/ 1654
1520. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Edmond et Jules de Goncourt »

Voici des expressions où la recherche de l’énergie et de la concision aboutit à l’étrangeté : « Au milieu d’un tapis vert, en plein soleil, le marbre d’une colonne brûlait de blanc devant un dattier31 » — «… Ses tumulus dévastés, volés de leur forme même 32. » — « Souvent de petits enfants s’arrêtaient brusquement (devant Pierre Charles), frappés par la séduction naturelle, instantanée, le coup de foudre de leur beau à eux dans un autre 33. » Voici des redoublements de synonymes, des insistances qui retiennent l’attention en nous présentant deux ou trois fois de suite la même idée ou la même image : « Une espèce de dénouement, de déliement de sa nature comprimée, refermée, resserrée…34 » — «… Suppliciés par tous les raccourcis de la chute, toutes les angoisses des muscles, toutes les agonies du dessin ; tableau muet de la souffrance physique contre lequel venait frapper, battre, expirer le chœur des douleurs de l’âme35 ». » — «… Rome et ses dômes détachés, dessinés, lignés dans une nuit violette, sur une bande de ciel jaune, du jaune d’une rose-thé36. » — Ce procédé est habituel à MM. de Goncourt, même dans leurs pages les plus sobres : c’est un continuel essayage d’expressions.

1521. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 14 mars 1885. »

III Sur ces entrefaites, l’aube de la Saint-Jean s’épanouit par-delà les nuées ; l’ombre se dissipe et le soleil, à son lever, traverse les verrières carrelées de plomb des maisons nurembergeoises.

1522. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 mars 1886. »

Le Soleil du 20 : article de Jean de Nivelle :   Le cabotinisme règne, par-delà les frontières, et l’on peut dire qu’il n’y eut pas au monde de plus grand cabotin que Wagner …   Gil Blas du 22 ; article de M. 

1523. (1914) Boulevard et coulisses

ou réduite à rentrer dans la ferme où le vent et le soleil lui farderont la peau à leur rude façon ?

1524. (1870) La science et la conscience « Chapitre III : L’histoire »

A la place des âmes, mettez des forces ; au lieu des personnes, introduisez des machines, vous pouvez obtenir encore de puissants effets et un grand spectacle ; mais ce spectacle n’est rien en comparaison de celui que présente la lutte de l’âme humaine contre la fatalité intérieure des passions ou la fatalité extérieure des forces naturelles, lutte admirable, parfois sublime, qui a fait dire à un sage de l’antiquité qu’il n’est rien de plus beau sous le soleil.

1525. (1898) Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle. Deuxième série

Quelle dépendance trouvez-vous à être éclairé par le même soleil que votre voisin et à respirer le même air ? Les hommes actuels, avec leur manie de jouir de la terre d’une façon toute contraire à la façon dont ils jouissent du ciel, ressemblent à des gens qui réussiraient à éteindre le soleil pour se munir chacun d’une lanterne. […] Il l’est très nettement, sauf mélange de sangs, quand il est originaire de la vaste plaine, Bresse proprement dite, qui va de la Saône au Revermont, plus encore s’il est de la Dombes, ce pays stagnant, brumeux, fiévreux et mélancolique, tout en marais, en terres détrempées et molles, en végétation grasse, en grandes flaques luisant sous le soleil de midi, ou fumant sous le soleil du matin, tout plein de langueurs et tout peuplé des hallucinations de la fièvre.

1526. (1898) La cité antique

Il ne savait pas que la terre, le soleil, les astres, sont des parties d’un même corps ; la pensée ne lui venait pas qu’ils pussent être gouvernés par un même Être. […] Comme il jugeait les choses extérieures d’après lui-même et qu’il sentait en lui une personne libre, il vit aussi dans chaque partie de la création, dans le sol, dans l’arbre, dans le nuage, dans l’eau du fleuve, dans le soleil, autant de personnes semblables à la sienne ; il leur attribua la pensée, la volonté, le choix des actes ; comme il les sentait puissants et qu’il subissait leur empire, il avoua sa dépendance ; il les pria et les adora ; il en fit des dieux. […] Le soleil qui féconde, la terre qui nourrit, le nuage tour à tour bienfaisant ou funeste, telles étaient les principales puissances dont on pût faire des dieux. […] Le soleil, par exemple, fut appelé ici Héraclès (le glorieux), là Phœbos (l’éclatant), ailleurs Apollon (celui qui chasse la nuit ou le mal) ; l’un le nomma l’Être élevé (Hypérion), l’autre le secourable (Alexicacos), et, à la longue, les groupes d’hommes qui avaient donné ces noms divers à l’astre brillant ne reconnurent pas qu’ils avaient le même dieu. […] Le calendrier n’était réglé ni sur le cours de la lune, ni sur le cours apparent du soleil ; il n’était réglé que par les lois de la religion, lois mystérieuses que les prêtres connaissaient seuls.

/ 1654