Lebrun, par exemple, et d’autres encore) n’ont pas voulu communiquer leurs lettres, et on le conçoit : il écrivait comme il parlait, sa plume était mauvaise langue ; il s’abandonnait sur tout le monde : jeter au public de tels paquets de confidences avant que le temps ait tout refroidi, c’est, en quelque sorte, se rendre soi-même responsable de ce qu’ils contiennent. […] Vous voyez, elle a sauvé un pauvre chansonnier, fort mauvais sujet au dire de nos dévots de place… Moi, j’avais le déisme dans le cœur, et j’ai vécu.
Tout demeura calme… J’avoue que ces commencements furent un peu délicats et qu’ils ne me donnèrent pas peu d’inquiétude, quand je faisais réflexion que mes troupes étaient éparses dans les villages du plat pays, que toute la sûreté de la frontière qui les couvrait consistait en de mauvaises places de guerre toutes ouvertes, et que les Hollandais pourraient entrer avec toutes leurs forces dans le plat pays et ruiner tous mes projets… » Enfin, le grand roi trompa son monde, et il s’en félicite. […] A peine le prince de Condé se fut aperçu de l’absence de son fils et de celle du duc de Longueville, qu’oubliant pour ainsi dire, si l’on ose parler ainsi du plus grand homme du monde, son caractère de général, et s’abandonnant tout entier aux mouvements du sang et de l’amitié tendre qu’il portait à son fils et à son neveu, accourut ou pour les empêcher de s’engager légèrement, ou pour les retirer du mauvais pas où leur courage et leur peu d’expérience auraient pu les embarquer ; il les trouva avec tous les volontaires aux mains avec les ennemis, qui, se voyant pressés et profitant du terrain qui leur était favorable, avaient tourné brusquement… « Cette action fut fort vive et fort glorieuse ; mais la blessure du prince de Condé au poignet, la mort du duc de Longueville et les blessures des ducs de La Rochefoucauld, de Coislin et de Vivonne, du jeune La Salle, de Brouilly, aide-major de mes gardes du corps, etc., et de plusieurs autres gens de qualité, en diminuèrent fort le prix et me donnèrent une grande mortification, particulièrement la blessure de M. le Prince, tant à cause de sa naissance et de son mérite singulier que de la faiblesse de son tempérament, exténué par la goutte, que j’appréhendais ne pouvoir pas résister à la violence du mal.
Un ambassadeur vénitien écrivait peu après, en terminant une dépêche où il résumait tout le règne et le caractère de Charles-Quint : « Mais la fuite d’Inspruck, le mauvais succès de l’entreprise de Metz ont traversé le cours de cette gloire et sont venus remettre en mémoire les autres mauvais succès, comme ceux de Provence, d’Alger et de Castelnuovo ; la trêve désavantageuse conclue avec Sa Majesté très chrétienne, la renonciation aux États, le départ pour l’Espagne et l’entrée dans un monastère, tout cela lui a fait perdre presque toute sa réputation, je dis presque toute, parce qu’il lui en reste autant qu’il reste d’impulsion à une galère qui a été fortement poussée par les rames et le vent, et qui, l’un et l’autre cessant, fait pourtant encore un peu de chemin ; chacun concluant de là que c’est par le souffle favorable de la fortune qu’a été guidé l’immense navire des États, royaumes et pires de Sa Majesté. » Mais, patience !
Il a pour maxime que « le monde polit les mauvaises natures et gâte les bonnes. » Il lui voudrait rendre, à elle, toute sa bonté, son intégrité. […] Ce roman est un bien plus mauvais livre que beaucoup d’autres.
D… fût d’un mauvais à faire frissonner les cheveux de la nature pour avoir le zéro fatal. […] » Joconde ou Philibert le mauvais sujet, par exemple, ne doivent pas vieillir comme René, comme Werther ou le vaporeux Raphaël34.
» Convient-il d’abuser tout aussitôt contre son esprit charmant de ses infirmités corporelles et de dire : « Il ne peut se lever ; c’est une femme qui l’habille ; on lui enfile trois paires de bas les unes par-dessus les autres, tant ses jambes sont grêles ; puis on lui lace la taille dans un corset de toile roide, afin qu’il puisse se tenir droit, et par-dessus on lui fait endosser un gilet de flanelle… » Ce n’est pas moi qui blâmerai un critique de nous indiquer, même avec détail, la physiologie de son auteur et son degré de bonne ou mauvaise santé, influant certainement sur son moral et sur son talent ; le fait est que Pope n’écrivait point avec ses muscles et ne se servait que de son pur esprit. […] En un mot, n’allez pas donner raison à ce pessimiste qui me disait pas plus tard qu’hier encore : « Le moment n’est pas bon pour Pope, et il commence à devenir mauvais pour Horace. » 19.
