Il m’a rappelé ce vieux frère quêteur du couvent de la montagne, auquel je dois le miracle de charité qui m’a sauvé et le bonheur de retrouver mon père, ma tante et ma cousine. […] Le vieux représentant du peuple voulut bien ne pas répondre cette fois. […] Je ne suis donc pas suspect d’injustice ou de ressentiment à son égard, encore moins de complicité, quoi qu’en puissent dire les vieilles femmes qui n’ont pas lu l’Histoire des Girondins, où pas un accès de fureur et de terreur n’est raconté sans être flétri ; quoi qu’en puisse écrire M. […] Mais, si l’évêque n’est qu’un vertueux déiste, pourquoi ne le dit-il pas, et ne dépouille-t-il pas le vieux prêtre ? […] Quelquefois, à une heure assez avancée de la nuit, si les deux vieilles filles ne dormaient pas, elles l’entendaient marcher lentement dans les allées.
Le vin nouveau fait éclater les vieux vases. […] Le vieux Silène est là, plein jusqu’au gosier, ballotté sur l’âne qui apprit à tailler la vigne, lorsqu’on le vit la brouter. […] L’Orphisme puisait, en partie, ses doctrines dans le répertoire chaotique des vieilles religions orientales. […] Il n’en peut plus, comme un vieux roi, au bout d’un règne trop long et trop agité. […] Les vieilles femmes le saluaient du nom de Chef, de Conducteur, de Porte-lierre, de Porte-van, et d’autres noms semblables.
Ils sont ainsi beaucoup dans la vieille demeure. […] Seule, une femme assise Sur un vieux banc de bois que la mousse a verdi Rêve languissamment dans le soir attiédi. […] Et n’as-tu pas, le soir, toute la paix possible Dans ta vieille maison ? […] Comme disait le vieux peintre David à ses élèves : « Mes amis, il faut être bien humbles devant la naturel » Nos jeunes gens n’ont point cette humilité ! […] Et voici qu’en buvant, le soir, nos vins vermeils Nous croirons retrouver les beaux, les vieux soleils Qui luisaient aux coteaux ardents de la jeunesse… — Et nous nous sentirons envahis d’une ivresse Triste et joyeuse au souvenir des vieux soleils !
L’âge où nous sommes vieux est leur adolescence. […] Tantôt ils choisissaient l’épaisseur d’un ombrage : Là, sous des chênes vieux où leurs chiffres gravés Se sont avec les troncs accrus et conservés, Mollement étendus, ils consumaient les heures Sans avoir pour témoins, en ces sombres demeures, Que les chantres des bois, pour confident qu’Amour Qui seul guidait leurs pas en cet heureux séjour. […] Vous savez très bien que, dans l’lliade, il y a un chant qu’on intitule le Chant de l’ambassade, et où Phénix, Ulysse et Ajax vont supplier Achille, qui s’est retiré sous sa tente, d’en sortir et de revenir combattre avec les Grecs ; et là le discours qui touche le plus Achille est le discours de son bon vieux père nourricier, Phénix, qui le supplie, en invoquant le souvenir de son enfance qu’il a tant soignée, d’une façon si diligente et si paternelle, qui le supplie de revenir auprès des Grecs. […] Je rencontre un de mes vieux amis d’enfance dans un état, dans un équipage abominable, enfin suant la misère, et je lui dis : — Comment te trouves-tu dans un état pareil ? […] Il faut que je le mette au courant : « Il s’en trouve, ai-je dit, qu’à bien moins on oblige, Et c’est là le vieux jeu qu’à présent je corrige.
