» IV Nous causâmes sans mystère et sans colère des deux parts ; je lui dis que j’avais lu avec charme presque tout ce qu’il avait écrit, et qu’excepté le cynisme antipathique à ma nature et l’athéisme inacceptable par mon esprit, j’avais tout goûté de lui, même le scepticisme ; que je n’étais rien moins que sceptique cependant ; que je croyais fermement qu’il y avait une foi difficile à trouver, mais trouvable, un arcanum de la vie intérieure, dont la recherche était l’œuvre des grands esprits, et que, dans cette foi, il y avait non seulement la croyance, mais le repos ; que c’était l’affaire de la vie entière de la découvrir, que j’y travaillais, et que j’y travaillerais jusqu’à mon dernier jour, et que les hommes qui se disaient comme lui incrédules n’étaient que d’aimables paresseux qui revenaient sur leurs pas aux premières difficultés de la route ; que j’étais heureux de connaître en lui un de ces esprits impatients, découragés avant le temps, et que, s’il voulait venir à toute heure du soir finir avec moi les journées, nous causerions ou de Dieu, s’il voulait, ou de la littérature et des arts, lui me donnant du goût, moi de la foi, chacun dans notre mesure ! […] t’écriais-tu, ces admirations, « Ces tributs accablants qu’on décerne au génie, « Ces fleurs qu’on fait pleuvoir quand la lutte est finie, « Tous ces yeux rayonnants éclos d’un seul regard, Ces échos de sa voix, tout cela vient trop tard ! […] Vous avez fini par comprendre qu’avec un être aussi faible et aussi mobile que l’homme, la bienveillance faisait partie de la justice, et qu’il fallait donner aux autres cette indulgence dont nous avions besoin pour nous-même ; ainsi vous êtes devenu bon en devenant juste. […] Gallus, qui eut part avec lui dans la protection du jeune Virgile, finit de bonne heure par une catastrophe et par le suicide ; lui aussi il semble, comme Fouquet au début de Louis XIV, n’avoir pu tenir contre les attraits enchanteurs de la prospérité.
Puis, il s’élève à des sujets plus hauts, et il traite de la tragédie, du poème épique, de la comédie, pour finir par de nouveaux conseils, que couronnent des flatteries au grand roi sous lequel il vit. […] « Mettre à la suite les unes des autres ces sentences n’est point la tragédie, la fable et l’action bien tissues, c’est bien plus ; les pensées ne viennent qu’au troisième rang. » Ce genre de poésie doit finir par le malheur ; voyez Euripide : « Aussi, l’on a grand tort de blâmer Euripide de suivre cette même combinaison dans ses pièces, et de faire finir beaucoup de ses tragédies par le malheur. […] « Aussi, dans le poème épique, si l’on se borne à une fable unique, on tombera nécessairement dans un de ces deux inconvénients : ou avec une exposition concise, de paraître tronqué et de finir comme en queue de rat ; ou avec les dimensions ordinaires du poème épique, de paraître diffus et délayé.
Et puis en général un ouvrage fini m’était assez indifférent ; je ne m’en occupais plus et je pensais à quelque chose de nouveau. […] J’ai connu des jeunes filles qui dessinaient parfaitement, mais dès qu’elles devenaient épouses et mères, c’était fini, elles s’occupaient de leurs enfants, et leur main ne touchait plus le crayon. — Cependant, reprit-il avec une grande vivacité, les femmes pourraient continuer autant qu’elles le veulent leurs poésies et leurs écrits, mais les hommes devraient bien ne pas écrire comme des femmes ! […] Quand ce fut fini avec lui, ils frondèrent la Sainte-Alliance, et pourtant jamais on n’a rien trouvé de plus grand et de plus bienfaisant pour l’humanité. […] Ici finit le premier volume.
Au contraire, laissons l’esprit se détendre et le courant nerveux s’irradier ; il arrive qu’après un certain temps l’association cherchée se produit spontanément, par l’effet d’un désir général de trouver dans telle direction ; en s’étendant de courants en courants, l’espèce d’aimantation cérébrale suscitée par le désir a fini par « induire », parmi les courants sympathiques, celui qui répond à l’idée désirée. […] La logique formelle finit par sacrifier la compréhension à l’extension. […] Il y a une espèce de panorama intérieur, de vision interne qui finit par se dégager du conflit des représentations, et c’est l’intensité présente ainsi que la netteté de cette vision interne qui déterminent l’intensité de la croyance corrélative. […] Les inductions d’abord réfléchies finissent, avec l’habitude, par prendre cette forme de l’induction instinctive.
je voudrais en avoir fini de ces trois derniers livres… Après l’Argent, oui, viendra la Guerre, mais ce ne sera pas un roman, ce sera la promenade d’un monsieur à travers le Siège et la Commune… Au fond le livre qui me parle, qui a un charme pour moi, c’est le dernier, où je mettrai en scène un savant… Ce savant, je serais assez tenté de le faire d’après Claude Bernard, avec la communication de ses papiers, de ses lettres… Ce sera amusant… je ferai un savant marié avec une femme rétrograde, bigote, qui détruira ses travaux, à mesure qu’il travaille. […] — Après, il serait plus sage de ne plus faire de livres… de s’en aller de la littérature… de passer à une autre vie, en regardant l’autre comme finie… — Mais l’on n’a jamais ce courage. […] Et comme, le discours fini, de Barante lui demandait d’en transmettre la teneur à l’Académie, après qu’il était sorti, se tournant vers Gavarret, il jetait sur la note la plus hautainement méprisante : « Ne croit-il pas, celui-là, qu’il est permis à tout le monde de tout dire ! […] Or, la cérémonie finie, il est trois heures et demie, et la pluie redouble et le vent devient une trombe.
