Mais non : tout doit tendre au bon sens, cela veut dire que le poète n’écrit pas par fantaisie, pour se montrer, déployer son agilité ou ses grâces devant le public. […] À propos d’une querelle de théologien, il avait montré ce qu’on n’avait jamais vu jusque-là, ni presque encore désiré en français : le parfait naturel produisant la suprême éloquence, sans effort et sans artifice. […] En art, en poésie, comme en science, la création n’est qu’observation et intuition ; en sorte que l’invention ne consiste pas à tirer de son esprit ce qui n’a d’existence nulle part ailleurs, mais bien à extraire de la nature ce qui y est, et ce qu’on s’étonnera de n’y pas avoir vu, dès qu’un homme de génie l’aura montré.
Il montre tout ce qui se peut montrer : mais il supprime tout ce qui ne se peut montrer, et suppose tout ce qui se peut imaginer. […] Croyant a l’absolue réalité des choses qu’ils montraient, ils ne se doutaient pas que souvent c’était les dégrader, les fausser, les vider de leur sens, que de les figurer uniquement comme des réalités : mais parfois, quand ils s’approchaient familièrement des objets de leur foi, avec un sens instinctif de la vie, ils ne rendaient pas sans bonheur le pathétique des situations ou le mouvement des passions que les livres sacrés indiquaient.
L’autre pensée s’ajouta à la philosophie du livre : dans le progrès de l’esprit humain, que Voltaire se proposait de peindre, il voyait et voulait montrer comme agent principal un homme, le despote éclairé. […] Un chapitre montrait Louis XIV dans sa vie privée. […] Mme du Châtelet n’aimait pas l’histoire : pour vaincre son aversion, Voltaire entreprit de la lui montrer comme une science expliquant les phénomènes de la vie collective de l’humanité ; il commença de lui esquisser à grands traits la suite des événements de l’histoire universelle.
Le mécanisme existe, je montrerai comment, pour satisfaire jusqu’à la curiosité. […] MESDAMES, MESSIEURS Jusqu’ici et depuis longtemps, deux nations, l’Angleterre, la France, les seules, parallèlement ont montré la superstition d’une Littérature. […] Il importe que dans tout concours de la multitude quelque part vers l’intérêt, l’amusement, ou la commodité, de rares amateurs, respectueux du motif commun en tant que façon d’y montrer de l’indifférence, instituent par cet air à côté, une minorité ; attendu, quelle divergence que creuse le conflit furieux des citoyens, tous, sous l’œil souverain, font une unanimité — d’accord, au moins, que ce à propos de quoi on s’entre-dévore, compte : or, posé le besoin d’exception, comme de sel !
Les scolastiques se moqueraient de cela et triompheraient à montrer là un défaut de logique, En vérité, beau triomphe de montrer ce qui est clair ! […] Vous êtes presque le seul dépositaire de mes pensées les plus secrètes ; au nom du ciel, montrez-moi de indulgence, et consentez encore à m’appeler votre frère.
Qu’est-ce que cette raison, dont ils se montrent si jaloux ? […] Ces indécisions, ces inquiétudes, ces caprices, cet orgueil, étoient en effet le partage de la raison humaine, avant que le flambeau de la Foi vînt diriger ses lumieres, lui montrer les bornes qu’elle devoit respecter, & lui circonscrire l’espace abandonné à son empire. […] On ne fera point ici l’énumération de tous les bienfaits que la sensibilité religieuse a répandus dans la Société : on se bornera à défier les Zélateurs de la Nature de montrer un seul genre de misere auquel la Religion n’ait pas tâché de remédier.
Sans parler des hommes qui, en fait de procédés, s’y montrent capables de tout, les femmes qu’il met en scène sont emportées, violentes, surtout intéressées et cupides. […] Elle lui avait pardonné son injure, mais à condition de s’en ressouvenir et de la lui rappeler toujours : « Levez-vous, comte, je ne veux point vous tuer à terre, lui écrivait-elle quand il faisait semblant de se mettre à genoux : ou reprenez votre épée pour recommencer notre combat… » En pleine paix, en pleine amitié, un mot, une saillie soudaine de cette innocente railleuse, laissait deviner son ancienne rancune, et montrait bien qu’elle se sentait désormais sur lui tous les avantages. […] Au même moment où il se dit guéri de l’ambition et sans maître, il écrit au duc de Saint-Aignan, qui est son principal recours auprès de Louis XIV, des louanges du roi qui sont faites pour être redites et montrées, et pour lui ménager peut-être un retour.
Mentionner cette pièce et dire qu’elle a compté longtemps dans la balance du jury, c’est montrer au moins qu’on n’a fait exclusion d’aucune manière et qu’on ne s’est enfermé dans aucune école. » Dans ce mélange de compliments et de reproches, c’est surtout aux éloges que nous avons été sensible. […] J’ai parlé de fabrique……………………………………………………………………2 Après avoir montré à l’homme de lettres du xixe siècle les avantages et les dangers de sa nouvelle position, nous devons lui donner fraternellement nos conseils, ou plutôt nous les donner à nous-même. […] Je n’ai pas besoin de montrer comment l’homme de lettres s’enrichira, parce que je ne vois nulle nécessité à l’enrichir.
