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532. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre premier. Beaux-arts. — Chapitre VII. Versailles. »

Un siècle s’est à peine écoulé, et ces bosquets, qui retentissaient du bruit des fêtes, ne sont plus animés que par la voix de la cigale et du rossignol.

533. (1885) Les étapes d’un naturaliste : impressions et critiques pp. -302

quand il s’agit de combattre non plus de la voix mais les armes à la main, il n’y eut que trois cents hommes qui se présentèrent pour marcher contre la Convention. […] « Le rossignol sur son nid veille, chante, se plaint, et de sa voix gracieuse et pure merveille, jette des perles dans le bois. […] Sur ces mots, les gémissements suffoquèrent la voix de Pepita. […] D’ailleurs, l’élection a eu lieu à l’unanimité des voix moins une, — celle de M.  […] — durant l’agonie étrange de l’amant, de l’amant qui ne se réveille, avant de mourir, que pour jeter d’une voix brève aux valets l’ordre de chasser cette femme.

534. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1888 » pp. 231-328

Il cherchait une carrière qui lui permît de gagner quelque argent, en faisant deux heures de peinture par jour ; et il la trouvait cette carrière, à la suite d’une audition au théâtre, où on lui trouvait une belle voix et un sentiment musical, qui le faisaient engager. […] et au moyen d’un dramatique tout simple, du dramatique que je pouvais rêver pour ma pièce… Et comme dans la scène de l’apport de l’argent, pour le rachat de la conscription, elle dit bien et d’une voix tellement remuant les entrailles : « Pas plus que l’autre, pauvre ami… pas plus que l’autre ! […] » une voix indignée de femme s’élève, et amène à sa suite, un brouhaha d’indignation dans la salle. Et cette voix indignée n’est pas celle d’une honnête femme. […] » Puis, au milieu de la causerie devenue bruyante, tout à coup s’élève la voix de Zola, qui jette : « À Edmond Goncourt et à la mémoire de Jules Goncourt ! 

535. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1892 » pp. 3-94

Très câline, avec une note blagueuse dans la voix, elle commence par me dire que le premier dessin qu’elle a fait, a été une copie d’un dessin de mon frère. […] Scholl a été vraiment, tout le dîner, avec une voix enrouée, me rappelant celle de Villemessant, verveux, drolatique, abondamment spirituel, et cela aujourd’hui, sans aucune férocité contre personne. […] La dénomination est caricaturale, toutefois il faut reconnaître qu’il y a parfois de l’acier dans son regard, dans sa voix. […] Elle était, ma tante, un esprit réfléchi de femme, nourri, comme je l’ai dit, de hautes lectures, et dont la parole, dans la voix la plus joliment féminine, une parole de philosophe ou de peintre, au milieu des paroles bourgeoises que j’entendais, avait une action sur mon entendement, et l’intriguait et le charmait. […] Allô — et une voix dans le téléphone, à laquelle Koning répond : « Bien, prince. » C’est le prince de Sagan qui loue une loge pour ce soir.

536. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 203-204

Il se rendit à ces raisons, & fit par écrit ce qu’il n’avoit pas voulu faire de vive voix : Barbier d’Aucour fut loué dans son Discours imprimé.

537. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XX. Du dix-huitième siècle, jusqu’en 1789 » pp. 389-405

Lorsque nous sommes émus, le son de la voix s’adoucit pour implorer la pitié, l’accent devient plus sévère pour exprimer une résolution généreuse ; il s’élève, il se précipite lorsqu’on veut entraîner à son opinion les auditeurs incertains qui nous entourent : le talent, c’est la faculté d’appeler à soi, quand on le veut, toutes les ressources, tous les effets des mouvements naturels ; c’est cette mobilité d’âme qui vous fait recevoir de l’imagination l’émotion que les autres hommes ne pourraient éprouver que par les événements de leur propre vie. […] S’il plaide pour la victime devant l’assassin, pour la liberté devant les oppresseurs ; si les infortunés qu’il défend écoutent en tremblant le son de sa voix, pâlissent lorsqu’il hésite, perdent tout espoir si l’expression triomphante échappe à son esprit convaincu ; si les destinées de la patrie elle-même lui sont confiées, il doit essayer d’arracher les caractères égoïstes à leurs intérêts, à leurs terreurs, de faire naître dans ses auditeurs ce mouvement du sang, cette ivresse de la vertu qu’une certaine hauteur d’éloquence peut inspirer momentanément, même à des criminels.

538. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Sixte-Quint et Henri IV »

L’admiration est souvent un écho, et on sentait que l’écho, dans Segretain, pouvait être une voix. […] la voix est venue.

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