Henri Albert La Gardienne : En un décor de rêve, par un soir d’automne, dans une contrée septentrionale, tandis qu’à l’horizon vaporeux planent des nuées de tristesse et que le paysage tout entier s’enveloppe de silence et de grisaille, le Maître sort de la forêt mélancolique et s’approche, le front bas, de l’antique manoir de ses jeunes années. […] mon soir en pleurs retourne à son matin… Ils le laissent, car, au milieu des débris de son moi d’autrefois, il retrouvera le solitaire bonheur que la fuite hors du rêve lui avait fait perdre. […] Les autres firent du bruit : cela les regarde ; mais les « rêveurs », et ils étaient nombreux dans la salle ce soir-là, voulurent couvrir d’applaudissements les intempestives interruptions.
Je vous écrirai ce soir un petit mot de Fontainebleau, ensuite de Villeneuve, et puis de Dijon, et puis en passant la frontière, et puis de Lausanne, et puis du Simplon. […] Bonjour jusqu’à ce soir. […] Je m’éloignai lentement en regardant avec regret la svelte apparition monter l’escalier rustique de la terrasse et s’évanouir derrière les pampres de la treille, aux rayons du soir. […] La vôtre est bien petite ; en la serrant hier au soir, et voyant combien elle tenait peu de place, j’avais le cœur mal assuré. […] Il doit à l’amitié de madame Récamier les accents du soir plus touchants que ceux du matin ; l’imagination s’éteint, l’âme s’épanche ; on sent le recueillement dans ces adieux.
Un soir pourtant il nous aborde avec un assez gros paquet timbré de Chambéry sous son bras […] Après le repas, nous passâmes en revue devant les dames, puis nous allâmes faire la prière du soir dans le verger. […] La conversation ne fut pas longue, nous devions nous mettre en route au crépuscule pour atteindre et gravir le mont Colombier, y passer la journée et revenir le soir souper et coucher à Virieu-le-Grand. […] Le soir, lorsque j’arrosais mon jardin, elle se promenait quelquefois au soleil couchant, ici, au même endroit où je vous parle, et je voyais son ombre passer et repasser sur mes fleurs. […] Un soir (c’était vers le commencement d’août) je la vis si abattue que je ne voulus pas la quitter : elle était dans son fauteuil, ne pouvant plus supporter le lit depuis quelques jours.
Le roi arrive ici ce soir. […] Mon cher amour, Duncan arrive ici ce soir. […] J’ai composé leur boisson du soir de telle sorte que la Nature et la Mort débattent entre elles s’ils vivent ou meurent. […] Que chacun dispose à son gré de son temps jusqu’à sept heures du soir. […] Oui, madame ; mais il revient ce soir.
Elle l’a piqué de jalousie, ce soir même, au bal. […] Ainsi, chez leur cher auteur, il y a de toutes jeunes femmes qui exilent un mari de leur lit dès le premier soir (la Clé d’or), et qui lui font faire pendant bien des mois une juste quarantaine expiatoire. […] Feuillet ne se fait pas faute de nous offrir de ces intérieurs de vieillards, comme dans le Village ; il triomphe de la difficulté, et il ne craint pas, tant il y met de soin et de coquetterie, que ces vieilles amours nous paraissent sentir le rance), deux vieilles gens donc, Mme d’Ermel, femme de soixante-deux ans, et le docteur Jacobus, Hollandais, qui en a soixante-dix, jouent tous les soirs une partie de dames que le vieux médecin vient faire chez sa voisine à la campagne. […] On vient déranger la dame et l’appeler : c’est le curé, un jeune homme de cinquante-neuf ans, et dont le docteur a tout l’air d’être un peu jaloux : il le laisse voir à sa vieille amie dès qu’elle reparaît, et aussi, par haine du rival, il se fait ce soir-là plus esprit-fort que jamais, surtout après qu’il a perdu sa partie de dames ; car il la perd.
Le soir il n’y eut point de souper chez le père de l’époux, avec lequel on était convenu qu’il donnerait plutôt un dîner le lendemain, afin qu’il n’y eût point deux grands repas en un jour. Tout finit donc le soir des noces par une courte et pathétique exhortation de M. de Saint-Séverin sur la bénédiction du lit nuptial qu’il fit. […] Les jeunes gens firent la lecture de piété ordinaire à la prière du soir avec la famille. […] Son gendre et sa sœur, Mlle de Moramber, sont sans cesse à le servir avec son fils et son épouse, et tous se surpassent, chacun en sa manière. » Et dans la même lettre, reprenant la plume le lendemain (car le jour du courrier n’était que le jeudi) : « Ce 25 mars, vers le soir. — Je sors de chez le pauvre M.
LES FLEURS, APOLOGUE Un soir d’automne, dans un château où pourtant Voltaire avait autrefois passé251, deux ou trois jeunes femmes très-spirituelles et très-aimables s’étaient mises à causer métaphysique, spiritualisme, platonisme pur ; il avait été à peu près décidé par elles que l’âme, non-seulement était chose à part, mais qu’elle était tout. […] Un soir que le public s’était retiré, que les derniers rayons mourants éclairaient encore la serre, que les calices qui s’ouvrent de jour n’étaient pas encore fermés, et que ceux qui attendent la nuit pour éclore commençaient déjà à s’entr’ouvrir, à cette heure charmante, les plus nobles des fleurs rapprochées et faisant cercle vers le haut de la serre se mirent à rêver, à s’enivrer de leurs propres parfums, et à causer entre elles dans la langue des fleurs.