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2537. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Œuvres françaises de Joachim Du Bellay. [II] »

Il ignore ce que nos jeunes savants appellent aujourd’hui « la belle langue du xiiie  siècle », cette langue si délitable, si en usage et en faveur dans tout l’Occident, et qui, vers le temps de saint Louis, était peut-être plus voisine d’une certaine perfection dans son genre que cette même langue, remise en mouvement et en fusion, ne l’était au xvie  siècle.

2538. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « DE LA LITTÉRATURE INDUSTRIELLE. » pp. 444-471

Les talents nouveaux et les jeunes espoirs n’ont plus trouvé de groupe déjà formé et expérimenté auquel ils se pussent vallier ; chacun a cherché fortune et a frayé sa voie au hasard ; plusieurs ont dérivé vers des systèmes tout à fait excentriques, les seuls pourtant qui offrissent quelque corps tant soit peu imposant de doctrine.

2539. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. EUGÈNE SCRIBE (Le Verre d’eau.) » pp. 118-145

Picard le savait ; il professait, m’assure-t-on, pour son jeune et brillant héritier, une admiration, une adoration presque naïve.

2540. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « LES JOURNAUX CHEZ LES ROMAINS PAR M. JOSEPH-VICTOR LE CLERC. » pp. 442-469

Bayle, dans l’article Tanaquil de son Dictionnaire, après avoir soigneusement déroulé le tissus de contes qui se rattachent à cette princesse, ajoute que, si l’on avait fait faire à de jeunes écoliers des amplifications sur des noms de personnages héroïques, et qu’on eût introduit ensuite toutes ces broderies dans le corps de l’histoire, on n’aurait guère obtenu un résultat plus fabuleux. « Cela eût produit de très-grands abus, dit-il avec son air de maligne bonhomie, si les plus jolies pièces de ces jeunes gens eussent été conservées dans les archives, et si, au bout de quelques siècles, on les eût prises pour des relations.

2541. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre II. La première génération des grands classiques — Chapitre II. Corneille »

Les passions ne troublèrent pas sa vie : il était homme de famille, et vécut dans une étroite intimité avec son frère Thomas, de vingt ans plus jeune que lui.

2542. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre premier »

Les vieillards faisaient mentir l’admirable portrait du vieillard d’Horace, qui ne trouve chose à louer que dans le temps où il a été jeune.

2543. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XVIII. Formule générale et tableau d’une époque » pp. 463-482

Parmi ceux qui sont jeunes, vers 1685, beaucoup rejoignent par la sympathie ceux qui l’étaient vers 1650.

2544. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Gil Blas, par Lesage. (Collection Lefèvre.) » pp. 353-375

Ce vieillard décrépit, qui se refait et se repeint chaque matin, a pour ami un autre vieillard qui, au contraire, affecte d’être vieux et s’en vante, et met sa vanité à le paraître, autant que l’autre affecte de paraître jeune.

2545. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « La duchesse du Maine. » pp. 206-228

Ceci interrompit un peu les fêtes de Sceaux, et il y a deux temps, deux époques distinctes dans cette longue vie mythologique de plaisirs, dans ce que j’appelle cette vie entre deux charmilles : la première époque, celle des espérances, de l’ivresse orgueilleuse, et de l’ambition cachée sous les fleurs ; puis la seconde époque, après le but manqué, après le désappointement et le mécompte, si l’on peut employer ces mots ; car, même après une telle chute, après la dégradation du rang et l’outrage, après la conspiration avortée et la prison, cette incorrigible nature, revenue aux lieux accoutumés, retrouva sans trop d’effort le même orgueil, le même enivrement, le même entêtement de soi, la même faculté d’illusion active et bruyante, de même qu’à soixante-dix ans elle se voyait encore jeune et toujours bergère.