Puis, après une pointe en Allemagne, pour y visiter son collègue Hofmann « qu’il serait ravi de voir et d’embrasser avec sa vieille Pénélope », il se mettrait sur le Rhin et reviendrait par la Hollande : « Je chercherais à Rotterdam le lieu de la naissance de l’incomparable Érasme, et à Leyde, je visiterais avec un dévotieux respect le tombeau du très grand Joseph Scaliger. » Ce sont là les saints pour lesquels Gui Patin a un vrai culte. […] Une remarque qui est à faire, c’est que tout en s’opiniâtrant ainsi à ses admirations du xvie siècle jusqu’à faire tort à ses contemporains et jusqu’à résister à leur mérite, Gui Patin n’était pas de pied en cap un savant de cette vieille trempe : il n’était qu’un homme très instruit. […] C’était du meilleur vin vieux de Bourgogne que j’avais destiné pour ce festin. […] Si le jeune roi est malade, il faut voir comme Gui Patin s’intéresse aux moindres circonstances de sa santé : il aime le roi de toute la haine qu’il porte au Mazarin et à ses entours, et de quelque chose de plus encore, d’un vieux sentiment français héréditaire. […] Lui que dans sa jeunesse nous avons vu si curieux des vieilles thèses et antiquités de la Faculté, il eut soin d’en augmenter le trésor lorsqu’il y présida ; il mit de l’ordre dans les archives.
Le Vieux Testament ; la Passion ; les Actes des Apôtres. […] Mais ici l’émotion humaine se mêle au mystère incompréhensible, et nos vieux poètes ont senti dans la Vierge une mère qui aimait son fils comme toutes les mères. […] Mais c’est dans la peinture que ce travestissement a toute sa grâce : et nos bavards mystères ne nous offrent rien qui ne soit cent fois plus charmant dans les tableaux des vieux maîtres allemands ou hollandais. […] Dans le Vieux Testament, quelques touches du caractère de Caïn, une esquisse du pathétique moral auquel le sacrifice d’Abraham peut donner lieu dans les rôles du père et du fils, une notation un peu sèche, mais essentiellement juste des sentiments respectifs de Samson et de Dalila, une discrète et délicate peinture de la belle âme de Suzanne, d’heureux traits de foi timide dans Enther, et d’orgueil féroce dans Aman : voilà où l’esprit aime à se reposer dans la platitude aride de l’immense mystère. […] Dans la Cornette, un vieux mari cajolé, berné, prévenu par sa femme, n’entend pas le mal que ses neveux viennent lui en dire, et, grâce à un stratagème de la rusée coquine, prend pour railleries sur sa cornette toutes les vérités qu’ils lui content de sa moitié ; dans le Cuvier, un faible mari, opprimé par sa femme et sa belle-mère, a accepté de faire le ménage, la lessive, balayer, cuire le pain, soigner le marmot, etc. ; mais une bonne occasion s’offre de s’insurger sans péril, et de redevenir maître chez lui du consentement de sa femme.
Il arrive là avec sa vieille mère et commence par recueillir chez lui une pauvresse et sa bande d’enfants. […] Vous y trouverez, à côté de scènes d’une violence sauvage (peut-être même l’auteur a-t-il forcé le contraste : Pancol et la vieille Pancole sont d’horribles fauves), d’autres scènes d’une douceur, d’une simplicité, d’une piété exquises. […] L’abbé Célestin et l’officier de santé Anselme Benoît la retrouvent, une nuit, dans une vieille tour abandonnée. […] Marianne, ne vous comparez pas à moi, je ne suis qu’un malheureux pécheur fort en peine de son salut ; vous, vous êtes une sainte, et, je vous le dis en vérité, un jour vous verrez Dieu ») ; le voyage des Aires à Lignières, par la montagne, derrière la voiture de déménagement, un humble exode et qui a pourtant je ne sais quoi parmi sa simplicité, d’auguste et de biblique ; le déjeuner du bon ermite Adon Laborie au presbytère ; le pèlerinage de Saint-Fulcran ; la joie et l’orgueil du bon vieux prêtre quand son doyen lui permet de dire la messe dans la chapelle miraculeuse…, tout cela est délicieux, d’une franche poésie, familière et pénétrante. […] VII J’aurais voulu vous montrer encore d’autres figures de prêtres : l’abbé Ferrand, le bon théologien ; Mgr de Roquebrun, l’évêque gentilhomme ; le doux abbé Ternisien, le vieux et timide Clamouse, les trois ravissants vieux chanoines de Lucifer, et Grégoire Phalippou, le moine fondateur d’ordre, et des fanatiques comme la baronne Fuster et le marquis de Pierrerue.