Il a analysé, lui, le sentiment de curiosité et montré à quel point il est vrai, à quel point il est faux, et à quel point il est vain. […] Il y a un petit rapprochement qui vous montrera tout de suite à quel point ce que je dis est probable, sinon absolument certain. […] En vérité, on dirait que la postérité a voulu lui faire amende honorable le jour où Musset s’est avisé de faire, lui aussi, des contes dans la manière de La Fontaine, pour montrer à quel point il admirait cette manière, et le charme de cette manière, et aussi un peu pour la corriger, pour la redresser, car, dans ses deux contes, Musset a été très loin des excès, des véritables culpabilités de La Fontaine.
Si les esprits contemporains n’étaient pas troublés et rompus jusqu’à l’axe même, il suffirait, sur Eugénie de Guérin, de cette page où l’écrivain oublie jusqu’à la langue qu’il emploie et se sert des mots comme d’un doigt pour montrer les choses. […] » Disait Eugénie, Et toutes les fois Qu’au bois La feuille flétrie Au vent qui passait Tombait, Elle, sans parole, Mais levant tout droit Son doigt, Montrait ce symbole Qui dans l’air muet Tournait. […] Et c’est pour cela qu’elle est mise ici, dans ce livre sur les bas-bleus, pour montrer que la vraie gloire du talent chez les femmes, c’est surtout de ne pas faire partie de cet abominable bataillon !
Si la connaissance que nous cherchons est réellement instructive, si elle doit dilater notre pensée, toute analyse préalable du mécanisme de la pensée ne pourrait que nous montrer l’impossibilité d’aller aussi loin, puisque nous aurions étudié notre pensée avant la dilatation qu’il s’agit d’obtenir d’elle. […] J’ai essayé jadis de montrer que, si la première est l’inverse de la seconde, si la conscience est de l’action qui sans cesse se crée et s’enrichit tandis que la matière est de l’action qui se défait ou qui s’use, ni la matière ni la conscience ne s’expliquent par elles-mêmes. […] La science a d’ailleurs montré par quels effets se traduit, tout le long de l’évolution de la vie, la nécessité pour les êtres vivants de s’adapter aux conditions qui leur sont faites.
Nous n’y gagnons pas seulement, en métaphysique, de résoudre ou d’atténuer les contradictions que soulève la divisibilité dans l’espace, contradictions qui naissent toujours, comme nous l’avons montré, de ce qu’on ne dissocie pas les deux points de vue de l’action et de la connaissance. […] Il nous restait à montrer, par l’analyse du « souvenir pur », qu’il n’y a pas entre le souvenir et la perception une simple différence de degré, mais une différence radicale de nature. […] Et c’est aussi ce double mouvement de la mémoire entre ses deux limites extrêmes qui dessine, comme nous l’avons montré, les premières notions générales, l’habitude motrice remontant vers les images semblables pour en extraire les similitudes, les images semblables redescendant vers l’habitude motrice pour se confondre, par exemple, dans la prononciation automatique du mot qui les unit.
Les inscriptions montrent que non seulement en Italie, mais en Gaule, mais en Orient, plusieurs associations avaient, leur siège dans une même rue, sur une même place. […] Déjà certaines réformes des institutions, aux États-Unis, en Angleterre, en Suisse, en Bavière, prouvent que beaucoup d’États s’apprêtent à se montrer moins avares de personnalités civiles161. […] En fait, dans le temps où celles-ci s’imposaient encore avec rigueur, n’est-ce pas dans les places commerciales que se montrait d’abord un certain égalitarisme ?
. — Celui-là agira dans son intérêt. » Et du président Jeannin il disait : « Il fera tout ce qui lui paraîtra avantageux au duc de Mayenne. » Les auteurs d’éloges et de discours académiques, Saumaise, plus tard Guyton de Morveau, ont couru un peu rapidement sur ce point, et se sont trop attachés à montrer dans le président Jeannin un ligueur qui avait hâte de sortir de la faction où il avait été jeté, et qui, « sans trahir son parti, en défaisait la cause ». […] Le président se jeta résolument au fort de ces difficultés, qui n’eurent d’autre effet sur lui que de le rendre « plus attentif à sa fortune et plus vigoureux au travail : Ce qu’il montra bien au voyage, nous dit Saumaise, et me souviens que séjournant à Calais pour attendre le vent, et craignant que cette longueur ne lui fît préjudice, il se fut embarqué contre vent et marée, si le pilote craintif l’eût osé hasarder.