» Le peuple, qui ne comprenait pas bien d’abord ce murmure, parce que l’esprit de conquête l’avait fauché comme un pré, finit par s’y associer sans le comprendre, par la puissance d’une éternelle répétition. […] Nous savons comment elle a fini en 1830. […] « C’était un homme bien charmant et bien étourdi que mon père », me disait souvent Béranger. « Quoique je n’eusse que dix-huit ans, j’étais plus sensé et plus prudent que lui dans les affaires auxquelles il m’initiait, et qu’il avait fini par me remettre presque entièrement pour s’occuper plus librement de ses plaisirs et de ses machinations politiques. […] Quelles furent les vicissitudes de cet attachement contrarié par leur âge et par leur misère ; comment triompha-t-il de longs obstacles ; comment, sous le nom plébéien de Lisette, Béranger célébra-t-il constamment la même personne poétisée dans ses chansons ; comment Judith sembla-t-elle disparaître pendant quelques années, non de son cœur, mais de la vie de son poète ; comment la vit-on reparaître dans son âge mûr ; comment un mariage à demi secret, à demi avoué dans une lettre équivoque et transparente cependant de Béranger au public, laissa-t-il ses amis dans une ambiguïté d’affirmation ou de doute sur la nature de cette vieille amitié ; comment Judith et son poète finirent-ils pourtant par se réunir sous le même toit pour mourir ensemble ; c’est ce qu’il n’appartient qu’aux historiens de la vie de Béranger de savoir et de dire.
IV La révolution française, à peine finie, avait supprimé les substitutions et les droits d’aînesse, qui perpétuaient quelquefois utilement pour les familles, quelquefois iniquement pour les enfants, la transmission des terres de père en fils. […] Elle demandait du temps ; elle leur avait promis de se prononcer enfin quand elle aurait fini de broder un voile, mais elle défaisait la nuit ce qu’elle avait fait le jour, afin de prolonger le délai. […] XV Le premier chant finit avec le jour. […] … Nous aurions écouté sans fin et sans lassitude pendant dix étés de suite un si délicieux poème, si Homère, par la voix de notre jeune mère, avait continué à raconter ainsi ; mais le poème finit avec les beaux jours.
Le critique finirait-il par pousser dans le traducteur ? […] Quand on regarde fixement pour le dissiper l’espèce de mirage qu’une langue étrangère jette sur une idée qui paraîtrait commune dans la langue qu’on a l’habitude de parler, on finit par voir ce qu’on ne voyait pas d’abord : c’est à quel point, en somme, les critiques de Shakespeare sont petits. […] François Hugo qui dans ses précédentes préfaces, a joué aux petits ronds dans le puits de Shakespeare, a fini ce jeu et met la main sur une idée juste. […] Lorsque à la fin du drame de Shakespeare, dont les acteurs sont des armées et qui finit par le mariage de Henri d’Angleterre et de Catherine de France, le poète nous fait assister à cette longue scène d’amour, une des plus touchantes et en même temps une des plus piquantes qu’il ait écrites, n’est-ce pas Hai, notre ancien Hai, que j’entends, quand il se vante à sa maîtresse, avec tant de rondeur, de verve et de bonhomie, d’être, sinon « le compagnon des meilleurs rois, au moins le roi des bons compagnons » !
C’est dans les mœurs, dans les institutions, dans le langage même que se déposent les acquisitions morales ; elles se communiquent ensuite par une éducation de tous les instants ; ainsi passent de génération en génération des habitudes qu’on finit par croire héréditaires. […] Il s’agissait d’en finir avec des souffrances intolérables. […] La jouissance ininterrompue d’un avantage qu’on avait recherché engendre la lassitude ou l’indifférence ; rarement elle tient tout ce qu’elle promettait ; elle s’accompagne d’inconvénients qu’on n’avait pas prévus ; elle finit par mettre en relief le côté avantageux de ce qu’on a quitté et par donner envie d’y retourner. […] Les exigences du sens génésique sont impérieuses, mais on en finirait vite avec elles si l’on s’en tenait à la nature.
Mais le lieu commun est grandement traité ; il y est même rehaussé vers la fin ; et, allant au-delà d’Horace, Maynard, pour détacher son ami des ambitions périssables, montre que ce ne sont pas seulement les hommes, ni les cités, ni les empires qui doivent finir ; ce ne sont là que de petits débris : ce ciel physique lui-même, ce théâtre de tant de splendeurs, dit-il, finira, et il aura son jour de ruine : Le grand astre qui l’embellit Fera sa tombe de son lit.
J’ai fini l’insurrection par une malice qui n’a fait que faire rire. […] En tête de cette traduction, restée manuscrite, il disait (janvier 1794) : J’entreprends la traduction de ce livre (De Cive) sans savoir si j’aurai le temps ou le courage ou la volonté de le finir.
