Homme de tempérament plus que de pensée, élément plus qu’intelligence, il fut homme d’État, cependant, plus qu’aucun de ceux qui essayèrent de manier les choses et les hommes dans ce temps d’utopies ; plus que Mirabeau lui-même, si l’on entend par homme d’État un homme qui comprend le mécanisme du gouvernement. […] L’Europe intimidée essaye de frapper, et, frappée elle-même, recule pour regarder de loin ce terrible spectacle.
Il ne lui plaît pas qu’on sache aussi de quelle façon le pape vit cet accomplissement du vœu fait en prenant la croix : et il ne souffle pas mot des remontrances, des menaces d’innocent III, des négociations par lesquelles Boniface essaye de le ramener. […] En vain les Templiers essaient-ils de lui faire comprendre qu’ils ne peuvent toucher aux dépôts qu’on leur confie : il force leur caisse, pour payer la rançon du roi.
Autour de François Ier les érudits furent aussi nombreux que les poètes : outre Budé, qu’il fait directeur de sa bibliothèque et maître des requêtes, il essaie d’attirer Érasme ; il reçoit dans sa familiarité Guillaume Cop, traducteur d’Hippocrate et rénovateur de la médecine ; il a pour lecteur Jacques Colin, puis Duchâtel, deux savants hommes, le dernier surtout érudit universel et infatigable liseur, après avoir été un intrépide voyageur. […] Cette vie de cour essayée par Anne de Bretagne, splendidement développée par François Ier, cette perpétuelle conversation des hommes et des femmes les plus illustres dans les maisons du roi, rendaient impossibles la lourdeur, le pédantisme, la prolixité, la platitude d’autrefois.
Ses petits mots perfides n’amoindrirent pas l’Histoire naturelle, et il ne parut pas à son avantage quand il entreprit une lutte ouverte : il essaya de contredire une des plus belles hypothèses de Buffon, qui voyait dans les coquillages et les poissons trouvés au haut des Alpes une preuve du séjour des eaux de la mer en des temps reculés ; Voltaire soutenait que les coquillages étaient tombés des chapeaux des pèlerins qui revenaient de la Terre Sainte, et que les arêtes de poissons étaient les restes de leur déjeuner. […] Si l’on essaie d’analyser l’ironie voltairienne, on s’aperçoit qu’elle a un caractère rigoureusement mathématique.
La morale professionnelle résout le problème suivant posé par Nietzsche : « J’essaie une justification économique de la vertu. — Le problème, c’est de rendre l’homme aussi utilisable que possible et de le rapprocher, autant que faire se peut, de la machine infaillible : pour cela, il faut l’armer des vertus de la machine ; il faut qu’il apprenne à considérer les conditions où il travaille d’une façon machinale et utile comme les plus précieuses : pour cela il est nécessaire qu’on le dégoûte, autant que possible, des autres conditions, qu’elles lui soient présentées comme dangereuses et décriées. — Ici la pierre d’achoppement est l’ennui, l’uniformité qu’apporte avec elle toute activité mécanique. […] L’intérêt des individus est la rentabilité maxima, c’est-à-dire la part la plus grande possible que les individus essaient de se tailler dans le revenu social.
Donnant libre cours à son vœu le plus cher, il essaya d’une France littéraire. […] Plus d’un encore se dépêche D’essayer d’entrer par la brèche, Mais Vanier, à la fin des fins, Eut seul de la chance à la pêche.
Les barbares renversèrent l’Empire ; mais, au fond, quand ils essayèrent de reconstruire, ils revinrent au plan de la société romaine, qui les avait frappés dès le premier moment par sa beauté, et le seul d’ailleurs qu’ils connussent. […] Essayez donc de définir pareillement Spinoza, un fabricant de verres de lunettes, ou Mendelssohn, un commis de boutique 179 !
