C’est une étrange situation, et à laquelle nous ne pensons guère, nous qui ne pensons volontiers qu’à nous-mêmes, que celle de ces écrivains qui, sans être Français, écrivent en français au même titre que nous, du droit de naissance, du droit de leur nourrice et de leurs aïeux. […] Je trouve, en un chapitre de ses opuscules, Ronsard en titre, et très-bien apprécié, qui en fait les frais113. […] « Ces relations sont anciennes, elles datent de vingt ans ; elles me sont chères à plus d’un titre, car ce bâton, je le tiens de mon père, y compris la manière de s’en servir et la manière d’en parler. […] Töpffer ont depuis été recueillis sous le titre de Voyages en zigzag (chez Du Bochet, 1844) en un magnifique volume illustré d’après les dessins de l’auteur lui-même, et orné de quinze grands dessins de Calame. […] On a réimprimé ses discours en deux volumes (in-8°, Genève, 1829), sous le titre de la Voix du Pasteur ; mais, pour les mieux accommoder à l’édification des fidèles réformés, on en a souvent modifié le texte.
C’est à dessein que je donne le titre de mémoires aux écrits de Villehardouin et de Joinville, et celui de chroniques à l’ouvrage de Froissart. […] Au commencement de ses chroniques, il s’était naïvement qualifié d’historien : eut-il, en les finissant, une idée plus exacte de la grandeur de ce titre, et l’ambition de le mériter ? […] Il porta les armes jusqu’à l’âge de quarante ans, et vint se fixer à la cour de Philippe le Bon, qui en fit son panetier et son conseiller privé, et le chargea, sous le titre d’Indiciaire, de chroniser tous les événements de cette époque. […] Tracer d’une main impartiale les portraits des grands personnages, faire des réflexions sur les événements et les caractères des peuples, comparer leurs institutions, distinguer une bonne politique et une mauvaise, indiquer des progrès à faire, des réformes à réaliser, enfin regarder l’histoire comme un enseignement, voilà ce qui donnait à Comines le droit de prendre le titre d’historien, que Froissart s’attribue si naïvement. Et cependant il n’estime ses mémoires que comme des notes, et c’est sous ce modeste titre qu’il les envoie à l’archevêque de Vienne, pour en faire usage dans une histoire en latin.
Le titre de Hegel à l’immortalité sera d’avoir le premier exprimé avec une parfaite netteté cette force vitale et en un sens personnelle, que ni Vico, ni Montesquieu n’avaient aperçue, que Herder lui-même n’avait que vaguement imaginée. Par là, il s’est assuré le titre de fondateur définitif de la philosophie de l’histoire. […] Job et Isaïe, le Râmâyana et le Mahâbhârata, les poèmes arabes antéislamiques sont beaux au même titre qu’Homère. Or, si nous analysons le sentiment que produisent en nous ces œuvres antiques, à quel titre leur décernons-nous le prix de la beauté ? […] L’anonyme est ici bien plus expressif et plus vrai ; le seul nom qui dût désigner l’auteur de ces œuvres spontanées, c’est le nom de la nation chez laquelle elles sont écloses ; et celui-là, au lieu d’être inscrit au titre, l’est à chaque page.
Le grand défaut de la pièce de Lady Tartufe me paraît le titre, que M. […] Mais cette absence de persécution constitue-t-elle un titre à leur reconnaissance ? […] La postérité les connaît encore sous ces titres décernés par l’admiration publique. […] Restons donc prudemment dans le passé et n’oublions pas notre titre protecteur de Revue. […] About, deux écrivains qui, à des titres différents, ont toujours eu le privilège de se faire remarquer.
C’est à ce titre qu’il fut appelé par le comte de Charny, grand écuyer de France et lieutenant général pour le roi au pays de Bourgogne, à un conseil secret tenu par ce seigneur, le surlendemain de la Saint-Barthélemy (26 août 1572). […] Jeannin, comme député de la Bourgogne qui avait titre de premier duché-pairie de France, dut opiner le premier33 ; il appuya le parti de la modération et de la paix, de toutes les raisons qui lui semblaient considérables, et il décida la pluralité des voix (sept contre cinq) dans le même sens. […] Le duc l’engagea à coucher le tout par écrit et envoya le mémoire à son frère M. de Guise, qui le reçut ayant le pied déjà à l’étrier, et qui n’eut que le temps d’écrire au bas, après l’avoir lu : « Ces raisons sont bonnes, mais elles sont venues à tard ; il est plus périlleux de se retirer qu’il n’est de passer outre. » Le président Jeannin sent toutefois à un certain moment qu’il s’engage, lui aussi, dans une voie périlleuse ; obligé par devoir et par reconnaissance envers Henri III, il est amené par les circonstances à demeurer auprès du duc de Mayenne, même quand celui-ci est devenu le chef de la Ligue et le maître de Paris, sous le titre ambitieux et ambigu de lieutenant général de l’État royal et Couronne de France.
Voilà son premier titre et son honneur. […] Beulé, et bien moins à titre d’antiquité pure qu’à titre de restitution inattendue et de renaissance. […] Mais les pièces où l’auteur me semble avoir le mieux réussi, ce sont celles de voyage ; l’une, par exemple, qui a pour titre « En route !
Duveyrier dans cette Conférence, et en se plaisant à établir les services et les titres des travailleurs, n’a pas voulu cependant poursuivre à la rigueur la solution économique des questions qu’il pose. […] Si Lanjuinais n’avait pas exigé le titre, ses gens auraient mis leur vanité à le lui donner. — Lemercier (Népomucène) passe pour un grand caractère, à trempe républicaine ou du moins d’une teinte des plus libérales : sa femme, Édon de son nom, était fille ou nièce du restaurateur bien connu dans la rue de l’Ancienne-Comédie. […] Pinson fut inflexible : le nom d’Édon était le titre de noblesse de son restaurant. — Un républicain de nos amis, des plus dévoués à sa cause sous Louis-Philippe, et qui avait épousé une femme de la haute bourgeoisie, encore plus républicaine que lui, avait un beau-frère (mari de sa sœur) peintre en bâtiment, à qui il avait fermé sa porte ; c’était également par égard pour sa femme, que cette parenté désagréable eût embarrassée et choquée. — La vanité humaine, moyennant subterfuge, se retrouve partout.