Je n’en finirais pas si je voulais énumérer toutes les raisons graduelles et insensibles qui ont amené l’espèce de déraison finale dont Madame est saisie toutes les fois qu’elle a à parler de Mme de Maintenon ; car il n’est pas de termes qu’elle n’emploie à son égard. […] Si je n’avais eu la fièvre et de grandes vapeurs, madame, du triste emploi que j’ai eu avant-hier d’ouvrir les cassettes de Monsieur, toutes parfumées des plus violentes senteurs, vous auriez eu plus tôt de mes nouvelles, mais je ne puis me tenir de vous marquer à quel point je suis touchée des grâces que le roi a faites hier à mon fils, et de la manière qu’il en use pour lui et pour moi : comme ce sont des suites de vos bons conseils, madame, trouvez bon que je vous en marque ma sensibilité, et que je vous assure que je vous tiendrai très inviolablement l’amitié que je vous ai promise ; et je vous prie de me continuer vos conseils et avis, et de ne jamais douter de ma reconnaissance qui ne peut finir qu’avec ma vie.
» Le comte de Maistre, dans une des charmantes lettres à sa fille, Mlle Constance de Maistre, a badiné agréablement sur cette question, et il y a mêlé des vues pleines de force et de vérité : « L’erreur de certaines femmes est d’imaginer que pour être distinguées, elles doivent l’être à la manière des hommes… On ne connaît presque pas de femmes savantes qui n’aient été malheureuses ou ridicules par la science. » Au siècle dernier, un jésuite des plus éclairés et des plus spirituels, le père Buffier, qui était de la société de Mme de Lambert, dans une dissertation légèrement paradoxale, s’est plu à soutenir et à prouver que « les femmes sont capables des sciences » ; et après s’être joué dans les diverses branches de la question, après avoir montré qu’il y a eu des femmes politiques comme Zénobie ou la reine Élisabeth, des femmes philosophes comme l’Aspasie de Périclès et tant d’autres, des femmes géomètres et astronomes comme Hypatie ou telle marquise moderne, des femmes docteurs comme la fameuse Cornara de l’école de Padoue, et après s’être un peu moqué de celles qui chez nous, à son exemple, « auraient toutes les envies imaginables d’être docteurs de Sorbonne », — le père Buffier, s’étant ainsi donné carrière et en ayant fini du piquant, arrive à une conclusion mixte et qui n’est plus que raisonnable : À l’égard des autres, dit-il, qui ont des devoirs à remplir, si elles ont du temps de reste, il leur sera toujours beaucoup plus utile de l’employer à se mettre dans l’esprit quelques connaissances honnêtes, pourvu qu’elles n’en tirent point de sotte vanité, que de l’occuper au jeu et à d’autres amusements aussi frivoles et aussi dangereux, tels que ceux qui partagent la vie de la plupart des femmes du monde. […] » La préface de la première édition de l’Iliade se terminait par une page touchante et souvent citée, mais qui montre trop bien Mme Dacier au naturel pour devoir être omise toutes les fois qu’on veut lui faire honneur : Après avoir fini cette préface, disait-elle, je me préparais à reprendre l’Odyssée et à la mettre en état de suivre l’Iliade de près ; mais, frappée d’un coup funeste qui m’accable, je ne puis rien promettre de moi, je n’ai plus de force que pour me plaindre.
douce, simple, m’aimant uniquement, crédule sur ma conduite qui était un peu irrégulière, mais dont la crédulité était aidée par le soin extrême que je prenais à l’entretenir, et par l’amitié tendre et véritable que je lui portais. » Mme Du Deffand est très bien traitée dans ces Mémoires, et s’y montre presque sans ombre, sous ses premières et charmantes couleurs ; mais la personne évidemment que le président a le plus aimée est Mme de Castelmoron, « qui a été pendant quarante ans, dit-il, l’objet principal de sa vie. » La page qui lui est consacrée est dictée par le cœur ; il y règne un ton d’affection profonde, et même d’affection pure : « Tout est fini pour moi, écrit le vieillard après nous avoir fait assister à la mort de cette amie ; il ne me reste plus qu’à mourir. » On raconte que dans les derniers instants de la vie du président et lorsqu’il n’avait plus bien sa tête, Mme Du Deffand, qui était dans sa chambre avec quelques amis, lui demanda, pour le tirer de son assoupissement, s’il se souvenait de Mme de Castelmoron : Ce nom réveilla le président, qui répondit qu’il se la rappelait fort bien. […] C’est à n’en plus finir.
Reprenons nous-même les pièces dans leur ordre, la dissertation de Girac sur les œuvres de Voiture, la défense qu’y opposa Costar, la réponse de Girac, et, sans nous enfoncer dans les profondeurs de cette querelle où les in-quarto s’accumulèrent et qui finit par des monceaux d’injures, tirons-en quelques vérités littéraires, de celles qui intéressent l’histoire des deux grandes renommées. Et d’abord, il est à remarquer que, malgré les termes de bonne intelligence et les bons rapports dans lesquels avaient eu l’art de vivre à distance Balzac et Voiture, se ménageant l’un l’autre et évitant de se froisser, la force des choses l’emporta, le souffle rival de leurs deux réputations finit par s’entrechoquer et par faire un orage.