2546. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Correspondance entre Mirabeau et le comte de La Marck (1789-1791), recueillie, mise en ordre et publiée par M. Ad. de Bacourt, ancien ambassadeur. » pp. 97-120

Jeune, actif, d’un jugement net et fin, en relation de famille avec ce qu’il y avait de plus noble dans les Pays-Bas autrichiens et à la cour de Vienne, il se trouva du premier jour très bien introduit à celle de Versailles, des mieux placés pour observer et s’y plaire ; il fut particulièrement de la société de la Dauphine, bientôt reine, Marie-Antoinette.

2547. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Beaumarchais. — II. (Suite.) » pp. 220-241

Quand on veut pourtant bien apprécier les qualités propres du talent de Beaumarchais, et ses limites du côté de la poésie et de l’idéal, il convient de lire, après ces scènes de la comtesse et de Chérubin, celles du premier chant du Don Juan de Byron, où ce jeune Don Juan à l’état de Chérubin engage sa première aventure avec l’amie de sa mère et la femme de Don Alfonso, avec Doña Julia.

2548. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Histoire » pp. 179-240

Elle la gronde « d’avoir de la curiosité et de ne s’entretenir qu’avec de jeunes dames, de se laisser aller à des propos inconséquents, de manquer de goût pour les occupations solides »… Je le demande en conscience aux lecteurs sans passion politique, s’il existait pour la jolie femme la plus humainement parfaite du monde, de seize à vingt-cinq ans, un procès-verbal, jour par jour, de toutes les grogneries des vieux parents à propos de sa toilette, de son amour de la danse, de sa naturelle envie de s’amuser et de plaire, le dossier accusateur de cette jolie femme ne serait-il point aussi volumineux que celui de Marie-Antoinette ?

2549. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Henri Heine »

Ce sont les fleurs traditionnelles, la rose, la violette ou le souci ; le rossignol et l’alouette de Roméo ; l’époque et le costume sont indécis, les incidents si simples qu’un jeune Persan vivant à Bagdad sous les Abassides, en eût pu composer l’histoire de sa passion pour quelque belle Arménienne, aussi bien qu’un étudiant de Bonn pour une fille de brasserie.

2550. (1694) Des ouvrages de l’esprit

Il semble que le roman et la comédie pourraient être aussi utiles qu’ils sont nuisibles ; l’on y voit de si grands exemples de constance, de vertu, de tendresse et de désintéressement, de si beaux et de si parfaits caractères, que quand une jeune personne jette de là sa vue sur tout ce qui l’entoure, ne trouvant que des sujets indignes et fort au-dessous de ce qu’elle vient d’admirer, je m’étonne qu’elle soit capable pour eux de la moindre faiblesse.

2551. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre X. Des Livres nécessaires pour l’étude de la Langue Françoise. » pp. 270-314

Il étoit digne d’un homme qui écrit aussi bien, d’apprendre aux jeunes auteurs comment on pourroit écrire avec justesse.

2552. (1759) Réflexions sur l’élocution oratoire, et sur le style en général

Ces images, belles à la vérité, mais l’ouvrage de l’esprit qui cherche à peindre, et non du sentiment qui ne veut qu’exprimer, peuvent-elles être comparées à la simplicité touchante de l’Écriture, à la tristesse profonde et vraie avec laquelle le prince jeune et mourant se présente aux portes de la mort ?

2553. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Nisard » pp. 81-110

— mais celle de ce livre, lilas et satiné comme l’album d’une jeune miss, est une perfidie par trop féminine, et, comme l’admiration de l’auteur pour la philosophie de Shelley, qui s’était noyé dans le panthéisme bête avant de se noyer, en chair et en os, dans le golfe de Spezzia, cette perfidie est aussi beaucoup plus celle d’un bas-bleu que d’un corsaire rouge.

2554. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « X. M. Nettement » pp. 239-265

Les hommes qui ont planté le rationalisme dans le cerveau faussé de ce pays, tous les écrivains plus ou moins aveugles qui nous ont inoculé cette fièvre de liberté dont nous étions malades, il y a quelques jours encore, défilent presque impunément devant l’historien, et il ne rejette pas sur leurs têtes, jeunes et brillantes alors, ce poids effroyable du mal commis qu’ils porteront pourtant devant la postérité.