Les mémoires, qui, à la différence du journal, sont d’une lecture pleine et aisée, nous montrent Bossuet dans sa généalogie et dans sa race, dans son enfance et son éducation première, dans sa croissance naturelle et continue. […] La vraie critique, à son égard, ramène à cette conclusion, à cette consécration, et, après plus d’un circuit et d’un long tour, elle aboutit au même point que l’admiration la moins méditée. — Je n’ai rendu aujourd’hui que l’impression générale que laisse la lecture des mémoires de l’abbé Le Dieu ; il me reste à parler de son journal, qui donne une impression moins nette, moins agréable, mais qui en définitive ne permet pas de tirer un jugement différent, C’est ce qu’il n’est pas inutile de montrer.
comme il s’en est bien corrigé, et que ceux qui lisent aujourd’hui son livre Du vrai, du bien et du beau, auraient peine à comprendre qu’il ait pu hésiter à se montrer à tous si naturellement éloquent ! […] L’auteur s’y est montré dénué du sens pratique, violent, déclamateur.
Il rappelle aux supérieurs de la Congrégation leur faiblesse dans l’affaire de la Constitution Unigenitus : « Vous avez reçu si respectueusement la Constitution, que je ne saurois douter que vous ne receviez de même un bref qui vient de la même source. » Il ne craint pas de montrer le bout de l’escopette, de laisser entrevoir au besoin, si on l’y force, toute une série de Provinciales nouvelles, déjà en embuscade, et prêtes à faire feu sur les rangs de la Congrégation : « Il est injuste, dit-il, que les Jésuites en fournissent toujours la matière. » Prevost a du faible pour les Jésuites, quoiqu’il les ait deux fois quittés. […] Lui-même il a dit avec un mélange de satisfaction et d’humilité qui n’est pas sans grâce : « On se peint, dit-on, dans ses écrits ; cette réflexion serait peut-être trop flatteuse pour moi. » Il a raison ; et pourtant cette règle de juger de l’auteur par ses écrits n’est point injuste, surtout par rapport à lui et à ceux qui, comme lui, joignent une âme tendre et une imagination vive à un caractère faible ; car si notre vie bien souvent laisse trop voir ce que nous sommes devenus, nos écrits nous montrent tels du moins que nous aurions voulu être.
C’est ainsi que lui-même nous les a montrés autrefois dans son gai récit de la Peur ; c’est ainsi qu’il y revenait plus mélancoliquement dans son dernier roman de Rosa et Gertrude. […] Si l’auteur a voulu montrer dans ce ministre (et il l’a voulu en effet) combien avec un esprit juste, avec un cœur pur et droit, exercé par la pratique chrétienne, guidé par les inspirations de l’Écriture, et muni d’une vigilance et d’une observation continuelles, on peut se trouver en fin de compte plus avisé que les malicieux, plus habile que les habiles, et véritablement un maître prudent et consommé dans les traverses les plus délicates de la vie comme dans les choses du cœur, il a complètement réussi.
Sa conversation est composée de parenthèses, principal objet de toutes ses phrases ; il voudrait laisser échapper ce qu’il a le plus grand besoin de dire ; il essaye de se montrer fatigué de tout ce qu’il envie ; pour se faire croire à son aise, il tombe dans les manières familières ; il s’y confirme, parce que personne ne compte assez avec lui pour les repousser, et tout ce dont il est flatté dans le monde est un composé du peu d’importance qu’on met à lui, et du soin qu’on a de ménager ses ridicules pour ne pas perdre le plaisir de s’en moquer. […] Quand elles ne veulent plaire que pour être aimées ; quand ce doux espoir est le seul motif de leurs actions, elles s’occupent plus de se perfectionner que de se montrer, de former leur esprit pour le bonheur d’un autre que pour l’admiration de tous : mais quand elles aspirent à la célébrité, leurs efforts, comme leurs succès, éloignent le sentiment qui, sous des noms différents, doit toujours faire le destin de leur vie.
Il a montré, presque avec émotion et en condamnant sur ce point les railleries vulgaires, ce qu’il y a de touchant dans l’amour, des femmes qui ont un peu dépassé l’âge de l’amour, des amantes mûries et meurtries, qui s’attachent à leur dernière passion avec fureur et avec mélancolie, parce qu’après il n’y aura plus rien, et qui, pour se faire pardonner, pour s’absoudre elles-mêmes et sans se douter du sacrilège, mêlent à leur suprême amour de femme un sentiment d’équivoque maternité. […] Si ce néo-Grec, que son culte de la nature n’empêche point de montrer dans les choses religieuses les tolérances tendres et amusées d’un Renan, nous parle d’aventure de l’Assomption ou de la Semaine sainte, il y reconnaîtra les fêtes symboliques de l’éternel amour ; il célébrera l’assomption de la femme, Eve ou Vénus anadyomène, et pleurera avec les belles Syriennes sur le cadavre d’Adonis.