Elle s’y adonna avec un dévouement à la cause commune qui ne saurait se contester : ni le maréchal de Bouillon qui finissait et qui dès longtemps n’était plus qu’un politique consultant, ni le vieux Lesdiguières qui pensait à se convertir et à se retourner contre ses anciens frères, ni les La Trémouille, ni les La Force, ni les Châtillon, dont les résolutions n’étaient pas de longue haleine, aucun n’essaya, dans ces nouvelles levées de boucliers, de le disputer aux Rohan. […] Cependant on ne saurait leur faire à l’un ni à l’autre l’injure de poser cette question, s’ils étaient braves et très braves en effet : mais ils étaient les têtes du parti, et ils avaient à se réserver pour leur cause ; et de plus, comme on l’a très judicieusement observé, ils devaient craindre, non pas de périr les armes à la main de la mort du soldat, mais d’être pris et d’aller finir sur un échafaud en rebelles.
Il finit cette même lettre où il a causé métaphysique, en annonçant à son frère la mort de Mme de Pompadour, ou, pour parler comme lui, de la Pompadour, car Frédéric n’y met pas tant de façons. […] Je sais que tout ce qui commence doit finir.
Il faut lire dans les prétendus mémoires le dédaigneux et insolent chapitre qui commence d’une façon toute triomphante : « Écoutez le récit d’un désastre à faire pâlir… », et qui finit par ces mots jetés d’un ton leste : « Et voilà ce qu’il est convenu d’appeler la banqueroute du prince de Guemené ». […] Il avait par devers lui sans doute des correspondances, des journaux manuscrits peut-être, des malles remplies de vieux papiers, mais surtout des, souvenirs de conversations à n’en plus finir.
La campagne de 1707, sans mal finir, eut pourtant une conclusion peu grandiose ; Villars fut obligé de raccourir à tire-d’aile vers le Rhin pour s’opposer aux troupes impériales qui, remises de leur première frayeur, avaient marché de ce côté sur ses derrières. […] Ma conclusion est qu’il faut acheter l’armistice à quelque prix que ce puisse être, supposé qu’on ne puisse pas finir les conditions du fond avant le commencement de la campagne. » Or, l’honneur de Villars est précisément, par des moyens qui étaient en lui et qu’il puisait dans sa nature assez peu fénelonienne, d’avoir su remédier à ce découragement universel, et d’avoir tiré des étincelles d’héroïsme là ou les plus pénétrants ne voyaient plus qu’une entière prostration.
» Non, Mme Swetchine, tout austère et tout ennemie de la gloriole qu’elle était, n’a pas eu une si mauvaise idée en sacrifiant un peu tard aux grâces en la personne de M. de Falloux, et je suis prêt à répéter avec M. de Pont-Martin : « Elle commença par le comte de Maistre, et elle a fini par M. de Falloux ; on ne pouvait mieux commencer ni mieux finir. » Si l’on prenait M. de Falloux plus au sérieux comme auteur et si on le serrait de près, il y aurait bien des remarques à lui faire et des critiques à lui adresser.
Collé aime le latin et en sème volontiers ses lettres : souvent il cite de l’Horace ; une fois il cite de l’Ovide ou plutôt il le parodie : c’est pour s’avertir soi-même qu’il est temps de finir et de ne pas pousser trop loin sa carrière d’auteur : « Crois-moi, vieillard : celui qui se tait fait bien, et chacun doit plutôt rester au-dessous que viser au-dessus de son âge : « Crede, senex : bene qui tacuit bene fecit, et infra Ætatem debet quisque manere suam. […] Ce n’était pas la peine à Collé de commencer par La Vérité dans le vin pour finir par conseiller à son jeune homme la lecture de Rollin et le Télémaque.
Marie-Thérèse, qui se contente d’abord, après un espoir si longtemps stérile, de voir la jeune reine déguignonnée, dût-elle n’avoir la première fois qu’une fille, finit cependant par s’insurger ; elle demande à cor et à cri un garçon, un dauphin : « J’étais indiscrète, mais à la longue je deviendrai importune… il nous faut un dauphin… il nous faut absolument un dauphin (juin 1780). » Après dix ans d’attente, ce n’était pas trop. […] Louis Combes, tient toujours pour son opinion si désavantageuse au pauvre roi, j’aimerais bien qu’on en vînt une bonne fois, et fût-ce dans un journal de médecine, aux preuves et aux arguments qui peuvent en finir avec cette question.
Cette veine lactée s’est prolongée dans la poésie jusque vers 1820, où nous l’avons vue finir ; nous tous, en nous en souvenant bien, nous avons eu, adolescents, notre période de Florian et de Gessner ; nous réciterions avec charme encore la Pauvre Fille de Soumet. […] La Jalouse, qui débute comme une folle gaieté, finit en délire amer.
La première veine de jeunesse dissipée, la matinée à peine finie et midi sonnant, Gresset n’eut plus rien à dire, et ne put que se replier dans Amiens : car je suis fort de l’avis de Diderot, qui remarque quelque part que, lorsqu’un poëte peut prendre si aisément sur lui de se taire, c’est qu’il n’a plus guère à parler. […] Il ne sait ni s’arrêter, ni finir sa phrase ; le sens est noyé.
Je sais que l’héroïne ne doit avoir qu’un goût ; qu’il doit être pour quelqu’un de parfait et ne jamais finir, mais le vrai est comme il peut, et n’a de mérite que d’être ce qu’il est. […] » Ernest est parfait, mais il n’est pas idéal ; mais, après cette amère et religieuse douleur d’une amie morte pour lui, morte entre ses bras, après cette sanctifiante agonie au sortir de laquelle l’amant serait allé autrefois se jeter dans un cloître et prier éternellement pour l’âme de l’amante, lui, il rentre par degrés dans le monde ; il trouve moyen, avec le temps, d’obéir à l’ordre de celle qui est revenue à l’aimer comme une mère ; il finit par se marier et par être raisonnablement heureux.