» Pour être un bon et parfait critique, Pope le savait bien, il ne suffit pas de cultiver et d’étendre son intelligence, il faut encore purger à tout instant son esprit de toute passion mauvaise, de tout sentiment équivoque ; il faut tenir son âme en bon et loyal état. On ne sent pas le beau à ce degré de vivacité et de délicatesse, sans être terriblement choqué du mauvais et du laid.
Cousin, qui a poussé à fond l’application de sa doctrine à propos des papiers de Pascal et qui l’a proclamée sur tous les tons jusqu’à en faire une sorte d’article de foi littéraire, a-t-il trouvé mauvais, par exemple, que dans la publication du Journal intime de Maine de Biran, on ait retranché tous les passages où lui, M. […] Il y a, je le maintiens, dans cette vilaine page, de la mauvaise imitation de Rousseau, et de la pire.
Le 26 février 1790, elle écrivait à son frère l’empereur Joseph, déjà mort depuis quelques jours sans qu’elle le sût : « Mon cher frère, la situation des choses, je le reconnais avec vous, est très mauvaise, et votre dernière lettre apprécie très juste les dangers que nous courons ; vous craignez que je ne me fasse encore trop d’illusions : j’en ai bien peu. […] La nature humaine est bien méchante et monstrueuse ; et cependant cette nation, j’en ai eu des preuves singulières, n’est pas mauvaise au fond.
Et en dehors de ce corps d’élite, il y avait peu de régiments d’infanterie dont on pût dire du bien. » Dans une lettre particulière au roi, le maréchal ne dissimulait rien de cette mauvaise conduite des troupes : la perte matérielle n’était pas grande, elle était même moindre peut-être, à ce combat de Dettingen, que celle de l’ennemi ; mais c’était le rendre aux troupes le courage et de ranimer la confiance du soldat qui semblait le plus difficile. […] Camille Rousset, ne laisse pas d’être relativement honorable pour les deux correspondants ; elle l’est, après tout, pour le bon sens de Louis XV, sinon pour sa grandeur d’âme ; elle l’est davantage pour le maréchal de Noailles, et devant la postérité elle balancera, sans les couvrir entièrement, bien des mauvais propos et des médisances dont il avait été l’objet.
C’est, en général, un mauvais signe pour une époque littéraire que de prodiguer ainsi l’enthousiasme et de déplacer l’admiration. […] Faute d’autre instrument, j’ai pris celui-là, sans savoir si je l’avais mauvais ou bon, et j’espérais qu’on me tiendrait compte de l’effort.
Les mauvaises mœurs de la Ligue, qui avaient couvé sous Henri IV et Richelieu, se réveillèrent, n’étant plus comprimées. […] Je trouve cela bien mauvais. » La religion précise et régulière, qui gouvernait la vie, contribuait beaucoup alors à tempérer ce libertinage de sensibilité et d’imagination, qui, depuis, n’a plus connu de frein.
« Suspectant l’inimitié de Claude contre lui, il se confina dans le fond de l’Asie, aussi près de l’exil qu’il le fut plus tard de l’empire ; mélange de luxure, d’intrigue, de popularité, d’insolence, de bonnes et de mauvaises habiletés ; excessif de plaisirs dans le loisir, d’activité dans l’action, sa vie publique méritait des éloges, sa vie privée de la honte. […] Ne croyez pas, je vous le jure par le nom que je porte, ne croyez pas que je tremble ici pour moi-même (pour moi, qui, éprouvé déjà par la mauvaise fortune, sais qu’il y a autant à craindre de la prospérité) ; non !
Si la figure n’est qu’un rébus, si ce n’est qu’un mot à deviner, elle est mauvaise, et il faut la supprimer. […] Mais cela ne suffit pas : si elle ne contenait rien de plus, elle serait inutile, et dans tous les arts, ce qui ne sert pas nuit ; ce qui n’est pas bon est mauvais.
Écoutons, sur ce passage du Saint-Bernard, Napoléon lui-même : « Le Premier consul montait, dans les plus mauvais pas, le mulet d’un habitant de Saint-Pierre, désigné par le prieur du couvent comme le mulet le plus sûr de tout le pays. » Voilà bien la différence de la réalité au tableau, ou plutôt de la déclamation à la vérité. […] Là, ils lui parlaient de toutes leurs espérances, calmaient la méfiance et les mauvaises dispositions de cette immense population.