L’expression naïve de leurs sentimens vole sans effort sur leurs lévres, ils osent se montrer tels qu’ils sont ; la confiance s’établit, le rapport de goût se fortifie, l’amitié les unit à jamais, ils pensent ensemble, & ils n’ont point à craindre que la cupidité vienne briser des nœuds dont le charme fait toute la force. […] Tandis que l’ennemi des beaux Arts sur le déclin de ses années, à charge à lui-même & aux autres, éprouvera un vuide affreux, n’envisageant que le spectre de l’ennui, & les ombres horribles de la mort : l’homme éclairé jouira du spectacle de sa vie passée ; il aura sçû apprécier, ce que vaut l’existence, & fort par sa pensée, il ne redoutera point l’instant inévitable qui doit terminer sa carrière : ainsi le généreux Fénélon, qui montra à l’Univers le caractère rare & sacré d’une ame remplie à la fois d’une extrême vertu & d’une extrême douceur, ne perdit point dans les Cours la simplicité de ses mœurs, & conserva dans son exil cette égalité d’ame que rien ne pût corrompre.
« Tu as acheté ma maîtresse sous couleur qu’elle fût ma sœur, dit-il à son valet, et j’ai acheté ma sœur croyant acheter une maîtresse. » Polipo revient donc à Flavia, qui lui a montré de la tendresse et du dévouement, et qui se trouve être la fille d’un voisin et ami de Polidoro. […] Il y trouva le valet de chambre, qui se montra encore plus inflexible que les deux autres, et ne se relâcha que difficilement à la promesse du troisième tiers ; de sorte qu’il ne resta plus rien au pauvre Mezzetin qui, dès qu’il aperçut le duc, courut à lui et lui dit : « — Ah !
Par exemple, nous pouvons faire produire à l’index un mouvement indépendant, tandis qu’avec le troisième doigt cela est impossible ; l’oreille externe est immobile chez l’homme, mobile chez quelques animaux ; dans le pied, les orteils vont ensemble, quoiqu’on puisse les isoler quelquefois, comme le montrent ceux qui écrivent ou travaillent avec leurs pieds. […] Cependant cette comparaison donnerait encore l’idée la plus exacte de ce qu’il a fait, et montrerait clairement combien cela était indispensable….
Elle n’eut qu’à se montrer pour y réussir. […] Dans cet embarras, dont je ne savais par où sortir, je m’avisai un jour heureusement que j’avais des moyens sûrs pour cette persuasion, et que ce qu’elle m’avait écrit était si beau et si parfait qu’il ne fallait que le montrer pour persuader mieux que ce que je pouvais dire.
Il y a mieux, l’histoire nous permettait de vous montrer François Ier ivre dans les bouges de la rue du Pelican. […] Seulement que les puissants montrent sur l’inconvénient d’avoir pour ami l’ours qui ne sait écraser qu’avec le pavé de la censure les allusions imperceptibles qui viennent se poser sur leur visage.
Ils parcoururent le pays de Gex, le Dauphiné, le Piémont, & s’y montrèrent partout en apôtres. […] On parla de produire le manuscrit original : mais l’on est encore à le montrer.
La vieille théorie des tempéraments et de leur influence sur les caractères peut avoir été plus ou moins exagérée ; mais l’expérience de tous les jours est là pour nous montrer que la gaieté, la tristesse, l’audace, la timidité, et beaucoup d’autres affections ont une liaison étroite avec l’organisation. […] Il a montré qu’il n’y a pas une seule des émotions ou affections qui ne retentisse dans le cœur, et que les plus fugitives, les plus délicates impressions du cerveau se traduisent en altérations des battements du cœur.
Il est surprenant que ni Aristote, ni ceux qui ont traité cette matière, ne nous montrent pas avec précision les divers changements que reçut la tragédie, depuis sa naissance jusqu’à sa maturité en Grèce. […] Toutefois, comme cette ressemblance ne saurait être toujours si parfaite, qu’elle n’admette quelque différence en faveur des beautés de l’art, l’art même, pour ménager ces beautés, peut faire illusion au spectateur, et lui montrer avec succès une action dont la durée exige huit ou dix heures, quoique le spectacle n’en emploie que deux ou trois : c’est que l’impatience du spectateur, qui aime à voir la suite d’une action intéressante, lui aide à se tromper lui-même, et à supposer que le temps nécessaire s’est écoulé, ou que ce qui exigeait un temps considérable s’est pu faire en moins de temps.
Aussi, pour l’infirmer, ne suffit-il pas de montrer qu’elle est mise en échec par quelques applications particulières de la méthode de concordance ou de différence ; ce serait attribuer à ce genre de preuves une autorité qu’il ne peut avoir en sociologie. […] Car, d’une part, elle nous montrerait à l’état dissocié les éléments qui le composent, par cela seul qu’elle nous les ferait voir se surajoutant successivement les uns aux autres et, en même temps, grâce à ce large champ de comparaison, elle serait beaucoup mieux en état de déterminer les conditions dont dépendent leur formation et leur association.
