Et dans les rapports de Raynouard, on entrevoit, au milieu de grands éloges pour l’abbé Delille, que l’Académie entend faire digue aux excès de l’école descriptive, faire acte de sévérité envers les disciples. […] Mais sous une forme ou sous une autre, il est utile que l’Académie donne son avis, ait ses discussions intérieures et les consigne dans un Rapport public, qu’elle ne craigne pas, en un mot, de faire acte de jugement et de sincérité. […] La présence de M. l’évêque d’Orléans s’est surtout accusée par un acte d’intolérance.
1834 Ce qu’il y a d’excellent surtout, selon moi, aux vrais mémoires des vrais grands hommes, c’est que déjà connus par leurs œuvres publiques, par des actes ou des productions hors de ligne et qui resteraient des fruits un peu mystérieux pour le gros du genre humain, ces hommes nous apparaissent dans leurs mémoires par leur lien réel avec la nature de tous. […] Au nom de cette classe intermédiaire, de plus en plus nombreuse, qui flotte entre les admirateurs aveugles et les admirés déifiés, qui n’est plus le vulgaire idolâtre et qui ne prétendra jamais au rang des demi-dieux, qui devra pourtant accorder sa juste estime et son admiration à qui méritera de la ravir, on est tenté de redemander quelques-uns de ces beaux et purs grands hommes dont les actes ou les œuvres sont comme la fleur du sommet de l’arbre humain, comme l’ombre bienfaisante qui s’en épanche, comme le sue mûri qui en découle. […] Lucas-Montigny ne se soit grossi les inconvénients de certains détails nouveaux, et que ses idées sur la dignité du genre n’aient ajouté un peu trop de rigueur à sa louable morale « Nous pourrions, dit-il, donner une relation très-circonstanciée de l’emploi du temps passé follement aux Verrières, de la route suivie par les deux amants quand il se furent décidés à s’éloigner, de tous les accompagnements de cet acte de démence et de désespoir ; mais un tel récit serait mélangé d’incidents scandaleux que nous rejetterons toujours, parce qu’ils sont indignes de l’histoire, parce qu’ils la dégradent, parce que même ils la font mentir, puisqu’elle doit peindre les grands faits et non les passagers accidents de la vie des personnages dont elle s’occupe, les traits saillants de leur physionomie et non les difformités secrètes. » De telles maximes crûment énoncées par un biographe sont elles-mêmes la critique la plus sévère du procédé qu’il suit : nous ne nous arrêterons pas à les réfuter.
Laurent ne se fia ni à cet acte, ni aux dispositions du roi de Naples, dont le fils, duc de Calabre, faisait trembler l’Italie. […] Des revers et des succès signalèrent cette guerre inique, mais les Florentins commençaient à murmurer, quand un acte héroïque de Laurent émut tous les cœurs et changea les esprits. […] V Ce départ était un de ces actes subits d’honneur que le cœur tente avant que la réflexion l’ait mûri ; il étonna amis et ennemis dans Florence.
A l’ordinaire, une tragédie de Racine est un fait, abondamment nécessité par les caractères des personnages : chacun d’eux étant posé au début dans une situation, sous une certaine pression, le conflit de leurs sentiments remplit les cinq actes, jusqu’à ce qu’il détermine un unique et irrémédiable fait, le dénouement. […] (Acte I, sc. […] (Acte I, sc.
Il servit la cause des Bourbons avec désintéressement ; mais il appartient à Chateaubriand d’avoir le désintéressement égoïste : il sert pour l’honneur, ce qui revient, dans la pratique, à se détacher du succès de la cause, à se satisfaire des actes ou des gestes qui dégagent son honneur. […] Je ne crois pas qu’il y ait à tirer de sa vie un seul acte de volonté : des élans d’instinct, des sursauts de passion, tout au plus. […] Il n’est pas de ceux que l’exaltation des sentiments sollicite aux actes.
Selon les uns, il aurait commis des actes de friponnerie ; selon d’autres, il aurait mêlé au vin des moines des substances aphrodisiaques ; d’autres disent que dans une fête de village où il s’était enivré, il avait prêché le libertinage ; d’autres, qu’il s’était mis à la place de la statue de saint François, qu’il y avait reçu les adorations des paysans, et que du fond de sa niché il avait fait comme Gargantua du haut des tours de Notre-Dame. […] Le troisième livre parut en 1546, avec privilège du roi, conférant à l’auteur le droit de réimprimer les deux premiers, « corrompus et pervertis en plusieurs endroits, y est-il dit, au grand desplaisir et detriment du suppliant. » Ainsi Rabelais trouvait moyen de se faire connaître impunément pour l’auteur des deux premiers livres de Gargantua, par le même acte qui désavouait d’avance, comme ajouté et interpolé, tout ce qui pouvait ultérieurement paraître malsonnant aux censeurs de la Sorbonne. […] Il lui a dû peut-être l’acte le plus original de sa vie : c’est cette prudence qu’il sut garder jusque dans la furie bachique de son style, ne se liant avec les protestants que par la science, et n’attaquant dans les catholiques que les abus.
Que l’on admette un milieu social guerrier, Sparte par exemple, et qu’il vienne à y naître, par une de ces variations fortuites que la théorie de la sélection est forcée d’admettre, un homme doué de sentiments délicats et pacifiques ; évidemment cet homme essaiera de ne poiut modifier son âme, de ne pas accomplir des actes qui lui répugnent. […] Il dit qu’il y a un « homme intérieur » souvent très différent de « l’homme social » ; or, ajoute-t-il, on ne peut connaître cet homme intérieur que par les actes libres et non intéressés de l’individu, par le choix de ses plaisirs, par le jeu de ses facultés inutiles. […] La Tempête, acte IV (Prospero à Ferdinand).