Il s’est produit une série de comédies et de vaudevilles, roulant sur les démariages et les remariages : divorces essayés, abandonnés, raccommodés, femme entre deux maris, mari entre deux femmes ont ouvert une veine nouvelle de situations aisément drolatiques. […] Si l’on essayait de déterminer dans quel ordre s’est opéré l’affranchissement des diverses matières qui peuvent faire l’objet des livres, on verrait que la littérature pure, celle qui borne ses visées à plaire et à divertir, qui par conséquent ne heurte aucun intérêt grave et ne peut guère commettre d’autre méfait que d’ennuyer, a la première, comme il est naturel, obtenu sa place au soleil ; que la science, grande redresseuse de préjugés et par là suspecte, mais protégée contre les défiances du pouvoir par sa sereine impassibilité comme par les formules mystérieuses dont elle est d’abord enveloppée, a eu déjà plus de peine à se dérober au contrôle des gouvernants excités contre elle par l’Eglise ; que les écrits philosophiques et religieux ou antireligieux, malgré de nombreux retours offensifs de la même Eglise, ont su ensuite se libérer de la surveillance officielle ; enfin que l’histoire, les mémoires, et surtout les ouvrages traitant de questions politiques et sociales, exprimant de la sorte des idées pouvant du jour au lendemain se transformer en actes et troubler l’ordre établi, ont été les derniers à conquérir la faculté de paraître sans encombre.
Au moment de la retraite du ministère Dessoles, M. de Serre, avec qui il était étroitement lié, essaya de l’attirer dans le cabinet qui se formait sous la présidence de M. […] Lucas sur le système pénal, et en particulier sur la peine de mort, il essaie de fixer dans ses limites et de rattacher à son principe le droit qu’a la société de punir, qu’il recherche les raisons qui rendent la vie humaine respectable encore jusque chez les criminels, et qu’il s’inquiète des moyens de régénérer ceux mêmes qu’on châtie ; soit que, réfutant la théorie brutalement matérialiste de Broussais, il se complaise à rétablir les titres authentiques, selon lui, et irréfragables, de la spiritualité et de l’énergie propre de l’âme ; soit enfin qu’abordant, à propos de l’Othello de M. de Vigny, la question de l’art dramatique en France, il se félicite de la disposition du public, et que, de ce côté aussi, il marque sa foi en un certain bon sens général qui semble mûr pour le vrai et pour le beau.
Il l’essayait longtemps devant son miroir, et il avait la faiblesse de s’en souvenir jusqu’en montant les degrés de l’autel. […] En approchant du cap de Bonne-Espérance, on croirait qu’il va essayer de se mettre à la hauteur du sujet et de proportionner sa pensée à la majesté des horizons : La mer commence à être fort creuse, c’est-à-dire qu’on se voit quelquefois dans une vallée entre deux montagnes blanchissantes d’écume.
Moment unique et rapide qu’il a essayé de ressaisir plus d’une fois, de retracer dans ses vers, et qui nous en marque aujourd’hui les plus doux passages. […] Hégésippe Moreau essaya de faire à Provins une Némésis à sa manière, un journal en vers sous le titre de Diogène, un vilain patron qu’il avait adopté depuis quelque temps, et que le doux automne passé à Saint-Martin ne lui avait pas fait assez abjurer.
En vain on essaierait aujourd’hui de protester contre cet arrêt irréfragable et d’énumérer tous les témoignages de consolation en faveur de Mlle de Scudéry, les lettres de Mascaron, de Fléchier, de Mme Brinon, supérieure de Saint-Cyr, de Mme Dacier, les éloges de Godeau, de Segrais, de Huet, de Bouhours, de Pellisson. […] Cousin a essayé de faire toute une révolution en l’honneur de Mlle de Scudéry et en faveur du Grand Cyrus.
Elle l’assurait du suffrage de ses amis, qui étaient fort nombreux dans cette compagnie : « On a même essayé de tourner en ridicule, dit-il, ce qui est une chose très réelle : c’est que l’on n’était guère reçu à l’Académie que l’on ne fût présenté chez elle et par elle. […] Mme de Lambert préférait à ces femmes éhontées de la Régence jusqu’à la docte Mme Dacier elle-même, en qui elle voyait une autorité en l’honneur du sexe : « Elle a su associer, disait-elle, l’érudition et les bienséances ; car à présent on a déplacé la pudeur, la honte n’est plus pour les vices, et les femmes ne rougissent plus que du savoir. » Dans la querelle qui s’éleva entre cette docte personne et La Motte au sujet d’Homère, Mme de Lambert, tout en penchant du côté de son ami, plus poli et plus délicat, essaya d’introduire la balance et d’amener entre eux un raccommodement qui se fit un peu plus tard par l’intervention de M. de Valincour.
