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2340. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Froissart. — II. (Fin.) » pp. 98-121

La réflexion qui termine et que l’auteur ne fait pas en son nom, mais qu’il place dans la bouche des chevaliers présents, ce pronostic tout flatteur et favorable sur l’avenir du prince-roi, s’il lui est donné de vivre pour y atteindre, rappelle dans une perspective éloignée l’instabilité des choses humaines et les compensations du sort, qui ne permet pas aux plus heureux d’accomplir tout leur bonheur :-ce prince si brillant, et à qui tous souhaitent vie, ne régnera pas en effet, et mourra plein de gloire, mais avant le temps.

2341. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « M. Boissonade. »

Boissonade né en 1774, fils d’un militaire gentilhomme qui mourut gouverneur de Castel-Jaloux, se nommait Boissonade de Fontarabie et était de souche noble et ancienne.

2342. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « PENSÉES FRAGMENTS ET LETTRES DE BLAISE PASCAL, Publiés pour la première fois conformément aux manuscrits, par M. Prosper Faugère. (1844). » pp. 193-224

Il est mort, il s’est éteint en février dernier, demandant jusqu’à la fin des nouvelles de l’édition de Pascal, et ne pouvant dire tout à fait comme le vieillard Siméon qu’il mourait content ; c’eût été trop de joie pour lui.

2343. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre troisième. L’esprit et la doctrine. — Chapitre II. Deuxième élément, l’esprit classique. »

Le penchant est si grand de ce côté, qu’au moment suprême et dans le plus fort de la dernière angoisse, le personnage, seul et sans témoins, trouve moyen de plaider son délire et de mourir éloquemment.

2344. (1858) Cours familier de littérature. V « XXVIIIe entretien. Poésie sacrée. David, berger et roi » pp. 225-279

Il en mourut de peur.

2345. (1892) Boileau « Chapitre IV. La critique de Boileau (Suite). Les théories de l’« Art poétique » » pp. 89-120

Jodelet meurt ; la scène est livrée à Molière, et maintenant, dit La Fontaine, Et maintenant il ne faut pas Quitter la nature d’un pas.

2346. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Francisque Sarcey »

Il blague la patrie et au besoin il mourrait pour elle ; il blague l’amour filial et pleure quand on lui parle de sa vieille mère, il blague les beautés de l’Italie et se mettrait à genoux devant un Raphaël.

2347. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Ferdinand Fabre  »

L’abbé Courbezon, déjà malade, ne survit que quelques jours à cette aventure et meurt en montant à l’autel.

2348. (1921) Enquête sur la critique (Les Marges)

Mais je crois que ces prix littéraires, si nuisibles, mourront de leur excès même, de leur absurde multiplication.

2349. (1894) Propos de littérature « Chapitre V » pp. 111-140

L’ombre scelle d’un doigt les lèvres du Silence : Je vois fleurir des fleurs de roses à ta main, Et par-delà ta vie autre et comme d’avance De grands soleils mourir derrière ton Destin.

2350. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre huitième »

C’est le temps où l’on mourait héroïquement dans son lit.

2351. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre douzième »

L’histoire des ouvrages durables n’aura qu’une mention sévère pour les Mémoires d’outre-tombe, œuvre ingrate d’un homme qui ne veut pas se soumettre à la vieillesse ni plier sous le temps, et qu’aigrit l’implacable chagrin de finir avant de mourir.

2352. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Appendice »

J’enviais le sort des simples qui naissent, vivent et meurent sans bruit et sans pensée, suivant bonnement le courant qui les entraîne, adorant un Dieu qu’ils appellent leur Père.

2353. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre X. La littérature et la vie de famille » pp. 251-271

Dans la Chanson de Roland, sa fiancée, la belle Aude, apparaît à peine et c’est pour mourir subitement en apprenant la mort du vaillant capitaine.

2354. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. John Stuart Mill — Chapitre II : La Psychologie. »

Ainsi un homme mange d’un certain mets et en meurt : on dit que ce mets est la cause de sa mort.

2355. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Monsieur de Malesherbes. » pp. 512-538

Un jour, Marmontel, qui était rédacteur du Mercure, eut l’idée, pour être agréable à M. de Malesherbes, d’écrire l’éloge d’un de ses cousins, le président de Lamoignon, qui venait de mourir (mai 1759), et il lui demanda de lui procurer quelques détails biographiques.