Le nœud se forme, les caractères se développent, la dernière scène du cinquième acte arrive, et la toile tombe. […] On voit le jeune empereur et ses favoris n’ayant d’autre soin que de repousser les nouvelles fâcheuses qui pourraient interrompre leurs amusements, prenant la vérité pour un indice de malveillance, la prévoyance pour un acte de sédition, ne considérant comme des sujets fidèles que ceux qui nient les faits dont la connaissance les importunerait, et pensant faire reculer ces faits en n’écoutant pas ceux qui les rapportent. […] La même chose lui arrive lorsqu’on l’avertit du temps qui s’est écoulé d’un acte à l’autre.
Mais combien cette surprise que causent aux hommes les actes d’héroïsme, de dévouement et d’amour, témoigne de l’ignorance où ils sont d’eux-mêmes et de l’isolement où ils vivent. […] D’où vient le degré de terreur poétique qui accompagne cet acte ? […] Pendant trois longs actes, la vie ordinaire suit son cours, et le drame est pour ainsi dire abandonné à l’action humaine. […] Le suicide de Werther n’est donc pas un suicide ordinaire ; ce n’est pas un de ces actes de folie inspirés par un égarement momentané ou une passion insensée : c’est un acte de froid calcul inspiré par la perception très nette de l’impossibilité de vivre plus longtemps dans le sens réel du mot. […] Sont-ils à lui ou à nous ces actes que nous expliquons et que nous justifions par les mêmes paroles qu’il employa pour justifier et expliquer les siens ?
Mais là, il doit passer par une bouche humaine, animer des êtres de chair, vivre et agir ; il dicte l’acte et il est l’acte (et non pas l’acte au sens thomiste : au sens mécaniste de mouvement). […] On exige des actes et du mouvement. Cet art direct qui est celui de Molière sur le plan comique et qu’on reconnaît en Shakespeare sur un autre plan, on tente de le transporter ou de le transposer dans le cadre de la tragédie en cinq actes. […] On le dira trop libéré des conventions établies et par exemple de la coupe en actes ? […] Le second acte de l’Otage et l’Annonce faite à Marie, moins dépouillée pourtant, sont, à mon sens, les deux sommets de son œuvre dramatique : personne n’a rien écrit de notre temps qui les dépasse et même les égale, scéniquement parlant.
René d’Argenson semble croire qu’à cette distance de plus d’un siècle il a plus de droits qu’un autre sur ceux qu’il appelle les siens, et qui par leurs actes ou leurs pensées sont dévolus à l’histoire.
L’Académie se devait à elle-même non moins qu’à l’empereur de ne pas laisser passer un tel acte infernal sans qu’on distinguât sa parole d’indignation entre toutes celles qui s’élèvent.
. — Les Roses jaunes, un acte en vers (1867). — L’Auberge de la vie (1869). — Les Dents du Dragon (1869). — Les Gaietés romaines (1870). — La Maison close (1871). — La Queue d’or (1872)
. — Le Voile, un acte, en vers (1894). — Musée de béguines (1894)
Or les anciens étoient si bien persuadez qu’on pouvoit contrefaire l’écriture tracée sur leurs tablettes, parce qu’on pouvoit en retoucher les caracteres sans qu’il y parut, que les actes ne faisoient foi chez eux que moïennant l’apposition du cachet de celui qu’ils engageoient.
Son livre est un acte de foi, un hymne à l’avenir. […] En politique, après Richelieu et Mazarin, Louis XIV ; en littérature, l’Académie et Boileau ; en religion, la défaite du protestantisme, dont la Révocation n’est que le dernier acte ; en philosophie, Descartes. […] Il serait même intéressant de rapprocher ces deux génies : Corneille et Hugo, qui font du théâtre malgré eux, qui émeuvent à force de puissance et par des procédés semblables ; l’un par l’invention romanesque, l’autre par l’imagination lyrique, mais tous deux par des caractères simplifiés jusqu’à l’abstraction, ils construisent des « situations » atroces autant qu’invraisemblables et tranchent le nœud gordien par un acte d’héroïsme. — Chatterton est également du pur romantisme ; même Dumas père, qui était pourtant un vrai dramaturge, concède une place trop grande à des éléments contraires à l’action dramatique. […] Sardou faisait des pièces pour Sarah Bernhardt ; d’autres en font pour Réjane, Brandès ou Bady ; et le public se passionne à la fois pour l’actrice et pour l’idée ; il accepte docilement la convention de l’inévitable salle de bal du premier acte, comme les classiques acceptaient celle du vestibule. […] Cette clarté est déjà dans les idées et dans les actes des premiers rois de France. — Rome avait civilisé le monde ; le christianisme avait apporté la bonne nouvelle de la solidarité humaine devant un seul et même Dieu ; les Germains avaient donné la force de leur jeunesse ; une forme nouvelle de l’humanité devait en résulter à travers mille vicissitudes ; et c’est en France que naquit, nécessairement, la première nation européenne.
D’abord à l’aide de paroles, ensuite par des actes indécents, ils tourmentèrent la pauvre femme et cherchèrent à la faire accéder à leurs désirs. […] Je crois en avoir fourni par mes actes les preuves les plus certaines et les plus constantes. » VIII Au mois de novembre 1794 ou 1795, il visita avec un de ses amis, Bordani, l’Italie et les bords de la rivière de Gênes. […] Pendant l’heure entière d’audience qu’il m’accorda, il me prodigua toutes sortes de faveurs, et me donna les plus salutaires conseils de résignation, de sage conduite et de courage dont les actes de sa vie et son maintien m’offraient un parfait modèle. […] Le secrétaire du conclave, le sacriste et le maître des cérémonies entrèrent alors pour réclamer l’acte d’élection et d’acceptation, comme cela se pratique toujours.