Voltaire, en ce temps-là, revenu de Prusse, et avant de se fixer près de Genève, essayait de cette vie nouvelle à Lausanne, où il passa surtout les hivers de 1756, 1757 et 1758 ; il y trouvait avec étonnement un goût pour l’esprit qu’il contribuait à développer encore, mais qu’il n’avait pas eu à créer : On croit chez les badauds de Paris, écrivait-il, que toute la Suisse est un pays sauvage ; on serait bien étonné si l’on voyait jouer Zaïre à Lausanne mieux qu’on ne la joue à Paris : on serait plus surpris encore de voir deux cents spectateurs aussi bons juges qu’il y en ait en Europe… J’ai fait couler des larmes de tous les yeux suisses. […] L’éditeur a essayé, dans des notes, de tirer des interprétations subtiles, et désavantageuses à Mme Necker, que je ne saurais y voir.
Une lettre qu’il écrivit dans ce train d’idées au président, lui valut une réponse qui restera mémorable dans l’histoire de sa vie, et qu’il faut mettre à côté de la noble lettre que le grand Haller lui adressa un jour pour faire cesser les manèges et les intrigues où il essayait de l’immiscer : Souvenez-vous, monsieur, lui disait de Brosses, des avis prudents que je vous ai ci-devant donnés en conversation, lorsqu’en me racontât les traverses de votre vie, vous ajoutâtes que vous étiez d’un caractère naturellement insolent. […] Voltaire fait jouer toutes ses machines ; on essaie, en son nom, de ralentir et d’intimider le docte Foncemagne, qui pousse le président.
Enfin, mon frère qui assistait à ces expériences et qui avait sur elle une singulière influence, car elle le confondait avec moi, essaya quelque chose de plus curieux. […] Pour notre compte, nous avons essayé de reculer de plus en plus les frontières de l’esthétique et d’élargir le domaine du beau15.
Ainsi, cet immense masque humain, chacun des génies l’essaye à son tour ; et telle est la force de l’âme qu’ils font passer par le trou mystérieux des yeux, que ce regard change le masque, et, de terrible, le fait comique, puis rêveur, puis désolé, puis jeune et souriant, puis décrépit, puis sensuel et goinfre, puis religieux, puis outrageant, et c’est Caïn, Job, Atrée, Ajax, Priam, Hécube, Niobé, Clytemnestre, Nausicaa, Pistoclerus, Grumio, Davus, Pasicompsa, Chimène, don Arias, don Diègue, Mudarra, Richard III, lady Macbeth, Desdemona, Juliette, Roméo, Lear, Sancho Pança, Pantagruel, Panurge, Arnolphe, Dandin, Sganarelle, Agnès, Rosine, Victorine, Basile, Almaviva, Chérubin, Manfred. […] Avez-vous jamais eu en dormant le cauchemar de la course ou de la fuite, et essayé de vous hâter, et senti l’ankylose de vos genoux, la pesanteur de vos bras, l’horreur de vos mains paralysées, l’impossibilité du geste ?
Le calife Almanzor fait cracher le peuple sur Averroès à la porte de la mosquée de Cordoue, le duc d’York crache en personne sur Milton, un Rohan, quasi prince, duc ne daigne, Rohan suis, essaye d’assassiner Voltaire à coups de bâton, Descartes est chassé de France de par Aristote, Tasse paye un baiser à une princesse de vingt ans de cabanon, Louis XV met Diderot à Vincennes, ce sont là des incidents, ne faut-il pas qu’il y ait des nuages ? […] Enfin il est anglais jusqu’à essayer d’atténuer Henri VIII ; il est vrai que l’œil fixe d’Élisabeth est sur lui.
