Dans son application à la politique, et dans l’Itinéraire de son voyage en Orient, il a si bien su proportionner son style à la nature des sujets, que c’est aujourd’hui l’opinion universelle qu’il y a chez lui une seconde manière, une seconde portion de son œuvre qui est irréprochable. […] Il y a surtout, avant cette gloire publique, avant ce rôle d’apologiste religieux, de publiciste bourbonnien, de poète qui a chanté sa tristesse et qui s’est revêtu devant tous de sa rêverie, il y a, avant cela, trente longues années d’études, de travaux, de secrètes douleurs, de voyages et de misères ; trente années essentielles et formatrices, dont les trente suivantes ne sont que le développement ostensible et la conséquence, j’oserai dire facile. […] Le second ensemble, dont la rédaction est de 1833, comprend les deux voyages de M. de Chateaubriand à Prague, le voyage à Venise, les diverses relations avec la famille royale déchue, dans cette même année. […] Mais par un de ces revirements inexplicables de la vie, au lieu de rester à Brest pour y attendre l’heure des longs voyages, il en part un matin subitement et arrive à Combourg. […] C’est en cette année pourtant que le jeune homme, assez indifférent à la politique, dévoré de l’instinct des voyages, voulant visiter la scène naturelle de ce poëme des Natchez qu’il médite déjà, rêvant aussi la découverte du passage polaire, part pour l’Amérique, muni des conseils et des instructions de M. de Malesherbes dont son frère aîné est le petit-gendre.
On voit, par la plupart de ses Pieces, & sur-tout par celle du Joueur, qu'il auroit pu égaler plus souvent son Modele, si une vie trop dissipée, des voyages très-longs & très-fréquens n'eussent nui à la perfection de ses talens. […] On a de Regnard quelques petits Ouvrages en prose, dont le Voyage de Laponie est le plus piquant, par les détails curieux qu'il renferme, & la maniere dont ils sont racontés.
Dans un voyage qu’elle fit à Cauterets pour sa santé en 1806, l’isolement où elle se trouva au sortir d’une cour qui avait hâté son expérience, lui donna lieu d’en rassembler les fruits déjà tristes et amers. […] Ces divinités résolurent d’écrire l’histoire de leur voyage et le nom des hommes qui leur donneraient l’hospitalité. […] Mais peut-être l’idée est-elle plus piquante à énoncer qu’à suivre ; peut-être cela prêtait-il plus à un chapitre de Voyage sentimental, ou de Voyage autour de ma chambre, qu’à un développement sous forme de lettres. […] Avec eux, volontiers, elles iraient jusque dans les voyages, dans les combats ; elles les suivent dans les idées nouvelles. […] Osons, non pas en vue de louange pour elle, mais en vue du fruit pour quelques-uns, osons soulever un coin du saint voile ; elle s’écriait : « … C’est vous, mon Dieu, qui avez permis que je vinsse un moment dans ce monde, où nous sommes tous appelés, pour y faire un court et pénible voyage.
Comme vous vous plaisez dans les détails de l’amitié, je vous raconterai brièvement les petits événements de mon voyage. […] Il n’en coûte pas plus à votre esprit de faire le voyage de Vienne que celui de Varsovie. […] Je souffrirai, car ce voyage est au moins de quatre mois. […] Il s’est embarqué volontairement, mais il ne croyait pas le voyage si long. […] la vie n’est qu’un petit voyage.
L’amant désespéré, contraint sans doute de quitter pour un temps le pays, fit un voyage, soit peut-être dans l’Inde, soit plus probablement en France175. […] Car elles alors, toutes fâchées, s’en reviennent à la maison, pieds nus, en me reprochant grandement d’avoir fait un voyage stérile, et, craintives désormais, elles attendent là, assises sur le fond d’un coffre vide, tenant la tête basse entre leurs genoux glacés ; et ce banc de repos leur est bien dur, après qu’elles n’ont rien obtenu ! […] Lorsqu’il était près de quitter l’île de France, lors de son dernier voyage, Éléonore lui envoya une négresse pour le prier d’aller la voir ; cette négresse était la même qui l’avait introduit en de plus doux rendez-vous. […] J’incline tout à fait pour cette dernière supposition, et je crois que ce voyage obligé de Parny, qui amena la rupture, fut tout simplement son retour en France en 1775 ou 1776. […] Ce voyage, dont je ne vois d’ailleurs aucune trace, concilierait tout.
. — Romans, contes et voyages (1846). — Les Trois Sœurs (1847). — La Pantoufle de Cendrillon ; le Voyage à ma fenêtre (1851). — La Comédie à la fenêtre, un acte (1852). — Sous la Régence et sous la Terreur (1852). — Le Repentir de Marion (1854). — Poèmes antiques (1855). — Le Violon de Franjolé (1856). — Le Duel à la Tour (1856). — Le Roi Voltaire (1856). — La Symphonie de vingt ans (1867). — Le Chien perdu et la Femme fusillée (1872). — Cent et un sonnets (1873). — Roméo et Juliette, comédie (1873). — Lucie, histoire d’une fille perdue (1873). — Tragique aventure de bal masqué (1873). — La Belle Rafaela (1875). — Les Mille et Une Nuits parisiennes (1876). — Les Confessions.
. — Voyage en Grèce, poèmes (1828). — Œuvres complètes (1844). […] Édouard Fournier Il échapperait à notre temps, s’il était resté ce que son âge, — il naquit en 1785, — voulait qu’il fût d’abord : un arrière-classique, un poète de l’Empire, rimant des Odes sur la Guerre de Prusse, sur la Campagne de 1807 et des tragédies telles qu’Ulysse et Pallas, fils d’Évandre ; mais il lui appartient, par la part qu’il prit au mouvement rénovateur, avec sa pièce de Marie Stuart assez fièrement imitée de celle de Schiller et surtout avec son brillant Voyage en Grèce, l’œuvre la plus sincère, la plus vraie de couleur et la plus éclatante qui ait été inspirée chez nous par la guerre des Hellènes.