Ces lettres finissent donc comme un roman, par le mariage ; et, à les bien prendre, elles sont un roman en effet, celui de la première jeunesse, et de l’amitié de deux jeunes filles, de deux pensionnaires qui font leur entrée dans la vie. […] Ce beau chef-d’œuvre terminé, ces messieurs se félicitent et s’applaudissent : je me sauve au jardin, j’y cueille la rose ou le persil ; je tourne dans la basse-cour où les couveuses m’intéressent et les poussins m’amusent ; je ramasse dans ma tête tout ce qui peut se dire en nouvelles, en histoires, pour ravigoter les imaginations engourdies, et détourner les conversations de chapitre qui m’endorment parfois : voilà ma vie. » Et un peu plus loin : « J’aime cette tranquillité qui n’est interrompue que par le chant des coqs ; il me semble que je palpe mon existence ; je sens un bien-être analogue à celui d’un arbre tiré de sa caisse et replanté en plein champ. » Dans tout ceci le style est autre, ou mieux il n’est plus question de style, il n’y a plus d’écolière ; elle cause : sa leçon de rhétorique est finie.
Nous ne finirions pas, si nous les énumérions en parcourant les scènes diurnes ou nocturnes de notre séjour terrestre. […] Toutes ces émotions éparses ou réunies forment pour l’homme la poésie de la mer, elles finissent par donner au contemplateur le vertige de tant d’impressions, qu’il s’assoit sur le rivage élevé des mers, comme dit Homère, et qu’il demeure immobile et muet à regarder et à écouter les flots ; et s’il essaye, en présence d’un tel spectacle, de se parler à lui-même, il cherche involontairement une langue qui lui rappelle la grandeur, la profondeur, la mobilité, le sommeil, le réveil, la colère, le mugissement, la cadence de l’élément dont son âme, à force d’émotions montées de l’abîme à ses sens, contracte un moment l’infini.
L’humanité finirait ainsi à peu près comme elle a commencé : les derniers hommes seraient, comme les premiers, des hommes des bois, mais plus instruits et plus subtils que les membres de l’Institut d’aujourd’hui, et aussi beaucoup plus philosophes. […] … Il ne raisonna rien, mais à la longue se sentit plus rapproché de l’inconnu, qui l’attirait, que de ses semblables, qu’il n’aimait pas ; il finit par découvrir des formes et des mouvements dans l’ombre, où les gens de la plaine passaient sans rien voir.
D’abord, si l’on peut dire où commence, qui dira où finit la postérité ? […] Mais, s’il est malaisé de distinguer dans la série des êtres organisés où commence l’animal et où finit la plante, personne n’hésitera, quand il s’agira de classer un cheval ou une rose.
Il faut dater de ce temps-là le commencement de ce cosmopolitisme que la suppression des distances par la vapeur et l’électricité a si prodigieusement accru durant le siècle qui finit. […] Si leur exil dure longtemps, ils finissent presque par avoir deux patries, et souvent ils les interprètent l’une à l’autre.
Cet art ne fut jamais mieux connu ni pratiqué que dans le xviiie siècle, au sein de cette société régulière et pacifique, et personne ne le poussa plus avant, ne le conçut plus en grand, et ne l’appliqua avec plus de perfection et de fini dans le détail que Mme Geoffrin. […] Elle ne pouvait s’empêcher de faire des cadeaux à tous, au plus pauvre homme de lettres comme à l’impératrice d’Allemagne, et elle les faisait avec cet art et ce fini de délicatesse qui ne permet pas de refuser sans une sorte de grossièreté.
Robert la reçut d’abord très mal et la rudoya : « Il fallait que son oncle, disait-il, la ramenât chez son père et lui donnât des soufflets. » Mais, sur l’insistance de la jeune fille, sur la netteté et la vigueur de son attitude et de son dire, et la voyant décidée à partir malgré tout, il finit par être vaincu. […] Et plût à Dieu que je fusse assez heureuse, quand je finirai mes jours, pour pouvoir être inhumée dans cette terre !
Cette série de bonnes fortunes racontées sur le même ton, et où l’inconstance essaie parfois à faux des notes de la sensibilité, finit par ennuyer, par dégoûter même ; le cœur en est affadi. […] Puisqu’on en peut causer comme d’une chose morte, et que le poison a péri avec le parfum, parlons-en donc sans complicité, sans pruderie, et comme d’un des témoignages les plus curieux des mœurs d’une époque qui a commencé par être frivole et qui a fini par être sanglante.
Un de ses principes était : « Il vaut mieux mériter sans obtenir, qu’obtenir sans mériter ; et avec une volonté constante et forte, quand on mérite, on finit toujours par obtenir. » Le père de Marmont, bien qu’il donnât à son fils une éducation si fortemnt préparatoire pour la guerre, l’aurait voulu diriger cependant vers une autre carrière, et préférablement dans l’administration. […] moi, je vais m’enfoncer avec des armées nombreuses au milieu d’un grand pays qui ne produit rien. » Et puis, après une pause et un silence de quelques minutes, il s’écria comme au sortir d’une grande méditation : « Mais comment tout ceci finira-t-il ?