Louis Blanc écrivait en février 1839 dans la Revue du Progrès : « On a essayé de faire frémir à la fois toutes les cordes de l’âme humaine, faute de pouvoir en faire résonner assez puissamment une seule », et envisageant l’avenir littéraire, il prévoyait les désastres du romantisme. […] J’essaye de la réaliser.
Je vais essayer de te le dire ; cela t’évitera la dépense d’une géographie. […] Prudhomme voulant bêtement « s’essayer dans la littérature » avec la plume de Paul de Saint-Victor.
Essayez donc d’expliquer Attila par Hegel ! […] Amédée Thierry a essayé de nous raconter.
Le pasteur Kitelhaus, qui se trouve là, essaye de lui dire quelques bonnes paroles. […] André Michel et Peutat, déguisés en bergers, essayent vainement de la remonter ; elle blasphème et accuse Dieu. […] Veux-tu essayer ? » Et le brave homme essayait. […] Les gens du « hije-lif » quand ils veulent se distraire, nous empruntent nos frusques et s’essayent à nos airs.
J’ai essayé de remplir cette lacune, en précisant le plus que j’ai pu la difficile démonstration de l’art d’écrire. […] Peut-être gagnerait-on davantage à essayer de goûter ce que l’on n’aime pas. […] Essayons, en nous souvenant d’isoler chaque trait, de faire visible et court. […] Essayons. […] Si la verve tarde, si la pensée résiste, essayez de vaincre par ce moyen.
Si les faiseurs d’ordre public essayaient d’une exécution politique, et que quatre hommes de cœur voulussent faire une émeute pour sauver les victimes, je serais le cinquième.
Jules Lefèvre, le même qui a combattu naguère sous Varsovie, dans un poëme intitulé le Clocher de Saint-Marc, publié il y a environ sept ans, avait essayé une peinture sincère, expressive, mais que trop de labeur avait trahie et que les souvenirs récents de Byron avaient surchargée ; les personnes, enfin, qui épient attentivement le progrès de la chose poétique, savaient que M.
Qu’on essaie pourtant de traduire, et l’on sentira confusément qu’il y a, malgré la difficulté extrême de les saisir, bien des tours français répondant à ceux de l’historien latin, et que la traduction d’une phrase de Cicéron ou de Tite-Live, si elle est plus facile à commencer, est aussi plus difficile à finir.
On peut aussi manquer de goût, comme Juvénal, lorsqu’on essaie, par tous les moyens possibles, de réveiller l’horreur du crime dans une nation engourdie.
Essayez de démêler les principaux traits de votre caractère et de votre esprit, et ne prenez que ce qui en vient directement.
Il écrivit à 16 ou 18 ans, peut-être à 20 ou plus, le Contr’un, dont Montaigne, son grand ami, a essayé d’atténuer le caractère.
Quand on a bien raisonné sur les accidents, qu’on a essayé de les rattacher à leurs causes et de parcourir toute la série des phénomènes en les faisant rentrer les uns dans les autres, il se trouve qu’il y a encore plus de mystère et d’inconnu dans la conception générale à laquelle on arrive que dans l’humble sensation de laquelle on était parti ; et ainsi la rêverie est à la fin de la contemplation de ce monde, comme elle était au commencement.
Il n’est pas jusqu’à la Ruffiana qui ne montre le bout de sa cornette, quand Frosine essaye de marier Harpagon à la belle Marianne.
Je ne cite cela qu’à titre d’exemple, car les modifications que l’on pourrait essayer seraient évidemment susceptibles de varier à l’infini.
Je n’ose essayer qu’une demi-libération.
Il essaya de toutes les professions.
La Province osa être elle-même en politique, plus lentement elle essaie de l’être en littérature.
Il jugeait le fond sans importance ; il essaya de le recouvrir de spirituelles broderies.
Il n’a point essayé de rendre l’adultère ou joli, ou imposant, ou intéressant, ou excusable à quelque degré que ce soit.