2356. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Chateaubriand homme d’État et politique. » pp. 539-564

Buonaparte l’aurait pu dompter en l’écrasant, en l’envoyant mourir sur les champs de bataille, en présentant à son ardeur le fantôme de la gloire, afin de l’empêcher de poursuivre celui de la liberté ; mais nous, nous n’avons que deux choses à opposer aux folies de cette jeunesse : la Légitimité escortée de tous ses souvenirs, environnée de la majesté des siècles ; la Monarchie représentative assise sur les bases de la grande propriété, défendue par une vigoureuse aristocratie, fortifiée de toutes les puissances morales et religieuses.

2357. (1913) Le bovarysme « Première partie : Pathologie du bovarysme — Chapitre I. Le Bovarysme chez les personnages de Flaubert »

D’ailleurs, et ceci apparaît dans le roman de Flaubert, ce don de métamorphoser à sa vue toutes les choses et soi-même se confond à ce point avec l’entité véritable de Mme Bovary, que, sitôt qu’elle en est privée, elle meurt.

2358. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1861 » pp. 361-395

Elles regardent éternellement, par les carreaux, un canal de Hollande, des feuilles mortes sur une eau morte, un ciel gris, un soleil jaune, des briques noires, des arbres noirs.

2359. (1868) Curiosités esthétiques « IV. Exposition universelle 1855 — Beaux-arts » pp. 211-244

Il meurt sans enfants.

2360. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre premier. »

Sous des joies salutaires meurt vaincu le ressentiment de la souffrance passée, alors que la faveur de Dieu envoie d’en haut une prospérité supérieure.

2361. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XI. »

Ici encore, ce que je n’entends pas nommer sur le sol d’Asie, ni dans l’île dorienne de Pélops, ce qui n’est pas semé d’une main morte telle, ce germe né de lui-même, qui fait peur aux épées, et qui fleurit surtout dans cette terre, ici croît la feuille de l’olivier, nourrice de la jeunesse, cette feuille que ni jeune ni vieux général ne déracinera de sa main : car toujours la regarde l’œil de Jupiter, maître du destin, et la prunelle de Minerve.

2362. (1891) Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle. Première série

On préférerait mourir. […] Loin que la société naisse d’une délibération, il serait plus juste de dire qu’elle en meurt. […] Il meurt plutôt comme homme que de mourir comme citoyen. — Ici, ce sont les jacobins qui sont dans le vrai. […] S’il en est ainsi, on peut dire que l’Église gallicane s’est épanouie dans la constitution civile du clergé pour y mourir ; car ce qui est certain, c’est que c’est la constitution civile qui l’a tuée. […] L’homme ne peut s’enfuir hors de Dieu que pour mourir.

2363. (1888) Épidémie naturaliste ; suivi de : Émile Zola et la science : discours prononcé au profit d’une société pour l’enseignement en 1880 pp. 4-93

Coupeau, de l’Assommoir, meurt du delirium tremens ; Mme Saccard, de la Curée, devient folle ; Nana périt misérablement. […] C’est un bon peintre de nature morte ; il donne de la vie, de là physionomie aux choses inanimées mais quoi qu’on dise et qu’on fasse, cette qualité est de troisième ordre et il lui accorde le premier, Sentant là. qu’il tient le filon de son originalité, il confond, à dessein, l’accessoire avec l’objet principal.

2364. (1856) Réalisme, numéros 1-2 pp. 1-32

S’il ne me fallait pas suivre un chemin qui m’est interdit pour raisonner quelques minutes avec vous là-dessus, je raisonnerais assez pour vous ôter vos remords du temps où vous aviez la méchanceté de cingler l’air avec une branche de coudrier, ou bien je vous forcerais à ne plus bouger et à mourir de faim. […] Il n’en meurt pas, parce que, dans ces cas extrêmes, il baisse le nez et dit en pleurnichant qu’il ne l’a pas fait exprès, et que, d’ailleurs, il n’a pas de prétention, il en est quitte pour une pasquinade de plus et tout est dit ; il peut recommencer son œuvre de dénigrement, on rira encore de ses saillies. […] comme je pleure l’âne de mon grand-oncle qui mourut subitement quand il commençait à s’habituer à ce régime, pleurez le théâtre ! […] Ce qui revient à dire que je crois les succès de nos auteurs chose stérile, chose morte pour l’avenir, qui devrait être pourtant une des principales pensées du présent, quoiqu’il soit de bon goût de ne plus s’en soucier aujourd’hui.