2555. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre IV. Addison. »

Le jeune, homme, après avoir attendu un instant, lui dit : « Cher Monsieur, vous m’avez fait demander ; je crois, j’espère que vous avez quelques commandements à me donner ; je les tiendrai pour sacrés. » Le mourant, avec un effort, lui serra la main et répondit doucement : « Voyez dans quelle paix un chrétien peut mourir. » Un instant après, il expira. […] La musique des larges phrases cadencées et tranquilles promène doucement l’esprit parmi les magnificences et les enchantements romanesques, et le profond sentiment de la nature toujours jeune rappelle la quiétude fortunée de Spenser943.

2556. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) «  Chapitre treizième.  »

Ce fut pour le jeune Bossuet une première impression bien forte du contraste des choses humaines, que tant de puissance finissant par la mort, et cette jalousie d’un mourant immolant Cinq-Mars et de Thou aux quelques jours de pouvoir et de vie qui lui restaient encore ! […] Nous voulons bien ressembler à des brebis, nous contenter de bêler comme elles, et nous couvrir de leur peau pendant que nous serons faibles ; mais quand les dents et les ongles nous seront venus comme à de jeunes lions, et que nous aurons appris à faire des veuves et à désoler les campagnes, nous saurons bien nous faire sentir et on ne nous attaquera pas impunément. » Qu’est-ce à dire ? […] Et de même qu’il avait besoin d’une force prodigieuse d’esprit pour se tenir suspendu sur l’abîme du quiétisme, de même ne lui fallait-il pas la vertu des anges et des solitaires pour garder la pureté dans une amitié avec une femme jeune et passionnée, qui empruntait à la langue de l’amour humain tous les termes de sa spiritualité ?

2557. (1926) La poésie pure. Éclaircissements pp. 9-166

Pour moi, ce rythme intérieur, c’est l’expérience poétique elle-même, l’impression, l’inspiration, la saisie immédiate et massive de ce réel qui échappe à la prose. de Villeneuve-Lès-Avignon, un jeune instituteur, qui est aussi gentil poète, M.  […] Fort heureusement, du reste, car ils ont à remplir une mission providentielle : défendre, contre les barbares, d’un côté, et, de l’autre, contre les génies trop pressés, l’indispensable gâteau de routine (cake of custom), dont parle l’auteur de physics and politics. les photographe — le jeune Maurice Barrès entre autres-les ont « pris » mille et mille fois. […] Rendant compte d’une visite à une « star » de cinéma qui se faisait appeler « miss Dupont », un journaliste américain écrivait : « la jeune femme qui porte ce nom “incendiaire” est d’aspect très calme, etc… » what’s in a name !

2558. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « De la tradition en littérature et dans quel sens il la faut entendre. Leçon d’ouverture à l’École normale » pp. 356-382

que si un jour, dans notre belle patrie, dans notre cité principale de plus en plus magnifique, qui nous la représente si bien, nous nous sentions heureux, sincèrement heureux d’en être ; que si surtout les jeunes âmes touchées d’un bon souffle, atteintes de ce contentement louable et salutaire qui n’engendre pas un puéril orgueil, et qui ne fait qu’ajouter à la vie de l’émulation, se sentaient heureuses de vivre dans un temps, dans un régime social qui permet ou favorise tous les beaux mouvements de l’humanité75 ; — si elles ne se constituaient pas dès le début en révolte, en fronde, en taquinerie, en aigreur, en regrets ou en espérances d’en arrière ou d’au-delà, si elles consentaient à répandre et à diriger toutes leurs forces dans le large lit ouvert devant elles ; — oh !

2559. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Journal et Mémoires, de Mathieu Marais, publiés, par M. De Lescure »

On ne sait où Arouet, si jeune, en a pu tant apprendre.