Critique sagace et parole comptée quand il s’agit de l’appréciation des livres et des hommes, Rapetti, qui réunit la capacité étendue et diverse de l’historien au sens incessamment aiguisé du jurisconsulte, a été plus frappé que personne du caractère qu’offrent ces mémoires de Raguse où l’inconsistance essaie d’être retorse et réussit à se montrer telle, et où les machiavélismes et les sophismes de la défense brouillent la faute pour la couvrir.
Après Rousseau, après Saussure, après Sénancour, Chateaubriand, Lord Byron, tous paysagistes à leurs heures, après ce glorieux Cooper, qui a contribué, pour sa part, à l’impulsion générale donnée à la pensée contemporaine dans le sens de la description, Topffer est venu comme bien d’autres, et, soit manière originelle de regarder et de sentir, soit calcul d’une pensée qui cherche à dire un mot qui n’a pas été dit encore, il a essayé d’introduire la manière flamande dans le paysage alpestre et grandiose, et il a réussi.
Quoique, sous une infinité de rapports, ce livre laisse beaucoup à désirer, Walter Scott y essaie pourtant de ces explications qui sont à la taille de son génie impartial et si grandement observateur, et les faits qui s’y trouvent y sont rapportés avec cet intérêt de récit qui double leur puissance.
Eh bien, il essaie aujourd’hui !
Restent donc, pour le fantastique essayé, Le Rêve du cousin Elof, qui n’est qu’un rêve somnambulique d’un effet usé et qu’il fallait renouveler, comme Edgar Poe, quand on ose toucher à ce genre de fantastique ; La Montre du Doyen, qui n’est qu’une histoire de la Gazette des tribunaux ; Les Trois Âmes, Hans Storkus, L’Araignée-Crabe.
Dans ce temps-là, j’écrivais : « La religion et la philosophie sont produites par des facultés qui s’excluent réciproquement, se déclarent impuissantes… Le système qui essayerait de les réconcilier et de les confondre ne sera jamais qu’un roman. » J’allais même plus loin, et je disais : « Affirmer qu’une doctrine est vraie parce qu’elle est utile ou belle, c’est la ranger parmi les machines du gouvernement, ou parmi les inventions de la poésie3. » Eh bien !
Comment un écrivain est-il assez malheureux pour se dire à lui-même de sang-froid : essayons de faire l’éloge d’un tyran.
Cela ne signifierait pas grand-chose si des exemples n’essayaient de le préciser. […] Chadourne et j’essaierai d’en tirer des conclusions. […] À vrai dire il ne s’y est jamais essayé, ou il n’a commencé à s’y essayer que très récemment. […] C’est ce qu’a essayé M. […] Il la chasse, d’abord, en la personne du mannequin d’osier sur lequel elle essayait ses robes, et qu’il jette par la fenêtre.
Elle y avait rencontré une poésie populaire qui se dégageait du latin et s’essayait en de nombreux dialectes (Dante n’en compte pas moins de quatorze principaux). […] Assise à la fenêtre, elle essayait de rendre l’effet étrange de ces profils d’animaux qui se découpaient en noire silhouette sur l’immense pâleur de la mer et du ciel. […] À différentes reprises, j’ai essayé, à moi toute seule, de lire la Divine Comédie, je n’ai jamais pu aller jusqu’au bout. […] Chaque soir il place sous son chevet un poignard ; dans les ténèbres de la nuit, il en essaye à son cœur la pointe acérée. […] Soyons moins exigeants ; faisons pour Gœthe ce qu’il a si bien fait toujours pour autrui ; tâchons de le bien comprendre et n’essayons pas de le mesurer à la mesure commune.
