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619. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXXIV » pp. 337-339

Tout le profit ou le préjudice de ce commerce ne saurait être de leur côté ; ils ont agi à leur tour sur leur très-malin et très-spirituel ami ; le célèbre chansonnier a donc perdu un peu en gaieté, il a gagné en religiosité, en tendances sérieuses et sociales ; il est sorti peu à peu de son premier cadre et s’est agrandi.

620. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — C — Châtillon, Auguste de (1808-1881) »

Théophile Gautier M. de Châtillon, bonne fortune que lui envieront tous les poètes, a composé plus d’une de ces chansons qui semblent faites par tout le monde et n’avoir jamais eu d’auteur, telles qu’en inventent les carriers en tournant leur grande roue rouge, les charretiers au tintement des grelots de leur long attelage, les compagnons en brandissant leur canne enrubannée sur le chemin du tour de France, les villageois en versant leur botte pleine de raisin dans la cuve de la vendange, la jeune fille en tirant son aiguille près de la fenêtre que l’hirondelle libre vient agacer de son aile.

621. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Préface de la première édition du quatrième volume »

Elle est le tour d’esprit de Rousseau, et c’est en cherchant la déclamation qu’il rencontre la grande éloquence.

622. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 198-200

Il a enrichi la langue à la vérité, il l’a anoblie, il l’a subjuguée ; mais la recherche déplacée de son style le rend boursoufflé ; la magnificence de l’expression le rend forcé & gigantesque ; la délicatesse des tours le rend affecté ; l’usage immodéré des figures le rend ridicule ; enfin son affectation continue d’élégance & de noblesse, dans les choses qui en exigent le moins, le rend souvent absurde & pénible à la lecture.

623. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 252-254

Composition simple & fiere, tableaux vrais & touchans, diction noble & facile, qui dédaigne ce vain luxe de métaphores, & ces tours apprêtés qui ne séduisent que les esprits sans goût.

624. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 302-304

Un vieux Prêtre énergumene, déclamant contre sa Religion, & renversant, par frénésie, des Autels qu’il avoit servis toute sa vie ; de longues tirades contre tous les Cultes ; de fréquentes oraisons à la Divinité ; des personnages tous Déïstes, venant, chacun à leur tour, exhaler leur dépit contre le Sacerdoce & la Religion ; des allusions prétendues ingénieuses, & qui n’ont décélé que de l’audace ou des puérilités ; toutes ces heureuses combinaisons ont été crues propres à répandre dans les esprits ce que le Monde philosophique appelle des lumieres.

625. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 400-402

D’ailleurs la perfection du discours exige de la liaison dans les idées, de la variété dans les tours, de l’harmonie dans le style ; & si on eût été convaincu de cette vérité, nous n’aurions pas tant de Penseurs, dont les plus longs Ouvrages peuvent se réduire en morceaux détachés, qu’il est facile de transposer à son gré, sans rien déranger de l’économie du discours, précisément parce qu’il n’y a aucune économie.

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