Mais ce poète, nommé Dakiki, n’avait pas en lui tout ce qu’il faut de sagesse pour accomplir les pensées graves ; il se laissa aller aux mauvaises compagnies, il leur abandonna son âme faible et douce, et périt assassiné dans une débauche. […] Le jeune homme, le vertueux Iredji, est averti par son père même du mauvais dessein de ses aînés, mais il ne veut employer avec eux d’autres armes que la persuasion, et, regardant son vieux père avec tendresse, il lui dit ces belles paroles : Ô Roi !
Ainsi, pour ses articles des Débats, les belles choses restaient, et les mauvaises disparaissaient d’un trait de plume. […] C’est de lui que viennent comme de leur source les beautés et les défauts que nous retrouvons partout autour de nous, et chez ceux même que nous admirons le plus : il a ouvert la double porte par où sont entrés en foule les bons et les mauvais songes.
Il avait toujours fait grand cas de leur jugement, et il était d’avis que, dans les matières de goût, leur préférence est décisive : « On sait la justesse de leur discernement, pensait-il, pour les choses fines et délicates, la sensibilité qu’elles ont pour ce qui est clair, vif, naturel et de bon sens, et le dégoût subit qu’elles témoignent à l’abord de tout ce qui est obscur, languissant, contraint et embarrassé. » Dans la préface de L’Apologie, Perrault reprochait à Boileau, entre autres choses, que « les vers de sa satire étaient plus durs, plus secs, plus coupés par morceaux, plus enjambants les uns sur les autres, plus pleins de transpositions et de mauvaises césures que tous ceux qu’il avait faits jusqu’ici ». Ceux qui ont assisté, il y a vingt-cinq ans, aux querelles romantiques de ce temps-ci, et qui s’en souviennent encore, souriront de voir Boileau accusé d’enjambements et de mauvaises césures.
Mais il voulut rire de Mirabeau et de ses objections ; rappelant les critiques qu’avaient eu à essuyer de tout temps les entreprises nouvelles : « Quand elles étaient bien amères, disait-il, on les nommait des Philippiques ; peut-être un jour quelque mauvais plaisant coiffera-t-il celles-ci du joli nom de Mirabelles, venant du comte de Mirabeau, qui mirabilia fecit. » Le faiseur de calembours oubliait trop ici à qui il se jouait. […] Énonçant les motifs, réels ou non, qu’il avait eus pour entrer dans la discussion, il alla droit, avant tout, à l’adversaire, et le frappant de l’épée au visage, selon le conseil de César, il le raillait sur cette prétention au patriotisme, au désintéressement et au bien public, de laquelle Beaumarchais aimait (et assez sincèrement, je le crois) à recouvrir ses propres affaires et ses spéculations d’intérêt : Tels furent mes motifs, s’écriait-il déjà en orateur, en maître puissant dans la réplique et dans l’invective ; et peut-être ne sont-ils pas dignes du siècle où tout se fait pour l’honneur, pour la gloire, et rien pour l’argent ; où les chevaliers d’industrie, les charlatans, les baladins, les proxénètes n’eurent jamais d’autre ambition que la gloire sans la moindre considération de profit ; où le trafic à la ville, l’agiotage à la Cour, l’intrigue qui vit d’exactions et de prodigalités, n’ont d’autre but que l’honneur sans aucune vue d’intérêt ; où l’on arme pour l’Amérique trente vaisseaux chargés de fournitures avariées, de munitions éventées, de vieux fusils que l’on revend pour neufs, le tout pour la gloire de contribuer à rendre libre un des mondes, et nullement pour les retours de cette expédition désintéressée… ; où l’on profane les chefs-d’œuvre d’un grand homme (allusion à l’édition de Voltaire par Beaumarchais), en leur associant tous les juvenilia, tous les senilia, toutes les rêveries qui, dans sa longue carrière, lui sont échappées ; le tout pour la gloire et nullement pour le profit d’être l’éditeur de cette collection monstrueuse ; où pour faire un peu de bruit, et, par conséquent, par amour de la gloire et haine du profit, on change le Théâtre-Français en tréteaux, et la scène comique en école de mauvaises mœurs ; on déchire, on insulte, on outrage tous les ordres de l’État, toutes les classes de citoyens, toutes les lois, toutes les règles, toutes les bienséances… Voilà donc Mirabeau devenu le vengeur des bienséances et des bonnes mœurs contre Beaumarchais, et Figaro passant mal son temps entre les mains du puissant athlète, qui le retourne et l’enlève de terre au premier choc.
Il ne s’agissait de rien moins que de dire aux littérateurs les plus en vogue, aux académiciens les plus en possession du crédit : « Vous êtes de mauvais auteurs, ou du moins des auteurs très mélangés. […] Passy, il me paraît impossible que cette pièce, qui est de 1662, c’est-à-dire postérieure aux premières Satires que Boileau avait déjà composées à cette date, lui appartienne réellement ; elle est d’un faire tout différent du sien, plate et de la plus mauvaise école.