Ils essaient donc de modeler la réalité sur leur idéal ; leurs écrits sont des actes qui poussent dans le sens de leurs désirs et de leurs opinions. […] Ils ont étudié curieusement les lois, les actes publics, les formules judiciaires, les contrats privés ; ils ont discuté, classé, analysé les textes, fait dans les actes le partage du vrai et du faux avec une étonnante sagacité ; mais le sens politique de tout cela, mais ce qu’il y a de vivant pour l’imagination sous cette écriture morte, mais la vue de la société elle-même et de ses éléments divers, soit jeunes, soit vieux, soit barbares, soit civilisés, leur échappe, et de là résultent les vides et l’insuffisance de leurs travaux. […] Cherchez par exemple en ce temps-là des livres où l’on examine et discute les principes ou les actes du gouvernement.
L’acte de pensée primitif est celui qui fixe la marque particulière de la sensation. Et cet acte vraiment primitif a une propriété qui lui est absolument propre : il n’y a rien qui puisse l’exprimer ; ni les mots, ni la pensée ne peuvent le saisir ; nous ne savons rien de lui, sinon qu’il existe. […] De ces réflexions, Wundt croit pouvoir conclure que les actes primitifs de la conscience sont des raisonnements. […] La stimulation dont nous ne sommes pas avertis est à celle dont nous sommes avertis comme celle-ci est à la représentation aperçue ; et le processus mental de l’aperception étant un jugement, la forme de l’acte de sensation peut aussi s’appeler un jugement. » C’est sur cette propriété que Riehl veut fonder « la conscience immédiate de quelque chose qui n’est pas appréhendé par le sens » ; et ce quelque chose qui n’est pas nous-mêmes constitue pour nous « le réel existant ».
L’acte officiel du décès, qui a été retrouvé par les soins de M. […] C’est ce que l’acte ne dit pas, et ce qu’on ne peut exiger d’une pièce rédigée sous les yeux des intéressés mêmes.
Le dernier acte de Jeannin comme négociateur en Hollande est mémorable, bien qu’il soit resté sans fruit. […] Ce rappel à l’équité, ce vœu honorable et stérile, ou qui n’eut qu’un effet très passager, fut le dernier acte du président Jeannin comme négociateur en Hollande.
On a retrouvé, dans ces dernières années, l’acte de baptême qui constate que Claude-Louis-Hector de Villars (ce prénom de Claude a toujours été omis par la suite) fut baptisé le 29 mai 1653, dans la chapelle du couvent de la Visitation de Moulins. Il a paru résulter de cet acte assez grossièrement dressé, et où manquent les noms du père et de la mère, que l’enfant avait atteint l’âge de trois semaines lors du baptême, ce qui reporterait la naissance de Villars à la date du 3 mai environ.
Il a cru ce jour-là par le cœur, et il n’a rien voulu ajouter qui démentît ou affirmât cet acte de foi et d’effusionz. — Telle est du moins mon impression, qui s’accorde assez bien, ce me semble, avec l’interprétation de M. […] [1re éd.] et il n’a rien voulu ajouter qui démentît ou infirmât cet acte de foi et d’effusion.
Pour lui, il répondait, par un coup de collier valeureux, de réparer les mois perdus et de faire acte de présence à Londres en y paraissant, et non des derniers, avec une production digne de l’établissement unique en Europe, à la tête duquel la confiance de l’Empereur venait de le placer. […] Ce serait moins que jamais aujourd’hui le moyen de se débarrasser des difficultés, puisqu’elles ont surgi et qu’elles ont éclaté ; de toutes parts puisque des attaques, des négations philosophiques radicales ont eu lieu, telles que celle de Strauss en première ligne ; la meilleure manière pour se retracer l’image de la personne réelle et vivante de celui dont la venue a changé le monde est d’en revenir avec bonne foi et réflexion aux récits originaux qui nous ont conservé la suite de ses actes et de ses paroles.
Hamon dans le cimetière, quoiqu’il se soit rendu indigne, dit-il dans un acte olographe fait exprès pour cet article, qu’on lui accordât cette grâce après sa vie scandaleuse et le peu de profit qu’il avait fait de l’excellente éducation qu’il avait reçue dans la maison de Port-Royal. […] A quoi il ajoute qu’il supplie très-humblement la Mère Abbesse et les Religieuses de vouloir bien lui accorder cet honneur, quoiqu’il s’en reconnaisse, dit-il, très-indigne et par les scandales de sa vie passée et par le peu d’usage qu’il a fait de l’excellente éducation qu’il a reçue autrefois dans cette maison, et des grands exemples de piété et de pénitence qu’il y a vus, et dont il avoue n’avoir été qu’un stérile admirateur ; mais que plus il a offensé Dieu, plus il a besoin des prières d’une si sainte Communauté, qu’il supplie aussi de vouloir bien accepter une somme de 800 livres qu’il a ordonné (par le même acte olographe du 10 octobre 1698) qu’on lui donnât après sa mort.
Les Discours sur les misères de France ou sur le tumulte d’Ambroise, la Remontrance au peuple de France, et la Réponse aux calomnies des prédicans, l’Institution pour l’adolescence du roi Charles IX, débordent tantôt d’indignation patriotique, tantôt de passion catholique, et tantôt de dignité blessée : quand Ronsard montre l’héritage de tant de générations, de tant de vaillants hommes et de grands rois, follement perdu par les furieuses discordes de ses contemporains, quand il oppose le néant de l’homme à l’énormité prodigieuse de ses passions, quand il donne aux peuples, aux huguenots, au roi des leçons de bonne vie, quand enfin il dépeint fièrement son humeur, ses goûts, ses actes, alors il est vraiment un grand poète. […] Il a l’avantage de l’enthousiasme religieux ; mêlant sa foi dans tous les actes de sa pensée, il prend un sujet biblique, au lieu de je ne sais quelle indifférente histoire naturelle.