2365. (1716) Réflexions sur la critique pp. 1-296

La destinée a condamné Sarpedon à mourir par les mains de Patrocle, et Jupiter hésite encore s’il doit l’abandonner ou le sauver. […] Il ne demande pas que sa femme soit délivrée de tant de maux ; il demande seulement de mourir avant que d’entendre ses cris, et de voir les violences qu’elle doit éprouver. […] D’une part Merionne, Ajax, Idomenée, et de l’autre, Agenor, Polidamas, Aenée frappent, font autour d’eux couler des flots de sang ; à peine un guerrier meurt, qu’un autre a pris son rang ; tel reçoit le trépas au moment qu’il le donne : aucun d’eux ne supplie, aucun d’eux ne pardonne ; l’excès de leur courage étonne jusqu’à Mars, et jamais tant d’ardeur ne charma ses regards. […] L’épaisse obscurité ne les sépare pas : plus cruels, au hazard ils portent le trépas : plus d’un grec est percé d’une lance argienne, et plus d’un troyen meurt par une main troyenne ; ah !

2366. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « M. de Fontanes »

Un siècle illustre disparaît ; le glorieux talent qui le caractérisait le mieux, et dans les nuances les plus accomplies, meurt, en emportant, ce semble, son secret ; ceux qui le veulent suivre altèrent sa trace, les autres la brisent en se jetant de propos délibéré dans des voies toutes différentes : on est en plein dans un siècle nouveau qui lui-même décline et va s’achever. […] Le monde a payé cher la douteuse espérance D’un meilleur avenir ; Tel mourut Pélias, étouffé par tendresse Dans les vapeurs du bain dont la magique ivresse Le devait rajeunir. […] Il eut le temps, avant de mourir, de lire les premières Méditations  : je doute qu’il se soit donné celui de les apprécier.

2367. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Werther. Correspondance de Goethe et de Kestner, traduite par M. L. Poley » pp. 289-315

Au moment de les publier lui-même, ce fils de Charlotte mourut, mais les autres membres de la famille ont voulu accomplir son vœu, et c’est ainsi que l’ouvrage a paru l’année dernière en Allemagne.

2368. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « L’Académie française »

L’ancienne Académie française étant morte, ayant été détruite et supprimée comme toutes les Académies en 1793, la Convention nationale, qu’assaillirent d’abord des soins plus impérieux que ceux de la littérature et des arts de la paix, la Convention, sitôt pourtant qu’elle y vit jour, se recueillant au lendemain de la Terreur et des proscriptions, aspirant à instituer, à laisser après elle un régime républicain éclairé et durable, eut une grande pensée, digne couronnement du xviiie  siècle : elle fonda l’Institut par cette parole créatrice et féconde : « Il y a pour toute la République un Institut national chargé de recueillir les découvertes, de perfectionner les arts et les sciences174. » Cet Institut national, dans sa simplicité première, composé de cent quarante-quatre membres résidant à Paris et d’un égal nombre d’associés répandus dans les différentes parties de la République, et pouvant aussi s’associer des savants étrangers au nombre de vingt-quatre, se divisait en trois classes : la première comprenant les Sciences physiques et mathématiques ; la seconde, les Sciences morales et politiques ; la Littérature avec les Beaux-Arts formait la troisième classe.

2369. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre quatrième. La propagation de la doctrine. — Chapitre III »

Jusqu’à la fin du règne, la désaffection va croissant. « En 1744, dit le libraire Hardy, pendant la maladie du roi à Metz, des particuliers font dire et payent à la sacristie de Notre-Dame six mille messes pour sa guérison ; en 1757, après l’attentat de Damiens, le nombre des messes demandées n’est plus que de six cents ; en 1774, pendant la maladie dont il meurt, ce nombre tombe à trois. » — Discrédit complet du gouvernement, succès immense de Rousseau, de ces deux événements simultanés on peut dater la conversion du Tiers à la philosophie579  Au commencement du règne de Louis XVI, un voyageur qui rentrait après quelques années d’absence, et à qui l’on demandait quel changement il remarquait dans la nation, répondit : « Rien autre chose, sinon que ce qui se disait dans les salons se répète dans les rues 580 »  Et ce qu’on répète dans les rues, c’est la doctrine de Rousseau, le Discours sur l’inégalité, le Contrat social amplifié, vulgarisé et répété par les disciples sur tous les tons et sous toutes les formes.