D’après l’étude profonde qu’en a fait l’historien de la Révolution, Bismarck serait un ambitieux, mais qui ne serait point animé de mauvais sentiments contre la France. […] Au milieu de son speach, une allusion à l’église de Montmartre lui fait dire : « Moi, vous savez depuis longtemps mon idée, je voudrais un liseur par village, pour faire contrepoids au curé, je voudrais un homme qui lirait, le matin, les actes officiels, les journaux ; qui lirait, le soir, des livres. » Il s’interrompt : « Donnez-moi à boire, non pas du vin supérieur que boivent ces messieurs — il fait allusion à une bouteille de Saint-Estèphe — mais du vin ordinaire, quand il est sincère, c’est celui que je préfère, non pas du Bourgogne, par exemple : ça donne la goutte à ceux qui ne l’ont pas, ça la triple à ceux qui l’ont… Les vins des environs de Paris, on est injuste pour eux, ils étaient estimés autrefois, on les a laissé dégénérer… ce vin de Suresnes sans eau, ce n’est vraiment pas mauvais… Tenez, monsieur de Goncourt, il y a longtemps de cela, mon frère Abel, en sa qualité de lorrain et de Hugo, était très hospitalier.
Jadis il ne s’agissait pour un mauvais poète que de couper de la prose toutes les douze syllabes et d’orner les finales de quelconques rimes ; aujourd’hui, le hachoir est moins mesuré, et il coupe non plus selon l’arithmétique, mais selon des intentions difficilement appréciables. […] Tout vers pour lequel il y a des doutes sur la place des accents n’est pas un vers ; ou est un mauvais vers ; ou est un vers qui ne prendra sa forme et sa valeur que lorsque cette place aura été, par l’étude ou par la diction, nettement déterminée.
On étonnerait fort Solon, fils d’Exécestidas, Zenon le Stoïcien, Antipater, Eudoxe, Lysis de Tarente, Cébès, Ménédème, Platon, Épicure, Aristote et Epiménide, si l’on disait à Solon que Ce n’est pas la lune qui règle l’année ; à Zenon, qu’il n’est point prouvé que l’âme soit divisée en huit parties ; à Antipater, que le ciel n’est point formé de cinq cercles ; à Eudoxe, qu’il n’est pas certain qu’entre les Égyptiens embaumant les morts, les Romains les brûlant et les Pæoniens les jetant dans les étangs, ce soient les Pæoniens qui aient raison ; à Lysis de Tarente, qu’il n’est pas exact que la vue soit une vapeur chaude ; à Cébès, qu’il est faux que le principe des éléments soit le triangle oblong et le triangle isocèle ; à Ménédème, qu’il n’est point vrai que, pour connaître les mauvaises intentions secrètes des hommes, il suffise d’avoir sur la tête un chapeau arcadien portant les douze signes du zodiaque ; à Platon, que l’eau de mer ne guérit pas toutes les maladies ; à Épicure, que la matière est divisible à l’infini ; à Aristote, que le cinquième élément n’a pas de mouvement orbiculaire, par la raison qu’il n’y a pas de cinquième élément ; à Epiménide, qu’on ne détruit pas infailliblement la peste en laissant des brebis noires et blanches aller à l’aventure, et en sacrifiant aux dieux inconnus cachés dans les endroits où elles s’arrêtent. […] Chose mauvaise envers Dieu, dit Pline.
Il s’y fait encore plus de mauvais ouvrages que de bons. […] Pour ne point parler des autres défauts des compositeurs anciens, leur perspective est ordinairement mauvaise.
Nargue aux mauvais conseils du découragement ! […] Champfleury un mauvais plaisant qui se moque de vous.
Diêgui, croyant, n’oublie qu’à demi les mauvais procédés de Konkobo Moussa à son endroit, non plus que ceux du tounka envers sa mère. […] Voyez avec quelle indifférence le conteur narre la mort des porteurs de mauvaises nouvelles (S.
mais c’est un Alceste, un misanthrope de cœur qui hait parce qu’il aime, un dégoûté parce qu’il a du goût, un pessimiste d’optimisme impossible, qui trouve tout mauvais parce qu’il voudrait tout trouver bon ! […] Il est impossible de mettre plus de rouerie de talent que n’en met Aubryet à les peindre, ces femmes bonnes à aimer, quand les autres sont si mauvaises !
Puis il publia, sous un mauvais titre, — métaphysicien qui ne voyait pas le succès et qui voyait par trop sa pensée, — ce chef-d’œuvre de la Restauration française, qui est à son propre talent ce qu’il est lui-même à l’abbé Noirot ; le chef-d’œuvre absolu qu’on ne recommence pas. […] Continuation de cette glorieuse mauvaise chance !