Le « Discours de la méthode pour bien conduire sa raison et chercher la vérité dans les sciences » est la biographie d’une pensée ; et du seul caractère narratif et descriptif de l’ouvrage sortent visiblement deux traits de la physionomie intellectuelle de Descartes : au lieu d’une exposition théorique de sa méthode, il nous en décrit la formation dans son esprit, et présente ses idées comme autant d’actes successifs de son intelligence, de façon à nous donner en même temps qu’une connaissance abstraite la sensation d’une énergie qui se déploie ; le tempérament actif des hommes de ce temps est devenu chez Descartes une puissance créatrice d’idées et de « chaînes » d’idées. En second lieu, ces actes intellectuels sont toute la vie du philosophe ; le reste ne compte pas dans son autobiographie, et toutes les déterminations de sa vie extérieure, choix d’une profession, voyages, retraite, expatriation, ont toujours pour fin d’assurer un jeu plus facile et plus libre à l’activité de son esprit : par là Descartes est l’homme idéal du xviie siècle, l’homme-pensée.
Voltaire avait la joie de voir des Actes du clergé, qui le prenaient à partie, brûlés par arrêt du Parlement (1764) : ces actes choquaient aussi le jansénisme de nos magistrats.
Son acte de foi est un acte hardi d’idéalisme romanesque : elle objective son enthousiasme.
II Avant d’aborder l’imagination et la mémoire qui sembleraient devoir suivre immédiatement, nous rencontrons une étude sur les mots, les parties du discours, l’acte de dénommer en général (naming), qui nous paraît la partie la plus vieillie du livre. […] James Mill traite de mystérieuse, mais qu’il est difficile de changer contre des termes plus intelligibles), il faut qu’un ou plusieurs éléments d’une idée complexe soient séparés du reste : ce qui a reçu le nom d’Abstraction. » Ce dernier procédé, considéré comme subsidiaire par l’auteur, est défini par lui, comme par tout le monde : l’acte de séparer une partie de ce qui est contenu dans une idée complexe, pour en faire un objet qu’on considère en lui-même35, Réduite presque entièrement à un procédé de notation au moyen des mots, l’abstraction ne nous paraît pas traitée selon son importance.
Quand on s’y met une fois, ce n’est pas pour peu : « Nous avons compté hier au soir, écrit Mme de Graffigny, que, dans les vingt-quatre heures, nous avons répété et joué trente-trois actes, tant tragédies, opéras, que comédies. » C’étaient des excès après un carême : « C’est le diable, oui le diable, que la vie que nous menons. » Dans ces grands jours et durant ces semaines dramatiques et féeriques, Voltaire est à l’état de pur génie. […] Mme de Graffigny vivait donc à Paris, avec un certain état de maison, moyennant de petites pensions des cours de Lorraine et de Vienne et d’assez grosses dettes, quand la chute de La Fille d’Aristide, comédie en cinq actes sur laquelle elle comptait fort, vint lui porter un coup fâcheux : « Elle me la lut, dit Voisenon ; je la trouvai mauvaise ; elle me trouva méchant.
le premier acte de Bonaparte, consul provisoire au Luxembourg, au 20 brumaire, fut le rappel de Blanc, et le second acte fut sa nomination comme consul général à Naples.
Dans son Œdipe chez Admète, où il confond deux actions distinctes, deux tragédies, celle d’Alceste voulant mourir pour son époux, et celle d’Œdipe expirant entre les bras d’Antigone, Ducis a plus que des mots ; il a, au troisième acte et au cinquième, des tirades pathétiques, une touche large, comme lorsque Œdipe, s’adressant aux dieux, les remercie, jusque dans son abîme de calamités, de lui avoir laissé un cœur pur : C’est un de vos bienfaits que, né pour la douleur, Je n’aie au moins jamais profané mon malheur… On s’explique aussi très bien le succès de son Othello, représenté pour la première fois en 1792, et parlant comme un soldat parvenu qui sert avec désintéressement la République et n’a rien à envier aux grands : Ils n’ont pas, tous ces grands, manqué d’intelligence, En consacrant entre eux les droits de la naissance : Comme ils sont tout par elle, elle est tout à leurs yeux. […] Dans le quatrième acte, qui se passe dans une forêt à l’entrée d’une caverne, il est souvent question de lit de roseaux.
Huysmans, à l’homme normal, chez qui la sensation perçue en gros et à la hâte, est transformée par un travail conscient ou inconscient en volontés, en actes, en une conduite et une carrière ; le point morbide des créatures romanesques apparaît. […] Dans A Rebours, cette dysénergie est consommée ; des Esseintes est une pure intelligence sensible et ne tente dans tout le livre qu’un seul acte volontaire, qu’il laisse inaccompli : celui de se rendre à Londres.
C’est bien ainsi que dans le vaudeville, un effet toujours sûr, comme on dit en style de théâtre, c’est de mettre une phrase dans la bouche d’un personnage : « Tais-toi, t’as commis une faute », ou « Mon gendre, tout est rompu » ; et de la lui faire obstinément redire, pendant trois ou cinq actes, qu’elle soit d’ailleurs ou non en situation, et surtout quand elle n’y est pas. […] Rien n’est simple ici-bas, et moins que toute chose, non pas même pour les autres, mais pour nous, l’exacte connaissance de la diversité de nos mobiles secrets sous l’apparente ressemblance des actes.
Berryer et consorts, qui s’empresseront de rapetisser leur voyage et d’en faire un acte de courtoisie et de fidélité toute privée.
On discute leurs actes, on imprime leurs œuvres, on lit tout ce qui est d’eux ou sur eux ; et ce sont bien là peut-être, d’aussi solides marques de reconnaissance que le seraient de vagues déclamations ou des éloges académiques.
Elle nous demande, en outre, de continuels actes de foi.
Je donne acte à M.