Un shériff se colleta sur l’échafaud avec sir Henri Vane, fouillant dans ses poches, lui arrachant un papier qu’il essayait de lire. […] Il arrache les compartiments et les ornements par lesquels ils essayent de couvrir leur état ou de régler leur désordre. […] Armande l’injurie, puis se jette à sa tête ; il essuie poliment l’orage, écarte l’offre avec la plus loyale franchise, et, sans essayer un seul mensonge, laisse les spectateurs persuadés qu’il n’est pas grossier632. […] Plus tard il se grise, il embrasse les dames, il chante, il essaye de danser. « Voilà ma fille ; prenez, tâtez, je la garantis, elle pondra comme une lapine apprivoisée649. » Arrive Foppington, le vrai gendre. […] Du moins, je serai tenté de l’entreprendre ; je serai séduit par l’éclat extraordinaire que la rampe, la déclamation, la mise en scène donnent à une idée ; j’essayerai de porter la mienne sous cette lumière intense ; je m’y emploierai, quand même il s’agirait pour cela de forcer un peu ou beaucoup mon talent.
Essayez, au contraire, de dénombrer la multitude de ceux que cette philosophie et cette science laissent en dehors ! […] Eût-il été plus beau que Pascal lâchât pied, ou que, s’éblouissant de sa propre raison, il la mît au-dessus du mystère qu’il essayait d’expliquer par elle ? […] Tout Pascal se découvre dans cette magnifique apostrophe à ses adversaires : « Vous vous sentez frappés par une main invisible ; vous essayez en vain de m’attaquer en la personne de ceux auxquels vous me croyez uni.
J’essayerai d’aimer jusqu’à leurs défauts, je me persuaderai, ô Hippia, qu’ils descendent des cavaliers qui célèbrent là-haut, sur le marbre de ta frise, leur fête éternelle. […] J’essayerai ; mais je ne suis pas sûr de moi. […] Toute cette vieille société dont je viens d’essayer un crayon a maintenant disparu.
. — Dans ces deux chapitres, j’ai essayé de montrer que, si nous tenons compte de notre ignorance quant aux effets si divers que peuvent avoir produits les changements de climat ou les oscillations de niveau du sol qui ont certainement eu lieu depuis une période récente, et de tous les autres changements qui peuvent s’être opérés pendant le même temps ; si nous nous souvenons encore combien nous savons peu de chose des nombreux moyens de transports occasionnels, parfois si extraordinaires, qui existent, et qui offrent un sujet inépuisable d’investigations et d’expériences qui n’ont pas encore été convenablement tentées ; si nous songeons combien il peut être arrivé souvent qu’une espèce se soit étendue sur de vastes régions continues, et qu’elle se soit ensuite éteinte dans quelques stations intermédiaires ; il ne reste plus de difficulté insurmontable qui empêche d’admettre que tous les individus de la même espèce, en quelque lieu qu’ils vivent actuellement, ne soient descendus des mêmes parents. […] Comme exemple des effets des changements climatériques sur la distribution géographique, j’ai essayé de montrer quelle a été l’influence puissante de la période glaciaire, qui, selon ma conviction, doit avoir affecté le monde entier, ou au moins de longues zones longitudinales de sa surface ; et, pour donner quelque idée de la diversité des moyens de transports occasionnels, j’ai discuté avec quelque étendue les moyens de dispersion des productions d’eau douce. […] À l’aide des mêmes principes, nous pouvons comprendre, ainsi que j’ai essayé de le montrer, pourquoi les îles océaniques ne doivent compter que peu d’espèces, mais comment il se fait que, parmi ces espèces, un grand nombre soient particulières et autochtones ; et pourquoi, en raison de la différence des moyens de migrations, un groupe d’êtres peut ne renfermer que des espèces autochtones, tandis que les espèces d’un autre groupe de la même classe sont communes à plusieurs parties du monde.
Il faut bien admettre que la théorie de sélection naturelle présente quelque cas d’une difficulté toute spéciale, tels que l’existence de deux ou trois castes bien tranchées d’ouvrières ou femelles stériles, dans la même communauté de Fourmis ; mais j’ai essayé de montrer comment ces difficultés peuvent être surmontées. […] J’ai essayé de montrer, par exemple, combien a été grande l’influence de la période glaciaire sur la distribution des espèces identiques ou représentatives dans le monde entier. […] J’ai essayé de montrer quelle lumière le principe de perfectionnement graduel jette sur l’admirable talent constructeur de l’Abeille domestique.