Pour l’y faire entrer, il suffirait presque de supprimer sa mauvaise métaphysique, de traduire ses formules, de les réduire par l’analyse. […] Jouffroy ne dit rien d’utile ; il embrassait le vague avec une grande force ; et le nuage en vain pressé laissait à peine une goutte de mauvaise eau dans sa main.
La France a eu de sévères reproches à lui adresser au sujet des jugements étranges dont il a rempli les Lettres de Paul et l’Histoire de Napoléon Bonaparte ; mais c’était, de sa part, légèreté et préventions d’habitude, bien plutôt que mauvais vouloir et système.
Mais aussi dans ces intervalles, que de misères, que de tiraillements, que d’inconséquences, que de velléités chétives, que de bouderies contre ce qui existe, que de taquineries de méchants enfants (et il y en a dans le nombre qui devraient être sages, car ils sont grands et même célèbres), et combien ils seraient attrapés tout les premiers si un mauvais Génie les prenaît au mot !
Il est des passions qui n’ont pas précisément de but, et cependant remplissent une grande partie de la vie ; elles agissent sur l’existence sans la diriger, et l’on sacrifie le bonheur à leur puissance négative ; car, par leur nature, elles n’offrent pas même l’illusion d’un espoir et d’un avenir, mais seulement elles donnent le besoin de satisfaire l’âpre sentiment qu’elles inspirent ; il semble que de telles passions ne sont composées que du mauvais succès de toutes ; de ce nombre, mais avec des nuances différentes, sont l’envie et la vengeance.
Ils pourront apporter bien du fatras : ce sera au maître de le trier, de faire dans chaque cas particulier la part du bien et du mal, et de leur faire comprendre pourquoi chaque chose, en chaque lieu, est bonne ou mauvaise.
. — Constructions insolites et néologismes J’ai eu déjà plusieurs fois occasion de parler d’une des causes les plus actives du mauvais style, l’ignorance de la langue.
Mais qu’on s’en tienne là, et qu’on ne trouve pas mauvais que nous dressions à quelques autres d’immatériels Panthéons dans nos cœurs.
Il ne porte point de tricot, ni de mauvaise jaquette usée aux coudes et luisante au collet.
Cet invraisemblable Empereur devrait vaincre une telle masse de préjugés traditionnels et de mauvais sentiments, légitimes en apparence et même honorables, et si enracinés chez lui et chez une partie de son peuple ; il devrait, pour faire cette chose inouïe, sortir si complètement de lui-même, qu’assurément il ne la fera point.
Et, soit dit en passant, il est remarquable que de telles révélations, et sur des choses d’un ordre si privé, puissent être faites par les journaux, et que celle-là en particulier, si propre à étonner les pauvres et à les induire en de mauvais sentiments, nous ait été apportée par une gazette dont l’emploi ordinaire est de défendre ce qui nous reste du vieil ordre social et, spécialement, l’aristocratie du nom et celle de l’argent et leurs conjonctions si intéressantes… Une fortune de cent quatre-vingts millions, si elle n’a pas été mal acquise, n’a pu être acquise pourtant que par la spéculation, qui est une forme du jeu et qui, étant la recherche du gain sans travail, est, aux yeux d’un chrétien, sur la limite extrême des choses permises.
La Ferinda vaut un peu mieux : c’est une comédie chantée, une sorte d’opéra-comique, dans lequel sept ou huit dialectes se livrent bataille : le mauvais allemand, le français corrompu, le patois vénitien, napolitain, génois, ferrarais, le langage pédantesque, sans compter un bègue qui ne peut, lui, parler aucune langue.
En somme, le temps où vous vivez n’est pas plus mauvais que bien d’autres.
Nous ne devons pas trouver mauvais qu’on nous imite.
Au moment où la flotte reprenait la mer, on vit un bouclier poli d’une rondeur énorme, se lever sur une cime du Pentélique, comme un astre de mauvais augure.
Un autre inconvenient, ajoute l’anglois, qui vient de la mauvaise mode de mettre de l’amour par tout ; c’est que les poëtes françois font amoureux à leur mode des princes âgez et des heros qui, dans tous les tems, ont eu une reputation de fermeté qui nous les répresente d’un caractere bien opposé à celui qu’ils leur prêtent.
Elles sont autant au-dessous des pieces de Corneille et de Racine, que les moins mauvais de nos poëmes épiques sont au-dessous du Roland furieux, de L’Arioste, et de la Jerusalem délivrée du Tasse.
Ainsi, loin d’être surpris que M. de La Fontaine ait fait de mauvaises comédies, il faudroit s’étonner s’il en avoit fait d’excellentes.
