Le théâtre. […] Il y avait déjà sept théâtres au temps de Shakspeare, tant le goût des représentations était vif et universel. […] Quels sont-ils ces bourgeois, ces courtisans, ce public dont le goût façonne le théâtre ? […] Ils vivent comme ils peuvent, font des dettes, écrivent pour gagner leur pain, montent sur le théâtre. […] Je ne sais rien au théâtre de plus pur et de plus touchant.
Presque tous les ouvrages de théâtre, à cette époque, en affectaient la forme. […] Tout était donc prêt pour la comédie ; Louis XIV lui avait préparé un théâtre de ses mains. […] Il leur donna ensuite le théâtre Bourbon. […] C’est ce je ne sais quoi de grand, de hardi, de judicieux, de naïf, qui respire dans le théâtre de Molière. […] Lettre au père Gaffaro, sur le Théâtre.
Quant aux fourbes, les Napolitains en particulier n’en laissaient pas perdre la race, ils étaient bien capables d’enrichir la fertile lignée des valets intrigants et impudents du théâtre antique3. […] Voilà le jeu de théâtre qu’on appellelazzi. […] Les personnages extrêmement variés que la suite des temps introduisit sur le théâtre italien peuvent presque tous se rattacher à ces quatre types principaux. […] Pour le masque, il n’a rien d’extraordinaire : on portait la barbe dans ce temps-là, et c’est un vieux marchand dans son naturel. » Le Docteur est reproduit d’après la gravure nº 5 de l’Histoire du Théâtre italien de Riccoboni. […] Le Capitan, que nous reproduisons d’après la gravure nº 10 de l’Histoire du Théâtre italien, est le capitan espagnol qui fleurit dans la première partie du seizième siècle.
Mais quelle lumière cela jette sur le futur théâtre de Racine ! […] Il ne rêve que théâtre. […] Le théâtre était alors (et il est resté) le moyen le plus rapide de gagner la réputation. […] Et cette discordance est unique dans le théâtre de Racine. […] Puis il trouve sans doute que ce dénouement sentirait encore son homme de théâtre.
. — Pourquoi Rome n’eut point de théâtre […] Rome n’eut point de théâtre. […] Le théâtre de Molière représente assez bien le second. […] Dans les autres théâtres, que sont les personnages les plus nobles, les rois, les princesses, les chefs d’armée ? […] Molière maintient, comme lui, son théâtre sur ce terrain élevé et solide, qui est celui de l’art classique.
Sophocle et Euripide furent éminemment romantiques ; ils donnèrent, aux Grecs rassemblés au théâtre d’Athènes, les tragédies qui, d’après les habitudes morales de ce peuple » sa religion, ses préjugés sur ce qui fait la dignité de l’homme, devaient lui procurer le plus grand plaisir possible. […] Les Anglais de 1590, heureusement fort ignorants, aimèrent à contempler au théâtre, l’image des malheurs que le caractère ferme de leur reine venait d’éloigner de la vie réelle. […] La seule situation énergique que nous ayons vue depuis vingt ans, la scène du paravent, dans le Tartufe de mœurs, nous la devons au théâtre anglais. […] Chénier eût vécu, cet homme d’esprit nous eût débarrassés de l’unité de lieu dans la tragédie, et par conséquent des récits ennuyeux ; de l’unité de lieu qui rend à jamais impossibles au théâtre, les grands sujets nationaux : l’Assassinat de Montereau, les États de Blois, la Mort de Henri III. […] Voir l’analyse du théâtre grec, par Métastase.
. — Molière met au théâtre L’École des femmes. — Observations sur cette pièce. En 1663, Molière mit au théâtre L’École des femmes. […] Je me bornerai à remarquer dans cet ouvrage quelques sorties contre les précieuses, des mots grossiers qui reproduisent vingt fois une idée grossière, une scène licencieuse depuis longtemps interdite au théâtre, Arnolphe (c’est le vieillard), après un entretien avec Agnès dont la simplicité l’enchante, adresse cette apostrophe aux précieuses : Héroïnes du temps, mesdames les savantes, Pousseuses de tendresse et de beaux sentiments, Je défie à la fois tous vos vers, vos romans, Vos lettres, billets doux, toute votre science, De valoir cette honnête et pudique ignorance. […] Une preuve qu’elle l’exerça justement, c’est que, pendant plus d’un siècle, la pièce fut éliminée du théâtre : et certainement ce ne fut pas faute d’esprit, de gaîté, de talent, car la scène de l’interrogatoire est, indécence à part, une des plus comiques du théâtre de Molière.