2560. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Appendice. Discours sur les prix de vertu »

Un jour, chez le duc d’Elchingen, Scheffer trouva un dessin très bien fait qu’il crut d’abord du jeune Michel, fils du duc : on lui dit qu’il était du petit Gabriel Navier, fils de la grainetière.

2561. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Nouvelle correspondance inédite de M. de Tocqueville (suite et fin.) »

La lettre écrite de Sorrente, dans laquelle il expose à son meilleur et son plus ancien ami, au confident de ses jeunes années, M. 

2562. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Mémoires sur la mort de Louis XV »

J’étais le plus jeune, et, outre le peu de désir que j’avais de parler, ma jeunesse m’interdisait de donner mon avis sans qu’on me le demandât.

2563. (1875) Premiers lundis. Tome III «  À propos, des. Bibliothèques populaires  »

Nul plus que moi ne respecte cette nuance d’opinion, dont j’ai connu autrefois, et dont même j’ai eu pour amis de jeunes et bien distingués représentants, alors dans toute la fleur du talent et de l’éloquence52.

2564. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre troisième. L’esprit et la doctrine. — Chapitre IV. Construction de la société future »

Les estampes431 représentent dans une chaumière délabrée deux enfants, l’un de cinq ans, l’autre de trois, auprès de leur grand’mère infirme, l’un lui soulevant la tête, l’autre lui donnant à boire ; le père et la mère qui rentrent voient ce spectacle touchant, et « ces bonnes gens se trouvent alors si heureux d’avoir de tels enfants qu’ils oublient qu’ils sont pauvres »  « Ô mon père432, s’écrie un jeune pâtre des Pyrénées, recevez ce chien fidèle qui m’obéit depuis sept ans ; qu’à l’avenir il vous suive et vous défende ; il ne m’aura jamais plus utilement servi. » — Il serait trop long de suivre dans la littérature de la fin du siècle, depuis Marmontel jusqu’à Bernardin de Saint-Pierre, depuis Florian jusqu’à Berquin et Bitaubé, la répétition interminable de ces douceurs et de ces fadeurs  L’illusion gagne jusqu’aux hommes d’État. « Sire, dit Turgot en présentant au roi un plan d’éducation politique433, j’ose vous répondre que dans dix ans votre nation ne sera plus reconnaissable, et que, par les lumières, les bonnes mœurs, par le zèle éclairé pour votre service et pour celui de la patrie, elle sera au-dessus des autres peuples.

2565. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre premier. Mécanisme général de la connaissance — Chapitre premier. De l’illusion » pp. 3-31

Si vous introduisez la patte détachée et écorchée d’un jeune rat sous la peau du flanc d’un autre rat, elle s’y greffe, s’y nourrit, s’y accroît, acquiert toutes ses pièces, toutes ses soudures, toute sa structure ordinaire, comme si elle fût demeurée chez son ancien propriétaire.

2566. (1892) Boileau « Chapitre IV. La critique de Boileau (Suite). Les théories de l’« Art poétique » » pp. 89-120

Mais prenez-y garde, la raison de Boileau n’est pas cette chose revêche dont la froideur des vieillards éteint l’enthousiasme de la jeunesse, et que l’utilitarisme des bourgeois évoque pour condamner les poètes et les artistes : ce n’est pas la raison qui envoie Chatterton au suicide, et fait épouser cinq cent mille francs de dot aux jeunes premiers de Scribe.

2567. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre I. Littérature héroïque et chevaleresque — Chapitre II. Les romans bretons »

Les poèmes sur Alexandre ne sont que des chansons de geste : les romans d’Eneas et de Troie ont l’esprit, le style, le mètre des romans bretons ; et si Benoît de Sainte-More a précédé Chrétien de Troyes de quelques années, il n’a rien mis dans son œuvre, qu’on ne retrouve plus expressif, mieux dégagé, plus complet dans les poèmes de son jeune contemporain.