Comme il avoit découvert que le quartier d’assemblée des romains, en cas d’allarme imprevûë, étoit le théatre de la ville, il y fit sonner le même air que les romains faisoient sonner pour s’assembler : mais les soldats de la garnison reconnurent bien-tôt à la mauvaise maniere avec laquelle la trompette étoit embouchée, que ce n’étoit pas un romain qui en sonnoit, et se doutant bien de la ruse de l’ennemi, ils se refugierent dans la forteresse, au lieu de se rendre sur la place d’armes.
. — Comment refaire le mauvais style : c’est pourquoi l’auteur corrige Lamartine.
Le cœur, non, mais l’esprit — l’esprit qui fait de si mauvaises choses quand il est seul !
Et cela étant, force nous est de nous replier vers les ouvrages sérieux, quelle que soit la date de leur publication, sous peine de n’avoir rien à indiquer à la Critique qui attend des œuvres, et qui, à un certain degré dans le mauvais et dans le vulgaire, se détourne et n’examine plus.
Puisque la vie naturelle devait être mauvaise, puisqu’elle n’était qu’une expiation de mystérieux crimes ancestraux, fou, criminel et impie qui aurait tenté de la transformer en vue du bonheur sur cette terre !
Il n’est pas inutile de remarquer que lorsque ces éloges parurent, quelques hommes trouvèrent mauvais qu’on eût déshonoré des cardinaux et des princes, jusqu’à les mettre à côté de simples artistes.
Quant au principat de la raison, les faux et mauvais romantiques l’ont contesté, non les vrais et les grands. […] Où il est mauvais, il passe bien loin au-delà du pire ; c’est le charme de la canaille. […] Ce n’était pas sa faute, mais celle de sa mauvaise santé. […] L’Éducation Sentimentale (1869) fut un désastre : mauvaise presse, et mévente complète. […] Maurice Barrès sur Stendhal, appelle Flaubert un « mauvais maître ».
Les deux premières lettres que nous ayons de lui (au chevalier de Châtenet) sont d’un très mauvais ton. […] Dans ces conditions, M. de Malesherbes a dû le presser de partir et, si j’ose dire, l’expédier en Amérique, paternellement, comme on y expédiait souvent les mauvais sujets. […] Elle s’augmente surtout par les mauvaises mœurs et bouleverse les empires. […] Il arriva à Rome le 27 juin 1803, et s’entendit mal avec le cardinal Fesch (qui, d’ailleurs, était un fort mauvais homme). […] Il est tout à fait singulier que cette chute de la jolie Gauloise dans les bras d’Eudore nous soit donnée comme un terrible châtiment des péchés de ce mauvais chrétien.
est-on bon ou mauvais ? […] N’est-ce pas insensé, conclut le poète, de regarder à la date pour savoir si un poème est bon ou mauvais ? […] Le mari crut les anciens insultés par la quantité de vin nouveau que j’avais bu ; il m’en fit mauvaise mine. […] Si tu les trouves mauvaises, tant pis pour toi : c’est qu’elles sont bonnes. […] C’est la bonne ou la mauvaise conduite qui fait les mauvais et les bons.
Le diable, mauvais voisin, y vient derrière eux planter des épines42. […] Je fuyoie l’école Comme fait le mauvais enfant. […] Mais la souffrance, qui révèle les cœurs, fait transparaître les mauvais sentiments de Saintré. […] Mais L’Enterrement à Ornans, qualifié par d’autres de mauvaise action, comme Le Retour de la conférence, est aux yeux de Proudhon une œuvre vengeresse. […] Il a caractérisé mieux que Proudhon cette nouvelle morale qui réforme non par la règle, mais par l’exemple ; non par l’attrait du bon exemple, mais par l’horreur du mauvais. — Pourquoi le mauvais investi d’un rôle moralisateur ?
Cela fait durer le passé, en apparence il est vrai, mais l’apparence même en est mauvaise encore. […] Mauvaise morale. — Le précepte doit être : « Les hommes se conduiront en frères les uns avec les autres ». […] Le progrès scientifique a paru contraire aux doctrines chrétiennes, le catholicisme l’a regardé de mauvais œil et s’en est tenu là. […] Ses mauvais instincts aussi bien que ses bons s’expliquent par cette doctrine. […] Il était devenu professeur de Faculté de 1840, avec tout ce qu’il y a de très bon et de très mauvais dans ce titre glorieux.