Je n’ai jamais vu un décisionnaire si universel. » Franklin était tout le contraire de cet homme-là ; il avait fini par supprimer dans son vocabulaire ces mots certainement, indubitablement : J’adoptai en place, dit-il, je conçois, je présume, j’imagine que telle chose est ainsi ou ainsi ; ou bien : cela me paraît ainsi quant à présent. […] Et de même, dit-il, que celui qui a un jardin à sarcler n’entreprend point d’arracher toutes les mauvaises herbes à la fois (ce qui excéderait sa portée et sa force), mais travaille sur un seul carré d’abord, et, ayant fini du premier, passe à un second, de même j’espérais bien avoir l’encourageant plaisir de voir sur mes pages le progrès fait dans une vertu, à mesure que je débarrasserais mes lignes de leurs mauvais points, jusqu’à ce qu’à la fin, après un certain nombre de tours, j’eusse le bonheur de voir mon livret clair et net.
Dans une couleur plus sombre et plus terrestre, il y a un Pauvre garçon qui commence, net, cru et observé comme un conte de Crabbe, — qui se transforme et s’illumine dès que l’Évangile entre dans le grenier du scrofuleux, — puis finit brusquement dans une beauté vraiment tragique. […] Je n’ai rien entendu de plus déchirant d’abord et de plus consolant et de plus fortifiant ensuite que ce livre qui commence par des cris et qui finit par des cris encore, car l’Alléluia des Saints dans le Paradis est un cri !
Nous pensions en avoir fini avec l’institution papale au Moyen Âge ; c’était une erreur. […] De ce que, justes envers le passé, quand ils n’en sont pas enthousiastes, mais l’étudiant avec trop de persévérance et d’efforts pour ne pas finir par l’aimer, — car il est de la nature de l’homme de mettre son amour où il a mis sa peine, — des écrivains se prennent d’une haute bienveillance ou d’un sentiment plus respectueux encore pour quelques grands caractères de l’Église romaine, est-ce une raison suffisante pour déclarer que les écrivains en question ne trouvent d’absolument vrai que les idées au nom desquelles ces grands caractères ont agi ?
Je ne sais qui l’a remarqué : « Villemain polit tellement la surface de son sujet que, comme un globe trop glissant, il finit quelquefois par lui échapper des mains. » Dans le cas présent, la difficulté de concilier la défense universitaire et le respect à la religion a pesé évidemment sur Villemain.
Il se dévoua tout entier à l’instruction de ses diocésains, prêchant fréquemment dans sa cathédrale, où j’ai été étonné d’apprendre que son peuple finit par négliger de l’entendre, soit que son admirable talent eût diminué, ou que l’habitude trop répétée en eût affaibli l’impression ; soit, ce qui est plus probable, que Bossuet ayant pris celle des considérations les plus élevées, et traitant des matières au-dessus de la portée du vulgaire, ses auditeurs fussent dans le cas de lui adresser le reproche que faisait à saint Chrysostome une bonne femme d’Antioche : Père, nom t’admirons, mais nous ne te comprenons pas.
« Votre politesse, écrit-elle à madame des Ursins, veut donc aller jusqu’à m’en demander des nouvelles, connaissant la faiblesse des mères. » Elle avait fini par y passer toutes ses journées, et n’allait plus qu’au soir à Versailles.
La solitude finit par effrayer l’homme malheureux, il croit à l’éternité de la douleur qu’il éprouve.
Comme ils ne sont plus du tout nos contemporains, leur fausseté ne nous gêne plus : nous ne voyons en eux que les témoins du romanesque d’une époque ; et même nous finissons par les aimer, parce qu’ils ont plu à nos pères.
Peut-être bien que, dans cet accoutrement, Mlle Réjane elle-même finirait par ressembler à la statue de Lille ou à celle de Rouen.
La pensée de l’immensité des choses a fini par lui être habituelle.
Des saxes légers, un Lancret, des musiques puériles et douces qu’on dirait de Dalayrac ou de Monsigny (Poème xviiie , Francœur et La Ramé, la Petite Sylvia, l’Äme de Manon, Au meunier, Il était une bergère, le Miroir de Cydalise, etc.) évoquent la frêle inconscience des heureux d’un siècle que devait finir la Révolution.
« Je finis, mes chers enfans ; &, prêt à descendre au tombeau de mes peres, mon expérience, ma tendresse, & mon inquiétude prévoyante, m’ont dicté pour vous des préceptes que souvent je n’ai pas assez suivis ; mais j’en ai toujours conservé la vérité, mais je les ai toujours respectés…..
D’autres enfin s’écrivent en anglais et se prononcent en français : club, cottage, tunnel, jockey, dogcart ; il est très probable qu’ils auraient fini par devenir clube 73, cotage, tunel, joquet, docart, si la Demi-Science et le Respect n’étaient d’accord pour s’opposer à leur déformation.
Le champion de la beauté fait d’elle un éloge qui ne finit point.
Il en fit d’abord une tragédie qu’il a laissée à moitié, ensuite un poëme épique qu’il a fini.
Et ainsi, attentifs à ne rien mutiler de ce qui vit autour de nous et qui peut servir à notre vie propre, nous pourrons atteindre à une compréhension plus large et plus personnelle des choses, comme à un art plus plastique, plus directement modelé sur la nature vivante ; et après tant de courses vagabondes hors des frontières, tant d’excursions dans tous les domaines défendus, y compris ceux de la chimère et de la folie, nous pourrons enfin nous rasseoir chez nous et inaugurer un mouvement qui sera vraiment un retour à la tradition française comme à la réalité humaine. » C’est sur ces mots que nous voudrions finir.