La filiation d’un mot, même du latin au français, n’est presque jamais immédiatement perceptible ; très souvent le mot français a une signification tout à fait différente de celle qu’il supportait en latin ; bien plus, à quelques siècles, et même à quelque cinquante ans de distance, un mot français change de sens, devient contradictoire à son étymologie, sans que nous nous en apercevions, sans que cela nous gêne dans l’expression de nos idées ; d’identiques sonorités expriment des objets entièrement différents, soit qu’elles aient une origine divergente, soit qu’un mot ait assumé à lui seul la représentetation d’images ou d’actes disparates10.
L’impuissance de sa volonté, qui est la cause et le fond de son infortune, est par lui subtilement analysée ; il distingue le penchant à suppléer aux actes par de vagues rêves, sa dépravation morose qui le porte à se regarder faire dans le peu qu’il fait et à se rendre ainsi déplus en plus incapable de toute action spontanée ; enfin apparaît ce dernier symptôme de la décadence volitionnelle, la lassitude anticipée, le dégoût préventif qui détournent même de tout désir, de tout rêve-d’entreprise et bornent définitivement en son incapacité le malade et le moribond que M.
L’acte, signé par les parties belligérantes, est lu à haute voix, pour achever de cimenter la réconciliation.
Pour peu qu’on ait lu le Pastor fido, il n’est personne qui ne se rappelle la belle scène d’Amarillis dans l’acte troisième.
Chez les nations les plus sauvages et les plus barbares, nul acte de la vie n’est entouré de cérémonies plus augustes, de solennités plus saintes, que ceux qui ont rapport à la religion, aux mariages, aux sépultures.
L’incohérence des fantômes, la diversité des intérêts et des actes, naguère, l’angoissait. […] Les épithètes notant les sensations étaient rares, vagues, peu variées : mais les actes étaient liés par une implacable logique ; et sans cesse des discours rompaient la série des actes. […] C’est un drame en cinq actes, le drame émotionnel d’une âme pieuse. […] D’autres n’ont eu qu’une existence virtuelle, laquelle, faute de conditions avantageuses, n’a point passé à l’acte. […] Enfin, le dernier acte du drame nous fera voir la caste suprême des Artistes et des Sages.
L’acte de décès a été dressé comme de coutume, non pas sur des renseignements précis, mais sur une de ces lugubres déclarations d’absence si fréquentes sur nos côtes bretonnes. […] C’est là que Mme de Burne se donne, et de cet acte, qui eût servi de prétexte à cent grossièretés pour d’autres, M. de Maupassant a fait une scène délicieuse de délicatesse et de sentiment. […] Néanmoins, je signalerai deux morceaux capitaux : au second acte, la scène de Varney et d’Élisabeth, vraiment saisissante, et au quatrième, la grande scène finale entré Élisabeth, Amy Robsart et Leicester. […] Cette œuvre de quelques pages seulement est non seulement un excellent morceau de littérature pétri de bon sens et d’esprit, c’est aussi un acte de justice envers le grand écrivain que la France vient de perdre. […] Mais, cette fois, à l’issue de la séance, on faisait prendre aux membres du second, non pas la même route, mais le chemin de séjours propices aux réflexions salutaires. — Troisième acte : appel à la nation, qui répondait, sur la question posée, ce que nous venons d’entendre à Sens ; ce que nous allons entendre encore davantage, si possible, à Tonnerre. » Le Deux-Décembre vit s’accomplir le deuxième et le troisième acte de mon prétendu rêve.
Brisson lui-même a noté qu’elle n’est pas originale, le premier acte forme à lui seul une petite comédie parfaitement indépendante du drame — qui ne commence qu’avec le second acte — et qui lui est entièrement inutile. Dans l’Habit Vert, l’intrigue ne se découvre qu’à la fin du second acte et se résout dans l’entracte qui le sépare du troisième. Dans Papa, le véritable sujet, qui est la rivalité d’un père et de son fils, n’apparaît qu’au cours du dernier acte. […] Guitry, que dès la fin, sinon dès le milieu du premier acte, tous les fils de l’intrigue sont clairement disposés, et que le public perçoit où on veut le conduire. […] N’a-t-il pas écrit : faire quelque chose avec cette pertinence savoureuse que l’acte accompli est défendu.
. — Clovis, tragédie en cinq actes (1820). — La Démence de Charles VI, tragédie (1820). — Frédégonde et Brunehaut, tragédie (1821). — Le Corrupteur, comédie (1822). — Les Martyrs de Souly (1825). — Le Chant héroïque des matelots grecs (1825). — Hérologues ou les Chants du Poète-Roi (1824-1825). — Camille ou Borne sauvée, tragédie (1826). — Richelieu ou la Journée des Dupes (1828). — Caïn ou le premier meurtre (1829). — Almanty ou le Mariage sacrilège, roman (1833). — L’Héroïne de Montpellier, drame (1837).
Nous ne pouvons résister au besoin de signaler, pour terminer cette note, quelques-uns de ces actes de vandalisme qui tous les jours sont projetés, débattus, commencés, continués et menés paisiblement à bien sous nos yeux, sous les yeux du public artiste de Paris, face à face avec la critique que tant d’audace déconcerte.
Nous n’avons jamais prétendu qu’on peut se créer une faculté par un simple acte de volonté.
Ainsi, à propos du pancréas, nous aurons occasion de vous montrer que cette glande a un rôle multiple dans l’acte de la digestion. […] Nous allons voir aujourd’hui une autre salive présider à un acte tout à fait différent, et que je vous ai déjà fait pressentir par une expérience rapportée dans la séance précédente. […] En résumé, la sécrétion sous-maxillaire est tout à fait spéciale et distincte de la sécrétion parotidienne ; elle a un rôle particulier, correspondant à l’un des actes accessoires de la digestion, à la gustation des aliments. […] On pourrait citer, à l’appui de cette opinion, que les dents de la mâchoire inférieure qui se déchaussent plus facilement dans l’acte masticatoire sont celles qui se trouvent garnies de tartre en plus forte proportion. […] Ainsi, on avait vu que la salive humaine transforme l’amidon en glucose, et l’on s’était hâté d’en conclure que la salive a une action toute spéciale sur les aliments amylacés, et que, par conséquent, elle a un rôle à remplir dans les actes chimiques de la digestion.