2370. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre premier. Mécanisme général de la connaissance — Chapitre II. De la rectification » pp. 33-65

Dans l’hallucination proprement dite, il y a toujours terreur ; vous sentez que votre personnalité vous échappe ; on croit que l’on va mourir.

2371. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXIXe entretien. Œuvres diverses de M. de Marcellus (2e partie) » pp. 5-63

M. de Chateaubriand mourut le jour du triomphe de la République contre les factieux qui voulaient s’en emparer pour la pervertir en démagogie folle et sanguinaire.

2372. (1824) Observations sur la tragédie romantique pp. 5-40

Elle entend qu’on écrive et qu’on joue, qu’on pense, qu’on déclame et qu’on meure à sa guise.

2373. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre I. La littérature pendant la Révolution et l’Empire — Chapitre IV. Chateaubriand »

Il mourut le 4 juillet 1848 : il avait pris ses mesures à l’avance pour être enterré près de Saint-Malo, sur la pointe du rocher du Grand-Bé ; il voulait dormir du sommeil éternel au bruit des mêmes flots qui avaient bercé son premier somme, séparé même dans la mort de la commune humanité, et visible, en son isolement superbe, à l’univers entier.

2374. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Mendès, Catulle (1841-1909) »

Donc, ta Grive, elle exorcisa, Lorsque déjà je songeais à Mourir de mon influenza, Ces menus démons, les microbes !

2375. (1889) Les premières armes du symbolisme pp. 5-50

C’est sûrement une décadence, mais seulement celle d’une école qui se meurt.

2376. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre cinquième »

Il la continua jusqu’à sa mort arrivée en 1626, et mourut en grammairien, relevant, dit-on, une faute de français de sa garde-malade, et laissant un petit recueil et une influence immense.

2377. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre premier »

Il mourut en 1654.

2378. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre dixième. »

De même, si la partie romanesque ou de galanterie noble, dans le théâtre de Racine, n’est pas tout à fait morte, grâce aux accents pathétiques que le cœur du poète y a mêlés, elle est du moins fort refroidie.

2379. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 août 1885. »

Maintenant, retrouvant dans l’expiation la Connaissance, la Walküre va, de son plein gré, mourir sur le bûcher de son Waelsung, Siegfried, — et, rendant aux Filles-du-Rhin, pour le détruire, le fatal talisman, enlever au Monde la malédiction de l’Anneau du Nibelung.

2380. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 janvier 1886. »

Après plusieurs cruelles années, années de faim et de désillusionnement, et juste au moment où, dans le Hollandais Volant, Wagner reprochait au ciel de ne le laisser ni mourir, ni trouver l’amour qui le sauvât (I, 21-24), à ce moment, une transformation subite, presque fantastique, avait tout changé ; Wagner avait été appelé à Dresde, son opéra Rienzi avait eu un grand succès ; une mort inopinée avait permis de le nommer chef d’orchestre ; après la plus noire misère, il était débarrassé de tous soucis, dans une position assurée, et, ce qui pour l’artiste était bien plus, avec le plus beau théâtre de l’Allemagne à ses ordres pour réaliser toutes ses inspirations (IV, 338).

2381. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « I »

Pour terminer, rendons hommage au créateur de Siegfried à Bayreuth, Georg Unger qui vient de mourir le 2 février, à Halle.

2382. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « II »

Elsa aimait, une tentation l’a perdue : elle doute, elle meurt d’avoir douté.

2383. (1863) Le réalisme épique dans le roman pp. 840-860

Au moment où il tombe, elle meurt.

2384. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Sieyès. Étude sur Sieyès, par M. Edmond de Beauverger. 1851. » pp. 189-216

Emmanuel-Joseph Sieyès, que nous avons vu mourir le 20 juin 1836, à l’âge de quatre-vingt-huit ans, était né à Fréjus, dans le Var, le 3 mai 1748, ce qui lui donne quarante ans accomplis lorsque la Révolution de 89 éclata.

2385. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre III. Des Livres nécessaires pour l’étude de l’Histoire sacrée & ecclésiastique. » pp. 32-86

Bouhours, & le ressuscité mourut dès qu’il se fut confessé.

2386. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Chapitre III : Règles relatives à la distinction du normal et du pathologique »

Nous ne savons même pas distinguer avec une exactitude simplement approchée à quel moment naît une société et à quel moment elle meurt.