Cependant, malgré le peu que cela rapporte, il est des esprits qui noblement s’obstinent à montrer ce qu’on ne veut pas voir… Un de ces prêtres précisément, qui font leur métier en traduisant des Saints, a continué de faire le sien, en traduisant la Vie de Notre-Seigneur Jésus-Christ et la Vie de la Sainte Vierge, comme il nous avait déjà traduit la Douloureuse Passion de la sœur Emmerich ; et les yeux sur plus haut que la gloire, le voilà qui, son œuvre faite, s’est soumis tranquillement aux chances de l’oubli ! […] Toute notre affaire à nous, — nous l’avons dit, — c’est de montrer le poëte qu’on ne voit pas plus que la sainte dans la sœur Emmerich ; le poëte, dans cette paysanne qui parle patois westphalien, invisible encore plus peut-être que la sainte, dans cette pauvre religieuse à névrose, et de rappeler, — mais non pas pour qu’il s’en corrige, — l’aimable accueil que, de toute éternité, le monde fait également à ses poëtes et à ses saints !
Par là s’évanouira, comme nous le montrerons aussi, ce qu’il y avait d’abord de paradoxal dans la théorie de la Relativité : nous prétendons que le Temps unique et l’Étendue indépendante de la durée subsistent dans l’hypothèse d’Einstein prise à l’état pur : ils restent ce qu’ils ont toujours été pour le sens commun. […] Sans doute une multitude de déplacements et de changements se montrent à sa surface et se cachent à l’intérieur d’elle ; mais ces mouvements tiennent dans un cadre fixe : je veux dire qu’on peut trouver sur la Terre autant de points fixes qu’on voudra les uns par rapport aux autres et ne s’attacher qu’à eux, les événements qui se déroulent dans les intervalles passant alors à l’état de simples représentations : ce ne seraient plus que des images se peignant successivement dans la conscience d’observateurs immobiles en ces points fixes.
La notion de la dégénérescence, introduite d’abord par Morel dans la science, développée par vous avec génie, s’est, entre vos mains, déjà montrée extrêmement féconde dans les directions les plus diverses. […] Il peut montrer sur son corps les blessures reçues. […] Nous avons montré comment naissent les écoles : elles sont le fruit de la dégénérescence des créateurs et de leurs imitateurs convaincus. […] Le peintre doit regarder, s’il veut nous faire comprendre distinctement quel objet l’a captivé et ce que son tableau doit nous montrer. […] Paulhan, arrive, dans son enquête sur les causes du néo-mysticisme français, à la conclusion que la science exacte s’est montrée impuissante à satisfaire les besoins de l’humanité.
Mais n’allons pas nous montrer trop exigeants, et à propos d’un légitime succès, envers notre seul auteur comique d’aujourd’hui.
Quoi qu’il en soit de tant d’opinions diverses, et sur cette affaire en particulier, et sur la vie entière de Marie-Antoinette, on ne pourra du moins refuser des vertus à cette princesse qui montra tant d’affabilité sur le trône et de dignité dans le malheur.
La bienveillance habituelle qui règne dans son observation générale de l’homme, et qui ne permet point à l’amertume de se glisser sous le fruit de son expérience, n’empêche pourtant pas qu’il ne dise des choses assez vives à ce sexe qu’il paraît avoir bien connu : « Il n’est pas adroit de se montrer très-clairvoyant avec les femmes, à moins que ce ne soit pour deviner ce qui leur plaît. » « Il n’est pas rare de voir une femme, miraculeusement échappée aux dangers de la jeunesse et de la beauté, perdre le fruit de ses sacrifices en se donnant dès qu’on cesse de l’attaquer.
Conclusion J’ai voulu montrer la formation complète d’une oeuvre poétique et chercher par un exemple en quoi consiste le beau et comment il naît.
Mais sa vie littéraire n’était point scellée dans la tombe des dieux disparus, et, par une métamorphose qui surprendra seulement les niais, le vicomte de Guerne s’est montré dès lors le poète le plus voisin de nous et le plus préoccupé, maintenant, du monde qui peine autour de lui vers les destins inconnus.
C’est parce que cet exemple est particulièrement salutaire en un temps de désarroi et de lassitude comme le nôtre, que j’ai cru pouvoir donner à Roumanille une place dans ma modeste galerie, et montrer en lui, non pas le troubadour de légende, d’Opéra-Comique et de vignette, mais l’homme de bien, le poète de talent, se résignant à parler la langue de ceux qu’il veut convertir, et à renfermer sa popularité dans un étroit espace, pour la rendre plus utile et plus solide.
Outre qu’il est désobligeant et le plus souvent injuste de rabaisser les travaux de ceux qui nous ont frayé la route, l’exposé seul de ce que j’entends réclamer des historiens à venir suffira pour montrer ce qui manque, selon moi, aux historiens présents ou passés.
Cette excessive prolixité n’est pas le seul défaut qu’on puisse leur reprocher : il regne dans la plupart un ton de singularité qui fait disparoître le mérite des traits d’esprit qui s’y montrent de temps en temps.
C’étoit user un peu tard de la liberté de l’Histoire ; mais tel est le caractere de la plus grande partie des Gens de Lettres : ils ne montrent la vérité, que quand ils n’ont pas d’intérêt à la cacher.