2568. (1895) Histoire de la littérature française « Seconde partie. Du moyen âge à la Renaissance — Livre II. Littérature dramatique — Chapitre II. Le théâtre du quinzième siècle (1450-1550) »

Sans doute aussi des bourgeois, des artisans se firent affilier à la corporation : mais, comme il est naturel, vu la nature et l’objet de l’association, l’élément jeune, remuant, débauché et bohème dominait et donnait le ton.

2569. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre I. Les mondains : La Rochefoucauld, Retz, Madame de Sévigné »

À cette fécondité contribuent trois ou quatre générations d’écrivains : et l’on aperçoit parmi les jeunes génies qui surgissent des esprits mûrs, lentement formés et fortifiés dans les troubles efforts de l’âge précédent.

2570. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre IV. Le théâtre romantique »

Le jeune premier du drame romantique vient tout droit de ses poèmes.

2571. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Francisque Sarcey »

Du bon sens, il en a tant montré, si souvent, si régulièrement et si longtemps, qu’il s’en est fait comme une spécialité, que beaucoup lui en reconnaissent le monopole, qu’il a fini par inspirer une confiance sans bornes à quantité de bonnes gens et un mépris sans limites aux détraqués de la jeune littérature.

2572. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Ferdinand Fabre  »

Pendant ses vacances, le jeune lévite reste isolé dans le monde, vivant le plus possible avec son curé, évitant les compagnies frivoles, déjà respecté de ceux qui l’approchent, et même de sa mère.

2573. (1921) Enquête sur la critique (Les Marges)

Exemple : récemment, une jeune revue ouvrait un plébiscite, demandant quels sont les sept poètes du premier bateau, les sept du second, les sept du troisième.

2574. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre neuvième »

Il en eut la pensée dans le temps où il aima la gloire avec candeur, alors qu’elle lui apparaissait sous les traits des jeunes Français de l’âge futur apprenant de lui à admirer, dans l’époque où régna Louis XIV, toutes les grandeurs de leur pays.

2575. (1890) L’avenir de la science « XVIII »

Ce n’est pas parce qu’on a prouvé à une nation qu’elle a droit à son indépendance qu’elle se lève : le jeune lion se lève pour la chasse, quand il se sent assez fort, sans qu’on le lui dise.

2576. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Discours préliminaire, au lecteur citoyen. » pp. 55-106

De jeunes gens sans expérience, qui courent après la licence & la nouveauté ; de femmes frivoles, toujours dupes du faux Bel-Esprit qui les flatte, de femmes pédantes, rauques, surannées, abusées par une vanité pitoyable, ou séduites par de basses adulations ; de jeunes Littérateurs intéressés à l’anéantissement du goût, parce qu’ils n’en auront jamais, à l’abolition des regles, parce qu’ils sont incapables de les observer ; de Lecteurs destinés à grossir la foule & à recevoir le joug du charlatanisme ; de Prôneurs à gages, qui loueroient les antagonistes, pour peu qu’ils eussent intérêt de les louer.

2577. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XIV, l’Orestie. — Agamemnon. »

l’Oracle va resplendir au grand jour ; il ne regardera plus à travers des voiles, comme une jeune épousée. » — Le souvenir de sa jeunesse évoque en elle celui d’Apollon, de son amour qu’elle a trompé, qu’elle regrette peut-être : passage rapide où glisse l’apparition lumineuse de l’amant céleste poursuivant la jeune fille dans un sentier de l’Ida. « — Autrefois la pudeur eût retenu mon aveu.

2578. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — Chapitre XV »

Il a aussi un microscope qu’il applique sur le jeune duc de Septmonts, en qui il constate un vibrion social à l’état typique.

2579. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Monsieur de Malesherbes. » pp. 512-538

Malesherbes, jeune, ne craint pas de traiter avec vivacité Buffon, nouvellement célèbre et non encore consacré : « M. de Buffon, dit-il, qui ne s’est adonné que depuis peu de temps à l’étude de la nature. » Il venge Gessner, Linné, Bernard de Jussieu, tous les grands botanistes que Buffon avait traités un peu dédaigneusement et presque voulu déshonorer en les assimilant aux alchimistes, sans considérer « que la botanique est le tiers de l’histoire naturelle par son objet, et plus de la moitié par la quantité des travaux ».