Des livres, il en faut pour tous les goûts : ils sont bons s’ils se vendent, mauvais s’ils restent chez le libraire. […] Quel est le mauvais auteur d’un mauvais livre ou d’un mauvais drame qui ne se place fort au-dessus de son critique ? […] Mais aussi est-il vrai qu’un mauvais livre aujourd’hui, un livre immoral, impie, antisocial, est cent fois plus que jadis une mauvaise action. […] Je ne connais pas de mauvais alphabet. […] Il y a du bon et du mauvais dans leur fait : c’est la condition commune à toutes choses humaines.
Et puis, s’il y a encore des images banales, il n’y a plus de mauvaises pointes. […] Et c’est à ce moment-là que, grisé par sa jeune gloire, il commet une action fâcheuse, puis une très mauvaise action. […] Aussi Lagrange, le régisseur de Molière, ne reproche à Racine, dans son registre, qu’un mauvais procédé. […] Et voici la mauvaise action. […] Toute sa colère se porte naturellement sur le mauvais messager.
C’est un rouge, tous les rouges, c’est tout bon ou tout mauvais. […] A-t-il les yeux mauvais, l’brigand ! […] C’était vraiment trop insignifiant et trop mauvais. […] elle est en mauvais état. […] Je vous débarrasse de vos mauvaises dents, et je les remplace par celles de ce turco.
Dans cette ruelle se rencontre une mauvaise petite maison. […] Cet incendie, ces cieux réverbérés, cet horizon de flammes, tout ce que l’imagination attendait de cet incendie des forêts, tout ce que cherche, à voir, près de l’abreuvoir, la foule piétinante dans l’ombre ; rien, rien qu’une ligne qui semble fermer la vue avec un mauvais cordon de réverbères mi-éteints. […] Ce soir, sur les boulevards, la foule des jours mauvais, une foule agitée, houleuse, cherchant du désordre et des victimes, et d’où sort, à tout moment, le cri : « Arrêtez-le ! […] Moi je fais la distinction des bonnes et des mauvaises choses, mais je me résigne aux mauvaises. […] Je prête l’oreille au bruit de la rue, qui vous raconte le bon ou le mauvais des choses publiques, avec le pas du passant, avec le son de sa voix : rien.
Tant pis si on le trouve mauvais. […] Quelque appui que leur aient prêté, dans la suite, les mauvaises passions, elles ont eu d’abord leur source dans les mauvaises théories littéraires. […] De ses qualités bonnes ou mauvaises, de ce que conseille la prudence, Charles ne s’informe point, cela n’ayant aucun rapport avec les appétits. […] Il y en a qui tantôt restent enfermés dans un cercle étroit et tantôt s’étendent par l’effet des mauvais principes ; ainsi le libertinage. […] Le trouvez-vous mauvais ?
Dupré qui l’avoit appellé un dénonciateur, un grand diseur de palabres, un fort mauvais critique, un pitoyable théologien. […] stériles selon l’opinion commune ; mais selon moi très-fertiles en mauvaises choses. […] Un cordelier fut touché de ces mauvais traitemens. […] Les picpusses ont joué pareillement, & jouent encore de mauvais tours aux capucins. […] L’ouvrage étoit médiocre ; mais il fut réfuté par un plus mauvais encore que donna le jésuite Brisacier.
Pleure, car tu en as bien sujet, ò mon Italie, née pour surpasser les nations et dans la bonne fortune et dans la mauvaise. […] Je veux taire les autres ennemis et les autres sujets de deuil, mais non la France scélérate et mauvaise (la Francia scelerata e nera), par qui ma patrie à l’extrémité a vu de près son dernier soir. » Je ne crains pas de rétablir ici le nom de la France, que Leopardi a supprimé dans ses corrections dernières, tout en laissant subsister le passage et en substituant par manière d’adoucissement l’appellation de cruelle (fera. […] Il éprouva, comme Courier, la jalousie et les mauvais tours de certain bibliothécaire, de quelque collègue ou successeur de ce Manzi qu’il a fustigé sous l’allégorie du Manzo (bœuf) dans des sonnets satiriques un peu trop conformes au sujet144 En 1824, parut à Bologne le premier recueil de ses Canzoni, contenant les trois premières déjà publiées et sept autres inédites. […] Mais ma santé ici a été jusqu’à présent si mauvaise que je ne puis vous donner aucune information satisfaisante à ce sujet, étant obligé de garder presque toujours la maison.
. — Je prends mon bien où je le trouve , est un mauvais mot et un mauvais raisonnement de Molière. […] Quand il a quinze ou dix-huit ans, il est donc bien lisse, mais on ne sait pas comment il est à l’intérieur et quels mauvais tours il peut jouer. […] Si un oiseau pendant la mue est maladif, c’est qu’on le nourrit mal, que son eau est mauvaise, ou qu’il manque d’air.