De tromper les Peuples sur cet objet, me suis-je dit à moi-même, c'est enlever à la Philosophie la base de cette admiration qu'on a pour elle ; c'est montrer qu'elle n'est pas seule, comme elle le dit, dépositaire de la raison & du Génie ; c'est ouvrir les yeux à une jeunesse inconsidérée, qui, séduite par le ton imposant de ces Maîtres superbes, croit qu'ils sont aussi infaillibles en matiere de foi qu'en matiere de goût.
Il reste à montrer que cette conception chimérique de soi-même et des choses ne peut être évitée, qu’elle reconnaît à son principe une nécessité absolue et qu’il existe un antagonisme irréductible entre ces deux faits : existence et connaissance.
C’est une des parties du merveilleux dans laquelle Homère s’est montré le plus sublime.
Tout ce que nous devons montrer, c’est en quoi le christianisme est plus favorable à la peinture qu’une autre religion.
L’avarice, l’ignorance, l’amour-propre, se montrent sous un jour nouveau.
Nous avons vu entrer en campagne, au profit du salut public, toutes les forces morales, qu’elles prissent naissance ici ou là, dans une religion, dans une philosophie ou dans une éducation ; tout se révéla excellent pour nourrir les âmes, et cette armée remplie de nos contradictions furieuses s’est montrée, face aux Allemands, unie et tout éblouissante de beauté spirituelle.
Nous pourrions même le rapprocher encore, car Homère parle de l’Égypte, et l’on dit que Psammétique, dont le règne est postérieur à celui de Numa, fut le premier roi d’Égypte qui ouvrit cette contrée aux Grecs ; mais une foule de passages de l’Odyssée montrent que la Grèce était depuis longtemps ouverte aux marchands phéniciens, dont les Grecs aimaient déjà les récits non moins que les marchandises, à peu près comme l’Europe accueille maintenant tout ce qui vient des Indes.
Nous montrerons en même temps comment le Tout-Puissant a fait servir les conseils de sa Providence, qui dirigeaient la marche des sociétés, aux décrets ineffables de sa grâce.
Et cependant, même au point de vue purement littéraire, que de preuves à recueillir, que de réserves à faire, que de lacunes à montrer, que de choses fausses, agaçantes, obscures, fastidieuses, inintelligibles, avortées ! […] Ils se seraient, au contraire, montrés plus conséquents, plus préoccupés de la dignité et de l’unité de leurs principes, que ne le sont aujourd’hui les doctrinaires et les raffinés de la démocratie, saluant M. de Balzac comme leur prophète et leur apôtre. […] Un soir, ce public, si bénévole d’ordinaire et si facilement enthousiaste, se montrait d’assez maussade humeur. […] Telle était la condition du paysan français au dix-huitième siècle, et M. de Tocqueville a pu, sans exagération, le comparer au juif du moyen âge, contraint de se montrer plus misérable qu’il ne l’était en réalité. […] Cousin s’est souvenu, sans toutefois se montrer trop impitoyable envers cette séduisante duchesse de Chevreuse, une des personnes qui entravèrent le plus cette politique et suscitèrent le plus d’embarras à Richelieu et à Mazarin.
Récemment, M. de Trévières, en un article de la Grande Revue, a montré avec évidence de quel incroyable et hasardeux bric-à-brac était faite chez Flaubert la chasse aux renseignements. […] Pour montrer un travers ou un vice dans toute sa lumière et sa saillie, il faut le poser avec toutes ses conséquences sociales, il faut en rendre manifeste l’influence, hors de l’individu, sur une famille. […] Si l’autorité paternelle n’est montrée que dans ses abus, cela tient donc à une nécessité d’optique théâtrale. […] Remy de Gourmont n’a pas de peine à relever, en ce qui concerne Taine, la légèreté de ces affirmations, qui ont pour source une phrase de Sarcey, à montrer avec quelle naïveté pataugea dans cette source douteuse un M. […] Joseph Bédier nous a montré comment notre littérature était née dans les hôtelleries de pèlerins.
Le Corbeiller a eu raison de nous le montrer ainsi. […] Musset, lui, en avait et le montrait à l’âge où nous passons notre baccalauréat. […] D’abord, on a eu le tort de me montrer Iza trop charmante dans la première partie du drame. […] Mendès m’avait trop montré « comment c’était fait ». […] Il se refuse à nous montrer ce que Bathylle a de mieux : son dos. » Que sais-je ?
Je pouvais montrer à ma manière soit l’unité, soit l’incohérence de l’œuvre de Rousseau ; — expliquer, comme M. […] (Car il y revient très souvent, et cela peut montrer également la préoccupation de soutenir l’imposture ou le trouble d’une âme peu à peu envahie par le remords.) […] L’« engagement » dont il s’agit est l’engagement que prend un amoureux de ne montrer aucun amour pour sa maîtresse pendant un jour, moyennant quoi elle l’épousera. […] Avec lui, Diderot se montra indiscret et despotique, à son ordinaire. […] Mais ils avaient, paraît-il, reçu froidement cette dédicace ; et, tandis que tout le peuple de Genève s’échauffait pour Jean-Jacques, eux seuls avaient montré quelque réserve.
