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169. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome IV pp. 5-

« De votre dignité soutenez mieux l’éclat. […] Et ces mots nous rappellent que la divinité le soutient dans tout le cours de son épopée. […] L’examen de sa Lusiade est intéressant, précis, animé, soutenu par des autorités irrécusables, enrichi de détails instructifs, et de remarques fines ou savantes. […] La suite du dialogue chez l’un se relâche en des locutions modernes et familières, tandis qu’il se soutient et s’anime chez l’autre, par des tours nobles et antiques. […] La supériorité qu’il prouve en ce passage, s’il la soutient en des morceaux détachés, peut-être, ainsi que je l’observai, n’eût-il pu la garder en d’aussi longues entreprises que celles qui valurent à son rival des titres plus recommandables.

170. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) «  Œuvres et correspondance inédites de M. de Tocqueville — II » pp. 107-121

Je n’admets donc pas que ce soit accepter un joug dont la délicatesse ou la fierté aient à souffrir, que d’arriver par notre influence à la Chambre, ni que ce fût trahir un engagement que de se séparer de nous plus tard sur une question où l’on ne pourrait, en conscience ou avec convictioni, nous soutenir. […] Aujourd’hui même le ministre de l’Intérieur va apprendre de moi que nous ne devons vous soutenir nulle part. […] Dans cette matière si éloignée des habitudes de son esprit, Bourdaloue emploie avec une exactitude si rigoureuse, quoique non affectée, les termes justes, et ils s’appliquent si bien à ce qu’il veut dire, qu’il n’y a pas un des hommes de son temps auquel il ne rendît sensible sa pensée… L’adresse avec laquelle il varie les formes du langage pour soutenir et reposer l’attention de l’auditeur est véritablement merveilleuse.

171. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Entretiens sur l’histoire, par M. J. Zeller. Et, à ce propos, du discours sur l’histoire universelle. (suite.) »

Que quelqu’un ose soutenir le contraire : cette seconde partie porte en soi une superfétation de développements, et le cadre est dépassé. […] Si l’on ne voit pas, dit-il, « que tous les temps sont unis ensemble, que la tradition du peuple juif et celle du peuple chrétien ne font qu’une seule et même suite, que les Écritures des deux Testaments ne font qu’un même corps et un même livre » ; si on n’y découvre pas « un dessein éternel toujours soutenu et toujours suivi » ; si on n’y voit pas « un même ordre des conseils de Dieu qui prépare dès l’origine du monde ce qu’il achève à la fin des temps, et qui, sous divers états, mais avec une succession toujours constante, perpétue aux yeux de tout l’univers la sainte Société où il veut être servi, on mérite de ne rien voir et d’être livré à son propre endurcissement comme au plus juste et au plus rigoureux de tous les supplices. » A un moment l’orateur impatient, le prédicateur se lève : « Qu’attendons-nous donc à nous soumettre ? […] Son autorité, révérée autant par le mérite de sa personne que par la majesté de son sceptre, ne se soutient jamais mieux que lorsqu’elle défend la cause de Dieu.

172. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Le comte de Clermont et sa cour, par M. Jules Cousin. (Suite et fin.) »

Son conseiller Mortaigne lui dit qu’il allait ordonner de faire marcher des troupes de l’aile droite pour soutenir la gauche. […] Il n’a pas été général, quoique ayant assez bien fait la guerre au début. — Il n’a pas été bon académicien, quoique ayant consenti à se faire nommer, et il n’a pas eu le courage du discours de réception. — En trempant aussi avant que personne dans les mœurs et dans les licences du jour, il n’a pas su soutenir la gageure ni être jusqu’au bout un hardi viveur comme Maurice de Saxe, ou un libertin de bel air comme Richelieu. — Mélange peu relevé d’homme d’Église, d’homme de guerre, d’homme de plaisir et finalement de dévot ; au demeurant, fort bonhomme, mais un Condé dégénéré. […] C’est dans ces Mémoires qu’on lit le passage suivant (dans la crise de la bataille, le comte de Saint-Germain, fortement engagé à la gauche, envoie demander du soutien) : « L’envoyé de ce général avait trouvé à pied dans la plaine M. le comte de Clermont, qui, après l’avoir écouté, se retourna pour piss… M. de Mortaigne dit qu’il allait ordonner de faire marcher des troupes de l’aile droite pour soutenir l’aile gauche.

173. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « M. de Sénancour — Note »

Le défaut de force dans les membres, l’impossibilité de dire : « Je vivrai dans toutes les situations où un homme peut vivre ; » cet assujettissement joint à l’immense difficulté de soutenir une femme, des enfants, sans revenus fixes, sans autres moyens que des débris à recueillir à des époques inconnues, sans état (même très-longtemps sans papiers et sans droits de citoyen), sans dettes, sans aucune intrigue, surtout aussi avec le sort contre soi, avec ce qu’on appelle du malheur (excepté la faveur marquée du sort en 1798 et en quelques autres circonstances rares), tout cela a rendu ma vie morale laborieuse et triste. […] Si, d’autre côté, il m’était resté une faible portion de la fortune que le cours des choses me destinait, ne fût-ce que le nécessaire (source assez féconde d’indépendance), j’aurais soutenu noblement le rôle d’écrivain. […] L’adversité sert à détromper sur le mérite apparent, sur ce petit mérite commun qu’il est très-facile de paraître avoir, sur cette élévation qu’on affecte en vérité sans peine, quand le sort fait tout pour nous soutenir.

174. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XVII. De la littérature allemande » pp. 339-365

Ils respectent leur propre bonheur ; ils ménagent de certains préjugés, comme l’homme qui aurait épousé la femme qu’il aime serait enclin à soutenir l’indissolubilité du mariage. […] Les hommes éclairés, en Allemagne, n’existent que pour l’étude, et leur esprit se soutient en lui-même par une sorte d’activité intérieure, plus continuelle et plus vive que celle des Anglais. […] La lecture de Werther apprend à connaître comment l’exaltation de l’honnêteté même peut conduire à la folie ; elle fait voir à quel degré de sensibilité l’ébranlement devient trop fort pour qu’on puisse soutenir les événements même les plus naturels.

175. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Essai, sur, les études en Russie » pp. 419-428

On peut même ajouter que les pays catholiques ont profité du reflet des lumières que les pays protestants leur ont renvoyé ; qu’un tel préjugé, enseveli par la raison dans des contrées où un clergé ambitieux n’avait plus l’intérêt ni le crédit de le soutenir, a entraîné la honte et enfin la ruine du même préjugé dans la contrée voisine, au grand déplaisir des prêtres. […] Chaque faculté a des titres d’honneur qu’elle accorde avec solennité à ceux qui ont suivi ses différentes leçons pendant trois ou quatre années, et qui, au bout de ce terme, sont en état de soutenir les examens qu’on fait subir à ceux qui se présentent pour obtenir ces honneurs académiques. […] Indépendamment des examens, le candidat est obligé de soutenir publiquement des thèses, sous la ’ présidence d’un professeur, contre les attaques des autres, et ce n’est qu’après avoir subi toutes ces épreuves qu’il reçoit le bonnet de docteur en théologie, ou en droit, ou en médecine, ou de maître ès arts en philosophie.

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