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324. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre II. Prière sur l’Acropole. — Saint-Renan. — Mon oncle Pierre. — Le Bonhomme Système et la Petite Noémi (1876) »

On y chantait des cantiques dont je me souviens encore : « Salut, étoile de la mer, … reine de ceux qui gémissent en cette vallée de larmes i » ; ou bien : « Rose mystique, Tour d’ivoire, Maison d’or, Étoile du matin… » Tiens, déesse, quand je me rappelle ces chants, mon cœur se fond, je deviens presque apostat. […] Ces récits eurent la plus grande influence sur le tour de mon imagination. […] Grégoire de Tours nous a raconté l’histoire de ce Winnoch, qui passa par Tours en allant à Jérusalem, portant pour tout vêtement des peaux de brebis dépouillées de leur laine. […] Le soir du 19 mars 1815, il vint voir ma mère : « Demain matin, dit-il, lève-toi de bonne heure et regarde la tour. » Effectivement, pendant la nuit, le sacristain n’ayant pas voulu donner la clef de la tour, il avait escaladé, avec quelques autres patriotes, une forêt d’arcs-boutants et de clochetons, au risque de se rompre vingt fois le cou, pour arborer le drapeau national. […] Mes tantes X… n’avaient d’autre divertissement que, le dimanche, après les offices, de faire voler une plume, chacune soufflant à son tour pour l’empêcher de toucher terre.

325. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Mélanges religieux, historiques, politiques et littéraires. par M. Louis Veuillot. » pp. 64-81

Les hommes publics s’y montrent en pied, et, grâce à leurs mouvements, on en a vite fait le tour. […] L’idée est ingénieuse, le tour est littéraire ; un partisan déclaré des classiques ne ferait pas mieux. […] Veuillot quelques-uns de nos défauts pour nous en corriger ; mais prenons bien garde, nous pourrions, tout à côté, nous amuser un peu trop de ce qu’il dit des autres : tant la nature est maligne, tant le tour qu’il donne aux choses estplaisant !

326. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Lettres de Madame de Sévigné »

nous courions risque d’admirer comme une beauté de langage et comme un tour singulier d’une plume incomparable ce qui n’était qu’un arrangement du chevalier de Perrin. […] Seconde question : Aucun morceau digne de prendre place à côté de ces pages merveilleuses et de devenir classique à son tour, est-il produit pour la première fois dans le nouveau texte ? […] L’après-dînée, une demoiselle de Mme de Bournonville vint au logis, et sans rien dire du sujet de sa venue, elle prie la nourrice de venir faire un tour chez Mme de Bournonville.

327. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Entretiens sur l’histoire, par M. J. Zeller. Et, à ce propos, du discours sur l’histoire universelle. (suite.) »

Bossuet, en y donnant à son tour, comme le dernier des Pères et non le moins grand, a su, le genre admis, y garder une apparence de sévérité et comme une sobriété auguste. […] Cyrus apparaît et châtie Babylone à son tour. […] Le sommet de Moïse d’où nous avions aperçu tant de choses aussi, nous ne l’apercevons plus à son tour que dans l’éloignement et comme à nos pieds.

328. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « GLANES, PÖESIES PAR MADEMOISELLE LOUISE BERTIN. » pp. 307-327

Ce volume est né aux Roches, c’est-à-dire en un lieu riant et champêtre qui a eu son influence sur l’école poétique moderne, et dans lequel cette école à son tour a trouvé des échos aussi : redituraque Rupibus Echo. […] Il est souvent un grand charme, et inexprimable, résultant d’une image discrète, d’un tour simple, d’un enchaînement facile, d’une cadence coupée à temps, avec un sentiment vrai sous tout cela : c’est l’atticisme de la poésie. […] On n’a pas été tout à fait indigne, à son tour, de ces grands contemporains, Goëthe, Byron.

329. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « (Chroniqueurs parisiens III) Henri Rochefort »

Essayez de ne considérer que l’écrivain : la définition de son tour d’esprit tiendra en quelques lignes, et qui ne vaudront presque pas la peine d’être écrites. […] Les pires instincts de la foule, je veux dire ceux qui lui font le plus de mal à elle-même, l’envie, la défiance, la haine, l’appétit de jouir à son tour, il n’a jamais manqué une occasion de les exciter, de les exaspérer, de les pousser à la curée. […] Rochefort fût moins un cas moral qu’un cas littéraire ; que l’intransigeance croissante de son rôle public correspondit moins au développement d’une conviction qu’à celui d’un certain tour d’esprit, et que ce développement n’eût été déterminé que par des événements extérieurs.

330. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre VIII. Les écrivains qu’on ne comprend pas » pp. 90-110

Seulement — il faut bien mettre les pieds dans le plat, et prendre à notre tour l’offensive, — seulement pour l’ordinaire, on ne sait pas le français, mon cher confrère3. […] Sans user d’un seul mot que n’autorise Littré, d’une seule tournure que n’enseignent Noël et Chapsal, avec la seule langue, mais toute la langue, accréditée par nos écrivains, de Clément Marot à Flaubert, un peu l’enrichissant, quoique soucieux de ne la point dévier, selon les extensions des sciences, des trafics, des sports, etc., empruntant les tours légers ou solides de quelques syntaxes voisines (ce qui est encore de tradition française), même demeurant en deçà des licences conseillées, oh ! […] Il ne faut toutefois pas se représenter le lecteur lucide comme un athlète qui ahane à des tours de force d’intellect.

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