2387. (1913) La Fontaine « II. Son caractère. »

Quand le moment viendra d’aller trouver les morts, J’aurai vécu sans soins et mourrai sans remords.

2388. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Sainte-Beuve » pp. 43-79

En lisant Virgile, on voit ou l’on croit voir Homère mourir sur le calvaire de Troie dont il a raconté les écroulements, et ressusciter, adolescent, ombre élyséenne et prophétique, pour préluder à la splendeur de Rome en se transfigurant à son berceau !

2389. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Michelet » pp. 167-205

Il a des histoires de petites filles qui meurent de leurs poupées cassées, et, quoique ce soit incroyable, cependant on l’accepterait, et on l’aimerait, ce bon Frœbel-Michelet, si, à côté de l’éducation philogyne, il n’y avait pas les petites scélératesses du penseur qui hait cruellement l’Église et Notre-Seigneur Jésus-Christ.

2390. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Du docteur Pusey et de son influence en Angleterre »

Comme Napoléon, — mort de cela et qui l’a avoué, — elle a choqué les peuples, et peut-être elle aussi, quoiqu’un État ait la vie plus dure qu’un homme, finirait-elle par en mourir.

2391. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « I — L’avenir du naturalisme »

Il nous aura suffi de montrer que la doctrine scientifique et philosophique à laquelle Zola s’est pleinement rattaché au début, est actuellement dépassée, et que lui-même, demeurant étroitement fidèle à sa pensée première et s’immobilisant au milieu des idées en marche, se présente à nous maintenant comme l’un des fidèles d’une foi morte ou du moins en pleine décadence, la foi matérialiste.

2392. (1890) Dramaturges et romanciers

L’expiation incessante dont parle la Bible, le feu qui ne s’éteint pas, le ver qui ne meurt pas, est le seul châtiment digne des criminels d’élite que la nature n’avait pas voués au mal. […] La littérature romantique, frappée dans la vigueur de l’âge, était morte prématurément sans avoir écrit son testament et désigné ses héritiers. […] Feuillet : elle meurt victime d’une méprise d’esprit, d’une fausse observation que son amant n’a pu réparer ; le temps lui a manqué, et la passion qu’il avait inspirée n’avait pas le temps d’attendre. […] L’auteur lui fait commettre avant de mourir une assez vilaine action qui a été généralement regardée comme une tache inutile. […] Sibylle ne connaît qu’un seul amour dans sa triste existence, et elle meurt volontairement, afin de se dérobera cet amour.

2393. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre IV. Des Livres nécessaires pour l’étude de l’Histoire. » pp. 87-211

Il travailloit au regne de Louis XI. lorsqu’il mourut M. […] Cet historien mercénaire mourut à Florence en 1552., dans la 69me. année de son âge.

2394. (1769) Les deux âges du goût et du génie français sous Louis XIV et sous Louis XV pp. -532

Ils l’attaquent ensemble, & chacun de son dard, Avecque même effort, tirent vers même part ; Mais leurs efforts sont vains contre la forte sainte ; Chacun d’eux reçoit d’elle une semblable atteinte ; Ils naquirent tous deux sous un semblable fort, Et moururent tous deux d’une semblable mort. […] qui ne pleure pas au milieu d’une tempête, & qui pleure en apprenant que ceux qui lui ferment l’entrée de sa maison, meurent de faim ? […] De même s’il arrivait que notre Langue devînt un jour une Langue morte, & que plusieurs siecles de barbarie eussent rempli cet intervalle, on pourrait douter alors qui des deux a le mieux parlé Français, ou de l’Auteur de la Pipe cassée, ou de celui de la Henriade. […] C’est ce qui arrivera toujours à tout ouvrage écrit dans une Langue morte.

2395. (1730) Discours sur la tragédie pp. 1-458

Domitien vient s’en plaindre, et lui dit : faut-il mourir, madame ? […] Tout le peuple est puni du crime de l’infidelle ; et enfin, selon l’oracle, Coresus, pour apaiser le dieu qu’il a armé lui-même, est obligé de sacrifier sa maîtresse aux autels, s’il ne s’offre personne pour mourir à sa place. à la vûë de l’ingrate, sa vengeance s’éteint, son amour renaît ; il satisfait à l’oracle, et s’immole pour la sauver. […] Ce roi… meurt ; et laisse après lui, pour venger son trépas, deux fils infortunés qui ne s’accordent pas. […] Elle lui dit, dès qu’il se présente, qu’elle ne murmure pas de son bonheur ; et qu’elle mourra contente, puisqu’à ce prix elle lui assure et la vie et l’empire ; elle ajoûte ensuite.

