucher plus qu’à dis heures et demie, et de monter à cheval quand elle voudra, quoique cela soit entièrement contre l’usage. » Mais n’allez pas vous figurer pourtant de bien grandes joies ; ne laissez pas courir votre imagination ; prêtez l’oreille, écoutez l’ironie fine : « On se trouve toujours bien du changement de la camarera-mayor.
La neutralité, à coup sûr, et le silence seraient bien permis : mais, après la lettre de M. […] Thiers d’une manière un peu leste et comme de haut en bas ; elle montre l’illustre historien préoccupé avant tout de chercher « des croyants à la conversion de Napoléon aux idées libérales » ; elle le rappelle à l’ordre pour n’avoir pas eu présents certains passages du livre des Considérations : « Lorsqu’il s’agit, dit-elle, d’un écrivain de l’ordre de Mme de Staël, il ne peut être permis de lui prêter des opinions autres que celles qu’elle a elle-même exprimées.
Enfin, il est bien permis d’être sobre de poésie dans la semaine, quand on a fait Athalie le dimanche. […] Un des interlocuteurs des Soirées, le Chevalier ayant cité de mémoire quelques vers de Racine fils, le Comte lui répond : « Avant de vous dire mon avis, Monsieur le Chevalier, permettez, s’il vous plaît, que je vous félicite d’avoir lu Louis Racine avant Voltaire.
Ils se rassurèrent donc et donnèrent ordre, autant que la précipitation de notre arrivée le put permettre, à la réception de M. le maréchal et à notre logement. […] Foucault pourtant se permet encore, çà et là, de bien étranges choses ; il soutient la réputation terrible qu’il s’est faite, et, si quelquefois il critique en paroles, il n’est jamais homme à adoucir dans l’exécution les ordres qu’il reçoit.
Il a vu bien des pays, et il est avant tout un homme de bon sens, qui a gardé, je ne dis pas de son utopie première, mais de son ancienne religion, une faculté qui lui permet de sortir des classifications routinières et des compartiments convenus. […] Nous n’en sommes plus au temps où l’on confondait sous ce nom commun de liberté la cause de Thraséas, celle de Brutus et des Gracques, celle du Lacédémonien Agis, celle des patriciens de Venise, celle du Grand-Pensionnaire de Hollande, de Witt, celle de lord Chatham, tous noms des plus respectables et des moins médiocres assurément ; mais nous est-il permis pourtant de distinguer ?
Jean-Bon fut comme la plupart des hommes de cette époque : son esprit qui était ferme et net, et non supérieur, s’excitant et s’enflammant au foyer du cœur et au souffle de la passion, marcha avec les événements sans les devancer de beaucoup, et il est de ceux qui auraient pu dire en toute vérité avec le moraliste : « Les occasions nous font connaître aux autres, et encore plus à nous-mêmes. » Le 30 avril 1789, à l’occasion de l’Édit de Louis XVI en faveur des Protestants et en vertu duquel il leur était permis de s’avouer tels désormais sans péril et sans crainte, de pratiquer leur culte, de contracter mariage selon les lois et de jouir des avantages et des droits de citoyens, Jean-Bon prononçait à titre et en qualité de pasteur, « devant quelques vrais serviteurs de Dieu et divers citoyens amis de la religion, de la tolérance, de la patrie et de l’humanité », un discours ou sermon où il se montrait pénétré de reconnaissance envers « le bienfaisant monarque », et d’une sensibilité autant que d’une modération qu’il n’a que trop tôt démenties : « Mais peut-on se le dissimuler ? […] si les circonstances n’ont pas permis au Gouvernement de guérir entièrement les plaies de la nation qui saignent encore, bien loin de l’en blâmer, c’est à nous de louer sa profonde sagesse qui ne met des bornes à ses bienfaits que pour nous en assurer la jouissance.
Un sot se contenterait de tout cela ; mais malheureusement j’ai pensé assez solidement pour sentir que des louanges sont peu de chose, et que le rôle d’un poète à la Cour traîne toujours avec lui un peu de ridicule, et qu’il n’est pas permis d’être en ce pays-ci sans aucun établissement. » Cet établissement si désiré, même lorsqu’il se flatta de ravoir obtenu vingt ans plus tard, manqua toujours par quelque endroit. […] Son indolence le portait à céder facilement à tout ce qu’ils lui proposaient, sans prendre la peine de l’examiner, encore moins de le contredire ; son jugement sain et l’expérience qu’il avait des affaires lui faisaient souvent désapprouver en secret leur conduite et leurs mesures ; rarement il se permettait des représentations, il n’y insistait jamais : la consolation de ces âmes indolentes, que la faiblesse domine sans leur ôter l’intelligence, est le mépris pour ceux qui les conseillent mal, soit par ignorance, soit par des passions particulières.