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23. (1863) Cours familier de littérature. XV « XCe entretien. De la littérature de l’âme. Journal intime d’une jeune personne. Mlle de Guérin (3e partie) » pp. 385-448

Ô mon âme, pourquoi es-tu triste et pourquoi me troubles-tu ?  […] Je suis triste à la mort. […] qu’elle m’est triste à voir et que je l’aime ! […] Vu seule, c’est si triste ! […] Cette route de Paris est si triste pour moi !

24. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Verchin, Alexandre »

Verchin, Alexandre [Bibliographie] Heures tristes (1896). […] Verchin publie sous le titre d’Heures tristes.

25. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XII. Mme la Princesse de Belgiojoso »

C’est un soir d’automne en Asie, peut-être plus triste à tout ce soleil que s’il se mourait dans les ombres. Dante a dit, avec sa science de la vie et de sa misère, que le souvenir du bonheur passé était plus triste que celui du malheur lui-même, et il en est quelquefois ainsi du soleil Qui n’a pas éprouvé qu’il est des jours où il nous tombe d’autant plus lourdement sur le cœur, qu’il est plus pur et plus splendide ? […] Mme de Belgiojoso a, sans le vouloir, fait plus triste le soleil d’Asie que le soleil pâle de nos climats, parce qu’il est passé par elle ! […] Et si vous mettez par-dessus tout cela ce que j’ai dit au commencement de ce chapitre, la mélancolie de la fin des choses qui teint tout de son or mourant, vous avez quelque chose de sui generis qui pourrait être bien plus intellectuel sans doute, et ce serait dommage, mais qui est cordial, car ce soleil d’Asie, tamisé par un cœur triste, cette Asie enveloppée dans le crêpe d’une âme, qui, comme l’a fait sa voyageuse, s’enveloppe aussi pour s’en aller, nous entre au plus profond du cœur.

26. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Henri Heine »

Il apportait à Paris les romances tendres, tristes et vagues que l’on chante de la Forêt Noire aux Alpes Tyroliennes ; il prit en France la souplesse et la prestesse d’intelligence, la grâce, la mesure et l’esprit que Beaumarchais a légués à ses petits-fils du boulevard. […] Sérieux est le printemps ; ses rêves Sont tristes. […] La mélodie vibrait plus attirante, La ronde allait deçà, delà, Mais nous, nous passâmes, tristes Et sans espoir sur la vaste mer. […] Elle a double tranchant, et blesse aussi durement la triste faiblesse du poète que la cruauté de celles qui causent son avilissement. […] Heine fut, entre tous les poètes, un analyste de lui-même ; il se divisa, s’examina et sous ses yeux perçants, moqueurs et tristes, se donna carrière dans tous les sens.

27. (1857) Cours familier de littérature. IV « XIXe entretien. Littérature légère. Alfred de Musset (suite) » pp. 1-80

C’est une originalité à coup sûr, mais une triste originalité. […] On est étonné du milieu de ces chansons moqueuses, d’entendre tout à coup une note triste dissoner par moment dans la voix du jeune Anacréon et trahir quelque chose qui ressemble au déboire après l’ivresse. […] Ce poème n’est lui-même qu’une triste fantaisie écrite avec la plume fatiguée de Byron, quand il griffonnait un chant trivial et bouffon de Don Juan. […] vous le murmurez dans vos sphères sacrées, Étoiles du matin, ce mot triste et charmant ! […] La triste expérience Nous apporte la cendre, et n’éteint pas le feu.

28. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Mémoires de Mme Elliot sur la Révolution française, traduits de l’anglais par M. le comte de Baillon » pp. 190-206

Ce marquis de Champcenetz, frère aîné de l’aimable mauvais sujet, fait dans tout ce récit, on en conviendra, une assez triste figure. […] Je ne suis plus le maître de mon nom ni de ma personne, et vous ne pouvez pas juger de ma position, qui n’est pas agréable, je vous assure. » « Je ne m’appartiens pas, j’obéis à ce qui m’entoure », c’est l’aveu perpétuel et le refrain à voix basse de ce triste et abandonné prince. […] Ce fut là pour moi une triste consolation, mais je ne pouvais faire davantage, et les deux ducs me quittèrent. […] J’y arrivai à sept heures et demie, et je trouvai M. de Biron et toute la compagnie fort tristes : on lui envoyait toutes les demi-heures une liste des votes, et nous voyions tous avec désespoir que beaucoup de ces votes demandaient la mort du roi. […] Chaque liste pourtant devenait plus alarmante, et enfin vers dix heures nous arriva la triste et fatale nouvelle de la condamnation du roi et du déshonneur du duc d’Orléans.

29. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 211-219

sa triste sœur, la timide Hellé, se soutient à peine sur la croupe. […] Le Capricorne orageux, le front couvert de neige, & le corps engourdi par les frimas, se traîne & devance à peine le triste Verseau. […] Persée, & la tête de Méduse hérissée de serpens, le Héros vainqueur de l’hydre de Lerne, & le jeune Ganimede enlevé par l’oiseau de Jupiter ; la triste Andromede enchaînée à son rocher, Céphée son pere, Cassiopée sa mere, éplorée, s’arrachant les cheveux, & d’autres sans fin ont peuplé la voûte azurée.

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