Dès lors cet homme, cet ancien ami, ce poète inimitable, dont le style naïf et marotique fait tant d’honneur aux fables des anciens et ajoute de grandes beautés aux originaux 6, n’est plus qu’un misérable écrivain licencieux, auteur de contes infâmes, un Crétin mitigé, tout plein d’ordures et d’impiétés, un fauteur de débauche digne du bourreau ; Furetière pousse l’animosité jusqu’à reproduire à la suite de son libelle la sentence de police portant suppression de ses contes, et l’accuse, comme je l’ai déjà dit, de spéculer sur sa propre turpitude, en vivant de la prostitution de sa femme. […] Peut-être Furetière avait-il l’intention de compléter quelque jour son œuvre, et, après nous avoir montré la bourgeoisie plaideuse, la bourgeoisie pédante, la bourgeoisie vivant d’aventures, de nous faire voir la bourgeoisie marchande, usurière, etc. […] Louis XIV refusa de consentir à ce que Furetière fût remplacé de son vivant.
le voyage qui la lui a donnée ; mais c’est le voyageur, le voyageur qui n’avait pas besoin de courir le monde pour trouver en soi ce qui fait les livres vivants, c’est-à-dire de l’aperçu pour les éclairer et de l’expression pour les écrire. […] Puisqu’il s’agit inévitablement ici d’impressions personnelles, autant Eugène Fromentin est aimable, intelligent, ouvert aux grands spectacles des mœurs arabes, autant l’auteur d’En Hollande 33 est peu avenant, et, il faut bien le dire, fermé à la Hollande réelle et vivante, qu’il ne voit que dans ses tableaux ou comme un sujet de tableau ! […] C’est à ne rien comprendre à la consistance du caractère, et aussi — ce qui, du moins, est comique au milieu de tant de tristesse, — c’est à ne rien comprendre non plus à l’étonnante fascination exercée par cette vieille momie d’Académie sur les esprits qui semblent les plus vivants… « Agenouille-toi là-dessus, vieille ducaille !
Et, du moment que les êtres vivants accomplissent ainsi des mouvements qui sont bien d’eux, qui se rattachent uniquement à eux, qui sont perçus du dedans, mais qui, considérés du dehors, n’apparaissent plus à l’œil que comme une réciprocité de déplacement, on peut conjecturer qu’il en est ainsi des mouvements relatifs en général, et qu’une réciprocité de déplacement est la manifestation à nos yeux d’un changement interne, absolu, se produisant quelque part dans l’espace. […] Déjà pour les mouvements accomplis par les autres êtres vivants, ce n’est pas en vertu d’une perception directe, c’est par sympathie, c’est pour des raisons d’analogie qu’il les érigera en réalités indépendantes. […] Il n’en est pas moins vrai qu’on se représente maintenant la possibilité d’horloges matérielles et d’observateurs vivants en tous les points du système.
Là aussi, comme ailleurs, le génie, de son vivant, fut quelquefois puni de sa célébrité ; mais souvent il reçut des récompenses éclatantes ; et, toujours après sa mort, on lui prodigua, pour l’honorer, les inscriptions, les statues, les mausolées et les éloges. […] À l’égard des vivants, rien n’est plus commun en Italie que les éloges ; mais on les distribue en sonnets ; c’est pour la louange la monnaie courante du pays : chacun la vend, la donne, l’achète ou la reçoit. […] Ma muse, tu le sais, dès longtemps s’est chargée du double emploi de louer le mérite mort, d’humilier l’orgueil vivant.
L’autre critique s’applique aux auteurs vivants. […] vivants et très vivants, il est naturel que je les aie traités comme tels. […] Mais pour les vivants, rien que rigueurs et duretés. […] Bourget, est une créature vivante. […] Bourget, comme tout être vivant, change par cela seul qu’il vit.
Ceci posé, je crois que la meilleure métaphore, et la plus vivante, est celle où l’objet sous-entendu reste le plus présent, le mieux mêlé à l’image par laquelle on l’évoque en nous à condition que cette image n’en soit point elle-même effacée ou affaiblie. […] Le déisme abstrait et glacé chez d’autres est, chez lui, ardent, vivant, luxuriant. […] La Pensée des morts, d’une si mélancolique tendresse, dit la perpétuité du lien entre les morts et les vivants et somme Dieu d’être clément au nom même de sa justice et de sa grandeur. […] Un de leurs raffinements consiste dans la substitution méthodique de la femme vivante et nue aux décors architecturaux et même au mobilier des appartements. […] ces jeux d’arène, ce drame brutal, ces tableaux vivants et ces exhibitions toutes crues, je crains bien que notre théâtre ne s’y achemine tous les jours… Mais, je le répète, les cruautés lamartiniennes ne nous hérissent pas plus que les luxures lamartiniennes ne nous avaient troublés.
Ainsi assurera-t-il, ainsi Molière assurait, ce contact étroit, continu, vivant, organique avec une foule. […] Chose étrange, il reste vivant grâce au premier de ses succès, la Dame aux Camélias, fleur bourgeoise du romantisme. […] Lui si vivant, si naturel, ne nous enseigna que l’ennui, la prédication morose et l’affectation de la profondeur. […] Jean Variot, si vivant : sa Belle de Haguenau est un chef-d’œuvre. […] Voici vraiment un art tragique, fait pour la scène et de grand ton, objectif, vivant, gonflé de lyrisme ; j’y ai fait allusion plus haut.