2396. (1930) Physiologie de la critique pp. 7-243

Il n’y a pas besoin d’aider les hommes à mourir. […] Prévoir le passé, c’est la troisième de ses grandes opérations, c’est expliquer — expliquer par exemple comment est née, a grandi, est morte la tragédie. […] Les littérateurs, sans les critiques, deviendraient ce que deviendrait la production sans les intermédiaires, le négoce sans la spéculation, — et la critique mourrait elle-même sans la critique de la critique. […] Mais il est certain que les genres sont, vivent, meurent, se transforment, et les artistes, qui travaillent dans le laboratoire même des genres, le savent encore mieux que les critiques.

2397. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. VILLEMAIN. » pp. 358-396

Delille, qui vient de mourir, y reçoit de fines critiques s’exhalant dans des hommages, et cet habile et inexprimable mélange dénotait bien celui qui saurait, sans refuser l’admiration, maintenir la dignité et la malice délicate de la critique devant les poëtes.

2398. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre cinquième. Le peuple. — Chapitre II. Principale cause de la misère : l’impôt. »

Abolissez les droits barbares de « motte, quevaise et domaine congéable, sous lesquels plus de cinq cent mille individus gémissent encore en Basse-Bretagne »  « Vous avez dans vos armées, sire, plus de trente mille serfs franc-comtois » ; si l’un d’eux devient officier et quitte le service avec une pension, il faut qu’il aille vivre dans la hutte où il est né ; sinon, lorsqu’il mourra, le seigneur prendra son pécule.

2399. (1860) Cours familier de littérature. IX « LIVe entretien. Littérature politique. Machiavel (3e partie) » pp. 415-477

La nation politique a donc été deux mille ans comme morte : plus d’Italie ; mais les Italiens sont restés.

2400. (1860) Cours familier de littérature. X « LVIIe entretien. Trois heureuses journées littéraires » pp. 161-221

Nous n’avons besoin ni de civisme, ni de harangues, ni de poèmes ; va où va la feuille morte de tes anciens chênes, à tous les vents, chauds ou froids, que m’importe ?

2401. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série «  M. Taine.  »

Quand il passait sur le front de sa grande armée, et qu’il songeait que ces milliers d’hommes étaient prêts à mourir pour son rêve, savons-nous ce qui remuait en lui ?

2402. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 avril 1886. »

Emil Heckei qui venait de mourir.

2403. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 15 décembre 1886. »

J’étais enveloppée de neige, battue par la pluie et couverte de rosée ; j’étais morte depuis longtemps … » … Viennent alors diverses questions et réponses.

2404. (1881) La psychologie anglaise contemporaine «  M. Georges Lewes — Chapitre II : La Psychologie »

Dans les îles Fidji, quand un homme va mourir, quelques heures avant sa mort, on porte son corps au dehors.

2405. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre IX. Le trottoir du Boul’ Mich’ »

On peut encore s’exciter avec la mémoire gentille et falote de cette pauvre petite « maîtresse d’esthète » morte sous le nom de Jean de Tinan.

2406. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre troisième. Le souvenir. Son rapport à l’appétit et au mouvement. — Chapitre premier. La sélection et la conservation des idées dans leur relation à l’appétit et au mouvement. »

En Amérique, un nombre considérable d’Allemands et de Suédois, peu avant de mourir, prient dans leur langue maternelle, qu’ils n’ont souvent pas parlée depuis cinquante ou soixante ans.

2407. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Chapitre II : Règles relatives à l’observation des faits sociaux »

Ce qui existe, ce qui seul est donné à l’observation, ce sont des sociétés particulières qui naissent, se développent, meurent indépendamment les unes des autres.

2408. (1833) De la littérature dramatique. Lettre à M. Victor Hugo pp. 5-47

L’instant viendra où je ferai paraître cette bruyante cohorte, armée de pied en cap et prête à mourir en défendant son chef.

2409. (1913) La Fontaine « VI. Ses petits poèmes  son théâtre. »

Enfin il faut mourir ; car sans ce commun sort.

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