2580. (1913) Le bovarysme « Première partie : Pathologie du bovarysme — Chapitre I. Le Bovarysme chez les personnages de Flaubert »

Le spectre de cette passion le rend insensible au jeune amour de Louise Roque, entrave sa liaison avec Rosanette et brise, on s’en souvient, son mariage avec Mme Dambreuse.

2581. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1861 » pp. 361-395

Vachette connaissait un jeune peintre qu’il va voir, au moment où un huissier pratiquait une saisie chez lui.

2582. (1864) William Shakespeare « Conclusion — Livre III. L’histoire réelle — Chacun remis à sa place »

Cette histoire-là, on l’enseigne, on l’impose, on la commande et on la recommande, toutes les jeunes intelligences en sont plus ou moins infiltrées, la marque leur en reste, leur pensée en souffre et ne s’en relève que difficilement, on la fait apprendre par cœur aux écoliers, et moi qui parle, enfant, j’ai été sa victime.

2583. (1856) Les lettres et l’homme de lettres au XIXe siècle pp. -30

Il est homme de lettres aussi, celui que le feu de son imagination porte sans cesse vers des sujets nouveaux ; qui, doué de verve et de fécondité naturelle, n’a pas plutôt fini d’une œuvre qu’il en recommence une autre ; qui se sent jeune encore pour la production à soixante ans comme à trente ; qui veut jouir tant qu’il le peut de cette noble sensation créatrice et mener la vie active de l’intelligence dans toutes les saisons.

2584. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Essai sur la littérature merveilleuse des noirs. — Chapitre II. Le fond et la forme dans la littérature indigène. »

Les armes dédaignées par le jeune géant. — Cf.

2585. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre IX. Eugénie de Guérin »

Si l’on en croit les conteurs et les poëtes, les fées sont indifféremment vieilles et jeunes, parce qu’elles sont fées, et Mlle de Guérin, qui était de cette race merveilleuse, ne pouvait rien perdre à vieillir.

2586. (1868) Curiosités esthétiques « IV. Exposition universelle 1855 — Beaux-arts » pp. 211-244

C’est en quoi il se rapproche, quelque énorme que paraisse ce paradoxe, d’un jeune peintre dont les débuts remarquables se sont produits récemment avec l’allure d’une insurrection.

2587. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Chapitre VI. De la politique poétique » pp. 186-220

Dans ces vaisseaux de pirates nous reconnaissons le taureau, sous la forme duquel Jupiter enlève Europe ; le Minotaure, ou taureau de Minos, avec lequel il enlevait les jeunes garçons et les jeunes filles des côtes de l’Attique.

2588. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre III. »

On conçoit que la pompe lyrique et musicale, que la mise en scène, ne fussent pas les mêmes pour l’annonce d’une victoire lointaine, apportée d’Olympie au roi de Syracuse, dans le luxe de sa cour, ou pour le jeune athlète qu’au sortir de la lice une fête civique accueillait à la voix du poëte.

2589. (1884) Les problèmes de l’esthétique contemporaine pp. -257

La beauté consisterait avant tout dans l’inutilité, dans une sorte de tromperie que nous nous ferions à nous-mêmes : le sculpteur s’amuse avec son marbre et son ciseau comme le jeune lionceau avec la boule de bois placée dans sa cage. […] L’instinct du poète ne pourra jamais être remplacé par la raison, comme l’instinct des jeunes mathématiciens dont nous parlions tout à l’heure : ici les rôles de l’instinct et de la raison sont trop divers, ils ne sauraient s’échanger. […] Gautier, la poésie « est un art qui s’apprend » ; le fond de cet art est la rime riche, et il avait coutume de dire aux jeunes poètes qui venaient le consulter : « Commencez par vous faire un dictionnaire de rimes. » Selon M. de Banville, qu’approuve presque entièrement M.  […] D’un cerveau ainsi façonné les idées partent l’une après l’autre, comme les coups de feu de jeunes recrues qui ne savent pas tirer encore. […] Les exemples deviennent plus curieux encore si, au lieu de les emprunter à des maîtres, on les recueille chez les jeunes poètes contemporains.

