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1289. (1888) La critique scientifique « Avant-propos »

Tandis que les écrits de la première sorte s’attachent, en effet, à critiquer, à juger, à prononcer catégoriquement sur la valeur de tel ou tel ouvrage, livre, drame, tableau, symphonie, ceux de la seconde poursuivent, comme on sait, un tout autre but, tendent à déduire des caractères particuliers de l’œuvre, soit certains principes d’esthétique, soit l’existence chez son auteur d’un certain mécanisme cérébral, soit une condition définie de l’ensemble social dans lequel elle est née, à expliquer par des lois organiques ou historiques les émotions qu’elle suscite et les idées qu’elle exprime.

1290. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des romans — Préfaces de « Han d’Islande » (1823-1833) — Préface de 1833 »

Pour revenir au roman dont on publie ici une nouvelle édition, tel qu’il est, avec son action saccadée et haletante, avec ses personnages tout d’une pièce, avec ses gaucheries sauvages, avec son allure hautaine et maladroite, avec ses candides accès de rêverie, avec ses couleurs de toute sorte juxtaposées sans précaution pour l’œil, avec son style cru, choquant et âpre, sans nuances et sans habiletés, avec les mille excès de tout genre qu’il commet presque à son insu chemin faisant, ce livre représente assez bien l’époque de la vie à laquelle il a été écrit, et l’état particulier de l’âme, de l’imagination et du cœur dans l’adolescence, quand on est amoureux de son premier amour, quand on convertit en obstacles grandioses et poétiques les empêchements bourgeois de la vie, quand on a la tête pleine de fantaisies héroïques qui vous grandissent à vos propres yeux, quand on est déjà un homme par deux ou trois côtés et encore un enfant par vingt autres, quand on a lu Ducray-Duminil à onze ans, Auguste Lafontaine à treize, Shakespeare à seize, échelle étrange et rapide qui vous a fait passer brusquement, dans vos affections littéraires, du niais au sentimental, et du sentimental au sublime.

1291. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — De l’état de savant. » pp. 519-520

Il y a deux sortes d’écoles publiques : les petites écoles ouvertes à tous les enfants du peuple au moment où ils peuvent parler et marcher ; là ils doivent trouver des maîtres, des livres et du pain, des maîtres qui leur montrent à lire, à écrire et les premiers principes de la religion et de l’arithmétique ; des livres dont ils ne seraient peut-être pas en état de se pourvoir ; du pain111 qui autorise le législateur à forcer les parents les plus pauvres d’y envoyer leurs enfants.

1292. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Contes — XV. Le fils du sérigne »

Cette première chose c’était une sorte de grande case.

1293. (1890) Les princes de la jeune critique pp. -299

Mais où est-il l’homme sans opinions d’aucune sorte ? […] Avec une sorte d’allégresse belliqueuse il a frappé sur les réalistes, sur les japonistes, sur les décadents, sur les parnassiens, etc. […] Il a une sorte de rancœur contre le papier imprimé, contre les paperasses, comme il dit d’un ton méprisant. […] L’artiste est de sa nature exclusif : « Son œil est construit et exercé de telle sorte qu’il n’aperçoit qu’une partie de la réalité. » Ainsi parle M.  […] De la sorte, quand M. 

1294. (1890) Le massacre des amazones pp. 2-265

Une sorte de duc de Bourgogne femelle que la vie, — plus puissante pourtant que Fénelon, — n’a pu apaiser. […] Naturellement, il ne faut chercher aucune pensée dans les pièces composées de la sorte. […] Caritas contient trois sortes de pièces. […] Elle a énervé la force du sujet par toutes sortes de préparations lâches et adroites. […] Et puis le contraire d’elle, celle dont elle rit, la petite oie sentimentale qui fait, à force de sentiment, toutes sortes de sottises et même toutes sortes d’inconscientes vilenies.

1295. (1924) Intérieurs : Baudelaire, Fromentin, Amiel

Pareillement, après une unique et cruelle expérience, il jugea qu’aimer d’amour l’ange gardien, la Muse et la Madone, avoir pour maîtresse la Présidente, sorte de « mère » pour artistes au sens du compagnonnage (les Goncourt l’appelaient plus grossièrement une vivandière pour faunes) serait une sorte d’inceste. […] Peu ou point amant, il devient, comme il est naturel, l’ami des femmes, une sorte de De Ryons suisse, qui leur sert de confesseur, c’est-à-dire de Journal intime. […] Genève donne à Amiel une sorte de statut légal de sa neutralité congénitale, mais il n’est pas neutre contre Genève. […] Ajoutons qu’on tire en abondance, du Journal, des réflexions d’Amiel sur ses lectures, toutes sortes d’analyses justes, profondes et qui vont loin. […] Une sorte de démon de Socrate l’attachera à son Journal et l’exclura du reste, posera une borne infranchissable à sa liberté.

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