Le repas fini, on prie l’étranger de raconter son histoire.
Mais je me lasse, je m’ennuie moi-même, et je finis, de peur de vous ennuyer aussi.
Mourir est la destinée de tous les hommes, et finir dans le sein de ses pénates, c’est la destinée des plus heureux.
Uzanne est obligé, pour me combattre, de me faire dire ce que je n’ai point dit, et cette intrépidité finit par donner à sa critique une rare saveur.
Nous l’avons bien été, nous, jusqu’aux dernières pages de ce volume, qui finit par nous dire son mot… à bout portant !
Des réimpressions d’œuvres anciennes — comme, par exemple, le Théâtre complet d’Alexandre Dumas, qui se met en mesure avec la postérité parce qu’il se sent fini pour le temps présent, — ne sont pas des livres de 1863, quoiqu’elles en portent le millésime.
Il est temps de finir mes chants ; les déesses m’invitent, elles s’avancent ; Odin, de son palais, les a envoyées vers moi ; je serai assis sur un siège élevé, et les déesses de la mort me verseront le breuvage immortel.
Je finis ma dixième heure de travail depuis hier au soir, et je suis excédé de toutes les peines de corps qu’il m’a fallu me donner depuis quelques jours. […] ; des couplets à une jolie janséniste, et qui finissaient par cette pointe : Pour mes tendres réflexions Quelle heureuse fortune, Si de cinq propositions Vous en acceptez une ! […] M. de Nivernais n’a ni la simplicité d’Ésope, ni la naïveté de La Fontaine : mais son style est plein de raison et d’élégance ; on y retrouve le vieillard et l’homme de bonne compagnie 6. » C’est sur cet éloge que nous finirons.
Espérons que nous en avons fini de ces usurpations, de ces conspirations sourdes et malignes, de ces menaces intestines à la loyauté, à la franchise héréditaire de notre pays et de notre race, et que, si elles étaient tentées de recommencer sous un Napoléon, elles seraient arrêtées à temps. […] Les combustions de nos tissus, de nos organes, sont la source de la chaleur et, par conséquent, d’après la grande loi de la transmutation des forces, la chaleur se trouve être indirectement le point de départ de tous les mouvements et de toutes les fonctions, soit du cœur, soit des artères, soit de la respiration. » (Patience, messieurs, nous allons avoir fini de la citation ; mais il est nécessaire de tout entendre :) « Dans l’état de fièvre, il se trouve simplement que les combustions sont exagérées par suite de l’introduction dans l’organisme d’un miasme ou d’un poison développé au dehors ou dans l’économie même. […] La séance a fini sur cette plaisanterie.
Ses archives sont enterrées ; il faut pour les dégager des recherches dont il n’est pas capable ; elles subsistent pourtant, et aujourd’hui l’histoire les remet en lumière Quand on le considère de près, on trouve que, comme la science, il a pour source une longue accumulation d’expériences : les hommes, après une multitude de tâtonnements et d’essais, ont fini par éprouver que telle façon de vivre ou de penser était la seule accommodée à leur situation, la plus praticable de toutes, la plus bienfaisante, et le régime ou dogme qui aujourd’hui nous semble une convention arbitraire a d’abord été un expédient avéré de salut public. […] Car cet hôte disproportionné, une fois introduit dans notre esprit, finit par déconcerter le jeu naturel de nos sentiments, et, comme un parasite monstrueux, tire à soi toute notre substance397. […] La pudeur, comme le vêtement, est une invention et une convention400, il n’y a de bonheur et de mœurs que dans les pays où la loi autorise l’instinct, à Otaïti par exemple, où le mariage dure un mois, souvent un jour, parfois un quart d’heure, où l’on se prend et l’on se quitte à volonté, où, par hospitalité, le soir, on offre ses filles et sa femme à son hôte, où le fils épouse la mère par politesse, où l’union des sexes est une fête religieuse que l’on célèbre en public Et le logicien poussant à bout les conséquences finit par cinq ou six pages « capables de faire dresser les cheveux401 », avouant lui-même que sa doctrine « n’est pas bonne à prêcher aux enfants ni aux grandes personnes » À tout le moins, chez Diderot, ces paradoxes ont des correctifs.
Quand il était fatigué de lire et de penser, il se rapprochait de plus en plus de l’étang, s’asseyait au bord, et il émiettait du pain de son hôte aux poules d’eau et aux sarcelles sauvages qu’il avait fini par apprivoiser. […] Du Chatelard, sans cesse admis dans la familiarité la plus intime de sa maîtresse, avait fini par confondre le badinage et le sérieux, et par se persuader que la reine ne désirait qu’un prétexte pour tout accorder à son audace. […] On lui vint dire que la reine finissait de souper de son côté, dans son cabinet de repos, avec la comtesse d’Argile, sa sœur naturelle, et Rizzio.