2590. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre I. Les origines. — Chapitre I. Les Saxons. » pp. 3-71

Les acheteurs engrossaient ordinairement les jeunes femmes, et les menaient enceintes au marché afin d’en tirer un meilleur prix. […] L’indépendance et l’audace bouillonnent dans ce jeune monde avec des violences et des excès ; mais en elles-mêmes ce sont des choses nobles, et les sentiments qui les disciplinent, je veux dire le dévouement affectueux et le respect de la foi donnée, ne le sont pas moins.

2591. (1895) La science et la religion. Réponse à quelques objections

Un jeune professeur de philosophie, — je l’appelle jeune, parce qu’il me traite en vieillard, — a fort obligeamment relevé cette phrase dans la Revue de métaphysique et de morale, pour se demander si elle n’était pas à l’envers.

2592. (1927) Quelques progrès dans l’étude du cœur humain (Freud et Proust)

Mais une fois qu’ayant songé avec maussaderie à cet inévitable retour ensemble, il avait emmené jusqu’au bois sa jeune ouvrière pour retarder le moment d’aller chez les Verdurin, il arriva chez eux si tard qu’Odette, croyant qu’il ne viendrait plus, était partie. […] J’aime le portrait qu’il trace en quelques touches, de Proust enfant, et que voici : L’enfant que Marcel Proust était en 1888 (et qui a subsisté, je crois, peu changé jusqu’à sa fin), ce jeune prince persan aux grands yeux de gazelle, aux paupières alanguies ; respectueux, onduleux, caressant, inquiet ; quêteur de délices, pour qui rien n’était fade ; irrité des entraves que la nature met aux tentatives de l’homme, — surtout de l’homme qu’il était, si frêle ; — s’efforçant à convertir en quelque chose d’actif le passif qui semblait son lot ; tendu vers le plus, le trop, jusque dans sa bonté charmante : cet enfant romantique, je le dessinerais volontiers, de mémoire 39. […] Paul Desjardins, qui vous l’évoqueront adolescent : L’enfant que Marcel Proust était en 1888 (et qui a subsisté, je crois, peu changé jusqu’à sa fin), ce jeune prince persan aux grands yeux de gazelle, aux paupières alanguies ; respectueux, onduleux, caressant, inquiet ; quêteur de délices, pour qui rien n’était fade ; irrité des entraves que la nature met aux tentatives de l’homme, — surtout de l’homme qu’il était, si frêle ; — s’efforçant à convertir en quelque chose d’actif le passif qui semblait son lot ; tendu vers le plus, le trop, jusque dans sa bonté charmante : cet enfant romantique, je le dessinerais volontiers, de mémoire 76. […] Mais une fois qu’ayant songé avec maussaderie à cet inévitable retour ensemble, il avait emmené jusqu’au bois sa jeune ouvrière pour retarder le moment d’aller chez les Verdurin, il arriva chez eux si tard qu’Odette, croyant qu’il ne viendrait plus, était partie.

2593. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Vaugelas. Discours de M. Maurel, Premier avocat général, à l’audience solennelle de la Cour impériale de Chambéry. (Suite et fin.) »

Gaston Paris, un jeune savant, fils de savant ; — photographier, au sens moral ou figuré également, etc.

2594. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME ROLAND — I. » pp. 166-193

Ces petits travers philosophiques n’allaient pas à gâter un ton accompli de femme et une grâce perfectionnée que le frottement révolutionnaire ne put jamais flétrir, bien qu’en ait dit l’équivoque Mme de Créqui85, qui d’ailleurs a tracé d’elle un jeune portrait charmant.

