— La Revue des Deux Mondes publie un très-intéressant travail du comte Alexis de Saint-Priest sur la destruction des jésuites en Portugal, en Espagne, en France et à Rome, vers le milieu du dernier siècle ; c’est pour l’auteur une occasion de soulever un coin du voile qui recouvre encore l’histoire diplomatique de ce temps-là.
La critique, pendant tout ce temps-là (je parle de la critique qui compte) ; faisait son office avec zèle et courage ; elle s’attachait à réfuter les sottes querelles des adversaires, à démontrer qu’il y avait quelque chose de possible en dehors de l’ancien système, que le siècle devait avoir son drame à la scène comme il l’avait eu dans l’histoire.
Voilà les ressources et les dispositions principales que l’esprit français apporte pour faire sa littérature, sans parler des autres caractères qui se rapportent moins directement à cet objet : voilà les traits principaux et permanents qu’il a dégagés pendant dix siècles d’intense production littéraire.
J’y trouvais, moi, pauvre homme du Centre, plus d’assent » que d’accent, c’est-à-dire plus de Midi que d’Humanité ; trop de « poivrons » et de « fromageons », trop de « mas », de « nouvelets » et de « Gabrielous »… Et je ne sais pas bien encore, à l’heure qu’il est, si la tragédie d’Aubanel est shakespearienne ou tartarinesque… La légende est belle ; et si, comme on me l’a affirmé, c’est Aubanel lui-même qui l’a inventée de toutes pièces, il l’en faut louer grandement, car elle offre tous les caractères des légendes populaires… Pour trouver de ces choses belles et obscures, pour inventer un symbole qui semble vieux de plusieurs centaines d’années et qui a l’air d’avoir subi les déformations et les additions de plusieurs siècles, certes il ne faut pas être un médiocre poète, et je n’ai pas dit que Théodore Aubanel en fût un.
[Portraits du prochain siècle (1894).]
Victor Hugo Poète, dans ce siècle où la poésie est si haute, si puissante et si féconde, entre la messénienne épique et l’élégie lyrique, entre Casimir Delavigne qui est si noble et Lamartine qui est si grand, vous avez su, dans le demi-jour, découvrir un sentier qui est le vôtre et créer une élégie qui est vous-même.
Mais telle n’est pas la loi du siècle où nous vivons.