Michelet, dans les premiers livres de son Histoire, par grande admiration de l’architecture gothique, s’était montré très favorable au moyen âge. […] Je préviens, s’il en est temps encore, que les livres des derniers critiques de Victor Hugo n’ont nullement ce caractère, et c’est pour le montrer que je les ouvre, sans plus de préambule, devant le lecteur. […] Ce sera un jeu de montrer la transformation d’un genre en un autre, n’ayant avec celui-là que des rapports arbitrairement créés. […] Margueritte de s’être montré nettement « réactionnaire » dans ce roman ; j’entends par là d’avoir fermement pris parti pour la jeunesse et contre les mariages disproportionnés. […] On ne saurait avoir et montrer trop de reconnaissance pour ces philosophes-là.
Nul esprit plus original, plus universel, plus fécond en conséquences de toute portée et de toute sorte, plus capable de tout transformer et de tout refaire, ne s’est montré depuis trois cents ans. […] D’autre part, l’histoire, le roman et la critique, aiguisés par les raffinements de la culture parisienne, ont fait toucher les lois des événements humains ; la nature s’est montrée comme un ordre de faits, l’homme comme une continuation de la nature ; et l’on a vu un esprit supérieur, le plus délicat, le plus élevé qui se soit montré de nos jours, reprenant et modérant les divinations allemandes, exposer en style français tout ce que la science des mythes, des religions et des langues, emmagasine au-delà du Rhin depuis soixante ans1422. […] Prenez le monde tel que le montrent les sciences : c’est un groupe régulier, ou, si vous voulez, une série qui a sa loi ; selon elles, ce n’est rien davantage. […] Pour me faire l’histoire du bouddhisme, il faut me montrer le désespoir calme des ascètes qui, amortis par la pensée du vide infini et par l’attente de l’anéantissement final, atteignaient, dans leur quiétude monotone, le sentiment de la fraternité universelle. Pour me faire l’histoire du christianisme, il faut me montrer l’âme d’un saint Jean où d’un saint Paul, le renouvellement subit de la conscience, la foi aux choses invisibles, la transformation de l’âme pénétrée par la présence d’un Dieu paternel, l’irruption de tendresse, de générosité, d’abnégation, de confiance et d’espérance qui vint dégager les malheureux ensevelis sous la tyrannie et la décadence romaine.
Avant de montrer comment M. […] C’est ainsi qu’il a repris, après Renan, la question de l’Averroïsme et qu’il a montré tout ce que saint Thomas d’Aquin devait à Averroès. […] J’aurais souhaité qu’après nous avoir montré ce qu’il doit aux penseurs et aux poètes musulmans, M. […] Il se montra encore plus dur envers sa fille pour décider le jeune Don Quichotte à sauter le pas. […] Essayons de la satisfaire et de montrer l’homme tel que nous croyons le connaître hors de son œuvre et dans son œuvre même.
Magnin), que la fermeté très-grande et très-réelle qu’il montra à cette époque était, comme le Génie de Socrate, une force toute d’arrêt et nullement d’impulsion. » Partout ailleurs, voyez-le, c’est évident : il rentre, il se recouvre, il se retire. […] Ces discrets avantages ne se montrent nulle part avec autant de distinction que dans les articles de M. […] Daunou se montra ce qu’il avait été toute sa vie : au-dessous et au dedans de celui qu’on aurait jugé faible et trop aisément alarmé, se retrouva l’homme ferme et inébranlable. […] il ne me reste qu’à rassembler un peu au hasard quelques impressions et souvenirs qui achèveront de le montrer tel qu’il fut de près, et là où les éloges réguliers ont pu moins le saisir. […] S’il s’est montré épigrammatique contre l’érudition, il ne l’était pas moins contre le bel esprit organisé.