La Henriade n’est qu’une chronique en bons vers que j’ai vue en soixante ans seulement grandir et déchoir sans gloire et sans mémoire ; Candide et ses autres romans sont des facéties à peine philosophiques ; Jeanne d’Arc, qu’on ne lit plus, est une mauvaise plaisanterie que son cynisme n’empêche pas d’être fade ; ses Annales de l’Empire et ses Mœurs des nations sont des ouvrages d’érudition laborieuse et de spirituelle critique, les commentaires de l’esprit humain écrit par un ennemi des moines et du moyen âge. […] Je suis sûr que son entourage a exercé sur lui une mauvaise influence et que, pour plaire à ses amis révolutionnaires, il a dit bien des choses qu’autrement il n’aurait jamais dites. » C’était dur, mais malheureusement fondé. […] « Il est à regretter, ajouta-t-il, qu’un mauvais mysticisme ait mis sitôt arrêt à l’essor de son génie. » Le 10 février 1830 la conversation revint sur Napoléon et sur Hudson Lowe, que Goethe justifie par l’embarras de sa situation : Goethe paraissait très chagrin ; il resta assez longtemps silencieux. […] Épicure dit quelque part : “Ceci est juste, car le peuple le trouve mauvais.” — Depuis la réforme, les mystères ont été livrés à la discussion populaire, on les a ainsi exposés à toutes les subtilités captieuses de l’étroitesse de jugement, et on ne peut pas encore dire quand finiront les tristes égarements d’esprit qui en sont résultés. » XIX Les résultats de la philosophie, de la politique, de la religion : voilà ce que l’on doit donner au peuple et ce qui lui sera utile ; mais il ne faut pas vouloir des hommes du peuple faire des philosophes, des prêtres ou des politiques.
Il existe malheureusement, de par cette nation privilégiée, quelques « mauvais esprits » assez pauvres de confiance, pour ne pas se contenter de cette adhésion héroïque à la Vérité totale, et qui osent même demander des comptes, les insensés ! […] Les chefs qu’ils se choisirent étaient mauvais. […] Pour parer à l’éventualité des reproches que pourraient peut-être adresser à la mémoire de leur héros, quelques « mauvais esprits » fâcheusement soucieux de cette vérité, ils ont fait des efforts touchants et créé de délicieux euphémismes pour nous donner toute confiance en sa douceur, sa modération et sa charité. […] Tout changement est coupable et mauvais, l’état immuable est le seul bien ; Dieu est l’immutabilité même.
Les fautes, depuis cette époque, ont été entassées de façon qu’on ne pourrait guère les expliquer qu’en supposant de mauvaises intentions. […] On se répétait à l’oreille « que le roi lui savait mauvais gré d’avoir quitté les Affaires étrangères ».
Il a les plus fines remarques sur le contraste du génie des peuples, sur la gaieté italienne opposée à la gaieté française : La gaieté italienne, c’est de la gaieté annonçant le bonheur ; parmi nous elle serait bien près du mauvais ton ; ce serait montrer soi heureux, et en quelque sorte occuper les autres de soi. […] Il va jusqu’à accuser quelque part ce très judicieux et très innocent La Harpe qui, dit-il, a appris la littérature à cent mille Français dont il a fait de mauvais juges, d’avoir « étouffé » en revanche « deux ou trois hommes de génie », surtout dans la province.
Ce n’est plus en compagnie de son amie, c’est seul, à une saison moins belle et quand un pied de femme ne se tirerait pas aisément des mauvais pas, qu’il fait ses excursions et qu’il va à la découverte du pays. […] Le style ensorcelle quelques autres, et, à travers les labyrinthes et les déserts de l’erreur, les mène s’extasiant pour une harmonie ; tandis que la paresse séduit la plupart, trop faibles pour soutenir l’insupportable fatigue de la pensée, et prêts à engloutir, sans réflexion et sans choix, le bon et le mauvais grain, le son et la fleur du froment.
Les rivières, les campagnes et les villes ont beau s’opposer à mon contentement, elles ne sauraient m’empêcher de m’entretenir de vous avec ma mémoire… Voiture répondait sur le même ton, mais leur correspondance ne fut jamais très vivev ; ils se contentèrent d’être bien ensemble et de se complimenter par des tiers : « L’amitié que nous conservons ensemble sans nous en rien écrire, disait Voiture à un ami, et l’assurance que nous avons l’un de l’autre est une chose rare et singulière, mais surtout de très bon exemple dans le monde, et sur laquelle beaucoup d’honnêtes gens, qui se tuent d’écrire de mauvaises lettres, devraient apprendre à se tenir en repos et à y laisser les autres. » Ils sentaient tous deux que de s’écrire les aurait constitués en une trop grande dépense d’esprit et les aurait mis à sec pour plusieurs semaines. […] Cette action est de très mauvais exemple.