2595. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXVIIe entretien. J.-J. Rousseau. Son faux Contrat social et le vrai contrat social (3e partie) » pp. 5-56

VIII De toutes ces natures de gouvernement inspirées à l’humanité par cette souveraineté de la nature qui parle dans nos instincts, aucun ne nous semble plus voisin de la perfection que le gouvernement créé ou réformé par le législateur rationnel de l’extrême Orient, le divin philosophe politique Confutzée, dans cet empire de la Chine, plus vaste que l’Europe, plus antique que notre antiquité, plus peuplé que deux de nos continents, plus sage que nos jeunes sagesses.

2596. (1824) Observations sur la tragédie romantique pp. 5-40

. — Et la bonne nourrice répond : vous étiez si jeune alors !

2597. (1889) Les premières armes du symbolisme pp. 5-50

Mais les jeunes poètes ont du sang jusques aux yeux en luttant contre les monstres affenés par Nicolas Boileau ; on vous réclame au champ d’honneur, et vous vous taisez, maître Banville !

2598. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre septième. »

On l’appelle M. de Rieux le jeune, parce qu’il n’est pas de l’ancienne maison de Rieux.

2599. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre quinzième. »

« J’avais l’autre jour, dit le jeune marquis de Sévigné, écrit une réponse à M. de Grignan ; mais ma mère, avec beaucoup de raison, la trouva si peu digne de ce qu’il m’avait écrit qu’elle la brûla183. » Un tel soin devait laisser des traces.

2600. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 janvier 1886. »

Un intéressant article, signé Hip, sur « la condition des jeunes musiciens ».

2601. (1863) Le réalisme épique dans le roman pp. 840-860

On comprendrait à la rigueur une fiction romanesque introduite avec art dans ce cadre terrible ; nous voyons dans le récit de Polybe qu’Hamilcar avait une fille, et qu’un jeune Numide appelé Naravase ayant quitté l’armée de Spendius pour se joindre aux Carthaginois, Hamilcar fut si heureux de cette conquête qu’il lui promit sa fille en mariage.

2602. (1899) Esthétique de la langue française « La métaphore  »

La fleur d’Adonis n’est plus rougie par le sang du jeune dieu oublié, mais tantôt par celui de Vénus, tantôt par celui de Jésus : sang de Jésus, sang deVénus, les deux grandes religions unies une fois de plus dans le geste de cueillir la même fleur.

2603. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre III. Des Livres nécessaires pour l’étude de l’Histoire sacrée & ecclésiastique. » pp. 32-86

On voulut que M. de Bassompierre, Evêque de Saintes, eût fait les six premiers siécles de cet ouvrage, que l’Abbé du Pin alors fort jeune avoit eu de son pere attaché à ce savant Prélat.

2604. (1809) Quelques réflexions sur la tragédie de Wallstein et sur le théâtre allemand

On voit le jeune empereur et ses favoris n’ayant d’autre soin que de repousser les nouvelles fâcheuses qui pourraient interrompre leurs amusements, prenant la vérité pour un indice de malveillance, la prévoyance pour un acte de sédition, ne considérant comme des sujets fidèles que ceux qui nient les faits dont la connaissance les importunerait, et pensant faire reculer ces faits en n’écoutant pas ceux qui les rapportent.

2605. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre IV. Comparaison des variétés vives et de la forme calme de la parole intérieure. — place de la parole intérieure dans la classification des faits psychiques. »

Qu’un écolier, pour mieux réfléchir, évoque l’image d’un ami qui l’écoute, cela est d’un âge où la raison s’essaye et se forme ; et, de même, la voix de la conscience ne se fait vraiment entendre que dans la jeunesse de l’humanité ou chez les hommes dont on dit qu’ils restent éternellement jeunes ; la parfaite maturité de la raison se passe de ces illusions.

2606. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « II. M. Capefigue » pp. 9-45

, une Maintenon jeune, légère et joyeuse, tombée dans le xviiie  siècle où tout se rapetisse en tombant, se casse et se souille, et y devenant une Du Barry !

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