Ces bourgeois, sur le pas de leur porte, clignent de l’œil derrière vous ; ces apprentis derrière l’établi se montrent du doigt votre ridicule et vont gloser. […] La première bibliothèque va vous montrer s’il est en effet primitif et naturel. […] « Vous avez cherché à montrer sous quelles formes on peut rêver une conscience de l’univers plus avancée que celle dont la manifestation est l’humanité. […] Théoctiste nous a bien montré que seule l’hypothèse monothéiste se prête à la réalisation de nos idées les plus enracinées sur la nécessité d’une justice supérieure pour l’homme et l’humanité. […] Si telle est vraiment l’atteinte obtenue par les théories particulières, quelle ne sera pas la totale atteinte obtenue par la conclusion, où se ramassent et culminent toutes les ambitions des théories particulières ; je ne puis citer les théories particulières ; il faudrait remonter de la fin du volume au commencement, il faudrait citer presque tout le volume ; je cite au long la conclusion ; pourquoi n’éprouvons-nous que de l’indifférence quand nous découpons notre exemplaire de Taine, et pourquoi ne pouvons-nous découper sans regret notre exemplaire de Renan ; ce n’est point, comme le dirait un historien des réalités économiques, parce que les Renan coûtent sept cinquante en librairie et parce que les Taine, chez Hachette, ne coûtent que trois francs cinquante ; et pourquoi, découpant du Renan, recevons-nous une impression de mutilation que nous ne recevons pas découpant du Taine ; c’est que, malgré tout, un livre de Taine est pour nous un volume, et qu’un livre de Renan est pour nous plus qu’un livre ; et pourquoi ne peut-on pas copier du Taine, et peut-on copier du Renan, en se trompant, il est vrai ; et pourquoi est-ce un bon plaisir que de corriger sur épreuves un texte de Renan, et se fait-on un devoir de [corriger sur épreuves un texte de Taine ; telle est la différence que je vois entre les héritages laissés par ces deux grands maîtres de la pensée moderne. « J’ai voulu montrer », dit Taine en forme de conclusion : « J’ai voulu montrer la formation complète d’une œuvre poétique et chercher par un exemple en quoi consiste le beau et comment il naît.
Et cela suffit à montrer combien est efficace l’action des écrivains, lorsqu’ils comprennent ainsi leur office. […] J’en ai dit assez pour montrer au lecteur quelle est la manière de cet écrivain corrosif. […] Filon a quitté l’Angleterre contemporaine pour nous montrer la façade et les dessous de Londres, aux environs de 1780. […] Chateaubriand, Lamartine, Victor Hugo n’avaient pas montré les mêmes pudeurs. […] L’année dernière, on montra du doigt à M.
Je voulais simplement montrer à M. […] Montrez-moi patte noire, ou je n’ouvre pas. […] N’est-il pas heureux de montrer beaucoup d’esprit et de talent à établir une thèse quelque peu artificielle ? […] Bourget ait choisi ce sujet à dessein afin de montrer tout son mépris pour l’imbroglio et les aventures. […] Sardou s’est montré un ingénieux vaudevilliste ?
Ponsard, par les sources où son talent s’inspire ; il a montré comment le succès de cette chaste et sobre Lucrèce, qui est une date littéraire, était préparé d’avance et vaguement désiré, par suite des fatigues et des ennuis dus aux excès d’un genre plus turbulent.
Ce morceau même sur Descartes déclare assez l’esprit de l’ouvrage, et bien qu’on puisse craindre qu’il n’y ait dans cette façon de voir un peu de construction a posteriori et que ce soit se montrer, nous le croyons, par trop satisfait de soi-même et de sa propre littérature, on recherchera justement l’ouvrage de M.
Sainte-Beuve poëte, il a montré de la délicatesse.
Des villes d’Italie où j’osai, jeune et svelte, Parmi ces hommes bruns montrer l’œil bleu d’un Celte, J'arrivais, plein des feux de leur volcan sacré, Mûri par leur soleil, de leurs arts enivré ; Mais, dès que je sentis, ô ma terre natale, L'odeur qui des genêts et des landes s’exhale, Lorsque je vis le flux, le reflux de la mer, Et les tristes sapins se balancer dans l’air, Adieu les orangers, les marbres de Carrare, Mon instinct l’emporta, je redevins barbare, Et j’oubliai les noms des antiques héros, Pour chanter les combats des loups et des taureaux !
Sur Louis XIV, en ce même volume, il a pourtant fort mal deviné, à mon sens ; il s’est montré souverainement injuste.
Même en énumérant les qualités des talents amis, il y a un mot qu’il ne faudrait jamais perdre de vue, le circum prœcordia ludit, qu’un satirique accorde à l’aimable Horace : se jouer autour du cœur de ceux même qu’on caresse, et montrer qu’on sait les endroits où l’on ne veut pas appuyer.
Je crois pouvoir affirmer que tout écrivain qui a ce qu’on appelle du succès, c’est-à-dire qui réunit des lecteurs autour de son œuvre ; que tout homme qui est assez heureux, assez malheureux veux-je dire, pour être en butte à l’admiration, aux éloges, à la haine et aux critiques, n’a pas un moment laissé reposer sa plume sur ses compositions… Dans mon enfance on m’a montré, comme un glorieux témoignage du génie de Bernardin de Saint-Pierre, la première page de Paul et Virginie, écrite quatorze fois de sa main.
Remy de Gourmont de nous montrer Gérard de Nerval comme un précurseur du symbolisme.
Chez lui, quoi qu’il ait fait, et quoi qu’il ait dit, — car pour aucun de ses ouvrages il ne montra une susceptibilité plus chatouilleuse que pour ses ouvrages en vers, — ce ne fut que chose d’imitation et « voulue ».
Il a voulu réhabiliter ce Poëte, mais il l’a traduit de maniere à n’en montrer que les défauts, sans en faire connoître le mérite.