Tout en reconnaissant les résultats acquis de l’expérience, nous avons essayé de les séparer des conclusions contestables que nombre de physiologistes en tirent, et de fixer les limites précises où finit la compétence de l’expérience physiologique, où commence celle de la conscience. […] Que les premiers historiens qui ont essayé de faire de l’histoire une science n’aient pas songé au Novum organum, cela est fort probable ; il n’en est pas moins certain que les progrès des sciences naturelles, dus principalement à l’excellence de leur méthode, ont été pour eux un puissant encouragement à appliquer les mêmes procédés aux sciences morales, et particulièrement à l’histoire, au moins dans la mesure où cette application est possible. […] On essaie de nous montrer également comment l’expérience historique tend à en faire une doctrine qui ait la rigueur et la précision d’une science.
Jetons donc le cri d’alarme et essayons d’arracher notre pays à l’invasion des Barbares. […] C’est ce que nous avons essayé de faire dans cette étude. […] Le spirituel critique resta fidèle à ces idées et n’essaya jamais d’en changer. […] Il serait inutile d’essayer. […] Guidé par ses lumières, on peut essayer de compléter ce qu’il a dit à l’aide de quelques remarques plus précises.
Écoutez Elmire qui, pour démasquer Tartuffe, essaie d’endormir sa défiance. […] Il n’essaie point de briller aux dépens du poète qu’il étudie. […] Parfois il essaiera, l’ingrat, de discréditer un ouvrage qui lui a permis de faire le savant. […] Après avoir vainement essayé de lancer la Bibliothèque germanique, de connivence avec Ph. […] Essayons de la satisfaire et de montrer l’homme tel que nous croyons le connaître hors de son œuvre et dans son œuvre même.
— essayez au sortir de là d’en donner idée à ceux qui ne les ont pas entendus : tout s’est refroidi. […] Essayons pourtant, après tant d’autres78, de l’esquisser. […] On a beau essayer de lire ces vers et cette prose également fades, on ne peut se faire à l’idée que ce soit de Piron. […] Nous ne sommes pas dans un genre sévère ; une anecdote n’est pas de l’histoire ; on peut essayer de broder un conte, et pour moi je m’imagine très-bien que la scène en question a pu se passer ainsi ou à peu près.
était-ce besoin d’essayer leurs forces, ou manque de pitié ? […] Lepître avait eu des relations avec mon père à l’époque où des royalistes dévoués essayèrent d’enlever au Temple la reine Marie-Antoinette ; ils avaient renouvelé connaissance ; M. […] D’abord j’essayai de me mettre à mon aise dans mon fauteuil, puis je reconnus les avantages de ma position en me laissant aller au charme d’entendre la voix de la comtesse. […] Prenez le premier de ces romans, Télémaque, justement haï de Louis XIV, et essayez de construire sur ce modèle une société politique qui se tienne debout !
Tandis, en effet, que des appareils moteurs se montent sous l’influence des perceptions de mieux en mieux analysées par le corps, notre vie psychologique antérieure est là : elle se survit, — nous essaierons de le prouver, — avec tout le détail de ses événements localisés dans le temps. […] Or c’est un fait d’observation courante que l’impuissance du malade, en pareil cas, à saisir ce qu’on pourrait appeler le mouvement des lettres quand il essaie de les copier. […] Notre perception en a été confuse : confus sera le mouvement qui s’essaie à le répéter. […] Elles tiennent, comme nous essaierons de le montrer tout à l’heure, à la diminution progressive d’une fonction bien localisée, la faculté d’actualiser les souvenirs de mots.
Leur dessein subsiste d’avoir voulu créer une poésie amplement représentative du réel conçu comme une idée22, et d’avoir essayé de dégager en toute chose l’âme des choses, c’est-à-dire la réalité fondamentale, ou si l’on aime les termes barbares, le substratum. […] En second lieu, si nous essayons de passer d’un sens à un autre, un abîme de discontinuité nous arrête. […] Comme la philosophie, la poésie, plaisir désintéressé, s’essaye à rétablir entre toutes les données de tous les sens cette continuité que les exigences pratiques, pressées dans leur fin à réaliser et simplificatrices, ont rompu. […] Il serait inutile d’essayer.
