Leur voix me répond partout. […] Ne pas aimer un bijou de femme, une voix de rossignol, et faite comme un modèle ! […] « — Entrez donc, Messieurs, dit alors une voix d’or. […] Je rougissais comme une jeune fille en faute, et d’une voix chevrotante comme celle d’un vieillard, je répondis par un remercîment négatif. […] mais quelle voix de cygne appelant ses compagnes, quand elle parlait de ses chagrins !
M. de Régnier, de plus en plus penché vers une grave mélancolie, entendait la voix de la Tristesse lui parler ; parmi les amertumes et les brutalités que lui annonçait la vie, il dut sentir trop frêle son âme nouveau-née et c’est peut-être pour la protéger qu’il voulut l’envelopper dans les plis rigides de son Art. […] Mais l’univers crie par mille voix : « Cesse ton effort ! […] M. de Régnier, plus éloigné, plus tranquille, dit une parole aussi pénétrante mais sans se montrer jamais : il s’efface derrière les formes qu’il suscite et parle noblement de la tristesse avec une voix venue d’un tel horizon de songe qu’en nous faisant ressentir le poids de sa mélancolie il semble n’avoir jamais courbé le front sous elle.
Demogeot d’avoir pu se détacher, dans tout le courant de son Étude sur la littérature du xviie siècle avant Descartes et Corneille, des opinions et des préjugés du métier, pour n’écouter que la voix de son ferme tempérament littéraire. […] Peut-être de cet homme raboté, vernissé par une éducation spéciale, sortira-t-il enfin quelque petite voix naturelle, quelque petite voix de génie, comme d’un étui de maroquin noir tout uni, centième exemplaire de la même boîte, peut très bien sortir une charmante mandoline dont les sons ne s’oublient jamais une fois qu’on les a entendus !
De voix retentissante, d’attitude fière et autoritaire, de foi intransigeante, ce prélat ne tarda pas à occuper, dans l’ordre moral, la première place du royaume. […] L’esprit obstinément fermé à toutes les voix humaines, il ne connaît que la « parole divine », orgueilleusement campé sur le Dogme, dont il claironne la doctrine à tous les échos. […] La tourbe paysanne et ouvrière, soulevée à la voix du clergé, assouvit sa basse haine contre ceux dont la prospérité récompensait les travaux. […] Mais que pouvaient ces voix, isolées contre les Jésuites et les évêques, dont Louis XIV était désormais la proie, contre l’autorité d’un Bossuet ? […] Ce sont les Réformés de France, chassés à la voix de Bossuet, qui ont fondé la puissance militaire de la Prusse.
Euphrosyne est la joie que nous cause la pure délectation de la voix musicale et harmonieuse. » Sans insister sur les distinctions un peu platoniques du vieil auteur, il me suffit des traductions vives qu’il emploie pour éclairer la discussion même. […] On peut dire à la lettre de la flûte du poëte, comme il le dit volontiers du syrinx de ses bergers, que c’est une flûte à neuf voix ; tous les tons s’y trouvent2. […] Daphnis répond en reprenant et jouant sur les mêmes termes : « Et moi aussi j’ai une flûte à neuf voix, enduite de cire blanche en haut comme en bas ; je l’ai construite tout dernièrement, et j’ai même encore mal à ce doigt, parce que le roseau, s’étant fendu, m’a coupé. […] comme j’aurais aimé à te faire paître tes belles chèvres sur les montagnes pour ouïr ta voix ! […] Gracieuse Vomvyca, tes pieds à toi sont d’ivoire, ta voix est de lin ; et quant à ta manière, je ne la puis rendre.
L’Italie frémit tout entière à cette voix ; mais cette voix se perdit dans le tumulte des ambitions et des rivalités de ville à ville. […] Une partie de l’Italie s’émut à sa voix et crut renaître à ses beaux siècles ; les Visconti de Milan, l’empereur, le roi de Hongrie, lui envoyèrent des ambassadeurs pour le reconnaître et l’encourager dans ses entreprises. […] « J’entendis une voix triste qui me dit tout bas (c’était elle) : Ce misérable compte les jours loin de moi, il ne vit pas ; il n’est jamais d’accord avec lui-même ; il court le monde, mais il a beau faire, il m’aimera toujours partout où il sera. […] Où trouvera-t-on une femme aussi accomplie ; des propos si sages, si mesurés, un maintien et des manières si honnêtes, une voix si charmante ? […] « Un seul soulagement se trouve cependant à mes peines : c’est qu’au moment où tu te tournes d’en haut vers moi, je te reconnais et je t’entends à la démarche, à la voix, au visage, aux vêtements que tu portais sur la terre !
Sa voix sera une voix suprême, comme cette des planètes, qui, dans leur marche, louent le Créateur et règlent le cours de l’année. […] Que, sans cœur et sans compassion, elle prête sa voix au destin et annonce les vicissitudes de la vie ! […] Maintenant je l’ai vu, je connais son sourire et le son de sa voix calme et pourtant vibrant d’amour, et ses exclamations qui résonnent comme un chant ! […] L’année passée, quand je me trouvai inopinément avec lui, j’étais hors de moi ; je voulus parler, mais la voix me manqua ; il posa la main sur ma bouche et il me dit : “Parle des yeux, je comprends tout ! […] Ses lèvres tremblaient ; elle était roide et pâle comme la mort, et ne pouvait élever la voix ; elle me dit tout bas : “Bettina, ne me brise pas le cœur !