L’Espagne se prêta à cette illusion ; tout le parti orléaniste s’écria unanimement que la monarchie illégitime était pour jamais légitimée par cet acte de foi de la cour d’Espagne dans la solidité du trône de Juillet. […] Quant au dehors, il me fut moins difficile de leur démontrer que l’Angleterre considérerait immédiatement ce pacte de famille en Espagne comme une déclaration de guerre à ses influences à Madrid ; que Louis-Philippe lui paraîtrait un transfuge de son alliance dans une alliance dynastique indépendante de l’Angleterre, et qu’à partir de cet acte (prise de possession de l’avenir en Espagne, pierre d’attente de l’union des deux monarchies, la France et l’Espagne), le cabinet de Londres abandonnerait le cabinet d’Orléans à l’animadversion des puissances du Nord, animadversion que l’Angleterre seule avait contenue jusqu’à ce jour. […] Or, ce que ces écrivains bien inspirés par leur cœur, mais illusionnés par leurs nobles inspirations même, appellent le principe des nationalités, s’applique-t-il en effet partout et toujours, en tous les temps et en tous les lieux, en toutes les circonstances à tous les actes internationaux du monde politique, de manière à constituer un droit des gens, un droit public, et à servir de guide à la diplomatie des nations ?
Moins détaché que Molière, moins hostile que Voltaire, son acte de foi est un acte de sens propre, indépendant et réfléchi. […] Malgré les précautions qu’il avait prises, le mélange habile des opinions, et l’approbation du père La Chaise, les jésuites prirent l’épître sur l’Amour de Dieu pour un acte d’hostilité.
Ces pensées qui se pressent dans l’esprit sans qu’on puisse les changer en acte de la volonté, le contraste singulier d’une vie beaucoup plus monotone que celle des anciens et d’une existence intérieure beaucoup plus agitée, causent une sorte d’étourdissement semblable à celui qu’on prend sur le bord de l’abîme ; et la fatigue même qu’on éprouve, après l’avoir longtemps contemplé, peut entraînera s’y précipiter. […] C’est, dit-elle, la peinture des maladies de l’imagination dans notre siècle ; et la cause de ces maladies, elle la trouve dans ces pensées qui nous assiègent, et qui ne peuvent se changer en actes, c’est-à-dire dans le contraste de notre développement intellectuel et sentimental, à nous autres modernes, avec la triste vie à laquelle nous condamne la constitution actuelle de la société. […] Il ne s’agit plus avec lui de désirs ardents mais vagues, de pensées qui se pressent dans l’esprit sans qu’on puisse les réaliser en actes, parce que la vie sociale ne répond pas à l’activité de notre âme.
Hugo conçoit comme des êtres nus et simples, qui manifestent leur passion ou leur nature par la répétition d’actes semblables. […] Toute cette foule, partagée en classes diverses, agit, vit et meurt d’une façon rectiligne, répète les mêmes actes et les mêmes paroles, fait les mêmes gestes et porte les mêmes mines du berceau au cercueil, sans que le poète se soucie de mettre au nombre de leurs composants un grain de la complexité, des contradictions et de l’instabilité que montrent tous les êtres vivants. […] Kussmaul (Troubles du langage) expose que l’acte de parler se décompose en trois phases : l’impulsion interne, intellectuelle et émotionnelle ; l’expression intérieure ; l’expression proférée.
Entre autres phrases héroïques qui nous ont été conservées dans la jurisprudence antique, les Romains nous ont laissé celle de fundum fieri, pour auctorem fieri ; de même que le fonds de terre soutient et la couche superficielle qui le couvre, et ce qui s’y trouve semé, ou planté, ou bâti, de même l’approbateur soutient l’acte qui tomberait sans son approbation ; l’approbateur quitte le caractère d’un être qui se meut à sa volonté, pour prendre le caractère opposé d’une chose stable. […] Parmi les prêtres mêmes, il y avait tant d’ignorance, qu’on trouve des actes souscrits par des évêques, où ils ont mis simplement la marque d’une croix, faute de savoir écrire leur nom. […] Le père Mabillon, dans son ouvrage De re diplomaticâ, a pris le soin de reproduire par la gravure les signatures apposées par des évêques et des archevêques aux actes des Conciles de ces temps barbares ; l’écriture en est plus informe que celle des hommes les plus ignorants d’aujourd’hui ; et pourtant ces prélats étaient les chanceliers des royaumes chrétiens, comme aujourd’hui encore les trois archevêques archichanceliers de l’Empire pour les langues allemande, française et italienne.
Le meilleur et en tout cas le plus célèbre des journaux de 1789 a 1791, ce sont les Actes des Apôtres, de Peltier, Rivarol, Champcenetz, Mirabeau le jeune, Suleau, pamphlet conservateur, qui s’adresse surtout à la bonne compagnie, ou à ce qui en reste, d’où une littérature plus fine. […] » C’étaient ses comédies de salon, telles qu’elle en composait volontiers (sait-on que le dernier acte de Sapho est une des plus belles choses qu’elle ait écrites ?) […] Sa fin coïncidera déjà un peu avec la fin du romantisme littéraire, révolutionnaire après 1843, et ensuite et surtout avec la fin de la Révolution politique « jouée », qui a pour premier acte l’Histoire des Girondins, pour deuxième acte la Révolution de Février, pour troisième acte les trois mois au pouvoir de Lamartine, pour quatrième acte la présidence du Prince, et pour catastrophe du cinquième acte le coup d’État. […] Le poème de l’âme devient poétiquement humain parce qu’il est ici le poème de l’homme de l’âme, sous sa forme la plus élémentaire, ordinaire et simple, le préposé à l’âme dans chaque village, le curé de campagne, tel qu’il existe idéalement, — et l’âme en acte consiste dans la croyance en une existence idéale. […] L’Ode à la Colonne, en avait été l’acte de naissance, le IVe acte d’Hernani est l’acte de l’idée impériale.