Denne-Baron s’annonçait comme un facile et brillant amateur dans le groupe des traducteurs élégants, harmonieux, ou des jeunes élégiaques pleins de sentiment ; il s’essayait avec succès entre Baour-Lormian et Millevoye.
— Parmi tant de résurrections dont on essaie, en voici une sur laquelle on ne comptait guère : la Némésis de Barthélemy ressuscite46.
En même temps qu’il a été si soigneux de rattacher à chaque page, à chaque vers, tout ce qui s’y rapporte directement ou indirectement chez les Anciens ou même chez les modernes, le nouvel éditeur ne tire point trop son auteur du côté des textes et des commentaires, et il ne prétend point le ranger au nombre des poëtes purement d’art et d’étude ; il relève avec un soin pareil, il sent avec une vivacité égale et il nous montre le côté tout moderne en lui, et comme quoi il vit et ne cesse d’être présent, de tendre une main cordiale et chaude aux générations de l’avenir : « Chénier, remarque-t-il très justement, ne se fait l’imitateur des Anciens que pour devenir leur rival. » À Homère, à Théocrite, à Virgile, à Horace, il essaye de dérober la langue riche et pleine d’images, la diction poétique, la forme, de la concilier avec la suavité d’un Racine, et quand il en est suffisamment maître, c’est uniquement pour y verser et ses vrais sentiments à lui, et les sentiments et les pensées et les espérances du siècle éclairé qui aspire à un plus grand affranchissement des hommes.
Chez les modernes, il s’est étendu à plaisir sur l’énergique et le parfois sublime d’Aubigné, mais il a sauté de lui jusqu’à Boileau, sans même essayer d’accoster Mathurin Régnier.
On dirait que l’auteur a prévu cette objection, et dans deux épisodes très-remarquables, il a comme essayé de se rapprocher du genre de ces deux grands écrivains.
La plus grande partie des idées métaphysiques que je viens d’essayer de développer, sont indiquées par les fables reçues sur le destin des grands criminels ; le tonneau des Danaïdes, Sisyphe, roulant sans cesse une pierre, et la remontant au haut de la même montagne, pour la rouler en bas de nouveau, sont l’image de ce besoin d’agir, même sans objet, qui force un criminel à l’action la plus pénible, dès qu’elle le soustrait à ce qu’il ne peut supporter, le repos.
Les raisons que j’ai essayé de démêler n’expliquent pas, en somme, la joie bizarre que me donne l’énorme et placide déraison de ces facéties ; et peut-être aurez-vous beaucoup de peine à comprendre mon admiration et à me la pardonner, et y soupçonnerez-vous quelque gageure… Mais non, il n’y en a point… Je relis l’interview que Grosclaude est allé prendre à la plus ancienne locomotive de France, à l’occasion du cinquantenaire des chemins, de fer, et je n’y résiste pas plus qu’à la première lecture.
Je voudrais essayer de montrer, en m’en tenant aux cinq morceaux dont j’ai cité les titres, en quoi ces œuvres d’un art raffiné traduisent quelques-unes des plus profondes aspirations de l’âme contemporaine.
Formée, d’ailleurs, par dissolution, la langue moderne ne saurait donner quelque vie aux lambeaux qu’elle essaie d’assimiler, sans revenir à l’ancienne synthèse pour y chercher le cachet qui doit imprimer à ces éléments épars une nouvelle unité.
Voyez les mœurs et la littérature du Directoire au lendemain de la sévérité Spartiate que les hommes de 93 avaient essayé d’imposer.
Nous n’insinuerons pas qu’après s’être exercé dans tous les genres, ce célebre Ecrivain a voulu déprimer le seul Poëte qu’il eût tenté vainement d’imiter, & dont il n’a pas même essayé de suivre la carriere.
Cet écrivain, qui se croyoit si redoutable, s’est essayé dans plusieurs genres.