L’assemblée du clergé de France a rédigé (1656) un formulaire qui condamne les cinq propositions : Port-Royal refuse obstinément de le signer ; d’où redoublement de la persécution : en 1660, on ferme définitivement les écoles ; on chasse les confesseurs, les pensionnaires, les novices de la maison ; on use toute la science, toute la patience des docteurs et de l’archevêque de Paris contre l’inflexibilité des religieuses ; on finit par distribuer les douze plus obstinées dans des communautés plus soumises (1664) ; à peine arrache-t-on quelques signatures, bientôt rétractées ou expiées dans les larmes. […] On n’en avait pas fini avec le jansénisme : on l’avait décapité, non pas supprimé. […] Nous sommes emprisonnés dans notre univers, et de cet univers même nous ne pouvons saisir toute l’infinité : « quelque apparence du milieu des choses », voilà le connaissable, voilà la science ; mais les substances, les causes, les principes nous échappent, pendant que se déroulent sous nos yeux des séries de phénomènes qui jamais ne commencent et jamais ne finissent.
La littérature française finissait à l’abbé Delille. […] Dupanloup ; le mot de la Bible qu’il citait le plus souvent, et qu’il aimait doublement parce qu’il était biblique et qu’il finissait par hasard comme un vers latin, était : Da mihi animas, cetera tolle tibi. […] Il nous donnait à cet égard des règles excellentes, que j’avais du reste toujours pratiquées, comme de ne jamais tutoyer sa mère et de ne jamais finir une lettre à elle adressée sans y mettre le mot respect.
Le pamphlétaire, voilà l’essence et le suprême, et le vrai et le plein, de ce faux philosophe, qui sonne creux et même finit par ne plus sonner du tout. […] Les autres crimes finissent ; eux ne finissent pas !
Une fois bien établis dans l’opinion que Victor Hugo est fini, ils n’en bougeront pas. […] Aussi, de cet égotisme effrayant, s’il ne finissait par être écœurant, il résulte, et il doit nécessairement résulter, que l’action et l’intérêt du livre sont parfaitement nuls. […] Ils ne finissent point brusquement un chapitre pour courir à un autre.
Commencer par la prière, l’amour, l’adoration, et finir par l’union, telle est la gradation nécessaire et légitime que suit l’âme religieuse. […] On ne sait jamais, dans les analyses et les descriptions de la psychologie théologique, où finit l’œuvre de l’homme, où commence l’œuvre de Dieu, quelle part de mérite et de démérite reste en définitive à la nature humaine ainsi tiraillée entre la grâce ou la tentation. […] Elle n’a aucune lumière à demander à la théologie, qui lui emprunte au contraire ce qu’elle a de meilleur et de plus pur ; en un mot, elle commence et finit à la conscience.
Que la tâche alors serait facile, et que nous en aurions vite fini des controverses et des doutes ! […] Finissons-en donc une bonne fois de ces récriminations hypocrites. […] Le père de famille irrité finit par donner sa malédiction à son fils. […] Comme il s’était acclimaté naguère à Paris, il finit pourtant par s’accommoder de Naples. […] On le voit, c’est ce qui s’appelle finir par où l’on a commencé.
Son vol est moins élevé qu’il ne le paraît : des liens qu’on finit par connaître l’attachent à la terre. […] C’est en elle, peut-être, qu’ils finiront par trouver ce calme, cette sérénité, cet « olympisme » qu’ils admirent si fort chez leur dieu et qui paraît aux plus avancés la marque du génie comme le dernier mot de la sagesse. […] Il y vécut une vieillesse pieuse ; pendant ses dernières années, il fréquenta assidûment le pasteur de son village, qui finit par s’établir auprès de lui, moyennant un traitement de 16 muids de blé et de 10 florins d’argent comptant. […] Lui, cependant, devint « oisif et rêveur », « ne put bientôt se passer d’elle », en sorte qu’ils finirent par être « inséparables ». […] Éléonore en paraît avoir été l’instigatrice et la Furie : elle soutint de longs procès contre le duc, qu’elle finit par réduire, et s’appliqua de son mieux à entretenir la division entre lui et son autre frère, le cardinal Luigi.
Quoique la guerre de Sept Ans ne fasse que de finir, il est venu solliciter de Frédéric ce que l’on n’a pas pu ou voulu lui donner à Dresde : un grade militaire et des « appointements ». […] À quoi, s’il est permis d’ajouter que ces idées elles-mêmes n’ont pas encore épuisé toutes leurs conséquences, il est permis aussi de croire, comme nous le disions, que l’action de Lamennais n’a donc pas encore fini de s’exercer. […] Quand en finira-t-on de cette accusation ridicule ? […] Ils les auraient plutôt atténuées dans un Mariage dans le monde et dans les Amours de Philippe, deux de ses rares romans qui « finissent bien », comme le Roman d’un jeune homme pauvre. […] Reviendrons-nous maintenant, pour finir, de ces considérations sociologiques à des considérations purement littéraires ?
L’un d’eux, — le plus spirituel incontestablement, — finit par trouver un beau jour la plaisanterie un peu longue, et jugea qu’il était temps de prononcer son Delenda Carthago : — Démolissons Baudelaire ! […] Néanmoins le public, qui peut s’y tromper d’abord, finit tôt ou tard par pénétrer la ruse. […] Au lieu de finir par crier à la fausseté et au mensonge de ces redites éternelles, nous nous carrons avec fatuité dans notre stalle, et nous passons galamment sur notre menton les barbes de plume caressantes de l’amour propre. […] Comment cela finira-t-il ? […] Il me semble qu’il serait temps d’en finir avec cette rengaine idiote qui consiste à dire que la meilleure manière de favoriser le vice, c’est de le peindre.