Une des pièces les plus grotesques de ce livre, c’est Réponse à un acte d’accusation. […] « Et c’est précisément de cette façon que se montre le réaliste aussi bien dans son savoir que dans ses actes. […] Celles-ci ne sont le prix que de l’indépendance et de la liberté, dont nous voyons trop peu de traces dans ses actes isolés. […] Ni son savoir ni ses actes ne peuvent lui donner satisfaction, parce que ce qu’il exige de soi, c’est un Infini, et tout ce qu’il fait est limité. […] Sans se l’avouer, l’un prouve son indépendance par toute la tenue de sa vie, et l’autre, par quelques actes isolés, prouve l’indigence de la nature humaine.
Distinction entre nos actes et leurs mobiles. […] Renan revient le plus souvent, c’est une distinction très profonde et très réelle entre nos actes et leurs mobiles. […] Zola est convaincu qu’il fait acte de savant. […] Il oublie, dirait-on, que ce n’est pas leur faute, il leur est reconnaissant de leur vertu comme d’un acte méritoire. […] … Pourquoi donc alors nous préoccuper de nos actes, insignifiants comme le mouvement d’une ruche ou d’une fourmilière ?
Sardou y a songé au troisième acte. […] Après ce premier acte, il faut s’arrêter. […] Second acte, une heure d’arrêt. […] Une seule scène utile en cet acte. […] Et comme on avait ri pendant ces trois actes si gais, si vivants, si animés !
Tous les hommes ont cru cet acte de foi nécessaire et l’ont religieusement accompli. […] Or toute pensée religieuse étant la confession de la loi, et tout acte religieux l’exécution volontaire et désintéressée de la loi, sans autre motif que de la satisfaire, que voulez-vous qu’ils pensassent, sinon que l’injustice absolue était un acte religieux ? […] La création n’est pour le déiste qu’un moment très éloigné, et un premier acte réduit à son minimum. […] Il a eu des actes inconsidérés, des démarches bizarres. […] Actes incohérent ?
Tout simplement le Misanthrope réel, moins le cent-douzième vers de la cinquième scène de l’acte troisième, et le soixante-treizième vers de la septième. […] Quant aux idées claires des poêles critiques et des critiques poètes, elles peuvent aussi être a priori et positives ; mais elles sont comme si elles n’étaient pas, tant qu’elles n’ont point passé de la puissance à l’acte, quitté les régions de la théorie pour la scène dramatique, et engendré quelque œuvre d’art, qui s’impose à l’admiration du genre humain. […] Schlegel déclare que l’intrigue est plus essentielle que les caractères ; Jean-Paul, que le comique est… bien des choses, et entre autres la multiplicité des lignes courbes297 ; Hegel, que c’est la personnalité mettant en contradiction ses propres actes, qu’elle détruit par eux-mêmes298, et les plus vraies définitions de la comédie sont après tout celles des philosophes allemands, non parce qu’on ne les entend pas, mais, comme l’un d’entre eux l’a dit299, parce qu’au moins le comique s’y trouve — à leur insu et en dépit d’eux-mêmes. […] Le goût est nécessairement mêlé, subordonné aux idées, et le seuil acte d’autonomie qu’il puisse faire, c’est d’accepter franchement la société et la suprématie de l’intelligence
Par là un empereur, sans être savant, jouit de tout l’éclat que la science et l’érudition peuvent répandre sur l’administration publique, n’est pas exposé à prendre une répétition pour un coup de génie, ne court pas le danger de se méprendre dans ce qu’il avance, et parle toujours avec une dignité imposante dans tous les actes publics. » VIII « Des lettrés, renommés par leur science des annales de l’empire et par la fermeté de leur caractère, tiennent registre secret des actes du gouvernement dans le palais même du prince. […] Le souverain connaît ainsi, sur tous ses actes, la pensée des peuples. Il ne dédaigne pas de raisonner et de discuter lui-même, dans de fréquents manifestes, ses actes avec eux ; il est contraint de reconnaître pour juge, non la force, mais l’intelligence.
Ce que je relevai bien plus vivement encore, ce fut le mode, la surprise, employés pour réussir ; mais je protestai résolument que je n’accepterais jamais un tel acte, expressément contraire à la volonté du Pape, d’après mes instructions et mes pouvoirs. […] Mais pour prêter à cet acte solennel un plus grand poids, pour qu’on ne pût attribuer ce refus à une influence étrangère, mais à la volonté spontanée et propre du Saint-Père lui-même, et pour que ce refus pût amener chez l’Empereur la conviction que l’unique et véritable impossibilité de manquer à ses devoirs sacrés et non des inspirations étrangères empêchaient Pie VII d’accéder à ses désirs, on jugea que c’était le moment de compenser le nom définitif donné aux prétentions impériales, par le bonheur qu’il ressentirait en m’arrachant lui-même du ministère. […] « Toujours s’enflammant de plus en plus dans l’irritation de sa parole et dans la violence des expressions, il accumula tant de reproches contre moi que mes amis en furent consternés et me crurent tôt ou tard perdu sans rémission, tant étaient noires et terribles les couleurs sous lesquelles l’Empereur dépeignait l’acte que j’avais commis, ainsi que les autres, pour accomplir mes devoirs. […] Les ministres conclurent en annonçant que, dans notre lettre, nous pouvions très bien affirmer que nous n’avions pas comploté, que nous n’étions pas coupables de rébellion et d’autres actes semblables ; mais que nous ne devions pas expliquer le motif de notre abstention, c’est-à-dire qu’il importait de ne pas revenir sur la non-intervention du Pape dans l’affaire, car cette non-intervention était ce qui irritait le plus et ce qui donnait lieu aux conséquences tirées contre le nouveau mariage et la descendance future ; que dans cette lettre, il fallait arguer d’un motif indifférent, par exemple la maladie, la difficulté d’arriver à temps à cause de la foule, ou une autre excuse banale.
