Il est très rare qu’on songe à prendre des notes. […] Même en songe, même en dormant, la Nature le poursuivait […] C’est ma faute… Je n’ai pas songé à lui déconseiller la publication de ce journal. […] Il me dit qu’il avait des notes et qu’il y songeait. […] » Le malheureux ne songeait plus à son discours. — « Sapristi ; qu’est-ce que je vais leur dire ?
Mais, non satisfaite encore de cette première apologie de Benjamin Constant qu’elle avait inspirée, Mme Récamier songea à faire publier les lettres qu’elle avait reçues de cet homme distingué, autrefois fort amoureux d’elle ; elle confia à cet effet un choix de ces lettres à Mme Louise Colet, qui devenait ainsi l’avocate officielle de l’ancien tribun.
Les pièces sur les enfants font songer aux « enfantelets » qui sourient dans notre littérature depuis Clotilde de Surville jusqu’à Baïf. — Les Bottines, Miserere de l’Amour, le Rouge-Gorge, Trois jours de vendanges, les Cerisiers, les Prunes, Dernière amoureuse, tous ces sourires de dessins si divers, tous ces cris où il y a du roucoulement et de la violence, évoquent une physionomie personnelle d’écrivain curieux de sentiments, épris de la musique des mots, habile à faire tenir une longue et complète vision dans une phrase brève, sensuelle, dont la raillerie confine sans cesse à l’émotion.
Mais l’œuvre de Judith Gautier n’est pas tissée que de songe.
Charles Morice Il créa le vers de songe en ce petit nombre de sonnets merveilleux que plusieurs de nos poètes contemporains ne rappellent pas aussi souvent qu’ils s’en souviennent : Je suis le ténébreux, le veuf, l’inconsolé.
Vacquerie m’ont très souvent fait songer à la façon fine et sèche de certaines comédies (trop peu connues), de qui ?
L’Andromaque d’Homère gémit sur les malheurs futurs d’Astyanax, mais elle songe à peine à lui dans le présent ; la mère, sous notre culte, plus tendre, sans être moins prévoyante, oublie quelquefois ses chagrins, en donnant un baiser à son fils.