Les yeux du voyageur viennent d’abord s’attacher sur cette flèche religieuse, dont l’aspect réveille une foule de sentiments et de souvenirs : c’est la pyramide funèbre autour de laquelle dorment les aïeux ; c’est le monument de joie où l’airain sacré annonce la vie du fidèle ; c’est là que les époux s’unissent ; c’est là que les chrétiens se prosternent au pied des autels, le faible pour prier le Dieu de force, le coupable pour implorer le Dieu de miséricorde, l’innocent pour chanter le Dieu de bonté. […] quelle beauté dans cette cour, qui n’est pourtant qu’un cloître militaire où l’art a mêlé les idées guerrières aux idées religieuses, et marié l’image d’un camp de vieux soldats, aux souvenirs attendrissants d’un hospice !
Par la même raison, il a échoué dans cette seconde sorte de tristesse que j’ai appelée tristesse des souvenirs. […] Quel souvenir de la patrie perdue ! […] Les dernières strophes en sont consacrées au souvenir d’un ami que le poète venait de perdre. […] Il est privé de souvenirs, et il n’a plus le courage de former des espérances. […] Dès les premiers pas il s’arrête à d’aimables, à de nobles souvenirs.
Souviens-toi que le Méonide, Notre modèle et notre guide, Ne devint grand qu’après sa mort. […] Nous aimions à gravir les coteaux ensemble, à voguer sur le lac, à parcourir les bois à la chute des feuilles : promenades dont le souvenir remplit encore mon âme de délices. […] Chaque frémissement de l’airain portait à mon âme naïve l’innocence des mœurs champêtres, le calme de la solitude, le charme de la religion, et la délectable mélancolie des souvenirs de ma première enfance. […] que cette histoire soit à jamais ensevelie dans le silence : souvenez-vous qu’elle n’a été racontée que sous l’arbre du désert ! […] Quand ce fut pour entrer, elle s’évanouit, et je fus obligé de la reporter à sa voiture. » Il me fut aisé de reconnaître l’étrangère qui, comme moi, était venue chercher dans ces lieux des pleurs et des souvenirs !
En rattacherai-je la forme au souvenir de quelque forme littéraire ? […] Il les a respirées, il ne calomnie pas ses souvenirs. […] Charles Baudelaire d’avoir pu évoquer, dans un esprit délicat et juste, un si grand souvenir ! […] Tout le monde peint bien parce que tout le monde a été à l’école, a visité les musées et a la tête meublée de souvenirs. […] Soit qu’il évoque le souvenir, soit qu’il fleurisse le rêve, soit qu’il tire des misères et des vices du temps un idéal terrible, impitoyable, toujours la magie est complète, toujours l’image abondante et riche se poursuit rigoureusement dans ses termes.
Le souvenir de Machiavel et de notre ancienne conversation rentra immédiatement dans mon esprit. […] Vous souvenez-vous d’un tableau (en vérité, c’est un tableau !) […] Revenu récemment des ombres de la mort, il aspire avec délices tous les germes et tous les effluves de la vie ; comme il a été sur le point de tout oublier, il se souvient et veut avec ardeur se souvenir de tout. […] On se souvient des vigoureuses productions de M. […] Cependant qui ne se souvient de La pente de la rêverie, déjà si vieille de date ?
Si vous l’oubliez quelquefois, c’est une raison pour nous de nous en souvenir. […] … Te souviens-tu du temps où tes Guêpes caustiques, Abeilles bien plutôt des collines attiques, De l’Hymète embaumé venaient chaque saison Pétrir d’un suc d’esprit le miel de la raison ? […] Enfin te souviens-tu de ces jours où l’orage À la hauteur du flux fit monter ton courage, Prompt à tout, prêt à tout, à la mort, à l’exil, Quand il fallait conduire un peuple avec un fil, Et que tu traversais la grande Olympiade, Aristippe masqué du front d’Alcibiade ? […] je m’en souviens, moi !
Je tâcherai, Messieurs, sans répudier cette sympathie que je déclarais tout à l’heure, de n’y pas trop céder, et de vous parler de Larroumet sans donner dans l’éloge funèbre, avec la simplicité, avec la vérité qu’il aimait : vous vous souvenez de quel sourire il accueillait les panégyriques indiscrets qu’on voulait lui présenter comme des essais de critique et d’histoire littéraire. […] Je l’ai demandé aux articles de ses dernières années où il a semé parfois des souvenirs de ses années d’épreuves et de formation. […] Je me souviens qu’elle me séduisit par là. […] Dans les articles rapides de ses dernières années, il s’est laissé aller à causer, à se souvenir ; il s’est mis à l’aise, laissant jouer son esprit et sa sensibilité, suivant les images de sa vie et de la vie qui s’évoquaient en lui.