C’est Villiers chez les naturalistes20. » Le Symbolisme et ses écoles Les luttes devaient commencer en l’année 1888, s’accentuer, suscitées par l’acte de personnalités plus ou moins puissantes, surgies successivement au cours de cette chaude et nombreuse aventure d’âpres esprits vers tous les points de la sensibilité, de l’intuition et de la connaissance. […] Car, si, dans le phénomène universel, dans le processus vital, nous constatons que tout organisme tende, par adaptation, à accomplir avec le moins de résistance possible, son acte veut-on en même temps concevoir quel long, quel patient, quel tenace et total effort, cette adaptation a demandé ? […] Œuvre où continuement avec la pensée évolutionniste partout présente et vivante en elle, s’établissent, non plus des analogies, mais des rapports essentiels entre tous les actes de l’univers de ses origines à ses fins, et de ceux-ci aux actes humains.
Il est et sera inébranlable sur certains principes d’égalité et de bon sens équitable, qui sont et resteront vrais à travers toutes les fluctuations successives, principes conquis une fois pour toutes et sur lesquels repose désormais l’ordre moderne ; il ne se trompe pas en appréciant ces premiers et grands actes du tiers état auxquels il eut l’honneur de participer, de présider : « Voilà ce qu’elles ont fait seules, dit-il des Communes par opposition aux deux autres ordres privilégiés et résistants ; voilà ce qui fut la base de la Constitution française. […] Bailly, recherché et condamné pour l’acte de vigueur inutile et tardif par lequel il avait essayé, de maintenir l’autorité de la loi et le respect de la Constitution le 17 juillet 1791, paya en un jour la rançon de toute sa popularité passée et de ses émotions attendrissantes.
Cet acte sera le plus grand que nous ayons fait : la gloire en demeurera à Dieu, le service au roi, notre souverain seigneur, l’honneur à nous, et le salut à l’État. […] Haag, une notice biographique très bien étudiée, mais construite comme un acte d’accusation au point de vue moral, religieux, politique.
Pendant qu’une commission instituée par décret de l’empereur, sur le rapport du ministre d’État, et composée des hommes les plus autorisés et les plus compétents, travaille sans relâche et avec le sentiment de sa haute mission à recueillir non seulement les lettres, mais les ordres, les annotations, les décisions et pensées de toutes sortes de l’empereur Napoléon Ier, tout ce qui s’offre avec sa marque visible, avec son cachet personnel immédiat, et non seulement les documents relatifs à des matières de gouvernement et aux actes du souverain, mais aussi les écrits qui peuvent éclairer le caractère intime de l’homme ; pendant qu’on met à contribution les dépôts publics et les collections particulières de quelques familles considérables ; qu’à l’heure qu’il est près de vingt mille documents sont rassemblés, et que, la question de classement une fois résolue, on espère, dans un an ou quinze mois, être en mesure de livrer les premières feuilles à l’impression ; pendant ce temps-là, la publication des Œuvres de Frédéric le Grand, commencée depuis plusieurs années par ordre du gouvernement prussien sous la direction de M. […] Un peu d’application et d’étude suffit pourtant bientôt pour dissiper ou pour réduire la plupart de ces fausses vues et de ces objections exagérées à distance : à le considérer de près, dans ses actes et dans ses Œuvres, on reconnaît qu’avec ses défauts et ses taches Frédéric est de la race des plus grands hommes, héroïque par le caractère, par la volonté, supérieur au sort, infatigable de travail, donnant à chaque chose sa proportion, ferme, pratique, sensé, ardent jusqu’à sa dernière heure, et sachant entremêler à son soin jaloux pour les intérêts de l’État un véritable et très sincère esprit de philosophie, des intervalles charmants de conversation, de culture grave et d’humanité ornée.
Se tuer pour ne pas céder, dans la position de Frédéric, c’était faire acte de fierté encore plus que de courage, surtout de courage patriotique et civil : Les Caton et les Othon, lui disait Voltaire, dont Votre Majesté trouve la mort belle, n’avaient guère autre chose à faire qu’à servir ou qu’à mourir ; encore Othon n’était-il pas sûr qu’on l’eût laissé vivre ; il prévint par une mort volontaire celle qu’on lui eût fait souffrir. […] Elle était évidemment une personne des plus distinguées, spirituelle, naturelle, piquante, capable de satire, encore plus capable d’affection, tendrement dévouée à son frère, et l’égalant au besoin par la fermeté du caractère et le stoïcisme des résolutions : dans une des crises les plus extrêmes où se soient vues des personnes de leur rang, elle a fait acte de vigueur et de sacrifice ; si Frédéric avait fini violemment alors, elle serait indubitablement morte avec lui ; elle avait de l’âme d’une Porcia ou d’une Roland.
Pourquoi, quand on est si familier avec les personnages du xviie siècle, avec leurs actes et avec leurs discours, quand on est entré si avant dans leur conversation et leur correspondance, pourquoi écrit-on d’une manière qui leur est si étrangère, qui leur serait si antipathique ? Comment, quand il s’agit de Mme de Maintenon, par exemple, qui évite de prendre hautement parti, qui s’abstient volontiers et se renferme dans une réserve prudente, comment venir nous dire : « Sûre d’elle-même, elle ne l’était pas autant des personnes qui recherchaient sa recommandation ; elle craignait les causeries et les commentaires de salon…, et tout ce bruyant désordre d’actes et de paroles que sa présence avouée dans tel ou tel camp aurait occasionné, et qu’une neutralité, qui n’était autre chose que le sage isolement d’une mystérieuse spontanéité, pouvait seule empêcher ?